Chroniques 1888
Dernière mise à jour : 28 / 09 / 2025
Auteur de la page : MJR.
Fortifications, ouvrages en cours de construction ou de modernisation
Allemagne - Empire allemand
(Sous le terme générique Allemagne, il s’agit de tous les 24 Etats allemands de l’empire).
Cette rubrique concerne les fortifications allemandes en cours de construction ou de modernisation, en tenant compte des frontières de l’année en cours.
Allemagne Front Est
Place forte de Königsberg (actuel exclave russe de Kaliningrad)
Dénomination de l’ouvrage : Zwischen Werk Ia, Fort Gröben.
Date de construction : 1887-1890.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Dénomination de l’ouvrage : Zwischen Werk IIa, Fort Barnekow.
Date de construction : 1887-1890.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Dénomination de l’ouvrage : Fort Va, Fort Lehndorff.
Date de construction : 1887-1890.
Type d’ouvrage : Fort détaché de ceinture.
Dénomination de l’ouvrage : Fort VII, Fort Herzog von Holstein.
Date de construction : 1887-1890.
Type d’ouvrage : Fort détaché de ceinture.
Place forte de Posen
Rive gauche de la Warta
Dénomination de l’ouvrage : Zwischenwerk VIIIa ; Zwischenwerk Rohr.
Date de construction : 1887-1890.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Dénomination de l’ouvrage : Zwischenwerk Ia, Zwischenwerk Boyen.
Date de construction : 1887-1890.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Rive droite de la Warta
Dénomination de l’ouvrage : Zwischenwerk IIa, Zwischenwerk Thümen.
Date de construction : 1887-1890.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Dénomination de l’ouvrage : Zwischenwerk IIIa, Zwischenwerk Prittwitz.
Date de construction : 1887-1890.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Place forte de Thorn
Dénomination de l’ouvrage : Batterie Grünthalmühle.
Date de construction : 1888-1892.
Type d’ouvrage : Batterie intermédiaire.
Dénomination de l’ouvrage : Feste König Wilhelm I, Buchta-Fort.
Date de construction : 1886-1891 ou 1887-1890 -d’après une autre source).
Type d’ouvrage : Fort d’arrêt cuirassé « Panzerfort ».
Armement : 4 obusiers de 21 cm.
Remarque : 1er fort d’arrêt allemand.
Dénomination de l’ouvrage : Fort Dohna.
Date de construction : 1887-1891.
Type d’ouvrage : Fort détaché.
Dénomination de l’ouvrage : Zwischenwerk l’Estocq.
Date de construction : 1888-1890.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Place forte de Berlin - Spandau
Dénomination de l’ouvrage : Fort II, Fort Hahneberg.
Date de construction : 01/07/1882 - 05/1888.
Consortium d’entreprises : Société Heydt Schöttle et Schuster de Strasbourg.
Type d’ouvrage : Fort détaché de ceinture de taille moyenne à fossé sec, de type Biehler, à remparts bas pour l’infanterie.
Description : Au tracé pentagonal de lunette aplatie. Il comprend : 3 traverses-abris et 4 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plateformes d’artillerie par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 6 + 2 + 2 + 6 casemates et des latrines à l’extrémité de chaque aile ; flanquement des fossés par les remparts, par la caponnière double de saillant, les deux caponnières d’épaule et la caponnière de gorge de la caserne de gorge ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde ; système de contres mines.
Effectif : 356 hommes.
Modernisation : Compte tenu de sa construction tardive ce fort n’a été que très peu renforcé avec du béton après 1887, installation de grilles défensives et installations de batteries annexes : trois batteries annexes, deux sur l’angle de gorge, avec 8 obusiers de 15 cm et une sur le glacis du flanc droit avec 2 pièces de 15 cm ainsi qu’une batterie annexe sur l’angle de gorge gauche un abri à munitions avec 4 canons courts de 15 cm (plusieurs autres options de dotation sont préconisées).
1895 : Abaissement du profil des traverses.
1927-1934 : Occupation de l’ouvrage par une association technique d’aéronautique.
1934 : Centre d’instruction de la Wehrmacht.
1945 à la fin de la guerre : Des archives sont incendiés dans l’aile droite de la caserne.
1949 : début de destruction partielle, à l’explosif des murs de contrescarpe, puis abandon au milieu de la zone frontière du mur de Berlin.
10/1993 : Création d’une association qui restaure le fort.
Allemagne Front Ouest
Place forte de Metz
Dénomination de l’ouvrage : Fort Goeben, actuel fort de Queuleu.
Date de construction : 1867-1890.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Place forte de Strasbourg
Dénomination de l’ouvrage : Zwischenwerk Neu-Empert, actuel ouvrage Neuf-Empert
Décision de construction de l’ouvrage : 30/12/1886 : décision de construction par la Commission de défense du territoire allemande.
Situation de l’ouvrage : Ceinture de fortifications, au N de Strasbourg, Rive G du Rhin.
Date de construction : 1887-1888, ou 1887-1889 d’après S3585.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Description : Demi-redoute avec fossés plein d’eau, avec un abri d’infanterie, 2 traverses-abris, armé de 4 pièces de 9 cm, 2 casemates de gorge pour la défense de l’entrée.
Modernisation : 1889-1916 : renforcé et modernisé à plusieurs reprises.
1939-1940 installation de défense rapprochée.
2018 : Terrain militaire mis en vente.
Dénomination de l’ouvrage : Zwischenwerk Baden-Bismarck, puis ouvrage Pétain-Kléber, actuel ouvrage Frère-Kléber.
Décision de construction de l’ouvrage : 30/12/1886 : décision de construction par la Commission de défense du territoire allemande.
Situation de l’ouvrage : Ceinture de fortifications, à l’Ouest de Strasbourg, Rive G du Rhin.
Date de construction : 1887-1889.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Description : Demi-redoute de forme trapézoïdale à fossé sec. Dispose de deux traverses-abri sur le front et d’une traverse-abri par flanc, d’une petite caserne de gorge avec caponnière double, reliée aux casemates du front par une poterne passant sous le flanc droit, de deux coffres de contrescarpe (un double et un simple) sur les angles d’épaule et d’un tambour pour la défense de l’entrée avec place d’armes et blockhaus de garde. L’escarpe est à terre croulante et la contrescarpe est revêtue et munie de grilles défensives.
Modernisation : 1890-1916 diverses modernisations : vers 1894, installation de deux observatoires cuirassés tournant type « W.T. 90 ».
Dénomination de l’ouvrage : Zwischenwerk Sachsen-Tann, actuel ouvrage Joffre-Lefèbvre.
Décision de construction de l’ouvrage : 30/12/1886 : décision de construction par la Commission de défense du territoire allemande.
Situation de l’ouvrage : Ceinture de fortifications, au SO de Strasbourg, Rive G du Rhin.
Date de construction : 1887-1889.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Description : Demi- redoute de forme trapézoïdale à fossé sec. Dispose de trois traverses-abri sur le front et d’une traverse-abri par flanc, d’une petite caserne de gorge avec caponnière double reliée aux casemates du front par une poterne passant sous le flanc droit, de deux coffres de contrescarpe (un double et un simple) sur les angles d’épaule et d’un tambour pour la défense de l’entrée avec place d’armes et blockhaus de garde. L’escarpe est à terre croulante et la contrescarpe est revêtue et munie de grilles défensives.
Modernisation : 1890-1916 diverses modernisations : vers 1894, installation d’un observatoire cuirassés tournant type « W.T. 90 ».
Dénomination de l’ouvrage : Zwischenwerk Werder-Schwarzhoff, actuel ouvrage Uhrich-Hoche.
Décision de construction de l’ouvrage : 30/12/1886 : décision de construction par la Commission de défense du territoire allemande.
Situation de l’ouvrage : Ceinture de fortifications, au S de Strasbourg, Rive G du Rhin.
Date de construction : 1887-1889.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Description : Demi-redoute de forme presque rectangulaire, à fossé plein d’eau. Elle est munie de deux traverses-abri sur le front et d’une traverse en terre sur chaque flanc entre les deux plates-formes d’artillerie. Entrée flanquée par deux blocs de garde dont le droit est muni de latrines. Un grand abri central muni d’une cuisine avec trois cuves autoclaves. Entrée par un pont enjambant le fossé, protégée par des grilles défensives.
Modernisations : Vers 1894 : installation d’une coupole tournante d’observation cuirassée modèle « W.T. 90 » sur la traverse-abri droite. Vers 1898-1899, installation d’un observatoire cuirassé d’artillerie type « P.B.St. 96 » (Panzer Beobachtungs Stand 96) sur la traverse-abri gauche, relié par tuyaux acoustiques à la Batterie n°39 de 3 canons à bouclier de 10 cm établie à gauche de l’ouvrage. Allongement de part et d’autre de l’abri central. Une digue est aménagée devant l’ouvrage, la batterie et tout le front sud de Strasbourg.
Situation patrimoniale : A priori projet d’achat par la commune d’Illkirch.
Allemagne Front Sud
Place forte d’Ingolstadt
Dénomination de l’ouvrage : Fort II – Werk 145, Fort Hartmann.
Date de construction : 19/07/1877 – 27/07/1888. La fin des travaux a été retardée par l’effondrement de la contrescarpe.
Situation : Erigé au NO de Hummelberg, sur la rive G du Danube.
Type d’ouvrage : Fort détaché de ceinture à fossé sec, type Biehler.
Description : Fort détaché au tracé pentagonal de lunette aplatie, de taille moyenne. Comprend 3 traverses-abris par face ; caserne de gorge à deux niveaux, brisée vers l’intérieur, comprenant de gauche à droite environ 3 + 6 + 6 + 5 casemates et 2 coffres de flanquement de part et d’autre de l’entrée ; un grand magasin à poudre sous chaque flanc ; une caponnière double à feux de revers sur le saillant et une caponnière simple sur chaque angle d’épaule. Alors que les forts de la rive gauche du Danube ont des fossés pleins d’eau, le Fort II est l’exception avec son fossé sec.
Modernisation : 17 septembre 1888 – 18 avril 1891 : renforcement partiel de l’ouvrage.
1888-1897 aménagement des batteries annexes.
Situation patrimoniale : 1945, après la guerre, le fort a été détruit et le site avait été utilisé comme décharge. Quelques restes sont encore présents sous un monticule en herbe comme une partie de la batterie annexe gauche.
Dénomination de l’ouvrage : Zwischenwerk Nr. 2 – Werk 190.
Date de construction : 28/11/1888 – 24/11/1890.
Situation de l’ouvrage : Ouvrage intermédiaire érigé à Friedrichshofen entre le Fort Hartmann et le Fort von der Tann, sur la rive G du Danube.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Description : Lunette à fossé plein d’eau.
Situation patrimoniale : L’ouvrage est pratiquement détruit hormis le fossé plein d’eau et est utilisé comme piste de BMX.
Belgique
Cette rubrique concerne les fortifications en cours de construction ou de modernisation du royaume de Belgique, conformément aux frontières de l’année en cours.
Il est extrêmement difficile de dater précisément la construction des ouvrages de fortification belges. Souvent les dates de construction correspondent à l’année de la loi du programme de fortification, et d’autres indications nous donne des dates diverses. A défaut de disposer de documents ou de dates de construction plus précise, j’utilise les différentes options.
Place forte d’Anvers
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Walem - Fort de Waelhem.
Date de construction : 1877 – 1873 ou 1878 – 1893.
Situation de l’ouvrage : S-SE d’Anvers, 2e ceinture extérieure de fortification, rive G de la Schelde (Escaut).
Type d’ouvrage : Fort de ceinture.
Histoire : 28/09/1914 : Début du bombardement par des canons allemands de 305 mm.
30/09/1914 : L’artillerie allemande détruit le fort.
02/10/1914 : L’armée belge évacue le fort.
1992 : le fort est abandonné.
Etat actuel : le fort existe encore. Cependant il est l’un des forts qui porte le plus les traces des combats de 1914. En hiver il est utilisé comme lieu de protection des chauves-souris. Il est encombré par de nombreux déchets.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Steendorp, Fort de Rupelmonde.
Date de construction : 1877-1892 ou 1877-1882.
Situation de l’ouvrage : SO d’Anvers, rive G de la Schelde (Escaut).
Type d’ouvrage : Fort de ceinture.
Armement : Une coupole de deux canons de 15 cm.
Etat actuel : Le fort existe encore, semble être sur un site naturel protégé.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Schoten, Fort de Schooten.
Date de construction : 1883 ou 1885-1892 (autre source).
Situation de l’ouvrage : N-NO d’Anvers, 2e ceinture extérieure de fortification, rive D de la Schelde (Escaut).
Type d’ouvrage : Fort de ceinture.
Histoire : 12/10/1914 : L’armée belge évacue et détruit le fort.
Etat actuel : Le fort existe encore. Il s’agit d’un terrain militaire dont l’accès est interdit.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Lier, Fort de Lierre.
Date de construction : 1876-1893.
Situation de l’ouvrage : SE d’Anvers, 2e ceinture extérieure de fortification, rive D de la Schelde (Escaut).
Type d’ouvrage : Fort de ceinture.
Histoire : 02/10/1914 : Siège d’Anvers par les troupes allemandes, l’armée belge évacue le fort.
Etat actuel : Occupé par l’entreprise Tech Space Aero. Le site est surveillé et n’est pas visitable.
Place forte de Liège
La nouvelle ceinture de forts détachés de Liège comprend 12 forts érigés entre 1888 et 1892. Il s’agit de 6 grands forts et six petits forts, construits en béton non armé. Les forts du général Brialmont ont été conçus pour résister à un bombardement d’artillerie au canon de 21 cm. 7 des 9 forts de Namur sont réarmés vers les années 1930.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Barchon.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : NE de Liège, rive D de la Meuse.
Type d’ouvrage : Grand fort au tracé triangulaire.
Histoire : 08/08/1914 : Siège de Liège, reddition du fort.
1914-1918 : Améliorations faites par les troupes d’occupation allemandes, le débouché d’infanterie, le tambour d’entrée, la ventilation et la protection des fenêtres.
1928-1940 environ : Modernisation, renforcement et réarmement ; installation d’une tour d’aérage, remplacement du générateur électrique et de l’armement comme les tourelles de 75 mm, dont la seule qui est encore visible dans un fort de ce type.
18 mai 1940 : Reddition du fort.
Etat actuel : Fort équipé de pistes d’aventure et ouvert aux visites environ 6 fois par an.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Chaudfontaine.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé au SE de Liège, sur la rive droite de la Meuse.
Type d’ouvrage : Petit fort au tracé trapézoïdal.
Armement et équipement : Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 9 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposé dans les coffres ; 1 phare sous coupole blindée servant également pour la communication.
Histoire : 12/08/1914 : Premier bombardement allemand.
13/08/1914 : Lors du siège un obus allemand explose dans un magasin à munitions et le fort explose entraînant environ 50 victimes.
1933-1940 : Rénovation, consolidation et réarmement du fort : installation d’une tour de prise d’air ; rebétonnage des superstructures ; obturation des fenêtres du casernement ; construction d’une caserne du temps de paix à l’extérieur ; modernisation de l’armement ; installation d’un groupe électrogène diesel de 130 CV ; installation d’un réseau de téléphonie ; construction d’abris observatoires extérieurs.
17/05/1940 : Après un bombardement par la Luftwaffe, le fort est abandonné en fin de journée.
1983 : installation d’une société de tir.
1990 : le fort est rebaptisé fort Advendure et aménagé avec des parcours d’aventure pour adultes et enfants.
Etat actuel : Parc d’aventures.
Dénomination de l’ouvrage : Fort d’Embourg.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Construit au sud-est de Liège, sur la rive droite de la Meuse.
Type d’ouvrage : Petit fort au tracé trapézoïdal. Plus petit des forts de Liège.
Armement et équipement : Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 9 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres.
Histoire : 12-13/08/1914 : Bombardement allemand, le fort se rend le soir.
1914-1915 : Les troupes allemandes d’occupation apportent quelques modifications.
1933-1940 : Modernisation de l’armement : 4 tourelles remplacées par des tourelles équipées de canons de 75 mm et installation d’une batterie anti-aérienne ; amélioration de la ventilation, du réseau électrique et de téléphonie ; construction d’un casernement équipée d’une cloche pour fusil automatique et d’une tour prise d’aérage.
13-17/05/1940 : Le fort est encerclé par les forces allemandes, après un incessant bombardement d’artillerie et d’aviation, le fort se rend le 17/05/1940 vers 20 heures.
1946 : Création d’une association commémorative. Elle érige un monument et un musée et réalise les visites guidées au profit du public.
Etat actuel : Ouvrage ouvert aux visites.
Dénomination de l’ouvrage : Fort d’Evegnée.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé à l’Est de Liège, sur la rive droite de la Meuse.
Type d’ouvrage : Petit fort.
Armement et équipement : Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 3 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 6 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres.
Histoire : 10-11/08/1914 : Attaque et bombardement du fort par les troupes allemandes ; il se rend le 11/08/1914 à 15h30.
1915-1916 : Durant l’occupation par les troupes allemandes, quelques améliorations sont apportées. 1933-1940 : Amélioration de l’armement : nouveaux canons et une batterie antiaérienne ; amélioration de la ventilation, de la protection, des réseaux électriques et de communication ; construction d’un abri d’infanterie surmonté d’une cloche avec fusil automatique ; construction d’une tour d’aérage et d’une sortie de secours.
16-19/05/1940 : Attaque du fort, reddition du fort à 16h00.
1971 : Le fort est propriété des Forges de Zeebrugge qui l’utilise comme dépôt et centre d’essais de roquettes. Tout l’équipement militaire avait été retiré avant sa reconversion.
Etat actuel : Propriété privé des Forges de Zeebrugge.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Fléron.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé au SE de Liège, sur la rive droite de la Meuse.
Type d’ouvrage : Grand fort au tracé triangulaire.
Armement et équipement : Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 8 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres.
Histoire : 11-14/08/1914 : Bombardement et reddition du fort à 9h45.
1937-1940 : Remplacement des canons de 21 cm par des 15 cm à longue portée ; remplacement des canons de 15 cm par des mitrailleuses et des lance-grenades ; canons de 12 cm remplacés par deux tourelles avec 2 canons de 105 mm ; ajout de 3 tourelles de 75 mm. Modernisation de la ventilation, des sanitaires, du réseau électrique et des moyens de communication. Ajout d’une tour d’aérage.
10-17/05/1940 : Bombardement et attaque du fort puis reddition.
Etat actuel : Après 1945 : fort enseveli et recouvert d’un parc arboré.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Boncelles.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé au SE de Liège sur la rive gauche de la Meuse.
Type d’ouvrage : Grand fort triangulaire.
Armement et équipement : Armement à longue portée : 2 coupoles cuirassées Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 9 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier disposé dans les coffres ; un phare sous coupole blindée à éclipse servant également pour la communication, 4 projecteurs à arc dans les coffres.
Histoire : 05-06/08/1914 : attaque et reddition du fort.
1928-1940 : réarmement du fort avec 4 tourelles pour canon de 75 mm et installation d’une tour de prise d’air.
16/05/1940 : Attaque et reddition du fort.
Après 1945 : Le fort reste dans le domaine militaire et est transformé en dépôt puis abandonné.
Vers 1980 : Comblement des fossés et construction d’un lotissement autour de l’ouvrage. Seule la tour qui devient un centre d’interprétation touristique et l’entrée principale sont encore visibles.
Etat actuel : 2010 : Installation d’une exposition de chars de combat.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Flemalle.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé au SO de Liège, sur la rive gauche de la Meuse.
Type d’ouvrage : Grand fort au tracé quadrangulaire.
Armement et équipement : Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 11 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres.
Histoire : 16/08/1914 à 7h10 : reddition du fort de Fléron.
1914-1918 : Les troupes allemandes d’occupation améliore la ventilation et installent 1 générateur électrique, et une casemate pour protéger le déboucher d’infanterie.
1937-1940 : Renforcement de l’ouvrage, installation d’une tour d’aérage, remplacement des tourelles par 4 tourelles avec 1 canon de 75 mm, 1 tourelle avec 2 canons de 105 mm, 1 tourelle avec 1 canon de 150 mm, 1 tourelle avec 1 mitrailleuse Maxim et 2 lance-grenades, 1 batterie antiaérienne et les canons de 57 mm sont remplacés par des mitrailleuses. Modernisation de la ventilation, des sanitaires, du réseau de communication et du réseau électrique.
15/05/1940 : Bombardement et destruction des tourelles.
16/05/1940 : Reddition du fort.
1940-1945 : Durant l’occupation les équipements sont enlevés.
Années 1960 : Ferraillage du reste de l’équipement.
Etat actuel : 1992 : une association prend en compte l’ouvrage, installe un musée et l’ouvre aux visites.
Dénomination de l’ouvrage : Fort d’Hollogne.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé à l’Ouest de Liège, sur la rive gauche de la Meuse.
Type d’ouvrage : Petit fort au tracé triangulaire.
Armement et équipement : Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 3 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 7 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres.
Histoire : 13-16/08/1914 : Bombardement et attaque du fort, puis reddition à 7h30.
1914-1917 : Quelques modifications apportées pendant l’occupation allemande.
Après 1918 : Le fort est utilisé comme dépôt de munitions.
Mai 1940 : Bombardement aérien allemand.
1940-1944 : Projet d’installation d’une base de V2.
1944-1945 : Installation d’un hôpital américain.
1945 : Dépôt de munitions et jusqu’en 1991 poste de commandement de la force aérienne belges.
Etat actuel : 1997 : transféré et intégré à l’aéroport de Liège, restauré et géré par une association.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Lantin.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé au NO de Liège, sur la rive gauche de la Meuse.
Type d’ouvrage : Petit fort au tracé triangulaire.
Armement et équipement : Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 3 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 6 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres.
Histoire : 10-15/08/1914 : Bombardement, attaque puis reddition du fort vers 12h00.
1945 : après la guerre, utilisé comme terrain de manœuvre et stand de tir.
Etat actuel : 1983 : Acquisition et restauration par une association qui organise les visites.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Liers.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Situé au N de Liège, sur la rive G de la Meuse.
Type d’ouvrage : Petit fort au tracé triangulaire.
Armement et équipement : Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : des coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; des canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres.
Histoire : 13-14/08/1914 : Bombardement, attaque et reddition du fort.
Après 1918 : Utilisé comme dépôt de munitions.
1949 : Vendu au franc symbolique à la société FN qui est désormais nommé TechspaceAéro qui teste des moteurs d’avion.
Etat actuel : Propriété privée de la société TechspaceAéro.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Loncin.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé à l’Ouest de Liège, sur la rive gauche de la Meuse.
Type d’ouvrage : Grand fort au tracé triangulaire.
Armement et équipement : Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 9 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres.
Histoire : 12-15/08/1914 Bombardement violent.
15/08/1914 : Explosion des magasins à poudre détruisant le fort et ensevelissant 350 des 550 soldats de l’équipage.
15/08/1923 : Inauguration du monument en l’honneur des hommes toujours enterrés dans le fort.
2007 : Installation d’un système d’audioguide de la nécropole nationale.
Etat actuel : Nécropole visitable.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Pontisse.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé au NE de Liège, sur la rive gauche de la Meuse.
Type d’ouvrage : Grand fort au tracé trapézoïdal.
Armement et équipement : Armement à longue portée : 2 coupoles cuirassées Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 8 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres.
Histoire : 13/08/1914 : Reddition du fort après les bombardements.
1919 : Réoccupé par l’armée belge.
1937-1940 environ : Renforcement et modernisation : canon de 57 mm remplacés par des mitrailleuses ; construction d’un blockhaus de flanquement, installation d’une tour prise d’aérage, etc. 18/05/1940 : Reddition du fort après une attaque aérienne et épuisement de ses munitions.
1946 : Utilisé comme dépôt de munitions puis par la Fabrique Nationale.
Années 1950 : Ferraillé.
1993 : Abandon du fort.
Etat actuel : Actuellement refuge de chiroptères durant l’hiver.
Place forte de Namur
La nouvelle ceinture de forts détachés de Namur comprend 9 forts érigés entre 1888 et 1892. Il s’agit de grands forts et de petits forts, construits en béton non armé. Les forts conçus par le général Brialmont ont été conçu pour résister à un bombardement d’artillerie au canon de 21 cm. 3 forts ont été construits sur la rive droite de la Meuse et reliés par un chemin de fer militaire et 6 forts sur la rive gauche.
Dénomination de l’ouvrage : Fort d’Andoy.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé à E-SE de Namur, sur la rive droite de la Meuse.
Type d’ouvrage : Grand fort au tracé triangulaire.
Armement et équipement : A priori identique aux autres grands forts de type Brialmont.
Histoire : 21-23/08/1914 : Attaque, bombardement et reddition du fort.
1931-1940 : Modernisation, renforcement et réarmement du fort avec des tourelles avec canon de 75 mm ; installation d’une tour d’aérage, modernisation des sanitaires.
13-23/05/1940 : Attaque, bombardement et reddition du fort
Etat actuel : Inconnu.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Dave.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé au SE de Namur, sur la rive droite de la Meuse.
Type d’ouvrage : Petit fort au tracé triangulaire.
Armement et équipement : Armement à longue portée : 1 coupoles cuirassées Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 3 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 8 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres.
Histoire : 20-25 août 1914 : Attaque, bombardement et reddition du fort.
1930-1940 : Modernisé, renforcé et réarmé : tourelle de 15 cm remplacée par une tourelle pour canon de 75, tourelles de canons de 12 cm remplacées l’une par une tourelle de mitrailleuses et l’autre par une tourelle avec un lance-grenades. Entrée renforcée par 2 positions de mitrailleuses et 1 lance-grenades.
15-24/05/1940 : Bombardement, attaque et reddition. Amélioration de la protection, de la ventilation avec une nouvelle prise d’aire camouflée dans les falaises surplombant la Meuse, des sanitaires, des communications et du réseau électrique. Aux environs du fort installation de l’abri de la Relève armé de 2 mitrailleuses et d’une cloche d’observation et de l’abri du Troonois armée de 2 mitrailleuses et 1 canon antichar de 60 mm.
Après 1945 : Le fort a été ferraillé et a servi de polygone pour la mise en œuvre d’explosifs.
Etat actuel : Inconnu.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Maizeret.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Petit fort au tracé trapézoïdal.
Armement et équipement : Erigé à l’Est de Namur, sur la rive droite de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupoles cuirassées Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 6 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres.
Histoire : 21-22/08/1914 : Bombardement, attaque et reddition du fort.
1930-1940 : Modernisation, renforcement et réarmement du fort ; tourelle de 15 cm remplacée par 1 tourelle avec 2 canons de 105 ; 4 tourelles éclipsable pour canon de 57 mm remplacées par des tourelles avec obusier de 75 mm ; 2 tourelles pour canon de 12 cm remplacées par une tourelle pour mitrailleuses et l’autre par une tourelle lance-mines. Tourelle de 21 cm comblée, installation de 2 positions de mitrailleuses à l’entrée et de 6 positions antiaériennes avec mitrailleuses Maxim. Modernisation de la ventilation, de l’installation électrique, installation de postes d’observation autour du fort.
19-23/05/1940 : Attaque, bombardement et reddition du fort.
Etat actuel : Après 1945 : devient une propriété privée et une carrière est installée à proximité. Accès interdit.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Cognelée.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé au N-NE de Namur, sur la rive gauche de la Meuse.
Type d’ouvrage : Petit fort triangulaire.
Armement et équipement : Armement à priori identique aux autres forts de type Brialmont.
Histoire : 21-23/08/1914 : Bombardement, attaque et reddition du fort.
1919-1940 : Un des 2 forts non renforcé, qui a servi de dépôt de munitions. Les tourelles ont été ferraillées.
Après 1945 : Acheté par un particulier, il est utilisé comme terrain de chasse ; Plus récemment, il sert également à l’organisation de soirées techo. Les traces des bombardements de 1914 sont encore visibles.
Etat actuel : Actuellement : domaine privé, rarement ouvert aux visites.
Dénomination de l’ouvrage : Fort Emines.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Fort érigé au NO de Namur, sur la rive gauche de la Meuse.
Type d’ouvrage : Inconnu.
Armement et équipement : Armement à priori identique aux autres forts de type Brialmont.
Histoire : 13-24/08/1914 : Bombardement, attaque et reddition du fort.
1914-1918 : Améliorations apportées par les troupes d’occupation allemandes : installation de tôles ondulées cintrées, d’anneaux en béton armée autour des tourelles, de guérites, de ventilation forcée, d’un tunnel reliant la contrescarpe au massif central, d’une génératrice diesel remplaçant la machine à vapeur d’origine.
1919-1940 : un des 2 forts non renforcé, hormis l’ajout de 2 blockhaus de défense rapprochée sur le massif central, puis utilisé comme dépôt de munitions.
1940 : Le fort est peu endommagé.
Février 1991 : un projet de transformé le fort pour l’entreposage de déchets inertes soulève des protestations.
1994 : Le fort est racheté par un particulier pour l’exploitation de la surface boisée et de la chasse. 2014 : Premier projet de revalorisation Accès des visiteurs autorisé à l’extérieur et dans les locaux de la contrescarpe.
2015 : rave party illégale entraînant de nombreuses dégradations y compris les derniers aménagements pour les visiteurs.
Etat actuel : Actuellement : organisation régulière de visites guidées et d’expositions artistiques, qui permettent de découvrir un fort Brialmont peu transformé depuis 1914.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Malonne.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé à O-SO de Namur, sur la rive gauche de la Meuse.
Type d’ouvrage : Fort au tracé quadrangulaire.
Armement et équipement : Armement à longue portée : 1 coupoles cuirassées Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 3 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 8 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres.
Histoire : 24/08/1914 : Non bombardé mais reddition du fort à une patrouille allemande.
1930-1940 : Modernisation, renforcement et réarmement ; tourelle avec canon de 21 cm remplacée par des tourelles de canons de 15 cm à longue portées ; anciennes tourelles remplacées par des tourelles de mitrailleuses et de lance-grenades. Tourelles de canons de 12 cm remplacées par 2 tourelles à fusil automatique. Rénovation des sanitaires, de la ventilation et installation d’un circuit d’alimentation électrique.
21/05/1914 : Reddition du fort après épuisement de ses capacités.
Etat actuel : 1991 : Réserve naturelle pour la protection des chiroptères, accès interdit.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Marchevolette.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé au NO de Namur, sur la rive gauche de la Meuse.
Type d’ouvrage : Petit fort au tracé triangulaire.
Armement et équipement : Armement à priori identique aux autres petits forts de type Brialmont.
Histoire : 21/08/1914 : Violent bombardement, fort en partie en flamme à la suite de l’explosion des munitions, la garnison évacue l’ouvrage.
1914-1918 : Réparation et quelques aménagements sommaires par les occupants allemands.
1930-1940 - 1932-1940 : Modernisation, renforcement et réarmement, installation d’une tour d’aérage.
Etat actuel : Actuellement : terrain militaire qui sert de polygone d’explosifs.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Suarlée.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé au NO de Namur, sur la rive gauche de la Meuse.
Type d’ouvrage : Grand fort triangulaire.
Armement et équipement : Armement : à priori semblable aux autres grands forts de type Brialmont.
Histoire : 20-25/08/1914 : Bombardement du fort.
1914-1918 : Réparation sommaire et installation de l’électricité par l’occupant.
1932-1940 : Modernisation, renforcement en béton armé et installation de tôles ondulées, installation d’une tour d’aérage, transfert des sanitaires et de la boulangerie dans le massif central, réarmement. 10-19/05/1940 : Bombardement, attaque et reddition du fort.
1946 : Utilisé pour des essais d’explosifs par le génie, comme terrain de chasse et ferraillé, 2 fossés du front de tête sont comblés, ouvrage vandalisé et dégradé.
Eté 2013 : début des travaux de déboisement et de dépollution.
Eté 2016 : élargissement du chemin entourant le fort pour l’utilisation de véhicules 4x4 et installation d’un grillage autour de l’ouvrage.
Etat actuel : Utilisation actuelle : ouvrage le plus endommagé de Namur, il est abandonné.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Saint-Héribert, Fort de Wépion.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage : Erigé au sud de Namur, sur la rive gauche de la Meuse.
Type d’ouvrage : Grand fort au tracé triangulaire.
Armement et équipement : Armement à longue portée : 2 coupoles cuirassées Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 8 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres.
Histoire : 1930-1940 : modernisation, renforcement, réarmement ; tourelle de 2 canons de 15 cm remplacée par 2 tourelles pour canon de 75 mm.
21-24/05/1914 à 21h00 : Bombardement, attaque et reddition du fort.
15 – 21/05/1940 12h10 : Bombardement par l’artillerie et l’aviation, attaque et reddition du fort.
Mai 1945 : Le fort n’est pas réparé après la guerre mais utilisé par l’armée belge pour des essais d’explosifs qui entraînent de nombreux dégâts intérieurs.
1958 : Vendu aux enchères à un ferrailleur qui extrait tous les métaux. Fossés comblés progressivement par des matériaux inertes. Le fort disparait progressivement mais peut encore être visité avec du matériel de spéléologie.
Avril 2013 : Acheté par un propriétaire privé pour l’exploitation du bois puis pris en compte par une fondation qui a commencé la restauration.
Etat actuel : Août 2014 : inauguration officielle, depuis le fort est visitable partiellement.
France
Cette rubrique concerne les fortifications françaises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.
France Front Ouest Côtes de la Mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique
Place forte de Brest
Dénomination de l’ouvrage : Batterie de l’îlot des Capucins.
Date de construction : 1846.
Situation de l’ouvrage : Presqu’île de Roscanuel.
Type d’ouvrage : Batterie de rupture.
Modernisations : 1848 : Construction d’un casernement.
1861 : Réalisation d’un pont de pierres qui la relie au continent.
1888 : Transformée en batterie de rupture pour 2 canons de 31 cm et creusée à ras des flots, et installation de 2 casemates.
Etat actuel : Inconnu.
Dénomination de l’ouvrage : Batterie de Cornouaille, fort de Cornouaille ou batterie basse de Cornouailles.
Date de construction : 1684-1696.
Situation de l’ouvrage : Commune de Roscanvel, presqu’île de Crozon, place forte de Brest.
Type d’ouvrage : Batterie de défense, puis batterie lance-torpilles.
Architecte initial : Vauban.
Mission : Défend l’entrée du goulet de Brest avec le fort Mengant situé de l’autre côté du goulet, exposant ainsi les navires à un redoutable tir croisé.
Description : Ouvrage installé sur une plateforme elliptique d’environ 250 m de long, adossée à la base de la falaise. Elle est bordée par un large parapet de pierre type bastion, escarpe et glacis, percé de 36 embrasures pour les pièces d’artillerie. Faute de financement stable, le chantier s’étend jusqu’en 1696. Le projet prévoyait l’installation d’une batterie haute, qui n’a pas été réalisé.
Armement et équipement : Armement initial : 20 canons de 24 livres et 10 canons de 36 livres.
1888 : batterie de rupture de très gros calibre : 2 canons de 32 cm modèle 1870-1884.
Modernisations : A subie de nombreuses modifications. 1813 : ajout d’une tour modèle 1811, construite en haut de la falaise, capacité 60 hommes, en tant que poste d’observation et de protection contre un assaut terrestre.
1840-1870 : Les embrasures sont comblées, les canons sont remplacés par un projecteur et des pièces à tir rapide de plus petit calibre.
1888 : Creusement d’une cavité sous la falaise avec deux embrasures pour installer une batterie de rupture de très gros calibre : 2 canons de 32 cm modèle 1870-1884. Percement de deux cheminés pour l’évacuation de gaz. Installation d’un escalier sur le flanc nord, creusement de salles dans la falaise.
Histoire : 1942-1944 : Troupes allemandes installent sur le haut de la falaise une batterie antiaérienne de Flak composée de 6 pièces de 105 mm.
21/07/2009 : Batterie cédée par le ministère de la défense au Conservatoire du littoral.
25/04/2013 : arrêté de classement aux monuments historiques.
Etat actuel : Propriétaire : Conservatoire de l’espace littoral et des rivages. Etat : les infrastructures du dessus de la falaise détruite à la suite des bombardements de la Seconde guerre mondiale à l’exception des fortifications historiques de Vauban. Etat : abandonnée.
Dénomination de l’ouvrage : Batterie de rupture de la Pointe des Espagnols.
Date de construction : 1888.
Situation de l’ouvrage : Pointe des Espagnols.
Type d’ouvrage : Batterie de rupture.
Armement et équipement : 2 canons de 32 cm de marine Mle 1870-84.
Histoire : 1915 : enlèvement des pièces.
Etat actuel : Inconnu.
Dénomination de l’ouvrage : Batterie de Pourjoint.
Date de construction : 1888.
Situation de l’ouvrage : Brest, presqu’île de Crozon.
Type d’ouvrage : Batterie de rupture.
Armement et équipement : 2 canons de 32 cm de marine modèle 1870-84 tirant à ras de la surface de la mer.
Histoire : 1941-1944 : La casemate gauche est démolie pour installer un blockhaus allemand pour canon de 50 mm.
Etat actuel : Inconnu.
France Front Nord-Est
Place forte de Maubeuge
Dénomination de l’ouvrage : Fort du Bourdiaux, Fort Jourdan.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Position de La Fère – Laon – Soissons
Dénomination de l’ouvrage : Batterie de Condé-sur-l’Aisne.
Date de construction : 1877-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire : 16/02/1932 : Déclassée.
Etat actuel :
Place forte de Verdun
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Douaumont, Fort Gérard.
Date de construction : 1885-1891.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Grand fort en forme de pentagone à gorge rentrante.
Armement et équipement : 1 tourelle de 75, 1 tourelle de 155, 2 tourelles de mitrailleuses, 5 observatoires, 1 casemate de Bourges.
Modernisation : 1887-1889, 1901-1903, 1907-1909, 1911-1913,
Histoire :
Etat actuel : Ouvert aux visites.
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Baleycourt.
Date de construction : 1888-1890.
Situation de l’ouvrage : Place forte de Verdun.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire non modernisé.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage du Bois du Chapître.
Date de construction : 1888.
Situation de l’ouvrage : Place forte de Verdun.
Type d’ouvrage : Petit ouvrage d’infanterie intermédiaire terrassé, non modernisé.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage du Bois des Sartelles dit Fromeréville.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Petit ouvrage intermédiaire, modernisé.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Bruyères.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Petit ouvrage intermédiaire d’infanterie, non modernisé.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Châtillon.
Date de construction : 1888.
Situation de l’ouvrage : Place forte de Verdun.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire, non modernisé.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Charny.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage : Place forte de Verdun.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Armement et équipement : 1 tourelle de mitrailleuses, 1 observatoire, 1 casemate de Bourges.
Modernisation : 1902-1904.
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Déramé.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage : Place forte de Verdun.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Armement et équipement : 1 tourelle de mitrailleuses, 1 observatoire, 2 casemates de Bourges.
Modernisation : 1902-1903 refonte complète et modernisé.
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage d’Eix.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage : Place forte de Verdun.
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire, non modernisé.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Fromeréville appelé aussi ouvrage du Bois des Sartelles.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Petit ouvrage d’infanterie terrassé.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Froideterre.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Armement et équipement : 1 tourelle de 75, 2 tourelles de mitrailleuses, 2 observatoires, 1 casemate de Bourges.
Modernisation : 1902-1905.
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Germonville.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Petit ouvrage d’infanterie.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage d’Hardaumont.
Date de construction : 1887-1893.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire, non modernisé.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de la Lauffée.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire, modernisé.
Armement et équipement : 1 tourelle de 75, 1 observatoire.
Modernisation : 1904-1906 refonte de l’ouvrage. 1916-1917 : aménagement d’un réseau de galeries souterraines.
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Manesel.
Date de construction : 1888-1889.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire, modernisé.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Saint-Maure.
Date de construction : 1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire, non modernisé.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Saint-Symphorien.
Date de construction : 1888-1889.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Armement et équipement : 1 casemate de Bourges.
Modernisation : 1900, 1902.
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Thiaumont.
Date de construction : 1887-1893.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Ouvrage intermédiaire.
Armement et équipement : 1 tourelle de mitrailleuses, 1 observatoire, 1 casemate de Bourges.
Modernisation : 1902-1905.
Etat actuel :
Place forte de Toul
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Bouvron.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Ouvrage en béton simple.
Armement et équipement : 1 tourelle à éclipse 2 x 57 mm remplacée en 1909 par une tourelle de 2 x 75 mm raccourcis. Modernisé en 1912-1913 par une autre tourelle de 75 Mle 05, 3 observatoires.
Modernisé : 1896, 1912-1913.
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Charmes.
Date de construction : 1888-1890.
Situation de l’ouvrage : Ouvrage non modernisé.
Type d’ouvrage : Ouvrage d’infanterie en béton non armé.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Charny.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Ouvrage d’infanterie en maçonnerie.
Armement et équipement : 1 tourelle de mitrailleuses, 1 casemate de Bourges.
Modernisation : 1902-1904 : l’ouvrage est complètement refondu et équipé.
Histoire : 1944 : essais de démolitions de l’armée US sur la tourelle de mitrailleuses.
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Gye.
Date de construction : 1888-1889.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Petit ouvrage d’infanterie.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Fortifications des environs de Nancy - Vallée de la Moselle
Dénomination de l’ouvrage : Batteries d’Aingeray.
Date de construction : 1887-1892.
Situation de l’ouvrage : 2 batteries à 4 km de Liverdun entre Nancy et Toul.
Type d’ouvrage : Batteries.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Epaulements de Ludres.
Date de construction : 1887-1890.
Situation de l’ouvrage : Au sud de Nancy.
Type d’ouvrage : Epaulement d’infanterie.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Place forte d’Epinal
Dénomination de l’ouvrage : Dépôt intermédiaire de Beau Site.
Date de construction : 1886-1892.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Magasin souterrain.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Dépôt intermédiaire de Chaumousey.
Date de construction : 1886-1892.
Situation de l’ouvrage :
Mission : Alimente la batterie M39 Batterie des Français ou ouvrage de Chamousey.
Type d’ouvrage : Magasin sous roc.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Dépôt intermédiaire de Dogneville.
Date de construction : 1888-1890.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Magasin de la Camerelle.
Date de construction : 1886-1892.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Magasin sous roc.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage du Naymont, Fort du Roulon.
Date de construction : 1887-1889.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Redoute des Adelphes.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage : Près du Fort des Adlephes.
Type d’ouvrage : Redoute en terre n°1.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Redoute de Boucherante.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Redoute en terre dite redoute n°3.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Redoute de Chaumousey, parfois nommée ouvrage de Chaumousey.
Date de construction : 1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Place forte de Belfort
Dénomination de l’ouvrage : Magasin de Cravanche.
Date de construction : 1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Magasin de secteur sous roc.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Magasin de Dorans.
Date de construction : 1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Magasin de secteur couplé à un grand abri-caverne.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Place forte de Langres
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage du Bois de Champigny.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Petit ouvrage d’infanterie.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage du Bois du Fays.
Date de construction : 1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage du Bois de la Montagne.
Date de construction : 1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Ouvrage d’infanterie.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de la Croix d’Arles.
Date de construction : 1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Petit ouvrage d’infanterie creusé dans le roc.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Jorquenay.
Date de construction : 1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Ouvrage d’infanterie.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Place forte de Besançon
Dénomination de l’ouvrage : Abri de Châtillon-le-Duc.
Date de construction : 1888-1892.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Creusé dans le roc.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Abri de Fontain, parfois dénommé abri de Bois de la Chalotte.
Date de construction : 1888-1889.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Abri Rolland.
Date de construction : 1888-1889.
Situation de l’ouvrage : S-SE de Besançon, à 400 m de la batterie Roland, altitude 470 m.
Type d’ouvrage : Comporte 4 chambrées desservies au fond par un couloir.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel : Ouvrage en ruine.
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Pugey.
Date de construction : 1888-1890.
Situation de l’ouvrage : SO de Besançon.
Type d’ouvrage : Fort.
Description : Ouvrage le plus moderne de la place. Comprend 2 casemates à tir direct orientées vers l’est et 2 casemates à tir direct orientées vers l’ouest ; 2 caponnières bétonnées.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel : Abandonné.
Dénomination de l’ouvrage : Magasin d’au Bois.
Date de construction : 1888-1889.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Magasin de Fontain.
Date de construction : 1888-1889.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Magasin sous roc.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Magasin de la Fourche de Chailloz.
Date de construction : 1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Magasin à poudre sous roc.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Magasin de Pugey.
Date de construction : 1888-1889.
Situation de l’ouvrage : SO de Besançon.
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
France Front Sud-Est
Place forte de Lyon
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Genas.
Date de construction : 1887-1889.
Situation de l’ouvrage : A l’est de Lyon, rive gauche du Rhône.
Type d’ouvrage : Fort.
Armement et équipement :
Histoire : 1944 : les troupes allemandes détruisent presque la totalité du fort avant leur reddition.
1951 : ouvrage en partie remblayé.
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Saint-Priest.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage : Au sud sud-est de Lyon sur la rive gauche du Rhône.
Type d’ouvrage : Fort.
Armement et équipement :
Histoire : 1940 : Occupé par l’armée italienne puis par les troupes allemandes.
1944 : Quelques destructions par les troupes allemandes lors de la retraite.
1969 : La commune de Saint-Priest achète le fort.
Etat actuel : Etat actuel : centre aéré, et restauré par une association.
Place forte de Chamousset
Dénomination de l’ouvrage : Poste de Rognier.
Date de construction : vers 1888.
Situation de l’ouvrage : S-SE de Chamousset, 1 671 m d’altitude, à 9 000 m au S-SO du fort de Montgibert.
Type d’ouvrage : Relais de communications optiques installé dans ancienne tour du télégraphe de Chappe à deux étages, qui permet d’assurer le relais entre le fort de Montgibert et le fort du Télégraphe.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel : Ouvrage abandonné qui tombe en ruines.
Place forte d’Albertville
Dénomination de l’ouvrage : Blockhaus d’Alpettaz.
Date de construction : 1886-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Place forte de Modane
Dénomination de l’ouvrage : Fort du Replaton.
Date de construction : 1885-1891 ou diverses dates proposées entre 1884 à 1893.
Situation de l’ouvrage : SO de Modane, altitude 1208 m. situé sur un promontoire qui domine la gare de Modane-Fournaux, vis-à-vis du tunnel ferroviaire de Frejus reliant l’Italie, construit en 1857-1871, anciennement dénommé « tunnel du Mont-Cenis » ou tunnel des Alpes.
Type d’ouvrage : Fort d’interdiction.
Description : Fort comprenant 6 bastions. Il comprenait deux batteries annexes désignée A & B, alignée à 150 m au NE.
Armement et équipement :
Modernisation : 1888-1891 : Renforcement complet du fort avec du béton spécial.
1913-1914 : Construction d’une casemate de montagne dotée 4 canons de 95 mm sur affût de côte. 1919-1939 : Ces casemates sont transformées pour recevoir des canons de 75 mm sur plateforme Arbel. Un observatoire bétonné est installé sur la bastion III.
Histoire : Juin 1940 : Baptême du feu. 7 pièces de 75 du 164e RAP interviennent au profit des avant-postes.
1941-1944 : Les troupes d’occupation allemandes percent le bastion du saillant, avec une entrée donnant sur le casernement extérieur, fermé par une porte blindée.
13_14/09/1944 : L’occupant évacue discrètement le fort devant l’Armée d’Afrique installée au fort du Sappey qui disposait de l’artillerie du fort du Télégraphe.
14/05/1991 : Décret portant déclassement du domaine public militaire et en tant que place de guerre du fort, de la redoute et du baraquement du Replaton à Modane.
Etat actuel : Malgré les divers bombardements qui ont à peine égratigné le béton, ouvrage dans un état satisfaisant. L’ouvrage est la propriété de l’association de la traversée des Alpes. Il est ouvert aux visites mais doit encore être restauré. Site Internet.
Dénomination de l’ouvrage : Redoute du Replaton.
Date de construction : 1884-1892.
Situation de l’ouvrage : SO de Modane, altitude 1203 m. Occupe l’extrémité orientale du plateau du Replaton.
Type d’ouvrage : Petit ouvrage d’artillerie.
Description : Tracé en forme de fer à cheval. Elle comprend 3 plateformes en échelons refusés conçues pour recevoir chacune 1 canon de 95 mm. Dispose d’un magasin à poudre sous roc.
Armement et équipement : 3 canons de 95 mm.
Histoire : 14/05/1991 : décret portant déclassement du domaine public militaire et en tant que place de guerre du fort, de la redoute et du baraquement du Replaton à Modane.
Etat actuel : Etat : l’ouvrage n’a pas été bombardé et est en un bon état de conservation.
Place forte de Briançon
Dénomination de l’ouvrage : Baraquement du Granon.
Date de construction : 1885-1895.
Situation de l’ouvrage : Près du Col du Granon, alitude 2 404 m.
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Blockhaus de la Grande Maye.
Date de construction : 1886 ou 1888 environ.
Situation de l’ouvrage : Fait partie de la position de la Grande Maye, une position de montagne.
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Blockhaus de Lauzette, dès fois dénommé Lausette.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage du ou Fort du Gontrand.
Date de construction : 1888-1890.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Position de la Lauzette.
Date de construction : 1885-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Comprend 4 batteries de la Lauzette et le blockhaus de la Lauzette ainsi que quelques aménagements.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Redoute ou blockhaus du Gondrand.
Date de construction : 1888-1890.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Place forte de Tournoux
Dénomination de l’ouvrage : Batterie du Cuguret.
Date de construction : 1885-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Batterie d’artillerie.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Redoute de Roche la Croix parfois dénommé fort Inférieur ou parfois orthographié Roche-Lacroix.
Date de construction : 1884-1889.
Situation de l’ouvrage : Place forte de Tournoux, commune de Val-d’Oronaye, altitude 1 908 m.
Type d’ouvrage : Redoute.
Armement et équipement : 6 pièces de 138 mm sous casemates.
Modernisation : 1890 : installation d’un magasin sous roc.
Histoire : 1935-1940 : construction d’un gros ouvrage de la ligne Maginot qui a nécessité l’arasement d’une partie de l’ouvrage.
Etat actuel : Site Internet.
France Front Sud Frontière italienne
Place forte de Nice
Dénomination de l’ouvrage : Batterie des Cabanes.
Date de construction : 1887-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Batterie des Granges.
Date de construction : 1883-1890.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Batterie du Noyer.
Date de construction : 1883-1890.
Situation de l’ouvrage : NE de Nice.
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Fort ou redoute de la Forca.
Date de construction : 1887-1890.
Situation de l’ouvrage : Sur le massif de l’Authion.
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Fort du Pic Charvet.
Date de construction : 1883-1890.
Situation de l’ouvrage : Sur l’avancée NO de Nice.
Type d’ouvrage :
Description : Comprend 3 batteries annexes (batterie du Noyer et batterie des Granges, et batterie annexe du Piton Est, 2 magasins à poudre sous roc.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Fort du Mont Chauve d’Aspremont, Fort La Palice.
Date de construction : 1885-1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage de Colomars.
Date de construction : 1888 environ.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage du Piton Est.
Date de construction : 1883-1890.
Situation de l’ouvrage : Avancée NO de Nice.
Type d’ouvrage : Petit ouvrage.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Place forte de Marseille
Dénomination de l’ouvrage : Fort de Ratonneau.
Date de construction : 1886-1889.
Situation de l’ouvrage : Place forte de Marseille, Île de Ratonneau.
Type d’ouvrage :
Armement et équipement : 4 mortiers de 270 mle 1889 sur affût GPC, 8 canons de 24 cm modèle 1878 sur affût GPC répartis en deux batteries, 4 canons de 95 mm modèle 1888 sur affût modèle 1904.
Histoire :
Etat actuel :
Place forte de Toulon
Dénomination de l’ouvrage : Position du Mont Caume.
Date de construction : 1887-1890.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Description : Ensemble de deux ouvrages : ouvrage Ouest et ouvrage Est
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage du Mont Caume.
Date de construction : 1887-1890.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage Ouest du Mont Caume.
Date de construction : 1887-1890.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Ouvrage Est du Mont Caume.
Date de construction : 1887-1890.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Poudrière des Routes.
Date de construction : 1880.
Situation de l’ouvrage : O de Toulon, lieu-dit les Routes, altitude 26 m.
Type d’ouvrage : Magasin à poudre.
Armement et équipement :
Histoire : 21/08/1944 : sabordée par les troupes allemandes.
1974 : vendu en l’état à la ville de Toulon.
1988 : construction d’un temple.
Etat actuel : Propriété privée.
France Front Sud Corse
Fortifications de Bonifacio
Dénomination de l’ouvrage : Batterie n°2 de Bonifacio.
Date de construction : 1888-1895.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Batterie d’artillerie.
Armement et équipement : 2 canons de 19 cm Mle 1878 sur affût G.P.C., à partir de 1894, 4 pièces identiques.
Histoire : 1928 batterie désarmée.
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Batterie n°6 de Bonifacio.
Date de construction : 1888.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage : Batterie d’artillerie.
Armement et équipement : 3 canons de 19 cm modèle 75-76, en 1902 uniquement 2 canons du même type.
Histoire :
Etat actuel :
Dénomination de l’ouvrage : Batterie annexe 2 ou batterie 2 de Bonifacio.
Date de construction : 1895-1898.
Situation de l’ouvrage :
Type d’ouvrage :
Armement et équipement : 4 canons de 95 mm Lahitolle Mle 88.
Histoire :
Etat actuel :
Italie
Cette rubrique concerne les fortifications italiennes en cours de construction ou de modernisation conformément aux frontières de l’année en cours.
Italie Centre
Place forte de Rome
Ceinture fortifiée de Rome, comprend des ouvrages construits à environ 4 à 5 km de la ceinture de fortification urbaine et distants entre eux de 2 à 3 km, avec une circonférence d’environ 40 km. Le coût de ses constructions : 5 millions de Lires. Construction : 1877-1892.
Dénomination de l’ouvrage : Forte Trionfale.
Date de construction : 1882-1888.
Situation de l’ouvrage : Place forte de Rome, ceinture de fortification, situé à côté de la via Triomfale, à côté de l'église ’aint'Onofrio, à 2 km NE de Monte Mario.
Type d’ouvrage : Fort détaché de ceinture.
Description : Surface : 21 ha.
Armement et équipement :
Histoire :
Etat actuel : Domaine militaire en activité.
Suisse
Cette rubrique concerne les fortifications suisses en cours de construction ou de modernisation conformément aux frontières de l’année en cours.
Dénomination de l’ouvrage : Forte di Airolo.
Date de construction : 1887-1890.
Situation de l’ouvrage : Située au-dessus du village d’Airolo dans le Tessin, altitude 1 300 m.
Type d’ouvrage :
Mission : Protection du tunnel ferroviaire du Saint-Gothard mis en service en 1882, et de la route du Saint-Gothard et de la route vers la vallée de Val Bredetto.
Description : Un des ouvrages le plus moderne d’Europe à l’époque, construit d’après les plans de Bündner Daniel Freiherr von Salis-Soglio, ancien Inspecteur général du Génie austro-hongrois ; coût de la construction : environ 1,5 millions de francs suisses.
Armement et équipement : 1 coupole Gruson avec 2 canons jumelés de 12 cm fretté « Ringrohrkanone » modèle 1882 ; 2 mortiers à boule « Kugelmörser » modèle 1882 dans une casemate cuirassée « Panzerstand » ; 5 canons frettés 8,4 cm Ringrohrkanone modèle 1880, dont 3 sont orientés en direction de Leventina et 2 en direction de Bedrettotal (col de San Giacomo) ; 5 canons à tir rapide dans des Fahrpanzer du Grusonwerk de Buckau ; 12 canons en bronze 8,4 cm Bronzekanone Modèle 1871 dans les trois caponnières ; 3 tourelleaux d’observation cuirassés « Beobachtungspanzertürmschen ». 1901 : les 2 mortiers boule de 12 cm sont remplacés par deux obusiers cuirassé « Panzerhaubitze » Modèle 1891.
Histoire : 1947 : déclassement en tant qu’ouvrage de défense.
1947-1953 : Servait de fortification école « Schulfestung » et la plupart des pièces d’artillerie ont été démontées et fondues.
1989 : Le casernement est toujours utilisé par l’armée suisse mais le bloc de combat a été transformé en musée.
1999 : Agrandissement du musée.
Etat actuel : Musée.
Déclassement – abandon – démantèlement & démolition des ouvrages de fortification
Autriche-Hongrie :
Place forte de Josefstadt
Entière déclassée par un décret du 06/11/1888.
Source : S397 n°707, tome 34, du 30/11/1888, p. 633-634.
Place forte de Theresienstadt
Entière déclassée par un décret du 06/11/1888.
Source : S397 n°707, tome 34, du 30/11/1888, p. 633-634.
Place forte de Olmütz
Entière déclassée par un décret du 06/11/1888.
Source : S397 n°707, tome 34, du 30/11/1888, p. 633-634.
Place forte de Temesvar
Projet de déclassement à l’étude.
Source : S397 n°707, tome 34, du 30/11/1888, p. 633-634.
France :
Place forte de Cherbourg
Fort Louis (1672) Fort Castelnau, ancien fort carré. 01/10/1888 : déclassé.
Fort de Chausey (1866) Grandville Manche, îles et archipel des Chausey. Tracé en forme de pentagone à fossé sec, escarpe et contrescarpe en granit brut, bastionnet à chaque saillant. Août 1888 : décision de déclassement.
Fortifications de l’Embouchure de la Vilaine, Place forte de Saint-Malo, baie de Cancale, Îlot des Rimains : Îlot des Rimains, Fort des Rimains (Avril 1780-12 octobre 1782) batterie provisoire, vieil ouvrage, situé en Ille-et-Vilaine, place forte de Saint-Malo. Le fort coiffe tout l’îlot des Rimains dans la rade de Cancale. L’ouvrage comprenait des chambres, un corps de garde, une chapelle, un logement du gardien, des magasins, une prison et un hangar d’artillerie, un système de récupération des eaux de pluies avec une citerne de 65 000 litres. Les travaux auraient coûté 300 000 livres. 1888 : la Commission de Défense des côtes déclasse le fort. Etat actuel : propriété privée, résidence secondaire.
Fort et batterie de l’île Dumet (1756), en Loire-Atlantique, au large de l’embouchure de la Vilaine. 3 décembre 1888 : déclassement.
Place forte de Lorient
Batterie de Keragan (1749) Fort Bloqué ou Fort de Kergan avec un corps de garde Mle 1846 n°3. 1871 : dernières modifications. 1888 : déclassement. 2000 : résidence de vacances.
Place forte de Toulon
Batterie du Mord’hui (1860) sur la presqu’île de Saint-Mandrier. Ancienne batterie avec corps de garde n°3. 16/12/1874 : déclassée par la commission de défense des côtes. 03/12/1888 : déclassement définitif. 1904 : construction d’un abri en béton pour un projecteur coulé à son emplacement.
Fort de l’île des Embiez (1863) également dénommée Batterie Saint-Pierre-des-Embiez, près de la pointe Saint-Pierre. Batterie avec un corps de garde crénelé Mle 1846 n°3. 03/12/1888 : déclassement de la batterie.
Batterie du Cap Nègre (1846-1850) existe depuis le 17e siècle. Tour crénelée n°2, modèle 1846. 3 décembre 1888 : déclassement par le conseil supérieur de la guerre.
Savoie : Fort de Pierre Châtel, département 73, vieux fort. 03/12/1888 : déclassé lors de la séance du Conseil supérieur de guerre.
Citadelle de Rocroi (1555 environ) dès fois orthographié Rocroy. 1610 : ajout des demi-lunes. Vers 1675 : modifié par Vauban. 1744 : modification de la citadelle. 1842 : travaux de modernisation de la citadelle. 1883 : construction de casemates du bastion du Dauphin, bastion du Roi et bastion du Petit Fort ; destinés à servir d’hôpital de siège. 1884 : construction de casemates pour le logement, des traverses sur les bastions du Roi, du Petit Fort, de Nevers et de Montmorency. 01/10/1888 : la place est déclassée suite un avis en ce sens du Conseil supérieur de la guerre. Toutefois en cas de conflit doit assurer les communications optiques entre les forts d’Hirson et des Ayvelles. Etat : les remparts sont conservés.
Expériences, innovations et progrès de la fortification et de l’artillerie de siège et de forteresse
Allemagne
1888 : Adoption et mise en service de l’explosif « Granatfüllung 88 » (Pikrin) pour les obus de 12 et 15 cm (12 cm & 15 cm) dans des projectiles dénommés « Granate 88 ».
1888 : essais de la tourelle cuirassée mobile de Schumann, qui comportait un corps légèrement cuirassé destiné à recevoir un canon à tir rapide que l’on pouvait charger sur un véhicule de construction spéciale, et que l’on pouvait déplacer ainsi rapidement vers sa position de mise en batterie.
Chroniques 1888
Lundi 9 janvier 1888
France, fortifications : suppression du Comité de Défense.
La première réunion du Comité de défense s’était tenue le 5 août 1872 et la quarantième et dernière séance s’est tenue le 9 janvier 1888. Au cours de cette période ce sont 78 membres qui s’y sont succédés.
Mardi 24 janvier 1888
Allemagne, fortifications : nouvel examen des fortifications et aménagements de dépôts.
Après de nombreux essais pratiques on constata l’efficacité accrue de l’artillerie avec la nouvelle artillerie lourde de l’armée de campagne qui était désormais capable de forcer les fortifications faibles sans faire venir le train de siège « Belagerungstrain », entraîna un nouvel examen du système de fortification allemand. Par les ordres du cabinet impérial « A.K.O. » du 10 décembre 1888 et du 24 janvier 1888, on donna les ordres en conséquence et on a ordonné l’aménagement de dépôt mobiles du temps de paix « beweglicher Friedensdepot » avec lesquels on pouvait rapidement combler les trouées par des travaux de guerre.
Lundi 6 février 1888
Allemagne, politique : discours de Bismarck au Reichstag.
Lors d’un discours du chancelier Bismarck au Reichtag, il prononce la phrase suivante : « Nous Allemands ne craignons que Dieu, mais rien d’autre sur la terre ! » « Wir Deutschen fürchten Gott, aber sonst nichts in der Welt ! », encore un avertissement à la Russie.
Jeudi 16 février 1888
Allemagne, armée : Les grandes manœuvres de 1888.
Un ordre de cabinet, en date du 16 février, règle les manœuvres de l’armée allemande pour 1888.
1°) Il y aura des manœuvres impériales pour le corps de la garde et le IIIe corps d’armée.
La partie du programme à exécuter devant l’empereur comprendra : une parade, une manœuvre de corps d’armée contre un ennemi marqué (chacun des corps d’armée manœuvrant isolément), et rois jours de manœuvres de corps d’armée contre corps d’armée.
L’époque, la durée des manœuvres et le terrain où elles seront exécutées seront fixés ultérieurement.
2e) Manœuvres spéciales de cavalerie. Des manœuvres spéciales de cavalerie auront lieu dans la garde et dans le IIIe corps d’armée. Chacun de ces corps formera une division de cavalerie de six régiments à laquelle seront attachées deux batteries à cheval de six pièces (Le général major von Krosigk, commandant l’école de cavalerie de Hanovre, est désigné pour commander la division du IIIe corps).
Les fractions rassemblées pour exécuter les services spéciaux de la cavalerie ne participeront pas aux manœuvres de brigade et de division de leurs corps d’armée.
Les divisions de cavalerie marcheront avec leur corps d’armée dans les manœuvres qui auront lieu devant l’Empereur.
3e) Les manœuvres d’automne des autres corps d’armée auront lieu conformément aux prescriptions du service de campagne.
4e) Des voyages-manœuvres de cavalerie auront lieu aux IIe, VIIIe, IXe, Xe, XIe, XIVe et XVe corps.
5e) Manœuvres de siège et exercices de pontage. Des manœuvres de siège auxquelles prendront part les bataillons de pionniers n°1 et n°2 ainsi qu’une compagnie du bataillon de pionniers saxons n°12 auront lieu à Graudenz dans le courant du mois d’août.
Le bataillon de pionniers de la garde, le bataillon de pionniers de Silésie n°6 et une compagnie du bataillon de pionniers saxons n°12 prendront par à des exercices de pontage sur la Vistule entre Thorn et Graudenz. Ces deux exercices auront une durée de 14 jours.
Les deux corps d’armée bavarois, conformément à un ordre de cabinet du prince en date du 19 mars, exécuteront les grandes manœuvres suivant les prescriptions du nouveau service en campagne.
Des exercices de pontage d’une durée de 16 jours, auxquels prendront part les états-majors et trois compagnies de chacun des deux bataillons de pionniers, auront lieu sur le Danube et l’Isar.
Toutes les troupes devront avoir terminé avant le 30 septembre.
Source : S0397, tome 33, n°692 du 15 avril 1888, p. 445-446.
Dimanche 19 février 1888
Allemagne, Strasbourg place forte : la plupart des vôutes des forts seraient à découvert.
Une note française de renseignement datant du 19 février 1888 nous livre l’information suivante : « La plupart de voûtes des forts de Strasbourg seraient à découvert. On les démolirait sans toucher au piedroits pour les reconstruire avec un rayon plus grand que précédemment, mais en les surbaissant de plus d’un mètre, avec deux petites voûtes intérieures. Un revêtement de plus d’un mètre d’épaisseur macadam et béton de ciment de Portland est ensuite placé sur la voûte ».
Remarque : une partie des voûtes des ouvrages ont effectivement été renforcés par une couche de béton non armée épaisse de 1,20 m reposant sur une couche d’un mètre de sable (plûtot du loess à Strasbourg). Il est vrai que le béton a été recouvert d’enduit bituminé avant de remettre la terre qui couvre les ouvrages et non un mètre de macadam comme le signale ce témoin. Toutefois, la couche de béton peut avoir des épaisseurs variables, comme il a été constaté au Fort Werder, actuel fort Uhrich.
Mercredi 29 février 1888
Allemagne : Etude sur le tir en bombe contre les fortifications de campagne.
Les Allemands ont mis au concours, en 1885-87, la question du tir en bombe sur les fortifications de campagne. L’officier qui a remporté le prix est le major Leydeheker, appartenant à l’état-major de l’inspecteur général de l’artillerie de campagne. Son étude, a pour titre : Das Wurffeuer im Feld-und Positionskriege insbesondere beim Kampfe um Feldverschanzungen. La situation de l’auteur et la distinction dont il a été honoré permettent de supposer que ses idées reflètent celles qui règnent en haut lieu. A ce titre, elles nous ont paru mériter d’être analysées.
I. Pendant la guerre de Sécession, on avait constaté souvent l’insuffisance du tir de plein fouet contre les fortifications en terre. Les grandes batailles des guerres de 1866 et 1870 détournèrent l’attention de cet ordre d’idées. Aussi, l’impuissance absolue de l’artillerie russe contre les redoutes de Plewna excita un étonnement général. Il se fit lumière subite, et l’on comprit que les pièces lourdes, à trajectoire tendue, ne répondaient pas à toutes les nécessités de la guerre. Bon gré, mal gré, il fallait refaire une place au tir en bombe, qu’on avait totalement négligé dans les dix années précédentes.
L’artillerie de forteresse entra, sans hésiter, dans la voie nouvelle. Elle créa des mortiers et des obusiers rayés. Elle introduisit de grandes modifications dans la composition des parcs de siège et l’armement des places. Mais l’artillerie de campagne, en dehors de quelques expériences isolées, a jusqu’ici résisté au courant.
Elle craint de diminuer la simplicité de son armement et de ses munitions. Seule, l’artillerie suisse a une pièce de position, le mortier de 12 centimètres, permettant le tir en bombe.
Cependant il n’est guère douteux que l’on ne fasse usage de la fortification du champ de bataille dans les guerres de l’avenir. L’expérience du passé le garantit. Il suffit de citer, en ce qui concerne les trente dernières années, les travaux des Russes à Sébastopol, des Autrichiens à Somma-Campagna et Chlum en 1866surtout ceux des Américains dans la guerre de Sécession. Les généraux des deux partis considéraient un retranchement simple, précédé par des abatis d’arbres ou d’autres défenses accessoires et défendu par deux rangs de tireurs, comme un obstacle absolument infranchissable de front. Si cette conclusion de quatre ans de guerre est vraie avec les armes anciennes à feu lent, elle doit l’être à plus forte raison avec des fusils se chargeant par la culasse et des armes à répétition.
Le 18 août 1870, l’armée allemande vit tous ses efforts échouer contre des tranchées d’un profil bien plus faible que celles de la guerre d’Amérique ou de Plewna. Elle n’en vint à bout que lorsqu’elle eut tourné la droite française. Il y avait là, le corps d’armée du maréchal Canrobert qui pourtant, remarque le général Brialmont, faute d’un parc du génie, n’avait pu faire que quelques tranchées-abris sans importance devant Saint-Privat.
Les Danois firent un grand usage de la fortification passagère en 1864, mais sans succès. Leur défense fut trop passive, parce que leur moral était affaibli et leur armement trop inférieur à celui de leurs adversaires.
Le major Leydhecker estime que, dans le cas d’une guerre européenne, l’armée allemande, se mobilisant plus rapidement, trouverait les Français et les Russes sur la défensive dans des positions fortifiées. Il voit un indice de nos dispositions dans le grand nombre de nos fortifications de l’Est et une démonstration évidente des dispositions des Russes, dans l’existence des canons de 10,67 cm qui forment un tiers de leur artillerie de campagne. Ces pièces d’un poids tel, parait-il, qu’elles sont plus propres à la défensive qu’à l’offensive. Nous ne discuterons pas ces arguments pour ne pas nous égarer dans des considérations accessoires, mais il serait facile de leur opposer de bonnes raisons.
Si l’on considère, dit le major Leydhecker, les profils des retranchements usités en France, on constate qu’un homme assis sur le gradin d’une tranchée-abri perfectionnée, peut être atteint par un projectile arrivant sous un angle de chute minimum de 21 degrés. S’il s’agit d’un retranchement rapide ou d’un retranchement rapide perfectionné, cet angle de chute minimum devient 27° ½ ou 45 degrés (Voir les profils de la tranchée-abri perfectionnée, du retranchement rapide simplifié et du retranchement rapide perfectionné n°2 dans l’Aide-Mémoire d’artillerie, chapitre XVIII, planche 1). Donc les obus ordinaires tirés par les pièces de campagne allemandes ne peuvent donner aucun résultat, puisqu’à une distance de 4 000 mètres leur angle de chute est de 20 degrés. – Remarquons en passant qu’avec des pièces françaises, l’angle de chute de 20 degrés n’est obtenu qu’à 5 100 mètres pour le canon de 80 millimètres, 5 000 mètres pour celui de 90 millimètres et 5 900 mètres pour celui de 95 millimètres.
Avec les shrapnels, les circonstances sont plus favorables. Si à 1 000, 2 000 et 3 000 mètres, l’angle de chute est de 2° ½, 6° ½, 12° ½, la limite inférieure de la gerbe limite, le but est peu exposé, à cause de la dispersion de la gerbe et de la difficulté qu’on éprouve à régler exactement la hauteur d’éclatement.
Plus le tir devient oblique par rapport au but, plus l’angle de chute limite devient faible. Il faut rechercher les cas particuliers de ce genre ; mais ils sont peu fréquents et l’on ne peut appuyer sur eux une théorie générale.
Donc l’artillerie de campagne est impuissante à préparer l’attaque des retranchements d’infanterie. Le défenseur peut la laisser tonner à l’aise : il n’y a qu’à s’asseoir sur la banquette le dos au parapet, et attendre, pour se relever et tirer, que l’assaillant se mette en marche. Plus l’artillerie de l’attaque suivra de près son infanterie, moins elle aura d’action sur le but.
La pratique est ici d’accord avec la théorie. A Plewna, un bombardement incessant, exécuté d’abord avec des pièces de campagne, puis avec de lourds canons de siège, n’obtint pas d’autre résultat que d’interrompre les travaux de la défense pendant le jour.
La perte journalière des Turcs peut être évaluée à 50 ou 60 hommes, c’est-à-dire qu’une batterie entière devait tirer toute une journée, pour mettre un homme hors de combat. – A Gornji-Dubniak, 4 000 hommes et 4 pièces, cernés par 20 000 hommes et bombardés pendant 6 heures par 60 pièces, repoussent brillamment un premier assaut, font aux Russes une perte de 3 300 hommes et ne cèdent qu’à la tombée de la nuit, parce qu’ils ne sont pas secourus. Même impuissance de l’artillerie à Telisch, où 56 pièces, tirant sans discontinuité pendant 9 heures sur 5 bataillons, tous retranchés, ne leur causent ni perte d’hommes ; ni dégâts matériels sensibles.
Ces faits ont été étudiés méthodiquement de 1877 à 1881 dans les polygones russes et la conclusion n’a jamais variée. Des défenseurs assis, le dos appuyé à des retranchements d’un profil analogue aux nôtres, sont absolument à l’abri du tir de plein fouet des canons de campagne.
Des canons lourds, à trajectoire tendue, n’offrent aucun avantage contre un but caché, parce que leur angle de chute est plus petit que celui des canons de campagne, en sorte qu’avec ces canons lourds l’angle mort derrière le parapet est plus étendu. Leur poids ne permet pas de les amener vivement sur tous les terrains et de compter sur leur entrée en ligne au moment opportun. De plus, on ne peut songer à détruire les retranchements en terre avec les calibres transportables en campagne. Il n’y a donc pas de proportion entre l’augmentation de puissance de ces pièces, et les difficultés qu’entraîne leur mise en batterie, leur approvisionnement en munitions, etc.
Qu’importe, d’ailleurs, la destruction d’un parapet qui, par lui-même, n’est pas à l’abri d’un assaut d’infanterie, et ne vaut que par le feu de ses défenseurs. C’est ce feu qu’il faut éteindre, ce sont les réserves qu’il faut anéantir avant leur entrée en ligne, et toutes les pièces à trajectoire tendue, légères ou lourdes, y sont également impuissantes.
Le tir vertical seul, comme le dit le général von Sauer, ne connaît pas d’angle mort. Si l’invention des canons rayés avait atteint du premier coup sa perfection, si les obusiers et mortiers avaient été rayés comme les pièces à trajectoire tenue, jamais le tir en bombe ne fût tombé en discrédit, jamais on n’eût créé une artillerie de campagne qui en fût totalement privée.
Le tir vertical eût fait ses preuves dès avant Plewna.
Le major Leydhecker compare une attaque préparée par le tir direct avec une attaque précédée d’un tir en bombe exécuté par l’artillerie.
« Dans le premier cas, au moment où notre infanterie s’ébranle pour attaquer, le défenseur est presque intact, prêt à la recevoir de son feu, dès qu’elle pénètrera dans la zone efficacement battue. Il possède une artillerie dont il a retiré momentanément les pièces, peut-être seulement les servants, sous des abris, mais qui reste prête à utiliser l’instant où celle de l’assaillant changera de position et aura une intensité de feux moindre.
Jusqu’au moment où le défenseur couronne les parapets, notre artillerie a une efficacité médiocre ; à partir de ce moment, elle aperçoit les têtes des défenseurs. Le temps pendant lequel elle peut les atteindre est court, car bientôt notre infanterie vient masquer le but. On peut dire que cet inconvénient se produira plus tôt encore, si nous tirons des shrapnels au lieu d’obus. Car la dispersion des coups nous forcera d’arrêter le tir à shrapnels, lorsque notre infanterie sera arrivée à 300 ou 400 mètres de la ligne ennemie. Supposons que l’infanterie de la défense se soit montrée, quand la notre est arrivée à bonne portée de la position, entre 700 et 800 mètres. Il n’y a donc qu’un espace total de 400 mètres, dont notre feu peu faciliter le franchissement à notre infanterie. Au-delà toute espèce de tir d’artillerie contre les parapets doit nous être interdite, et nous devons nous borner à retarder l’arrivée des réserves ennemies, en allongeant le tir des shrapnels. Cela revient à dire que nous aurons toujours à tirer par-dessus la tête de notre infanterie marchant à l’assaut. »
Nous ferons observer au major Leydhecker que tout ce qui précède admet un certain nombre d’hypothèses qui ne se réaliseront pas toujours dans la pratique. Ainsi, le défenseur pourra-t-il toujours retirer ses pièces et se mettre à l’abri ? Ne peut-on concevoir une attaque menée avec un vigueur telle, que les phases du combat n’aient pas le temps de se développer dans l’ordre décrit ?
« Le spectacle change du tout au tout, si nous tirons à la bombe. Notre tir éloigné ébranle la garnison et se prolonge avec la même vigueur pendant toute la marche en avant de notre infanterie. Son efficacité reste la même, que le défenseur se cache où se montre. A cause des grands angles de chute, l’éparpillement des éclats est diminué. Une légère augmentation dans la durée de combustion des fusées et dans la hausse, suffit pour empêcher l’éclatement de tout le projectile devant le parapet et le provoquer en quantité suffisante immédiatement derrière ».
Si l’attaque ne réussit pas, continue l’auteur, le tir direct laisse les hommes qui se retirent, exposés sans appui aux feux de la défense, et cela au moment le plus critique. Au contraire, le tir en bombe garde toute sa valeur et peut rendre une poursuite impossible.
Le tir en bombe est aussi nécessaire à la défense qu’à l’attaque, car il constitue le seul moyen d’atteindre les servants des batteries de mortiers et d’obusiers dissimulés aux vues.
Les pièces à tir courbe sont particulièrement nécessaires à une armée de campagne chargée d’investir une place. Elles ruinent les travaux d’armement de la défense, la trompent sur le point d’attaque réel, facilitent et abrègent les travaux ultérieurs. Le général Sauer l’a démontré dans son ouvrage sur l’attaque et la défense des places.
D’après des expériences de polygone, l’action comparative des canons à trajectoire tendue et des mortiers est la suivante. Pour mettre un homme hors de combat dans une batterie (Normal-Batterie), il faut tirer à 1 300 mètres 18 obus de 12 cm lourd, et à 2 800 mètres, 25. Aux deux distances il suffit de tirer 10 obus avec mortier de 15 centimètres. A 2 400 mètres l’action des deux bouches à feu tirant des obus à balles est dans le rapport de 1 à 3.
II. Le tir vertical est une nécessité. On dispose de deux moyens pour l’obtenir : l’emploi de charges réduites avec les calibres de campagne actuels et l’introduction de pièces spéciales, mortiers ou canons courts.
Aussitôt après la création de l’artillerie rayée, le premier procédé fut essayé, mais la confiance qu’il inspira ne fut pas de longue durée.
Les obus légers de l’artillerie de campagne pénétraient dans le sol et y restaient enfouis ; ils ne se produisaient que peu ou points d’éclats à la surface. Toutes les grandes puissances, à l’exception de l’Autriche et de la France, ont renoncé aux charges réduites et se fient uniquement aux obus à balles pour atteindre un but couvert sur son front (C’est inexact : en France, comme en Allemagne, on a renoncé aux charges réduites. L’Autriche les a gardées, mais n’en paraît que peu satisfaite).
Quand plus tard, l’emploi des fusées à temps rendit l’éclatement indépendant de l’angle de chute, la question des charges réduites aurait dû être reprise. Elle fut négligée à cause de l’importance exagérée qu’on accordait aux obus à balles.
Si l’on veut revenir aux charges réduites, il faut se borner à diviser la charge normale en deux ou trois parties égales, afin d’éviter toute complication inutile. Ou, plus rigoureusement, comme une charge divisée en deux ou trois parties produit une vitesse initiale plus grande qu’une charge unique de même poids, chaque partie doit être un peu inférieure au tiers ou à la moitié de la charge totale. Dans ces conditions, avec la pièce allemande de 12 cm C/73 tirant à 2 000 mètres, l’angle de chute est 11° ½ ou 19° ½, l’angle de chute de la partie inférieure de la gerbe est 22° ½ ou 33° ½, suivant que la charge est réduite de moitié ou au tiers.
Le tableau suivant donne les distances minima auxquelles on peut atteindre avec des canons de campagne allemands les défenseurs abrités par les retranchements des types adoptés en France :
Tranchée-abri perfectionnée
Charge entière : 2 600 m tir perpendiculaire au but ; 1 800 m tir oblique sur le but.
Demi-charge : 1 700 m tir perpendiculaire au but ; 900 m tir oblique sur le but.
Tiers de charge : 800 m tir perpendiculaire au but ; 450 m tir oblique sur le but.
Retranchement rapide
Charge entière : 2 700 m tir oblique sur le but.
Demi-charge : 2 500 m tir perpendiculaire au but ; 1 800 m tir oblique sur le but.
Tiers de charge : 1 700 m tir perpendiculaire au but ; 900 m tir oblique sur le but.
Retranchement rapide perfectionné
Charge entière : -
Demi-charge : 3 000 m tir oblique sur le but.
Tiers de charge : 2 000 m tir oblique sur le but.
« Il existe, dit l’auteur, un autre moyen de donner un grand angle de chute à la portion inférieure de la gerbe : augmenter la charge d’éclatement ou la placer à la pointe du projectile. La France s’est arrêtée à ce dernier système dans la construction de son nouvel obus à mitraille. Nous ne pouvons approuver cette disposition. La gerbe est plus ouverte, mais aussi plus clairsemée. Les avantages qu’offrent ces projectiles dans le tir contre des buts cachés sont largement compensées par la dispersion des balles, par la perte de leur vitesse et de leur force de pénétration. Les obus à mitraille ont une action faible en profondeur ; l’inverse se passe pour le shrapnel allemand dont l’effet n’est pas influencé par les petites erreurs de pointage. » (On peut répondre à cette critique que l’organisation de l’obus à mitraille est le résultat d’expériences, et que les raisonnements ne prévalent jamais contre la pratique. La charge d’éclatement ne fait que briser l’enveloppe et la gerbe reste dense, en dépit de l’affirmation du major Leydhecker).
Le tir indirect avec shrapnels ne suffit pas contre les troupes retranchées, car il est aisé de créer des abris à l’épreuve de la balle. La guerre de Sécession et la guerre russo-turque en ont fourni de nombreux exemples.
Il faut disposer de bouches à feu plus puissantes, obusiers ou canons courts, contre les fortifications passagères munies d’abris, de dispositifs de flanquement, de défenses accessoires.
Donc, dans l’attaque d’une position fortifiée analogue à Plewna, les redoutes seront soumises au feu de mortiers ou d’obusiers forcément en petit nombre, et les tranchées de liaison au feu des pièces de campagne tirant à charges réduites.
Les idées du major Leydhecker sur l’efficacité des charges réduites n’ont pas rencontré une approbation aussi unanime que son désir de voir adopter de nouvelles pièces à tir courbe. Le lieutenant-colonel d’artillerie Rohne les a combattues dans le n° d’octobre 1887 des Archiv für die Artillerie-und-Ingenieur-Offiziere. Ses objections peuvent se résumer comme il suit :
1° D’après le calcul des probabilités, on doit s’attendre à un effet extrêmement faible :
2° Le réglage du tir sera des plus pénible ;
3° Pour avoir quelque chance de succès, il faut que chaque batterie fasse, aux écoles à feu annuelles, une journée de tir à charges réduites et dépense environ 60 coups de plus que l’allocation réglementaire, car il ne faut pas songer, bien entendu, à diminuer le nombre de coups affectés aux exercices de tir direct, qui sont le pain quotidien de l’artillerie.
Il conclut en affirmant que l’adoption des charges réduites serait un pas en arrière.
Le major Leidhecker continue comme il suit :
Aucune des pièces existant dans les parcs de siège allemands n’est propre au service de campagne. Le calibre le plus convenable est celui de 12 centimètres. Le poids de la pièce devra être 600 kilogrammes, son métal l’acier. Il faudra la munir d’une fermeture à vis, donner à la partie rayée une longueur de 10 calibres et 30 rayures parallèles avec un pas de 5° à 7°. La charge de poudre maxima sera de 1 kilogramme et la portée de 4 500 mètres.
Le poids de l’affût ne devra pas dépasser 600 kg. Les affûts de siège et place ne sont pas utilisables en campagne, parce qu’il faut pouvoir passer instantanément de la position route à la position de combat, et inversement. Il faut donc un affût à roues. Parmi les dispositifs possibles, on peut citer l’affût russe du général Engelhardt, et l’affût suisse du mortier de 12 centimètres de campagne.
Les roues de l’affût russe ne sont pas enlevées pendant le tir. Pour éviter leur prompte destruction, on emploie un tampon de choc (Puffer). L’essieu est renforcé dans son milieu et relié à l’œil du tampon qui est mobile.
Pendant la marche, on relève le tampon ; pendant le tir, on l’abaisse. Tout d’abord, il n’est pas placé directement sous l’essieu, car il est terminé par une pièce de caoutchouc qui lui donne une longueur totale supérieure à la distance de l’essieu au sol. Au premier coup, le recul lui donne sa position normale. On affirme en Russie que dans les tirs d’essai, exécutés sur une dalle de pierre, celle-ci fut brisée au sixième coup, tandis qu’une noix placée sous une roue de l’affût ne fut même pas écrasée.
En Suisse, on a adopté pour le mortier de 12 centimètres, un affût de campagne ordinaire, dont les roues, pendant le tir, ne reposent pas sur le sol. A cet effet, l’essieu porte, en dehors et près des flasques, deux petites roulettes. Quand le coup part, elles se meuvent sur une plate-forme spéciale. Celle-ci est formée de trois madriers horizontaux et jointifs disposés parallèlement à l’essieu et sur lesquelles glissent les roulettes. Dans la mise en batterie, on amène la plate-forme sous le mortier entre les roues au-dessous desquelles le sol a été creusé, de manière qu’elles ne portent à terre. Quand le mortier tire, il recule sur les roulettes, jusqu’à ce que les roues de l’affut, qui ne servent que de pièces d’arrêt, viennent heurter contre la paroi postérieure de leur excavation. Le mortier revient de lui-même à sa position première. La mise en batterie dure cinq minutes.
La méthode russe est la plus simple, puisqu’elle n’exige pas de plate-forme spéciale. La méthode suisse, quand la direction du tir change, exigé une installation nouvelle qui fait perdre du temps.
Comme avant-train, il faut préférer l’avant-train à coffre qui permet le transport d’une partie des servants. L’affût portera deux sièges d’affût et deux boîtes à mitraille.
Les caissons seront ceux de l’artillerie de campagne et attelés à six chevaux. Ils transporteront 33 projectiles, 12 dans l’avant-train, 21 dans l’arrière-train. Les obus seront aux shrapnels dans la proportion de 1 à 2.
Le nombre de bouches à feu d’une batterie sera déterminé par la condition de la première pièce soit chargée et pointée au moment où la dernière tire. C’est du reste la raison pour laquelle on donne six pièces aux batteries de campagne. On pourra se tenir au même chiffre, car si le service du canon de 12 centimètres court exigé plus de temps, la durée du trajet du projectile sera plus longue et il y aura compensation. En admettant 150 coups par pièce, la batterie se composera de : 6 pièces, 12 caissons, 2 chariots de batterie, 1 forge de campagne.
Chaque groupe de 4 batteries aura 2 colonnes de munitions, composées chacune de : 2 affûts de rechange, 25 caissons, 2 chariots de batterie, 1 forge de campagne.
Une batterie par corps d’armée doit suffire à toutes les exigences de la guerre. Ces batteries seront réunies par armée et placées sous les ordres directs du général commandant l’armée. En effet, on ne s’en servira que contre les positions fortement retranchées, dans une bataille où toutes les forces disponibles seront engagées. Le tir à charges réduites suffira à tous les cas ordinaires.
Chaque armée (l’auteur en admet quatre) disposera donc d’un groupe de quatre batteries de canons courts de 12 centimètres.
Il serait bon de former ces batteries dès le temps de paix, mais l’artillerie a d’autres desiderata plus urgents. Elle réclame avant tout le nombre de chevaux nécessaires pour atteler six pièces par batterie, ensuite la division de la brigade en trois régiments au lieu de deux, ce qui répond au service de guerre. Si l’on créait des batteries de position, il serait à craindre que les nécessités budgétaires n’entraînassent des réductions funestes dans l’artillerie de campagne. Il n’y faut pas songer.
D’autre part, l’artillerie de campagne doit faire face à tant de formations nouvelles au moment de la mobilisation, qu’il paraît difficile de lui en imposer de supplémentaires. Il convient donc de rattacher les batteries de 12 centimètres court à l’artillerie à pied, avec la précaution de choisir quelques officiers dans l’artillerie de campagne ou le train, afin que les attelages ne soient pas confiés à un personnel inexpérimenté. Une demi-compagnie d’artillerie à pied, soit 80 canonniers, suffira pour le service.
Tel est le résumé du travail publié par le major Leydhecker. Tout y semble logique et pesé avec soin.
Cependant ses idées seront-elles celles de l’avenir ? N’y a-t-il pas un moyen plus simple d’atteindre un défenseur caché derrière ses parapets que de tirer à charges réduites, c’est-à-dire renoncer à la précision, ou d’introduire dans l’artillerie de campagne un calibre nouveau, c’est-à-dire renoncer à la simplicité si recherchée jadis ? C’est un point que les expériences n’ont pas encore élucidé ; mais aussi nous nous bornons à le signaler. Mais il n’est guère douteux que des études ne soient dirigées de ce côté.
Quand, il y a deux ans, les poudres brisantes ont fait leur apparition dans les parcs de siège, la fortification permanente a subi une révolution profonde qu’on n’en voit pas le terme. Du jour au lendemain la confiance qu’on avait dans les anciennes places a été ébranlée, et les questions de tracé, qui passionnaient naguère, ont cessé d’être discutées. La maçonnerie a perdu presque tout crédit ; le fer résiste encore, mais nul ne sait pour combien de temps.
Est-ce que la fortification passagère a du fer à sa disposition ? N’est-elle pas plus bornée dans ses moyens que la fortification permanente, par suite plus exposée aux effets des engins nouveaux ? Il se pourrait donc que les progrès dans l’attaque, dont la nécessité a été démontrée par le major Leydhecker, fussent réalisés par une organisation meilleure des projectiles en usage. Ce serait la solution la plus simple.
Source : S0397, tome 33, n°692 du 15 avril 1888, p. 430-441.
Allemagne : Conséquences militaires de la création d’un arrière-ban dans l’armée allemande.
I. Grandes lignes de la nouvelle organisation militaire allemande.
En Allemagne, le contingent annuel est divisé en trois portions :
1re portion : Incorporés, formant la catégorie des hommes complètement exercés ;
2e portion : Hommes habituellement appelés sous les drapeaux pendant un certain nombre de semaines seulement (Ersatz-Reserve), constituant la catégorie générale des sommairement exercés ;
3e portion : Hommes maintenus dans leurs foyers, tous par conséquent non exercés, parmi lesquels figurent ceux qui sont classés dans les services auxiliaires (Landsturm 1. Aufgebot).
La loi militaire qui vient d’être votée par le parlement allemand peut être considérée comme partageant le contingent en cinq bans, dans lequel les trois portions sont réparties ainsi qu’il suit :
1er ban/ Armée d’active.
La deuxième portion du contingent forme une catégorie distincte, indépendante des trois premiers bans, durant les 12 premières années de service
La 3e portion du contingent forme une catégorie indépendante des quatre premiers bans, jusqu’au moment où les hommes qui la composent atteignent l’âge de 39 ans.
2e ban. Réserve de l’armée active.
La deuxième portion du contingent forme une catégorie distincte, indépendante des trois premiers bans, durant les 12 premières années de service
La 3e portion du contingent forme une catégorie indépendante des quatre premiers bans, jusqu’au moment où les hommes qui la composent atteignent l’âge de 39 ans.
3e ban. Armée territoriale (Landwehr I. Aufgebot.)
La deuxième portion du contingent forme une catégorie distincte, indépendante des trois premiers bans, durant les 12 premières années de service
La 3e portion du contingent forme une catégorie indépendante des quatre premiers bans, jusqu’au moment où les hommes qui la composent atteignent l’âge de 39 ans.
4e ban. Armée territoriale (Landwehr II. Aufgebot.)
Les deux premières portions du contingent se confondent dans le quatrième ban.
La 3e portion du contingent forme une catégorie indépendante des quatre premiers bans, jusqu’au moment où les hommes qui la composent atteignent l’âge de 39 ans.
5e ban. Arrière-ban (Landsturm II. Aufgebot.)
La totalité d’un contingent d’une année se trouve instinctivement englobée dans cinquième ban.
Le tableau ci-après fait ressortir l’effectif moyen et l’âge habituel des hommes composant chacune de ces couches successives de la population masculine de l’Allemagne.
Situation successive des différentes classes dans chacun des cinq bans.
Hommes de 17 à 20 ans, au nombre de 900 000, déduction faite des jeunes gens trop faibles de constitution, etc. De plus, 100 000 ajournés devant être appelés au service actif à 21 ou 22 ans.
1re portion du contingent incorporé dans l’armée active pour 3 ans en principe : Néant.
2e portion du contingent appelé sous les drapeaux pendant une série de périodes d’une durée totale de 20 semaines : Néant.
3e portions du contingent comprenant les hommes classés dans les services auxiliaires et tous les non-exercés à quelque titre que ce soit : 1 000 000 hommes
3 classes d’hommes âgés de 20, (21-22) à 23 (24-25) ans : 943 000 hommes.
1re portion du contingent incorporé dans l’armée active pour 3 ans en principe : Armée active :
495 000 hommes.
2e portion du contingent appelé sous les drapeaux pendant une série de périodes d’une durée totale de 20 semaines : 61 000 hommes.
3e portions du contingent comprenant les hommes classés dans les services auxiliaires et tous les non-exercés à quelque titre que ce soit : 387 000 hommes.
4 classes ½ d’hommes âgés de 23 (24-25) à 28 (29-30) ans : 1 291 000 hommes.
1re portion du contingent incorporé dans l’armée active pour 3 ans en principe : Réserve de l’armée d’active : 678 000 hommes.
2e portion du contingent appelé sous les drapeaux pendant une série de périodes d’une durée totale de 20 semaines :
3e portions du contingent comprenant les hommes classés dans les services auxiliaires et tous les non-exercés à quelque titre que ce soit : 530 000 hommes.
5 classes d’hommes âgés de 28 (29-30) à 33 (34-35) ans : 1 304 000 hommes.
1re portion du contingent incorporé dans l’armée active pour 3 ans en principe : Armée territoriale :
685 000.
2e portion du contingent appelé sous les drapeaux pendant une série de périodes d’une durée totale de 20 semaines : Néant.
3e portions du contingent comprenant les hommes classés dans les services auxiliaires et tous les non-exercés à quelque titre que ce soit : 535 000 hommes.
6 classes d’hommes (dont les deux plus jeunes incomplètes), de 33 à 39 ans : 1 435 000 hommes.
1re portion du contingent incorporé dans l’armée active pour 3 ans en principe et 2e portion du contingent appelé sous les drapeaux pendant une série de périodes d’une durée totale de 20 semaines : Réserve de l’armée territoriale : 726 000 + 89 000 hommes
3e portions du contingent comprenant les hommes classés dans les services auxiliaires et tous les non-exercés à quelque titre que ce soit : 620 000 hommes.
De 39 à 45 ans : 1 227 000 hommes : Arrière-ban : 644 000 + 79 000 + 504 000 hommes.
Quelles modifications ces dispositions nouvelles apporteront-elles à la constitution générale des forces allemandes sur le pied de guerre ?
L’inspection du tableau de la page 228 montre que l’armée active, sa réserve et l’armée territoriale conservent à peu près leurs effectifs du passé.
Il n’en est plus de même de la réserve de l’armée territoriale, qui va se présenter avec une tout autre physionomie. D’après les données qui se dégagent des discussions parlementaires et des commentaires de la presse, elle est désormais appelée à recevoir un développement analogue à celui de l’armée territoriale. La constitution nouvelle permettra, le cas échéant, de former des armées d’opérations secondaires destinées à agir sur des théâtres de guerre particuliers. Les armées d’opération principales pourront, par suite, concourir en toute liberté, avec la totalité des forces dont nous avons signalé l’existence (voir Revue militaire de l’Etranger, n°673 du 30 juin 1887, n°679 du 30 septembre 1887 et n°680 du 15 octobre 1887), à un coup de massue décisif. Cet effort sera donc tenté, sans aucun délai, contre le premier objectif qu’on aura un intérêt capital à broyer.
La réserve de l’armée territoriale avait été autrefois instituée pour assurer tous les services de seconde ligne, de concert avec les bataillons de compléments des différentes catégories. Du moment où elle doit être détournée de sa mission primitive, il y suffire à eux seuls. La création de l’arrière-ban a eu précisément pour but de combler cette lacune.
Il résulte, de ces divers changements d’affectation, que la totalité des troupes d’infanterie destinées aux armées d’opérations monte à 1 218 bataillons à peu près au lieu de 880. L’ensemble de 600, en nombre rond, au lieu de 550.
Telle se profile, tracée à grands traits, la nouvelle organisation militaire de nos voisins.
II. Modifications introduites dans les détails de la constitution des armées allemandes.
Avec les masses de combattants que les nations européennes accumulent à l’envi, les échelons divers du commandement ne sauraient plus fonctionner comme autrefois. En ce qui concerne l’infanterie, par exemple, on est d’accord, en Allemagne, pour reconnaître que l’importance tactique de chacun des éléments a diminué d’un degré. Ainsi le bataillon a remplacé la compagnie comme unité de combat. Le régiment s’est substitué au bataillon en tant qu’unité tactique. La brigade jouera le rôle de l’ancien régiment sur les champs de bataille. La division d’infanterie n’est plus qu’une grosse brigade, c’est-à-dire la grande unité de l’arme. En conséquence, le corps d’armée est devenu la plus petite des unités composées de toutes les armes et pourvues de différentes branches de services. Napoléon, à la tête d’un groupe d’armées moderne, ne confierait pas un corps d’armée, mais bien une armée, à Davoust ; et ce seraient des corps d’armée, au lieu de divisions, qu’il ferait commander à Morand, à Gudin et à Friant.
Cela posé, quelles sont les idées actuellement en faveur chez les Allemands, au sujet de la composition de chacune des unités que nous venons d’énumérer ?
Source : S0397 n°689, tome 33 du 29/02/1888, p. 226-232.
Allemagne, armée : Organisation nouvelle des régiments de l’armée territoriale et de sa réserve.
« Les journaux allemands s’occupent des modifications que la nouvelle loi militaire va apporter à l’organisation des troupes de l’armée territoriale et de sa réserve. A ce sujet, on lit dans la Gazette de Breslau : « Dorénavant, les régiments de l’armée territoriale (Landwehr I. Aufgebot) seront désignés dans le langage militaire allemand sous le nom de « Reserve-Regiment » et ceux de la réserve de l’armée territoriale (Landwehr II. Aufgebot) sous celui de « Landwehr-Regiment ». Dans chaque brigade, l’ensemble des bataillons, de l’une comme de l’autre catégorie, formera un régiment. Dans chacun d’eux, les officiers et les hommes porteront respectivement les numéros de ces brigades sur les épaulettes ou les pattes d’épaule ». Ces renseignements sont corroborés par la Gazette d’Aix-la-Chapelle, qui, dans un de ses récents numéros, fait connaître que le bureau de recrutement de cette ville forme, concurremment avec deux autres bureaux de la même région, le 29e régiment de réserve. Aix-la-Chapelle appartenant au 8e corps, il s’en déduit logiquement que les sept premiers corps ont formé chacun quatre régiments de réserve, soit, en effet, un par brigade. On peut également conclure de ces renseignements, fournis par la presse allemande, que l’organisation de l’armée territoriale en 3 brigades par corps d’armée sur le pied de guerre doit être actuellement abandonnée. A ces trois brigades, on substituerait vraisemblablement 1 division à deux brigades de 2 régiments chacune. Une seconde division analogue serait, en outre, formée avec la réserve de l’armée territoriale. Les régiments de ces divisions seraient, par suite, nécessairement constitués à 4 bataillons au moins. »
Source : S0397 n°689, tome 33 du 29 février 1888, p. 256.
Allemagne, Artillerie : Le tir en bombe contre les fortifications de campagne.
Les Allemands ont mis au concours, en 1885-87, la question du tir en bombe sur les fortifications de campagne. L’officier qui a remporté le prix est le major Leydeheker, appartenant à l’état-major de l’inspecteur général de l’artillerie de campagne. Son étude, a pour titre : Das Wurffeuer im Feld-und Positionskriege insbesondere beim Kampfe um Feldverschanzungen. La situation de l’auteur et la distinction dont il a été honoré permettent de supposer que ses idées reflètent celles qui règnent en haut lieu. A ce titre, elles nous ont paru mériter d’être analysées.
I. Pendant la guerre de Sécession, on avait constaté souvent l’insuffisance du tir de plein fouet contre les fortifications en terre. Les grandes batailles des guerres de 1866 et 1870 détournèrent l’attention de cet ordre d’idées. Aussi, l’impuissance absolue de l’artillerie russe contre les redoutes de Plewna excita un étonnement général. Il se fit lumière subite, et l’on comprit que les pièces lourdes, à trajectoire tendue, ne répondaient pas à toutes les nécessités de la guerre. Bon gré, mal gré, il fallait refaire une place au tir en bombe, qu’on avait totalement négligé dans les dix années précédentes.
L’artillerie de forteresse entra, sans hésiter, dans la voie nouvelle. Elle créa des mortiers et des obusiers rayés. Elle introduisit de grandes modifications dans la composition des parcs de siège et l’armement des places. Mais l’artillerie de campagne, en dehors de quelques expériences isolées, a jusqu’ici résisté au courant.
Elle craint de diminuer la simplicité de son armement et de ses munitions. Seule, l’artillerie suisse a une pièce de position, le mortier de 12 centimètres, permettant le tir en bombe.
Cependant il n’est guère douteux que l’on ne fasse usage de la fortification du champ de bataille dans les guerres de l’avenir. L’expérience du passé le garantit. Il suffit de citer, en ce qui concerne les trente dernières années, les travaux des Russes à Sébastopol, des Autrichiens à Somma-Campagna et Chlum en 1866surtout ceux des Américains dans la guerre de Sécession. Les généraux des deux partis considéraient un retranchement simple, précédé par des abatis d’arbres ou d’autres défenses accessoires et défendu par deux rangs de tireurs, comme un obstacle absolument infranchissable de front. Si cette conclusion de quatre ans de guerre est vraie avec les armes anciennes à feu lent, elle doit l’être à plus forte raison avec des fusils se chargeant par la culasse et des armes à répétition.
Le 18 août 1870, l’armée allemande vit tous ses efforts échouer contre des tranchées d’un profil bien plus faible que celles de la guerre d’Amérique ou de Plewna. Elle n’en vint à bout que lorsqu’elle eut tourné la droite française. Il y avait là, le corps d’armée du maréchal Canrobert qui pourtant, remarque le général Brialmont, faute d’un parc du génie, n’avait pu faire que quelques tranchées-abris sans importance devant Saint-Privat.
Les Danois firent un grand usage de la fortification passagère en 1864, mais sans succès. Leur défense fut trop passive, parce que leur moral était affaibli et leur armement trop inférieur à celui de leurs adversaires.
Le major Leydhecker estime que, dans le cas d’une guerre européenne, l’armée allemande, se mobilisant plus rapidement, trouverait les Français et les Russes sur la défensive dans des positions fortifiées. Il voit un indice de nos dispositions dans le grand nombre de nos fortifications de l’Est et une démonstration évidente des dispositions des Russes, dans l’existence des canons de 10,67 cm qui forment un tiers de leur artillerie de campagne. Ces pièces d’un poids tel, parait-il, qu’elles sont plus propres à la défensive qu’à l’offensive. Nous ne discuterons pas ces arguments pour ne pas nous égarer dans des considérations accessoires, mais il serait facile de leur opposer de bonnes raisons.
Si l’on considère, dit le major Leydhecker, les profils des retranchements usités en France, on constate qu’un homme assis sur le gradin d’une tranchée-abri perfectionnée, peut être atteint par un projectile arrivant sous un angle de chute minimum de 21 degrés. S’il s’agit d’un retranchement rapide ou d’un retranchement rapide perfectionné, cet angle de chute minimum devient 27° ½ ou 45 degrés (Voir les profils de la tranchée-abri perfectionnée, du retranchement rapide simplifié et du retranchement rapide perfectionné n°2 dans l’Aide-Mémoire d’artillerie, chapitre XVIII, planche 1). Donc les obus ordinaires tirés par les pièces de campagne allemandes ne peuvent donner aucun résultat, puisqu’à une distance de 4 000 mètres leur angle de chute est de 20 degrés. – Remarquons en passant qu’avec des pièces françaises, l’angle de chute de 20 degrés n’est obtenu qu’à 5 100 mètres pour le canon de 80 millimètres, 5 000 mètres pour celui de 90 millimètres et 5 900 mètres pour celui de 95 millimètres.
Avec les shrapnels, les circonstances sont plus favorables. Si à 1 000, 2 000 et 3 000 mètres, l’angle de chute est de 2° ½, 6° ½, 12° ½, la limite inférieure de la gerbe limite, le but est peu exposé, à cause de la dispersion de la gerbe et de la difficulté qu’on éprouve à régler exactement la hauteur d’éclatement.
Plus le tir devient oblique par rapport au but, plus l’angle de chute limite devient faible. Il faut rechercher les cas particuliers de ce genre ; mais ils sont peu fréquents et l’on ne peut appuyer sur eux une théorie générale.
Donc l’artillerie de campagne est impuissante à préparer l’attaque des retranchements d’infanterie. Le défenseur peut la laisser tonner à l’aise : il n’y a qu’à s’asseoir sur la banquette le dos au parapet, et attendre, pour se relever et tirer, que l’assaillant se mette en marche. Plus l’artillerie de l’attaque suivra de près son infanterie, moins elle aura d’action sur le but.
La pratique est ici d’accord avec la théorie. A Plewna, un bombardement incessant, exécuté d’abord avec des pièces de campagne, puis avec de lourds canons de siège, n’obtint pas d’autre résultat que d’interrompre les travaux de la défense pendant le jour.
La perte journalière des Turcs peut être évaluée à 50 ou 60 hommes, c’est-à-dire qu’une batterie entière devait tirer toute une journée, pour mettre un homme hors de combat. – A Gornji-Dubniak, 4 000 hommes et 4 pièces, cernés par 20 000 hommes et bombardés pendant 6 heures par 60 pièces, repoussent brillamment un premier assaut, font aux Russes une perte de 3 300 hommes et ne cèdent qu’à la tombée de la nuit, parce qu’ils ne sont pas secourus. Même impuissance de l’artillerie à Telisch, où 56 pièces, tirant sans discontinuité pendant 9 heures sur 5 bataillons, tous retranchés, ne leur causent ni perte d’hommes ; ni dégâts matériels sensibles.
Ces faits ont été étudiés méthodiquement de 1877 à 1881 dans les polygones russes et la conclusion n’a jamais variée. Des défenseurs assis, le dos appuyé à des retranchements d’un profil analogue aux nôtres, sont absolument à l’abri du tir de plein fouet des canons de campagne.
Des canons lourds, à trajectoire tendue, n’offrent aucun avantage contre un but caché, parce que leur angle de chute est plus petit que celui des canons de campagne, en sorte qu’avec ces canons lourds l’angle mort derrière le parapet est plus étendu. Leur poids ne permet pas de les amener vivement sur tous les terrains et de compter sur leur entrée en ligne au moment opportun. De plus, on ne peut songer à détruire les retranchements en terre avec les calibres transportables en campagne. Il n’y a donc pas de proportion entre l’augmentation de puissance de ces pièces, et les difficultés qu’entraîne leur mise en batterie, leur approvisionnement en munitions, etc.
Qu’importe, d’ailleurs, la destruction d’un parapet qui, par lui-même, n’est pas à l’abri d’un assaut d’infanterie, et ne vaut que par le feu de ses défenseurs. C’est ce feu qu’il faut éteindre, ce sont les réserves qu’il faut anéantir avant leur entrée en ligne, et toutes les pièces à trajectoire tendue, légères ou lourdes, y sont également impuissantes.
Le tir vertical seul, comme le dit le général von Sauer, ne connaît pas d’angle mort. Si l’invention des canons rayés avait atteint du premier coup sa perfection, si les obusiers et mortiers avaient été rayés comme les pièces à trajectoire tenue, jamais le tir en bombe ne fût tombé en discrédit, jamais on n’eût créé une artillerie de campagne qui en fût totalement privée.
Le tir vertical eût fait ses preuves dès avant Plewna.
Le major Leydhecker compare une attaque préparée par le tir direct avec une attaque précédée d’un tir en bombe exécuté par l’artillerie.
« Dans le premier cas, au moment où notre infanterie s’ébranle pour attaquer, le défenseur est presque intact, prêt à la recevoir de son feu, dès qu’elle pénètrera dans la zone efficacement battue. Il possède une artillerie dont il a retiré momentanément les pièces, peut-être seulement les servants, sous des abris, mais qui reste prête à utiliser l’instant où celle de l’assaillant changera de position et aura une intensité de feux moindre.
Jusqu’au moment où le défenseur couronne les parapets, notre artillerie a une efficacité médiocre ; à partir de ce moment, elle aperçoit les têtes des défenseurs. Le temps pendant lequel elle peut les atteindre est court, car bientôt notre infanterie vient masquer le but. On peut dire que cet inconvénient se produira plus tôt encore, si nous tirons des shrapnels au lieu d’obus. Car la dispersion des coups nous forcera d’arrêter le tir à shrapnels, lorsque notre infanterie sera arrivée à 300 ou 400 mètres de la ligne ennemie. Supposons que l’infanterie de la défense se soit montrée, quand la notre est arrivée à bonne portée de la position, entre 700 et 800 mètres. Il n’y a donc qu’un espace total de 400 mètres, dont notre feu peu faciliter le franchissement à notre infanterie. Au-delà toute espèce de tir d’artillerie contre les parapets doit nous être interdite, et nous devons nous borner à retarder l’arrivée des réserves ennemies, en allongeant le tir des shrapnels. Cela revient à dire que nous aurons toujours à tirer par-dessus la tête de notre infanterie marchant à l’assaut. »
Nous ferons observer au major Leydhecker que tout ce qui précède admet un certain nombre d’hypothèses qui ne se réaliseront pas toujours dans la pratique. Ainsi, le défenseur pourra-t-il toujours retirer ses pièces et se mettre à l’abri ? Ne peut-on concevoir une attaque menée avec un vigueur telle, que les phases du combat n’aient pas le temps de se développer dans l’ordre décrit ?
« Le spectacle change du tout au tout, si nous tirons à la bombe. Notre tir éloigné ébranle la garnison et se prolonge avec la même vigueur pendant toute la marche en avant de notre infanterie. Son efficacité reste la même, que le défenseur se cache où se montre. A cause des grands angles de chute, l’éparpillement des éclats est diminué. Une légère augmentation dans la durée de combustion des fusées et dans la hausse, suffit pour empêcher l’éclatement de tout le projectile devant le parapet et le provoquer en quantité suffisante immédiatement derrière ».
Si l’attaque ne réussit pas, continue l’auteur, le tir direct laisse les hommes qui se retirent, exposés sans appui aux feux de la défense, et cela au moment le plus critique. Au contraire, le tir en bombe garde toute sa valeur et peut rendre une poursuite impossible.
Le tir en bombe est aussi nécessaire à la défense qu’à l’attaque, car il constitue le seul moyen d’atteindre les servants des batteries de mortiers et d’obusiers dissimulés aux vues.
Les pièces à tir courbe sont particulièrement nécessaires à une armée de campagne chargée d’investir une place. Elles ruinent les travaux d’armement de la défense, la trompent sur le point d’attaque réel, facilitent et abrègent les travaux ultérieurs. Le général Sauer l’a démontré dans son ouvrage sur l’attaque et la défense des places.
D’après des expériences de polygone, l’action comparative des canons à trajectoire tendue et des mortiers est la suivante. Pour mettre un homme hors de combat dans une batterie (Normal-Batterie), il faut tirer à 1 300 mètres 18 obus de 12 cm lourd, et à 2 800 mètres, 25. Aux deux distances il suffit de tirer 10 obus avec mortier de 15 centimètres. A 2 400 mètres l’action des deux bouches à feu tirant des obus à balles est dans le rapport de 1 à 3.
II. Le tir vertical est une nécessité. On dispose de deux moyens pour l’obtenir : l’emploi de charges réduites avec les calibres de campagne actuels et l’introduction de pièces spéciales, mortiers ou canons courts.
Aussitôt après la création de l’artillerie rayée, le premier procédé fut essayé, mais la confiance qu’il inspira ne fut pas de longue durée.
Les obus légers de l’artillerie de campagne pénétraient dans le sol et y restaient enfouis ; ils ne se produisaient que peu ou points d’éclats à la surface. Toutes les grandes puissances, à l’exception de l’Autriche et de la France, ont renoncé aux charges réduites et se fient uniquement aux obus à balles pour atteindre un but couvert sur son front (C’est inexact : en France, comme en Allemagne, on a renoncé aux charges réduites. L’Autriche les a gardées, mais n’en paraît que peu satisfaite).
Quand plus tard, l’emploi des fusées à temps rendit l’éclatement indépendant de l’angle de chute, la question des charges réduites aurait dû être reprise. Elle fut négligée à cause de l’importance exagérée qu’on accordait aux obus à balles.
Si l’on veut revenir aux charges réduites, il faut se borner à diviser la charge normale en deux ou trois parties égales, afin d’éviter toute complication inutile. Ou, plus rigoureusement, comme une charge divisée en deux ou trois parties produit une vitesse initiale plus grande qu’une charge unique de même poids, chaque partie doit être un peu inférieure au tiers ou à la moitié de la charge totale. Dans ces conditions, avec la pièce allemande de 12 cm C/73 tirant à 2 000 mètres, l’angle de chute est 11° ½ ou 19° ½, l’angle de chute de la partie inférieure de la gerbe est 22° ½ ou 33° ½, suivant que la charge est réduite de moitié ou au tiers.
Le tableau suivant donne les distances minima auxquelles on peut atteindre avec des canons de campagne allemands les défenseurs abrités par les retranchements des types adoptés en France :
Tranchée-abri perfectionnée
Charge entière : 2 600 m tir perpendiculaire au but ; 1 800 m tir oblique sur le but.
Demi-charge : 1 700 m tir perpendiculaire au but ; 900 m tir oblique sur le but.
Tiers de charge : 800 m tir perpendiculaire au but ; 450 m tir oblique sur le but.
Retranchement rapide
Charge entière : 2 700 m tir oblique sur le but.
Demi-charge : 2 500 m tir perpendiculaire au but ; 1 800 m tir oblique sur le but.
Tiers de charge : 1 700 m tir perpendiculaire au but ; 900 m tir oblique sur le but.
Retranchement rapide perfectionné
Charge entière : -
Demi-charge : 3 000 m tir oblique sur le but.
Tiers de charge : 2 000 m tir oblique sur le but.
« Il existe, dit l’auteur, un autre moyen de donner un grand angle de chute à la portion inférieure de la gerbe : augmenter la charge d’éclatement ou la placer à la pointe du projectile. La France s’est arrêtée à ce dernier système dans la construction de son nouvel obus à mitraille. Nous ne pouvons approuver cette disposition. La gerbe est plus ouverte, mais aussi plus clairsemée. Les avantages qu’offrent ces projectiles dans le tir contre des buts cachés sont largement compensées par la dispersion des balles, par la perte de leur vitesse et de leur force de pénétration. Les obus à mitraille ont une action faible en profondeur ; l’inverse se passe pour le shrapnel allemand dont l’effet n’est pas influencé par les petites erreurs de pointage. » (On peut répondre à cette critique que l’organisation de l’obus à mitraille est le résultat d’expériences, et que les raisonnements ne prévalent jamais contre la pratique. La charge d’éclatement ne fait que briser l’enveloppe et la gerbe reste dense, en dépit de l’affirmation du major Leydhecker).
Le tir indirect avec shrapnels ne suffit pas contre les troupes retranchées, car il est aisé de créer des abris à l’épreuve de la balle. La guerre de Sécession et la guerre russo-turque en ont fourni de nombreux exemples.
Il faut disposer de bouches à feu plus puissantes, obusiers ou canons courts, contre les fortifications passagères munies d’abris, de dispositifs de flanquement, de défenses accessoires.
Donc, dans l’attaque d’une position fortifiée analogue à Plewna, les redoutes seront soumises au feu de mortiers ou d’obusiers forcément en petit nombre, et les tranchées de liaison au feu des pièces de campagne tirant à charges réduites.
Les idées du major Leydhecker sur l’efficacité des charges réduites n’ont pas rencontré une approbation aussi unanime que son désir de voir adopter de nouvelles pièces à tir courbe. Le lieutenant-colonel d’artillerie Rohne les a combattues dans le n° d’octobre 1887 des Archiv für die Artillerie-und-Ingenieur-Offiziere. Ses objections peuvent se résumer comme il suit :
1° D’après le calcul des probabilités, on doit s’attendre à un effet extrêmement faible :
2° Le réglage du tir sera des plus pénible ;
3° Pour avoir quelque chance de succès, il faut que chaque batterie fasse, aux écoles à feu annuelles, une journée de tir à charges réduites et dépense environ 60 coups de plus que l’allocation réglementaire, car il ne faut pas songer, bien entendu, à diminuer le nombre de coups affectés aux exercices de tir direct, qui sont le pain quotidien de l’artillerie.
Il conclut en affirmant que l’adoption des charges réduites serait un pas en arrière.
Le major Leidhecker continue comme il suit :
Aucune des pièces existant dans les parcs de siège allemands n’est propre au service de campagne. Le calibre le plus convenable est celui de 12 centimètres. Le poids de la pièce devra être 600 kilogrammes, son métal l’acier. Il faudra la munir d’une fermeture à vis, donner à la partie rayée une longueur de 10 calibres et 30 rayures parallèles avec un pas de 5° à 7°. La charge de poudre maxima sera de 1 kilogramme et la portée de 4 500 mètres.
Le poids de l’affût ne devra pas dépasser 600 kg. Les affûts de siège et place ne sont pas utilisables en campagne, parce qu’il faut pouvoir passer instantanément de la position route à la position de combat, et inversement. Il faut donc un affût à roues. Parmi les dispositifs possibles, on peut citer l’affût russe du général Engelhardt, et l’affût suisse du mortier de 12 centimètres de campagne.
Les roues de l’affût russe ne sont pas enlevées pendant le tir. Pour éviter leur prompte destruction, on emploie un tampon de choc (Puffer). L’essieu est renforcé dans son milieu et relié à l’œil du tampon qui est mobile.
Pendant la marche, on relève le tampon ; pendant le tir, on l’abaisse. Tout d’abord, il n’est pas placé directement sous l’essieu, car il est terminé par une pièce de caoutchouc qui lui donne une longueur totale supérieure à la distance de l’essieu au sol. Au premier coup, le recul lui donne sa position normale. On affirme en Russie que dans les tirs d’essai, exécutés sur une dalle de pierre, celle-ci fut brisée au sixième coup, tandis qu’une noix placée sous une roue de l’affût ne fut même pas écrésée.
En Suisse, on a adopté pour le mortier de 12 centimètres, un affût de campagne ordinaire, dont les roues, pendant le tir, ne reposent pas sur le sol. A cet effet, l’essieu porte, en dehors et près des flasques, deux petites roulettes. Quand le coup part, elles se meuvent sur une plate-forme spéciale. Celle-ci est formée de trois madriers horizontaux et jointifs disposés parallèlement à l’essieu et sur lesquelles glissent les roulettes. Dans la mise en batterie, on amène la plate-forme sous le mortier entre les roues au-dessous desquelles le sol a été creusé, de manière qu’elles ne portent à terre. Quand le mortier tire, il recule sur les roulettes, jusqu’à ce que les roues de l’affut, qui ne servent que de pièces d’arrêt, viennent heurter contre la paroi postérieure de leur excavation. Le mortier revient de lui-même à sa position première. La mise en batterie dure cinq minutes.
La méthode russe est la plus simple, puisqu’elle n’exige pas de plate-forme spéciale. La méthode suisse, quand la direction du tir change, exigé une installation nouvelle qui fait perdre du temps.
Comme avant-train, il faut préférer l’avant-train à coffre qui permet le transport d’une partie des servants. L’affût portera deux sièges d’affût et deux boîtes à mitraille.
Les caissons seront ceux de l’artillerie de campagne et attelés à six chevaux. Ils transporteront 33 projectiles, 12 dans l’avant-train, 21 dans l’arrière-train. Les obus seront aux shrapnels dans la proportion de 1 à 2.
Le nombre de bouches à feu d’une batterie sera déterminé par la condition de la première pièce soit chargée et pointée au moment où la dernière tire. C’est du reste la raison pour laquelle on donne six pièces aux batteries de campagne. On pourra se tenir au même chiffre, car si le service du canon de 12 centimètres court exigé plus de temps, la durée du trajet du projectile sera plus longue et il y aura compensation. En admettant 150 coups par pièce, la batterie se composera de : 6 pièces, 12 caissons, 2 chariots de batterie, 1 forge de campagne.
Chaque groupe de 4 batteries aura 2 colonnes de munitions, composées chacune de : 2 affûts de rechange, 25 caissons, 2 chariots de batterie, 1 forge de campagne.
Une batterie par corps d’armée doit suffire à toutes les exigences de la guerre. Ces batteries seront réunies par armée et placées sous les ordres directs du général commandant l’armée. En effet, on ne s’en servira que contre les positions fortement retranchées, dans une bataille où toutes les forces disponibles seront engagées. Le tir à charges réduites suffira à tous les cas ordinaires.
Chaque armée (l’auteur en admet quatre) disposera donc d’un groupe de quatre batteries de canons courts de 12 centimètres.
Il serait bon de former ces batteries dès le temps de paix, mais l’artillerie a d’autres desiderata plus urgents. Elle réclame avant tout le nombre de chevaux nécessaires pour atteler six pièces par batterie, ensuite la division de la brigade en trois régiments au lieu de deux, ce qui répond au service de guerre. Si l’on créait des batteries de position, il serait à craindre que les nécessités budgétaires n’entraînassent des réductions funestes dans l’artillerie de campagne. Il n’y faut pas songer.
D’autre part, l’artillerie de campagne doit faire face à tant de formations nouvelles au moment de la mobilisation, qu’il paraît difficile de lui en imposer de supplémentaires. Il convient donc de rattacher les batteries de 12 centimètres court à l’artillerie à pied, avec la précaution de choisir quelques officiers dans l’artillerie de campagne ou le train, afin que les attelages ne soient pas confiés à un personnel inexpérimenté. Une demi-compagnie d’artillerie à pied, soit 80 canonniers, suffira pour le service.
Tel est le résumé du travail publié par le major Leydhecker. Tout y semble logique et pesé avec soin.
Cependant ses idées seront-elles celles de l’avenir ? N’y a-t-il pas un moyen plus simple d’atteindre un défenseur caché derrière ses parapets que de tirer à charges réduites, c’est-à-dire renoncer à la précision, ou d’introduire dans l’artillerie de campagne un calibre nouveau, c’est-à-dire renoncer à la simplicité si recherchée jadis ? C’est un point que les expériences n’ont pas encore élucidé ; mais aussi nous nous bornons à le signaler. Mais il n’est guère douteux que des études ne soient dirigées de ce côté.
Quand, il y a deux ans, les poudres brisantes ont fait leur apparition dans les parcs de siège, la fortification permanente a subi une révolution profonde qu’on n’en voit pas le terme. Du jour au lendemain la confiance qu’on avait dans les anciennes places a été ébranlée, et les questions de tracé, qui passionnaient naguère, ont cessé d’être discutées. La maçonnerie a perdu presque tout crédit ; le fer résiste encore, mais nul ne sait pour combien de temps.
Est-ce que la fortification passagère a du fer à sa disposition ? N’est-elle pas plus bornée dans ses moyens que la fortification permanente, par suite plus exposée aux effets des engins nouveaux ? Il se pourrait donc que les progrès dans l’attaque, dont la nécessité a été démontrée par le major Leydhecker, fussent réalisés par une organisation meilleure des projectiles en usage. Ce serait la solution la plus simple.
Source : S0397, tome 33, n°692 du 15 avril 1888, p. 430-441.
Mercredi 7 mars 1888
Allemagne, Strasbourg place forte : éboulement mortel au Fort Grossherzog von Baden.
Différents journaux de la presse régionale et de la presse française évoquent un grave accident survenu à Oberhausbergen, au fort Grossherzog von Baden. Alors que huit ouvriers effectuaient des travaux de terrassement, ils ont été surpris par un éboulement. Cinq d’entre eux sont morts. Le nom des ouvriers ensevelis lors du glissement de terrain sont les suivants : Kilian Weil de Dingsheim (marié) ; Franz Jund d’Oberbetschdorf (marié) ; Adam Stilzenbauer de Duntzenheim (marié) ; Michael Fir d’Oberhausbergen (15 ans) ; Joseph Rußkern, de Mittelhausbergen (15-16 ans).
Jeudi 8 mars 1888
Allemagne, politique : Délégation de pouvoirs au Prince Guillaume.
Compte tenu de l’agonie de l’Empereur Guillaume Ier et de la maladie du Prince héritier Friedrich, un décret impérial préparé depuis le 17 novembre 1887, permet au prince Guillaume de remplacer l’Empereur pour toutes les affaires courantes et pour la signature des ordres. Voici le décret publié le 8 mars 1888 matin au Bulletin des Lois : « En raison des changements qui peuvent se produire dans ma santé et m’empêcher temporairement de m’occuper des affaires, et en raison de la maladie et d’absence prolongée de mon fils, le Prince impérial, j’autorise Son Altesse Royale le Prince Guillaume à me remplacer dans tous les cas où je croirai avoir besoins d’être remplacé pour les affaires courantes du gouvernement, notamment pour la signature d’ordres, et cela sans qu’il soit besoin d’une autorisation spéciale pour chaque cas particulier ». Signé : Guillaume. Contre-signé : Bismarck. La Constitution n’exige pas la présence du souverain dans la capitale, et pour la prestation du serment royal, les deux chambres du Landtag prussien peuvent envoyer, pour le recevoir, une délégation dans la localité où se trouve le nouveau souverain
Vendredi 9 mars 1888
Allemagne, politique : Décès de l’empereur Guillaume Ier – Kaiser Wilhelm I.
Un journal régional a publié cet article en première page : « L’empereur Guillaume 1er s’est éteint ce matin à 8h30 ! »et ajoute : « Alors que hier très tard le soir les nouvelles parvenues semblaient encore donner un peu d’espoir, les mêmes du bulletin communiqué ce matin à 7 heures s’étaient envolés. L’empereur Guillaume 1er n’est plus ! Quel est le cœur qui peut rester insensible, quels sont les yeux qui peuvent rester sans larmes avec cette nouvelle ? ».
C’est le prince héritier, le Kronprinz, qui lui succède pour quelques semaines. Le nouvel empereur d’Allemagne Kaiser Friedrich III déjà malade, ne survivra que quelques semaines à son père.
Le journal régional publie l’ordonnance dans le cadre du deuil par suite du décès de l’empereur Guillaume Ier : « D’après une ordonnance le décès de sa Majesté l’Empereur Guillaume doit être officiellement rendu public dans toutes les communes du Land ; toutes les communes feront sonner la sonnerie de cloches de deuil « Trauergeläute ». Les bâtiments officiels mettent leurs drapeaux en berne. A cause de la tenue d’office religieux pour le deuil « Trauergottesdienste », d’autres directives seront données ultérieurement.
Les fonctionnaires supérieures y compris les assesseurs, portent le deuil (« Flor am Hut » sur le chapeau et sur l’avant-bras gauche). Le théâtre reste fermé jusqu’à nouvel ordre ».
La presse avait déjà évoqué la maladie et l’agonie de l’Empereur Guillaume Ier. Toutefois les nouvelles étaient assez confuses et se contredisaient. Toutefois nous allons en tirer les éléments les plus intéressant publié par le journal Le Petit Parisien qui reprenait les dépêches de l’Agence Havas et de l’Agence libre.
« Berlin, 8 mars 1888, 8h25 : D’après une communication donnée ce soir à sept heures, l’état de faiblesse continue. L’Empereur prend de temps en temps un peu de vin et des aliments liquides. L’état général est plus tranquille ».
Comme certains journaux avaient déjà annoncé sa mort, le journal précise : Dernière édition. L’Empereur Guillaume. L’agence Havas a publié hier soir la dépêche suivante : Berlin, 8 mars. L’Empereur Guillaume est mort à cinq heures de l’après-midi. L’agence Havas ajoutait : Cette dépêche nous est arrivée sous mots commerciaux conventionnels. Elle était datée de 6h45 et nous est parvenue d’urgence. Nous croyons néanmoins devoir publier ci-dessous les télégrammes « officiels » qui nous ont été expédiés postérieurement à la précédente, que, seule, nous tenons exacte. Voici les télégrammes « officiels » dont parle l’Agence Havas : « Mais l’Agence Havas affirme que le vieux souverain a rendu le dernier soupir, et on remarquera, d’ailleurs, que les télégrammes officiels eux-mêmes, tout en ne disant pas que l’Empereur Guillaume a succombé, montrent la situation comme désespérée. Comme on le voit, les télégrammes officiels ne donnent pas comme certaine la mort de l’Empereur d’Allemagne ».
De son côté, l’Agence libre a reçu la dépêche suivante : « Berlin, 8 mars 1888. L’Empereur d’Allemagne est mort à cinq heures sept minutes. La consternation est grande. Le Kronprinz est attendu ce matin à Berlin ». Autre dépêche qui est parvenue au journal le 9 mars 1888 en parlant de la journée du 8 mars 1888 : « Le prince Guillaume est rentré à Berlin plus tôt qu’il ne pensait lui-même, à la suite d’une dépêche qu’il a reçu à San-Remo et qui donnait les renseignements les plus inquiétants sur la santé de l’Empereur, qui est, depuis quelques jours, sujet à de fréquentes syncopes. L’Empereur est atteint d’hématurie, c’est-à-dire qu’il perd du sang par les voies urinaires ; le jour où cette émission sanguine sera abondante, une syncope se produira qui amène la mort. Le prince de Bismarck n’a pas voulu s’exposer à ce que ce redoutable événement arrivât en l’absence des deux héritiers de la couronne impériale ; il a donc fait rappeler en toute hâte le prince Guillaume ».
Autres dépêches datées de Berlin, 8 mars 1888 : « L’Empereur a eu hier une somnolence qui a duré quatre heures et qui a mis le comble à l’inquiétude » ; « Hier, à sept heures, l’Empereur a eu une syncope. A ce moment arrivait le prince Guillaume, qui débarquait à l’instant de San-Remo. Il ne fut pas introduit aussitôt auprès de l’Empereur. Ce ne fut que vers onze heures seulement qu’il pénétra dans la chambre. L’Empereur ne le reconnu pas, non plus que le prince de Bismarck, qui entrait en même temps que lui. Ce n’est que vers trois heures de l’après-midi que l’Empereur revint à lui sans reconnaître son entourage. On lui tendit une tasse de bouillon, qu’il pu absorber. Bientôt le sommeil arriva et les médecins commencèrent à espérer l’ajournement de la crise fatale qu’ils attendaient d’un moment à l’autre. L’Empereur dormit à deux heures et demie. A son réveil, il sembla redevenir maître de lui-même et demanda à manger. Les médecins lui firent donner des huitres. Rassurés par le sommeil réconfortant dont l’Empereur avait joui pendant quelques temps, le prince Guillaume et le prince de Bismarck ont quitté le lit de l’Empereur, auprès duquel ils étaient restés pendant six heures, s’attendant à chaque instant à le voir rendre le dernier soupir. Dans la soirée, les douleurs ont reparu. Les médecins espèrent encore, mais très faiblement, pouvoir prolonger quelques temps l’existence de l’Empereur. Cependant, il n’est pas probable qu’il puisse résister aux suites de la crise d’aujourd’hui » ; « Berlin, 8 mars. Le bulletin signé par le docteur von Lauer annonce que l’Empereur a passé une nuit très agitée et que son état de faiblesse est très grand » ; « Berlin, 8 mars 1888 : L’impératrice et la grande-duchesse de Bade ont rendu visite à l’Empereur un peu avant deux heures. A deux heures, l’empereur a reçu le prince de Bismarck et s’est entretenu avec lui. L’état de santé de l’Empereur demeure sans changement. Le prince de Bismarck a quitté le palais à deux heures trois quarts. Un avis affiché sur les colonnes extérieures des théâtres annonce que les théâtres royaux seront fermés aujourd’hui ». « Berlin, 8 mars 1888. M. Kroegel, premier prédicateur de la cour, s’est rendu auprès de l’Empereur. Le prince de Bismarck a conféré longuement avec le prince Guillaume. Les princes de la famille royale qui sont présents à Berlin sont venus également au Palais » ; « Berlin, 8 mars 1888, 21 h : L’Empereur est à toute extrémité. On s’attend d’un instant à l’autre à une issue fatale. La grande-duchesse de Bade, fille de l’Empereur, a été appelée par dépêche ; elle est arrivée ce matin. Le prince impérial est tenu par dépêches au courant de la maladie de son père. On a remarqué hier qu’au moment de la garde montante, la musique n’a pas joué en passant sous les fenêtres du Palais impérial » ; « Berlin, 8 mars 1888, 22h50 : De nombreux groupes stationnent dans les rues ; l’émotion est très-vive ; dans le public, l’avis est que l’Empereur est mort et qu’on retarde le plus qu’on peut l’instant où il faudra en donner la nouvelle » ; « Sanremo, 8 mars 1888, 22h50 : Le prince Henri et le prince de Hesse-Darmstadt partent ce soir, à huit heures, pour Berlin. Le Prince impérial et sa famille partiront samedi pour Berlin ; mais on croit qu’ils n’arriveront pas à temps. Toutes les mesures sont prises pour le départ du train spécial qui doit conduire samedi le Prince impérial à Berlin. La princesse impériale, vivement affligée des intentions de son mari, a pleuré devant le docteur Mackenzie des volontés arrêtées du Kronprinz » ; « Berlin, 8 mars 1888, 23 h : Berlin est très animé. Les abords du palais sont encombrés par la foule, avide de nouvelles. Tous les membres de la famille royale présents à Berlin sont en ce moment au palais impérial. A une heure, l’agonie de l’Empereur aurait commencé. Le départ du Kronprinz de Sanremo pour Berlin aurait été décidé à la demande expresse de la majorité des membres de la famille royale ; la dépêche demandant le retour immédiat et annonçant à la princesse royale l’issue fatale prochaine aurait été envoyé ce matin » ; « Berlin, 8 mars 1888 : Un bulletin médical tranquillise la population, qui avait été vivement émotionnée par les éditions spéciales des journaux qui ont annoncé la mort de l’Empereur ». Le journal se pose toutefois la question : « L’Empereur n’est donc pas mort hier. Est-il encore en vie ce matin ? Combien d’heures encore doit durer l’agonie, en supposant que le vieux souverain n’ait pas déjà succombé à l’heure où paraissait ces lignes ». Sa mort est finalement officiellement annoncée le vendredi 9 mars 1888 matin.
Jeudi 15 mars 1888
Allemagne, fortifications : budget alloué au remaniement des fortifications.
Une revue militaire française nous informe : « On trouve inscrite au projet de budget de 1888-89 une somme de 30 500 000 marks pour remaniement des fortifications, en raison des progrès récents de l’artillerie. L’an dernier, 29 500 000 marks ont été dépensés dans le même but. La dépense totale est évaluée à 126 300 000 marks ».
Dimanche 1er avril 1888
Allemagne, artillerie : Création d’une quatrième compagnie au premier groupe d’artillerie de la Marine.
Un ordre de cabinet en date du 27 mars prescrit qu’à dater du 1er avril, il sera formé une quatrième compagnie au premier groupe d’artillerie de la marine stationné à Friedrichsort. Il est à présumer que cette formation ne s’arrêtera pas au premier groupe, et que les deuxième et troisième groupe s’augmenteront également, dans un avenir rapproché, d’une quatrième compagnie.
Source : S0397, tome 33, n°692 du 15 avril 1888, p. 445-446.
Jeudi 12 avril 1888
Allemagne, armée : Le maréchal von Blumenthal nommé à la tête de la 4e inspection d’armée.
Par un ordre de cabinet daté du 12 avril 1888, le maréchal de Blumenthal est placé à la tête de la 4e inspection d’armée. On sait que cette situation était occupée par le prince Frédéric Guillaume avant son élévation à la dignité impériale.
Nous rappellerons que, jusqu’à ce jour, la 4e inspection d’armée comprenait les IIIe, XIe, XIIIe (Wurtembergeois) corps et les Ier et IIe bavarois. Par suite d’une décision récente, le IVe corps qui faisait partie de la 1ère inspection passe à la IVe, tandis que le XIe corps passe à la 1ère.
Le maréchal de Blumenthal est remplacé dans son commandement du IVe corps, par le général von Grolman I, qui commandait déjà une des divisions de ce corps d’armée (la 8e).
Source : S0397, n°696, tome 33 du 30/04/1888, p. 510.
Samedi 12 mai 1888
Allemagne, armée : modifications dans l’armement des régiments de cuirassiers et du régiment des gardes du corps.
Une revue militaire française nous informe des décisions suivantes : « La mesure, depuis longtemps annoncée par la revue, concernant l’abandon de la cuirasse vient d’être consacrée par un ordre de cabinet en date du 12 mai 1888. Le même ordre prescrit que le régiment des gardes du corps ainsi que les régiments de cuirassiers seront armés de la carabine modèle 1871, en remplacement du révolver modèle 1879 ».
Samedi 19 mai 1888
Allemagne : Nominations dans le haut personnel de l’armée.
Par un ordre de cabinet daté du 24 mai 1888, le grand-duc de Hesse est placé à la tête de la 3ème inspection d’armée. Cette inspection comprend les VIIe, VIIIe et XIe corps et non pas comme autrefois les VIIe, VIIIe, Xe et XIIe corps. Nous rappelons à nos lecteurs que le dernier titulaire de la 3e inspection était le prince Frédéric-Charles.
Par un autre ordre du 19 mai 1888, le général von Haenisch, qui était placé à la tête de la direction des affaires générales de l’armée au ministère de la guerre, vient d’être nommé commandant de la division de cavalerie du XVe corps, en remplacement du général von Gottberg, mis à la retraite.
Source : S0397 n°695, tome 33, du 30 mai 1888, p. 614.
Mercredi 30 mai 1888
France : Etude étrangères sur les mitrailleuses et les canons à tir rapide sur le champ de bataille.
Il est généralement admis aujourd’hui, que les mitrailleuses et les canons à tir rapide sont susceptibles de rendre de très bons services dans la guerre de siège, particulièrement pour le flanquement des fossés et la défense des brèches. Quant à l’emploi de ces bouches à feu sur le champ de bataille, la question est beaucoup plus controversée, et dans certains pays, notamment en Angleterre et en Italie, elle surexcite assez vivement l’opinion dans les cercles militaires.
Ce serait une erreur de croire que, malgré l’expérience de la guerre franco-allemande, les mitrailleuses soient considérées partout comme devant être exclues totalement du champ de bataille. Bien des personnes pensent, au contraire, que les derniers perfectionnements apportés à la construction de ces engins ont fait disparaître, presque complètement, les inconvénients qu’on leur reprochait autrefois, et qu’aujourd’hui ils ont leur place marquée à côté des bouches à feu actuellement en service.
Quelle que soit l’opinion que l’on professe sur ce sujet, il nous semble qu’il vaut la peine d’être examiné, et nous sommes certains que les lecteurs de la Revue nous sauront gré de leur présenter un résumé des derniers écrits publiés à l’étranger sur cette matière.
Nous nous bornerons, bien entendu, à traiter la question du point de vue tactique, en laissant tout à fait le côté technique, qui n’est pas de notre domaine. Respectifs, en effet, à discuter les avantages respectifs des mitrailleuses ou des canons à tir rapide construits par tel ou tel inventeur, notre but est seulement d’exposer les idées qui ont cours aujourd’hui à l’étranger, sur le rôle de ces armes dans les combats de l’avenir.
I. Il faut d’abord, pour éviter toute confusion, établir nettement la distinction entre ces deux espèces de bouches à feu. La mitrailleuse est une arme qui lance un projectile plein ; son calibre est ordinairement le même que celui du fusil d’infanterie et, dans le ce cas, la même cartouche peut servir pour les deux armes. La vitesse de tir est considérable et peut atteindre, pour certains modèles, 1 500 coups par minute. En général, les mitrailleuses ont plusieurs canons : il en existe toutefois qui n’en ont qu’un seul.
Le canon à tir rapide, au contraire, lance des projectiles creux, obus ordinaires, obus à balles ou boîtes à mitraille ; il est construit de manière à pouvoir tirer par minute un nombre de coups qui peut aller jusqu’à 36. Il ne comporte qu’un seul canon.
Entre ces deux types d’armes, il s’en trouve une troisième, le canon-revolver, qui se rattache au canon à tir rapide parce qu’il tire des projectiles explosifs, et à la mitrailleuse parce qu’il possède plusieurs canons ;
Parlons d’abord des mitrailleuses, et voyons qu’elle est leur valeur relative, lorsqu’on les compare aux autres armes à feu. Les modèles expérimentés le plus récemment sont : la mitrailleuse Gatling à 4, 6, 8 ou 10 canons, disposés circulairement autour d’un arbre central, et réunis par une enveloppe qui donne à l’arme l’aspect d’une pièce de campagne ordinaire. Les canons peuvent tourner autour de l’arbre central, et chacun d’eux tire un coup à chaque révolution complète. Les cartouches sont réunies dans un chargeur placé à la partie supérieure de l’arme et qui peut contenir de 65 à 104, suivant le nombre de canons. Un chargeur s’épuise en 3 secondes, ce qui donne un total de 1 000 à 1 200 coups par minute.
La mitrailleuse Gartner, employée par les Anglais, particulièrement au Soudan, peut avoir jusqu’à 5 canons, mais c’est celle à 2 canons qui paraît avoir été le plus en faveur chez nos voisins. Cette mitrailleuse près 120 kilogrammes seulement et peut tirer 500 coups par minute. La mitrailleuse Gartner à un canon, ne pèse que 38 kilogrammes et tire 250 coups à la minute.
On expérimente en ce moment en Angleterre des mitrailleuses Nordenfelt de plusieurs modèles ; la plus puissante a 10 canons et peut tirer 1 500 coups par minute.
En 1884, M. Hiram Maxim, ingénieur américain, a construit une mitrailleuse à un seul canon, organisée de telle sorte que la force de recul d’un coup est utilisée pour charger et faire partir le coup suivant, de sorte que le tir peut être continué sans interruption ; la vitesse est de 400 coups par minute.
Toutes les mitrailleuses construites actuellement pour le service des armées de terre tirent la même cartouche que le fusil d’infanterie en service ; il n’en saurait être autrement, en effet, eu égard au rôle qu’on leur assigne aujourd’hui sur le champ de bataille. En particulier, celles que l’on essaye depuis quelques années en Angleterre satisfont toutes à cette condition. Il faut remarquer aussi que presque toutes sont pourvues d’un système de dispersion latérale, qui permet d’augmenter la largeur de la surface battue par les balles.
Avec la mitrailleuse Nordenfelt à 10 canons, lorsqu’on fait usage du système de dispersion, la gerbe de balles à 35 mètres de largeur à 1 000 mètres ; dans le cas contraire, cette largeur n’est que de 4 mètres. Quelques-unes sont en outre pourvue d’un système de dispersion dans le sens vertical et peuvent, par suite, battre, en profondeur comme en largeur, une certaine étendue du terrain.
Quant aux affûts, il en a été construit de toute sortes ; en étudiant plus loin les types principaux, nous verrons les qualités spéciales qu’on a cherché à donner à chacun d’eux.
Exposons d’abord l’opinion de quelques officiers étrangers sur l’avenir des mitrailleuses.
Le général Wolseley s’exprimait en ces termes dans la séance du 8 mai 1883, à la Royal United Service Institution (Journal of the Royal United Service Institution, vol. XXVII, p. 482) : « Je suis persuadé que les mitrailleuses auront une importance énorme dans les guerres de l’avenir, parce qu’elles augmenteront puissamment l’efficacité du tir de l’infanterie, aux grandes distances. Elles tiendront la place d’un groupe nombreux de fantassins, et si on leur assure un approvisionnement de munitions suffisant, je crois pouvoir leur prédire un rôle brillant sur les champs de bataille. Le général qui saura s’en servir possédera une grande supériorité sur son adversaire. »
Dans la séance du 13 novembre 1885 ; lord Wolseley affirmait de nouveau son opinion en termes presque semblables (Journal of the Royal United Service Institution, vol. XXX, p. 35) :
« Je pense, disait-il, que les mitrailleuses ont un grand avenir devant elles ; si elles sont employées avec intelligence, elles produiront des effets incalculables et révolutionneront la tactique. »
« Lorsque la mitrailleuse fit son apparition sur le champ de bataille, dit M. Gustaf Roos (Emploi des mitrailleuses et des canons à tir rapide dans les armées de terre et dans la marine, par Gustaf Roos, Saint-Pétersbourg, novembre 1886), on comprit mal son mode d’emploi.
On crut qu’elle pourrait remplacer les tirailleurs et même jusqu’à un certain point les canons ordinaires, tandis qu’au contraire ce n’est qu’une arme auxiliaire, qui ne peut et ne doit en aucune manière se substituer ni à l’infanterie ni à l’artillerie de campagne. Néanmoins, il peut se présenter, sur le champ de bataille, telle circonstance où la mitrailleuse seule peut donner le résultat cherché. Il est certain qu’elle a une sphère d’action bien définie et dans les limites de laquelle l’ennemie est battu plus efficacement que par les autres armes. »
Il y a longtemps, dit lord Charles Beresford (Voir : Journal of the Royal United Service Institution, vol. XXVIII, 1886, p. 941 – Machine guns in the field, par lord Charles Beresford » que les Allemands ont condamné les mitrailleuses sous prétexte que « l’artillerie n’en a pas besoin et que l’infanterie n’en veut pas. »
Ce jugement fondé sur l’expérience de la guerre 1870-71 est encore aujourd’hui accepté par nombre de gens, malgré les perfectionnements apportés dans ces dernières années à la construction de ces armes. Si les mitrailleuses n’ont pas produit, pendant la guerre franco-allemande, tout l’effet qu’on en espérait, c’est principalement parce qu’elles ont été mal employées. On les considérait alors comme une sorte de canon et on les employait comme telles, tandis qu’en réalité ce ne soient que des fusils perfectionnés.
Toutes les fois qu’elles ont été utilisées d’une manière rationnelle, elles ont produit des effets terribles. L’échec de la 38e brigade allemande dans l’attaque de la division Grenier, pendant la bataille de Mars-la-Tour, en est un exemple digne d’être mérité. On se rappelle, en effet, que les 5 bataillons de cette brigade qui abordèrent les positions françaises furent reçus par un feu de mousqueterie et de mitrailleuses si terrible que, sur un effectif de 95 officiers et 4 546 hommes, il y eut en quelques minutes 72 officiers et 2 542 hommes hors de combat.
Les Allemands n’ont jamais laissé échapper l’occasion de décrier les mitrailleuses, mais il est probable qu’en agissant ainsi, ils voulaient diminuer l’effroi que ces engins causaient à leurs hommes. C’est pour cela que, dans tous les engagements leur premier soin était toujours d’éteindre le feu des mitrailleuses françaises avec leur artillerie, avant de s’attaquer à d’autres objectifs (Lord Charles Beresford, ouvrage cité).
Si l’effroi des soldats allemands, dont parle lord Beresford, était réel en 1870, que serait-ce donc aujourd’hui en face des armes actuelles ?
Source : S0397, n°695, tome 33 du 30/05/1888, p. 577-582.
Quelques militaires, dit d’autre part M. le lieutenant Demetrio Lecca (Demetrio Lecca. La mitragliatrici auxiliaire d’una disisione di cavalleria. Rivista militare itiliana, avril 1886), invoquent encore l’exemple de la campagne de 1871 pour condamner les mitrailleuses. Mais il faut remarquer que la mitrailleuse française employée dans cette campagne était trop lourde et que bien qu’elle eût 25 canons, elle n’arrivait pas à tirer plus de 150 coups par minute. Celles que l’on construit aujourd’hui peuvent être trainées par deux chevaux, par un seul cheval et même à bras. Au point de vue de la vitesse de tir, il en est, comme la mitrailleuse Gatling, qui peuvent arriver à 1 200 coups par minute.
On dit encore que ces armes n’ont ni la puissance du canon, ni la mobilité du fusil. Cela est exact, mais elles ont du moins l’avantage d’être plus mobiles que le canon et de ne pas avoir de recul, ce qui dispense de les repointer à chaque coup ; en second lieu leur tir est beaucoup plus juste que celui du fusil, en raison de la fixité de leur affût.
Elles ne peuvent évidemment ni ne doivent être substituées au canon, qui, seul, peut détruire les obstacles résistants ; leur rôle n’est pas non plus de remplacer le fusil ; mais elles doivent être considérées comme des armes spéciales, qui trouveront leur emploi partout où le manque d’hommes et d’espace empêche d’agir vigoureusement et rapidement, contre un ennemi supérieur en force.
Dans une étude sur les mitrailleuses, publiée par l’Invalide russe en 1887 (Voir les numéros 210, 211, 216, 221 de l’Invalide russe, année 1887), M. le général Tchébichef, professeur à l’école d’artillerie Michel, cite deux épisodes de la guerre de 1877-78, dans lesquels ces armes ont joué un rôle important, et il en conclut qu’une armée devrait toujours en être pourvue.
Le premier épisode appartient au siège de Nicopoli. Les Turcs occupaient, sur les bords du Danube, une ligne de hauteurs qui dominaient les batteries de siège russes. Le tir à shrapnels ayant été impuissant à les chasser de cette position, on eut recours à la batterie de mitrailleuses du capitaine Golochtchapof ; celle-ci vint s’établir à 900 mètres de l’ennemi et, en moins d’un quart d’heure, l’obligea à cesser le feu.
La seconde appartient au siège de Plewna. Au moment où la place fut investie, la partie de la ligne russe située en face de Radichevo était en butte à un feu continuel et très meurtrier ; Profitant de l’expérience acquise à Nicopoli, on se décida à faire venir de Sistova la batterie de mitrailleuses. Quatre pièces se placèrent pr-s d’une batterie de 24 centimètres, qui se trouvait à 1 000 mètres environ des ouvrages turcs et ouvrirent le feu contre les tranchées ennemies. Les quatre autres pièces de la batterie furent gardées en réserve. Au bout de quelques heures, les Turcs furent réduits au silence. A deux reprises différentes, ils essayèrent de recommencer le feu, mais, grâce aux mitrailleuses, ce fut toujours sans succès. Peu de temps après, six mitrailleuses furent envoyées au général Skobelef ; les Turcs en profitèrent pour revenir à la charge contre la position de Radichevo, mais les deux pièces qui restaient les obligèrent, cette fois encore, à se retirer dans leurs abris, et ils ne reparurent plus jusqu’à la chute de la place.
Il serait trop long d’énumérer ici toutes les expériences exécutées avec les mitrailleuses, dans ces dernières années ; il nous suffira de rapporter quelques-uns des résultats obtenus pour montrer sur quels faits les écrivains militaires qui préconisent leur emploi en rase campagne, s’appuient pour défendre leur thèse.
D’après Gustaf Roos, des tirs comparatifs exécutés en Russie avec une mitrailleuse Nordenfelt à 5 canons ont montré :
1° Que cette mitrailleuse équivaut à 50 tireurs exercés ;
2° Qu’à 800 mètres, elle produit plus d’effet que deux canons de campagne tirant à shrapnels ;
3° Qu’au-delà de 800 mètres, elle produit autant d’effet que deux canons de campagne tirant à shrapnels.
D’après lord Charles Beresford, une mitrailleuse Nordenfelt à 10 canons, manœuvrée par 6 hommes, produirait à 1 100 mètres autant d’effet que 70 tirailleurs exercés.
A 1 600 mètres, dans un rectangle horizontal de 45 mètres de largeur et 90 de longueur, on aurait relevé 293 atteintes sur 300 coups tirés.
Dans une lecture faite au mois de novembre 1887 à la Royal United Service Institution, M. le lieutenant Benson, de l’artillerie anglaise, définit comme il suit le tir des mitrailleuses (Journal of the Royal United service Institution, 1888, n°142 – Machines guns, their tactic and equipment by lieutenant G.E. Benson, R.A.) :
1° En raison de sa rapidité, leur feu peut produire l’effet en moins de temps que celui des autres armes ;
2° Les changements d’objectifs s’exécutent presque instantanément et sans cesser le feu ;
3° Le feu peut être soutenu pendant plusieurs minutes sans interruption ;
4° Enfin, leur tir est plus juste que celui du fusil.
La première de ces propriétés appartient aussi, quoique à un moindre degré, à l’artillerie : la seconde est spéciale aux mitrailleuses, de même que la troisième ; toutefois la continuité du feu peut être également obtenue avec les autres armes, lorsqu’elles sont réunies en assez grand nombre ; enfin, la quatrième est commune aux mitrailleuses et aux canons de campagne actuels.
On voit que les mitrailleuses possèdent des qualités spéciales et que, par conséquent, il faut les employer de manière à développer le plus possible ces qualités. Or les effets du feu dépendent de deux facteurs principaux : la soudaineté et l’intensité. En ce qui concerne l’intensité, les vitesses de tir mentionnées plus haut prouvent qu’il n’y a rien à désirer de plus de ce côté-là. Quant à la soudaineté, elle ne peut être obtenue qu’avec des armes extrêmement mobiles, susceptibles de se porter rapidement sur un point désigné du champ de bataille ; dans ces conditions elles produiront un effet moral incalculable.
« Il est encore un autre point de vue, continue le lieutenant Benson, que je ne dois pas passer sous silence : c’est la difficulté réelle qu’on éprouve à reconnaître de loin la position de mitrailleuses, quand l’infanterie tire dans leur voisinage.
Pendant les manœuvres de cette année (1887) autour de Douvres, je faisais partie des troupes d’attaque ; lorsque, dans le cours de l’action, ma batterie fut arrivée à 700 mètres de l’ennemi, j’entendis très distinctement le bruit bien connu des Nordenfelt, mais il me fut impossible de découvrir la même masse de fumée que l’infanterie voisine. »
Source : S0397, n°695, tome 33 du 30/05/1888, p. 577-585
Mardi 19 juin 1888
Allemagne : Nomination du prince Albert de Prusse au grade de Feld-Maréchal.
Par un ordre de cabinet en date du 19 juin, l’empereur Guillaume a nommé feld-maréchal le prince Albert de Prusse. Ce prince, qui est régent de Brunswick, commande actuellement le Xe corps d’armée. Cette nomination le désigne pour le commandement d’une armée en cas de guerre.
Source : S0397 n°697, tome 33, du 30 juin 1888, p. 749.
Samedi 30 juin 1888
Allemagne : Projet de règlement d’exercice pour l’infanterie.
Depuis longtemps la presse militaire allemande annonçait l’apparition d’un nouveau règlement d’exercices pour l’infanterie. Ce bruit trouve sa confirmation dans la nomination d’une commission de 11 membres chargée de réviser le règlement actuel.
Cette commission est présidée par le général von Meerscheidt-Hüllessem, commandant le 5e corps d’armée. Parmi les personnalités militaires qui la compose, nous citerons : le général von Schlichting, commandant la 1ère division d’infanterie de la garde ; le général von Hilgers, commandant la 15e division ; le général von Sanitz, gouverneur de Cologne ; le général von Wittlich, commandant la 12e brigade d’infanterie, le général Vogel von Falckenstein, chef du 2e bureau de l’état-major général ; le colonel Massow, commandant le 137e régiment d’infanterie, et le lieutenant-colonel von Frankenberg-Proschlitz, chef du bureau de l’infanterie au ministère de la guerre.
Le règlement actuel n’est autre que celui de 1847, révisé une première fois le 1er mars 1876 et modifié tout récemment encore (3 février 1887) à la suite de l’adoption du fusil à répétition.
La commission dont nous venons de parler s’est réunie une première fois le 11 de ce mois ; elle devra, dit-on, avoir terminé ses travaux de manière à faire coïncider l’introduction du nouveau règlement dans l’armée avec l’incorporation des recrues.
D’autre part, la Gazette de la Croix prétend que les travaux de cette commission n’auront que le caractère d’un avant-projet : une commission plus nombreuse dans laquelle seraient aussi représentés les autres Etats confédérés, élaborerait le projet définitif.
Source : S0397 n°697, tome 33, du 30 juin 1888, p. 749.
Mardi 10 juillet 1888
Allemagne : Les nouveaux inspecteurs d’armée.
Nos lecteurs savent que par une série d’ordres de cabinet, dont le premier en date du 12 avril de cette année, le dernier du 10 juillet, les inspections d’armée vacantes ont été pourvues de titulaires et sensiblement remaniées dans leur composition.
1re inspection d’armée (Ier, IIe, IXe et Xe corps). Le prince Albert de Prusse est né en 1837. Il a débuté dans l’infanterie, puis à l’âge de 22 ans, est passé dans la cavalerie qu’il n’a plus quittée. Il a suivi les opérations de la campagne de 1864 ; il commandait une brigade de cavalerie en 1866 (Sadowa) et a fait la campagne de 1870 à la tête d’une brigade de cavalerie de la garde, tout en ayant le grade de division (Beaumont, Sedan, Paris, Bapaume, Saint-Quentin). Nommé au commandement du Xe corps en 1873, il a été placé, le 10 juillet 1888, à la tête de la 1re inspection d’armée.
2e inspection d’armée (Ve, VIe et XIIe corps). Le prince Georges de Saxe est né en 1832. Il a servi dans l’infanterie, la cavalerie, l’artillerie et l’état-major de l’armée saxonne.
En 1866, il commandait une brigade de cavalerie dans la campagne contre la Prusse et il y prit part aux batailles de Münchengrätz et de Sadowa.
En 1870, il était en tête de l’une des divisions saxonnes, qu’il commandait sur le champ de bataille de Saint-Privat. Lorsque son frère, le roi de Saxe actuel, quitta le commandement du XIIe corps pour prendre celui de l’armée de la Meuse, il le remplaça comme chef de bord et conduisit les Saxons à la bataille de Sedan e devant Paris. Il devint titulaire du commandement de son frère au trône, en 1873.
Il a été placé à la tête de la 2e inspection d’armée le 4 juillet 1888.
3e inspection d’armée (VIe, VIIIe et XIe corps). Le grand-duc de Hesse est né le 12 septembre 1837 ; il a servi dans les troupes hessoises. En 1866, il commandait une brigade de cavalerie dans la campagne contre la Prusse.
En 1870-71, il était à la tête de la 25e division (Rezonville, Saint-Privat, Metz, Orléans, Beaugency) et a conservé ce commandement jusqu’au jour où il devint grand-duc régnant de Hesse (1877).
Le grand-duc de Hesse a été placé à la tête de la 3e inspection d’armée le 24 mai 1888.
4e inspection d’armée (IIIe, VIIIe et XIe corps). Les deux corps d’armée bavarois ont été jusqu’ici rattachés à cette inspection ; rien dans les documents officiels ne confirme ni infirme cette ancienne disposition.
Le maréchal von Blumenthal sort de l’infanterie, il a fait presque toute sa carrière dans l’état-major. Il a été chargé plusieurs fois de missions spéciales, entre autres en Angleterre (1852-1856-1858). De 1864 à 1866 il a commandé une brigade d’infanterie ; commandant du IVe corps en 1871, il a conservé cette situation jusqu’au 12 avril 1888, époque à laquelle il a été placé à la tête de la 4e inspection d’armée.
Le maréchal von Blumenthal a fait campagne de 1864 dans l’état-major. En 1866, il était chef d’état-major de la 2e armée (prince royal de Prusse), et en 1870-71, il remplissait les mêmes fonctions à la 3e armée (prince royal).
5e inspection d’armée (XIVe et XVe corps). Le grand-duc Frédéric de Bade est né en 1826. Il avait un passé militaire peu connu, lorsque l’empereur d’Allemagne lui confia, en 1877, la 5e inspection d’armée, qu’il venait de créer. Il a depuis, exercé effectivement les fonctions d’inspecteur, notamment en ce qui concerne le XVe corps.
Source : S0397 n°700, tome 34, du 15 août 1888, p. 185-187.
Jeudi 2 août 1888
Allemagne : Nomination dans le haut personnel de l’armée.
Par un ordre de cabinet en date du 2 août, le général von Lesczinski, commandant la 11e division, est nommé au commandement du IXe corps, en remplacement du général von Treskow, admis à la retraite.
Un second ordre de cabinet, daté du 7 août, nomme le général von Albedyll, chef du cabinet militaire de l’Empereur, au commandement du VIIe corps, en remplacement du général von Witzendorff, admis à la retraite.
Le général von Hahnke est nommé chef du cabinet militaire, en remplacement du général von Albedyll.
Source : S0397 n°700, tome 34, du 15 août 1888, p. 185-187.
Mardi 7 août 1888
Allemagne, armée : Nomination dans le haut personnel de l’armée.
Une revue militaire française nous informe : « Par un ordre de cabinet en date du 7 août 1888, le général von Albedyll, chef du cabinet militaire de l’Empereur, est nommé au commandement du VIIe corps, en remplacement du général von Witzendorff, admis à la retraite. Le général von Hahnke est nommé chef du cabinet militaire, en remplacement du général von Albedyll ».
Vendredi 10 août 1888
Allemagne, armée : un nouveau chef d’état-major général de l’armée allemande.
Le comte Alfred von Waldersee succède à la place du comte de Moltke, en tant que chef de l’état-major général. Les plans de concentration de Waldersee restent des variantes des idées générales de défensive à l’Ouest du maréchal von Moltke.
Allemagne, armée : Nomination dans le haut personnel de l’armée.
Une revue militaire française nous livre l’article suivant : « Par un ordre de cabinet, en date du 10 août 1888, le général von Schlichting est nommé au commandement du XIVe corps d’armée en remplacement du général von Obernitz, admis à la retraite ».
Mercredi 15 août 1888
Allemagne : Grandes manœuvres de la flotte allemande dans la mer Baltique.
Les grandes manœuvres que la flotte allemande doit exécuter cette année, commenceront vers le milieu du mois de septembre. C’est dans le golfe de Danzig qu’aura lieu le début des opérations qui doivent se terminer dans la baie de Kiel. L’Empereur assistera sans doute au début des manœuvres. D’après la Gazette de Danzig, dès que les navires qui participeront aux opérations seront concentrés, ils seront passés en revue par le vice-amiral von Monts, qui a remplacé le général Caprivi comme chef de l’amirauté, puis formés en trois divisions navales. Prendront part aux manœuvres : neuf navires de haut bord, l’aviso Blitz et quatorze torpilleurs.
Source : S0397 n°700, tome 34, du 15 août 1888, p. 190-191.
Suisse : Crédits supplémentaires pour 1888.
Parmi les crédits supplémentaires demandés par le Conseil fédéral pour 1888, ceux du département militaire figurent pour une somme de 985 000 francs. Ces demandes ne comportent pas toutes, à proprement parler, l’ouverture de crédits nouveaux. L’Assemblée fédérale a, en effet, décidé, en 1887, à l’occasion de la présentation du compte d’Etat, que les sommes prévues au budget et qui n’auraient pas été dépensées ne devaient pas être reportées sur l’exercice suivant, mais faire l’objet d’une demande de crédits supplémentaires.
Tel est le cas, en ce qui concerne la somme affectée à l’achèvement du remplacement des pièces de campagne de 10,5 cm par des pièces frettées de 8,4 cm.
Il en est de même d’une somme de 384 000 francs relative aux fortifications du Gothard, qui n’avait pu être dépensée dans les exercices 1886 et 1887. Il faut y ajouter une demande nouvelle de 100 000 francs pour le renforcement de l’ouvrage Fondo del Bosco. « Il est nécessaire, pour battre les hauteurs voisines, de construire encore une batterie détachée, non prévue dans le projet primitif, sur l’emplacement dit Motto Bartola. D’après les plans déjà adoptés, cet ouvrage se composera d’un certain nombre d’emplacements découverts pour pièces de position ainsi que des magasins nécessaires ; il sera exécuté, en grande partie, à la manière des fortifications passagères. » (Message du Conseil fédéral du 7 juin 1888). Ces travaux sont évalués à 120 000 francs sur lesquels on demande 100 000 francs pour 1888.
Enfin, la création d’un approvisionnement de 100 cartouches par homme du landsturm armé exige une somme de 416 200 francs (Le landsturm armé, dont l’organisation est en cours, compte de 70 000 à 80 000 hommes. Voir la Revue militaire de l’Etranger, 1er semestre 1888, n°690). Ces munitions seraient conservées dans les arsenaux et dépôts cantonaux, et, en cas de craintes de guerre, transportées dans les arrondissements de bataillons pour être distribuées.
Source : S0397 n°700, tome 34, du 15 août 1888, p. 191-192.
Samedi 18 août 1888
Allemagne, armée : Nomination dans le haut personnel de l’armée.
La revue militaire de l’étranger nous livre l’article suivant : « Par un ordre de cabinet en date du 18 août 1888, le général de division von Schkopp, gouverneur de Spandau, est nommé gouverneur de Cologne ».
Dimanche 19 août 1888
Italie, armée : Expérience de canons à tir rapide.
La revue militaire de l’étranger nous a livré cet article : « L’artillerie italienne vient d’expérimenter au polygone de Cirié (province de Turin), divers modèles de canons à tir rapide présentés, l’un par les établissements Gruson, de Magdebourg, les autres par le constructeur Nordenfelt, dont la mitrailleuse a été en 1887 adopté par la marine. Voici, d’après l’Esercito du 19 août, quelques renseignements sur ces essais. Un canon de montagne, à tir rapide, du calibre de 42 millimètres, n’a pu soutenir l’expérience par suite de la rupture de l’appareil de pointage. Les modèles proposés pour l’artillerie de campagne présentent, l’un et l’autre, des qualités identiques quant au mécanisme de fermeture, à la rapidité du tir et à la facile manœuvre de la pièce. Le canon à tir rapide Gruson est du calibre de 53 millimètres ; approvisionné à 104 coups, il ne pèse, affût compris, que 640 kilogrammes. La mitrailleuse Nordenfelt, approvisionné à 70 coups, pèse 824 kilogrammes. L’effet des projectiles de 53 millimètres aux distances moyennes, semble très sensiblement plus considérables que ceux de 47 mm, et, bien qu’il n’ait été publié aucun rapport circonstancié sur les expériences en question, il semble que l’on serait amené à conclure que la réduction du calibre, même pour les mitrailleuses, ne doit pas être poussée trop loin ; la dimension de 47 mm parait déjà trop faible ».
Jeudi 30 août 1888
Allemagne : Nomination du Maréchal de Moltke à la présidence de la commission de défense, et du général de Waldersee, à la tête de l’état-major général.
Le maréchal de Moltke a officiellement quitté ses fonctions de chef d’état-major général, dans lesquelles il a été remplacé par son adjoint, le général de Waldersee. Le maréchal a été nommé président de la Commission de défense, dont, jusqu’à la mort de l’Empereur Guillaume, le prince impérial Frédéric a été le chef. Cette commission est actuellement est actuellement composée du maréchal de Moltke, président ; du chef de l’état-major de l’armée, général de Waldersee ; des grands maîtres de l’artillerie et du génie, les généraux von Voigts-Rehts, von Roerdansz et von Stiehle ; du représentant du ministre de la guerre, le général Blume ; du chef de l’Amirauté, le vice-amiral von Monts, et de membres nommés spécialement par l’Empereur, parmi lesquels figure seul le général Pape, commandant du corps de la garde.
Source : S0397 n°701, tome 34, du 30/08/1888, p. 252.
Allemagne, armée : Voyage d’inspection du maréchal de Blumenthal en Wurtemberg et en Bavière.
La revue militaire de l’étranger du 30 août 1888 a publié cet article : « Le maréchal de Blumenthal vient d’inspecter le XIIIe corps wurtembergeois, et poursuit sa tournée d’inspection en Bavière, où il doit voir les deux corps d’armée bavarois. Il est intéressant de remarquer que ce sont des princes de la maison royale de Bavière, comme le prince Léopold, commandant le Ier corps, et le prince Arnolphe, commandant la 1ère division, qui présentent les troupes au maréchal prussien ».
Allemagne, armée : Détail des grandes manœuvres de 1888.
Une revue militaire française du 30 août 1888 nous a livré les informations suivantes : « Suite du détail des grandes manœuvres de 1888 :
Quatrième corps.
Nous complétons les renseignements que nous avons déjà donnés pour le IVe corps, par les indications suivantes :
8e division : Manœuvres de brigade, du 10 au 15 septembre.
15e brigade. Weissenfels.
16e brigade. Altenburg.
Manœuvres de division, du 17 au 22 septembre. Zeitz.
N.B. Les manœuvres de la 7e division auront lieu du 9 au 15 septembre à Cobourg (et non à Loburg).
Quatorzième corps.
Les manœuvres de la 58e brigade ont lieu, en ce moment, aux environs de Mulhouse. Celles de la 29e division auront lieu en Alsace au commencement de septembre, entre Thann, Cernay, Dannemarie et Altkirch. La division manœuvrera à 16 bataillons.
Quinzième corps.
Les manœuvres commenceront en Alsace-Lorraine le 8 septembre 1888.
La 61e brigade d’infanterie, composée des 126e, 132e et 138e régiment d’infanterie, du 15e régiment de ulans, d’un détachement du 31e régiment d’artillerie, d’une compagnie du 15e bataillon de pionniers et d’un détachement du 15e bataillon du train, manœuvrera, du 8 au 12 septembre 1888, aux environs de Dimzonheim.
La 62e brigade, composée des 60e et 137e régiment d’infanterie, du 15e régiment de dragons, d’un détachement du 31e d’artillerie et d’une compagnie du 15e bataillon de pionniers, manoeuvrera du 8 au 12 septembre aux environs de Bouxwiller.
Les manœuvres des deux brigades qui forment la 31e division auront lieu près de Saverne, du 14 au 20 septembre 1888.
La 59e brigade d’infanterie, composée des 98e et 130e régiments d’infanterie, du 9e régiment de dragons, de la 7e batterie du 15e régiment d’artillerie, de la 8e batterie du 31e régiment d’artillerie et d’une compagnie du 16e bataillon de pionniers, manœuvrera du 13 au 17 septembre 1888 entre Remilly et Puttange.
La brigade bavaroise, en garnison à Metz, composée des régiments d’infanterie n°4 et 8, du 13e régiment de dragons, de deux batteries du 31e régiment d’artillerie et d’une compagnie du 16e bataillon de pionniers, manœuvrera du 13 au 17 à l’ouest de Metz.
Les manœuvres de la 30e division auront lieu entre la Nied Française et la Nied Allemande, du 18 au 23 septembre 1888.
La 65e brigade d’infanterie, composée des 67e et 136e régiments d’infanterie, du 8e bataillon de chasseurs, du 5e régiment de chevau-légers, de détachements du 15e régiment d’artillerie et du 15e bataillon du train, manœuvrera du 8 au 13 septembre près de Drulingen.
Les manœuvres de la 33e division auront lieu du 17 au 21 septembre, entre Saint-Avold et Forbach, et les manœuvres de corps d’armée (30e et 33e division) les 24 et 25 septembre 1888, près de Metz ».
Allemagne : armée : Nouveau sachet de pansement à l’usage de l’armée allemande.
La revue militaire de l’étranger du 30 août 1888 a publié cet article : « Désormais, tous les officiers, sous-officiers et simples soldats de l’armée allemande, seront munis, en campagne, d’une trousse de pansement, qui leur permettra d’appliquer un premier bandage sur le champ de bataille. Cette trousse consistera en une enveloppe de toile huilée imperméable contenant une bande de batiste de Cambrai, longue de 3 mètres, deux petites compresses antiseptiques imprégnées, en toile de Cambrai ou mousseline, et une épingle de sûreté. Si une blessure se produit, on ôte l’enveloppe de la trousse, on applique les compresses, après avoir préalablement lavé la blessure avec de l’eau pure, du vin ou de l’eau de vie. On entoure le tout de la toile huilée et l’on opère le pansement avec la bande, à laquelle on fixe, pour qu’elle ne se relâche pas, l’épingle de sûreté. Cette manière d’opérer préserve la blessure contre toute poussière ou autre cause d’infection, jusqu’à l’arrivée du chirurgien, et la guérison s’opère plus rapidement et plus sûrement ».
Source : S0397 n°701, tome 34, du 30/08/1888, p. 254.
Vendredi 31 août 1888
Allemagne, Alsace-Lorraine : obligation de passeport pour les Alsaciens-Lorrains qui se rendent en France.
Une nouvelle mesure tracassière frappe les Alsaciens-Lorrains qui désirent se rendre en vieille France : un passeport établi par les services de police est dorénavant obligatoire. Les autorités allemandes estiment que cette mesure permettra de mieux surveiller les allers et venues de la population.
Samedi 15 septembre 1888
Allemagne : Au sujet des théories récentes sur l’organisation des places fortes.
Les progrès qui viennent d’être réalisés dans les procédés d’attaque des places ont provoqué d’ardentes discussions sur les propriétés et la valeur des dispositifs que la défense pourrait, à un moment donné, chercher à mettre en œuvre. Les systèmes les plus divers ont été successivement proposés pour rendre à la fortification la valeur qui lui ont fait perdre la puissance et la précision toujours croissante des bouches à feu.
De ces études est née une certaine confusion, un certain « désarroi » même, que le lieutenant général Brialmont constate dans une publication récente (Influence du tir plongeant et des obus-torpille sur la fortification).
« L’un propose, dit-il, de constituer des camps retranchés avec une ceinture de forts disposés seulement pour une défense d’infanterie et d’établir l’artillerie dans les batteries provisoires des intervalles ; un autre, de retirer l’armement des forts existants et de le placer sur des plateformes roulantes parcourant une voie ferrée protégée par un épaulement ou un glacis ; un autre, d’établir l’armement autour des forts et à une grande distance de ceux-ci pour préparer et appuyer des mouvements offensifs contre l’assiégeant ; un autre, de remplacer les forts par une ou plusieurs lignes de tours se défendant mutuellement et n’ayant pas pour tout armement qu’une seule coupole ; un autre encore, de renoncer à toute défense permanente et de créer des camps retranchés à la Plewna, composés d’ouvrages passagers ou semi-permanents ; un autre, enfin, de construire des forts, sans fossés ni flanquement propre, dont l’armement serait établi tout entier dans des coupoles, émergeant d’une énorme bloc de béton sous lequel se trouverait les locaux d’habitation, les magasins, les ateliers, etc. Il en est même qui poussent si loin l’amour des réformes qu’ils veulent raser toutes les forteresses et y substituer des ceintures de coupoles démontables et transportables, pouvant être déplacées suivant les besoins de la guerre.
La variété de ces propositions prouve tout au moins que les questions de fortification préoccupent vivement l’opinion.
Source : S0397 n°702, tome 34, du 15/09/1888, p. 257-258.
Dimanche 30 septembre 1888
Allemagne : Idées étrangères sur la fortification. Note sur le renforcement des abris.
Les deux grandes innovations qui, depuis dix ans, ont bouleversé les idées régnantes sur les fortifications, c’est-à-dire le tir en bombe avec des mortiers rayés et l’emploi des obus torpilles, ont été l’objet de commentaires nombreux. La plupart se cantonnent dans des généralités où il est difficile de discerner le vrai du faux, parce que, derrière les brumes qui enveloppent la pensée, on ne distingue aucun terrain solide.
Les discussions les plus complexes s’engagent dans le vague. On voudrait trouver des enseignements dans l’histoire et l’on ne remarque pas assez que les sièges de l’avenir ressembleront moins à ceux de 1854 – 1870 que ceux-ci aux sièges de Vauban. Aussi, en suivant le mouvement des idées sur ces questions, ce dicton anglais revient fréquemment à l’esprit : « What I want is facts », ce qu’il me faut, ce sont des faits.
Là gît la difficulté. Les faits, ce sont les expériences de polygone, et la plupart des puissances qui les ont entreprises ne les divulguent pas. Le général Brialmont s’exprime comme il suit, dans son récent ouvrage sur l’Influence du tir plongeant et des obus torpilles sur la fortification : « Depuis la guerre franco-allemande, le silence et le mystère règnent de partout. Les expériences se font dans le plus grand secret, et les officiers qui les dirigent sont souvent seuls à en connaître les résultats. Cet égoïsme national, que de puissantes rivalités et de grands intérêts expliquent mieux qu’ils ne les justifient, nous prive des données nécessaires pour arrêter la base de la fortification actuelle et en faire l’application à de nouveaux types de forts… Nous avons constaté souvent que des résultats d’expériences, des procédés de fabrication ou des engins nouveaux étaient connus de ceux-là précisément à qui on prétendait les cacher. Il est plus difficile encore de soustraire à la connaissance d’un voisin dont on se défie les fortifications qu’on élève contre lui. L’expérience prouve, malheureusement, qu’il n’est pas de porte ni de secret qui résiste à la puissance de l’argent. C’est pourquoi nous avons toujours soutenu qu’il est inutile de faire mystère de choses qu’on ne peut espérer tenir sous le boisseau, tant que les états-majors des grandes armées considéreront l’espionnage comme une des branches de leur service » (Brialmont, ouvrage cité page 12 et 13).
Au point de vue de l’art pur, le célèbre ingénieur à raison. Si les militaires de tous les pays, qui sont frères par les armes, effectuaient leurs recherches en commun, les idées seraient vite arrêtées.
Malheureusement, les nations sont égoïstes, les guerres sont devenues des luttes pour l’existence et ont perdu le caractère des tournois chevaleresques qu’elles avaient jadis. Comment faire à un pays le reproche de garder pour lui seul les atouts que le hasard ou la réflexion ont mis entre ses mains !
Le général Brialmont n’a pas les mêmes raisons pour se taire. Chargé de la défense d’un état neutre, qui travaille au grand jour et ne veut pas s’imposer la dépense d’épreuves très coûteuses, il a réuni « un assez grand nombre de faits et d’observations, pour être fixé sur les propriétés et les effets des poudres brisantes ». Grâce à lui, nous connaissons l’état de la question au commencement de 1888. Avec ce guide éminent, nous nous proposons d’exposer les idées qui règnent à l’étranger sur les éléments de la fortification, leur groupement en ouvrages, enfin la valeur des places au point de vue tactique et stratégique. Sans nous interdire l’usage d’autres sources d’informations, nous mettrons en relief les points fondamentaux d’un livre digne d’être lu et médité.
Pour le moment, nous ne nous occupons que des abris.
I. Les abris sont nécessaires à la fortification. On conçoit qu’une grande place puisse y suppléer dans une certaine mesure par l’étendue de son périmètre, mais il n’en n’est pas de même pour une petite place ou un fort d’arrêt. Sans abris, la garnison ne se repose pas. Or on sait combien vite les forces humaines s’épuisent. Deux nuits sans sommeil rendent une troupe incapable de servir. Sans abris sûrs, la poudre et les projectiles sont exposés au tir de l’assaillant et leur destruction est à la merci d’un coup heureux. Sans abris, dès que la défense a subi l’ascendant de l’attaque, elle n’a plus la moindre espérance de reprendre l’avantage. Les pertes matérielles et morales qu’elle éprouve sont telles, que de bons esprits (Scheibert : Die Befestigungskunst) ont soutenu et soutiennent encore qu’il faut renoncer à la fortification permanente. On verra que leurs craintes sont exagérées.
Voici quelques résultats de tir contre la terre, les maçonneries et le fer.
Au polygone de Cummersdorf, un obus torpille de 21 centimètres, tiré sous l’angle de 60°, à une distance de 3 000 mètres, a pénétré dans la terre sablonneuse à une profondeur de 4 à 5 mètres et déterminé un entonnoir de 15 mètres cubes. Le général Brialmont (page 349) admet, en conséquence, que l’on peut garder aux petites voûtes (poternes et gaines) leurs anciennes épaisseurs, si elles sont couvertes de 6 mètres de sable ou de 8 à 9 mètres de terre forte. Cette énorme masse couvrante ne nous inspire qu’une confiance médiocre. Le premier projectile de 21 centimètres qui l’atteindra y creusera un entonnoir et écartera 15 mètres cubes de terre ; le second mettra la voûte à nu et le troisième attaquera la maçonnerie. La terre paraît donc inefficace pour protéger les voûtes.
D’après Förster, les poudres brisantes ont une action de deux fois et demie à quatre fois supérieure à celle de la poudre contre les maçonneries.
« Les effets du coton poudre contre les voûtes ont été constatés, pour la première fois, à Wiener-Neustadt, en 1865. L’explosion d’un tonneau contenant 25 livres de cette poudre, placé sur la chape d’une voûte en arc de cercle de 4,40 m de portée et de 1,20 m sur 1,50 m à la base supérieure, et de 2,17 sur 1,80 à la base inférieure ».
« Un tonneau semblable placé contre un mur détaché, de 1,90 m de hauteur et 0,95 m d’épaisseur, y fit une brèche qui mesurait 1,41 m sur 1,58 m intérieurement et 1,90 sur 1,66 m extérieurement ».
« Von Förster nous apprend qu’un obus de 15 centimètres de 6 calibres de longueur, chargé de 11,5 kg de coton poudre, placé sur une voûte en maçonnerie de 0,90 m d’épaisseur et de 5 mètres de portée, recouverte de 0,80 m de terre non damée, fit dans cette voûte, en éclatant, un trou de 1,60 m à 1,80 m de diamètre (expérience faite en Italie).
Des effets bien plus remarquables ont été constatés depuis lors, à Cosel et à Cummersdorf, avec des obus torpilles de 21 cm, chargé de 22 kg de coton poudre, et au fort de la Malmaison, avec des obus torpilles de 22 centimètres, chargés de 33 kg de mélinite. Un de ces derniers obus ayant porté en plein sur la caponnière du front de tête, couverte de 3 mètres de terre, y fit, dit-on, une brèche d’environ 8 m de diamètre.
Dans un magasin à poudre recouvert de 4 mètres de terre, un obus semblable produisit un entonnoir dont l’ouverture supérieure avait 4 mètres carrés en surface. Ces mêmes obus, en éclatant derrière des revêtements d’escarpe et de contrescarpe, composés de voûtes en décharge, y firent des brèches de 12 à 15 mètres de largeur (Brialmont, pages 340 et 341. Nous citons textuellement es résultats d’expériences françaises, parce qu’ils ont déterminé les idées actuelles de l’auteur ; mais nous ne prétendons, en aucune façon, attester ni contester leur exactitude).
L’effet des poudres brisantes sur les maçonneries provient de la propagation des vibrations au travers des joints, ce qui produit une dislocation de l’ensemble. On a cherché une protection dans l’emploi d’un milieu plus homogène et on s’est arrêté au béton. Le béton était utilisé depuis longtemps pour couvrir le bâti des tourelles cuirassées. Le général Brialmont (Page 337) croit que, pour percer une couche de béton de 1,50 m d’épaisseur, six à huit obus (dont il ne spécifie pas le calibre), devraient être groupés sur un espace de 1 à 2 mètres carrés.
De diverses expériences faites sur la résistance du fer au choc des projectiles, on a tiré la conclusion d’un obus-torpille ne produit pas plus d’effet qu’un obus ordinaire de même poids, arrivant sous le même angle et avec la même vitesse restante. Cela tient à ce que, frappant des cuirasses de fer, en compound, en acier ou en fonte durcie, ils rebondissent ou ricochent et éclatent en l’air à une distance du point d’impact que les fusées percutantes les plus simples n’ont pu réduire à moins de 1 ou 2 mètres (Page 338).
Malheureusement, le prix élevé du fer ne permet pas d’en généraliser l’usage. N plaque de fer laminé de 5 centimètres d’épaisseur coûte autant qu’un bloc de béton de même surface et de 10 mètres d’épaisseur.
II. Comment mettre les voûtes existantes en état de résister aux nouvelles poudres ?
Dans les cas rares où la question d’argent en joue pas un rôle capital, on peut fortifier l’intrados par un berceau métallique.
On peut recouvrir les voûtes de 0,90 m de blocs de granit ou de colonnes de basalte. Des expériences, exécutées en Hollande pendant l’année 1888 ; ont prouvé la résistance de ces matières.
On a enfin le béton. La protection qu’il donne est comparable à celle des roches précitées et il a l’avantage de l’économie. Aussi son usage est presque exclusif. Plus le béton est riche en ciment, plus il résiste avec efficacité au tir direct, plus aussi son prix s’élève. L’ingénieur belge donne trois dosages de béton à employer, suivant que les constructions qu’il agit de protéger, a 1 volume de ciment Portland, 1 ½ de sable rugueux, 4 de galet siliceux. Le second, dit au septième, a 1 volume de ciment, 3 de sable ; 7 de galets. Le troisième, au huitième, a 1 de ciment, 3 de sables, 8 de galets.
On réalise une économie notable sur le prix du béton (de 4 à 5 francs le mètre cube), en remplaçant le ciment par un mélange de trass et de chaux. Le trass est un tuf qui paraît avoir été projeté à l’état de boue par des volcans aujourd’hui éteints. Il est très commun dans l’Eifel, où l’on utilise depeuis longtemps ses propriétés hydrauliques. On le trouve dans le Cantal sous le nom de cinérite (Revue du génie militaire, janvier-février 1888. Etude sur les diverses matières et bétons employés dans la construction des travaux de défense, par le capitaine Petitbon) ; c’est une excellente pouzzolane.
Cela posé, pour renforcer une voûte quelconque, il faut « la débarrasser des terres qui la recouvrent, damer dans les noues et jusqu’à 0,80 m au-dessus de l’arrête des chapes une couche de sable et couler par-dessus un massif de béton de ciment de 1,50 m d’épaisseur (Brialmont page 353). »
La couche de sable, et couler par-dessus un massif de béton de ciment de 1,50 m d’épaisseur (Brialmont, page 353).
La couche de sable est destinée à empêcher les vibrations du béton de se propager dans la masse de la voûte, ce qui aurait pour effet de désagréger plus vite et de faire tomber à l’intérieur des fragments de pierre.
Il convient de mettre 30 à 40 centimètres de terre sur le béton pour le préserver du soleil et de la gelée, et pour masquer sa couleur gris clair. Une quantité plus considérable ferait l’effet d’un bourrage.
Le général Brialmont en fixant l’épaisseur de béton à 1,50 m, paraît éprouver un doute, car il ajoute en note : « Il semble résulter de certaines expériences sur lesquelles nous ne sommes pas exactement renseigné, que cette épaisseur devrait être porte à 2,50 m, mais nous croyons qu’on s’est trop hâté de tirer des conclusions de ces expériences faites sur un béton qui n’avait pas atteint son maximum de dureté. »
Entre 1,50 m et 2,50 m il y a un écart, qui, si l’on tient compte du bombement des voûtes, se traduit par une augmentation de dépenses du simple au double. Nous ne permettrons pas de trancher entre les deux chiffres. Le premier est peut-être suffisant à l’heure actuelle. Toutefois, il est certain que le second donnera une sécurité de plus longue durée. Ne doit-on s’attendre à aucune augmentation de puissance de l’artillerie et n’est-ce-pas réaliser une économie mal entendue que de ne pas y parer ? Tel a été le défaut des ingénieurs militaires de tous les pays depuis vingt ans. Dans le grand mouvement de construction qui a suivi la guerre de 1870, ils n’ont pas tenu compte du tir vertical avec mortiers rayés dont, dès ce moment, l’artillerie s’occupait et qui devait rendre impossible le service des pièces sur les parapets. Ils n’ont pas prévu davantage l’entrée en ligne des poudres brisantes dont on étudiait depuis longtemps l’utilisation pratique et qui devaient enlever toute valeur aux magasins à poudre, abris d’infanterie, locaux de toute nature. Ils connaissaient cependant l’effet de la dynamite et du coton-poudre sur les voûtes, et l’ancien prestige des mortiers au temps des Vauban, des Carnot et des attaques rapprochées ne permettait guère d’espérer qu’on négligerait de leur adapter un perfectionnement déjà éprouvé pour les canons de campagne et les pièces de siège à trajectoire tendue.
Maintenant il est question de canons et de projectiles démontables. On peut donc prédire, sans crainte de se tromper, que les procédés d’attaque n’ont pas dit leur dernier mot.
Le général Brialmont paraît prendre ses désirs pour une réalité quand, dans les lignes suivantes, il semble imposer une limite au progrès de l’artillerie : « Les effets de pénétration dans le béton ou dans tout autre corps dur ne sont pas proportionnels à la charge ou à la longueur des projectiles. Cela provient de ce que la partie de la charge qui se trouve au-dessus du béton, au moment où l’obus éclate, agit dans tous les sens et n’ajoute que peu à l’action produite par la partie engagée dans le massif. On confluera de là que les obus de plus de 3 calibres ½ de longueur sont inutiles pour tirer contre les coupoles et contre des maçonneries en béton de ciment non recouvertes d’une épaisse couche de terre. On en conclura de là que les obus, aussi, vraisemblablement, qu’il ne sera pas nécessaire d’introduire dans les parcs de siège, des mortiers de 27 ou de 28 centimètres, pour bombarder les forts avec de très couteux obus de 1,30 m à 1,60 m de longueur, contenant 70 à 80 kilogrammes de poudre brisante (Page 237). »
Admettons la vérité du fait qui sert de base à ce raisonnement. Que faut-il pour qu’il y ait intérêt à augmenter la longueur des projectiles ? Trouver le moyen de les faire éclater couchés sur la maçonnerie, c’est-à-dire en contact avec elle par une génératrice. On est loin de ce résultat et, généralement, les projectiles se présentent par la pointe. Pour obtenir la juxtaposition d’une grande quantité de matière explosible avec la maçonnerie à détruire, on est donc amené à augmenter le calibre des pièces et à rapprocher la charge intérieure de la partie ogivale de l’obus. Ainsi, dès aujourd’hui, l’augmentation de calibre des projectiles est réalisable et désirable ; l’augmentation de longueur sera peut-être demain.
On rencontre encore, dans quelques anciennes places, des galeries d’escarpe construites pour servir de logement. Elles ont des murs de masque de 1 mètre à 1,20 m d’épaisseur. Le général Brialmont propose (Page 354) de porter cette épaisseur à 2 mètres, en y appliquant extérieurement du béton, ou mieux en démolissant le mur et le reconstruisant en béton, de réduire les ouvertures à une seule qu’on blinderait au moment du besoin avec des rails posés à plat. On peut craindre que des abris de ce genre, d’ordinaire mal défilés, ne soient pas promptement détruits par des brèches faites à distance, et ne vaillent pas les frais d’établissement. En effet, si nous ouvrons les tables d etir de l’obusier de 21 centimètres allemand, dont un extrait se trouve dans l’ouvrage de von Sauer (Über Angriff und Vertheidigung fester Plätze), nous lisons qu’à 2 000 mètres, avec une charge de 3 kilogrammes, 50% des coups atteignent un but de 2,60 m de base sur 3 m de hauteur avec une vitesse restante de 193 mètres et un angle de chute de 14° 6/16. De plus, les coups directs ou les éclats détruiront le blindage des fenêtres et les gaz délétères, produits de la combustion des poudres brisantes, rendront les locaux inhabitables. Le plus sage est donc d’y renoncer.
III. Comment désormais construira-t-on une voûte neuve ? Le général Brialmont recommande :
1° D’éviter les rentrants et de prendre des profils en plein cintre ou en anse de panier ;
2° De donner à la voûte une épaisseur d’un mètre, quand la portée est comprise entre 3,50 m et 5,50 m ; 1,50 m quand la portée varie entre 5,50 m et 7,50 m ;
3° De la surcharger d’une couche de sable de 1 mètre, et d’un massif de béton de 1,50 m.
Les murs de fond ne seront plus droits, mais cylindriques à axe vertical et à section semi-circulaire ou elliptique ; ils offriront ainsi une résistance plus grande ; on les composera de deux parties séparées par une couche de sable.
Dans ce cas les galeries voûtées contigües, le mur de fond sera cylindrique à axe horizontal. Cette heureuse innovation permettra de supprimer les baies des portes qui affaiblissent les piédroits, d’obtenir une aération meilleure et d’augmenter le nombre des lits de chaque local.
Bien entendu les piédroits devront avoir une épaisseur telle, qu’ils soient e état de supporter la charge permanente de la construction et de résister à l’ébranlement des explosions. Il ne faudra pas moins de 1,20 m à 1,60 m pour réaliser cet objet.
Les parapets d’un fort sont intenables pendant le bombardement, c’est un fait connu. S’en suit-il qu’il faille renoncer à y amener des quelques pièces légères au moment de l’assaut ? Le général Brialmont ne le pense pas. Aussi donne-t-il plusieurs types de traverses-abris pour remiser deux pièces avec leurs munitions. Les unes sont en béton, d’une économie relative, mais elles dépassent le niveau général de la crête. Les autres n’ont pas cet inconvénient, mais leur toiture métallique, plane ou courbe, doit être d’un prix tel qu’il n’y a guère de chance d’en voir l’usage se répandre. Nous ne mentionnons pas tous les détails qui démontrent la fertilité d’esprit de l’illustre ingénieur. Un seul nous a paru bizarre et peu pratique. C’est une bonnette, coupée au ras du talus intérieur, qui, entre deux traverses consécutives, dépasse le parapet d’un mètre (Fig. 22, planche 4). Elle doit préserver les servants des coups d’écharpe. Nous pensons que longtemps avant le moment où les servants lui demanderont une protection, cette motte de terre aura rejoint les débris de toute nature qui joncheront la cour intérieure de l’ouvrage qu’on en aura doté.
On peut regretter que l’auteur n’ait pas traité avec quelques développements la très importante question des magasins à poudre. On ne saurait s’en passer ni dans les secteurs des grandes places, ni dans les forts isolés ; et pour ceux-ci, plus que pour les logements de la garnison, il faut que la sécurité soit complète.
IV. En Allemagne, le renforcement des abris est entrepris depuis longtemps. Dès novembre 1885 on adoptait le fulmicoton pour le chargement des projectiles, et dès 1886 une grande activité était déployée dans les places frontières.
On n’a pas attendu que des expériences multipliées aient fixé les idées et fournir une base certaine. Aussi les procédés ont quelque peu varié.
En 1886 et 1887 ; on couvrit les voûtes de 0,60 m à 1,20 m de béton et de 1 mètre à 2 mètres de terre. On construisit des magasins à poudre ayant une épaisseur de voûte de 3 mètres recouverte de 2 mètres de béton et de 3 mètres de terre. Parfois la couche protectrice a été formée de 0,80 m de béton et 0,40 m de dallage de granit.
En 1888, on paraît distinguer deux espèces de constructions : les unes à l’épreuve des canons de campagne et des mortiers de sièges de 15 centimètres ; les autres à l’épreuve des pièces plus puissantes qui n’existent que dans les parcs de siège. On varie les épaisseurs avec la position de la voûte à protéger. La surcharge de terre est supprimée ou devient insignifiante. Mais les murs verticaux sont protégés contre les coups directs par une couche de terre considérable. Ainsi, les parois des magasins à poudre sont entourées de massifs dont l’épaisseur n’est jamais inférieure à 8 mètres. Entre la voûte, qui a de 0,60 m à 1,50 m, et le mantelet protecteur de 0,80 m à 1 mètre de béton, on intercale une couche de 1 mètre de sable. L’usage du matelas de sable est étendu aux murs de pourtour. Les couvertures en maçonnerie d’un seul tenant sont proscrites en principe. On ne paraît pas partisan du renforcement des casemates à l’intérieur.
On aura une idée de l’impulsion donnée aux travaux en remarquant que tout le ciment produit par les usines de la vallée du Rhin et celle de Stettin, dans le courant de 1887, a été accaparé par le service du génie allemand. Cela fait 1 20 000 tonnes de ciment, donnant 4 250 000 mètres cubes de béton. De plus, un des fournisseurs de trass a livré environ 64 000 000 de kilogrammes de cette substance, correspondant à 550 000 mètres cubes de béton. En 1887, les Allemands ont donc employé 4 800 000 mètres cubes de béton pour le remaniement de leurs places (Revue du génie militaire, janvier-février 1888. Etude sur les divers mortiers et bétons employés dans la construction des travaux de défense, par le capitaine Petitbon).
La plupart des autres nations de l’Europe ne semblent pas pressées d’engager les énormes dépenses que les obus-torpilles nécessitent. Qui sait, dit-on, si demain un nouvel explosif ne pulvérise pas le béton comme le coton-poudre pulvérise les remparts de terre ? Le calcul est juste pour les peuples qui sont assurés d’un lendemain pacifique. Les autres s’exposent à payer chèrement la faute de n’avoir pas acquitté leur prime d’assurance en temps opportun. (A suivre).
Source : S0397 n°703, tome 34, du 30/09/1888, p. 321-332.
Lundi 1er octobre 1888
Allemagne : Modifications dans l’armement des cuirassiers.
Les journaux allemands annoncent que le régiment des gardes du corps et les régiments de cuirassiers nouvellement décuirassés seront armés de la lance à la date du 1er octobre. Des essais vont être faits immédiatement dans les régiments de l’est de l’empire.
Source : S0397 n°700, tome 34, du 15 août 1888, p. 185-187.
Lundi 15 octobre 1888
Allemagne : Nomination dans le haut personnel de l’armée.
Par un ordre de cabinet en date du 6 septembre dernier, le général Golz est nommé grand maître du génie en remplacement du général von Stiehle, admis à la retraite.
Le général Golz était le président du comité du génie. Il est âgé de 57 ans. Sous-lieutenant en 1852, lieutenant en 1860, il fut promu capitaine en 1866 ; major en 1870, lieutenant-colonel en 1876, colonel en 1881 ; il fut, dans ces trois dernières positions, détaché à l’état-major du régiment de chemins de fer. Le général Golz commandait ce régiment, lorsqu’en 1886 il fut nommé général de brigade. Placé à la tête du service géographique de l’armée depuis peu, il venait d’échanger cette situation pour la présidence du comité du génie.
Les remaniements dans le haut personnel militaire de l’armée allemande continuent du reste d’une façon régulière. Par un ordre daté du 19 septembre 1888, le général von Werder, gouverneur de Berlin, est admis à la retraite, et remplacé par le général von Pape, commandant en chef de la garde, qui est nommé colonel général d’infanterie.
Le général von Meerscheidt-Hüllessem, commandant du Ve corps, est nommé au commandement de la garde. Le général von Meerscheidt-Hüllessem a servi dans l’infanterie. Il y a fait comme capitaine la campagne de 1864, comme chef de bataillon celle de 1870 (sièges de Metz et de Mézières, Noisseville, Amiens, Saint-Quentin). Général de brigade en 1875, il a commandé une brigade de la garde ; général de division en 1881, il a été appelé au commandement du Ve corps en 1886. Le général von Meerscheidt-Hüllessem a présidé la commission qui vient d’élaborer le nouveau règlement de manœuvres de l’infanterie.
Le général von Hilgers, commandant la 15e division d’infanterie, est placé à la tête du Ve corps.
Le général von Oppeln-Bronikowski, gouverneur de Metz, est nommé général d’infanterie.
Source : S0397 n°704, tome 34, du 15/10/1888, p. 445-446.
Mardi 6 novembre 1888
Autriche-Hongrie : Déclassement des places fortes de la Bohême et de la Moravie.
Le journal militaire officiel de l’armée austro-hongroise du 6 novembre publie un décret ordonnant le déclassement des places de Josefstadt, Theresienstadt et Olmütz. Ces places étaient les seules susceptibles d’être utilisées en cas de guerre avec l’Allemagne. Il est également question de déclasser la place de Temesvar ?
Source : S397 n°707, tome 34, du 30/11/1888, p. 633-634.
Mercredi 21 novembre 1888
Allemagne, Strasbourg place forte : une note française signale des travaux de fortification vers Molsheim.
Une notre française de renseignement daté du 21 novembre 1888, signale que plus de 200 ouvriers travaillent en ce moment à des travaux de fortifications aux environs de la station de Molsheim, situé à 7 km de la gare de Strasbourg, sur la ligne de Molsheim,
Remarque : les travaux du fort de Mutzig-Molsheim n’ayant pas encore commencés, et que Molsheim est a plus de 7 km de la gare de Strasbourg, il est possible que quelqu’un ait signalé des travaux se déroulant sur la ceinture des forts détachés de Strasbourg, visibles à partir du train passant à proximité. Cette ligne passe tout près du Fort Sachsen (actuel fort Joffre), qui comme les autres forts, faisait partie des ouvrages en cours de renforcement.
Jeudi 29 novembre 1888
Russie, fortifications : déclassement de forteresses.
La revue militaire de l’étranger a publié cet article : « Un ordre du 29 novembre 1888 (n°255) a prescrit le déclassement des places suivantes de la circonscription de Kazan, à savoir : Irguiz, Tourgaï, Ouilsk, Ak-Tioubé, Temir et Karaboutak. Le matérield ‘artillerie qu’elles renforment recevra une autre destination. Elles conserveront toutefois, sans réduction d’effectif, les détachements locaux qui y tiennent garnison ainsi que les 2 demi-sotuias de cosaques qui sont à Tourgaï et Irguiz ».
Vendredi 30 novembre 1888
Autriche-Hongrie, Bosnie : Projet de voie ferrée entre Mostar et Sarajevo.
Dans le courant de l’année 1886, le gouvernement austro-hongrois a obtenu les fonds nécessaires pour prolonger la ligne à voie étroite Metkowitch-Mostar, dans la direction de Sarajevo, jusqu’au confluent de la Rama et de la Narenta (Voir la Revue militaire de l’Etranger, 1er semestre 1886, p. 699) ; il vient de déposer un nouveau projet de loi relatif au prolongement de cette ligne jusqu’à la capitale même de la Bosnie. Cette voie ferrée, dont nous avons déjà signalé l’importance militaire, franchira les monts de l’Ivan, à l’aide d’un système de crémaillère. Les dépenses prévues s’élèveront à 5 millions et demi de florins.
Source : S397 n°707, tome 34, du 30/11/1888, p. 634.
Allemagne : Modifications des attributions de la direction de l’infanterie dans le ministère de la guerre prussien.
Par un ordre de cabinet, daté du 20 septembre dernier, la fabrication des cartouches et, d’une manière générale, tout ce qui concerne les munitions des armes portatives, a cessé de faire partie des attributions de la direction de l’artillerie, pour ressortir dorénavant à la direction de l’infanterie.
Lors de la dernière réorganisation du ministère de la guerre prussien (octobre 1886) (Voir la Revue militaire de l’Etranger, 2e semestre 1886, n°656), la direction de l’infanterie avait reçu, dans ses attributions nouvelles, l’approvisionnement de l’armée en armes blanches et en armes à feu. L’ordre de cabinet précité complète cette organisation. Dorénavant, l’infanterie sera chargée sans aucune restriction de tout ce qui concerne son armement.
Source : S397 n°707, tome 34, du 30/11/1888, p. 634.
Lundi 10 décembre 1888
Allemagne, fortifications : lancement d’une nouvelle étude du système fortifié.
Les derniers essais de tir ont permis de constater que les que les fortifications plus faibles pourraient être vaincus avec les moyens de l’artillerie lourde de campagne même sans amener vers l’avant le train des sièges, un ordre du cabinet impérial du 10 décembre 1888 ordonne une nouvelle étude de l’ensemble du système fortifié allemand.
Dimanche 30 décembre 1888
Allemagne : Le budget de la guerre pour 1889-90.
Le budget de l’Empire prévoit, pour l’exercice 1889-90, des dépenses ordinaires (fortdauernde) montant à 405 577 521 francs, en augmentation de 10 038 366 francs sur les dépenses du budget précédent – et des dépenses « pour une fois » (einmalige).
Les dépenses « pour une fois » sont divisées en deux catégories : la première, payé avec les ressources ordinaires, s’élève à la somme de 20 750 135 francs, - en augmentation de 4 724 620 francs sur l’année précédente. La seconde, qui constitue le budget extraordinaire, alimenté par voie d’emprunt, monte à 48 834 456 francs.
Parmi ces dépenses, celles-ci figurent au budget ordinaire sont destinées en grande partie à des constructions ou améliorations de casernes, magasins, hôpitaux, etc.
Les dépenses qui figurent au budget extraordinaire sont destinées à compléter et renforcer les moyens de défense de l’Empire. On se rappelle que l’année dernière, le même budget, par suite de la loi sur l’augmentation de l’armée, avait atteint la somme de 358 419 714 francs.
Source : S0397 n°709, tome 24, du 30/12/1888, p. 734.
Allemagne : Le budget de la marine pour 1889-90.
Le budget de la marine, soumis au Reichstag, s’élève à 63 833 188 francs – en augmentation de 2 806 773 francs sur l’année dernière, - soit 43 140 976 francs au budget ordinaire et 20 692 212 francs au budget extraordinaire.
Un mémoire très intéressant, annexé au projet de budget, trace le plan détaillé de l’extension à donner à la flotte allemande pour la mettre à même de remplir un rôle qui réponde aux intérêts politiques, militaires et transocéaniques de l’Allemagne, c’est-à-dire pour lui faire occuper le premier rang parmi les marines de second ordre. Ce mémoire tend à démontrer la nécessité pour l’Empire de construire, d’après les modèles les plus nouveaux, 4 vaisseaux cuirassés, 9 bâtiments cuirassés pour la défense des côtes, 7 corvettes-croiseurs, 4 croiseurs, 2 avisos et 2 torpilleurs de division. Les dépenses de construction répartis sur six années s’élèveraient à la somme de 145 000 000 de francs.
Quant à l’augmentation du personnel de la marine, il n’aurait lieu qu’après l’achèvement partiel des bâtiments.
Source : S0397 n°709, tome 24, du 30/12/1888, p. 734.
Sources
S0083.
Dumsky, Walter : Die deutschen Festungen von 1871 bis 1914 : Strategische Bedeutung und technische Entwicklung. Erlanger Historische Studien herausgegeben von Professor Dr. Karl-Heinz Ruffmann Professor Dr. Hubert Rumpel. Bd. / Vol. 11 ; Peter Lang, Frankfurt am Main, New York, Paris, 1987.
S0111
Grabau, Albert, Dr., Major a.D. : Das Festungsproblem in Deutschland und seine Auswirkung auf die strategische Lage von 1870-1914 ; Junker und Dünnhaupt Verlag Berlin ; 1933.
S0131
Riegert, Henry : Le journal historique de l’Alsace. Tome 5.
S0352
Revue militaire de l’étranger, T35, 1889
S0397
Revue Militaire de l’Etranger, tome 33 et 34, 1888.
S0499
Landes-Zeitung für Elsaß-Lothringen 1888.
S1000
Informations, documents et illustrations provenant de divers sites Internet.
S2467
Vergleichen Geschichtstabellen von 1878 bis zum Kriegsausbruch 1914, Verlag von K.F. Koehler, Leipzig, 1921 ; republié sur Internet en 2009.
S2757
Frijns Marco, Malchair Luc, Moulin Jean-Jacques, Puelinckx Jean : Index de la fortification française 1874-1914, autoédition, 2008.
S3184
La Justice, journaux de 1888.
S3244, Le Petit Parisien, journaux de 1888.
S3259
La Presse de 1874.
S3550
Site Internet Wikipedia. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.
S3551
Site Internet Wikimapia Strasbourg. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.
S3552
Site Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.). Cartes, photographies aériennes et documents divers téléchargé sur ce site.
Archives & Bibliothèques
AVES = Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg.
AD-67 = Archives départementales du Bas-Rhin ; Strasbourg.
BCGS = Bibliothèque du cercle de garnison de Strasbourg (fermée, ouvrages seront transférés).
BNF = Bibliothèque Nationale de France
BNUS = Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg
BMS = Bibliothèques Municipales de Strasbourg.
BA = Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)
BA-MA = Bundesarchiv Abteilung Militärarchiv, Freiburg
GSTaPK = Geheimes Staatsarchive Preussischer Kulturbesitz, Berlin.
GLAKa = Generallandessarchiv Karlsruhe
BA-St = Bundesarchiv, Stuttgart.
SHD = Service Historique de la Défense, Vincennes.
Archives personnelles, collections, dessins, photographies, relevés sur le terrain, de sources privées
BA = Brauch André
BP = Burtscher Philippe
MJR = Richard
Sites Internet
BNF – Gallica : accès aux ouvrages en ligne de la Bibliothèque Nationale de France et autres sites associés :
https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/content/accueil-fr?mode=desktop
Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)
https://www.bundesarchiv.de/DE/Navigation/Home/home.html
Site très complet recensant les fortifications françaises 1874-1918 environ :
Arme du Génie et fortifications diverses
https://franchissement.forumgratuit.org/
AVES Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg
https://archives.strasbourg.eu/