Chroniques 1880

 
 

Dernière mise à jour : 26 / 09 / 2022

 

Sources : une grande partie des sources a été précisée en fin de page.

 

 

Fortifications, ouvrages en cours de construction ou de modernisation

 

 

Allemagne

 

 

(Sous le terme générique Allemagne, il s’agit de tous les 24 Etats allemands de l’empire).

 

Cette rubrique concerne les fortifications allemandes en cours de construction ou de modernisation, en tenant compte des frontières de l’année en cours.

 

Allemagne Front Nord & fortifications côtières.

 

Embouchure de la Weser - Places fortes et fortifications côtières de Bremerhaven & Gestemündung

 

A la suite à la crise du Luxembourg puis de la guerre franco-allemande de 1870-1871, renforcement des fortifications côtières allemandes.

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Fort Langlütjen II (1872-1880), à Gestemünde. Ouvrage installé sur une île artificielle qui comprend un bâtiment central allongé et entouré d’un fossé sec précédé d’une enveloppe en terre, couverte côté mer par des pierres en grès qui forment le glacis de l’ouvrage. L’enveloppe en terre comprend des parapets d’infanterie et un chemin couvert. La construction centrale comporte 6 tourelles cuirassées tournantes « Grusonpanzertürme » : 5 tourelles comprenant 1 canons de 28 cm L/22 sous tourelle cuirassée individuelle et une tourelle avec 2 canons jumelé de 15 cm L/23. Deux tourelles cuirassées supplémentaires étaient programmées, mais non jamais été installée par mesure d’économie. Système de communication entre le poste de commandement et les tourelles par tuyaux accoustiques. Citerne avec filtre à sable pour les eaux de ruissellement.

 

Fort Brinkamahof II (1875-1881), érigé sur une île artificielle, 3 tourelles jumelées, 3 x 2 canons 28 cm Hb L/22 ; 1 tourelle jumelée de 2 x 15 cm L/23 SK.

 

Place forte de Wilhelmshaven

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Fort Rüstersiel – Fort I (1876-1880) armé de 2 canons de 15 cm / L22, 10 canons de 15 cm fretté « Ringkanone » et de 11 canons de 12 cm et 9 cm. Ouvrage destiné à la défense côté terres. 03/11/1880 : réception du fort.

 

Fort Schaar – Fort II (1876-1880) armé de 9 canons de 15 cm / L22 et de 9 canons de 12 cm. Ouvrage destiné à la défense côté terres.

 

Fort Mariensiel – Fort III (1876-1880) armé de 10 canons de 15 cm / L22 et de 8 canons de 12 cm. Ouvrage destiné à la défense côté terres.

 

Place forte de Swinemünde

 

Ouvrage en cours de construction ou de modernisation :

 

Westbatterie (18 ?-1861). 1878-1887 : réaménagement de la Westbatterie. 1905 : Renforcement du rempart de la Westbatterie. 1908-1910 : à la suite du progrès de l’artillerie une partie des pièces d’artillerie a été transférée. Construction d’une batterie sur les rives Est et Ouest.

 

Allemagne Front Est

 

 

Place forte de Königsberg

 

Königsberg est l’ancienne ville allemande et capitale de la Prusse-orientale, est actuellement située dans une enclave russe qui est dénommée Kaliningrad. En effet elle a été annexée à la Russie à l’issue de la seconde guerre mondiale.

La place forte de Königsberg est une tête de pont située sur la Pregel (un cours d’eau actuellement dénommé Prégolia), un cours d’eau long de 123 km, qui débouche dans la mer Baltique, dans la lagune de la Vistule en l’aval de Kaliningrad. Elle se distingue à un haut degré par des conditions locales très favorables à la défense. Les cours d’eau de la Prégel, de la Deima (actuel Deïma), une grande forêt infranchissable et les deux Haf font de tout ce pays une grande forteresse naturelle. Les ingénieurs prussiens ont admirablement tiré parti de ces avantages. Au centre de cette vaste position s’élève le camp retranché de Königsberg à la construction duquel on a consacré 7 837 000 thalers (près de 30 000 000 de francs de l’époque) en 1873. L’enceinte continue de la place à une étendue de 11 kilomètres. Tout autour, sur une circonférence d’environ 40 kilomètres de développement, sont répartis douze forts détachés érigés entre 1874 et 1885. La durée de construction des forts détachés de Königsberg est nettement plus longue que celle des forts détachés de Strasbourg qui a été menée dans l’urgence. Elle dure entre 4 et 6 ans, avec une durée de cinq ans pour la plupart des ouvrages. Neufs grandes routes, importantes au point de vue militaire, et trois voies ferrées, sans compter le chemin de fer de Pillau, aboutissent à la ville. En 1875, on trouve à Königsberg le quartier général du 2e corps d’armée allemand.

En 1881, une revue militaire française a publié un article russe qui analyse en détail la défense du front Est de l’Allemagne et les éventuelles options stratégiques de l’armée russe. Une armée de droite, réunie à Vilna ou Kovno, qui se portera sur la Prusse-Orientale, ayant pour première mission d’assiéger Königsberg. Sur cette partie du théâtre de guerre, les opérations ne seront pas décisives, l’objectif principal de l’action des troupes russes devant être Berlin, et par suite, la ligne principale d’opérations, celle de Varsovie-Berlin. Le rôle de l’armée russe de droite doit consister surtout à couvrir la voie principale de communication : Pétersbourg-Varsovie, contre toute attaque possible de l’ennemi réuni près de Königsberg. La défense de la Prusse-Orientale devrait se concentrer sur la moyenne Prégel. Les conditions avantageuses du pays, le développement de ses voies de communication, les défenses naturelles et artificielles de Königsberg, conduisent les auteurs allemands à croire que l’Allemagne pourra, même avec des forces relativement faibles, défendre cette province avec succès. En effet, Königsberg doit immobiliser longtemps les troupes assiégeantes ; le parc de siège russe stationné à Dunabourg, ne peut être amené par le chemin de fer que jusqu’à la frontière ; et par suite il faudra le traîner pendant encore environ 20 milles (150 km) sur les routes ordinaires. Cette analyse a été réalisée en se référant aux écrits d’auteurs militaires allemands de l’époque.

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Fort I, Fort Stein (1874-1880).

 

Fort II, Fort Bronsart (1875-1880).

 

Fort III, Feste König Friedrich III (1874-1880).

 

Fort IV, Fort Gneisenau (1876-1882).

 

Fort V, König Friedrich Wilhelm III (1876-1881).

 

Fort VI, Königin Louise (1876-1881).

 

Fort VIII, Fort König Friedrich I (1878-1883).

 

Fort IX, Fort Dohna (1878-1882).

 

Fort X, Fort Kanitz (1877-1882).

 

Fort XI, Fort Dönhoff (1877-1882).

 

Fort XII, Fort Eulenburg (1879-1885).

 

Place forte de Posen

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Rive gauche de la Warta

 

Zwischenwerk IVa (1878-1881) Fort Waldersee II, ouvrage intermédiaire.

 

Fort V (1879-1883) Fort Waldersee I, fort détaché de ceinture. En 1940-1944 utilisé comme dépôt de munitions. Il ne resterait que la caponnière du saillant et quelques fragments.

 

Fort VI (1879-1883) Fort Tietzen, fort détaché de ceinture. Après 1945 utilisé par les militaires et a survécu dans de bonnes conditions.

 

Zwischenwerk VIa (1879-1882) Zwischenwerk Stockhausen, ouvrage intermédiaire polygonal à fossé sec, de forme trapézoïdale, avec une traverse-abri par face et flanc, caserne de gorge avec caponnière double, coffre de contrescarpe aux angles d’épaule, deux cours intérieures.

 

Fort VII (1876-1881) Fort Colomb, fort détaché de ceinture, modernisé 1887-1888. 1940-1944 : premier camp de concentration nazi en Pologne : environ 20 000 Polonais sont décédés dans ce camp. Actuellement transformé en mémorial des martyrs.

 

Fort VIII (1876-1881) Fort Grolman, fort détaché de ceinture.

 

Fort IX (1876-1881) Fort Brünnek, fort détaché de ceinture.

 

Zwischenwerk IXa (1877-1881) Fort Witzleben, ouvrage intermédiaire.

 

Rive droite de la Wartha

 

Fort I (1878-1880) Fort Röder, fort détaché de ceinture. En 1944 ouvrage utilisé en tant qu’usine de construction d’avions Focke Wulf.

 

Fort II (1877-1882) Fort Stülpnagel, fort détaché de ceinture. En 1944 ouvrage utilisé en tant qu’usine de construction d’avions Focke Wulf.

 

Fort III (1877-1881) Fort Gröber, fort détaché de ceinture. Actuel parc zoologique. 

 

Fort IV (1878-1882) Fort Hake, fort détaché de ceinture.

 

Place forte de Thorn

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Fort I, Fort Bülow, (1877-1881).

 

Fort II, Fort Yorck, (1879-1882).

 

Fort III, Fort Scharnhorst, (1879-1882).

 

Fort IV, Fort Friedrich der Grosse, (1880-1885).

 

Fort V, Fort Grosser Kurfürst, (1877-1881).

 

Allemagne Front Ouest

 

 

Place forte de Köln (Cologne)

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Rive droite du Rhin

 

Fort IX (1877-1880) ancien Fort XII avant 1883. Situé sur la rive droite du Rhin, au Nord de Westhoven.

 

Fort XI (1877-1880) ancien Fort X avant 1883. Situé sur la rive droite du Rhin, au Nord-Est de Hohlweide.

 

Fort XII (1877-1880) ancien Fort IX avant 1883. Situé sur la rive droite du Rhin, au Nord-Est de Stammheim.

 

Place forte de Metz

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Fort Hindersin (1879-1880) fin 1881 d’après une autre source, actuel fort Gambetta, renommé après 1918 Fort de Saint-Eloy puis Fort Gambetta. Petit fort qui a un tracé de lunette irrégulière, remparts organisés pour l’infanterie et l’artillerie, comportant 5 traverses abris, un magasin à munitions sur le front de tête communiquant avec la caserne, l’escarpe et la contrescarpe en terre croulante avec fossé plein d’eau, avec un casernement de gorge pour un effectif de 150 hommes. 1887-1894 environ : 1 poste d’observation blindé léger « W.T. 90 ».

 

Fort Schwerin (1878-1880) autrefois Zwischenwerk Tignomont, actuel fort Decaen.

Petit fort à fossé sec à terre croulante comprenant une caserne de gorge pour environ 50 hommes, et des parapets d’artillerie et des traverses-abris, d’un hangar sous traverse, d’un magasin à poudre et de 2 batteries annexes de part et d’autre.

 

Veste Prinz Friedrich Karl (1873-1880) groupe fortifié du Mont Saint-Quentin. Groupe fortifié qui englobe tout le plateau du Mont Saint-Quentin, avec le Fort Manstein et l’Ostfort avec deux branches de jonction surmontées de parapets d’artillerie. Cet espace a été transformé et modernisé jusqu’en 1914. 1877 : installation de 11 positions pour canons de 15 cm fretté long sur affût de côte ; Ultérieurement une grande caserne de guerre centrale à 2 niveaux, une batterie pour 2 obusiers de 21 cm avec observatoire cuirassé d’artillerie tournant, un emplacement pour 2 mortiers lourds et un grand magasin à poudre. La jonction Nord est flanquée par deux caponnières. 1887-1894 environ : renforcement d’une partie des bâtiments.

 

Place forte de Strasbourg

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Ceinture des forts détachés

 

Rive gauche du Rhin

 

Fort IIIa, Fort Mundolsheimerkopf, Fort Podbielski, actuellement fort Ducrot, (1879-1882).

 

Ceinture urbaine de fortification agrandie

 

La deuxième tranche de l’extension de la ceinture urbaine de fortification concerne essentiellement le front Nord de la place, entre la nouvelle porte de Pierre et la sortie de l’Ill en aval.

 

Ill-Tor und Wall bis Kavalier VIII (1877- 1880 environ) porte de l’Ill et rempart jusqu’au cavalier VIII. 7 août 1877 : travaux adjugés à Schöttle, Hend et Cie. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kavalier VIII und Wall bis Kavalier IX (1877- 1880 environ) cavalier VIII et rempart jusqu’au cavalier IX. 7 août 1877 : travaux adjugés à Schöttle, Hend et Cie. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kavalier IX und Wall bis Schiltigheimer-Tor (1877- 1880 environ) cavalier IX et rempart jusqu’à la porte de Schiltigheim. 7 août 1877 : travaux adjugés à Schöttle, Hend et Cie. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Schiltigheimer-Tor und Wall bis Kavalier X (1877- 1880 environ) porte de Schiltigheim et rempart jusqu’au cavalier X. 7 août 1877 : travaux adjugés à Schöttle, Hend et Cie. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kavalier X und Wall bis Kriegs-Tor I (1877- 1880 environ) cavalier X et rempart jusqu’à la porte de guerre n°1. 7 août 1877 : travaux adjugés à Schöttle, Hend et Cie. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kriegs-Tor I und Wall bis Kavalier XI (1877- 1880 environ) porte de guerre n°1 et rempart jusqu’au cavalier XI. 7 août 1877 : travaux adjugés à Schöttle, Hend et Cie. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kavalier XI und Wall bis Kavalier XII und Stein-Tor (1877- 1880 environ) cavalier XI et rempart jusqu’au cavalier XII et la porte de Pierre. 7 août 1877 : travaux adjugés à Schöttle, Hend et Cie. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

La troisième tranche de l’extension de l’enceinte urbaine concerne le front Est entre la Citadelle et la sortie de l’Ill en aval de Strasbourg.

 

Citadelle & Bastion I und Wall bis Kehler-Tor (20 mai 1880- 16 septembre 1881) citadelle & bastion I et le rempart jusqu’à la porte de Kehl. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kehler-Tor und Wall bis Bastion II (20 mai 1880- 16 septembre 1881) porte de Kehl et rempart jusqu’au bastion II. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Bastion II und Wall bis Bastion III (20 mai 1880- 16 septembre 1881) bastion II et rempart jusqu’au bastion III. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Bastion III und Wall bis Bastion IV (20 mai 1880- 16 septembre 1881) bastion III et rempart jusqu’au bastion IV. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Bastion IV und Wall bis Kavalier V (20 mai 1880- 16 septembre 1881) bastion IV et rempart jusqu’au cavalier V. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kavalier V und Wall bis Kanal-Tor (20 mai 1880- 16 septembre 1881) cavalier V et rempart jusqu’à la Porte du Canal. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kanal-Tor und Wall bis Kavalier VI (20 mai 1880- 16 septembre 1881) porte du Canal et rempart jusqu’au cavalier VI. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kavalier VI und Wall bis Ruprechtsauer-Tor (20 mai 1880- 16 septembre 1881) cavalier VI et rempart jusqu’à la porte de la Robertsau. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Ruprechtsauer-Tor und Wall bis Kavalier VII (20 mai 1880- 16 septembre 1881) porte de la Robertsau et rempart jusqu’au cavalier VII. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

 

Allemagne Front Sud

 

 

Place forte d’Ingolstadt

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Rive gauche du Danube

 

Fort II – Werk 145 (19 juillet 1877 – 27 juillet 1888) Fort Hartmann, érigé au nord-ouest de Hummelberg. La fin des travaux a été retardée par l’effondrement de la contrescarpe. Fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie, de taille moyenne. Comprend 3 traverses-abris par face ; caserne de gorge à deux niveaux, brisée vers l’intérieur, comprenant de gauche à droite environ 3 + 6 + 6 + 5 casemates et 2 coffres de flanquement de part et d’autre de l’entrée ; un grand magasin à pourdre sous chaque flanc ; une caponnière double à feux de revers sur le saillant et une caponnière simple sur chaque angle d’épaule. Alors que les forts de la rive gauche du Danube ont des fossés pleins d’eau, le Fort II est l’exception avec son fossé sec. 17 septembre 1888 – 18 avril 1891 : renforcement partiel de l’ouvrage. 1888-1897 aménagement des batteries annexes. Le fort à été détruit et le site avait été utilisé comme décharge. Quelques restes sont encore présents sous un monticule en herbe comme une partie de la batterie annexe gauche.

 

Fort III – Werk 146 (4 avril 1877 – 1er août 1887) Fort Von der Tann érigé sur le Kraiberg au sud-est de Gaimersheim. La construction a durée plus longtemps que prévu à cause des difficultés liées au terrain qui ont entraîné des éboulements. Grand fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Comprend 4 traverses-abris par face ; caserne de gorge à deux niveaux, brisée vers l’intérieur, comprenant de gauche à droite environ 6 + 6 + 6 + 8 casemates et 2 coffres de flanquement de part et d’autre de l’entrée ; un grand magasin à pourdre sous chaque flanc ; une caponnière double à feux de revers sur le saillant et une caponnière simple sur chaque angle d’épaule. C’était le plus grand fort de la gauche du Danube. 18 septembre 1888 – 18 juin 1891 : renforcement partiel de l’ouvrage. 1888-1892 construction des batteries annexes droite et gauche. 1940-1945 utilisé comme dépôt de munitions. Le glacis et les batteries annexes avaient servis après la guerre à l’installation des réfugiers. Le fort a été détruit à l’explosif en 1946. Actuellement ce site est un parc public et quelques débris sont visibles.

 

Fort IIIa – Werk 150 (août 1879 – 29 août 1882) érigé sur le ochsenthomerberg au sud-ouest de Wettstetten. Petit fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie, de taille moyenne qui est doté d’une traverse-abri par face, d’une petite caserne de gorge droite avec caponnière double de gorge. Ce petit ouvrage situé à un angle de la ceinture qui n’avait qu’une petite dotation en pièces d’artillerie, a été renforcé par l’installation d’une tourelle d’artillerie cuirassée tournante de Gruson avec 2 canons de 15 cm sur le saillant. A Ingolstadt seuls les deux petits forts IIIA et Va ont été dotés de ce type de tourelle cuirassée d’artillerie. Ce fort était initialement appelé ouvrage intermédiaire à la place de fort. 26 janvier 1889 – 25 janvier 1891 : renforcement partiel de l’ouvrage, et en 1888-1892 installation des deux batteries annexes. Le fort a été détruit et son emplacement est situé aujourd’hui au milieu d’une zone urbanisée, où les anciens remparts du fort et un tas de débris de béton du saillant sont encore en partie visibles. 

 

Fort V – Werk 147 (13 juillet 1878 – 29 août 1882) Fort Orff, érigé sur le Rauhen Buckel à l’ouest de Hepberg. Fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie, de taille moyenne. Comprend 3 traverses-abris par face ; La caserne de gorge, brisée vers l’intérieur comprend de gauche à droite 6 + 7 + 7 + 6 casemates. 15 octobre 1889 – 14 mai 1892 : renforcement partiel de l’ouvrage, et 1889-1891 installations de deux batteries annexes intérieures. En 1896 installation de la batterie annexe gauche à l’angle de gorge. La batterie annexe droite n’aurait pas été installée bien qu’elle soit visible sur la carte des fortifications de la place. Le fort a été détruit et son emplacement est actuellement situé sur un terrain d’exercice de l’armée de terre allemande.

 

Fort Va – Werk 151 (17 décembre 1879 – juillet 1883) érigé sur le Waidhausberg à l’ouest de Kösching. Petit fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie, proche du plan du Fort IIIa. Installé à Kösching. Une traverse-abri par front et par face. Caserne de gorge droite avec caponnière double de gorge sur l’aile gauche, comportant de gauche à droite 5 + 4 casemates. 11 juin 1889 – 31 juin 1891 : renforcement partiel de l’ouvrage. Date inconnue : installation d’une batterie annexe sur les angles de gorge droit et gauche. 1889 – 1891 installations de 2 batteries annexes intérieures. L’ouvrage a pratiquement disparu sous les installations sportives et seuls les remparts de la batterie annexe gauche sont encore visibles.

 

Fort VI – Werk 148 (avril 1877 – décembre 1881) Fort Prinz Karl, érigé sur le Weinberg au sud de Katharinenberg. Fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie, de taille moyenne. Comprend 2 traverses-abris par face ; La caserne de gorge à deux niveaux, brisée vers l’intérieur comprend de gauche à droite 6 + 6 + 6 + 6 casemates. Mur d’escarpe détaché sur les fronts et les flancs et murs de contrescarpe revêtus. Le fort a été conçu pour 600 hommes et 22 pièces d’artillerie. 14 septembre 1889 – 31 mai 1892 : renforcement partiel de l’ouvrage, installation d’une dalle en béton et de grilles. 1889-1890 installations de deux batteries annexes intérieures et en 1889-1890 installation de la batterie annexe gauche avec un abri à munitions relié par une poterne à l’angle du fossé de gorge. Sur le flanc droit la forte déclinivité du terrain n’a pas permis d’installer de batterie annexe. 1894-1895 installation de deux observatoires tournant de Gruson modèle « W.T. 90 ». En 1896 installation de la batterie annexe gauche à l’angle de gorge. Date inconnue : installation de la batterie annexe droite. 1914-1918 : sert de camp de prisonniers de guerre français puis entre deux guerres sert de dépôt de munitions. Septembre 1921 camp d’internement des étrangers puis en 1935-1945 redevient un dépôt de munitions ; après la guerre il a été utilisé comme centre de destruction des anciennes munitions par l’armée de terre allemande en 1973 puis par une entreprise privée de démolition de munitions. Vers 2000 le fort est en partie restauré. Il est l’unique fort d’Ingolstadt à ne pas avoir été détruit. Il est classé aux monuments historiques « Denkmalschutz ».

 

Belgique

 

Cette rubrique concerne les fortifications belges en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.

 

 

Place forte d’Anvers

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Rive droite de la Schelde (Escaut)

 

1ère ceinture des forts (loi du 7 septembre 1859)

 

Fort Sint-Filips – Fort Saint-Philippe (1584), au NO d’Anvers, rive D de la Schelde (Escaut), sur ordre du duc de Parme, Alexandre Farnèse, dans le coude de l’Escaut à Kallo. 1870 ou 1877-1882 : Reconstruction du fort. Etat actuel : l’ouvrage existe encore, mais il ne reste plus que l’entrée du fort. Le reste a été arasé à cause de l’extension du port. Le terrain a été pollué par les raffineries.

 

Compléments d’ouvrages construits suite à la loi de 1870

 

Fort de Zwinjdrecht (1870-1880), O d’Anvers, 2ème ceinture, rive D de la Schelde (Escaut), également dénommé Fort Brosius ou Fort Kolonel I.M.F. Etat actuel : l’ouvrage existe encore mais demeure inaccessible. Il est occupé par la SIPEG, le service d’inspection des poudres et explosifs de guerre et le site est dénommé « Kwartier Colonel Brisius ».

 

2ème ceinture d’ouvrages détachés

 

Rive droite de la Schelde (Escaut)

 

Compléments d’ouvrages construits suite à la loi de 1870

 

Constructions de 1877-1883

 

Fort de Lier (1876-1893) Fort de Lierre, SE d’Anvers, 2e ceinture, rive D de la Schelde (Escaut). 2 octobre 1914 : l’armée belge évacue le fort. Etat actuel : occupé par l’entreprise Tech Space Aero. Le site est surveillé et n’est pas visitable.

 

Fort de Merksem (1870 ou 1871-1882) Fort de Mersem, N-NE d’Anvers, 2ème ceinture, rive D de la Schelde (Escaut). 1911-1912 : partiellement modernisé avec du béton. 12 octobre 1914 : abandonné et détruit par l’armée belge. 1946 : après la 2° guerre mondiale il devient un dépôt de carburant pour l’armée belge. 1972 : abandon de l’ouvrage. Etat actuel ; l’ouvrage existe encore, la municipalité l’a transformé en zone de loisirs, cependant le réduit a été détruit.

 

Rive gauche de la Schelde (Escaut)

 

Constructions de 1877-1883

 

Fort de Kruibeke (1870-1880), également dénommé Fort de Cruibecke, Fort van Steendorp, Fort Van Eopoel ou Fort Kapitaen, O-SO d’Anvers, 2ème ceinture, rive gauche de la Schelde (Escaut). Etat actuel : l’ouvrage existe encore mais la caponnière de tête a été arasée. Terrain militaire utilisé par le 11ème bataillon du génie.

 

Fort de Steendorp (1877-1892 ou 1882) Fort de Rupelmonde, SO d’Anvers, rive G de la Schelde (Escaut). Armement : une coupole de deux canons de 15 cm. Etat actuel : le fort existe encore, semble être sur un site naturel protégé.

 

Fort de Walem (1877ou 1878-1893) Fort de Waelhem, S-SE d’Anvers, 2ème ceinture, rive G de la Schelde (Escaut). 28 septembre 1914 : début du bombardement par des canons de 305 mm. 30 septembre 1914 : l’artillerie allemande détruit le fort. 2 octobre 1914 : l’armée belge évacue le fort. 1992 : le fort est abandonné. Etat actuel : le fort existe encore. Cependant il est l’un des forts qui porte le plus les traces des combats de 1914. En hiver il est utilisé comme lieu de protection des chauves-souris. Il est encombré par de nombreux déchets.

 

France

 

Cette rubrique concerne les fortifications françaises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.

 

 

France Front Ouest Côte de la Mer du Nord & de la Manche et de l’Atlantique

 

Place forte de Boulogne

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Batterie de la Crèche (1878-1882) construite sur l’ancien emplacement du Fort de Terclinthun déclassé en 1874, ouvrage pentagonal à fossé sec.

 

Place forte de Dunkerque

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort des Dunes (1878-1880) parfois dénommé fort de l’Est ou Fort de Leffrinckoucke. Juin 1940 : bombardement allemand. 1940-1944, installations allemandes : blockhaus R680, radar Würzburg et encuvements de Flak (artilelrie antiaérienne).

 

Place forte de Cherbourg

 

Ouvrages en cours de construction ou de modernisation :

 

Batterie Basse de Nacqueville (1817). 1870 : réorganisation. 1878-1881 : remodelage de la batterie pour 4 canons de 27 cm modèle 1881.

 

Batterie de Bretteville-Bas (reconfigurée 1878-1881). Batterie érigée en 1817, modernisée en 1869 et 1878-1881.

 

Batterie de Bretteville-Haut (1878-1880). Grande batterie côtière, modernisée 1910. 4 canons de 240 mm T.R.

 

Batterie du Marquet (1878-1881) fort de Saint-Vaast-la-Hougue. Installée au sein du bastion 21 du Fort de la Hougue.

 

Batterie Haute de Nacqueville (1878-1881). 1907 : réorganisation de la batterie.

 

Fort des Flamands (1847-1854). 1877-1881 : réorganisation du fort, ajout de 2 grands magasins à poudre au profit de la Marine.

 

Place forte de Brest

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Batterie de Scorff (1877-1880), Brest, presqu’île de Roscanve, parfois orthographié Batterie de Pons Corff. 17 avril 1902 : Proposition de suppression de la batterie. 29 août 1904 : Décision de suppression.

 

Place forte de Lorient

 

Ouvrages en cours de construction ou de modernisation :

 

Batterie de Puis RamonetteFort de la Ramonette (1692), parfois orthographiée « Ramonet », place de Lorient, à Belle-Île au S du Palais. Remaniée à plusieurs reprises jusqu’en 1861. 1877-1881 : réorganisation de la batterie conformément à la décision de la Commission de défense des côtes du 11/07/1874. Entrée de la batterie porte le chronogramme de 1882. Armement : 4 canons de 19 cm. 27/05/1889 : classée en deuxième importance. 1914 : batterie toujours opérationnelle. Etat actuel : propriété privée.

 

Fort du Haut Grognon (1878-1881) Ile de Groix. Fort rectangulaire à cavalier. 1893 : constructio de magasins d’artillerie à l’épreuve.

 

Place forte de Rochefort

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie des Fougères (1878-1880).

 

 

Place de Rochefort - Île d’Aix

 

Ouvrages en cours de construction ou de modernisation :

 

Batterie de Jamblet (1878-1880) sur l’île d’Aix.

 

Fort Liédot (1811-1834) fort de la Sommité, place de Rochefort, côtes NE de l’île d’Aix. Fort carré aux angles bastionnés. 1863-1870 : sert de cible pour les essais des nouveaux canons rayés. 1878-1880 : remaniement du fort. 1899 : installation d’une plateforme d’artillerie bétonnée sur chacun des 2 bastions face à la mer ; aménagement de magasins. 1914-1918 : sert de prison.

 

Place de Rochefort - Île d’Oléron

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Batterie Neuve de Boyardville (1877-1880) pointe Nord-Est de l’île d’Oléron. Batterie de bombardement équipée de pièces de 24 cm sur affût P.C.

 

France Front Nord-Est

 

Place forte de Lille.

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie du Camp Français (1880-1884), batterie maçonnée comprenant 3 traverses-abri et un casernement.

 

Fort de Bondues (1879-1883) fort Lobau. Comporte une tourelle Mougin Mle 1876.

 

Fort d’Englos (1879-1883) fort Pierquin.

 

Place forte de Valencienne

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort de Curgie (1878-1880) Fort Rochambeau. Fort au tracé trapézoïdal. Actuellement ensevelie sous une décharge.

 

Place forte de Maubeuge

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Fort de Cerfontaine (1878-1881) fort Rostaing. Comprend une tourelle Mougin modèle 1876.

 

Fort d’Hautmont (1878-1881) fort Davout. Grand fort pentagonal modernisé : 1 tourelles pour 2 canons de 75 Mle 05, 1 observatoire cuirassé, 1 tourelle de mitrailleuses, 2 guérites observatoires. Septembre 1914 : partiellement détruit pas les troupes allemandes.

 

Place forte de Reims

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Fort de Fresne (1878-1880 environ) fort Souhan. Petit fort au tracé rectangulaire. 1913 : désarmé. 1918 : démolition à l’explosif lors de la retraite allemande. 1940 : Bombardé par les troupes françaises. Etat actuel : a pratiquement disparu.

 

Fort de la Pompelle (1880-1883). 1917-1918 : installation d’un réseau de galeries souterraines. Etat actuel : musée.

 

Ouvrage de la Vigie de Berru (1880-1881) Réduit Dode.

 

Reduit de Chenay (1879-1880), réduit ou batterie Ronzier, au tracé en forme de trapèze irrégulier, prévu pour 138 hommes et 8 pièces d’artillerie.

 

 

Place forte de Montmédy

 

Ouvrage en cours de modernisation :

 

Citadelle de Montmédy (16e siècle) sous Charles Quint. Remaniée par Vauban. 1874-1882 : travaux de modernisation, aménagement de casernements, d’abris, de magasins sous roc et d’un four à pain.

 

Forts d’arrêt entre Maubeuge et Verdun

 

Ouvrages en cours de construction ou de modernisation :

 

Batterie des Ayvelles (1877-1880), batterie annexe du Fort des Ayvelles, une casemate Mougin avec 1 canon de 155 L, non modernisé.

 

Fort des Ayvelles (1877-1880), fort d’arrêt, 1 casemate Mougin avec 2 canons de 155 L. Modernisé 1888-1890.

 

Fort de Charlemont (1555 environ) Citadelle. 1678 : agrandissement par Vauban. 1876-1882 environ : travaux de modernisation, d’après le cartouche sur un bâtiment ; 1888 : élevée au rang de fort d’arrêt.

 

Fort d’Hirson (1877-1880) fort Dubois. Fort d’arrêt à massif central et trois batteries annexes, non modernisé. 1 tourelle Mougin avec 2 canons de 155 L. 1912 : déclassement de l’ouvrage. 1914-1918 : très endommagé pendant l’occupation allemande.

 

Position de La Fère – Laon – Soissons – Vallée de l’Ailette.

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie des Bruyères (1878-1882). Batterie, déclassée en 1912.

 

Batterie de Condé-sur-l’Aisne (1877-1888). 16 février 1932 : déclassée.

 

Batterie de Renansant (1879-1881) position de la Fère, Laon, Soissons, au NO de la Fère, altitude 115 m. Petite batterie pour 4 pièces au tracé rectangulaire, située en avant du fort de Mayot. Un projet d’implantation d’un fort au même endroit a été abandonné. Etat : propriété privée grillagée.

 

Fort de Condé sur Aisne (1877-1883 ou 1882) fort Pille, 2 casemates Mougin pour 1 canon de 155 L, non modernisé. 17 juillet 1912 : déclassé.

 

Fort de Lanicourt (1879-1883) Fort Sérurier, parfois dénommé Fort de Mons-en-Laonnois. 17/07/1912 : déclassé.

 

Fort de Liez (1879-1881) fort Maison, non modernisé, déclassé en 1912, partiellement détuit.

 

Fort de la Malmaison (1878-1882) fort Dumas, non modernisé. 1886 : endommagé par les essais de tir avec projectiles à la mélinite. 01/10/1888 : déclassement de l’ouvrage. 1911 : vendu à un particulier.

 

Fort Mayot (1879-1881), non modernisé, déclassé en 1912.

 

Fort de Montbérault (1878-1882), fort Vincence non modernisé, désarmé en 1903.

 

Fort de Vendeuil (1878-1880), non modernisé, déclassé en 1912.

 

 

Rideaux de Hauts de Meuse

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie de Saint Agnant (1878-1880), batterie annexe du Fort de Liouville de forme triangulaire, modernisée 1895, 1900-1910, 1916-1918.

 

Fort de Génicourt (mars 1878-mai 1880) fort de la Moskowa, fort type Séré de Rivières modèle 1874-1875 à massif central, non modernisé. 1914-1918 : creusement de galeries profondes et installation de 8 cloches Pamart.

 

Fort de Pont-Saint-Vincent (1878-1881) en Meurthe-et-Moselle (54) au SE de Toul et au S-SO de Nancy, fort Pélissier. Fort d’arrêt pour un effectif de 816 hommes et 53 pièces d’artillerie. 1893-1894 : Modernisé. 1907 : Modernisé : 1 T155 Mougin mle 1876, 1 T155 Galopin Mle 1890, 1T projecteur et 5 observatoires cuirassés. Magasin sous roc implanté sous le casernement. 1999 : Propriété privée, location de chambres dans le fort.

 

Fort de Troyon (octobre 1877-juin 1880), fort type Séré de Rivières modèle 1874-1875 à massif central, non modernisé.

 

Redoute du Bois Brûlé (1880), position d’infanterie.

 

 

Place forte de Toul

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie de l’Eperon (1879-1883), batterie de forme triangulaire, annexe du Fort de Frouard, comprend un fossé avec une caponnière simple et une caponnière double. Modernisé 1894, 1901-1907, 1912 : 1 tourelle Galopin Mle 1890 et observatoires cuirassés ; 2 tourelles Mougin comportant chacune un canon de 155 mm L de Bange, 2 casemates cuirassées en fonte dure modèle 1878 avec canon de 155 L, installation de grilles défensives au sommet de la contrescarpe et magasin sous roc.

 

Fort de Blenod-les-Toul (1879-1883) fort Charles Martel, modernisé 1908-1914, 1 tourelle de 75, 2 tourelles de mitrailleuses, 3 observatoires.

 

Fort de Frouard (12 mai 1879-15 octobre 1883) fort Drouot, fort d’arrêt à massif central doté d’une tourelle Mougin Mle 1876 avec 2 canons 155 L de Bange. 1887 : modernisation. 1890 : un magasin sous roc, citernes bétonnées et caserne de guerre. 1907-1914 : 1 tourelle de 75 Mle 05, 3 tourelles de mitrailleuses, 7 observatoires, 1 tourelle de projecteur.

 

Fort de Lucey (1876-1880), modernisé 1904-1907 ; 2 tourelles de 75, 4 tourelles de 155 Mougin dont 1 au fort, 1 tourelle tournante extérieure et 2 tourelles à éclipses extérieures, 8 observatoires.

 

Fort Villey-le-Sec (1874-1880), modernisé 1890, 1906-1912 ; 2 tourelles de 75, 1 tourelle de 155, 1 tourelle de mitrailleuse, 8 observatoires.

 

 

Trouée de Charmes

 

Batterie de Pagny-la-Blanche-Côte (1879-1883) batterie Prost. Batterie au tracé trapézoïdal avec 6 plates formes.

 

Fort de Pagny-la-Blanche-Côte (1879-1883) fort Dejean. Fort d’arrêt prolongeant l’action du camp retranché de Toul, jouxté par la batterie d’Uruffe et la batterie de Pagny-la-Blanche-Côte. Tracé en forme de losange, armement : 1 tourelle Mougin Mle 1876 2 x 155L. 1901 : expériences sur la résistance des cuirassements. 1912 : déclassement du fort. 1914 : réarmement d’urgence. 1998 : propriété privée, porche et poste de garde rasé.

 

Fort de Manonviller (1879-1882) fort Haxo, c’était le fort le plus cuirassé de France : 2 tourelles Mougin Mle 1876, 2 tourelles Galopin Mle 1890 pour 2 canons long de 155 mm, 2 tourelles pour 2 canons de 57 mm, 1 tourelle de mitrailleuses Gatling, 2 tourelles pour projecteurs, 9 observatoires cuirassés, 2 tourelles pour projecteur, 1 centrale électrique. 23-27/08/1914 : troupes allemandes bombarde le fort avec environ 17 000 projectiles. 12/09/1914 : abandon par les troupes allemandes après destructions à l’explosif. 1935 : revendu à un particulier.

 

Place forte d’Epinal

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Fort de Girancourt (1879-1881) fort Reynier. 1889-1893 : modernisé, caserne bétonnée.

 

Fort Le Bambois (1880-1882), non modernisé.

 

Fort du Roulon (1879-1881) fort Championnet, SO d’Epinal, centre de résistance d’Epinal, altitude 425 m. Capacité : 393 hommes et 22 pièces d’artillerie. Non modernisé. Etat : propriété privée avec maison.

 

Trouée de Belfort, frontière suisse, Montbéliard – Pontarlier, rideau du Jura

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie de la Citadelle (1879-1880), les travaux non pas été achevés. Elle était prévue pour 6 canons de 95 mm.

 

Fort de Joux (1879-1887) comprend 2 casemates cuirassées Mle 1878 en fonte dure.

 

Fort du Larmont Supérieur (1879-1883) fort Catinat. 1891 : installation de 2 abris sous roc.

 

Fort du Risoux (1880-1884) fort Guyot, rideau du Jura, place des Rousses, altitude 1 273 m. Ouvrage au tracé pentagonal irrégulier, comprenant 2 caponnières doubles, une caponnière simple, un poste optique à 1 créneau dirigé vers le fort des Rousses. Dotation : 400 hommes et 16 pièces d’artillerie. Après 1945 : a servi pour la mise en œuvre d’explosifs. Etat : appartient à la commune des Rousses qui a fait restaurer une caponnière double du saillant qui s’était effondrée.

 

Place forte de Dijon

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie annexe d’Asnière (1876-1881), non modernisé.

 

Fort de Beauregard (1877-1881) fort Fauconnet, ouvrage au tracé rectangulaire, non modernisé.

 

Fort d’Hauteville (1877-1880) fort Carnot, ouvrage au tracé rectangulaire, non modernisé.

 

Fort de Varois (1877-1880) fort Charlet, non modernisé.

 

Place forte de Besançon

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie de la Charriere de Chailloz (vers 1880), batteries annexes du Fort de Chailloz.

 

Batterie de la Ferme de l’Hôpital (1878-1880) batterie Bouchet.

 

Centre de résistance de Planoise (1877-1880). Ensemble qui comprend le Fort de la Planoise en tant que réduit et poste de commandement, la batterie du Rosemont (1871), les ouvrages de Chaudanne.

 

Fort de Montboucons (1877-1880) construit sur l’emplacement d’une redoute de la guerre de 1870, sur les communes de Pirey et de Besançon. Fort de type Séré de Rivières. Etat actuel : terrain militaire.

 

Fort de la Planoise (1877-1880) fort Moncey situé au SO de Besançon, avec magasin sous roc. Réduit et poste de commandement du centre de résistance de Planoise.

 

Magasin à poude de Chailloz (vers 1880), magasin à poudre modèle 1874. En 1892 installation d’un magasin sous roc à côté relié à l’autre magasin par une galerie.

 

Redoute Benoît ou redoute de Palente, puis fort Benoît (1870-1871) redoute, puis Fort Benoit 1877-1880 Fort de Palente, situé au N du Bois de Chalezeule. Etat actuel : propriétaire commune de Besançon. Utilisé par une société de tir.

Besançon : entrée du fort Benoit.

Source : Photographie © MJR 03/08/1998.

 

Réduit du fort de Planoise (1877-1880) au SO de Besançon, porte le chronogramme de 1880.

 

France Front Sud-Est

 

Place forte de Lyon

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Rive droite du Rhône :

 

Deuxième ceinture de forts détachés :

 

Fort de Bruissin (1878-1881) à l’ouest de Lyon sur la rive droite du Rhône. Ouvrage entière construit en béton. Etat actuel : appartient à la commune de Francheville qui a aménagé un centre d’Art contemporain.

 

Fort de la Côte Lorette (1878-1882) au sud-ouest de Lyon, sur la rive droite du Rhône. Etat actuel : fossés remblayés, appartient à la commune de Saint-Genis-Laval.

 

Rive gauche du Rhône :

 

Fort de Corbas (1878-1880) au sud sud-est de Lyon, rive gauche du Rhône, sur la rive gauche du Rhône. Cuirassement : 1 tourelle Mougin Mle 1876 pour 2 canons de 155 L. 1998 : ouvrage transféré au ministère de l’intérieur.

 

Place forte d’Albertville

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort de Lestal (1875-1881) fort Duc d’Epernon, érigé au N d’Albertville, sur la commune de Marthod, à 794 m d’altitude. Ouvrage non modernisé.

 

Fort de Tamié (1876-1881) fort Brissac à l’Ouest d’Albertville, sur la commune de Mercury, altitude 1 021 m. Grand fort type Séré de Rivières dont l’enceinte s’adapte au terrain avec une surface intérieure d’environ 10 ha. Dispose d’un abri-caverne et de 3 magasins sous-roc. 1967 : acquisition par le syndicat intercommunal, et ouverture au public.

 

Place forte de Briançon

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort de l’Olive (1880-1882). Juin 1940 : bombardé par le fort italien du Chaberton.

 

Fortifications de la Vallée de l’Ubaye

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Batterie des Clos des Caures (1879-1881). En 1800-1883 percement d’une galerie reliant la batterie au Fort de Tournoux. 1913-1914 : instalation de 2 casemates de flanquement et d’une caserne casematée.

 

 

Place forte de Saint-Vincent

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Caserne défensive de Chaudon (1879-1883) caserne de Courtigis, située entre le Fort de Saint-Vincent et la redoute du Chadon. Caserne monobloc à 3 niveaux dont deux à l’épreuve des bombes.

 

Redoute du Chaudon (1879-1883), surplombe la caserne défensive de Chaudon. Actuel domaine privé avec gîte.

 

 

Place forte de Chamousset

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Fort d’Aiton (1875-1880). 1984 : achat par la commune.

 

Fort de Montgilbert (1877-1882).

 

Fort de Montperché (1875-1881) construit sur la commune d’Aiton. Non modernisé.

 

France Sud-Est – Front sud Côtes de la Méditérannée

 

Place forte de Nice

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Casernement de Peïra Cava (1876-1887) caserne Crénan, avancée NE de Nice. Important casernement de montagne. 1939-1940 : occupée jusqu’en 1940 par les troupes alpines. Après 1945 : colonie de vacances.

 

Fort de la Drête (1879-1881) fort Créqui, petit fort.

 

Fort de la Tête de Chien (1879-1884). Comprend une casemate cuirassée pour canon de 155 mm.

 

Place forte de Toulon

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie des Musoirs (1877-1881).

 

Fort de la Colle Noire (1878-1880).

 

Fort du Coudon (1879-1884) fort du Lieutenant Girardin.

 

Fortin de la Gavaresse (1880-1881) parfois dénommé Batterie de la Gavaresse. Batterie côtière pour 4 pièces. 1893 : installation d’un magasin caverne.

 

Place forte de Marseille

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Batterie du cap Caveaux (1880-1883), Ile de Pomègues, également dénomée Batterie Cavau. 1901 : la batterie est remaniée.

 

Place forte de Port-Vendres

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort du Cap Béar (1877-1880). Etait armé de 8 pièces de 12 cm Mle 1878 et 4 canons 120 mm de Bange.

 

France Centre

 

Place forte de Paris

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie des Arches (1879-1880).

 

Batterie du Bois d’Arcy (1874-1880).

 

Batterie de Limeil (1876-1880).

 

Fort de Champigny (1878-1880), tracé en forme de trapèze régulier.

 

Fort du Haut Duc (1874-1880) grand fort trapézoïdal à cavalier. Août 1944 : fort endommagé pendant les combats.

 

Italie

 

Italie Centre

 

Place forte de Rome

 

Ceinture fortifiée de Rome, comprend des ouvrages construits à environ 4 à 5 km de la ceinture de fortification urbaine et distants entre eux de 2 à 3 km, avec une circonférence d’environ 40 km. Le coût de ses constructions : 5 millions de Lires. Construction : 1877-1892.

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Forte Appia Antica (1877-1880), fort détaché de ceinture de la place de Rome. Surface : 16,5 ha. Etat actuel : prison militaire, domaine militaire.

 

Forte Ardeatina (1879-1882), fort détaché de ceinture de la place de Rome, érigé à 2,5 km NE du Fort Ostiense. Surface : 11,2 ha. 1982 : abandonné par les autorités militaires et remis à la ville de Rome. Etat actuel : non utilisé, ni entretenu, non accessible.

 

Forte Aurelia Antica (1877-1881), fort détaché de ceinture de la place de Rome, érigé à environ 2 km du fort Boccea. Surface : 5,7 ha. Etat : utilisé par les services financiers de la ville.

 

Forte Boccea (1877-1881), fort détaché de ceinture de la place de Rome. Surface : 7,3 ha. Etat actuel : prison militaire, domaine militaire.

 

Forte Braschi (1877-1881), fort détaché de ceinture de la place de Rome, érigé à côté du Palazzo Braschi, près de Via del Pigneto Saccheti à 4 km de l’enceinte du Vatican. Surface : 8,2 ha. Etat actuel : de nombreuses constructions ont été ajoutées, domaine militaire en activité.

 

Forte Bravetta (1877-1883), fort détaché de ceinture de la place de Rome, au tracé atypique avec un fossé au tracé brisé. Situé sur l’ancien domaine de Bravetta, situé à 2 km au S du fort Aurelia. Surface : 10,6 ha ; Etat actuel : terrain militaire. Tribunal d’exception puis site d’exécution utilisé à l’époque de Mussolini. 1943-1944 : tribunal d’exception allemand. 1945 : lieu utilisé pour les procès des criminels de guerre italiens. Un monument en hommage aux victimes a été érigé à l’intérieur. Etat actuel : domaine militaire en activité.

 

Forte Monte Mario (1877-1882), fort détaché de ceinture de la place de Rome, sur la rive D du Tibre, qui domine la vallée du Tibre, érigé au niveau de l’embouchure de l’Aniene dans le Tibre. Surface : 8,4 ha. Etat actuel : domaine militaire en activité.

 

Forte Portuense (1877-1881), fort détaché de ceinture de la place de Rome. Situé près de la Via Portense, à environ 2 km SE du fort Bravetta et à 3,5 km de Porta Portese. Surface : 5,2 ha.

 

Forte Prenestina (o) (1880-1884), fort détaché de ceinture de la place de Rome, situé à 3 km NE du fort Casilina. Surface : 3,4 ha. 1977 : remis à la ville de Rome. Mais non utilisé, il a été occupé par divers groupes. Etat actuel : utilisé par un centre social.

 

Forte Tiburtino (1880-1884), fort détaché de ceinture de la place de Rome. Surface : 23,8 ha. Etat actuel : domaine militaire en activité, caserne.

 

Pays-Bas

 

Cette rubrique concerne les fortifications néerlandaises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.

 

Ligne d’Utrecht « Waterlinie »

 

Ouvrage en cours de modernisation :

 

Place forte de Muiden

 

Westbatterij (1799) à Muiden à l’embouchure de la Vecht. 1850-1852 : modernisé avec l’ajout d’une tour porte de flanquement. Après 1870 : déclassée. 1880-1885 : la batterie est modernisée. Etat actuel : utilisé comme lieu associatif par la troupe locale de scouts. 

 

Place forte d’Utrecht

 

Ouvrages en cours de modernisation :

 

Fort De Gagel (1819-1821) ouvrage en terre, construit dans un premier en forme de L, avec un rempart d’artillerie entouré d’un fossé. 1848 : réorganisation de l’ouvrage. 1850-1852 : construction d’un blockhaus de garde à l’épreuve des bombes, avec 2 positions de tir pour obusier sur le toit et mur de protection avec créneaux de fusillade. 1870-1871 : mobilisation et mise en état de défense. 1914-1918 : mobilisation et mise en état de défense. 1880 environ : modernisation et construction d’une casernes et d’abris à l’épreuve des bombes, modernisation du blockhaus de garde avec suppression de l’étage ouvert. 1935-1940 : installation de 3 abris de groupe bétonnés et de tranchées et mise en état de défense en 1939-1940 ; instalation de nombreux abris de groupes au Nord et à l’Est du fort. 1971 : acheté par la commune d’Utrecht, différentes associations utilisent les locaux de l’ouvrage et le site est un parc public.

 

Fort bij Rijnauwen (1868-1871). Grand fort à fossé plein d’eau, plus grand fort de la Waterline (31 ha). En 1877-1885 il est modernisé, construction d’une grande caserne à l’épreuve des bombes et des batteries de flanquement n°3 et 4. En 1885 son équipage était de 675 hommes et 105 pièces d’artillerie. 1918 installations d’abris de groupe en béton type 1918. En 1939 installation d’une casemate de mitrailleur « Koepelkazemat type G » et d’abris de groupe « Groepschuilplaats Type P ». 1942-1943 lieu de détention et d’exécution. Classé aux monuments historiques « Rijksmonument » et est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

Position de Honswijk

 

Ouvrage en cours de modernisation :

 

Fort bij Honswijk (1842-1848, 1878-1881). Ouvrage en terre à 4 bastions pour couvrir la grande écluse d’inondation, puis muni d’une porte à l’épreuve des bombes en 1848. En 1878-1881 transformé en fort à fossé plein d’eau avec des locaux à l’épreuve des bombes, d’une galerie de contrescarpe, première tour-fort aux Pays-Bas, diamètre 43,3 m. Modernisé en 1881-1885 à la suite de la crise des explosifs brisants, la hauteur de la grande tour d’artillerie est réduite d’un étage, installation d’un local de garde et d’une poterne d’accès, avec des magasins, couvert par une dalle de béton. Armement 1880 : 15 canons 15 cm long, 12 canons de 12 cm long, 12 canons de 12 cm courts, 16 obusiers de 15 cm ; é   quipage 323 hommes, 18 sous-officiers et 6 officiers. Classé aux monuments historiques « Rijksmonument » et est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

Expériences, innovations et progrès de la fortification et de l’artillerie de siège et de forteresse

 

Allemagne

 

1880 : dans le but d’augmenter la puissance explosive des projectiles de l’artillerie, on est toutefois arrivé, grâce à l’utilisation de projectiles rallongés contenant des charges explosives plus puissantes, à augmenter sensiblement l’efficacité. Par ailleurs, au cours de l’année 1880, on a mené en Allemagne a des essais avec un nouvel explosif, dénommé coton poudre pour obus « Schiessbaumwolle für Granate », qui ne sera mise en service qu’en 1883. Ces deux progrès décisifs sont la première étape à laquelle est liée le bond dans l’amélioration de l’efficacité de l’artillerie qui dévalorisa les fortifications déjà existantes ainsi que toutes celles qui viennent à peine d’être achevée de tous les états et mènera à la crise des obus à explosif brisant « Brisanzgranatenkrise », également dénommée en France « crise de l’obus torpille », qui entraînera une remise en question générale de la valeur des fortifications.

 

1880 : Adoption du mortier de 9 cm « 9-cm-Mörser ». Un premier projet de construction de cette pièce avait été refusé en 1869. Finalement la conceeption de cette pièce a débutée en 1876. Le développement de cette pièce dura entre 3 ½ et 4 ans. Lors du développement de cette pièce, il était demandé de garder une certaine légèreté à cette pièce, en consequence, initialement on avait limité sa portée à 200 m, portée qui à ensuite été augmentee à 1 500 m. On estimait à l’époque que cette pièce était absolument necessaire pour assurer une attaque rapprochée par l’infanterie ou le genie. L’artillerie souhaitait l’utiliser pour détruire les retranchements et sur les positions des pieces de deuxième dotation d'artillerie. Cette pièce que l’on pouvait porter, était également munie d’obus à shrapnel, qui pouvaient agir contre les sapes et les colonnes d’assaut qui s’y rassembleraient. Les études pour la réalisation de cetet pièce ont également servie à la conception du mortier de 15 cm. 450 pièces ont été construites pour équiper les grandes places fortes. Cette pièce est le précurseur des futurs “Minenwerfer” qui seront utilisés dans l’artillerie de tranchée au cours de la guerre 1914-1918. Toutefois, à cause de sa faible efficacité lors des exercices de tir, à cause de l’efficacité croissante des nouveaux projectiles avec poudres brisantes, et ultérieurement à cause de son incompatibilité avec les poudres à faible émission de fumée, il est finalement retiré du service en 1892. En 1896, le General von Müller disait : “si aujourd’hui on faisait une attaque rapprochée, ce qui arrive souvent dans de nombreux endroits, un mortier léger aurait à nouveau sa place, et son existence serait entièrement justifiée”. Ces propos seront verifies lors de la première guerre mondiale.

Données techniques du “9-cm-Mörser”: calibre 8,8 cm; angle de tir: 0° à 65°; Angle des rayures: 4°; poids en ordre d etir: 202 kg; portée maximum: 1 500 m. Transport : il était muni de 4 poignées de transport, et pouvait être déplacé également avec une cariole de tranchée “Trancheekarre”.

 

1880 : armée allemande : vers 1880, adoption du canon lourd de 9 cm « schwere-9-cm-Kanone ».

 

30/01/1880. Intenses activités à la fonderie de Spandau, avec un renforcement du personnel d’ouvriers et allongement du temps de travail. Cette activité est dû a la fabrication du nouveau modèle de canon de 12 cm.

 

01/09/1880. On retire complètement des parcs de siège le canon de 9 cm auquel on substituera le canon lourd de campagne (8,8 cm). Le canon de 9 cm sera affecté à l’armement des places et employé comme pièce de flanquement, à la place de l’ancien canon lisse court de 12 cm.

 

Autriche-Hongrie

 

04/1880. La revue militaire de l’étranger du 16 avril 1880 nous livre cet article tiré de la Gazette de Silésie : « Des essais sont en cours d’exécution à l’arsenal d’artillerie de Vienne pour fabriquer un canon de côte de 28 c. se chargent par la culasse. C’est le canon du plus gros calibre qui ai été jusqu’alors coulé à l’arsenal de Vienne sous la direction du feld-maréchal-lieutenant baron Uchatius. Les bouches à feu de campagne (canons de 7 c., 8 c. et 9 c.), ainsi que les pièces de siège et de place de 12 c. et de 15 c., en bronze-acier, ont donné d’excellents résultats ; mais bien des doutes ont été émis au sujet de la possibilité d’employer le bronze-acier pour la fabrication des nouveaux canons de 24 c. et de 28 c., de place et de côte, destinés à tirer à très fortes charges. La solution de cette question montrera si l’Autriche est également en état de se passer du concours de l’étranger pour la fabrication des bouches à feu des plus gros calibres ».

 

Grande-Bretagne

 

18/09/1880. Travaux de modifications à Malte et à Gibraltar pour installer des canons de 100 tonnes.

 

Italie

 

21/01/1880 : La revue militaire de l’étranger de 1880 nous informe que le canon de 100 tonnes a été mis en batterie sur la pointe de Santa-Maria à la Spezia et réalisé son premier d’essais, avec une charge de 120 kg, soit la moitié de la charge. La vitesse initiale a été de 326 mètres par seconde ? Le sous-affût (grand châssis) a subi une légère avarie.

 

Chroniques 1880

 

 

1880 divers

 

France, armée : plan de concentration des troupes n°1.

En 1880 la France établit le plan de concentration des troupes n°1.

Plan de concentration n°1 de 1880. Collection MJR.

 

France, armée : plan de concentration des troupes n°1.

En 1880 la France établit le plan de concentration des troupes n°2, un variant du plan 1.

Plan de concentration n°2 de 1880. Collection MJR.

 

France – Russie : consultations.

Consultations entre le Président du Conseil Freycinet et l’ambassadeur de Russie Fürsten Orlow, pour un rapprochement entre la France et la Russie.

 

Mardi 6 janvier 1880

 

Italie, Rome place forte : construction des forts détachés.

Une revue militaire française a publié cet article : « Déjà la Revue a recueilli à différentes reprises des renseignements publiés à l’étranger sur les travaux de défense entrepris ces dernières années autour de Rome. Un article de l’Esercito Italiano, reproduit par le journal L’Italie dans son numéro du 6 janvier 1880, présente ce sujet avec un certain ensemble ; aussi croyons-nous utile de le placer tout entier sous les yeux du lecteur : « C’est comme on sait, à l’énergie du Ministre Mezzacapo qu’est due la construction des ouvrages permanents de défense de la capitale. Ces travaux ont été commencés, pendant l’automne 1877, simultanément sur sept points où devaient s’élever autant d’ouvrages destinés à constituer de solides têtes de défense et à battre le terrain environnant, de manière à rendre difficile l’établissement de batteries de bombardement. Six de ces forts s’élèvent sur les hauteurs qui regardent l’enceinte Leopina-Urbana ; le septième est placé à proximité de la voie Appia-Antica. Ce dernier ouvrage est presque achevé et présente déjà, vu de l’extérieur, un aspect des plus respectable. Ce fort, dont les parapets sont très épais, contient pour le logement de la garnison, des locaux à l’épreuve de la bombe, parfaitement disposés, bien ventilés et reliés entre eux par des chemins couverts. Il est entièrement construit en pierre excessivement dure, provenant des fossés mêmes qu’on a creusés. Sur ce point, en effet, le sol est, à une profondeur considérable, formé d’une couche de pierre volcanique, que les géologues disent provenir des anciens cratères qui, aujourd’hui, servent de lit aux lacs d’Albano, de Nemi, etc. Cet ouvrage pourra recevoir plus de vingt gros canons, dont le feu commandera tout le terrain situé en avant. Il battra aisément et sur une longue étendue, non seulement les voies Ardeatina, Appia-Nuova et Appia-Antica, mais encore le chemin de fer de Naples et la voie Tusculane. Ce fort, dont les travaux ont été exécutés avec grand soin par le génie militaire, est situé à 4 kilomètres des anciens murs de Rome, hors la porte San Sebastiano, et il est en ligne droite à presque 8 kilomètres de la place Colonna. Sur la rive gauche du Tibre, il n’y a pas, pour le moment, d’autres forts. Mais, avant peu un nouvel ouvrage sera construit à moitié chemin du précedent et de l’abbaye de Tre-Fontane. D'autres forts seront aussi élevés, plus à l'est et au nord, dans les divers secteurs compris entre les voies Tusculane, Casiline et Prénestine, Tibultine, Nomeutane et Salaria, de telle sorte que toutes les routes soient interceptées. Par contre, on peut dire que le système de défense est complet sur la rive droite du Tibre, où s'élèvent six forts, placés sur les points les plus favorables pour battre avec la plus grande efficacité possible eu égard à la nature du terrain, toutes les zones sur lesquelles pourraient se développer les attaques. De ce côté, la difficulté était très grande, et il faut avouer qu’il eût été difficile de construire ces forts dans des positions plus avantageuses en tenant compte des circonstances locales.

1° En partant du sud, nous trouvons au sommet des collines qui serrent de près la rive du fleuve sur la route Portuense, un fort qui peut battre une longue étendue du cours du fleuve ainsi que les hauteurs comprises entre ce fort et le ravin de la Magliana, bien qu’elles soient couvertes de villas et de cultures. Cet ouvrage n’est pas aussi considérable que celui situé près de la voie Appia-Antica, mais il constitue néanmoins une très puissante batterie. La construction en est presque achevée et pourrait être terminée en peu de temps. Il est à 3 kilomètres de la porte Portese et à plus de 5 kilomètres de la place Colonna par la route Tiradiavoli.

2e Au-delà de la villa Pamphili, s’élève un fort qui commande la voie Aurelia-Antica dont il porte le nom. Cet ouvrage a beaucoup d’analogie avec le fort situé sur le côté de la voie Appia-Antica, mais il est moins grand ; il sera probablement armé de quinze bouches à feu de gros calibre. La construction en est déjà très avancée et l’on y travaille encore en ce moment d’une façon très active. Il est à trois kilomètres de l’enceinte et à 5 de la place Colonna.

3° Entre ce fort et le précédent, il y en a un troisième situé sur le domaine de la ferme (casetta) Mattei et Trojani, entre les collines du Casaletto et le ravon de la Bravetta. Cet ouvrage commande admirablement non-seulement tout le haut plateau sur lequel il s’élève, mais encore le domaine de Torreta-Massimi, et les hauteurs situées en face de lui au-delà du ravin de la Magliana. Toutefois, les routes qui y conduisent ne sont pas bonnes, et, à ce qu’il paraît, il faudra en construire une exprès pour le desservir. Ce fort, très vaste, sera probablement armé d’une vingtaine de bouches à feu de gros calibre ; il a plusieurs fronts et pourra, par suite, battre de bonnes conditions le terrain qui l’environne. Il est à 4 kilomètres de l’enceinte et à 6 de la place Colonna.

4e Au nord du fort de la voie Aurelia, sur le côté de la voie Boccea et au-delà du point où le chemin de la sapinière Sacchetti aboutit à cette voie, nous trouvons un ouvrage placé près de la route. C’est le plus petit des forts déjà mentionnés, mais par sa position il commande très bien le terrain environnant ; il est, par conséquent, suffisamment respectable. Il est presque achevé et aura sans doute le même armement que le fort situé près de la voie Portuense. Il se trouve à courte distance du promontoire formé par les jardins du Vatican ; mais, en ligne droite, il est à plus de 5 kilomètres de la place Colonna.

5e Sur le côté du chemin de la sapinière Sacchetti, à peu de distance de la ferme (casate) Braschi, l’élève un fort dont les travaux, confiés à l’Impresa Veneta, sont en ce moment poussés très activement. Les dimensions de cet ouvrage sont à peu près les mêmes que celles du fort situé sur la voie Boccea, dont il n’est éloigné que d’un kilomètre et demi. Il est, comme le précedent, à peu de distance du promontoire formé par la Jardins du Vatican, mais il est à plus de 5 kilomètres de la place Colonna. Destiné à battre la vaste étendue de terrain comprise entre les voies Boccea et Trionfale, il parait heureusement placé à cet effet.

6e Enfin, sur les hauteurs de Monte-Mario, à l’est de la voie Trionfale et à courte distance de la villa Mellini, se trouve le fort de Monte-Mario. Cet ouvrage doit être armé du même nombre d eboucges à feu que le fort situé sur le côté de la voie Appia-Antica. Il commande tout le terrain, à grandes distances, et en particulier la vallée du Tibre et les monts Parioli, qui longent le fleuve sur la rive gauche. On n’y travaille pas en ce moment ; mais, à ce qu’il semble, les travaux de maçonnerie sont terminés ; on aperçoit même de la position de Sant’Onofrio les traverses destinées à protéger les pièces, qui seront au nombre d’une vingtaine. Ce fort est à 3 kilomètres eviron de la porte Angelica par la voie Trionfale et à moins de 4 kilomètres, en ligne droite, de la place Colonna. Tous les forts construits autour de Rome ont à peu près le même caractère : ils se composent de plusieurs fronts rectilignes et d’une gorge qui, en général, ne doit pas être armée d’artillerie ; ils ont un grand nombre d’abris à l’épreuve de la bombe, et le service des bouches à feu peut s’y faire entièrement à couvert.

Ce qui manque encore et ce qui devrait être promptement fait, ce sont les chemins de communication entre les différents forts. Ainsi, le fort de Casale-Braschi au fort de Monte-Mario, il n’y a d’autre route que celle qui passe par San-Onofio ; cette route est extérieure, et sa longueur est au bas mot de 6 kilomètres, tandis que la distance en ligne droite entre les deux forts ne dépasse certainement pas 3 kilomètres. On peut dire autant pour tous les autres forts ».

 

Dimanche 11 janvier 1880

 

Allemagne, Ingolstadt place forte : construction des forts détachés.

Une revue militaire française nous livre ces informations : « La Revue a signalé, en 1873, l’allocation des fonds destinés à l’organisation d’une ceinture de fort détachés à grandes distances autour de la ville d’Ingolstadt. Les travaux qui ont été la conséquence de cette décision et qui assure la défense du grand arsenal de la Bavière semblent toucher à leur fin ; on lit en effet dans le Journal d’Alsace du 11 janvier 1880 : « On travaille de nouveau activement à la forteresse fédérale d’Ingolstadt. Les forts sur la rive droite du Danube, près de Zuchering, d’Oberstimm et de Manching sont déjà achevés. Sur la rive gauche, on construit en ce moment le fort qui s’élèvera sur le vignoble vis-à-vis de la montagne Sainte-Catherine, ainsi que ceux près de Heppberg et Geimersheim et le fort situé entre Dünglau et Gerolfing. Un dernier fort sera placé sur la montagne de l’Ochsenthurm entre Heppberg et Geimersheim : il complètera la ceinture de fortifications qui feront d’Ingolstadt un des principaux remparts de l’Empire d’Allemagne. Deux magnifiques casernes, destinées à loger chacune deux bataillons, sont également achevées. La fonderie de canons, pour laquelle les Chambres voteront sans doute le crédit demandé, terminera provisoirement la série des bâtiments militaires dont sera pourvu Ingolstadt ».

 

Samedi 24 janvier 1880

 

Allemagne, Metz garnison : fin de l’instruction des recrues à Metz.

Une revue militaire française a publié cet article : « La nouvelle suivante, empruntée à la Gazette de Metz, rappellera aux lecteurs de la revue que l’instruction annuelle de l’armée allemande, poursuivant, cette année comme les années précédentes, sa marche régulière et méthodique, aura bientôt franchi sa première étape : la présentation des recrues, qui se fait habituellement après la dixième semaine qui suit l’incorporation. Cette dernière a eu lieu, en 1879, du 4 au 8 novembre 1879 : « Metz, le 24 janvier 1880. L’instruction des recrues, dans les corps de troupe de notre garnison, pourra bientôt être considérée comme terminée ; de petites marches militaires et des exercices en terrain varié ont déjà eu lieu. Dans quelques corps de troupe, les jeunes soldats seront présentés aux chefs de régiment et placés ensuite dans les compagnies, escadrons ou batteries, dès ce mois-ci ; dans la plupart pourtant cette présentation se fera seulement dans la première quinzaine du mois prochain. Nous apprenons à l’instant que la présentation des recrues du 8e régiment d’artillerie à pied aura lieu dans le courant de la semaine prochaine, les 28, 29 et 31 du mois, à partir de huit heures et demie du matin, sur le terrain d’exercice devant la caserne Steinmetz ».

 

Vendredi 30 janvier 1880

 

Allemagne, Spandau : activités déployées à la fonderie.

La revue militaire de l’étranger de 1880 nous livre un article tiré de la National-Zeitung du 30 janvier 1880, qui a repris un article de l’Anzeiger für das Havelland, publié à Spandau : « La fonderie de Spandau a actuellement des commandes si importantes, que non-seulement on a renforcé le personnel d’ouvriers, mais que la durée journalière de travail a été prolongée ; le samedi on travaille le plus souvent jusqu’au dimanche matin. L’exécution des commandes exigera encore un laps de temps assez considérable ; ces commandes ont principalement trait à la fabrication d’un nouveau modèle de canon de 12 et à celle de projectiles ».

 

Samedi 31 janvier 1880

 

Angleterre : Expériences d’éclairage électrique.

La revue militaire de l’étranger a publié cet article tiré de l’Army and Navy Gazette du 31 janvier 1880 qui fournit les indications suivantes au sujet des essais d’éclairage électrique qui se poursuivent actuellement en Angleterre : « On vient de faire des expériences ayant pour but l’emploi de la lumière électrique dans un certain nombre d’opérations militaires et maritimes, par exemple, pour éclairer les abords d’une place assiégée, découvrir les navires à distance, transmettre des signaux optiques et surtout pour faciliter l’exécution des travaux sous-marins. On annonce que ces expériences ont pleinement réussi. Une cloche transparente, renfermant une lampe électrique a été plongée sous l’eau à une profondeur d’environ 200 pieds ; la machine électrique était placée à une distance de 300 pieds ; on a ainsi obtenu sous l’eau pendant un temps suffisamment long un éclairage continu et régulier, et l’espace éclairé était considérable. On continu les expériences afin de rechercher les applications utiles de ce procédé aux opérations de la marine et au service des torpilles ».

 

Mercredi 4 février 1880

 

Autriche-Hongrie, Trente, fortifications : Envoi d’une compagnie du génie à Trente pour les travaux de défense.

La revue militaire de l’étranger a publié cet article : « On lit dans le Wehr-Zeitung du 4 février 1880 : « Sur ordre du ministre de la guerre, la 6e compagnie de campagne du 2e régiment du génie partira cette semaine pour Trente, avec son équipement de campagne complet, sous le commandement du capitaine Merklein, et sera employée aux travaux de fortification de cette place. Les munitions et les outils de campagne ont été expédiés d’avance par le chemin de fer de l’Ouest ».

 

Vendredi 6 février 1880

 

Autriche-Hongrie : Fortifications de Vienne.

La revue militaire de l’étranger de 1880 relate les faits suivants tirés du journal de Vienne « Wiener-Zeitung » du 6 février 1880 : « Le ministre de la guerre, interpellé devant les Délégation, le 6 février, par le rapporteur du budget de la guerre, sur les projets du gouvernement au sujet des fortifications de Vienne, a fait la déclaration suivante : En ce qui concerne l’interpellation directe, qui m’est adressée, au sujet du projet de fortifier Vienne, je dois déclarer, qu’il est du devoir de l’administration de la guerre de prendre d’avance les mesures nécessaires pour faire face à toutes les éventualités de guerre, de manière à avoir tout prêt, au moins sur le papier.

Je me suis conformé à l’exemple qui m’avait été déjà donné dans ce sens par mon prédécesseur. Tous les points stratégiques de la monarchie ont été soumis à une étude approfondie au point de vue de la défense, et tous les projets ont été arrêtés sur le papier, pour permettre, en cas de nécessité, de faire exécuter et d’augmenter dans le plus bref délai possible, au moyen d’ouvrages passagers, la force défensive de ces points. Ces études sont terminées depuis environ deux ans et ont été tenues au courant autant qu’il a été nécessaire. Depuis lors, aucune délibération n’a eu lieu au sein du ministère, au sujet de la fortification de Vienne ».

 

Samedi 7 février 1880

 

Allemagne, Bundesrath : Adoption du nouveau projet de loi militaire.

La revue militaire de l’étranger de 1880 nous livre un article tiré de la session du Reichstag du 7 février 1880 : « Le nouveau projet de loi militaire, a été adopté au Bundesrath par le gouvernement allemand, a été adopté, à l’unanimité, par les sections spéciales de cette assemblée, réunies le 7 février. Trois jours après, le Bundesrath adoptait, en séance plénière et sans modifications le projet. Rien ne s’oppose donc, à ce que la loi nouvelle soit discutée dans la session dans la session du Reichstag qui s’est ouverte jeudi 12 février ».

 

Italie, fortifications : Ouvrages élevés sur les bords du lac de Garde.

La revue militaire de l’étranger a publié un article de la Gazette d’Augsbourg du 7 février 1880, les renseignements suivants, qui auraient grand besoin de confirmation et dont nous lui laissons toute la responsabilité : « L’achèvement du système défensif de la frontière méridionale du Tyrol et peut-être aussi les mouvements de troupes qui ont eu lieu dans cette région semblent avoir produit une certaine impression dans les cercles militaires italiens ; ces mouvements paraissent prendre des proportions plus considérables qu’on ne l’avait supposé d’abord et s’appliquent non seulement à des troupes d’infanterie, mais encore à des troupes d’artillerie de montagne et à des fractions de l’arme du génie.  D’après une nouvelle venue de Vérone, la direction du génie de cette ville aurait résolu de construire rapidement un petit fort à Melcesina (sur la rive nord-est du lac de Garde, non loin de Cassonedi, première localité autrichienne que l’on rencontre en passant la frontière). Ce fort armé de pièces de longue portée, est vraisemblablement destiné à protéger les transports de troupes se dirigeant vers le nord et à rendre un débarquement plus difficile. Ces préparatifs réciproques ont provoqué une certaine inquiétude dans cette région, des deux côtés de la frontière, bien que l’on ne croie pas à l’imminence d’une guerre. Le fait de vouloir renforcer les postes de gendarmerie de la frontière montre d’ailleurs que l’on se propose de surveiller de plus près les relations à travers cette frontière ».

 

Lundi 9 février 1880

 

Italie, artillerie : Poursuite des expériences de tir du canon de 100 tonnes.

La revue militaire de l’étranger rend compte de la suite des expériences de tir du canon de cent tonnes, d’après un article de l’Italie du 9 février 1880 : « Le canons de cent tonnes », contient quelques indications qui permettent de compléter les renseignements déjà donnés précédemment : « Ces expériences avaient commencé le 21 janvier 1880, et d’après l’Italie, « avaient pour but de déterminer la charge normale et d’essayer l’affût. Après plusieurs coups tirés avec une charge de 120 kilogrammes de poudre, la charge de combat fut déterminée ; elle devait être de 220 kilogrammes. Cinq coups furent tirés avec cette charge ; la moyenne de la vitesse initiale obtenue a été de 455 mètres avec une pression de 1 900 atmosphères, la puissance perforatrice du projectile étant d’environ 10 600 dynamies. Trois coups furent ensuite tirés au large avec une charge de combat et les points de chute, relevés au moyen de deux graphomètres placés en deux points différents du golfe, permirent de constater que les trois portées respectivement atteintes étaient de 5 880, 7 820 et 9 850 mètres. L’affût supporta admirablement cet immense effort. Le lendemain plusieurs membres de la commission pénétrèrent dans l’âmes de la pièce ; ils la parcoururent d’un bout à l’autre et furent à même de constater que la pièce était en parfait état ».

 

Mercredi 17 mars 1880

 

Allemagne, Alsace-Lorraine garnisons : manœuvres de printemps en Alsace-Lorraine.

La revue militaire de l’étranger nous a livré cet article : « Nous lisons dans le journal d’Alsace du 17 mars 1880 : « Les manœuvres de printemps ont commencé depuis le 1er mars pour toutes les troupes des garnisons d’Alsace-Lorraine. Ces exercices ont un double but : ils permettent d’abord aux chefs de corps de s’assurer si les hommes enrégimentés depuis plus d’un an sont complètement familiarisé avec le maniement et l’emploi de leur arme ; d’autre part, les jeunes soldats qui n’avaient pas manœuvré jusqu’à ce jour que par petits détachements sont exercés par bataillons aux manœuvres et aux exercices d’ensemble. Ces exercices ont lieu presque journellement sur le champ de manœuvre de la Finkmatt et hors de la porte d’Austerlitz. Le matin, ont lieu des exercices à rangs serrés, et les hommes apprennent à défiler au son des tambours ou des musiques régimentaires ; l’après-midi est consacré aux exercices de combat et du service en campagne. Selon toute probabilité, il n’y aura cet automne aucune inspection générale du XVème corps d’armée ; on se bornera à faire exécuter aux troupes une manœuvre de division commandée par le grand-duc de Bade et à laquelle prendront part tous les régiments en garnison à Strasbourg ».

 

Avril 1880

 

Autriche-Hongrie, artillerie de forteresse : le nouveau canon de siège 18 cm en bronze-acier.

La revue militaire de l’étranger nous livre cet article tiré notamment de la livraison d’avril 1880 des Mittheilungen über Gegenstände des Artillerie-und Genie Wesens, c’est-à-dire les nouvelles relatives aux domaine de l’artillerie et du génie : « Lors d’essais en cours d’exécution à l’arsenal de Vienne, pour fabriquer un canon de côte de 28 c., en bronze-acier : on a rappelé à ce propos la nomenclature des diverses bouches à feu de même métal, adoptées depuis 1875 par l’artillerie austro-hongroise. Pendant le cours de l’année 1879, des expériences similaires ont été faites avec un nouveau canon de siège, du calibre de 18 c., construit également en bronze-acier et se chargeant par la culasse. C’est un canon court destiné à remplacer, pour le tir plongeant, le canon court en fonte de 15 c., modèle 1873. Les Mittheilungen über Gegenstände des Artillerie-und Genie Wesens nous donnent à ce sujet, dans un compte rendu des essais exécutés par le service de l’artillerie en 1879, différents renseignements dont nous extrayons ce qui suit : La bouche à feu, d’une longueur de 2,20 m, pèse 2 046 kilogrammes ; les rayures, au nombre de 40 sont à pas progressif ; la culasse a, comme fermeture, un coin prismatique. L’obus, d’une longueur de 2,8 calibres, pèse 56 kilogrammes et renferme une charge d’éclatement de 3,5 kg de poudre à canon ; le shrapnel n’a que 2,5 calibres et pèse 62 kg ; il contient 640 balles de plomb du calibre de 18 mm et du poids de 31,5 grammes et 0,95 kg de poudre à fusil. On emploie comme charge maxima de tir 3 kg de poudre à canon de 7 mm ; cette charge imprime à l’obus une vitesse initiale de 244,7 m et lui donne une force vive de 171 tonnes-mètres. La vitesse restante à 2 000 m atteint encore 220 m, et la force vive restante, 138 tonnes-mètres. On a obtenu la portée de 4 755 mètres, sous un angle de tir de 35° ; la dispersion totale en longueur n’était que de 72 mètres. Le canon court de 18 c. peut donc être employé avec succès dès le début du siège ».

 

Jeudi 1er avril 1880

 

Allemagne, artillerie : Création de quatre inspections de dépôt d’artillerie.

La Revue militaire de l’étranger nous a livré cet article : « Un ordre de cabinet, en date du 1er avril 1880, et inséré dans le n°10 de l’Armee-Verordnungs-Blatt, vient de prescrire la création des quatre inspections de dépôts d’artillerie. Voici la teneur de cet ordre et les dispositions ministérielles dont il est suivi : Conformément au budget voté pour l’exercice 1880 – 81, je décide qu’il sera installé pendant le mois d’avril de cette année quatre inspections de dépôts d’artillerie à Posen, Stettin, Cologne et Strasbourg. Ces inspections seront chargées, au lieu et place des brigades d’artillerie à pied, d’assurer la préparation et la mise en état de défense des places fortes, en ce qui concerne le service de l’artillerie, ainsi que de diriger les dépôts d’artillerie et d’en surveiller l’administration. Le ministre de la guerre donnera les instructions complémentaires. Guillaume ».

Le ministre de la guerre, en portant cet ordre à la connaissance de l’armée, y ajoute les dispositions suivantes :

« 1. Les premières, deuxième, troisième et quatrième inspection de dépôts d’artillerie, ayant respectivement pour siège Posen, Stettin, Cologne et Strasbourg, auront à remplacer, à partir du 1er mai 1880, dans les services désignés ci-dessus, les première, deuxième, troisième et quatrième brigade d’artillerie à pied, en se conformant aux règlements actuellement en vigueur dans ces brigades et suivant les prescriptions qui sauront arrêtées prochainement.

2. Il est placé à la tête de chaque inspection un inspecteur de dépôts d’artillerie ayant rang de commandant de régiment.

3. La remise du service sera faite de manière à permettre au personnel des inspections de dépôts d’artillerie de s’installer aux sièges des différentes inspections à la fois du mois d’avril 1880 ».

 

Jeudi 15 avril 1880

 

Angleterre, Marine : adoption de la mitrailleuse Nordenfelt par la marine.

La revue militaire de l’étranger nous livre ces informations : « Depuis un certain temps déjà, la question des mitrailleuses destinées à l’armement de la flotte est à l’ordre du jour en Angleterre ; des expériences comparatives ont été faites avec des mitrailleuses des systèmes Nordenfelt-Palmenrantz, Hotchkiss et Gatling. A la suite de ces essais l’Amirauté aurait, d’après le Times du 15 avril 1880, définitivement adopté le premier de ces engins : « L’Amirauté vient de trancher la question de savoir quel est le système de mitrailleuses susceptible d’être employé avec plus de succès, à bord des navires de guerre, pou repousser les attaques des bateaux torpilles ; elle a adopté, pour ce service, la mitrailleuse Nordenfelt à quatre canons, qui peut tirer par seconde, douze projectiles pleins en acier. Le choix de cet engin, de préférence au canon-revolver Hotchkiss et à la mitrailleuse Gatling, a été fait à la suite d’une série d’expériences de plus complètes ».

 

Vendredi 16 avril 1880

 

Allemagne, Königsberg place forte : travaux de construction des forts détachés.

La revue militaire de l’étranger nous livre ces informations : « Le journal National Zeitung du 16 avril dernier, contient les renseignements suivants sur l’état d’avancement des travaux de fortification de Koenigsberg dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs à la fin de l’année dernière : « Dix des forts entrepris autour de Koenigsberg seront terminés l’an prochain. Le onzième fort, celui qui doit s’élever près de Neuendorf, restera seul inachevé à cette époque. Les projets de cet ouvrage ont été exécutés en dernier lieu, et les travaux ont de même été commencés après ceux des autres forts. Trois d’entre eux, ceux de Quednau, de Lauth et de Neudamm, sont dès à présent terminés, mais jusqu’ici aucun n’a encore été occupé ».

 

Allemagne, Strasbourg place forte : travaux d’agrandissement de l’enceinte urbaine.

La revue militaire de l’étranger nous livre ces informations : « Au sujet de l’agrandissement de l’enceinte de Strasbourg dont la Revue a parlé dans son n°463, le Journal d’Alsace du 16 avril 1880 contient quelques données intéressantes dont voici la reproduction :« L’élargissement du front sud de la ville de Strasbourg, entrepris dans le but de donner plus d’espace aux bâtiments scientifiques qui existent ou sont projetés autour de l’hôpital civil, avance avec rapidité. A quelques tronçons près, tout le mur d’enceinte, depuis le voisinage de la porte de l’Hôpital jusqu’à la poudrière Sainte-Elisabeth, est abattu, et le terre-plein lui-même est éventré par plusieurs tranchées à travers lesquelles les terres sont transportées sur le glacis pour former l’enceinte nouvelle. Le pourtour de celle-ci se dessine en toute netteté. Le canal de jonction, au sujet duquel une enquête est en ce moment ouverte à la mairie, aura, depuis son origine au Herrenwasser (Ill.) jusqu’au canal de l’Ill-au-Rhin, cinq ponts : 1° un pont tournant au Herrenwasser ; 2° un pont sur la route hors la porte de l’Hôpital ; 3° un pont sur la route du Rhin, près du grand arbre ; 4° un pont sur la route de la Citadelle ; 5° un pont sur la nouvelle route de Kehl. Deux écluses se trouveront : 1° à l’entrée même du canal, sur l’Ill ; et 2° sur la route de l’Hôpital. Le port aura 350 mètres de long et 60 mètres de large ; il sera établi entre les deux écluses ci-dessus, entre la porte de l’Hôpital et l’entrée du canal. Le rail qui longera le port et joindra celui-ci à la gare d’Austerlitz aura 700 mètres de long. La dépense de toute l’entreprise est évaluée à 800 000 marcs ».

 

Autriche-Hongrie, artillerie : Essais à l’arsenal de Vienne.

La revue militaire de l’étranger du 16 avril 1880 nous livre cet article tiré de la Gazette de Silésie : « Des essais sont en cours d’exécution à l’arsenal d’artillerie de Vienne pour fabriquer un canon de côte de 28 c. se chargent par la culasse. C’est le canon du plus gros calibre qui ai été jusqu’alors coulé à l’arsenal de Vienne sous la direction du feld-maréchal-lieutenant baron Uchatius. Les bouches à feu de campagne (canons de 7 c., 8 c. et 9 c.), ainsi que les pièces de siège et de place de 12 c. et de 15 c., en bronze-acier, ont donné d’excellents résultats ; mais bien des doutes ont été émis au sujet de la possibilité d’employer le bronze-acier pour la fabrication des nouveaux canons de 24 c. et de 28 c., de place et de côte, destinés à tirer à très fortes charges. La solution de cette question montrera si l’Autriche est également en état de se passer du concours de l’étranger pour la fabrication des bouches à feu des plus gros calibres ».

 

Jeudi 29 avril 1880

 

Allemagne, Metz place forte : exercices de forteresse à Metz.

La revue militaire de l’étranger a publié cet article : « On lit dans la Metzer-Zeitung du 30 avril 1880 : Ce matin (29 avril 1880) on a exécuté au fort Prince-Auguste de Wurtemberg (fort Saint-Privat) des exercices de forteresse auxquels ont surtout pris part le régiment d’infanterie n°45 et des hommes du bataillon de pionniers. D’après nos informations, on aurait établi des tranchées-abris à proximité du château de Frescati en employant les nouvelles bêches d’infanterie. Les troupes sont rentrées dans leurs quartier vers midi ».

 

Samedi 1er mai 1880

 

Allemagne, armée : création de quatre inspections d’artillerie dont Strasbourg.

Une revue militaire française a publié l’article suivant : « Empire allemand. Création de quatre inspections de dépôt d’artillerie. Un ordre de cabinet, en date du 1er avril 1880, et inséré dans le n°10 de l’Armee-Verordnungs-Blatt, vient de prescrire la création des quatre inspections de dépôts d’artillerie dont il a été récemment question dans la revue : Voici la teneur de cet ordre et les dispositions ministérielles dont il est suivi : « conformément au budget voté pour l’exercice 1880 – 81, je décide qu’il sera installé pendant le mois d’avril de cette année quatre inspections de dépôts d’artillerie à Posen, Stettin, Cologne et Strasbourg. Ces inspections seront chargées, au lieu et place des brigades d’artillerie à pied, d’assurer la préparation et la mise en état de défense des places fortes, en ce qui concerne le service de l’artillerie, ainsi que de diriger les dépôts d’artillerie et d’en surveiller l’administration. Le ministre de la guerre donnera les instructions complémentaires. Guillaume ». Le ministre de la guerre, en portant cet ordre à la connaissance de l’armée, y ajoute les dispositions suivantes :

« 1. Les premières, deuxième, troisième et quatrième inspection de dépôts d’artillerie, ayant respectivement pour siège Posen, Stettin, Cologne et Strasbourg, auront à remplacer, à partir du 1er mai 1880, dans les services désignés ci-dessus, les première, deuxième, troisième et quatrième brigade d’artillerie à pied, en se conformant aux règlements actuellement en vigueur dans ces brigades et suivant les prescriptions qui sauront arrêtées prochainement.

2. Il est placé à la tête de chaque inspection un inspecteur de dépôts d’artillerie ayant rang de commandant de régiment.

3. La remise du service sera faite de manière à permettre au personnel des inspections de dépôts d’artillerie de s’installer aux sièges des différentes inspections à la fin du mois d’avril 1880 ».

 

Mercredi 5 mai 1880

 

Allemagne, fortifications : Citadelle de Friedrichsort, livraison d’un canon de 28 c. pour la défense du port de Kiel.

La revue militaire de l’étranger a publié l’article suivant tiré de la Gazette militaire de Darmstadt qui annonce de la manière suivante, dans son numéro du 5 mai 1880, que l’armement du port de Kiel a reçu un important renfort : « L’armement du port de guerre de Kiel a reçu une augmentation ces jours derniers. L’usine Krupp, à Essen, a livré un canon de 28 c., en acier fondu, se chargeant par la culasse. Cette bouche à feu, de dimensions réellement colossales, a été enlevée directement, du wagon organisé exprès pour ce géant, au moyen de la grande grue tournante à vapeur de la marine impériale : ce canon a été ensuite transporté au quai jusqu’à la citadelle de Friedrichsort, au moyen d’un remorqueur à vapeur ; on a employé une locomotive routière pour l’amener dans le fort jusqu’à la position qu’il doit occuper et dans laquelle il doit être abrité en temps de paix par une petite construction en zinc ».  

 

Allemagne, réseau télégraphique souterrain : début des travaux de la ligne Berlin – Bromberg, Thorn et Dantzig.

La revue militaire de l’étranger a publié cette nouvelle tirée d’une correspondance de Berlin adressée à la Gazette de Cologne du 6 mai 1880 que l’on aurait commencé, le 5 mai dernier, les travaux d’établissement de la ligne télégraphique souterraine destinée à relier Berlin à Bromberg, Thorn et Dantzig.

 

Samedi 8 mai 1880

 

Allemagne, Germersheim place forte : exercice d’armement de l’artillerie à pied bavaroise à Germersheim.

La revue militaire de l’étranger a publié ces informations : « Empire allemand. Chaque année, les troupes de l’artillerie à pied allemande exécutent, comme on le sait, dans les différentes places fortes des exercices pratiques d’attaque et de défense des places, dits exercices d’armement « Armierungs-Übungen ». Les premiers renseignements sur les exercices de ce genre qui doivent avoir lieu cette année, nous sont fournis par la Metzer Zeitung du 8 mai 1880 dans les termes suivants : « Il a été décidé que le 1er bataillon du 2ème régiment d’artillerie à pied bavarois fera ses exercices d’armement à Germersheim. Ce bataillon quittera Metz le 21 juillet 1880 par chemin de fer, et reviendra, par la même voie, dans cette garnison où il est actuellement, le 31 juillet 1880. On ne sait encore rien de précis sur l’époque à laquelle s’exécuteront les exercices d’armement dans les autres régiments en garnison à Metz ».

 

Mercredi 12 mai 1880

 

Allemagne, marine : Adoption d’un canon de marine de 8,7 cm - Projet d’adoption d’un canon-révolver.

La revue militaire de l’étranger nous livre quelques précisions à la suite de l’ordre de cabinet du 12 mai 1880, inséré dans le n°10 du Marinenverordnungsblatt, qui prescrit l’adoption, pour l’artillerie de marine, d’un canon de 8,7 cm, monté sur affût articulé, et destiné au service à bord des bâtiments de guerre : « Le budget de la marine allemande pour 1880-81 prévoit aussi l’adoption d’un canon-révolver que l’on emploierait spécialement pour repousser les attaques des bateaux-torpilles. On n’a encore fait choix d’aucune bouche à feu de ce type, mais différents modèles sont proposés, parmi lesquels on peut citer un canon-revolver de Krupp, composé de quatre canons ayant un calibre de 25 mm et lançant un projectile de 275 gr. A la charge de 50 gr. De poudre (1. Un canon de 8,7 c. sur affût articulé à pivot a été expérimenté en 1879 au polygone de Meppen ».

 

Jeudi 13 mai 1880

 

Allemagne, Metz place forte : garnison des forts de Metz en temps de paix.

La revue militaire de l’étranger nous a livré cet article complété par des information de la Gazette de Cologne du 13 mai 1880 : « La revue a donné l’année dernière quelques renseignements relatifs à l’organisation des garnisons des forts de Metz en temps de paix. Une correspondance adressée à la Gazette de Cologne complète ces indications en ce qui concerne le Fort Kameke (Woippy) ; en voici la reproduction : « En même temps que les garnisons des différents forts étaient relevées au commandement de ce mois, on a aussi installé des troupes dans le Fort Kameke, situé près du village de Woippy et complètement terminé aujourd’hui. On a désigné pour constituer cette garnison la 6° compagnie du régiment d’artillerie à pied rhénan n°8 ; cette compagnie a déjà pris possession des casemates du fort. Ainsi, actuellement, tous les ouvrages extérieurs sont pourvus d’une garnison permanente ».

 

Dimanche 16 mai 1880

 

Allemagne, manœuvres : Projet d’exercices de télégraphie militaire.

La revue militaire de l’étranger a publié un article tiré de la National-Zeitung du 16 mai 1880, qui contient les indications suivantes, au sujet des exercices de télégraphie militaire que l’on compte faire cette année, en Allemagne, à l’époque des grandes manœuvres d’automne : « On sait que l’emploi du télégraphe et du téléphone dans les opérations militaires a été, depuis la dernière campagne, l’objet des études les plus actives de la part de l’administration militaire. Aux prochaines manœuvres d’automne, on pense faire des expériences très-complètes en attachant des détachements de télégraphes aux troupes qui doivent opérer les unes contre les autres. Les résultats de l’application du téléphone au service de guerre n’ont pas été bien satisfaisants, et il ne semble pas que l’on ait l’intention de continuer les essais avec cet appareil. Pour le service télégraphique aux manœuvres des corps de la garde, on réunira des hommes du bataillon de pionniers de la garde et des sous-officiers de différents régiments ; ce personnel aura reçu dans ce but une instruction préalable spéciale ; on y joindra un certain nombre d’employés de la direction impériale des télégraphes ».

 

Jeudi 20 mai 1880

 

Allemagne, Metz place forte : exercices de forteresse et d’avant-postes.

La revue militaire de l’étranger a publié article suivant : « D’après la Gazette de Metz du 20 mai 1880, le 42e régiment d’infanterie et le 4e régiment d’infanterie bavarois, ainsi qu’un fort détachement de pionniers, ont fait le 20 mai 1880 des exercices de forteresse et d’avant-postes sur le terrain de Tournebride - Frescaty. On a exécuté des tranchées-abris, des abris blindés et d’autres travaux pratiques de campagne ».

 

Allemagne, Strasbourg place forte : agrandissement de l’enceinte urbaine et de la ville.

La revue militaire de l’étranger a publié cet article : « Voici d’après le Journal d’Alsace (numéro du 20 mai 1880) quelques nouveaux renseignements sur l’agrandissement de la ville de Strasbourg et la construction de sa nouvelle enceinte ; ils font suite aux indications que la revue a données précédemment sur ce sujet : « Les travaux de la troisième section de l’agrandissement de la ville de Strasbourg, où près de mille ouvriers sont occupés par la Société L. Heydt, Schottle et Schuster, avancent rapidement. Les ouvrages en maçonnerie sont tous commencés, savoir : la caserne de guerre, qui sera adossée au rempart dont elle fera partie et aura sa façade sur le carré Lenôtre ; la poudrière, également encastrée dans l’enceinte ; la porte de la Roberstau, qui s’élèvera près de l’auberge du Tilleul et livrera au tramway de la Roberstau un passage à ciel ouvert ; la fabrique de poudre et la seconde poudrière derrière l’Orangerie ; enfin la porte du Canal, près du pont tournant. Les fondations de la porte de Kehl seront bientôt abordées. Quant à la Wallstrasse de la section, elle est terminée sur une grande longueur et sera tout à fait achevée d’ici la fin du mois. La porte de Kehl s’élèvera près de la citadelle, dans l’axe même de la ville de Kehl ; de là on pourra voir directement la cathédrale ; une avenue de 3 kilomètres réunira cette porte avec la porte de Pierres. On peut voir en ce moment sur la promenade Lenôtre le fac-similé en bois de la future caserne dont il est question plus haut. La façade de celle-ci paraît être plus élégante que celle des autres nouvelles casernes, à cause de la promenade quelle doit contribuer à orner. Insistons sur ce point que la caserne du carré Lenôtre fera partie intégrante du rempart et ne sera pas un édifice isolé construit sur un point quelconque de cette pelouse ; ce projet, primitivement conçu, a été, comme on sait, écarté par l’autorité, en présence de la vive et légitime opposition qu’il a soulevée au sein de la population civile. Tous les travaux de la troisième et dernière section de l’agrandissement, qui comprend 4 kilomètres 1/2 de circuit, seront terminés, pense-t-on, à l’entrée de l’hiver : adjugés à la fin du mois de novembre dernier, interrompus par le rigoureux hiver que l’on sait, ils auront été exécutés en une seule et même campagne ». Le même journal ajoute ce qui suit dans son numéro du 23 mai 1880 : « Sur le rempart qui contourne la caserne d’Austerlitz et non loin de la porte de ce nom, on achève en ce moment la construction d’un magasin à poudre destiné à recevoir les munitions nécessaires aux exercices à feu que l’artillerie doit exécuter désormais sur un des saillants voisins et sur ce même rempart ; le bastion situé derrière l’amphithéâtre d’anatomie, vis-à-vis de l’hôpital civil, et qui jusqu’ici servait à ces exercices, vient en effet d’être démoli ».

 

Samedi 19 juin 1880

 

Allemagne, Metz place forte : exercices de forteresse.

Une revue militaire française a publié cet article : « La Gazette de Metz du 20 juin 1880 annonce qu’un exercice spécial de forteresse a été fait, le 19 juin 1880, par la garnison du fort Goeben (Queuleu). Dans cet exercice, on a fait entre autres des travaux de défense dans les carrières voisines de Grigy. L’alarme avait été donnée au fort Goeben à six heures du matin ; l’exercice était terminé peu après dix heures ».

 

Jeudi 24 juin 1880

 

Allemagne, Strasbourg garnison : essais de transport de troupes en tramways.

Une revue militaire française nous livre ces informations : « Nous empruntons au Journal d’Alsace du 24 juin dernier les renseignements suivants, au sujet de transports de troupes en tramways qui ont eu lieu dernièrement à Strasbourg : « Ce matin, un bataillon du 47e régiment d’infanterie, en garnison dans notre ville, s’est rendu au point du jour au pont de Kehl, où l’autorité militaire avait fait préparer huit trains de tramways, composés chacun de quatre voitures, pour transporter les soldats du bataillon au point opposé de la ligne, c’est-à-dire à Hoenheim. Selon toute apparence, cette manœuvre, qui a une certaine analogie avec les exercices de chemins de fer que l’on fait faire chaque année aux troupes, avait pour but le calcul du temps qu’il faudrait pour transporter, en cas de siège ou d’attaque, un corps de renfort sur un point menacé. Les trains se sont mis en marche à quatre heures précises, du pont de Kehl, en gardant un intervalle d’environ 100 mètres. Le trajet s’est fait pour le premier train en trente minutes et pour le dernier, par suite d’un petit encombrement de la voie qui s’est produit dans la rue du Vieux-Marché-aux-Poissons, en trente sept minutes. La distance de Kehl à Hoenheim est d’environ dix kilomètres. Après avoir quitté rapidement les wagons, les troupes se sont formées en colonne et ont fait quelques manœuvres, à la suite desquelles elles se sont rembarquées, et ont été ramenées jusqu’à la porte de Pierres. Le gouverneur de la ville, le commandant de la place et un certain nombre d’officiers de l’état-major de la place ont assisté à ces intéressantes expériences ».

 

Mardi 25 mai 1880

 

Allemagne, infanterie : garnison des nouveaux régiments d’infanterie.

La revue militaire de l’étranger a publiée l’article suivant tiré de la Gazette de Silésie du 25 mai 1880 qui nous apporte les indications suivantes sur les garnisons probables des onze régiments d’infanterie a créé en exécution de la nouvelle loi militaire de l’Empire : « D’après les nouvelles recueillies dans les journaux, les nouveaux régiments seraient placés pour la plupart sur le Rhin ou en Alsace ; c’est ainsi que les deux nouveaux régiments saxons et le nouveau régiment bavarois tiendraient garnison dans la Haute-Alsace ; sur les huit régiments prussiens, un irait à Coblence que le 4e régiment de grenadiers de la garde quitterait pour rentrer à Berlin. Deux régiments auraient leur garnison dans le grand-duché de Bade, où ne se trouvent que six des régiments appartenant au XIVe corps, les deux autres étant détachés en Alsace-Lorraine. Les quatre derniers régiments seraient répartis sur le territoire des Ier et Ve corps d’armée (provinces de Prusse et de Posen) ».

 

Mardi 1er juin 1880

 

Allemagne, nouvelles militaires : Souliers de la marine allemande.

La revue militaire de l’étranger a publié un article tiré du bulletin officier de la marine allemande du 15 juin 1880 qui donne les détails au sujet de la décision du 24 août 1878 et de l’ordre de cabinet du 1er juin 1880, sur le soulier en cuir de cheval qui vient d’être adopté pour la marine : « Les essais faits depuis deux ans dans la marine de l’Etat au sujet de souliers confectionnés avec du cuir de cheval, en exécution de la décision du 24 août 1878, ont donné des résultats favorables ; en conséquence, un ordre de cabinet en date du 1er juin a prescrit l’emploi de cet effet pour les hommes de troupe des matelots et des divisions de chantiers et pour les mousses. Le chef de l’amirauté a pris les mesures suivantes pour l’exécution de cette décision : On ne devra plus confectionner des chaussures en veau, et on ne pourra distribuer des souliers en cuir de cheval que quand les approvisionnements des souliers en veau qui existent sur les bâtiments et dans les magasins d’Etat seront épuisés ou n’offriront pas les pointures nécessaires pour bien chausser les hommes. Le nouveau soulier est en cuir de cheval, lacé sur le coup de pied jusqu’au-dessus de la cheville par cinq paires d’œillets renforcés par une bande de cuir cousue ; l’empeigne est doublée d’une toile grise, le quartier d’une peau de mouton brune corroyée. Le bon-bout du talon est fixé par environ soixante chevilles en bois. Le cuir de l’empeigne est fourni par la culée du cheval, dont la chair a été grattée avec beaucoup de soin pour rendre cette matière unie et souple, tout en lui conservant une grande imperméabilité. Le quartier est pris dans la partie la plus épaisse du croupon du cheval et fortement battue ; la semelle est cousue et chevillée ; le lacet est en laine noire ».

 

Mardi 8 juin 1880

 

Allemagne, Mayence, fortifications : Adjudication de la construction du fort d’Erbenheim.

La revue militaire de l’étranger a publié cet article tiré de la Gazette de Cologne du 8 juin 1880, que l’on a procédé ces jours derniers à l’adjudication des travaux du fort d’Erbenheim en avant de Castel ; ces travaux nécessiteront une dépense évaluée à quatre millions de marcs.

 

Mercredi 9 juin 1880

 

Allemagne, nouvelles militaires : Défense du lac de Constance.

La revue militaire de l’étranger nous livre ces informations : « La Revue a signalé en son temps la présence sur le Rhin d’un certain nombre de canonnières destinées à concourir à la défense des de ce fleuve dans toute la partie de son cours située en aval de Strasbourg. D’après la Metzger-Zeitung, il serait question de créer une flottille de ce genre sur le lac de Constance, et de fortifier en même temps quelques points du territoire allemand voisins de la frontière suisse ; voici, en effet, ce qu’on lit dans la Metzger-Zeitung du 9 juin 1880 : « D’après le Messager de l’Empire, de Berlin, on se préoccupe, dans les cercles militaires allemands, du projet consistant à organiser une flottille cuirassée pour la défense du lac inférieur et du Rhin, près de Schaffhouse, et à fortifier en même temps le Hohentwiel ainsi que Constance. Du reste, sans cela, la nécessité de l’élargissement du port de cette ville va s’imposer d’une façon absolue, si le commerce badois veut tirer parti de l’ouverture du chemin de fer de l’Arlberg et faire de Constance un entrepôt principal du trafic des céréales entre l’Autriche, l’Allemagne du Sud et la Suisse ». Par ailleurs Le journal de Constance fait à ce propos la remarque suivante : « Nous nous rappelons que le projet consistant à fortifier le Hohentwiel a pris naissance il y a déjà un grand nombre d’années, sans qu’on y ait donné la moindre suite. On a bien aussi parlé antérieurement de fortifier Constance, mais jamais d’une façon sérieuse ».

 

Samedi 12 juin 1880

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Exception à l’application de la loi sur les servitudes militaires et sur la modernisation du front sud de l’enceinte urbaine.

La revue militaire de l’étranger nous a livré un article tiré du Journal d’Alsace du 12 juin 1880, qui précise la manière dont on applique, en certains points de l’enceinte de Strasbourg, la loi sur les servitudes militaires, afin de ménager les intérêts du commerce de cette ville : « Les craintes que la question des servitudes militaires avait fait naître au point de vue de l’exploitation du port-bassin dont sera pourvu, sur le glacis de la porte de l’Hôpital, le canal de ceinture qui bientôt unira l’Ill au canal de la Robertsau, viennent de se dissiper, grâce à une concession faite par le génie militaire, concession dont le commerce de transit, appelé à profiter en première ligne des avantages de la nouvelle voie navigable, apprendra sans doute la nouvelle avec satisfaction. D’après sa position par rapport au front sud de la forteresse, tel qu’on l’élargit en ce moment, le port du canal tombait de la deuxième zone, où il se trouvait avant cet agrandissement, dans la première zone des fortifications. Cette circonstance rendait donc, aux termes de la loi du 21 décembre 1871, sur les rayons et servitudes militaires, impossible autour du port toute construction de quelque consistance, comme hangars, magasins, entrepôts, qui se rattachât à l’exploitation mercantile de ce bassin. Or il nous revient que le génie militaire, afin de seconder le but commercial que le nouveau port doit remplir, a consenti à le traiter comme s’il était situé dans la deuxième zone. En conséquence il sera permis, après l’accomplissement des formalités énumérées en l’article 15 de la loi précitée, d’établir le long du bassin des bâtiments construits en bois ou en fer, faciles à démolir, ou en panneaux murés d’une épaisseur de 15 cm au plus ; permis de construire sur socles en maçonnerie ou en pierre ne dépassant pas le terrain environnant de plus de 30 centimètres ; de couvrir les bâtiments de tuiles. La hauteur des bâtiments jusqu’au faite pourra atteindre 13 mètres, tandis que dans la première zone cette hauteur est limitée à 7 mètres. Les caves pourront avoir des poutres en bois ou de légères poutres en fer recouvertes d’un plancher en bois. En cas de construction d’usines à vapeur en maçonnerie autour du port, les cheminées pourront être autorisées, pourvu que leur hauteur ne dépasse pas 20 mètres. Pour ce qui regarde le canal lui-même, ajoutons que la portion située sur la troisième section de l’agrandissement de la ville, entre la Robertsau et la Citadelle, est presque achevée, avec 40 mètres de large et 4 mètres de profondeur. On sait que sur ce trajet, le canal fera en même temps l’office de fossé d’inondation. Depuis la Citadelle jusqu’à l’Ill, sa largeur ne sera plus que de 18 mètres sur 2 mètres de profondeur ».

 

Mercredi 16 juin 1880

 

Allemagne, garnisons : garnisons des nouveaux régiments.

Le journal Metzger-Zeitung du 16 juin 1880 nous livre ces informations : « D’après la Metzer-Zeitung du 16 juin 1880, le régiment d’infanterie bavaroise à former d’après la nouvelle loi militaire tiendrait garnison dans le Palatinat et aurait deux de ses bataillons à Landau et un à Deux-Ponts. Les garnisons du Palatinat ne seraient pas augmentées, car les deux bataillons d’infanterie et le 2e bataillon de chasseurs, qui y sont actuellement détachés, passeraient sur la rive droite du Rhin ».

 

Vendredi 18 juin 1880

 

Allemagne, nouvelles militaires : Modification de la chaussure de l’armée allemande.

La revue militaire de l’étranger a publié un article tiré de la Gazette de Metz du 18 juin 1880 qui donne les détails qui suivent au sujet de la chaussure d’infanterie qui serait définitivement adoptée dans l’armée allemande : « La question relative à l’amélioration de la chaussure des troupes allemandes, question discutée depuis si longtemps, paraît être définitivement résolue. Toutes les troupes à pied de l’armée allemande devront, d’après les dernières communications, recevoir une paire de bottes à longues tiges (20 à 32 centimètres) ainsi qu’il avait été décidé depuis longtemps ; mais ces bottes seront garnies d’une double semelle dont on prolongera la durée en les munissant sur leur surface de pointes sans tête en fer étamé. Pour le service intérieur de la caserne, chaque homme recevra en outre une paire de botte à courtes tiges, qui pourra en même temps être utilisée à la place des grandes bottes en cas de besoin et pour un temps très limité. La chaussure actuelle de la cavalerie, de l’artillerie à cheval, etc., parait remplir toutes les conditions désirables et est conservée. D’après la législation en usage actuellement en Allemagne, toute paires de bottes remontées est considérée de droit comme botte à courte tige. Les régiments pouvaient jusqu’à ce jour employer facultativement comme chaussure d’intérieur la demi-botte et le soulier ».

 

Allemagne, artillerie à pied : Exercices spéciaux d’artillerie de côtes.

La revue militaire nous livre ces informations au sujet de l’artillerie à pied chargée de la défense des côtes : « La revue n°446 parlait de la formation possible d’un régiment d’artillerie de côte au moyen des douze compagnies du 2e régiment et du 9e bataillon d’artillerie à pied. Elle annonçait, en titre, que le 1er régiment d’artillerie à pied cesserait probablement d’être employé à ce service. Dans les Jahresberichte pour 1879, le lieutenant-colonel Loebell constate que le 1er régiment d’artillerie à pied n’est plus exercé aux manœuvres et au tir des pièces de côtes ; il affirme, en outre, qu’il n’est pas question de créer de nouvelles compagnies d’artillerie à pied, pour remplacer celles qui sont affectées au service de défense des côtes. La revue militaire de l’étranger complète ce sujet en publiant un extrait de la Gazette de Cologne, du 18 juin 1880, avec les renseignements suivants qui confirment et complètement ceux de Loebell : « On aurait renoncé à créer un régiment spécial d’artillerie de côte ; en outre, le 2e régiment d’artillerie à pied remplacerait le 1er régiment de la même arme dans le service de l’artillerie de côtes ; on sait, du reste, que l’instruction du 2e régiment a été déjà développé dans ce sens. L’année dernière, il a été fractionné en plusieurs détachements qui ont exécuté des tirs d’exercice, avec les pièces de côtes, sur différents points du littoral prussien et poméranien. Ces exercices seront faits à l’avenir par le 2e régiment d’artillerie à pied et par le 9e bataillon de la même arme, sur tout le littoral allemand de la Baltique et de la mer du Nord. Ces deux corps de troupe continueront à faire partie de l'artillerie à pied ; il y aura pour eux une simple modification dans l’instruction spéciale à leur arme ».

 

Samedi 19 juin 1880

 

Allemagne, Metz place forte : exercices de forteresse.

Une revue militaire française a publié cet article : « La Gazette de Metz du 20 juin 1880 annonce qu’un exercice spécial de forteresse a été fait, le 19 juin 1880, par la garnison du fort Goeben (Queuleu). Dans cet exercice, on a fait entre autres des travaux de défense dans les carrières voisines de Grigy. L’alarme avait été donnée au fort Goeben à six heures du matin ; l’exercice était terminé peu après dix heures ».

 

Lundi 21 juin 1880

 

Allemagne, armement : Projet de transformation du fusil d’infanterie, modèle 1871, en fusil à répétition.

La revue militaire de l’étranger nous livre un article tiré de la Gazette de Cologne du 21 juin 1880 : « Une commission de généraux (parmi lesquels se trouve le général con Caprivi) et de commandants de régiments siège en ce moment à Berlin. Cette commission est chargée d’étudier la transformation du fusil d’infanterie, modèle 1871, en fusil à répétition, c’est-à-dire l’adaptation d’un mécanisme à répétition au fusil à chargement successif qui sera conservé dans tous les cas. On dit que le général Gross von Schwarzhoff, commandant le IIIe corps, préside cette commission, et on ignore combien de temps dureront les délibérations. Quoi qu’il en soit, les bataillons de Schützen de la garde est désigné pour faire les expériences de tir et de maniement du futur fusil à répétition ».

 

Jeudi 24 juin 1880

 

Allemagne, Strasbourg garnison : essais de transport de troupes en tramways.

Une revue militaire française nous livre ces informations : « Nous empruntons au Journal d’Alsace du 24 juin dernier les renseignements suivants, au sujet de transports de troupes en tramways qui ont eu lieu dernièrement à Strasbourg : « Ce matin, un bataillon du 47e régiment d’infanterie, en garnison dans notre ville, s’est rendu au point du jour au pont de Kehl, où l’autorité militaire avait fait préparer huit trains de tramways, composés chacun de quatre voitures, pour transporter les soldats du bataillon au point opposé de la ligne, c’est-à-dire à Hœnheim. Selon toute apparence, cette manœuvre, qui a une certaine analogie avec les exercices de chemins de fer que l’on fait faire chaque année aux troupes, avait pour but le calcul du temps qu’il faudrait pour transporter, en cas de siège ou d’attaque, un corps de renfort sur un point menacé. Les trains se sont mis en marche à quatre heures précises, du pont de Kehl, en gardant un intervalle d’environ 100 mètres. Le trajet s’est fait pour le premier train en trente minutes et pour le dernier, par suite d’un petit encombrement de la voie qui s’est produit dans la rue du Vieux-Marché-aux-Poissons, en trente-sept minutes. La distance de Kehl à Hœnheim est d’environ dix kilomètres. Après avoir quitté rapidement les wagons, les troupes se sont formées en colonne et ont fait quelques manœuvres, à la suite desquelles elles se sont rembarquées, et ont été ramenées jusqu’à la porte de Pierres. Le gouverneur de la ville, le commandant de la place et un certain nombre d’officiers de l’état-major de la place ont assisté à ces intéressantes expériences ».

 

Samedi 26 juin 1880

 

Allemagne, télégraphie militaire : Constructions des lignes de télégraphie souterraine.

La revue militaire de l’étranger n°510 nous a livré un article tiré de la Gazette de Silésie du 26 juin 1880 : « La ligne télégraphique souterraine de Thorn à Dantzig aurait été achevée à la fin du mois de juin 1880 et les travaux de la ligne de Danzig à Königsberg auraient commencé aussitôt après ».

 

Lundi 28 juin 1880

 

Allemagne, armement : Projet de transformation du fusil d’infanterie, modèle 1871, en fusil à répétition.

La revue militaire de l’étranger nous livre un article tiré de la Gazette de Cologne du 28 juin 1880 : « La fabrique de Louis Löwe, à Berlin, qui s’est fait déjà avantageusement connaître pour la construction du révolver de l’armée russe et surtout pour les livraisons d’outillage pour les fabriques d’armes et de canons de l’intérieur et de l’étranger, vient de construire un mécanisme de répétition pour le fusil de l’infanterie allemande modèle 71. Ce mécanisme, par sa simple adaptation à l’arme, permet de tirer douze coups en vingt-cinq secondes ; cette adaptation peut se faire au commandement dans l’intervalle de quelques secondes. L’enlèvement de l’appareil permet d’utiliser de nouveau l’arme comme fusil à chargement successif. La maison Löwe, doit, du reste, proposer plusieurs autres améliorations au fusil Mauser ».

 

Mercredi 30 juin 1880

 

Allemagne, marine : Stations navales allemandes.

La revue militaire de l’étranger nous livre un article tiré de la Metzer Zeitung du 30 juin 1880 qui annonce que les cinq stations maritimes prévues dans le plan d’organisation de la flotte sont en ce moment occupées toute ensemble pour la première fois : « Ces stations sont :

1° La station des mers d’Asie orientale (7 bâtiments) ;

2° La station du Pacifique Sud (3 bâtiments) ;

3° La station des côtes occidentales de l’Amérique du Sud (2 bâtiments) ;

4° La station de l’Atlantique occidentale (3 bâtiments) ;

5° La station de la Méditerranée (1 bâtiment).

La faiblesse du nombre des bâtiments des deux stations de l’Atlantique occidentale et de la Méditerranée s’explique par ce fait, qu’elles peuvent être renforcées par les ports de guerre allemands dans un temps relativement courts ».

 

Vendredi 2 juillet 1880

 

Allemagne, télégraphie militaire : Exercices de télégraphie militaire.

La revue militaire de l’étranger nous a fait récemment connaître qu’un un service de télégraphie de campagne doit fonctionner pendant les manœuvres d’automne de cette année. Elle nous livre à présent les informations suivantes tirées de la Gazette de Silésie du 2 juillet 1880 qui annonçait, d’après la Gazette de Voss, que cette mesure est due à l’inspection nouvellement créée de la télégraphie de campagne. Cette inspection, ajoute la feuille citée, est chargée de réunir le matériel et les objets d’équipement de toutes les Abtheilungen de télégraphie de campagne, des Abtheilungen de réserve et des directions télégraphiques d’étape ; de veiller à ce que le matériel soit tenu constamment en état pour le service de guerre et aussi de s’occuper du développement et des améliorations ultérieures à y apporter. Par suite de l’expérience acquise dans la dernière guerre, on a réalisé une augmentation importante dans les formations de télégraphie de campagne. En cas de mobilisation, on créerait sept Abtheilungen de télégraphie de campagne ; deux d’entre elles sont destinées au grand quartier général, et doivent le mettre en relation avec les commandements supérieurs d’armée sous ses ordres, et cinq sont mises à la disposition de ces derniers pour les relier avec les commandements généraux et les commandements d’étapes. On formerait, en outre, cinq Abtheilungen de réserve, tandis que quatre directions télégraphiques d’étapes entreprendraient la construction et l’exploitation des lignes que l’armée d’opération derrière elle, afin d’établir et de conserver en même temps les communications avec les lignes de télégraphes allemandes.

Remarque : Traduction de « Abtheilungen », aujourd’hui orthographié « Abteilungen » = détachements.

 

Samedi 3 juillet 1880

 

Allemagne, nouvelles militaires : Nombre des chevaux de fourgon (Krümperpferde) dans les régiments de cavalerie et d’artillerie pour 1880 – 1881.

La revue militaire de l’étranger n°511 nous livre les informations suivantes tirées d’une circulaire ministérielle allemande du 3 juillet 1880 : « Une circulaire ministérielle du 3 juillet 1880 prescrit que, lors des opérations de réforme des chevaux de service qui auront lieu à l’automne de cette année, les régiments de cavalerie et d’artillerie de campagne devront se réserver le nombre maximum des chevaux de fourgon (Krümperpferde) que leur permet d’avoir le §30 du règlement sur la remonte de l’armée, savoir : 4 chevaux de fourgon pour chaque escadron ; 4 chevaux de fourgon pour chaque batterie à cheval ; 3 chevaux de fourgon pour chaque batterie montée. Une mesure semblable a été prescrite en Bavière par une circulaire ministérielle en date du 17 août 1880 ».

 

Vendredi 9 juillet 1880

 

Allemagne, nouvelles militaires : Mesures d’exécution relatives à la nouvelle loi militaire.

La revue militaire de l’étranger nous livre un article extrait du Le Journal d’Alsace du 9 juillet 1880 qui contient l’entrefilet suivant : « D’après les instructions données par le ministère de la guerre, les hommes faisant partie de la réserve de recrutement de première classe devront recevoir, dans les plus brefs délais possibles, une instruction militaire suffisante pour pouvoir être incorporés dans une troupe d’anciens soldats ».

 

Samedi 17 juillet 1880

 

Allemagne, télégraphie militaire : Constructions des lignes de télégraphie souterraine.

La revue militaire de l’étranger n°510 nous informe à partir d’un article tiré de la Gazette de Cologne du 17 juillet 1880, que la ligne de Berlin à Breslau serait terminée à la fin du même mois.

 

Mercredi 28 juillet 1880

 

Allemagne, Thorn place forte : Les travaux de fortifications.

La revue militaire de l’étranger nous livre un article tiré de la Deutsche Heeres Zeitung du 28 juillet 1880, selon lequel on va adjuger les travaux d’un nouveau fort sur la rive gauche de la Vistule, près de Rudack. Il y aura donc bientôt six forts en construction près de Thorn. Quelques-uns de ces forts sont presque terminés.

 

Jeudi 29 juillet 1880

 

Allemagne, Metz place forte : travaux de construction des forts détachés.

Une revue militaire française a publié cet article concernant les fortifications de Metz : « On lit dans le Journal d’Alsace du 29 juillet 1880 : « Les travaux du nouveau fort que l’on construit près de Saint-Eloy sont poussés avec vigueur et, selon toute probabilité, on pourra procéder à son armement dans les premiers jours de l’année prochaine. A la suite des expériences faites au Fort Kamecke et qui ont produit des résultats favorables, il serait question de pourvoir aussi le nouveau fort de tours blindées mobiles, armées de pièces du plus fort calibre ».

 

Dimanche 1er août 1880

 

Pays-Bas, fortifications : Les travaux défensifs de la position du Helder.

La revue militaire de l’étranger n°508 nous livre les informations suivantes relatives au travaux défensifs du Helder, dans le nord des Pays-Bas : « La mise en état de défense de cette position est depuis longtemps à l’ordre du jour ; la haute valeur stratégique de ce point de la côte reste d’ailleurs hors de conteste, si l’on considère que les batteries du Helder ont pour mission :

1° D’interdire à une flotte ennemie, l’accès du Zuydersee et l’investissement d’Amsterdam du côté de cette mer ;

2° De protéger le port de Nieuwe-Diep, où la marine possède des chantiers et des magasins considérables, et qui offre un abri assuré aux bâtiments de guerre (1. Le port a une largeur de 100 à 150 mètres avec une longueur de 2 kilomètres, et est séparé de la mer par une digue en pierre).

3° D’interdire à l’ennemi la faculté d’utiliser le canal d’Amsterdam au Helder pour le transport de son matériel de siège.

La Revue a déjà signalé à plusieurs reprises la construction d’un fort à coupoles sur le Harssens ; en ce qui concerne l’ensemble des travaux à exécute r dans la position, le ministre déclaré qu’il attachait plus de prix à la mise en état de défense du port et de la rade, qu’à celle des chenaux qui donnent accès dans la rade elle-même. Quelques détails sur ces chenaux trouveront dès lors naturellement ici leur place (D’après la Militair aardrijkskunde en statistiske van Nederland, par le capitaine Plantenga). Ils sont au nombre de trois, la Schulpengat, le Westgat et le Noordergat.

Le premier, qui longe la côte, à une largeur variant entre 400 et 500 mètres à hauteur du fort Kijkduin, il est navigable par les marée moyenne, pour les bâtiments qui ont un tirant d’eau de 6,50 à 7 m. La profondeur minima du Westgat varie entre 6,90 et 7,50 m. Quant au Noordergat, dont la profondeur atteint à peine 2,50 m à marée basse sur certains points, il n’est accessible qu’aux petits bâtiments.

La rade du Texel, large de plus de 4 kilomètres entre Nieuwe-Diep et l’île de Texel, est généralement connue sous le nom de Marsd ep.

D’après les nouvelles les plus récentes que nous avons relevées dans l’Algemeen Handelsblad du 8 mars dernier, le ministre de la guerre vient d’apporter quelques changements et simplifications qui ne sont pas sans importance. D’après ce dernier plan, le front de terre du fort Erfprins, qui devait être rasé, serait maintenu dans son état actuel, mais on apporterait à son tracé quelques modifications, rendues nécessaires pour la réunion de la batterie de côte du fort précité avec la batterie de Kaaphoofd.

Provisoirement, il ne serait pas procédé, à cause de leur peu d’urgence, à la construction des trois postes de surveillance de la digue de mer, et on abandonnera sans doute complètement le projet d’exhaussement de la ligne de communication entre les forts Westoever, Amiral Dirks et Erfprins.

Les sommes que l’on parviendra ainsi à économiser seront sans doute indispensable à l’exécution des travaux restants.

En l’état actuel, la position du Helder comprend, d’après l’auteur précité, les ouvrages de fortifications suivants :

1° Du côté de la mer :

Le fort Kijkduin, à fossés secs et contrescarpe en maçonnerie ; il est entouré d’un chemin couvert avec glacis, sauf du côté de sa batterie de côte ; il renferme un bâtiment casematé permettant de loger 400 hommes. Grâce à son altitude (24 m au-dessus du niveau d’Amsterdam), il commande les dunes avoisinantes du sud et de l’ouest :

Le fort Erfprins et la batterie Kaaphoofd ; celle-ci est située à 1 300 m au nord du fort Kijkduin et reliée aux ouvrages extérieurs du fort Erfprins, et reliée aux ouvrages extérieurs du fort Erfprins dont le front septentrional joue le rôle de batterie de côte. La batterie Kaaphoofd est en terre et protégée à la gorge par le fort Erfprins, elle à la forme d’un fer à cheval et possède un magasin à l’épreuve de la bombe ;

La batterie Orientale, située sur la digue de mer, à 2 200 m à l’est de la batterie précitée ; c’est un ouvrage en terre, ayant deux faces et un flanc ; ce dernier bat le talus extérieur de la digue de mer ;

La batterie Princesse-Louise, à 500 m à l’est de la précédente.

La batterie Wierhoofd, à 400 m à l’est de la batterie Princesse Louise.

2° Du côté de terre :

Le fort Erfprins, vaste pentagone irrégulier, bastionné, à fossés pleins d’eau, avec trois ravelins et un chemin couvert précédé d’un fossé. Il possède un magasin à poudre et un hôpital, à l’épreuve de la bombe, et occupe à l’extrémité de l’aile droite de la position défensive un emplacement tel, que la ligne de feu de la courtine du front septentrional se trouve à 200 m de la digue de mer ; il bat le terrain qui s’étend vers le sud et constitue le réduit de la position ;

Le fort Amiral-Dirks, à 1 500 m environ au sud-est du précédent ; c’est un ouvrage à couronne, en terre, avec deux ravelins, un fossé plein d’eau et un chemin couvert précédé d’un fossé. Il possède à la gorge un réduit séparé du fort par un fossé. Il bat les terrains situés vers l’ouest et le sud, ainsi que la voie ferrée d’Amsterdam au Helder qui longe son côté oriental ;

Les forts Westoever et Oestoever, situés à 1 200 m, environ du fort Amiral-Dirks ; à proprement parler, ils ne forment qu’un ouvrage unique, coupé en deux parties par le canal de la Hollande septentrionale et par la route d’Alkmaar au Helder. Ce sont des ouvrages irréguliers en terre, avec fossés pleins d’eau et un chemin couvert précédé d’un fossé ; le fort Westoever possède un réduit entouré d’un fossé et une caserne pour 200 hommes. Ces deux forts commandent le canal et la route précitée, ainsi que la digue de mer ;

Enfin la ligne de communication entre les forts Erfprins et Westoever : elle comprend deux épaulements en ligne droite, précédés de fossés pleins d’eau, se réunissant dans la gorge du fort Amiral-Dirks, et constituant pour ainsi dire la courtine de deux fronts fortifiés dont les forts Erfprins, Westoever et Amiral-Dirks seraient les bastions. En arrière de l’épaulement se trouvent une large route et un petit canal. La ligne à un développement de 3 kilomètres environ.

L’aperçu précédent permettra au lecteur de se rendre compte des modifications que le gouvernement hollandais réaliserait dans la position défensive du Helder, et en terminant, nous ajouterons qu’au budget de 1879 il a été déjà inscrit, pour la construction du fort à coupoles sur le Harssens, un crédit de 300 000 florins et celui de 1880, un crédit de 200 000 florins ; Il resterait encore à demander ultérieurement, pour l’achèvement de ce fort, une somme de 550 000 florins ».

 

Mercredi 4 août 1880

 

Italie, Rome place forte : Construction des forts détachés.

La revue militaire de l’étranger nous livre cet article tiré du Diritto du 4 août 1880 : « La direction du génie militaire vient d’envoyer au commandement territorial les projets terminés des forts Prenestino, Casilino et Tiburtino, c’est-à-dire de trois forts parmi les six qui restent encore à construire pour l’organisation complète du système de fortifications de Rome. Ces projets passeront aussitôt du commandement du génie au ministère de la guerre, qui devra les examiner à nouveau et les approuver. Ces formalités une fois remplies, on pourra mettre la main aux travaux de construction des forts dans les premiers jours d’octobre ; les fonds nécessaires à cet effet ayant été votés récemment, et la direction du génie militaire ayant déjà pris préventivement les mesures nécessaires pour faire effectuer en temps opportun, l’expropriation des terrains sur lesquels doivent s’élever les forts dont il s’agit ».

 

Dimanche 8 août 1880

 

Allemagne, Graudenz, place forte : suspension des travaux de démantèlement.

La revue militaire de l’étranger nous livre cette information tirée de la Gazette de l’Allemagne du Nord du 8 août 1880, selon laquelle le ministère de la guerre allemand aurait donné l’ordre de suspendre les travaux de démantèlement de la forteresse de Graudenz.

 

Lundi 16 août 1880

 

Allemagne, service de santé : Les hôpitaux de forteresse.

La revue militaire de l’étranger n°509 a publié une étude sur le service de santé dans l’armée allemande. Dans la rubrique F elle évoque les hôpitaux de forteresse de la manière suivante : « F. Hôpitaux de forteresse et de réserve à l’intérieur. Le service des hôpitaux de forteresse fonctionne d’après les mêmes principes que celui des lazarets de paix. Dans les places en état de guerre les lazarets de siège, dont le matériel et les locaux sont préparés à l’avance, sont placés sous l’autorité des commandants supérieurs et sous la direction du médecin en chef de la place. Le médecin en chef du lazaret a les mêmes obligations, les mêmes droits et les mêmes pouvoirs qu’en temps de paix ; il est sous le contrôle et sous l’autorité du commandant de place ». …

 

Mercredi 25 août 1880

 

Allemagne, fortifications : Etat d’avancement des travaux de fortification.

La revue militaire de l’étranger nous livre l’article suivant tiré de l’édition du soir de la Gazette de Frankfort du 25 août 1880 : « D’après le projet relatif à la construction et à l’agrandissement des forteresses allemandes qui a été élaboré et accepté en 1873, l’exécution complète des travaux de fortification devait exiger onze ans et être terminé en 1884. Ces constructions ont été tellement accélérées et l’on a déployé une telle activité que la plupart des travaux sont déjà terminés et que le reste sera achevé avant l’époque fixée ».

 

Mercredi 1er septembre 1880

 

Allemagne, service de santé & train : Rôle du train dans le service de santé.

La revue militaire de l’étranger n°510 a publié une étude sur le service de santé de l’armée allemande et notamment une rubrique consacrée au rôle du train dans le service de santé : « III. Le rôle du train dans le service de santé. Pour permettre au lecteur de bien se rendre compte du rôle que joue le train dans le service de santé de l’armée allemande, il nous paraît utile de donner au préalable quelques détails sur l’organisation spéciale de ce corps, qui diffère en beaucoup de points de notre train des équipages militaires. Sur le pied de paix, le train allemand ne s’occupe qu’à titre tout à fait exceptionnel de charrois de matériel et de denrées ; il a pour but exclusif l’instruction des conducteurs nécessaires en campagne et la manutention d’une grande partie du matériel de mobilisation. Chaque corps d’armée possède :

1° Un bataillon de deux et quelques fois trois compagnies.

2° Un dépôt de train.

Le bataillon formé de deux compagnies a un effectif de 10 officiers, 76 Gefreite, trompettes ou simples soldats du cadre, 10 ouvriers, 1 aspirant-payeur, 2 aides de lazareth et 1 vétérinaire ; il reçoit, en outre, tous les six mois, 88 jeunes soldats qui font leur instruction comme conducteurs et sont ensuite renvoyés dans leurs foyers. Il compte 129 chevaux, qui lui sont versés en majeure partie par les régiments d’artillerie ou de cavalerie comme impropres au service de ces deux armes ou (Ausrangierte). Enfin, il possède 26 voitures à titre de matériel d’instruction. Chaque bataillon comporte de plus un cadre de 9 brigadiers – boulangers, pétrisseurs et enfourneurs, détachés dans les manutentions et destinés à servir de noyau à la colonne de boulangerie qui est formée sur le pied de guerre seulement.

Le dépôt du train, placé sous la direction de l’officier supérieur commandant le bataillon, n’a comme personnel spécial que deux officiers appelés officiers de dépôt, venant du train ou d’autres corps de troupe et ayant renoncé à l’avancement ordinaire de leur arme, ainsi que deux ouvriers d’état faisant en même temps office de garde – magasin (Schirrmeister). Le postes de sûreté, les commis et es corvées sont fournis par la garnison.

Le dépôt est administré par une commission, composée du chef de bataillon et de deux officiers de dépôt.

Le premier officier de dépôt est chargé de la gestion du matériel du train, le second de la gestion du matériel sanitaire. Le matériel du train comprend :

1° Le matériel roulant à livrer au moment de la mobilisation aux quartiers généraux, au service des étapes, aux diverses administrations militaires, au corps de la Landwehr ou au corps de nouvelle formation ;

2° Les harnais et les ustensiles d’écurie ;

3° Les outils de pionnier, les pièces de rechange et les accessoires des voitures ;

4° Le matériel de bureau, les caisses de campagne pour les fonds et les imprimés ;

5° Le matériel de magasin et de distribution ;

6° Le matériel de boulangerie ;

7° Le matériel de boucherie ;

8° Le matériel de maréchalerie ;

9° Les ustensiles de bourrelier ;

10° Les ustensiles de charron ;

11° Les ustensiles de tonnelier ;

12° Les instruments de vétérinaire ;

13° Les objets destinés à l’exercice du culte.

On attache en outre à l’administration de ce matériel celle du matériel du campement (tentes et ustensiles). Dans les corps d’armée qui n’ont pas de magasin central d’habillement, le modèles type de tous les effets d’habillement, de coiffure, de grand et de petit équipement, mis à la disposition des généraux commandant les corps d’armée, sont mis en dépôt dans les magasins des matériels du train.

Le matériel sanitaire comprend tous les ustensiles de Lazareth de campagne, qui se subdivisent ainsi qu’il suit :

1° Ustensiles d’administration ;

2° Objets de pansement ;

3° Instruments et matériel de chirurgie ;

4° Ustensiles de pharmacie ;

5° Imprimés, règlements, formulaires, etc.

Les objets non réglementaires forment une subdivision spéciale.

Les médicaments de réserve sont placés dans les dispensaires, sous la surveillance des médecins généraux ; les médicaments destinés aux chargements des voitures de chirurgie, cantines, sacs et sacoches d’ambulance, sont quelquefois déposés dans les magasins du train ; ils y sont alors visités fréquemment par les officiers de santé et par le pharmacien major du corps d’armée et rafraîchis en temps utile. Le matériel du train, le matériel sanitaire et les médicaments sont rangés dans des locaux différents : 1° pour le matériel roulant, 2° pour les autres objets ; mais chaque magasin ou chaque remise ne doit renfermer que les objets destinés à la même unité (état-major, colonne de Lazareth, corps de troupe, etc.). Sur le pied de guerre, le bataillon du train reçoit :

1° Les réservistes qu’il a dressés et qui sont appelés à former les cadres et le conducteurs ;

2° Une partie des réservistes de la cavalerie destinée à compléter les précédents, à fournir les ordonnances des officiers sans troupes et assimilés ainsi qu’à constituer le dépôt des chevaux ;

3° Les réservistes de l’infanterie qui, pendant leur service actif ont fait un stage soit dans les manutentions en tant qu’ouvriers d’administration, soit dans les hôpitaux, comme aides de Lazareth, infirmiers, sous-officiers comptables, plantons ; enfin, les hommes qui ont reçu au corps l’instruction de spéciale du brancardier. Les chevaux sont fournis par voie de réquisition ; le matériel est pris dans le dépôt du train.

En campagne, le bataillon du train est chargé des divers services que se partagent chez nous l’escadron du train, les services d’ouvriers d’administration et d’infirmiers et les détachements de remonte.

Il forme, pour le service du corps d’armée mobilisé :

1° Un état-major placé au quartier général du corps ;

2° Cinq colonnes d’approvisionnement ;

3° Cinq colonnes pour la réserve des subsistances (la sixième colonne mobilisée pour le service des étapes non comprise) ;

4° Trois détachements sanitaires ;

5° Un dépôt de chevaux (remonte, chevaux disponibles, chevaux de prise, etc.) ;

6° Une colonne de boulangerie, comprenant quatre sections de boulangers, une section de bouchers et une section d’ouvriers d’art ;

7° Un dépôt de bataillon pour l’intérieur (Ersatz).

L’effectif de ces formations en ne tenant pas compte du dépôt du bataillon, est de 34 officiers, 25 médecins, 3 pharmaciens, 15 payeurs, 186 sous-officiers, 34 trompettes et tambours, 11 maréchaux, 1 241 Gefreite et soldats, 186 ouvriers divers, 11 vétérinaires, 48 aides de Lazareth et infirmiers, 504 brancardiers et 14 cantiniers, soit en tout 2 236 rationnaires, et celui des voitures de 618.

A ces chiffres il convient d’ajouter environ 350 hommes employés : 1° comme conducteurs des voitures aux états-majors, aux diverses administrations et aux 12 Lazareths. 2° comme ordonnances des officiers sans troupe, etc. Les chevaux et les voitures nécessaires à ces services ne sont pas compris dans les chiffres donnés plus haut.

Le dépôt du train une fois la mobilisation effectuée, a pour mission de satisfaire aux demandes de matériel faites par l’armée d’active, de créer des réserves pour parer aux besoins des nouvelles formations ; enfin, lors de la démobilisation, il s’occupe du rétablissement, c’est-à-dire de la remise en état et au grand complet de guerre, dans le plus bref délai, de tout le matériel qui a été réintégré sans ses magasins par les corps, les états-majors et les diverses administrations.

Après cet exposé succinct de l’organisation du train allemand, revenons au rôle que ce corps joue dans le fonctionnement du service de santé.

L’action du train peut être envisagée sur le pied de paix, au point de vue de l’instruction spéciale qu’il est chargé de donner aux brancardiers, ainsi que sous le rapport de la mission qui incombe de créer, d’entretenir et de reconstituer le matériel sanitaire destiné à l’armée d’active. Sur le pied de guerre, il faut considérer le personnel fourni par ce bataillon au service hospitalier ainsi que les diverses opérations de la mobilisation, que dirige l’officier supérieur commandant le train du corps d’armée.

I. Pied de paix.

1° Instruction des brancardiers.

C’est au général commandant le corps d’armée qu’il appartient de prendre toutes les mesures concernant l’instruction spéciale à donner aux brancardiers.

Les soldats de l’infanterie appelés à former plus tard les détachements régimentaires reçoivent, ainsi qu’il a été dit au n°507 de la Revue, une instruction théorique et pratique ; la première est donnée par pendant l’hiver dans les corps de troupe par les médecins régimentaires sous la surveillance du colonel ; l’instruction pratique se donne au printemps ou en été et dure dix jours. Les exercices se font généralement pour tout le corps d’armée, dans la garnison occupée par le bataillon du train, sous la direction de ce chef de bataillon. Exceptionnellement, ils peuvent se faire par division, pour économiser des frais de route ; l’une des division réunit alors les brancardiers dans la garnison du train suivant les règles ordinaires et l’autre fait effectuer les exercices dans l’une des garnisons d’infanterie, sous la direction de l’officier supérieur de cette arme. En dehors de cette instruction destinée à former les brancardiers, un ordre spécial de cabinet prescrit chaque année, pour un certain nombre de corps d’armée, des manœuvres de détachement sanitaires exécutés par des hommes de la réserve et de la Landwehr. La durée de ces exercices spéciaux est de quinze jours, et les généraux commandant les corps d’armée peuvent les faire coïncider avec l’époque des grandes manœuvres ; cette disposition permet d’offrir aux officiers du train et aux médecins l’occasion d’acquérir des connaissances pratiques sur l’emploi judicieux des détachements sanitaires, en les plaçant dans des circonstances analogues à celles qui peuvent se présenter à la guerre. La participation aux grandes manœuvres est toujours précédée de l’instruction technique au bataillon du train. Dans l’un et dans l’autre cas, le commandement et la direction sont exercés par les officiers du train, soit de l’armée active, soit du Beurlaubtenstand ; les corps de troupe fournissent quelques médecins et des aides de Lazareth ».

 

Allemagne, artillerie : Projet de transformation des équipages de siège de l’artillerie.

La revue militaire de l’étranger n°510 du 1er septembre 1880 nous livre l’article suivant : « La Prusse possède actuellement, en temps de paix, deux équipages de siège de 400 pièces chacun, réparties entre différentes places fortes ;il serait question de modifier l’organisation et la composition en matériel de ces équipages, si l’on en croit la nouvelle suivante publiée par le Journal d’artillerie russe dans la livraison du mois d’août 1880 : « Le tracé et l’armement des forteresses actuelles ont entraîné la nécessité d’apporter des modifications considérables à l’organisation des parcs de siège. C’est pourquoi une commission spéciale étudie maintenant en Allemagne les questions suivantes :

1° De combien de bouches à feu doit se composer l’ensemble des parcs de siège ?

2° Dans quelle proportion les canons de différents calibres doivent-ils entre dans la composition d’un parc de siège destiné à opérer : a) contre une grande place de guerre ; b) contre un fort ?

3° En combien de parcs doit-on répartir la totalité des pièces de siège ?

Actuellement, comme on le sait, les parcs de siège de l’armée allemande renferment des canons de 15 cm frettés, en acier, des canons courts de 15 cm, des canons en bronze de 12 cm, des canons de siège de 9 cm, des mortiers rayés de 21 cm et des mortiers lisses de 15 cm. On ne conservera de des différentes bouches à feu que le canon de 15 cm fretté et on adoptera un canon lourd de 12 cm, un canon court de 15 cm, et des mortiers de 15 cm et de 8,8 cm (on peut rapprocher, des renseignements donnés par le Journal d’artillerie au sujet des nouvelles bouches à feu de siège, une nouvelle concernant l’adoption de canons en bronze dur et précédemment publiées par la Revue du 1er semestre 1879, page 88).

Un parc composé de400 pièces comprendra : 40 canons de 15 cm frettés ; 120 canons lourds de 12 cm ; 20 canons courts de 21 cm ; 80 canons courts de 15 cm ; 40 mortiers de 21 cm ; 60 mortiers de 15 cm ;

40 mortiers de 8,8 cm.Total 400 bouches à feu.

On retire complètement des parcs de siège le canon de 9 cm auquel on substituera le canon lourd de campagne (8,8 cm). Le canon de 9 cm sera affecté à l’armement des places et employé comme pièce de flanquement, à la place de l’ancien canon lisse court de 12 cm ».

 

Mercredi 15 septembre 1880

 

Allemagne, Cologne (Köln) place forte : manœuvre d’artillerie à pied à Cologne.

La revue militaire de l’étranger n°508 du 1er août 1880 nous rapporte ces informations : « La Gazette de l’Allemagne du Nord du 24 juillet 1880 publie la nouvelle suivante : « Une grande manœuvre d’artillerie à pied doit avoir lieu à Cologne du 15 au 23 septembre, dans les nouveaux forts V et VI aux environs de ces ouvrages. Doivent prendre part à cette manœuvre le 7e régiment d’artillerie à pied en entier (Cologne et Wesel), ainsi que les deux bataillons du 4e régiment de la même arme (Coblence et Magdebourg). Le commandement supérieur sera exercé par le chef de la 3e brigade d’artillerie à pied, colonel Sallbach ».

 

Jeudi 16 septembre 1880

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Travaux d’agrandissement de l’enceinte urbaine.

La revue militaire de l’étranger n°511 du 16 septembre 1880 nous livre ces informations relatives aux travaux d’agrandissement de l’enceinte urbaine de Strasbourg, d’après les renseignements tirés de divers journaux : « Nous relevons dans le Journal d’Alsace une série de renseignements sur l’état des travaux d’agrandissement de l’enceinte de Strasbourg : « L’effort principal des travaux de l’agrandissement de la ville se concentre en ce moment sur la troisième et dernière section (Front Nord-Est). Depuis la promenade Lenôtre, où commence la nouvelle enceinte de la section, jusqu’à son point de soudure avec la citadelle, c’est-à-dire sur un circuit de 4 kilomètres, près de mille ouvriers travaillent sans relâche… La caserne qui fera partie du mur d’enceinte sur la place Lenôtre, la porte de la Robertsau, près du Tilleul, le magasin à poudre et les deux poudrières derrière l’Orangerie, enfin la porte dite du Canal, près du pont tournant et de l’ancien Chalet, s’élèvent actuellement beaucoup au-dessus des fondations. Quant à la future porte de Kehl, les fondations en béton sont achevées ; leur exécution a été très difficile, attendu qu’il a fallu lutter contre l’envahissement des eaux. C’est par le canal de l’Ill au Rhin qu’arrivent, des carrières de Saverne, les énormes cubes de pierre destinés aux grosses constructions… La partie du nouveau fossé de fortification, qui doit servir en même temps de canal de jonction, commence au canal de l’Ill au Rhin et se termine non loin de la porte de Kehl. Large de 40 mètres, profond de 4 mètres, ce fossé est terminé et plein d’eau, sauf une petite langue de terre formée par la route qui, du Bon-Pasteur, mène à la digue du Petit-Rhin. Cette langue va elle-même disparaître pour faire place à un pont provisoire, qui, plus tard, sera remplacé par un pont définitif. Près de la porte de Kehl, à l’endroit où cesse le fossé commun, on voit l’amorce où celui-ci se bifurquera : la branche de droite continuera la citadelle pour se diriger, par le glacis de l’hôpital, vers la rivière d’Ill, où il se terminera.

Au point de soudure de la troisième section sur la citadelle, de grands changements se sont également opérés. La mine et la sape ont fait tomber des ouvrages avancés, que d’autres suivront bientôt, de sorte qu’il ne restera, de ce côté, que le corps de place et ses glacis.

Près de la porte de Kehl sont établis, d’un côté, le bureau du major du génie, de l’autre, les bureaux des entrepreneurs… Du train dont marchent les travaux de la troisième section, le rempart pourra être terminé, depuis la citadelle jusqu’au canal de la Robertsau, d’ici la fin de l’année ; la partie qui longe le canal jusqu’à la promenade Lenôtre ne le sera que l’année prochaine, à cause des travaux d’art qu’elle comprend.

Les travaux d’art eux-mêmes, caserne, poudrière et portes seront achevés avec l’année 1881.

Sur l’ancien front d’attaque, situé au nord-ouest, « tous les ouvrages extérieurs sont abattus, et leurs matériaux ont servi à niveler les cunettes et les fossés jusqu’à hauteur de la nouvelle route militaire. La courtine 10-11, c’est-à-dire le rempart entre l’ancienne porte de Pierres et ce bastion, aura disparu dans quelques jours (Journal d’Alsace du 21 juillet 1880).

Les travaux d’élargissement du front sud (porte de l’Hôpital) sont entrés dans une nouvelle phase d’activité. La construction en pierres de taille du nouveau mur d’enceinte est commencée et exécutée déjà sur une grande étendue. Cette première portion du front élargi se greffe sur l’ancienne muraille, à cent mètres environ de la porte, et se dirige en droite ligne vers le glacis. De là, le nouveau mur contournera le bastion démoli en faisant un angle assez ouvert, et se soudera à l’enceinte actuelle à hauteur de la poudrière Sainte-Elisabeth. Celle-ci disparaîtra fort probablement et sera remplacée par une poudrière nouvelle, encastrée dans la circonvallation en cours d’exécution.

Les terrassements du nouveau glacis sont presque achevés, et le nouveau fossé d’inondation est terminé en sa première partie. Le petit polygone d’exercice du bastion situé derrière le bâtiment d’anatomie ayant disparu avec le rempart, on l’a transféré sur un épaulement du rempart d’Austerlitz, près duquel un magasin à poudre a été construit (Journal d’Alsace du 7 août 1880). »

Enfin, dans son numéro du 2 juillet 1880, le Journal d’Alsace donne les renseignements suivants sur la caserne de la Finckmatt : « La ville de Strasbourg vient de faire poser les jalons du terrain qu’elle doit, aux termes du traité intervenu, livrer à l’autorité militaire pour la construction de la caserne qui remplacera celle de la Finckmatt destinée à être démolie. Ce terrain, situé entre la nouvelle porte de Pierre et celle de Schiltigheim, aura une contenance de 4 hectares, sans préjudice d’une autre superficie d’environ 5 hectares hors de la porte de Pierre, que la ville est tenue de livrer comme terrain de manœuvres.

La nouvelle caserne donnera à la fois sur le chemin de ronde et sur le boulevard de ceinture ; elle aura 296 mètres de long sur 136 de profondeur. Une fois le terrain exactement délimité, on procédera au nivellement des fossés de fortifications et des ouvrages avancés qui le couvrent actuellement, et en 1881 les constructions elles-mêmes seront commencées.

Le plan de la caserne, qui comprend plusieurs bâtiments, est en ce moment soumis à l’examen du ministre de la guerre à Berlin.

Rappelons qu’en vertu du traité passé entre la ville et l’administration militaire, celle-ci occupera la Finckmatt actuelle jusqu’à ce que la nouvelle caserne soit achevée, et alors elle cédera son droit de jouissance à la ville, nue propriétaire du bâtiment, moyennant une indemnité d’environ 220 000 marcs à prélever sur le budget municipal. De plus, la troupe restera en possession de l’ouvrage à corne qui s’étend devant la Finckmatt et lui sert de polygone d’exercice, jusqu’après livraison du champ de manœuvres de 5 hectares dont il a été question plus haut ».

 

Samedi 18 septembre 1880

 

Grande-Bretagne, fortifications : Fortifications de Malte et de Gibraltar.

La revue militaire de l’étranger n°513 nous livre ses informations tirées de l’Army and Navy Gazette du 18 septembre 1880 : « Les fortifications de Malte et de Gibraltar vont subir les modifications nécessaires pour permettre la mise en position de canons de 100 tonnes que l’on se propose d’ajouter à l’armement à l’armement de es deux forteresses (4. Voir le numéro 397 de la Revue, page 208). On estime à 73 000 livres (1 875 000 francs) la dépense nécessité pour ces travaux qui seront poussés activement, ces canons devant être expédiés d’Angleterre aussitôt que l’on sera en mesure de les mettre en place ».

 

Mercredi 22 septembre 1881

 

Allemagne, Spandau place forte : Construction d’abris.

La revue militaire de l’étranger n°513 a publié cet article tiré de journal militaire Deutsche Heeres-Zeitung du 22 septembre 1880 : « On établit actuellement sept grands abris voutés sous la partie des anciens remparts de la ville qui existe encore ; ces abris seront utilisés comme logements, comme magasins pour l’artillerie, etc. ; les frais de ces travaux atteindront, d’après les projets, 400 000 marcs environ ».

 

Jeudi 23 septembre 1881

 

Allemagne, Cologne (Köln) : exercices de guerre de siège à Cologne.

La Revue d’artillerie, tome XVII d’octobre 1880 à mars 1881 a publié l’article suivant dont les informations ont été reprise dans le journal militaire allemand Deutsche Heeres-Zeitung : « Du 23 septembre au 6 octobre 1881 ont eu lieu à Cologne des exercices de guerre de siège sous la direction de l’inspecteur de la 4e inspection de campagne, le général-lieutenant von Voigt-Rhetz. Le général-lieutenant von Kameke, inspecteur de la 2e inspection à pied, y a assisté en partie. Un très grand nombre d’officiers d’artillerie, du génie, de l’état-major et d’infanterie des armées prussiennes, saxonne, bavaroise et wurtembergeoise y ont pris part ».

 

Octobre 1880

 

Allemagne, nouvel armement : mise en service de la carabine à magasin dans le bataillon des Schützen de la garde.

La Revue d’artillerie, tome XVII d’octobre 1880 à mars 1881 a publié l’article suivant dont les informations ont été reprise dans la presse allemande de l’époque : « D’après l’article ci-dessous, que le Journal d’Alsace-Lorraine du 24 octobre emprunte à la gazette de Voss, la nouvelle arme à répétition vient d’être mise en service au bataillon des Schützen de la garde : La 4e compagnie du bataillon des Schützen de la garde a été armée hier de la nouvelle carabine à magasin du système Löwe, les trois premières compagnies de ce bataillon vont l’être aujourd’hui. C’est la 4e compagnie qui fournissait hier le poste du château et les hommes ont pris la garde avec le nouvel armement. Depuis quelques semaines déjà, chaque compagnie avait reçu à l’essai une de ces carabines qui avait été mise entre les mains d’un sous-officier de tir, exercé antérieurement au maniement de l’arme à l’Ecole de Spandau. Le magasin contient douze cartouches exactement semblables à celles du fusil Mauser. Il s’adapte, lorsqu’on veut en faire usage, à la monture de l’arme, au-dessous de la boîte de culasse et près du pontet ; il suffit, pour rendre cette adaptation possible, de faire subir de très légères modifications au levier et à la boîte de culasse. Le magasin une fois en place, l’homme ne veut plus faire de maniement d’arme. Des expériences faites, il résulte que les sous-officiers exercés à Spandau peuvent tirer, avec l’arme modifiée, douze coups ajustés en 35 secondes. Quant aux hommes non exercés à son maniement, ils ne tirent pas plus vite qu’avec l’arme actuelle. Les Schützen n’aiment pas l’arme nouvelle. La rapidité du tir et l’expulsion des cartouches vides les troublent. Le magasin chargé de douze cartouches rend la carabine fort lourde ».

 

Allemagne, armée saxonne : admission des officiers d’artillerie et du génie saxons au Polytechnicum royal de Dresde.

La Revue d’artillerie, tome XVII d’octobre 1880 à mars 1881 a publié l’article suivant : « Par suite de l’entente intervenue entre le ministre de la guerre de Saxe et le ministre des cultes et de l’instruction publique dans le même pays, il a été décidé qu’à l’avenir les officiers de l’artillerie et du génie de l’armée saxonne, qui en feraient la demande, seraient admis au Polytechnicum royal de Dresde. La durée des cours est de trois ans pour chaque officier ; celui-ci doit faire choix par avance de l’une des sections d’études de l’Ecole supérieure technique. Les officiers d’artillerie suivront les cours et les exercices de la section mécanique ; les officiers du génie pourront suivre ceux de la section des ingénieurs (pour la géodésie) ou ceux de la section supérieure des constructions. Il est déjà entré des officiers au Polytechnicum dans le semestre d’hiver 1880-81 qui a commencé le 1er octobre ». Cette information avait été d’un article du journal militaire allemand Militär-Wochenblatt.

 

Allemagne, Königsberg place forte : les nouveaux ouvrages.

La Revue d’artillerie, tome XVII d’octobre 1880 à mars 1881 a publié l’article suivant dont les informations ont été reprise dans le journal militaire allemand Deutsche Heeres-Zeitung : « Comme on l’a annoncé, on a l’intention de construire encore trois petits ouvrages dans la ceinture des forts de Königsberg, principalement sur le front nord-ouest. Tous les forts de la place sont assez avancés pour pouvoir, en cas de nécessité, être armés et mis en état de défense aujourd’hui ».

Remarque : la construction des nouveaux forts de cette place a déjà été évoquée précédemment en avril 1880. Königsberg est une ancienne place forte de l’empire allemand. Elle est actuellement située dans une enclave russe, et est dénommée Kaliningrad.

 

Allemagne, Königstein : amélioration de la forteresse.

La Revue d’artillerie, tome XVII d’octobre 1880 à mars 1881 a publié l’article suivant dont les informations ont été reprise dans le journal militaire allemand Deutsche Heeres-Zeitung : « On a ordonné la reconstruction et l’agrandissement des ouvrages de Königstein en Saxe. La position élevée de cette forteresse la mettait autrefois hors d’état d’être canonnée de près. L’introduction des canons à longue portée a changé l’état des choses. La forteresse peut maintenant être contre-battue sur un front étendu. On doit munir les remparts de traverses et de magasins-abris, conformément aux exigences de l’art actuel. On doit y dépenser 15 000 marcs en 1880 (18 750 fr) ».

 

Allemagne, artillerie : shrapnel à anneaux doubles de Ganz.

La Revue d’artillerie, tome XVII d’octobre 1880 à mars 1881 a publié l’article suivant dont les informations ont été reprise dans le journal militaire allemand Neue militärische Blätter : « La fabrique de fonte durcie de Ganz et Cie à Ratibor a pris un brevet pour une nouvelle construction d’un shrapnel à anneaux doubles. Il se compose d’un noyau intérieur qui est fondu avec un manteau, lequel forme l’ossature du projectile. Le noyau intérieur se compose de plusieurs couches d’anneaux doubles superposées et d’une plaque en fer blanc intercalée entre les deux couches inférieures. Chacune de ses couches supérieures se compose d’un anneau intérieur et d’un anneau extérieur, et il sert comme forme pour son congénère. Chaque anneau à la forme d’une étoile. Les diverses parties n'en sont reliées entre elles que par une petite épaisseur de métal, de telle sorte que, par suite de l’explosion, l’anneau se sépare en autant de parties qu’il en possédait. Les couches d’anneau, concentriquement superposées, forment un cylindre creux de même axe que le projectile qui s’élargit à l’arrière pour fermer la chambre à poudre ; les deux couches inférieures sont entaillées à cet effet. Cette invention permettra d’obtenir des shrapnels pour les gros calibres, les canons de la flotte, etc., au lieu de remplir comme aujourd’hui avec des balles, on le munira de ses anneaux ».

Remarque :la ville de Raciborz, dénommée Ratibor en tchèque ou en allemand, ancienne ville de l’empire allemand, est actuellement en Pologne, et est le chef-lieu du district de la voïvodie de Silésie.

 

Allemagne, Strasbourg place forte et garnison : fortifications et infrastructure militaire.

La Revue d’artillerie, tome XVII d’octobre 1880 à mars 1881 a publié l’article suivant dont les informations ont été reprise dans le Journal d’Alsace : « Nous relevons dans le Journal d’Alsace une série de renseignements sur l’état des travaux d’agrandissement de l’enceinte de Strasbourg. L’effort principal des travaux de l’agrandissement de la ville se concentre en ce moment sur la troisième et dernière section (front nord-est). Depuis la promenade Lenôtre, où commence la nouvelle enceinte de la section, jusqu’à son point de soudure avec la citadelle, c’est-à-dire sur un circuit de 4 kilomètres, près de 1 000 ouvriers travaillent sans relâche… La caserne qui fera partie du mur d’enceinte sur la place Lenôtre, la porte de la Robertsau, près du Tilleul, le magasin à poudre et les deux poudrières derrière l’Orangerie, enfin la porte de la Robertsau, près du Tilleul, le magasin à poudre et les deux poudrières derrière l’Orangerie, enfin la porte dite du Canal, près du pont tournant de l’ancien Chalet, s’élèvent actuellement beaucoup au-dessus des fondations. Quant à la future porte de Kehl, les fondations en béton sont achevées ; leur exécution a été très difficile, attendu qu’il a fallu lutter contre l’envahissement des eaux. C’est par le canal de l’Ill au Rhin qu’arrivent, des carrières de Saverne, les énormes cubes de pierre destinés aux grosse construction… La partie du nouveau fossé de fortification, qui doit servir en même temps de canal de jonction, commence au canal de l’Ill au Rhin et se termine non loin de la porte de Kehl. Large de 40 m, profond de 4 mètres, ce fossé est terminé et plein d’eau, sauf une petite langue de terre formée par la route qui, du Bon Pasteur, mène à la digue du Petit-Rhin. Cette langue de terre va elle-même disparaître pour faire place à un pont provisoire, qui, plus tard, sera remplacé par un pont définitif.

Près de la porte de Kehl, à l’endroit où le fossé commun, on voit l’amorce où celui se bifurquera : la branche de droite continuera le fossé d’inondation proprement dit, et la branche de gauche deviendra le canal de jonction qui contournera la citadelle pour se diriger, par le glacis de l’hôpital, vers la rivière d’Ill, où il se terminera. « Au point de soudure de la troisième section sur la citadelle, de grands changements se sont également opérés. La mine et la sape ont fait tomber les ouvrages avancés, que d’autres suivront bientôt, de sorte qu’il ne restera, de ce côté, que le corps de place et ses glacis.

« Près de la porte de Kehl sont établis, d’un côté, le bureau du major du génie, de l’autre les bureaux des entrepreneurs… Du train dont marchent les travaux de la troisième section, le rempart pourra être terminé, depuis la citadelle jusqu’au canal de la Robertsau, d’ici la fin de l’année ; la partie qui longe le canal jusqu’à la promenade Lenôtre ne le sera que l’année prochaine, à cause des travaux d’art qu’elle comprend. Les travaux d’art eux-mêmes, casernes, poudrière et portes, seront achevés avec l’année 1881 ».

D’après le Journal d’Alsace du 21 juillet 1880 : « Sur l’ancien front d’attaque, situé au nord-est, « tous les ouvrages extérieurs sont abattus, et leurs matériaux ont servi à niveler les cunettes et les fossés jusqu’à la hauteur de la nouvelle route militaire. La courtine 10-11, c’est-à-dire le rempart entre le tunnel du chemin de fer et le bastion cavalier 11 est à peu près nivelé. Le bastion 11 lui-même est fortement entamé, et la courtine 11-12, c’est-à-dire le rempart entre l’ancienne porte de Pierres et ce bastion, aura disparu dans quelques jours ».

Le Journal d’Alsace du 7 août 1880 évoque : « Les travaux d’élargissement du front sud (porte de l’Hôpital) sont entrés dans une nouvelle phase d’activité. La construction en pierres de taille du nouveau mur d’enceinte est commencée et exécutée déjà sur une grande étendue. Cette première portion du front élargi se greffe sur l’ancienne muraille, à 100 mètres environs de la porte, et se dirige en droite ligne vers le glacis. De là, le nouveau mur contournera le bastion démoli en faisant un angle assez ouvert, et se soudera à l’enceinte actuelle à hauteur de la poudrière Sainte-Elisabeth. Celle-ci disparaîtra fort probablement et sera remplacée par une poudrière nouvelle, encastrée dans la circonvallation en cours d’exécution. Les terrassements du nouveau glacis sont presque achevés, et le nouveau fossé d’inondation est terminé en sa première partie. Le petit polygone d’exercice du bastion situé derrière le bâtiment d’anatomie ayant disparu avec le rempart, on l’a transféré sur un épaulement du rempart d’Austerlitz, près duquel un magasin a été construit.

D’après le Journal d’Alsace du 2 juillet 1880 et la Revue militaire de l’Etranger donnent les renseignements suivants sur la caserne de la Finkmatt : « La ville de Strasbourg vient de faire poser les jalons du terrain qu’elle doit, aux termes du traité intervenu, livrer à l’autorité militaire pour la construction de la caserne qui remplacera celle de la Finkmatt destinée à être démolie. Ce terrain, situé entre la nouvelle porte de Pierres et celle de Schiltigheim, aura une contenance de 4 hectares, sans préjudice d’une autre superficie d’environ 4 hectares hors de la porte de Pierres, que la ville est tenue de livrer comme terrain de manœuvres. La nouvelle caserne donnera à la fois sur le chemin de ronde et sur le boulevard de ceinture ; elle aura 296 mètres de long sur 136 de profondeur. Une fois le terrain exactement délimité, on procédera au nivellement des fossés de fortification et des ouvrages avancés qui le couvre actuellement, et en 1881 les constructions elles-mêmes seront commencées. Le plan de la caserne, qui comprend plusieurs bâtiments, est en ce moment soumis à l’examen du ministre de la guerre à Berlin. Rappelons qu’en vertu du traité passé entre la ville et l’administration militaire, celle-ci occupera la Finkmatt actuelle jusqu’à ce que la nouvelle caserne soit achevée, et qu’alors elle cédera son droit de jouissance à la ville, nue propriétaire du bâtiment, moyennant une indemnité d’environ 220 000 marcs à prélever sur le budget principal. De plus, la troupe restera en possession de l’ouvrage à corne qui s’étend devant la Finkmatt et lui sert de polygone d’exercice, jusqu’à la livraison du champ de manœuvres de 5 hectares dont il a été question plus haut ».

 

Vendredi 15 octobre 1880

 

Allemagne, Metz garnison : Exercices de la garnison de Metz.

La revue militaire de l’étranger n°514 a publié l’article suivant tiré du journal Metzer Zeitung du 15 octobre 1880 : « Jusqu’à l’arrivée des recrues qui doit avoir lieu au commencement du mois de novembre prochain, le travail des troupes de la garnison comprend seulement les exercices de détail et la gymnastique. Ces exercices ont lieu dans les cours des casernes ou sur les places d’exercices les plus rapprochées. On fait aussi, dans les environs, des exercices du service en campagne, généralement par compagnie ou par escadron, quelquefois par bataillon ou régiment. C’est ainsi que, dans la matinée du 14 octobre, le régiment d’infanterie n°29 a effectué un exercice du service en campagne par régiment dans les environs de Gravelotte et de Châtel-Saint-Germain. Le 29e d’infanterie est parti de Metz vers six heures du matin et est rentré à onze heures et demie ».

 

Samedi 16 octobre 1880

 

Allemagne, génie militaire : Nouvelle garnison du bataillon de pionniers n°14.

La revue militaire de l’étranger n°513 du 16 octobre 1880 nous livre diverses informations relatives au génie militaire allemand : « Dans son n°509, la revue a annoncé, d’après la Metzer-Zeitung, que le bataillon de pionniers n°14, actuellement à Strasbourg, devait tenir garnison à Rastatt à partir du 1er avril 1881. La Metzer-Zeitung annonçait, à la date du 18 septembre 1881, qu’on avait reconnu que la place de Rastatt ne remplit pas les conditions nécessaires à une garnison de pionniers. On n’y trouve pas de champ d’exercices convenable pour les travaux de mines et de sapes, etc. Aussi serait-il question d’assigner Kehl comme résidence au 14e bataillon de pionniers ; trois forts de la rive gauche (droite plutôt) du Rhin et la quatrième occuperait les fortifications du pont de Kehl.

La Gazette d’Alsace-Lorraine, en reproduisant cette nouvelle dans son numéro du 19 septembre 1881, ajoute qu’elle ne considère pas cette décision comme définitive, en raison des inconvénients que présenterait la dislocation en quatre détachements séparés par des distances relativement considérables.

On avait aussi songé à placer ce bataillon à Neuf-Brisach ; mais, d’après le Journal d’Alsace du 26 septembre 1881, le bataillon de pionniers badois serait installé à Kehl le 1er avril de l’année prochaine ; un grand nombre d’officiers y auraient déjà retenu leurs logements pour cette époque ».

 

Samedi 30 octobre 1880

 

Allemagne, Metz place forte : La place de Metz et son rôle en cas de guerre.

La revue militaire de l’étranger n°516 a publié cet article tiré de la Gazette de Silésie du 30 octobre 1880 : « Nous reproduisons sans commentaires une intéressante appréciation portée par la Gazette de Silésie sur un rapport d’un correspondant militaire du Times, relatif à la place de Metz : Un correspondant militaire du Times vient de publier un long rapport sur Metz et sa garnison. L’auteur, qui décrit les ouvrages de fortification aussi complètement qu’il lui a été possible de le faire, appelle Metz une immense tête de pont sur la frontière allemande ; en la traversant, les Allemands pourraient, grâce aux nombreuses voies ferrées qui la relient au centre de l’Empire, concentrer en peu de jours une grande armée entre la Meuse et la Moselle. Metz est plus qu’une tête de pont, c’est un camp retranché étendu, complètement sûr et facile à approvisionner. Plusieurs corps d’armée pourraient y être concentrés sans danger, et, avant que la guerre soit déclarée, il serait possible d’y réunir une armée considérable qui franchirait la frontière le lendemain de la déclaration de guerre. Un point faible de la chaîne des fortifications françaises serait percé, et en quatre ou cinq marches forcées, Châlons serait atteint par une armée de deux cent mille hommes ».

 

Mardi 2 novembre 1880

 

La revue militaire de l’étranger n°516 a publié cet article relative à l’incorporation des recrues entre le et 6 novembre 1880 : « Ainsi que le prescrivait l’ordre de cabinet du 22 janvier dernier, le contingent allemand de 1880 a été incorporé du 2 au 6 novembre 1880. Comme toujours, les recrues ont été réunies d’abord au lieu de rassemblement, qui en principe le siège du commandement de district de landwehr. Les hommes ont touché d’avance l’indemnité de route qui leur revient à la caisse du receveur local des contributions de leur propre commune ; ceux qui ont négligé cette formalité n’ont droit à aucun rappel. Nos lecteurs remarqueront certainement combien cette façon de procéder simplifie la besogne administrative des autorités militaires. Parmi les nombreux renseignements donnés par la presse allemande sur l’appel de la classe de cette année plus particulièrement intéressant : Metz, 2 novembre (1. Extrait d’une correspondance de l’Elsass-Lothringische Zeitung du 6 novembre 1880). Le plus grand nombre de recrues originaires de la Lorraine est destiné au IVe corps d’armée et, dans ce corps, spécialement aux régiments de Thuringe. L’élite des jeunes recrues sera incorporé dans la garde. Un nombre moins considérable entrera dans le VIIe corps (Westphalie) et dans le XIVe corps (Bade) ; des dragons badois sont déjà arrivés pour conduire à leur corps le détachement qui lui est destiné.

La Metzer Zeitung du 3 novembre donne les renseignements suivants sur les recrues que doivent recevoir les corps stationnés à Metz : Les régiments prussiens de la garnison, ainsi que le régiment brunswickois recevront, parait-il, 225 recrues par bataillon, chiffre égal au contingent des vieux régiments de la garde. Le 7e régiment d’infanterie de Brandebourg (n°60) en incorporera un nombre égal (2. En garnison à Bitche et à Wissembourg). Les régiments bavarois ne recevront que 190 hommes par bataillon, chiffre fixé pour les bataillons des régiments d’infanterie de ligne.

Chaque régiment de cavalerie incorporera 150 recrues, chaque batterie de campagne 30 recrues, les bataillons d’artillerie à pied recevront chacun 200, et les bataillons de pionniers 160 (3. Les chiffres donnés par la Metzer Zeitung sont identiques à ceux de l’ordre de cabinet du 20 janvier 1880. La seule différence à signaler est celle qui concerne le régiment brunswickois (n°91), si les renseignements de la feuille messine sont exacts, il faudrait en inférer que le 92e, qui était jusqu’à présent à l’effectif renforcé.  Les seuls régiments qui possèdent actuellement cet effectif renforcé sont les cinq vieux régiments de la garde à pied, 1er et 2e régiment de grenadiers de la garde, fusiliers de la garde, ainsi que les 25e, 29e, 42e, 45e, 47e et 60e de ligne).

Le 1er octobre dernier, les régiments ont déjà incorporé le tiers de leur nombre réglementaire d’ouvriers. Il est arrivé également un assez grand nombre d’engagés volontaires de trois ans ; ces engagés comptent dans l’effectif budgétaire ; ils prennent la place d’hommes envoyés en congé à la disposition, ou remplissant les vacances produites ».

 

Mercredi 3 novembre 1880

 

Allemagne, Wilhelmshaven place forte : réception du fort Rütersiel.

La Revue d’artillerie, tome XVII d’octobre 1880 à mars 1881 a publié l’article suivant dont les informations ont été reprise dans le journal militaire allemand Deutsche Heeres-Zeitung : « Le 3 novembre a eu lieu, à Wilhelmshaven, la réception définitive du fort Rüstersiel, qui fait partie des ouvrages de Wilhelmshaven. Il a des vues sur la mer et sur la terre. Tout est préparé dans l’intérieur du fort pour le mettre sous l’eau, grâce à une écluse nouvellement construite à Wilhelmshaven ».

 

Sources

 

S0083.

Dumsky, Walter : Die deutschen Festungen von 1871 bis 1914 : Strategische Bedeutung und technische Entwicklung.  Erlanger Historische Studien herausgegeben von Professor Dr. Karl-Heinz Ruffmann Professor Dr. Hubert Rumpel. Bd. / Vol. 11 ; Peter Lang, Frankfurt am Main, New York, Paris, 1987. 

 

S0111

Grabau, Albert, Dr., Major a.D. : Das Festungsproblem in Deutschland und seine Auswirkung auf die strategische Lage von 1870-1914 ; Junker und Dünnhaupt Verlag Berlin ; 1933.

 

S0359

Revue Militaire de l’Etranger, tome 17, 1880.

 

S0596

Schirmer, Hermann, Generalleutnant a.D. : Das Gerät der Artillerie vor, in und nach dem Weltkrieg, V. Teil : Das Gerät der schweren Artillerie, Verlag Bernard & Graefe, Berlin, 1937.

 

S1000

Informations, documents et illustrations provenant de divers sites Internet.

 

S1230

Marchand, A., inspecteur général à la compagnie des chemins de fer de l'Est : Plans de concentrations de 1870 à 1914 ; Berger-Levrault, Editeurs, Paris, 1926.

 

S2079

Revue d’artillerie Tome 17 Octobre 1880 – Mars 1881.

 

S2244

Tempelman Lex & Will Chris : De Nieuwe Hollandse Waterlinie, 2009.

 

S2757

Frijns Marco, Malchair Luc, Moulin Jean-Jacques, Puelinckx Jean : Index de la fortification française 1874-1914, autoédition, 2008.

 

S3550

Site Internet Wikipedia. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.

 

 

Archives & Bibliothèques

 

AVES = Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg.

AD-67 = Archives départementales du Bas-Rhin ; Strasbourg.

BCGS = Bibliothèque du cercle de garnison de Strasbourg (fermée, ouvrages seront transférés).

BNF = Bibliothèque Nationale de France

BNUS = Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg

BMS = Bibliothèques Municipales de Strasbourg.

BA = Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

BA-MA = Bundesarchiv Abteilung Militärarchiv, Freiburg

GSTaPK = Geheimes Staatsarchive Preussischer Kulturbesitz, Berlin.

GLAKa = Generallandessarchiv Karlsruhe

BA-St = Bundesarchiv, Stuttgart.

SHD = Service Historique de la Défense, Vincennes.

 

Archives personnelles, collections, dessins, photographies, relevés sur le terrain, de sources privées

 

BA = Brauch André

MJR = Richard

 

Sites Internet

 

BNF – Gallica : accès aux ouvrages en ligne de la Bibliothèque Nationale de France et autres sites associés :

https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/content/accueil-fr?mode=desktop

 

Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

https://www.bundesarchiv.de/DE/Navigation/Home/home.html

 

Site très complet recensant les fortifications françaises 1874-1918 environ :

https://www.fortiffsere.fr/

 

Arme du Génie et fortifications diverses

https://franchissement.forumgratuit.org/

 

AVES Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg

https://archives.strasbourg.eu/