Chroniques 1892
Dernière mise à jour : 25 / 12 / 2022
Fortifications : ouvrages en cours de construction ou de modernisation
Allemagne
(Sous le terme générique Allemagne, il s’agit de tous les 24 Etats allemands de l’empire).
Cette rubrique concerne les fortifications allemandes en cours de construction ou de modernisation, en tenant compte des frontières de l’année en cours.
Allemagne, Front Nord, mer du Nord et mer Baltique
Gravures publiées en 1892 concernant la construction d’ouvrages cuirassés sur les côtes de l’Allemagne du Nord. Ces gravures ont été publiées dans « L’outillage d’une armée ».
Construction de casemates cuirassées de la société Gruson pour les fortifications côtières.
Montage d’une coupole cuirassées de la société Gruson pour les fortifications côtières.
Construction de tourelles pour les fortifications côtières.
Allemagne Front Est
Place forte de Graudenz
Ouvrage en cours de construction :
Kleiner Pfaffenberg (1892-1895 ou autre source 1891-1898). Nom polonais : Fort Lukasinskiego.
Place forte de Thorn
Ouvrage en cours de construction :
Batterie Grünthalmühle (1888-1892).
Allemagne Front Ouest
Place forte de Koblenz
Ouvrage en cours de construction et de modernisation :
Rive droite du Rhin
Werk Pleitenberg (1826-1828). Installé sur l’emplacement d’anciennes fortifications françaises du Pleitenberg lors du siège de 1799, d’abord sous la forme d’un magasin à poudre défensif. 1830-1831 : l’ouvrage est muni d’une enveloppe. Cet ouvrage en terre était une lunette comportait une face de 40 m, un flanc gauche de 20 m et un flanc droit de 10 m, aménagé pour l’infanterie et l’artillerie, avec un fossé sec. La gorge ouverte était munie d’une grille. 1859 : installation d’une citerne. 1867 : l’ouvrage est remodelé et relié à l’ouvrage Nöllenkopf / Fort Rheineck. 24/04/1876 : AKO ordonnant l’arrêt des travaux de modernisation. 1892 : transformé en ouvrage d’infanterie avec suppression des plateformes d’artillerie. 1900 : derniers travaux sur l’ouvrage. 1920-1921 : arasement complet de l’ouvrage dans le cadre du Traité de Versailles. Etat : arasé.
Place forte de Strasbourg
Ouvrage en cours de construction :
Rive gauche du Rhin
Infanterie-Stützpunkt bei KM 119 (1889-1891 ou 1891-1892 d’après une autre source), situé au bord du Rhin SO de Strasbourg, point d’appui du kilomètre 119, c’est-à-dire au point kilométrique 119 du Rhin navigable à l’époque, point d’appui d’infanterie avec fossé plein d’eau.
Allemagne Front Sud
Place forte d’Ingolstadt.
Ouvrages en cours de construction :
Rive gauche du Danube
Zwischenwerk Nr. 1 – Werk 191 (1er février 1890 – 31 janvier 1892), ouvrage intermédiaire érigé à la sortie ouest de Gerolfing. Lunette à fossé plein d’eau. Etat : l’ouvrage est pratiquement détruit hormis quelques petites ruines.
Zwischenwerk Nr. 5 – Werk 193 (23 mars 1891 – 22 mars 1894). Erigé au Nord de Großmehring. Ouvrage intermédiaire sous la forme d’une demi-redoute à fossé sec complétement différent des autres. Flanquement des fossés par deux coffres de contrescarpe relié à l’ouvrage par une poterne souterraine et une caponnière double à la gorge. L’ouvrage disposait de plus de casemates et d’une poterne sous traverse en capitale ; blockhaus de chemin couvert sur l’angle d’épaule droit. Etat : l’ouvrage a été détruit et quelques débris étaient encore visibles sur un terrain privé.
Rive droite du Danube
Batterie Paarmündung – Werk 194 (2 mars 1891 – 1er mars 1892). Compte tenu de l’alliance avec l’Autriche-Hongrie, batterie érigée par mesure d’économie à la place d’un ouvrage intermédiaire, près de l’embouchure de la rivière Paar près du pont du Danube à côté de Grossmehring, à cent mètres en amont. Batterie avec 4 emplacements à ciel ouvert avec abri d’artilleur et abri à munitions. Après la 1ère guerre mondiale l’embouchure de la Paar a été transférée et la batterie a complètement disparue.
Zwischenwerk Nr. 9 – Werk 192 (11 septembre 1890 – 9 novembre 1892) dénommé Fort Rosenschwaig dans le langage populaire, situé près du Danube à Rosenschwaige. Ouvrage intermédiaire sous forme de lunette à fossé plein d’eau. Etat : ouvrage détruit mais le fossé, les remparts, et de nombreux débris sont encore visibles. La batterie annexe droite est encore visible.
Autriche-Hongrie
Cette rubrique concerne les fortifications austro-hongroises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.
Frontières sud de l’empire austro-hongrois, frontière avec l’Italie
Remarque : après la modification du tracé des frontières après les premières et seconde guerre mondiale, ses fortifications sont désormais sur le territoire italien.
Sperrwerk Platzwiese (1889-1894), ouvrage de barrage situé dans le Tirol du Sud, à côté de Drei Zinnen, près du tracé de la ligne de front de 1915. Altitude : environ 2 000 m. Construit sur un plateau des Dolomites. Peu de routes permettaient l’accès au plateau. 1915-1918 : considéré comme une construction trop ancienne et trop exposée pour résister aux nouveaux projectiles de l’artillerie, l’ouvrage a été amplement bombardé au début de la guerre par l’artillerie lourde italienne, dont avec des projectiles de 30,5 cm qui firent d’importants dégâts. Compte tenu de l’altitude, l’ouvrage disposait d’un armement en artillerie assez léger : 2 mortiers de 15 cm sous coupole blindée « Panzermörser », 11 mitrailleuses et 2 canons de campagne mobiles de 9 cm.
Belgique
Cette rubrique concerne les fortifications en cours de construction ou de modernisation du royaume de Belgique, conformément aux frontières de l’année en cours.
Il est extrêmement difficile de dater précisément la construction des ouvrages de fortification belges. Souvent les dates de construction correspondent à l’année de la loi du programme de fortification, et d’autres indications nous donne des dates diverses. A défaut de disposer de documents ou de dates de construction plus précise, j’utilise les différentes options.
Place forte d’Anvers
Ouvrages en cours de construction :
Fort de Walem (1877ou 1878-1893) Fort de Waelhem, S-SE d’Anvers, 2ème ceinture, rive G de la Schelde (Escaut). 28/09/1914 : début du bombardement par des canons de 305 mm. 30/09/1914 : l’artillerie allemande détruit le fort. 02/10/1914 : l’armée belge évacue le fort. 1992 : le fort est abandonné. Etat actuel : le fort existe encore. Cependant il est l’un des forts qui porte le plus les traces des combats de 1914. En hiver il est utilisé comme lieu de protection des chauves-souris. Il est encombré par de nombreux déchets.
Fort de Steendorp (1877-1892 ou 1882) Fort de Rupelmonde, SO d’Anvers, rive G de la Schelde (Escaut). Armement : une coupole de deux canons de 15 cm. Etat actuel : le fort existe encore, semble être sur un site naturel protégé.
Fort de Schoten (1883 autre source 1885-1892) Fort de Schooten, N-NO d’Anvers, 2e ceinture, rive D de la Schelde (Escaut). 12/10/1914 : l’armée belge évacue et détruit le fort. Etat actuel : Le fort existe encore. Il s’agit d’un terrain militaire dont l’accès est interdit.
Fort de Lier (1876-1893) Fort de Lierre, SE d’Anvers, 2e ceinture, rive D de la Schelde (Escaut). 02/10/1914 : l’armée belge évacue le fort. Etat actuel : occupé par l’entreprise Tech Space Aero. Le site est surveillé et n’est pas visitable.
Place forte de Liège
La nouvelle ceinture de forts détachés de Liège comprend 12 forts érigés entre 1888 et 1892. Il s’agit de 6 grands forts et six petits forts au tracé triangulaire, construits en béton. Lors de leur conception, les forts conçus par le général Brialmont ont été conçu pour résister à un bombardement d’artillerie au canon de 21 cm.
Ouvrages en cours de construction :
Rive droite de la Meuse
Fort de Barchon (1888-1892), grand fort au tracé triangulaire érigé au NE de Liège, sur la rive droite de la Meuse. 08/08/1914 : reddition du fort. 1914-1918 : améliorations faites par les troupes d’occupation allemandes, le débouché d’infanterie, le tambour d’entrée, la ventilation et la protection des fenêtres. 1928-1940 environ : modernisation, renforcement et réarmement ; installation d’une tour d’air, remplacement du générateur électrique et de l’armement comme les tourelles de 75 mm, dont la seule qui existe encore dans un fort. 18/05/1940 : reddition du fort. Actuellement : fort équipé de pistes d’aventure et ouvert aux visites environ 6 fois par an.
Fort de Chaudfontaine (1888-1892), petit fort au tracé trapézoïdal, érigé au sud-est de Liège, sur la rive droite de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 4 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposé dans le coffre de tête ; 4 canons identiques dans les casemates du fossé de gorge ; 1 canon identique dans la casemate défendant la rampe d’accès ; un phare sous coupole blindée servant également pour la communication. 12/08/1924 : premier bombardement allemand. 13/08/1914 : lors du siège un obus allemand explose dans un magasin à munitions et le fort explose entraînant environ 50 victimes. 1933-1940 : rénovation, consolidation et réarmement du fort : installation d’une tour de prise d’air ; rebétonnage des superstructures ; obturation des fenêtres du casernement ; construction d’une caserne du temps de paix à l’extérieur ; modernisation de l’armement ; installation d’un groupe électrogène diesel de 130 CV ; installation d’un réseau de téléphonie ; construction d’abris observatoires extérieurs. 17 mai 1940 : après un bombardement par la Luftwaffe, le fort est abandonné en fin de journée. 1983 : installation d’une société de tir. 1990 : le fort est rebaptisé fort Advendure et aménagé avec des parcours d’aventure pour adultes et enfants.
Fort d’Embourg (1888-1892), petit fort au tracé trapézoïdal, construit au SE de Liège, sur la rive droite de la Meuse. Plus petit des forts de Liège. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 9 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 12-13/08/1914 : bombardement allemand, le fort se rend le soir. 1914-1915 : troupes allemandes d’occupation apportent quelques modifications. 1933-1940 : modernisation de l’armement : 4 tourelles remplacées par des tourelles équipées de canons de 75 mm et installation d’une batterie anti-aérienne ; amélioration de la ventilation et des réseau électrique et de téléphonie ; construction d’un casernement équipée d’une cloche pour fusil automatique et d’une tour prise d’air. 13/05/1940 : le fort est encerclé par les forces allemandes. 17/05/1940 : après un incessant bombardement d’artillerie et d’aviation, le fort se rend vers 20 heures. 1946 : création d’une association commémorative. Elle érige un monument et un musée et réalise les visites guidées au profit du public.
Fort d’Evegnée (1888-1892), petit fort érigé à l’Est de Liège, sur la rive droite de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 3 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 6 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 10/08/1914 : attaque et bombardement du fort par les troupes allemandes ; il se rend à 15h30. 1915-1916 : durant l’occupation par les troupes allemandes, quelques améliorations sont apportées. 1933-1940 : amélioration de l’armement : nouveaux canons et une batterie antiaérienne ; amélioration de la ventilation, de la protection, des réseaux électriques et de communication ; construction d’un abri d’infanterie surmonté d’une cloche avec fusil automatique ; construction d’une tour d’aération et d’une sortie de secours. 16/05/1940 : attaque du fort. 19/05/1940 à 16h00 : reddition du fort. 1971 : le fort est propriété des Forges de Zeebrugge qui l’utilise comme dépôt et centre d’essais de roquettes. Tout l’équipement militaire avait été retiré avant sa reconversion.
Fort de Fléron (1888-1892) ; grand fort au tracé triangulaire érigé au SE de Liège, sur la rive droite de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 8 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 11-14/08/1914 : bombardement et reddition du fort à 9h45. 1937-1940 : remplacement des canons de 21 cm par des 15 cm de plus grande portée ; remplacement des canons de 15 cm par des mitrailleuses et des lance-grenades ; canons de 12 cm remplacés par deux tourelles avec 2 canons de 105 mm ; ajout de 3 tourelles de 75 mm. Modernisation de la ventilation, des sanitaires, du réseau électrique et des moyens de communication. Ajout d’une tour prise d’air. 10-17/05/1940 : bombardement et attaque du fort puis reddition. Après 1945 : fort enseveli et recouvert d’un parc arboré.
Rive gauche de la Meuse
Fort de Boncelles (1888-1892) ; grand fort triangulaire érigé au SE de Liège sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 2 coupoles cuirassées Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 9 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier disposé dans les coffres ; un phare sous coupole blindée à éclipse servant également pour la communication, 4 projecteurs à arc dans les coffres. 05-06/08/1914 : attaque et reddition du fort. 1928-1940 : réarmement du fort avec 4 tourelles pour canon de 75 mm et installation d’une tour de prise d’air. 16/05/1940 : attaque et reddition du fort. Après 1945 : fort reste dans le domaine militaire et est transformé en dépôt puis abandonné. Vers 1980 : comblement des fossés et construction d’un lotissement autour de l’ouvrage. Seule la tour qui devient un centre d’interprétation touristique et l’entrée principale sont encore visibles. 2010 : installation d’une exposition de chars de combat.
Fort de Flemalle (1888-1892), grand fort au tracé quadrangulaire érigé au SO de Liège, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 11 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 16/08/1914 à 7h10 : reddition du fort de Fléron. 1914-1918 : les troupes allemandes d’occupation améliore la ventilation, du générateur électrique, et une casemate pour protéger le déboucher d’infanterie. 1937-1940 : renforcement de l’ouvrage, installation d’une tour prise d’air, remplacement des tourelles par 4 tourelles avec 1 canon de 75 mm, 1 tourelle avec 2 canons de 105 mm, 1 tourelle avec 1 canon de 150 mm, 1 tourelle avec 1 mitrailleuse maxi et 2 lance-grenades, 1 batterie antiaérienne et les canons de 57 mm sont remplacés par des mitrailleuses. Modernisation de la ventilation, des sanitaires et du réseau de communication et réseau électrique. 15/05/1940 : bombardement et destruction des tourelles. 16/05/1940 : reddition du fort. 1940-1945 : durant l’occupation les équipements sont enlevés. Années 1960 : ferraillage du reste de l’équipement. 1992 : une association prend en compte l’ouvrage, installe un musée et l’ouvre aux visites.
Fort d’Hollogne (1888-1892), petit fort au tracé triangulaire érigé à l’Ouest de Liège, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 3 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 7 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 13-16/08/1914 : bombardement et attaque du fort, puis reddition à 7h30. 1914-1917 : quelques modifications apportées pendant l’occupation allemande. Après 1918 : fort utilisé comme dépôt de munitions. Mai 1940 : bombardement aérien allemand. 1940-1944 : projet d’installation d’une base de V2. 1944-1945 : installation d’un hôpital américain. 1945 : Dépôt de munitions et jusqu’en 1991 poste de commandement de la force aérienne belges. 1997 : transféré et intégré à l’aéroport de Liège, restauré et géré par une association.
Fort de Lantin (1888-1892), petit fort au tracé triangulaire érigé au NO de Liège, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 3 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 6 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 10-15 août 1914 : bombardement, attaque puis reddition du fort vers 12h00. 1945 : après la guerre, utilisé comme terrain de manœuvre et stand de tir. 1983 : acquisition et restauration par une association qui organise les visites.
Fort de Liers (1888-1892), petit fort au tracé triangulaire situé au nord de Liège, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : des coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; des canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 13-14 août 1914 : bombardement, attaque et reddition du fort. Après 1918 : utilisé comme dépôt de munitions. 1949 : vendu au franc symbolique à la société FN qui est désormais nommé TechspaceAéro qui teste des moteurs d’avion.
Fort de Loncin (1888-1892), grand fort au tracé triangulaire érigé à l’ouest de Liège, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 9 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 12-15 août bombardement violent. 15 août 1914 : explosion des magasins à poudre détruisant le fort et ensevelissant 350 des 550 soldats de l’équipage. 15 août 1923 : inauguration du monument en l’honneur des hommes toujours enterrés dans le fort. 2007 : installation d’un système d’audioguide de la nécropole nationale.
Fort de Pontisse (1888-1892), grand fort au tracé trapézoïdal érigé au NE de Liège, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 2 coupoles cuirassées Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 8 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 13 août 1914 : reddition du fort après les bombardements. 1919 : réoccupé par l’armée belge. 1937-1940 environ : renforcement et modernisation : canon de 57 mm remplacés par des mitrailleuses ; construction d’un blockhaus de flanquement, installation d’une tour prise d’air, etc. 18 mai 1940 : reddition du fort après une attaque aérienne et épuisement de ses munitions. 1946 : utilisé comme dépôt de munitions puis par la Fabrique Nationale. Années 1950 : ferraillé. 1993 : abandon du fort. Actuellement refuge de chiroptères durant l’hiver.
France
Cette rubrique concerne les fortifications françaises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.
France Front Ouest Côtes de la Mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique
Place forte de Cherbourg
Ouvrage en cours de construction :
Batterie de la digue de Querqueville (1890-1896), NO de Cherbourg. Tous les canons étaient sur affût à pivot central.
Place forte de Le Havre
Ouvrage en cours de construction :
Batterie de Dollemard (1892-1894), 4 plateformes et 1magasin sous roc.
Place forte de Saint-Nazaire
Ouvrage en cours de construction :
Fort de l’Eve (1891-1895) protégeait l’estuaire de la Loire. Casemates en béton, armé et équipé de 4 canons de 240 mm et 4 canons de 95 mm, 1 projecteur de 150 cm.
Place forte de Brest
Batterie de la Jetée du Port du Commerce (1892), Brest, rade de Lanniron. 1902 : Suppression de la batterie.
France Front Nord-Est
Place forte de Lille
Ouvrages en cours de construction :
Magasin de la Corne de Frand (1891-1892) magasin à poudre bétonné inclus dans l’ouvrage à corne de l’ancienne enceinte urbaine.
Magasin de Lezennes (1892) magasin à poudre bétonné dans le bastion 260 de l’ancienne enceinte urbaine.
Magasin de Pont-à-Marcq (1892) Lille. Double magasin double bétonné, situé sur la commune de Madeleine.
Ouvrage de Babylone (1891-1894).
Ouvrage de la Croix de Vallers (1891-1894) ouvrage intermédiaire pour une compagnie d’infanterie avec abris bétonnés. Etat actuel : ouvrage complètement remblayé.
Ouvrage d’Enchemont (1891-1894) ouvrage pour une compagnie d’infanterie.
Ouvrage de l’Entrepôt (1891-1894) ouvrage intermédiaire pour 1 compagnie. Situation actuelle : ouvrage détruit et disparu.
Ouvrage d’Houplin (1891-1894) ouvrage intermédiaire.
Ouvrage de la Jonchère (1891-1894) ouvrage intermédiaire.
Ouvrage de Lompret (1891-1894) ouvrage intermédiaire.
Ouvrage du Moulin Neuf (1891-1894).
Ouvrage de Noyelles (1891-1894), ouvrage intermédiaire pour une demi-compagnie, 1 cloche d’observation.
Place de Maubeuge
Ouvrage en cours de construction :
Magasin de la porte de Bavay (1892). Magasin à poudre de secteur, bétonné, établi dans l’ancienne enceinte de Vauban.
Position de La Fère – Laon – Soissons
Ouvrages en cours de construction :
Magasin d’Achery (1890-1892). Magasin à poudre sous roc en arrière du fort Mayol, au NE de La Fère.
Magasin de Danisy (1890-1892) magasin à munitions sous terre.
Place forte de Reims
Ouvrages en cours de construction :
Magasin de Berru (1892) magasin sous roc.
Magasin de Nogent-l’Abesse (1892) magasin sous roc.
Place forte de Verdun
Ouvrages en cours de construction :
Abri caverne des Quatre Chemnées (1889-1894) N-NE de Verdun, E-NE de l’ouvrage de Froideterre. Point extrême de l’avence de l’offensive allemande de juillet 1916. Etat : Accès libre.
Batterie de la Carrière (1889-1894), 1ère batterie annexe gauche de la redoute de Belleville.
Ouvrage de Thiaumont (1887-1893), ouvrage intermédiaire, modernisé 1902-1905, 1 tourelle de mitrailleuses, 1 observatoire, 1 casemate de Bourges.
Ouvrage d’Hardaumont (1887-1893), ouvrage intermédiaire, non modernisé.
Place forte de Toul
Ouvrages en cours de construction :
Fort de Le Chanot (1888-1892) ou fort du Chanot, monolithe de béton non armé. 1906-1911 : ouvrage complètement refondue : 1 tourelle de 75 Mle 1905, 2 tourelles de mitrailleuses, 3 observatoires, 1 casemate de Bourges.
Ouvrage de Bouvron (1888-1892), ouvrage en béton simple, modernisé 1896, 1912-1913 ; 1 tourelle à éclipse 2 x 57 mm remplacée en 1909 par une tourelle de 2 x 75 mm raccourcis. Modernisé en 1912-1913 par une autre tourelle de 75 Mle 1905, 3 observatoires.
Fortifications des environs de Nancy - Vallée de la Moselle
Batteries d’Aingeray (1887-1892), 2 batteries à 4 km de Liverdun entre Nancy et Toul.
Place forte d’Epinal
Ouvrages en cours de construction :
Dépôt intermédiaire de Beau Site (1886-1892), magasin souterrain.
Dépôt intermédiaire de Chaumousey (1886-1892) magasin sous roc devant alimenter la batterie M39 batterie des Français ou ouvrage de Chaumousey.
Magasin de la Camerelle (1886-1892), magasin sous roc.
Ouvrage de la Racine de Cumay (1892) redoute. 1911 : ajout d’une batterie désignée sous le code M3.
Ouvrage du Plateau de Cumay (1892), redoute.
Place forte de Belfort
Ouvrages en cours de construction :
Batteries de Bessoncourt (1890-1894).
Ouvrage de la Côte (1890-1892) batterie Edouard Thiers, ouvrage creusé dans le roc.
Place forte de Besançon
Ouvrages en cours de construction :
Abri de Châtillon-le-Duc (1888-1892) creusé dans le roc.
Abri-caverne du fort de Planoise (1891-1892) au SO de Besançon.
Magasin à poudre de Chailloz (vers 1880), magasin à poudre modèle 1874. En 1892 installation d’un magasin sous roc à côté relié à l’autre magasin par une galerie.
Ouvrage d’au Bois (1891-1892).
France Front Sud-Est
Place forte de Lyon
Ouvrages en cours de construction :
Rive droite de la Saône :
Deuxième ceinture de forts détachés :
Fort de Chapoly (1891-1893) à l’ouest de Lyon sur la rive droite de la Saône. Etat actuel : ouvrage entière arasé hormis le casernement qui sert de centre de vacances.
Rive droite du Rhône :
Deuxième ceinture de forts détachés :
Magasin de Sathonay (1892-1894) au nord de Lyon, sur la rive droite du Rhône et la rive gauche de la Saône. Comprend trois galeries souterraines.
Rive gauche du Rhône :
Fort de Meyzieu (1891-1893) à l’est de Lyon, rive gauche du Rhône. 1944 : troupes allemandes démolissent la caserne centrale lors de la retraite. 1979 : acheté par la commune de Meyzieu. Etat actuel : restes du fort fermés, sert de parcours de santé.
Place forte de Modane
Ouvrages en cours de construction :
Baraquement du Fréjus (1891-1895) comprend 7 baraques en maçonnerie et deux abris enterrés. Entretenues en partie jusqu’en 1930-1940.
Fort du Replaton (1885-1891 ou diverses dates proposées entre 1884 à 1893) SO de Modane, altitude 1208 m. Fort d’interdiction situé sur un promontoire qui domine la gare de Modane-Fournaux, vis-à-vis du tunnel ferroviaire de Frejus reliant l’Italie, construit en 1857-1871, anciennement dénommé « tunel du Mont-Cenis » ou tunnel des Alpes. Fort comprenant 6 bastions. Il comprenait deux batteries annexes désignée A & B, alignée à 150 m au NE. 1888-1891 : renforcement complet du fort avec du béton spécial. 1913-1914 : construction d’une casemate de montagne dotée 4 canons de 95 mm sur affût de côte. 1919-1939 : ces casemates sont transformées pour recevoir des canons de 75 mm sur plateforme Arbel. Un observatoire bétonné est installé sur la bastion III. Juin 1940 : baptême du feu. 7 pièces de 75 du 164e RAP interviennent au profit des avant-postes. 1941-1944 : les troupes d’occupation allemandes percent le bastion du saillant, avec une entrée donnant sur le casernement extérieur, fermé par une porte blindée. 13_14/09/1944 : l’occupant évacue discrètement le fort devant l’Armée d’Afrique installée au fort du Sappey qui disposait de l’artillerie du fort du Télégraphe. 14/05/1991 : décret portant déclassement du domaine public militaire et en tant que place de guerre du fort, de la redoute et du baraquement du Replaton à Modane. Etat : malgré les divers bombardements qui ont à peine égratigné le béton, ouvrage dans un état satisfaisant. L’ouvrage est la propriété de l’association de la traversée des Alpes. Il est ouvert aux visites mais doit encore être restauré.
Redoute du Replaton (1884-1892) SO de Modane, altitude 1203 m. Petit ouvrage d’artillerie qui occupe l’extrémité orientale du plateau du Replaton. Tracé en forme de fer à cheval. Elle comprend 3 plateformes en échelons refusés conçues pour recevoir chacune 1 canon de 95 mm. Dispose d’un magasin à poudre sous roc. 14/05/1991 : décret portant déclassement du domaine public militaire et en tant que place de guerre du fort, de la redoute et du baraquement du Replaton à Modane. Etat : l’ouvrage n’a pas été bombardé et est en un bon état de conservation.
Place forte de Bourg-Saint-Maurice
Ouvrage en cours de construction :
Blockhaus de la Platte (1892-1894) au SO de Bourg-Saint-Maurice, « Fort des deux milles », ouvrage de surveillance.
Place forte de Grenoble
Ouvrage en cours de construction :
Batterie du Quichat (1891-1893) N de Grenoble. Comprend 6 plate-formes d’artillerie, un casernement et un petit magasin sous roc. Site Internet.
Place forte de Briançon
Ouvrages en cours de construction :
Baraquement du Granon (1885-1895), près du Col du Granon (2 404 m).
Batterie de la Croix de Toulouse (1892).
Position des Acles (1891-1892).
Position du Lenlon (1890-1900) position complémentaire du fort de l’Olive face aux principaux passages frontaliers.
Place forte de Lanslebourg
Ouvrage en cours de construction :
Position du Mont-Froid (1891-1892).
Place forte de Tournoux
Ouvrage en cours de construction :
Poste de Cuguret (1890-1893) 3 postes de surveillance ou relais de communication optiques.
Tunnel du Parpaillon (1892-1900), NO de Tournoux. Ouvrage creusé sous le col de Parpaillon.
France Front Sud Côtes de la Méditerranée
Place forte de Nice
Ouvrages en cours de construction :
Forteresse du Mont Agel (1889-1892).
Réduit du Mont Agel (1889-1892) fort Catinat.
France Front Sud Corse
Fortifications de Bonifacio
Ouvrage en cours de construction :
Batterie n°2 de Bonifacio (1888-1895). Armement : 2 canons de 19 cm Mle 1878 sur affût G.P.C., à partir de 1894, 4 pièces identiques. 1928 : désarmement de la batterie.
Roumanie
Place forte de Bucarest
Ouvrages en cours de construction :
14 forts détachés en cours de construction.
Ligne du Seret
Ouvrages en cours de construction :
Etat de la construction des fortifications de Bucarest d’après les Annales de Löbell de 1891, qui indique que ces défenses qui sont constituées de trois positions (Galats et Foscani aux deux extrémités et Nomoloasa au milieu), comprennent les ouvrages suivants :
Position de Focsani avec 3 lignes de batteries :
La 1ère ligne comprend 41 batteries ;
La 2e ligne comprend 15 batteries ;
La 3e ligne comprend 15 batteries.
Position de Nomoloasa avec 2 lignes de batteries :
La 1ère ligne comprend 22 batteries ;
La 2e ligne comprend 8 batteries.
Position de Galats avec 3 lignes de batteries :
La 1ère ligne comprend 29 batteries ;
La 2e ligne comprend 10 batteries ;
La 3e ligne comprend 12 batteries.
Abandon, déclassement, dérasement des fortifications
Autriche-Hongrie
23/04/1892 : Déclassement de la forteresse de Temesvar.
Information de la revue militaire de l’étranger : « Aux termes d’une décision impériale du 23 avril dernier, insérée au Verordnungsblatt (n° du 31 mai), la place forte de Temesvar est déclassée et sera considérée comme ville ouverte. La forteresse de Temesvar joua un rôle important dans les nombreuses guerres de l’Autriche contre les Turcs. Prise par ces derniers en 1552, elle resta en leur pouvoir pendant plus d’un siècle et demi, et fut enfin reprise en 1716 par le prince Eugène de Savoie. Les anciennes fortifications, y compris le château fort construit en 1443 par Hunyady, furent alors rasées, et l’on éleva la forteresse actuelle d’après un nouveau plan, qui n’a subi dans la suite que des modifications de détail. Dans la guerre de 1849, la place de Temesvar fut assiégée pendant près de quatre mois par les Hongrois, qui durent lever le siège à l’approche de l’armée autrichienne victorieuse.Temesvar, dont la population est d’environ 32 000 habitants, est actuellement le chef-lieu du VIIe corps d'armée austro-hongrois ».
Expériences, innovations et progrès de la fortification et de l’artillerie de siège et de forteresse
Allemagne
1892 : au cours des années 1890, on assiste à une course de vitesse entre les moyens de l’attaque et les techniques de cuirassements. Petit à petit le projectile en fonte est remplacé par l’obus en acier. Il s’agit désormais d’obtenir un ricochet par un trempage de la partie supérieure des cuirassements et un arrondi des pièces fondues. En 1892 la société Krupp a élaboré une plaque cuirassée, qui a côté d’autres métaux de l’alliage, contenait 7% de nickel et dont la résistance était 16% supérieure à une plaque compound et même 66% de plus qu’une plaque en fer forgé.
1892 : mise en service du mortier long de 15 cm (langer 15-cm-Mörser).
1892 : retrait du service du mortier rayé de 15 cm C/82, qui est remplacé par la version modernisée du mortier rayé long de 15 cm, mis en service au cours de la même année.
Mortier à tube rayé de 15 cm « 15-cm-Mörser » C/82 exposé à la citadelle de Spandau près de Berlin.
Chroniques de l’année 1892
1892 Divers
France, Paris politique : terrorisme anarchiste.
En France, Paris subi une vague de terrorisme anarchiste.
France-Russie, armée : signature d’une convention militaire.
Après la signature du traité en 1891, dès 1892, la France et la Russie signet également une convention militaire.
Janvier 1892
Allemagne, armée : projet de grandes manœuvres impériales.
La revue militaire de l’étranger de janvier 1892 nous livre cette information : Les journaux allemands annoncent que les manœuvres impériales auront lieu, cette année, dans la région Thionville-Sarrelouis, entre les VIIIe et XVIe corps auxquels seront adjointes une division de réserve prussienne et la 5e division bavaroise stationnée dans le Palatinat.
Vendredi 1er janvier 1892
Italie, marine : Commandement de la Maddalena.
La revue militaire de l’étranger nous livre l’informations suivante : Le commandement de la Maddalena, qui dépendait du 1er département maritime (Spezzia), a été placé directement sous les ordres du Ministre de la marine, et confié, à partir du 1er janvier 1892, à un vice-amiral. Le décret royal du 24 décembre dernier, relatif à cette nouvelle organisation, confère ay commandant de la Maddalena les droits et prérogatives qui sont dévolus aux commandants en chef des départements maritimes.
Cette mesure n’est que la conséquence des nombreux travaux exécutés depuis quelques années par les Italiens dans cette importante position stratégique, en vue d’y constituer une base d’opérations maritimes de premier ordre. Rappelons, à ce sujet, qu’il faut 6 ou 8 heures de moins aux navires pour aller de la Maddalena à Naples que pour se rendre de Spezzia ou de Tarente à ce même point. La position maritime de la Maddalena est, par suite, susceptible de contribuer puissamment à la défense des côtes de la Péninsule.
Lundi 4 janvier 1892
Allemagne, Altkirch : inauguration de la voie ferrée Altkirch – Ferrette.
Le 4 janvier 1892 a été inauguré la ligne de chemin de fer d’Altkirch à Ferrette.
Vendredi 15 janvier 1892
Allemagne, armée wurtembergeoise : Modification de l’uniforme.
La revue militaire de l’étranger nous livre cette information : Aux termes d’un décret royal du 15 janvier 1892, la tunique à deux rangs de boutons, qui distinguait les troupes wurtembergeoises, est supprimée et remplacée par la tunique à une seule rangée de boutons, du modèle prussien.
Vendredi 22 janvier 1892
Allemagne, Mutzig-Molsheim : ordonnance impériale pour la reprise des discussions relative aux futures fortifications.
Une ordonnance impériale « A.K.O. » demande la commission de défense du territoire d’examiner la question : « A la demande du ministre de la guerre, j’ordonne à la Commission de Défense du Territoire de reprendre la discussion sur la fortification des collines de Molsheim. En particulier les questions suivantes sont à débattre : une fortification de la colline de Mutzig-Molsheim qui permettrait, en liaison avec la fortification de Strasbourg, de barrer la plaine du Rhin à une offensive ennemie en limitant le nombre des troupes, est-elle possible ? Est-il opportun d’envisager la construction des ouvrages, si la réponse à la question 1) est oui, à la mobilisation au moins partiellement ou dans leur totalité en temps de paix ? Faut-il considérer cette construction comme indispensable, sans tenir compte du coût ni de la possibilité de contournement par l’ouest ? ».
Samedi 30 janvier 1892
Allemagne, armée : Renvoi des hommes libérables et incorporation des recrues en 1892.
La revue militaire de l’étranger nous livre l’information suivante : Un ordre de cabinet en date du 30 janvier fixe au 30 septembre, au plus tard, le renvoi dans leurs foyers des hommes passant dans la réserve. Dans les corps de troupe qui prennent part aux manœuvres d’automne, cette opération s’effectuera le deuxième jour ou, exceptionnellement, le premier ou le troisième jour qui suivra la rentrée des troupes dans leurs garnisons. Les prescriptions relatives aux hommes à renvoyer en congé à la disposition de l’autorité militaire et celles concernant le nombre des recrues à incorporer ne diffèrent de celles l’année dernière que par une augmentation de 15 hommes pour les pionniers de la garde et de 4 hommes pour chacun des autres bataillons de même arme.
Mercredi 3 février 1892
France, aviation : L’ingénieur Clément Ader obtient une subvention du ministère de la guerre.
Le 3 février 1892, l’ingénieur Clément Ader signe avec le ministre de la Guerre, Charles de Freycinet, une convention aux termes de laquelle il s’engage à construire un appareil capable de voler à plusieurs centaines de mètres de hauteur. On lui accorde une subvention de 200 000 francs.
Jeudi 25 février 1892
Allemagne, armée : Modification à l’organisation du Ministère de la guerre prussien.
La revue militaire de l’étranger a publié l’article suivant : Un ordre de cabinet, en date du 25 février dernier, crée au Ministère de la guerre un bureau distinct pour l’artillerie de campagne, destiné à centraliser les questions concernant l’artillerie de campagne et le train. Ces affaires ressortissaient, depuis le 1er janvier 1890, au bureau des troupes à cheval, d’une part et, d’autre part, au bureau des bouches à feu. Le bureau des armes à pied est en même temps dessaisi de toutes les affaires concernant les troupes des chemins de fer et les aérostiers, qui passent au bureau dit « de l’armée’ » (Armee Abtheilung), de même que les services des demi-invalides et de la vélocipédie militaire.
En outre, l’ensemble du service de l’artillerie à pied et l’Ecole de Charlottenburg sont rattachés au bureau des bouches à feu. Le service de garnison, qui ressortissait jusqu’ici au bureau des armes à chaval, lequel sera dorénavant appelé : Bureau de la cavalerie. Dans ces conditions, l’organisation nouvelle du Ministre de la guerre prussien présente la répartition ci-après :
Direction des affaires générales de l’armée.
1e Bureau de l’armée (Armee Abtheilung). Organisation de l’armée en temps de paix et en temps de guerre. Etablissement du chapitre du budget relatif à la solde. Recrutement : questions concernant la réserve, la landwehr et le landsturm. Grandes manœuvres et convocation de l’Ersatz-Reserve, dislocation, service des chemins de fer, routes et voies fluviales. Service des étapes. Conventions militaires. Questions spéciales se rapportant au service de l’état-major, y compris le service de la carte. Troupes de chemin de fer. Aérostiers. Demi-invalides. Vélocipédie militaire.
2e Bureau des troupes à pied (Abtheilung für Fusstruppen). Service spécial de l’infanterie, des chasseurs, des pionniers ; établissements de l’infanterie, écoles de garnison ; musiques militaires, enseignement scolaire dans les corps de troupe. Etablissements d’instruction militaire. Recrutement des officiers du cadre actif. Bibliothèques. Littérature militaire. Statistique.
3e Bureau de la Cavalerie (Kavallerie-Abtheilung). Servie spécial de la cavalerie. Ecole de cavalerie. Service vétérinaire. Gendarmerie. Chasseurs à cheval de campagne. Service des postes. Correspondance générale. Impression d’ouvrages. Service de garnison.
4e Bureau de l’artillerie de campagne (Feld Artillerie-Abtheilung). Service spécial de l’artillerie de campagne et du train. Matériel d’exercice du train. Dépôts d’artillerie et du train.
5e Bureau des fortifications (Festungs-Abtheilung). Service spécial du corps des ingénieurs, guerre de siège, armement, construction et entretien des forteresses, explosifs, applications de l’électricité, télégraphie dans les corps de troupe ; dispositifs de mines, colombiers militaires, école de télégraphie et de fortification.
Direction de l’armement.
1e Bureau des armes portatives (Handwaffen-Abtheilung).
Armes portatives et munitions. Armuriers.
2e Bureau des bouches à feu (Geschütz Abtheilung). Matériel de l’artillerie de campagne et de l’artillerie à pied ; munitions d’artillerie.
Service spécial de l’artillerie à pied et de ces polygones. Commission d’examen pour les capitaines et premiers lieutenants de l’artillerie à pied, Ecole d’artillerie et du Génie. Ecole d’artificiers. Matériel de campagne de l’armée (sauf celui des pionniers et des troupes de chemins de fer).
3e Bureau technique (Technische Abtheilung). Affaires concernant les établissements de l’artillerie ; caisses de secours ; assurance contre les accidents.
Le cabinet du Ministre, la direction des services administratifs et celle du service des invalides ou des pensions ne subissent aucune modification, et restent constitués sur les bases posées par la décision impériale du 1er octobre 1883.
Mars 1892
Autriche-Hongrie, aéronautique militaire : Création d’un établissement d’aéronautique militaire.
La revue militaire de l’étranger de mars 1892 nous livre cet article : Depuis deux ou trois ans, un certain nombre d’officiers et d’hommes de troupe du génie sont réunis, dans le courant de l’été, à Vienne, pour y assister, sous la direction d’aéronautes civils, à des cours théoriques et pratiques d’aérostation, d’une durée de quelques semaines. Mes études et les expériences faites au cours de ces convocations ont permis de jeter les bases d’un établissement aéronautique militaire, dont la création serait aujourd’hui décidée. D’après la Militär-Zeitung, cet établissement serait construit à Korneuburg, lieu de garnison du régiment des chemins de fer et des télégraphes. Son chef serait placé sous les ordres du commandant de ce régiment, et subordonné par cet intermédiaire au chef d’Etat-major. Les crédits nécessaires doivent être inscrits au budget de l’année 1893. Il y a lieu de prévoir que cette création sera suivie de la constitution d’un matériel d’aérostation militaire pour les besoins des armées de campagne et des forteresses.
Allemagne, armée : Manœuvres impériales en 1892.
La revue militaire de l’étranger de mars 1892 nous livre l’article suivant : Les journaux allemands annoncent que l’Empereur assistera cette année aux grandes manœuvres qui auront lieu d’une part, entre le XIIIe corps (wurtembergeois) et le XIVe corps (badois) ; d’autre part, entre le XVIe corps (Lorraine) et le VIIIe corps (province du Rhin). La 5e division bavaroise (Landau) sera adjointe comme 3e division au XVIe corps, et le VIIIe corps constituera une division de réserve. Des divisions de cavalerie combinées prendront également part à ces manœuvres. Enfin, on mettra à profit l’expérience acquise aux manœuvres de 1891, pour introduire certaines modifications dans la constitution et l’emploi des formation de réserve.
Allemagne, armée : Essai de tentes-baraques transportables.
La revue militaire de l’étranger de mars 1892 nous livre l’article suivant : Des expériences intéressantes ont été récemment exécutées, au champ de manœuvres de Gohlis, avec une tente-baraque transportable d’un nouveau modèle, établi par le médecin-major Düms. D’après l’Allgemeine Zeitung de Munich il s’agissait de constater su cette tente, constituée au moyen de deux épaisseurs de toile à voile superposées, était susceptible d’être chauffée et de se maintenir par les temps d’orage. Les résultats de ces expériences ont été très satisfaisants. Grâce au principe de l’interposition d’une couche d’air entre les deux parois de toile, on a pu obtenir à l’intérieur de la tente une température de + 15° Réumur en la chauffant au bois et au charbon au moyen de deux poêles cylindriques en fonte, alors que la température extérieure était de – 8°. Pendant ces expériences, la tente a été constamment habitée la nuit et a très bien résistée aux orages assez violents qu’elle a eu à subir. La tente peut d’ailleurs se dédoubler en deux tentes et être ainsi employées sans inconvénient en été.
Allemagne, armée : Projet de loi accordant un secours aux familles des hommes appelés à des périodes de réserve.
La revue militaire de l’étranger du mois de mars 1892 a publié ces informations : « La Commission du budget a adopté les propositions pour les indemnités à allouer aux familles des hommes du Beurlaubtenstand appelés en temps de paix à des périodes d’instruction. Le subside sera accordé sur la demande des intéressés, et dans une proportion qui ne devra, en aucun cas, excéder 60 % du salaire ordinaire de l’homme ».
Allemagne, subsistances : Fabrique de conserves à Spandau.
La revue militaire de l’étranger du mois de mars 1892 a publié ces informations : « La fabrique de conserves qui existait depuis 1871 à Mayence ayant été reconnue insuffisante pour les besoins de l’armée, un second établissement du même genre a été construit à Spandau. Cette nouvelle fabrique de conserves commencera son travail régulier au commencement de l’automne prochain. D’après l’Allgemeine Militär Zeitung, sa construction aura coûté 1 830 000 francs, et elle occupera 500 ouvriers ».
Jeudi 3 mars 1892
Allemagne, armée : Programme des manœuvres allemande en 1892.
La revue militaire de l’étranger nous informe du projet des manœuvres allemandes de l’année 1892 : Aux termes d’un ordre de cabinet du 3 mars 1892, les VIIIe et XVIe corps, ainsi que le XIVe (badois) exécuteront, cette année, des manœuvres impériales.
Le VIIIe corps n’exécutera pas la manœuvre contre un ennemi marqué, prévue par le service en campagne. Il en sera de même pour le XVIe corps ; ce dernier remplacera cette manœuvre par une opération à double action, pour laquelle le corps d’armée formera deux partis.
Les VIIIe et XVIe corps manœuvreront pendant quatre jours l’un contre l’autre (d’après les informations de la presse allemande, les opérations des VIIIe et XVIe corps l’un contre l’autre commenceraient le 12 septembre 1892).
Au XIVe corps, il n’y aura pas non plus de manœuvre contre un ennemi marqué : le corps d’armée exécutera une manœuvre de trois jours contre le XIIIe corps (wurtembergeois).
Une division de cavalerie sera constituée dans chacun des VIIIe et XVIe corps. Ces divisions comprendront chacune 3 brigades, un groupe de batteries à cheval et un détachement de pionniers.
La 5ème brigade bavaroise sera attachée au XVIe corps.
Les divisions de cavalerie prendront part aux manœuvres de corps d’armée après achèvement des manœuvres spéciales de cavalerie prescrites par le service en campagne.
Les manœuvres à double action des XIIIe et XIVe corps ne comporteront aucune grande unité de cavalerie. Le même ordre prescrit :
Un voyage d’état-major dans les dix corps d’armée suivants : Garde, IIe, IIIe, IVe, Ve, VIIe, IXe, Xe, XIe et XVIIe corps ;
Un voyage d’étude de forteresse au XVe corps ;
Deux voyage d’exercice de cavalerie pour les généraux et officiers supérieurs de cavalerie et pour les commandants de groupe d’artillerie à cheval : ces voyages seront dirigés par les deux inspecteurs de cavalerie ;
Un voyage d’exercice de cavalerie dans chacun des corps d’armée suivant : Garde, IVe, VIIe, Xe, XIe, XVe et XVIIe corps ;
Un exercice d’armement de la place de Posen pour l’artillerie de forteresse, et de grandes manœuvres de pontonniers à Custrin et à Mayence.
Samedi 5 mars 1892
Angleterre, marine : Composition des escadres.
La revue militaire de l’étranger nous livre les informations suivantes : A la date du 5 mars courant, la composition des escadres de la Méditerranée et de la Manche, de beaucoup les plus importantes de celles qui sont entretenues d’une façon permanente par l’Angleterre, était la suivante :
Thunderer, cuirassé à tourelles fermées, lancé en 1872, déplaçant 9 300 tonnes, vitesse 13,5 nœuds.
Agamemnon, cuirassé à tourelles fermées, lancé en 1879, déplaçant 8 500 tonnes, vitesse 13,2 nœuds.
Nile, cuirassé à tourelles fermées, lancé en 1888, déplaçant 11 950 tonnes, vitesse 16,5 nœuds.
Colossus, cuirassé à tourelles fermées, lancé en 1882, déplaçant 9 500 tonnes, vitesse 15,5 nœuds.
Inflexible, cuirassé à tourelles fermées, lancé en 1876, déplaçant 11 880 tonnes, vitesse 13,5 nœuds.
Trafalgar, cuirassé à tourelles fermées, lancé en 1887, déplaçant 11 900 tonnes, vitesse 16,5 nœuds.
Edinburgh, cuirassé à tourelles fermées, lancé en 1882, déplaçant 9 500 tonnes, vitesse 15,5 nœuds.
Dreadnought, cuirassé à tourelles fermées, lancé en 1875, déplaçant 10 800 tonnes, vitesse 14,0 nœuds.
Victoria, cuirassé à tourelles barbettes, lancé en 1887, déplaçant 10 500 tonnes, vitesse 16,5 nœuds.
Collingwood, cuirassé à tourelles barbettes, lancé en 1882, déplaçant 9 200 tonnes, vitesse 16,0 nœuds.
Sans-Pareil, cuirassé à tourelles barbettes, lancé en 1887, déplaçant 10 500 tonnes, vitesse 16,5 nœuds.
Australia, croiseur à ceintures, lancé en 1886, déplaçant 5 600 tonnes, vitesse 19,5 nœuds.
Undaunted, croiseur à ceintures, lancé en 1886, déplaçant 5 600 tonnes, vitesse 18,5 nœuds.
Outre ces 11 cuirassés et ces 2 croiseurs, l’escadre de la Méditerranée comprend : 1 bélier-torpilleur, Polyphemus ; 2 croiseurs protégés : Amphyon et Phaéton ; 4 croiseurs : Surprise, Melité, Dolphin, Gannet : 3 croiseurs-torpilleurs : Seoul, Fearless, Landrail ; 1 aviso-escroteur : Humber ; soit, au total 26 bâtiments.
Escadre de la Manche.
Anson, cuirassé à tourelles barbettes, lancé en 1886, déplaçant 10 000 tonnes, vitesse 17,0 nœuds.
Camperdown, cuirassé à tourelles barbettes, lancé en 1885, déplaçant 10 000 tonnes, vitesse 17,0 nœuds.
Howe, cuirassé à tourelles barbettes, lancé en 1885, déplaçant 9 700 tonnes, vitesse 17,0 nœuds.
Rodney, cuirassé à tourelles barbettes, lancé en 1884, déplaçant 9 600 tonnes, vitesse 17,0 nœuds.
Aurora, croiseur à ceintures, lancé en 1887, déplaçant 5 600 tonnes, vitesse 19,0 nœuds.
Immortalité, croiseur à ceintures, lancé en 1887, déplaçant 5 600 tonnes, vitesse 19,5 nœuds.
1 croiseur-torpilleur, et 1 aviso-torpilleur, Speedwell s’ajoutent à ces 4 cuirassés et à ces 2 croiseurs cuirassés. L’ensemble représente 8 bâtiments seulement.
Il ressort de cette situation que l’escadre de la Méditerranée a une grande supériorité numérique sur celle de la Manche, disposition que l’on peut rapprocher des déclarations, souvent répétées, du gouvernement britannique, au sujet de l’équilibre actuel des forces navales dans la Méditerranée.
D’autre part, on peut remarquer l’unité de composition et de vitesse des bâtiments qui constituent l’escadre de la Manche.
Mercredi 30 mars 1892
Allemagne, armée : budget de la guerre de 1892-1893.
La revue militaire de l’étranger nous a livré les informations suivantes relatives ay budget de la guerre allemand pour 1892-1893 : « La loi de finances promulguée le 30 mars 1892 pour l’Empire allemand, fixe aux chiffres suivant les crédits inscrits au budget pour le département de la guerre : Budget ordinaire : 534 106 447,50 francs. Budget extraordinaire : Sur ressources ordinaires : 48 021 240,00 francs. Sur ressources extraordinaires : 121 790 368,75 francs. Total : 703 918 056,25 francs. Le budget ordinaire présente ainsi une augmentation de 17 750 000 francs sur celui de 1891-92. Quant au budget extraordinaire, la diminution de 2 millions qu’il comporte dans les dépenses dites sur ressources ordinaires, est minime par rapport à l’augmentation de plus de 92 millions dans les dépenses dites, pour une fois, sur ressources extraordinaires.
Budget ordinaire.
Les différences que présente le budget ordinaire pour 1892-93, par rapport à l’exercice précédent, proviennent de modifications intéressant l’organisation même de divers éléments de l’armée. C’est ainsi qu’un renforcement des cadres de l’Ecole de tir d’artillerie provient de la suppression du cours théorique que les jeunes officiers d’artillerie de campagne suivaient à l’Ecole mixte de l’artillerie et du génie à Charlottenbourg. Désormais, la pratique du tir, l’emploi et la manœuvre du matériel prennent une part prépondérante dans l’instruction. En outre, ce cours pratique qui aura lieu à Jüterborg, ne durera que 4 mois, tandis que le cours théorique de Charlottenburg comportait une durée de 9 mois et demi, et, par suite, il aura l’avantage d’enlever moins longtemps les jeunes officiers au service des troupes.
D’autre part, le cadre des vétérinaires militaires subit une modification qui mérite d’être signalée. Jusqu’à présent les 20 vétérinaires de corps d’armée étaient seuls compris dans la catégorie des employés militaires et tous les autres vétérinaires n’avaient que rang de sous-officier. En raison des connaissances exigées actuellement de ce personnel et pour en faciliter le recrutement, on a transformé en places d’employés militaires 193 places de sous-officiers vétérinaires. On a en même temps augmenté le nombre des sous-officiers vétérinaires ayant rang de Wachtmeister et porté ce chiffre de 46 à 106.
La hiérarchie des vétérinaires sera désormais la suivante :
Compris dans la catégorie des employés militaires : vétérinaire de corps d’armée, vétérinaire supérieur, vétérinaire.
Ayant rang de Wachtmeister : sous-vétérinaire.
Le budget fait ressortir en outre une augmentation de 40 emplois d’officiers dans le service des districts de Landwehr. Les nouveaux titulaires, pris parmi les officiers en retraite, seront mis à la tête des bureaux d’appel “Meldeämter”, où se fait sentir le besoin d’une centralisation plus active des affaires concernant l’administration du Beurlaubtenstand. …
Le chapitre concernant les gouvernements de place, “Kommandanturen”, etc, fait ressortir le classement de Rastatt comme place forte, en même temps que l’organisation de 4 “Kommandanturen” pour les places d’exercices, où se succèdent sans interruption des troupes de toutes armes, soit pour les tirs de combat, soit pour les écoles à feu de l’artillerie. Les titulaires de ces nouveaux commandements sont des officiers en retraite, ayant le rang de commandant de régiment et les emplacements choisis pour ces terrains de manœuvre, sont : Arys (Ier corps), Haguenau (XVe corps), Jüterborg (IIIe corps) et In der Senne (VIIe corps). …
Budget extraordinaire. Ce budget comporte :
1° des annuités imputables à l’exercice courant pour constructions ou accroissement d’établissements divers, hangars, casernes d’artillerie ;
2° un crédit de 157 485 125 francs, sur lequel une première annuité de 60 485 375 francs est imputable à l’exercice 1892 – 93. La discussion de ce crédit a eu lieu dans une sous-commission parlementaire dont les séances sont demeurées secrètes. Le Reichstag s’est borné à sanctionner par un vote unanime l’avis favorable émis par cette sous-commission. Le crédit est motivé simplement par le libellé suivant : « Pour compléter le matériel d’artillerie ». D’après les informations données par la presse militaire, cette somme serait destinée à faire face à l’acquisition d’un nouveau matériel de campagne en acier de même calibre que l’ancien, mais présentant quelques améliorations pour la gargousse et le projectile.
Au titre de l’habillement et de l’équipement figure aussi l’exercice 1892-93, un crédit qui correspond à une importante innovation. « En raison de l’augmentation des masses que présenteront dorénavant les armées en campagne, dit l’exposé des motifs, le cantonnement sera l’exception, tandis que le bivouac deviendra la règle pour les troupes en sur le théâtre des opérations ; la nécessité s’impose donc de garantir la santé et la vigueur des hommes en les abritant contre le froid et l’humidité ». L’adoption de la tente-abri de couleur brune pour l’armée allemande est maintenant un fait accompli (voir le Revue militaire de l’Etranger de mai 1892, page 428).
Une première annuité de 7 620 178 francs est inscrite à ce titre au budget de 1892-93 ; les prévisions totales s’élèvent à 14 951 250 francs.
Le matériel de campement comporte aussi pour les besoins du service de santé, l’adoption de tentes destinées à offrir un premier abri pour les blessés à proximité du champ de bataille, et à augmenter, en proportion de l’accroissement des effectifs, les ressources des ambulances pour la mise à couvert et le premier pansement des blessés. Les prévisions totales pour l’acquisition du matériel s’élèvent à 1 017 500 francs, sur lesquels l’annuité concernant l’exercice budgétaire actuel est de 240 000 francs.
Encore il convient de mentionner :
1° Les crédits nécessaires à la création d’une section télégraphique divisionnaire par corps d’armée à raison de 17 500 francs par section ;
2° Une première annuité de 545 000 francs pour la création d’un dépôt de remonte en Saxe. Le domaine de Kammeraut, à Kerlkreuth, a été affermé à cet effet, et la Saxe qui, jusqu’ici, avait recours, pour les besoins de l’armée, à l’achat direct de chevaux d’âge dans le commerce, adopte dorénavant le même système que les Etats prussiens ;
3° La troisième et dernière annuité du crédit affecté à la construction de la fabrique de conserves alimentaires de Spandau. Cet établissement, destiné à doubler la production qui jusqu’ici incombait à la fabrique similaire de Mayence, doit commencer à fonctionner au mois d’octobre 1892 ;
4° Un crédit de 12 054 250 francs pour construction de lignes stratégiques destinées à compléter le réseau ferré allemand (voir la Revue militaire de l’Etranger, n°773, page 360).
En résumé et d’une manière générale, le budget de la guerre, pour l’exercice 1892 – 93, a été établi de façon à donner plus d’extension aux périodes d’instruction des réserves et à perfectionner le matériel d’artillerie de campagne ». …
Avril 1892
Allemagne, Mutzig : le comte de Schlieffen ordonne la construction de fortifications près de Molsheim.
A côté de l’élaboration de ses plans stratégiques, le comte de Schlieffen demande que l’on complète le système fortifié du pays : le premier complément de fortifications à réaliser sont les ouvrages près de Molsheim, qui étaient projetés depuis Moltke. Une ordonnance impériale « A.K.O. » d’avril 1892 apporte quelques précisions relatives aux décisions prises pour la fortification de Molsheim « Nous approuvons les grandes lignes du point de vue stratégique des fortifications près de Molsheim ainsi que l’emplacement et le nombre d’ouvrages (Fort avec 10 pièces sous cuirassement, avec batteries annexes à ciel ouvert, sous la protection d’un important réseau de fils, petit ouvrage à l’abri d’une attaque brusquée avec 11 pièces sous cuirassement, sur le promontoire SO, 2 abris pour Cie d’infanterie à l’épreuve des bombes à l’extérieur des forts, pour la défense des pentes avec des tranchées, bataillon d’infanterie, 2 Cie d’artillerie à pied, 4-5 millions de Marks). Je n’accepte les projets des ouvrages à cause de la forme et de l’équipement des deux forts. On a certes choisi de la protection cuirassée pour les pièces de combat de l’artillerie, mais leur installation n’est pas efficiente. La forme des forts ne correspond pas aux anciens principes de Vauban, et elle représente un objectif trop important pour l’artillerie à tir courbe de l’ennemi. Par ailleurs, cette forme entraîne l’installation d’un grand nombre de caponnières, ce qui entraîne une augmentation des coûts. Je souhaite qu’un nouveau projet me soit soumis, qui se base sur l’esquisse que j’ai réalisée et transmise au Generalleutnant von der Goltz, un projet qui est plus proche des besoins modernes, et qui est plus économique ».
Allemagne, Alsace-Lorraine : Loi sur la préparation de l’état de siège.
La revue militaire de l’étranger d’avril 1892 a publié cet article relatif à l’Alsace-Lorraine : « Avant la clôture de la session 1891-92, le Reichstag a voté une loi aux termes de laquelle les dispositions suivantes sont applicables à l’Alsace-Lorraine jusqu’au vote d’une loi réglant la question de l’état de siège pour tout le territoire de l’Empire. En cas de guerre ou d’une attaque imminente de l’ennemi, tout commandant militaire ayant au moins le grade d’officier supérieur, peut, dans le but de pourvoir à la défense, s’attribuer provisoirement le pouvoir exécutif dans la ville ou le district qu’il commande, jusqu’à la décision de l’Empereur, qui doit être immédiatement sollicitée. L’attribution du pouvoir exécutif est suivie d’une déclaration faite par le commandement militaire supérieur à l’autorité civile. Cette déclaration doit être publiée dans les formes habituelles. Les autorités civiles e municipales devront se soumettre aux décisions et aux ordres des commandants militaires, qui sont personnellement responsables des mesures qu’ils décrètent. Le gouvernement devra immédiatement rendre compte des mesures prises, au Conseil fédéral et au Reichstag dès leur première réunion ».
Allemagne, marine : Commande de canons Maxim.
La revue militaire de l’étranger nous informe : Le gouvernement allemand vient de faire en Angleterre une commande de 180 canons Maxim pour la marine. D’après certains journaux allemands et anglais, cette commande serait prochainement suivie d’une autre pour l’armée de terre.
Vendredi 1er avril 1892
Allemagne, Reichsland Alsace-Moselle : introduction de la loi relative au commerce.
La loi relative au commerce dite « Gewerbeordnung » de l’Empire allemand est introduite en Alsace-Moselle le 1er avril 1892. Elle fixe entre autres deux nouveaux jours fériés, le Vendredi Saint et la Saint Etienne, lendemain de la fête de Noël.
Dimanche 10 avril 1892
Allemagne, chemins de fer : Construction de chemins de fer stratégiques.
La revue militaire de l’étranger nous livre les informations suivantes : Avant la clôture de la session, le Reichstag a voté d’urgence, en même temps que la loi sur l’état de siège en Alsace-Lorraine et celle concernant les secours à accorder aux familles des hommes appelés à des périodes d’instruction, une loi autorisant le gouvernement à compléter le réseau allemand « dans l’intérêt de la défense nationale » par les travaux ci-après :
A. – Construction d’une ligne nouvelle, de Röschwog dans la direction de Karlsruhe, avec pont sur le Rhin, à Roppenheim.
B. – Doublement des lignes Thorn – Korschen ; Trèves – Thionville ; Saaralbe – Obermodern ; Obermodern – Haguenau ; Haguenau – Roeschwoog.
Cette loi, promulguée le 10 avril, alloue, pour l’exercice 1892-93, un crédit de 12 054 250 francs pour l’exécution de ces travaux.
« Le doublement de la ligne Trèves – Sierck – Thionville et la construction de la ligne Röschwoog – Karlsruhe, dit à ce sujet la Gazette militaire de Darmstadt, présentent une importance particulière au point de vue des transports de troupe vers la frontière française. La dernière ligne, notamment, procure un nouveau passage sur le Rhin, au sud de Karlsruhe, et met cette ville en communication directe avec la ligne Germersheim – Strasbourg.
Non moins important au point de vue de l’accélération de la concentration à la frontière russe est le doublement du tronçon Thorn – Korschen, qui assure des communications faciles et sûres en arrière de la ligne Lyck – Biala – Ortelsbourg, trop exposée aux coups de main d’une cavalerie ennemie, et trop voisine de la frontière en une zone où les Russes ont des masses considérables de cavalerie.
Lundi 25 avril 1892
Autriche-Hongrie, génie militaire : Projet de fusion des troupes du génie et des pionniers.
La revue militaire de l’étranger nous livre les informations suivantes : La question de la fusion des troupes du génie et de pionniers, à l’étude depuis quelque temps déjà, paraît sur le point de recevoir une solution définitive. En dehors des discussions de la presse militaire, certains indices, notamment l’attribution récente aux troupes du génie d’un matériel d’instruction pour les exercer au service des équipages de ponts, exclusivement assuré jusque-là par les pionniers, permettait de prévoir le sens dans lequel la fusion projetée allait être effectuée.
La Militär-Zeitung (1. Numéro du 25 avril 1892) fait connaître que la commission chargée d’étudier la réorganisation des troupes du génie, sous la présidence du chef de l’état-major, Feldzeugmeister baron de Beck, vient de tomber d’accord sur les dispositions essentielles de la réforme dont il s’agit.
Ces dispositions seraient les suivantes :
Les deux régiments du génie qui comprennent chacun 5 bataillons (2. Voir la Revue militaire de l’Etranger, 1er semestre1889, p. 430) seraient transformés en 10 bataillons de pionniers. Les unités provenant du génie, jointes aux troupes actuelles de pionniers (1 régiment à 5 bataillons) seraient chargées d’assurer en campagne, outre le service des ponts, tous les services qui incombaient, jusqu’à présent aux troupes du génie qu’à celle des pionniers. Cette fusion, dont les dispositions de détail ne sont pas encore connues, ne serait, pour des raisons budgétaires, effectuée que successivement. Chaque année, un certain nombre de bataillons du génie seraient transformés en bataillons de pionniers.
En même temps, on réorganiserait sur de nouvelles bases l’état-major particulier du génie, en spécialisant dans le service des fortifications un certain nombre d’officiers, qui seraient rattachés à l’Etat-major et chargés de la construction des forteresses et des études qui s’y rapportent. Ces officiers seraient employés, en campagne, dans l’attaque et dans la défense des places.
Le service de la construction des bâtiments militaires serait assuré par une deuxième catégorie d’officiers de l’état-major particulier du génie. Ceux-ci auraient à établir les projets des casernes et autres bâtiments militaires, à les faire construire, ainsi qu’à examiner les projets de casernes à édifier par les communes, et à en surveiller l’exécution.
Enfin, l’entretien des bâtiments militaires cesseraient d’être confié aux corps de troupe ou aux commissions spéciales d’administration (3. Voir la Revue militaire de l’Etranger, 2e semestre 1885, p. 302 et suivantes), et serait assuré par un personnel d’administrateurs composés d’officiers du génie et d’employés militaires techniques.
Les données qui précèdent n’ont pour but que d’indiquer le sens général de la réforme projetée. Les mesures d’exécution n’ont pas encore été publiés, et ne sont, sans doute, pas complètement arrêtées à l’heure actuelle.
Mai 1892
Danemark, fortifications : Les fortifications de Copenhague.
La revue militaire de l’étranger a publié ces informations relatives au fortifications de Copenhague : Un document communiqué récemment par le Gouvernement danois au Folkething contient les renseignements suivants, au sujet de l’état actuel de ces fortifications :
On a creusé, de Furesöen à Ermelundshuset, un canal destiné à permettre d’inonder le terrain qui s’étend, d’une part, des prairies de Lyngby, vers Ermelundshuset, jusqu’au Sund, et, d’autre part, de Hundesöen, par Söndersö, l’étang et la vallée de Gjentofte, jusqu’à la tourbière d’Utterslev.
Ce canal et les terrains d’inondation sont pourvus des écluses, des ponts, des levées nécessaires.
En arrière du terrain inondable, on a construit les ouvrages suivants : la ligne de Christiansholm, retranchement continu précédé d’un fossé à eau et situé en arrière de la partie est du terrain d’inondation. Il est destiné à empêcher l’ennemi de pénétrer jusqu’à la route qui suit le littoral et jusqu’au chemin de fer de Klapenborg.
Sur la ligne de Christiansholm on a greffé un ouvrage fermé, la batterie de Christiansholm, qui est entourée d’un fossé à eau. Il renferme des casemates destinées à servir de magasin et d’abris, ainsi que des cuirassements.
Les batteries d’Ordrup sont deux ouvrages de moindre importance qui flanquent l’inondation des prairies de Lyngby, et particulièrement la partie ouest.
Les batteries de Bernstorff et de Gjenstofte sont deux ouvrages ouverts, en terre, pourvus de magasins à poudre en maçonnerie et destinés à défendre l’accès des terrains d’inondation vers le Nord.
Sur la hauteur située en avant de la tourbière d’Utterslev on a construit récemment trois batteries, celles de Vangede, de Buddinge et de Thinghöj. Ce sont des ouvrages ouverts, en terre, à magasins à poudre en maçonnerie. Celles de Vangede et de Thinghöj sont pourvues d’un réduit partiellement à l’abri de l’escalade, qui renferme un bâtiment casematé, destiné à la garnison, et des affûts cuirassés pour pièces légères.
De la partie ouest de la tourbière d’Utterslev jusqu’au Kalveboldstrand on a construit un mur d’enceinte continu avec fossé à eau, sur une longueur d’environ deux milles. Cette enceinte est pourvue d’emplacements pour l’artillerie et de magasins à poudre, ainsi que d’ouvrages pour le flanquement des fossés. Une partie sera précédée d’une inondation ; d’Utterslev, les fossés amèneront l’eau nécessaire pour inonder la tourbière de Kag et une partie de la vallée d’Harrestrupsaaen.
Les travaux suivants sont en cours d’exécution :
Une batterie de côte sur le Sund, à l’extrémité droite de la ligne de Christiansholm, qui est destinée à agir contre les bâtiments ennemis qui pénètreraient dans la baie de Taarboek ; c’est un ouvrage ouvert, en terre, avec magasin à poudre blindé ;
Un fort à Fortunen ; il est précédé d’un fossé flanqué et contient des locaux casematés, ainsi que des abris cuirassés pour pièce légères ;
Un fort à Gammelmosegaard ; il est également précédé d’un fossé à flanquement, et contient des casemates, ainsi que des abris cuirassés pour pièces lourdes et légères ;
Une batterie à l’extrémité gauche de l’enceinte, destinée à agir contre les bâtiments ennemis vers le Kalvebodstrand.
C’est un ouvrage ouvert, en terre, avec magasins à poudre permanents.
La construction des ouvrages qui précèdent sera sans doute terminée dans l’été de 1892.
Enfin, on se propose de consacrer un crédit de 500 000 couronnes à la construction d’un ouvrage à Gladsaxe et sur lequel aucun détail n’est donné.
Allemagne, armée : Adoption de la tente-abri.
La revue militaire de l’étranger nous livre l’information suivante : « A la suite d’expériences partielles faites depuis trois ans dans divers corps d’armée, la tente-abri a été adoptée dans l’armée allemande. L’exposé des motifs, présenté à l’appui de la demande des crédits nécessaires, était libellé de la manière suivante : « En raison de l’augmentation des masses que présenteront dorénavant les armées en campagne, le cantonnement sera l’exception, tandis que le bivouac deviendra la règle pour les troupes sur les théâtres des opérations. La nécessité s’impose de garantir la santé et la vigueur des hommes en les abritant contre le froid et l’humidité ». Aussitôt après le vote du budget de la guerre, a été publiée une instruction officielle concernant la tente-abri. Description. Chaque sous-officier ou soldat doit porter dorénavant :
Une toile de tente carrée, de 1,65 m de côté, en étoffe de coton brune et imperméable, avec boutons et œillets en aluminium ;
Une corde de tente servant à fixer la tente au sol ou à l’attacher comme manteau de pluie autour des hanches ; dans ce dernier cas, une corde plus courte, dite de cou, sert à la fixer autour du cou. Ces cordes sont faites de chanvre tient en noir ;
Un piquet de bois de frêne, composé de trois parties d’égale longueur, réunies par deux douilles en aluminium et d’une longueur totale de 1,11 m ;
Trois petits piquets enduits d’un vernis blanc.
Transport.
Des sacs à tentes, arrimés sur les voitures, servent à transporter les tentes de l’artillerie de campagne. Dans les corps de troupes des autres armes, les piquets et les cordes sont placés dans le havresac et la toile peut être, à volonté, soit roulée autour du manteau, soit pliée et placée sous ou sur le manteau, soit enfin plié à plat sous la palette du sac ; l’instruction recommande le deuxième mode de préférence. D’après les différentes informations de la presse allemande, la tente-abri avec ses accessoires représente, pour la charge de l’homme, une augmentation de 1,5 à 1,6 kg.
Emplois.
Il faut au moins deux toiles de tente pour former un abri. D’ailleurs, la symétrie de ces toiles sur les quatre côtés se prête aux combinaisons les plus variés et permet d’établir, soit des tentes en bonnet de police, soit des tentes à toit horizontal, ce toit pouvant être formé de deux épaisseurs de toile. Il est réservé au campement des officiers 1/10 du nombre des toiles de tente dans les cas où le séjour doit se prolonger, on peut disposer les toiles de manière à construire des tentes plus élevées, sous lesquelles il serait possible de se mouvoir debout ou d’écrire ; on se procure alors sur place le matériel nécessaire pour faire des supports d’une hauteur suffisante.
La toile de tente peut enfin, excepté dans les marches, être employée comme manteau de pluie, en la fixant, sans la serrer, autour du cou et autour des hanches.
L’instruction ajoute que les troupes peuvent, en toutes circonstances, faire usage de la tente ; les chefs d’unité ont toute initiative pour donner des ordres à cet égard, même aux avant-postes ».
Allemagne, armée : Programme des manœuvres de 1892.
La revue militaire de l’étranger nous apporte les renseignements suivants : « Nouvelles militaires. Empire allemand. Les manœuvres allemandes en 1892 (suite). Les informations contenues dans le fascicule d’avril de la Revue militaire de l’Etranger peuvent actuellement être complétées ainsi qu’il suit :
Des exercices de pontonniers auront lieu sur le Rhin, dans le courant du mois de juillet 1892, entre Neuf-Brisach et Vieux-Brisach. Les bataillons de pionniers de Strasbourg, Metz et Spire prendront part à ces manœuvres, qui dureront quinze jours.
Le programme des manœuvres du XIIe corps (saxon) comportera deux périodes d’exercice de brigade. Les brigades d’infanterie et celles de cavalerie seront d’abord exercées séparément et par arme, puis, dans les premiers jours de septembre 1892, il sera affecté à chaque brigade d’infanterie, un régiment de cavalerie, un ou deux groupes d’artillerie et un détachement du train ; deux d’entre elles recevront en outre une compagnie de pionniers.
Les trois divisions du corps d’armée se reconstitueront ensuite pour manœuvrer respectivement du 8 au 14 septembre et du 13 au 17 septembre. Enfin, les 24e et 32e divisions exécuteront l’une contre l’autre une manœuvre à double action entre Zwickau et Plauen, les 19, 20 et 21 septembre.
Les manœuvres impériales des XIIIe et XIVe corps commenceront le 19 septembre par une grande parade du XIVe corps à Karlsruhe ; le 20, parade du XIIIe corps à Stuttgart ; le 21, manœuvre à double action du XIIIe corps partagé en deux partis ; les 22, 23 et 24 septembre, manœuvre des deux corps d’armée l’un contre l’autre.
Certains journaux allemands annoncent la formation, pour la durée des manœuvres, d’une division de réserve par le groupement de 12 bataillons d’infanterie de landwehr ; la cavalerie et l’artillerie seraient fournies à cette division par les corps de troupe de l’armée d’active.
En ce qui concerne l’armée bavaroise, les deux corps d’armée, moins la brigade d’infanterie de Metz et la brigade de cavalerie de Dieuze, exécuteront des manœuvres de corps d’armée. Il est question de faire au Ier corps un essai partiel de mobilisation et de porter certaines unités à l’effectif complet de guerre ; c’est ainsi que, dans la 2e brigade, les bataillons seraient, pendant quatorze jours, complétés à 1 000 hommes, de manière à présenter pour la brigade un effectif de 6 000 hommes en nombre rond ».
Jeudi 12 mai 1892
Allemagne, Berlin : demande d’étude de questions relatives au front Ouest.
Après la prise de fonction du conte de Schlieffen en tant que chef d’état-major général de l’armée impériale allemande en 1891, à la vue des projets d’extension à l’Ouest, la commission de défense du pays est chargée par l’AKO du 12 mai 1892 d’étudier les questions suivantes :
Est-ce que les conditions actuelles du système de défense du territoire de la frontière ouest correspondent aux attentes du commandement général en cas de guerre sur les deux fronts ?
Faut-il conseiller de compléter le système fortifié de la frontière Ouest par des ouvrages d’arrêt dans l’esprit d’une fortification de secteur ?
Si l’on répond oui à la question 2, je demande des propositions sur le choix des points à fortifier ?
Juin 1892
Allemagne, armée : Programmes prévisionnel des manœuvres d’automne 1892.
La revue militaire de l’étranger nous livre quelques informations quant au programme prévisionnel des grandes manœuvres allemandes en automne 1892 : « Le programme des manœuvres du XVIe corps a été arrêté de la manière suivante : Pendant les manœuvres du XVIe corps dans la région de Trèves, les régiments et les brigades du XVIe corps seront exercés dans les environs de leurs garnisons respectives. Une division de cavalerie, formée de 6 régiments, manœuvrera près de Metz, du 2 au 6 septembre.
Du 9 au 12 septembre, auront lieu les manœuvres de la 33e division dans le cercle de Thionville (rive droite de la Moselle), et celles de la 34e division, dans les cercles Metz-campagne et Thionville (rive gauche de la Moselle). Le 12 septembre, revue du corps d’armée passée par l’Empereur ; le lendemain, manœuvre du XVIe corps opéreront l’un contre l’autre au nord-est de Metz ».
Vendredi 3 juin 1892
Allemagne, Berlin : remise d’une expertise au sujet des tourelles cuirassées équipées de canons courts de 21 cm.
Le 3 juin 1892, la Commission spéciale du comité des ingénieurs a remis une expertise, qui conseillait l’installation de tourelles cuirassées équipées de canons courts de 21 cm dans les intervalles et non dans les forts. En effet, hormis les forts d’arrêt, on devait également installer des positions cuirassées pour la couverture des intervalles. La commission a donc confirmé les propositions faites par Falckenstein en 1890. On ne pouvait pas encore clarifier l’installation de tourelles cuirassées avec des obusiers de 15 cm, qui étaient mieux adaptés à cette mission que les 21 cm court, puisque la société Krupp ne terminera les essais de ce modèle qu’en janvier 1893.
Samedi 4 juin 1892
Allemagne, Kiel : visite du Tsar et du prince héritier de Russie.
Le 4 juin 1892 le Tsar et le prince héritier de l’empire russe rendent visite à Kiel à Guillaume II empereur d’allemande.
Lundi 6 juin 1892
Allemagne, chemins de fer : Commande de locomotives.
La revue militaire de l’étranger nous livre les informations suivantes : « Comme conséquence de la loi du 30 mai 1892, publiée le 6 juin de la même année, la Direction royale de chemins de fer de Berlin a mis en adjudication, le 25 novembre, la construction de 216 locomotives :
70 machines à grande vitesse à 2 essieux ;
30 machines à voyageurs à 2 essieux ;
20 machines à marchandises à 3 essieux ;
12 machines à marchandises à 3 essieux couplés ;
20 machines à marchandises à 4 essieux ;
14 machines tenders à voyageurs ;
20 machines tenders à marchandises ;
30 machines tenders de 5 tonnes d’adhérence ».
Lundi 27 juin 1892
Allemagne, armée : Modifications dans la composition des inspections d’armée.
La revue militaire de l’étranger nous livre cette information : « Un ordre de cabinet en date du 27 juin 1892 a placé le prince Léopold de Bavière à la tête de la IVe inspection d’armée, en remplacement du feld-maréchal von Blumenthal, mis en possession de la IIIe inspection restée vacante depuis la mort du grand-duc de Hesse. En même temps, le XIIIe corps (wurtembergeois) a été rattaché à la IIIe inspection dont le siège est transféré de Darmstadt à Berlin, tandis que celui de la IVe est transféré de Berlin à Munich.
Les cinq inspections d’armée sont actuellement réparties de la manière suivante :
Ire Inspection d’armée : Hanovre. Prince de Prusse : Ier, IIe, IXe, Xe, XVIIe corps.
IIe Inspection d’armée : Prince Georges de Saxe : Ve, VIe, XIIe corps.
IIIe Inspection d’armée : Berlin. Feld-maréchal von Blumenthal : VIIe, VIIIe, XIe, et XIIIe corps.
IVe Inspection d’armée : Munich. Prince Léopold de Bavière : IIIe, IVe corps, Ier et IIe bavarois.
Ve Inspection d’armée : Carlsruhe. Grand-duc Frédéric de Bade : XIVe, XVe, XVIe corps ».
Dimanche 24 juillet 1892
France, aviation : Clément Ader obtient une 2e subvention du ministère de la Guerre.
Le 24 juillet 1894, le ministère de la Guerre français accorde une subvention de 250 000 F pour construire un Avion III qui sera bimoteur.
Août 1892
Allemagne, cavalerie : Exercices de passages de rivières.
La revue militaire de l’étranger nous informe : « Au cours de l’été, les troupes de cavalerie ont été fréquemment exercées au passage des cours d’eau à la nage. La presse allemande a signalé notamment le passage du Rhin par les escadrons de cuirassiers en garnison à Deutz, par ceux du 7e hussards stationné à Bonn, puis le passage de l’Oder par le régiment de cuirassiers de Breslau. Ce dernier exercice s’est effectué en un point du fleuve a 200 m de largeur, d’abord sur une passerelle improvisée, construite en trois heures, avec des matériaux fournis par l’administration des ponts et chaussées, ensuite à la nage. Deux escadrons ont d’abord traversé le fleuve, les chevaux attachés par trois à des canots. Le passage a duré une heure et demie. Dans un second exercice, les chevaux, les uns montés, les autres sans cavalier, ont traversé, en nageant librement, par groupes de 50 environ. Le paquetage et les armes étaient, comme ils le seraient en temps de guerre, portés par des canots qui suivaient à la rame. Le passage des quatre escadrons s’est effectué en vingt minutes ».
Vendredi 12 samedi 13 août 1892
Allemagne, artillerie à pied : Manœuvres avec attelages.
La revue militaire de l’étranger nous livre les informations suivante : « Les nouvelles de Hambourg rendent compte en ces termes des manœuvres qui ont eu lieu à Cuxhaven, les 12 et 13 août : « Les exercices auxquels ont été consacrées ces deux journées, avaient pour objet de faire connaître si l’artillerie à pied est susceptible de suivre les troupes de campagne dans des mouvements rapides et de courtes durée. Il s’agissait aussi d’évaluer le temps nécessaire à l’artillerie à pied pour réduire, par son feu, des ouvrages de fortification, de manière que l’infanterie puisse l’enlever d’assaut. Les résultats ont été pleinement satisfaisants. L’infanterie de l’assaillant, formée en chaînes peu dense, attirait sur elle le tir des batteries de l’adversaire et permettait ainsi à l'artillerie à pied qui lui était adjointe de déterminer exactement leur emplacement. Elle se repliait ensuite en arrière des pièces de gros calibre qui, le tir réglé, ont continué le feu pendant trois heures environ.
L’assaut a été donné le lendemain. Chaque colonne d’infanterie avait avec elle un détachement de pionniers et un détachement d’artilleurs à pied. Les pionniers avaient pour mission de détruire les réseaux de fils de fer et autres défenses accessoires disposées par l’adversaire en avant des ouvrages. Les artilleurs étaient destinés à mettre en batterie et à servir contre l’ennemi en retraite les pièces abandonnées par lui sur la position ».
Vendredi 19 août 1892
Allemagne, Mayence & Neuf-Brisach : ordonnances impériale relative aux reconnaissances à effectuer.
Conformément aux indications de la commission de défense du territoire on ordonne par l’A.K.O. du 19 août 1892, de vérifier au moyen de reconnaissances sur le terrain, les points suivants :
a). Comment fait-il compléter les fortifications près de Neuf-Brisach afin de sécuriser les franchissements dans les deux directions.
b). Est-il nécessaire de multiplier les itinéraires et les points de franchissement près de Mayence, pour permettre le passage continu de l’armée de campagne sur la rive droite gauche du Rhin ?
c). S’il cela est opportun, qu’elles sont les mesures de défense à prendre sur le Rhin en amont de Strasbourg pour protéger le flanc gauche d’une armée opérant en Alsace.
Allemagne, fortifications : abandon du projet de fortifications à Sarrebourg.
Dans les ordres du cabinet impérial « A.K.O. » du 12 mai et du 19 août 1892 on évoqua plus les fortifications de Sarrebourg. D’après le jugement de la commission de défense du territoire « Landes-Verteidigungs-Kommission » du 20 juillet 1892 on était même arrivé à l’avis, que de barrer la Lorraine allemande avec un secteur fermé par des fortifications d’arrêt « Sperrbefestigung » rendrait plus difficile l’entrée des forces françaises en Alsace-Lorraine et différerait une rapide décision.
Septembre 1892
Allemagne, artillerie à pied : Manœuvres avec attelages.
La revue militaire de l’étranger nous livre les informations suivante : « Depuis plusieurs années déjà, la question de l’utilisation des bouches à feu de gros calibre dans la guerre de campagne est à l’étude en Allemagne. C’est ainsi que, au mois de septembre 1891, l’artillerie à pied procédait, à Haltern (Westphalie), à des essais pour l’utilisation en campagne de mortiers rayés ; le transport de ces pièces était confié à l’entreprise privée. En même temps, s’exécutait à Jüterborg, en combinaison avec des manœuvres d’infanterie et de pionniers, des tirs de campagne pour lesquels on employait des canons de 21 cm. Ces expériences paraissent avoir reçu, en 1892, un développement plus grand encore. Des manœuvres spéciales ont été, en effet, exécutées à Niederbronn, au mois de juin, puis à Cuxhaven, au mois d’août, par des troupes d’artillerie à pied, auxquelles on avait adjoint de l’infanterie et des pionniers ».
Mercredi 2 novembre 1892
France : réduction de la journée de travail des femmes et adolescents.
En France, la durée maximum de la journée de travail des femmes et des adolescents est ramenée de 12 à 11 heures.
Samedi 5 novembre 1892
Angleterre, marine : Construction de 14 torpilleurs.
La revue militaire de l’étranger nous livre cette information : « L’Amirauté a ordonnée la construction immédiate, par l’industrie privée, de 14 torpilleurs ; 10 seront longs de 140 pieds, c’est-à-dire qu’ils dépasseront de 10 pieds les dimensions des torpilleurs de 1re classe actuels ; leur vitesse devra dépasser les 23 nœuds. Les 4 autres mesureront 180 pieds de longueur et leur vitesse ne sera pas moindre de 27 nœuds. Par leurs dimensions, ils seront appelés à jouer un rôle intermédiaire entre celui des torpilleurs de 1re classe et celui des canonnières-torpilleurs de la marine anglaise.
La construction de ces petits bâtiments n’était pas prévue dans le programme de 1889 (1. Le dernier des dix cuirassés de premier rang compris dans ce programme, le Royal Oak, a été lancé le 5 novembre dernier, à Birkenhead) ».
Dimanche 20 novembre 1892
France : scandale de la Compagnie du canal de Panama.
Le suicide du baron Jacques de Reinach, grand brasseur d’affaires, déclenche le scandale de la Compagnie du canal de Panama et, par ricochet, provoque une vague d’antisémitisme.
Décembre 1892
Suède, marine : Le budget de la marine pour l’exercice 1893.
La revue militaire de l’étranger nous informe : « Le budget ordinaire s’élève à la somme de 6 539 090 couronnes (9 089 335 francs), et le budget extraordinaire à celle de 1 989 110 couronnes (2 764 862 francs). La première présente une augmentation de 280 400 couronnes et la seconde une diminution de 154 000 couronnes sur les crédits votés pour l’exercice courant. Le supplément de crédit figurant au budget ordinaire est, en grande partie, destiné à commencer l’organisation d’un corps d’artillerie de forteresse ressortissant à la marine, et chargé du service des fortifications de Carlskrona.
Quant au budget extraordinaire, il doit faire face aux dépenses suivantes :
Solde de dépense résultant de l’acquisition et de l’installation à Kungsholm (Carlskrona) de 3 pièces de 24 cm : 290 000 couronnes.
Achat d’artillerie destinée à l’armement des navires : 100 000 couronnes.
Essais de tir : 10 000 couronnes.
Achèvement du cuirassé Thule : 1 118 000 couronnes.
Torpilles automobiles : 100 000 couronnes.
Défense par torpilles fixes. – Travaux de barrage : 150 000 couronnes.
Achèvement d’une poudrière à Bergholm (archipel de Stockholm) : 21 250 couronnes.
Stations téléphoniques et signaux sur les côtes : 46 000 couronnes.
Construction d’une école de sous-officiers à Carlskrona : 56 000 couronnes.
Habillement pour 500 voernpligtige : 46 000 couronnes.
Allemagne, Alsace-Lorraine : Chemins de fer d’Alsace-Lorraine.
La revue militaire de l’étranger nous apporte les renseignements suivants au sujet des chemins de fer d’Alsace-Lorraine : « Une somme de 16 733 512 francs est inscrite au budget extraordinaire de 1892-1893 des chemins de fer de l’Empire allemand, pour les travaux à exécuter en Alsace-Lorraine. Cette somme se décompose de la façon suivante :
1. Construction de la ligne de Seltz à Merzweiler par Walbourg (dernière annuité) : 1 865 062,50 francs.
2. Construction de la ligne d’Haguenau à Roschvoog (dernière annuité) : 1 273 937,50 francs.
3. Doublement de la ligne Ebersweiler-Teterchen (dernière annuité) : 586 250 francs.
4. Construction d’une ligne de Mommenheim à Sarreguemines avec bifurcation sur Sarralbe (troisième annuité) : 8 750 000 francs.
5. Agrandissement des remises de locomotives dans les gares de Strasbourg et de Mulhouse (dernière annuité) :237 500 francs.
6. Construction d’un deuxième pont sur la Moselle près de Longeville (dernière annuité) : 1 083 262,50 francs.
Italie, armée : Essai d’une bicyclette militaire.
La revue militaire de l’étranger nous livre l’information suivante : « On vient de faire, à Milan, l’essai d’une bicyclette militaire, inventée par un ancien officier, M. Pinto ; cette nouvelle machine se démonte entièrement, y compris les roues. Son volume est alors à peine supérieur à celui du sac et elle peut être portée sur les épaules d’un homme. La bicyclette Pinto est aménagée de façon à permettre l’arrimage du fusil et d’un certain nombre de cartouches. Le fusil est placé sur le côté droit de la roue avant ; à la tige du guidon est suspendue une cartouchière, en forme de gibecière, contenant 130 cartouches, ainsi que les accessoires nécessaires pour l’arme et pour la machine. Le soldat vélocipédiste a un uniforme spécial, analogue à celui des bersagliers en petite tenue. Il est coiffé du fez rouge et porte des guêtres montantes.
Outre les munitions et le fusil fixés sur la bicyclette, le vélocipédiste est armé d’un poignard-baïonnette du même modèle que celui adopté pour l’armée d’Afrique ; 18 cartouches soutenues en long, sur le devant de la poitrine, par des bandes de caoutchouc, complètent son armement. Les expériences faites en présence de plusieurs officiers ont donné des résultats satisfaisants au point de vue de la résistance, de la légèreté et du roulement de cette nouvelle machine qui a permis de parcourir 100 km en 7 heures ».
Sources
S0060
Lacoste W. : Neubreisach 1871 – 1916, Strassburg Vorfeld 1914-1916 in DAWA Sonderheft 29, 1997.
S0081
Rolf, Rudi : Die Deutsche Panzerfortifikation. Die Panzerfesten von Metz und ihre Vorgeschiche ; Biblio Verlag, Osnabrück, 1991.
S0083.
Dumsky, Walter : Die deutschen Festungen von 1871 bis 1914 : Strategische Bedeutung und technische Entwicklung. Erlanger Historische Studien herausgegeben von Professor Dr. Karl-Heinz Ruffmann Professor Dr. Hubert Rumpel. Bd. / Vol. 11 ; Peter Lang, Frankfurt am Main, New York, Paris, 1987.
S0131
Riegert, Henry : Le journal historique de l’Alsace. Tome 5.
S0111
Grabau, Albert, Dr., Major a.D. : Das Festungsproblem in Deutschland und seine Auswirkung auf die strategische Lage von 1870-1914 ; Junker und Dünnhaupt Verlag Berlin ; 1933.
S0196
Bour, Bernard : Le Fort de Mutzig 1893-1945, Feste Kaiser Wilhelm II 1893-1918, 1992.
S0398
Revue militaire de l’étranger 1892.
S0429
Les fortifications de Savoie, in l’Histoire en Savoie n°77, 2ème édition, 1990.
S0596
Schirmer, Hermann, Generalleutnant a.D. : Das Gerät der Artillerie vor, in und nach dem Weltkrieg, V. Teil : Das Gerät der schweren Artillerie, Verlag Bernard & Graefe, Berlin, 1937.
S0875
L’outillage d’une armée, 1892.
S1000
Informations, documents et illustrations provenant de divers sites Internet.
S1230
Marchand, A., inspecteur général à la compagnie des chemins de fer de l'Est : Plans de concentrations de 1870 à 1914 ; Berger-Levrault, Editeurs, Paris, 1926.
S2467
Vergleichen Geschichtstabellen von 1878 bis zum Kriegsausbruch 1914, Verlag von K.F. Koehler, Leipzig, 1921 ; republié sur Internet en 2009.
S2757
Frijns Marco, Malchair Luc, Moulin Jean-Jacques, Puelinckx Jean : Index de la fortification française 1874-1914, autoédition, 2008.
S3550
Site Internet Wikipedia. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.
S3551
Site Internet Wikimapia Strasbourg. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.
S3552
Site Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.). Cartes, photographies aériennes et documents divers téléchargé sur ce site.
Archives & Bibliothèques
AVES = Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg.
AD-67 = Archives départementales du Bas-Rhin ; Strasbourg.
BCGS = Bibliothèque du cercle de garnison de Strasbourg (fermée, ouvrages seront transférés).
BNF = Bibliothèque Nationale de France
BNUS = Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg
BMS = Bibliothèques Municipales de Strasbourg.
BA = Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)
BA-MA = Bundesarchiv Abteilung Militärarchiv, Freiburg
GSTaPK = Geheimes Staatsarchive Preussischer Kulturbesitz, Berlin.
GLAKa = Generallandessarchiv Karlsruhe
BA-St = Bundesarchiv, Stuttgart.
SHD = Service Historique de la Défense, Vincennes.
Archives personnelles, collections, dessins, photographies, relevés sur le terrain, de sources privées
BA = Brauch André
BP = Burtscher Philippe
BF = Burckel Franck
MJR = Richard
Sites Internet
BNF – Gallica : accès aux ouvrages en ligne de la Bibliothèque Nationale de France et autres sites associés :
https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/content/accueil-fr?mode=desktop
Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)
https://www.bundesarchiv.de/DE/Navigation/Home/home.html
Site très complet recensant les fortifications françaises 1874-1918 environ :
Arme du Génie et fortifications diverses
https://franchissement.forumgratuit.org/
AVES Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg
https://archives.strasbourg.eu/