Fort Rapp
Ancien Fort II – Fort Reichstett - Fort Moltke
Dernière mise à jour : 14 / 04 / 2025
Situation géographique
Ceinture des forts détachés de Strasbourg – Rive gauche du Rhin – Secteur Nord.
Le fort Rapp se situe au sud de la commune de Reichstett.
Tableau d’André Brauch représentant le fort vers 1900
Source : S0195, p. 3.
Expropriation des terrains pour le renforcement du Fort Moltke et ses intervalles
(1887-1890)
11/04/1872
Strasbourg, place-forte : Déclaration de l’urgence de la construction des nouvelles fortifications dans le cadre de la procédure d’expropriation.
Ordonnance a été publiée par la Journal Straßburger Zeitung n°91 du vendredi 19 avril 1872 et le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Pour permettre l’expropriation des terrains situés sur la rive gauche du Rhin, conformément aux lois françaises encore en vigueur, l’empereur Allemand Guillaume 1er signe une ordonnance autorisant les expropriations des terrains pour la construction des futurs forts détachés de Strasbourg sur la base de la loi sur les expropriations pour le bien public du 3 mai 1841 et de la loi sur l’expropriation et de la réquisition temporaire de bien privés dans le but de la construction urgente d’ouvrages de fortification du 30 mars 1831. Voici la traduction intégrale de ce texte : « Nous Wilhelm, Empereur d’Allemagne et Roi de Prusse par la grâce de Dieu, nous ordonnons pour l’Alsace-Lorraine au nom de l’Empire d’Allemagne, à la requête du Chancelier d’Empire et sur la base de la loi sur les expropriations pour le bien public du 3 mai 1841 (Bulletin des lois 9, série n°9285) et de la loi sur l’expropriation et de la réquisition temporaire de bien privés dans le but de la construction urgente d’ouvrages de fortification du 30 mars 1831 (Bulletin des lois 9, série n°98), ce qui suit : Conformément à l’intérêt public de la nécessité urgente d’agrandir les fortifications de Strasbourg, conformément au plan qui nous est présenté, les autorités chargées des travaux peuvent, par cette ordonnance, acquérir les parcelles de terrain nécessaires par des expropriations. Avec notre haute signature manuscrite et le cachet impérial ; A Berlin, le 11 avril 1872. Signé Wilhelm ». En foi de quoi nous avons signé de notre main et apposé le sceau impérial. Fait à Berlin, le 11 avril 1872. Guillaume. Pour le chancelier de l’empire, Delbrück. L’ordonnance ci-dessus est rendue publique par la présente. Strasbourg, le 17 avril 1872. Le président supérieur de l’Alsace-Lorraine. De Möller. »
Source : S0155 n°91 du 19/04/1872.
07/11/1872
Strasbourg place forte : Indemnisation des expropriations du ban de Reichstett.
Journal Straßburger Zeitung n°267 du mercredi 13 novembre 1872 : Avis. Conformément à l’acte dressé à Strasbourg le 4 novembre 1872 par le directeur impérial de l’arrondissement Hasse « kaiserliche Kreisdirektor », mandaté par le président impérial de Basse-Alsace « kaiserliche Präsidenten des Unter-Elsaß », les personnes nommées ci-dessous dont les parcelles sont situées sur le ban de Reichstett, qui ont été expropriées par la décision prononcée le 3 juin 1872 par le tribunal impérial de Strasbourg, conformément à l’ordonnance impériale du 11 avril 1872 ordonnant les expropriations au profit de l’agrandissement de la place forte de Strasbourg, ces parcelles sont cédées librement à l’Empire allemand contre dédommagements. Le montant des dédommagements qui ont été fixés doivent être payés dès que les conditions prévues par le titre III de la loi du 3 mai 1841, en ce qui concerne la liberté de tout privilège ou hypothèque seront remplies.
Synthèse : Ce sont 78 parcelles d’une surface de d’une surface allant de 0,47 ares à 24,02 ares, situées sur 5 lieux-dits qui sont : In den Willäckern, Groß Alang, Im Galgen, Kaufmann Hirsch, Im Hiemri qui ont été expropriées. Le prix à l’are pour les parcelles varie entre 140 et 260 francs par are. Des procédures d’appel essentiellement pour des contestations de surface ont été jugées au tribunal : elles concernent 5 parcelles lors de l’audience du 20 août 1872, 11 parcelles lors de l’audience du 23 octobre 1872, 4 parcelles lors de l’audience du 24 octobre 1872, 11 parcelles lors de l’audience du 3 juin 1872, 1 parcelle lors de l’audience du 2 juillet 1872 et 2 parcelles lors de l’audience du 3 juillet 1872. Il s’avère également que les contestations jugées lors de l’audience du 20 août 1872 ont toutes été rejugées lors de l’audience du 23 octobre 1872. A la date du 7 novembre 1872, seules les indemnités de récoltes ont été payées aux propriétaires qui doivent justifier que leurs terres ne sont pas sous hypothèque avant d’être indemnisés. Le montant des indemnités de récolte déjà payées varient de 0,40 à 240,20 francs.
Communiqué au public conformément aux articles 15 et 19 de la loi du 3 mai 1841, à Strasbourg, le 7 novembre 1872. Kaiserliche Fortifikation. Grund, Oberstleutnant und Ingenieur vom Platz.
Source : S0155 n°267 du 13/11/1872.
13/11/1872
Strasbourg, fortifications : Expropriation sur le ban de Reichstett au profit de la construction des fortifications.
La presse locale a publié ce communiqué : « Conformément à l’acte dressé à Strasbourg le 4 novembre 1872 par le directeur impérial de l’arrondissement Hasse « kaiserliche Kreisdirektor », mandaté par le président impérial de Basse-Alsace « kaiserliche Präsidenten des Unter-Elsaß », les personnes nommées ci-dessous dont les parcelles sont situées sur le ban de Reichstett, qui ont été expropriées par la décision prononcée le 3 juin 1872 par le tribunal impérial de Strasbourg, conformément à l’ordonnance impériale du 11 avril 1872 ordonnant les expropriations au profit de l’agrandissement de la place forte de Strasbourg, ces parcelles sont cédées librement à l’Empire allemand contre dédommagements. Le montant des dédommagements qui ont été fixés doivent être payés dès que les conditions prévues par le titre III de la loi du 3 mai 1841, en ce qui concerne la liberté de tout privilège ou hypothèque seront remplies ».
Synthèse : Ce sont 78 parcelles d’une surface de d’une surface allant de 0,47 ares à 24,02 ares, situées sur 5 lieux-dits qui sont : In den Willäckern, Groß Alang, Im Galgen, Kaufmann Hirsch, Im Hiemri qui ont été expropriées. Le prix à l’are pour les parcelles varie entre 140 et 260 francs par are. Des procédures d’appel essentiellement pour des contestations de surface ont été jugées au tribunal : elles concernent 5 parcelles lors de l’audience du 20 août 1872, 11 parcelles lors de l’audience du 23 octobre 1872, 4 parcelles lors de l’audience du 24 octobre 1872, 11 parcelles lors de l’audience du 3 juin 1872, 1 parcelle lors de l’audience du 2 juillet 1872 et 2 parcelles lors de l’audience du 3 juillet 1872. Il s’avère également que les contestations jugées lors de l’audience du 20 août 1872 ont toutes été rejugées lors de l’audience du 23 octobre 1872. A la date du 7 novembre 1872, seules les indemnités de récoltes ont été payées aux propriétaires qui doivent justifier que leurs terres ne sont pas sous hypothèque avant d’être indemnisés. Le montant des indemnités de récolte déjà payées varient de 0,40 à 240,20 francs. Communiqué au public conformément aux articles 15 et 19 de la loi du 3 mai 1841, à Strasbourg, le 7 novembre 1872. Kaiserliche Fortifikation. Grund, Oberstleutnant und Ingenieur vom Platz.
Construction du Fort II, Fort Reichstett, Fort Moltke
Processus décisionnel et préparation du chantier (1870-1872)
Voici les principales étapes de la préparation de la construction de la future ceinture des forts détachés de Strasbourg. J’ai ajouté quelques repères importants de l’histoire du nouvel empire allemand et de la région. Par ailleurs quelques articles concernant la construction des autres forts détachés nous apportent de précieuses informations.
28/09/1870
Strasbourg : Entrée des troupes allemandes après la capitulation de la place forte.
Source : S0126, p.90-91.
29/09/1870
Ordonnance du roi de Prusse relative à l’étude de l’extension de la place forte de Strasbourg émise au lendemain de la capitulation de la place forte.
Source : S0111.
18/01/1871
Proclamation de l’Empire allemand à Versailles : le roi Guillaume de Prusse est reconnu Empereur allemand par les princes et Etats des deux Confédérations du Nord et du Sud. La confédération de l’Allemagne du Nord cesse donc d'exister.
Sources : S2786, p. 39. S3477, p. 10.
26/02/1871
Traité préliminaire de paix entre la France et les Etats allemands.
Sources : S0234, p. 54 ; S2786, p. 45. S3477.
20/03/1871
Diffusion de l’ordonnance impériale « A.K.O. » relative à la création du 15e corps d’armée allemand « XV. Armee-Korps », stationné en Alsace-Lorraine annexée.
04/04/1871
Le journal L’Alsacien-Elsässische Volks-und Handels-Zeitung du 5 avril 1871 publie un premier article relatif au projet de construction d’une ceinture de forts détachés à Strasbourg.
Source : S0215, n°41, 05/04/1871.
05/05/1871
Mémoire du Feldmarechal de Moltke, chef de l’état-major général allemand, évoque la nécessité d’établir une série de forts détachés à Strasbourg.
10/05/1871
Conclusion du traité de Francfort : La France doit céder l’Alsace (hormis Belfort), une partie de la Lorraine et deux cantons Vosgiens à l’Empire allemand et doit verser 5,316 milliards de franc-or au titre des indemnités de guerre.
Sources : S2786, p. 46. S3477, p. 10.
01/06/1871
Le journal L’Alsacien-Elsässische Volks-und Handels-Zeitung du 2 juin 1871 nous livre l’information suivante : A Berlin, réunion du comte de Moltke, chef de l’état-major général de l’empire allemand, avant son inspection des positions à fortifier en Alsace-Lorraine.
Source : S0215, n°66 du 02/06/1871.
02/06/1871
Lors de leur inspection de l’Alsace-Lorraine annexée, le Generalfeldmarschal Johann Ludwig Graf (comte) Moltke, chef de l’état-major général de l’armée impériale allemande et le général Georg von Kameke, chef du corps des ingénieurs militaires, rédigent un mémoire commun sur la place forte de Strasbourg dont voici quelques extraits : « […] Ce que Cologne est pour le Rhin inférieur, Strasbourg devrait le devenir pour le Rhin supérieur. La place renferme une ville prospère, elle gagne en importance particulière en tant que point de franchissement du Rhin et en tant que nœud routier et ferroviaire. Metz et Strasbourg seront lors d’une guerre contre la France, des places de rassemblement de notre armée et des points d’appui pour leurs opérations. » Ils prévoient également une extension ultérieure de l’enceinte urbaine.
Sources : S0141, p. 383 ; S0599, p. 56-57.
26/06/1871
Publication d’une expertise de la commission de défense du territoire relative aux nouvelles fortifications de Strasbourg.
10/1871
Pose de jalons pour matérialiser les emplacements des futurs forts détachés de Strasbourg.
Echafaudage sous la forme d’une petite tour quelquefois surmonté d’un drapeau qui permet de réaliser l’alignement des futurs forts détachés sur le terrain. Au sol on aperçoit également les jalons délimitant l’ouvrage sur le terrain et les premiers rails posés pour alimenter le futur chantier. Ce dessin de 1874 précise qu’il s’agit du fort détaché situé sur la rive droite du Rhin, dans le grand-duché de Bade, le Fort Neumühl, baptisé ensuite Fort Bose.
Source : S2210, p. 332, collection MJR.
Sur la gravure représentant le chantier du Fort d’Oberhausbergen, on aperçoit bien les deux tours en bois, ressemblant à des miradors, surmontées chacune d’un drapeau. Ces tours avaient servi à l’alignement du fort par rapport à ses voisins. Gravure publiée par la presse française vers 1872.
18/10/1871
La presse locale évoque le projet de construction de forts détachés et annonce que des sondages du terrain sont effectués.
05/11/1871
À la suite du mémoire du comte de Moltke, une ordonnance impériale demande la révision et la présentation d’un nouveau projet de défense du territoire du nouvel empire allemand.
17/11/1871
Ordonnance impériale : « J’ordonne au ministère de la guerre, conformément à l’expertise de la commission de défense du territoire du 26 juin, de ceinturer la forteresse de Strasbourg de forts détachés de telle sorte que la ville soit à l’abri d’un bombardement, et de réaliser ces ouvrages le plus rapidement possible. Entre autres, il faudra également planifier et entreprendre bientôt une extension de la forteresse, au niveau du front Nord. »
Sources : S0111, p. 146, S0234, p. 54-55 ; S0599, p. 56.
20/01/1872
Allemagne, Strasbourg place forte : Recherche d’un lieu de stockage par un entrepreneur.
Journal Straßburger-Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß n°16 du samedi 20 janvier 1872 : « Recherche location d’un lieu de stockage près du canal et du chemin de fer. La location d’un lieu de stockage est recherchée à proximité de la voie de chemin de fer et du canal ». Nota : il s’agit de l’annonce d’un entrepreneur probablement en lien avec les futurs travaux de constructions des forts détachés de Strasbourg.
Source : S0155, n°16, du 20/01/1872.
21/01/1872
Allemagne, Alsace-Lorraine : Mise en application de la loi allemande sur le service militaire.
Straßburger Zeitung n°30 du mardi 6 février 1872 : Mise en application de la loi relative aux obligations militaires en Alsace-Lorraine : Loi relative aux obligations militaires « Verplichtung zum Kriegsdienst ». Nous Wilhelm, roi de Prusse par la grâce de Dieu, ordonnons au nom de l’Alliance de l’Allemagne du Nord après accord de la Diète « Bundesrathes » et du Reichstag.
Source : S0155 du 06/02/1872.
27/01/1872
Allemagne, Strasbourg place forte : Un entrepreneur souhaite s’associer pour la construction des fortifications.
Straßburger Zeitung n°22 du samedi 27 janvier 1872 : « Un entrepreneur local de construction de fortifications souhaite dans le cadre de la participation à l’adjudication proposée par le service impérial des fortifications de s’associer avec des spécialistes du métier. Les offres à envoyer avec la mention M.A.R. au service expédition de ce journal, poste restante Straßburg. »
Source : S0155 n°22 du 27/01/1872.
01/02/1872
L’inspection générale des fortifications allemandes demande la réduction du coût de construction des futurs forts détachés en réduisant l’effectif de la garnison et la dimension des locaux de stockage. Pour les forts à fossés secs le revêtement de l’escarpe doit être remplacé par un mur d’escarpe détaché. En conséquence la 3e section du Comité des ingénieurs demande que le coût de construction d’un grand fort détaché ne s’élève au maximum qu’à 750 00 Thalers au lieu des 1 million qui étaient prévus initialement.
02/1872
Le Conseil municipal de Strasbourg est officiellement informé du projet de construction d’une ceinture de forts détachés.
06/02/1872
Allemagne, Strasbourg place forte : Proposition commerciale de livraison de briques.
Straßburger Zeitung n°30 du mardi 6 février 1872 : « Livraison de briques. Nous cédons 3 à 6 millions de briques au format utilisé pour les fortifications pour un prix annuel compétitif. Faire parvenir les offres écrites à « Annonce Expédition de Rudolf Mosse à Strasbourg chiffre. »
Remarque : Rudolf Mosse est une agence qui diffuse les annonces publicitaires.
07/02/1872
Le service des fortifications de Strasbourg « kaiserliche Fortification » publie au sujet de l’adjudication des forts II à VI à Strasbourg un complément d’informations : Les matériaux doivent être récupérer à Phalsbourg et dans les carrières de l’administration militaire et font l’objet d’une adjudication particulière, à laquelle pourront participer les consortiums, qui ont gagné l’adjudication de construction des forts du 12 de ce mois. Nous informons ces derniers que la construction d’une voie de chemin de fer de liaison permettra de transporter ces matériaux jusqu’aux chantiers. Pour l’adjudication future de l’exploitation de l’arasement de la place forte de Phalsbourg et pour l’éventuelle installation du chemin de fer de ceinture, aucune restriction n’est imposée, à part la nécessité de fournir des attestations de bonne exécution des contrats précédents délivrés par les autorités aux entrepreneurs. Strasbourg, le 7 février 1872.
09/02/1872
Allemagne, Strasbourg place forte : Proposition commerciale de livraison de briques.
Straßburger Zeitung n°33 du vendredi 9 février 1872 : « Tuilerie / briqueterie de campagne « Feldbrand-Ziegelei ». Un maître doué dans la fabrication de briques offre toute quantité de briques avec ou sans livraison des matériaux au cours de cet été en fabrication sous le procédé de « Feldbrand ». Il entreprend aussi la seule cuisson des briques sous garantie. Les offres correspondantes sous B.H. poste restante à Eberfeld. »
Remarque : Source Internet. Le système de fabrication ancien appelé Feldbrand est une ancienne méthode de cuisson des briques qui est gourmande en charbon dont les briques ne sont pas cuites uniformément ; certaines sont trop cuites d’autres pas assez, ou recouvertes de détritus. Ultérieurement on emploi le système des fours ronds. Ce système nécessitait 500 kg de charbon pour 1 000 pierres.
Source : S0155 n°33 du 09/02/1872.
10/02/2025
Allemagne, Strasbourg place forte : Proposition commerciale de livraison de briques.
Straßburger Zeitung n°33 du mardi 10 février 1872 : « Important pour les entrepreneurs. Une grande briqueterie des environs de Strasbourg est en mesure, au cours de l’année, de fabriquer des milliers de briques cuites au four de campagne « Feldofenbacksteine » dans une qualité de dureté à tous les formats. Les intéressés adresseront leurs demandes avec une indication de quantité et de dimension au plus tard jusqu’au 12 février 1872 à l’expédition de l’annonce de Rudolf Mosse à Strasbourg, sous la mention ab. W.F.B., et ils obtiendront plus de précision quant au prix et conditions de livraisons. »
Source : S0155 n°33 du 10/02/1872.
12/02/1872
Le journal Straßburger Zeitung n°20 du jeudi 25, n°21 du vendredi 26 et n°22 du samedi 27 janvier 1872 a publié à trois reprises ce communiqué relatif à l’adjudication des travaux de construction des cinq premiers forts détachés de Strasbourg : « Le 12 février 1872 matin, à 10 heures, doivent être adjugés au bureau du service des fortifications « Bureau der Fortification » cinq grands forts sous le régime de « General-Entreprise » (consortium d’entreprises) aux entreprises proposant le meilleur prix.
Ces entreprises devront comprendre 3 à 4 maîtres maçons « Mauermeister » ou architectes « Baumeister », qui sont capables de déposer de bonnes attestations avant le 6 février 1872 à Strasbourg ; avec ces dernières il faudra prouver, que les intéressés ont déjà satisfait les autorités publiques lors de la construction de grandes fortifications ou de grands bâtiments publics. Pour l’adjudication, un minimum de trois participants de chaque consortium est suffisant, auquel il faudra ajouter un quatrième s’il s’agit d’un fort de classe 1 « Fort Erster Klasse » qui est adjugé. De grandes entreprises de travaux existant déjà, c’est-à-dire une société solide et bien organisée, qui s’allient à un bon maître maçon ou architecte « Maurer oder Bau-Meister », pourront également être candidates. Les conditions détaillées sont consultables au bureau local du service des fortifications, ainsi que la liste des prix, sur la base de laquelle tous les travaux ont été calculés. La fourniture de matériaux, les moellons et les pierres concassées, est assurée, et les entrepreneurs doivent prendre connaissance auparavant des conditions particulières, car cela aura une importance particulière sur les offres. De toute façon nous répondrons rapidement à toutes les questions.
Les offres doivent être proposées individuellement pour chaque fort, car un consortium comportant trois à quatre associés ne se verra adjugé qu’un seul fort. Une entreprise de construction qui aura entre six et huit associés peut se voir adjugé deux forts, si elle est la moins chère. Pour un grand fort, il faudra environ : 240 000 m3 de terrassement et 100 000 m3 de maçonnerie. Pour un fort de taille plus petite, il faut environ 2/3 du volume précédent. La construction doit être achevée dans un délai de deux à trois ans, y compris l’installation intérieure et les travaux annexes. Les offres doivent être déposées sous plis bien cacheté comportant la mention « Offerte für die Forts bei Strassburg », au plus tard avant 10 heures du matin du jour de l’adjudication ; les offres ne sont acceptées que si elles sont exprimées en pourcentage, celles qui surpasse le prix proposé ne sont pas validées. Strasbourg, le 22 janvier 1872. « Kaiserliche Fortifikation. »
Remarque : le fort IV, Fort de Niederhausbergen, fort V, Fort d’Oberhausbergen, est considéré comme un grand fort et, le Fort II de Reichstett, Fort III de Mundolsheim, comme un petit fort.
Sources : S0155, n°20 du 25/01/1872, p. 4 ; n°21 du 26/01/1872, p. 4 ; n°22 du 27/01/1872, p. 4 ; n°33 du 09/02/1872, p. 4.
21/02/1872
Le journal Straßburger Zeitung n°55 annonce la mise en application de la loi impériale allemande relative aux servitudes militaires aux abords des forteresses. Trois zones sont créées : 1er rayon de 600 m ; 2e rayon de 375 m ; 3e rayon de 1 275 m. Les forts détachés n’auront que le 1er et le 3e rayon.
Source : S0155, n°55 du 06/03/1872, p. 1-2.
08/03/1872
Le journal Straßburger Zeitung n°57 nous livre l’information que la construction des 12 nouveaux forts détachés va bientôt commencer. Les chantiers pour les cinq forts détachés les plus importants, c’est-à-dire ceux de Wolfisheim, Niederhausbergen, Oberhausbergen et Reichstett sont désormais prêt.
Source : S0155, n°57 du 08/03/1872, p. 3.
19/03/1872
Journal Straßburger Zeitung n°67 du mercredi 20 mars 1872 : « Strasbourg, le 19 mars 1872. La construction des forts de Strasbourg commencera bientôt à grande échelle, ceux de Metz –où il s’agit d’achever les travaux commencés par les Français en 1866 et 1867, et qui n’ont pas été achevés- sont menés avec vigueur depuis le début de l’année.
Pour ce faire une idée sur le volume de ces travaux, les entrepreneurs qui ont reçu le droit d’exploiter des carrières de grès, font extraire chaque jour 100 charrettes de pierres de taille qui sont acheminées à partir des Vosges vers les chantiers avec le chemin de fer. De plus, on procède également à la reconstruction des maisons endommagées, alors qu’à Strasbourg, de nombreux bâtiments ne sont encore que des tas de gravats, mais peut-être que l’agrandissement de cette ville commencera bientôt.
Mais également dans les autres villes, comme Mulhouse par exemple, où les chantiers de construction dureront de nombreuses années si bien que les salaires ont rapidement augmenté et sont d’ailleurs toujours à la hausse. Cependant rien n’a été décidé pour la construction de fortifications qui feraient le contrepoids face à Belfort, en revanche il semble que les matériaux qui seront utilisés à Strasbourg ne viendront pas seulement de Phalsbourg mais également de Sélestat. »
Source : S0155, n°67 du 20/03/1872, p. 3.
25/03/1872
Directives du général von Biehler relatives à la réduction des projets de nouvelles fortifications de Strasbourg.
Dans les directives de l'inspection générale royale du 21 février 1872, signées par général von Biehler, les restrictions demandées sont encore plus importantes, comme avec les fonds prévus il faut également financer la construction de la route de liaison entre les forts eux-mêmes et l'enceinte, ainsi que les lignes télégraphiques. Voici l’expertise n°62.4.72.AIII, du 25 mars 1872, établie par la 3e section du comité des ingénieurs « Ingenieur-Comité – Abtheilung 3 » relative à la réduction des projets de fortifications de Strasbourg pour les forts II à VI, du 15 janvier 1872 signé par le général von Biehler et Riebel. .
En tenant compte de ces nouvelles directives, les projets de construction doivent être revues à la baisse pour respecter les montants maximums suivants : pour un grand fort, de 550 000 à 560 000 thalers ; pour un petit fort, de 450 000 à 460 000 thalers.
Voici les directives particulières fixées par l'inspection générale et le département général de la guerre concernant les modifications à apporter au projet :
1). Réduction des effectifs de l'infanterie en tenant compte du fait que les personnels de l'artillerie de forteresse, qui sont équipés d'un fusil, peuvent également être employés pour une mission d'infanterie ;
2). Limitation par le service des fortifications des demandes de l'officier de la place, qui concernent la surface des locaux pour le stockage des réserves etc., de même que ceux de l'artillerie de forteresse et du service des fortifications ;
3). Réduction des capacités de stockage des magasins à poudre, et construction d'un seul laboratoire au lieu de deux prévus initialement ;
4). Remplacement du revêtement de l'escarpe par un mur d'escarpe détaché ;
5). Réductions éventuelles des locaux de stockage des vivres en prenant comme base de calcul une réserve de 6 semaines ;
6). Procéder à une modification structurelle du bâtiment en regroupant tous les locaux d'habitation en un corps de casemate à 2 étages au niveau de la gorge. A cela s'ajoute d'autres mesures que comme la réduction de l'effectif de l'infanterie.
A cela s’ajoute : Les locaux de l’artillerie et un grand magasin à poudres à ériger au niveau de la gorge, ainsi que des locaux de casernement pour les 100 hommes des batteries annexes.
On a essayé de réaliser un projet qui prend en compte toutes les directives précédemment citées, et qui respecte les limites de coût tout en gardant l’équipement normalisé de l’artillerie, mais ce fut un échec, même en abandonnant le revêtement de l’escarpe, bien que le maintien de celui-ci, au moins pour les forts les plus exposés, même en réduisant les personnels et l’armement, avait été tenu comme beaucoup plus avantageux. On avait même préconisé, puisque c’était nécessaire, de réduire le revêtement de l’escarpe de 7 à 6 mètres. Il ne restait donc pas d’autre solution que de réduire les dimensions du fort jusqu’à ce que l’on atteigne les limites fixées.
À la suite de cela, on a été contraint de réduire le nombre de pièces sur les parapets. Mais une réduction des équipes de pièces ne pouvait concerner que les servants de l’artillerie destinés aux parapets tout en tenant compte, conformément aux directives du département général de la guerre, la nécessité d’héberger un nombre important d’artilleurs des batteries annexes. Cependant, une réduction importante de l’infanterie est autorisée, c’est à dire à 400 hommes pour un grand fort et 300 hommes pour un petit fort.
Pour les autres propositions visant à baisser les coûts en réduisant les locaux de stockage, on ne peut pas les approuver. Des locaux suffisants pour un effectif conséquent pour stocker 6 semaines de vivres n’engendrent pas de coûts complémentaires. En revanche les grandes boulangeries du projet sont indispensables. En tenant compte des restrictions précédemment citées, la section fait la proposition suivante :
Les grands forts seront dotés de : 28 pièces d’artillerie pour les parapets : 16 de 15 cm et 12 de 12 cm ; 8 pièces d’artillerie pour le flanquement : des canons de 12 cm lisses ; 6 mortiers lourds : à voir en commission pour les mettre en position 2 « à disposition ».
Pour la mise en état de défense d’un grand fort : Equipe de pièce d’artillerie : 28 + 6 x 9 = 306 hommes.
Equipes de pièces d’artillerie : 8 x 6 = 48 hommes.
Artificiers : 12 hommes.
Pour les batteries annexes : 100 hommes.
Total : 466 hommes, soit un total arrondi pour l’artillerie de 500 hommes environs.
Pour l’infanterie : 400 hommes.
Soit un effectif total : 900 hommes.
Pour les officiers : 1 commandant du fort, 2 commandants de l’artillerie, 3 ingénieurs, 20 officiers subalternes en incluant le médecin et le trésorier.
Les petits forts seront dotés de 22 pièces d’artillerie pour les parapets : 14 pièces de 15 cm et 8 pièces de 12 cm ; 8 pièces pour le flanquement et 4 mortiers lourds.
Effectif pour l’artillerie : 400 hommes ; pour l’infanterie : 300 hommes ; soit un total de 700 hommes.
Effectif en officiers : 3 + 16.
Pour ce qui concerne les locaux habitables, il faut prendre en compte pour les grands forts comme pour les petits, l’installation sous le rempart principal des locaux pour les 100 hommes du piquet d’alerte, tout en tenant également compte du détachement journalier d’environ 80 à 100 hommes vers les locaux de flanquement, et la réalisation d’une capacité d’hébergement de temps de guerre de 800 ou 600 hommes au niveau du casernement de gorge à deux étages.
Le projet détaillé du fort V (actuel fort Frère) est répertorié sur les annexes A et B ci-jointe et comprend le schéma pour les autres forts. Les modifications particulières se porteront sur les différentes dimensions, sur le saillant et la longueur de la gorge.
En ce qui concerne les modifications a apporté par rapport au modèle initial, nous avons relevés :
« La gorge a reçu un tracé bastionné, parce que cela permet non seulement de réaliser des économies, mais également pour la disposition avantageuse au profit du tambour de gorge : en analogie au projet de Plappeville : mise en place de magasins à poudres et de locaux d’artillerie pour les batteries annexes ».
« La poterne d’entrée est, conformément aux directives du département général de la guerre, prolongée sous la traverse centrale jusqu’au corps de casemates du rempart ».
Le chemin des remparts est : contrairement aux directives antérieures, installé au niveau du socle des traverses-abris enracinées et les rampes d’accès pour les pièces sont adaptées sous la plupart des traverses-abri, notamment celles qui sont au-dessus de la poterne, et l’installation de cet étage intermédiaire de 2,50 m de haut permet un meilleur approvisionnement. »
« L’agencement du casernement de gorge est représenté sur l’annexe. »
« En tenant compte de la révision des coûts unitaires, les résultats suivants sont pris en comptes : pour un grand fort 555 000 Thalers et 460 000 Thalers pour un petit fort.
La construction des 11 forts nécessiteront un montant d’environ 5 500 000 Thalers. Pour le 12ème fort du côté de Kehl, qui paraît être indispensable, un budget particulier doit encore être mise en place.
Les limites hautes des coûts de construction ont été atteintes sans qu’il ne soit possible de projeter une construction permanente des galeries de mines, seules les galeries situées sur la contrescarpe, au niveau du saillant et des épaules seront financées. L’extension permanente des huit galeries de mines, c’est-à-dire de la galerie principale et des paires d’embranchement avant dont la construction a été jugée suffisante, coûterait 30 500 Thalers pour chaque fort.
L’avis exprimé est que le système de contremine devait être réalisé au fur et à mesure, avec les budgets courants, et qu’il est souhaitable que l’on achète les terrains jusqu’au niveau des têtes de galeries.
Sur la feuille III du service des fortifications, sous le titre dispositions générales, sont présentés les emplacements des forts II à VI en tenant compte de l’état actuel du projet, ainsi que le tracé de la route de ceinture passant derrière les forts, et sur les plans de situation V – IX du service des fortifications sont représentées les projets généraux pour les forts et leurs dispositions, ainsi que les besoins en terrain.
Globalement voici les remarques concernant les ouvrages :
Fort II, actuel fort Rapp : Le terrain disponible ne permet pas d’installer un fort de plus grande dimension. Afin de réduire le déblaiement des glacis et le besoin en terrains, et en tenant compte des difficultés exprimées par le service des fortifications pour les fondations des flancs, nous conseillons d’avancer l’ouvrage de 10 mètres et de le faire glisser de 60 mètres à droite. A ce niveau, le point de l’épaule gauche sera encore à 600 mètres des plus proches maisons de Reichstett. Le fossé de gorge arrive au niveau 134,5 m, c’est-à-dire que le socle de la casemate de gorge sera à une hauteur convenable par rapport à la nappe phréatique (134 m) ; de plus le déplacement du tracé de la route par le flanc gauche du fort est plus avantageux et moins cher, et une dérivation du cours de la Souffel n’est plus nécessaire. La ligne de feux est à + 162 m.
Route de ceinture. La route de ceinture et les routes de jonction avec les forts IV et V sont en général représentées avec le terrain concerné sur les plans III, sur des pages spécifiques. Les modifications du tracé proposé sont normales si les circonstances locales l'exigent, et nous les approuvons. En général, il faut éviter les pentes supérieures à 30/1 La route croise la chaussée de Saverne, et gagne l’horizontale derrière le fort V + 180 m, sur laquelle elle reste masquée en général par les hauteurs, et passe au-dessus des Thalweg « Hohlweg » à l’aide de ponts. A gauche, en arrière du fort IV, il serait avantageux, pour passer suffisamment derrière les positions et avoir assez de couverts, de modifier ce tracé sur une portion en la baissant à + 178 m. A partir du flanc droit du fort que l’on vient de nommer, elle descend doucement la pente jusqu’à sa jonction avec la route entre Mundolsheim et Niederhausbergen. En tenant compte de l’achat des terrains pour la construction de la route de ceinture, cette réalisation sera très coûteuse puisqu’elle passera partiellement par des vignobles et des jardins. Le montant de ces coûts, en prenant en compte également les installations télégraphiques, sera de 500 000 Thalers par « deutsche Meile ».
Le montant des coûts serait donc d’environ 600 000 à 700 000 Thalers, plus encore 300 000 Thalers pour 2 batteries annexes qui seraient disponibles pour les autres fronts.
Signé von Biehler. Signé Riebel.
Remarque : Le Fort de Reichstett, est considéré comme un petit fort.
02/04/1872
Le journal Straßburger Zeitung n°82 du mardi 9 avril 1872 nous livre cette information relative à l’augmentation du trafic sur le canal et projet de transporter les pierres des fortifications de Phalsbourg vers Strasbourg : Du canton de Lutzelbourg, 2 avril 1872. La circulation fluviale sur le canal est déjà très soutenue comme jamais, et cela risque encore d’augmenter puisque les pierres de taille prélevées lors de l’arasement des fortifications de Phalsbourg seront acheminées à Strasbourg pour servir de matériaux de construction pour la construction des nouveaux ouvrages de fortification.
Source : S0155, n°82 du 09/04/1872, p. 3.
04/04/1872
Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin nous livre la liste des entrepreneurs a qui ont été adjugés les travaux de construction des 5 premiers forts détachés : Les nouveaux travaux de fortification viennent d’être adjugés définitivement, à savoir :
Les forts de Niederhausbergen et de Souffelweyersheim à MM. Uringer et Comp. de Mayence ;
Forts d’Oberhausbergen et Wolfisheim à MM. Pastach et Comp., de Danzig ;
Fort de Reichstett à M. Pathe.
Source : S3720, p. 2.
12/04/1872
Metz place forte : Construction des forts détachés.
Journal Straßburger Zeitung n°90 du jeudi 18 avril 1872 : Metz, 12 avril 1872. Comme les ouvrages des fortifications locales ne seront pas achevées avant longtemps, et comme on a encore besoin de nombreux travailleurs, il n’est pas inintéressant pour la classe des ouvriers, surtout sur ces ouvrages avancés, d’avoir quelques renseignements sur les salaires. Un terrassier reçoit une rémunération de 7 à 8 sous de l’heure, un maçon 10 sous. Comme l’on travaille 12 heures par jour, le premier peut gagner entre 4 et 5 francs et le second 6 franc par jour. De plus, pour 1,13 francs par jour, ils sont nourris et logés.
Les ouvriers sont toujours admis sans limitation du nombre ; sur le fort de Queuleu travaillent environ 1 300 hommes, pas moins sur le fort Saint Julien, car comme sur ceci il faut encore ériger deux nouvelles casernes, on embauchera encore 300 maçons. Etant donné que ces travaux dureront encore quelques années, on peut forcément trouver un emploi pour une longue durée.
Remarque : 1 sous = une pièce de 5 centimes. 8 sous = 40 centimes de l’heure. Il s’agit certes des chantiers de fortification à Metz, mais il ne doit pas y avoir de grandes différences avec ceux de Strasbourg.
Source : S0155 n°90 du 18/04/1872.
Strasbourg, place forte : Construction des forts détachés.
Journal Straßburger Zeitung n°85 du vendredi 12 avril 1872 : Annonce commerciale. Pour les chantiers locaux de construction des forts nous recherchons des brouettes et des rails usagés mais en bon état. Les offres avec les prix doivent être déposées à l’adresse suivante : Pathe, Jerschke, Schneider, General-Entrepreneurs für das Fort Reichstett, Strasbourg « Rothes Haus » (Hôtel de la Maison Rouge).
Source : S0155 n°85 du 12/04/1872.
13/04/1872
Le journal Straßburger Zeitung n°86 du samedi 13 avril 1872 a publié cet article relatif à la construction des nouvelles fortifications : « Strasbourg le 12 avril 1872. De Strasbourg, d’après la « Spener’schen » à propos de la construction des ouvrages de fortifications” : La ville doit être munie d’une ceinture de 18 forts distants en moyenne d’environ d’une lieu « Meile » de l’enceinte de la ville. Dans un premier temps la construction de 5 forts au nord-ouest va être commencée, et l’exécution de ces travaux a été adjugée à plusieurs consortiums de maître maçons. La construction de ces 5 premiers forts doit être complètement achevée au 1er avril 1872. Les plans délivrés aux entrepreneurs sont assez succins, la réalisation des dessins de détail reste à leur charge, bien que les plans délivrés soient déjà de grande qualité. Ces consortiums commencent à présent à ériger sur les emplacements des futurs chantiers un certain nombre de logements et même des cantines pour les colonies de travailleurs d’une capacité d’environ 800 à 1 000 personnes. Ces derniers viendront essentiellement de l’ancienne Allemagne « Alt-Deutschland », puisque les Alsaciens ne veulent pas s’adonner librement à ces travaux. Seulement après l’achèvement de ces 5 forts que l’on commencera la construction des 13 autres, et là seulement, lorsqu’ils seront tous terminés, alors que le coût global est estimé entre 30 et 40 millions de Thaler, commencera la démolition des anciennes fortifications ». Remarque : L’emploi des Alsaciens-Lorrains sur les chantiers des nouvelles fortifications de Strasbourg n’était pas souhaité à cause de l’espionnage. Mais petit à petit, il s’avère nécessaire pour compléter les effectifs d’ouvriers étrangers et pour assurer les transports des matériaux avec des attelages locaux. Par ailleurs, ce sont finalement 14 forts détachés qui seront construits à Strasbourg et non 18.
Source : S0155, n°86 du 13/04/1872, p. 3.
Allemagne, Strasbourg place forte : Projets de construction de nouvelles fortifications.
On écrit de Strasbourg à la Berliner Volkszeitung sur les fortifications : La ville sera entourée d’une ceinture de 18 forts, construits en moyenne à une distance d’un mille de l’enceinte. On commencera par la construction des cinq forts du Nord-Ouest, et plusieurs Sociétés de maîtres maçons ont été chargées des travaux. Ces forts devront être achevés le 1er avril 1875. Les plans n’ont été communiqués aux entrepreneurs que pour les dispositions principales et on leur abandonne le soin des détails, ce qui est d’un grand prix pour eux, en ce qui concerne les matériaux dont ils disposent. Les entrepreneurs commencent à bâtir près de l’emplacement des forts un certain nombre de légères constructions destinées à des logements d’ouvriers et à des auberges, et assez grandes pour en contenir 800 ou 1 000. Les ouvriers viendront principalement de l’Allemagne, puisque les Alsaciens n’aiment pas cette besogne là. Ce n’est qu’après l’achèvement de ces cinq forts qu’on commencera à construire les autres, et quand ceux-ci, dont les dépenses sont évaluées à 30 ou 40 millions de thalers, seront terminés qu’on commencera à démolir les fortifications actuelles.
14/04/1872
Le journal Straßburger Zeitung n°87 du dimanche 14 avril 1872 nous livre ces informations quant à la future construction des forts détachés de Strasbourg : « Du canton de Schiltigheim, par le Niederrheinische Kurier du 12 avril 1872 : « La construction des forts de Strasbourg n’a pas encore commencé et les terrains sur lesquels ils doivent être érigés ont été labourés et ensemencés comme d’habitude. Mais à causes de différentes raisons, on peut conclure que les travaux vont bientôt commencer. Le garde du génie « Wallmeister » qui est chargé de la surveillance des travaux des entrepreneurs, s’est installé à Mundolsheim avec sa famille. Il procède actuellement à dresser un plan détaillé des villages qui sont soumis aux servitudes du Rayon de fortification, et il a informé les propriétaires concernés qu’à l’avenir ils ne pouvaient plus ériger de constructions ni procéder à des réparations sur les constructions existantes sans en demander l’autorisation au service du génie.
La pose des jalons du tracé du chemin de fer de ceinture, qui doit relier les différents forts est terminé depuis quelques jours. Cette ligne qui dérivera de la ligne ouest au bas du fort de Mundolsheim, reliera le canal de la Marne au Rhin au canal de la Bruche, et elle servira au début au transport des nombreux matériaux de construction. Cette ligne aura une largeur de 16 mètres avec le fossé et sa clôture « Einfriedigung » ; elle coupera les belles terres au détriment des agriculteurs des environs de Souffelweyersheim, Mundolsheim, des trois Hausbergen et de Wolfisheim. En conséquence, les exigences des propriétaires ne cessent de croître ».
Source : S0155, n°87 du 14/04/1872, p. 3.
16/04/1872
Allemagne, Strasbourg, place forte : Construction du Fort II, Fort de Reichstett.
Journal Straßburger Zeitung n°89 du mercredi 17 avril 1872 : « Strasbourg, 16 avril 1872. Comme nous venons de l’apprendre, la société chargée de la construction du fort de Reichstett a commencé l’extraction des pierres entre Saverne et Lutzelbourg, et elle va mener ces travaux à grande échelle. Cette même société a également entrepris avec la même vigueur l’arasement du bastion n°2 de Phalsbourg, si bien que cette fortification sera bientôt complètement démontée. » Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°91 du 18 avril 1872 a publié un article similaire.
Source : S0155 n°89 du 17/04/1872 ; S3720 n°91 du 18/04/1872.
Construction du gros œuvre
(1872 – 1873)
Chronogramme
A l’intérieur du porche d’entrée : Hptm Stephan 1872 – 1873 / Hptm Volkmann 1873-1874. Inscription complète : « Hauptmann Stephan 1872-1873 / Hauptmann Volkmann 1873-1874. » Traduction : Capitaine Stephan 1872-1873 et capitaine Volkmann 1873-1874.
Il s’agit en fait des deux officiers ingénieurs du génie de l’armée impériale allemande, chargés successivement entre 1872 et 1874 du suivi et du contrôle des travaux de gros œuvre de la construction du Fort de Reichstett.
1872 – 1875
Dates officielles de construction.
Source : S0111.
17/04/1872
Le journal Straßburger Zeitung n°89 du mercredi 17 avril 1872 a publié cette annonce : « Offre d’emploi. 1 000 maçons « Maurer » et tailleurs de pierres « Steinmetzen » trouvent immédiatement un emploi bien rémunéré pour trois et plusieurs années sur les carrières de grès « Sandsteinbrüchen » de Saverne et de Lutzelbourg pour la construction du Fort de Reichstett. Nous donnerons des lots des travaux de maçonnerie qui commenceront au début du mois de mai, ainsi que mes gigantesques travaux de terrassement, sous la forme de petits contrats de sous-traitance. Les entrepreneurs autorisés, qui souhaitent y participer avec un groupe de gens doués, auront de plus ample information auprès de la société de construction Pathe, Jerschke & Schneider à Strasbourg. »
Remarque : Les premiers travaux de construction des forts détachés commencent à priori en mai 1872 au niveau du Fort Reichstett. En effet ce fort est le plus proche du port de Souffelweyersheim où sont débarqués les matériaux transportés par le canal de la Marne-au-Rhin. Les autres chantiers commenceront au fur et à mesure de l’installation du chemin de fer de ceinture avec successivement le Fort III, Fort Mundolsheim, le Fort IV, Fort Niederhausbergen, puis le Fort V, Fort Oberhausbergen, le Fort VI, Fort Wolfisheim.
Source : S0155, n°89 du 17/04/1872, p. 4.
05/1872
En mai 1872 le général von Biehler aurait apporté des corrections de pose des jalons sur le terrain de l’implantation des forts n°II à VII. Ce sont souvent de petites modifications, ou un déplacement de quelques mètres permet d’économiser de nombreux m3 de terrassement.
03/05/1872
Le journal Straßburger Zeitung n°103 du vendredi 3 mai 1872 et le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°106 du 5 mai 1872 ont publié cette annonce relative à la livraison de gravier au profit de la construction du chemin de fer de ceinture destiné à alimenter les chantiers de constructions des futurs forts détachés de Strasbourg : « Gravier « Kies ». Pour la livraison d’une grande quantité de gravier à Wolfisheim, Reichstett et Holtzheim, nous recherchons des livreurs efficaces. Faites vos offres chiffrées, par mètre cube livré pour chaque site, et déposer les chez Becker & Rauchert, entrepreneur de construction « Bauunternehmer », Broglie n°8. »
Sources : S0155, n°103 du 03/05/1872, p. 2. S3720, n°106, p. 3.
03/05/1872
Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin qui nous apporte des précisions sur le futur arasement des fortifications de Sélestat, dont une partie des pierres sera utilisée à partir de 1873 pour la construction des forts détachés de Strasbourg : « Schlestadt. La question de la démolition de notre forteresse semble entrer dans une phase nouvelle. M. le colonel du génie Schott est venu visiter notre ville dimanche dernier et a fait à l’administration municipale des propositions, qui d’ici à quelques jours devront être soumises aux délibérations du Conseil municipal. Il s’agirait, dans un délai de trois ans, de rendre la forteresse de Schlestadt impropre à être employée comme place de guerre ; ce résultat serait obtenu par l’enlèvement des cavaliers, des parapets jusqu’au niveau du terre-plein des remparts, et par des travaux analogues dans les ouvrages extérieurs. Les terres et les matériaux de démolition serviraient à combler les fossés, sans que cependant le nivellement de ces derniers soit nécessaire. Ces travaux seraient à la charge de la ville qui deviendrait propriétaire de tous les terrains formant actuellement le domaine militaire. Il y a lieu d’espérer que cette question aura bientôt une solution favorable aux intérêts de notre ville. (Nouvel Alsacien). »
Source : S3720, n°104, p. 3.
05/05/1872
Strasbourg place forte : Demande de livraison de gravier.
Annonce parue dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°106 du 5 mai 1872 : Gravier. Recherche des entrepreneurs efficaces pour livrer plusieurs grandes quantités de gravier à Wolfisheim, Reichstett et Holtzheim. Les propositions seront formulées en francs par mètre cube pour chaque localité. Becker & Rauscher, entrepreneur de travaux publics, Broglie 6.
Remarque : Il s’agit d’une annonce destinée à alimenter en gravier le chantier du chemin de fer de ceinture sur la rive gauche du Rhin.
Source : S0155 n°106 du 05/05/1872.
Sélestat place forte : Projet d’arasement des fortifications.
Journal Straßburger Zeitung n°105 du dimanche 5 mai 1872 : Sélestat. La question de l’arasement de nos fortifications semble être entrée dans une nouvelle phase. Le colonel du génie « Genie-Oberst » Schott a visité notre ville dimanche dernier et a fait des propositions à nos autorités municipales, qui seront débattus ces prochains jours par le conseil municipal. La place forte de Sélestat doit être, dans un délai de trois années, réduite dans un état qu’elle ne puisse plus être considérée comme une place d’armes. Cela concernerait le nivellement des remparts jusqu’au niveau du chemin couvert, ainsi que l’arasement des cavaliers et des ouvrages extérieurs. Les matériaux et la terre serait utilisés pour le comblement des fossés, sans que l’on demande un parfait nivellement. Ces travaux seraient à la charge de la ville, qui en contrepartie deviendrait propriétaire des terrains, qui appartient au service des fortifications. Espérons que cette affaire sera rondement menée dans l’intérêt de la ville (Elssäsische Nachrichten).
Source : S0155 n°105 du 05/05/1872.
29/05/1872
Début de construction du chemin de fer de ceinture destiné à alimenter les chantiers de construction des forts de la rive gauche du Rhin. Ces travaux ont été adjugés aux entrepreneurs Rauschert & Becker. Cette ligne qui part du port de Souffelweyersheim sur le canal de la Marne au Rhin passe par Mundolsheim, Oberhausbergen et Niederhausbergen, et rejoint d’un côté au nord-est la rive gauche de l’Ill près du futur Fort I (Fort Fransecky) et au sud-ouest la berge du canal du Rhône-au-Rhin, près du chantier du Fort IX (Fort Werder) à Graffenstaden. La ligne est mise en service au fur et à mesure de l’avancement des travaux, en desservant dans un premier temps le fort II et le fort III, puis le forts IV, et enfin les forts V et VI.
31/05/1872
Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°126 écrit un article relatif à l’acquisition des terrains du chemin de fer de ceinture et des nouvelles fortifications : « On nous écrit de Hausbergen : D’après des ordres récents, les terrains pour l’établissement du chemin de fer de ceinture ne seront pas pris provisoirement en possession, mais achetés définitivement, comme ceux des forts. Depuis quelques jours, les Commissions chargées des expropriations de terrains ont commencé leurs opérations. »
Source : S3720, n°126, p.23.
22/06/1872
Le journal Straßburger Zeitung n°145 du dimanche 23 juin 1872 nous livre cette information : « Strasbourg, le 22 juin 1872. Son excellence Monsieur le Generalleutnant Georg von Kameke, chef du corps des ingénieurs militaires est arrivé hier matin à 8h43 et est descendu à l’hôtel « Englischer Hof ». »
Source : S0155, n°145 du 23/06/1872.
23/06/1872
Strasbourg, place forte : Travaux des nouvelles fortifications.
Journal Straßburger Zeitung n°145 du dimanche 23 juin 1872, n°146 du mardi 24 juin 1872, n°148 du jeudi 27 juin 1872 : « Fort Reichstett près de Strasbourg. 500 terrassiers peuvent trouver immédiatement trouver un travail durable et rétribué par un bon salaire à la construction du fort à Reichstett. La société de construction Pathe & Comp. »
Source : S0155 n°145 du 23/06/1872.
Allemagne, Strasbourg place forte : Travaux des nouvelles fortifications.
Journal Straßburger Zeitung n°152 du mardi 2 juillet 1872 : De l’Alsace le journal « Deutsche Presse » publié à Francfort a écrit sur les fortifications de Strasbourg : « Au Strasbourg, 1er juillet (1872). Au nord entre l’Ill et le Rhin l’enceinte de la ville, qui reliera à 3 kilomètres l’actuel front jusqu’au canal, sera avancée de telle façon, que les belles promenades entre la Robertsau et la place de la Robertsau seront incluses dans l’enceinte. C’est à cet endroit que l’on construira un port et canal, qui vient du Rhin et passe par Kehl, et permette un meilleur approvisionnement. A l’ouest, au-delà du front qui regarde vers la France, le côté qui nécessite naturellement une meilleure défense, la Prusse érige un vaste camp retranché « verschanztes Lager » qui peut accueillir une armée de 200 000 hommes, qui avec Strasbourg et cinq grands forts en forme d’étoile (sternformige Forts) qui seront érigés sur les points suivants, en commençant par le nord : le Fort Reichstett, à environ 8 kilomètres au nord-est de la nouvelle enceinte, qui contrôle face à l’ouest la route vers Lauterbourg et vers l’est le chemin de fer vers Paris et ultérieurement deux lignes de chemin de fer projetées dont l’une relie la ville et les forts et l’autre qui relie les forts entre eux. Plus au sud à environ 3 kilomètres de ce premier Fort Reichstett où se trouve d’une part la route vers Wissembourg, et d’autre la grande ligne de voies ferrées vers Paris, le Fort Souffelweyersheim, à un kilomètre au sud-ouest le Fort Niederhausbergen près de la grande route de Strasbourg à Bouxwiller et enfin, les ouvrages d’Oberhausbergen et de Wolfisheim qui commandent la route allant à Saverne, Paris et le canal de la Bruche. Les emplacements de ces cinq forts ont été astucieusement choisis. Tous dominent le terrain dans la plaine de Strasbourg, qui est située à une hauteur de 150 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le Fort Reichstett est à une hauteur de 150 mètres, celui de Souffelweyersheim a une hauteur identique, ceux de Niederhausbergen et d’Oberhausbergen respectivement à 191 et 173 mètres, et enfin celui de Wolfisheim à 160 m au-dessus du niveau de la mer. Le premier, situé au nord du camp retranché, s’appuie sur les marais de la Souffel, et le cinquième au sud, sur les bras confluents de l’Ill. Sur le Rhin, en passant par Kehl, il est toujours possible d’amener de l’aide de toute sorte en provenance d’Allemagne. »
Remarque : les forts détachés de Strasbourg n’ont pas de tracé en étoile mais la forme de lunette aplatie.
Source : S0155 n°152 du 02/07/1872.
03/07/1872
Le journal français Le Temps a publié l’article suivant : « Un correspondant strasbourgeois de la Presse allemande de Francfort donne à ce journal des détails sur les nouvelles fortifications de Strasbourg ; ces renseignements sont reproduits par la Gazette de Strasbourg. Du côté de la France on construira un vaste camp retranché pouvant contenir 200 000 hommes et relié la ville par cinq forts ; le fort de Reichstett, à 8 kilomètres au nord de la nouvelle enceinte ; le fort de Souffelweyersheim (habituellement dénommé Fort Mundolsheim) ; le fort de Niederhausbergen ; celui de Oberhausbergen et celui de Wolfisheim. Le fort de Reichstett dominera la route de Lauterbourg et le chemin de fer de Paris ; celui de Souffelweyersheim dominera également cette dernière ligne ; celui de Niederhausbergen, la route de Bouxwiller ; les deux autres forts, la route de Saverne et le canal de la Bruche. »
Source : S0568.
11/07/1872
Phalsbourg fortifications : Travaux de démolition des anciennes fortifications.
Journal Straßburger Zeitung n°160 du jeudi 11 juillet 1872 : « Metz, le 5 juillet 1872. Nous avons lu dans le journal Deutsche Allgemeine Zeitung : Lors d’une de mes récentes excursion à Phalsbourg j’ai pu constater l’avancement des travaux d’arasement de la place forte. Les murs hauts de 40 pieds sont pratiquement entièrement démolis et les gravats de ces derniers comblent les fossés sur une hauteur de 3 à 4 pieds. Le transport des pierres nécessaires aux autres travaux de fortification entraînera encore plus d’efforts et de frais que les travaux de démolition. Etant donné que l’installation d’une voie de chemin de fer est projetée entre Phalsbourg et Lutzelbourg et que le transport des pierres en voiture par-dessus la montagne est impossible, elles resteront sur place en attendant la construction de cette ligne. Les 41 maisons situées à l’intérieur de la ville qui ont été détruites par les bombardements ou par le feu, ont été, à part deux d’entre elles, toutes reconstruites et sont plus belles qu’avant ; en réalité la ville ne perd rien à l’arasement de ces ouvrages de fortification et à l’avenir elle n’est plus menacée par un bombardement. Phalsbourg doit recevoir une forte garnison, qui pourra être largement hébergée dans ces belles et grandes casernes. »
Source : S0155 n°160 du 11/07/1872.
Strasbourg place forte : Travaux des nouvelles fortifications.
Journal Straßburger Zeitung n°161 du vendredi 12 juillet 1872 : Strasbourg, 11 juillet 1872. On lit dans le journal Frankfurter Zeitung : « Au « Reichsland » (Terre d’Empire) on entreprend de grands travaux publics, on accélère l’installation des voies de chemin de fer tout comme les autres voies de communication, grâce auxquels le pays est déjà plus riche que la plupart des autres provinces allemandes, au niveau des installations déjà achevées ou celles qui sont projetées. La fortification à grande échelle de la capitale de la Terre d’Empire est menée rondement et nécessite des sommes colossales pour réaliser une place d’armes qui lorsqu’elle sera achevée n’aura pas d’égal au monde. Elle est prévue pour une population de plus de 300 000 habitants, entourée par 16 forts détachés, qui sera également un camp retranché capable d’accueillir une armée forte de 200 000 hommes. Avec deux nouvelles gares, dont une gare centrale, une liaison par bateau à vapeur avec Mannheim et Rotterdam, sur le canal projeté du Rhin au Neckar ou sur le Rhin rectifié, Strasbourg voit son avenir avec confiance. »
Source : S0155 n°161 du 12/07/1872.
12/07/1872
Strasbourg place forte : Proposition d’outillages pour terrassiers.
Journal Straßburger Zeitung n°161 du vendredi 12 juillet 1872 : « Annonce commerciale. S’il vous plaît, à bien prendre en compte ! Pour les terrassiers, des griffes type « Kreuzhaken », des soi-disant pics « Pickel » complet sont disponibles. G. Hollaender, Kleberplatz Nr. 3. »
Source : S0155 n°161 du 12/07/1872.
15/07/1872
Strasbourg place forte : Modalités pour construire dans les rayons de forteresse.
Journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin du vendredi 19 juillet 1872 : Des demandes d’autorisation de construction dans les rayons de forteresse ayant dû être fréquemment renvoyées parce qu’elles ne répondaient pas, quant à la forme, aux prescriptions existantes. Ces dernières sont, par le présent avis, portées à la connaissance du public dans l’intérêt de ceux qui veulent élever des constructions :
1° Chaque demande doit être écrite sur une feuille de papier timbrée de 50 centimes, porter la date et la signature du propriétaire et non de l’entrepreneur du bâtiment.
2e La demande doit contenir les détails des constructions ou reconstructions à exécuter ; les parties d’un dessin, qui ne sont pas appuyée d’une demande spéciale, sont toujours regardées comme non approuvée.
3° Chaque demande doit être accompagnée d’un plan constatant la situation de la place à sur bâtir, eu égard aux fortifications.
4e Les dessins à joindre à la demande doivent toujours être fournis en deux exemplaires. Ces dessins doivent contenir :
a) Pour les constructions nouvelles et les reconstructions, le plan, la coupe en long et en large, ainsi que l’élévation ; pour l’intelligence du projet, les métrages doivent être indiqués ;
b) Pour les changements de construction, une simple esquisse suffit, qui indiquera, outre les métrages, la situation et les dimensions du changement projeté. Pour les réparations, un dessin n’est pas exigible ; il suffit d’indiquer l’étendue des travaux de réparation. En cas de travaux de creusement, la présentation d’un dessin indiquant la coupe géologique est nécessaire. Tous les dossiers sans distinction doivent paraphés par le propriétaire.
5e Toutes les demandes d’autorisation de constructions dans les rayons de la forteresse sont à adresser à la direction de la police, rue Brûlée, 2.
Strasbourg, le 15 juillet 1872. Le directeur de la police, Back.
Source : S3720 du 19/07/1872.
18/07/1872
Strasbourg place forte : Précisions au sujet des nouvelles fortifications.
Journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin du vendredi 19 juillet 1872 : « Strasbourg, le 18 juillet. J’ai lu dans votre estimable feuille des détails inexacts sur les travaux de fortification. Je vous communique par conséquent de source compétente, qu’à la vérité on ne construit en ce moment que cinq forts, parce qu’on n’a pas pu les commencer tous à la fois, les matériaux et les ouvriers manquant, mais qu’on élèvera en tout 12 forts, qui, pendant leur construction, seront reliés entre eux par des chemins de fer, qu’on supprimera dès que les forts seront achevés, par ce que, le cas échéant, ils ne feraient que gêner la défense. Si votre correspondant avait dit que 12 forts seront reliés par un réseau télégraphique, il eût été plus près de la vérité. Tout aussi peu il est question d’un camp retranché de 200 000 hommes, car dans les cercles compétents on n’a pas encore pris la moindre décision à ce sujet. »
Source : S3720 du 19/07/1872.
22/07/1872
Le journal : Straßburger Zeitung n°173 du vendredi 26 juillet 1872 nous livre et article sur la démolition des fortifications de Phalsbourg et le transport de ces pierres vers les chantiers des forts détachés de Strasbourg : « Strasbourg, 22 juillet 1872. L’arasement de la place forte solide comme un roc de Phalsbourg est pour l’essentiel pratiquement achevé, bien qu’il faille compter encore quelques mois pour achever ce qui a été commencé. Ces travaux ont entraîné une pénurie d’eau dans la place, puisque la population de cette petite place enclavée était déjà obligée de chercher péniblement de l’eau à l’extérieur à cette période de l’année. Deux bataillons de « Braunschweiger » sont encore en garnison dans la ville. La population se montre très réticente à leur départ.
On peut encore signaler qu’une importante partie des maçonneries des fortifications qui ont été arasées, ont été transportées vers le canal près de Lutzelbourg à l’aide d’une voie ferrée spéciale et chargée dans les péniches pour être transporté à Strasbourg, où elle sera employée pour la construction des nouveaux forts extérieurs. Les bâtiments de Phalsbourg endommagés lors du bombardement sont systématiquement remplacés par de nouvelles constructions. »
Source : S0155, n°173 du 26/07/1872, p. 2.
23/07/1872
Le journal Straßburger Zeitung n°173 du vendredi 26 juillet 1872 nous livre cet article sur les travaux de fortification : « Des travaux encore plus importants sont menés actuellement à Strasbourg, et à Phalsbourg sont entreposées d’énormes masses de pierres provenant des fortifications locales, et qui n’attendent que le transport pour être employées aux travaux de construction. Depuis peu de temps, on a également érigé ici une nouvelle briqueterie – tuilerie et elle est d’ailleurs déjà en fonction, si bien que cet établissement est déjà en mesure de livrer les briques nécessaires à ces travaux. »
Source : S0155, n°173 du 26/07/1872, p. 3.
25/07/1872
Allemagne, Phalsbourg place forte : Démolition des fortifications et transfert des matériaux à Strasbourg.
Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin du dimanche 28 juillet 1872 : « Phalsbourg, 25 juillet. Les ouvrages en maçonnerie de cinq bastions sur les six qui forment les fortifications de Phalsbourg ont été démolis et les pierres gisent dans les fossés. Elles sont destinées aux forts de Strasbourg. On évalue à 30 000 mètres cubes les pierres de taille des six bastions ; le mètre cube pesant 50 quintaux, ma masse totale se monte à 500 000 quintaux. La ville étant éloignée de 3 kilomètres de Lützelbourg, la station la plus proche du chemin de fer, on a jugé nécessaire de construire un chemin de fer spécial d’ici à Lützelbourg pour le transport de cette masse énorme de pierres et on se servira à cet effet de la nouvelle chaussée commencée au printemps de cette année et qui est déjà terminée. Le service sera inauguré le 1er août et le 1er février la chaussée sera livrée définitivement à la circulation du public ; par conséquent le transport des pierres aura cessé à cette époque. Les fossés comblés au moyen des remparts et la place qu’on gagnera sera convertie en jardins. Cet emplacement sera mis à la disposition des habitants de la ville qui pourront le louer ou l’acheter à certaines conditions. En attendant, ces fortifications démantelées offrent un triste aspect et plus d’un Phalsbourgeois sent son cœur se briser dans sa poitrine, bien que l’avantage soit pour nous ».
Source : S3720 du 28/07/1872.
27/07/1872
Phalsbourg place forte : Pose d’une voie ferrée provisoire pour le transport des pierres.
Journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin du mardi 30 juillet 1872 : « Phalsbourg, 27 juillet. Le chemin de fer à Lützelbourg. Au commencement du mois d’août des rails seront posés sur la nouvelle route presque achevée de Lützelbourg à Phalsbourg. Ainsi s’évanouit l’espoir de nos habitants ainsi que des carrières de pierres voisines, de pouvoir bientôt profiter de cette nouvelle voie à pentes douces. La voie ferrée servira au transport des pierres provenant de la démolition des ouvrages de fortification au canal de la Marne-au-Rhin, et même pour la descente, les voitures seront trainées par des locomobiles. »
Source : S3720 du 30/07/1872.
Allemagne, Phalsbourg place forte : Transport des pierres de taille vers le canal de la Marne au Rhin.
Journal Straßburger Zeitung n°177 du mercredi 31 juillet 1872 : « Phalsbourg, 27 juillet 1872. Au début du mois d’août on installera sur le « Steinbahn », la pratiquement toute nouvelle route du district de Lutzelbourg à Phalsbourg, une voie étroite pour wagonnets « Rollbahn ». Avec cela les habitants et les propriétaires de carrières voisines ont fondé l’espoir de pouvoir bientôt l’utiliser, sur ce nouveau chemin à très faible pente descendante. Ce voie étroite « Rollbahn » doit être utilisée pour assurer le transport des pierres issues de la démolition des ouvrages de fortification de notre ville jusqu’au canal de la Marne-au-Rhin « Rhein-Marnekanal », et les wagonnets qui descendront tout seuls jusqu’à la vallée, remonteront avec des locomobiles. La durée des transports et avec cela l’activité de cette voie étroite a été fixée à 6 mois, peut-être que cette voie provisoire serait remplacée par une voie définitive, si les besoins de l’industrie locale s’avéraient suffisant, pour que l’installation soit rentable. »
Source : S0155 du 30/07/1872.
28/07/1872
Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin du dimanche 28 juillet 1872 nous livre cet article : « Phalsbourg, 25 juillet. Les ouvrages en maçonnerie de cinq bastions sur les six qui forment les fortifications de Phalsbourg ont été démolis et les pierres gisent dans les fossés. Elles sont destinées aux forts de Strasbourg. On évalue à 30 000 mètres cubes les pierres de taille des six bastions ; le mètre cube pesant 50 quintaux, ma masse totale se monte à 500 000 quintaux. La ville étant éloignée de 3 kilomètres de Lutzelbourg, la station la plus proche du chemin de fer, on a jugé nécessaire de construire un chemin de fer spécial d’ici à Lutzelbourg pour le transport de cette masse énorme de pierres et on se servira à cet effet de la nouvelle chaussée commencée au printemps de cette année et qui est déjà terminée. Le service sera inauguré le 1er août et le 1er février la chaussée sera livrée définitivement à la circulation du public ; par conséquent le transport des pierres aura cessé à cette époque. Les fossés comblés au moyen des remparts et la place qu’on gagnera sera convertie en jardins. Cet emplacement sera mis à la disposition des habitants de la ville qui pourront le louer ou l’acheter à certaines conditions. En attendant, ces fortifications démantelées offrent un triste aspect et plus d’un Phalsbourgeois sent son cœur se briser dans sa poitrine, bien que l’avantage soit pour nous. »
Source : S3720, n°176 du 28/07/1872, p. 3.
Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin du mercredi 31 juillet 1872 nous livre ces faits divers : Niederhausbergen, 28 juillet. L’autre jour déjà un ouvrier travaillant au fort de Reichstett succomba à un coup de soleil. Hier un ouvrier du fort de Mundolsheim eut le même sort, et aujourd’hui même un ouvrier du fort de Niederhausbergen a dû être transporté chez lui dans un état désespéré.
Source : S3720, n°178 du 31/07/1872, p. 3.
02/08/1872
Strasbourg, place forte : Accès interdit aux chantiers des forts.
Journal Straßburger Zeitung n°179 du vendredi 2 août 1872 : « Communiqué. Il est interdit à toute personne hormis les ouvriers de pénétrer sur les chantiers des fortifications des environs de Strasbourg hormis les travailleurs et personnes habilitées porteur d’une autorisation du service des fortifications de Strasbourg. Le gouverneur impérial von Hartmann. »
Source : S0155 n°179 du 02/08/1872.
09/08/1872
Strasbourg place forte : Recherche des ouvriers pour la production de briques.
Journal Straßburger Zeitung n°185 du vendredi 9 août 1872 ; n°187 du dimanche 11 août 1872 : « (Mise en forme « Former »). Des ouvriers doués sachant fabriquer des briques trouvent un travail bien payé pour un travail à la pièce « Accord ». Franz Jos. Ufinger & Comp. »
Source : S0155 n°185 du 09/08/1872.
11/08/1872
Strasbourg place forte : Construction des forts détachés.
Journal Straßburger Zeitung n°188 du mardi 13 août 1872 : « Strasbourg, 11 août 1872. Plutôt aujourd’hui que demain, doit penser chaque bon Allemand, lorsqu’il voit avec quel zèle et quelle énergie a commencé et est réalisé la construction des forts autour de Strasbourg. Là il règne de l’activité et se développe avec un extraordinaire rapidité de la vie et travaux que bien des habitants du plat pays semblent croire au miracle. Et on se pose la question quel est l’esprit de cette activité, le ressort principal de ce remarquable ouvrage ? Une poignée fort heureuse semble avoir été saisie, pour désigner les personnalités de direction. Le directeur des travaux de construction des forts est le lieutenant-colonel « Oberstlieutenant » Grund. Il exécute son service de jour comme de nuit, et aucun effort que ce soit tôt ou tard ne lui ai de trop, lorsqu’il s’agit de la mission, de protéger la vieille ville impériale allemande contre toute éventualité venant de l’Ouest. Également les différentes sociétés, qui participent à la construction des forts, réalisent ce qui en temps normal est considéré comme impossible. Mais c’est particulière la personnalité loyale et fidèle du directeur cité précédemment, dont l’influence est stimulante et encourageante pour les entrepreneurs et travailleurs. Avec un tel travail en commun le succès ne peut pas être absent, et dans de telles conditions, toutes les difficultés sont surmontées avec facilité. Les durées de construction qui a été fixée pour les cinq premiers forts, ne sera pas entièrement utilisée, et lorsque dans deux ans nos troupes d’occupation en France se retireront, nous serons consolés de pouvoir regarder et construire sur notre forteresse de la frontière. Le dicton Oh Straßburg, Oh Straßburg, du wunderschöne Stadt, est tel le Phoenix qui renaît des cendres, n’est plus une moquerie. »
Source : S0155 n°188 du 13/08/1872.
16/08/1872
Strasbourg place forte : Construction des nouvelles fortifications de Strasbourg.
La revue militaire de l’étranger a publié un article tiré de journal militaire allemand et de la Gazette d’Augsbourg : « On vient de former une commission, sous le nom de : Inspection impériale des nouvelles fortifications de Strasbourg. Comme son nom l’indique, elle est spécialement chargée des travaux qui s’exécutent à Strasbourg ; le colonel Klotz, du corps des ingénieurs, est à sa tête. L’enceinte de Strasbourg sera avancée à 3 kilomètres au nord, entre l’Ill et le Rhin, jusqu’au canal qui unit ces deux cours d’eau. Ainsi, la promenade de Robertsau sera comprise dans la nouvelle enceinte. Un canal, qui communiquera avec de la Marne au Rhin, permettra de tirer facilement des approvisionnements de Kehl. Le front qui regarde la France recevra naturellement les plus fortes défenses. On établira à l’ouest de la place un camp retranché susceptible de recevoir 200 000 hommes et qui sera couvert par cinq grands forts, à savoir : Le fort de Reichstett, à 8 kilomètres nord-ouest de la nouvelle enceinte, commandant la route de Lauterbourg ; A 3 kilomètres au sud de ce premier fort, le fort de Souffelweyersheim, commandant la route de Wissembourg et le chemin de fer de Paris ; A 1 kilomètre au sud-ouest, le fort de Niederhausbergen commandant la route de Strasbourg à Bouxwiller, et enfin les forts d’Oberhausbergen et de Wolfisheim commandant les routes de Saverne et de Paris, et le canal de la Bruche. Tous ces forts dominent la plaine de Strasbourg. On se propose, en outre de construire une ligne de fer qui reliera tous ces forts entre eux avec la place.
Nous ajoutons à ces renseignements la nouvelle suivante, tirée d’un des derniers numéros de la gazette d’Augsbourg : « Trois forts faisant partie du système général de Strasbourg seront construits sur le territoire du grand-duché de Bade : Le premier, entre Sundheim et Eckartsweier ; Le second, au sud de Neumühl ; Le troisième, à Altenheim. »
Source : S0476.
11/09/1872
Strasbourg, place forte : Offre d’emploi pour des ouvrier de briqueterie.
Journal Straßburger Zeitung n°213 du mercredi 11 septembre 1872, n°215 du 13 septembre 1872 et n°217 du 15 septembre 1872 : « Cherche 15 – 20 travailleurs fabriquant en briques « Backstein-Arbeiter » pour des briques de fortification pour 7 francs pour mille, trouvent immédiatement un emploi pour une longue durée. Demande personnelle à faire à Strasbourg, route de Bischwiller « Bischweilerstrasse » Nr. 9, 1er étage. »
Source : S0155 n°213 du 11/09/1872.
14/09/1872
Le journal Straßburger Zeitung n°218 du mardi 18 septembre 1872 nous livre ces informations : « Strasbourg, 14 septembre 1872. Comme l’a appris la gazette de Karlsruhe « Karlsruher-Zeitung », on est maintenant sûr à Sélestat que l’arasement des fortifications sera commencé sans délais. Les travaux doivent être terminés dans les trois ans. C’est toutefois une bonne nouvelle pour les habitants de Sélestat. »
Source : S0155, n°218 du 18/09/1872, p. 2.
28/09/1872
Les autorités allemandes ont choisi le samedi 28 septembre 1872, le jour anniversaire de la capitulation de Strasbourg, pour célébrer de manière festive la pose de la première pierre des nouvelles fortifications de Strasbourg, sur le chantier du Fort V – Fort Oberhausbergen – Fort Grossherzog von Baden, actuel fort Frère. A cette occasion, ils ont invité, au moyen du rapport de garnison « Parolebefehl », tous les officiers, médecins et fonctionnaires de l’armée, et des cartons d’invitation ont également été envoyés aux représentants des diverses branches de l’administration civile et à leurs épouses. Grâce aux articles publiés par la presse, nous avons reconstitué le déroulement de cette cérémonie.
Les alentours du fort ont été piquetés de drapeaux noir, blanc et rouge sur un large rayon, et la place de la cérémonie a été ornée de sapins, de guirlandes qui virevoltaient gaiment dans le vent. Du haut de la crête des parapets du front, sur lesquels les invités civils avaient pris place, parmi lesquels on trouvait de nombreuses dames, la place offrait à leur vue une image idyllique en arrière-plan, avec la tour de la cathédrale éclairée par le soleil et les sommets bleus des hauteurs des Vosges et de la Forêt-Noire. Parmi les invités ont été aperçus en plus de l’intégralité des autorités militaires et civiles, le conseiller du gouvernement von Quast, conservateur des monuments historiques de Prusse et de nombreuses dames alsaciennes des environs, reconnaissables à leur couvre-chef traditionnel.
La solennité a été ouverte ponctuellement à 10 heures, lorsque son excellence le général commandant le 15e corps d’armée von Fransecky pénétra dans le carré formé par des détachements de troupes de toutes les armes, et dès cet instant la fanfare de trompettes du régiment d’Uhlans annonça l’ouverture officielle de la cérémonie.
Sur cela, le gouverneur de la place von Hartmann prononça le discours officiel ; ce discours est certes assez long, mais nous le publions en intégralité car il reflète bien l’opinion des dirigeants allemands de l’époque : « Après que Strasbourg avait ouvert ses portes à Louis XIV, le roi reconnu que sa première mission était de sécuriser ce bien précieux par la modernisation des fortifications. Il chargea de cette mission son ingénieur le plus célèbre et le plus doué, Vauban. Les anciens bastions et redoutes, auxquels avaient œuvré les architectes militaires Specklin et Rimpler, ont été renforcés, les fossés ont été approfondis et régulés, un grand nombre d’ouvrages avancés ont été construits, la citadelle qui a été érigée était un modèle du genre reflétant l’art de la fortification de l’époque, sa jonction à l’enceinte urbaine de la ville a été réalisée, une ingénieuse zone inondable a été installée et protégée, tous les fronts de la forteresse étaient préparés contre toute attaque ennemie. Strasbourg était considérée comme une place imprenable. Cette ville d’Empire qui a gardé sa culture germanique derrière ses murs crénelés et préservée son indépendance grâce à l’appui de ses bastions, bien que l’Alsace eût été perdue, était devenue une place d’armes française, c’est-à-dire une place avancée base de départ des conflits contre l’Allemagne.
Les successeurs de Louis XIV ont renforcé Strasbourg, des plans dirigés contre l’Allemagne et sa puissance. Le fabuleux arsenal qui a été érigé contenait de nombreuses armes destinées à combattre l’Allemagne ; on a créé une fonderie de canons, des ateliers et des écoles militaires, qui avaient acquis très rapidement une réputation européenne. C’est de Strasbourg que partirent de nombreuses armées pour soumettre et dévaster l’Allemagne. Les portes de Strasbourg ont été baptisées des noms des victoires françaises.
Strasbourg était considérée comme une sentinelle inquiétante, avec laquelle le voisin menaçait la réunification et le déploiement de la puissance allemande. Les guerres de libération et les accords de paix de 1814 et 1815 avaient laissé l’Alsace et Strasbourg à la France. Avec la reconstitution de la puissance de la France, Strasbourg a repris le rôle qu’elle jouait auparavant. Les vieilles traditions françaises ont été reprises, les hommes politiques et les historiens français ont pour but permanent d’abaisser le développement de l’Allemagne, ce qui était le guide permanent de la politique française. Le deuxième empire estimait que son existence était compromise en cas d’unification allemande. Génial ! Pendant que la politique française prônait les anciens souvenirs et objectifs, elle délaissait sa défense, qui était très efficace auparavant. On oublia que la défense nécessite des moyens extraordinaires pour rester au niveau des progrès techniques de l’armement et des techniques militaires. On ne fit que très peu pour la défense de Strasbourg. La pensée que Strasbourg pourrait être assiégée était absente de l’esprit français. C’est ainsi que Strasbourg aborda la guerre de 1870 sans aucune préparation sur le plan matériel ou humain. Toutefois, cela engendra une longue lutte et dure lutte : du sang noble a coulé, d’importantes parties de Strasbourg ont été ruinées, avant que le drapeau tricolore français, défendu par un commandant courageux et valeureux n’ai été abaissé. Le 28 septembre 1870, les bannières allemandes flottaient à nouveau sur les bastions de Strasbourg.
Deux années se sont écoulées à présent, la paix a uni définitivement l’Alsace et la Lorraine au nouvel Empire allemand. C’était deux années de durs labeurs et de grande activité ; ce qui a été détruit devait être réparé, ce qui était trop vieux devait être renforcé. Par-dessus cela il fallait construire du nouveau. La nouvelle importance de Strasbourg en tant que capitale et point central d’une terre allemande située sur la rive gauche du Rhin, il fallait revoir à grande échelle sa sécurité et ses fortifications ; elles devaient être adaptées à la volonté énergique de l’empire uni, pour prouver qu’elle sera désormais inséparable de la nouvelle alliance ; elle devait avec la mise en œuvre des moyens phénoménaux par l’empire allemand, assurer sa défense. Les fortifications devaient donner de l’espace à la ville, nécessaire à sa nouvelle prospérité ; la ville doit allier son aisance avec sa sécurité ; ses admirables monuments et les locaux scientifiques ne doivent pas à nouveau être exposés à un bombardement, si la furie de la guerre devait à nouveau revenir par ici. C’est ainsi qu’a été réalisé le plan de ses fortifications, et nous nous sommes réunis ici pour la pose de la première pierre.
Puis vint la signature du document par les invités les plus prestigieux qui s’avancèrent. Le document fut ensuite inséré dans le cylindre en fer blanc qui était préparé à proximité, en même temps que les plans du fort, l’annuaire prussien 1870-71 et d’autres documents. L’ensemble des invités rentra par la suite à l’intérieur du local, où tout avait été prévu pour la pose de la première pierre, et c’est là que son Excellence le général commandant frappa les trois coups de marteau symboliques. Les paroles qu’il prononça n’étaient pas très audibles à cause d’une météo avec beaucoup de vent, mais il a dit à peu près cela : « Ici s’érige sûrement et fidèlement la garde sur le Rhin. »
Son excellence le président supérieur von Möller prononce les paroles suivantes : « Que ce beau pays qui s’étend sous nos regards puisse évoluer favorablement sous la protection de ces remparts dans sa particularité et qu’il puisse être reconnaissant à l’Allemagne, qui l’a délivré il y a quelques semaines ».
Monsieur le Gouverneur : « Pour les amis une protection pour les ennemis un rempart. »
Monsieur le président du cercle Monsieur von Ernsthausen : « Vivat Floreat Crescat Germania. »
Monsieur le lieutenant-colonel Grund, ingénieur de la place : « Le premier coup pour celui qui ordonna la construction de l’ouvrage. Le deuxième pour celui qui l’a conçu. Le troisième, pour ceux qui ont réalisés l’ouvrage. »
Pendant que les troupes présentèrent les armes et que les drapeaux furent abaissés, le général commandant entonna un « Hurrah » à sa majesté l’empereur d’Allemagne, auxquels répond avec enthousiasme toute l’assemblée présente. La cérémonie se termina vers 12 heures par l’hymne national, suivi de « Heil dir im Sieggeskranze » (Soit loué celui qui porte les lauriers de la victoire) et par « Die Wacht am Rhein » (La garde au Rhin), puis par 21 coups de canons tirés par la 2ème batterie lourde « 2. schwere Batterie » du régiment d’artillerie de campagne n°15. »
Sources : S0155, n°225 25/09/1872, p. 4 ; n°229 du 29/09/1872 ; n°230 du 01/10/1872, p. 2 ; S0927.
23/10/1872
Journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°251 du jeudi 24 octobre 1872 : Strasbourg, 23 octobre. Un grand nombre d’ouvriers émigrent en ce moment de la Hollande pour se rendre en Alsace-Lorraine. Dans ce dernier pays les salaires sont de 5 à 6 francs supérieurs à ceux de la Hollande, et par conséquent ces ouvriers trouvent chez nous une meilleure existence que chez eux.
Source : S3720, n°251 du 24/10/1872, p. 2.
14/11/1872
Le journal Straßburger Zeitung n°270 du samedi 16 novembre 1872 a publié ces informations : « Ces derniers temps, les travaux de terrassement et de maçonnerie des forts de Strasbourg ont bien avancé. Plus de 1 800 travailleurs et charretiers œuvrent actuellement sur les forts de Niederhausbergen, Mundolsheim et Reichstett. Ce chiffre augmente tous les jours par la venue de journaliers et de valets de ferme « Bauernknächte », qui quittent les paysans pour percevoir un salaire plus conséquent. Ce rassemblement de force de travail permet d’espérer que les travaux de construction des forts seront achevés dans 6 mois, c’est-à-dire avant l’échéance qui a été fixée. Pour stimuler le rendement des travailleurs, ils ne sont pas payés au tarif journalier mais à la tâche. De cette façon, un bon tailleur de pierre gagne jusqu’à 84 francs par semaine et récemment un charretier équipé de deux chevaux solides a gagné 235 F en deux semaines. Les mineurs quant à eux gagnent bien 7 à 8 F par jour. Pour ce travail ce sont plus particulièrement les Italiens qui démontrent leur assiduité au travail. Lors d’un tel rassemblement d’ouvriers en provenance de toutes les régions d’Europe, on trouve également certains individus qui ont une attirance particulière pour les vêtements d’hiver qu’ils échangent contre leurs effets déchirés, et ces vols exécutés dans les cantines, sont fréquents. D’autres ont la même attirance pour les légumes plantés par les paysans. Espérons que l’hiver qui approche veuille nous épargner de ces rigueurs, sinon en cas d’un arrêt des travaux de nombreuses mains seraient sans emploi, ce qui entraînerait des conséquences fâcheuses pour les villages environnants. »
Source : S0155, n°270 du 16/11/1872.
18/11/1872
Le journal Straßburger Zeitung n°274 du jeudi 21 novembre 1872 a publié cet article : « Strasbourg, 18 novembre 1872. Comme l’a écrit la Kehler Zeitung de Kehl, on trouve comme sur les huit emplacements des forts de Strasbourg de l’autre côté du Rhin, à savoir entre Sundheim et Eckartsweier, entre Neumühl et Kork et près d’Auenheim, on peut voir depuis plusieurs jours des gabarits en bois « hölzerne Stiegenhäuser » d’une hauteur de 55 pieds, qui indique la hauteur des forts à construire. Une commission d’ingénieurs du service des fortifications de Strasbourg « Commission von Festungs-Ingenieure » est arrivé sur place pour examiner et fixer définitivement le niveau, les « Stiegenhäuser » ont vraisemblablement été relevés à 65 pieds. D’après nos suppositions, les travaux de terrassement devraient encore commencer cet hiver, et une ligne de voie ferrée sera posée de Kehl à travers le Ried en direction de Lahr, pour permettre d’amener de la terre en provenance de la Forêt Noire.
Dans les trois forts strasbourgeois de Niederhausbergen, Reichstett et Mundolsheim, sont employés environ 2 000 travailleurs (les conducteurs d’attelages exceptés), de toutes les régions d’Europe, et les travaux se déroulent de telle façon qu’ils seront vraisemblablement achevés avant le délai fixé. Les murs de l’enceinte urbaine ne tombent que lorsque les forts seront achevés. Il est donc intéressant pour le projet d’extension de la ville de faire avancer les travaux. »
Source : S0155, n°274 du 21/11/1872, p. 3.
16/12/1872
La presse nous livre les informations suivantes concernant la construction des forts de la rive gauche du Rhin : « Depuis quelques temps, la construction des forts de la rive gauche paraît très avancée. On aperçoit actuellement des échafaudages en bois, hauts de 55 à 65 pieds, servant à profiler les remblais. 2 000 travailleurs sont occupés aux trois forts de Niederhausbergen, Reichstett et Mundolsheim. Cet effectif augmente chaque jour. On espère que la construction des forts sera terminée avant six mois, c’est-à-dire avant le délai fixé. Les murs d’enceinte tomberont dès que ces travaux seront achevés. »
Détail de la gravure du chantier de construction du Fort d’Oberhausbergen, avec la locomobile à vapeur en fonction sur le chantier. Gravure parue dans un journal français en 1872.
07/12/1872
Strasbourg garnison : Adjudication annuelle pour la livraison de matériaux et la réalisation de travaux divers au profit des fortifications de Strasbourg pout 1873.
Journal Straßburger-Zeitung n°265 du dimanche 10 novembre 1872 : Communiqué. Les livraisons de matériels et la réalisation des travaux pour l’année 1873, au profit de la place forte, dans les catégories suivantes, y compris les livraisons des matériaux : travaux de maçonnerie « Mauerer-Arbeiten », travaux de tailleurs de pierres « Steinhauer-Arbeiten », travaux de couvreurs « Dachdecker-Arbeiten », travaux de charpentiers « Zimmer-Arbeiten », travaux d’ébénistes « Tischler-Arbeiten », travaux de forgerons et de serrurerie « Schmiede- und Schlosser-Arbeiten », travaux de plombiers « Klempner-Arbeiten », travaux de vitrier « Glaser-Arbeiten », travaux de pavage « Pflaster-Arbeiten », ainsi que les prestations de transport, doivent être adjugés à le lundi 9 décembre (1872), le matin à 10 heures, au bureau du service des fortifications « Fortifications-Bureau », où on peut consulter les conditions particulières pendant les heures de bureau jusqu’à la date de l’adjudication. Strasbourg, le 8 novembre 1872. Le service impérial des fortifications « Kaiserliche Fortification ».
Source : S0155 n°265 du 10/11/1872.
18/12/1872
Strasbourg place forte ; Réalisation d’une carte des forts détachés n°1 à 9.
Réalisation de la carte de relevé de terrains sur la ligne des forts n°1 à 9 de la rive gauche du Rhin, à l’échelle 1/125 000e, dimension 152,5 cm x 123 cm, attachée au rapport du 18 décembre 1872.
02/01/1873
Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’arrêté suivant : Une ordonnance ayant reconnue que l’obligation des ouvriers de se munir, en conformité de la loi du 22 juin 1854 et de l’arrêté du 30 avril 1855, d’un livret, existe toujours ; les dispositions suivantes basées sur l’arrêté du préfet du 13 novembre 1855, sont prises pour l’exécution de cette prescription dans l’arrondissement urbain de Strasbourg.
1. Les livrets d’ouvriers sont délivrés au bureau de police, rue Brûlée, 2, où ils seront également revêtus d’un visa, afin de servir de passeport à l’intérieur.
2. Les ouvriers qui sont tenus d’avoir un livret, devront s’en procurer un dans le délai de deux mois, à dater du jour de cette publication. Afin d’obtenir un livret, l’ouvrier doit présenter un certificat d’un commissaire de police de son canton ou un ancien livret tenu régulièrement.
3. Le certificat du commissaire de police est délivré sur la vue de papiers de légitimation ou la déclaration de personnes connues constatant l’identité et la profession de l’ouvrier ; s’il ne peut pas produire ces constatations, une déclaration signée par lui, en conformité de l’art. 13 de la loi du 22 juin 1854, dont il sera fait communication.
4. Tout porteur de livret ouvrier non délivré en cette ville, est obligé, avant d’en faire usage ici, de le faire viser par la direction de police, et, à cette occasion, le livret sera examiné et enregistré. Aucun établissement ne peut admettre des ouvriers, même munis de livrets réguliers, avant l’accomplissement de cette formalité du visa.
5. Après que le patron, en vertu des dispositions des art. 4 et 5 de la loi précitée et de l’art. 9 de l’arrêté en question, a inscrit sur le livret le jour de l’entrée de l’ouvrier ou le jour où pour la première fois, on lui a donné du travail, il soumettra, dans le délai de 24 heures, cette inscription au visa du commissaire de police, qui examinera le livret et le rendra ensuite, en envoyant un extrait de son visa à la direction de police.
6. Dès qu’un ouvrier quitte son patron, il doit faire viser dans le délai de 24 heures sa sortie par le commissaire de police du canton de son patron ; le commissaire examinera l’authenticité du certificat de sortie et enverra un extrait de son visa à la direction de police.
Aucun patron ne peut engager un ouvrier avant l’accomplissement de cette formalité ; du reste, le visa du commissaire de police n’en peut pas remplacer ou tenir lieu du visa de voyage dont il est question au § 1er de cet arrêté.
7. Il est interdit aux logeurs, aubergistes ou autres personnes de retenir le livret comme gage.
8. Les patrons devront être munis au plus tard jusqu’à la fin du mois de février 1873 du registre prescrit par l’art. 4 de la loi et l’art. 8 de l’arrêté précisé, et le commissaire de police le cotera et le paraphera. Les inscriptions devront être lisibles et se suivre sans intervalle visible.
9. Les contraventions seront poursuivies et punie d’après l’art. 11 de la loi du 22 juin 1854, l’art. 18 du décret du 30 avril 1855 et du § 363 du code pénal de l’Empire germanique.
10. Cet arrêté sera publié dans les journaux, Strasbourg, le 2 janvier 1873.
Le directeur de police, Back.
Source : S3715, n°8 du 10/01/1873, p. 2.
Annonce pour la vente de livret du travailleur parue en 1873. Source : S0156.
05/01/1873
Berlin : Nouvelles Attributions du comte de Roon et du général Kamecke au sein du ministère de la Guerre.
Article du journal Straßburger Zeitung qui nous livre ces informations par dépêche télégraphique : « Berlin, 5 janvier 1873. Le bulletin officiel de l’armée « Armeeverordnungsblatt » contient une ordonnance impériale adressée au ministre de la guerre, où l’on évoque, que le Roi tient particulièrement que, le Graf Roon, en tant que ministre de la guerre et président de la commission de l’armée de terre et des forteresses « Auschusses für das Landheer und die Festungen », reste particulièrement impliqué dans la direction supérieure des affaires militaires. En tenant toutefois compte des tâches supplémentaires confiées à Roon, à la suite de la prise en compte du ministère de la guerre, le général Kamecke doit suppléer celui-ci en tant que ministre d’Etat du ministère de la guerre, tout en restant sous la direction de Roon qui reste le responsable, et il devra représenter le ministre de la guerre partout où cela s’avère nécessaire. Cette ordonnance demande à Roon de rendre compte du partage de la nouvelle répartition des tâches. Dans l’intérêt d’un service plus prompt et efficace, le général Kamecke est autorisé à remplacer le ministre de la guerre partout où cela s’avère nécessaire, si bien que les décisions qu’il aura prises ne pourront être contestées qu’auprès du roi ».
Source : S0155.
28/01/1873
Article du journal Straßburger Zeitung contenant des informations concernant la loi relative aux livrets des travailleurs « Arbeiterbücher ». Les Alsaciens-Lorrains disposent d’un délai jusqu’à la fin du mois de février pour acquérir les livrets des travailleurs. Ces livrets doivent être perçus au bureau de la police, mais les travailleurs sont tenus de présenter les pièces justificatives concernant leur emploi actuel. Lorsqu’ils quittent un employeur, celui-ci est tenu de viser le livret. Ce document peut être utilisé comme pièce d’identité à l’intérieur de l’Empire. Aucun employeur n’a le droit d’embaucher du personnel s’il n’est pas muni du livret réglementaire. Signé : directeur de la police « Polizei Director » Back. Cette mesure contraignante est mise en œuvre alors que les chantiers de construction des nouvelles fortifications de Strasbourg sont en cours.
Source : S0156.
03/02/1873
Strasbourg place forte : Accident au fort de Reichstett.
Article du journal Straßburger Zeitung : « Reichstett, 4 février 1873. Lors des travaux de terrassement exécutés hier au fort de Reichstett, à cause du dégel, une masse importante de terre se détacha et enterra une personne. Malgré les secours immédiats, il n’a pas été possible de sauver le malheureux. Cet amas de terre gelée lui a écraser le bassin de cet ouvrier né en Bavière, il laisse une veuve avec six enfants ».
Source : S0155.
08/02/1873
Strasbourg place forte : Chantiers de construction des forts détachés.
Article du journal Straßburger Zeitung évoquant la construction des trois forts détachés sur la rive droite du Rhin : « Kehl, 8 février 1873. Alors que notre ville en ruine a été reconstruite en grande partie de bâtiments neufs et de plus beaux, et la vie des habitants est nettement plus sereine à la suite de la disparition de la menace du voisin français. On a commencé les travaux préparatoires à la construction des 3 forts, de ce côté-ci du Rhin, des ouvrages qui vont également être intégrés à la place forte de Strasbourg, et les travaux de terrassement devraient commencés dans les prochains temps. Toutefois, un nouveau plan a été dévoilé, qui prévoit de remplacer la tête de pont virtuelle avec ses forts fantômes au sud et au nord du pont du Rhin, par un nouvel ouvrage adapté à l’importance de du lieu. C’est pour cette raison que les travaux de reconstruction des bâtiments en ruine de la gare et de l’ancienne douane ont été suspendus.
La mission principale des trois forts de la rive droite du Rhin est de sécuriser le camp retranché constitué des forts de Reichstett, Souffelweyersheim, Niederhausbergen, et de Wolfisheim. Il sera difficile à un ennemi de constituer une armée capable de cerner la place de Strasbourg, et grâce aux forts de la rive droite, cela sera impossible. Les localités badoises qui sont touchées par le rayon de fortification doivent respectée la police du bâtiment du gouvernement de la place forte de Strasbourg ».
09/02/1873
Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 9 février 1873. La rumeur rapportée par plusieurs journaux concernant le départ des Italiens employés à la construction des forts de Strasbourg, pour aller en Espagne et combattre pour le roi Amadeus, est totalement fausse. Il est vrai qu’une partie des Italiens a quitté l’Alsace, mais pas pour récupérer les lauriers de la gloire au pays des châtaignes, mais pour travailler au percement du tunnel du Saint-Gothard contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Cette nouvelle est certainement plus crédible que la première rumeur, et en plus, tous les travailleurs italiens que l’on a interrogés ont répondus dans ce sens. »
Source : S0156.
Gravure représentant un chantier de construction d’un fort détaché. On remarque également la présence d’une locomobile à vapeur, et l’on voit une des tours en bois qui servaient de repère à l’emplacement du fort par rapport aux ouvrages voisins. On aperçoit également les attelages des paysans qui contribuent au soutien logistique du chantier.
13/02/1873
Strasbourg place forte : Embauche de tailleurs de pierres au Fort de Reichstett.
Offre d’emploi du journal Straßburger Zeitung publié quatre reprises entre le 13 et le 20 février 1873 : « 30 à 40 tailleurs de pierres « Steinhauer » trouvent immédiatement une activité permanente au fort II à Reichstett pour un salaire journalier élevé ou un travail au rendement « Accord ». La société de construction « Baugesellschaft Pathe, Jerschke & Schneider » à Schiltigheim près de Strasbourg ».
12/03/1873
Article du journal Straßburger Zeitung : Pour la construction des forts, un entrepreneur publie cette annonce : « Recherche des livreurs efficaces, pour le transport de quelques millions de pierres pour les fortifications, Rudolf Mosse, à Strasbourg. »
Remarque : Rudolph Mosse est le responsable de l’agence publicitaire qui émet des annonces dans tous les journaux.
Source : S0156.
Détail représentant le front droit de la construction d’un fort détaché de Strasbourg.
20/03/1873
Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : « Sélestat, 20 mars. Les travaux de démolition des fortifications n’avançant pas aussi vite qu’on l’avait cru dans ces derniers temps. A la vérité plusieurs entrepreneurs ont eu l’intention de prendre les pierres des ouvrages dont la démolition ne regarde pas la ville. M. le lieutenant-colonel Grund est même allé chez nous pour régler cette affaire. Mais on n’avait pas encore entendu l’avis des autorités municipales, qui par conséquent n’ont pas pu donner encore leur consentement. Toute l’affaire se bornait sur une convention conclue par l’ancien maire et qui n’a aucun caractère légal. L’administration municipale actuelle a cependant adressé à Berlin un tout autre projet de convention dont elle attend la confirmation. Il ne peut donc pas être question du premier projet. Sans compter l’influence nuisible à la santé publique exercée par les eaux stagnantes sur lesquelles se transporteront les pierres enlevées aux fortifications, la ville ne pourrait approuver qu’on enlève les pierres de couronnement d’ouvrages qui ne seront pas démolies pendant de longues années et qui seraient ainsi mutilées. Il serait plus rationnel si la ville s’entendait avec les entrepreneurs des forts de Strasbourg et les chargeaient de raser les fortifications de Schlestadt. Nous verrons jusqu’à quel point cette idée, qui prédomine en ce moment dans les cercles dirigeants, sera exécutée. »
25/03/1873
Strasbourg place forte : Embauche pour le chantier du Fort Reichstett.
Offre d’emploi publiés par le journal Straßburger Zeitung à deux reprises : à deux reprises : « Au Fort Reichstett, 150 – 200 « Erdarbeiter » ouvrier chargé des travaux de terrassement trouve un emploi immédiat et durable. La société de construction « Baugesellschaft » Pathe, Jerschke & Schneider ».
29/03/1873
Strasbourg place forte : Embauche pour le chantier du Fort Reichstett.
Annonce du journal Straßburger Zeitung n°75 du samedi 29 mars 1873 : « Au Fort Reichstett, 150 – 200 « Erdarbeiter » terrassiers trouvent un emploi immédiat et durable. La société de construction « Baugesellschaft » Pathe, Jerschke & Schneider. »
Source : S0156 n°75 du 29/03/1873.
12/04/1873
Strasbourg, place forte : Recherche machiniste pour le chantier du Fort Reichstett.
Annonce publiée par le journal Straßburger Zeitung n°87 du samedi 12 avril 1873 : « Machiniste est recherché pour la conduite d’une pompe à vapeur au Fort Reichstett à Strasbourg. Précisions sous l’adresse « Baumeister A. Jerschke à Strasbourg, Steinstrasse n°2. »
Remarque : les fossés secs du fort Rapp étaient à l’époque seulement à 50 cm au-dessus de la nappe phréatique. A priori c’est pour cette raison qu’il fallait une pompe à eau entraînée par une machine à vapeur.
06/05/1873
Strasbourg place forte : Etat d’avancement de la construction des forts détachés.
Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Niederhausbergen, le 6 mai. (Corresp. Part.) Pendant tout le printemps règne la plus grande activité, qui y avance à vue d’œil. Plus de seize cents ouvriers y sont occupés. Parmi ce nombre se trouvaient 800 maçons et terrassiers italiens ; mais la semaine dernière on a dû en congédier deux cents, par suite d’insubordination. Cependant ils n’ont pas été longtemps sans occupation. Ils se sont immédiatement dirigés sur Schlestadt (Sélestat) pour travailler à la démolition des remparts et à la reconstruction de la gare.
Les travaux des forts d’Oberhausbergen, Mundolsheim et Reichstett peuvent être poussés avec la même activité. Les entrepreneurs disposent partout de beaucoup d’ouvriers. Les tisserands du cercle de Schlestadt, dont les métiers chôment, y sont représentés par un contingent nombreux. D’ailleurs le gain ne va pas manquer de sitôt chez nous. J’ai appris de bonne source que le génie a fait lever des plans dans le but d’élever encore un petit fort, à proximité de l’église de Mundolsheim, et de construire une route qui longera les hauteurs de tout le Halterberg, pour relier les forts d’Oberhausbergen, Niederhausbergen et Mundolsheim.
Nos habitants viennent de consentir à la cession de leurs vignes expropriées moyennant le prix de 350 francs de l’are. Quant aux terrains, cédés pour l’établissement du chemin de fer de ceinture et de la route circulaire, traversant la banlieue, rien ne paraît encore être décidé par rapport au prix d’acquisition. Jusqu’à présent on a fait qu’indemniser les récoltes.
06/05/1873
Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : « Niederhausbergen, le 6 mai. (Corresp. Part.) Pendant tout le printemps règne la plus grande activité, qui y avance à vue d’œil. Plus de seize cents ouvriers y sont occupés. Parmi ce nombre se trouvaient 800 maçons et terrassiers italiens ; mais la semaine dernière on a dû en congédier deux cents, par suite d’insubordination. Cependant ils n’ont pas été longtemps sans occupation. Ils se sont immédiatement dirigés sur Schlestadt (Sélestat) pour travailler à la démolition des remparts et à la reconstruction de la gare.
Les travaux des forts d’Oberhausbergen, Mundolsheim et Reichstett peuvent être poussés avec la même activité. Les entrepreneurs disposent partout de beaucoup d’ouvriers. Les tisserands du cercle de Schlestadt, dont les métiers chôment, y sont représentés par un contingent nombreux. D’ailleurs le gain ne va pas manquer de sitôt chez nous. J’ai appris de bonne source que le génie a fait lever des plans dans le but d’élever encore un petit fort, à proximité de l’église de Mundolsheim, et de construire une route qui longera les hauteurs de tout le Halterberg, pour relier les forts d’Oberhausbergen, Niederhausbergen et Mundolsheim.
Nos habitants viennent de consentir à la cession de leurs vignes expropriées moyennant le prix de 350 francs de l’are. Quant aux terrains, cédés pour l’établissement du chemin de fer de ceinture et de la route circulaire, traversant la banlieue, rien ne paraît encore être décidé par rapport au prix d’acquisition. Jusqu’à présent on a fait qu’indemniser les récoltes. »
Source : S3715, n°107 du 05/05/1873, p. 3.
Détail de la gravure représentant un chantier de construction d’un fort détaché à Strasbourg. On aperçoit le détail de la traverse en capitale et le début des travaux de maçonnerie pour construire les deux ailes de la caserne de gorge. Gravure publiée par la presse française.
06/07/1873
Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : « Strasbourg, 6 juillet. On écrit de cette ville à la Karlsruher Zeitung : Les travaux des nouvelles fortifications sont poursuivis avec activité. Les six forts situés sur la rive gauche du Rhin, entre les villages de Reichstett et de Lingolsheim, auront des fossés profonds sans eau, et sont déjà tellement avancés qu’ils pourraient déjà servir à une défense énergique. Le mois dernier, la garnison de cette ville a été alarmée deux jours de suite et a occupé les forts, ainsi que le terrain qui s’étend devant les ouvrages de défense, pour que les troupes apprennent à connaître la configuration du terrain. En ce moment, on pousse vivement la construction des casernes, qui seront placées à l’abri des remparts de terre pour n’avoir pas à craindre un bombardement. Les forts situés près d’Illkirch, station de Graffenstaden, et La Wantzenau, dont les fossés pourront être inondés, n’ont été commencés que cette année et, par suite, ne seront pas aussi avancé que les autres forts. Dans tous les cas, jusqu’à la fin de cette année, tout le front de la rive gauche pourra être mis en état de défense, et sur la rive droite, autour de Kehl, on a désigné l’endroit que doivent occuper trois autres forts, pour lesquels on commence à exproprier le terrain. La semaine dernière, on a également cessé les transports de matériel d’artillerie de Belfort, parce que tout le matériel est déjà ici et est conservé à l’arsenal. Une partie de ce matériel doit servir à l’armement des nouveaux forts. »
Source : S3715, n°160 du 11/07/1873, p. 2.
12/07/1873
Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : « Strasbourg, 12 juillet. Lundi prochain, deux compagnies du régiment d’artillerie à pied, n°2, qui étaient venus, il y a quelques mois, de Stralsund (Poméranie), pour prendre part aux travaux des forts, partiront pour Sonderburg (île d’Alsen). Officiers et soldats ne quittent Strasbourg qu’à regret. »
Source : S3715, n°162 du 13/07/1873, p. 3.
19/07/1873
Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : « Vendenheim, 19 juillet. Nous sommes ici à la veille des moissons. Malheureusement les nombreuses bandes de moissonneurs, venant autrefois de la Lorraine et de la Bavière rhénane, font complètement défaut jusqu’à présent. Les constructions de voies ferrées et de forts occupent ces bras ailleurs. »
Source : S3715, n°169 du 22/07/1873, p. 2.
22/07/1873
Alsace-Lorraine : Fortifications.
Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 22 juillet. Sous la rubrique Affaires militaires, la Kölner Zeitung publie l’article suivant sur les forteresses en Alsace-Lorraine : En même temps que l’Alsace et la Lorraine allemande, les forteresses de Thionville, Metz, Bitche, Phalsbourg, Strasbourg, Schlestadt et Neuf-Brisach sont tombés au pouvoir de l’Empire d’Allemagne. La première question qui se posait c’était de choisir parmi ces forteresses celles qui devaient être conservées, comme étant d’une grande importance stratégique, et répondant à ce que la science stratégique, et répondant à ce que la science stratégique actuelle demande des forteresses. En présence des dépenses considérables que nécessite la construction de nouvelles forteresses, il fallait songer à ne démanteler que les plus petites, les plus faibles et les moins indispensables de ces forteresses, de compléter d’après toutes les exigences de la stratégie les plus grandes et les plus importantes. On résolut de ne sacrifier que Phalsbourg et Sélestat ; la première de ces forteresses fut démantelée en 1872, et la seconde cette année. La suppression de cette forteresse fournissait une masse de matériaux de construction de très-bonne qualité, qu’on pouvait employer à la transformation des forteresses conservées. C’est ainsi qu’en 1872 on utilisa pour la construction de six forts les matériaux de Phalsbourg et ceux de Schlestadt pour trois autres forts commencés en 1873. Les forteresses de Thionville, Metz et Bitche, qui couvrent la Prusse rhénane et le Palatinat, ainsi que Strasbourg et Neuf-Brisach, boulevards du grand-duché de Bade, ont dû être soumises à une transformation complète, car les Français les avaient toujours laissées dans leur ancien état, et n’avaient pas mis à profit pour les forteresses de l’Alsace-Lorraine les expériences faites pendant les différentes campagnes.
Metz seul faisait exception : on y a construit des ouvrages extérieurs (forts détachés), à une assez grande distance de la circonvallation de la place. Quand la guerre éclata, en juillet 1870, les forts étaient encore inachevés, cependant, en état de défense. Les autres forteresses, et surtout Strasbourg, n’avaient pas d’ouvrages extérieurs de ce genre ; cependant ces ouvrages auraient été nécessaires au moins pour une ville et une place forte de l’importance de Strasbourg. Les ouvrages situés en avant de la circonvallation proprement dite (lunettes) ne pouvaient pas être considérées comme des forts, car ils étaient si prêts de la forteresse qu’ils ne pouvaient pas même la mettre à l’abri d’un bombardement. Les nouveaux forts que le gouvernement allemand fait construire autour de Metz et de Strasbourg, sont placés de telle sorte, qu’il ne saurait être question de prime abord d’un bombardement de la ville. Tous les forts sont en moyenne à une distance de 6 à 8 kilomètres de la ville ; ils seront armés d’artillerie à longue portée, et si l’agresseur a également la meilleure artillerie, il faudra toujours qu’il se tienne à une distance d’au moins 4 kilomètres des forts, pour établir ses premières batteries, et à une distance de 10 à 12 kilomètres un bombardement est actuellement plus que douteux, et même impossible. Il faudra donc s’emparer d’abord d’un certain nombre de forts, pour s’avancer entre eux et pouvoir établir les batteries de bombardement plus près de la circonvallation intérieure. Afin que la garnison de ces forts, semblables à de petites colonies militaires de 6 à 800 hommes, ne souffre pas du bombardement que l’agresseur dirigera certainement contre les forts mêmes, il y a des casemates à l’abri de la bombe, qui peuvent abriter toute la garnison à l’exception des postes établis sur les remparts et qui sont abrités par des tranchées faites dans le parapet. Une telle garnison peut satisfaire à tous les besoins de la vie sans avoir besoin de quitter sa retraite une seule fois, et même, pour se rendre aux remparts, elle n’a pas besoin de traverser la cour du fort, car la communication se fait au moyen d’escaliers à l’abri de la bombe, et passant sous le rempart. En outre, ces forts, même quand leur front est très étendu, offrent fort peu de profondeur, de sorte que les projectiles qui passe, tant soi peu au-dessus du parapet de front tombe soit sur le rempart formant la gorge de l’ouvrage, soit sur le terrain situé au-delà, sans produire aucun effet. Quant au forteresses qui ne reçoivent pas de forts détachés et dont la circonvallation sera seule transformée, on pourra au commencement, éviter un bombardement, attendu que ‘ennemi n’aura à sa disposition que de l’artillerie de campagne qui ne pourra lutter avec l’artillerie de la place ; mais s’il peut amener un train de siège avec des pièces de gros calibre, le défenseur sera obligé de lutter directement avec lui et devra songer à protéger la garnison ; car même en cas de bombardement, un feu d’artillerie bien nourri dirigé des remparts sur les batteries de bombardement, réduira leur effet à la plus simple expression, et ainsi préservera provisoirement les forteresses conquises de catastrophes comme la dernière campagne les a vu en si grand nombre.
24/07/1873
Alsace-Lorraine, places fortes : Article relatif aux forteresses en Alsace-Lorraine.
Article du journal Straßburger Zeitung qui a repris de la Kölner Zeitung : Avec les provinces d'Alsace et de Lorraine allemande, les forteresses de Thionville ou Diedenhofen, Metz, Bitsch, Phalsbourg, Strasbourg, Schlettstadt et Neubreisach sont tombées au Reich allemand.
Il fallait se demander lesquelles des fortifications acquises devaient être conservées pour leur destination, à la fois par rapport à leur emplacement stratégique et compte tenu des exigences que l'on est en droit de faire aux fortifications dans la guerre moderne. Compte tenu des coûts importants occasionnés par la construction de nouvelles forteresses, il faut veiller à ne raser que les forteresses les plus petites et les plus faibles qui semblaient inutiles au début, mais à agrandir les plus grandes et les plus importantes de manière plus moderne. Il fut seulement décidé d'abandonner les forteresses de Phalsbourg et de Sélestat, dont la première fut rasée en 1872 et la seconde en 1873.
La destruction de ces forteresses a donné beaucoup d'excellents matériaux de construction, qui pourraient être utilisés pour améliorer les forteresses permanentes existantes. Les matériaux de construction de la place forte de Phalsbourg ont été utilisés pour une partie des six forts à fossés secs de Strasbourg, commencés en 1872, et les matériaux de Sélestat pour les trois forts à fossé plain d’eau commencés en 1873.
Les forteresses de Thionville, Metz et Bitche, qui couvrent les abords de la Province rhénane prussienne et du Palatinat bavarois, ainsi que Strasbourg et Neuf-Brisach, qui sont les remparts du Grand-Duché de Bade, ont dû faire l'objet d'une expansion importante, car les forteresses précitées ont été conquises par les Français étaient dans leur état antérieur, sans que les expériences faites dans les différentes campagnes aient été utilisées pour les places fortes en Alsace et en Lorraine.
Ce n'est qu'à Metz que les Français avaient fait une exception, dans laquelle ils ont procédé à la construction d'ouvrages avancés (forts), qui étaient plus éloignés de l'enceinte actuelle de la forteresse. Lorsque la guerre éclata en juillet 1870, ces forts n'étaient pas terminés, mais ils en mesure d’être mis en état de défense. Dans les autres forteresses, mais surtout à Strasbourg, il n'y avait pas de tels ouvrages avancés ; ceux-ci auraient été au moins nécessaires pour une ville et une forteresse de l'importance de Strasbourg. Les ouvrages détachés (lunettes) situés devant l'enceinte actuelle ne pouvaient être considérés comme un fort, car ils ne pouvaient protéger la ville d'un bombardement. Les forts nouvellement construits par le gouvernement allemand pour les forteresses de Metz et de Strasbourg ont été construits à des endroits tels qu'il ne peut plus être question d'un bombardement de la ville en premier lieu. Les forts sont tous en moyenne à 4-5 milles de la ville ; ils seront tous armés de canons à longue portée, et si l'attaquant possède aussi les meilleurs canons à longue portée, il devra se tenir à au moins 4 kilomètres des forts pour poser ses premières batteries de rempart, et à une distance de 10- 12 kilomètres soit à l'heure actuelle. Compte tenu de la question des armes à feu, un bombardement était plus que douteux, voire impossible.
Il faut donc d'abord conquérir un certain nombre de forts afin d'avancer entre eux, afin de pouvoir placer les batteries de bombardement plus près du Mur Intérieur. Afin de ne pas laisser la garnison de tels forts, qui ressemblent à de petites colonies militaires de 600 à 800 hommes, souffrir d'un bombardement, que l'assaillant tentera d'attaquer ces forts, à l'exception des sentinelles sur les remparts, qui peuvent couvrir par des coupures dans le parapet, des locaux à l'épreuve des bombes pour tout l'équipage sont disponibles. Une telle garnison peut subvenir à toutes ses nécessités de vie sans jamais quitter les salles à l'épreuve des bombes, en effet ils n'ont même pas à traverser la cour des forts pour se rendre au rempart, car cette liaison se fait au moyen d'escaliers à l'épreuve des bombes des sous-remparts. De plus, ces forts ont le moins de profondeur possible, même avec une longueur avant importante, de sorte que l'artilleur ennemi est confronté à une tâche difficile par rapport à la sécurité du coup, car chaque balle qui vole juste un peu au-dessus du front Le parapet tombe également dans le dernier mur de la gorge ou il le dépasse, passe le terrain derrière la gorge sans faire de dégâts. Mais pour les forteresses qui ne reçoivent pas des fortifications aussi étendues, qui ne sont construites que dans le style le plus moderne avec des murs étendus, un bombardement peut certainement être évité d'emblée, puisqu'il ne peut pas se heurter à l'artillerie de la forteresse ; mais s'il a un train de siège avec les faibles calibres devant la forteresse dans le premier, le défenseur engagera un combat direct avec l'attaquant et assurera la sécurité de l'équipe défendant la forteresse ; mais même alors, il sera toujours en mesure de limiter le succès de toute batterie de bombardement au plus petit degré au moyen d'un combat au canon énergiquement dirigé depuis le mur de forteresse le mieux équipé, et ainsi d'éviter les catastrophes des forteresses retrouvées à l'avance, comme ils peuvent que la dernière campagne en a apporté tant. (Kölner Zeitung).
26/07/1873
Strasbourg place forte : Démission d’un associé du consortium Pathe & Compagnie chargé de la construction de deux forts détachés.
Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Avis. Les associés qui ont signés cet avis du consortium d’entrepreneurs Pathe & Compagnie de Strasbourg « Baugesellschaft Pathe & Comp. Zu Straßburg » informe le public que notre associé M. Johann Georg Schneider d’Edenkoben est démis de son poste de président du conseil d’administration « Vorstand » et de toutes les participations personnelles et des activités commerciales de notre consortium.
En prenant en compte le texte précédent, nous portons à la connaissance du public, que toutes les procédures contractuelles de quelque nature que ce soit, que ce soit pour notre contrat de société du consortium Pathe & Comp., ainsi que pour l’ancien consortium Pathe, Jerschke & Schneider, ne sont reconnus comme valable que si elles ont conclu de manière orale ou écrite, simultanément par les trois membres du consortium. A Strasbourg, le 26 juillet 1873.
Julius Pathe, August Jerschke, Adam Münch.
27/08/1873
Nouvelles pièces de monnaies allemandes.
Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Les nouvelles monnaies de l’Empire. D’après la loi sur les monnaies impériales il y aura dorénavant en Allemagne les 11 pièces d’argent suivantes :
I. En argent.
1 pièce de 20 marcs = 25 francs = 6 thalers 20 groschen = 2 000 pfennigs.
1 pièce de 10 marcs = 12,50 francs = 3 thalers 10 groschen = 1 000 pfennigs.
II. En argent.
1 pièce de 5 marcs = 6,25 francs = 1 thalers 20 groschen = 500 pfennigs.
1 pièce de 2 marcs = 2,50 francs = 20 groschen = 200 pfennigs.
1 pièce de 1 marcs = 1,25 francs = 10 groschen = 100 pfennigs.
1 pièce de ½ marc = 62,5 centimes = 5 groschen = 50 pfennigs.
1 pièce de 1/5 marc = 25 centimes = 2 groschen = 20 pfennigs.
III. En nickel.
1 pièce de 1/10 marc = 12 ½ centimes = 1 groschen = 10 pfennigs.
1 pièce de 1/20 marc = 6 ¼ centimes = 1/5 groschen = 5 pfennigs.
IV. En cuivre.
1 pièce de 1/50 marc = 2 ½ centimes = 1/5 groschen = 2 pfennigs.
1 pièce de 1/100 marc = 1 ¼ centime = 1/10 groschen = 1 pfennig.
Allemagne, Strasbourg place forte : Baptême des 12 premiers forts détachés.
Communiqué officiel du journal Straßburger Zeitung : « Sa Majesté l’Empereur et Roi a ordonné par l’ordonnance du cabinet impérial du 1er septembre 1873, pour commémorer le jour anniversaire où il y a trois ans les troupes allemandes ont remporté une si grande victoire, en baptisant les nouveaux forts de Strasbourg avec les noms de ces hauts personnages qui ont œuvrés à la victoire par leurs actions au cours de cette guerre, qui sont remis désormais à la postérité : Nr. 1 : Fort Fransecky ; Nr. 2 : Fort Moltke ; Nr. 3 : Fort Roon ; Nr. 4 : Veste Kronprinz ; Nr. 5 : Fort Großherzog von Baden ; Nr. 6 : Fort Fürst Bismarck ; Nr. 7 : Fort Kronprinz von Sachsen ; Nr. 8 : Fort Tann ; Nr. 9 : Fort Werder. Pour les forts de la rive droite dont la construction n’a pas encore commencé, il reste les noms suivants : Kirchbach pour le Fort 10 ; Bose pour le Fort 11 ; Blumenthal pour le fort 12. Strasbourg, le 20 septembre 1873. Le Gouverneur signé « von Hartmann, General der Cavalerie ».
Les noms des plus illustres personnages qui ont eu un rôle ou un commandement important pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871 seront utilisés à cet effet. Les personnages les plus importants pour les grands forts, et les autres pour les forts de taille moyenne. Ces noms seront en vigueur jusqu’en avril 1918 et pendant l’occupation de fait allemande de mi-juin 1940 au 23 novembre 1944. Initialement, le nom était inscrit au-dessus de l’entrée de la poterne principale, sur la façade de gorge, à l’aide de lettres métalliques, en étain doré à la flamme. Dans chaque fort, au niveau de la pièce du commandant du fort, on trouvait en règle générale le portrait offert par l’illustre personnage du nom qu’il portait. Le Fort V, Fort Oberhausbergen est baptisé Fort Grossherzog von Baden, dénommé à l’époque par les Français Fort Grand-Duc de Bade. Il s’agit du deuxième personnage le plus important, le gendre de l’empereur d’Allemagne.
Sources : S0111. S0156. S0599.
09/09/1873
Berlin : Baptême des forts de Strasbourg.
Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Dépêches télégraphiques. Berlin, 9 septembre. La Nord. All. Ztg. Publie deux ordres de cabinet de S.M. l’empereur, en date du 1er et 2 septembre et adressés à M. le maréchal de Moltke. Par le premier, le nom de fort Moltke est donné au fort de Strasbourg « pour remplir un devoir de reconnaissance et de vive appréciation de ses mérites ». Le deuxième dit : C’est le cœur ému que je vous exprime mes félicitations aux sentiments d’exaltations avec lequel vous assisterez à la fête de ce jour. Vous contemplerez aujourd’hui trois guerres dans lesquelles nos drapeaux volèrent de victoire et victoire, dans lesquelles vos conseils se sont toujours justifiés, dans lesquelles vous avez assuré à tout jamais une belle place d’honneur à votre nom dans l’histoire et dans les souvenirs de l’armée. Veuillez reconnaitre comme signe extérieur de ma profonde gratitude l’Ordre de l’Aigle Noir en brillants que je vous remets (Guillaume).
14/09/1873
Armée d’occupation en France : Fin de l’évacuation.
La revue militaire de l’Etranger nous livre cette information : « Armée d’occupation. Fin de l’évacuation. Nous n’aurons plus, grâce à Dieu, à nous occuper de l’armée d’occupation. Les cinq milliards étant payés, Verdun a été évacué samedi 13 septembre, et aujourd’hui l’arrière-garde prussienne, après s’être reposée avant-hier et avoir couché hier à Etain, repasse la frontière nouvelle que nos revers nous ont forcé à subir. Ainsi se termine une des plus tristes périodes de notre histoire militaire ; il est permis d’espérer qu’elle sera pour nous féconde en enseignements et en résultats, car dans l’armée nul des survivants ne l’oubliera sans doute. Les enfants eux-mêmes survivants de nos provinces de l’Est conserveront la mémoire de ces jours néfastes de l’occupation et ils en profiteront comme soldats ».
19/09/1873
Strasbourg place forte : Sentinelles armées près de forts détachés.
Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Avis. Le public est prévenu que les sentinelles qui gardent le matériel d’artillerie dans les forts détachés de la rive gauche du Rhin sont armées de fusils chargés. Strasbourg, le 19 septembre 1873. Le gouverneur de la forteresse, de Hartmann, général de cavalerie.
30/09/1873
Strasbourg place forte : Armement des forts de Strasbourg.
Article du journal Straßburger Zeitung repris d’un article d’un journal lorrain : « On arme avec une étonnante diligence les forts de Hausbergen, Reichstett et Mundolsheim, et les routes qui y conduisent sont depuis quelques jours sillonnées de pièces de canon, parmi lesquelles se remarquent des pièces françaises et des caissons de munitions. On ne peut s’empêcher d’être étonné de la rapidité avec laquelle les travaux des forts en général ont marché depuis six mois. Non seulement on les aperçoit parfaitement de la route, mais il est plus d’un qui serait déjà en état de servir ». Remarque : la mise en place des pièces d’artillerie sur les parapets des forts concerne vraisemblablement les forts de la rive gauche du Rhin, dont la construction a le plus avancée et coïncide avec l’évacuation du territoire français par les dernières troupes allemandes. Il s’agit là de la volonté du commandement allemand de mettre la place forte allemande à l’abris d’une éventuelle attaque. Il est donc vraisemblable que les parapets d’artillerie des faces et flancs des forts aient été construits en priorité. Les forts qui sont vraisemblablement concernés par cet armement sont : Fort II à Reichstett, Fort III à Mundolsheim, Fort IV à Niederhausbergen.
08/10/1873
Allemagne, Strasbourg place forte : Armement du fort de Reichstett.
Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Reichstett, 8 octobre. Construction de forts. Les travaux de notre fort ont rapidement avancé dans les derniers temps. En ce moment les soldats sont occupés à placer les canons dans les batteries.
25/10/1873
Strasbourg fortifications : Armement des forts.
Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « On adresse à la Gazette de Carlsruhe la correspondance intéressante qui suit : « Depuis quelques jours notre ville a repris un air guerrier. Pour l’armement de plusieurs forts extérieurs maintenant terminés, de longues files de bouche à feu, de voitures de munition et d’autres objets nécessaires à l’établissement de fortifications, parcourent les rues de notre ville. Parmi les canons destinés particulièrement à l’armement des remparts, on rencontre surtout dans nos rues le canon en bronze de 12 centimètres et à culasse. En général une grande activité règne chez nous dans les constructions militaires ; les ateliers de l’arsenal ont été agrandis et le seront encore ; déjà maintenant près de 800 ouvriers y sont occupés. Prochainement quatre nouvelles casernes seront mises sous toit dans notre citadelle, qui de la sorte offrira six grandes casernes, sans parler de la vaste prison militaire et d’un très-grand magasin. Tout le régiment wurtembergeois n°126 doit aller occuper la citadelle. En dehors de ces bâtiments, la citadelle offre encore la « caserne des pigeons » ; en effet, on y entretient environ 500 pigeons voyageurs, dont le nombre doit être porté successivement au-delà de 1 000, et qui sont destinés, en cas de siège, à faire le service de la poste. A diverses reprises déjà, on a fait des expériences avec ces messagers aériens. D’abord on les a fait rentrer du Polygone distant de 1 ½ lieu ( ?) dans leur pigeonnier ; plus tard, on les a fait revenir de Bühl et de Rastatt. Lors des premiers exercices, tous les pigeons sont revenus ; si dans les courses postérieures, quelques-uns ne sont pas rentrés, c’est probablement qu’ils ont été abattus par des chasseurs. En effet, on a trouvé dans les plumes de quelques-uns des messagers revenus des traces de petit plomb. Prochainement se fera une grande expérience à partir de Würzbourg. On est très-curieux du résultat qui s’obtiendra, car pour ces grands voyages il s’agit de décider si la perte de 30 % admise jusqu’à présent est exacte ou non. Chaque pigeon portant sur sa plume caudale un monogramme et un numéro d’ordre, le contrôle en est facile et leur rapidité au vol peut facilement être constatée. Les pigeons les plus rapides sont réservés à la reproduction. »
01/03/1874
Strasbourg place forte : Renseignements relatifs aux nouveaux forts de Strasbourg d’après une revue militaire française.
La Revue militaire de l’étranger 1874 nous livre ces informations : « Alsace-Lorraine. Les forts de Strasbourg. Nous pensons intéresser les lecteurs de la Revue en rassemblant les renseignements publiés déjà en France sur les travaux qu’exécutent les Allemands autour de Strasbourg et en complétant par quelques détails empruntés à la Gazette de Silésie et aux journaux de Metz et d’Alsace. Douze forts ont été construits ou sont en cours de construction : le fort Fransecky, situé dans la forêt de la Wantzenau, a exigé le déboisement d’une partie des bois communaux de la ville. Commencé au printemps dernier, ce fort ne doit pas être terminé maintenant ; il est probable, en effet, que les ingénieurs allemands ont rencontrés des difficultés à asseoir un fort sur ces terrains d’alluvions à demi inondés. Le fort aura ses fossés pleins d’eau. Il est destiné à commander, avec le fort Blumenthal, le cours inférieur du Rhin. Il bat, d’ailleurs, la chaussée de Lauterbourg et la vallée. Le fort Moltke, situé sur la hauteur, un peu en arrière de Reichstett, croise ses feux avec ceux du fort Fransecky sur toute la vallée et assure avec ce fort la défense du secteur limité par le canal de la Marne au Rhin et par le Rhin. Le fort Moltke est maintenant armé ; il est relié à la ville par une ligne télégraphique souterraine. Le fort Roon est avantageusement placé à droite de la voie ferrée commune aux lignes de Wissembourg et de Nancy, entre Mundolsheim et Souffelweyersheim. Plus à l’ouest, les hauteurs de parallèles au Rhin, qui s’étendent de Mundolsheim à Oberhausbergen sont couronnées de deux forts, le fort Kronprinz, ou de Niederhausbergen, et le fort Grossherzog von Baden, ou d’Oberhausbergen, qui possèdent déjà, une partie de leur armement. Les casernes de ces forts vont être terminées ce printemps ainsi que celle du fort Bismarck. Une route de ceinture, qui suit la crête des collines, part de Mundolsheim et conduit aux deux forts. L’on parle d’établir, en outre, une batterie près de l’église de Mundolsheim pour mieux battre les vallons de la Leisbach et de la Kolbsenbach. Commencé en même temps que les quatre derniers forts susnommés, le fort Bismarck, soit par suite de malfaçon, soit plutôt à cause de la nature argileuse du terrain, a subi des tassements qui ont déterminé l’automne dernier des éboulements considérables et singulièrement retardés son achèvement. Ce fort est établi dans la plaine près de Wolfisheim, à gauche de la route de Paris qu’il commande, au débouché de la vallée de la Bruche, et en face des hauteurs d’Oberschaeffolsheim. Le fort Kronprinz von Sachsen, ou de Lingolsheim, commande un vaste plateau que traversent la voie ferrée de Mutzig et la chaussée de Schirmeck. Il doit être maintenant armé. Les forts von der Thann, ou de Graffenstaden, et Werder, ou d’Illkirch, qui commandent la partie supérieure de la rive gauche du Rhin, sont loin d’être aussi avancés. Ils ont été entrepris seulement l’an dernier ; ils auront des fossés pleins d’eau de même que les forts de la rive droite.
La construction de ces derniers ne fait que commencer. Le premier d’entre eux, le fort Kirchbach, situé entre Marlen et Sundheim, commande la route Altenheim-Lahr et la vallée de la Kinsig. Le fort Bose, situé près de la voie ferrée Strasbourg-Kehl-Appenweier, couvre les communications avec le Wurtemberg par la vallée de la Renchen. Enfin le fort Blumenthal, situé tout près d’Auenheim, bat la route de Rastadt.
Deux batteries et un fort doivent encore, d’après la Nouvelle Presse de Francfort, compléter la défense de la rive droite du Rhin. Les batteries doivent être établies, l’une près de Bodersweier pour couvrir la route de Carlsruhe et le chemin d’Offenbourg ; l’autre, près de Kork, pour protéger la voie ferrée Kehl-Appenweier et la route Kehl-Offenbourg ; enfin le fort doit être établi presque au confluent de l’Ill et du Rhin, à Diersheim, à une distance de 11 à 12 kilomètres de Strasbourg. Il est destiné à agrandir la zone de la vallée du Rhin comprise sous le canon de la place, et à mettre Strasbourg en communication intime avec Rastadt. Le terrain entre les forts sera rempli par des batteries d’annexion ou intermédiaires, chacune de huit pièces, probablement, dit la Gazette de Silésie, des canons de 12 c. et des mortiers de 21 c. Les forts sont éclairés au gaz ; ils sont pourvus d’appareils pour l’éclairage électrique ; presque tous communiquent avec la ville par des lignes télégraphiques souterraines et quelques-uns auraient, dit-on, un dépôt de pigeons voyageurs. Un chemin de fer de ceinture, dès maintenant achevé, même sur la rive droite du Rhin, met en relation les différents forts. On a renoncé à l’intention de caserner en permanence, pendant la paix, des troupes dans les forts, à cause de leur éloignement de la ville. Comme conséquences de l’établissement des forts, les Allemands se proposent d’agrandir la ville dès que les travaux extérieurs auront été terminés. Cet agrandissement commencerait par la Finckmatt, avancerait de près d’un kilomètre tout le front nord jusqu’à la citadelle et engloberait encore l’Orangerie et le Contades ».
18/03/1874
Strasbourg garnison, dépôt d’artillerie : Adjudication d’étagères pour stocker les projectiles.
Le dépôt d’artillerie de Strasbourg est chargé d’équiper les pièces destinées à l’entreposage des munitions des ouvrages de fortification et des divers dépôts avec des étagères à munitions. Compte tenu du nombre et de la période qui correspond à l’achèvement du gros œuvre des premiers forts détachés de Strasbourg, il est fort probable que ces étagères soient destinées au stockage des projectiles d’artillerie dans ces ouvrages. Voici un exemple de communiqué publié par le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Adjudication le 8 avril matin à 9 heures, au dépôt d’artillerie local, Broglieplatz 18, de la livraison de 175 étagères en bois destinées au stockage des projectiles. Les conditions particulières peuvent être consultées au bureau concerné. Strasbourg le 18 mars 1874. « Kaiserliches Artillerie-Depot ».
09/04/1874
Strasbourg place forte : Cas de variole au chantier du Fort Reichstett.
Nous avons extrait de l’article relatif à l’état de santé de la Basse-Alsace « Unter-Elsaß » pendant la deuxième moitié de l’année 1873 publié par le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Nous n’avons constaté qu’un cas de variole « Blattern » en décembre sur un travailleur, qui est hébergé dans de mauvaises installations de logement des baraques mal aérées du Fort Moltke à Reichstett ». Remarque : les cas de maladies contagieuses sont très suivis par les autorités civiles et militaires pour essayer d’enrayer les épidémies.
03/05/1874
Strasbourg place forte : Mutation du colonel du génie Grund.
Dans le cadre de la construction des forts détachés de Strasbourg, les autorités allemandes avaient installé à Strasbourg une inspection du génie, qui est dirigée par le colonel du génie Grund. Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß qui nous annonce son départ : « Le colonel du génie « Genieoberst » Grund, l’ancien directeur des constructions de fortifications, a été muté à Königsberg, et à sa place nous trouvons le commandant « Major » Herfarth ».
04/05/1874
Reichsland Alsace-Lorraine, Strasbourg garnison : La presse locale annonce une adjudication concernant des râteliers à fusils.
L’administration impériale de garnison est également chargée de l’installation de râteliers à fusils dans les couloirs des casernes et des forts détachés. Compte tenu que les chantiers des premiers forts détachés s’achèvent, il est fort probable que cette adjudication concerne bien ces ouvrages de fortification. Communiqué publié dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « L’administration impériale de la garnison publie une adjudication qui aura lieu le 4 mai 1874, à 10 heures. Il s’agit de la livraison de 178 mètres linéaires de râteliers à fusils « Gewehrgerüsten ».
19/06/1874
Strasbourg place forte : Etat d’avancement de la construction des forts de la rive gauche du Rhin.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 19 juin. Les forts du côté gauche du Rhin. On y travaille avec une très-grande activité, de façon qu’on peut prévoir que les ouvrages sur la hauteur entre Reichstett et Lingolsheim seront en état de défense complète dès le mois prochain. On a dû renoncer à mettre en garnison, dans les forts, des masses de troupes considérables, parce qu’ils sont trop éloignés de la ville, ce qui représente une foule d’inconvénients. Mais, d’un autre côté, il y aurait trop de difficultés à relever chaque jour les détachements charger de garder les forts et le matériel qui s’y trouve. On y mettra donc, à partir du mois d’octobre, des piquets, commandés par un officier, qui ne seront changés qu’une fois toutes les quatre semaines. On est occupé, en ce moment, à approprier les logements nécessaires.
08/1874
Strasbourg place forte : Etat d’avancement de la construction des forts détachés.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions sur l’avancement des travaux à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les nouveaux travaux exécutés par les Allemands à Strasbourg comprennent 12 forts, 3 sur la rive droite du Rhin, 9 sur la rive gauche. Les forts de la rive droite sont à peine commencés, ceux de la rive gauche au contraire sont terminés sauf toutefois ceux dont les dossés sont pleins d’eau ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Description du secteur nord.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions le secteur nord à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Au Nord le fort de Mundolsheim tient la route d’Haguenau ainsi que le chemin de fer de Paris, tandis que les ouvrages de Reichstett et de la Wantzenau battent la plaine qui s’étend entre la forêt de Brumath et le Rhin ».
21/08/1874
Strasbourg place forte : Description de l’emplacement du Fort n°2.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°2 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°2 se trouve à moitié distance environ entre le pont du canal de la Marne au Rhin et le village de Reichstett sur la droite de la route qui a été déviée. Il s’élève à l’extrémité d’un contrefort du coteau sur lequel est bâti le village et possède un commandement considérable sur la plaine de l’Ill. Son flanc gauche enfile la vallée de la Souffel et bat les approches du fort de Mundolsheim. Les vues des faces sont gênées par le village qui masque une partie du front et est distant de 500 à 600 mètres seulement du pied des glacis. L’armement se compose de 22 pièces, 14 sur les faces et 8 sur les flancs. Le sol se relève au-delà du village dans la forêt de Brumath à 3 500 m. Sur la gauche à 4 000 m se trouvent les hauteurs des Vendenheim et de Lampertheim ».
Strasbourg place forte : Etat d’avancement de la construction des forts détachés.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions sur l’avancement des travaux à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les nouveaux travaux exécutés par les Allemands à Strasbourg comprennent 12 forts, 3 sur la rive droite du Rhin, 9 sur la rive gauche. Les forts de la rive droite sont à peine commencés, ceux de la rive gauche au contraire sont terminés sauf toutefois ceux dont les dossés sont pleins d’eau ».
03/09/1874
Strasbourg place forte : Arrivée de l’inspecteur des fortifications, le général von Biehler.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, le 4 septembre 1874. Le général von Biehler, Inspecteur des fortifications, est arrivé hier à 16 h en provenance de Metz et a pris une chambre à l’hôtel « Zum rothen Hause » hôtel de la Maison Rouge ».
31/12/1874
Reichsland Alsace-Lorraine : Ordonnance instaurant le Reichsmark en Alsace-Lorraine à compter du 31 décembre 1874, mais publiée uniquement le 9 janvier 1875.
Le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1875a publié ce communiqué officiel : « Annonces légales. N°15. Ordonnance relative à l’instauration du Reichsmark du 31 décembre 1874. Nous Wilhelm, Empereur allemand par la volonté divine, Roi de Prusse, ordonnons pour l’Alsace-Lorraine, au nom du peuple allemand, sur la base de l’article 1 de la loi du 15 novembre 1874 (Gesetzbl. S 39), et conformément à la loi monétaire pour l’Alsace-Lorraine du 9 juillet 1873, ce qui suit : La monnaie du Reichsmark est mise en circulation auprès de toutes les caisses publiques et est instaurée officiellement. Par document signé personnellement de notre main, muni du cachet impérial. A Berlin, le 31 décembre 1874. Signé Wilhelm. Signé Fürst von Bismarck ».
25/03/1875
Strasbourg place-forte : adjudication de la réalisation et de la livraison de collecteurs en fonte et de tuyaux d’évacuation des fumées pour le service des fortifications.
Un journal de Strasbourg a publié à trois reprises ce communiqué : « La réalisation et la livraison de 151 entonnoirs collecteurs en fonte de fer « gußeiserne Trausschachttrichtern » et de 12 tuyaux d’évacuation des fumées « Dampfabzugsröhren » doit être adjugée publiquement au moins offrant, le délai de la soumission est fixé au jeudi 25 mars 1875 à 10 heures, au bureau du service des fortifications « Bureau der Fortifikation ». Les plans et les conditions de livraisons peuvent être consultés à ce bureau et les offres doivent parvenir avant le délai fixé. Strasbourg, le 2 mars 1875. Kaiserliche Fortification ».
05_07/04/1875
Strasbourg place forte : Adjudication de la démolition et vente au plus offrant des équipements du chemin de fer de ceinture situés entre le Fort Moltke et le Fort Großherzog von Baden.
Un journal de Strasbourg a publié ce communiqué : « Les diverses constructions établies sur le chemin de fer de ceinture « Ring-Eisenbahnstrecke » entre les forts II / VII et VIII / IX, tel les stations « Stationsgebäude », les châteaux d’eau « Wasserstationshäuser », les postes d’aiguillages « Weichenstellerbuden », les postes des patrouilleurs « Patrouilleurstuben », les latrines « Latrinengebäude », les remises à charbon « Kohlenschuppen » et une baraque en bois « Holzbude » pour le mécanicien contrôleur des wagons « Wagenrevisor », doivent vendus aux enchères à la démolition, au plus offrant, contre payement immédiat en liquide en lieu et place, la vente se déroulera le lundi 5 avril 1875 pour la ligne entre le Fort Moltke et le Fort Großherzog von Baden”, le mardi 6 avril 1875, pour la ligne entre le Fort Großherzog von Baden au Fort Kronprinz von Sachsen inclus, le mercredi 7 avril 1875 pour la ligne entre le Fort Tann jusqu’au Fort Werder. La vente aux enchères commencera pour les trois jours, à 9 heures, à la station de départ, c’est-à-dire, respectivement à la gare de Reichstett, à la gare d’Oberhausbergen et au Fort IX, et les intéressés seront informés des conditions particulières, le jour même de la vente. Strasbourg, le 20 mars 1875. Kaiserliche Fortification ».
Aménagements complémentaires pour le Fort Moltke, démontage du chemin de fer de ceinture et du chantier de construction, et diverses modernisations
(1874 – 1885)
29/04/1877
Strasbourg place forte et garnison : visite de l’empereur, arrivée du général von Biehler.
La presse locale nous livre ces informations. Le général inspecteur du corps du génie et des ingénieurs « General von Biehler » est arrivé dimanche 29 avril 1877 soir et s’est installé à l’hôtel de la Maison Rouge « Rothes Haus » à la place Kléber.
Sources
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Oberlé, Roland : L’Alsace au temps du Reichsland 1871 – 1914 ; A.D.M. Editeur, 1990.
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Grabau, Albert, Dr., Major a.D. : Das Festungsproblem in Deutschland und seine Auswirkung auf die strategische Lage von 1870-1914 ; Junker und Dünnhaupt Verlag Berlin ; 1933.
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Burtscher, Philippe : De la ceinture fortifiée de Strasbourg à la Position de la Bruche, Editeur : Cercle d’Etudes des Fortifications et Société d’Histoire de Mutzig et environs, 1999.
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Rau, S., capitaine d’état-major : Aperçu sur l’état militaire des principales puissances étrangères au printemps 1877 ; Berger-Levrault & Cie, Paris, Nancy ; 1877.
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Revue militaire de l’étranger 1875, tome 7 & 8.
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Le Temps 1872 (journal quotidien).
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2. Gutachten von Biehler zu den Straßburger Forts, p. 137.
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Informations, documents et illustrations provenant de divers sites Internet.
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Handbuch für die Offiziere der königlichen preußischen Artillerie, Zweite Auflage ; Wossische Buchhandlung (Strikker), Berlin, 1877.
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Service historique de la défense : article 8.
S1266
Service historique de la Défense : article 8. Note rédigée à Paris le 21 juin 1875.
S1267
Service historique de la Défense : article 8.
S1843
Spezialkarte der Umgegend von Straßburg, das Gebiet von Haguenau bis Lahr und von Zabern bis Oberkirch ca. 60 Meilen umfassend mit Straßburg als Mittelpunkt bearbeitet von Gustav Müller, Kartograph der köngl. Preuß. Landesaufnahme. Massstab 1 :75 000. Ausgeführt in 5 fachen Farbendruck. 2. Nach amtlichen Angaben sorgfältig berichtete und ergänzte Auflage. Straßburg, Verlag von Schlesier & Schweikhardt, 1904. Collection MJR.
S1940
Bearbeitet von Wienfried Bließ : Die Festungspläne des preußischen Kriegsministeriums – Ein Inventar Teil 1 – Band 59,2 ; Veröffentlichungen aus den Archiven preußischer Kulturbesitz, Herausgegeben von Jürgen Klosterhuis und Dieter Heckmann, Böhlau Verlag, Köln, Weimar, Berlin, 2008.
S2052
Carte topographique série Bleue, itinéraires de randonnées IGN 3816 O Strasbourg à l’échelle 1/25 000 réalise et édité par l’Institut Géographique National d’après les prises de vues aériennes de 2007, révision de 2009, édition de juillet 2009.
S2177
Auteurs divers : Revue d’Artillerie – Tome 1er – Octobre 1872 – mars 1873.
S2210
Le Monde Illustré n°919 du 21 novembre 1874, Paris, p. 321-336.
S2483
Fortifikation, Sonderausgabe 3: Straßburg die Geschichte seiner Befestigung, Interfest, Saarbrücken, 5. Auflage 2014.
S2534
Doise, Jean : Histoire militaire de l’Alsace militaire : La défense du pays in Saisons d’Alsace n°87 de mars 1985.
S2540
Wagner, Reinhold : Cours de fortification de l’académie militaire de Berlin, traduit de l’allemand par le capitaine Marmier, Ecole régimentaire d’Arras, 1874.
S2932
Elsässer Journal - Journal d'Alsace de 1873.
S3259
La Presse de 1874.
S3277
Allgemeine Militär-Zeitung 1877.
S3454
Documents diplomatiques français 1871-1914 : 3e série ; tome 6 (1911-1914) ; Ministère des affaires étrangère, commission des documents relatifs aux origines de la guerre de 1914 ; 1933.
S3550
Site Internet Wikipedia. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.
S3551
Site Internet Wikimapia Strasbourg. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.
S3552
Site Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.). Cartes, photographies aériennes et documents divers téléchargé sur ce site.
S3553
Le Constitutionnel n°287 du 13/10/1872.
S3585
Fortifikation ; Ausgabe 17 – 2003, Interfest Studienkreis e.V., Saarbrücken :
Faesi, Peter : Die Linea Cadorna – das italienische Réduit, p. 4-20.
Lacoste, Werner : Versuch einer Zusammenstellung der der Ära Biehler zuzuordneden Forts, Zwischenwerke und ihrer Weiterentwicklungen von 1872 – 1890, p. 21-38.
Brouwers, Florian : Die Festung Salses im Roussillon (Südefrankreich), p. 39-57.
Lacoste, Werner : Der Hartmannsweiler Kopf und sein festungsmässiger Ausbau im Ersten Weltkrieg, p. 58-77.
Striffler, Robert : Eine Anweisung für Laien zur Ausspionierung von Befestigungen im Ausland, p. 78-86.
Lacoste, Werner, Theile, Markus : Erkenntnisse zur Aufstellung von Panzertürme der Landesbefestigung aus dem Jahre 1877, p. 87-105.
S3715
Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin 1873.
S3716
Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin, Strasbourg, 1874.
S3721
Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1874.
S3747
Revue d’artillerie, tome 2, avril 1872 – septembre 1873, Berger-Levrault et Cie, Paris & Nancy.
Archives & Bibliothèques
AVES = Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg.
AD-67 = Archives départementales du Bas-Rhin ; Strasbourg.
BCGS = Bibliothèque du cercle de garnison de Strasbourg (fermée, ouvrages seront transférés).
BNF = Bibliothèque Nationale de France
BNUS = Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg
BMS = Bibliothèques Municipales de Strasbourg.
BA = Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)
BA-MA = Bundesarchiv Abteilung Militärarchiv, Freiburg
GSTaPK = Geheimes Staatsarchive Preussischer Kulturbesitz, Berlin.
GLAKa = Generallandessarchiv Karlsruhe
BA-St = Bundesarchiv, Stuttgart.
SHD = Service Historique de la Défense, Vincennes.
Archives personnelles, collections, dessins, photographies, relevés sur le terrain, de sources privées
BA = Brauch Andre
MJR = Richard
Sites Internet
BNF – Gallica : accès aux ouvrages en ligne de la Bibliothèque Nationale de France et autres sites associés :
https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/content/accueil-fr?mode=desktop
Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)
https://www.bundesarchiv.de/DE/Navigation/Home/home.html
Site très complet recensant les fortifications françaises 1874-1918 environ :
Arme du Génie et fortifications diverses
https://franchissement.forumgratuit.org/
AVES Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg
https://archives.strasbourg.eu/