Fort Foch

 

Ancien Fort IV – Fort Niederhausbergen – Fort Veste Kronprinz – Fort Maréchal Foch

 

Dernière mise à jour : 09 / 11 / 2025.

 

Voici l’essentiel des informations disponibles concernant le Fort IV – Fort Veste Kronprinz – actuel fort Foch. Cette page sera complétée au fur et à mesure de l’acquisition des nouvelles connaissances.

 

Fiche Synthèse

 

Cette fiche a pour de donner l’essentiel des informations importantes au sein d’un court résumé. Pour voir le détail des renseignements, il faut consulter les chroniques de l’année correspondante. Cette fiche est complétée au fur et à mesure.

 

Dénomination de l’ouvrage : Fort IV, Fort Niederhausbergen, Fort Veste Kronprinz, actuel fort Foch.

01/09/1873 : Ordre du cabinet de l’Empereur : Fort IV baptisé Fort Veste Kronprinz.

Fiche synthèse mise à jour : 09/11/2025.

Situation : NO de Strasbourg, SO de Niederhausbergen, rive gauche du Rhin.

Expropriations : Décision du 03/06/1872 du tribunal de Strasbourg.

29/11/1873 : Ban de la commune de Niederhausbergen : D’après les documents établis par le directeur d’arrondissement impérial entre le 19 et 28 novembre 1873, indemnisation de 3 parcelles, pour une surface totale de 20,91 ares, pour un montant de 4 132,01 francs.

16/05/1874 : Document établi par le directeur impérial de l’arrondissement de Strasbourg, relatif à l’expropriation de 10 parcelles de la commune de Mittelhausbergen, concernant le montant des indemnisations, pour la construction du fort.

26/06/1874 : Publication des indemnisations des expropriations des parcelles de la Fondation Saint-Thomas, sur la base de l’acte établit le 01/06/1872 par le directeur de l’arrondissement de Strasbourg par décision du tribunal de Strasbourg du 28/05/1873. Pour la commune de Niederhausbergen, 10 parcelles pour un montant de 35 296,66 francs.

Date de construction : 07/1872-1875.

Adjudication au consortium d’entreprises : 07/02/1872 : Information : Les matériaux doivent être récupérer à Phalsbourg et dans les carrières de l’administration militaire et font l’objet d’une adjudication particulière.

12/02/1872 : Adjudication de la construction du fort au consortium au consortium Pathe - Jerschke – Schneider.

Construction & aménagement divers : 10/1871 : Matérialisation de l’emplacement des futurs forts détachés par des jalons.

17/11/1871 : Ordre du cabinet de l’Empereur relatif à la construction des forts détachés et d’entreprendre bientôt une extension de la forteresse de Strasbourg à financer en vendant les terrains de construction provenant des anciennes fortifications.

21/12/1871 : Loi allemande sur les servitudes militaires « Rayongesetz ».

30/12/1871 : Loi relative à l’Administration de l’Alsace-Lorraine annexée. Le Président supérieur d’Alsace-Lorraine von Moeller reçoit les mêmes prérogatives que l’ancien Conseil général français, ce qui lui permet de nommer les personnels faisant partis des Commission d’évaluation des terrains à exproprier et permet d’utiliser les anciennes lois françaises pour ces opérations.

02/1872 : Directives pour la réduction de la taille des forts. Magasins pour les stocks de vivres limités pour une durée de 6 semaines. Le revêtement de l’escarpe est remplacé par un mur détaché.

03/1872 : Relevé des terrains soumis aux servitudes par les gardes du génie (Wallmeister).

14/04/1872 : Pose des jalons du tracé du chemin de fer de ceinture de la rive gauche est terminé.

05/1872 : Le général von Biehler apporte les dernières corrections à l’emplacement des forts.

29/05/1872 : La société Rauschert & Becker installe le chemin de fer de ceinture en commençant au niveau du port de Souffelweyersheim sur le canal de la Marne au Rhin. Les commissions d’expropriation ont commencé leur travail.

Début 08/1872 : Pose des rails pour acheminer les pierres de Phalsbourg au bord du canal de la Marne au Rhin.

28/09/1872 : Cérémonie de la pose de la pierre fondamentale de la ceinture de fortification au fort V.

09/02/1873 : Départ d’une partie des ouvriers italiens vers le chantier du tunnel du Saint-Gothard.

04/04/1873 : La presse locale annonce un avancement rapide des travaux avec de nombreux ouvriers italiens.

06/05/1873 : Article de la presse locale : 1 600 ouvriers occupés à la construction du fort, dont 800 maçons et terrassiers italiens. Mais 200 ont été congédiés la semaine dernière par suite d’insubordination. Ils ont rejoint Sélestat pour la démolition des remparts.

08/05/1873 : La presse locale annonce : Les travaux de construction sont réalisés avec vigueur. Les entrepreneurs disposent de beaucoup d’ouvriers. Les tisserands du cercle de Schlestadt, dont les métiers chôment, y sont représentés par un contingent nombreux. Le génie lève les plans pour construire une route qui longera les hauteurs de tout le Halterberg, pour relier les forts d’Oberhausbergen, de Niederhausbergen et le futur fort près de l’église de Mundolsheim.

25/07/1873 : Article de presse annonçant une réduction du nombre d’ouvriers sur le chantier passant de 1 800 à 400. Les ouvriers se sont reportés sur les chantiers des 3 forts à fossés plein d’eau.

19/09/1873 : Avertissement du gouverneur : Les sentinelles qui gardent les matériels d’artillerie dans les forts sont armées de fusils chargés.

1874 : Construction d’une route stratégique sur les hauteurs des Hausbergen.

01-03/1874 : Installation des lignes de télégraphie souterraines.

08/04/1874 : Adjudication pour la livraison de 175 étagères pour stocker les projectiles d’artillerie.

04/05/1874 : Adjudication pour la livraison de 178 mètres linéaires de râteliers à fusils.

16/06/1874, 10h : Vente aux enchères de 400 tonnelets de ciment vides près du Fort de Niederhausbergen.

19/06/1874 : Par la presse : Les ouvrages entre Reichstett et Lingolsheim seront en état de défense complète dès le mois prochain.

21/08/1874 : Note du 2e bureau français sur les nouveaux forts de Strasbourg : « Les nouveaux travaux exécutés par les Allemands à Strasbourg comprennent 12 forts, 3 sur la rive droite du Rhin, 9 sur la rive gauche. Les forts de la rive droite sont à peine commencés, ceux de la rive gauche au contraire sont terminés sauf toutefois ceux dont les dossés sont pleins d’eau ».

11/09/1874 et 11/10/1874 : Annonces d’embauche : 10 tailleurs de pierre expérimentés « tüchtige Steinhauer » trouvent un emploi au Fort Niederhausbergen. Se présenter auprès de Monsieur l’ingénieur Widmayer.

28/10/1874 : Adjudication de la suite des travaux d’établissement de la route stratégique sur les hauteurs des Hausbergen.

30/12/1874, 11 heures : Adjudication du nettoyage des latrines et de l’enlèvement des effluents de toutes les casernes et établissements de la garnison de Strasbourg, au bureau de l’administration de garnison.

25/01/1875 : Augmentation du budget alloué aux fortifications d’Alsace-Lorraine.

25/03/1875 : Adjudication pour la livraison de collecteurs en fonte et de tuyaux d’évacuation des fumées.

05/04/1875 : Vente aux enchères des traverses de chemin de fer, des ponts et bâtiments en bois du chemin de fer de ceinture situé entre le fort Moltke et Großherzog von Baden. A priori les rails sont stockés.

30/04/1875 : Adjudication de la démolition du chemin de fer de ceinture « militärischen Ringbahn » entre la gare de Mundolsheim et la gare de Holtzheim.

20/03/1876 : Adjudication de livraison de 900 hm3 pour la route de ceinture « Ringstrasse » du Fort Roon à la Feste Kronprinz, y compris son étalement et le nivellement de ce gravier sur la plate-forme de la route.

07/11/1876 : Par la presse : Le prince héritier « Kronprinz » a offert son portrait pour le Fort Feste Kronprinz. Ce dernier est immédiatement accroché dans la chambre de l’officier commandant le détachement de garde comme l’ont été les portraits offerts auparavant, c’est-à-dire comme pour le Fort Bismarck et le Fort Fransecky, offert par les hommes célèbres dont ils portent le nom.

21/11/1876, 9h00 : Vente aux enchères des matériels du chemin de fer de ceinture : environ 28 aiguillages, 23 800 traverses de chemin de fer, 800 traverses d’aiguillages, 10 770 clous pour rails « Schienennägel », 39 780 sièges de rails « Schienenstühle », 24 260 clous pour sièges de rails « Stühlnägel », 6 750 cales de sièges pour rails « Stühlkeile », 2 440 « Laschen », 180 plaques de sous-bassement « Unterlags’platen », ainsi que des vieilles portes, fenêtres, planches, bois à brûler « Brennholz » ; 2 remises à planches « Bretterschuppen » ainsi que d’autres matériaux, provenant : des Forts Fransecky, Moltke et la station Reichstett

22/11/1876 : Idem, à la Veste Kronprinz et gare près de Niederhausbergen.

23/11/1876 : Idem au fort Grossherzog von Baden et gare d’Oberhausbergen.

24/11/1876 : Idem au Fort Fürst Bismarck.

25/11/1876 : Idem au Forts Kronprinz von Sachsen et Tann.

27/11/1876 : Idem au Fort Werder.

29/05/1878 : Adjudication de la livraison et d’installation des 72 cuves en fer forgé avec plaques de cuisson en fonte et 18 cuisinières à priori pour les neuf forts détachés de la rive gauche.

20/04/1881 : Réalisation de plan projet pour l’installation des fours à pain « Entwurf für die Anlage von Backöffen in den Forts, dans les forts détachés à fossé sec de la rive gauche du Rhin : Fort Moltke, Fort Roon, Fort Mundolsheimerkopf, Fort Veste Kronprinz, Fort Grossherzog v. Baden, Fort Fürst Bismarck et Fort Kronprinz von Sachsen.

Type d’ouvrage : Grand fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler.

29/05/1878 : Adjudication de livraison et l’installation de cuisinières.

Description : Tracé pentagonal de lunette aplatie. Il comprend : 4 traverses-abris et 5 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plateformes d’artillerie simple par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 11 + 4 + 4 + 13 casemates et des latrines comportant 4 pièces à l’extrémité de chaque aile ; une grande poudrière sous chaque flanc ; flanquement des fossés par les remparts, par une caponnière double de saillant, les deux caponnières d’épaule et les 2 coffres de la caserne de gorge ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde et une grand poudrière de gorge avec locaux de chargement de l’artillerie ; un pont d’accès en maçonnerie avec pilier central permettant le franchissant le fossé de gorge ; système de contre mine sur les deux faces avec galerie enveloppe et magasins à poudre, 4 galeries d’écoute sur le saillant et 2 galeries d’écoute sur chaque angle d’épaule. Depuis 1953 : aile G de la caserne de gorge entièrement détruite, hormis les latrines à l’extrémité.

Armement & équipement : Défense éloignée : Initialement des canons de 12 et de 15 cm ; éventuellement des mortiers en temps de guerre ; canons de 12 cm lisses sur les flancs ; 1877 environ : 4 canons longs frettés de 15 cm sur affût de côte ; 1890 environ : canons de 9 cm sur les flancs et sur le saillant. Défense rapprochée : 4 canons de 8 cm sur affût de casemate pour le flanquement du fossé de gorge, 4 canons de 8 cm dans la caponnière du saillant ; 1887-1890 : 4 canons-révolvers de 3,7 cm pour le flanquement du fossé de gorge, 4 canons révolvers pour le coffre de contrescarpe

Modernisation : 1887-1894 environ : Renforcement d’une partie de l’ouvrage, remplacement du pont par des rampes, suppression de la caponnière du saillant remplacée par une un coffre double de contrescarpe, renforcement d’une des grandes poudrières du flanc, modification du blockhaus de garde de l’entrée, installation d’une nouvelle sortie troupe sur le saillant, baisse du profil des remparts, deux batterie annexes sur les angles de gorge avec magasins à munitions (M23 et M24) reliés par une poterne au fossé de gorge.

01/1889 environ : Installation d’un poste cuirassé d’observation de l’artillerie « P.B.St. 87 » sur la face gauche.

1892-1895 environ : Installation d’une coupole tournante d’observation modèle « W.T.90 » sur la face droite et aménagement du saillant en point d’appui d’infanterie, avec 2 traverses-abris munie d’un garage pour canons de 9 cm.

1936-37 : Installation sur l’angle d’épaule droit, au niveau du chemin couvert, d’un blockhaus pour deux mitrailleuses flanquant la colline vers le N sur le flanc ouest.

1939-1940 : Installation de douches, lavabos, d’une chapelle et d’un P.C. pour le commandement des troupes d’ensemble défendant le secteur.

Histoire : 07-08/07/1876 : Le régiment d’artillerie à pied n°15 « Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 15 commence les exercices de mise en état de défense annuels. Leur mission principale est la mise en état de défense des deux forts Roon et Feste Kronprinz. Le Bataillon badois d’artillerie à pied n°14 « badische Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 14, participe également à l’exercice. Les régiments ont eu l’autorisation de séjourner dans les forts. L’état-major et ceux des bataillons ont été hébergés chez l’habitant à Mundolsheim.

01/08/1914 à 18h00 : Ordre de mobilisation générale. Début des travaux de mise en état de défense. Le fort Kronprinz est inclus dans le secteur défensif NO.

17/11/1953 vers 11h40 : Explosion accidentelle alors que l’équipe locale chargeait des wagonnets de grenades à détruire. Le fort Foch servait de dépôt de munitions à détruire, avec 200 tonnes à l’époque. Les explosions se succèdent toute la journée. Destruction d’une grande partie de la caserne de gorge G hormis les latrines. Six personnes sont déclarées disparues. Vers 20h évacuation des maisons des plus proches. On ne peut accéder au fort que le 24/11/1953.

Etat : Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques. Actuellement le site appartient à l’université de Strasbourg et abrite un centre de primatologie. Accès interdit.

Sources : S0111, p. 146 ; S0155 ; S0383 ; S0155, n°6 du 09/01/1872 ; S0191 ; S0234, p. 54.55 ; S0590, n°250 du 20/10/1871, p. 3.