Fort VIII - Fort Graffenstaden - Fort Tann - Fort Lefèbvre

 

 

Dernière mise à jour / Letzte Änderung : 14 juillet 2020

 

 

Voici l’essentiel des informations disponibles concernant le Fort VIII – Fort von der Tann. Ces textes sont encore rédigés en langue française. Toutefois, petit à petit nous traduisons les différentes rubriques en langue allemande. Lorsque cela est possible nous utilisons les textes originaux avec l’orthographe de l’époque.

 

Hier finden Sie die Informationen zu Fort VIII – Fort von der Tann. Die meisten Texte sind noch meisten nur in französischer Sprache verfasst. Aber nach und nach übersetzen wir jedoch die verschiedenen Abschnitte ins Deutsche. Soweit es möglich ist verwenden wir die Originaltexte mit der Schreibweise aus dieser Zeit.

 

Rédaction de la page / Autor der Seite : MJR.

Traduction en langue allemande / Übersetzung in deutscher Sprache : MJR

 

Sources / Bibliographie : voir rubrique Bibliographie en dernière page du site.

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Situation géographique et stratégique / Geographische und Strategische Lage

 

Situation géographique / Geographische Lage

 

Le fort Lefèbvre est situé au sud sud-ouest de Strasbourg, sur la partie Est du ban de la commune de Geispolsheim. Actuellement le fort est assez isolé, directement bordé par l’autoroute A 35, la N283, la voie ferrée Strasbourg – Mulhouse et une zone commerciale.

Référence cadastrale : Section 36 – Parcelle 253. Surface : 11 ha 24 ares 90.

 

Das Fort Lefèbvre liegt südwestlich von Straßburg im östlichen Teil der Gemeinde Geispolsheim. Derzeit ist das Fort ziemlich isoliert und grenzt direkt an die Autobahn A35, Hauptstraße N283 und an der Eisenbahnlinie Straßburg – Mülhausen und an einem Gewerbegebiet.

Kadasterreferenz: Abschnitt 36, Parzelle 253. Fläche: 11 Ha 24 Are 90.

 

Carte de 1870 des environs du site de construction du Fort von der Tann (collection BP).

Ausschnitt von einer Karte von 1870 vor dem Bau des Forts von der Tann (Sammlung BP)

 

Les environs du fort Lefèbvre carte de 2001 environ. On voit bien que l’aile droite a été amputée lors de la construction de l’autoroute A35.

Karte von 2001 ungefähr der Umgegend des Forts Lefèbvre. Man sieht gut wie der rechte Flügel durch den Bau von der Autobahn A35 abgeschnitten wurde.

 

Situation stratégique / Strategische Lage

 

1876-1887 :

 

Août 1874 : Le Fort von der Tann et le Fort Werder commandent la partie supérieure de la rive gauche du Rhin. Le Fort von der Tann est situé dans le secteur Sud-Ouest de la ceinture des fortifications de Strasbourg. La ligne principale de résistance est située sur la ligne des forts détachés.

Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°8 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°8 est à fossés pleins d’eau ; il est situé entre les stations de Graffenstaden et de Geispolsheim, à 300 m environ à gauche du chemin de fer d’Alsace. Son relief est de 15 m au-dessus du terrain naturel. Des logements voûtés à 2 étages sont établis sous le rempart. Couvert en partie par les lits marécageux de l’Alsbach et de l’Eigelsenbach ».

 

August 1874: „Fort von der Tann und Fort Werder beherrschen den oberen Teil des linken Rheinufers. Sie befinden sich im südwestlichen Teil der Straßburger Befestigungsgürtels. Die Hauptverteidigungslinie befindet sich dort auf der Höhe der detachierten Forts.

Eine von einem Ingenieur und Hauptmann der Pioniere unterzeichnete Notiz, aus der zweiten Abteilung von französischen General-Stab (die für die Militär-Aufklärung zuständig ist) von 21. August 1874 beschreibt das Fort Nr. 8 (von der Tann) in Straßburg nach einer Aufklärung von August 1874. « Fort Nr. 8 haut nasse Gräben; es liegt zwischen den Bahnhöfen Graffenstaden und Geispolsheim, etwa 300 Meter links von der Eisenbahnline des Elsasses. Das Fort befindet sich 15 m über dem natürlichen Gelände. Unter dem Wall befindet sich eine gewölbte Unterkunft auf zwei Etagen. Das Fort ist teilweise bedeckt von den sumpfigen Beeten des Alsbach und Eigelsbach“.

(französisches Militär-Archiv, Erkundung von August 1874).

 

1887-1918 :

Le fort est toujours sur la ligne principale de résistance, sous la branche sud des nouvelles fortifications de la ligne de la Bruche planifiée dès le début du 20e siècle, mais construite qu’à partir du mois d’août 1914, au début de la Première guerre mondiale. Le fort est adossé derrière une très grande zone inondable qui couvre en cas de menaces, tout le front Sud et une partie du front Sud-Ouest de la ceinture des forts détachés.

Das Fort von der Tann befindet sich immer noch in der Höhe der Hauptverteidigungslinie unter dem südlichen Zweig der neuen Befestigungslinie der Breuch-Linie, die am Anfang des 20. Jahrhundert geplant wurde und erst ab August 1914, während des Weltkrieges gebaut wurde. Das Fort liegt hinter einem sehr großen Überschwemmungsgebiet und ein Teil der Südwestfront wird von diesem detachierten Fort abgedeckt.

 

Distances avec les autres ouvrages / Abstand zu den Nachbarwerke

 

Fort Kronprinz von Sachsen – Fort Joffre : 4,085 km (2,539 miles).

Zwischenwerk Sachsen-Tann – Ouvrage Joffre-Lefèbvre : 2,412 km (1,499 miles).

Fort Werder – Fort Uhrich : 2,898 km (1,801 miles).

Enceinte urbaine : 6,2 km (3,9 miles).

 

Caractéristiques générales / Allgemeine Spezifikationen

 

Grand fort détaché de ceinture à fossé plein d’eau de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Il comprend 4 traverses-abris et 5 plates-formes d’artillerie doubles par face, 1 traverse-abri et 2 traverses en terre et 4 plates-formes d’artillerie simples par flanc, une grande poudrière de guerre sous chaque flanc. Vaste corps de casemates pour la caserne et les locaux d’artillerie à l’épreuve des bombes, à deux niveaux, situé sous les plates-formes d’artillerie des faces et du saillant. Ce corps de casemates comprenant sur chaque niveau de l’aile gauche, saillant à l’aile droite, 14 + 4 + 14 casemates sur le front de tête (3 cages d’escaliers non comprises). Les deux façades de la caserne s’ouvrent sur deux cours intérieures. Le flanquement est réalisé à partir du rempart, des deux caponnières d’épaule et des demi-bastion droit et gauche de la gorge, puis ultérieurement à partir de la caponnière du saillant ; poterne principale sous traverse en capitale munie de 7 pièces de chaque côté et d’une grande pièce de stockage à l’étage au-dessus de l’entrée dédiée aux subsistances ; latrines dans le bloc droit et gauche de la gorge (2 x 4 pièces) ; entrée protégée par un tambour avec un blockhaus de garde et place d’armes de gorge. Caponnière du saillant esquissée mais à priori non construite.

1887-1890 environ : renforcement partiel de l’ouvrage, installation d’une caponnière double de saillant, obturation du premier couloir transversal gauche ; rampes d’accès aux plateformes d’artillerie à partir de la cour ont été transférées le long du rempart de gorge, protection de la digue d’accès par-dessus le fossé à l’entrée par des grilles en fer. Autres modernisation 1889-1890, 1895, 1904 : installation de deux coupoles cuirassées tournantes d’observation modèle « W.T.90 ». Après 1946 à priori : maison d’habitation édifier sur l’ancien blockhaus de gorge. Lors de la construction de la bretelle d’accès à l’autoroute A35, le fossé du flanc droit a été remblayé et un accès pour poids-lourd a été aménagé à traverses l’aile gauche du rempart de gorge.

 

Großes Biehler Fort mit nassem Graben, mit fünfeckigem Umrisse in der Form einer flachen Lünette. Es beträgt 5 Hohltraversen mit 5 Artillerie-Stellungen für je zwei Geschütze auf jeder Face, 1 Hohltraverse und 2 Erdtraversen mit 4 Artillerie-Stellungen für je ein Geschütz auf jeder Flanke, ein großes Kriegspulver-Magazin unter jeder Flanke. Ein großes Kasernenkorps mit zwei Stockwerke mit Bombensichere Raume für die Kaserne und die Artillerie, unter den Artillerie-Stellungen der beiden Facen. Dieses Kasematten-Korps enthält im linken Flügel, im Saillant und im rechten Flügel, 14 + 4 + 14 bombensichere Räume auf jeder Ebene (die drei Treppen-Räume nicht einbegriffen). Die beiden Fassaden der Kaserne öffnen sich auf den beiden Innenhöfen. Die Flankierung erfolgt vom Wall, von den beiden Schulterkaponniere und von der linken und rechten Halbbastion der Kehle, und später durch das Spitzgrabenwehr ; Hauptpoterne unter der Kapital-Traverse mit 7 Räume auf beide Seiten der Hauptpoterne und ein großes Lebensmittel-Lager im 1. Stock über dem Eingang ; Latrinen der linken und rechten Eingangs-Blöcke an der Kehle (2 x 4 Räume) ; Eingang wir durch ein Tambour geschützt mit Wachtblockhaus und Kehlwaffenplatz. Die Saillant-Kaponniere ist zwar auf dem Plan angedeutet und wurde aber wahrscheinlich nicht gleich gebaut.

1887-1890 ungefähr: Teil Verstärkung von dem Werk, Bau von einer Doppelten Saillant-Kaponniere, der die erste linke Querpoterne wurde geschlossen ; die Rampen zu den Artillerie-Stellungen in den Höfen wurden entlang des Kehlwalles verschoben, die Böschung über den Graben am Eingang wurde mit Sturmgitter geschützt. Andere Modernisierung 1889-1890, 1895, 1904 : Einbau von zwei Wachtürme Modell « W.T. 90 ». Nach 1946 wahrscheinlich: ein Wohnhaus wurde auf das alte Wachtblockhaus gebaut, der Graben vor der rechten Flanke wurde zugeschüttet und ein neuer Eingang für Lastwagen wurde durch den linken Flügel vom Kehl-Wall angebracht.

Plan de masse réalisé par le service du génie en 1947.

Grundplan vom französichen Pionier-Amt von 1947.

Source / Quelle : archives MJR.

 

Déroulement de la construction / Verlauf vom Bau

 

1873-1876 : Dates officielles de la construction / Offizielle Bauzeit.

 

20 décembre 1873 : adjudication des travaux de construction.

 

1er mars 1874 : une revue militaire française nous apprend que le Fort Tann vient tout juste d’être commencé et les travaux sont loin d’être aussi avancés que ceux des autres forts de la rive gauche du Rhin.

Eine französische Militärzeitschrift meldet das der Bau des Forts Tann gerade angefangen hat und dass die Bauarbeiten im weite noch nicht so fortgeschritten waren als die der anderen Forts der linken Rheinseite.

 

25 mars 1875 : adjudication par le service des fortifications de la livraison et de l’installation de collecteurs d’eau en fonte et de tuyaux d’évacuation des fumées. La destination détaillée de ces matériels n’est pas connue.

Submission durch die Fortifikation für die Lieferung und Einbau von gusseiserne Trausschachttrichtern und 12 Dampfabzugsröhren. In welchen Forts genau diese Teile eingebaut wurden ist nicht bekannt.

 

1er avril 1875 : D’après une revue militaire française, les casemates sont assez sèches pour permettre une occupation permanente du fort par un détachement de garde relevé tous les jours.

Nach einer französischen Militär-Zeitschrift sind die Kasematten trocken genug um ein permanentes Wachkommando zu unterbringen.

 

9 mars 1876 : Adjudication de la pose de fascine pour consolider les berges des fossés du fort.

Submission für die Anlage von Faschinen um die Ufer des Grabens zu Befestigen.

 

26 septembre 1876 : adjudication pour la livraison et l’installation de couvercles de puits de lumière et de pont-levis vraisemblablement destinés aux trois forts à fossés plein d’eau de la rive gauche du Rhin.

Submission für die Lieferung und den Eibau von Lichtschachthauben und eiserne Zugbrücke die wahrscheinlich für die drei Forts mit nassem Graben der linken Rheinseite gedacht sind.

 

1887 – 1889 : Dans le cadre de la crise dite de la « brisance » ou de « l’obus torpille », renforcement partiel des locaux à l’épreuve des bombes.

Im Rahmen der « Brizanskrise », teil Verstärkung der Bombensicheren Kasematten.

 

 

Façade de la caserne sous le front gauche (aile renforcée à partir de 1887) : toutes les fenêtres du rez-de-chaussée ont été murées. Les fenêtres du 1er étage pouvait être obturée en temps de guerre par des panneaux blindés et des sacs à terre.

Fassade der Kaserne unter der linken Front (verstärkter Flügel ab 1887) : alle Fenster vom Erdgeschoß wurden zugemauert. Die Fenster vom 1. Geschoss konnten im Kriegseiten mit Panzerplatten und Sandsäcke verschlossen werden.

Photographie / Foto Burtscher Philippe 12/2003 (Tous droits réservés / Alle Rechte vorbehalten).

 

 

1887-1914 : série de modernisations successives en fonction des progrès technologiques :

Eine Serie von Modernisierungen wurden nach und nach nach dem Stand der technische Vortschritte umgesetzt :

 

Obturation entière ou partielle de nombreuses baies.

Die Öffnungen wurden ganz oder zum Teil zugemauert.

 

Le saillant du fort est transformé en point d’appui d’infanterie : installation d’une salle de piquet d’alerte dans la traverse-abri n°4 et n°6 avec râteliers d’armes et système d’alarme électrique et d’un observatoires cuirassés « W.T. 90 ». A Strasbourg, seulement deux forts ont été munis de deux observatoires « W.T.90 » parce qu’ils sont situés à la charnière entre deux secteurs défensifs : au Fort Podblielski et au Fort Tann.

Der Saillant wird in einen Infanterie-Stützpunkt umgebaut: Einrichtung von einem Bereitschaftsraum in den Hohltraverse Nr. 4 und Nr. 6 mit Gewehrständer, eine elektrische Alarm-Anlage, und einem gepanzerten Wachtturm „W.T.90“. In Straßburg wurden nur zwei Forts mit zwei Wachttürme ausgestattet, weil sie am Scharnier von Zwei Verteidigungssektoren liegen: Fort Podbielski und Fort Tann.

 

Installation de volets blindés pour les créneaux de tir de fusillade.

Ausstattung der Scharten mit gepanzerten Läden.

 

Installation d’un système d’alarme électrique.

Einbau von einer elektrischen Alamanlage.

 

Installation de grilles défensives sur le mur du tambour et au niveau de la digue passant sur le fossé de gorge.

Sturmgitter wurden auf der Tambourmauer und um die Böschung über den Graben an der Kehle angebracht.

 

Obturation des fenêtres du rez-de-chaussée de l’aile gauche de la caserne et du bloc d’entrée de gorge.

Alle Fenster des Erdgeschosses der linken Kaserne und dem Kehleingang zugemauert.

 

Installation de ventilation mécanique avec prises d’air protégés par des plaques blindées sur les fassades.

Einbau von Handgetriebene Lüftung mit Lufteingänge auf der Fassade die mit Panzerplatten geschützt waren.

 

Installation de l’éclairage électrique, etc.

Einbau von Elektrischer Beleuchtung, usw.

Réseau de câbles électriques ou système d’alarme entre l’aile gauche de la caserne et la traverse-abri pièce n°110.

Stromkabeln oder Alarmkabeln zwischen dem linken Flügel der Kaserne und den Raum Nr. 110 in der Hohltraverse.

Photographie / Foto Burtscher Philippe 06/2002 (Tous droits réservés / Alle Rechte vorbehalten).

 

Au début du 20e siècle : aménagement d’une digue avec un passage au niveau de la gorge de l’ouvrage.

Am Anfang von 20. Jahrhundert wurde eine Böschung an der Kehle angelegt mit einer Passage.

Digue avec un système de verrouillage en cas de mise en œuvre de la zone inondable. Elle est située derrière l’entrée du fort.

Böschung und Schließvorrichtung falls die Überschwemmung aufgestockt wird. Sie ist hinter dem Eingang in das Fort.

Photographie / Foto Burtscher Philippe 2006 (Tous droits réservés / Alle Rechte vorbehalten).

 

Le stockage ou l’installation de réseaux de fils de fer surmonté de barbelé a été évoqué dans un rapport concernant Metz, mais il n’existe aucune indication pour la place de Strasbourg.

Die Lagerung oder der Einbau von Drahthindernisse, die mit Stacheldraht überdeckt sind ist in einem französischen Bericht für Metz erwähnt worden, aber es gibt keine Angabe für Straßburg.

 

Août 1914 – Avril 1916 : travaux réalisés pendant la période de mise en état de défense :

Fermeture d’une partie des fenêtres de la caserne et installation probable des systèmes de ventilation ; une photographie du fort Ducrot en 1914-15 environ confirme que des prises d’air de ventilation n’ont été installées qu’au début de la Première guerre mondiale.

Installation de deux portes de guerre sur la caserne de part et d’autre de la poterne principale, aménagement de l’entrée principale et des principaux portails des poternes avec des dispositifs permettant une éventuelle obturation avec des rails de chemins de fer et des sacs à terre.

Travaux de déboisement des champs de tir.

Installation d’un réseau de fil de fer surmonté de fils barbelés : sur le rempart de l’escarpe et deux réseaux extérieurs sur le glacis, réseaux reliés cloisonné en chicane.

 

Schließung von einem Teil der Fenster der Kaserne und wahrscheinlich Einbau der Handgetriebene Lüftung; ein Bild von Fort Podbielski von 1914-15 bestätigt das manche Lufteingänge nur während der Armierung eingebaut wurden.

Einbau von zwei Kriegstüren in der Kaserne auf beiden Seiten der Hauptpoterne, Vorbereitung am Eingang, um eine Sperrung mit Schienen und Sandsäcke zu ermöglichen.

Abholzung vom Schussfeld.

Einrichtung von Drahthindernisse, die mit Stacheldraht bedeckt waren: auf dem Wall der Eskarpe, und zwei Drahthindernisse auf dem Glacis, diese letzten waren mit zwischen Drahthindernisse in Schikanen ausgestattet.

 

Les matériaux utilisés pour la construction du fort / Die Materialien für den Bau des Forts

 

En règle générale :  tous les murs exposés à un tir direct d’un assaillant sont en pierres de taille ou moellons en grès des Vosges. Tous les murs non exposés au tirs direct sont en briques. Toutefois les façades de la caserne et de la gorge sont en briques recouvertes par un placage en pierre de taille.

 

Im Allgemeine: alle Außen Mauern, die beschossen werden können, sind aus Natursteinen aus Bundsandstein aus den Vogesen. Alle Mauern, die nicht beschossen werden können, sind aus Ziegelsteinen. Die Fassaden der Kaserne und der Kehle bestehen jedoch aus Backsteinen, die mit Bundsandsteinftein-Furnier bedeckt sind.

 

Avant 1887 : Fondations en béton. Murs en moellons et en briques. Voûtes en moellons ou en briques. Enduit de la maçonnerie des voûtes est recouvert d’une couche de bitume pour l’étanchéité de l’ouvrage. Façade : en briques, couvertes par un placage en pierre de taille de grès, généralement du grès rose des Vosges, base de la maçonnerie en pierres équarries à tête taillé, bouchardées pour le parement. Blocs de granit pour les pierres de tailles qui supportent le haut des charnières des grands portails. Vantaux de portes en bois ou en fer.

 

Vor 1887: Betonfundamente. Naturstein und Backsteinmauern. Der Verputz vom Gewölbe wir zur Abdichtung der Struktur mit einer Bitumenschicht bedeckt. Fassade: aus Backsteinen, bedeckt mit einem Steinfurnir aus Sandstein, im Allgemeine mit Bundsandstein aus den Vogesen, Sockel aus Mauerwerk aus gekleidetem Steinbruchstein, Busch zur Verkleidung gehämmert. Granitblöcke für die Steine die die Oberseite der Scharniere großer Tore tragen. Tür Flügel aus Holz oder Eisen.

 

Modifications après 1887 : Couverture des locaux les plus importants par une couche de 1,20 m de béton tassé non armé, de pierre de silex bleu posé sur une couche d’un mètre de lœss jaune (terre fine que l’on trouve sur les hauteurs à l’Ouest de Strasbourg) directement posée sur les maçonneries des voûtes. Renforcement des murs extérieurs par un couloir de sable d’une largeur d’un mètre, en enveloppe extérieur avec maçonnerie en briques, autour des zones à renforcer.

Renforcement intérieur des caponnières avec de la maçonnerie en brique. Renforcement de certains passages par des tôles ondulées en acier galvanisé. Volets de fenêtres et certaines portes en acier.

 

Änderungen nach 1887: die wichtigsten Räume werden mit einer 1,20 m dicken Schicht aus Stampfbeton, aus blauem Feuerstein bedeckt, die auf einer 1 m dicke Erdschicht aus gelben Löss (Erde die man auf den Anhöhen Westlich von Straßburg findet) über dem Gewölbe liegt. Verstärkung der Außenwände durch einem ein Meter breiten Sandkorridor der an der Außenwand der verstärkten Räume angebracht wurde. Innenverstärkung der Kaponniere mit Ziegelmauerwerk. Verstärkung bestimmter Durchgänge durch Wellbleche aus verzinktem Stahl. Fensterläden und einige Türen aus Stahl.

 

2005 : le fort est entièrement vidé et tous les accès sont murés.

Das Fort Komplet geleert und alle Zugänge wurden zugemauert.

2005 : Le fort est entièrement vidé / 2005: Das Fort wird komplett geleert.  

Photographie / Foto © Burtscher Philippe (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

Les accès au fort sont soigneusement murés / Alle Zugänge in das Fort werden sorgfältig zugemauert.

Photographie / Foto © Burtscher Philippe 2005 (Tous droits réservés / Alle Rechte vorbehalten).

 

 

Dénominations successives / Bezeichnungen des Werkes

 

 

1871 : Fort VIII ou Fort de Graffenstaden.

1er septembre 1873 : Fort von der Tann (ordre du cabinet impérial du 1er septembre 1873).

3 avril 1918 : fort Lefèbvre.

Juillet 1940 – 23 novembre 1944 : Fort Tann

1945 : fort Lefebvre.

Poterne d’entrée au niveau de la gorge / Eingang der Hauptpoterne.

Photographie / Foto © Burtscher Philippe 2003 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

 

Biographie du General von der Tann

 

Le général bavarois Ludwig Freiherr von der Tann-Rathsamhausen était le commandant des troupes bavaroises pendant la guerre franco-prussienne de 1870-71.

Portait du General von der Tann datant de 1870 environ. / General von der Tann in 1870 ungefähr.

(Collection / Sammlung Burtscher Philippe).

 

Mission / Aufgabe

 

Le Fort von der Tann couvre la charnière entre le front Sud et le front Ouest de la ceinture des forts détachés de Strasbourg. Il couvre de ses feux la ligne de chemin de fer Strasbourg – Mulhouse, et Strasbourg – Molsheim, ainsi que les routes de Geispolsheim et de Fegersheim.

Das Fort Tann deckt das Chanier zwischen der Süd-Front und der West-Front vom detachierten Fortgürtel von Straßburg. Seine artillerie beherscht die Eisenbahn-Linie Straßburg – Mulhausen, und Straßburg – Molsheim ; sowie die Straßen von Geispolsheim und Fegersheim.

 

Description / Beschreibung

 

Le Fort von der Tann, actuel fort Lefèbvre présente toutes les caractéristiques d’un grand fort à fossé plein d’eau construit sur la rive gauche du Rhin à Strasbourg. Il existe encore deux exemplaires identiques, à Strasbourg, le Fort Fransecky, actuel fort Ney et le Fort Werder, actuel fort Uhrich.

 

Das Fort von der Tann hat alle Merkmale von einem grossen Fort mit nassen mit nassem Graben der auf der linke Rheinseite des Rheins in Straßburg gebaut wurde. Es gibt noch zwei gleiche Exemplare in Straßburg, das Fort Fransecky, aktuel fort Ney, und das Fort Werder, aktuel fort Uhrich.

Plan de masse réalisé par le service du génie en 1947 et indications succinctes de MJR.

Grundplan vom französichen Pionier-Amt von 1947.

Source / Quelle : archives MJR.

Coupe réalisée par le service du génie en 1947 / Schnitt vom französichen Pionier-Amt von 1947.

Source / Quelle : archives MJR.

 

 

Fossé plein d’eau / Nasser Graben

 

Le fort est entouré d’un large fossé plein d’eau, et affecte la forme générale d’une lunette pentagonale au tracé aplati avec une gorge pseudo-bastionnée.

 

Das Fort ist von einem breiten Wassergraben umgeben, und hat die Form einer Fünfeckigen Lünette, deren Tracé sehr flach ist mit einer halb bastionierte Kehle.

 

Fossé plein d’eau du fort Lefèbvre. / Nasser Graben vom Fort Lefèbvre.

Photographie / Foto © MJR 1998 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

 

Tambour : blockhaus de garde – place d’armes de gorge / Tambour : Wachtblockhaus und Kehlwaffenplatz

 

L’entrée de l’ouvrage passe par le tambour qui comprend une vaste place d’armes de gorge et un blockhaus de garde indépendant installé à droite de l’entrée, et cerné par un mur d’enceinte en pierre de taille de grès rose à l’intérieur duquel était adossé une levée de terre. Ce mur est surmonté de grilles défensives en fer. Un large portail blindé à deux vantaux avec créneaux de fusillade permet d’accéder à l’ouvrage.

 

Der Eingang in das Werk geht durch ein Tambour das einen grossen Waffenplatz und ein Wachtblockhaus beträgt das auf der rechten Seite von Eingang liegt, unf ist von einer Mauer aus Bundsandstein umgeben hinter deren eine Erdaufschüttung liegt. Diese Mauer ist mit Sturmgitter gekrönnt. Ein breites gepanzertes Tor mit zwei Flügel mit Schießscharten gibt Zugang zu dem Werk.

 

Extrait du plan projet du 8 octobre 1874 représentant le tambour à l’entrée avec le blockhaus de garde et la place d’armes de gorge du Fort VIII.

Auschnitt vom Projektplan vom 8 Oktober 1874 mit dem Tambour am Eingang, mit dem Wachtblockhaus und dem Kehlwaffenplatz vom Fort VIII.

Source / Quelle : GSTAPK, archives MJR.

Une maison d’habitation a été construite sur l’ancien blockhaus de garde. Les créneaux du blockhaus ont été transformés en fenêtres.

Ein Wohnhaus wurde auf das alte Wachtblockhaus gebaut. Die Schießscharten wurden in Fenstern umgebaut.

Photographies / Fotos © Burtscher Philippe 2003 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten)

 

Traverse en capitale / Hauptravserse

 

Une haute traverse en capitale divise le fort en deux parties quasi symétriques.

Eine hohe Hauptraverse teilt das Fort in zwei fast symétriche Hälfte.

Plan général des locaux datant de 1947 / Plan der Raüme von 1947.

Collection / Sammlung MJR.

 

Poterne principale / Hauptoterne

 

Seul le bâtiment d’entrée occupe la partie centrale du front de gorge. Il est quasiment affecté à sa seule fonction de défense et de contrôle de l’entrée du fort. On y trouve seulement les locaux de police et, pour des raisons techniques, les sanitaires du fort, réparties en 4 pièces symétriques de part et d’autre de la poterne d’entrée.

 

Le vaste hall d’entrée sur lequel s’ouvre la poterne transversale dont ne subsiste que l’aile gauche, puisque l’aile droite a été obturée vraisemblablement lors des travaux de modernisation de l’ouvrage. Ce hall est surmonté par le local de stockage des subsistances, auquel on peut accéder par deux escaliers et les vivres peuvent être hissés au travers d’une ouverture munie d’un crochet pour un palan située au centre de la poterne principale.

 

L’entrée même de ce bâtiment était précédé d’un accès sur une digue traversant le fossé, qui était elle-même protégée par des grilles en fer. Comme sur les autres forts détachés de Strasbourg on trouvait au niveau de l’entrée de la poterne principale, une grille métallique, un pont-levis et un grand portail blindé à deux vantaux. Aujourd’hui il ne subsiste qu’un portail en bois.

 

La galerie principale conduisant vers le front de tête dessert un grand nombre de magasins aux diverses fonctions dont une écurie et des magasins à munitions, tous logés sous la traverse en capitale.

 

Extrait du plan projet du 8 octobre 1874 du Fort von der Tann : de part et d’autre de la poterne principale on trouve 6 pièces à l’épreuve des bombes situées sous la traverse en capitale. Des meurtrières installées de part et d’autre flanquent l’entrée principale.

Ausschnitt von Projektplan von Fort von der Tann vom 8. Oktober 1874 : auf jeder Seite der Hauptpoterne unter der Haupholhtraverse befinden sich 6 Bombensichere Raüme. Schiessscharten auf beiden Seiten decken den Haupt-Eingang.

Source / Quelle : GSTAPK, archives MJR.

Gorge : dessin représentant Latrines droite et dispositif de flanquement de l’entrée vers 1914.

Kehle : Zeichnung der rechte Latrinen und flankierungs Anlage am Eingang gegen 1914.

Source / Quelle : Dessin d’André Brauch d’après les études faites avec les membres du CESFS (Tous droits réservés / Alle Rechte vorbehalten).

 

Caserne à deux étages sous fronts droit et gauche et sous le saillant / Kaserne mit zwei Stockwerke unter der rechten und linken Front und unter dem Saillant

 

Compte tenu que les forts à fossés plein d’eau de Strasbourg étaient construits sur un terrain où la nappe phréatique était très proche de la surface du terrain naturel, il n’a pas été possible d’installer une vaste caserne de gorge à deux étages, qui nécessite pour la protéger, de l’enfoncer dans le terrain. Ce vaste corps de casemates comportant des logements à l’épreuve des bombes a donc été placé sous les plateformes d’artillerie des faces droite et gauche et du saillant. Les locaux destinés à l’artillerie qui sont habituellement placés à cet emplacement ont été intégrés dans les deux ailes de la caserne du front de tête. Cette disposition a naturellement donné un profil très élevé de ses forts à fossés plein d’eau.

Plan général des locaux du rez-de-chaussée datant de 1947 / Plan der Raüme vom Erdgeschoss von 1947.

Collection / Sammlung MJR.

Plan des locaux de la caserne du 1er étage datant de 1947

Plan der Raüme der Kaserne im 1. Geschoß von 1947.

Collection / Sammlung MJR.

Un vaste corps de casemates à l’épreuve des bombes à deux niveaux occupe la quasi-totalité du front deux tête. Cette caserne est organisée en deux ailes distinctes de part et d’autre de la galerie principale logée sous la traverse en capitale. Les façades des deux ailes de la caserne s’ouvrent sur les deux cours intérieures. Au niveau de chaque étage, on accède aux locaux de la casernes ou aux cages d’escaliers en empruntant un long couloir qui longe le mur du front de tête.

Couloir de la caserne / Gang von der Kaserne

Photographie / Foto © Burtscher Philippe 2005 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

 

Aile gauche de la caserne / Linker Flügel der Kaserne

 

L’aile gauche comprend également 12 locaux à l’épreuve des bombes et 2 cages d’escalier.

Caserne du front gauche. On remarque que le ferraillage de cet ouvrage a été très méticuleux : l’essentiel des plaques blindées des prises d’air ont été enlevées. Tous les accès à l’ouvrage ont été murés par une entreprise. Seul une porte verrouillée permet d’accéder à l’intérieur de l’ouvrage.

Kaserne unter der linken Face. Wir stellen fest, das alle gepanzerte Platten der Lufteilässe entfernt wurden. Alle Zugänge in das Fort wurden von einer Firma sorgfeltig zugemauert.

Photographie / Foto © Burtscher Philippe 2003 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

Couloir de la caserne sous la face gauche au 1er étage / Gang von der Kaserne unter der linken Face im Ersten Stock

Photographie / Foto © Burtscher Philippe 06/2003 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

 

Caserne au niveau du saillant / Kaserne am Saillant

 

Le saillant comprend 6 locaux et un couloir et cage d’escalier, dont ceux du rez-de-chaussée sont situés derrière le passage couvert de la poterne transversale du front de tête qui relie les deux cours intérieures.

 

Caponnière double du saillant / Doppelte Saillant-Grabenstreiche

 

La caponnière double du saillant est reliée à la caserne par une longue poterne. Elle est destinée à battre le fossé plein d’eau située devant les faces droites et gauche du fort.

Dessin d’André Brauch représentant la caponnière double du saillant comprend sur chaque flanc deux chambres de tir, munie chacune d’un canon-révolver de 3,7 cm sur affût mural. Ces créneaux de tir sont protégés par des chambres de tir avec créneaux de fusillade de revers.

Zeichnung von André Brauch der doppelten Spitzgrabenstreiche die auf jeder Flanke zwei Räume mit 3,7 cm Revolver-Kanone auf Wandlafette hat. Die Schiesscharten werden von Räume mit Gewehrscharten gesichert.

Source / Quelle : Dessin d’André Brauch d’après les études faites avec les membres du CESFS (Tous droits réservés / Alle Rechte vorbehalten).

 

Entrée de la poterne d’accès à la caponnière du saillant.

Eingang in die Poterne die in die Saillant-Kaponniere führt.

Photographie / Foto © Burtscher Philippe 06/2002 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

Poterne d’accès à la caponnière du saillant. Au centre de la voûte on aperçoit la gaine en bois pour les câbles électriques du système d’alarme (pièce n°165).

Poterne die in die Saillant-Kaponniere führt. Oben in der mitte des Gewölbes sieht man ein hölzerne Kasten durch den die Kabel der Alarm-Einrichtung führen (Raum Nr. 165).

Photographie / Foto © Burtscher Philippe 06/2002 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

Vue de la poterne d’accès à partir de la caponnière du saillant (pièces n°166-167).

Ansicht der Poterne aus der Saillant-Kaponniere (Raum Nr. 166-167).

Photographie / Foto © Burtscher Philippe 06/2002 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

Caponnière double du saillant : Chambre de tir pour 1 canon révolver de 3,7 cm sur affût mural, avec une meurtrière munie d’un volet blindé avec contrepoids et à gauche une lucarne avec volet blindé pour le guidage des tirs.

Doppelte Spitzgrabenstreiche : Raum mit einer 3,7 cm Revolver-Kanone auf Wandlafette, Schiesscharte mit gepanzerten Laden mit gegen Gewicht und links eine kleines Fenster mit gepanzerten Laden für die Schiess-Leitung.

Photographie / Foto © Burtscher Philippe 11/2001 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

Tableau d’André Brauch : Exemple d’organisation d’une chambre de tir d’un coffre de contrescarpe avec canon-révolver de 3,7 cm sur affût mural. A gauche la niche à munitions et le poste du chef de pièce et observateur. Au-dessus du canon le contrepoids du volet blindé, qui n’est plus visible au fort Lefèbvre.

Bild von André Brauch : Beispiel von einem Schiess-Raum von einer Grabenstreiche der Kontereskarpe mit einer 3,7 cm Revolver-Kanone auf einer Wandlafette. Links die Munitions-Niche und die kleine Lucke für die Schiessleitung. Über der Revolver-Kanone, das Gegengewicht vom gepanzerte Laden der im Fort Lefèbvre nicht mehr zu sehen ist.

Source / Quelle : Tableau d’André Brauch (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

Maquette d’un canon-révolver de 3,7 cm sur affût mural à la Feste Ehrenbreitstein à Coblence.

Nachgemachte 3,7 cm Revolver-Kanone auf Wandlafette in der Feste Ehrenbreistein in Koblenz.

Photographies / Fotos © MJR 05/2005 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

 

Aile droite de la caserne / Rechter Flügel der Kaserne

 

L’aile droite de la caserne comprend 12 locaux par étage à l’épreuve des bombes et 2 cages d’escaliers.

Caserne du front droit, aile non renforcée. Quelques locaux du rez-de-chaussée ont été muré après 1887 et muni de prises d’air sur la façade. Malheureusement toutes les plaques blindées des prises d’air ont été ferraillées.

Kaserne unter der rechten Face, das nicht verstärckt wurde. Ein paar Räume vom Erdgeschoss wurden zugemaert und mit Lufteilässe versehen. Alle Panzerplatten der Lufteinlässe wurden verschrottet.

Photographie / Foto © Burtscher Philippe 04/2005 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

 

La galerie principale conduisant vers le front de tête dessert un grand nombre de magasins aux diverses fonctions dont une écurie et des magasins à munitions, tous logés sous la traverse en capitale.

Compte tenu que les forts à fossés plein d’eau de Strasbourg étaient construits sur un terrain où la nappe phréatique était très proche de la surface du terrain naturel, il n’a pas été possible d’installer une vaste caserne de gorge, qui nécessite pour la protéger, de l’enfoncer dans le terrain. Ce vaste corps de casemates comportant des logements à l’épreuve des bombes a donc été placé sous les plateformes d’artillerie des faces droite et gauche et du saillant. Les locaux destinés à l’artillerie qui sont habituellement placés à cet emplacement ont été intégrés dans les deux ailes de la caserne du front de tête. Cette disposition a naturellement donné un profil très élevé de ses forts à fossés plein d’eau.

Pièce n°104 de la caserne sous la face droite / Raum Nr. 104 von der Kaserne unter der rechten Face

Photographie / Foto © Burtscher Philippe 2002 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

 

Rempart d’artillerie / Artillerie-Wall

 

 

La rue du rempart et la crête d’artillerie couronnent la caserne. La communication entre la rue du rempart et les locaux à l’épreuve des bombes de la caserne se fait par l’intermédiaire de traverses-abris enracinées, pourvue d’escaliers.

 

D’après le plan projet de 1874, le rempart d’artillerie comprenait sur chaque face 4 traverses-abri et 5 plateformes d’artillerie, 4 pour deux pièces et une pour une pièce, et une traverse-abri qui comprenait une sortie des troupes grâce à deux escaliers hélicoïdaux.

 

Vers 1887-1894 ce rempart d’artillerie a été modifié. Le saillant, être les traverses-abri n°5 et 7 et avec la sortie troupe modifiée avec une large escalier qui correspond à la traverse-abri n°6, a été aménagé en une espèce de point d’appui d’infanterie. Les traverses-abris n°5 et 7 ont été allongées et munie d’une salle d’alerte et d’un observatoire cuirassé modèle 1890. C’est le seul fort à fossé plein d’eau à avoir été doté de ce type d’observatoire. Compte tenu que le fort Tann est situé à la charnière entre le front Ouest et front Sud, se sont bien deux observatoires qui ont été aménagés. La numérotation des traverses-abri est faite de gauche à droite, en prenant en compte les traverses-abris présentes après la transformation de 1887-1894, en y incluant la traverse-abri du saillant (n°6) qui abrite la sortie des troupes.

 

Rempart d'artillerie de face gauche / Artillerie-Wall der linken Face

 

D’après le plan projet de 1874, le rempart d’artillerie sur la face gauche comprenait 4 traverses-abri et 5 plateformes d’artillerie, 4 pour deux pièces et une pour une pièce.

 

Vue détaillée du rempart d’artillerie de l’aile de la face gauche sur le plan projet de 1874.

Detaillierte Ansicht Artillerie-all der linken Face aus dem Projekt-Plan von 1874.

Source / Quelle : plan projet de 1874 GSTA-PK. Collection / Sammlung MJR.

 

 

Rempart d’artillerie de la face droite / Artillerie-Wall der rechten Face

 

 

Vue détaillée de la face droite du plan-projet de 1874.

Detaillierte Ansicht Artillerie-all der rechten Face aus dem Projekt-Plan von 1874.

Source / Quelle : plan projet de 1874 GSTA-PK. Collection / Sammlung MJR.

 

Flanc Gauche / linke Flanke

 

Comme pour les forts à fossés secs, on a installé sous chaque flanc un vaste magasin destiné au stockage -de la poudre en temps de guerre. A partir de 1889, un des magasins est renforcé et les deux magasins sont reliés par un passage couvert au petit corps de casemates placé à l’arrière de chaque flanc pour la défense du front de gorge. Ces passages desservent également les poternes des caponnières d’épaule chargées de battre le fossé sur chaque flanc.

Vue Détaillée du flanc gauche sur le plan-projet de 1874.

Detaillierte Ansicht der linken Flanke aus dem Projekt-Plan von 1874.

Source / Quelle : plan projet de 1874 GSTA-PK. Collection / Sammlung MJR.

 

Traverse-abri n°5 / Hohltraverse Nr. 5

 

Après 1887, le saillant du fort avec la sortie des troupes que nous appelons traverse-abri n°6 et les deux traverses-abris n°5 et 7 situées de part et d’autre du saillant, a été transformé en un point d’appui d’infanterie.

La traverse-abri n°5, située sur la face gauche, a été allongée et munie d’une salle de piquet d’alerte et d’un observatoire cuirassé tournant. Cet observatoire avait pour mission de surveiller le front Sud-Ouest du secteur. L’observateur installé sous la coupole de guet type « W.T. 90 » (modèle 1890, mais probablement installées vers 1894-1985 à Strasbourg), disposait une alarme électrique, d’un tuyau acoustique et d’une alarme manuelle pour communiquer avec la salle de piquet d’alerte située à proximité. Cette traverse-abri est enracinée, c’est-à-dire reliée par un escalier assez large au casernement de la face gauche.

Face gauche, traverse-abri n°5 : vue de l’étage supérieur, avec la salle d’alerte. On aperçoit à gauche le râtelier à fusils, au fond de la salle les vestiges du système d’alarme électrique et à droite. la partie haute du monte-charge à munitions.

Photographie / Foto © Burtscher Philippe 11/2001 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

 

Caponnière d’épaule gauche / Linke Schulter-Kaponniere

 

Le plan projet de 1874 nous présente la caponnière du flanc gauche qui doit assurer la défense rapprochée du flanc gauche. Initialement les caponnières étaient armées avec des canons de 8 cm lisse sur affût de casemate, puis après 1887 avec des canons-révolvers de 3,7 cm.

Der Projektplan von 1874 zeigt uns die linke Schulter-Kaponniere für die Nahverteidigung der linken Flanken. Anfangs waren die Schulter-Kaponiere nur mit glatten 8 cm Kanonen auf Kasematen-Lafette ausgestattet, und nach 1887, auch mit 3,7 cm Revolver-Kanonen ausgestattet.  

Vue détaillée de la caponnière d’épaule gauche extrait du plan de 1874.

Detaillierte Ansicht der linken Schulter-Kaponniere aus dem Projekt-Plan von 1874.

Source / Quelle : plan projet de 1874 GSTA-PK. Collection / Sammlung MJR.

 

Toutefois à cette époque, d’autre études étaient en cours. On a ainsi évoqué la possibilité de flanquer les forts à fossés plein d’eau avec des caponnières flottantes, puis un autre projet datant vraisemblablement de 1875-1876 environ, nous présente un projet d’implantation de caponnières blindés. En réalité aucun de ces deux projets ne sera réalisé dans les forts, cependant ce dernier type de caponnière a bien été implanté sur les nouvelles fortifications urbaines de Strasbourg, avec des plaques cuirassées de type « compond » provenant de l’usine Cammel de Shefield. A cette époque on n’était pas encore en mesure de faire des blindages en acier. C’est pour cette raison que l’on utilisait de la fonte durcie ou ces fameux blindages anglais.

 

Zu diesem Zeitpunkt waren jedoch andere Studien im Gange. Man hat über die Möglichkeit diskutiert, die Forts mit Wassergraben mit schwimmenden Kaponniere zu flankieren. Ein weiteres Projekt, das wahrscheinlich aus den Jahren 1875 – 1876 stammt, präsentiert uns den Einbau von Panzerkaponniere. In der Realität wird keines dieser beiden Projekte in den Forts durchgeführt, jedoch wurden die Panzer-Kaponniere bei der Erweiterung der Stadtbefestigung von Straßburg eingebaut, sie hatten Panzerplatten aus „Compound“ Platten aus der Firma Cammel von Shefield. Zu diesem Zeitpunkt waren wir noch nicht in der Lage, Stahlpanzerplatten herzustellen. Aus diesem Grund hat man Hartgusseisen oder diese berühmte englische Panzer-Platten benutzt.

Plan projet d’implantation d’une caponnière cuirassée pour le flanquement du Fort n°1 Fort Fransecky.

Ce type de caponnière, mais comprenant un double flanquement latéral, a réellement été implanté sur certains nouveaux cavaliers de l’extension des fortifications urbaines de Strasbourg. Le blindage du système « Compound » provenait d’une usine anglaise Cammel située à Sheffield. Le projet certes intéressant a certainement échoué à cause du coût de ce blindage. L’armement de ce type de caponnière était des canons de 8 cm lisses sur affût de forteresse. Il s’agit d’un projet très intéressant trouvé par André Brauch.

Projekt-Plan für den Einbau einer Panzer-Kaponniere als Graben-Streiche von Fort Nr. I – Fort Fransecky. Diese Art von Kaponniere, die aber auf beide Seiten flankieren konnte, wurde mehrfach für die Erweiterung der Stadtbefestigung von Straßburg eingebaut. Die Panzerung ist ein System das « Compoundt » genannt wird und von der englischen Firma Cammel aus Sheffield geliefert wurde. Es war ein sehr interessantes Projekt das wahrscheinlich wegen der Kostengründe nicht ausgeführt wurde. Dieser sehr interessante Plan wurde von André Brauch entdeckt.

Source / Quelle : Archives d’André Brauch (Tous droits réservés / Alle Rechte vorbehalten).

Même caponnière en vue du dessus / Gleiche Kaponniere von Oben gesehen.

Source / Quelle : Archives d’André Brauch (Tous droits réservés / Alle Rechte vorbehalten).

Enceinte urbaine de Strasbourg, cavalier XV : caponnière blindée.

Stadtbefestigung von Strassburg, Kavalier XV : Panzer-Kaponniere.

Photographie / Foto © Philippe Burtscher 09/2001 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

André Brauch a réalisé une série de dessins en trois dimensions pour nous présenter les différentes caponnières. Le dessin représente la caponnière droite d’un fort à fossés plein d’eau dans sa première version et un deuxième dessin celui de la même caponnière avec des canons-révolvers.

André Brauch fertigte eine Reihe dreidimensionaler Zeichnungen an, um die verschiedenen Kaponniere zu zeigen. Die Zeichnung der rechten Schulter-Kaponniere für Forts mit nassem Graben ist die erste Version und die zweite Zeichnung ist die Kaponniere nach 1887 mit Revolverkanonen ausgestattet.

Dessin représentant une caponnière d’épaule gauche. On y distingue les canons de 8 cm sur affût de casemate destinés à flanquer le fossé gauche et la petite chambre de tir perpendiculaire destinée à flanquer et protéger les créneaux de la caponnière. D’après une étude réalisée au fort Ney et au fort Uhrich, il s’avère que le réseau de fil et de barbelé couvrait le rempart, l’extrémité du dessus de la caponnière, la berme de l’escarpe et s’étendait jusque dans le fossé.

Zeichnung einer linken Schulter-Kaponniere. Wir können die glatte 8 cm Kanonen auf Kasematten Lafette sehen, die den linken Graben flankieren sollen, und eine kleine Senkrechte Schusskammer, die die Schiesscharten der Kaponniere schützen sollen. Laut einer Studie, die in Fort Ney und Fort Uhrich durchgeführt wurde, stellte sich heraus, dass das Draht- und Stacheldraht Hindernis den Wall, das obere Ende der Kaponniere und die Berme der Eskarpe bedeckte und sich bis zu dem Graben ins Wasser erstreckte.

Source : Dessin d’André Brauch d’après les études faites avec les membres du CESFS (Tous droits réservés).

Quelle: Zeichnung von André Brauch nach einer Studie der Mitglieder von CESFS (Alle Rechte vorbehalten).

Dessin représentant l’évolution de la caponnière d’épaule gauche. On y distingue les 2 canons-révolvers sur affût chandelle destinés à flanquer le fossé gauche.

Zeichnung der linken Schulterkaponniere. Man sieht zwei Revolverkanonen auf einer Bocklafette, die den linken Graben bestreichen.

Source / Quelle : Dessin d’André Brauch d’après les études faites avec les membres du CESFS (Tous droits réservés / Alle Rechte vorbehalten).

 

Flanc droit / Rechte Flanke

 

Vue détaillée du flanc droit sur le plan-projet de 1874.

Die rechte Flanke auf dem Projektplan von 1874.

Source / Quelle : plan projet de 1874 GSTA-PK. Collection / Sammlung MJR.

Magasin à poudre du temps de guerre sous le flanc droit.

Kriegspulvermagazin unter dem rechten Flügel.

Photographie / Foto © Burtscher Philippe 2002 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

 

Caponnière d’épaule droite / Rechte Schulter-Kaponniere

 

Vue détaillée de la caponnière d’épaule droite extrait du plan de 1874.

Detail Ansicht der rechten Schulterkaponniere aus dem Projektplan von 1874.

Source / Quelle : plan projet de 1874 GSTA-PK. Collection / Sammlung MJR.

 

Equipements divers / Verschiedenen Austattungen

 

Installation électriques et alarmes / Strohm- und Alarm-Einrichtungen

 

Installations électrique ou alarmes dans la caserne.

Strohm oder Alarm Einrichtungen in der Kaserne.

Photographies / Fotos © Burtscher Philippe 2001 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

Traverse-abri n°9 : Installations électrique ou alarmes dans la caserne.

Hohltraverse Nr. 9 : Strohm oder Alarm Einrichtungen in der Kaserne.

Photographie / Foto © Burtscher Philippe 2002 (Tous droits réservés / Alle Rechte vorbehalten).

Caserne sous face gauche, salle n°110 : Installations électrique ou alarmes dans la caserne.

Kaserne unter der linken Face, Raum 110 : Strohm oder Alarm Einrichtungen in der Kaserne.

Photographie / Foto © Burtscher Philippe 2002, tous droits réservés.

 

 

Les traces laissés par les anciens occupants / Die Spuren der ehemaligen Bewohner

 

 

Traces de la garnison allemande / Spuren der deutschen Garnison

 

 

Chambre de la caserne : dessin allemand « Pfälzer-Wein und Bayerisches Bier », traduction : du vin du Palatinat et de la bière bavaroise.

Zimmer von der Caserne : deutsche Zeichnung « Pfälzer-Wein und Bayerisches Bier ».

Photographie / Foto © MJR 1998 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

Chambre de la caserne : dessin allemand. / Zimmer von der Caserne : deutsche Zeichnung.

Photographie / Foto © MJR 1998 (Tous droits réservés – Alle Rechte vorbehalten).

 

Traces de la garnison française / Spuren der französichen Garnison

 

 

Chambre de la caserne : insigne du 1er bataillon de chasseurs à pied. Cette unité était en garnison à Strasbourg de 1929 à 1939. L’insigne du 1er BCP représente le cor symbole des chasseurs et la cathédrale de Strasbourg évoque le lieu de cantonnement.

Zimmer von der Caserne : Abzeichen vom 1. Französichen Jäger-Bataillon zu Fuss. Diese Einheit war von 1929 bis 1939 in Straßburg stationiert. Das Abzeichen des 1er B.C.P. beträgt das Hornsymbol der Jäger und den Straßburger Dom der an die Garnison errinert.

Photographie / Foto © MJR 1998 (Tous droits réservés / Alle Rechte vorbehalten).

 


Accès et visites / Zugang und Besuche

 

Accès

Prendre la rue du Fort à Geispolsheim, puis la rue du Fort Lefèbvre. Attention centre de rétention à côté du fort, route d’accès interdite sans autorisation.

Le fort Lefèbvre est sur un terrain militaire dont l’accès est interdit.

 

Usagers

Les locataires du logement à l’entrée du fort.

Extérieur du fossé : accès de l’Association de pêche des Sous-officiers de la garnison détenteur d’une carte de pêche à jour.

Site internet de l’association : https://apsogs.com/

 

Etat de l’ouvrage et intérêt patrimonial / Zustand vom Werk und Denkmahlschutz Interesse

Malgré les bouleversements liés à la construction de l’autoroute qui a amputé le glacis et le fossé sur son flanc droit et que l’ensemble des locaux de l’ouvrage ont été dépouillé de la ferraille, des portes et fenêtres, le fort Lefèbvre reste un ouvrage assez intéressant. Il ne reste en Europe que trois forts détachés de ce type. Compte tenu de l’état assez dégradé du fort Ney et très dégradé du fort Uhrich, il représente avec ses deux autres forts un modèle unique de fort détaché de type Biehler à fossé plein d’eau, qui n’a été construit qu’à Strasbourg.

 

Les locaux à l’épreuve des bombes n’ont pas été affectés par des transformations postérieures à 1945. Le gros œuvre est intact. On ne constate pas de modifications importantes dans les maçonneries. Les aménagements opérés entre 1918 et 1944, voire dans les années cinquante, restent en définitive assez limités (travaux sur le réseau électrique, pose d’une pompe sur puits, réalisation d’une cloison en parpaings dans la poterne d’entrée en raison de la disparition des vantaux d’origine. Les façades conservent leur aspect d’origine. Plusieurs casemates-logements dans les travées des deux faces de la caserne sont dans un état moyen en raison de la dégradation des enduits et des peintures. Toutefois, le mauvais état apparent de ces locaux ne doit nous détourner du fait que l’ensemble du fort est dans un état général de conservation somme toute très satisfaisant. A quelques endroits on notera des dégâts dans les maçonneries. Les locaux de l’artillerie, les magasins à poudre de guerre sont intacts et en bon état. Les traverses-abris sur le rempart sont intactes et en bon état. Le poste d’observation cuirassé modèle 1890 a malheureusement été dépouillé de sa coupole et de ses équipements. On peut relever le fait que la quasi-totalité des équipements intérieurs d’origine ont été prélevés : les éléments de cuisson de la cuisine, le four à pain, les pompes des deux puits, les systèmes de ventilation mécanique, les plaques d’embrasure des créneaux de caponnières d’épaule, les vantaux en fer ou en acier des nombreuses portes.

Aile droite du 1er étage de la caserne : locaux délabrés, le plancher est percé.

Rechter Flügel von 1. Stockwerk der Kaserne : die Raüme sind beschädigt, der Boden ist aufgebrochen.

Photographie / Foto © Philippe Burtscher 11/2001 (Tous droits réservés / Alle Rechte vorbehalten).

Aile gauche du 1er étage de la caserne : local délabrés.

Linker Flügel von 1. Stockwerk der Kaserne : der Raum ist beschädigt.

Photographie / Foto © Philippe Burtscher 11/2001 (Tous droits réservés / Alle Rechte vorbehalten).

 

A l’inverse, on découvrira des réseaux électriques en bon état, un grand nombre de vantaux en bois d’origine et une série de fresques et dessins muraux de différentes époques. Il s’agit de quelques belles illustrations allemandes qui subsistent en partie, bien que la chute des enduits ou des peintures a entraîné leur disparition. Des motifs réalisés par l’armée française entre les deux guerres sont également visibles, comme un insigne du 1er bataillon de chasseurs.

Signalons également le fait que l’armée a aménagé un accès pour des véhicules lourds vers l’aile gauche de la caserne. Ne pouvant utiliser la poterne d’entrée principale à cette fin, il leur a fallu percer le rempart sur la gorge. Les terres ont vraisemblablement été utilisées pour élargir la digue d’accès et combler une partie du fossé de gorge.

Isolé au sein d’une vaste zone commerciale et industrielle répartie sur les bans des communes de Geispolsheim et d’Ostwald, il est encore pour l’instant protégé par son statut de « terrain militaire », et n’est pour l’instant pas encore menacé par les grands travaux d’urbanisme. C’est un îlot de verdure dans un environnement caractérisé par un développement anarchique et globalement peu attrayant. De nombreuses espèces d’oiseaux trouvent refuge dans cet espace boisé entouré d’eau, et ses fossés entretenus par une association de pêche renferment de nombreux poissons dont de très beaux spécimens.

Peu modifié après 1918, il a quasiment conservé son organisation d’origine et constitue donc un exemple assez complet d’un grand fort à fossé plein d’eau. Il serait judicieux de conserver cet élément très intéressant de notre patrimoine européen tout comme ce biotope et cette petite zone boisée, un îlot de verdure, refuge pour de nombreux oiseaux.

 

Chroniques / kurze Zeittafel

 

Dimanche 26 février 1871 / Sontag den 26. Februar 1871

 

Allemagne-France : conclusion du traité préliminaire de paix.

La guerre de 1870-71 s’est achevée par une défaite de la France et la signature du traité préliminaire de paix le 26 février 1871. Ce traité prévoit de céder les territoires de l’Alsace (hormis le territoire de Belfort), de la Moselle et de deux cantons des Vosges au nouvel empire allemand.

 

Lundi 20 mars 1871 / Montag den 20. März 1871

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : création du 15e corps d’armée allemand « XV. Armee-Korps ».

Ordre du Cabinet impérial « A.K.O. » relative à la création du 15e corps d’armée allemand « XV. Armee-Korps », stationné en Alsace-Lorraine.

 

Mercredi 5 avril 1871 / Mittwoch den 5. April 1871

 

Allemagne, Strasbourg place forte : le projet de ceinture de forts détachés évoqué par la presse locale.

La presse locale a publié l’article suivant au sujet du projet de construction des nouvelles fortifications : « Nous apprenons au sujet des nouvelles fortifications de Strasbourg que la ligne de défense s’étendra à une distance de 7 000 pas autour des remparts actuels jusqu’au Rhin et comprendra Kehl, Mittelhausbergen, d’où la ville a été bombardée, deviendra un point principal, et un des plus grand fort y sera établi. Au nord les fortifications s’étendront jusqu’à Hœnheim, au sud jusqu’à Illkirch. Les pièces actuelles n’ayant guère d’effet à une distance de plus de 8 000 pas, mais pouvant être rarement placées plus près qu’à 2 à 3 000 pas des forts, il sera impossible de bombarder Strasbourg. Quelques îles du Rhin seront également fortifiées, de sorte que l’investissement même de cette place de guerre serait très difficile. La ligne avancée se composera d’une vingtaine de forts et d’ouvrages. Ce serait alors au camp retranché, une place de guerre qui ne pourrait être comparée qu’à la place de Metz ».

 

Vendredi 5 mai 1871 / Freitag den 5. Mai 1871

 

Allemagne, Alsace-Lorraine places fortes : Mémoire sur les fortifications de Strasbourg et de Neuf-Brisach.

Le général von Moltke, chef de l’état-major général de l’empire allemand, rédige un mémoire concernant les fortifications de Strasbourg et Neuf-Brisach. Avec ce mémoire on aurait pu croire que la place de Neuf-Brisach est aussi importante que Strasbourg, mais ce ne sera pas le cas. Dans ce mémoire Moltke opte à nouveau pour l’abandon de toutes les places fortes non indispensables pour transférer le maximum de forces à l’armée de campagne. Il souligne aussi, que d’après les enseignements tirés du dernier conflit, il est impératif de protéger les voies ferrées indispensables au ravitaillement de l’armée, par des places fortes, ce qui ne signifie pas qu’il faille construire des forts d’arrêts mais qu’il faut faire passer les lignes de chemin de fer par les grandes places fortes installées le long des cours d’eau, des places qu’il faudra agrandir en les dotant de forts détachés.

 

Mercredi 10 mai 1871 / 10. Mai 1871

 

Allemagne-France : conclusion du traité de paix à Francfort.

Le mercredi 10 mai 1871 a eu lieu la conclusion de la paix entre la France et le nouvel Empire allemand, signé à Francfort entre le gouvernement français et le nouvel Empire allemand. Conformément au traité préliminaire du 26 février 1871, l’Alsace (hormis Belfort) et une partie de la Lorraine et deux cantons vosgiens sont cédés à l’Allemagne. L’Empire allemand doit désormais intégrer les forteresses des territoires nouvellement annexés dans son système de défense.

 

Jeudi 1er juin 1871 / Donenrstag 1. Juni 1871

 

Allemagne, Alsace-Lorraine places fortes : Conférences au sujet des futurs emplacements à fortifier.

Le 1er juin 1871, le général d’infanterie, chef d’état-major de l’armée, comte de Moltke, et le général de division « Generallieutnant » von Kamecke, directeur du génie, après avoir assisté à plusieurs conférences avec le chancelier, le prince de Bismarck et le ministre d’Etat Delbrück, se sont rendus en Alsace-Lorraine pour inspecter et désigner les positions à fortifier dans les provinces nouvellement acquises.

 

Lundi 26 juin 1871 / Montag den 26. Juni 1871

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Expertise de la commission de défense du territoire sur les fortifications de Strasbourg.

La commission de défense du territoire « Landes-Verteidigungs-Kommission » du nouvel empire allemand a publié le 26 juin 1871 une expertise relative aux nouvelles fortifications de Strasbourg. Ce mémoire a été évoqué en 1935 par le commandant « Major » en retraite Grabau dans l’ouvrage Das Festungsproblem in Deutschland. Il avait trouvé cette cette information dans les anciennes archives à Berlin.

Deutches Reich, Festung Straßburg : Gutachten der Landes-Verteidigungs-Kommission.

Die Landes-Verteidigungs-Kommission hat am 26. Juni 1871 ein Gutachten über die neue Festungen in Straßburg erstellt. Dieses Gutachten wurde in dem Buch von Grabau, Das Festungsproblem in Deutschland von 1933 erwähnt. Er hatte diese Information im ehemalige Reichsarchive in Berlin gefunden.

 

Octobre 1871 / Oktober 1871

 

Allemagne, Strasbourg place forte : piquetage des emplacements des forts.

Autour de Strasbourg le service des fortification matérialisation de l’emplacement des forts par la mise en place de piquets et de perches en bois représentant le profil de chaque ouvrage.

 

Dimanche 5 novembre 1871 / Sonntag den 5. November 1871

 

Allemagne, fortifications : révision du nouveau projet de défense du territoire.

Le mémoire du comte de Moltke chef de l’état-major général allemand incite l’Empereur à publier un nouvel ordre du cabinet impérial « A.K.O. » le 5 novembre 1871 pour demander de réviser et de présenter à nouveau le projet de défense du territoire à la commission de défense du territoire.

 

Vendredi 17 novembre 1871 / Freitag den 17. November 1871

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Ordre du cabinet impérial relatif à la construction des nouvelles fortifications de Strasbourg.

L’urgence de l’extension des fortifications de Strasbourg a également été reconnue dès la fin de la guerre. Ici il s’agissait d’une transformation complète de l’ancienne fortification de Vauban, surchargée de nombreux ouvrages avancés, et aussi, de réaliser une ceinture de forts détachés qui avait été planifiée par les Français, mais dont les travaux n’ont jamais été réalisés. La réalisation et le caractère de ces nouvelles fortifications ont été précisées par l’A.K.O. du 17 novembre 1871 : « Agrandissement de Strasbourg en Alsace. J’ordonne au ministère de la guerre conformément à l’expertise de la commission de défense du territoire daté du 26 juin 1871, d’entourer Strasbourg d’une chaîne de forts détachés à une distance permettant de mettre la ville à l’abri d’un bombardement, et de réaliser les ouvrages nécessaires le plus rapidement que possible. De plus, il faut envisager rapidement l’extension de la place forte même, au niveau de son front nord. Pour débloquer les moyens financiers au profit de ces nouveaux ouvrages, le ministre de la guerre prendra contact avec le chancelier d’Empire en tenant compte que pour l’agrandissement de la place forte, il faudra avant tout utiliser les ressources issues de la vente des terrains des fortifications devenus disponibles. Berlin, le 17 novembre 1871. Wilhelm.  Graf von Roon ».

Deutsches Reich, Festung Straßburg : A.K.O. für den Bau der neuen Festungen von Straßburg

Original Text / Texte original. « Erweiterung von Straßburg im Elsaß. Ich beauftrage das Kriegsministerium gemäß dem beifolgenden Gutachten der Landes-Verteidigungs-Kommission vom 26 Juni, die Festung Straßburg mit einer Kette detachierter Forts in solchen Abstande, daß die Stadt gegen Bombardement gesichert wird, umgeben zu lassen und die hierzu erforderlichen Bauten mit tunilichster Beschleunigung zur Ausführung zu bringen. Außerdem ist auch die Eweiterung der Festung selbst auf der Nordfront baldmöglichst in Erwägung zu ziehen und einzuleiten. Wegen Beschaffung der für diese Neuanlagen benötigten Geldmittel hat der Kriegsminister mit dem Reichskanzler in Verbindung zu treten mit der Maßgabe, daß für die Erweiterung der Festung in erster linie der Erlös aus dem städtischen Bebauun disponibel werdenden Festungs-Terrain zu Verwendung kommt. Berlin, den 17. November 1871. An das Kriegsministerium. Wilhelm. Graf von Roon ».

 

Jeudi 21 décembre 1871 / Donnerstag den 21. Dezember 1871

 

Allemagne, fortifications : loi concernant la restriction des droits de propriétaires aux alentours des forteresses.

Pour garantir l’absence d’obstacles au niveau des champs de tir autour des ouvrages de fortification, on a voté en Allemagne la loi du 21 décembre 1871 concernant la restriction des droits de propriétaires aux alentours des forteresses. Cette loi connue sous la dénomination de « Rayongesetz » (loi du rayon de fortification), fixe 3 rayons de fortification aux alentours des ouvrages, à 600, 975 et 2250 mètres, à l’intérieur desquels la construction était sévèrement réglementée voir même interdite. Les litiges concernant ces rayons, ainsi que le passage des routes et des voies ferrées ou l’aménagement de digues étaient soumis à l’examen de la commission impériale de rayon, à laquelle participait deux officiers, un prussien et un bavarois du corps du génie.

 

Lundi 12 février 1872 / Montag den 12. Februar 1872

 

Allemagne, Strasbourg place forte : adjudication de la construction des forts II à VI sur la rive gauche du Rhin.

Les travaux de construction des cinq premiers forts de Strasbourg ont été adjugés le 12 février 1872 à différents consortiums d’entrepreneurs. Il s’agit de la construction de cinq forts à fossés secs : le Fort Reichstett, le Fort Mundolsheim, le Fort Niederhausbergen, le Fort Oberhausbergen et le Fort Wolfisheim. Cette adjudication qui comporte trois grands forts et deux forts de taille moyenne. Un fort de taille moyenne comme le Fort II ou Fort Reichstett il faut compter environ 160 000 m3 de terrassement et environ 67 000 m3 de maçonnerie. Au cours de l’année 1872, commencera également le chantier du Fort VII dont on a trouvé aucune adjudication. Les forts doivent être construit dans un délai de deux à trois ans. La construction du Fort Reichstett a été adjugée à priori au consortium Pathe, Jerschke, Schneider.

 

Mercredi 21 février 1872 / Mittwoch den 21 Februar 1872

 

Allemagne, Alsace-Lorraine, fortifications : entrée en vigueur en Alsace-Lorraine de la loi concernant les restrictions appliquées à la propriété aux alentours des forteresse.

Loi du 21 février 1872, relative à l'introduction et à l'application en Alsace-Lorraine de la loi impériale du 21 décembre 1871, concernant les restrictions appliquées à la propriété aux alentours des forteresses. Le champ d'application de la loi impériale du 21 décembre 1871, concernant les restrictions à la propriété aux alentours des forteresses, sera étendue à l'Alsace-Lorraine à partir de sa date de publication. Signé et muni par du sceau impérial, à Berlin, le 21 février 1872. Wilhelm et Fürst von Bismarck. Voici quelques détails concernant cette loi.

Loi relative aux restrictions appliquées à la propriété aux alentours des forteresses.

Le droit de propriété, sis à proximité d'ouvrages de fortifications existants ou à construire, est soumis à des restrictions permanentes énoncées dans la présente loi. Après avoir constaté la nécessité de ces restrictions, le terrain situé aux environs des fortifications est divisé en trois zones portant la dénomination suivante : « Erster, zweiter, dritter Rayon » (premier, deuxième, troisième rayon).

Dans les forteresses qui ont plusieurs lignes de fortification, le terrain, compris entre deux lignes de fortification, constitue une zone intermédiaire dénommée « Zwischenrayon ». Dans les places munies d'une citadelle, le terrain, frappé de servitude en avant des ouvrages des fronts de la ville, prend le nom « Esplanade » (esplanade). Les rayons des zones se mesurent à partir des angles saillants du chemin couvert de la crête de glacis, de la crête du talus de contrescarpe ou, en l'absence de fossé, de la ligne de feu des parapets ou du pied du mur crénelé.

La première zone « Erster Rayon » embrasse :

1° dans toutes les places fortes et dans les forts détachés à construire, un espace de 600 mètres ;

2° dans les forteresses bâties le long d'un cours d'eau et dont la gorge est fortifiée, l'espace compris entre cette gorge et la berge.

La deuxième zone « Zweiter Rayon » comprend le terrain sis entre la limite de la première zone et une ligne située à 375 mètres en avant.

Les forts détachés n'ont pas de deuxième zone, mais le terrain, qui s'étend depuis la limite de la première zone jusqu'à une distance de 1 650 mètres, est soumis aux servitudes propres à la troisième zone « Dritter Rayon ».

La troisième zone « Dritter Rayon » comprend, dans toutes les places fortes, le terrain situé au-delà de la limite de la deuxième zone et jusqu'à une distance de 1 275 mètres.

Les zones intermédiaires « Zwischenrayon » se subdivisent en zones simples « Einfache » et zones rigoureuses « Strenge ». La zone rigoureuse embrasse le terrain situé entre l'enceinte intérieure et une ligne menée à 75 mètres en avant. La zone simple commence au-delà.

Lors de l'établissement de nouvelles fortifications, les deux premières zones, les esplanades ou zones intermédiaires sont mesurées par le commandant de la place, avec le concours des agents de la police, en présence des autorités locales et des propriétaires. Les limites sont indiquées par des bornes.

A partir de ce moment, les terrains sont soumis aux servitudes indiquées dans la présente loi. Aussitôt après l'arpentage des zones « Absteckung der Rayonlinie », le commandement doit établir un plan terrier « Rayonplan » et une matrice cadastrale « Rayon Kadaster » des zones. Le plan terrier donne la délimitation exacte des zones, la position et le numéro des bornes, ainsi que la nature et le genre d'exploitation des parcelles englobées.

La matrice comprend :

1° Les noms des propriétaires des parcelles.

2° La description de l'état des lieux, la date de l'établissement des bâtisses et constructions situées dans les deux premières zones et dans les zones intermédiaires.

3° Des notes sur les droits des propriétaires à une indemnité en cas de démolition. Etc.

En résumé, pour un fort détaché nous avons :

Un premier rayon jusqu'à 600 mètres autour du fort. Un troisième rayon, allant jusqu'à 1 650 mètres de la limite précédente.

 

Allemagne, Strasbourg fortifications : Réduction des projets des fortifications.

Dans la directive de l'inspection générale royale du 21 février 1872, signée par général von Biehler, les restrictions demandées sont encore plus importantes, compte tenu qu’avec les fonds prévus il faut également financer la construction de la route de liaison entre les forts eux-mêmes et l'enceinte, ainsi que les lignes télégraphiques souterraines. En tenant compte de ces nouvelles directives, les projets de construction doivent être revues à la baisse pour respecter les montants maximums suivants :

Pour un grand fort, de 550 000 à 560 000 thalers ;

Pour un petit fort, de 450 000 à 460 000 thalers.

Voici les directives particulières fixées par l'inspection générale et le département général de la guerre concernant les modifications à apporter au projet :

1). Réduction des effectifs de l'infanterie en tenant compte du fait que les personnels de l'artillerie de forteresse, qui sont équipés d'un fusil, peuvent également être employés pour une mission d'infanterie ;

2). Limitation par le service des fortifications des demandes de l'officier de la place, qui concernent la surface des locaux pour le stockage des réserves etc., de même que ceux de l'artillerie de forteresse et du service des fortifications ;

3). Réduction des capacités de stockage des magasins à poudre, et construction d'un seul laboratoire au lieu de deux prévus initialement ;

4). Remplacement du revêtement de l'escarpe par un mur d'escarpe détaché ;

5). Réductions éventuelles des locaux de stockage des vivres en prenant comme base de calcul une réserve de 6 semaines ;

6). Procéder à une modification structurelle du bâtiment en regroupant tous les locaux d'habitation en un corps de casemate à 2 étages au niveau de la gorge. A cela s'ajoute d'autres mesures que comme la réduction de l'effectif de l'infanterie. Par ailleurs ce document émet des préconisations particulières pour chaque fort détaché.

 

Lundi 26 février 1872 / Montag den 26. Februar 1872

 

Allemagne, Strasbourg et Metz, fortifications : application de la loi du « rayon de fortification » aux places fortes de Metz et de Strasbourg.

Un journal de Strasbourg a publié cette ordonnance : « Sur la base de l’article 35 de la loi impériale concernant les restrictions apportées aux propriétés aux alentours des fortifications, du 21 décembre 1871 (Bulletin des lois impériales, 1871, n°51, paragraphe 459, bulletin de loi d’Alsace-Lorraine 1872, n°8, paragraphe 133), nous portons à la connaissance du public que l’agrandissement des places fortes de Metz et de Strasbourg et la mise en application des servitudes est prévue. Berlin, le 26 février 1872. Le Chancelier d’empire Fürst von Bismarck ».

 

Vendredi 8 mars 1872 / Freitag den 8. März 1872

 

Allemagne, Strasbourg place forte : la presse publie un article sur le projet.

Les journaux extérieurs à la ville ont écrit : « Comme nous l’avions déjà annoncé, la construction des nouveaux forts va bientôt commencer. En liaison avec ce remodelage des fortifications, il y a l’agrandissement de la ville, qui sera mené en même temps que les projets de nouveau canal et d’installations de voies ferrées. Les plans de ces projets sont examinés en ce moment par l’administration municipale, et en général ils devraient obtenir une approbation unanime. Que ce projet prévu sur les plans prévoie de commencer par la construction des ouvrages de fortification dans un premier temps n’est pas surprenant ! Car c’est seulement lorsque les ouvrages de fortification chargés d’assurer la sécurité contre un bombardement de la ville seront achevés que l’on pourra démolir l’étroit corset de fortification qui enserre la ville. Les chantiers pour les cinq forts détachés les plus importants, c’est-à-dire ceux de Wolfisheim, Niederhausbergen, Oberhausbergen et Reichstett sont désormais prêt, d’ailleurs les adjudications pour la construction de ces ouvrages ont été attribuées le 12 février 1872. Au cours des années suivantes, l’adjudication des autres forts sera réalisée, on parle d’ailleurs que ce sont 12 forts qui seront érigés et ils seront reliés entre eux par une ligne de chemin de fer. Naturellement la réalisation de tels ouvrages va mobiliser d’énormes moyens : ce sera l’occasion de vérifier si la fameuse pingrerie allemande est toujours d’actualité “deutsche Sparsamkeit”. De temps en temps, ce système économique s’est avéré efficace, en arrivant à réaliser des ouvrages de fortification aux prix fixés sans surcoût. Les personnels concernés peuvent être fier de ce résultat alors que l’on avait préconisé le contraire. L’administration civile a projeté la construction d’un canal de Strasbourg à Lauterbourg ainsi que des travaux pour rendre le Rhin navigable en amont de Strasbourg, ce qui permettrait d’augmenter sa capacité de défense et facilitera son agrandissement, et grâce à cette coopération la main dans la main que l’on a les meilleurs espoirs pour la sécurité et le développement de Strasbourg ».

 

Lundi 25 mars 1872 / Montag den 25. März 1872

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Réduction des projets des fortifications de Strasbourg.

Comité des ingénieurs. Section 3. Berlin, le 25 mars 1872. Expertise concernant la réduction des projets des fortifications de Strasbourg pour les forts II à VI. 15 janvier 1872. Rendu à la suite de la disposition du département royal général de la guerre « Allgemeinen Kriegs Departement » et de l’inspection générale royale du corps des ingénieurs et des fortifications. Suite aux données fournies par le département général royal de la guerre, de la somme initiale de 10 millions de thaler pour les forts de Strasbourg, il ne reste plus que 7 millions de thaler, y compris pour l’acquisition des terrains, si bien qu’il est nécessaire de procéder à des réductions conséquentes sur le base des directives présentées, et d’autant plus qu’avec cette somme, il faudra également couvrir les coûts des batteries intermédiaires qui devaient être érigées en construction permanente. Le département royal a calculé en tenant compte de ces impératifs, que le montant maximum à accorder pour la construction d’un grand fort s’élève à 750 000 thalers au lieu des 1 million de thalers prévu initialement dans le projet, et de 500 000 thalers pour un petit fort.

 

Mardi 2 avril 1872 / Dienstag den 2. April 1872

 

Allemagne, Lutzelbourg : Augmentation du trafic sur le canal et projet de transporter les pierres des fortifications de Phalsbourg vers Strasbourg.

Un journal de Strasbourg a publié cet article : « Du canton de Lutzelbourg, 2 avril 1872. La circulation fluviale sur le canal est déjà très soutenue comme jamais, et cela risque encore d’augmenter puisque les pierres de taille prélevées lors de l’arasement des fortifications de Phalsbourg seront acheminées à Strasbourg pour servir de matériaux de construction pour la construction des nouveaux ouvrages de fortification ».

 

Jeudi 11 avril 1872

 

Allemagne, Strasbourg place forte : ordonnance impériale autorisant l’expropriation des terrains.

Pour permettre l’expropriation des terrains situés sur la rive gauche du Rhin, conformément aux lois françaises encore en vigueur, l’empereur Allemand Guillaume 1er signe une ordonnance autorisant les expropriations des terrains pour la construction des futurs forts détachés de Strasbourg sur la base de la loi sur les expropriations pour le bien public du 3 mai 1841 et de la loi sur l’expropriation et de la réquisition temporaire de bien privés dans le but de la construction urgente d’ouvrages de fortification du 30 mars 1831.

 

Mai 1872

 

Le Generalmajor Alexis von Biehler apporte les dernières corrections à l’emplacement des forts.

 

Samedi 6 juillet 1872 / Samstag den 6. Juli 1872

 

Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine : Nouvelles diverses concernant les places fortes d’Alsace-Lorraine.

On lit dans la « Metzer-Zeitung », un des deux journaux allemands crées à Metz pour la garnison et la colonie : « Les fonctions de commandant et de major de place à Bitche viennent d’être supprimées. L’ensemble du réseau des places fortes de la nouvelle province allemande se réduit donc à Metz, Thionville, Strasbourg et Brisach. La direction générale des travaux de Strasbourg, comprenant l’achèvement de ceux qui sont commencés, les projets nouveaux à proposer, l’extension à donner, vient d’être confiée au colonel de génie Klotz. On assure que la construction des forts s’exécutera d’après des principes nouveaux. Il sera donné la plus grande attention aux travaux de communication, par télégraphe et chemins de fer, des forts avancés, soit entre eux, soit avec la ville ou les dépôts, magasins, quartier-général, etc., qu’elle renferme. Des systèmes nouveaux sont également appliqués à l’organisation des hôpitaux, et à l’établissement des abris pour les garnisons destinées à la défense de ces grandes places d’armes. La plus grande partie de l’armement de l’artillerie de ces forteresses consistera en pièces des plus gros calibre ».

 

Lundi 8 juillet 1872 / Montag den 8. Juli 1872

 

Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine : Loi sur la repartions des indemnités de guerre versées par la France et utilisées pour la construction des nouvelles fortifications.

La loi du 8 juillet 1872, en vertu de laquelle l’indemnité de guerre payé par la France a été répartie, avait consacré une somme de 19 000 000 thalers (71 250 000 fr.) aux travaux de fortification à élever en Alsace-Lorraine. Sur cette somme, 3 750 000 fr. étaient réservés pour l’agrandissement de la ville de Strasbourg. Restaient donc, pour être employés à la construction de nouveaux ouvrages, 67 500 000 fr. La portion de ce crédit, à dépenser en 1872 et en 1873, devait s’élever à 51 181 875 fr. : un reliquat de 16 318 125 fr. restait donc disponible pour les exercices suivants et était destiné à compléter le système de défense de Strasbourg et de Metz, les gros œuvres devant être achevés grâce aux crédits consacrés aux années 1872 et 1873.

 

Août 1872 / August 1872

 

Allemagne, Strasbourg place forte : création de l’inspection impériale des nouvelles fortifications de Strasbourg.

Création provisoire à Strasbourg d’une commission spéciale dénommée Inspection impériale des nouvelles fortifications de Strasbourg, commandée initialement par le colonel Klotz du corps des ingénieurs militaire allemand.

 

Vendredi 16 août 1872 / Freitag den 16. August 1872

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Construction des nouvelles fortifications de Strasbourg.

Une revue militaire française a publié un article tiré de journal militaire allemand et de la Gazette d’Augsbourg : « On vient de former une commission, sous le nom de : Inspection impériale des nouvelles fortifications de Strasbourg. Comme son nom l’indique, elle est spécialement chargée des travaux qui s’exécutent à Strasbourg ; le colonel Klotz, du corps des ingénieurs, est à sa tête. L’enceinte de Strasbourg sera avancée à 3 kilomètres au nord, entre l’Ill et le Rhin, jusqu’au canal qui unit ces deux cours d’eau. Ainsi, la promenade de Roberstau sera comprise dans la nouvelle enceinte. Un canal, qui communiquera avec de la Marne au Rhin, permettra de tirer facilement des approvisionnements de Kehl. Le front qui regarde la France recevra naturellement les plus fortes défenses. On établira à l’ouest de la place un camp retranché susceptible de recevoir 200 000 hommes et qui sera couvert par cinq grands forts, à savoir : Le fort de Reichstett, à 8 kilomètres nord-ouest de la nouvelle enceinte, commandant la route de Lauterbourg ; A 3 kilomètres au sud de ce premier fort, le fort de Souffelweyersheim, commandant la route de Wissembourg et le chemin de fer de Paris ; A 1 kilomètre au sud-ouest, le fort de Niederhausbergen commandant la route de Strasbourg à Bouxwiller, et enfin les forts d’Oberhausbergen et de Wolfisheim commandant les routes de Saverne et de Paris, et le canal de la Bruche. Tous ces forts dominent la plaine de Strasbourg. On se propose, en outre de construire une ligne de fer qui reliera tous ces forts entre eux avec la place ».

Nous ajoutons à ces renseignements la nouvelle suivante, tirée d’un des derniers numéros de la gazette d’Augsbourg : « Trois forts faisant partie du système général de Strasbourg seront construits sur le territoire du grand-duché de Bade : Le premier, entre Sundheim et Eckartsweier ; Le second, au sud de Neumühl ; Le troisième, à Altenheim ».

 

Samedi 28 septembre 1872 / Samstag den 28. September 1872

 

Allemagne, Strasbourg, place forte : Pose de la première pierre de la nouvelle ceinture de fortification au Fort V.

Les autorités allemandes ont choisi le samedi 28 septembre 1872, le jour anniversaire de la capitulation de Strasbourg, pour célébrer de manière festive la pose de la première pierre des nouvelles fortifications de Strasbourg, sur le chantier du Fort V – Fort Oberhausbergen – Fort Grossherzog von Baden, actuel fort Frère. Grâce aux articles parus dans la presse locale, nous avons réussi à reconstituer l’essentiel du déroulement de cette cérémonie.

Les autorités allemandes ont choisi le samedi 28 septembre 1872, le jour anniversaire de la capitulation de Strasbourg, pour célébrer de manière festive la pose de la première pierre des nouvelles fortifications de Strasbourg, sur le chantier du Fort V – Fort Oberhausbergen – Fort Grossherzog von Baden, actuel fort Frère. A cette occasion, ils ont invité, au moyen du rapport de garnison « Parolebefehl », tous les officiers, médecins et fonctionnaires de l’armée, et des cartons d’invitation ont également été envoyés aux représentants des diverses branches de l’administration civile et à leurs épouses. Grâce aux articles publiés par la presse, nous avons reconstitué le déroulement de cette cérémonie.

Les alentours du fort ont été piquetés de drapeaux noir, blanc et rouge sur un large rayon, et la place de la cérémonie a été ornée de sapins, de guirlandes qui virevoltaient gaiment dans le vent. Du haut de la crête des parapets du front, sur lesquels les invités civils avaient pris place, parmi lesquels on trouvait de nombreuses dames, la place offrait à leur vue une image idyllique en arrière-plan, avec la tour de la cathédrale éclairée par le soleil et les sommets bleus des hauteurs des Vosges et de la Forêt-Noire. Parmi les invités ont été aperçus en plus de l’intégralité des autorités militaires et civiles, le conseiller du gouvernement von Quast, conservateur des monuments historiques de Prusse et de nombreuses dames alsaciennes des environs, reconnaissables à leur couvre-chef traditionnel.

La solennité a été ouverte ponctuellement à 10 heures, lorsque son excellence le général commandant le 15e corps d’armée von Fransecky pénétra dans le carré formé par des détachements de troupes de toutes les armes, et dès cet instant la fanfare de trompettes du régiment d’Uhlans annonça l’ouverture officielle de la cérémonie.

Sur cela, le gouverneur de la place von Hartmann prononça le discours officiel ; ce discours est certes assez long, mais nous le publions en intégralité car il reflète bien l’opinion des dirigeants allemands de l’époque : « Après que Strasbourg ait ouvert ses portes à Louis XIV, le roi reconnu que sa première mission était de sécuriser ce bien précieux par la modernisation des fortifications. Il chargea de cette mission son ingénieur le plus célèbre et le plus doué, Vauban. Les anciens bastions et redoutes, auxquels avaient œuvré les architectes militaires Specklin et Rimpler, ont été renforcés, les fossés ont été approfondis et régulés, un grand nombre d’ouvrages avancés ont été construits, la citadelle qui a été érigée était un modèle du genre reflétant l’art de la fortification de l’époque, sa jonction à l’enceinte urbaine de la ville a été réalisée, une ingénieuse zone inondable a été installée et protégée, tous les fronts de la forteresse étaient préparés contre toute attaque ennemie. Strasbourg était considérée comme une place imprenable. Cette ville d’Empire qui a gardé sa culture germanique derrière ses murs crénelés et préservée son indépendance grâce à l’appui de ses bastions, bien que l’Alsace eût été perdue, était devenue une place d’armes française, c’est-à-dire une place avancée base de départ des conflits contre l’Allemagne.

Les successeurs de Louis XIV ont renforcé Strasbourg, des plans dirigés contre l’Allemagne et sa puissance. Le fabuleux arsenal qui a été érigé contenait de nombreuses armes destinées à combattre l’Allemagne ; on a créé une fonderie de canons, des ateliers et des écoles militaires, qui avaient acquis très rapidement une réputation européenne. C’est de Strasbourg que partirent de nombreuses armées pour soumettre et dévaster l’Allemagne. Les portes de Strasbourg ont été baptisées des noms des victoires françaises.

Strasbourg était considérée comme une sentinelle inquiétante, avec laquelle le voisin menaçait la réunification et le déploiement de la puissance allemande. Les guerres de libération et les accords de paix de 1814 et 1815 avaient laissé l’Alsace et Strasbourg à la France. Avec la reconstitution de la puissance de la France, Strasbourg a repris le rôle qu’elle jouait auparavant. Les vieilles traditions françaises ont été reprises, les hommes politiques et les historiens français ont pour but permanent d’abaisser le développement de l’Allemagne, ce qui était le guide permanent de la politique française. Le deuxième empire estimait que son existence était compromise en cas d’unification allemande. Génial ! Pendant que la politique française prônait les anciens souvenirs et objectifs, elle délaissait sa défense, qui était très efficace auparavant. On oublia que la défense nécessite des moyens extraordinaires pour rester au niveau des progrès techniques de l’armement et des techniques militaires. On ne fit que très peu pour la défense de Strasbourg. La pensée que Strasbourg pourrait être assiégée était absente de l’esprit français. C’est ainsi que Strasbourg aborda la guerre de 1870 sans aucune préparation sur le plan matériel ou humain. Toutefois, cela engendra une longue lutte et dure lutte : du sang noble a coulé, d’importantes parties de Strasbourg ont été ruinées, avant que le drapeau tricolore français, défendu par un commandant courageux et valeureux n’ai été abaissé. Le 28 septembre 1870, les bannières allemandes flottaient à nouveau sur les bastions de Strasbourg.

Deux années se sont écoulées à présent, la paix a uni définitivement l’Alsace et la Lorraine au nouvel Empire allemand. C’était deux années de durs labeurs et de grande activité ; ce qui a été détruit devait être réparé, ce qui était trop vieux devait être renforcé. Par-dessus cela il fallait construire du nouveau. La nouvelle importance de Strasbourg en tant que capitale et point central d’une terre allemande située sur la rive gauche du Rhin, il fallait revoir à grande échelle sa sécurité et ses fortifications ; elles devaient être adaptées à la volonté énergique de l’empire uni, pour prouver qu’elle sera désormais inséparable de la nouvelle alliance ; elle devait avec la mise en œuvre des moyens phénoménaux par l’empire allemand, assurer sa défense. Les fortifications devaient donner de l’espace à la ville, nécessaire à sa nouvelle prospérité ; la ville doit allier son aisance avec sa sécurité ; ses admirables monuments et les locaux scientifiques ne doivent pas à nouveau être exposés à un bombardement, si la furie de la guerre devait à nouveau revenir par ici. C’est ainsi qu’a été réalisé le plan de ses fortifications, et nous nous sommes réunis ici pour la pose de la première pierre.

Sa Majesté l’Empereur a choisi ce jour pour procéder à cette cérémonie de pose de la première pierre, le jour de la capitulation de la place forte française de Strasbourg. C’est ainsi que cette cérémonie allie le passé avec l’avenir. Oui, nous commémorons aujourd’hui le jour où la place forte est tombée, nous nous souvenons des actions des contingents de l’armée allemande, qui nous a rendu notre vieille ville de l’empire allemand ; nous commémorons nos chers camarades, qui ont dû mettre en jeu leur sang et leur vie pour réussir cette œuvre, et ceux qui a présent reposent dans leur tombe sur cette nouvelle terre d’empire ; nous commémorons la valeur symbolique de la prise de Strasbourg qui a influencée la poursuite de la guerre ; nous nous rappelons qu’avec la prise de cette capitale, l’espoir de la rattacher avec l’Alsace à l’empire allemand est revenu ; nous rappelons encore une fois que la conquête de Strasbourg a permis de délivrer la ville de ses liens, et permet son développement dans une Allemagne libre.

Mais laissons le passé, et tournons notre regard vers l’avenir ; du nouveau renait, fort et puissant, et pour que vous saisissiez l’importance de ce nouveau, que l’on peut voir aux alentours, que la fête de ce jour a été transférée ici dans cette forteresse. A présent regardez vers le bas à partir de ce parapet, et vous voyez devant vous tout étendu la montagne frontière, qui sépare depuis 1 500 ans la langue allemande de celle de l’ouest. Là-haut sur les hauteurs et les cols, commence la vie française ; derrière la croupe de ces montagnes, s’arme, soustraite à nos yeux, l’attaque ennemie ; de chaque vallée qu’ils aperçoivent, entreront les armées ennemies avides de vengeance, auxquelles ont devra crier halte à partir de cette forteresse. Et regardez plus loin, là est étalée la joyeuse Alsace, une perle de l’empire, avec ses champs cossus, avec ses nombreux villages et masures, ses nombreuses églises dans lesquelles retentissent les vieux chants religieux allemands à la gloire de Dieu, et maintenant vous voyez l’étendue de la construction de cette forteresse, qui doit pour la germanité de l’Alsace, assurer l’appartenance de l’Alsace à l’empire allemand. Là juste derrière nous est Strasbourg, le symbole de l’art allemand, et c’est ici devant cette forteresse que doit être repoussée la marée qui tenterait d’arracher Strasbourg à l’empire. Plus loin reluit la bande cristalline du Rhin. Les remparts qui se dressent ici doivent rendre tout leur sens à ces mots de poète : le Rhin n’est pas la frontière de l’Allemagne, non, mais le fleuve de l’Allemagne !

Ici les passages d’un côté ou de l’autre doivent à nouveau se faire en sûreté, que ce soit en temps de paix comme en temps de guerre. Mais pour que l’on sache ce qu’il y a derrière nous, lorsque nous installons ici le fondement de la sécurité allemande, nous saluent de l’autre côté du Rhin ses gardiens fidèles, les montagnes allemandes, très étendues, du nord au sud ; ils nous apportent les salutations de l’empereur et de l’empire, de ses contes et de ses nombreuses tribus, qui nous disent, qu’ils allaient venir tous derrière les remparts, avec leur garde et tout leur savoir ; ils nous adressent les salutations du pays, et c’est pour sa liberté et son honneur que nous sommes ici dans cette forteresse.

Ce ne sont que peu de lunes qui sont allées dans le pays, depuis que nous étions à Strasbourg, le lieu de naissance d’une nouvelle création allemande ; la cérémonie d’aujourd’hui complète la première. A l’époque il s’agissait d’arriver à un lieu de mémoire de l’instruction et de la science allemande ; aujourd’hui nous inaugurons une place d’armes de la capacité de défense allemande.

Pour les deux, que ce soit la science ou la capacité de défense allemande, culmine la vie de notre peuple. Le peuple des penseurs est devenu, appelé par nos rois prussiens des Hohenzollern, un peuple en armes ! Où ils règnent dominent les créations de la science et l’honneur de l’homme. Et c’est ainsi qu’ils nous laissent aller à l’ouvrage de ce jour, à la pose de la première pierre de cette forteresse ; et nous y entreposons notre nouvelle promesse de fidélité ! Nous voulons être derrière notre empereur et notre empire ; nous y entreposons nos espoirs et nos souhaits ; que cette première pierre devienne une pierre angulaire de la sécurité et de la paisible vie allemande en l’honneur de notre empereur et la vie éternelle de notre patrie, et enfin nous y entreposons nos souhaits. Et si l’exubérance de l’ennemie devait s’en prendre à cette forteresse, alors que des hommes fiers au cœur vaillant se tiennent ici, qu’ils interviennent au risque de leurs biens, leur sang et leur amour, pour le pays qu’on leur a confié. Ainsi la forteresse et son pays resteront immuablement la propriété de l’empire allemand ! ».

Monsieur le lieutenant-colonel Grund, ingénieur de la place, a lu sur ceux le texte impérial du 7 novembre 1871, par lequel le plan de la construction des nouvelles fortifications de Strasbourg obtint l’approbation impériale.

Puis vint la signature du document par les invités les plus prestigieux qui s’avancèrent. Le document fut ensuite inséré dans le cylindre en fer blanc qui était préparé à proximité, en même temps que les plans du fort, l’annuaire prussien 1870-71 et d’autres documents. L’ensemble des invités rentra par la suite à l’intérieur du local, où tout avait été prévu pour la pose de la première pierre, et c’est là que son Excellence le général commandant frappa les trois coups de marteau symboliques. Les paroles qu’il prononça n’étaient pas très audibles à cause d’une météo avec beaucoup de vent, mais il a dit à peu près cela : « Ici s’érige sûrement et fidèlement la garde sur le Rhin ».

Son excellence le président supérieur von Möller prononce les paroles suivantes : « Que ce beau pays qui s’étend sous nos regards puisse évoluer favorablement sous la protection de ces remparts dans sa particularité et qu’il puisse être reconnaissant à l’Allemagne, qui l’a délivré il y a quelques semaines ».

Monsieur le Gouverneur : « Pour les amis une protection pour les ennemis un rempart ».

Monsieur le président du cercle Monsieur von Ernsthausen : « Vivat Floreat Crescat Germania ».

Monsieur le lieutenant-colonel Grund, ingénieur de la place : « Le premier coup pour celui qui ordonna la construction de l’ouvrage. Le deuxième pour celui qui l’a conçu. Le troisième, pour ceux qui ont réalisés l’ouvrage ».

Pendant que les troupes présentèrent les armes et que les drapeaux furent abaissés, le général commandant entonna un « Hurrah » à sa majesté l’empereur d’Allemagne, auxquels répond avec enthousiasme toute l’assemblée présente. La cérémonie se termina vers 12 heures par l’hymne national, suivi de « Heil dir im Sieggeskranze » (Soit loué celui qui porte les lauriers de la victoire) et par « Die Wacht am Rhein » (La garde au Rhin), puis par 21 coups de canons tirés par une batterie du détachement à pied du régiment d’artillerie de campagne n°15.

 

Vendredi 20 décembre 1872 / Freitag den 20. Dezember 1872

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Adjudication de la construction de 3 forts à fossés en eau.

La presse locale et officielle a publié cette adjudication pour la construction de 3 forts dans les environs de Strasbourg : « Adjudication pour la construction de 3 forts dans les environs de Strasbourg. Le 20 décembre 1872, le matin à 10 heures, doivent être soumissionné par entreprise générale au bureau du service de fortification de Strasbourg les trois forts situés sur la rive gauche du Rhin, près de la Wantzenau, Illkirch et au sud d’Ostwald. La prise en charge d’un fort nécessite un consortium comportant au moins trois maîtres maçons, mais les grandes entreprises de travaux étant une société solidement organisée peuvent soumissionner pour la construction de plusieurs forts dans le cas où elles s’engagent à mettre sur chaque fort, en permanence, un maître maçon expérimenté dans la conduite d’un tel chantier. Les consortiums qui participent à cette soumission doivent présenter les attestations de leurs membres pour le 10 décembre, documents à envoyer au service de la Fortification et doivent disposer en plus, d’un capital d’entreprise certifié d’au moins 50 000 thalers. La caution a déposé pour la construction d’un fort est fixée à 20 000 thalers, de celle-ci 10 000 thalers doivent être déposés à la signature du contrat sous forme d’obligation d’Etat, et le reste sous forme de payement d’environ 5% des sommes successives à percevoir. Chaque construction de fort nécessite : environ 195 000 m3 de terrassement et environ 30 000 m3 de maçonnerie. La durée de construction d’un fort est fixée à 3 ans. Les conditions particulières peuvent être consultées au bureau des fortifications ».

Remarque : il s’agit de l’adjudication de la construction des ouvrages suivants : Fort I – Fort Fransecky actuel Fort Ney, Fort VIII – Fort von der Tann actuel fort Lefebvre, Fort IX – Fort Werder actuel fort Uhrich.

Texte original :

Deutsches Reich, Festung Straßburg : Submission für den Bau von drei Forts mit nassem Graben auf der linken Rheinseite.

Eine lokale Zeitung hat diese Submission zwei mal veröffentlicht : « Submission zur erbauung von 3 forts in der Umgebung von Straßburg. Am 20. Dezember des Jahres, Vormittags 10 Uhr sollen in dem Fortification-Bureau dei auf der linken Rheinseite bei Wanzenau, Illkirch und südlich von Ostwald gelegene Forts durch Submission in General-Entreprise vergeben werden. Zur Übernahme eines Forts ist ein Consortium aus mindestens 3 Bau- oder Maurermeistern erforderlich, doch werden größere Baugesellschaften mit nachweislich gut organisirtem Geschäftsbetriebe zur Submission auf mehrere Forts zugelassen, wenn sie sich verplichten, auf jedem derselben einen beständig auf der Baustelle anwesenden, auschließlich mit der Bauführung betrauten tüchtigen Bau- oder Maurermeister zu stationiren.

Die bei der Submission sich betheiligenden Consorten haben die Atteste ihrer Mitglieder spätestens bis zum 10. Dezember 1874 der Fortification einzusenden und müssen nachweislich über ein Betriebscapital von 50 000 Thaler verfügen.

Die zu deponirende Caution ist für 1 Fort auf 20 000 Thaler normirt, davon sind 10 000 Thaler beim Abschlusse des Contracts in Staatspapieren zu hinterlegen, der Rest wird durch Abzüge von ca. 5 Prozent von den zu empfangenen Zahlungen successive aufgesammelt.

Jedes der zu erbauenden Forts enthält : ca. 195 000 Cubicmeter Erdarbeit, ca. 30 000 Cubicmeter Mauerwerk. Die Bauzeit für ein Fort beträgt drei Jahre. Die speziellen Bedingungen sind im Bureau der Fortification ausgelegt. Kaiserliche Fortification ».

Es handelt sich hier um den Bau von : Fort I Fort Fransecky, Fort VIII Fort von der Tann und Fort IX Fort Werder.

 

D’après la presse locale, la construction de ces trois forts à fossés en eau est finalement confiée au consortium d’entrepreneurs dénommé « Pathe, Jerschke et Schneider », qui a proposé un prix de 6% inférieur au prix de base.

Adjudication de la construction des 3 forts à fossés plein d’eau de la rive gauche du Rhin à Strasbourg paru dans un journal de Strasbourg à la fin de l’année 1872.

Submission der 3 Forts mit nassem Graben auf der linken Rheinseite in Straßburg die in einer Zeitung von Straßburg Ende 1872 veröffentlicht wurde.

Source : collection / Sammlung MJR.

 

Vendredi 25 avril 1873 / Freitag den 25. April 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : procédure d’expropriation pour la construction des forts détachés concernant la commune de Geispolsheim.

La presse locale et officielle a publié entre le 25 et le 27 avril 1873 ce communiqué avec la liste des parcelels concernées : « Avis. Le contrat établit le 4 avril entre le directeur d’arrondissement (Kreis-Direktor) Hasse de Strasbourg, agissant pour le président impérial de la Basse-Alsace (Unter-Elsass) et entre les personnes susnommées, dont les parcelles situées sur le ban de la commune de Geispolsheim ont été expropriées au profit de l’Empire allemand suite à la décision du tribunal régional (Landgericht) de Strasbourg du 11 avril 1872, pour l’extension des fortifications de la place de Strasbourg conformément à l’ordonnance impériale du 11 avril de l’année précédente, cèdent de leur plein gré leur terrain contre les indemnités énumérées ci-dessous. Les indemnités qui ont été fixées doivent être payées dès que les procédures prévues au chapitre III de la loi du 3 mai 1841, concernant la preuve de l’absence de privilèges et de gages, auront été remplies ». Le bilan de l’expropriation ordonnée le 12 et 14 mars 1873 sur le ban communal d’Eckbolsheim concerne 207 parcelles.

 

Lundi 1er septembre 1873 / Montag den 1. September 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : baptême des 12 forts de Strasbourg.

Un ordre du cabinet impérial « A.K.O. » du 1er septembre 1873 nomma les forts tel qu’il suit : - Fort Fransecky, actuel fort Ney ; - Fort Moltke, actuel fort Rapp ; - Fort Roon, actuel fort Desaix ; - Fort Veste Kronprinz, actuel fort Foch ; - Fort Grossherzog von Baden, renommé fort Pétain puis fort Frère ; - Fort Bismarck, actuel fort Kléber ; - Fort Kronprinz von Sachsen, actuel fort Joffre ; - Fort Tann, actuel fort Lefebvre ; - Fort Werder, actuel fort Uhrich ; - Fort Kirchbach ; - Fort Bose ; - Fort Blumenthal.

 

Dimanche 14 septembre 1873 / Sonntag den 14. Spetember 1873

 

Allemagne, armée d’occupation en France : fin de l’évacuation.

Une revue militaire française nous livre cette information : « Armée d’occupation. Fin de l’évacuation. Nous n’aurons plus, grâce à Dieu, à nous occuper de l’armée d’occupation. Les cinq milliards étant payés, Verdun a été évacué samedi 13 septembre, et aujourd’hui l’arrière-garde prussienne, après s’être reposée avant-hier et avoir couché hier à Etain, repasse la frontière nouvelle que nos revers nous ont forcé à subir. Ainsi se termine une des plus tristes périodes de notre histoire militaire ; il est permis d’espérer qu’elle sera pour nous féconde en enseignements et en résultats, car dans l’armée nul des survivants ne l’oubliera sans doute. Les enfants eux-mêmes survivants de nos provinces de l’Est conserveront la mémoire de ces jours néfastes de l’occupation et ils en profiteront comme soldats ».

 

Mardi 16 septembre 1873 / DIenstag den 16. September 1873

 

France : départ des dernières troupes allemandes d’occupation.

Les dernières troupes allemandes d'occupation quittent la France et repassent la nouvelle frontière. Ce dernier corps d'occupation était commandé par Manteuffel ; il avait évacué Verdun, gage extrême, trois jours auparavant, le 13 septembre 1873.

 

Mardi 30 septembre 1873 / Dienstag den 30. September 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : armement d’une partie des forts de la rive gauche du Rhin.

Une revue militaire française qui a repris un article d’un journal lorrain a publié cet article : « On arme avec une étonnante diligence les forts de Hausbergen, Reichstett et Mundolsheim, et les routes qui y conduisent sont depuis quelques jours sillonnées de pièces de canon, parmi lesquelles se remarquent des pièces françaises et des caissons de munitions. On ne peut s’empêcher d’être étonné de la rapidité avec laquelle les travaux des forts en général ont marché depuis six mois. Non seulement on les aperçoit parfaitement de la route, mais il est plus d’un qui serait déjà en état de servir ». Remarque : la mise en place des pièces d’artillerie sur les parapets des forts concerne vraisemblablement les forts de la rive gauche du Rhin, dont la construction a le plus avancée et coïncide avec l’évacuation du territoire français par les dernières troupes allemandes. Il s’agit là de la volonté du commandement allemand de mettre la place forte allemande à l’abris d’une éventuelle attaque. Il est donc vraisemblable que les parapets d’artillerie des faces et flancs des forts aient été construits en priorité. Les forts qui sont vraisemblablement concernés par cet armement sont : Fort V à Reichstett, Fort III à Mundolsheim, Fort IV à Niederhausbergen.

 

Vendredi 21 novembre 1873 / Freitag den 21. November 1873

 

Allemagne, Strasbourg et Metz, places fortes : informations diverses concernant ces deux places.

Une revue militaire française a repris des articles de la presse allemande pour nous donner quelques informations diverses sur les places fortes de Strasbourg et de Metz : « Alsace-Lorraine. Forts de Strasbourg. On lit dans la Gazette d’Augsbourg et dans la Journal de l’Allemagne du Nord que le général Kameke, deuxième ministre de la guerre, et antérieurement inspecteur général du génie, a désigné, pendant son séjour à Strasbourg, les emplacements des trois nouveaux forts qui doivent être construits sur la rive droite du Rhin, autour de Kehl, à Bodersweier, Kork et Eckardsweier. Quant aux douze forts sur la rive gauche du Rhin, que l’Empereur a baptisé en septembre dernier, les sept premiers, Fransecky, Moltke, Roon, Prince Royal, Grand-Duc-de-Bade, Bismarck et Prince-Royal-de-saxe, sont sur le d’être terminés ; les cinq autres seront achevés plus tard, et probablement pas avant l’été de 1874. Tous les forts de Strasbourg sont placés à six kilomètres environ de la ville, avec un intervalle de trois kilomètres entre chacun d’eux. Le terrain entre les forts sera occupé par des batteries supplémentaires de 8 pièces (12 ou 24 rayé), dont les terrassements seuls seront exécutés en temps de paix. Le flanquement des fossés à eau sera obtenu par des caponnières étanches qui sont en ce moment en construction, et qui seront blindées avec des plaques de fer crénelées. Probablement, jusqu’en 1875, les forteresses d’Alsace-Lorraine conserveront leur armement en matériel français (24 de siège, 12 de place, se chargeant par la bouche), jusqu’à ce que l’on ait construit un matériel prussien suffisant pour pouvoir se passer du matériel français. Mais les forts détachés autour de Strasbourg et de Metz recevront tout de suite, outre les pièces de flanc et les mortiers français, du matériel exclusivement prussien ».

 

Janvier 1874 / Januar 1874

 

Allemagne, Strasbourg place forte : compte rendu concernant l’installation des lignes de télégraphies souterraines entre les forts détachés de Strasbourg.

Les renseignements suivants datés de janvier 1874 ont été communiqués par le 2e Bureau de l’Etat-major général au Ministère : « Forts de Strasbourg : Télégraphie souterraine. Le télégraphe souterrain qui doit relier les forts entre eux et ensuite ces derniers à la ville de Strasbourg sera probablement établi d’ici trois mois, on y travaille sans relâche ».

 

Mardi 13 janvier 1874 / DIenstag den 13 Januar 1874

 

Allemagne, Strasbourg, place forte : point de situation français relatif au nouveau type de forts détachés allemands et à la construction des nouvelles fortifications.

Dans une note française du deuxième bureau, on retrouve un document allemand qui nous apporte quelques informations concernant la place forte de Strasbourg (note en allemand, incomplète, seule la partie la plus utile a été traduite) : « Avec l’amélioration conséquente de ces derniers des temps des performances des pièces d’artillerie, on a été obligé de prendre en compte la modification des objectifs qui seraient les cibles de cette artillerie en temps de guerre. Les cibles privilégiées de cette artillerie sont les forteresses et leurs ouvrages individuels. Alors qu’autrefois les parties des murs des ouvrages de fortification qui étaient les plus exposés ont été réalisés en grande masse compacte, ce qui leur permettaient de résister réellement au tirs lointains, alors que ces tirs provenant des nouvelles pièces d’artillerie a désormais une efficacité trois fois supérieure, en conséquence on était désormais obligé, de ne plus utiliser la pierre pour ces parties les plus exposées, mais simplement de la terre coulante, sous laquelle se cache la masse des murs compacts. Ce système, qui a été inventé récemment, même si les ouvrages du système de Vauban ont toutefois été gardés, dévie pour l’essentiel du dernier système.

Par ailleurs, comme les parties à nu des ouvrages exposées au tir direct sont désormais en terre, le but essentiel était aussi l’aménagement intérieur des ouvrages, que désormais les communications soient également protégées par des masses de terre, que les pièces d’artillerie tout comme l’équipage soient couverts par des masses de terre. D’autre part l’assiégé ne peut que procéder à des réparations des ouvrages endommagés, puisqu’il nécessite pour cela que de la terre, si les circonstances l’autorisent, de procéder à des travaux nocturnes sur les ouvrages endommagés en comblant la terre, toutefois si l’ennemi ne continue pas ces bombardements de nuit.

Les nouveaux ouvrages de fortifications et surtout les ouvrages détachés de Strasbourg, Cologne et Ingolstadt, ont été érigé ou sont encore en construction dans ce système.

Le nombre des forts de Strasbourg est de 12, auquel on doit encore en ajouter deux. Sur ces 12 la moitié sont situés sur des terrains secs, c’est-à-dire ceux de Reichstett, Mundolsheim, Niederhausbergen, Oberhausbergen, Wolfisheim et Lingolsheim, tandis que les forts de la Wantzenau, Grafenstaden, Illkirch, Sundheim, Auenheim et Neumühl – dont les trois derniers sont sur la rive droite du Rhin derrière Kehl – ont été construits sur des terrains humides et en conséquence sont dotés de fossés pleins d’eau. Des deux forts qui doivent encore être ajoutés, l’un sera érigé à l’extrémité de la colline des Hausbergen, sur la soi-disant tête de Mundolsheim « Mundolsheimer-Kopf », en tant que fort à fossé sec, alors que le second fort trouvera sa place à proximité du fort d’Illkirch, près du Altenheimerhof.

Dans l’ensemble les forts sont situés à une distance moyenne de 15 à 20 kilomètres du centre de la ville et de son enceinte. Cette dernière sera agrandie vers l’Ouest et le Nord-Ouest, et la ligne porte de Pierre « Steintor » à la Citadelle sera arasée et la nouvelle enceinte s’étendra à partir de ces points jusqu’au Contades, l’Orangerie et y compris tous les terrains situés entre ces points. Il s’agit surtout d’agrandir la partie nord-ouest de la ville sans toutefois trop s’approcher de la ligne des fort détachés.

Dans les prochains temps je ferais également de la même manière un compte-rendu de Cologne et d’Ingolstadt.

L’ensemble des forts détaché de Strasbourg sont en partie reliés par des routes renforcées, comme c’est le cas de celle partant à gauche du fort d’Oberhausbergen sur les hauteurs jusqu’à la Tête de Mundolsheim, également reliée en partie par une voie ferrée, même si actuellement ces voies ferrées ne sont pas en service, et que les installations de cette dernière sont déjà partiellement détruites et arrachées, mais la plate-forme reste en place, et peut être remis en place en cas d’urgence dans un délai de 24 heures.

La liaison technique des forts détachés avec la ville ainsi qu’avec le Gouvernement de la place forte, qui relie individuellement chaque fort, comprend une ligne télégraphique souterraine, comprenant des câbles qui ont été enterrées à une profondeur moyenne de 0,75 m. Ainsi chaque fort a un télégraphiste, auquel peut faire appel les fonctionnaires et les gardes du génie « Wallmeister » des forts. C’est grâce à ces liaisons télégraphiques que l’on peut en cas de siège, faire transiter e toute circonstances les ordres et les comptes rendus, sans que l’on soit obligé d’ouvrir une porte ».

Remarque : il s’agit d’une note assez précise hormis la distance des forts détachés par rapport au centre-ville.

 

Dimanche 1er mars 1874 / Sonntag den 1. März 1874

 

Allemagne, Strasbourg place forte : renseignements relatifs aux nouveaux forts de Strasbourg d’après une revue militaire française.

Une revue militaire française nous livre ces informations : « Alsace-Lorraine. Les forts de Strasbourg. Nous pensons intéresser les lecteurs de la Revue en rassemblant les renseignements publiés déjà en France sur les travaux qu’exécutent les Allemands autour de Strasbourg et en complétant par quelques détails empruntés à la Gazette de Silésie et aux journaux de Metz et d’Alsace. Douze forts ont été construits ou sont actuellement en cours de construction : le fort Fransecky, situé dans la forêt de la Wantzenau, a exigé le déboisement d’une partie des bois communaux de la ville. Commencé au printemps dernier, ce fort ne doit pas être terminé maintenant ; il est probable, en effet, que les ingénieurs allemands ont rencontrés des difficultés à asseoir un fort sur ces terrains d’alluvions à demi inondés. Le fort aura ses fossés pleins d’eau. Il est destiné à commander, avec le fort Blumenthal, le cours inférieur du Rhin. Il bat, d’ailleurs, la chaussée de Lauterbourg et la vallée. Le fort Moltke, situé sur la hauteur, un peu en arrière de Reichstett, croise ses feux avec ceux du fort Fransecky sur toute la vallée et assure avec ce fort la défense du secteur limité par le canal de la Marne au Rhin et par le Rhin. Le fort Moltke est maintenant armé ; il est relié à la ville par une ligne télégraphique souterraine. Le fort Roon est avantageusement placé à droite de la voie ferrée commune aux lignes de Wissembourg et de Nancy, entre Mundolsheim et Souffelweyersheim. Plus à l’ouest, les hauteurs de parallèles au Rhin, qui s’étendent de Mundolsheim à Oberhausbergen sont couronnées de deux forts, le fort Kronprinz, ou de Niederhausbergen, et le fort Grossherzog von Baden, ou d’Oberhausbergen, qui possèdent déjà, une partie de leur armement. Les casernes de ces forts vont être terminées ce printemps ainsi que celle du fort Bismarck. Une route de ceinture, qui suit la crête des collines, part de Mundolsheim et conduit aux deux forts. L’on parle d’établir, en outre, une batterie près de l’église de Mundolsheim pour mieux battre les vallons de la Leisbach et de la Kolbsenbach. Commencé en même temps que les quatre derniers forts susnommés, le fort Bismarck, soit par suite de malfaçon, soit plutôt à cause de la nature argileuse du terrain, a subi des tassements qui ont déterminé l’automne dernier des éboulements considérables et singulièrement retardés son achèvement. Ce fort est établi dans la plaine près de Wolfisheim, à gauche de la route de Paris qu’il commande, au débouché de la vallée de la Bruche, et en face des hauteurs d’Oberschaeffolsheim. Le fort Kronprinz von Sachsen, ou de Lingolsheim, commande un vaste plateau que traversent la voie ferrée de Mutzig et la chaussée de Schirmeck. Il doit être maintenant armé. Les forts von der Thann, ou de Graffenstaden, et Werder, ou d’Illkirch, qui commandent la partie supérieure de la rive gauche du Rhin, sont loin d’être aussi avancés. Ils ont été entrepris seulement l’an dernier ; ils auront des fossés pleins d’eau de même que les forts de la rive droite.

La construction de ces derniers ne fait que commencer. Le premier d’entre eux, le fort Kirchbach, situé entre Marlen et Sundheim, commande la route Altenheim-Lahr et la vallée de la Kinsig. Le fort Bose, situé près de la voie ferrée Strasbourg-Kehl-Appenweier, couvre les communications avec le Wurtemberg par la vallée de la Renchen. Enfin le fort Blumenthal, situé tout près d’Auenheim, bat la route de Rastadt.

Deux batteries et un fort doivent encore, d’après la Nouvelle Presse de Francfort, compléter la défense de la rive droite du Rhin. Les batteries doivent être établies, l’une près de Bodersweier pour couvrir la route de Carlsruhe et le chemin d’Offenbourg ; l’autre, près de Kork, pour protéger la voie ferrée Kehl-Appenweier et la route Kehl-Offenbourg ; enfin le fort doit être établi presque au confluent de l’Ill et du Rhin, à Diersheim, à une distance de 11 à 12 kilomètres de Strasbourg. Il est destiné à agrandir la zone de la vallée du Rhin comprise sous le canon de la place, et à mettre Strasbourg en communication intime avec Rastadt. Le terrain entre les forts sera rempli par des batteries d’annexion ou intermédiaires, chacune de huit pièces, probablement, dit la Gazette de Silésie, des canons de 12 c. et des mortiers de 21 c. Les forts sont éclairés au gaz ; ils sont pourvus d’appareils pour l’éclairage électrique ; presque tous communiquent avec la ville par des lignes télégraphiques souterraines et quelques-uns auraient, dit-on, un dépôt de pigeons voyageurs. Un chemin de fer de ceinture, dès maintenant achevé, même sur la rive droite du Rhin, met en relation les différents forts. On a renoncé à l’intention de caserner en permanence, pendant la paix, des troupes dans les forts, à cause de leur éloignement de la ville. Comme conséquences de l’établissement des forts, les Allemands se proposent d’agrandir la ville dès que les travaux extérieurs auront été terminés. Cet agrandissement commencerait par la Finkmatt, avancerait de près d’un kilomètre tout le front nord jusqu’à la citadelle et engloberait encore l’Orangerie et le Contades ».

 

Mardi 31 mars 1874 / Dienstag den 31. März 1874

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Communiqué du gouverneur rappelant la règlementation pour les monuments funéraires situés dans les 1ers et 2e rayon de fortification.

N°135. Communiqué. Il arrive fréquemment de refuser les demandes de monuments funéraires parce que leurs dimensions ne sont pas conformes avec les directives de la loi sur les servitudes militaires dites du rayon de fortification du 21 décembre 1871, publiée dans le n°8 du journal des lois pour l’Alsace-Lorraine de 1872 et publié dans le n°55 du journal Straßburger-Zeitung du 6 mars 1872. Voici les dimensions d’exécution de cette loi nous présentons dans quelles sont les dimensions pour les monuments funéraires qui doivent être spécifiquement respectées. 

1) Dans le 1er rayon.

a) Hauteur : illimitée.

b) Epaisseur : Dans les parties situées 50 cm au-dessus de 50 centimètres du sol, un maximum de 15 cm pour la pierre et de 2 cm pour le fer ; dans les parties inférieures à 50 cm de sol naturel, illimité.

c) Largeur : dans les parties dont la hauteur est supérieure à 50 cm au-dessus du sol, zu maximum 30 cm pour la pierre et le fer, et pour les hauteurs inférieures à 50 cm la largeur est illimitée.

2) Dans le 2ème rayon :

a) Hauteur : illimitée.

b) Epaisseur : identique au rayon n°1.

c) Largeur : illimitée.

Les talus des tombes ne doivent pas dépasser la hauteur de 50 cm par rapport au terrain naturel.

Le gardien de cimetière pourra informer si la tombe est dans le 1er ou 2e rayon.

Strasbourg, le 27 mars 1874. Le gouverneur militaire von Hartmann, « General der Cavalerie » général de corps d’armée.

Texte original

Nr. 135. Bekanntmachung.

Es haben hier wiederholt Gesuche um Aufstellung von Grabbenmalen abschläglich beschieden werden müssen, weil die Ausmessung der betreffenden Denkmale nicht den Bestimmungen des Kriegs-Rayon-Gesetzes vom 21. Dezember 1871 entsprachen. Das bezügliche Gesetz ist in Nr. 8 des Gesetz-Blattes für Elsaß-Lothringen pro 1872 und in Nr. 55 der Straßburger-Zeitung am 6. März 1872 veröffentlicht worden. Als Ausführ-Bestimmungen dieses Gesetzes werden hierdurch speciell die Dimensionen bekannt gegeben, in deren Grenzen die Denkmale gehalten sein müssen, wenn ihre Aufstellung zulässig erachtet werden soll.

1) Im I. Rayon

a. Höhe : Unbegrenzt

b. Stärke : In den Theilen, welche 50 Centimeter und höher über Erdoberfläche liegen, in maximo 15 Centimeter für Stein und 2 Centimeter für Eisen ; in den weniger als 50 Centimeter über Erdoberfläche liegende Theilen unbegrenzt.

c. Breite. In den Theilen, welche 50 Centimeter und höher über die Erdoberfläche liegen, in maximo 50 Centimeter und höher über der Erdoberfläche liegen, in Maximo 30 Centimeter für Stein für Stein und Eisen, in den tiefer als 50 Centimeter über der Erdoberfläche liegenden Theilen umbegrenzt.

2) Im II. Rayon :

a) Höhe : Unbegrenzt

b) Stärke : Wie im I. Rayon

c) Breite : Unbegrenzt.

Die Grabhügel dürfen im I. und II. Rayon die Höhe von 50 Centimeter nicht überschreiten.

Über die Lage des Grabes, ob um I. oder II. Rayon, ertheilt der Totengräber des betreffenden Friedhofes Auskunft.

Strassburg den 27. März 1874. Der Gouverneur von Hartmann, General der Cavalerie.

 

Mercredi 8 avril 1874 / Mittwoch den 8. April 1874

 

Allemagne, Strasbourg garnison, dépôt d’artillerie : adjudication d’étagères pour stocker les projectiles.

La presse locale a publié ce communiqué : « Adjudication le 8 avril matin à 9 heures, au dépôt d’artillerie local, Broglieplatz 18, de la livraison de 175 étagères en bois destinées au stockage des projectiles. Les conditions particulières peuvent être consultées au bureau concerné. Strasbourg le 18 mars 1874. « Kaiserliches Artillerie-Depot ».

 

Dimanche 3 mai 1874 / Sonntag den 3. Mai 1874

 

Allemagne, Strasbourg place forte : mutation du colonel du génie Grund.

Un journal de Strasbourg a publié cette nouvelle : « Le colonel du génie « Genieoberst » Grund, l’ancien directeur des constructions de fortifications, a été muté à Königsberg, et à sa place nous trouvons le commandant « Major » Herfarth ».

 

Lundi 4 mai 1874 / Montag den 4. Mai 1874

 

Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine, Strasbourg garnison : la presse locale annonce une adjudication concernant des râteliers à fusils.

Communiqué publié par un journal de Strasbourg : « L’administration impériale de la garnison publie une adjudication qui aura lieu le 4 mai 1874, à 10 heures. Il s’agit de la livraison de 178 mètres linéaires de râteliers à fusils « Gewehrgerüsten ».

 

Mardi 19 mai 1874

 

Allemagne, Strasbourg place forte : proposition de sable et de gravier.

Annonce. Dans la gravière de Wolfisheim on peut à nouveau obtenir en petites ou grandes quantités du sable ou du gravier. S’adresser à Louis Moser, entrepreneur à Holtzheim. Remarque : annonce intéressante concernant la fourniture de sable et de gravier, qui est nécessaire à la construction des forts détachés de Strasbourg.

 

Mardi 2 juin 1874

 

Allemagne, Strasbourg place-forte : le roi Carl von Württemberg visite la garnison et les forts détachés.

La presse locale nous livre quelques renseignements sur la visite du roi de Wurtemberg à Strasbourg : « Strasbourg, le 2 juin (1874). Sa Majesté le roi Carl von Württemberg est arrivé aujourd’hui à 17H05 et réside à l’auberge « Stadt Paris » Ville de Paris, où il a été accueilli par les autorités civiles et militaires locales. Pour son séjour ici, d’après ce que nous avons entendus, il suivra le programme suivant : le matin à 8H30, parade des régiments d’infanterie n°25 et 126 à l’Esplanade ainsi que la visite des casernes du régiment d’infanterie à la Citadelle. Puis déjeuner chez le général commandant von Fransecky. L’après-midi, vers 14h00, un parcours passant par la ceinture des forts extérieurs de notre place forte. Le soir à 18h00 dîner chez sa Majesté. Son départ est prévu jeudi matin à 8h40. Demain, mercredi soir, sera organisé également une grande prise d’armes en l’honneur de sa Majesté ». 

 

Mardi 16 juin 1874

 

Allemagne, Strasbourg place forte : vente aux enchères de tonnelets de ciment vides sur les chantiers des forts de la rive gauche.

Un journal local a publié ce communiqué : « Les tonnelets de ciment vides stockés près des forts nommés ci-dessous, seront mis aux enchères au plus offrant en lieu et place et remis contre payement immédiat en liquide, le mardi 16 du mois (juin), le matin à 8 heures, au Fort près de Mundolsheim, environ 300pièces ;

Le mardi 16 du mois (juin), le matin à 10 heures, au Fort près de Niederhausbergen, environ 400 pièces ;

Le mardi 16 du mois (juin), le matin à 11h30, au fort près d’Oberhausbergen, environ 227 pièces ;

Le mercredi 17 du mois (juin), le matin à 8 heures, au fort près de Lingolsheim, environ 174 pièces ;

Le mercredi 17 du mois (juin), le matin à 10 heures, au fort près de Ostwald, environ 400 pièces ;

Le mercredi 17 du mois (juin), le matin à 11h30, au fort près de Grafenstaden, environ 123 pièces.

Nous informons les acheteurs intéressés que les conditions d’achat et les points de rendez-vous peuvent être consultés au bureau du service impérial des fortifications. Kaiserliche Fortification. Signé Herrfahrt ».

 

Août 1874

 

Allemagne, Strasbourg place forte : état d’avancement de la construction des forts détachés.

Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 nous apporte quelques précisions sur l’avancement des travaux à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les nouveaux travaux exécutés par les Allemands à Strasbourg comprennent 12 forts, 3 sur la rive droite du Rhin, 9 sur la rive gauche. Les forts de la rive droite sont à peine commencés, ceux de la rive gauche au contraire sont terminés sauf toutefois ceux dont les dossés sont pleins d’eau ».

Allemagne, Strasbourg place forte : description du secteur sud.

Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions le secteur sud à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Au Sud les deux forts à grand relief de Grafenstaden et de Illkirch situés au milieu de la plaine marécageuse de l’Ill, commandent au loin la route de Colmar, le canal du Rhône au Rhin et le chemin de fer d’Alsace. La lacune comprise entre le fort de Grafenstaden et le plateau de Hausbergen, est comblé par les forts de Holtzheim et de Wolfisheim, distants entre eux de 3 000 m environ ».

Allemagne, Strasbourg place forte : description française des forts à fossés secs et pleins d’eau.

Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit les forts détachés de Strasbourg à fossés secs ou pleins d’eau à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les forts de Strasbourg tant à fossés secs qu’à fossés pleins d’eau sont conçus dans le même ordre d’idées ! Organisés exclusivement pour l’artillerie, devant être reliés par des tranchés-abris et des batteries intermédiaires que l’on construirait en temps de guerre, ces ouvrages constituent de grandes batteries servant de réduit à la ligne des tranchées et contenant de vastes logements, des nombreux abris et des magasins de munitions intérieurs et extérieurs. …

Mines s’étendent en avant de certains de ces forts, rien ne semble y avoir été prévu en ce qui concerne l’artillerie pied à pied qui, d’après les idées des Allemands sur la défense offensive des places, devrait être soutenue par les défenseurs des tranchée-abri avoisinantes et par les batteries intermédiaires.

Les forts à fossés secs sont tous semblables ; ils ne diffèrent que par leurs dimensions et par leur armement qui varie de 28 à 22 pièces.

Leur forme est celle d’une lunette aplatie, leur relief peut être évalué à 9 m au-dessus du terrain naturel.

Le fossé étroit et profond tire son flanquement d’une caponnière et à deux ailerons. L’escarpe détachée est tenue très basse, la contrescarpe que surmonte immédiatement le talus du glacis à 7 mètres de hauteur environ.

Une grande traverse en capitale sur laquelle se trouvent les principales communications divise le fort en deux parties et se prolonge jusqu’à la gorge. La gorge terrassée est brisée suivant un tracé bastionné de façon à assurer le flanquement de son fossé ; elle contient 2 étages de logements.

Les pièces sont traversées de deux en deux sur les faces et de pièce en pièce sur les flancs.

Les forts à fossés secs pleins d’eau sont construits sur le même type, seulement les flancs paraissent destinés à recevoir un armement moins considérable. Les logements à deux étages sont installés sous le parapet ; la gorge que ferme un tracé à profil bas de constructions voûtées servent de corps de garde et de logements s’élève à gauche et à droite de la porte d’entrée ; enfin, l’intérieur du fort est divisé par une grande traverse en capitale. On accède au terre-plein par deux rampes en maçonnerie aboutissant aux angles d’épaule ».

Allemagne, Strasbourg place forte : description de l’emplacement du Fort n°8.

Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°8 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°8 est à fossés pleins d’eau ; il est situé entre les stations de Graffenstaden et de Geispolsheim, à 300 m environ à gauche du chemin de fer d’Alsace. Son relief est de 15 m au-dessus du terrain naturel. Des logements voûtés à 2 étages sont établis sous le rempart. L’armement comprend …. Couvert en partie par les lits marécageux de l’Alsbach et de l’Eigelsenbach ».

Remarque : les reconnaissances faites par les officiers français ne leur permettent pas en principe d’accéder dans les ouvrages. Il en résulte souvent une description très approximative de l’armement ou des locaux non visibles de l’extérieur.

 

Août 1874

 

Strasbourg, place forte : Etat d’avancement de la construction des forts détachés.

Une note du deuxième bureau français nous apporte quelques précisions sur l’avancement des travaux à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les nouveaux travaux exécutés par les Allemands à Strasbourg comprennent 12 forts, 3 sur la rive droite du Rhin, 9 sur la rive gauche. Les forts de la rive droite sont à peine commencés, ceux de la rive gauche au contraire sont terminés sauf toutefois ceux dont les dossés sont pleins d’eau ».

 

Allemagne, Strasbourg place forte : description du secteur sud.

Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions le secteur sud à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Au Sud les deux forts à grand relief de Grafenstaden et de Illkirch situés au milieu de la plaine marécageuse de l’Ill, commandent au loin la route de Colmar, le canal du Rhône au Rhin et le chemin de fer d’Alsace. La lacune comprise entre le fort de Grafenstaden et le plateau de Hausbergen, est comblé par les forts de Holtzheim et de Wolfisheim, distants entre eux de 3 000 m environ ».

 

Allemagne, Strasbourg place forte : critiques françaises relatives à l’emplacement des forts détachés.

Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions le secteur sud à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les Allemands dans la détermination de l’emplacement de ces forts semblent s’être préoccupés de les tenir à une distance moyenne de 6 kilomètres de la place et avoir reculé devant l’éloignement qu’aurait nécessité l’occupation des hauteurs dangereuses situées entre Ittenheim et Hangenbieten, à 1 900 et 3 000 mètres en avant des positions choisies par eux. Bien que le fort de Holtzheim voie suffisamment la vallée de la Bruche, le groupe de Wolfisheim – Holtzheim. Holtzheim voie suffisamment la vallée de la Bruche, le groupe de Wolfisheim – Holtzheim paraît constituer le point faible de la nouvelle enceinte des forts ».

 

Allemagne, Strasbourg place forte : description française des forts à fossés secs et pleins d’eau.

Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit les forts détachés de Strasbourg à fossés secs ou pleins d’eau à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les forts de Strasbourg tant à fossés secs qu’à fossés pleins d’eau sont conçus dans le même ordre d’idées ! Organisés exclusivement pour l’artillerie, devant être reliés par des tranchés-abris et des batteries intermédiaires que l’on construirait en temps de guerre, ces ouvrages constituent de grandes batteries servant de réduit à la ligne des tranchées et contenant de vastes logements, des nombreux abris et des magasins de munitions intérieurs et extérieurs. … Mines s’étendent en avant de certains de ces forts, rien ne semble y avoir été prévu en ce qui concerne l’artillerie pied à pied qui, d’après les idées des Allemands sur la défense offensive des places, devrait être soutenue par les défenseurs des tranchée-abri avoisinantes et par les batteries intermédiaires. Les forts à fossés secs sont tous semblables ; ils ne diffèrent que par leurs dimensions et par leur armement qui varie de 28 à 22 pièces.

Leur forme est celle d’une lunette aplatie, leur relief peut être évalué à 9 m au-dessus du terrain naturel.

Le fossé étroit et profond tire son flanquement d’une caponnière et à deux ailerons. L’escarpe détachée est tenue très basse, la contrescarpe que surmonte immédiatement le talus du glacis à 7 mètres de hauteur environ. Une grande traverse en capitale sur laquelle se trouvent les principales communications divise le fort en deux parties et se prolonge jusqu’à la gorge. La gorge terrassée est brisée suivant un tracé bastionné de façon à assurer le flanquement de son fossé ; elle contient 2 étages de logements. Les pièces sont traversées de deux en deux sur les faces et de pièce en pièce sur les flancs. Les forts à fossés secs pleins d’eau sont construits sur le même type, seulement les flancs paraissent destinés à recevoir un armement moins considérable. Les logements à deux étages sont installés sous le parapet ; la gorge que ferme un tracé à profil bas de constructions voûtées servent de corps de garde et de logements s’élève à gauche et à droite de la porte d’entrée ; enfin, l’intérieur du fort est divisé par une grande traverse en capitale. On accède au terre-plein par deux rampes en maçonnerie aboutissant aux angles d’épaule ».

 

Jeudi 3 septembre 1874

 

Allemagne, Strasbourg place forte : arrivée de l’inspecteur des fortifications, le général von Biehler.

La presse locale annonce l’arrivée du général von Biehler : « Nouvelles locales et provinciales. Strasbourg, le 4 septembre (1874). Le général von Biehler, Inspecteur des fortifications, est arrivé hier à 16 h en provenance de Metz et à pris une chambre à l’auberge « Zum rothen Hause » de la Maison Rouge ».

Texte original :

Deutsches Reich, Festung Straßburg, Ankunft von General von Biehler.

Lokales und Provinzielles. Straßburg, 4. September 1874. General von Bieler, Inspekteur der Festungen, ist gestern Mittag 4 Uhr von Metz kommend hier eingetroffen und hat im Gasthofe zum Rothen Hause Wohnung genommen.

 

Samedi 19 septembre 1874 / Samstag den 19. September 1874

 

Allemagne, Strasbourg place forte : état d’avancement de la construction des forts de la rive droite et livraisons de briques.

Deutsches Reich, Festung Straßburg : Beu der rechtrheinische Forts und Backstein Liefferungen.

Un journal local de Strasbourg a publié cet article repris dans la Gazette de Karlsruhe : « Strasbourg, le 19 septembre 1874. On a écrit d’Offenbourg à la La Gazette de Karlsruhe « Karlsruher-Zeitung » : « On travaille activement à la construction des forts de la rive droite du Rhin, comme nous avons eu l’occasion de voir les travaux des forts qui viennent d’être commencés entre Sundheim et Eckartsweier. Pour une personne non initiée il n’est pas possible de constater quel est l’état d’avancement de la construction de ces forts ; mais on peut dire avec certitude, on en est convaincu, qu’il y a encore pas mal de travail à réaliser. Avec la construction de ces forts et principalement avec l’agrandissement de la place forte de Strasbourg, c’est toute branche de l’industrie qui a pris en compte notre région, qui apporte assez de travail et également assez de revenus, comme la fabrication des briques. Alors que l’on ne trouvait autrefois que quelques rares four à briques dans la région, on peut trouver maintenant à Schutterwald, Hofen, Legelhurst et les autres villages de grandes piles de briques empilées, qui ont été fabriquées, séchées et cuites dans ses villages, puis immédiatement livrées à Strasbourg. Avec cela beaucoup d’argent arrive chez les gens, et plus d’un qui ne gagnait à peine son pain quotidien en tant que journalier, a gagné beaucoup d’argent ».

Version originale de l’article en langue allemande.

Straßburg, 19. September 1874. Der « Karlsruher-Zeitung » schreibt man aus Offenburg : « An der Erbauung der rechtsrheinische Forts wird eifrig gearbeitet, wie mir Gelegenheit hatten, uns bei dem zwischen Sundheim und Eckartsweier in Angriff genomenen Forts zu überzeugen. Wie weit diese Arbeiten schon gediehen sind, kann natürlich ein Laie nicht beurteilen ; nur dies bemerkt man und kann mit Sicherheit sagen, daß jedenfalls noch sehr viel zut hun ist. Durch diese Bauten und die Erweiterung der Festung Straßburg überhaupt ist ein Industriezweig in unserer Gegend aufgekommen, der eichlich Arbeit und eben so reichlich auch Bezahlung bringt, das Backsteinmachen. Während früher auf der Ebene draußen nur vereinzelte Ziegel und Backsteinbrennereien waren, kann mann jetzt in Schutterwald, Hofen, Legelhurst und anderen Landorten überall große Massen aufgeschichteter Backsteine haben, die an diesen Orten gemacht, getrocknet und gebrannt, und dann sofort nach Straßburg geliefert werden. Hierdurch kommt natürlich viel Geld unter die Leute und Mancher, der sonst als Tagelöhner eine teueres Brot verdiente, hat hier großes Verdienst.

 

Jeudi 8 octobre 1874

 

Allemagne, Strasbourg place forte : établissement de plans pour la construction du Fort von der Tann.

Le service des fortifications de Strasbourg a réalisé un plan destiné à être utilisé comme pièce jointe au devis du 8 octobre 1874. Il s’agit du plan de masse du Fort von der Tann, à l’échelle 1 :500e, signé et visé par le chef de bataillon et ingénieur de la place « Major und Ingenieur vom Platz » Erfahrt et d’autres autorités.

 

Vue du plan décrit ci-dessus (collection MJR)

Source / Quelle : Geheimes Staatarchive preußischer Kulturbesitz.

 

Lundi 25 janvier 1875

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : augmentation du budget alloué aux fortifications allemandes.

Une revue militaire nous apporte ces précisions : « La loi du 8 juillet 1872, en vertu de laquelle l’indemnité de guerre payé par la France a été répartie, avait consacré une somme de 19 000 000 thalers (71 250 000 fr.) aux travaux de fortification à élever en Alsace-Lorraine. Sur cette somme, 3 750 000 fr. étaient réservés pour l’agrandissement de la ville de Strasbourg. Restaient donc, pour être employés à la construction de nouveaux ouvrages, 67 500 000 fr. La portion de ce crédit, à dépenser en 1872 et en 1873, devait s’élever à 51 181 875 fr. : un reliquat de 16 318 125 fr. restait donc disponible pour les exercices suivants et était destiné à compléter le système de défense de Strasbourg et de Metz, les gros œuvres devant être achevés grâce aux crédits consacrés aux années 1872 et 1873. Mais ces crédits ont été dépassés et cela pour diverses causes parmi lesquelles on peut citer : les travaux supplémentaires occasionnés par les écroulements qui ont eu lieu dans les principaux forts de Metz, l’obligation de payer à des propriétaires des indemnités dues pour expropriation par l'administration française, obligation passée à la charge du gouvernement allemand, et enfin la hausse subite de la main-d’œuvre et des matériaux de construction occasionnée par la précipitation apportée dans les premiers travaux. L’administration allemande voulant en effet parer au plus pressé, a fait exécuter à tout prix, avant l’automne de 1873, les travaux qui avaient été reconnus indispensables à la défense du territoire. Il est résulté de ces divers motifs d’augmentation de dépenses que, 62 590 875 fr. se trouvaient dépensés à la fin de 1874, et qu’il ne restait plus qu’un reliquat de 4 909 125 fr. absorbé lui-même en partie, par de nouvelles dépenses imprévues causées par des écroulements considérables qui se seraient récemment produits au fort Saint-Quentin. Le Reichstag, reconnaissant la nécessité d’un nouveau crédit, a voté le 25 janvier 1875 une nouvelle allocation de 10 412 432 fr., à prélever sur le restant de l’indemnité de guerre ».

 

Jeudi 25 mars 1875

 

Allemagne, Strasbourg place-forte : adjudication de la réalisation et de la livraison de collecteurs en fonte et de tuyaux d’évacuation des fumées pour le service des fortifications.

Un journal de Strasbourg a publié à trois reprises ce communiqué : « La réalisation et la livraison de 151 entonnoirs collecteurs en fonte de fer « gußeiserne Trausschachttrichtern » et de 12 tuyaux d’évacuation des fumées « Dampfabzugsröhren » doit être adjugée publiquement au moins offrant, le délai de la soumission est fixé au jeudi 25 mars 1875 à 10 heures, au bureau du service des fortifications « Bureau der Fortifikation ». Les plans et les conditions de livraisons peuvent être consultés à ce bureau et les offres doivent parvenir avant le délai fixé. Strasbourg, le 2 mars 1875. Kaiserliche Fortification ».

 

Samedi 3 avril 1875

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Occupation permanente des forts de la rive gauche à Strasbourg.

Une revue militaire française qui puise ses informations dans la presse allemande nous livre ces informations : « Les casemates sont maintenant complètement terminées dans les forts de la rive gauche à fossés pleins d’eau, c’est-à-dire dans les forts Fransecky, Tann et Werder, et assez sèches pour pouvoir être habitées. En conséquence, à dater du 1er avril 1875, ces forts ont été occupés par une garnison permanente, et non plus par des détachements relevés chaque jour ».

 

 

Vendredi 30 avril 1875

 

Allemagne, Strasbourg place forte: adjudication de la démolition de la ligne du chemin de fer de ceinture situé sur la rive gauche du Rhin, du canal de la Marne-au-Rhin et la route de Wissembourg, entre la gare de Mundolsheim et la gare de Holzheim, entre Graffenstaden et le fort IX.

Un journal de Strasbourg a publié ce communiqué : « Les travaux de démolition « zum Abruch » du chemin de fer militaire de ceinture « militärischen Ringbahn » à Strasbourg, doivent être adjugés pour l’ensemble ou en trois lots : a) entre le canal de la Marne au Rhin et environ 200 mètres à l’est de la route de Wissembourg ; b) entre la gare de Mundolsheim et la gare de Holzheim ; c) entre Graffenstaden et le fort IX. L’adjudication est fixée au vendredi 30 avril 1875 à 10 heures, au bureau du service des fortifications. Strasbourg, le 5 avril 1875. Kaiserliche Fortification ».

 

Vendredi 3 mars 1876

 

Allemagne, Strasbourg place forte : déclaration d’urgence de la construction de l’extension de la ceinture des fortifications urbaines.

Un journal a publié ce communiqué officiel du 7 février 1876 publié le 3 mars 1876 : « N°74. Agrandissement de la ceinture de fortification de l’enceinte urbaine. Nous Guillaume, empereur allemand par la grâce de Dieu, suite à la proposition du chancelier de l’empire et conformément à la loi sur les expropriations pour des motifs publics du 3 mai 1811 (bulletin des lois, 9 série 9285), et à la loi sur les expropriations relative à la prise de possession de biens privés pour la construction urgente de fortifications du 30 mars 1831 (bulletin des lois 9 série 98) pour l’Alsace-Lorraine, ordonne ce qui suit : En raison de la nécessité publique de l’urgence déclarée de l’extension des fortifications urbaines de Strasbourg, conformément au plan ci-joint, nous donnons l’autorisation aux autorités chargées de cette réalisation, d’acquérir par voie d’expropriation toutes les parcelles de terrain nécessaires à la réalisation de cette fortification urbaine. Avec notre haute signature et le cachet impérial. Fait à Berlin, le 7 février 1876. Signé : Wilhelm.           Signé : Bismarck.

Certifié conforme : Meissner. Directeur confidentiel de la chancellerie d’état. Nous portons à la connaissance du public de façon réglementaire, cette décision supérieure conformément à la loi du 3 mai 1841. L’administrateur municipal. Back ». Ce ordonnance impériale déclenche les procédures d’expropriation des terrains conformément à la loi française du 3 mai 1841.

 

Jeudi 9 mars 1876

 

Allemagne, Strasbourg place forte : adjudication des travaux de pose de fascines sur les fossés des forts Fransecky, Tann et Werder.

Un journal local a publié ce communiqué à trois reprises : « Le jeudi 9 mars (1876) matin à 10 heures, seront adjugés les travaux de consolidation des berges (pose de fascines y compris la livraison des matériaux) des rives des fossés des forts Fransecky, Tann et Werder au bureau local du service des fortifications. Les offres devront être déposées au bureau du service des fortifications sur papier timbré sous pli cacheté. Les conditions particulières peuvent être consultées aux heures de bureau. Kaiserliche Fortifikation ».

 

Mardi 26 septembre 1876

 

Allemagne, Strasbourg place forte : adjudication de la livraison et du montage de couvercles de puits de lumière et de ponts levis pour les forts détachés de Strasbourg.

La presse locale a publié cette adjudication : « Mardi le 26 septembre 1876, à 10 heures, seront adjugés publiquement et à montant illimité, au bureau du service des fortifications, la livraison et le montage de 36 couvercles pour puits de lumière « Lichtschachthaube » en fer forgé et grillage, d’un poids d’environ 100 kg par pièce, ainsi que de 3 pont-levis métalliques « Eiserne Zugbrücken », comprenant environ 2 800 kg de fer forgé et de fer laminé « Schmiede –und Walzeisen », 950 kg de fonte et 1 700 kg de plomb durci « Hartblei ». Les conditions générales et particulières ainsi que les plans peuvent être consultés au bureau, ou par la poste contre l’envoie de 6 marks. Strasbourg, le 8 septembre 1876. “Kaiserliche Fortification” ». Remarque : compte tenu qu’il n’y a que trois ponts levis, il est fort probable que ces matériels soient destinés au trois forts à fossé plein de la rive gauche qui viennent d’être achevés, c’est-à-dire les forts Fransecky, Tann et Werder.

 

Samedi 7 octobre 1876

 

Allemagne, Strasbourg place forte : travaux d’extension de l’enceinte urbaine.

Un journal local nous livre cette information : « Strasbourg, le 7 octobre 1876. Hier, on a procédé à la première pose de la première pierre de la nouvelle ceinture urbaine, c’est –à-dire celle de la porte de Schirmeck « Schirmecker-Thor ». Après le discours adapté à la circonstance, prononcé par l’officier le plus ancien du chantier, entouré par les responsables et les employés de la société de construction, on a posé comme d’habitude la première pierre suivie des trois coups de marteau symbolique. Si l’on pense que ce n’est qu’à peine trois semaines que le premier coup de pioche a été donné sur ce tronçon, on ne peut qu’être étonné par la rapidité à laquelle ces travaux sont menés grâce à une direction très performante. Ici, ce sont au moins 1 100 hommes qui travaillent entre la jonction de l’Ill et la porte de Pierre « Steinthor » ; mais l’ampleur des travaux va encore s’accroître et dès que le temps sera plus clément, ce sont près de 2000 personnes qui seront employées sur ces chantiers ; une voie ferrée de chantier avec une locomotive sera mise en place encore cette année, afin de transporter les matériaux entre l’Ill et la porte Nationale « Weissthurmthor ». Comme nous le supposons, au cours de cette semaine on posera encore pas mal de premières pierres des différents ouvrages de ce tronçon, et d’ailleurs elles ont été déchargées près de l’Ill ».

 

Mercredi 18 octobre 1876

 

Allemagne, Strasbourg place forte : travaux de consolidation des berges des forts détachés à fossés pleins d’eau.

La presse locale a publié ce communiqué : « Mercredi 18 octobre 1876 matin à 10 heures, doivent être adjugé au bureau local du service des Fortifications les travaux de fascinage nécessaire à la consolidation des berges des fossés des forts Fransecky, Tann et Werder. La livraison du matériel est comprise dans l’adjudication. Les offres seront faites sur papier timbré sous enveloppe déposées au bureau du service des fortifications « Bureau der Fortification ». Les conditions particulières peuvent être consultées tous les jours aux heures de bureau. 4179.1. Kaiserliche Fortification ».

 

Mardi 21 au lundi 27 novembre 1876

 

Allemagne, Strasbourg, construction des forts détachés de Strasbourg. Revente des matériels du chemin de fer de ceinture.

La presse locale a publié ce communiqué à deux reprises : Les matériels rendus disponibles par le démontage des lignes de voies ferrée de ceinture « Ring-Eisenbahnstrecke » et par la fin des chantiers des forts de la rive gauche, seront vendus au plus offrant immédiatement contre payement immédiat sur place en liquide. Les matériels sont les suivants : environ 28 aiguillages, 23 800 traverses de chemin de fer, 800 traverses d’aiguillages, 10 770 clous pour rails « Schienennägel », 39 780 sièges de rails « Schienenstühle », 24 260 clous pour sièges de rails « Stühlnägel », 6 750 cales de sièges pour rails « Stühlkeile », 2 440 « Laschen » ?, 180 plaques de sous-bassement « Unterlags’platen », ainsi que des vieilles portes, fenêtres, planches, bois à brûler « Brennholz » ; 2 remises à planches « Bretterschuppen » ainsi que d’autres matériaux, qui ne sont plus nécessaire sur cette rive. Il est nécessaire de tenir compte des rendez-vous suivants qui ont été fixés le :

Mardi 21 novembre 1876 : pour les forts Fransecky, Moltke et la station Reichstett de la « Ringbahn ».

Mercredi 22 novembre 1876 : Veste Kronprinz et gare près de Niederhausbergen.

Jeudi 23 novembre 1876 : Gro18761876ssherzog von Baden et gare d’Oberhausbergen.

Vendredi 24 novembre 1876 : Fürst Bismarck.

Samedi 25 novembre 1876 : les forts Kronprinz von Sachsen et Tann ;

Lundi 27 novembre 1876 : le Fort Werder.

La vente aux enchères commence à chaque fois pour les 7 journées, le matin à 9 heures, aux forts Fransecky, Roon, Veste Kronprinz, Grossherzog von Baden, Fürst Bismarck, Kronprinz von Sachsen et Werder, et les acheteurs potentiels sont informés que les conditions sont évoquées sur place et qu’ils peuvent également les consulter au bureau des Fortifications pendant les heures de bureau. Strasbourg le 9 novembre 1876. Kaiserliche Fortification ». 

 

Lundi 23 novembre 1876

 

Allemagne, Strasbourg place forte : remise du portrait du General von der Tann pour le Fort Tann.

Un journal local a publié cet article : « Strasbourg, le 20 novembre 1876. Le général commandant le 1er corps d’armée bavarois, « General der Infanterie von und zu der Tann-Rahtsamhausen », a envoyé son portrait au gouvernement local afin que l’on puisse l’accrocher au fort dénommé d’après lui « Fort Tann ».

 

Samedi 3 mars 1877

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Cadeau du portait de son Excellence Monsieur le général von Werder pour le Fort Werder.

Informations tirées d’une revue militaire allemande : « Son Excellence Monsieur le général de l’infanterie « General der Infanterie » von Werder a offert son portrait au Fort Werder ; comme nous l’apprenons, désormais tous les forts de la rive gauche du Rhin, hormis le Fort Grossherzog von Baden à Oberhausbergen, ont reçu en cadeau le portait de la personnalité dont ils portent le nom et conformément aux directives du gouverneur, ce portait est accroché en temps de paix dans la chambre de l’officier du détachement de garde, et en cas de mise en état de défense il doit trouver sa place dans la chambre du commandant du fort ».

 

Samedi 17 mars 1877

 

Allemagne, Strasbourg place forte : adjudication de travaux pour les ouvrages intérieurs et extérieurs de la place forte.

Une gazette de Strasbourg a publié ce communiqué : « Adjudication des travaux et livraisons à effectuer du 1er avril 1877 au 31 mars 1878, au profit de la place forte de Strasbourg et de ses ouvrages extérieurs : travaux de maçonnerie et de taillage de pierres ; travaux de couverture ; travaux de charpente ; travaux de menuiserie ; travaux de forge et de serruriers ; travaux de plomberie ; travaux de peinture ; travaux de vitrerie ; travaux de carrelage ; travaux de carrelage ; travaux de pavage ; travaux de puisatier ; missions de transport ; ainsi que la livraison des fournitures et de dessins, et la livraison de la nourriture pour les pigeons seront attribués par voie d’adjudication le samedi 17 mars 1877, à 10 heures. Strasbourg le 5 mars 1877. « Kaiserliche Fortification ». Remarque : Cette ajudication annuelle de travaux sur les ouvrages de fortifications de la place est utilisée pour assuer leur entretien, les travaux de modernisation, où mêmes les travaux de construction ou d’aménagement qui n’ont pas pu être financer lors de la construction de l’ouvrage et qui sont réalisés ultérieurement grâce à ces budgets.

 

Vendredi 4 mai 1877 / Freitag den 4. Mai 1877

 

Allemagne, Strasbourg place forte : visite des forts du front sud et ouest de la ceinture des fortifications par l’empereur Guillaume 1er.

Le vendredi 4 mai 1877, l’empereur Guillaume Ier et sa suite ont visité les forts du front sud de la ceinture des forts de Strasbourg. Le cortège est sorti de la ville par la porte Weissthurmthor, puis est passé devant la « grüne Warte » (Montagne-Verte) et s’est dirigé vers Ostwald au Fort Tann, Fort Kronprinz von Sachsen (Lingolsheim), par Wolfisheim au Fort Bismarck, retour par le Weissthurmthor.

 

Samedi 12 mai 1877

 

Allemagne, places fortes : un deuxième officier d’artillerie de la place pour Köln, Metz, Strasbourg et Spandau.

Une revue militaire française a publié cet article : « Officiers d’artillerie des places de Cologne, Metz, Strasbourg et Spandau. On sait que dans chaque place forte de l’empire allemand se trouve un officier appartenant à l’artillerie à pied, généralement un major ou un capitaine, qui porte le nom d’officier d’artillerie de place. C’est lui qui, en temps de guerre, est chargé, sous la haute direction du gouverneur ou du commandant de la place, de la partie de la défense qui regarde spécialement l’artillerie ; il doit, par suite, en temps de paix, prendre les mesures nécessaires pour que cette défense se fasse dans les meilleures conditions possibles, notamment en ce qui concerne l’armement ou l’approvisionnement en munitions. Dans le courant de l’année dernière, les majors d’artillerie, remplissant les fonctions d’officiers d’artillerie de place, dans les places de Cologne, Mayence, Metz, Strasbourg et Spandau, ont reçu, en raison de l’importance de leur service, un adjoint du grade de capitaine appartenant également à l’artillerie à pied ; on a pourvu à ces emplois de nouvelle création par la suppression des directeurs des dépôts d’artillerie de Wittemberg, Graudenz, Minden et Boyen. Un ordre de cabinet, en date du 12 mai 1877, a fixé les dénominations qui seront attribuées à l’avenir aux deux officiers des places désignées ci-dessus : le major doit prendre le titre de premier officier d’artillerie de la place et le capitaine celui de deuxième officier d’artillerie de la place ».

 

Mardi 18 septembre 1877

 

Allemagne, Strasbourg, place forte : construction des routes de fortification et des deux derniers forts détachés.

La presse locale du mardi 18 septembre 1877 nous livre quelques renseignements sur la construction des routes de fortifications et la construction des deux derniers forts de la ceintures des forts détachés de Strasbourg : « Alsace-Lorraine. Strasbourg, le 16 septembre (1877). Sur les hauteurs près des trois Hausbergen serpente une route nouvellement construite par l’administration militaire, qui ne relie pour l’instant que les deux plus grands forts de Strasbourg. Elle commence à Mundolsheim, où elle est reliée à la route de la Wantzenau et s’arrête derrière Oberhausbergen, en plein champs. Jusqu’à présent les habitants des communes limitrophes ne disposaient, pour exploiter leurs vignes ou leurs champs sur la colline que deux mauvais chemins de terre. Désormais la nouvelle route forme une voie de communication confortable, et lorsqu’on la longe, on trouve plusieurs escaliers bien aménagés qui permettent d’accéder aux jolies parcelles de vignes verdoyantes. Comme nous le supposons, l’autorité militaire souhaite aussi créer un accès correct à partir d’Oberhausbergen, puisque des négociations ont commencées il y a quelques jours avec les propriétaires pour l’achat des terrains nécessaires. Les exigences seraient importantes, toutefois compte tenu des avantages apportés pour ce nouvel accès, elles devraient bientôt aboutir. Du côté opposé à cette route, tout près de l’église de Mundolsheim, la construction d’un autre fort doit encore être commencée cette année. Ainsi Strasbourg sera entourée par 14 forts ; 12 sont terminés, le 13e près de l’Altenheimer-Hof, s’élève toujours de plus en plus du sol et son achèvement est proche. Ce dernier est construit par la société de M. Wessel de Strasbourg. Une route nouvellement construite relie là-bas le relie aux routes forestières en provenance de Neuhof et de l’Oberjägerhof, et en utilisant des chemins plus petits, à la route nationale N°68 « Staatstrasse », qui est à proximité du Fort Werder ».

 

Lundi 18 octobre 1886

 

Allemagne, Strasbourg place forte : remplacement des portes et volets de casemates.

Une note française de renseignement du 18 octobre 1886 nous livre les informations suivantes : « Remplacement des volets des casemates jugés insuffisants et rectification du tracé des forts de Strasbourg. Il paraît que l’on a constaté que la porte et les volets des casemates des forts et de l’enceinte de la place de Strasbourg ne pourraient pas résister aux balles du fusil à répétition français. Pour ce motif, on va les remplacer dans le courant de cet hiver par d’autres en acier Bessemer. Un correspondant de Strasbourg nous a également fait savoir qu’à la suite de récentes expériences, le tracé des forts de Strasbourg serait modifié : la ligne brisée au milieu de laquelle se trouve la caponnière serait changée en ligne droite ou tout au moins le saillant serait-il sensiblement aplati. Notre correspondant n’a que des renseignements très vagues à ce sujet, renseignements qui lui ont été donnés par un garde du génie ».

Une autre note française de renseignement nous livre les informations suivantes : « Rectification des profils des glacis et des fossés aux saillants. Dans une récente correspondance il a été dit que le génie allemand venait d’établir des projets en vue de changer les profils du glacis et des fossés aux saillants. L’ordre d’en faire les devis est arrivé de Berlin à Strasbourg. Mais depuis, tout a été ajourné. Le 14 octobre 1886, l’ordre est arrivé de Berlin de suspendre le travail et d’attendre l’arrivée de nouveaux projets qu’on est en ce moment en train d’élaborer à Berlin. Les changements prévus dans les premiers projets ont été trouvé insuffisants. Il paraît que les fossés seront en partie déplacés, d’après les nouveaux projets, les glacis seront plus élevés, enfin les profils seront complètement changés ».

Remarque : a priori il s’agit du projet de suppression des caponnières du saillant dans les forts à fossés secs. Indications intéressantes, ces renseignements proviennent d’un garde du génie « Wallmeister » travaillant vraisemblablement au service des fortifications de Strasbourg.

 

Jeudi 30 décembre 1886

 

Allemagne, Strasbourg place forte : ordonnance impériale pour la construction de 5 ouvrages intermédiaires.

Par une ordonnance du cabinet impérial les autorités allemandes décident de la construction de cinq ouvrages intermédiaires « Zwischenwerke » à Strasbourg. Au Nord du Fort von der Tann c’est l’ouvrage Sachsen-Tann qui sera donc érigé pour renforcer l’intervalle entre le Fort Prinz Bismarck et le Fort von der Tann.

 

Lundi 10 janvier 1887

 

Allemagne : Strasbourg, place forte : arrivée de nouvelles pièces d’artillerie pour les forts, garnison des forts, travaux de renforcement des ouvrages.

Une notre française de renseignement évoque les informations suivantes concernant l’artillerie et les travaux de renforcement de la place forte : « Informations concernant l’artillerie de la place : « Depuis quelques jours il arrive ici des pièces de siège en bronze toutes neuves de 15 cm. Ces pièces viennent de Spandau et seront transportées dans les forts pour y remplacer les pièces de 12 cm. Ces dernières pièces seront toutes remplacées par des pièces de 15 cm. Plusieurs wagons de poudre et autres munitions sont également arrivés ces jours derniers à la gare d’Austerlitz. Le tout a été transporté dans les magasins de la nouvelle enceinte du côté de la citadelle. Début des travaux de renforcement de la ceinture des forts détachés en conséquence de la crise de l’obus torpille : « Au 1er avril prochain, tous les forts et cavaliers de l’enceinte qui ont des casernes seront garnis de troupes. La direction des fortifications est actuellement en pourparlers avec les propriétaires pour l’achat des terrains servant de champs d’exercices. Tous ces forts sont munis de tout ce qui sera nécessaire pour recevoir leurs garnisons au complet. Aujourd’hui même, la fortification a commencé à faire poser les grillages barrières sur les murs de la contrescarpe aux saillants des forts à fossés secs. Il n’est donc plus question quant à présent de modifications de profils dans les saillants ; tout reste dans l’état actuel. La fortification fait faire encore pour 70 000 marks de grillages en plus afin de pouvoir garnir toute la contrescarpe des faces et des flancs des forts à fossés secs. Ces travaux devront être terminés sans faute dans un délai de deux mois. Je tiens tous ces renseignements de sources certaines. Le personnel de la fortification croit que la guerre éclatera bientôt ; car, dit-il, si la guerre n’était pas prévue, on aurait certainement procédé aux modifications projetées, des profils, qu’on aurait pu terminer, dans le courant de l’été prochain ».

Allemagne, Metz place forte : livraison de fil de fer pour les forts.

Une notre française de renseignement du 10 janvier 1887 évoque les informations suivantes concernant les travaux de renforcement de la place forte : « On vient de recevoir à Metz, plusieurs wagons de fil de fer galvanisé destiné à border les fossés secs, là où il n’y a pas de grilles ».

Remarque : c’est bien à partir de 1887 que l’on installe les réseaux de fils autours des ouvrages de Metz.

 

Lundi 7 février 1887

 

Allemagne, Strasbourg, place forte : travaux de renforcement des forts détachés.

Une notre française de renseignement du 7 février 1887 nous livre les informations suivantes concernant les travaux de renforcement de la place forte.

Installation du chemin de fer de ceinture : « Belfort, le 7 février 1887. Sur un ordre télégraphique arrivé tout récemment de Berlin à Strasbourg, le génie militaire a mis immédiatement en œuvre la construction d’un chemin de fer de ceinture destiné à relier entre eux les forts extérieurs qui entourent la place. L’établissement de ce chemin de fer est prévu depuis longtemps, mais son exécution, d’après les renseignements antérieurs, ne devait se faire qu’au moment d’une guerre. La ligne se composera d’une voie étroite, pour servir au transport des matériaux, et d’une voie normale, devant servir à l’armement des ouvrages ; cette voie sera raccordée avec le chemin de fer de l’Etat ».

Travaux de renforcement des forts détachés :

« L’entreprise des travaux a été donnée à la société Heydt et Cie, maison avec laquelle on a traité de gré à gré, et qui est la même que celle chargée des travaux de revêtement au ciment et au béton à exécuter dans les forts. Les travaux, commencés immédiatement sur plusieurs chantiers, doivent être terminés dans le délai de deux mois. Le génie vient de charger M.M. Heydt et Schuster, sans adjudication et au prix du devis, de tous les travaux de renforcement des casemates. Les casemates, abris etc., seront découverts afin qu’on puisse les recouvrir d’une couche de béton. Ce béton sera formé de mortier-ciment et de silex cassé.

On conduit déjà du matériel et des matériaux dans les forts pour l’exécution de ces travaux, qui devront être terminés sans faute le 1er avril prochain. A cet effet l’administration militaire, vient de commander 900 wagons de ciment Portland et 1 000 wagons de silex-pierre bleue. Elle vient aussi de commander à M. Schaeffer, tuilier à Achenheim, près Strasbourg, 400 000 briques pour les forts. Il y aura donc aussi beaucoup de maçonnerie, ce qui est tout naturel, car si l’on veut couler du béton, il faut que les côtés soient fermés par des murs. Les travaux en question sont évalués à 1 million ».

 

Dimanche 20 février 1887

 

Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie : renouvellement de la Triplice.

L’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie renouvellent l’accord de la Triplice, c’est-à-dire une assistance mutuelle sui l’un de ses pays était attaqué.

 

Samedi 5 mars 1887

 

Allemagne : Strasbourg, place forte.

Une notre française de renseignement du 5 mars 1887 nous livre les informations suivantes concernant les travaux de renforcement de la place forte : « Installation du chemin de fer de ceinture : A la date du 12 février 1887, le Gouverneur de Strasbourg a décidé l’établissement d’un chemin de fer à voie étroite passant du pont du canal près de Hœnheim en prenant ensuite la chaussée du chemin de fer de ceinture, la route de ceinture derrière le Fort Roon, puis le chemin vicinal n°63 à partir du kilomètre 12.000 jusqu’au kilomètre 13.100, ensuite la route vers le fort Podbielski et là par le chemin vicinal n°11 du kilomètre 14.700 au kilomètre 14.870 jusqu’au fort Grand-Duc de Bade. Ce chemin de fer est destiné à transporter les matériaux dans les divers forts sur son passage. Par ordre subséquent, et pour le même objet, un chemin de fer doit être établi de la gare de Holtzheim au fort Prince de Bismarck ».

 

Avril 1887

 

France – Allemagne : Affaire Schnaebelé.

À la suite de l’affaire « Schnaebelé », la France renforce son équipement militaire contre l’Allemagne.

 

Samedi 2 avril 1887

 

Allemagne, Strasbourg garnison : forte augmentation de l’effectif de la garnison.

D’après un article de la presse régionale du 2 avril 1887, l’effectif actuel de la garnison a augmenté de 3 000 hommes.

 

Samedi 9 juillet 1887

 

Allemagne, Leipzig : répression des activités francophiles et d’espionnage en Alsace-Lorraine.

Une série de procès politiques à grand spectacle se sont déroulés devant la Cour suprême de Leipzig dans le cadre de la répression des activités francophiles en Alsace-Lorraine. Ce sont huit Alsaciens-Lorrains qui été accusés d’avoir adhéré à la « Ligue des patriotes » de Paul Déroulède. Quatre d’entre eux ont été effectivement condamné et les quatre autres relaxés faute de preuves.

Par ailleurs, le 9 juillet 1887, la Cour suprême de Leipzig a également condamné l’ancien soldat français M. Klein à 5 ans de réclusion pour avoir livré à l’étranger les plans des fortifications de Strasbourg et de Mayence.

 

Dimanche 19 février 1888

 

Allemagne, Strasbourg place forte : la plupart des voutes des forts seraient à découvert.

Une note française de renseignement datant du 19 février 1888 nous livre l’information suivante : « La plupart de voûtes des forts de Strasbourg seraient à découvert. On les démolirait sans toucher au piedroits pour les reconstruire avec un rayon plus grand que précédemment, mais en les surbaissant de plus d’un mètre, avec deux petites voûtes intérieures. Un revêtement de plus d’un mètre d’épaisseur macadam et béton de ciment de Portland est ensuite placé sur la voûte ». Remarque : une partie des voûtes des ouvrages ont effectivement été renforcés par une couche de béton non armée épaisse de 1,20 reposant sur une couche d’un mètre de sable. Il est vrai que le béton a été recouvert d’enduit bituminé avant de remettre la terre qui couvre les ouvrages et non un mètre de macadam comme le signale ce témoin.

 

Vendredi 9 mars 1888

 

Allemagne, politique : décès de l’empereur Guillaume Ier – Kaiser Wilhelm I.

Un journal régional a publié cet article en première page : « L’empereur Guillaume 1er s’est éteint ce matin à 8h30 ! »et ajoute : « Alors que hier très tard le soir les nouvelles parvenues semblaient encore donner un peu d’espoir, les mêmes du bulletin communiqué ce matin à 7 heures s’étaient envolés. L’empereur Guillaume 1er n’est plus ! Quel est le cœur qui peut rester insensible, quels sont les yeux qui peuvent rester sans larmes avec cette nouvelle ? ».

C’est le prince héritier, le Kronprinz, qui lui succède pour quelques semaines. Le nouvel empereur d’Allemagne Kaiser Friedrich III déjà malade, ne survivra que quelques semaines à son père.

Le journal régional publie l’ordonnance dans le cadre du deuil par suite du décès de l’empereur Guillaume Ier : « D’après une ordonnance le décès de sa Majesté l’Empereur Guillaume doit être officiellement rendu public dans toutes les communes du Land ; toutes les communes feront sonner la sonnerie de cloches de deuil « Trauergeläute ». Les bâtiments officiels mettent leurs drapeaux en berne. A cause de la tenue d’office religieux pour le deuil « Trauergottesdienste », d’autres directives seront données ultérieurement.

Les fonctionnaires supérieures y compris les assesseurs, portent le deuil (« Flor am Hut » sur le chapeau et sur l’avant-bras gauche). Le théâtre reste fermé jusqu’à nouvel ordre ».

La presse avait déjà évoqué la maladie et l’agonie de l’Empreur Guillaume Ier. Toutefois les nouvelles étaient assez confuses et se contredisaient. Toutefois nous allons en tirer les éléments les plus intéressant publié par le journal Le Petit Parisien qui reprennait les dépêches de l’Agence Havas et de l’Agence libre.

« Berlin, 8 mars 1888, 8h25 : D’après une communication donnée ce soir à sept heures, l’état de faiblesse continue. L’Empereur prend de temps en temps un peu de vin et des aliments liquides. L’état général est plus tranquille ».

Comme certains journaux avaient déjà annoncé sa mort, le journal précise : Dernière édition. L’Empereur Guillaume. L’agence Havas a publié hier soir la dépêche suivante : Berlin, 8 mars. L’Empereur Guillaume est mort à cinq heures de l’après-midi. L’agence Havas ajoutait : Cette dépêche nous est arrivée sous mots commerciaux conventionnels. Elle était datée de 6h45 et nous est parvenue d’urgence. Nous croyons néanmoins devoir publier ci-dessous les télégrammes « officiels » qui nous ont été expédiés postérieurement à la précédente, que, seule, nous tenons exacte. Voici les télégrammes « officiels » dont parle l’Agence Havas : « Mais l’Agence Havas affirme que le vieux souverain a rendu le dernier soupir, et on remarquera, d’ailleurs, que les télégrammes officiels eux-mêmes, tout en ne disant pas que l’Empereur Guillaume a succombé, montrent la situation comme désespérée. Comme on le voit, les télégrammes officiels ne donnent pas comme certaine la mort de l’Empereur d’Allemagne ».

De son côté, l’Agence libre a reçu la dépêche suivante : « Berlin, 8 mars 1888. L’Empereur d’Allemagne est mort à cinq heures sept minutes. La consternation est grande. Le Kronprinz est attendu ce matin à Berlin ». Autre dépêche qui est parvenue au journal le 9 mars 1888 en parlant de la journée du 8 mars 1888 : « Le prince Guillaume est rentré à Berlin plus tôt qu’il ne pensait lui-même, à la suite d’une dépêche qu’il a reçu à San-Remo et qui donnait les renseignements les plus inquiétants sur la santé de l’Empereur, qui est, depuis quelques jours, sujet à de fréquentes syncopes. L’Empereur est atteint d’hématurie, c’est-à-dire qu’il perd du sang par les voies urinaires ; le jour où cette émission sanguine sera abondante, une syncope se produira qui amène la mort. Le prince de Bismarck n’a pas voulu s’exposer à ce que ce redoutable événement arrivât en l’absence des deux héritiers de la couronne impériale ; il a donc fait rappeler en toute hâte le prince Guillaume ».

Autres dépêches datées de Berlin, 8 mars 1888 : « L’Empereur a eu hier une somnolence qui a duré quatre heures et qui a mis le comble à l’inquiétude » ; « Hier, à sept heures, l’Empereur a eu une syncope. A ce moment arrivait le prince Guillaume, qui débarquait à l’instant de San-Remo. Il ne fut pas introduit aussitôt auprès de l’Empereur. Ce ne fut que vers onze heures seulement qu’il pénétra dans la chambre. L’Empereur ne le reconnu pas, non plus que le prince de Bismarck, qui entrait en même temps que lui. Ce n’est que vers trois heures de l’après-midi que l’Empereur revint à lui sans reconnaître son entourage. On lui tendit une tasse de bouillon, qu’il pu absorber. Bientôt le sommeil arriva et les médecins commencèrent à espérer l’ajournement de la crise fatale qu’ils attendaient d’un moment à l’autre. L’Empereur dormit à deux heures et demie. A son réveil, il sembla redevenir maître de lui-même et demanda à manger. Les médecins lui firent donner des huitres. Rassurés par le sommeil réconfortant dont l’Empereur avait joui pendant quelques temps, le prince Guillaume et le prince de Bismarck ont quitté le lit de l’Empereur, auprès duquel ils étaient restés pendant six heures, s’attendant à chaque instant à le voir rendre le dernier soupir. Dans la soirée, les douleurs ont reparu. Les médecins espèrent encore, mais très faiblement, pouvoir prolonger quelques temps l’existence de l’Empereur. Cependant, il n’est pas probable qu’il puisse résister aux suites de la crise d’aujourd’hui » ; « Berlin, 8 mars. Le bulletin signé par le docteur von Lauer annonce que l’Empereur a passé une nuit très agitée et que son état de faiblesse est très grand » ; « Berlin, 8 mars 1888 : L’impératrice et la grande-duchesse de Bade ont rendu visite à l’Empereur un peu avant deux heures. A deux heures, l’empereur a reçu le prince de Bismarck et s’est entretenu avec lui. L’état de santé de l’Empereur demeure sans changement. Le prince de Bismarck a quitté le palais à deux heures trois quarts. Un avis affiché sur les colonnes extérieures des théâtres annonce que les théâtres royaux seront fermés aujourd’hui ». « Berlin, 8 mars 1888. M. Kroegel, premier prédicateur de la cour, s’est rendu auprès de l’Empereur. Le prince de Bismarck a conféré longuement avec le prince Guillaume. Les princes de la famille royale qui sont présents à Berlin sont venus également au Palais » ; « Berlin, 8 mars 1888, 21 h : L’Empereur est à toute extrémité. On s’attend d’un instant à l’autre à une issue fatale. La grande-duchesse de Bade, fille de l’Empereur, a été appelée par dépêche ; elle est arrivée ce matin. Le prince impérial est tenu par dépêches au courant de la maladie de son père. On a remarqué hier qu’au moment de la garde montante, la musique n’a pas joué en passant sous les fenêtres du Palais impérial » ; « Berlin, 8 mars 1888, 22h50 : De nombreux groupes stationnent dans les rues ; l’émotion est très-vive ; dans le public, l’avis est que l’Empereur est mort et qu’on retarde le plus qu’on peut l’instant où il faudra en donner la nouvelle » ; « Sanremo, 8 mars 1888, 22h50 : Le prince Henri et le prince de Hesse-Darmstadt partent ce soir, à huit heures, pour Berlin. Le Prince impérial et sa famille partiront samedi pour Berlin ; mais on croit qu’ils n’arriveront pas à temps. Toutes les mesures sont prises pour le départ du train spécial qui doit conduire samedi le Prince impérial à Berlin. La princesse impériale, vivement affligée des intentions de son mari, a pleuré devant le docteur Mackenzie des volontés arrêtées du Kronprinz » ; « Berlin, 8 mars 1888, 23 h : Berlin est très animé. Les abords du palais sont encombrés par la foule, avide de nouvelles. Tous les membres de la famille royale présents à Berlin sont en ce moment au palais impérial. A une heure, l’agonie de l’Empereur aurait commencé. Le départ du Kronprinz de Sanremo pour Berlin aurait été décidé à la demande expresse de la majorité des membres de la famille royale ; la dépêche demandant le retour immédiat et annonçant à la princesse royale l’issue fatale prochaine aurait été envoyé ce matin » ; « Berlin, 8 mars 1888 : Un bulletin médical tranquillise la population, qui avait été vivement émotionnée par les éditions spéciales des journaux qui ont annoncé la mort de l’Empereur ». Le journal se pose toutefois la question : « L’Empereur n’est donc pas mort hier. Est-il encore en vie ce matin ? Combien d’heures encore doit durer l’agonie, en supposant que le vieux souverain n’ait pas déjà succombé à l’heure où paraissait ces lignes ». Sa mort est finalement officiellement annoncée le vendredi 9 mars 1888 matin.

 

Allemagne, politique : Délégation de pouvoirs au Prince Guillaume.

Compte tenu de l’agonie de l’Empereur Guillaume Ier et de la maladie du Prince héritier Friedrich, un décret impérial préparé depuis le 17 novembre 1887, permet au prince Guillaume de remplacer l’Empereur pour toutes les affaires courantes et pour la signature des ordres. Voici le décret publié le 8 mars 1888 matin au Bulletin des Lois : « En raison des changements qui peuvent se produire dans ma santé et m’empêcher temporairement de m’occuper des affaires, et en raison de la maladie et d’absence prolongée de mon fils, le Prince impérial, j’autorise Son Altesse Royale le Prince Guillaume à me remplacer dans tous les cas où je croirai avoir besoins d’être remplacé pour les affaires courantes du gouvernement, notamment pour la signature d’ordres, et cela sans qu’il soit besoin d’une autorisation spéciale pour chaque cas particulier ». Signé : Guillaume. Contre-signé : Bismarck. La Constitution n’exige pas la présence du souverain dans la capitale, et pour la prestation du serment royal, les deux chambres du Landtag prussien peuvent envoyer, pour le recevoir, une délégation dans la localité où se trouve le nouveau souverain

 

Jeudi 15 mars 1888

 

Allemagne, fortifications : budget alloué au remaniement des fortifications.

Une revue militaire française nous informe : « On trouve inscrite au projet de budget de 1888-89 une somme de 30 500 000 marks pour remaniement des fortifications, en raison des progrès récents de l’artillerie. L’an dernier, 29 500 000 marks ont été dépensés dans le même but. La dépense totale est évaluée à 126 300 000 marks ».

 

Lundi 10 décembre 1888

 

Allemagne, fortifications : lancement d’une nouvelle étude du système fortifié.

Les derniers essais de tir ont permis de constater que les que les fortifications plus faibles pourraient être vaincus avec les moyens de l’artillerie lourde de campagne même sans amener vers l’avant le train des sièges, un ordre du cabinet impérial du 10 décembre 1888 ordonne une nouvelle étude de l’ensemble du système fortifié allemand.  

 

Jeudi 21 février 1889

 

Allemagne, Strasbourg place forte : travaux de renforcement de la ceinture des forts détachés.

Une note française de renseignement français du 25 avril 1889 nous informe que suite d’un rapport communiqué le 21 février 1889, concernant les nouveaux travaux de défense élevés autour de la place de Strasbourg : « Depuis le commencement du printemps ces travaux ont repris avec une grande activité. Les villages de Souffelweyersheim et Niederhausbergen sont reliés par une route coupée par le chemin de fer et la route de Paris. A l’ouest du chemin de fer, les travaux suivants ont été exécutés le long de cette route. Derrière la rangée nord des arbres qui la bordent a été plantée une haie vive très fournie et très haute, à quelques mètres au nord de cette haie on a creusé un fossé de 1,50 m de profondeur environ, dont les terres ont été rejetées au nord. Entre la haie et ces terres rejetées, c’est-à-dire dans le fossé même, ont été construits 4 magasins du type 2, décrit dans le rapport du 21 février 1881.

Ces magasins, désignés dans le croquis sous les n°26, 30, 31, 32, se trouvent donc protégés au nord par la levée de terre, qui est trop considérable pour provenir seulement de celle extraite du fossé. Les dimensions sont environ les suivantes : 4,50 m de hauteur sur 10 m de base. Ces dimensions prouvent bien qu’on a dû rapporter des terres en quantité assez considérable. La plus grande activité règne de nouveau dans les forts de Strasbourg. On a amené de grandes quantités de moellons qui ont été déposés sur les revêtements - ? – de ces forts ; on y conduit également du sable et du ciment. Il y a un mois environ, le Sieur Zeitz, entrepreneur allemand, a ramené de Metz un chariot destiné au transport de grosses pièces, des affûts, et autres matériaux qu’il serait impossible de conduire sur d’autres véhicules. Ce chariot supporterait une charge de 18 000 kilogrammes, mais on n’a pas connaissance qu’il ait été utilisé à Strasbourg depuis qu’il y est arrivé ».

Remarque : il s’agit tout simplement de la poursuite de la construction des abris d’infanterie, abris d’artillerie ou abris à munitions. Le fait qu’un chariot destiné au transport de charges très lourdes est amené à Strasbourg, correspond vraisemblablement à l’installation des postes d’observation cuirassés de l’usine Gruson de Magdebourg. Ces postes d’observation cuirassés sont composés de lourdes et épaisses pièces en fonte durcie, assemblées sur place. Une partie des forts à fossé sec de Strasbourg sont doté chacun d’un observatoire de type : il s’agit sur le front Nord du fort Roon, sur le front ouest des forts Podbielski, Baden et Sachsen.

 

Octobre 1901

 

D’après l’annuaire de garnison d’automne 1901, le fort Tann est occupé par la garnison suivante : « 11ème compagnie du 3ème bataillon du 138e régiment d’infanterie « Infanterie-Regiment 138 ». Officier du même régiment logeant au Fort Tann : Leutnant Bährecke ».

 

Octobre 1902

 

D’après l’annuaire de garnison d’automne 1902, le fort Tann est occupé par la garnison suivante : « 3ème compagnie du 1er bataillon du 138e régiment d’infanterie « Infanterie-Regiment 138 ». Officier du même régiment logeant au Fort Tann : Leutnant Langfeld ».

 

1919

 

France, Strasbourg place forte : le fort Lefèbvre sert de dépôt à l’armée française.

Après l’évacuation de Strasbourg et de l’Alsace par les troupes allemandes, les troupes françaises font leur entrée dans Strasbourg le 22 novembre 1918. Les unités occupent l’ensemble de l’infrastructure de la garnison, y compris les forts et ouvrages détachés de la ceinture des forts de Strasbourg. Le fort von der Tann est désormais nommé fort Lefèbvre, et sert comme les autres ouvrages, de dépôt de matériel et terrain d’exercice pour les troupes de la garnison. Nous n’avons que peu de renseignements sur les unités qui ont occupé ce site : d’après une frasque laissé dans une casemate-logement, il y avait le 1er bataillon de chasseurs.

 

Mardi 5 juillet 1927

 

France, Strasbourg place forte : décret de classement du fort Lefèbvre en 1ère zone des servitudes.

Le 5 juillet 1927, le Président de la République Gaston Doumergue, sur rapport du Ministre de la Guerre Paul Painlevé, signe le décret suivant classant le fort Lefèbvre dans la 1ère zone de servitude. Voici le texte officiel : « Le Président de la République française, sur le rapport du Ministre de la Guerre, vue les lois des 10 juillet 1791, 17 juillet 1819 et 10 juillet 1851, concernant le classement et la conservation des places de guerre et postes militaires ainsi que les servitudes imposées à la propriété autour des fortifications pour la défense de l’Etat, vu le décret règlementaire du 10 août 1853 pour l’application des lois précitées, décrète :

Article 1. Sont définitivement arrêtés et homologués les plans visés et approuvés par le Ministre de la Guerre et concernant les polygones exceptionnels créés par décrets des 18 et 29 août 1926 dans la 1ère zone des servitudes des forts Rapp, Kléber, Joffre et Lefèbvre dépendant de la place de Strasbourg.

Article 2. Le Ministre de la Guerre est chargé de l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal Officiel de la République Française. Fait à Paris, le 5 juillet 1927. Gaston Doumergue. Par le Président de la République Française. Le Ministre de la Guerre. Paul Painlevé ».

 

Jeudi 23 novembre 1944

 

01h00 : France, Strasbourg, libération : arrivée de l’ordre écrit.

Vers 1 heure du matin arrive l’ordre écrit, c’est-à-dire l’approbation du plan d’attaque de Strasbourg et qui confirme l’accord formel des Américains. Il faudra assurer la protection de flanc de quatre colonnes qui vont effectuer un bond de 50 km dans une zone où nulle reconnaissance aérienne n’a pu être effectuée en raison d’une météo exécrable.

07h00 : France, Strasbourg, libération : la deuxième division blindée française fonce sur Strasbourg.

Le jeudi 23 novembre 1944, dans un jour encore crépusculaire, alors que le brouillard et la pluie couvrent la région, dès 7 heure du matin, sept colonnes de véhicules et de blindés de la 2ème division blindée partent de la région de Saverne en direction de Strasbourg en empruntant trois itinéraires parallèles. Les blindés et les véhicules roulent sur des routes luisantes.

Au nord, le sous-groupement du colonel Rouvillois (qui vient de passer sous le commandement du G.T.L., Groupement Tactique du Colonel de Langlade) passe par Dettwiller, puis par la route de Haguenau à Strasbourg, c’est-à-dire l’itinéraire le plus long ; le sous-groupement de Massu (G.T.L.) passe par Gougenheim et Schiltigheim ; le colonel de Langlade (G.T.L.) prend l’itinéraire le plus court, en passant par Willgottheim et Wiwersheim et de Guillebon quitte Wasselonne pour s’engager sur le RN 4, sur un axe parallèle aux précédents. La charge sur Strasbourg est couverte par deux sous-groupements : au nord, le sous-groupement Quilichini (G.T.D Groupement Tactique du colonel Dio) pointe sur Haguenau et Gambsheim ; au sud, le Groupement Tactique du colonel Rémy G.T.R. se dirige vers Molsheim et Obernai.

La charge de la 2e DB sur Strasbourg (Carte extraite de la Revue Historiques des Armées 1981-3).

 

1945

 

France, Strasbourg place forte : le fort Lefèbvre réutilisé par l’armée française.

Après la seconde guerre mondiale, l’armée française reprend en compte le fort Lefèbvre qui reste terrain militaire. Il sert de dépôt pour du matériel déclassé sans grande valeur. Il ne bénéficie d’aucun entretien. Cependant quelques petites modifications sont faites sur le site : ouverture d’un passage pour poids-lourds vers la gauche en perçant le rempart de gorge et en élargissant la digue sur le fossé de gorge, et construction d’une maison d’habitation sur l’ancien blockhaus de gorge, qui sert de support. Pour l’instant nous ne connaissons pas les unités qui ont occupé les lieux : en dernier lieu c’était le service du génie de Strasbourg qui gérait le site et y déposait différents matériels.

 

Vendredi 5 septembre 1947

 

France, Strasbourg place forte : vue aérienne du fort Lefèbvre.

Sur cette photographie aérienne on s’aperçoit que désormais la végétation a recouvert l’essentiel de l’ouvrage.

Photographie aérienne du fort Lefèbvre du 5 septembre 1947 (Source IGNF).

2005 environ

 

France, Strasbourg place forte : le fort Lefèbvre est vidé.

Après la restructuration des unités de la garnison, le fort Lefèbvre reste terrain militaire, mais est peu à peu vide de son contenu. Avec l’autorisation du service local du génie l’’association du fort Frère a pu bénéficier de certains équipements comme de vieilles fenêtres et portes. Le ministère de l’intérieur avait également fait un projet d’installation de vestiaires pour le personnel du centre de rétention tout proche. A priori ce projet n’a pas abouti.