Fort Ney

 

Ancien Fort I – Fort Wantzenau - Fort Fransecky

 

Dernière mise à jour : 10 / 06 / 2024

 

Voici l’essentiel des informations disponibles concernant le Fort I – Fort Wantzenau - Fort Fransecky, actuel fort Ney. Cette fiche sera complétée au fur et à mesure de l’acquisition de connaissances complémentaires. Les informations concernant cet ouvrage ne sont pas figées ; régulièrement lors de nos recherches nous trouvons de nouveaux éléments, qui nous permettent de compléter voir de corriger nos écrits. Aussi, nous vous invitons à venir régulièrement sur cette page pour « picorer l’histoire » singulière de ce fort détaché de Strasbourg.

 

Le Fort Fransecky, actuel fort Ney avait une histoire bien particulière pendant le second conflit mondial. Pour mieux comprendre le contexte, nous allons légèrement déborder de la stricte période de la seconde guerre mondiale. Je serais également obligé d’approfondir certains sujets annexes.

J’ai fréquenté ce fort dans le cadre des entraînements militaires, puis à partir de 1998 pendant mes recherches relatives à la fortification. Alors que j’ai trouvé assez rapidement des informations relatives à cet ouvrage de fortification, j’ai eu pas mal de difficultés pour trouver des éléments conséquents sur l’histoire des laboratoires allemands de l’époque nazi que renferme encore cet ouvrage. Mes recherches portant plutôt sur la période de l’annexion allemande de l’Alsace-Lorraine, j’ai dû toutefois me plonger dans les méandres de la seconde guerre mondiale, et dans un des côtés le plus horrible, qui est celui des recherches médicales ou raciales sur des cobayes humains réalisées par le régiment nazi.

Sources : Les sources sont autant que possible indiquées sous chaque texte par un numéro de source (S0000) personnel, et la correspondance des numéros et des sources est indiquée à la fin de cette page.

Entrée de gorge du fort Ney.

Photographie © MJR 2010-04.

Bloc d'entrée de gorge du fort Ney.

Photographie © MJR 2010-01

 

Si dans le domaine des fortifications il y avait des avancées conséquentes, toutefois en ce qui concerne les laboratoires du fort Fransecky qui n’était à l’époque pas ma priorité, cela s’avérait beaucoup plus difficile et opaque. J’avais enfin trouvé un ouvrage important à la bibliothèque de garnison de Strasbourg, qui a malheureusement été fermée. Il s’agit de l’ouvrage Croix gammée contre caducée, les expériences humaines en Allemagne pendant la deuxième Guerre mondiale de François Baylé, publié en 1950. Il couvre tous les domaines de l’expérimentation humaine par les nazis, traitées lors des procès de Nuremberg. La lecture de cet ouvrage s’avère très indigeste mais apporte enfin quelques informations sur un des laboratoires du fort Ney. Je commence également à faire de nombreux relevés photographiques, et a faire un croquis détaillé de l’ancien laboratoire de biologie. Les différente autorités militaires de la garnison me sollicitait de temps en temps pour accompagner un chercheur ou réaliser un exposé et une visite sur place. Enfin avec les membres du Cercle d'Etudes et de Sauvagarde des Fortifications de Strasbourg (C.E.S.F.S.) / Fort Frère, nous avons effectué des relevés détaillés surtout pour essayer de trouver le contour exact du réseau de fils surmonté de barbelé existant jusqu’en novembre 1918 ainsi que des relevés photographiques.

 

Enfin, avec l’ouverture progressive de l’accès aux archives de la seconde guerre mondiale après le 60e anniversaire de la fin de cette guerre, hormis pour les noms des personnes citées, des chercheurs comme M. Robert Steegmann, Florian Schmalz, Jean-Laurent Vonau et bien d’autres, qui ont enfin pu accéder aux archives des procès de Metz, nous ont livré par leurs ouvrages des renseignements essentiels sur ce sujet. Enfin, grâce à la mise en ligne de nombreux documents sur Internet, j’ai découvert un ouvrage d’un ancien militaire américain du génie qui était passé au fort Ney en novembre début décembre 1944, dans le cadre de la mission ALSOS. Et de là, quelques années plus tard, j’ai enfin trouvé le rapport complet de cette mission dans des archives numériques d’une université américaine aux Etats-Unis.

 

Désolé pour cette longue énumération des recherches, mais il était important de souligner qu’au début cela n’était facile pour rassembler des informations qui permettent de se faire une idée du laboratoire secret de biologie du fort Ney. Naturellement il faudrait désormais avec ses informations revoir les archives de la Défense à Vincennes, compte tenu que le laboratoire est resté en service au profit de l’armée français jusque vers 1949 environ, et essayer de trouver des dossiers relatifs à sa construction dans les archives de l’armée de l’air allemande, qui étaient à priori stockées à Cologne, mais là encore, il y a eu il y a quelques années, l’effondrement d’un immeuble dans un sous-sol rongé par les eaux et la perte d’une partie des archives.

 

Pour le fort Ney il reste une grande zone d’ombre, celle du deuxième laboratoire électrotechnique de l’armée de l’air allemande pendant la seconde guerre mondiale et il faudrait compléter les données connues concernant le laboratoire de biologie en consultant les archives allemandes, dont celles de l’armée de l’air « Luftwaffe ». Mes recherches se font uniquement dans le cadre de mes loisirs, et forcément la poursuite de ces recherches est limitée par les moyens financiers.

 

Mais avant de commencer à nous plonger dans l’histoire particulière de ce fort, nous allons voir la situation géographique, historique et la mission du Fort I – Fort Fransecky – Fort Ney.

 

Situation géographique – Description du terrain

 

Le fort Ney est situé au Nord de Strasbourg, sur la limite nord du ban de la commune, au nord de la forêt de la Robertsau, sur la rive droite de l’Ill. Il est légèrement dominé à 2 000 mètres sur sa gauche par les hauteurs qui s’élèvent en avant de Reichstett.

 

21/08/1874

Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°1 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°1 de la Wantzenau est situé dans une boucle formée par l’Ill au Nord du jardin d’Angleterre et au milieu de la forêt de la Wantzenau qui a été rasée sur une assez grande surface. Ce fort dont les fossés sont pleins d’eau a des faces armées de 18 pièces et des flancs de 6 seulement. Son relief est de 10 m environ au-dessus du terrain naturel. La caserne construite sous le parapet n’a qu’un étage. Ce fort bat très bien la route de Lauterbourg et la plaine de l’Ill, il est légèrement dominé à 2 000 mètres sur sa gauche par les hauteurs qui s’élèvent en avant de Reichstett ».

Remarque : Les reconnaissances faites par les officiers français ne leur permettent pas en principe d’accéder dans les ouvrages. Il en résulte souvent une description très approximative de l’armement ou des locaux non visibles de l’extérieur. Ici il pense que le casernement ne comporte d’un étage, alors qu’il est situé sous les deux faces et comporte deux étages. En ce qui concerne le nombre de pièces d'artillerie, le compte est bon. Compte tenu de la configuration des parapets d'artillerie, il était effectivement possible de ne mettre en batterie que 9 pièces à tir tendu par face et 3 pièces par flanc. 

 

Cartographie

 

Avant la construction du Fort I

 

1870 environ

Extrait de carte des environs du site de la future construction du Fort I, Fort Wantzenau, Fort Fransecky, actuel fort Ney.

 

Source : S1881, Collection BP.

 

18/12/1872

Publication par le service impérial des fortifications de Strasbourg d’une carte de relevés de terrains sur la ligne des forts n°1 à 9 de la rive gauche du Rhin, à l’échelle 1/125 000e, dimension 152,5 cm x 123 cm, attachée au rapport du 18 décembre 1872. Cette carte peut être consultée aux archives GStA-PK de Berlin-Dalem.

 

Après la construction du Fort I – Fort Wantzenau - Fort Fransecky

 

1885

Carte extraite de la planche n°19 de l’ouvrage Plessix H. : Manuel complet de fortification ; Berger-Levrault & Cie, 1883.

 

1904

Carte des environs du Fort I, Fort Wantzenau, Fort Fransecky, actuel fort Ney. L'emplacement des ouvrages a été ajouté à l’encre noire à la plume à cette époque.

Source : Collection MJR.

 

1914/05

Carte du plan de mise en état de défense de la place forte de Strasbourg par l’artillerie. En bleu les positions, abris et batteries à construire ou aménager pendant les 20 premiers jours de la mise en état de défense, et en rouge ceux qui doivent être construits après les 20 premiers jours de la mise en état de défense. Chaque position comprend en règle générale un abri d’infanterie, un réseau de tranchées couverts par un réseau de fils surmonté de fil ronce "barbelé". Au niveau du Fort Fransecky, la ligne principale de résistance reste comme initialement sur la ligne des forts détachés. Ente les rives de l’Ill, le Fort Fransecky, l’ouvrage intermédiaire « Zwischenwerk » Neu-Empert et la rive gauche du Rhin, la nature très humide et inondable du terrain ne permet pas d’installer de tranchées. Les autorités militaires ont fait installer pendant les travaux de mise en état de défense, une levée de terre qui longe tout le front, derrière laquelle on a adossé quelques abris de tranchées. Toutefois un large réseau de fil de fer surmonté de fil ronce (barbelé) couvre l’ensemble du front et le Fort Fransecky. L’essentiel des positions d’artillerie sont installées derrière la ligne des forts au sud-ouest du Fort Fransecky. L’ensemble de ce front entre le Rhin et l’Ill est flanquée par les trois batteries de canons de 9 cm installées près de l’ouvrage intermédiaire Neu-Empert et par une batterie installée à droite de l’ouvrage intermédiaire Fransecky-Moltke (flèches rouges).

Source : S1940, Archives Geheimes Staatsarchiv Preussischer Kulturbesitz (GStA-PK) Berlin-Dalem, collection CESFS / MJR.

 

1915

Extrait d’un plan topographique annoté par le renseignement militaire français. En France, les forts portent à cette époque la traduction littérale des noms allemands. Cette carte nous montre de gauche à droite le Fort de Moltke, l’actuel fort Rapp, le "Zwischewerk" Fransecky-Moltke, actuel ouvrage intermédiaire Ney-Rapp, le Fort Fransecky, actuel fort Ney, et l’ouvrage intermédiaire Neu-Empert, actuel ouvrage Neuf-Empert.

Sont indiqués en rouge, les renseignements reportés sur la carte au début de la 1ère guerre mondiale, comme  les réseaux de fil de fer surmonté de barbelé, les tranchées et près du Fort Fransecky les levées de terre datant de la mise en état de défense de 1914-1915, qui n’est pas achevée à cette époque. Tous les abris et batteries d’intervalles installés entre 1887 et 1890 environ, sont en noir. Les abris sont marqués « Inf » ou « Mun », les services français ne font pas de différence entre les abris d’artillerie et les abris à munitions. Les abris nouvellement construits sont indiqués en rouge. Attention, il s’agit des informations acquises pendant la guerre par les services français, qui peuvent comporter des erreurs ou être incomplètes.

Source : S2648, collection MJR.

 

2017

Photo satellite Wikimapia avec annotations du C.E.S.F.S. A l’ouest du fort Ney (partie non visible), sur la rive gauche de l’Ill, a été construit la position de l’enclave de Bischheim construite lors de la mise en état de défense de la place forte de Strasbourg entre août 1914 et avril 1916. Elle comporte de nombreux abris, observatoires et abris de tranchées. A l’Est du fort Ney, jusqu’à l’ouvrage intermédiaire Neuf-Empert puis jusqu’au Rhin, compte tenu de la nature très humide de cette forêt, le renforcement de 1914-1916 est plus parcimonieux. A la place des tranchées on a installé une levée de terre, contre laquelle sont installés des abris de tranchée et les abris d’infanterie I-34, I-33 et I-32. Au niveau du Rhin a été aménagé un point de passage pour l’installation d’un pont de guerre. Ce point de passage a été préparé avant 1914 compte tenu de la date d’installation du réseau téléphonique souterrain qui le dessert. Plus au sud en face de la route, on trouve la maison du gardien de batterie « Wallmeisterhaus » et la casemate d’infanterie 18/3 de l’époque 1935-1940.

 

Source : Wikimapia 2017.

 

Vues aériennes

 

05/09/1947

Vue aérienne du fort Ney, Strasbourg-Robertsau sur la rive droite de l’Ill. Sur cette photographie aérienne, on remarque que la végétation a repoussée sur la contrescarpe autour du fossé et sur l’ouvrage même.

Source : S3552.

 

Source : Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.).

 

13/07/1950

Vue aérienne du fort Ney, Strasbourg-Robertsau.

Source : S3552.

Source : Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.).

 

14/09/1950

Vue aérienne du fort Ney et de l’ouvrage intermédiaire Neuf-Empert. Sur cette photographie on voit que la position des deux ouvrages permettait de flanquer la lisière nord de la forêt de la Robertsau.

Source : S3552.

Source : Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.).

 

1998

Vue aérienne du fort Ney, Strasbourg-Robertsau.

Source : S3552.

 

Situation stratégique et missions

 

Le Fort Fransecky est un des ouvrages de la ceinture des forts détachés de Strasbourg. Il est situé sur la rive gauche du Rhin, dans le secteur Nord de la place forte. 

 

21/08/1874

Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions le secteur nord à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Au Nord le fort de Mundolsheim tient la route d’Haguenau ainsi que le chemin de fer de Paris, tandis que les ouvrages de Reichstett et de la Wantzenau battent la plaine qui s’étend entre la forêt de Brumath et le Rhin ».

 

1874 – 1886

Le Fort Fransecky, placé sur la ligne principale de résistance de la ceinture des forts détachés de Strasbourg est le pilier du secteur nord - Nord-Abschnitt - de la place de Strasbourg. Ce fort doit, avec le Fort Blumenthal situé sur la rive droite du Rhin, couvrir le cours du Rhin inférieur. Son artillerie bat très bien la route de Lauterbourg et la plaine de l’Ill. Il borde la lisière nord de l'épaisse forêt de la Robertsau, ainsi que le cours tortueux de l'Ill. Entre Ill et Rhin, le terrain est humide, parsemé de bras morts. Il couvre de ses feux une route qui permet de traverser la forêt et gagner les localités de la plaine vers le nord de Strasbourg ainsi que la voie de chemin de fer Strasbourg-Lauterbourg-Germersheim inaugurée le 1er juillet 1876.

 

1887-1918

Sa mission restera inchangée au cours des années 1887-1918. Toujours placé sur la ligne principale de résistance de la ceinture des forts détachés de Strasbourg, il demeure un ouvrage majeur de la ceinture dans un secteur difficile où il n'a pas été jugé utile de réaliser d'organisations des intervalles dans le cadre du programme de renforcement de 1887-1890, hormis la construction de l'ouvrage intermédiaire Neuf Empert. Il faudra attendre le plan de mise en état de défense du 20ème début du siècle, dont les travaux sont réalisés entre au début de la Première guerre mondiale août 1914 et avril 1916 pour que le fort soit entouré de divers ouvrages bétonnés précédées de réseaux de fils de fer et surmonté de fil ronce (barbelés). Toutefois, compte tenu de la présence de la nappe phréatique à faible profondeur, on remplace souvent les tranchées par des levées de terre dont la forme est analogue à une digue.

 

Zones couvertes par l’artillerie vers 1875 :

 

Artillerie des fronts droits et gauche : lisière Nord de Kilstett et de Hoerdt environ.

Artillerie du flanc gauche : lisière ouest de Reichstett, jusqu’au canal de la Marne-au-Rhin environ.

Artillerie du flanc droit : lisière ouest de Leutesheim sur la rive droite du Rhin.

 

Distances avec les autres ouvrages

 

Fort Blumenthal à l’Est sur la rive droite du Rhin : 5,1 km (3,2 miles)

Ouvrage intermédiaire Neu-Empert à l’Est : 1,878 km (1,167 miles)

Fort Rapp à l’ouest : 2,987 km (1,856 miles)

Ouvrage Ney-Rapp à l’ouest : 1,593 km (0,996 miles)

Front Nord de la nouvelle enceinte urbaine au sud : 5,6 km (3,5 miles).

 

Déroulement de la construction

 

Expropriations des terrains pour la construction du Fort Fransecky, actuel fort Ney

 

Nous vous présentons ici les procédures d’expropriation des terrains nécessaires à la construction du Fort I, Fort Wantzenau, Fort Fransecky, actuel fort Ney. Compte tenu que ces procédures d’expropriation et d’indemnisation couvrent différentes périodes, nous avons fait le choix de la présenter en dehors des autres rubriques. Les terrains nécessaires pour la construction du fort de la Wantzenau ont été exproprié conformément à la loi française du 3 mai 1841. En effet les autorités impériales allemandes utilisent des lois françaises encore en vigueur en Alsace-Moselle annexée. Compte tenu que l’essentiel des terrains sont situés sur le domaine public, la procédure d’expropriation est relativement différente de celles des cinq premiers forts qui sont en cours de construction.

 

17/04/1872

Une ordonnance impériale a été publiée par la Journal Straßburger Zeitung n°91 du vendredi 19 avril 1872 et le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Pour permettre l’expropriation des terrains situés sur la rive gauche du Rhin, conformément aux lois françaises encore en vigueur, l’Empereur allemand Guillaume 1er signe une ordonnance autorisant les expropriations des terrains pour la construction des futurs forts détachés de Strasbourg sur la base de la loi sur les expropriations pour le bien public du 3 mai 1841 et de la loi sur l’expropriation et de la réquisition temporaire de bien privés dans le but de la construction urgente d’ouvrages de fortification du 30 mars 1831. Voici la traduction intégrale de ce texte : " Nous Wilhelm, Empereur d’Allemagne et Roi de Prusse par la grâce de Dieu, nous ordonnons pour l’Alsace-Lorraine au nom de l’Empire d’Allemagne, à la requête du Chancelier d’Empire et sur la base de la loi sur les expropriations pour le bien public du 3 mai 1841 (Bulletin des lois 9, série n°9285) et de la loi sur l’expropriation et de la réquisition temporaire de bien privés dans le but de la construction urgente d’ouvrages de fortification du 30 mars 1831 (Bulletin des lois 9, série n°98), ce qui suit : Conformément à l’intérêt public de la nécessité urgente d’agrandir les fortifications de Strasbourg, conformément au plan qui nous est présenté, les autorités chargées des travaux peuvent, par cette ordonnance, acquérir les parcelles de terrain nécessaires par des expropriations. Avec notre haute signature manuscrite et le cachet impérial ; A Berlin, le 11 avril 1872. Signé Wilhelm ». En foi de quoi nous avons signé de notre main et apposé le sceau impérial. Fait à Berlin, le 11 avril 1872. Guillaume. Pour le chancelier de l’empire, Delbrück. L’ordonnance ci-dessus est rendue publique par la présente. Strasbourg, le 17 avril 1872. Le président supérieur de l’Alsace-Lorraine. De Möller."

 

31/05/1872

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°126 du vendredi 31 mai 1872 : « Depuis quelques jours, les Commissions chargées des expropriations de terrains ont commencé leurs opérations ».

 

Construction du Fort I, Fort Wantzenau, Fort Fransecky, actuel fort Ney

 

Processus décisionnel et préparation du chantier

(1870-1873).

 

Voici les principales étapes de la préparation de la construction de la future ceinture des forts détachés de Strasbourg et plus particulièrement de celle du futur Fort I, Fort Wantzenau, Fort Fransecky. J’ai ajouté quelques repères importants de l’histoire du nouvel empire allemand et de la région. Par ailleurs quelques articles concernant la construction des autres forts détachés nous apportent de précieuses informations.

 

27/09/1870 - 17h00

 

France, place forte de Strasbourg : Capitulation de la place forte.

La capitulation. Le 27 septembre, à 17 heures, le général Uhrich fait hisser le drapeau blanc sur la cathédrale et sur les bastions 11 et 12. L’artillerie allemande cesse le feu aussitôt.

 

Source : S0126, p.90-91.

 

28/09/1870 - 8h00

 

France, place forte de Strasbourg : Capitulation de la place forte.

A 8 heures du matin, la citadelle, les portes Nationales, d’Austerlitz et des Pêcheurs doivent être évacuées. La garnison française et la garde mobile sont prisonnières de guerre. Les gardes nationaux et les francs-tireurs sont désarmés et restent libres.

Le bilan du siège de Strasbourg est lourd. Les pertes de la population civile se montent à 261 tués et environ 1 100 blessés. Les pertes militaires de la garnison s’élèvent à 310 tués, 2 076 blessés et 55 disparus pour une garnison de 19 730 hommes au 27 septembre 1870. Les pertes militaires allemandes comprennent 181 tués, 724 blessés et 44 disparus. Au point de vue matériel, la ville de Strasbourg a subi des pertes considérables. 202 112 projectiles ont été tirés sur la ville, soit une moyenne journalière de 5 770 obus depuis le début du bombardement. Sur 3 598 maisons de l’intérieur de la ville, 448 ont été complètement détruites, la plupart des autres sont endommagées. Le jour de la capitulation, il y a plus de 10 000 personnes sans abri, ce qui provoque une animosité de la population à l’égard des Allemands. La Cathédrale a éprouvé de grands dommages. Le musée, l’hôtel de la préfecture, le théâtre, le palais de justice, la bibliothèque, le Temple Neuf, le gymnase protestant, l’hôtel de l’état-major et la gare de chemin de fer ont brûlé de fond en comble.

Après le siège, un certain nombre de critiques sont formulées par des spécialistes des fortifications à l’égard du haut-commandement français. Ils estiment que ce dernier, influencé par l’évolution de la portée et de l’efficacité de l’artillerie et ne croyant plus à l’avenir des fortifications, a négligé d’améliorer celles de Strasbourg et de construire les abris nécessaires à la protection de la garnison et de la population. Les critiques concernent également le général Uhrich qui aurait pu, par une défense énergique, tenir trois semaines supplémentaires et fixer ainsi plus longtemps le corps du général von Werder. Le lieutenant-colonel Prévost, de la direction des fortifications, estime que les brèches étaient « insignifiantes, impraticables et inabordables » le jour de la capitulation. Il cite le cas de Belfort qui résista 103 jours, dont 73 de bombardement, et qui reçut 410 000 projectiles, dont 120 000 sur la ville et déclare que le colonel Denfert a pu, a voulu et a su organiser la résistance et que tous les efforts ennemis pour s’emparer de la place ont échoués.

 

Source : S0126, p.90-91.

 

28/09/1870

Le lieutenant-général von Ollech est nommé gouverneur militaire de la place forte de Strasbourg.

 

Source : S0126, p.90-91.

 

29/09/1870

Ordonnance du roi de Prusse « A.K.O. » du 29 septembre 1871 relative à l’étude de l’extension de la place forte de Strasbourg émise au lendemain de la capitulation de la place forte.

 

Source : S0111.

 

08/11/1870

Le journal Straßburger-Zeitung und Amtliche Narichten für das General Gouvernement n°29 du 09/11/1870 a publié ce communiqué émanent du Gouverneur Général d’Alsace et de la Lorraine allemande : « Partie officielle. N°91. Pour enlever tous les doutes, j’ordonne ce qui suit pour le territoire du gouvernement général d’Alsace et de la Lorraine allemande « General-Gouvernement im Elsass und Deutsch-Lothringen » :

Art. 1. Pour tous les paiements le Thaler prussien doit être changer à 3 francs et 75 centimes, le franc français doit être accepté pour 8 Silbergroschen. En conséquence, 4 Thaler = 7 Gulden Reinisch = 15 Francs = 6 Gulden Östreichisch.

Art. 2. Cette ordonnance est applicable à ce jour.

Strasbourg, le 8 novembre 1870. Le General Gouverneur en Alsace : Graf von Bismarck-Bohlen, Generallieutnant ».

 

18/01/1871

Proclamation de l’Empire allemand à Versailles : Le roi Guillaume de Prusse Guillaume Ier « Kaiser Wilhelm I » est reconnu Empereur allemand par les princes et Etats des deux Confédérations du Nord et du Sud. La confédération de l’Allemagne du Nord cesse donc d'exister.

 

Sources : S2786, p. 39. S3477, p. 10.

 

26/01/1871

La guerre de 1870-71 s’est achevée par une défaite de la France et la signature du traité préliminaire de paix le 26 février 1871 à Versailles, entre Thiers, assisté de Jules Favre, et le chancelier allemand von Bismarck. Clauses essentielles : Cession de l'Alsace et de la Moselle et de deux cantons des Vosges au nouvel empire allemand (hormis le territoire de Belfort), payement d'une indemnité d'environ 5 milliards de francs or, occupation du territoire comme garantie de ce payement, qui devra être complètement effectué en 1875, etc. Seconde prorogation de l'armistice, jusqu'au 12 mars 1871, avec cette clause spéciale que 30 000 Allemands entreront à Paris le 1er mars 1871 et y séjourneront jusqu'à l'échange des ratifications du traité préliminaire de paix.

 

Sources : S0234, p. 54. S2786, p. 45. S3477.

 

01/03/1871

A Bordeaux, l’Assemblée nationale ratifie le traité préliminaire de paix, malgré la nouvelle protestation des députés alsaciens-lorrains, par 546 voix contre 107. Elle proclame solennellement la déchéance de Napoléon III et de sa dynastie, qu'elle déclare responsables du démembrement de la France.

 

Sources : S2786, p. 45. S3477. S3477, p. 10.

 

20/03/1871

Ordre du Cabinet impérial « A.K.O. » relative à la création du 15e corps d’armée allemand « XV. Armee-Korps », stationné en Alsace-Lorraine, commandé par le général von Fransecky.

Afin d’approfondir vos connaissances de l’armée impériale allemande, je vous propose de consulter cette page consacrée à ce sujet, dans la rubrique « Place de Strasbourg » : 

Empire allemand 1871-1918 : Orga politique & militaire : Fort Baden - Frère (fort-frere.eu)

 

05/04/1871

Le journal L’Alsacien journal du peuple et du commerce, Elsässische Volks und Handels-Zeitung 1871 n°41 du 5 avril 1871 nous livre cette information : « Nous apprenons au sujet des nouvelles fortifications de Strasbourg que la ligne de défense s’étendra à une distance de 7 000 pas autour des remparts actuels jusqu’au Rhin et comprendra Kehl, Mittelhausbergen, d’où la ville a été bombardée, deviendra un point principal, et un des plus grand fort y sera établi. Au nord les fortifications s’étendront jusqu’à Hœnheim, au sud jusqu’à Illkirch. Les pièces actuelles n’ayant guère d’effet à une distance de plus de 8 000 pas, mais pouvant être rarement placées plus près qu’à 2 à 3 000 pas des forts, il sera impossible de bombarder Strasbourg. Quelques îles du Rhin seront également fortifiées, de sorte que l’investissement même de cette place de guerre serait très difficile. La ligne avancée se composera d’une vingtaine de forts et d’ouvrages. Ce serait alors au camp retranché, une place de guerre qui ne pourrait être comparée qu’à la place de Metz ».

 

Source : S0215, n°41, 05/04/1871.

 

10/05/1871

Conclusion du traité de paix définitif à Francfort-sur-le-Main, entre la France et l’Empire allemand, sur les bases consenties dans le traité préliminaire. L’Alsace (hormis Belfort), une partie de la Lorraine et deux cantons Vosgiens sont annexés à l’Empire allemand et la France doit verser 5,316 milliards de franc-or au titre des indemnités de guerre. Les troupes allemandes occupent 22 départements français, qui sont évacués au fur et à mesure du règlement de la dette de guerre. Le nouvel Empire allemand doit désormais intégrer les forteresses des territoires nouvellement annexés dans son système de défense.

 

Sources : S2786, p. 46. S3477, p. 10.

 

18/05/1871

En France, à Bordeaux, l'Assemblée nationale ratifie le traité de Francfort, déjà ratifié le 16 mai 1871 par l'empereur allemand. L'échange officiel des ratifications a lieu le 20 mai 1871 à Francfort.

 

Source : S2786, p. 46. S3477.

 

01/06/1871

Le journal L’Alsacien journal du peuple et du commerce, Elsässische Volks und Handels-Zeitung 1871 n°66 du 2 juin 1871 nous livre cette information : « Dépêches télégraphiques. Berlin, 1er juin 1871. – Le chef du haut Etat-major de l’armée, comte de Moltke, avant son départ par Frankfort en Alsace-lorraine a eu plusieurs conférences avec le prince de Bismarck et le ministre d’Etat Delbruck. On résume que son voyage a pour but une inspection des positions à fortifier dans ces contrées ».

 

02/06/1871

Le chef du Haut Etat-major de l’armée impériale allemande, le comte de Moltke commence sa visite en Alsace pour déterminer les positions à fortifier. La source S0141 page 383 indique que le général Moltke serait venu à Strasbourg le 29 mai 1871 pour étudier la transformation de la place forte. Le jour de son arrivé il aurait eu un entretien avec l’adjoint Klein de la Commission municipale auquel il a demandé quels étaient les souhaits de la population dans la mesure du possible où l’on agrandi le tracé de l’enceinte urbaine. M. Klein a été autorisé par la Commission municipale de demander une extension de la place forte, en englobant les Contades et l’Orangerie, comme le projet du maire Schützenberger de 1848. Hormis le problème de date alors que le renseignement donné par la presse semble plus vraisemblable, le reste est toutefois intéressant. 

Au cours de cette inspection, le comte de Moltke, chef de l’état-major général de l’armée impériale allemande et le général Kamecke, chef du corps des ingénieurs militaires, rédigent un mémoire commun daté du 2 juin 1871 sur la place forte de Strasbourg dont voici quelques extraits : « Ce que Cologne est pour le Rhin inférieur, Strasbourg devrait le devenir pour le Rhin supérieur. La place renferme un ville prospère, elle gagne en importance particulière en tant que point de franchissement du Rhin et en tant que nœud routier et ferroviaire. Metz et Strasbourg seront lors d’une guerre contre la France, des places de rassemblement de notre armée et des points d’appui pour leurs opérations ».

Leur propositions mentionnent, à côté de la construction de 9 forts détachés sur la rive gauche du Rhin, dont ils précisent leur importance tactique, également un déplacement de la ceinture urbaine de fortification vers la ligne des ouvrages avancés français et ultérieurement le déplacement des fronts nord, en y incluant le Contades, jusqu’au canal de la Marne au Rhin, si les besoins de la ville rendaient nécessaire un tel besoin. Par ailleurs, la citadelle doit être abandonnée et le terrain utilisé pour un terrain d’exercice et pour les constructions.

Sur la rive droite du Rhin avec la ville de Kehl et le village allongé de Kehl, ils déconseillent d’ériger une enceinte. Les ouvrages X et XI, protégés par des batteries en terre sur l’île aux Epis strasbourgeoise, empêchent un bombardement de Strasbourg à partir de l’Est.

Il est toutefois intéressant, dans le projet de l’auteur, de voir comment on souhaitait projeter ces futurs forts. C’est ici que l’on fera des propositions, qui seront ultérieurement réalisées sur les forts de type « Biehler ». La question, si les ouvrages seront construits en tant que lunette ou en tant que redoute complètement fermée, ne pourra être résolue qu’ultérieurement dans les projets de détails.

La grandeur des forts II, IV, V, VI et IX y a été fixée, si bien que pour ces derniers on devait pouvoir mettre en batterie 20 pièces d’artillerie lourdes par front entre les traverses, et sur chaque flanc, 8 pièces d’artillerie lourdes, soit un total de 36 pièces. Pour tous les autres, une taille plus réduite du front devrait suffirent

Le motif principal pour la ceinture de fort programmée était sans aucun doute la nécessité, est de mettre à l’abri d’un bombardement ennemi une ville avec tous ses biens culturels. C’est ainsi que le siège de Strasbourg en 1870 – le premier siège en règle depuis la mise en service des pièces d’artillerie rayées – nous a enseigné, qu’une enceinte adossée directement au cœur de la ville, n’est pas en mesure de la protéger, mais sera la cause de sa destruction. C’était surtout la bibliothèque incendiée avec toutes ces pertes pour l’ensemble de la culture européenne.

 

Source : S0141, p. 383 ; S0599, p. 56-57.

 

26/06/1871

La commission de défense du territoire « Landes-Verteidigungs-Kommission » du nouvel empire allemand a publié le 26 juin 1871 une expertise relative aux nouvelles fortifications de Strasbourg. Ce mémoire a été évoqué en 1935 par le commandant « Major » en retraite Grabau dans l’ouvrage Das Festungsproblem in Deutschland. Il avait trouvé cette information dans les anciennes archives à Berlin. Malheureusement nous n’avons pas connaissance du texte de cette expertise qui a entraîné la décision de l’empereur d’Allemagne de faire construire les nouvelles fortifications de Strasbourg.

 

Source : S0111, p. 146.

 

18/10/1871

Le journal L’Alsacien journal du peuple et du commerce, Elsässische Volks und Handels-Zeitung 1871 n°250 du 20 octobre 1871 nous livre cette information : « Strasbourg, le 18 octobre 1871. La décision définitive vient d’être prise, au nord de la ville, près de Mundolsheim et de Hausbergen, entre la route et le chemin de fer sera érigé un grand fort, qui évitera un éventuel bombardement de la ville de ce côté. Des sondages du terrain sont effectués actuellement ; les travaux de constructions devraient commencer vraisemblablement au cours de l’hiver ».

 

05/11/1871

Le mémoire du comte de Moltke chef de l’état-major général allemand incite l’Empereur à publier une nouvelle ordonnance impériale « A.K.O. » le 5 novembre 1871 pour demander de réviser et de présenter à nouveau le projet de défense du territoire à la commission de défense du territoire.

 

17/11/1871

L’urgence de l’extension des fortifications de Strasbourg a été reconnue dès la fin de la guerre de 1870-1871. Il s’agit d’une transformation complète des anciennes fortifications, surchargée de nombreux ouvrages avancés, et surtout, de réaliser une ceinture de forts détachés qui avait été planifiée par les Français, mais dont les travaux n’ont jamais été réalisés. La réalisation et le caractère de ces nouvelles fortifications ont été précisées par l’A.K.O. du 17 novembre 1871 : « Agrandissement de Strasbourg en Alsace. J’ordonne au ministère de la guerre, conformément à l’expertise de la commission de défense du territoire du 26 juin, de ceinturer la forteresse de Strasbourg de forts détachés de telle sorte que la ville soit à l’abri d’un bombardement, et de réaliser ces ouvrages le plus rapidement possible. Entre autres, il faudra également planifier et entreprendre bientôt une extension de la forteresse, au niveau du front Nord. Pour débloquer les fonds nécessaires à ces nouveaux ouvrages, le ministre de la Guerre doit entrer en contact avec le chancelier d’Empire, à condition de financer l’agrandissement de la forteresse avec l’argent provenant de la vente des terrains de construction provenant des anciennes fortifications, mis à la disposition de la ville. Berlin, le 17 novembre 1871. Au ministère de la guerre. Wilhelm. Graf v. Roon ».

 

Sources : S0111, p. 146, S0234, p. 54-55 ; S0599, p. 56.

 

17/11/1871

L’urgence de l’extension des fortifications de Strasbourg a également été reconnue dès la fin de la guerre. Ici il s’agissait d’une transformation complète de l’ancienne fortification de Vauban, surchargée de nombreux ouvrages avancés, et aussi, de réaliser une ceinture de forts détachés qui avait été planifiée par les Français, mais dont les travaux n’ont jamais été réalisés. La réalisation et le caractère de ces nouvelles fortifications ont été précisées par l’A.K.O. du 17 novembre 1871 : « Agrandissement de Strasbourg en Alsace. J’ordonne au ministère de la guerre conformément à l’expertise de la commission de défense du territoire daté du 26 juin 1871, d’entourer Strasbourg d’une chaîne de forts détachés à une distance permettant de mettre la ville à l’abri d’un bombardement, et de réaliser les ouvrages nécessaires le plus rapidement que possible. De plus, il faut envisager rapidement l’extension de la place forte même, au niveau de son front nord. Pour débloquer les moyens financiers au profit de ces nouveaux ouvrages, le ministre de la guerre prendra contact avec le chancelier d’Empire en tenant compte que pour l’agrandissement de la place forte, il faudra avant tout utiliser les ressources issues de la vente des terrains des fortifications devenus disponibles. Berlin, le 17 novembre 1871. Wilhelm.  Graf von Roon ».

 

21/12/1871

Pour garantir l’absence d’obstacles au niveau des champs de tir autour des ouvrages de fortification, on a voté en Allemagne la loi du 21 décembre 1871 concernant la restriction des droits de propriétaires aux alentours des forteresses. Cette loi connue sous la dénomination de « Rayongesetz » (loi du rayon de fortification), fixe 3 rayons de fortification aux alentours des ouvrages, à 600, 975 et 2250 mètres, à l’intérieur desquels la construction était sévèrement réglementée voir même interdite. Les litiges concernant ces rayons, ainsi que le passage des routes et des voies ferrées ou l’aménagement de digues étaient soumis à l’examen de la commission impériale de rayon, à laquelle participait deux officiers, un prussien et un bavarois du corps du génie.

 

1872

Le service des fortifications allemand a réalisé les plans suivants en 1872 :

Un projet schématique des Fort 1, 8, 9, 10, 11 et 12 (à fossé plein d’eau), à l’échelle 1 :500e et 1 :1 000e, plans de masse et profils, daté de 1872.

Différents plans pour la réalisation du Fort 5 (Großherzog von Baden).

 

Source : S1940.

 

02/1872

L’inspection générale des fortifications allemandes donne des directives pour réduire le prix des forts : il s’agit de baisser les coûts de construction en réduisant l’effectif des équipages, la dimension des locaux demandés et des capacités de stockage (par exemple réduction du stock de vivres à une durée de six semaines), pour les forts à fossé sec du remplacement du revêtement de l’escarpe par un mur détaché. En conséquence, en mars 1872, la 3e section du Comité des Ingénieurs demande que le coût de construction d’un grand fort détaché s’élève au maximum à 750 000 thalers au lieu des 1 million de thalers prévu initialement.

 

02/1872

En février 1872 le Conseil municipal de Strasbourg est officiellement informé que la place forte sera munie d’une ceinture de forts détachés qui a l’avenir empêchera tout bombardement de la ville et que le gouvernement de l’empire est chargé du projet d’agrandissement de la ville vers le front Nord.

 

Source : S0141.

 

01/02/1872

L’inspection générale des fortifications allemandes donne des directives pour réduire le prix des forts : il s’agit de baisser les coûts de construction en réduisant l’effectif des garnisons, la dimension des locaux demandés et des capacités de stockage (par exemple réduction du stock de vivres à une durée de six semaines), pour les forts à fossé sec du remplacement du revêtement de l’escarpe par un mur détaché. En conséquence, en mars 1872, la 3e section du Comité des Ingénieurs demande que le coût de construction d’un grand fort détaché s’élève au maximum à 750 000 thalers au lieu des 1 million de thalers prévu initialement.

 

07/02/1872

Le service des fortifications de Strasbourg « kaiserliche Fortification » publie au sujet de l’adjudication des forts II à VI à Strasbourg un complément d’informations. Les matériaux doivent être récupérer à Phalsbourg et dans les carrières de l’administration militaire et font l’objet d’une adjudication particulière, à laquelle pourront participer les consortiums, qui ont gagné l’adjudication de construction des forts du 12 de ce mois. Nous informons ces derniers que la construction d’une voie de chemin de fer de liaison permettra de transporter ces matériaux jusqu’aux chantiers. Pour l’adjudication future de l’exploitation de l’arasement de la place forte de Phalsbourg et pour l’éventuelle installation du chemin de fer de ceinture, aucune restriction n’est imposée, à part la nécessité de fournir des attestations de bonne exécution des contrats précédents délivrés par les autorités aux entrepreneurs. Strasbourg, le 7 février 1872.

Remarque : Ce complément d’informations ne concerne pas le Fort I, mais ces dispositions ont été probablement appliquées lors de sa construction.

 

12/02/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°20 du jeudi 25, n°21 du vendredi 26 et n°22 du samedi 27 janvier 1872 a publié cette adjudication relative à l’adjudication des travaux de construction des cinq premiers forts détachés de Strasbourg : « Le 12 février 1872 matin, à 10 heures, doivent être adjugés au bureau du service des fortifications « Bureau der Fortification » cinq grands forts sous le régime de « General-Entreprise » (consortium d’entreprises) aux entreprises proposant le meilleur prix. Strasbourg, le 22 janvier 1872. « Kaiserliche Fortifikation ».

Remarque : Cette première adjudication ne concerne que cinq forts à fossés secs. Les travaux de construction du Fort I et des deux autres forts à fossé plein d’eau seront adjugés le 20 décembre 1872.

 

21/02/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°55 du mercredi 6 mars 1872 publie la loi du 21 février 1872, relative à l'introduction et à l'application en Alsace-Lorraine de la loi impériale du 21 décembre 1871, concernant les restrictions appliquées à la propriété aux alentours des forteresses. Le champ d'application de la loi impériale du 21 décembre 1871, concernant les restrictions à la propriété aux alentours des forteresses, sera étendue à l'Alsace-Lorraine à partir de sa date de publication. Signé et muni par du sceau impérial, à Berlin, le 21 février 1872. Wilhelm et Fürst von Bismarck. Voici quelques détails concernant cette loi.

Loi relative aux restrictions appliquées à la propriété aux alentours des forteresses.

Le droit de propriété, sis à proximité d'ouvrages de fortifications existants ou à construire, est soumis à des restrictions permanentes énoncées dans la présente loi. Après avoir constaté la nécessité de ces restrictions, le terrain situé aux environs des fortifications est divisé en trois zones portant la dénomination suivante : « Erster, zweiter, dritter Rayon » (premier, deuxième, troisième rayon).

Dans les forteresses qui ont plusieurs lignes de fortification, le terrain, compris entre deux lignes de fortification, constitue une zone intermédiaire dénommée « Zwischenrayon ». Dans les places munies d'une citadelle, le terrain, frappé de servitude en avant des ouvrages des fronts de la ville, prend le nom « Esplanade » (esplanade). Les rayons des zones se mesurent à partir des angles saillants du chemin couvert de la crête de glacis, de la crête du talus de contrescarpe ou, en l'absence de fossé, de la ligne de feu des parapets ou du pied du mur crénelé.

La première zone « Erster Rayon » embrasse :

1° dans toutes les places fortes et dans les forts détachés à construire, un espace de 600 mètres ;

2° dans les forteresses bâties le long d'un cours d'eau et dont la gorge est fortifiée, l'espace compris entre cette gorge et la berge.

La deuxième zone « Zweiter Rayon » comprend le terrain sis entre la limite de la première zone et une ligne située à 375 mètres en avant.

Les forts détachés n'ont pas de deuxième zone, mais le terrain, qui s'étend depuis la limite de la première zone jusqu'à une distance de 1 650 mètres, est soumis aux servitudes propres à la troisième zone « Dritter Rayon ».

La troisième zone « Dritter Rayon » comprend, dans toutes les places fortes, le terrain situé au-delà de la limite de la deuxième zone et jusqu'à une distance de 1 275 mètres.

Les zones intermédiaires « Zwischenrayon » se subdivisent en zones simples « Einfache » et zones rigoureuses « Strenge ». La zone rigoureuse embrasse le terrain situé entre l'enceinte intérieure et une ligne menée à 75 mètres en avant. La zone simple commence au-delà.

Lors de l'établissement de nouvelles fortifications, les deux premières zones, les esplanades ou zones intermédiaires sont mesurées par le commandant de la place, avec le concours des agents de la police, en présence des autorités locales et des propriétaires. Les limites sont indiquées par des bornes.

A partir de ce moment, les terrains sont soumis aux servitudes indiquées dans la présente loi. Aussitôt après l'arpentage des zones « Absteckung der Rayonlinie », le commandement doit établir un plan terrier « Rayonplan » et une matrice cadastrale « Rayon Kadaster » des zones. Le plan terrier donne la délimitation exacte des zones, la position et le numéro des bornes, ainsi que la nature et le genre d'exploitation des parcelles englobées.

La matrice comprend :

1° Les noms des propriétaires des parcelles.

2° La description de l'état des lieux, la date de l'établissement des bâtisses et constructions situées dans les deux premières zones et dans les zones intermédiaires.

3° Des notes sur les droits des propriétaires à une indemnité en cas de démolition. Etc.

En résumé, pour un fort détaché nous avons :

Un premier rayon jusqu'à 600 mètres autour du fort. Un troisième rayon, allant jusqu'à 1 650 mètres de la limite précédente.

 

26/02/1872

Journal Straßburger Zeitung n°55 du mercredi 6 mars 1872 : Partie officielle. N°102. Communiqué concernant l’agrandissement des places fortes de Metz et de Strasbourg du 26 février 1872. Sur la base de l’article 35 de la loi impériale concernant les restrictions apportées aux propriétés aux alentours des fortifications, du 21 décembre 1871 (Bulletin des lois impériales, 1871, n°51, paragraphe 459, bulletin de loi d’Alsace-Lorraine 1872, n°8, paragraphe 133), nous portons à la connaissance du public que l’agrandissement des places fortes de Metz et de Strasbourg et la mise en application des servitudes est prévue. Berlin, le 26 février 1872. Le Chancelier d’empire Fürst v. Bismarck.

 

03/1872

Les gardes du génie « Wallmeister » effectuent des relevés de terrain pour dresser des plans détaillés des communes soumises aux servitudes du rayon des fortifications. Ces relevés concernent dans un premier temps les environs des futurs ouvrages de la ceinture des forts détachés de Strasbourg.

 

08/03/1872

Journal Straßburger Zeitung n°57 du vendredi 8 mars 1872 : Nouvelles locales et provinciales. Strasbourg. Les journaux extérieurs à la ville ont écrit : comme nous l’avions déjà annoncé, la construction des nouveaux forts va bientôt commencer. En liaison avec ce remodelage des fortifications, il y a l’agrandissement de la ville, qui sera mené en même temps que les projets de nouveau canal et d’installations de voies ferrées. Les plans de ces projets sont examinés en ce moment par l’administration municipale, et en général ils devraient obtenir une approbation unanime. Que ce projet prévu sur les plans prévoie de commencer par la construction des ouvrages de fortification dans un premier temps n’est pas surprenant ! Car c’est seulement lorsque les ouvrages de fortification chargés d’assurer la sécurité contre un bombardement de la ville seront achevés que l’on pourra démolir l’étroit corset de fortification qui enserre la ville. Les chantiers pour les cinq forts détachés les plus importants, c’est-à-dire ceux de Wolfisheim, Niederhausbergen, Oberhausbergen et Reichstett sont désormais prêt, d’ailleurs les adjudications pour la construction de ces ouvrages ont été attribuées le 12 février 1872. Au cours des années suivantes, l’adjudication des autres forts sera réalisée, on parle d’ailleurs que ce sont 12 forts qui seront érigés et ils seront reliés entre eux par une ligne de chemin de fer. Naturellement la réalisation de tels ouvrages va mobiliser d’énormes moyens : ce sera l’occasion de vérifier si la fameuse pingrerie allemande est toujours d’actualité “deutsche Sparsamkeit”. De temps en temps, ce système économique s’est avéré efficace, en arrivant à réaliser des ouvrages de fortification aux prix fixés sans surcoût. Les personnels concernés peuvent être fier de ce résultat alors que l’on avait préconisé le contraire. L’administration civile a projeté la construction d’un canal de Strasbourg à Lauterbourg ainsi que des travaux pour rendre le Rhin navigable en amont de Strasbourg, ce qui permettrait d’augmenter sa de défense et facilitera son agrandissement, et grâce à cette coopération la main dans la main que l’on a les meilleurs espoirs pour la sécurité et le développement de Strasbourg.

 

19/03//1872

Journal : Straßburger Zeitung n°67 du mercredi 20 mars 1872 : Strasbourg, le 19 mars 1872. De la Lorraine allemande. La construction des forts de Strasbourg commencera bientôt à grande échelle, ceux de Metz –où il s’agit d’achever les travaux commencés par les Français en 1866 et 1867, et qui n’ont pas été achevés- sont menés avec vigueur depuis le début de l’année. Pour ce faire une idée sur le volume de ces travaux, les entrepreneurs qui ont reçu le droit d’exploiter des carrières de grès, font extraire chaque jour 100 charrettes de pierres de taille qui sont acheminées à partir des Vosges vers les chantiers avec le chemin de fer. De plus, on procède également à la reconstruction des maisons endommagées, alors qu’à Strasbourg, de nombreux bâtiments ne sont encore que des tas de gravats, mais peut-être que l’agrandissement de cette ville commencera bientôt. Mais également dans les autres villes, comme Mulhouse par exemple, où les chantiers de construction dureront de nombreuses années si bien que les salaires ont rapidement augmenté et sont d’ailleurs toujours à la hausse. Cependant rien n’a été décidé pour la construction de fortifications qui feraient le contrepoids face à Belfort, en revanche il semble que les matériaux qui seront utilisés à Strasbourg ne viendront pas seulement de Phalsbourg mais également de Sélestat.

 

25/03/1872

Le Comité des ingénieurs publie le 25 mars 1872, les directives de l'inspection générale royale du 21 février 1872 qui se basent sur l’expertise de la 3e section du Comité des ingénieurs, datée du 15 janvier 1872, signée par général von Biehler. Il s’avère que les restrictions demandées sont encore plus importantes, compte tenu qu’avec les fonds prévus il faut également financer la construction de la route de liaison entre les forts eux-mêmes et l'enceinte, ainsi que les lignes télégraphiques souterraines. Initialement cette expertise ne concerne que les forts détachés à fossés secs n°II à VI. En tenant compte de ces nouvelles directives, les projets de construction doivent être revues à la baisse pour respecter les montants maximums suivants :

Pour un grand fort, de 550 000 à 560 000 thalers ;

Pour un petit fort, de 450 000 à 460 000 thalers.

Voici les directives particulières fixées par l'inspection générale et le département général de la guerre concernant les modifications à apporter au projet :

1). Réduction des effectifs de l'infanterie en tenant compte du fait que les personnels de l'artillerie de forteresse, qui sont équipés d'un fusil, peuvent également être employés pour une mission d'infanterie ;

2). Limitation par le service des fortifications des demandes de l'officier de la place, qui concernent la surface des locaux pour le stockage des réserves etc., de même que ceux de l'artillerie de forteresse et du service des fortifications ;

3). Réduction des capacités de stockage des magasins à poudre, et construction d'un seul laboratoire au lieu de deux prévus initialement ;

4). Remplacement du revêtement de l'escarpe par un mur d'escarpe détaché ;

5). Réductions éventuelles des locaux de stockage des vivres en prenant comme base de calcul une réserve de 6 semaines ;

6). Procéder à une modification structurelle du bâtiment en regroupant tous les locaux d'habitation en un corps de casemate à 2 étages au niveau de la gorge. A cela s'ajoute d'autres mesures que comme la réduction de l'effectif de l'infanterie. Par ailleurs ce document émet des préconisations particulières pour chaque fort détaché.

Remarque : Cette expertise constate que les coûts supplémentaires pour reconstruire les éboulements, la construction de la route de ceinture qui passe en partie par des vignobles, l’installation du réseau télégraphique souterrain et le surcoût de l’acquisition des terrains, le budget alloué pour la construction des forts de Strasbourg n’est plus suffisant. Il faudra un budget complémentaire pour construite le 12e forts, et les deux batteries complémentaires, futurs Fort Podbielski à Mundolsheim et Fort Schwarzhoff au sud près de l’Altenheimer-Hof au bord du Rhin. Même si ces préconisation ne concernent et que les forts à fossés secs n°I à VI de la rive gauche du Rhin, il est fort probable que cette directive à également été employée pour la conception des trois forts à fossés plein d’eau de la rive gauche du Rhin. Ce budget ne sera complété qu’en 1875 pour la place forte de Strasbourg et également celle de Metz qui a également rencontrée des problèmes similaires lors de la construction.

 

Source : S0234.

 

02/04/1872

Journal Straßburger Zeitung n°82 du mardi 9 avril 1872 : Du canton de Lutzelbourg, 2 avril 1872. « La circulation fluviale sur le canal est déjà très soutenue comme jamais, et cela risque encore d’augmenter puisque les pierres de taille prélevées lors de l’arasement des fortifications de Phalsbourg seront acheminées à Strasbourg pour servir de matériaux de construction pour la construction des nouveaux ouvrages de fortification ».

 

12/04/1872

Journal Straßburger Zeitung n°86 du samedi 13 avril 1872 : Strasbourg le 12 avril 1872. « De Strasbourg, d’après le journal « Spener’schen Zeitung » à propos de la construction des ouvrages de fortifications : La ville doit être munie d’une ceinture de 18 forts distants en moyenne d’environ d’une lieu « Meile » de l’enceinte de la ville.

Dans un premier temps la construction de 5 forts au nord-ouest va être commencée, et l’exécution de ces travaux a été adjugée à plusieurs consortiums de maître maçons. La construction de ces 5 premiers forts doit être complètement achevée au 1er avril 1875. Les plans délivrés aux entrepreneurs sont assez succins, la réalisation des dessins de détail reste à leur charge, bien que les plans délivrés soient déjà de grande qualité. Ces consortiums commencent à présent à ériger sur les emplacements des futurs chantiers un certain nombre de logements et même des cantines pour les colonies de travailleurs d’une capacité d’environ 800 à 1 000 personnes. Ces derniers viendront essentiellement de l’ancienne Allemagne « Alt-Deutschland », puisque les Alsaciens ne veulent pas s’adonner librement à ces travaux. Seulement après l’achèvement de ces 5 forts que l’on commencera la construction des 13 autres, et là seulement, lorsqu’ils seront tous terminés, alors que le coût global est estimé entre 30 et 40 millions de Thaler, commencera la démolition des anciennes fortifications.

Remarque : Au XIXe siècle, la « deutsche Meile » ou « Landmeile » est équivalente à 7 532,50 m et la Geographische-Meile 7 420,44 m, soit la distance que l’on peut parcourir à pied en deux heures, dont la Meile est considérée comme une distance d’environ 7,5 km). Cet article comporte quelques affirmations erronées par rapport aux connaissances actuelles : ce sont six forts détachés à fossés sec dont la construction débute en 1872 et ce sont 12 forts qui sont construits suivis par deux petits forts complémentaires, appelées initialement batteries, soit un total de 14 forts. Il est cependant probable que des projets initiaux est comportés plus d’ouvrages avant les restrictions apportées pour respecter les budgets alloués.

 

12/04/1872

Journal Straßburger Zeitung n°87 du dimanche 14 avril 1872 : « Du canton de Schiltigheim, par le Niederrheinische Kurier du 12 avril 1872 : « La construction des forts de Strasbourg n’a pas encore commencé et les terrains sur lesquels ils doivent être érigés ont été labourés et ensemencés comme d’habitude. Mais à causes de différentes raisons, on peut conclure que les travaux vont bientôt commencer. Le garde du génie « Wallmeister » qui est chargé de la surveillance des travaux des entrepreneurs, s’est installé à Mundolsheim avec sa famille. Il procède actuellement à dresser un plan détaillé des villages qui sont soumis aux servitudes du Rayon de fortification, et il a informé les propriétaires concernés qu’à l’avenir ils ne pouvaient plus ériger de constructions ni procéder à des réparations sur les constructions existantes sans en demander l’autorisation au service du génie.

Le jalonnage du tracé du chemin de fer de ceinture, qui doit relier les différents forts est terminé depuis quelques jours. Cette ligne qui dérivera de la ligne ouest au bas du fort de Mundolsheim, reliera le canal de la Marne au Rhin au canal de la Bruche, et elle servira au début au transport des nombreux matériaux de construction. Cette ligne aura une largeur de 16 mètres avec le fossé et sa clôture « Einfriedigung » ; elle coupera les belles terres au détriment des agriculteurs des environs de Souffelweyersheim, Mundolsheim, des trois Hausbergen et de Wolfisheim. En conséquence, les exigences des propriétaires ne cessent de croître ».

 

05/1872

Le Generalmajor Alexis von Biehler apporte les dernières corrections à l’emplacement des forts.

 

29/05/1872

Journal Straßburger Zeitung n°123 du mercredi 29 mai 1872 : Cherche travailleurs. 200 terrassiers et poseurs de rails, travailleurs consciencieux, qui trouveront un emploi pour une durée assez longue sur le chantier du chemin de fer de ceinture « Ringbahn », allant du canal de la Marne-au-Rhin « Marne Canal » à Souffelweyersheim, Mundolsheim, Oberhausbergen et Niederhausbergen, pour un très bon salaire. L’entrepreneur : Rauschert & Becker. 

 

31/05/1872

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°126 du vendredi 31 mai 1872 : « On nous écrit de Hausbergen : D’après des ordres récents, les terrains pour l’établissement du chemin de fer de ceinture ne seront pas pris provisoirement en possession, mais achetés définitivement, comme ceux des forts. Depuis quelques jours, les Commissions chargées des expropriations de terrains ont commencé leurs opérations ».

 

22/06/1872

Journal Straßburger Zeitung n°145 du dimanche 23 juin 1872 : Strasbourg, le 22 juin 1872. Son excellence Monsieur le général « General-Lieutenant » von Kamecke, inspecteur du génie et des forteresses, est arrivé hier matin à 8h43 et est descendu à l’hôtel « Englischer Hof ».

 

27/06/1872

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°149 du jeudi 27 juin 1872 : M. le baron de Falkenhausen, colonel du 85e régiment d’infanterie, vient d’être nommé gouverneur de la place de Strasbourg.

 

06/07/1872

La revue militaire de l’étranger n°38 du 6 juillet 1872 a publiée cet article : « On lit dans la « Metzer-Zeitung », un des deux journaux allemands crées à Metz pour la garnison et la colonie : « Les fonctions de commandant et de major de place à Bitche viennent d’être supprimées. L’ensemble du réseau des places fortes de la nouvelle province allemande se réduit donc à Metz, Thionville, Strasbourg et Brisach. La direction générale des travaux de Strasbourg, comprenant l’achèvement de ceux qui sont commencés, les projets nouveaux à proposer, l’extension à donner, vient d’être confiée au colonel de génie Klotz. On assure que la construction des forts s’exécutera d’après des principes nouveaux. Il sera donné la plus grande attention aux travaux de communication, par télégraphe et chemins de fer, des forts avancés, soit entre eux, soit avec la ville ou les dépôts, magasins, quartier-général, etc., qu’elle renferme. Des systèmes nouveaux sont également appliqués à l’organisation des hôpitaux, et à l’établissement des abris pour les garnisons destinées à la défense de ces grandes places d’armes. La plus grande partie de l’armement de l’artillerie de ces forteresses consistera en pièces des plus gros calibre ».

 

08/07/1872

La loi du 8 juillet 1872, en vertu de laquelle l’indemnité de guerre payé par la France a été répartie, avait consacré une somme de 19 000 000 thalers (71 250 000 francs) aux travaux de fortification à élever en Alsace-Lorraine. Sur cette somme, 3 750 000 francs étaient réservés pour l’agrandissement de la ville de Strasbourg. Restaient donc, pour être employés à la construction de nouveaux ouvrages, 67 500 000 francs. La portion de ce crédit, à dépenser en 1872 et en 1873, devait s’élever à 51 181 875 francs : un reliquat de 16 318 125 francs restait donc disponible pour les exercices suivants et était destiné à compléter le système de défense de Strasbourg et de Metz, les gros œuvres devant être achevés grâce aux crédits consacrés aux années 1872 et 1873.

 

22/07/1872

Journal : Straßburger Zeitung n°173 du vendredi 26 juillet 1872 : Strasbourg, 22 juillet 1872. L’arasement de la place forte solide comme un roc de Phalsbourg est pour l’essentiel pratiquement achevé, bien qu’il faille compter encore quelques mois pour achever ce qui a été commencé. Ces travaux ont entraîné une pénurie d’eau dans la place, puisque la population de cette petite place enclavée était déjà obligée de chercher péniblement de l’eau à l’extérieur à cette période de l’année.

On peut encore signaler qu’une importante partie des maçonneries des fortifications qui ont été arasées, ont été transportées vers le canal près de Lutzelbourg à l’aide d’une voie ferrée spéciale et chargée dans les péniches pour être transporté à Strasbourg, où elle sera employée pour la construction des nouveaux forts extérieurs. Les bâtiments de Phalsbourg endommagés lors du bombardement sont systématiquement remplacés par de nouvelles constructions.

 

23/07/1872

Journal Straßburger Zeitung n°173 du vendredi 26 juillet 1872 : Metz, 23 juillet 1872. Les travaux sur les nouveaux forts avancent rapidement et les anciens forts sont pratiquement achevés. Lors de la construction de ces derniers, les Français n’ont pas été en mesure d’abandonner complètement le système Vauban, et quelques ouvrages qui avaient été construit sur de la terre argileuse, n’avaient pas de fondations assez solides et avaient souffert des pluies des dernières années, ce qui avait entraîné pas mal de dégâts et ils ont dû être fortement remaniés. Mais le corps du génie allemand a réussi à augmenter la résistance de tous ces ouvrages et de les adapter aux exigences du nouveau système de fortification.

Des travaux encore plus importants sont menés actuellement à Strasbourg, et à Phalsbourg sont entreposées d’énormes masses de pierres provenant des fortifications locales, et qui n’attendent que le transport pour être employées aux travaux de construction. Depuis peu de temps, on a également érigé ici une nouvelle briqueterie – tuilerie et elle est d’ailleurs déjà en fonction, si bien que cet établissement est déjà en mesure de livrer les briques nécessaires à ces travaux.

 

27/07/1872

Journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin du mardi 30 juillet 1872 : Phalsbourg, 27 juillet. Le chemin de fer à Lützelbourg. Au commencement du mois d’août des rails seront posés sur la nouvelle route presque achevée de Lützelbourg à Phalsbourg. Ainsi s’évanouit l’espoir de nos habitants ainsi que des carrières de pierres voisines, de pouvoir bientôt profiter de cette nouvelle voie à pentes douces. La voie ferrée servira au transport des pierres provenant de la démolition des ouvrages de fortification au canal de la Marne-au-Rhin, et même pour la descente, les voitures seront trainées par des locomobiles.

 

27/07/1872

Journal Straßburger Zeitung n°177 du mercredi 31 juillet 1872 : Phalsbourg, 27 juillet 1872. Au début du mois d’août on installera sur le « Steinbahn », la pratiquement toute nouvelle route du district de Lutzelbourg à Phalsbourg, une voie étroite pour wagonnets « Rollbahn ». Avec cela les habitants et les propriétaires de carrières voisines ont fondé l’espoir de pouvoir bientôt l’utiliser, sur ce nouveau chemin à très faible pente descendante. Ce voie étroite « Rollbahn » doit être utilisée pour assurer le transport des pierres issues de la démolition des ouvrages de fortification de notre ville jusqu’au canal de la Marne-au-Rhin « Rhein-Marnekanal », et les wagonnets qui descendront tout seuls jusqu’à la vallée, remonteront avec des locomobiles. La durée des transports et avec cela l’activité de cette voie étroite a été fixée à 6 mois, peut-être que cette voie provisoire serait remplacée par une voie définitive, si les besoins de l’industrie locale s’avéraient suffisant, pour que l’installation soit rentable. 

 

28/07/1872

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin du dimanche 28 juillet 1872 : « Phalsbourg, 25 juillet. Les ouvrages en maçonnerie de cinq bastions sur les six qui forment les fortifications de Phalsbourg ont été démolis et les pierres gisent dans les fossés. Elles sont destinées aux forts de Strasbourg. On évalue à 30 000 mètres cubes les pierres de taille des six bastions ; le mètre cube pesant 50 quintaux, ma masse totale se monte à 500 000 quintaux. La ville étant éloignée de 3 kilomètres de Lützelbourg, la station la plus proche du chemin de fer, on a jugé nécessaire de construire un chemin de fer spécial d’ici à Lützelbourg pour le transport de cette masse énorme de pierres et on se servira à cet effet de la nouvelle chaussée commencée au printemps de cette année et qui est déjà terminée. Le service sera inauguré le 1er août et le 1er février la chaussée sera livrée définitivement à la circulation du public ; par conséquent le transport des pierres aura cessé à cette époque. Les fossés comblés au moyen des remparts et la place qu’on gagnera sera convertie en jardins. Cet emplacement sera mis à la disposition des habitants de la ville qui pourront le louer ou l’acheter à certaines conditions. En attendant, ces fortifications démantelées offrent un triste aspect et plus d’un Phalsbourgeois sent son cœur se briser dans sa poitrine, bien que l’avantage soit pour nous ».

 

02/08/1872

Journal Straßburger Zeitung n°179 du vendredi 2 août 1872 : Communiqué. Il est interdit à toute personne hormis les ouvriers de pénétrer sur les chantiers des fortifications des environs de Strasbourg hormis les travailleurs et personnes habilitées porteur d’une autorisation du service des fortifications de Strasbourg. Le gouverneur impérial von Hartmann.

 

11/08/1872

Journal Straßburger Zeitung n°188 du mardi 13 août 1872 : Strasbourg, 11 août 1872. Plutôt aujourd’hui que demain, doit penser chaque bon Allemand, lorsqu’il voit avec quel zèle et quelle énergie a commencé et est réalisé la construction des forts autour de Strasbourg. Là il règne de l’activité et se développe avec un extraordinaire rapidité de la vie et travaux que bien des habitants du plat pays semblent croire au miracle. Et on se pose la question quel est l’esprit de cette activité, le ressort principal de ce remarquable ouvrage ? Une poignée fort heureuse semble avoir été saisie, pour désigner les personnalités de direction. Le directeur des travaux de construction des forts est le lieutenant-colonel « Oberstlieutenant » Grund. Il exécute son service de jour comme de nuit, et aucun effort que ce soit tôt ou tard ne lui ai de trop, lorsqu’il s’agit de la mission, de protéger la vieille ville impériale allemande contre toute éventualité venant de l’Ouest. Également les différentes sociétés, qui participent à la construction des forts, réalisent ce qui en temps normal est considéré comme impossible. Mais c’est particulière la personnalité loyale et fidèle du directeur cité précédemment, dont l’influence est stimulante et encourageante pour les entrepreneurs et travailleurs. Avec un tel travail en commun le succès ne peut pas être absent, et dans de telles conditions, toutes les difficultés sont surmontées avec facilité. Les durées de construction qui a été fixée pour les cinq premiers forts, ne sera pas entièrement utilisée, et lorsque dans deux ans nos troupes d’occupation en France se retireront, nous serons consolés de pouvoir regarder et construire sur notre forteresse de la frontière. Le dicton Oh Straßburg, Oh Straßburg, du wunderschöne Stadt, est tel le Phoenix qui renaît des cendres, n’est plus une moquerie.

 

16/08/1872

La Revue Militaire de l’Etranger n° 46 du 16 août 1872 a publié un article, tiré de journal militaire allemand « Allgemeine Militär Zeitung » et de la Gazette d’Augsbourg : « On vient de former une commission, sous le nom de : Inspection impériale des nouvelles fortifications de Strasbourg. Comme son nom l’indique, elle est spécialement chargée des travaux qui s’exécutent à Strasbourg ; le colonel Klotz, du corps des ingénieurs, est à sa tête. L’enceinte de Strasbourg sera avancée à 3 kilomètres au nord, entre l’Ill et le Rhin, jusqu’au canal qui unit ces deux cours d’eau. Ainsi, la promenade de Robertsau sera comprise dans la nouvelle enceinte.

Un canal, qui communiquera avec de la Marne au Rhin, permettra de tirer facilement des approvisionnements de Kehl.

Le front qui regarde la France recevra naturellement les plus fortes défenses. On établira à l’ouest de la place un camp retranché susceptible de recevoir 200 000 hommes et qui sera couvert par cinq grands forts, à savoir : Le fort de Reichstett, à 8 kilomètres nord-ouest de la nouvelle enceinte, commandant la route de Lauterbourg ; A 3 kilomètres au sud de ce premier fort, le fort de Souffelweyersheim, commandant la route de Wissembourg et le chemin de fer de Paris ; A 1 kilomètre au sud-ouest, le fort de Niederhausbergen commandant la route de Strasbourg à Bouxwiller, et enfin les forts de Oberhausbergen et de Wolfisheim commandant les routes de Saverne et de Paris, et le canal de la Bruche. Tous ces forts dominent la plaine de Strasbourg. On se propose, en outre de construire une ligne de fer qui reliera tous ces forts entre eux avec la place ».

Nous ajoutons à ces renseignements la nouvelle suivante, tirée d’un des derniers numéros de la gazette d’Augsbourg : « Trois forts faisant partie du système général de Strasbourg seront construits sur le territoire du grand-duché de Bade : Le premier, entre Sundheim et Eckartsweier ; Le second, au sud de Neumühl ; Le troisième, à Altenheim ».

 

11/09/1873

Le journal Straßburger Zeitung n°213 du mercredi 11 septembre 1872, n°215 du 13 septembre 1872 et n°217 du 15 septembre 1872 a publié cette offre d’emploi : Cherche 15 – 20 travailleur fabriquant en briques « Backstein-Arbeiter » pour des briques de fortification pour 7 francs pour mille, trouvent immédiatement un emploi pour une longue durée. Demande personnelle à faire à Strasbourg, route de Bischwiller « Bischweilerstrasse » Nr. 9, 1er étage.

 

14/09/1872

Journal Straßburger Zeitung n°218 du mardi 18 septembre 1872 : Strasbourg, 14 septembre 1872. Comme l’a appris la gazette de Karlsruhe « Karlsruher-Zeitung », on est maintenant sûr à Sélestat que l’arasement des fortifications sera commencé sans délais. Les travaux doivent être terminés dans les trois ans. C’est toutefois une bonne nouvelle pour les habitants de Sélestat.

Remarque : Tout comme les matériaux issus de la démolition de la place forte de Phalsbourg, ceux de Sélestat seront également utilisés pour la constructions des nouveaux forts détachés de Strasbourg.

 

28/09/1872

Le journal Straßburger Zeitung a publié dans le n°225 du 25/09/1872, n°229 du 29/0+/1872 et n°230 du 01/10/1872 un compte rendu détaillé de la cérémonie qui s’est déroulée le 28 septembre 1872, jour du deuxième anniversaire de la capitulation de la place forte de Strasbourg, commémorant la pose de la pierre fondamentale de tous les nouveaux forts détachés de Strasbourg a eu lieu sur le chantier du Fort V, Fort Oberhausbergen, actuel fort frère. Le détail de cette cérémonie a été publié sur la page du fort Frère et la chronique de 1872.

 

07/10/1872

Le journal Straßburger-Zeitung n°238 du jeudi 10 octobre 1872 a publié cet article : Strasbourg, 7 octobre 1872. Dans le journal Niederrheinische Courier on écrit : « Depuis la pose festive de la première pierre de la nouvelle forteresse de Strasbourg, les travaux sur les forts dont la construction a commencé se poursuive comme on le constate avec vigueur. Les travaux de déboisement de la forêt communale sur le terrain du futur Fort n°1 « Fort I » à la Robertsau, au lieu-dit « Niederwald », doivent également être accélérés, si bien que dans quelques semaines les sept premiers forts soient déjà réalisés par des constructions en terre. Les projets de construction et les terrassements sont déjà très visibles, et dans une période plus courte que l’on aurait imaginé, la ceinture moderne de pierres cerner la vieille ville d’empire. Dès ce moment la ceinture urbaine tombera, pour que l’on puisse enfin procéder à l’agrandissement tant attendu de la ville, et que l’on puisse bénéficier des avantages de la navigation rhénane dans un nouveau quartier créé pour le commerce et l’industrie ».

 

09/10/1872

Journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°238 du mercredi 9 octobre 1872 : Strasbourg, 7 octobre. Depuis la pose solennelle de la première pierre des nouveaux forts de Strasbourg, les travaux sont poussés avec une visible ardeur.

La remise du Niederwald, forêt appartenant à la ville de Strasbourg et occupant le terrain sur lequel sera construit le fort n°1 à la Robertsau, à être également hâtée, de sorte que dans quelques semaines les sept premiers forts des nouvelles fortifications de Strasbourg seront tous en construction. Les levées et les remblais sont déjà visibles, et, dans une période plus courte qu’on ne le supposait au commencement, l’ancienne ville libre impériale sera entourée de sa nouvelle ceinture de pierre.

Les remparts tomberont ensuite, la ville pourra alors s’étendre comme elle le désirait depuis longtemps, et, grâce aux avantages et aux résultats de la navigation du Rhin, un nouveau quartier pourra s’y élever par le commerce et l’industrie.

Toutefois le paiement des indemnités pour les terrains expropriés ne va pas de front avec les travaux des forts, et cet état de chose excite naturellement une certaine mauvaise humeur parmi les intéressés. Déjà au mois de juin de cette année, le tableau provisoire des sommes à payer pour la cession des terrains expropriés avait été remis à la caisse principale du pays ; mais il n’en fut fait aucun usage, par la raison que l’estimation faite par le tribunal avait été trouvée cotée trop bas. C’est ainsi que, par exemple, dans un de ces cantons en question les agents du fisc avaient estimé à 250 francs la valeur d’un are de vignes, mais à la même époque l’expert nommé par le tribunal porta l’offre à 350 francs, tandis que les propriétaires persistent à demander 450 francs l’are.

La bonne qualité des vins d’Alsace, qui se distinguent par le peu d’acide qu’ils contiennent, a déjà été reconnue en Allemagne et ils sont employés pour couper les vins du Hardt, du Rhin et du Rhingau, ce qui est constaté par l’exploitation colossale de ces vins dans les contrées du Rhin moyen et la hausse des prix.

Pour cette raison la valeur du sol n’est plus la même qu’avant la guerre, où l’Alsace avait à subir la concurrence des vins français à bon marché, et la viticulture prendra par conséquent à l’avenir un essor dont on n’avait nulle idée.

Lors du règlement définitif des indemnités par le jury d’expropriation, celui-ci aura surtout à prendre en considération ces arguments, et il n’est pas douteux qu’ils seront également reconnus de la part des autorités.

 

28/09/1872

Cérémonie de pose de la pierre fondamentale de la nouvelle ceinture de fortification de Strasbourg au Fort V à Oberhausbergen. Vous trouverez tous les détails relatifs à cette cérémonie sur la page du fort Frère.

 

Sources : S0155, n°225 25/09/1872, p. 4 ; n°229 du 29/09/1872 ; n°230 du 01/10/1872, p. 2 ; S0927.

 

09/10/1872

Le journal le Constitutionnel a publié l’article suivant : « On lit dans le Courrier du Bas-Rhin du 9 octobre : Depuis la pose de la première pierre des nouveaux forts de Strasbourg, les travaux sont poussés avec une visible ardeur. Le rasement du Niederwald, forêt appartenant à la ville de Strasbourg et occupant le terrain sur lequel sera construit le fort n°1 à la Robertsau, va être également hâté, de sorte que dans de nouvelles fortifications de Strasbourg seront tous en construction. Les levées et les remblais sont déjà visibles et dans une période plus courte qu’on ne le supposait au commencement, l’ancienne ville libre impériale sera entourée de sa nouvelle ceinture de pierre. Les remparts tomberont ensuite ; la ville pourra alors s’étendre comme elle le désirait depuis longtemps et grâce aux avantages et aux résultats de la navigation, un nouveau quartier pourra s’y élever pour le commerce et l’industrie. Toutefois le paiement des indemnités pour les terrains expropriés ne va pas de front avec les travaux des forts, et cet état de choses excite naturellement une certaine mauvaise humeur parmi les intéressés. Déjà au mois de juin de cette année, le tableau provisoire des sommes à payer pour la cession des terrains expropriés avait été remis à la caisse principale du pays, mais il n’en fut fait aucun usage par la raison que l’estimation faite par le tribunal avait été trouvée cotée trop bas ».

 

12/11/1872

Journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°270 du vendredi 15 novembre 1872 : Forts de Strasbourg. On nous écrit à la date du 12 novembre : Depuis quelques temps les travaux de terrassement et de construction avancent rapidement aux forts de Strasbourg. Plus de dix-huit cents ouvriers et voituriers sont occupés aux seuls forts de Niederhausbergen, Mundolsheim et Reichstett. Ce nombre s’accroit sans cesse par l’arrivée des journaliers agricoles qui quittent les paysans et cherchent à gagner un meilleure salaire. Cette grande réunion de forces actives permet d’espérer que les travaux seront achevés six mois avant le délai prescrit.

Pour engager les ouvriers à exécuter chaque jour le plus de main d’œuvre possible, on a renoncé à les payer à la journée, on règle leurs salaires en proportion de la quantité de travail fournie. De cette façon, un tailleur de pierres a gagné, en moins de huit jours, la somme de 84 francs ; un voiturier, charriant des matériaux avec deux chevaux solides, a touché au bout de deux semaines la somme de 235 francs. Les ouvriers travaillant aux mines montent facilement à 7 ou 8 francs par jour. Ce sont surtout les Italiens qui entendent les ouvrages de mines ; on loue beaucoup leur activité et leur bonne conduite. Cependant, il y a parmi cette masse d’ouvriers, venus des quatre coins de l’Europe, des individus qui ne brillent pas par leur honnêteté et qui aiment surtout à échanger gratuitement leurs haillons contre des vêtements plus chauds, et les vols dans les cantines ne sont pas rares. D’autres aiment à dérober à nos paysans les choux et autres légumes. Que l’hiver nous épargne ses rigueurs ! car, à un moment donné, des milliers de bras seraient inactifs, et cette oisiveté pourrait coûter cher aux villages situés à proximité des forts.

 

07/12/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°288 du samedi 7 décembre 1872 nous livre cet article : Dans les comptes rendus publiés ce jour des débats publics du conseil municipal de Strasbourg du 15 novembre 1872, nous trouvons le compte rendu de la commission de contrôle relative au déboisement du Beckenwoerth, dont le porte-parole, le notaire Flach, a trouvé quelques incohérences notoires, sur lesquelles nous allons apporter les précisions suivantes : En ce qui concerne le fait évoqué qu’il s’agit du plus beau coin de la forêt du Rhin, nous pouvons dire que hormis la zone déboisée, la forêt du Rhin a conservé sa beauté. Ce qui a vraiment été sacrifié, ce sont 22 hectares après expertise de l’Oberförster (garde forestier en chef) et l’autorisation de l’adjoint Monsieur Meyer à la suite de la demande du service des fortifications de procéder au déboisement immédiat, pour que la construction du fort ne subisse pas de retard. Aucun obstacle juridique ne s’opposait à ce déboisement, puisque cette parcelle était déjà prévue au plan d’abattage de 1878. Le porte-parole évoque que l’on aurait déboisé plus que n’avait demandé l’ingénieur militaire de la place. Cette affirmation est également fausse, comme celle que l’ingénieur a pour projet de déboiser encore une surface plus grande que celle des 22 hectares. La déclaration de Monsieur Flach que le service des forêts n’avait pas défini de surface précise pour cette parcelle est fausse, puisqu’elle tombe d’elle-même par le fait qu’un contrat a été établi avec la municipalité, et qu’il est très difficile pour l’administration des forêts d’établir des mesures très précises dans la forêt du Rhin. Peut-être serait-il utile, si à l’avenir on ordonnait à de telles commissions, dont la mission est d’estimer des travaux forestiers, et qui font des estimations assez éloignées de la réalité, de faire une promenade en voiture dans la forêt du Rhin « Rheinwald », avec une contribution des autorités forestières à laquelle ils seront heureux de participer, pour que l’on puisse faire une estimation de façon plus rationnelle que celle sur laquelle repose celle de M. Flach.

 

16/12/1872

Article publié par la Revue militaire de l’étranger n°70 du 16 décembre 1872 : « Les renseignements suivants sont empruntés aux Gazettes de Cologne et de Strasbourg : Depuis quelques temps, la construction des forts de la rive gauche paraît très avancée. On aperçoit actuellement des échafaudages en bois, hauts de 55 à 65 pieds, servant à profiler les remblais. 2 000 travailleurs sont occupés aux trois forts de Niederhausbergen, Reichstett et Mundolsheim. Cet effectif augmente chaque jour. L’établissement des forts exige le défrichement d’une partie de la forêt communale de Strasbourg, dans la Wantzenau. On espère que la construction des forts sera terminée avant six mois, c’est-à-dire avant le délai fixé. Les murs d’enceinte tomberont dès que ces travaux seront achevés ».

 

16/12/1872

Journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°300 du vendredi 20 décembre 1872 : Reichstett, 16 décembre. Depuis quinze jours, le nombre des ouvriers employés aux forts de Strasbourg diminue considérablement. De six cents ouvriers qui travaillaient ordinairement à notre fort, deux cents seulement se présentaient samedi soir, à la caisse, pour toucher leur paie. Aussi va-t-on interrompre incessamment les travaux de terrassement, jusqu’au retour de la belle saison. La campagne prochaine promet d’être encore plus active ; car notre fort, élevé sur un terrain plat, exige une énorme quantité de terres à remblai. Il en sera de même pour les forts de la Wantzenau et d’Illkirch.

Depuis un mois, des faiseurs de nouvelles entretiennent nos bons villageois d’actes de brigandage et de meurtre. Tantôt c’est une bande organisée de voleurs qui séjourne dans les vignes du Holterberg, et qui répand la terreur dans les alentours de Strasbourg ; tantôt c’est une autre bande de brigands qui a choisi la forêt de la Robertsau et ses environs comme théâtre de ses exploits criminels. Heureusement les comtes chimériques ne sont pas fondés, et la sureté du public n’est pas compromise jusqu’à présent. Chose étonnante ! Deux gendarmes, pleins de tact et de savoir-faire, ont suffi, pendant toute la durée des travaux, pour maintenir l’ordre parmi les 1 800 ouvriers de différentes nationalités des forts de Reichstett, Mundolsheim et Niederhausbergen.

Constatons encore que l’état sanitaire de ces nombreux ouvriers était toujours des plus satisfaisant, malgré l’automne humide et pluvieux. Les cantines, établies, par les soins des entrepreneurs, sur les forts mêmes, et la concurrence que des particuliers faisaient à ces cantines, procuraient aux ouvriers une nourriture saine et à bon marché, et un abri convenable pour la nuit.

 

18/12/1872

Réalisation de la carte de relevé de terrains sur la ligne des forts de Strasbourg n°1 à 9 de la rive gauche du Rhin, à l’échelle 1/125 000e, dimension 152,5 cm x 123 cm, attachée au rapport du 18 décembre 1872.

 

Source : S1940.

 

20/12/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°279 et n°301 a publié cette adjudication pour la construction de 3 forts dans les environs de Strasbourg : « Adjudication pour la construction de 3 forts dans les environs de Strasbourg. Le 20 décembre 1872, le matin à 10 heures, doivent être soumissionné par entreprise générale au bureau du service de fortification de Strasbourg les trois forts situés sur la rive gauche du Rhin, près de la Wantzenau, Illkirch et au sud d’Ostwald.

La prise en charge d’un fort nécessite un consortium comportant au moins trois maîtres maçons, mais les grandes entreprises de travaux étant une société solidement organisée peuvent soumissionner pour la construction de plusieurs forts dans le cas où elles s’engagent à mettre sur chaque fort, en permanence, un maître maçon expérimenté dans la conduite d’un tel chantier.

Les consortiums qui participent à cette soumission doivent présenter les attestations de leurs membres pour le 10 décembre, documents à envoyer au service de la Fortification et doivent disposer en plus, d’un capital d’entreprise certifié d’au moins 50 000 thalers.

La caution a déposé pour la construction d’un fort est fixée à 20 000 thalers, de celle-ci 10 000 thalers doivent être déposés à la signature du contrat sous forme d’obligation d’Etat, et le reste sous forme de payement d’environ 5% des sommes successives à percevoir.

Chaque construction de fort nécessite : environ 195 000 m3 de terrassement et environ 30 000 m3 de maçonnerie. La durée de construction d’un fort est fixée à 3 ans. Les conditions particulières peuvent être consultées au bureau des fortifications ».

Remarque : il s’agit de l’adjudication de la construction des ouvrages suivants : Fort I – Fort Fransecky actuel Fort Ney, Fort VIII – Fort von der Tann actuel fort Lefebvre, Fort IX – Fort Werder actuel fort Uhrich.

D’après la presse locale, la construction de ces trois forts à fossés en eau est finalement confiée au consortium d’entrepreneurs dénommé « Pathe, Jerschke et Schneider », qui a proposé un prix de 6% inférieur au prix de base.

 

Sources : S0155, n°279 du 27/11/1872, p. 6 ; n°301 du 22/12/1872.

 

21/12/1872

Article du journal Straßburger Zeitung n°301 du dimanche 22 décembre 1872 : Adjudication des forts. Strasbourg, le 21 décembre 1872. Hier, la construction de trois nouveaux forts situés de ce côté-ci du Rhin, dont la date de soumission avait été publiée, a été adjugé aux entrepreneurs Messieurs Pathe, Jerschke et Schneider, en tant qu’offre la moins chère. L’offre était de 6% inférieure au prix proposé « Kostenanschlag », d’autres avaient proposé 10% au-dessus de ce prix pour les mêmes travaux. 

Remarque : La construction du Fort I, Fort Wantzenau, actuel fort Ney, du Fort VIII, Fort Geispolsheim, Fort von der Tann, actuel fort Lefebvre et du Fort IX, Fort Illkirch, Fort Werder, actuel fort Uhrich, a été adjugé au même consortium d’entrepreneurs, Messieurs Pathe, Jerschke et Schneider.

 

28/12/1872

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’annonce suivante : Phalsbourg, 28 décembre. Aujourd’hui un ouvrier de nos environs travaillant à la nouvelle route de Phalsbourg à Lutzelbourg et qui n’a pas pu éviter un train de pierres s’avançant avec une grande vitesse sur le railway provisoire établi pour le transport des matériaux de construction, a été renversé par lui et blessé si gravement aux deux jambes qu’une demi-heure après son transport à Phalsbourg il expira.

 

02/01/1873

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’arrêté suivant : Une ordonnance ayant reconnue que l’obligation des ouvriers de se munir, en conformité de la loi du 22 juin 1854 et de l’arrêté du 30 avril 1855, d’un livret, existe toujours ; les dispositions suivantes basées sur l’arrêté du préfet du 13 novembre 1855, sont prises pour l’exécution de cette prescription dans l’arrondissement urbain de Strasbourg.

1. Les livrets d’ouvriers sont délivrés au bureau de police, rue Brûlée, 2, où ils seront également revêtus d’un visa, afin de servir de passeport à l’intérieur.

2. Les ouvriers qui sont tenus d’avoir un livret, devront s’en procurer un dans le délai de deux mois, à dater du jour de cette publication. Afin d’obtenir un livret, l’ouvrier doit présenter un certificat d’un commissaire de police de son canton ou un ancien livret tenu régulièrement.

3. Le certificat du commissaire de police est délivré sur la vue de papiers de légitimation ou la déclaration de personnes connues constatant l’identité et la profession de l’ouvrier ; s’il ne peut pas produire ces constatations, une déclaration signée par lui, en conformité de l’art. 13 de la loi du 22 juin 1854, dont il sera fait communication.

4. Tout porteur de livret ouvrier non délivré en cette ville, est obligé, avant d’en faire usage ici, de le faire viser par la direction de police, et, à cette occasion, le livret sera examiné et enregistré. Aucun établissement ne peut admettre des ouvriers, même munis de livrets réguliers, avant l’accomplissement de cette formalité du visa.

5. Après que le patron, en vertu des dispositions des art. 4 et 5 de la loi précitée et de l’art. 9 de l’arrêté en question, a inscrit sur le livret le jour de l’entrée de l’ouvrier ou le jour où pour la première fois, on lui a donné du travail, il soumettra, dans le délai de 24 heures, cette inscription au visa du commissaire de police, qui examinera le livret et le rendra ensuite, en envoyant un extrait de son visa à la direction de police.

6. Dès qu’un ouvrier quitte son patron, il doit faire viser dans le délai de 24 heures sa sortie par le commissaire de police du canton de son patron ; le commissaire examinera l’authenticité du certificat de sortie et enverra un extrait de son visa à la direction de police.

Aucun patron ne peut engager un ouvrier avant l’accomplissement de cette formalité ; du reste, le visa du commissaire de police n’en peut pas remplacer ou tenir lieu du visa de voyage dont il est question au § 1er de cet arrêté.

7. Il est interdit aux logeurs, aubergistes ou autres personnes de retenir le livret comme gage.

8. Les patrons devront être munis au plus tard jusqu’à la fin du mois de février 1873 du registre prescrit par l’art. 4 de la loi et l’art. 8 de l’arrêté précisé, et le commissaire de police le cotera et le paraphera. Les inscriptions devront être lisibles et se suivre sans intervalle visible.

9. Les contraventions seront poursuivies et punie d’après l’art. 11 de la loi du 22 juin 1854, l’art. 18 du décret du 30 avril 1855 et du § 363 du code pénal de l’Empire germanique.

10. Cet arrêté sera publié dans les journaux, Strasbourg, le 2 janvier 1873.

Le directeur de police, Back.

 

28/01/1873

Article du journal Straßburger Zeitung contenant des informations concernant la loi relative aux livrets des travailleurs « Arbeiterbücher ». Les Alsaciens-Lorrains disposent d’un délai jusqu’à la fin du mois de février pour acquérir les livrets des travailleurs. Ces livrets doivent être perçus au bureau de la police, mais les travailleurs sont tenus de présenter les pièces justificatives concernant leur emploi actuel. Lorsqu’ils quittent un employeur, celui-ci est tenu de viser le livret. Ce document peut être utilisé comme pièce d’identité à l’intérieur de l’Empire. Aucun employeur n’a le droit d’embaucher du personnel s’il n’est pas muni du livret réglementaire. Signé : directeur de la police « Polizei Director » Back. Cette mesure contraignante est mise en œuvre alors que les chantiers de construction des nouvelles fortifications de Strasbourg sont en cours.

 

01/02/1873

Un journal militaire allemand du 1 février 1873 a publié l’article suivant au sujet de la future construction des trois forts à fossé plein d’eau de la rive gauche du Rhin à Strasbourg : « On a soumissionné il y a quelques semaines les travaux de trois forts situés sur la rive gauche du Rhin, de Graffenstadt, de La Wantzenau et d’Illkirch, qui exigeront une somme d’environ sept millions. Les maçonneries de ces forts seront exécutées avec les matériaux tirés de la place de Phalsbourg : ces maçonneries seront payées à l’entrepreneur comme matériaux neufs à charge par lui de procéder à la démolition de Phalsbourg. L’ordre dans lequel on se livre à la construction des forts de Strasbourg est remarquable ; on commence à élever d’abord les ouvrages tournés vers la France ; on travaillera que plus tard à ceux qui doivent compléter sur la rive droite du Rhin le système de défense de la ville. Le temps nécessaire pour l’achèvement de ces ouvrages est encore indéterminé ; la première chose à faire est de pousser les travaux de terrassement assez activement pour être à même de résister à une attaque plus ou moins prochaine des Français ».

 

11/02/1873

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 9 février 1873. La rumeur rapportée par plusieurs journaux concernant le départ des Italiens employés à la construction des forts de Strasbourg, pour aller en Espagne et combattre pour le roi Amadeus, est totalement fausse. Il est vrai qu’une partie des Italiens a quitté l’Alsace, mais pas pour récupérer les lauriers de la gloire au pays des châtaignes, mais pour travailler au percement du tunnel du Saint-Gothard contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Cette nouvelle est certainement plus crédible que la première rumeur, et en plus, tous les travailleurs italiens que l’on a interrogés ont répondus dans ce sens ».

 

Construction du gros œuvre

(1873 – 1875)

 

1873 – 1876

Dates officielles de la construction.

 

Source : S0111.

 

03/1873 – 31/03/1875

Dates plus précises en prenant en compte les informations disponibles.

 

15/03/1873

Les travaux de construction des trois forts détachés à fossé plein d’eau de la rive droite du Rhin, c’est-à-dire le Fort I, Fort Fransecky, le Fort VIII, Fort von der Tann et le Fort IX, Fort Werder, commencent au printemps 1873.

Pour le Fort I, Fort Wantzenau, Fort Fransecky, ils commencent vraisemblablement vers le milieu du mois de mars, puisque lors de l’adjudication du bois, les conditions particulières de la vente aux enchères du bois précisaient que ce dernier devait être évacué avant le 12 mars 1872.

Une cantine a été érigée pour héberger et nourrir les ouvriers sur le chantier du Fort I. Elle appartient à Monsieur Geißler. Les prestations de cette cantine sont payées à l’aide de jetons-monnaie. Sur la représentation suivante quelques exemples retrouvés par des numismates. Ce système de rémunération permettait de garder les ouvriers sur place et devait permettre de conserver le secret des travaux et surtout la présence permanente des ouvriers sur le chantier.

 

12/03/1873

Article du journal Straßburger Zeitung : Pour la construction des forts, un entrepreneur publie cette annonce : « Recherche des livreurs efficaces, pour le transport de quelques millions de pierres pour les fortifications, Rudolf Mosse, à Strasbourg ».

Remarque : Rudolph Mosse est le responsable de l’agence publicitaire qui émet des annonces dans tous les journaux.

 

03/04/1873

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 3 avril 1873. Comme nous l’avons entendu, pour les prochains jours on annonce le passage pour hébergement privé de petits groupes de bavarois. Ces derniers temps on a vu passer fréquemment ce genre de petits groupes par notre ville ».

 

07/04/1873

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : La Corr. Als. Ecrit : Par ordonnance de Sa Majesté l’empereur, en date du 7 avril 1873, M. Lauth a été révoqué de ses fonctions de maire de la ville de Strasbourg. Quelque désagréable que soit au gouvernement cette mesure, elle n’a pu être évitée, commandée qu’elle était par l’impérieuse nécessité de maintenir et de sauvegarder les intérêts et le respect dus à l’Etat.

Il est vrai que lorsque M. Lauth a été nommé maire par Sa Majesté l’empereur, il n’a nullement caché ses sympathies françaises. Le gouvernement a respecté ces sentiments, comme il convient sachant bien que les opinions politiques d’un homme, nourries et professées ès le jeune âge, ne changent d’un moment à l’autre. De son côté, M. Lauth ne s’est point refusé alors à donner au gouvernement les garanties dictées par les circonstances, et le gouvernement, en appuyant la nomination de M. Lauth, lui donna une marque de confiance et fit preuve de bon vouloir à l’égard du Conseil municipal, dont on avait sondé les vœux d’une manière indirecte.

Il est à regretter que cette confiance n’ait pas été justifiée. M. Lauth, qui, le 1er octobre, a opté de son plein gré pour la nationalité allemande, a saisi avec une ostentation visible toute occasion pour donner à ses sentiments français une expression éclatante. C’est ainsi qu’il n’a pas hésité, dans les différentes conversations qu’il a eue avec les premiers fonctionnaires du pays et du département, à dire à plusieurs reprises qu’il n’était pas resté à Strasbourg que parce qu’il espérait voir revenir les Français.

Il ne pouvait donc plus être question de sentiments dont le gouvernement n’a que faire, parce que ces paroles accentuent le plus possible les dispositions hostiles à l’Empereur, l’Empire et la nation allemande.

Un homme qui parle de la sorte ne peut plus être à la tête de l’administration d’une ville allemande, car où sont les garanties qu’à la première occasion il ne passe de la parole à l’action ? Au contraire il faut admettre qu’un homme qui s’exprime ainsi partout et toujours, fait des efforts persévérants pour diriger l’administration de la ville dans une voie que les Français – dont il espère le retour – approuveraient pleinement, et il y aurait plus que de la naïveté de laisser un tel homme au timon des affaires d’une haute importance. Etc. 

 

15/04/1873

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Sa Majesté l’Empereur et Roi ayant par décret du 7 de ce mois révoqué M. Ernest Lauth, banquier, de ses fonctions de maire de la ville de Strasbourg, j’ai pris l’arrêté suivant : Arrêté. Considérant que la place de maire de la ville de Strasbourg est vacante, et que les dispositions prévues par le § 1 de la loi du 24 février 1872 concernant la nomination de commissaire extraordinaires pour l’administration de certaines communes, sont applicables dans l’espèce, j’arrête ce qui suit : M. Back, directeur de police, est chargé des fonctions de maire de la ville de Strasbourg en qualité de commissaire extraordinaire. Strasbourg, le 12 avril 1873. Le président de la Basse-Alsace, signé : d’Ernsthausen. Considérant que sur trente-trois membres du Conseil municipal de Strasbourg, vingt-huit ont déclaré ne pas accepter un président qui ne ferait pas parti du Conseil, considérant que cette déclaration est contraire aux lois du 24 février 1872, § 1, et du 5 mai 1855, art. 19 ; Vu l’article 13 de la loi du 5 mai 1855, qui autorise le préfet à suspendre le Conseil municipal pour deux mois. Considérant que l’installation de la Commission prévue par cette loi rencontre des difficultés en ce moment, vu le § 4 de la loi du 24 février 1872, qui prévoit les cas pareils, j’arrête ce qui suit : § 1. L Conseil municipal de la ville de Strasbourg est suspendu pour deux mois.

§ 2. Tous les droits et devoirs du Conseil municipal sont transmis au directeur de police, M. Back.

Strasbourg, le 15 avril 1873. Le président de la basse-Alsace, d’Ernsthausen.

Strasbourg. Avant de nommer le directeur de police, M. Back, commissaire extraordinaire pour remplir les fonctions de maire dans notre ville, M. le président du département a offert ces fonctions à un membre du Conseil municipal, et celui-ci a donné une réponse négative.

 

27/05/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Arrêté. La décision du président de la Basse-Alsace du 13 avril 1873 portant la suspension du Conseil municipal de la ville de Strasbourg est, d’après l’art. 13 de la loi du 5 mai 1833 sur l’administration municipale, prolongée d’une année. Strasbourg, le 27 mai 1873. Le président supérieur de l’Alsace-Lorraine, de Moeller. Le présent arrêté est porté à la connaissance du public. Strasbourg, le 27 mai 1873. Le président de la Basse-Alsace, d’Ernsthausen.

 

06/07/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 6 juillet. On écrit de cette ville à la Karlsruher Zeitung : Les travaux des nouvelles fortification sont poursuivis avec activité. Les six forts situés sur la rive gauche du Rhin, entre les villages de Reichstett et de Lingolsheim, auront des fossés profonds sans eau, et sont déjà tellement avancés qu’ils pourraient déjà servir à une défense énergique. Le mois dernier, la garnison de cette ville a été alarmée deux jours de suite et a occupé les forts, ainsi que le terrain qui s’étend devant les ouvrages de défense, pour que les troupes apprennent à connaître la configuration du terrain. En ce moment, on pousse vivement la construction des casernes, qui seront placées à l’abri des remparts de terre pour n’avoir pas à craindre un bombardement. Les forts situés près d’Illkirch, station de Graffenstaden, et La Wantzenau, dont les fossés pourront être inondés, n’ont été commencés que cette année et, par suite, ne seront pas aussi avancé que les autres forts. Dans tous les cas, jusqu’à la fin de cette année, tout le front de la rive gauche pourra être mis en état de défense, et sur la rive droite, autour de Kehl, on a désigné l’endroit que doivent occuper trois autres forts, pour lesquels on commence à exproprier le terrain. La semaine dernière, on a également cessé les transports de matériel d’artillerie de Belfort, parce que tout le matériel est déjà ici et est conservé à l’arsenal. Une partie de ce matériel doit servir à l’armement des nouveaux forts.

 

08/07/1873

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 9 juillet (1873). Hier après-midi à 15 heures, au Fort Wantzenau, un ouvrier contracta un coup de soleil et une heure plus tard il était un cadavre. L’aide médicale n’a pas pu venir à temps, et aurait de toute façon été inutile. Le malheureux se nomme Johann Müller, il a 52 ans, et vient du district de Müllheim au Pays de Bade. Sa dépouille a été transférée à l’hôpital ».

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin nous apporte la même information : Strasbourg, 9 juillet. Hier, dans l’après-midi, un homme d’un certain âge est devenu victime de la grande chaleur. Il était occupé à son travail comme ouvrier au fort de La Wantzenau, quand subitement il tomba mort à la suite d’un coup de soleil. Son cadavre fut transporté à l’hôpital civil de Strasbourg hier soir.

 

12/07/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 12 juillet. Lundi prochain, deux compagnies du régiment d’artillerie à pied, n°2, qui étaient venus, il y a quelques mois, de Stralsund (Poméranie), pour prendre part aux travaux des forts, partiront pour Sonderburg (île d’Alsen). Officiers et soldats ne quittent Strasbourg qu’à regret.

 

14/07/1873

Article du journal Straßburger Zeitung : 2 compagnies du régiment d’artillerie à pied n°2 « Fußartillerie-Regiments Nr. 2 », qui avaient été envoyés à Strasbourg il y a quelques mois en provenance de Stralsund pour exécuter des travaux forestiers, sont reparties ce matin vers Sonderburg (près d’Alsen).

Remarque : I

Il est fort probable que ces travaux forestiers concernent la préparation de chantier de construction d’un ou des forts à fossés plein d’eau, le plus probablement du Fort I.

 

22/07/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 22 juillet. Sous la rubrique Affaires militaires, la Kölner Zeitung publie l’article suivant sur les forteresses en Alsace-Lorraine : En même temps que l’Alsace et la Lorraine allemande, les forteresses de Thionville, Metz, Bitche, Phalsbourg, Strasbourg, Schlestadt et Neuf-Brisach sont tombés au pouvoir de l’Empire d’Allemagne. La première question qui se posait c’était de choisir parmi ces forteresses celles qui devaient être conservées, comme étant d’une grande importance stratégique, et répondant à ce que la science stratégique, et répondant à ce que la science stratégique actuelle demande des forteresses. En présence des dépenses considérables que nécessite la construction de nouvelles forteresses, il fallait songer à ne démanteler que les plus petites, les plus faibles et les moins indispensables de ces forteresses, de compléter d’après toutes les exigences de la stratégie les plus grandes et les plus importantes. On résolut de ne sacrifier que Phalsbourg et Sélestat ; la première de ces forteresses fut démantelée en 1872, et la seconde cette année. La suppression de cette forteresse fournissait une masse de matériaux de construction de très-bonne qualité, qu’on pouvait employer à la transformation des forteresses conservées. C’est ainsi qu’en 1872 on utilisa pour la construction de six forts les matériaux de Phalsbourg et ceux de Schlestadt pour trois autres forts commencés en 1873. Les forteresses de Thionville, Metz et Bitche, qui couvrent la Prusse rhénane et le Palatinat, ainsi que Strasbourg et Neuf-Brisach, boulevards du grand-duché de Bade, ont dû être soumises à une transformation complète, car les Français les avaient toujours laissées dans leur ancien état, et n’avaient pas mis à profit pour les forteresses de l’Alsace-Lorraine les expériences faites pendant les différentes campagnes.

Metz seul faisait exception : on y a construit des ouvrages extérieurs (forts détachés), à une assez grande distance de la circonvallation de la place. Quand la guerre éclata, en juillet 1870, les forts étaient encore inachevés, cependant, en état de défense. Les autres forteresses, et surtout Strasbourg, n’avaient pas d’ouvrages extérieurs de ce genre ; cependant ces ouvrages auraient été nécessaires au moins pour une ville et une place forte de l’importance de Strasbourg. Les ouvrages situés en avant de la circonvallation proprement dite (lunettes) ne pouvaient pas être considérées comme des forts, car ils étaient si prêts de la forteresse qu’ils ne pouvaient pas même la mettre à l’abri d’un bombardement. Les nouveaux forts que le gouvernement allemand fait construire autour de Metz et de Strasbourg, sont placés de telle sorte, qu’il ne saurait être question de prime abord d’un bombardement de la ville. Tous les forts sont en moyenne à une distance de 6 à 8 kilomètres de la ville ; ils seront armés d’artillerie à longue portée, et si l’agresseur a également la meilleure artillerie, il faudra toujours qu’il se tienne à une distance d’au moins 4 kilomètres des forts, pour établir ses premières batteries, et à une distance de 10 à 12 kilomètres un bombardement est actuellement plus que douteux, et même impossible. Il faudra donc s’emparer d’abord d’un certain nombre de forts, pour s’avancer entre eux et pouvoir établir les batteries de bombardement plus près de la circonvallation intérieure. Afin que la garnison de ces forts, semblables à de petites colonies militaires de 6 à 800 hommes, ne souffre pas du bombardement que l’agresseur dirigera certainement contre les forts mêmes, il y a des casemates à l’abri de la bombe, qui peuvent abriter toute la garnison à l’exception des postes établis sur les remparts et qui sont abrités par des tranchées faites dans le parapet. Un telle garnison peut satisfaire à tous les besoins de la vie sans avoir besoin de quitter sa retraite une seule fois, et même, pour se rendre aux remparts, elle n’a pas besoin de traverser la cour du fort, car la communication se fait au moyen d’escaliers à l’abri de la bombe, et passant sous le rempart. En outre, ces forts, même quand leur front est très étendu, offrent fort peu de profondeur, de sorte que les projectiles qui passe, tant soi peu au-dessus du parapet de front tombe soit sur le rempart formant la gorge de l’ouvrage, soit sur le terrain situé au-delà, sans produire aucun effet. Quant au forteresses qui ne reçoivent pas de forts détachés et dont la circonvallation sera seule transformée, on pourra au commencement, éviter un bombardement, attendu que ‘ennemi n’aura à sa disposition que de l’artillerie de campagne qui ne pourra lutter avec l’artillerie de la place ; mais s’il peut amener un train de siège avec des pièces de gros calibre, le défenseur sera obligé de lutter directement avec lui et devra songer à protéger la garnison ; car même en cas de bombardement, un feu d’artillerie bien nourri dirigé des remparts sur les batteries de bombardement, réduira leur effet à la plus simple expression, et ainsi préservera provisoirement les forteresses conquises de catastrophes comme la dernière campagne les a vu en si grand nombre.

 

25/07/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Niederhausbergen, le 25 juillet. Le travaux de notre fort sont tellement avancés, qu’on a pu congédier la majeure partie des ouvriers. De 1 800 terrassiers et maçons, il ne s’y trouve plus même 400. La grande activité que l’on déployait ici l’hiver dernier s’est portée sur les forts en construction de La Wantzenau et d’Illkirch-Graffenstaden.

 

12/08/1873

Article du journal Straßburger Zeitung : « Vente aux enchères d’une cantine. Le mardi 12 août 1873 matin à 9 heures, le notaire impérial Metz de Strasbourg, dans son bureau, Schlossergasse n°23, procédera à la vente aux enchères d’une cantine, située près du Fort Lingolsheim, appartenant à Monsieur F. Schiehlé de Strasbourg, 18 mètres de long, 7 mètres de large, avec cave montée en maçonnerie, des chaises « Pression Stühle », des tables et tous les ustensiles qu’elle contient. 6394. Metz, kais. Notar ».

Article similaire du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Etude de Me Metz, notaire à Strasbourg. Mardi 12 août 1873, à 9 heures du matin, il sera procédé par le ministère de Me Metz, notaire à Strasbourg et en son étude, rue des Serruriers n°25, à la vente : D’une cantine, sise près le fort de Lingolsheim, appartenant au Sr. F. Schiehle de Strasbourg, mesurant 18 mètres de longueur sur 7 mètres de largeur, construite en bois sur cave murée, avec tout le mobilier d’exploitation, tels que chaises, bancs, tables, etc., s’y trouvant.

Remarque : Il s’agit de la cantine du Fort VIII, Fort Lingolsheim, Fort von der Tann, actuel fort Lefèbvre, dont la construction vient de commencer.

 

21/08/1873

Le journal quotidien l’Univers a publié cet article rédigé à l’aide des informations de la presse allemande : « On pousse les travaux des nouvelles fortifications de Strasbourg d’une façon extraordinaire. Les dix forts destinés à protéger cette place d’armes principale, les constructions dans cinq sont assez avancés, déjà pour que, si la nécessité poussait extraordinairement, les cinq forts puissent être armés et servir, à la rigueur, à la défense ; ils s’appellent : d’Oberhausbergen, de Mittelhausbergen, de Wolfisheim, de Mundolsheim et de Reichstett. Des sept forts de la rive gauche du Rhin, il n’y a plus d’arriérés dans la construction que ceux de Graffenstaden et de Wantzenau. Les piquets sont plantés et l’arpentage fait sur les emplacements destinés aux constructions de forts près Auenheim, Neumühl, on est en train de construire, et près d’achever un chemin de fer de service pour le transport des matériaux ».

Remarque : D’après cet article, les fort Moltke, Roon, Kronprinz, Baden et Bismarck sont déjà en mesure d’être mis en état de défense avec de l’artillerie.

 

01/09/1873

Communiqué officiel du journal Straßburger Zeitung : « Sa Majesté l’Empereur et Roi a ordonné par l’ordonnance du cabinet impérial du 1er septembre 1873, pour commémorer le jour anniversaire où il y a trois ans les troupes allemandes ont remporté une si grande victoire, en baptisant les nouveaux forts de Strasbourg avec les noms de ces hauts personnages qui ont œuvrés à la victoire par leurs actions au cours de cette guerre, qui sont remis désormais à la postérité : Nr. 1 : Fort Fransecky ; Nr. 2 : Fort Moltke ; Nr. 3 : Fort Roon ; Nr. 4 : Veste Kronprinz ; Nr. 5 : Fort Großherzog von Baden ; Nr. 6 : Fort Fürst Bismarck ; Nr. 7 : Fort Kronprinz von Sachsen ; Nr. 8 : Fort Tann ; Nr. 9 : Fort Werder. Pour les forts de la rive droite dont la construction n’a pas encore commencé, il reste les noms suivants : Kirchbach pour le Fort 10 ; Bose pour le Fort 11 ; Blumenthal pour le fort 12. Strasbourg, le 20 septembre 1873. Le Gouverneur signé « von Hartmann, General der Cavalerie ».

Les noms des plus illustres personnages qui ont joué un rôle ou un commandement important pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871 seront utilisés à cet effet. Les personnages les plus importants pour les grands forts, et les autres pour les forts de taille moyenne. Ces noms seront en vigueur jusqu’en avril 1918 et pendant l’occupation de fait allemande de mi-juin 1940 au 23 novembre 1944. Initialement, le nom était inscrit au-dessus de l’entrée de la poterne principale, sur la façade de gorge, à l’aide de lettres métalliques, en étain doré à la flamme. Dans chaque fort, au niveau de la pièce du commandant du fort, on trouvait en règle générale le portrait offert par l’illustre personnage du nom qu’il portait.

 

12/09/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 12 septembre. Dénomination des nouveaux forts. On a communiqué de source certaine que les forts qui entourent Strasbourg prendront les dénominations suivantes : Les forts I Fransecky ; II (Reichstett) Moltke ; III (Mundolsheim) Roon ; IV (Niederhausbergen) Veste Kronprinz ; V (Oberhausbergen) Grossherzog von Baden ; VI. (Wolfisheim) Fürst Bismarck ; VII (Lingolsheim) Kronprinz von Sachsen ; VIII (Graffenstaden) von der Tann ; IX (Illkirch) Werder ; X (La Wantzenau) Kirchbach ; XI Bose ; XII Blumenthal.

 

14/09/1873

La revue militaire de l’Etranger nous livre cette information : « Armée d’occupation. Fin de l’évacuation. Nous n’aurons plus, grâce à Dieu, à nous occuper de l’armée d’occupation. Les cinq milliards étant payés, Verdun a été évacué samedi 13 septembre, et aujourd’hui l’arrière-garde prussienne, après s’être reposée avant-hier et avoir couché hier à Etain, repasse la frontière nouvelle que nos revers nous ont forcé à subir. Ainsi se termine une des plus tristes périodes de notre histoire militaire ; il est permis d’espérer qu’elle sera pour nous féconde en enseignements et en résultats, car dans l’armée nul des survivants ne l’oubliera sans doute. Les enfants eux-mêmes survivants de nos provinces de l’Est conserveront la mémoire de ces jours néfastes de l’occupation et ils en profiteront comme soldats ».

 

19/09/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Avis. Le public est prévenu que les sentinelles qui gardent le matériel d’artillerie dans les forts détachés de la rive gauche du Rhin sont armées de fusils chargés. Strasbourg, le 19 septembre 1873. Le gouverneur de la forteresse, de Hartmann, général de cavalerie.

 

19/09/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 19 septembre. Découvertes faites dans les fouilles des forts. Les fouilles effectuées pour la construction des forts ont déjà fait découvrir des objets qui peuvent avoir quelques importance aux divers points de vue de l’archéologie et de la géologie. C’est ainsi qu’on vient de trouver à Graffenstaden, à une profondeur considérable, un bois de cerf d’une dimension vraiment extraordinaire et qui parait remonter à une époque très-reculée. Il serait vivement à désirer que tous les objets ainsi découverts fussent collectionnés aves soin dans l’intérêt général, au lieu de rester éparpillés dans toutes les mains sans utilité réelle.

 

19/09/1873

Article du journal Straßburger Zeitung : « Robertsau, 20 septembre (1873). Hier soir à 19h30, un incendie se déclara dans la cantine de Monsieur Geißler au Fort Fransecky, qui réduisit en l’espace d’une demi-heure tout le bâtiment en cendre, encore avant que l’on ait sous la main une pompe à incendie. Monsieur Geißler qui était à Strasbourg pour des raisons commerciales, n’est revenu qu’à 22 heures, après que tous ses biens ont eu brûlés. Heureusement qu’il est assuré pour un montant de 24 000 francs par la société « La Patrie ». Une enquête est en cours ».

 

30/09/1873

Article du journal Straßburger Zeitung repris d’un article d’un journal lorrain : « On arme avec une étonnante diligence les forts de Hausbergen, Reichstett et Mundolsheim, et les routes qui y conduisent sont depuis quelques jours sillonnées de pièces de canon, parmi lesquelles se remarquent des pièces françaises et des caissons de munitions. On ne peut s’empêcher d’être étonné de la rapidité avec laquelle les travaux des forts en général ont marché depuis six mois. Non seulement on les aperçoit parfaitement de la route, mais il est plus d’un qui serait déjà en état de servir ». Remarque : la mise en place des pièces d’artillerie sur les parapets des forts concerne vraisemblablement les forts de la rive gauche du Rhin, dont la construction a le plus avancée et coïncide avec l’évacuation du territoire français par les dernières troupes allemandes. Il s’agit là de la volonté du commandement allemand de mettre la place forte allemande à l’abris d’une éventuelle attaque. Il est donc vraisemblable que les parapets d’artillerie des faces et flancs des forts aient été construits en priorité. Les forts qui sont vraisemblablement concernés par cet armement sont : Fort II à Reichstett, Fort III à Mundolsheim, Fort IV à Niederhausbergen.

 

15/10/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 15 octobre. Agrandissement de l’arsenal. D’après le correspondant strasbourgeois de la National Zeitung, on a l’intention de faire de l’arsenal de cette ville un des plus importants de toute l’Allemagne. Le bâtiment a déjà été agrandi : il a 500 pieds de longueur sur 80 de hauteur. Jusqu’à présent tout le mécanisme était mis en mouvement par une seule machine à vapeur ; on veut aujourd’hui établir 4 machines ; depuis 15 jours, on a également établi un martinet, dont le besoin se faisait sentir depuis longtemps. Les canons venus de Belfort sont refondus pour la plupart, et en outre près de 800 ouvriers sont occupés à remettre en état le matériel de guerre ancien ou à en fabriquer de nouveau. Chaque nuit, des trains partent pour armer les nouveaux forts d’Oberhausbergen, Niederhausbergen et Wolfisheim, qui seront bientôt achevés.

 

25/10/1873

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « On adresse à la Gazette de Carlsruhe la correspondance intéressante qui suit : « Depuis quelques jours notre ville a repris un air guerrier. Pour l’armement de plusieurs forts extérieurs maintenant terminés, de longues files de bouche à feu, de voitures de munition et d’autres objets nécessaires à l’établissement de fortifications, parcourent les rues de notre ville. Parmi les canons destinés particulièrement à l’armement des remparts, on rencontre surtout dans nos rues le canon en bronze de 12 centimètres et à culasse. En général une grande activité règne chez nous dans les constructions militaires ; les ateliers de l’arsenal ont été agrandis et le seront encore ; déjà maintenant près de 800 ouvriers y sont occupés. Prochainement quatre nouvelles casernes seront mises sous toit dans notre citadelle, qui de la sorte offrira six grandes casernes, sans parler de la vaste prison militaire et d’un très-grand magasin. Tout le régiment wurtembergeois n°126 doit aller occuper la citadelle. En dehors de ces bâtiments, la citadelle offre encore la « caserne des pigeons » ; en effet, on y entretient environ 500 pigeons voyageurs, dont le nombre doit être porté successivement au-delà de 1 000, et qui sont destinés, en cas de siège, à faire le service de la poste. A diverses reprises déjà, on a fait des expériences avec ces messagers aériens. D’abord on les a fait rentrer du Polygone distant de 1 ½ lieu ( ?) dans leur pigeonnier ; plus tard, on les a fait revenir de Bühl et de Rastatt. Lors des premiers exercices, tous les pigeons sont revenus ; si dans les courses postérieures, quelques-uns ne sont pas rentrés, c’est probablement qu’ils ont été abattus par des chasseurs. En effet, on a trouvé dans les plumes de quelques-uns des messagers revenus des traces de petit plomb. Prochainement se fera une grande expérience à partir de Würzbourg. On est très-curieux du résultat qui s’obtiendra, car pour ces grands voyages il s’agit de décider si la perte de 30 % admise jusqu’à présent est exacte ou non. Chaque pigeon portant sur sa plume caudale un monogramme et un numéro d’ordre, le contrôle en est facile et leur rapidité au vol peut facilement être constatée. Les pigeons les plus rapides sont réservés à la reproduction ».

 

21/11/1873

La Revue militaire de l’étranger de 1873 a repris des articles de la presse allemande pour nous donner quelques informations diverses sur les places fortes de Strasbourg et de Metz : « Alsace-Lorraine. Forts de Strasbourg. On lit dans la Gazette d’Augsbourg et dans la Journal de l’Allemagne du Nord que le général Kameke, deuxième ministre de la guerre, et antérieurement inspecteur général du génie, a désigné, pendant son séjour à Strasbourg, les emplacements des trois nouveaux forts qui doivent être construits sur la rive droite du Rhin, autour de Kehl, à Bodersweier, Kork et Eckardsweier. Quant aux douze forts sur la rive gauche du Rhin, que l’Empereur a baptisé en septembre dernier, les sept premiers, Fransecky, Moltke, Roon, Prince Royal, Grand-Duc-de-Bade, Bismarck et Prince-Royal-de-saxe, sont sur le d’être terminés ; les cinq autres seront achevés plus tard, et probablement pas avant l’été de 1874. Tous les forts de Strasbourg sont placés à six kilomètres environ de la ville, avec un intervalle de trois kilomètres entre chacun d’eux. Le terrain entre les forts sera occupé par des batteries supplémentaires de 8 pièces (12 ou 24 rayé), dont les terrassements seuls seront exécutés en temps de paix. Le flanquement des fossés à eau sera obtenu par des caponnières étanches qui sont en ce moment en construction, et qui seront blindées avec des plaques de fer crénelées. Probablement, jusqu’en 1875, les forteresses d’Alsace-Lorraine conserveront leur armement en matériel français (24 de siège, 12 de place, se chargeant par la bouche), jusqu’à ce que l’on ait construit un matériel prussien suffisant pour pouvoir se passer du matériel français. Mais les forts détachés autour de Strasbourg et de Metz recevront tout de suite, outre les pièces de flanc et les mortiers français, du matériel exclusivement prussien ».

 

1874

Etablissement de plans pour les nouvelles fortifications de Strasbourg :

Cote A-70963 : Aménagement de route entre le tambour de gorge (du Fort Fransecky) jusqu’à la route de la Wantzenau « Wanzenauer Straße », feuille 7-2, pour chaque échelle 1/100 et 1/500, 1974, plan de situation, nivellement et profils.

Cote : A-70965 : Profil longitudinal de la route d’accès de la route vers Spire jusqu’au Fort Fransecky (Inscription dorsale Route de liaison du Fort Fransecky avec la route nationale vers Spire, feuille A et B), échelle 1/100 et 1/250, 1874, et situation du pont de l’Ill à la route vers Lauterbourg.

Cote E-71389 : Aménagement de route du pont de l’Ill jusqu’au tambour de gorge « Kehl-Tambour » (Fort Fransecky), échelle 1/100 et 1/500, signé Hübschmann 1874, situation, nivellement et profils.

Cote E-71392 : Profils transversal de la route vers le Fort de la Speyerer Straße au pont de l’Ill (Au dos inscription Route de liaison « Verbindungsstraße » du Fort Fransecky avec la route vers Spire), feuille A, B et C, échelle 1/100, 1874.

Cote E-71393 : Passage sur la route d’accès au Fort Franzecky de la route de Spire Speyerer Straße jusqu’au pont de l’Ill, (Au dos inscription 893. Route de liaison du fort Fransecky avec la route nationale vers Spire, feuille C), échelle 1/50, vue, plan de base, profils, échelle 1/50, 1874, vue, plan et profils.

Cote E-71429 : Fort 1 (Fort Fransecky) (Quelques manques de cartes), échelle 1/250, plan. Feuille 1 : « Fortifikation Straßburg - Grundriss des Fort Fransecky - Zum Kostenanschlag vom 5ten Oktober 1874 gehörig – Maßtab 1 : 500 ». Signatures : Major und Ingenieur vom Platz : Herrfahrdt, Premier Lieutenant Hübschmann. Ingenieur ??; Inspektion zu Festungsbauten zu Strassburg, Behm ou Rehm. ??, Major und Ingenieur, Inspektion, Klotz ».

Cote E-71430 : Fort 1 (Fort Fransecky), échelle 1/250, 1874, vues et profils.

 

Source : S1940, p. 1896-1930.

 

01/1874

D’après un document du service historique de la défense, article 8 : Les renseignements suivants datés de janvier 1874 ont été communiqués par le 2e Bureau de l’Etat-major général au Ministère : « Forts de Strasbourg : Télégraphie souterraine. Le télégraphe souterrain qui doit relier les forts entre eux et ensuite ces derniers à la ville de Strasbourg sera probablement établi d’ici trois mois, on y travaille sans relâche ».

 

13/01/1874

Dans une note française du deuxième bureau chargé du renseignement militaire, on retrouve un document allemand qui nous apporte quelques informations concernant la place forte de Strasbourg (note en allemand, incomplète, seule la partie la plus utile a été traduite) : « Avec l’amélioration conséquente de ces derniers des temps des performances des pièces d’artillerie, on a été obligé de prendre en compte la modification des objectifs qui seraient les cibles de cette artillerie en temps de guerre. Les cibles privilégiées de cette artillerie sont les forteresses et leurs ouvrages individuels. Alors qu’autrefois les parties des murs des ouvrages de fortification qui étaient les plus exposés ont été réalisés en grande masse compacte, ce qui leur permettaient de résister réellement au tirs lointains, alors que ces tirs provenant des nouvelles pièces d’artillerie a désormais une efficacité trois fois supérieure, en conséquence on était désormais obligé, de ne plus utiliser la pierre pour ces parties les plus exposées, mais simplement de la terre coulante, sous laquelle se cache la masse des murs compacts. Ce système, qui a été inventé récemment, même si les ouvrages du système de Vauban ont toutefois été gardés, dévie pour l’essentiel du dernier système.

Par ailleurs, comme les parties à nu des ouvrages exposées au tir direct sont désormais en terre, le but essentiel était aussi l’aménagement intérieur des ouvrages, que désormais les communications soient également protégées par des masses de terre, que les pièces d’artillerie tout comme l’équipage soient couverts par des masses de terre. D’autre part l’assiégé ne peut que procéder à des réparations des ouvrages endommagés, puisqu’il nécessite pour cela que de la terre, si les circonstances l’autorisent, de procéder à des travaux nocturnes sur les ouvrages endommagés en comblant la terre, toutefois si l’ennemi ne continue pas ces bombardements de nuit.

Les nouveaux ouvrages de fortifications et surtout les ouvrages détachés de Strasbourg, Cologne et Ingolstadt, ont été érigé ou sont encore en construction dans ce système.

Le nombre des forts de Strasbourg est de 12, auquel on doit encore en ajouter deux. Sur ces 12 la moitié sont situés sur des terrains secs, c’est-à-dire ceux de Reichstett, Mundolsheim, Niederhausbergen, Oberhausbergen, Wolfisheim et Lingolsheim, tandis que les forts de la Wantzenau, Grafenstaden, Illkirch, Sundheim, Auenheim et Neumühl – dont les trois derniers sont sur la rive droite du Rhin derrière Kehl – ont été construits sur des terrains humides et en conséquence sont dotés de fossés pleins d’eau. Des deux forts qui doivent encore être ajoutés, l’un sera érigé à l’extrémité de la colline des Hausbergen, sur la soi-disant tête de Mundolsheim « Mundolsheimer-Kopf », en tant que fort à fossé sec, alors que le second fort trouvera sa place à proximité du fort d’Illkirch, près du Altenheimerhof.

Dans l’ensemble les forts sont situés à une distance moyenne de 15 à 20 kilomètres du centre de la ville et de son enceinte. Cette dernière sera agrandie vers l’Ouest et le Nord-Ouest, et la ligne porte de Pierre « Steintor » à la Citadelle sera arasée et la nouvelle enceinte s’étendra à partir de ces points jusqu’au Contades, l’Orangerie et y compris tous les terrains situés entre ces points. Il s’agit surtout d’agrandir la partie nord-ouest de la ville sans toutefois trop s’approcher de la ligne des fort détachés.

Dans les prochains temps je ferais également de la même manière un compte-rendu de Cologne et d’Ingolstadt.

L’ensemble des forts détaché de Strasbourg sont en partie reliés par des routes renforcées, comme c’est le cas de celle partant à gauche du fort d’Oberhausbergen sur les hauteurs jusqu’à la Tête de Mundolsheim, également reliée en partie par une voie ferrée, même si actuellement ces voies ferrées ne sont pas en service, et que les installations de cette dernière sont déjà partiellement détruites et arrachées, mais la plate-forme reste en place, et peut être remis en place en cas d’urgence dans un délai de 24 heures.

La liaison technique des forts détachés avec la ville ainsi qu’avec le Gouvernement de la place forte, qui relie individuellement chaque fort, comprend une ligne télégraphique souterraine, comprenant des câbles qui ont été enterrées à une profondeur moyenne de 0,75 m. Ainsi chaque fort a un télégraphiste, auquel peut faire appel les fonctionnaires et les gardes du génie « Wallmeister » des forts. C’est grâce à ces liaisons télégraphiques que l’on peut en cas de siège, faire transiter e toute circonstances les ordres et les comptes rendus, sans que l’on soit obligé d’ouvrir une porte ».

Remarque : Il s’agit d’une note assez précise hormis la distance des forts détachés par rapport au centre-ville.

 

01/03/1874

La Revue militaire de l’étranger 1874 nous livre ces informations : « Alsace-Lorraine. Les forts de Strasbourg. Nous pensons intéresser les lecteurs de la Revue en rassemblant les renseignements publiés déjà en France sur les travaux qu’exécutent les Allemands autour de Strasbourg et en complétant par quelques détails empruntés à la Gazette de Silésie et aux journaux de Metz et d’Alsace. Douze forts ont été construits ou sont en cours de construction : le fort Fransecky, situé dans la forêt de la Wantzenau, a exigé le déboisement d’une partie des bois communaux de la ville. Commencé au printemps dernier, ce fort ne doit pas être terminé maintenant ; il est probable, en effet, que les ingénieurs allemands ont rencontrés des difficultés à asseoir un fort sur ces terrains d’alluvions à demi inondés. Le fort aura ses fossés pleins d’eau. Il est destiné à commander, avec le fort Blumenthal, le cours inférieur du Rhin. Il bat, d’ailleurs, la chaussée de Lauterbourg et la vallée. Le fort Moltke, situé sur la hauteur, un peu en arrière de Reichstett, croise ses feux avec ceux du fort Fransecky sur toute la vallée et assure avec ce fort la défense du secteur limité par le canal de la Marne au Rhin et par le Rhin. Le fort Moltke est maintenant armé ; il est relié à la ville par une ligne télégraphique souterraine. Le fort Roon est avantageusement placé à droite de la voie ferrée commune aux lignes de Wissembourg et de Nancy, entre Mundolsheim et Souffelweyersheim. Plus à l’ouest, les hauteurs de parallèles au Rhin, qui s’étendent de Mundolsheim à Oberhausbergen sont couronnées de deux forts, le fort Kronprinz, ou de Niederhausbergen, et le fort Grossherzog von Baden, ou d’Oberhausbergen, qui possèdent déjà, une partie de leur armement. Les casernes de ces forts vont être terminées ce printemps ainsi que celle du fort Bismarck. Une route de ceinture, qui suit la crête des collines, part de Mundolsheim et conduit aux deux forts. L’on parle d’établir, en outre, une batterie près de l’église de Mundolsheim pour mieux battre les vallons de la Leisbach et de la Kolbsenbach. Commencé en même temps que les quatre derniers forts susnommés, le fort Bismarck, soit par suite de malfaçon, soit plutôt à cause de la nature argileuse du terrain, a subi des tassements qui ont déterminé l’automne dernier des éboulements considérables et singulièrement retardés son achèvement. Ce fort est établi dans la plaine près de Wolfisheim, à gauche de la route de Paris qu’il commande, au débouché de la vallée de la Bruche, et en face des hauteurs d’Oberschaeffolsheim. Le fort Kronprinz von Sachsen, ou de Lingolsheim, commande un vaste plateau que traversent la voie ferrée de Mutzig et la chaussée de Schirmeck. Il doit être maintenant armé. Les forts von der Thann, ou de Graffenstaden, et Werder, ou d’Illkirch, qui commandent la partie supérieure de la rive gauche du Rhin, sont loin d’être aussi avancés. Ils ont été entrepris seulement l’an dernier ; ils auront des fossés pleins d’eau de même que les forts de la rive droite.

La construction de ces derniers ne fait que commencer. Le premier d’entre eux, le fort Kirchbach, situé entre Marlen et Sundheim, commande la route Altenheim-Lahr et la vallée de la Kinsig. Le fort Bose, situé près de la voie ferrée Strasbourg-Kehl-Appenweier, couvre les communications avec le Wurtemberg par la vallée de la Renchen. Enfin le fort Blumenthal, situé tout près d’Auenheim, bat la route de Rastadt.

Deux batteries et un fort doivent encore, d’après la Nouvelle Presse de Francfort, compléter la défense de la rive droite du Rhin. Les batteries doivent être établies, l’une près de Bodersweier pour couvrir la route de Carlsruhe et le chemin d’Offenbourg ; l’autre, près de Kork, pour protéger la voie ferrée Kehl-Appenweier et la route Kehl-Offenbourg ; enfin le fort doit être établi presque au confluent de l’Ill et du Rhin, à Diersheim, à une distance de 11 à 12 kilomètres de Strasbourg. Il est destiné à agrandir la zone de la vallée du Rhin comprise sous le canon de la place, et à mettre Strasbourg en communication intime avec Rastadt. Le terrain entre les forts sera rempli par des batteries d’annexion ou intermédiaires, chacune de huit pièces, probablement, dit la Gazette de Silésie, des canons de 12 c. et des mortiers de 21 c. Les forts sont éclairés au gaz ; ils sont pourvus d’appareils pour l’éclairage électrique ; presque tous communiquent avec la ville par des lignes télégraphiques souterraines et quelques-uns auraient, dit-on, un dépôt de pigeons voyageurs. Un chemin de fer de ceinture, dès maintenant achevé, même sur la rive droite du Rhin, met en relation les différents forts. On a renoncé à l’intention de caserner en permanence, pendant la paix, des troupes dans les forts, à cause de leur éloignement de la ville. Comme conséquences de l’établissement des forts, les Allemands se proposent d’agrandir la ville dès que les travaux extérieurs auront été terminés. Cet agrandissement commencerait par la Finckmatt, avancerait de près d’un kilomètre tout le front nord jusqu’à la citadelle et engloberait encore l’Orangerie et le Contades ».

 

01/03/1874

La presse locale nous donne quelques précisions concernant la construction des nouvelles fortifications de Strasbourg, avec un article daté du 1er mars 1874 : « Douze forts ont été construits ou sont actuellement en cours de construction : le Fort Fransecky, situé dans la forêt de la Wantzenau, a exigé le déboisement d’une partie des bois communaux de la ville. Commencé au printemps dernier, ce fort ne doit pas être terminé maintenant ; il est probable, en effet, que les ingénieurs allemands ont rencontrés des difficultés à asseoir un fort sur ces terrains d’alluvions à demi inondés. Le fort aura ses fossés pleins d’eau. Il est destiné à commander, avec le Fort Blumenthal, le cours inférieur du Rhin. Il bat, d’ailleurs, la chaussée de Lauterbourg et la vallée… Le terrain entre les forts sera rempli par des batteries d’annexion ou intermédiaires, chacune de huit pièces, probablement, dit la Gazette de Silésie, des canons de 12 c. et des mortiers de 21 c. ».

 

03/05/1874

Straßburger Zeitung : Dans le cadre de la construction des forts détachés de Strasbourg, les autorités allemandes avaient installé à Strasbourg une inspection du génie, qui est dirigée par le colonel du génie Grund. Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß qui nous annonce son départ : « Le colonel du génie « Genieoberst » Grund, l’ancien directeur des constructions de fortifications, a été muté à Königsberg, et à sa place nous trouvons le commandant « Major » Herfarth ».

 

02/06/1874

Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß qui nous livre quelques renseignements sur la visite du roi de Wurtemberg à Strasbourg : « Strasbourg, le 2 juin (1874). Sa Majesté le roi Carl von Württemberg est arrivé aujourd’hui à 17H05 et réside à l’auberge « Stadt Paris » Ville de Paris, où il a été accueilli par les autorités civiles et militaires locales. Pour son séjour ici, d’après ce que nous avons entendus, il suivra le programme suivant : le matin à 8H30, parade des régiments d’infanterie n°25 et 126 à l’Esplanade ainsi que la visite des casernes du régiment d’infanterie à la Citadelle. Puis déjeuner chez le général commandant von Fransecky. L’après-midi, vers 14h00, un parcours passant par la ceinture des forts extérieurs de notre place forte. Le soir à 18h00 dîner chez sa Majesté. Son départ est prévu jeudi matin à 8h40. Demain, mercredi soir, sera organisé également une grande prise d’armes en l’honneur de sa Majesté ». 

 

03/06/1874

Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Sa Majesté le Roi Carl von Württemberg est arrivée hier en notre ville. Une grande affluence s’était portée vers la gare et aux abords de l’hôtel de la Ville-de-Paris où le roi est descendu. Sa Majesté n’a pas visité le théâtre du Tivoli. Aujourd’hui les casernes et les portes de la ville sont pavoisées. A 9 heures et demie, il y a eu une revue sur l’esplanade de la citadelle des régiments d’infanterie n°25 et n°126 et inspection du casernement du 126e régiment à la citadelle, suivie d’un déjeuner chez le commandant général de Fransecky. A 2 heures a dû avoir lieu une inspection des forts extérieurs de la place, et à 6 heures il y aura diner chez Sa Majesté. A 9 heures il y aura grande retraite militaire. Le roi repartira probablement jeudi à 2 heures 40 minutes.

 

19/06/1874

Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 19 juin. Les forts du côté gauche du Rhin. On y travaille avec une très-grande activité, de façon qu’on peut prévoir que les ouvrages sur la hauteur entre Reichstett et Lingolsheim seront en état de défense complète dès le mois prochain. On a dû renoncer à mettre en garnison, dans les forts, des masses de troupes considérables, parce qu’ils sont trop éloignés de la ville, ce qui représente une foule d’inconvénients. Mais, d’un autre côté, il y aurait trop de difficultés à relever chaque jour les détachements charger de garder les forts et le matériel qui s’y trouve. On y mettra donc, à partir du mois d’octobre, des piquets, commandés par un officier, qui ne seront changés qu’une fois toutes les quatre semaines. On est occupé, en ce moment, à approprier les logements nécessaires.

 

06/07/1874

Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Berlin, 6 juillet. Le Reichsanzeiger publie un ordre impérial, du 20 juin, prescrivant l’introduction du système monétaire par marcs, pour le royaume de Prusse, à partir du 1erjanvier 1875.

 

15/07/1874

Le journal Straßburger Zeitung n°167, du dimanche 19 juillet 1874 a publié le communiqué suivant : « Bureau de la municipalité de Strasbourg « Bürgermeisteramt der Stadt Straßburg ». Conformément au paragraphe 11 de la loi impériale sur les servitudes autour des fortifications « Reichs-Rayon Gesetz » du 21 décembre 181 les plans des rayons de servitudes établis par le service des fortifications et les plans de servitude du cadastre « Rayonkadaster » du Fort Fransecky doivent être accessible au public durant une période de 6 semaines. En conséquence les plans du 1er rayon et du 3e rayon ainsi que le répertoire de toutes les parcelles tombant dans ces zones de servitudes du ban communal de Strasbourg peuvent être consultés par tous au secrétariat-général de la municipalité, du 15 juillet au 1er septembre 1874. Nous attirons votre attention sur le fait que les remarques doivent être formulées pendant cette période de six semaines avec saisie du cadastre. A Strasbourg, le 14 juillet 1874. L’administrateur municipal Back ». Remarque : ce communiqué a été rédigé dans la plus petite calligraphie possible, il devait vraisemblablement passer inaperçu ! Par ailleurs il a été publié le 19 juillet 1874 alors que les documents sont exposés au public depuis le 15 juillet 1874 ».

 

21/08/1874

Une note du deuxième bureau français chargé du renseignement militaire nous apporte quelques précisions sur l’avancement des travaux à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les nouveaux travaux exécutés par les Allemands à Strasbourg comprennent 12 forts, 3 sur la rive droite du Rhin, 9 sur la rive gauche. Les forts de la rive droite sont à peine commencés, ceux de la rive gauche au contraire sont terminés sauf toutefois ceux dont les dossés sont pleins d’eau ».

 

05/10/1874

Le plan projet du Fort I, à l’échelle 1/500, a été réalisé par le service des fortifications de Strasbourg « Fortifikation Straßburg ». Il était joint au dossier d’estimation du cout des travaux ne datent que du 5 octobre 1874. Il a été signé par le lieutenant du génie et ingénieur « Ingenieur Premier Lieutenant » Hübschmann, dont le nom est gravé au-dessus du porche d’entrée de la poterne principale et par l’ingénieur de la place et commandant du génie « Major und Ingenieur vom Platz » Herrfahrdt, et contresignée par deux personnels de l’inspection du génie de Strasbourg.

Par ailleurs, une série de plans spécifiques d’aménagements des chaussées reliant le Fort Fransecky à la route de la Wantzenau et à la Robertsau ont été également établis en 1874. Compte tenu de la position du fort au bord de l’Ill, il a donc nécessité de nombreux travaux pour le relier au réseau routier existant.

 

Plan projet du Fort Fransecky datant du 5 octobre 1874

Source : S1940

 

31/12/1874

Ordonnance impériale instaurant le Reichsmark en Alsace-Lorraine à compter du 31 décembre 1874. Jusqu’à présent les ouvriers travaillant sur les chantiers des forts détachés de Strasbourg étaient payés en francs.

 

01/04/1875

A priori l’essentiel des travaux de gros œuvre sont pratiquement achevés le 1er avril 1875, puisqu’un article tiré d’un journal allemand du 3 avril 1875 indique que les trois forts à fossés pleins d’eau situés sur la rive gauche du Rhin, sont occupés depuis le 1er avril 1875 par une garnison permanente : « Les casemates sont maintenant complètement terminées dans les forts de la rive gauche à fossés pleins d’eau, c’est-à-dire dans les forts Fransecky, Tann et Werder, et assez sèches pour pouvoir être habitées. En conséquence, à dater du 1er avril, ces forts ont été occupés par une garnison permanente, et non plus par des détachements relevés chaque jour ». Mais compte tenu que d’autres auteurs indiquent comme date de fin de travaux l’année 1876, il est vraisemblable que la plupart des locaux étaient achevés, pour que le détachement de garde puisse y séjourner.

 

Aménagements complémentaire pour le Fort Grossherzog von Baden, démontage du chemin de fer de ceinture et du chantier de construction, et diverses modernisations

(1875 – 1885)

 

09/03/1876

Le journal Straßburger Zeitung n°48 du 27/02/1876, n°52 du 03/03/1876 et n°54 du 05/03/1876 a publié ce communiqué : « Avis. Le jeudi 9 mars 1876, le matin à 10 heures, au bureau local du service des fortifications, doivent être adjugés les travaux de consolidation des berges des fossés (fascines) y compris la livraison des matériaux. Les offres rédigées sur du papier timbré portant l’inscription « travaux de consolidation des berges » doivent être déposées où être envoyées au bureau du service des fortifications, sous pli cacheté avant la date et l’heure indiquée. Les conditions particulières peuvent être consultées tous les jours pendant les heures de bureau. Service impérial des fortifications ».

 

01/07/1876

A Strasbourg, en règle générale, lorsque les travaux de construction des forts détachés s’achèvent, on organise souvent un exercice de forteresse sur le site. La presse locale fait état d’un exercice de forteresse au Fort Fransecky : « 1er juillet 1876 : exercice de forteresse au Fort Fransecky auquel participe une compagnie du régiment d’infanterie saxon n°105 portée à l’effectif de guerre. Après l’occupation des positions prévues, la compagnie a été inspectée par le gouverneur ».

 

25/07/1876

Le nouvel empire allemand mène la politique suivante en matière d’aménagement des lignes de chemin de fer : élimination de toutes les participations étrangères sur les lignes du Reichsland d’Alsace-Lorraine, amélioration des liaisons avec le réseau allemand, doublement des lignes à caractère stratégique, prolongement des lignes vers les vallées vosgiennes, construction de gares dans les grandes villes et un non-développement des lignes partant en direction de la nouvelle frontière française, hormis l’aménagement de nouvelles gares frontière.

C’est dans ce cadre que la première ligne mise en service en Alsace-Lorraine par l’administration allemande est la ligne de Strasbourg à Lauterbourg, inaugurée le 25 juillet 1876. Son tracé d’une longueur de 56 km était presque celui du projet primitif établi par l’administration française. La seule différence est que désormais ce projet remanié avait désormais un caractère stratégique en créant une communication « militaire » entre Strasbourg et Mayence, et en doublant les lignes principales, comme celle de Strasbourg-Lauterbourg qui est parallèle à la ligne de Strasbourg – Haguenau – Wissembourg. Cette nouvelle ligne de chemin de fer est sous le feu du Fort Fransecky et ultérieurement de l’ouvrage intermédiaire Fransecky-Moltke construit à proximité en 1890-1891.

 

26/09/1876

Adjudication de la livraison et de l’installation de 36 couvercles des puits de lumière en fer forgé et grillage, et de trois ponts levis en fer forgé et fer laminé, destinés vraisemblablement aux forts à fossé plein d’eau de la rive gauche du Rhin, c’est-à-dire le Fort Fransecky, le Fort Tann et le Fort Werder.

 

18/10/1876.

La presse locale nous informe que le mercredi 18 octobre 1876 matin à 10 heures, doivent être adjugé au bureau local du service des Fortifications « Kaiserliche Fortification » les travaux de fascinage nécessaire à la consolidation des berges des fossés des forts Fransecky, Tann et Werder. La livraison du matériel est comprise dans l’adjudication. Les offres seront faites sur papier timbré sous enveloppe déposées au bureau du service des fortifications « Bureau der Fortification ». Les conditions particulières peuvent être consultées tous les jours aux heures de bureau.

 

07/11/1876

La presse locale nous informe que le prince héritier offre son portrait pour le fort Veste Kronprinz et que ce dernier sera immédiatement accroché dans la chambre de l’officier commandant le détachement de garde comme l’ont été les portraits offerts auparavant, c’est-à-dire comme pour le Fort Bismarck et le Fort Fransecky, offert par les hommes célèbres dont ils portent le nom.

 

03/05/1877 : après-midi

A l’occasion de la première visite officielle de l’empereur Guillaume 1er (Kaiser Wilhelm I) en Alsace-Lorraine du mardi 1er au vendredi 4 mai 1877, il a visité les forts et notamment le Fort Fransecky. A cette occasion la navigation sur l’Ill qui passe à proximité du fort a été interdite. D’après le programme et les comptes rendus publiés par la presse locale, le cortège impérial est sorti de la ville le 2 mai 1877 après-midi par l’ancienne porte des Juifs « Judenthor », est passé devant les Contades au niveau de la porte des Pêcheurs, à l’Orangerie, a traversé la Robertsau, a pris à gauche en direction du « Fuchs am Buckel » jusqu’au Fort Fransecky. Puis ils ont pris la direction de Mundolsheim, Oberhausbergen, Niederhausbergen, le chemin vers Schiltigheim, sont passés devant le cimetière Ste-Hélène et revenue par l’ancienne porte de Pierre « Steinsthor » et la « Steinstrasse ». Le cortège impérial comportait de nombreuses voitures. Dans la 1ère, un officier de la gendarmerie suivi de deux gendarmes montés, dans la 2ème le gouverneur de la place forte General von Schachtmeyer et le directeur de la police Polizeidirektor Back, dans la 3ème le général commandant, dans la 3ème le président supérieur « Oberpräsident » von Möller, dans la 4ème sa Majesté l’Empereur accompagnée par le prince héritier, et enfin les voitures de sa cour. L’empereur portait le petit uniforme de parade de l’infanterie avec casque « kleine Infanterie-Parade-Uniform mit Helm » ; le prince héritier portait l’uniforme de colonel du 2. Schlesischen Dragonner-Regiment Nr. 8 (bleu ciel et jaune). Les plus hautes autorités montèrent dans des calèches attelées “à la Daumont”, attelés de quatre Hongres munis d’un harnachement en argent « Tralehner-Rassenhengsten » de grande taille. Les attelages et les cochers et servants venait de la maréchalerie impériale de Berlin « kaiserliche Marstalle zu Berlin ». Parmi les autorités qui l’accompagnaient, on peut signaler la présence du Feldmarechal Graf von Moltke commandant l’état-major général allemand accompagné par son aide-de-camp « Adjudanten », le colonel Leclerc, le général inspecteur du corps du génie et des ingénieurs « General von Biehler » et du ministre de la guerre, le général von Kameke, un officier russe de la cour impériale, le général von Reutter, attaché militaire de la Russie, le chef du cabinet militaire von Albedyll, les deux aides de camp du prince héritier, le colonel Mischke et le colonel von Liebenau, ainsi que le maître des cérémonies, le Graf von Verponcher. Sur leur parcours ils ont été salués par la foule, on avait mis en place toutes les autorités municipales, les écoles, les associations, les chorales et des groupes de paysans à cheval, provenant des agglomérations traversées et ont avait décoré tout le parcours. En effet après le Fort Fransecky, le cortège a franchi l’Ill sur un pont flottant installé par le génie allemand à la hauteur de l’actuelle ferme avicole Michel (d’après l’histoire de la Wantzenau) et prend la direction de Hœnheim. Dans une lettre adressée à son frère, le Feldmaréchal comte de Moltke dit qu’il était étonné de ne pas avoir entendu de manifestations d’hostilité lors de la visite de l’Empereur en Alsace, contrairement à ce qu’il subit dans le sud de l’Allemagne.

 

22/05/1877

Le service des fortifications de Strasbourg « Fortifikation » a publié à deux reprises l’annonce concernant l’adjudication du droit d’utilisation des herbages au plus offrant pour une durée de quatre années de 1877 à 1880 inclus et du lot de pêche du Fort Fransecky, pour une durée de 9 années, de 1877 à 1885 inclus le mardi 22 mai 1877. La location de la première année doit être payée immédiatement en liquide, et les modalités de payement des autres années sont communiquées ultérieurement. Les candidats à la location sont informés que les gardes du génie “Wallmeister” ont été avisés de faire visiter les parcelles à compter du 15 mai 1877.

 

29/05/1878

Adjudication pour la livraison et l’installation de deux cuisines, une dans chaque aile du casernement, comportant chacune 4 cuves et une cuisinière, dans les 9 forts déjà érigés sur la rive gauche du Rhin, dont le Fort Fransecky et d’après les plans établis par le service du génie allemand, installation de l’évacuation des eaux de cuisine des trois forts à fossés plein d’eau de la rive gauche du Rhin.

 

1879

Installation de garde-corps sur les deux grandes rampes des épaules des forts à fossé plein d’eau : Forts Fransecky, Tann, Werder, Schwarzhoff, Kirchbach, Bose et Blumenthal.

 

1882

Installation de paratonnerres sur les magasins à poudre des forts à fossé plein d’eau : Forts Fransecky, Tann, Werder, Schwarzhoff, Kirchbach, Bose et Blumenthal.

 

1886 – 1890 environ : Renforcement du Fort Grossherzog von Baden et des intervalles dans le cadre de la crise de l’obus torpille

 

26/06/1886

Une note de renseignement française nous livre les informations suivantes : « Des éboulements se sont produits au Fort Fransecky Wantzenau, on construit en ce moment des murs de soutènements dans cet ouvrage. Le fort se trouvant à une trop grande distance de celui de Blumenthal - Auenheim rive droite il est question de construire un fortin sur une île formée par un bras du Rhin entre la Wantzenau et Auenheim ». Il s’agit de l’ouvrage intermédiaire dénommé Neu-Empert ».

 

18/10/1886

Projet de remplacement des volets des casemates des forts et modification du saillant des ouvrages. Une note française de renseignement rédigée le 18 octobre 1886 à Avricourt nous informe des faits suivants : « Strasbourg, 18 octobre 1886. Remplacement des volets des casemates jugés insuffisants et rectification du tracé des forts de Strasbourg. Il paraît que l’on a constaté que la porte et les volets des casemates des forts et de l’enceinte de la place de Strasbourg ne pourraient pas résister aux balles du fusil à répétition français. Pour ce motif, on va les remplacer dans le courant de cet hiver par d’autres en acier Bessemer ».

 

30/12/1886

Ordonnance impériale concernant la construction de 5 ouvrages intermédiaires à Strasbourg. Un ordonnance impériale « A.K.O. » daté du 30 décembre 1886 ordonne la construction de cinq ouvrages intermédiaires « Zwischenwerke » sur la ceinture des forts détachés à Strasbourg. Il s’agit des futurs ouvrages Neu-Empert, Fransecky-Moltke, Baden-Bismarck, Sachsen-Tann, Werder-Schwarzhoff (ces ouvrages prennent en effet le nom des deux ouvrages dont ils renforcent l’intervalle.

 

07/02/1887

Travaux de renforcement des forts de Strasbourg. Une note française de renseignement française 7 février 1887 nous informe des faits suivants : « Belfort, le 7 février 1887. Sur un ordre télégraphique arrivé tout récemment de Berlin à Strasbourg, le génie militaire a mis immédiatement en œuvre la construction d’un chemin de fer de ceinture destiné à relier entre eux les forts extérieurs qui entourent la place. L’établissement de ce chemin de fer est prévu depuis longtemps, mais son exécution, d’après les renseignements antérieurs, ne devait se faire qu’au moment d’une guerre. La ligne se composera d’une voie étroite, pour servir au transport des matériaux, et d’une voie normale, devant servir à l’armement des ouvrages ; cette voie sera raccordée avec le chemin de fer de l’Etat. L’entreprise des travaux a été donnée à la société Heydt et Cie, maison avec laquelle on a traité de gré à gré, et qui est la même que celle chargée des travaux de revêtement au ciment et au béton à exécuter dans les forts. Les travaux, commencés immédiatement sur plusieurs chantiers, doivent être terminés dans le délai de deux mois. Le génie vient de charger M.M. Heydt et Schuster, sans adjudication et au prix du devis, de tous les travaux de renforcement des casemates. Les casemates, abris etc., seront découverts afin qu’on puisse les recouvrir d’une couche de béton. Ce béton sera formé de mortier-ciment et de silex cassé. On conduit déjà du matériel et des matériaux dans les forts pour l’exécution de ces travaux, qui devront être terminés sans faute le 1er avril 1887. A cet effet l’administration militaire, vient de commander 900 wagons de ciment Portland et 1 000 wagons de silex-pierre bleue. Elle vient aussi de commander à M. Schaeffer, tuilier à Achenheim, près Strasbourg, 400 000 briques pour les forts. Il y aura donc aussi beaucoup de maçonnerie, ce qui est tout naturel, car si l’on veut couler du béton, il faut que les côtés soient fermés par des murs. Les travaux en question sont évalués à 1 million. Strasbourg, le 10 février 1887 ».

 

13/04/1887

Travaux divers concernant les nouvelles fortifications de Strasbourg.

Une note française de renseignement du 13 avril 1887 relate les faits suivants : Des travaux de réparations seraient en cours au Fort Fransecky à la suite d’un écroulement : « Strasbourg, 13 avril 1887.

Le Kriegs Laboratorium (local d’artillerie de la nouvelle enceinte urbaine), situé derrière l’Orangerie, s’écroule, il paraît que les fondations n’en sont pas très solides en raison de ce qu’elles reposent sur du gravier et que le bâtiment est pour ainsi dire situé contre le canal de la Marne au Rhin. On travaille activement à le réparer. Des travaux analogues se font au fort de la Wantzenau (Fort Fransecky) et à celui situé au pied de l’écluse 88, endroit où le canal de la Marne au Rhin débouche dans le Petit Rhin (à 200 mètres du Rhin) ».

 

Les matériaux utilisés pour la construction du fort

 

En règle générale tous les murs exposés à un tir direct d’un assaillant sont en pierres de taille ou moellons en grès des Vosges. Tous les murs non exposés au tirs direct sont en briques.

 

Avant 1887

Fondations en béton.

Murs en moellons et en briques.

Voûtes en moellons ou en briques, recouvertes de 6 à 7 mètres de terre.

Enduit de la maçonnerie des voûtes est recouvert d’une couche de bitume pour l’étanchéité de l’ouvrage.

Façade : Pour les forts de la rive gauche du Rhin à Strasbourg, en briques, couvertes par un placage en pierre de taille de grès, généralement du grès rose des Vosges, base de la maçonnerie en pierres équarries à tête taillé, bouchardées pour le parement.

Blocs de granit pour les pierres de tailles qui supportent le haut des charnières des grands portails.

Vantaux de portes en bois ou en fer, puis en acier.

 

Modifications à partir de 1887

Couverture des locaux les plus importants par une couche de 1,20 m de béton tassé non armé, de pierre de silex bleu posé sur une couche en terre de 1 m d’épaisseur qui repose directement sur les maçonneries des voûtes.

Renforcement des murs extérieurs par un couloir de sable d’une largeur d’un mètre, en enveloppe extérieur avec maçonnerie en briques, autour des zones à renforcer.

Renforcement intérieur des caponnières avec de la maçonnerie en brique.

Renforcement de certains passages par des tôles ondulées en acier galvanisé.

Volets de fenêtres et certaines portes en acier.

 

Une page spécifique est dédiée aux matériaux de construction et à leur transport est consultable sous le lien suivant dans la rubrique « La place de Strasbourg » :

 

Les matériaux de construction et leur transport, les outils et machines :: Fort Baden - Frère (fort-frere.eu)

 

Dénominations successives

 

1872 – 1873

Fort I, Fort Wantzenau.

 

01/09/1873 – 22/11/1918

Fort I, Fort Fransecky.

Entrée de la poterne principale du fort. Le nom allemand en lettres rouges "General Fransecky) a été ajouté lors de l'installation du laboratoire secret nazi vers 1943.

Photographie © Burtscher Philippe 2001.

 

23/11/1918 – 03/04/1819

Fort du général Fransecky.

 

04/04/1919 – 18/06/1940

Fort Ney.

 

19/06/1940 – 22/11/1944

Fort Fransecky.

 

1945 – à nos jours

Fort Ney.

 

Biographie du général von Fransecky (1807-1890).

 

Le général prussien Eduard Friedrich von Fransecky est né à Gerdern le 16 novembre 1807. Il a commandé la 7ème division de la 1ère Armée du prince Friedrich-Karl lors de la bataille de Königgrätz où il a tenu avec ses troupes, durant de longues heures, le bois de Svibwald soumis à d'importants tirs d'artillerie, et par cela, a particulièrement contribué à la victoire. Durant la guerre de 1870 / 71, il est promu « General der Infanterie » équivalent à un général de corps d’armée. Il était le général commandant le II. Armee-Korps et participa avec celui-ci, aux combats de Metz (Gravelotte et siège de Metz) et de Paris (Champigny). Il a été nommé le premier commandant du 15ème corps d’armée allemand « XV. Armee-Korps » (20 mars 1871 – 1879). Ce corps nouvellement créé tient garnison en Alsace-Lorraine, dans les territoires annexés à l’empire. Très rapidement ce corps d’armée deviendra un des corps les plus puissant de l’empire allemand, avec un effectif de pratiquement deux corps d’armée. Le général commande les troupes et le territoire de ce corps, qui s’étendait à l’époque de Colmar à Strasbourg, de Bitche, Sarrebourg à Metz et Thionville. L’état-major était dans l’actuel Palais du gouverneur, rue Brûlée à Strasbourg. Le « General der Infanterie » von Fransecky a notamment été décoré le 25 janvier 1873 de la grande croix du mérite militaire royale et impérial « Grosskreuz der kgl. kaiserlichen Militär-Verdienst-Orden ». En 1879, il est nommé gouverneur militaire de Berlin. Il décède le 21 mai 1890 à Wiesbaden.

Portrait du General von Fransecky en 1870 (Collection MJR)

 

Biographie du maréchal d’Empire Michel Ney, duc d’Elchingen, Prince de la Moscowa

Le maréchal Michel Ney est né le 10 janvier 1769 à Sarrelouis en Lorraine. Engagé volontaire en 1788, il gagne le surnom de « Brave de Braves » et devient général en 1796. Il s’illustre à la bataille de Hohenlinden et est élevé à la dignité de maréchal d’Empire en mai 1804. Après la campagne d’France de 1805 il est fait duc d’Elchingen. Puis lors de la campagne de Russie en 1812, il est fait prince de la Moskova. Pendant la campagne de France, il s’enhardit à proposer l’abdication de l’empereur Napoléon Ier qui est réfugié au château de Fontainebleau du 18 au 20 avril 1814. Après le débarquement de Napoléon au Golfe-Juan, il promet à Louis XVIII, qui l’avais nommé pair de France, de « ramener l’usurpateur dans une cage de fer ». Mais il se laisse emporter par l’émotion à Auxerre le 18 mars 1815 et tombe dans les bras de l’empereur. A la bataille de Waterloo il fait de son mieux pour sauver la journée. Se rendant compte que la bataille est perdue, il se jette dans la mêlée. Cinq chevaux sont tués sous lui. Il est proscrit lors du retour du roi Louis XVIII, il se cache mais est découvert près d’Aurillac. Il comparait devant la Chambre des Pairs et est condamné à mort pour trahison et exécuté le 7 décembre 1815 place de l’Observatoire à Paris.

 

Source : S1000.

Armement, artillerie du fort Fransecky.

(1873-1918)

Rédaction en cours

 

1890-1914 : Modernisation et adaptation du Fort Fransecky à la nouvelle configuration de la défense de Strasbourg à la suite du plan Schlieffen

Rédaction en cours

 

1912

Le plan des garnisons du XVème corps d’armée allemand de 1912 indique que la cour droite du Fort Fransecky est utilisée en tant que terrain d’exercice du détachement de garde.

 

08/1914 – 22/11/1918 : Le Fort Fransecky pendant la première guerre mondiale

 

Rédaction en cours

 

22/11/1918 – 1933 environ : Le fort Ney, dépôt de matériels et terrain d’exercice

 

22/11/1918

Les troupes françaises entre à Strasbourg conformément aux traité signé lors de l’armistice. Nous n’avons pas de nouvelles précises en ce qui concerne les forts. A priori ils ont immédiatement été occupé par des détachement. Ils se transforment rapidement en dépôt de de matériels et terrains d’exercice. Le détail connu des unités qui ont occupés les lieux est précisé dans la rubrique garde et garnison des forts.

 

03/04/1919

 

Les forts détachés de Strasbourg se voient attribués un nom français : le Fort Fransecky est désormais nommé fort Ney, du nom du célèbre maréchal d’Empire Michel Ney, duc d’Elchingen et prince de la Moskova (1790-1815), surnommé par Napoléon Ier le « brave des braves ». Il reprendra son ancien nom allemand de 1940 à 1944. D’ailleurs, l’inscription encore visible actuellement, qui a été inscrite sur le fort avec de la peinture rouge, est « Fort Fransecky ». Il s’agit d’une inscription réalisée au cours de la seconde guerre mondiale, vraisemblablement lors des travaux d’installation du laboratoire secret nazi en 1943. Enfin, après la libération de Strasbourg, le fort reprend le nom de fort Ney, vraisemblablement vers 1945-1946.

 

1933 environ – 17/06/1940 : Le Fort Ney intégré dans la défense de Strasbourg et début de la seconde guerre mondiale

 

06/07/1933

D’après la loi du 6 juillet 1933 relative aux fortifications de Strasbourg, publiée au Journal Officiel du 7 juillet 1933, le Fort Ney est classé en première série au tableau de classement des places de guerre. Voici une partie de ce texte de loi : Art. 1er. – Sont classé en première série et figureront désormais à ce titre au tableau de classement des places de guerre et ouvrages défensifs de la France les ouvrages détachés indiqués ci-après : ouvrage de Neuf-Empert, fort Ney, ouvrage Rapp-Ney, fort Rapp, fort Desaix, fort Ducrot, batterie des Cerisiers, fort Foch, fort Pétain, fort Lefebvre, fort Uhrich, ouvrage Uhrich-Hoche, fort Hoche, batterie d’Altenheim, batterie des Paysans, ouvrage du kilomètre 119, abris à munitions M69 et M70.

Art. 3. Sont maintenus non classés, sans démolition, les ouvrages détachés de Strasbourg indiqués ci-après : ouvrage Pétain-Kléber, fort Kléber, fort Joffre, ouvrage Joffre-Lefebvre, ainsi que les ouvrages bétonnés divers compris entre les forts Pétain (exclu) et Lefebvre (inclus).

 

1936

De 1936 à 1940, les moyens de défense dans le secteur de Strasbourg sont renforcés. Seul une série de casemates de berges a été érigée. En complément, on érige de petits ouvrages de fortifications destinés à renforcer les passages à travers la forêt du Rhin, et d’une série de petits ouvrages qui protègent les hauteurs des Hausbergen. Il s’agit en effet de blockhaus, de barrières antichars, de position d’armes anti-char ou de mitrailleuses, d’observatoires, d’abris et de postes de commandement. En 1936, on installe donc une cuve de mitrailleuse à proximité du fort Ney.

 

Rédaction en cours

 

18/06/1940 – 23/11/1944 : Le Fort Fransecky sous l’annexion de fait allemande

 

19/06/1940 – 12h00

L'armée allemande, entre sans combat à Strasbourg, une journée après le départ des dernières troupes françaises, le matin du 19 juin 1940. A 12h30 le drapeau à croix gammée est hissé sur la cathédrale. Les forts détachés de la place reprennent leur dénomination d'origine. Le fort Ney est rebaptisé Fort Fransecky. Au cours des premières semaines, l'armée allemande fait revenir à Strasbourg un certain nombre de prisonniers français qui ont occupés les positions de défense face au Rhin. Ils les chargent de déminer et de retirer les pièges que les derniers défenseurs français avaient laissés sur place. Les nombreuses munitions abandonnées sont rassemblées dans certains forts et ouvrages de la place. Nous n'avons que très peu de renseignements sur le devenir des ouvrages pendant cette période. Certains ouvrages deviennent des dépôts de munitions, de carburant, ou de matériels, d'autres grands forts serviront de camps de prisonniers provenant essentiellement du front Est et des Balkans.

 

Les laboratoires nazis installés au sein du Fort Fransecky sont très peu connus. Après avoir effectué un relevé détaillé des équipements qui restent encore visible au sein du fort, et compte tenu qu’ils ont joué un rôle non négligeable pour préparer les expérimentations nazies pratiquées sur les cobayes humains au sein du camp de concentration du Struthof, j’ai essayé petit à petit de retrouver des informations.

J’ai dû un peu élargir le sujet à tout ce domaine pour que l’on puisse mieux comprendre les motivations des médecins nazis. La découverte très récente d’un rapport rédigé par la mission de renseignement militaires ALSOS, a permis de faire un pas de géant dans la connaissance du laboratoire du professeur Dr. Bickenbach au Fort Fransecky.

Cependant, en ce qui concerne le deuxième laboratoire « Elektrotechnisches-Institut der Luftwaffe » institut d’électrotechnique de l’armée de l’air allemande, nous n’avons pour l’instant guère trouvé grand-chose et nos connaissances sont encore très limitées. A priori ce laboratoire était déjà dans le fort lorsque les travaux d’installation du laboratoire de biologie commencent dans le fort au cours de l’année 1943.

Voici quelques extraits tirés des annales du procès des médecins à Nuremberg, des divers procès d’après-guerre et de volumineux ouvrage du Dr. Bayle, François, Croix gammée contre caducée, les expériences humaines en Allemagne pendant la deuxième Guerre mondiale, publié en 1950. Ce sont les différents événements qui ont un rapport plus ou moins direct avec l’histoire des laboratoires du fort Fransecky.

 

04/1941

Début de l’installation du camp de concentration du Struthof dans la vallée de la Bruche, dont le nom officiel était le K.L. Natzwiller.

 

Source : S0581.

 

21/05/1941

Camp de concentration du Struthof : Arrivée des premiers déportés.

 

Source : S0581.

 

28/07/1942

Le commissariat du Reich à la Santé : décret signé par Hitler, le maréchal Keitel et le ministre Lammers qui unifie les trois services de Santé militaires. Ce décret stipule que le Dr. Karl Brandt reçoit les instructions de Hitler seul à qui il est directement subordonné. Il est chargé de coordination entre les secteurs militaires et civils des Service de Santé. Il devient ainsi le plénipotentiaire de Hitler pour les questions de Santé.

 

Source : S0874.

Organisation de la médecine en Allemagne sous le IIIe Reich.

Source : S0874.

La hiérarchie du IIIe Reich et les services de santé.

Source : S0874.

Dr. Karl Brandt, commissaire du Reich à la Santé. Condamné à mort en août 1947 par le tribunal de Nuremberg, il est exécuté en juin 1948. Source : S1000.

 

10/1942

Le camp de concentration du Struthof devient également une station expérimentale pour l’étude des maladie infectieuses, la recherche d’antidotes aux gaz de combat et la stérilisation des individus non aryens, sous le titre de « Ahnenerbeversuchs-Sonderstation ». Les premières expériences sont menées par le professeur August Hirth, directeur de l’Institut d’anatomie aux hospices civils de Strasbourg. Un service d’histologie est implanté dans le bâtiment du four crématoire. Le professeur Hirth est assisté jusqu’en juillet 1943 par Mme Brantner, une infirmière de la Croix Rouge allemande, l’amie du docteur Haagen. Il avait pour adjoint le docteur Otto von Haagen, un Major de la Luftwaffe, nommé professeur du Service d’Hygiène à Strasbourg. Après l’autopsie il ramenait les différents organes des cobayes humains à Strasbourg.

 

Source : S0581.

 

25/10/1942

Camp de concentration du Struthof : aménagement des premières installations pour mener des expérimentations sur le traitement du typhus. Installation d’un laboratoire par le Dr. Haagen. Pour ces expériences on fait venir des convois de Tziganes en provenance du camp d’Auschwitz.

 

Source : S0581.

 

08/10/1942

Opération Torch, le débarquement américain en Afrique du Nord, au Maroc et en Algérie.

Remarque : J’évoque ce débarquement puisque les Allemands argumentent sur le fait que leurs services secrets auraient découvert que les Américains stocke du phosgène en Afrique du Nord, d’où les recherches lancés ultérieurement sur les antidotes à ce gaz de combat.

 

Source : S1000.

 

17/03/1943

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Le 17 mars 1943, l’institut « Institut für Wehrwissenschaftliche Zweckforschung » (I.w.Z.) invite des membres de la Reichsuniversität de Strasbourg à une conférence. Le Dr. Hirt fait une démonstration sur la microscopie à fluorescence et présente ses recherches. Le Dr. Bickenbach présente un film sur ses expériences avec le phosgène. Ce film permet à Otto Bickenbach d’obtenir le soutien du directeur du SS-Ahnenerbe, Wolfram Sievers, pour qu’il puisse continuer ses expériences en collaboration avec Hirt au camp de concentration du Struthof.

Wolfram Sievers, directeur de du SS-Ahnenerbe, institut de recherche de l’héritage des ancêtres.

Source : S1000.

 

04/1943 

En avril 1943 le Dr. Bickenbach reçoit un permis de travail pour accéder au camp de concentration du Struthof et apprend que la chambre à gaz du camp est en cours de construction. Il obtient une information essentielle pour préparer la concentration de gaz pour ces futures expérimentations, que la future chambre à gaz du camp du Struthof a un volume de 20 m3. Il est fort probable que c’est sur cette base qu’il fera ériger la grande chambre à gaz du Fort Fransecky avec une capacité identique de 20m3.

A priori les Nazis avaient déjà installé le laboratoire secret de l’armée de l’air « Luftwaffe » dénommé « Elektrotechnisches-Institut der Luftwaffe » c’est-à-dire l’institut électrotechnique de l’armée de l’air, au niveau des deux étages de l’aile droite de la caserne du Fort Fransecky. Du Printemps 1943 à la fin 1943 les Nazis installent au Fort Fransecky un autre laboratoire secret dans l’aile gauche de la caserne du fort. Il s’agit du laboratoire de biologie du professeur Dr. Bickenbach qui effectue des recherches sur un antidote pour se protéger des effets du gaz de combat phosgène.

L’installation de ces deux laboratoires nécessitent d’importants travaux qui concernent environ 90% des locaux habitables du fort : installation du chauffage central et d’un réseau électrique, agrandissement des fenêtres (chaque bloc de deux fenêtres est transformé en une grande baie vitrée), aménagement de grande parois translucides en briques de verre coloré de part et d’autre des portes qui donnent sur le couloir intérieur, fermeture de tous les accès aux escaliers vers les traverses-abris par des portes en bois.

L’installation dans l’aile gauche de la caserne d’un laboratoire destinée aux recherches sur les antidotes au gaz de combat phosgène équipé de trois chambres à gaz, deux grandes cheminées d’évacuation, de deux sas de décontamination et de très nombreux équipements de laboratoire, aménagement de la poudrière droite en salle de réunion et de projection en réutilisant l’ancienne salle de cinéma française, installation d’une table de dissection, etc. A la vue de l’ampleur des travaux il est vraisemblable qu’ils aient duré toute l’année.

 

Sources : S0220, S0874, S3551.

 

04/1943

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

En avril 1943 le Dr. Bickenbach reçoit un permis de travail pour accéder au camp de concentration du Struthof et apprend que la chambre à gaz du camp est en cours de construction. Il obtient une donnée essentielle pour préparer la concentration de gaz pour ces futures expérimentations, que la future chambre à gaz a un volume de 20 m3. Il est fort probable que c’est sur cette base qu’il fera ériger la grande chambre à gaz du Fort Fransecky avec une capacité identique de 20m3.

 

Printemps 1943 – à la fin de l’année 1943

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Au cours de l’année, les nazis installent au Fort Fransecky, un laboratoire secret de l’armée de l’air « Luftwaffe » dénommé « Elektrotechnisches-Institut der Luftwaffe » c’est-à-dire l’institut électrotechnique de l’armée de l’air. L’installation de ce laboratoire nécessitent d’importants travaux qui concernent 90% des locaux habitables du fort : installation du chauffage central et d’un réseau électrique, agrandissement des fenêtres (chaque bloc de deux fenêtres est transformé en une grande baie vitrée), installation dans l’aile gauche de la caserne d’un laboratoire destinée aux recherches sur les antidotes contre les gaz de combat équipé de chambre à gaz, cheminée d’évacuation, de deux sas de décontamination et de nombreux équipement de laboratoire, aménagement de la poudrière droite en salle de réunion et de projection, installation d’une table de dissection, etc. A la vue de l’ampleur des travaux il est vraisemblable qu’ils aient duré toute l’année.

 

05/1943

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Les professeurs Bickenbach et Hirt mène trois séries d’expériences sur les antidotes au gaz de combat sur des prisonniers du camp du Struthof. La première série commence en mai 1943. D’après les témoignages, il s’agirait d’une expérimentation qui consiste à étaler des gouttes d’ypérite sur les avant-bras de 15 prisonniers allemands. Trois prisonniers seraient décédés, d’autres après de terribles souffrance ont contracté des blessures invalidantes.

 

06/1943

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Une deuxième série d’expériences a été faite en juin 1943. Ce sont environ 90 à 150 prisonniers qui ont été exposés au gaz phosgène dans la chambre à gaz. Il y aurait eu entre 50 et 60 décès. A la suite de cette deuxième série d’expériences, le professeur Bickenbach obtient du Conseil de recherche du Reich dirigé par Richard Kuhn, un contrat de recherche intitulé « Etudes biologiques et physico-chimiques de protéines plasmatiques à propose des modes d’action des gaz de combat et des poisons bactériens ».

La troisième série d’expérimentation a été retardée, à la suite d’un différend entre Hirt et Bickenbach. De plus, Bickenbach réussi à intéresser à ses expériences Karl Brand, le commissaire du Reich pour le système de santé publique, ancien médecin d’Hitler. Hirt et Sievers interdisent alors l’accès au camp du Struthof à Bickenbach.

 

Automne 1943

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Lors du procès des médecins nazis qui s’est déroulé au tribunal militaire international à Nuremberg du 9 décembre 1946 à février 1947, le professeur Karl Brandt commissaire du Reich pour le système de santé publique a déclaré ceci :

Procureur J. Mac Haney : « Avez-vous été au courant d’expériences avec des gaz de combat, avant le 1er mars 1944 ? ».

Karl Brandt : « A l’automne de 1943, j’ai eu connaissance d’expériences de laboratoire à caractère général par le Pr. Bickenbach. Il s’agissait d’expériences à Strasbourg, et je pense, à Heidelberg. Je n’y prenais aucun intérêt ; j’ai rencontré Bickenbach pour une autre raison, et c’est lors d’une rencontre ultérieure, qu’il m’a mis au courant de ce qu’il avait fait. Plus tard, je l’ai aidé à monter un laboratoire à Strasbourg ».

 

01/1944

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Depuis janvier 1944, le Dr. Helmuth Rühl est occupé à la construction des équipements de mesure. Il s’agissait de mesurer la concentration de phosgène dans l’atmosphère de la chambre à gaz ainsi que le taux d’humidité de l’air.

 

02/1944

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

En février 1944, Bickenbach transfère une partie de son laboratoire de l’institut universitaire dans les installations secrètes du la Luftwaffe (armée de l’air) au Fort Fransecky. Ce site isolé dans la forêt de la Roberstau, dans une boucle de l’Ill, a pour avantage d’être plus discret et moins exposé aux attaques aériennes. En effet Strasbourg devient de plus en plus une cible occasionnelle pour les aviateurs alliés. Au cours de ce transfert, il aurait également emmené le fameux microscope électronique, premier exemplaire de ce type construit par Siemens.

Le Dr. Bickenbach peut ainsi poursuivre ses recherches sur les gaz de combat avec le soutien de Karl Brandt. Il demande l’autorisation de pouvoir réaliser des expérimentions sur des cobayes humains au Fort Fransecky. Mais l’autorisation est refusée parce que le laboratoire militaire manque de discrétion et qu’il n’existe sur place aucun moyen médical. Il est vrai qu’au camp du Struthof, accueillant des détenus classés « Nuit et brouillard », la plupart des témoins directs sont appelés à disparaître, ce qui n’est pas le cas des personnels du laboratoire du Fort Fransecky. Le directeur de l’Ahnenerbe Wolfgang Sievers projetait de transférer également le centre de recherche de Hirt au Fort Fransecky.

Extrait du procès de Nuremberg du 9 décembre 1946 à février 1947 :

Procureur J. Mac Haney : « Le 2 février 1944, Sievers inscrivit dans son journal : « Rencontré le Pr. Bickenbach à Karlsruhe ; il a mis son travail de recherche sous contrôle du Commissaire Général Karl Brandt. Discussion avec le Pr. Hirt ; sans instructions de Hirt ni du doyen Stein, le Pr. Bickenbach s’est mis en rapport avec le Commissaire Général Karl Brandt, à propos des expériences au phosgène, et il s’est rendu avec lui à Natzweiler. Les commissions doivent être retirées. En ce qui nous concerne, Natzweiler doit être fermé ».

 

01/03/1944

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Le 1er mars 1944 Bickenbach obtient un budget de 25 000 Reichsmark pour poursuivre ses recherches. Le même jour, Hitler nomme Karl Brandt au poste de commissaire général pour la guerre chimique.

 

11/03/1944

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Le maréchal Goering émet un décret sur la guerre chimique qui concerne les effets de protection. L’armée de l’air allemande avait été en effet chargée de la protection des civils et militaires contre les gaz de combat.

 

04/1944

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

En avril 1944, Bickenbach mène une expérience au phosgène sur lui-même au Fort Fransecky. Il se fait assister par ses assistants ; le Dr Helmuth Rühl qui mesure la concentration de phosgène et le Dr Fritz Letz, qui protégé par un masque à gaz, lui a fait plusieurs prises de sang pendant l’inhalation du phosgène. Depuis janvier 1944, Helmuth Rühl est occupé à la construction des équipements de mesure. Il s’agissait de mesurer la concentration de phosgène dans l’atmosphère de la chambre à gaz ainsi que le taux d’humidité de l’air. Le calibrage des appareils réalisés au Fort Fransecky s’avère très compliqué. C’était un paramètre essentiel pour calculer la relation entre la dose létale, la concentration et le temps d’exposition. C’est Wolfgang Wirth, chef du département de protection contre le gaz de l’inspection sanitaire de l’armée qui avait développé ce protocole de mesure. Il avait acquis une expérience pratique lors des travaux dans les chambres à gaz de la citadelle de Spandau.

Le Dr. Fritz Letz, est chargé d’examiner les différentes formes d’administration de l’urotropine et la vitesse d’absorptions du produit par le corps. D’après un témoignage du Dr. Rühl, le Dr. Bickenbach aurait réalisé dans la chambre à gaz toute une série de flexions, jusqu’à l’épuisement et aurait poursuivi à l’extérieur par une course d’une demi-heure sur un terrain difficile.

 

05/04/1944

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Le 5 avril 1944 Karl Brandt et Bickenbach rencontre Hirt à Strasbourg pour qu’il mette fin à l’obstruction du SS-Ahnenerbe. Hirt demande donc la levée de l’interdiction d’accès au camp.

 

01/05/1944

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Le 1er mai 1944, Karl Brandt vient au Fort Fransecky. Bickenbach lui présente une expérience sur le phosgène menée sur des chats. Puis Wolfgang Wirth vient également à Strasbourg pour voir le Dr. Rühl et mettre au point l’appareillage avant la dernière série d’essais qui sera réalisée au camp du Struthof. C’est après avoir terminé le calibrage des instruments lors des essais sur les animaux au Fort Fransecky que commence les expérimentations sur les détenus au camp du Struthof.

 

14/06/1944

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Dès le 14 juin 1944 les instruments de mesure sont installés dans la chambre à gaz du camp du Struthof.

 

15/06/1944

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Le 15 juin 1944 débute la troisième et dernière série d’expériences au Struthof sur des détenus. Les Dr Rühl et Letz ont mis en place les équipements et Hirt et Bickenbach commencent les expérimentations qui se prolongent jusqu’au 8 août 1944, sur 40 prisonniers. Il s’agit de quelques prisonniers allemands et de tsiganes en provenant du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Les prisonniers arrivèrent 4 par 4, et le Dr Bickenbach augmente au fur et à mesure la dose de phosgène tout en diminuant la dose d’urotropine. C’est Bickenbach lui-même qui emmène les détenus dans la chambre à gaz, et après avoir brisé les ampoules de gaz sur le sol, il ferme la porte et observe la scène. Cette procédure dura à chaque fois une demi-heure. Willy Herzberg, un survivant de ces expérimentations a témoigné qu’il avait entendu un claquement sourd lorsqu’un poumon d’un détenu a éclaté, et il a vu une mousse rosâtre sortir par la bouche, le nez et les oreilles du prisonnier qui s’écroulait. Ce sont 4 prisonniers tsiganes qui meurent à la suite de ces expériences et de nombreux autres prisonniers soufrent d’œdèmes pulmonaires.

 

08/08/1944

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Les expériences dans la chambre à gaz du camp de concentration du Struthof s’achèvent. Il est fort probable que les organes prélevés sur les victimes aient été amenés au laboratoire du Fort Fransecky pour les analyses.

 

28/10/1944

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Dans un courrier adressé le 28 octobre 1944 à Sievers, le Dr Hirt demandait à Sievers de transférer également son institut de recherche au Fort Fransecky comme l’avait fait le Dr. Bickenbach, car sur place il y avait une aile de libre et le fort offrait une protection contre les bombardements. Bien que Himmler eût promis son appui à Hirt, et que Sievers se démenait pour trouver des moyens de transport, seul une partie des appareils de Hirt seront effectivement évacués à Tübingen.

 

23/11/1944-1960 environ : Le fort Ney après la seconde guerre mondiale

 

22/11/1944

Laboratoire secret du Fort Fransecky : mission américaine « ALSOES ».

Strasbourg apparaissait comme le prochain objectif de la « T Force » stationnée à Lunéville. La planification de son intervention ainsi que les dossiers ont été préparé le 22 novembre 1944 à sa base de Lunéville. De quoi s’agit-t-il ? Alsos était une mission « Top Secret » créé par le plus haut niveau du gouvernement américain. Son objectif était de découvrir les progrès faits par les Allemands pour parvenir à construire une arme nucléaire, et de récupérer au profit des Etats-Unis les documents et les spécialistes. Naturellement cette mission s’intéressait au monde de la physique, et les membres de cette mission, militaires et civils, font du renseignement dans les grands laboratoires de physique, comme celui du Fort Fransecky. Le témoignage concernant cette mission secrète a été extrait d’un ouvrage d’un jeune lieutenant du génie américain, qui a eu l’occasion de passer au Fort Fransecky fin novembre 1944. A l’époque il faisait partie d’une unité du génie qui opérait avec la mission « Alsos ». Ce n’est qu’en 1986, en lisant un ouvrage sur le projet Manhattan qui concerne le développement de l’arme atomique américaine, qu’il comprend qu’il faisait partie de cette mission classée « Top Secret ». Il a rédigé ses souvenirs dans cet ouvrage : Compagny A : Combat Engineers remember World War II par Robert Thalhofer. Voici une petite synthèse de son témoignage qui concerne Strasbourg et le Fort Fransecky. Compte tenu du secret de l’opération à l’époque, nous n’avons malheureusement que très peu de photographies pour illustrer ce sujet.

La Mission Alsos, une mission américaine de renseignement dans le cadre du projet « Manhattan ». Ce projet de développement de l’arme nucléaire américaine, était placé sous la direction du brigadier-général Leslie Groves du corps des ingénieurs de l’armée américaine depuis septembre 1942. La mission Alsos opérait directement sous les ordres du « SHAEF » (commandement suprême allié en Europe), du général Eisenhower et du directeur du Manhattan Project des Etats-Unis. Cette mission, était commandée par le colonel Boris Pash. C’est ce dernier qui a donné le nom à cette mission, « Alsos » était en grec le nom d’un bosquet d’arbres. Le projet Manhattan, qui était sous la direction scientifique de Enrico Fermi, a développé la première réaction en chaîne nucléaire, dans un laboratoire à Tagg Field, dépendant de l’Université de Chicago, en 1942. Le détachement « T Force » qui a œuvré à Strasbourg et au fort Ney était commandée par le colonel Boris T. Pash, qui était longtemps associé au renseignement militaire. A la fin de l’année 1943 le colonel Pash avait réussi une enquête qui concernait la tentative des soviétiques, avec la complicité de communistes, pour voler les secrets atomiques américains.

Roosevelt et Churchill souhaitait savoir ou en était Hitler avec le développement d’une super arme. Les deux services, le MI5 et l’OSS avait échoués pour obtenir des réponses. Pash n’échouera pas ! Il ne faut pas se leurrer sur le but de cette mission qui a également permis que les informations scientifiques ne tombent pas dans les mains des Russes et vraisemblablement des Français !

 

23/11/1944 - 7h00

Le général Leclerc lance la 2ème division blindée française à l’assaut de Strasbourg. A 7 heures du matin sept colonnes partent en direction de Strasbourg.

 

23/11/1944 - 8h00

A Strasbourg, le général Franz Vaterrodt, gouverneur militaire de la place depuis le 6 avril 1941, avait rejoint son bureau à 8 heures au Palais du Rhin (ancien palais impérial allemand). Il est en réunion avec son état-major et faisait un point de situation. Il vient de recevoir l’ordre de mettre la ville en état de défense et de renforcer l’ancienne ceintures de fortification. Il attendait la visite d’un général inspecteur des fortifications. A 8 heures la Gauleitung (direction de l’administration nazi de l’Alsace et du Pays de Bade) a demandé à tous les fonctionnaires de rester à leur poste.

 

23/11/1944 - 9h30

Le sous-groupement Rouvillois de la 2° division blindée française est arrivée place de Haguenau et il lance son fameux message « Tissus est dans iode », c’est-à-dire qu’il a réussi à entrer dans Strasbourg. D’autres colonnes sont bloquées devant les forts du front ouest.

Au Palais du Rhin, lorsque la sonnerie du téléphone retenti, le général Vaterrodt prend lui-même la communication puis s’adresse à ses officiers : « On m’annonce, avait-il dit, qu’une quarantaine de chars américains auraient été vus dans la région de Wasselonne. C’est impossible. Ces gens ont perdu la tête et je tiens à vous mettre en garde contre de telles rumeurs défaitistes. Dans les circonstances que nous vivons, elles sont vraiment criminelles. Selon les dernières nouvelles que nous possédons, le front tient du côté de Sarrebourg et il n’y a par conséquent aucun danger à redouter ».

Quelques instants après retentissent des coups de canons. Le général ouvre la fenêtre et la pièce est remplie du fracas des engins de Rouvillois qui débouchent sur la place. Le général Vaterrodt réussi à partir par une porte dérobée, parvient à rejoindre sa voiture et à s’enfuir avec quelques officiers vers le nord-est. Il s’arrête quelques instants avec son entourage aux portes de la ville, abrité dans une casemate bétonnée, et sentant la bataille se rapprocher, il remonte dans sa voiture, traverse à toute allure la Robertsau pour se réfugier au Fort Fransecky.

23/11/1944

Laboratoire secret du Fort Fransecky : mission américaine « ALSOES ».

La « T Force » de la 6ème Army Group a suivi les troupes françaises et travaillé à Strasbourg du 23 novembre au 2 décembre 1944. Le lieutenant du génie américain Robert Thalhofer témoigne : « Ici les Allemands ont complètement été surpris par la rapidité de l’attaque menées brillamment par la division blindée du général Leclerc. Les téléscripteurs tournaient encore à plein régime lorsque la « T Force » entre dans le bâtiment de la Gestapo. Ils ont également capturé le premier moteur à réaction du Ju 203 ainsi que les plans détaillés et les documents concernant sa maintenance à l’ancienne usine Matford (ancienne usine Matthis, utilisée par Junkerswerke pour la maintenance et le rodage des moteurs d’avion) à la Meinau. Ils ont également récupéré de nombreux fichiers et documents de la Gestapo.

 

23/11/1944 - 14h00

Le 23 novembre 1944 à 14 heures, le drapeau français flottait sur la cathédrale, le serment de Koufra est tenu.

Le général Vaterrodt passe 48 heures au chaud (le fort est muni d’un chauffage central) à l’abri des voûtes du Fort Fransecky. Il s’y est enfermé avec son chef d’état-major, le lieutenant-colonel Kaiser et une garnison de 600 hommes qui cantonnent depuis peu dans l’ouvrage. Le fort, blotti dans une boucle de l’Ill, entouré par la forêt rhénane, a été remis en état de défense. Il reçoit l’ordre de faire une sortie afin de rejoindre un bataillon de SS parti de Gambsheim, de manière à créer un élément de contre-attaque. On ne sait pour quelles raisons Vaterrodt n’exécute pas cet ordre et se résout à la reddition.

 

23/11/1944

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Avec la libération du camp du Struthof le 23 novembre 1945, les alliés commencent à découvrir l’ampleur des crimes nazis. Ils essayent de recueillir des témoignages et de récupérer les documents concernant notamment les expérimentations sur des cobayes humains et complètent leur dossier au fur et à mesure de la libération des autres camps.

Les médecins nazis se sont dans un premier temps, pour la plupart enfui avant ou lors de l’arrivée des alliés à Strasbourg. A priori, le 23 novembre 1944, lors de la libération de Strasbourg, Bickenbach se trouvait encore au Fort Fransecky. C’est lors de la libération du camp du Struthof que les Américains commencent à découvrir l’horreur des expérimentations réalisés par les médecins nazis et à collecter les pièces à charge pour un futur procès.

 

24/11/1944

Le Groupement Tactique L (G.T.L.) renforcé par le sous-groupement Rouvillois reçoit l’ordre de tenir les lisières nord de Strasbourg et de réduire la résistance ennemie au fort Ney.

 

24/11/1944 - Après-midi

Au cours de l’après-midi du 24 novembre 1944, la batterie allemande d’Oberkirch tire un coup au but sur le Palais du Rhin. Le général Leclerc préfère transférer son PC à l’ESCA.

 

24/11/1944 – Soir

Le colonel de Langlade commandant le G.T.L. quitte l’hôtel de la Maison Rouge (place Kléber) et transfère son poste de commandement à l’Université. Le soir il apprend que les Allemands ont évacués le village de la Wantzenau situé au nord du Fort Ney. C’est ainsi que quatre FFI arrivent de ce village pour annoncer à Leclerc la présence du général Vaterrodt au fort Ney. Le général Leclerc donne l’ordre à De Langlade de ramener l’ancien gouverneur allemand de Strasbourg. La mission ravit De Langlade mais la configuration du fort Ney le rend perplexe. Le fort est un ouvrage à l’abri de l’artillerie moyenne, qui était défendu au fond d’une boucle de l’Ill par de bons réseaux de barbelés et des abatis dans la partie boisée. Il ne voyait pas comment un Groupement Tactique de Division Blindée et ses chars pouvait mener à bien cette mission, pour prendre une forteresse alors qu’il n’avait que très peu d’infanterie. Compte tenu que les deux groupes de canons de 105 dont dispose la 2e D.B. ne suffisent pour traiter le fort Ney, De Langlade demande un groupe d’artillerie de 155 mm pour être plus efficace. De Langlade met au point le dispositif d’attaque et les quatre FFI se proposent de guider les troupes. Un des FFI qui s’est entretenu avec le chef de gare de la Wantzenau, a appris qu’un train blindé était en cours de formation côté allemand et qu’il devait rejoindre la Wantzenau pour évacuer le général Vaterrodt. Il s’avère qu’il faut faire vite pour prendre le général. De plus la garnison du fort Ney constitue une menace pour Strasbourg.

 

24/11/1944 – Nuit

De Langlade décide d’intervenir immédiatement et dépêche sur les lieux, au cours de la nuit, le capitaine Robert d’Alençon avec la 8ème compagnie du régiment de marche du Tchad et un escadron du 12e Régiment de chasseurs d’Afrique, soit environ une centaine d’hommes. Ils ont pour mission d’occuper la Wantzenau, de défendre solidement les accès au village, et de se rabattre ensuite vers le sud pour bloquer les issues du fort Ney. Il a également l’intention de remettre au petit matin un ultimatum au général Vaterrodt et à cet effet il envoi le sous-lieutenant Braun. Ce dernier rédige le soir même sur une vieille machine à écrire l’ultimatum à adresser à l’ancien gouverneur militaire allemand de Strasbourg : « Mon général, écrit-il, je me permets de vous donner la situation exacte dans laquelle vous vous trouvez. La ville de Strasbourg est toute entière en nos mains et les troupes alliées dévalent partout en Alsace. Vous êtes vous-même encerclé par une division blindée et par deux divisions d’infanterie. Dans quelques heures notre artillerie lourde va pilonner le fort, appuyée par les chasseurs-bombardiers américains qui lâcheront leurs bombes de 1 000 livres et réduiront en poussière l’ouvrage et la garnison qui l’occupe. Il ne vous reste qu’un seul moyen de sauver votre vie avant l’attaque, c’est de vous rendre ». Le sous-lieutenant Braun signe son ultimatum « Général Leclerc, commandant la 2e Division blindée ». Pour transmettre cet ordre il trouve un jeune lieutenant allemand, prisonnier de guerre à la caserne Manteuffel (caserne Stirn).

 

24/11/1944 - 23h00

Le détachement arrive à 23 heures à la Wantzenau. Ce capitaine d’Alençon établit son PC dans une exploitation agricole voisine. Le lieutenant allemand est envoyé avec un drapeau blanc sur l’autre rive de l’Ill tenue par l’ennemi. Il revient au bout de 90 minutes accompagné par le lieutenant-colonel Kaiser, le chef d’état-major du général Vaterrodt (ultérieurement on apprendra qu’il a joué un rôle important pour les services de renseignements alliés et qu’il sera évacué avec de grands égards par l’armée américaine). Cet officier entame un dialogue traduit par le sous-lieutenant. Il indique qu’il sera difficile d’obtenir la reddition du général Vaterrodt, qui souhaite certes se rendre, mais qui serait immédiatement abattu par les officiers SS qui l’entourent. Il conseille d’ailleurs de tirer quelques obus sur le fort pour convaincre les plus réticents. Le lieutenant-colonel Kaiser est renvoyé au fort Ney avec un deuxième ultimatum : Si la garnison n’a pas capitulé dans une heure et demie, l’aviation et l’artillerie lourde prendront l’ouvrage pour cible.

 

25/11/1944 - Matin

Dès que le délai fixé est écoulé, on réclame au PC un tir d’artillerie et l’appui de l’aviation américaine. A cause du plafond bas cette dernière ne peut pas intervenir. Cependant l’artillerie qui est en batterie du côté de Weyersheim, ainsi qu’une batterie américaine (batterie d’artillerie lourde détachée à la 2e DB) déclenche immédiatement leurs tirs. En quelques minutes se seraient un millier d’obus qui s’abattent sur le fort et par une chance extraordinaire, un obus de gros calibre a pénétré par une bouche d’aération et ses éclats font des dégâts à l’intérieur d’une casemate (en fonction des auteurs, les versions divergent un peu sur le nombre d’obus et le calibre).

Dès que les fumées se sont dissipées ils aperçoivent les drapeaux blancs qui émergent sur le fort. Le capitaine d’Alençon accompagné par deux chars et guidé par les FFI, en compagnie du sous-lieutenant Braun, fonce sur la poterne du fort. Le lieutenant-colonel Kaiser les accueillent et fait entrer les deux officiers dans le fort. Ils négocieront encore pendant deux heures pour convaincre le général Vaterrodt de signer l’ordre de cesser le feu.

 

25/11/1944 - 13h02

Le sous-lieutenant Braun retourne au char de commandement et transmet en clair à De Langlade « J’ai mon général. Signé Braun ». De Langlade lui répond qu’il vient chercher personnellement le général. En attendant la sortie du général, De Langlade témoigne que lors de cette attente avec deux blindés à la porte du fort, des munitions se mirent à sauter. Il n’était pas très rassuré puisque autour de lui il y avait une centaine d’Allemands derrières les arbres, qui agitaient des mouchoirs blancs alors qu’ils n’étaient qu’une vingtaine.

Lorsque les munitions avaient fini de sauter, le général Vaterrodt est venu en personne à la porte du fort avec son chef d’état-major, un colonel d’infanterie et 2 sous-officiers allemands, accompagnés par le capitaine d’Alençon et le sous-lieutenant Braun. Il salue De Langlade et lui dit : « Vous ne pouvez pas savoir, Monsieur, combien ces moments sont durs pour un vieux soldat sans reproche… ».

De Langlade a répondu et le sous-lieutenant Braun traduit : « Mon général, je vous entends parfaitement, d’autant mieux que depuis 1940 nous avons connu nous aussi les tristes impressions qui sont les vôtres actuellement. Elles sont pour vous d’autant plus pénibles qu’elles sont définitives et ne comportent pas d’espoir ». Le général demande à garder avec lui son chef d’état-major et ses deux sous-officiers, ce qui lui est accordé en l’invitant à monter dans la voiture. Encadré de deux blindés le cortège se rend à Strasbourg.

Le général Leclerc l’attend et après quelques questions sur le passé militaire du général Vaterrodt, Leclerc met fin à l’entretien. Lorsque le général Vaterrodt sort de la pièce pour être conduit à l’hôtel de la Maison Rouge pour passer une dernière nuit à Strasbourg avant d’être récupéré par les Américains, M. Alfred Betz qui avait assuré la traduction, sent qu’on lui glisse discrètement un document dans la poche. Il s’agissait d’un plan détaillé sur lequel sont portés les emplacements des batteries allemandes qui pilonnent Strasbourg depuis la rive droite du Rhin.

Le général Franz Vaterrodt et le lieutenant-colonel Wilhelm Kaiser, alors prisonniers de guerre des Américains, sont jugés coupables d’avoir ordonné la reddition de Strasbourg et condamné à mort par le tribunal du Reich le 13 mars 1945. Le général Vaterrodt est libéré le 25 août 1947. Il s’éteindra le 28 février 1969.

 

25/11/1944

Laboratoire secret du Fort Fransecky : mission américaine « ALSOES ».

Le lieutenant du génie américain Robert Thalhofer témoigne : « Un autre objet était d’un grand intérêt pour les spécialistes de la « T Force » ; il s’agissait du Fort Fransecky, dénommé Fort Ney, situé au nord de Strasbourg au bord du Rhin. Cet ouvrage était attaché à la faculté de médecine de l’université de Strasbourg. …. Une des ailes du fort était occupée par un laboratoire de physique qui a fait l’objet d’une étude du détachement Alsos qui accompagnait la « T Force ». Quelques jours après la libération de Strasbourg, un officier du 6ème Army Group « T Force », informe Alsos qu’il a procédé à des interrogatoires médicaux de docteurs à l’hôpital de Strasbourg et s’il s’est aperçu qu’ils avaient aucune notion en médecine. Ne sachant pas qui ils sont, il les a tous emprisonné. Lorsque le Dr. Samuel Goudsmit, le chef de la mission scientifique Alsos arrive à Strasbourg, il sait déjà que ces médecins sont des physiciens. Mais ils n’ont pas été en mesure de lui en dire plus, sauf que Carl Friedrich von Weizsacker, leur directeur à Strasbourg, avait quitté la ville avant l’attaque. Goudsmit récupère tous les documents et correspondances que Weizsacker avait laissé derrière lui. Dans ses lettres il informe le Kaiser Wilhelm Institut de physique et son directeur, Werner Eisenberg, qu’il a ordonné l’évacuation de tout l’institut à Hechingen. La lettre indiquait l’adresse exacte et le numéro de téléphone de l’hôtel où réside les physiciens à Hechingen. Goudsmit réalise qu’il n’en aura aucun bénéfice avant que les armées alliées arrivent sur le site d’Hechingen. Les opérations de saisie et de renseignement des objectifs à Strasbourg, qui ont commencé le matin du 25 novembre 1944, ont été achevée le 1er décembre. La « T Force » est retournée le 2 décembre 1944 à sa base de Lunéville ». Ultérieurement, ils interviendront en zone française, notamment sur le site de Haigerloch, juste avant l’arrivée des troupes françaises…

 

23/05/1945

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Le Reichsführer SS Heinrich Himmler, s’est suicidé peu de temps après la fin de la seconde guerre mondiale, le 23 mai 1945.

 

20/11/1945

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Début du premier procès concernant les crimes nazis jugés par le tribunal international à Nuremberg. Ce premier procès se déroule du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946. Il concerne les principaux responsables du 3ème Reich.

 

14/01/1946

Le 14 janvier 1946, la Direction du Génie établie une liste des ouvrages de fortification des 3 départements de l’ancien Reichsland Alsace-Lorraine.

Pour le Fort Ney, qui était alors classé comme ouvrage de 1ère série (ouvrage à entretenir), la Section technique des Bâtiments Fortifications et Travaux précise : « Ouvrage en très bon état ayant encore toutes les installations intérieures (chauffage central). Equipé en laboratoire d’essais physiologiques des gaz de combat ; CC = ouvrage à conserver classé ».

 

03/05/1946

Fort Ney, lieu d’exécution.

Les responsables de l’administration nazi en Alsace et Pays de Bade ont été condamnés à mort le 3 mai 1946 par le tribunal militaire de Strasbourg ; le pourvoi en cassation est rejeté le 24 juillet 1946 :

  • Robert Heinrich Wagner (nom réel Backfisch), Gauleiter ;
  • Hermann Gustav Philippe Röhn, Vice-Gauleiter *
  • Walter Martin Gädeke, Oberregierungsrat, ancien chef de bureau.
  • Adolphe Schuppel, ex-Gaustabsamtsleiter (directeur général de l’administration du Gau).

 

14/08/1946 - 3h30

Fort Ney, lieu d’exécution. Le 14 août 1946, à 3h30, les condamnés sont réveillés dans leur cellule de la prison militaire de Strasbourg, à la Citadelle. On les informe que le Général De Gaulle avait rejeté le recours en grâce et qu’il laissait libre cours à la justice. Après avoir reçu une dernière collation et écrit à leurs familles. Puis le fourgon cellulaire encadré par des gendarmes part à vive allure en direction du fort Ney.

 

14/08/1946 - 4h50

Fort Ney, lieu d’exécution. Le convoi arrive au fort Ney à 4h50. Au milieu de la cour se dresse quatre poteaux d’exécutions…. Robert Wagner ancien Gauleiter qui a instauré le service militaire obligatoire pour les Alsaciens, Karl Buck ancien commandant du camp de redressement de Schirmeck-Vorbrück et 3 fonctionnaires de la Gauleitung sont fusillés au Fort Ney. Wagner aurait crié juste avant l’exécution « Vive Grande Allemagne ! Vive Adolphe Hitler ! – Sieg Heil ! ». Les autres répondirent par des slogans nazis analogues juste avant l’exécution. Ce court récit est extrait de l’ouvrage de Jean-Laurent Vonau : profession bourreau, éditions La Nuée Bleue, 2013, dont je vous conseille la lecture. Cette exécution ferme le long chapitre du fort Ney pendant la seconde guerre mondiale.

 

09/12/1946

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Le premier procès de Nuremberg est suivi par 12 procès spécialisés, dont le 1er est celui des médecins nazis, qui se déroule du 9 décembre 1946 au 19 août 1947, au Tribunal Militaire International de Nuremberg. Sur les 23 accusés, 20 sont médecins et tous plaident non coupable. Lors du jugement, 7 accusés sont acquittés, 16 sont reconnus coupables. Sur ces 16 coupables, 4 ont été condamnés à une longue peine de prison, 5 à perpétuité et 7 ont été condamnés à mort et exécutés le 2 juin 1948 à la prison de Landsberg. Voici une retranscription d’une partie des débats du second procès de Nuremberg, celui dit des médecins, qui s’est déroulé du 9 décembre 1946 au 19 août 1947. Il s’agit de l’interrogatoire du professeur Dr. Karl Brandt, par le procureur J. Mac Haney, publié par le Dr. Bayle en 1950.

Procureur J. Mac Haney : « Avez-vous été au courant d’expériences avec des gaz de combat, avant le 1er mars 1944 ? ».

Karl Brandt : « A l’automne de 1943, j’ai eu connaissance d’expériences de laboratoire à caractère général par le Pr. Bickenbach. Il s’agissait d’expériences à Strasbourg, et je pense, à Heidelberg. Je n’y prenais aucun intérêt ; j’ai rencontré Bickenbach pour une autre raison, et c’est lors d’une rencontre ultérieure, qu’il m’a mis au courant de ce qu’il avait fait. Plus tard, je l’ai aidé à monter un laboratoire à Strasbourg ».

Procureur J. Mac Haney : « Vous rappelez-vous que le témoin Schmidt a dit ici qu’à Strasbourg, on racontait que Bickenbach faisait des expériences avec des gaz, dans un vieux fort ? ».

Karl Brandt : « Je me rappelle ».

Procureur J. Mac Haney : « Vous rappelez-vous aussi que le témoin a déclaré que ces rumeurs disaient que Bickenbach utilisait des êtres humains ? ».

Karl Brandt : « Non, je ne me rappelle pas dans le témoignage du témoin Schmidt ; cela a pu constituer une rumeur, je ne le sais pas, mais c’est improbable, car Bickenbach lui-même était venu me trouver à propos d’animaux, et je m’étais efforcé de lui procurer des animaux d’expériences convenables. Bickenbach ne pratiqua aucune expérience sur des êtres humains ».

Procureur J. Mac Haney : « Ce décret sur la guerre chimique, que vous avez reçu de Goering, le 11 mars 1944, ne concernait pas uniquement des masques à gaz, mais aussi le traitement des blessures causées par le gaz ? ».

Karl Brandt : « Il avait trait au matériel destiné à combattre les gaz en général. La thérapeutique n’était pas comprise, mais le matériel thérapeutique en faisait partie ».

Procureur J. Mac Haney : « Comment ce décret pouvait-il s’appliquer à du matériel thérapeutique comme des médicaments, si ceux-ci n’ont pas été étudiés quant à leur efficacité sur des blessures causées par des gaz ? ».

Karl Brandt : « Le décret ne s’appliquait pas aux études. Mais de nouveaux gaz avaient été découverts depuis la première guerre mondiale, leur effet n’était pas encore clair, et des expériences spéciales étaient certainement nécessaires. J’ai fait suivre ce décret à Himmler, car le Ministère de l’Intérieur était compétent pour certaines mesures contre les raids aériens. C’est Rudolf Brandt qui a fait suivre ce décret à Sievers et à Gratwitz, par erreur ».

Contre-interrogé à nouveau sur ces relations avec Bickenbach, Karl Brandt répète que ce dernier ne s’occupait que d’expériences animales, et voulait se désolidariser de Hirt. Il l’aide à installer un laboratoire au Fort Fransecky à Strasbourg, où Bickenbach opérait sur des chiens et des chats.

Procureur J. Mac Haney : « Le 2 février 1944, Sievers inscrivit dans son journal : « Rencontré le Pr. Bickenbach à Karlsruhe ; il a mis son travail de recherche sous contrôle du Commissaire Général Karl Brandt. Discussion avec le Pr. Hirt ; sans instructions de Hirt ni du doyen Stein, le Pr. Bickenbach s’est mis en rapport avec le Commissaire Général Karl Brandt, à propos des expériences au phosgène, et il s’est rendu avec lui à Natzweiler. Les commissions doivent être retirées. En ce qui nous concerne, Natzweiler doit être fermé ».

Procureur J. Mac Haney : « Qu’est-ce que le Pr. Bickenbach faisait au centre de recherches de Natzweiler ? ».

Karl Brandt : « Il y effectuait des expériences animales ; il y avait une certaine tension entre lui et Hirt, de sorte qu’il désirait se désolidariser de ce groupe, et il me demanda de l’aider ; je l’aidai à établir un laboratoire indépendant de Natzweiler, près de Strasbourg. Quand il voulut reprendre ses expériences de phosgène, son travail fut interrompu en septembre par les conditions de guerre ».

Procureur J. Mac Haney : « N’est-ce pas un fait que Bickenbach effectua des expériences au phosgène sur des détenus de Natzweiler ? ».

Karl Brandt : « Bickenbach effectuait là des expériences animales. Il avait des chiens, mais je n’ai pas vu d’expériences moi-même ».

Le Fort Fransecky a bien été évoqué lors des débats. A la lecture de ces débats, on peut conclure que les expériences du fort Fransecky ont bien été réalisées sur des chiens et des chats, et que malgré la présence de prisonniers russes dans au Fort Fransecky, aucune expérience avec des détenus n’a pu être prouvée.

Mais voyons la biographie et le sort réservé aux personnages qui ont eu un rôle plus ou moins important, pour le laboratoire du Fort Fransecky et pour les expériences menées dans le cadre de la « Reichsuniversität Strassburg ».

Professeur Dr. August Hirt.

Le Dr. Hirt réfugié en Forêt Noire, il se permet même de réfuter toutes les accusations qui ont été publiée par la presse. Mais face à l’avance de troupes françaises, il se suicide et est enterré sur place et sa tombe aurait été retrouvé ultérieurement.

Professeur Dr. Otto Bickenbach.

Otto Bickenbach est né le 11 mars 1901 à Ruppichterroth, une commune de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, près de Cologne. Il fait ses études primaires et secondaires à l’école d’Elberfeld et obtient son « Habitur » (baccalauréat) au printemps 1919. A l’issue il rejoint la formation paramilitaire « Freikorps Lettow-Vorbeck » à Berlin et à Hambourg, un corps qui a lutté contre les désordres révolutionnaires à Hambourg, au cours de la seconde moitié de l’année 1919. Après sa formation militaire, il commence suit des études de médecine, successivement à Cologne, Marbourg, Heidelberg et Munich. En 1933, il fonde au profit des hôpitaux de Munich une organisation qui est un substitut des syndicats interdits par les nazis et il adhère dans un premier temps au parti nazi le « NSDAP » puis au SA « Sturmabteilung ». Il est également chargé de la direction du comité politique de surveillance des professeurs à l’université de Munich.

Il occupe un poste de médecin assistant au premier hôpital universitaire de Munich de 1928 à 1934, puis, en 1934, il est nommé directeur adjoint de l’hôpital de Fribourg-en-Brisgau. C’est dans cet hôpital qui participe notamment à l’expulsion des scientifiques juifs. En octobre 1934 il est promu médecin chef, puis nommé directeur adjoint d’un hôpital de Heidelberg, et c’est là qu’il collabore notamment avec l’entreprise chimique « I.G. Farbenindustrie ». En 1938 il passe l’agrégation à l’université de Heidelberg. En août 1939 il est convoqué pour son service militaire en tant que directeur adjoint d’un hôpital militaire tout en donnant des conférences à l’université de Heidelberg sur la pathologie et la thérapie des maladies dues au gaz de combat. C’est à cette occasion qu’il se plonge dans la lecture des ouvrages dont l’objet est le traitement des blessures occasionnées par les armes chimiques. Dans le cadre de son activité clinique, il a, au cours de l’été 1939, au l’occasion de traiter avec succès un patient souffrant d’un œdème pulmonaire consécutif à une maladie du cœur. Il a utilisé avec succès l’hirudine. C’est ce cas clinique qui lui donne l’idée d’expérimenter des anticoagulants contre les œdèmes du poumon résultant d’un empoisonnement au gaz phosgène. Il tombe par hasard sur un produit commercialisé sous le nom d’urotropine, une substance chimique dénommée hexaméthylènetétramine. En effet les études réalisées au cours de la première guerre mondiale avaient montré que le phosgène s’attaque à la membrane des vaisseaux capillaires et les rend perméables. Le poumon se rempli progressivement de sang, ce qui conduit à la mort après des heures de souffrance atroces. Ce produit avait déjà été ajouté aux filtres des masques à gaz pour fixer le chlore et protéger contre un empoisonnement au phosgène et il était utilisé pour traiter les méningites et les cystites. Par contre se produit n’avait jamais été utilisé sur le corps humain, avant ou après une intoxication au gaz phosgène.

Otto Bickenbach réalise en février 1940, un vaste programme de travail pour vérifier son hypothèse. Parallèlement il effectue des expérimentations sur des animaux (chats, chiens et singes), à l’usine d’Elberfeld de « I.G. Farbenindustrie ». Il passe devant une commission militaire pour présenter ses dernières trouvailles. Mais cette dernière refuse de lui attribuer des fonds pour poursuivre les recherches. Bickenbach se porte candidat pour obtenir un poste à la « Reichsuniversität » de Strasbourg. Ce poste lui est attribué le 16 novembre 1941 en plus de la direction de la polyclinique médicale. Puis il devient directeur du département de biologie de l’Institut de recherche médicale à la faculté de médecine. Ce dernier, en cours de construction, n’ouvre ses portes qu’en mars 1944.

Le Dr Bickenbach est arrêté le 17 mars 1947. Le 6 mai 1947, à Strasbourg, le Pr. Bickenbach déposa devant le capitaine Margraff, juge d’instruction militaire : « Né le 11 mars 1901, à Ruppichteroth, près de Cologne, marié, avec deux enfants, il déclara qu’il avait fait ses études de médecine à Munich ; après avoir été chargé de cours à Heidelberg, il avait été nommé, en 1941, professeur de clinique médicale à l’Université de Strasbourg.

Il exposa comment il avait été amené à utiliser l’urotropine comme mesure préventive contre l’intoxication par le phosgène, ainsi que le déroulement des faits, depuis son arrivée à Strasbourg en 1941, jusqu’aux expériences : en 1943, l’ordre de Himmler de pratiquer des expériences humaines, son intervention auprès de Karl Brandt, les expériences sur lui-même au fort Ney, et finalement l’acceptation des expériences humaines, après le débarquement allié en Afrique du Nord. Bickenbach reconnut que ses expériences étaient contraires à l’éthique du médecin ; il avait cédé en raison des renseignements sur la grande quantité de phosgène qu’auraient entreposés les Alliés en Afrique, et le désir de protéger la population allemande contre les gaz : « Je suis prêt à vous donner tous les éclaircissements concernant mes travaux scientifiques et les expérimentations qui en ont résulté. Au cours de l’été 1939, alors que j’étais à la Faculté de médecine de Heidelberg, j’ai eu à traiter un cas particulièrement grave d’œdème pulmonaire, suite d’une affection cardiaque. Une saignée ne pouvait être opérée chez le malade en raison de la coagulation accélérée de son sang. J’ai eu l’idée d’employer « l’Hirudin » qui a la propriété de faire échec à la coagulation sanguine. A la suite de l’emploi de ce remède, l’état du malade s’est rapidement amélioré.

Après sa mobilisation, le 29 août 1939, j’ai reçu de mes chefs la mission de faire des conférences sur les effets des gaz. J’ai alors commencé de mon propre chef des recherches concernant les produits chimiques susceptibles de faire échec à la coagulation du sang, car j’ai eu l’impression que les effets du gaz phosgène pouvaient être combattus par des produits anticoagulants ; et j’ai été amené à envisager l’emploi de l’hexaméthylènetétramine. J’ai procédé à des expérimentations conduites avec toutes les règles de l’art et avec toute la rigueur scientifique, ont démontré que l’hexaméthylènetétramine, désigné sous le nom d’urotropine, constituait un moyen de protection efficace contre les effets asphyxiants du gaz phosgène ».

Il est jugé par le tribunal militaire français de Metz, en même temps que Haagen, et condamné aux travaux forcés à vie.

Le 14 janvier 1954 jugement est cassé par le tribunal militaire de Paris et le tribunal militaire de Lyon le condamne à 20 ans de travaux forcés en 1954.

En 1955 la peine est commuée en 10 ans de détention et Bickenbach est libéré le 18 septembre 1955.

A sa sortie de prison, Bickenbach demande sa réhabilitation en tant que médecin. Les historiens estiment que les terribles expérimentations menées sur des humains par Hirt et Bickenbach sur plus de 400 détenus ont fait environ 117 morts, dont certains sont décédés sans recevoir de soins après une longue agonie.

Une commission professionnelle de la RFA enquête sans consulter les actes du tribunal de Nuremberg et ceux des tribunaux français. En 1966 ils concluent par la scandaleuse décision que le Dr. Bickenbach n’a pas mené d’actes contraires au serment d’Hippocrate et qu’il peut reprendre ses activités de médecin ; il décède le 26 novembre 1971 à Siegburg.

 

1946

Le fort et le terrain attenant « Beckenwoerth » sont à priori utilisés en tant que terrain d’exercice.

 

05/05/1947

Le service du génie établi des plan de masse à l'échelle 1/500 des forts de Strasbourg, dont celui du Fort Ney datant du 5 mai 1947.

Fort Ney : plan de masse échelle 1/500 du service du génie (Collection MJR)

Fort Ney : coupe 1/500 du service du génie (Coll. MJR)

 

06/05/1947

Laboratoire secret du Fort Fransecky et les expériences du camp de concentration du Struthof.

Le Dr Bickenbach est arrêté le 17 mars 1947 et dépose le 6 mai 1947, à Strasbourg, devant un capitaine. Il est jugé par le tribunal militaire français de Metz, en même temps que Haagen, et condamné aux travaux forcés à vie. Le 14 janvier 1954 jugement est cassé par le tribunal militaire de Paris et le tribunal militaire de Lyon le condamne à 20 ans de travaux forcés en 1954. En 1955 la peine est commuée en 10 ans de détention et Bickenbach est libéré le 18 septembre 1955. A sa sortie de prison, Bickenbach demande sa réhabilitation en tant que médecin. Les historiens estiment que les cruelles expérimentations menées sur des humains par Hirt et Bickenbach sur plus de 400 détenus ont fait environ 117 morts, dont certains sont décédés sans recevoir de soins après une longue agonie. Une commission professionnelle de la RFA enquête sans consulter les actes du tribunal de Nuremberg et ceux des tribunaux français. En 1966 ils concluent que le Dr. Bickenbach n'a pas mené d'actes contraires au serment d'Hippocrate et qu'il peut reprendre ses activités de médecin ! Il décède le 26 novembre 1971 à Siegburg.

 

En conclusion et pour compléter le sujet nous vous conseillons vivement de visiter le site du camp du Struthof, son musée et le Centre Européen du Résistant Déporté apportent pas mal d'informations sur le sujet.

Sites Internet : https://www.struthof.fr/home/   et "Le nom des 86" ; un film de Emmanuel Heydt et Raphaël Toledano : https://www.lenomdes86.fr/les86.html

Voici une partie des ouvrages qui traitent du sujet et qui ont servis à traiter ce sujet :

Dr. François Baylé, Médecin en Chef de 2ème classe de la Marine, spécialiste de neuro-psychiatrie des Hôpitaux, de l'Office Militaire de Sécurité, membre de la Commission scientifique française des Crimes de Guerre en octobre 1946, Croix gammée contre caducée, Revue historique de l'Armée, Paris, 1950.

Charles Béné : L'Alsace dans les griffes nazies, tomes 1 à 7 ; 1971 à 1988.

Henry Allainmat, Auschwitz en France. La vérité sur le seul camp d'extermination nazi en France : Le Struthof, Presse de la Cité, Paris, 1974.

Alexander Mitscherlich und Fred Mielke, Medezin ohne Menschlichkeit. Dokumente. Dokumente des Nürnberger Ärzteprozesses, Fischer Taschenbuch Verlag GmbH., Frankfurt-am-Main, 1989.

Robert Steegmann, Struthof, Editions La Nuée Bleue - DNA, Strasbourg, 2005.

Florian Schmalz, Otto Bickenbach's human experiments with chemical warfare agents and the concentration camp Natzweiler, Man, Medecine, and the State : The Human Body as an Objekt of Government, Franz Steiner Verlag, Stuttgart, 2006.

Jean-Laurent Vonau, Le Gauleiter Wagner, Edition La Nuée Bleue / DNA, Strasbourg, 2011.

Jean-Laurent Vonau, Profession bourreau, Struthof, Schirmeck. Les gardiens face à leurs juges, Editions La Nuée Bleue - DNA, Strasbourg, 2013.

Et nos remerciements au Dr. R. Toledano pour les renseignements donnés sur ce sujet. Dans la galerie de photographies on trouvera de nombreuses photographies des restes de ce laboratoire si peu connu.

 

1970 environ

Vers les années 1970-1977 le fort Ney est utilisé comme annexe du centre d’instruction commando n°7 de Kehl. Il comportait des pistes et des parcours d’évasion.

Novembre 1977 : installation devant la caserne du front gauche © Jacques Gradwohl

Source : Photographies collection Jacques Gradwohl.

 

Vers 1997

Les équipements du parcours d’évasion sont démantelés par le 1er RG.

 

2011

Le fort et le terrain d’exercice du Beckenwoerth entre dans le giron de l’Espace Commun d’Instruction « ECI n°4 » et sont gérés par le 2e régiment de Hussards, en garnison au camp d’Oberhoffen - Haguenau.

 

Caractéristiques générales

 

Grand fort détaché de ceinture à fossé plein d’eau de type « Biehler », au tracé pentagonal de lunette aplatie. Son relief est d’environ 10 m au-dessus du terrain naturel. Construction sensiblement identique aux deux autres à fossé plein d’eau de la rive droite du Rhin : Fort von der Tann, actuel fort Lefebvre et le Fort Werder, actuel fort Uhrich.

Faces droites et gauche : elles comprennent chacune quatre traverses par face et cinq plateformes d’artillerie pour deux pièces. Le laboratoire et les locaux d’artillerie à l’épreuve des bombes sous les faces.

Flancs droits et gauche : une grande poudrière de guerre sous chaque flanc.

Caserne sous les fronts droit et gauche, surmontée du parapet d’artillerie ; caserne à deux niveaux comprenant à l’aile gauche 15, puis 4 au saillant et à l’aile droite 14 casemates (2 cages d’escaliers par aile comprises) à l’épreuve des bombes ; et le bloc du saillant.

Poterne principale sous traverse en capitale munie de 2 x 7 pièces de chaque côté 

Défense rapprochée : flanquement à partir du rempart et des deux caponnières d’épaule, du saillant, des deux demi-bastions de angles de gorge droit et gauche, ainsi qu’à partir des créneaux du bloc de défense de l’entrée au niveau de la gorge, et du blockhaus de garde et du mur d’enceinte du tambour. Caponnière du saillant esquissée mais à priori non construite. A partir de 1887-1890 environ, installation d’une caponnière double avec feu de revers sur le saillant.

Bloc d’entrée de gorge : latrines dans le bloc droit et gauche de la gorge (2 x 4 pièces), et chambres de tir pour la défense rapprochée de l’entrée.

Tambour : comprend un blockhaus de garde et une place d’armes.

 

Garnison – garde

 

1902

Le règlement de garnison de 1902 nous livre quelques informations relatives à la garde du Fort Fransecky. Composition de la garde du fort Fransecky : 1 sergent « Unteroffizier » ou « Gefreiter » (caporal) et 3 hommes du rang en poste de jour devant la porte, avec cartouches. Ils sont fournis par le Fort Fransecky. Les personnels encasernés au Fort Fransecky fournissent également la garde du Zwischenwerk Neuf-Empert, actuel ouvrage Neufempert : 1 « Gefreiter » (caporal), avec cartouches, 1 homme du rang de poste de jour, en tant que patrouilleur, avec cartouches.

 

Classements de l’ouvrage

 

Rédaction en cours

 

Moyens de communication

 

Réseau de télégraphie filaire

 

01/1874

D’après une fiche de renseignement française, l’installation du télégraphe souterrain qui doit relier les forts entre eux et ensuite ces derniers à la ville de Strasbourg a commencé et les travaux devraient s’achever dans trois mois.

 

Télégraphie optique

 

Une page spécifique est consacrée au réseaux et moyens de communication par télégraphie filaire et optique, dans la rubrique « La place de Strasbourg », sous le lien suivant :

 

Télégraphie filaire :: Fort Baden - Frère (fort-frere.eu)

 

Pigeons voyageurs

 

01/12/1874

Stations de pigeons voyageurs militaires de l’Empire allemand. Le budget de 1875 comprendra pour la première fois, dit la Gazette de l’Allemagne du Nord, des crédits spéciaux pour l’établissement et l’entretien de stations de pigeons voyageurs à Cologne, Metz, Strasbourg. Cette demande de crédit, dont le total se monte à 4 400 francs, est motivée sur les faits d’acquisition et d’entretien des pigeons voyageurs, et les déplacements de plus en plus considérables des éleveurs chargés de leur dressage, en vue de leur emploi en temps de guerre. Remarque : En temps de guerre ces pigeons peuvent également être employés à partir des forts détachés de Strasbourg.

 

Réseau de téléphonie

 

En cours de rédaction

 

Inspection du réseau de communication de Strasbourg

 

15/08/1877

Inspection des installations de télégraphie militaire de la place forte par le colonel « Oberst Fahland ». La visite concerne les stations télégraphiques des forts, ainsi que celle du gouvernement, et à cette occasion on a examiné l’utilité des câbles souterrains.

 

Accès et visites

 

Le fort Ney est actuellement situé sur un terrain militaire, qui regroupe le fort Ney et le terrain d’exercice du Beckenwoerth. Il est encore régulièrement utilisé par les unités de la région. Une association de pêche et une société de chasse militaire utilisent également ce site. Il est géré par le 2e régiment de Hussards, situé au camp d’Oberhoffen. L’accès est strictement interdit sans l’autorisation des autorités militaire.

 

Description du Fort Fransecky

 

21/08/1874

Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit les forts détachés de Strasbourg à fossés secs ou pleins d’eau à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les forts de Strasbourg tant à fossés secs qu’à fossés pleins d’eau sont conçus dans le même ordre d’idées ! Organisés exclusivement pour l’artillerie, devant être reliés par des tranchés-abris et des batteries intermédiaires que l’on construirait en temps de guerre, ces ouvrages constituent de grandes batteries servant de réduit à la ligne des tranchées et contenant de vastes logements, des nombreux abris et des magasins de munitions intérieurs et extérieurs. …

Mines s’étendent en avant de certains de ces forts, rien ne semble y avoir été prévu en ce qui concerne l’artillerie pied à pied qui, d’après les idées des Allemands sur la défense offensive des places, devrait être soutenue par les défenseurs des tranchée-abri avoisinantes et par les batteries intermédiaires.

Les forts à fossés secs sont tous semblables ; ils ne diffèrent que par leurs dimensions et par leur armement qui varie de 28 à 22 pièces.

Leur forme est celle d’une lunette aplatie, leur relief peut être évalué à 9 m au-dessus du terrain naturel.

Le fossé étroit et profond tire son flanquement d’une caponnière et à deux ailerons. L’escarpe détachée est tenue très basse, la contrescarpe que surmonte immédiatement le talus du glacis à 7 mètres de hauteur environ.

Une grande traverse en capitale sur laquelle se trouvent les principales communications divise le fort en deux parties et se prolonge jusqu’à la gorge. La gorge terrassée est brisée suivant un tracé bastionné de façon à assurer le flanquement de son fossé ; elle contient 2 étages de logements.

Les pièces sont traversées de deux en deux sur les faces et de pièce en pièce sur les flancs.

Les forts à fossés secs pleins d’eau sont construits sur le même type, seulement les flancs paraissent destinés à recevoir un armement moins considérable. Les logements à deux étages sont installés sous le parapet ; la gorge que ferme un tracé à profil bas de constructions voûtées servent de corps de garde et de logements s’élève à gauche et à droite de la porte d’entrée ; enfin, l’intérieur du fort est divisé par une grande traverse en capitale. On accède au terre-plein par deux rampes en maçonnerie aboutissant aux angles d’épaule ».

 

Les traces laissées par les anciens occupants

 

Garnison allemande 1872-22/11/1918

 

Garnison française 22/11/1918-17/06/1940

 

Garnison allemande 18/06/1940 – 22/11/1944

 

Garnison américaine 12/1944 – début 01/1944

 

Garnison française 01/1944 – aux années 1960 environ

 

Faits divers – Accidents – Evénements divers – Dégradations

 

13/08/1877

Accident tragique près du Fort Fransecky : le fils du garde des fortifications « Wallmeister » s’est noyé lors d’une baignade dans l’Ill derrière le fort.

 

Etat de l’ouvrage et intérêt patrimonial

 

En cours de rédaction

 

Sources

 

S0023

Bruge, Roger : Offensive sur le Rhin, Librairie Arthème Fayard, 1977, réédition de 1986.

 

S0029

Oberlé, Roland : L’Alsace au temps du Reichsland 1871 – 1914 ; A.D.M. Editeur, 1990.

 

S0060

Lacoste Werner : Neubreisach 1871 – 1916, Strassburg Vorfeld 1914-1916 in DAWA, Sonderheft 29, 1997.

 

S0061

Chalon Paul F. (ingénieur des arts et manufactures) : Traité théorique et pratique des explosifs modernes et dictionnaire des poudres et explosifs, deuxième édition revue et augmentée, E. Bernard et Cie, Paris, 1889.

 

S0080

Jean-Louis Burtscher : 1940 Au cœur de la ligne Maginot, édition Ronald Hirlé, Strasbourg, 1999.

 

S0081

Rolf, Rudi : Die Deutsche Panzerfortifikation. Die Panzerfesten von Metz und ihre Vorgeschiche ; Biblio Verlag, Osnabrück, 1991.

 

S0083.

Dumsky, Walter : Die deutschen Festungen von 1871 bis 1914 : Strategische Bedeutung und technische Entwicklung.  Erlanger Historische Studien herausgegeben von Professor Dr. Karl-Heinz Ruffmann Professor Dr. Hubert Rumpel. Bd. / Vol. 11 ; Peter Lang, Frankfurt am Main, New York, Paris, 1987. 

 

S0111

Albert, Dr., Major a.D. : Das Festungsproblem in Deutschland und seine Auswirkung auf die strategische Lage von 1870-1914 ; Junker und Dünnhaupt Verlag Berlin ; 1933.

 

S0131

Riegert, Henry : Le journal historique de l’Alsace. Tome 5.

 

S0141

Architekten und Ingenieuren-Verein für Elsass-Lothringen : Strassburg und seine Bauten ; Verlag von Karl J. Trübner, 1894, réédition par Editions Culture et Civilisation, Bruxelles, 1980.

 

S0155

Straßburger-Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1872.

 

S0156

Straßburger-Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1873.

 

S0170

Straßburger-Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1877.

 

S0175

Burtscher, Philippe : De la ceinture fortifiée de Strasbourg à la Position de la Bruche, Editeur : Cercle d’Etudes des Fortifications et Société d’Histoire de Mutzig et environs, 1999.

 

S0191

Straßburger-Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1874.

 

S0195

Les forts de Strasbourg et leur contexte fortifié 1870 à 1918 ; Exposition de tableaux originaux André Brauch, 1997.

 

S0196

Bour, Bernard : Le Fort de Mutzig 1893-1945, Feste Kaiser Wilhelm II 1893-1918, 1992.

 

S0198

Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1875.

 

S0200

Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1876.

 

S0209

Les Armées françaises et étrangères en 1874 ; Librairie Hachette et Cie, Paris ; 1875.

 

S0210

Straßburger Neue Zeitung 1918, Strasbourg.

 

S0214

Straßburger-Zeitung und Amtliche Narichten für Elsaß-Lothringen 1878.

 

S0215

L’Alsacien journal du peuple et du commerce ; Elsässische Volks und Handels-Zeitung 1871.

 

S0217

Das K. B. 4. Infanterie-Regiment König Wilhelm von Württemberg vom Jahre 1806 – 1906 von Oskar Bezzel, J. Lindauersche Buchhandlung, 1906, München.

 

S0218

Place de Strasbourg annuaire de garnison, brochure pour les nouveaux arrivants de la garnison de Strasbourg, publié vers 1983.

 

S0220

Relevés, mesures, photographies effectuées sur le terrain par Mohr-Joerger Richard (MJR).

 

S0227

Lieutenant-colonel Duval Laguierce : Cours de fortification permanente, 1ère partie, 1890-1892.

 

S0234

Fortifikation, Sonderausgabe 3: Straßburg die Geschichte seiner Befestigung, Interfest, Saarbrücken, 1996.

Rainer Schröder : Strassburg – Von den Römer bis 1870 ; pages 6-40 ;

Günter Barthel : Die Belagerung 1870 ; pages 39-51 ;

Werner Lacoste : Die Reichsfestung Strassburg ; pages 54-80 ;

Friedrich Wein : Die drei rechtsrheinische Forts von Strassburg ; pages 81-82 ;

Herbert Jäger / Dennis Quarmby : Die eiserne Grabenwehren von Strassburg ; pages 83-91 ;

Eugène Brisbois : Die deutschen Befestigungen im Süden von Reichstett ; pages 92-109 ;

Bernard Bour : Die Feste Kaiser Wilhelm II ; pages 110-123 ;

Andreas Boy : Die verteidigung Strassburgs im Rahmen der Maginotlinie ; pages 124-129.

 

S0237

Rau, S., capitaine d’état-major : Aperçu sur l’état militaire des principales puissances étrangères au printemps 1877 ; Berger-Levrault & Cie, Paris, Nancy ; 1877.

 

S0243

Bulletin législatif Dalloz Année 1933 : Loi du 6 juillet 1933 relative aux fortifications de Strasbourg, page 443 (Journal officiel du 7 juillet 1933, page 7062). Remarque : dans la publication téléchargée sur Gallica, il manque le détail des ouvrages diffusé à l’origine sur les pages suivantes soit à cause des droits d’auteurs ou à cause de la censure de l’époque.

 

S0245

Descombes, René : Canaux et batellerie en Alsace – Histoire et anecdotes, Le Verger Editeur, 1988.

 

S0277

Sailhan, Pierre : La fortification, histoire et dictionnaire, Editions Tallandier, Paris, 1991.

 

S0289

XV. Armee-Korps - Garnison-Pläne, Litographische Anstalt Bogdan Gisevius, Berlin, 1912.

 

S0290

Bruge, Roger : On a livré la ligne Maginot ; Histoire de la ligne Maginot II, Fayard, Paris, 1975.

 

S0340

Revue militaire de l’étranger 1874.

 

S0350

Plessix : Manuel complet de fortification, 1883.

 

S0352

Revue militaire de l’étranger, T35, 1889

 

S0353

Revue militaire de l’étranger 1876, tome 9 & 10.

 

S0354

Revue militaire de l’étranger, tome 15, 1er semestre 1879.

Revue militaire de l’étranger, tome 16, 2e semestre 1879.

 

S0357

Revue militaire de l’étranger, 1877.

 

S0359

Revue Militaire de l’Etranger, tome 17, 1880.

 

S0365

Commandant Lyet : 1918-1945 in Revue historique de l’Armée n°2 Avril – Juin 1947. La France et le Rhin.

 

S0370

Le Petit Larousse, grand format en couleurs ; Larousse, Paris, 1999.

 

S0371

Revue militaire de l’étranger 1878, volumes 13 et 14, 1er et 2e semestre 1878.

 

S0372

Revue Militaire de l’Etranger, tome 20, 1881.

 

S0375

Revue Militaire de l’Etranger de 1882.

 

S0385

Revue militaire de l’Etranger 1883, tome 23.

 

S0386

Revue militaire de l’Etranger 1884.

 

S0388

Revue militaire de l’étranger 1886, L. Baudoin et Cie, imprimeurs-éditeurs, Paris.

 

S0389

Revue militaire de l’étranger 1887.

 

S0397

Revue Militaire de l’Etranger 1888.

 

S0398

Revue militaire de l’étranger 1892. 

 

S0399

Revue Militaire de l’Etranger, 1893.

 

S0403

Le Marec Bernard & Gérard : L’Alsace dans la guerre 1939-1945, Alsatia Editions, 2000.

 

S0419

Igersheim, François : L’Alsace des notables 1870 - 1914 - La bourgeoisie et le peuple alsacien ; Edition BF ; 1981.

 

S0422

Revue militaire de l’étranger, 47e volume, janvier-juin 1895 et 48e volume, juillet-décembre 1895.

 

S0440

Documents, photographies, dessins, archives, des anciennes expositions du Fort Frère, 2002 environ.

 

S0442

Straßburger Bürger-Zeitung 1914, Straßburg.

 

S0445

Revue militaire de l'étranger 1897 : Volume 51 janvier - juin 1897 et Volume 52 Juillet - décembre 1897

 

S0474

Revue militaire de l’Etranger de 1873.

 

S0451

Revue militaire de l'étranger 1898 : Volume 53 janvier – juin 1898.

 

S0452

Revue militaire de l'étranger 1899 : Volume 55 janvier - décembre 1899.

 

S0453

Revue militaire des armées étrangères ; 56e volume, 29e année, janvier à décembre 1900, n°866 à 877, Paris, 1900.

 

S0470

Revue militaire de l’étranger 1875, tome 7 & 8.

 

S0474

Revue militaire de l’Etranger de 1873.

 

S0476

Revue militaire de l’étranger n°69 du 11 décembre 1872, tome 2.

 

S0499

Landes-Zeitung für Elsaß-Lothringen 1888.

 

S0554

Straßburger-Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1879.

 

S0555

Der Elsässer – L’Alsacien de 1887.

 

S0581

Béné, Charles : L’Alsace dans les griffes Nazis, tome V, autoédition, Raon-l’Etape.

 

S0589

Revue d’artillerie, tome 24, Avril-Septembre 1884.

 

S0590

Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1871.

 

S0596

Schirmer, Hermann, Generalleutnant a.D. : Das Gerät der Artillerie vor, in und nach dem Weltkrieg, V. Teil : Das Gerät der schweren Artillerie, Verlag Bernard & Graefe, Berlin, 1937.

 

S0599

Fortifikation, Sonderausgabe 3 : Straßburg die Geschichte seiner Befestigung, Interfest, Saarbrücken, 4. Auflage, 1998.

Schröder, Rainer : Strassburg – Von den Römern bis 1870, p. 6.

Barthel, Günther : Die Belagerung 1870, p. 41.

Lacoste, Werner : Die Reichsfestung Strassburg, p.54.

Lacoste, Werner : Anlagen zur Reichsfestung Strassburg :

1. Gutachten der Generale Graf von Moltke und von Kameke, p. 133.

2. Gutachten von Biehler zu den Strassburger Forts, p. 137.

3. Allgemeiner tactischer Theil des fortificatorischen Armierungs-Entwurfes, p. 145.

4. Beschreibung der Festung Strassburg von ihrer Erweiterung ab 1875, p. 149.

5. Pläne der Strassburger Forts, p. 158.

Wein, Friedrich : Di drei rechtsrheinischen Forts von Strassburg bei Kehl, p. 175.

Jäger, Herbert, Quarmby, Dennis : Die eiserne Grabenwehren von Strassburg, p. 178.

Brisbois, Eugène : Die deutschen Befestigungen im Raum Reichstett, p. 187.

Bour, Bernard : Die Feste Kaiser Wilhelm II, p. 207

Maier, Wilhelm : Auf der Feste Kaiser Wilhelm II, p. 221

Boy, Andreas : Die Verteidigung Strassburgs im Rahmen der Maginot Linie, p. 223.

Die Autoren stellen sich vor, p. 229.

 

S0622

Taschenbuch für den Standort Straßburg, Herbst-Ausgabe 1906, ergbenst überreicht von der Heinrich’schen Buch-u. Kunsthandlung (Freihen Et Weber), Straßburg.

 

S0623

Taschenbuch für den Standort Straßburg, Herbst-Ausgabe 1907, ergbenst überreicht von der Heinrich’schen Buch-u. Kunsthandlung (Freihen Et Weber), Straßburg.

 

S0624

Taschenbuch für den Standort Straßburg, Sommer-Ausgabe 1908, ergbenst überreicht von der Heinrich’schen Buch-u. Kunsthandlung (Freihen Et Weber), Straßburg.

 

S0625

Taschenbuch für den Standort Straßburg, Winter-Ausgabe 1908-1909, ergbenst überreicht von der Heinrich’schen Buch-u. Kunsthandlung (Freihen Et Weber), Straßburg.

 

S0633

Taschenbuch für den Standort Straßburg, Sommer-Ausgabe 1914, ergbenst überreicht von der Heinrich’schen Buch-u. Kunsthandlung (Freihen Et Weber), Straßburg.

 

S0634

Dienst-Anweisung für die Verwaltung des Festungs-Telegraphen von Straßburg i. E., 26/08/1899.

 

S0640

Major Friedel : Geschichte des 6. Infanterie-Regiments Nr. 105 „König Wilhelm II. von Württemberg“ ; Stuttgart, 1911.

 

S0641

Auteurs divers : Der Werbau, L’architecture militaire ; Comité International d’Histoire de l’Art ; Dokumentationsstelle Tübingen Strasbourg ; 1971.

 

S0648

Mothes, Baurath Dr. Oscar, Architekt : Illustriertes Bau-Lexikon, Erstes Band, Zweites Band, Drittes Band, Verlagsbuchhandlung von Otto Spamer, Leipzig und Berlin, 1874.

 

S0650

Quartier-Liste der Garnison und Militärbehörden in Elsass ; Nr.1 – März 1886 ; Angaben der Wohnung sämmtlicher in Straßburg garnisonirenden Offiziere und Militärbeamten, Verlag von A. Wolff, Straßburg.

 

S0659

Geschichte des 1. Unter-Elsässischen Infanterie-regiment Nr. 132 ; Verlag von Carl Jacobsen, 1906, Leipzig.

 

S0662

Central Anzeiger für Elsaß – Indicateur Central d’Alsace 1874.

 

S0671

Taschenbuch für den Standort Straßburg, Herbst-Ausgabe 1903, überreicht von W. Heinrich (J. Bensheimer’s Buch-u. Kunsthandlung), Straßburg.

 

S0672

Taschenbuch für den Standort Straßburg, Herbst-Ausgabe 1904, überreicht von W. Heinrich (J. Bensheimer’s Buch-u. Kunsthandlung), Straßburg.

 

S0677

Frobenius, Hermann, Oberstleutnant a.D. : Unsere Festungen. Entwicklung des Festungswesens in Deutschland seit Einführung der gezogenen Geschütze bis zur neuesten Zeit, Band I : Die Ausgestaltung der Festung ; Posische Buchhandlung, Berlin, 1912.

 

S0679

Elsäßische Anzeiger - Affiches Alsaciennes - Colmarer Zeitung - Journal de Colmar 1881.

 

S0680

Elsaß-Lothringische Zeitung, Straßburg, 1880

 

S0747

René, lieutenant-colonel : Cours d’organisation de l’armée ; Tome II : L’armée en temps de paix ; Ecole d‘Application d’Artillerie, 1934.

 

S0759

Ministère de la guerre (pour les 20 premières planches), Vauvillier François (pour les deux planches complémentaires et les commentaires) : Les uniformes de l’armée française 1939-1940 ; 20 planches de 1937 et 2 planches et commentaires de l’auteur, 1989.

 

S0788

Straßburger Bürger-Zeitung, Straßburg, 1898.

 

S0789

Straßburger-Tageblatt, Straßburg, 1898.

 

S0874

Bayle, François : Croix gammée contre caducée. Les expériences humaines en Allemagne pendant la deuxième Guerre mondiale ; 1950.

 

S0963

Brialmont : Influence du tir plongeant et des obus torpilles sur la fortification, atlas ; Bruxelles, 1888.

 

S0964.

Brialmont : Les régions fortifiées, leur application à la défense de plusieurs états européens, atlas, Paris, 1890.

 

S0965

Brialmont, A., lieutenant général, inspecteur général des fortifications et du corps du génie de Belgique : La fortification du temps présent ; Atlas, Bruxelles, 1885.

 

S0966

Brialmont, A. : La fortification du temps présent, tome premier, Guyot Frères imprimeurs, Bruxelles, 1885.

 

S0988

Brunner, Maurice, chevalier, capitaine à l’état-major du Génie autrichien ; Traduction : par J. Bornecque, capitaine au 3e régiment du génie ; Guide pour l’enseignement de la fortification permanente à l’usage des écoles militaires ; Atlas de 16 planches ; Paris, 1877.

 

S0989

Zastrow, A. von : Histoire de la fortification permanente ou manuel des meilleurs systèmes et manières de fortification. Atlas de 20 planches, Traduit de l’Allemand sur la troisième édition par Ed. De la Barre Duparcq, chef de bataillon du Génie, directeur des études à l’Ecole de Saint-Cyr, correspondant de l’Académie d’histoire de Madrid, Paris, 1866.

 

S1000

Informations, documents et illustrations provenant de divers sites Internet divers.

 

S1070

La première guerre mondiale : Volume I : sur le front, à l’arrière, chronologie ; Volume II : l’album photo inédit ; Editions Nov-édit, 2001.

 

S1071

SHD – Article 1, Carton 23.

 

S1175

Kietzell, Georg von, Major a.D. : Geschichtliche Rückblicke auf die Entwicklung der deutschen Artillerie seit dem Jahre 1866 ; Verlag von A. Bath, Berlin, 1906.

 

S1177

Straßburger Neueste Nachrichten, General-Anzeiger für Elsaß-Lothringen, 1907, Straßburg.

 

S1216

Service Historique de la Défense ; Article 8, Notes de renseignement 1881-1887.

 

S1233

Landes-Zeitung Elsaß-Lothringen de 1887.

 

S1251

Fischer G. & Bour Bernard : Die Feste Kaiser Wilhelm II, La position de Mutzig, Société d’histoire de Mutzig et environs, 1980.

 

S1265

Service historique de la défense : article 8.

 

S1266

Service historique de la Défense : article 8. Note rédigée à Paris le 21 juin 1875.

 

S1267

Service historique de la Défense : article 8.

 

S1333

Straßburger Post 1899.

 

S1335

Straßburger Post 1902, DuMont Schauberg, Straßburg, 1902.

 

S1336

Straßburger-Post 1906, DuMont Schauberg, Straßburg, 1906.

 

S1337

Straßburger-Post 1908.

 

S1338

Straßburger-Post 1906, DuMont Schauberg, Straßburg, 1905.

 

S1358

Le Spectateur militaire 34e volume : octobre, novembre, décembre 1886.

 

S1463

D.V.E. Nr. 200 Exerzier-Reglement für die Fußartillerie vom 19. November 1908, Ernst Siegfried Mittler und Sohn, Berlin.

 

S1465

La science sous influence ; l’Université de Strasbourg enjeu des conflits franco-allemands 1872-1945 ; éditions La Nuée Bleue, Strasbourg, 2005.

 

S1471

Mollik, H., capitaine à l’état-major de l’artillerie autrichienne : La Guerre de siège en 1870, traduit par le capitaine G. Bodenhorst du 5e régiment d’artillerie Belge ; 1881 ; Spineux & Co, Bruxelles et J. Dumaine, Paris.

 

S1496

Jean-Laurent Vonau : L’épuration en Alsace, éditions du Rhin, éditions La Nuée Bleue, Strasbourg, 2005.

 

S1497

Revue d’artillerie, tome 14, avril – septembre 1879, Berger-Levrault et Cie, Paris, Nancy.

 

S1715

Mary, Jean-Yves, Hohnadel, Alain et Sicard, Jacques. Sous la direction de François Vauviller : Hommes et ouvrages de la Ligne Maginot. Tome 1, Histoire & collections, Paris, 2005.

 

S1722

Hommes et ouvrages de la Ligne Maginot, Tome premier ; Histoire et collection, 2005.

 

S1743

Molt, Albert : Der deutsche Festungsbau von der Memel zum Atlantik 1900 – 1945. Festungspioniere, Ingenieurkorps, Pioniertruppe ; Pozdun-Pallas-Verlag, Wölfersheim-Berstadt, mit Genehmigung durch Edition Dörfler im Nebel Verlag GmbH, Utting, 1988.

 

S1744

D.V.E. Nr. 130. Exerzier-Reglement für die Infanterie vom 29. Mai 1906, Ernst Siegfried Mittler und Sohn, 29. Mai 1906.

 

S1745

D.V.E. Nr. 267 Feldienst-Ordnung 1908 mis à jour octobre 1920, Ernst Siegfried Mittler und Sohn, Berlin, 1908.

 

S1755

D.V.E. Nr. 270 Bestimmungen für die grösseren Truppenübungen - Manöver-Ordnung vom 23. Mai 1914, Ernst Siegfried Mittler und Sohn, Berlin.

 

S1766

Technische Vorschrift A 13 : Anleitung für die Anlage von Alarm-einrichtungen von dem 30.08.1907.

 

S1770

Mary, Jean-Yves, Hohnadel, Alain et Sicard, Jacques. Sous la direction de François Vauviller : Hommes et ouvrages de la Ligne Maginot. Tome 2, Histoire & collections, Paris, 2001.

 

S1776

Straßburger-Post 1906, DuMont Schauberg, Straßburg, 1903.

 

S1843

Spezialkarte der Umgegend von Straßburg, das Gebiet von Haguenau bis Lahr und von Zabern bis Oberkirch ca. 60 Meilen umfassend mit Straßburg als Mittelpunkt bearbeitet von Gustav Müller, Kartograph der köngl. Preuß. Landesaufnahme. Massstab 1 :75 000. Ausgeführt in 5 fachen Farbendruck. 2. Nach amtlichen Angaben sorgfältig berichtete und ergänzte Auflage. Straßburg, Verlag von Schlesier & Schweikhardt, 1904. Collection MJR.

 

S1881

Carte de la région de Strasbourg en 1870 plan Wagner, collection BP.

 

S1897

Schulze Manfred P. : Fort Hahneberg. Das einzige Aussenfort der Festung Spandau ; Heimatkindliche Vereinigung Spandau 1954 e.V. Förderkreis Museum Spandau, Berlin 2004.

 

S1900

Militärstadt Spandau, Brandenburgisches Verlagshaus, Berlin, 1998.

 

S1902

Allainmat, Henry : Auschwitz en France. La vérité sur le seul camp d’extermination nazi en France : Le Struthof, Presse de la Cité, Paris, 1974.

 

S1924

Offizier Wohnungsliste für die Garnison Strassburg i. E., 14. Jahrgang ; Herbst-Ausgabe 1899 ; Druck W. Friedrich, Strassburg i. E.

 

S1940

Wienfried Bließ : Die Festungspläne des preußischen Kriegsministeriums – Ein Inventar Teil 1 – Band 59,2 ; Veröffentlichungen aus den Archiven preußischer Kulturbesitz, Herausgegeben von Jürgen Klosterhuis und Dieter Heckmann, Böhlau Verlag, Köln, Weimar, Berlin, 2008.

 

S2052

Carte topographique série Bleue itinéraires de randonnées IGN 3816 O Strasbourg à l’échelle 1/25 000 réalise et édité par l’Institut Géographique National d’après les prises de vues aériennes de 2007, révision de 2009, édition de juillet 2009.

 

S2079

Revue d’artillerie Tome 17 octobre 1880 – Mars 1881.

 

S2080,

Revue d’artillerie Tome 24 avril-Septembre 1884

 

S2110

Burtscher Jean-Louis : La ligne Maginot à Strasbourg, Le Verger éditeur, Barr, 2010.

 

S2145

Festungsstadt Köln, das Bollwerk im westen, Herrmann-Joseph Emons Verlag, 2010.

 

S2153

Legrand-Girarde E., général de Brigade et Plessix H., colonel d’artillerie à la retraite : Manuel complet de fortification rédigé conformément au programme d’admission à l’Ecole Supérieure de Guerre, Quatrième édition refondue, Berger-Levrault & Cie, éditeurs, 1909.

 

S2158

Carte Michelin n°62 Chaumont-Strasbourg au 1/200 000e, 1939, collection MJR.

 

S2170

Revue d’artillerie, tome XI, octobre 1877 – mars 1878, Berger-Levrault & Cie, Paris, Nancy, 1878.

 

S2172

Revue d’artillerie tome VII 1876.

 

S2176

Revue d’Artillerie – Tome V – Octobre 1874 – septembre 1875, Berger(Levrault & Cie, Paris, Nancy, 1875.

 

S2177

Revue d’artillerie tome 1er, octobre 1872 – mars 1873.

 

S2189

Revue d’artillerie Tome 09 Octobre 1876 – Septembre 1877, Berger-Levrault et Cie, Paris, Nancy, 1877

 

S2190

La Wantzenau, Editions COPRUR, Strasbourg, 1982.

 

S2191

Straßburger Neueste Nachrichten 1914.

 

S2210

Le Monde Illustré 1874.

 

S2214

Revue d’artillerie – Tome IV – Avril – Septembre 1874, Berger-Levrault et Cie, Paris, Nancy, 1874.

 

S2214

Revue d’artillerie – Tome IV – Avril – Septembre 1874, Berger-Levrault et Cie, Paris, Nancy, 1874.

 

S2228

Revue d’Alsace n°114, Fascicule n°592, 1988, article : Vladimir Claude Fiséra : Document : Le témoignage du docteur Léo Fritz sur les crimes nazis commis dans le camp de concentration de Natzwiller-Stuthof ; traduction, présentation et notes d’après l’édition yougoslave de Dragoljub Kocic ; p. 225-236 ;

 

S2345

Jean-Laurent Vonau : Profession bourreau – Struthof Schirmeck - Les Gardiens face à leurs juges ; Editions La Nuée Bleue, Strasbourg, 2013.

 

S2391

Jean-Laurent Vonau : Le Gauleiter Wagner, Editions la Nuée Bleue, Strasbourg, 2011.

 

S2467

Vergleichen Geschichtstabellen von 1878 bis zum Kriegsausbruch 1914, Verlag von K.F. Koehler, Leipzig, 1921 ; republié sur Internet en 2009.

 

S2483

Fortifikation Sonderausgabe 3, 5. Auflage, 2014 : Strassburg – Die Geschichte seiner Befestigung, Studienkreis INTERFEST e. V., Saarbrücken, 2014.

Schröder Rainer : Von den Römern bis 1870, p. 4.

Barthel, Günter : Die Belagerung 1870, p. 39.

Lacoste Werner : Die Reichsfestung Straßburg, p. 52.

Wein, Felix, Florian & Friedrich : Die drei rechtsrheinischen Forts von Straßburg bei Kehl, p. 108.

Jäger Herbert, Quarmby Dennis : Die eisernen grabenwehren von Straßburg, p. 116.

Brisbois, Eugène : Die deutschen Befestigungen im Süden von Reichstett, p. 125.

Bour Bernard : Die Feste kaiser Wilhelm II, p. 147.

Pfindel, Jean-Marie : Die Feste Podbielski, p. 163.

Burckel, Franck : Die Feste Grossherzog von Baden, p. 169.

Wein Friedrich, Sasha Kuhnert : Der Westwall im Raum Kehl, p. 179.

Boy, Andreas : Die Verteidigung Straßburgs im Rahmen der Maginotlinie, p. 191.

Wein, Felix, Florian & Friedrich : Fahrradweg « La Piste des Forts », p. 197.

Holtmann, Martin : Anmerkungen zu Besuchsmöglichkeiten, p. 200.

 

S2487

Dr. Carl Buechel : Verwaltungsbericht der Stadt Strassburg i. E. für die Zeit von 1870 bis 1888/89. Band 1, im Auftrage der Stadtverwaltung nach amtlichen Quellen bearbeitet ; Elsässische Druckerei und Verlagsanstalt vorm. G. Fischbach, Strassburg, 1895 ; AVES, cote US.240.

 

S2507

Histoire de l’éclairage à Strasbourg depuis son origine jusqu’à nos jours, Editions Oberlin, réédition 1988.

 

S2534

Doise, Jean : Histoire militaire de l’Alsace militaire : La défense du pays in Saisons d’Alsace n°87 de mars 1985.

 

S2540

Wagner, Reinhold : Cours de fortification de l’académie militaire de Berlin, traduit de l’allemand par le capitaine Marmier, Ecole régimentaire d’Arras, 1874.

 

S2633

Krumreich, Gerd : Le feu aux poudres. Qui a déclenché la guerre de 1914 ? Juli 1914. Eine Bilanz, Verlag Ferdinand Schöningh, Paderborn, Belin, Paris, 2014.

 

S2725

Document prêté ou remis par Francis et Gabrielle Freyermuth.

 

S2907

Jacques Granier : Et Leclerc prit Strasbourg, Editions des Dernières Nouvelles d’Alsace, Strasbourg, 1970.

 

S2930

Straßburger Neueste Nachrichten – Post 1918, Strasbourg.

 

S2932

Elsässer Journal - Journal d'Alsace de 1873.

 

S2951

D.V.E. Nr. 200 Exerzier-Reglement für die Fussartillerie vom 19. November 1908, Ernst Siegfried Mittler und Sohn, Berlin.

 

S2958

Jean-Pierre Richardot : 100 000 morts oubliés. La bataille de France 10 mai – 25 juin 1940 ; Le Cherche Midi, Paris, 2009.

 

S2961

Bernadac, Christian : Les médecins maudits, éditions France-Empire, Paris, 1972.

 

S3017

Grand dictionnaire Français-Allemand, Allemand-Français, Larousse, Paris, 1994.

 

S3109

Miquel, Pierre : La Seconde guerre mondiale ; Librairie Arthème Fayard, Paris, 1986.

 

S3135

Mitscherlich, Alexander & Mielke, Fred. : Medizin ohne Menchlichkeit. Dokumente des Nürnberger Ärzteprozesses, Fischer Taschenbuch Verlag GmbH, Frankfurt-am-Main.iblio Verlag, Osnabrück, 1989.

 

S3184

La Justice, journaux de 1888.

 

S3244

Le Petit Parisien, journaux de 1888.

 

S3259

La Presse de 1874.

 

S3277

Allgemeine Militär-Zeitung 1877.

 

S3302

Amts-Blatt des Bezirks Unter-Elsass, Druck von R. Schultz u. Comp., Strassburg 1880.

 

S3305

Brauch, André, Büllesbach, Rudolf : Festungsstadt Mainz, von den Römer bis Heute ; Morisel Verlag, München, 2018.

 

S3314

La Croix Journaux de 1897.

 

S3328

Le Temps, journaux de l’année 1890.

 

S3425

Carte échelle I.G.N. échelle 1/25 000 n°3816 O-Strasbourg, 3e édition, IGN Paris, 1990.

 

S3426

Carte échelle I.G.N. échelle 1/25 000 n°3816 O-Strasbourg, 3e édition, IGN Paris, 1983.

 

S3454

Documents diplomatiques français 1871-1914 : 3e série ; tome 6 (1911-1914) ; ministère des Affaires étrangère, commission des documents relatifs aux origines de la guerre de 1914 ; 1933.

 

S3550

Site Internet Wikipedia. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.

 

S3551

Site Internet Wikimapia Strasbourg. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.

 

S3595

Rapport final de la Commission historique pour l’histoire de la faculté de médecine de la Reichsuniversität Strassburg 2017-2022. La faculté de médecine de la Reichsuniversität Strassburg et l’hôpital civil sous l’annexion de faut nationale-socialiste 1940-1945. Vie des cliniques au quotidien, expérimentations humaines criminelles, collection médico-scientifiques, biographies des victimes et du personnel de la faculté de médecine et préconisations concernant les politiques mémorielles ; Université de Strasbourg, 1er mai 2022.

 

S3602

Revue d'artillerie Tome 10. Avril - septembre 1877, Berger-Levrault & Cie, Paris, Nancy, 1877.

 

S3618

Fort de Mutzig, la forteresse géante 1893-1918 ; Fort de Mutzig, 2006 environ.

 

S3627

Straßburger Tageblatt und Stadt-Anzeiger 1882.

 

S3628

Neue-Militär-Zeitung 1871, éditeur et rédacteur Friedrich Geitler von Armingen, Wien, 1871.

 

S3629

Militär-Wochenblatt 1er semestre 1891, Ernst Siegfried Mittler und Sohn, Berlin, 1891.

 

S3647

Revue d’artillerie, tome 15, octobre 1879 – mars 1880, Berger-Levrault et Cie, Paris, Nancy.

 

S3650

Documents et illustrations téléchargés sur le site de la Bibliothèque Nationale de France, BNF, site Gallica.

 

S3651

Documents et illustrations téléchargés sur le site de la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg, consultés sur place ou téléchargé via le site BNF / Gallica.

 

S3652

Site Internet Archiwiki, Illustrations, plans documents et informations téléchargées sur ce site.

 

S3715

Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin, Strasbourg, 1873.

 

S3716

Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin, Strasbourg, 1874.

 

S3717

Le Courrier du Bas-Rhin - Niederrheinischer Kurier, Strasbourg, 1849.

 

S3718

Le Courrier du Bas-Rhin - Niederrheinischer Kurier, Strasbourg, 1870.

 

S3719

Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin, Strasbourg, 1871.

 

S3720

Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin, Strasbourg, 1872.

 

S3721

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1874.

 

S3722

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1875.

 

S3723

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1876.

 

S3724

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1877.

 

S3725

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1878.

 

S3726

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1879.

 

S3727

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1880.

 

S3728

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1881.

 

S3729

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1882.

 

S3747

Revue d’artillerie, tome 2, avril 1872 – septembre 1873, Berger-Levrault et Cie, Paris & Nancy.

 

S3748

Metzer Zeitung 1874.

 

S3749

Haguenauer Zeitung 1881.

 

S3752

L’Industriel Alsacien – Journal quotidien de Mulhouse 1873.

 

S3753

L’Industriel Alsacien – Journal quotidien de Mulhouse 1874.

 

S3754

Metzer Zeitung 1875.

 

S3755

Metzer Zeitung 1872.

 

S3756

Metzer Zeitung 1873.

 

S3757

Haguenauer Zeitung 1882.

 

S3758

Strassburger Post 1887.

 

S3759

Strassburger Post 1882.

 

S3760

Abbé Moigno : Recherches sur les agents explosifs modernes et sur leur applications récentes, Journal Les Mondes & Gauthier-Villars, Paris, 1872.

 

S3761

Dr Umpmann J. & Dr. Meyer, E., traduit de l’allemand, revue et considérablement augmenté par E. Désortiaux, ingénieur des poudres et salpêtres, ancien élève de l’Ecole polytechnique, Traité sur la poudre, les corps explosifs et la pyrotechnie, Dunod éditeur, Paris. 

 

S3809

Wagner, Reihold : Sammlung Technischer Bestimmungen für Fortifikations-, Artillerie- und Garnison-Bauten bearbeitet von Reihold Wagner, 1881.

 

Archives & Bibliothèques

 

A-ONU = Archives de l’ONU à Genève.

AVES = Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg.

AD-67 = Archives départementales du Bas-Rhin ; Strasbourg.

BCGS = Bibliothèque du cercle de garnison de Strasbourg (fermée, ouvrages seront transférés).

BNF = Bibliothèque Nationale de France

BNUS = Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg

BMS = Bibliothèques Municipales de Strasbourg.

BA = Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

BA-MA = Bundesarchiv Abteilung Militärarchiv, Freiburg

GSTaPK = Geheimes Staatsarchive Preussischer Kulturbesitz, Berlin.

GLAKa = Generallandessarchiv Karlsruhe

BA-St = Bundesarchiv, Stuttgart.

SHD = Service Historique de la Défense, Vincennes.

 

Archives personnelles, collections, dessins, photographies, relevés sur le terrain, de sources privées

 

BA = Brauch André

BF = Burckel Franck

BP = Burtscher Philippe

FF – FG = Freyermuth Francis & Gabrielle

GJ = Gradwohl Jacques

MJR = Richard

 

Sites Internet

 

BNF – Gallica : accès aux ouvrages en ligne de la Bibliothèque Nationale de France et autres sites associés :

https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/content/accueil-fr?mode=desktop

 

Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

https://www.bundesarchiv.de/DE/Navigation/Home/home.html

 

Arme du Génie et fortifications diverses

https://franchissement.forumgratuit.org/

 

AVES Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg

https://archives.strasbourg.eu/