Fort IX – Fort Illkirch - Fort Werder - Fort Uhrich

 

Dernière mise à jour : 26 octobre 2020

 

Voici l’essentiel des informations disponibles concernant le Fort IX– Fort Werder – Fort Uhrich. Ces textes sont encore rédigés en grande partie uniquement en langue française. Toutefois, petit à petit nous traduisons les différentes rubriques en langue allemande. Lorsque cela est possible nous utilisons les textes originaux avec l’orthographe de l’époque.

 

Hier finden Sie die Informationen zu Fort IX – Fort Werder - Fort Uhrich. Die meisten Texte sind noch meisten nur in französischer Sprache verfasst. Aber nach und nach übersetzen wir jedoch die verschiedenen Abschnitte ins Deutsche. Soweit es möglich ist verwenden wir die Originaltexte mit der Schreibweise aus dieser Zeit.

 

Rédaction de la page / Autor der Seite : MJR

Traduction en langue allemande / Übersetzung in deutscher Sprache : MJR

Tableau d’André Brauch représentant le Fort Werder vers 1910 environ

 

Situation géographique / Geographische Lage

 

 

Le fort Uhrich est situé sur la partie sud du ban communal d’Illkirch. Il borde le canal du Rhône au Rhin et la route départementale 468, la route du Fort Uhrich.

 

Références cadastrales : Section 57, parcelle 59 (anciennement 48).

 

Surface : 17 ha 73 ares 44

 

Cartographie / Kartierung

 

Avant la construction de l’ouvrage intermédiaire / Vor dem Bau von dem Zwischenwerk

 

1870 : Extrait de carte des environs du site de construction du fort Frère.

Ausschnitt von einer Karte vor dem Bau des Fort Frère.

Sur cette carte ont aperçoit le secteur où a été construit le Fort Werder, actuel fort Uhrich, sur la rive ouest du canal de la marne-au-Rhin, près de l’écluse n°83. Entre le canal de la Marne-au-Rhin et le Rhin à l’Est du fort, nous n’avons qu’une seule route, celle qui est dénommée la route de Colmar, en provenance de Strasbourg, et qui rejoint Plobsheim vers le sud. Il s’agit de l’ancienne route impériale n°68. A l’ouest du futur emplacement du fort, nous trouvons les larges méandres de l’Ill, puis sur la rive gauche de l’Ill la route qui part également vers le sud, et qui passe par Illkirch, Graffenstaden et Fegersheim. Enfin un peu plus à l’ouest, juste à côté de cette route, la ligne de chemin de fer entre Strasbourg et Bâle.

Source / Quelle : carte Wagner Strasbourg et environs 1870, collection / Sammlung Philippe Burtscher

 

18/12/1872 : Publication d’une carte de relevés de terrains sur la ligne des forts n°1 à 9 de la rive gauche du Rhin, à l’échelle 1/125 000e, dimension 152,5 cm x 123 cm, attachée au rapport du 18 décembre 1872.

 

Après la construction de l’ouvrage intermédiaire / Nach dem Bau von dem Zwischenwerk

 

1883 : Carte publié dans l’ouvrage de H. Plessix : Manuel complet de la fortification. Cette carte comporte encore le tracé des voies ferrées de ceinture qui ont servies à transporter les matériaux de construction vers les chantiers de construction des forts. La voie ferrée vers le fort Uhrich est reliée à la ligne Strasbourg – Bâle. Toutefois, en 1883, toutes ses voies avaient été démontées et les matériels avaient été vendus aux enchères après la construction des forts détachés.

Collection / Sammlung : MJR.

 

1904 : Extrait d’une carte spéciale à l’échelle 1 :75 000 avec l’emplacement du Fort Werder / fort Uhrich inscrit à l’encre noire.

1904 : Ausschnitt von einer Spezialkarte Maßstab 1 :75 000., das Fort Werder / fort Uhrich wurde mit schwarzer Tinte eingezeichnet

 

1914/05 : Carte du plan de mise en état de défense de la place forte de Strasbourg par l’artillerie. En bleu les positions, abris et batteries à construire ou aménager pendant les 20 premiers jours de la mise en état de défense, et en rouge ceux qui doivent être construits après les 20 premiers jours de la mise en état de défense. Chaque position sur la colline comprend en règle générale un abri d’infanterie, un réseau de tranchées couverts par un réseau de fils surmonté de barbelé.

Armierungs-Karte der Artillerie von mai 1914 : in blau die Stellungen, Unterstände und Batterien die gebaut oder Angelegt werden sollen vom 1. Bis 20. Armierungs-Tag, in rot die gleichen die nach dem 20. Armierungs-Tag gebaut oder angelegt werden. Jede Stellung auf dem Hügel beträgt ein Infanterie-Untertreteraum, eine reihe von Schützengräben die von einem Drahtverhau der mit Stacheldraht überlegt ist der die Stellung schützt.

Source / Quelle : Archives GSTAPK.

 

1914-05-22 : Extrait du plan d’artillerie représentant tout le front sud. La ligne principale de défense est située sur le front sud de la ceinture des forts détachés. Elle précédée une position avancée. Une vaste zone inondable (en bleu sur la carte) alimentée par l’Ill, le Schwarzwasser et le Forst-Rhein (actuel Rhin Tortu) couvre le front sud de la rive gauche du Rhin, entre le Fort von der Tann et le Fort Schwarzhoff. Derrière la ligne de défense principale, une série de batteries qui couvre le front sud et flanquent la partie sud du front Est de la rive droite du Rhin.

Source / Quelle : Archives GSTAPK.

1914-05-22 : Même extrait du plan d’artillerie avec les environs du Fort Werder.

Ce plan qui est un projet de déploiement en cas de mise en état de défense, nous révèle les points suivants :

La ligne des forts et ouvrages détachés est précédée par une levée de terre « Deckwall », qui sert de digue d’inondation et de ligne de défense pour l’infanterie, précédée par un réseau de fil de fer surmonté de barbelé, installé avant le 20e jour de la mise en état de défense. Cette digue est précédée d’une vaste zone inondable.

Le Fort Werder est cerné sur son glacis extérieur par un réseau de fil de fer surmonté de barbelé.

Compte tenu de la proximité de la nape phréatique, aucune tranchée a été prévue dans cette zone. L’infanterie s’installe juste derrière la digue.

Tout le front devant le fort Werder est flanqué par la batterie de flanquement « Zwischenraumstreiche 28 », installée sur la position d’infanterie I-24 située à l’ouest du Fort Werder. Ces batteries comprenaient généralement deux canons de 9 cm.

Dans le fort on prévoit la mise en batterie de canons de 9 cm sur affût de forteresse de canons de 9 cm « 9-cm K. i. s. 9-cm L. ». A priori, sur chaque demi-bastion des deux angles de gorges, on mettait en batterie à priori 2 canons de 9 cm qui croisait leur feu pour couvrir toute la gorge avec son fossé et l’entrée de l’ouvrage.

Par ailleurs, sur flanc on prévoyait des canons de 9 cm modèle 1873 « 9-cm K. 73 » et des canons révolvers de 3,7 cm. A priori il s’agissait de l’armement des caponnières d’épaule qui couvraient les flanc droit et gauche. Normalement 4 autres canons révolvers sur affût mural armaient la caponnière du saillant.

Le fort abritait le point de mesure de l’artillerie « Messstelle 10 » et le poste d’observation de l’artillerie « Beobachtungstelle 122 », ce dernier était vraisemblablement situé dans la tourelle d’observation cuirassée de l’artillerie modèle 1896. Ces observatoires étaient complétés par l’observatoire de guet « Beobachtungswarte 9 ».

A gauche du Fort Werder, entre le fort et l’écluse « Schleuse 85 » du canal du Rhône au Rhin, on trouve la batterie de 3 canons sous bouclier de 10,5 cm « Schirmlafette-Batterie », qui porte le numéro 38 « Batterie 38 ». Elle a pour mission principale la défense contre les aéronefs « Bekämpfung der Luftfahrzeuge ». En effet, à cette époque, les moyens de navigation des avions étant très sommaires, ils longeaient généralement les grands cours d’eau, comme le Rhin.

A l’arrière du fort, était prévu l’installation d’une batterie de réserve de l’artillerie à pied « Batterie 18 der Fuss-Artillerie-Reserve ».

A l’arrière de la batterie 18, en Graffenstaden et le canal du Rhône au Rhin, devait être installé un point de montée de ballon d’observation « Ballonaufstiegstelle » et de part et d’autre, une batterie pour canons de 10 cm modèle 1904 « 10-cm K. 04 » et une batterie pour canons lourds de 12 cm « s. 12-cm K. ».

1914-05-22 : Même extrait du plan d’artillerie plus centré sur le Fort Werder.

Source / Quelle : Archives GSTAPK.

 

1914-05-22 : Plan de mise en état de défense de d’artillerie : réseaux de voies ferrées du front Sud. Sur cette carte on aperçoit une ligne de voie ferrée à une voie à installer après le 20e jour de mise en état de défense. Cette ligne qui alimente l’abri à munitions M67a situé à droite du Fort Werder. Une ligne identique qui fait une boucle est prévue derrière les canons de la batterie de réserve n°38.

Armierungs-Karte der Artillerie von mai 1914, mit den Armierungs-Eisenbahn Strecken.

Source / Quelle : Archives GSTAPK.

 

1915 : Extrait d’un plan topographique annoté par le renseignement militaire français. Sont indiqués en rouge les réseaux de fil de fer et de barbelé, les tranchées, la position des batteries, datant de la mise en état de défense de 1914-1915, qui n’est pas achevée à cette époque. Tous les abris et batteries d’intervalle installés entre 1887 et 1890 environ, sont en noir. Les abris sont marqués « Inf » ou « Mun », les services français ne font pas de différence entre les abris d’artillerie et les abris à munitions.

Auszug aus einem topografischen Plan der im Jahr 1915 vom französischen Militärgeheimdienst überschrieben wurde. In Rot findet man die Drahthindernisse, die Schützengräben und die Batterie-Stellungen die 1914-1915 während der Armierung, die nicht abgeschlossen ist, gebaut wurden. In schwarz alle Untertrete-Räume und Batterien die zwischen 1887-1890 ungefähr gebaut wurden. Diese Räume wurden « Inf » oder « Mun » bezeichnet, die französischen Behörden kannte nicht die Differenz zwischen den Artillerie-Räume und Munitions-Räume. 

Source / Quelle : Collection / Sammlung CESFS.

 

1939 : Carte Michelin n°62 Strasbourg Sud, au 1 / 200 000e.

Collection / Sammlung : MJR.

 

Vues aériennes / Luftaufnahmen

 

 

1950 : Vue aérienne du fort Uhrich à Illkirch-Graffenstaden.

Luftaufnahme vom Fort Uhrich bei Illkirch-Graffenstaden.

Source / Quelle : Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.).

 

Situation stratégique et mission / Strategische Lage und Aufgabe

 

 

1875-1887

 

Le fort Werder, actuel fort Uhrich, est situé sur le front Sud de la ceinture des forts détachés de Strasbourg. Cet ouvrage à fossé pleins d’eau est un fort à rend relief (15 mètres), situé au milieu de la plaine marécageuse de l’Ill, un l’ouvrage essentiel de la défense du front sud de la place de Strasbourg. Il est situé près de l’écluse n°87 près de la rive ouest du canal du Rhône au Rhin, il était initialement le seul ouvrage défendant un vaste front au sud de Strasbourg entre le Rhin à l’Est et l’Ill à l’ouest.

A l’ouest de l’emplacement du Fort Werder nous trouvons les larges méandres du cours de l’Ill, puis sur la rive gauche de l’Ill la route allant de Strasbourg à Illkirch, Graffenstaden et Fegersheim. Juste à côté et à l’ouest de cette route, la voie de chemin de fer de Strasbourg à Bâle. A l’est de l’emplacement du Fort Werder, le canal du Rhône au Rhin, avec l’écluse n°87 et ses chemins de halage, et la seule grande voie rejoignant le sud de Strasbourg en direction de Colmar, l’ancienne route impériale n°68 également dénommée route de Colmar, entre Strasbourg et Plobsheim.

A l’est du fort Werder et de cette route, s’étend la vaste forêt rhénane, qui constitue un obstacle naturel d’importance. En 1879, cette partie du front sud couverte par la forêt est toutefois renforcé par le Fort Schwarzhoff actuel fort Hoche, construit à proximité du Rhin, sur sa rive gauche, un petit fort qui réduit désormais le vaste intervalle entre le Fort Werder et le Fort Kirchbach.

Le fort commande donc les seules voies de communications disponibles entre l’Ill et le Rhin, qui sont le chemin de fer de Bâle, le canal du Rhône au Rhin et la route vers Colmar.

 

1887 – 1914

 

Lors de la crise dite de l’obus torpille, à partir de 1887, la ceinture des forts détachés du front sud est renforcée par une série d’abris d’infanterie, d’artillerie et à munitions, et par l’ouvrage intermédiaire Werder-Schwarzhoff. Le fort Werder est doté de deux batteries annexes permanentes. La mission du fort reste la même que précédemment.

Avec le changement de stratégie de l’empire allemand vers 1898 avec l’adoption du plan von Schlieffen. Ce plan prévoit qu’en cas de conflit avec la France, l’essentiel de l’armée allemande passerait par la Belgique et effectuerait un vaste coup de faucille au-dessus de Paris pour encercler les armées françaises. Et pour contribuer à la réussite de ce plan, il fallait attirer les armées françaises en Lorraine et en Haute-Alsace, en laissant de vastes trouées qui ne seront pas dotée de fortification. Toutefois en Haute-Alsace on fortifie les têtes de pont et le front sud de la place forte de Strasbourg, la partie sud du front Est, en liaison avec les lignes de la Bruche et le fort de Mutzig et le Donon, doit former une vaste position de barrage pour stopper la remontée éventuelle d’une attaque française.

En conséquence, au début du 20e siècle, le front sud de Strasbourg est renforcé par une digue permanente entre la berge gauche du Rhin et l’Ill, la construction de barrages sur le Rhin Tortu, le Schwarzwasser et l’Ill, pour alimenter une vaste zone inondable, travaux réalisés. Le front sud est renforcé par 4 batteries à bouclier, dont deux batteries ayant une action directe sur le front sud, avec deux fois 3 canons de 10,5 cm, avec une portée conséquente qui permet d’agir au-delà de la vaste zone inondable du front sud. La route en direction de Plobsheim est surélevée, ce qui permet de faire sortir de l’artillerie vers des positions avancées, chargées de défendre notamment le déversoir de l’Ill au Rhin.

Toutefois, compte tenu de la faiblesse du cuirassement de ces batteries à boucliers, qui auront en mai 1914 une mission de défense contre les aéronefs, de nombreuses positions de batteries sont planifiées pour être établis lors de la mise en état de défense de place forte, derrière la ligne des forts du front sud. La mission du fort Werder change considérablement peu avant 1914 : il est dépourvu de son artillerie hormis celle destinée à la défense rapprochée, il devient donc juste un point d’appui. Par contre la batterie à bouclier n°39 installée sur l’emplacement de son ancienne batterie annexe gauche, reçoit une mission de défense contre les aéronefs, une nouvelle menace très récente.

 

1918 – 1935 environ

 

Le fort Uhrich est à priori utilisé comme dépôt de matériels militaires ou terrain d’exercice.

Fort Werder dient wahrscheinlich nur für die Aufbewahrung von militärischer Ausrüstung und auch als Übungs-Gelände.

 

1935 environ – 1940

 

Le fort Uhrich est à nouveau classé en tant qu’ouvrage de défense. Il sert à abriter les troupes du secteur et vers 1939, une plate-forme avec un canon de 60 de marine est aménagée sur l’angle de gorge gauche, destiné à couvrir la route vers Eschau et Plobsheim, le canal du Rhône au Rhin avec ses chemins de halage et la route vers Eschau et Plobsheim et les débouchés de la forêt rhénane. Un petit blockhaus avec une mission analogue est construit à côté du fort sur la berge du canal. La batterie à bouclier à gauche du fort est retrouve trois tourelles et est remise en état pour contribuer à la défense de la zone.

Angle de gorge gauche : Plateforme pour canon de 60 mm de marine, utilisé pour la défense antichar en 1939-40. Photographie © MJR du 26-06-2011.

Blockhaus pour canon antichar érigé près du fort Uhrich sur la berge du canal du Rhône-au-Rhin.

 

Distances avec les autres ouvrages

 

Fort von der Tann - Fort Lefèbvre : 2,898 km (1,801 miles).

Fort Kirchbach : 9,6 km (6 miles).

Fort Schwarzhoff – Fort Hoche : 3,797 km (2,359 miles).

Zwischenwerk Werder-Schwarzhoff : 2,332 km (1,449 miles).

Enceinte urbaine : 7,6 km (4.8 miles).

 

Déroulement de la construction / Verlauf vom Bau

 

 

Expropriation des terrains pour la construction du fort Großherzog von Baden

 

Les terrains nécessaires pour la construction du fort d’Illkirch ont été exproprié conformément à la loi française du 3 mai 1841.

 

11 avril 1872 : ordonnance impériale relative aux expropriations au profit de l’agrandissement de la place forte de Strasbourg.

 

 

Construction du fort IX, Fort Illkirch, Fort Werder

 

Chronogramme : Le chronogramme habituel inscrit à l’intérieur du porche d’entrée, n’est plus visible.

 

20 décembre 1872 : adjudication des travaux.

 

1873 – 1876 : dates officielles des travaux.

 

10 mai 1873 : Embauche de 300 à 400 terrassiers pour la construction du fort. Contremaître pour les travaux : « Schachtmeister » Hantle.

 

17 juin 1874 : Vente aux enchères de tonnelets de ciment vides par le service des fortifications de Strasbourg, sur les chantiers des forts de la rive gauche : au fort près de Grafenstaden, environ 123 pièces.

 

9 mars 1876 : Adjudication des travaux de pose de fascines pour consolider les berges des fossés des forts Fransecky, Tann et Werder.

 

Octobre 1876 : Autre adjudication des travaux de consolidation du fossé avec des fascines

Oktober 1876 : Befestigung vom Graben-Ufer mit Faschinen. 

 

 

Aménagements complémentaires pour le Fort IX, Fort Illkirch, Fort Werder et démontage du chemin de fer de ceinture.

 

Janvier 1874 : installation des lignes de télégraphies souterraines entre les forts détachés de Strasbourg. On estimait la durée des travaux à trois mois et les câbles sont enterrés à une profondeur de 75 cm.

 

8 avril 1874 : Adjudication de 178 étagères en bois pour stocker les projectiles par le dépôt d’artillerie de Strasbourg. Il est fort probable que ces étagères doivent équiper les magasins à projectiles des forts détachés.

 

4 mai 1874 : La presse locale annonce une nouvelle adjudication concernant de 178 mètres linéaires de râteliers à fusils. Ces râteliers à fusils étaient vraisemblablement destinés à équiper les forts détachés de la rive gauche du Rhin.

 

25 mars 1875 : Adjudication de la réalisation et de la livraison de 151 collecteurs en fonte et de 12 tuyaux d’évacuation des fumées pour le service des fortifications par le service impérial des fortifications de Strasbourg. Il est fort probable que ces équipements soient destinés aux forts détachés de la rive gauche du Rhin.

 

30 avril 1875 : adjudication de la démolition de la ligne du chemin de fer de ceinture situé sur la rive gauche du Rhin, du canal de la Marne-au-Rhin et la route de Wissembourg, entre la gare de Mundolsheim et la gare de Holtzheim, entre Graffenstaden et le fort IX.

 

26 septembre 1876 : Adjudication de la livraison et du montage de couvercles de puits de lumière et de ponts levis pour les forts détachés de Strasbourg. La presse locale a publié cette adjudication : « Mardi le 26 septembre 1876, à 10 heures, seront adjugés publiquement et à montant illimité, au bureau du service des fortifications, la livraison et le montage de 36 couvercles pour puits de lumière « Lichtschachthaube » en fer forgé et grillage, d’un poids d’environ 100 kg par pièce, ainsi que de 3 pont-levis métalliques « Eiserne Zugbrücken », comprenant environ 2 800 kg de fer forgé et de fer laminé « Schmiede –und Walzeisen », 950 kg de fonte et 1 700 kg de plomb durci « Hartblei ». Les conditions générales et particulières ainsi que les plans peuvent être consultés au bureau, ou par la poste contre l’envoie de 6 marks. Strasbourg, le 8 septembre 1876. “Kaiserliche Fortification” ». Remarque : compte tenu qu’il n’y a que trois pont-levis, ces équipements sont vraisemblablement destinés aux trois forts à fossé plein d’eau, les Fort Fransecky, Fort von der Tann et Fort Werder, dont la construction s’achève sur la rive gauche du Rhin. A priori les forts à fossés secs ont été équipés avant cette date. Un premier essai aurait été fait au fort Bismarck, actuel fort Kléber.

 

1886 – 1890 environ : Renforcement du Fort Großherzog von Baden et des intervalles dans le cadre de la crise de l’obus torpille.

 

18 octobre 1886 : D’après une note de renseignements française, remplacement des portes et volets des casemates dont la résistance aux balles françaises est jugée insuffisante.

 

30 décembre 1886 : Ordonnance impériale pour construire 5 ouvrages intermédiaires dont l’ouvrage intermédiaire « Zwischenwerk Werder-Schwarzhoff » dans l’intervalle entre le Fort Werder et le Fort Schwarzhoff.

 

10 janvier 1887 : Remplacement des pièces d’artillerie de 12 cm des forts par des pièces de 15 cm en bronze. Les pièces arrivent de Spandau, et on a également livré voies de chemin de fer des munitions et de la poudre.

 

27 janvier 1887 : Ordonnance impériale pour l’aménagement de batteries, d’abris pour l’infanterie, l’artillerie et le stockage des munitions dans les intervalles entre les forts.

 

1887-1890 environ : une partie de l’ouvrage est renforcé. Il s’agit de l’aile droite de la caserne sous la face droite, ainsi que le saillant et la poterne sous traverse en capitale. Les locaux à l’épreuve des bombes sont couverts par une couche de sable d’une épaisseur d’un mètre (en réalité une couche de loes) et une couche de béton de 1,20 m placé sur les superstructures. Les murs exposés au tir de l’artillerie sont munis d’un couloir de sable large d’un mètre. Les fenêtres de la caserne sous la face droite sont murées et muni de ventilation manuelle. Installation des deux batteries annexes, droite et gauche. La batterie annexe droite est munie de l’abri à munitions M67a. Installation d’une caponnière double de saillant et réaménagement des caponnières des flancs pour les canons révolvers de 3,7 cm. Renforcement du grand magasin à poudre du flanc droit. Les rampes de la cour transférée le long du rempart de gorge, protection de la digue d’accès à l’entrée par des grillages.

Extrémité droite de la caserne du front droit : vue de la maçonnerie en bas, de la dalle en béton en haut, et entre les deux de la couche de loes. Une partie du remblai ayant été enlevé, le fort Uhrich est un des rares ouvrages où l’on peut apercevoir les détails du renforcement de 1887-1890.

Photographie © MJR du 26/06/2011

Chambre de tir pour un canon révolver de 3,7 cm sur affût mural dans la caponnière du saillant. Le créneau de tir est muni d’un volet blindée coulissant relié à un contre poids. La caponnière du saillant a été armée de 4 canons révolvers, qui assurait la défense rapprochée du fossé situé devant les faces droite et gauche.

 

7 février 1887 : D’après une note française de renseignements : Arrivée d’un ordre télégraphique de Berlin pour installer un chemin de fer de ceinture à voie étroite et à voies normales raccordée au chemin de fer de l’Etat, pour réaliser les travaux de renforcement des forts et des intervalles. « L’entreprise des travaux a été donnée à la société Heydt et Cie, maison avec laquelle on a traité de gré à gré, et qui est la même que celle chargée des travaux de revêtement au ciment et au béton à exécuter dans les forts. Les travaux, commencés immédiatement sur plusieurs chantiers, doivent être terminés dans le délai de deux mois. Le génie vient de charger M.M. Heydt et Schuster, sans adjudication et au prix du devis, de tous les travaux de renforcement des casemates. Les casemates, abris etc., seront découverts afin qu’on puisse les recouvrir d’une couche de béton. Ce béton sera formé de mortier-ciment et de silex cassé. On conduit déjà du matériel et des matériaux dans les forts pour l’exécution de ces travaux, qui devront être terminés sans faute le 1er avril prochain. A cet effet l’administration militaire, vient de commander 900 wagons de ciment Portland et 1 000 wagons de silex-pierre bleue. Elle vient aussi de commander à M. Schaeffer, tuilier à Achenheim, près Strasbourg, 400 000 briques pour les forts. Il y aura donc aussi beaucoup de maçonnerie, ce qui est tout naturel, car si l’on veut couler du béton, il faut que les côtés soient fermés par des murs. Les travaux en question sont évalués à 1 million ».

 

23 février 1887 : Ordonnance impériale pour transformer les portions de rempart non indispensables à l’artillerie, au profit de l’infanterie. Début de construction des batteries annexes qui avaient été planifiées mais non réalisées. Ces batteries sont dotés d’abris à munitions à l’épreuve des bombes.

 

1890 – 1914 : installation de portes blindées et de volets blindés sur les créneaux, installation de nouveaux blindages sur les fenêtres, renforcement du grand magasin à poudre du flanc droit. Installation d’une boulangerie et d’une cuisine moderne avec trois cuves autoclaves dans la caserne sous la face droite, qui a été renforcée. Pour le saillant, l’aile droite de la caserne renforcée et le block de l’entrée de gorge, installation de prise d’aire avec plaque de blindage, de créneaux de tir avec volet blindé, obturation des fenêtres et dans les locaux, installation de tuyaux de ventilation.

Façade de l’aile droite renforcée de la caserne, sous la face droite. On aperçoit une prise d’air avec son blindage et en-dessous un créneau de défense avec volet blindé. Photographie © MJR du 26/06/2011.

Caserne sous la face droite : four à pain installé dans un local du casernement.

Photographie © MJR 06/2011.

Aile droite du block d’entrée de gorge avec les latrines : Volet de blindage supérieur de fenêtre des toilettes.

Photographie © MJR du 26/06/2011.

Partie supérieure d’un volet blindé d’une fenêtre d’une pièce sous la face gauche. Ce lourd volet blindé est ouvert à l’aide d’un système de poulies. Le fort Uhrich est à priori le seul fort a encore posséder ce type de poulies. Le bas de la fenêtre était fermé d’une plaque en tôle plus légère précédée d’une couche de sac à terre. Ce dispositif devait permettre l’aération de la pièce.

Masque en béton construit devant la sortie des troupes de la traverse-abri du saillant.

 

1898-1899 : installation d’un observatoire cuirassé d’artillerie modèle « P.B.St.96 » au profit de la batterie n°38 pour 3 canons de 10 cm sur affûts à boucliers installée sur le glacis du flanc gauche du fort. L’observatoire d’artillerie du fort est relié par des tuyaux acoustiques au poste de commandement de la batterie n°39. La batterie n°39 a été installée devant l’ancienne batterie annexe gauche, à la hauteur de l’angle d’épaule gauche du fort. A l’arrière, a été installé un vaste abri d’artillerie.

En 2011 les membres du Cercle d’Etude et de Sauvegarde des fortifications de Strasbourg ont étudier le fort Uhrich, et notamment repéré grâce à un détecteur de métaux la largeur du réseau de fil de fer surmonté de fil de fer barbelé du réseau intérieur, entre le fossé plein d’eau et la levée de terre de l’escarpe. Sur cette vue on aperçoit le fil de fer support et le fil de fer barbelé. L’installation des réseaux de fil surmonté de fil de fer barbelé font partie des modernisations de l’ouvrage. Photographies © MJR du 26/06/2011.

Pièce du rez-de-chaussée du casernement du front droit avec les fûts de l’ancien dépôt de carburant.

 

Transformation en parc public

 

2011 : Lancement du chantier d’installation du parc public. A cette époque le budget était estimé à 585 000 € TTC.

 

30 juin 2012 inauguration d’un parc public par la commune d’Illkirch-Graffenstaden.

 

Les matériaux utilisés pour la construction du fort / Die Materialien für den Bau des Forts

 

En règle générale :  tous les murs exposés à un tir direct d’un assaillant sont en pierres de taille ou moellons, en grès des Vosges. Tous les murs non exposés au tirs direct sont en briques. Toutefois les façades de la caserne et de la gorge sont en briques recouvertes par un épais placage en pierre de taille.

 

Im Allgemeine: alle Außen Mauern, die beschossen werden können, sind aus Natursteinen aus Bundsandstein aus den Vogesen. Alle Mauern, die nicht beschossen werden können, sind aus Ziegelsteinen. Die Fassaden der Kaserne und der Kehle bestehen jedoch aus Backsteinen, die mit Bundsandsteinftein-Furnier bedeckt sind.

 

Dénominations successives / Benennungen

 

 

1873 : Fort IX – Fort Illkirch.

 

1er septembre 1873 : Fort Werder.

 

3 mars 1877 : Le général von Werder offre son portrait pour le fort Werder. Ce portrait est accroché en temps de paix dans la chambre de l’officier commandant le détachement de garde.

 

3 avril 1919 : Fort Uhrich.

 

Juillet 1940 – Novembre 1944 : Fort Werder.

 

1945 environ : Fort Uhrich.

 

General von Werder vers 1870

 

Plans - coupes / Grundriss - Schnitte

 

Archives MJR

 

Caractéristiques générales / Allgemeine Eingenschaften

 

Grand fort détaché de ceinture à fossé plein d’eau de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Comprend 4 traverses-abris et 5 plates-formes d’artillerie doubles par face, 1 traverse-abri et 2 traverses en terre et 4 plates-formes d’artillerie simples par flanc, une grande poudrière de guerre sous chaque flanc. Vaste corps de casemates pour la caserne et les locaux d’artillerie, à deux niveaux, situé sous les plates-formes d’artillerie des faces et du saillant, comprenant de l’aile gauche Les deux façades de la caserne s’ouvrent sur deux cours intérieures. Le flanquement à partir du rempart, des deux caponnières d’épaule et des demi-bastion droit et gauche de la gorge ; poterne principale sous traverse en capitale comportant des locaux de stockage et une écurie ; latrines dans le bloc droit et gauche de la gorge (2 x 4 pièces) ; entrée protégée par un tambour avec blockhaus de garde et place d’armes de gorge.

Façade de gorge de l’entrée du fort

Photographie © MJR

 

 

Garnison - garde / Garnison - Wache

 

 

1870 – 21 /11 /1918 : Empire allemand / Deutches Reich

 

Samedi 3 mars 1877

 

Allemagne, Strasbourg place forte & garnison : Strasbourg. Présentation des recrues et relèves des détachements de garde des forts.

Informations tirées d’une revue militaire allemande : « Le dernier hiver s’est fait remarquer par sa douceur relative, qui était en contraste avec le froid vif de l’Est de l’Allemagne ; et comme nous avons également été épargné par les fortes pluies, la météo s’est montrée très favorable sur l’instruction des jeunes recrues faite au mois de décembre. Les présentations des recrues, qui a été faite en présence de leur supérieurs respectifs, sont désormais terminées pour les régiments prussiens, saxons et wurtembergeois locaux. En conséquence, on arrive à nouveau à faire tourner les services de garde de la garnison. Alors qu’avant la formation des recrues ont formait les détachements de garde de la garnison avec un mélange provenant de divers bataillons, il y a désormais un seul bataillon qui fournit les détachements de garde. Le gardiennage des forts par des détachements de garde « Wacht-Commandos », qui sont relevés tous les mois, est poursuivis de cette façon ».

 

1er avril 1887 : A compter du 1er avril 1887, tous les forts détachés qui ont des casernes sont garnis de troupe. Les autorités militaires allemandes appellent ce système changement de bataillon « Bataillons-Wechsel », c’est-à-dire qu’un bataillon de chaque régiment d’infanterie est désigné pour assurer les services de garnison pendant une année. La direction des fortifications est actuellement en pourparlers avec les propriétaires pour l’achat des terrains servant de champs d’exercices. Tous ces forts sont munis de tout ce qui sera nécessaire pour recevoir leurs garnisons au complet. Ainsi, ce bataillon détache en règle générale deux compagnies dans chaque grand fort dont il doit assurer la garde. Au Fort Werder, c’est le régiment d’infanterie n°138 « Infanterie-Regiment Nr. 138 » de Strasbourg qui à priori détache en permanence une compagnie pour une période d’un an. Cette compagnie fournie tous les jours, pour une période de 24 heures, un petit détachement de garde.

 

Octobre 1901 : Garnison permanente : 2ème compagnie du 1er bataillon du 138e régiment d’infanterie « Infanterie-Regiment 138 ».

Officier du même régiment logeant au Fort Werder : Leutnant Scheele.

 

Octobre 1902 : Garnison permanente : 10ème compagnie du 3ème bataillon du 138e régiment d’infanterie « Infanterie-Regiment 138 ».

Officier du même régiment logeant au Fort Werder : Leutnant Wolff.

 

1915 environ : Photographie de l’entrée du détachement de garde à l’entrée du fort, utilisé comme camp de prisonniers.

 

Classement de l’ouvrage / Klassifizierung des Befestigungswerkes

 

22 juillet 1876 : Le fort Großherzog von Baden fait partie de la place forte de Strasbourg, une place forte classée dans les places avec armement de 1ère classe. En effet, d’après une décision prise récemment par le ministre de la guerre prussien et rapportée par l’Allgemeine Miltair Zeitung du 22 juillet 1876, les places fortes allemandes sont classées ainsi qu’il suit :

1° Forteresses avec armement de première classe : Strasbourg, Rastadt, Mayence, Metz, Coblence, Cologne, Wesel, Ulm, Magdebourg, Glogau, Neisse, Kustrin, Spandau, Thorn, Posen, Dantzig, Königsberg.

 

02/08/1914 : Mobilisation général en Allemagne.

Avec le début de la mise en état de défense de la place forte de Strasbourg, le Fort Werder fait partie intégrante du secteur Sud de la place forte.

La liste des unités qui ont occupé l’ouvrage pendant la première guerre mondiale n’est pas connue.

 

06/07/1933 : Première série des places de guerre.

D’après la loi du 6 juillet 1933 relative aux fortifications de Strasbourg, publiée au Journal Officiel du 7 juillet 1933, l’ouvrage Neuf-Empert est classé en première série au tableau de classement des places de guerre. Voici une partie de ce texte de loi : Art. 1er. – Sont classé en première série et figureront désormais à ce titre au tableau de classement des places de guerre et ouvrages défensifs de la France les ouvrages détachés indiqués ci-après : ouvrage de Neuf-Empert, fort-Ney, ouvrage Rapp-Ney, fort Rapp, fort Desaix, fort Ducrot, batterie des Cerisiers, fort Foch, fort Pétain, fort Lefebvre, fort Uhrich, ouvrage Uhrich-Hoche, fort Hoche, batterie d’Altenheim, batterie des Paysans, ouvrage du kilomètre 119, abris à munitions M69 et M70. Art. 3. Sont maintenus non classés, sans démolition, les ouvrages détachés de Strasbourg indiqués ci-après : ouvrage Pétain-Kléber, fort Kléber, fort Joffre, ouvrage Joffre-Lefebvre, ainsi que les ouvrages bétonnés divers compris entre les forts Pétain (exclu) et Lefebvre (inclus).

 

Accès et visites / Zugang und Besuche

 

 

Propriétaire / Inhaber

 

1873 – 21 /11 / 1918

Ouvrage de fortification de l’empire allemand / Befestingungsanlage von Deutschen Reich.

Le terrain appartenant au service des fortifications est délimité par des bornes portant un marquage « F.G. », c’est-à-dire terrain des fortifications « Festungs-Gelände ».

 

22 / 11 / 1918 – 18 / 06 / 1940

Terrain militaire français.

 

19 / 06 / 1940 – 22 / 11 / 1944

Terrain militaire allemand pendant l’Annexion de force de l’Alsace.

 

23/11/1944 – 1984 environ

Terrain militaire français.

 

1984 environ – A nos jours

 

Propriétaire : Commune d’Illkirch-Graffenstaden, 181, route de Lyon, 67400 Illkirch-Graffenstaden.

Dans un premier temps l’ouvrage était utilisé par une association de tir à l’arc.

A partir du 30 juin 2012, le site transformé en parc est ouvert au public hormis en hiver.

La partie extérieure du fort transformée en parc public est librement accessible en bonne saison pendant les heures d’ouverture. On peut faire le tour e l’ouvrage à l’extérieur du fossé et à l’intérieur entre le fossé et les remparts. Toutefois le bâti est peu visible compte tenu du choix e la municipalité de ne pas réduire la végétation. Attention portail à commande électrique, qui se ferme automatiquement à l’heure prescrite.

L’accès à la partie intérieure de locaux du fort est strictement interdit. L’incendie du dépôt de carburant du 23 au 24 novembre 1944, a en partie affaiblie et détruit la structure des maçonneries.

 

Les traces laissés par les anciens occupants / Die Spuren der ehemaligen Bewohner

 

 

Traces de la garnison allemande / Spuren der deutschen Garnison

 

Néant

 

Traces de la garnison française / Spuren der französichen Garnison

 

1919- juin 1940

 

Néant

 

Septembre 1939 – 18 juin 1940

 

Traces de la garnison allemande pendant la seconde guerre mondiale / Spuren der deutschen Garnison während des Zweiten Weltkrieges.

Dessin de Mickey retrouvé dans un des locaux de la poterne principale. Ces dessins ont vraisemblablement été réalisés par les troupes françaises en garnison dans le fort. Photographie © MJR 06/2011.

 

19 juin 1940 – 23 novembre 1944

 

 

Traces de la garnison française après la seconde guerre mondiale / Spuren der französischen Garnison nach dem Zweiten Weltkrieges.

 

Janvier 1944 – à 1984 environ

 

Néant

 

Poudrière sous le flanc gauche : Graffitis « nazi » des skins.

Magasin à poudres sous le flanc droit : briques arrachées, de qui permet de découvrir les canaux de ventilation sous le sol de la poudrière.

Autres graffitis « nazi » dans une chambre de tir de la caponnière du saillant.

 

 

Faits divers – Accidents – Evénement divers - Dégradations

Kriminal-Fälle – Verschiedene Ereignisse - Beschädigungen

 

 

23 au 24 novembre 1944

 

Lors de l’attaque par surprise de Strasbourg par la 2ème division blindée du général Leclerc les occupants allemands du dépôt de carburant du fort Werder, actuel fort Uhrich, se sont à priori enfuis. Ils sont revenus au cours de la nuit du 23 au 24 novembre 1944 pour mettre le feu au dépôt de carburant.

C’est un gigantesque incendie qui a entièrement fragilisé les deux ailes et le saillant du casernement. La chaleur devait être tellement intense que la maçonnerie a fondue ou c’est vitrifié dans certaines parties de l’ouvrage. Par ailleurs, l’essentiel des locaux a été noirci par les fumées. Une partie des maçonneries s’est écroulée, et aujourd’hui encore, fragilisé et rongée par l’humidité, des chutes de briques et de matériaux sont encore possibles.

Les deux étages du casernement sous la face droite.

Les deux étages du casernement sous la face gauche.

Les briques de l’étage supérieur du casernement du saillant risquent de tomber.

 

1945 – 2011

 

Ancien monte-charge à munitions sous la face droite, qui a entièrement été ferraillé.

Traverse-abri : les tuyaux du système de ventilation ont été ferraillés.

 

Etat de l’ouvrage et intérêt patrimonial / Zustand vom Werk und Denkmahlschutz Interesse

 

 

Mesure de protection : édifice non protégé aux monuments historiques.

 

Référence inventaire du patrimoine :

 

Etat de l’ouvrage et intérêt patrimonial

 

Le fort Uhrich est un ouvrage dont l’essentiel des aménagement intérieurs des locaux sont ruinés. Mais compte tenu que les trois forts à fossés pleins d’eau de Strasbourg ont été en partie transformés ou démolie, il est toutefois nécessaire de le conserver malgré l’inaccessibilité de ses locaux. Toutefois les locaux situés sous les flancs restent néanmoins encore très intéressants. Un parc public a été aménager et l’accès aux locaux a été condamné. Même s’il faut trouver un équilibre entre la préservation de la nature et celle du patrimoine, un entretien annuel des petits rejets d’arbustes et des plantes grimpantes permettrait de valoriser l’ouvrage et de valoriser l’aspect architectural au profit des visiteurs et surtout d’éviter l’affaiblissement des maçonneries par les racines. Il s’agit d’un site intéressant, le seul fort à fossé plein d’eau accessible au public.

 

 

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