Le récit de la seule bataille livrée par le fort : le 23 novembre 1944
Par un temps exécrable, les premières reconnaissances de la 2e DB démarrent, aussitôt suivies par les blindés. Le groupement Massu est parti de Waldolwisheim. Ce dernier fonce à travers les villages ne rencontrant aucune résistance. Puis arrive le moment où les deux masses des forts Frère et Foch apparaissent, encadrant la route.
Brusquement des rafales s’abattent sur le sous-groupement de tête. La panique prend le dessus et les soldats sautent à terre pour éviter les rafales. Le sous-lieutenant Jung, un Strasbourgeois, s’effondre sous les tirs ennemis. Les soldats Sorret et Lunardini, présents dans le char de tête vont également succomber, ainsi que d’autres. Les Allemands sont bien retranchés et camouflés sur ce secteur. Ce sont des hommes du Volkssturm autrichien qui ont pris position devant le fort Frère avec des canons antichars 37 Pak et des mitrailleuses lourdes. L’effectif approche la centaine d’hommes. Alors qu’au fort Foch c’est une centaine de jeunes Waffen SS qui occupent les lieux. Il est 9h30 lorsque les marsouins du Tchad donnent l’assaut. Ils repoussent dans un premier temps les défenses allemandes puis sont contraints de reculer à cause de la défense acharnée du Volkssturm. La situation n’évolue pas pour les assaillants.
L’adjudant-chef Titeux, qui a pris le commandement des chars, est grièvement blessé à son tour. Rogier tente de faire manœuvrer ses chars hors de la route. Le premier patine et s’enlise à moitié dans la terre détrempée des champs. Un des infirmiers britanniques est tué en tentant de ramener un blessé à son ambulance.
Les automoteurs Priest de 105 mm entament alors un duel d’artillerie avec les forts. Mais les pointeurs français ont beaucoup de mal à ajuster leurs tirs à cause d’un brouillard tenace. Malgré cela, plus de 400 obus tomberont sur les forts et ces environs, n’épargnant pas le village de Mittelhausbergen. Là encore sans résultats pour les alliés et on dénombre des blessés.De leur côté, les Allemands avaient préréglés le tir de leurs pièces.
Un autre groupement, qui devait passer au sud du fort Frère, est bloqué par un fossé antichar et également pris à parti par les canons positionnés sur le fort. Finalement, ce groupement devra rebrousser chemin.
Bien que la plupart des forts de la ceinture de Strasbourg résistent, les alliés sont dans la ville. Et c’est vers 14h30 que le groupement Massu décide finalement de contourner le fort Frère et de passer par la brèche réussie à Vendenheim.
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Cette photo est restée jusqu'à nos jours ancrée dans la mémoire des Strasbourgeois |
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Le lendemain, les Allemands ont préféré abandonner leurs positions, qui étaient encerclées. Le fort Frère étant abandonné, le groupement établis à Hoenheim, s’en empare et l’occupe.
Source : Historia Magazine n°84 page 2333.