Fort IXa – Fort Am Altenheimerhof - Fort Schwarzhoff - Fort Hoche

 

Dernière mise à jour : 11 janvier 2020

 

Situation géographique et stratégique

 

 

1876-1918

Ceinture des forts détachés de Strasbourg - Rive gauche du Rhin - Secteur Sud.

1939-1940

Secteur fortifié du Bas-Rhin - Sous-secteur de Strasbourg

Actuellement :

Le fort est situé au bord du Rhin, à la lisière sud de la forêt de Strasbourg-Neuhof.

Références cadastrales : Section KH, parcelle 78. Surface : 6,92 ha.

Source : Wikimapia 2018 - Annotations du CESFS secteur entre le Fort Werder et le Fort Kirchbach

Distances avec les autres ouvrages :

Fort Kirchbach à l'Est, sur la rive droite du Rhin : 7,8 km (4,9 miles)

Fort Werder, actuel Fort Uhrich à l'ouest : 3,797 km (2,359 miles)

Intervalle entre le Fort Werder (actuel Fort Uhrich) et le Fort Kirchbach : 9,6 km (6 miles)

Ouvrage intermédiaire Werder-Schwarzhoff, actuel ouvrage Uhrich-Hoche, à l'Ouest : 2,232 km (1,449 miles)

Enceinte urbaine au nord : 8,9 km (5,5 miles).

Carte des environs du Fort Fransecky de 1904. L'emplacement des ouvrages a été ajouté à la plume à l'époque. Source : collection MJR.

 

Caractéristiques

 

Petit fort détaché à fossé plein d'eau de type « Biehler ».

 

Construction (gros œuvre)

 

Inscription sur l’intérieur de la voûte supérieure de la porte d’entrée du fort :

« Erbaut 1876-78 - Ingenieur Hauptmann Lichtenauer / Wallmeister Schröder

/ Gesellschaft M. Wessel /».

Traduction : Construit 1876-78, Ingénieur capitaine Lichtenauer, Garde du génie Schröder,

Société M. Wessel.

Avril 1999 : inscription sur la voûte intérieure de la porte d'accès à la poterne principale © MJR.

Dates estimées d’après les articles de presse : en prenant en compte les articles de presse, il semble que la construction du gros œuvre du fort Schwarzhoff s’est déroulée entre juillet 1877 et décembre 1878.

Construction initiale

Le fort Schwarzhoff a été construit sur des fondations en béton. Le bâti a pour l'essentiel été érigé avec de la maçonnerie en briques de dimensions règlementaires pour l'empire allemand, le « Reichsformat » de 25 cm x 12  cm x 6,5 cm. Tous les murs exposés aux tirs ont été érigés en pierre de taille et moellons en grès rose des Vosges. Même si l'on a utilisé à titre de décoration des appareils de pierres équarries à tête taillée, bouchardées pour la parement, l'essentiel de la façade de la caserne de gorge construite en briques, a été couverte d'un plaquage en pierre de taille. Seules, la caponnière de gorge, le blockhaus de gorge et les traverses-abris sont maçonnées en partie en pierres de taille et moellons.

Modernisations

1887-1890

Pour résister au souffle des nouveaux obus brisants ou obus torpilles, on procède dans un premier temps, comme dans les autres forts détachés, au renforcement des murs extérieurs de l'ouvrage par un couloir remplit de sable d'une largeur intérieure d'un mètre, avec des murs maçonnés en briques. Après avoir enlevé la terre qui recouvrait l'ouvrage, on a installé une couche de sable d'une épaisseur d'un mètre et d'une couche de béton au silex bleu et tassé d'une épaisseur 1,20 m. Lors des relevés détaillés que nous avons effectué sur l'ouvrage, nous avons constaté que le renforcement, qui n'était que partiel sur les autres grands forts détachés, a ici été particulièrement soigné. En effet, le fort Schwarzhoff, situé sur la rive gauche du Rhin, avait une position très exposée sur le flanc gauche, puisque le fort Kirchbach était situé beaucoup plus au nord sur la rive droite du Rhin.

1890 - 1916

Vers 1893-1894, la traverse-abri du front de tête a été arasée et reconstruite en la dotant d'une salle de piquet d'alerte et d'un observatoire cuirassé « W.T.90 ».

1897-1898 : construction à une centaine de mètres de la gorge du Fort Schwarzhoff, de la Batterie 40 « Am Altenheimerhof », qui était dotée de 3 canons de 10,5 cm sur affût à bouclier.
Installation sur la traverse-abri du flanc gauche d'un observatoire d'artillerie cuirassé modèle « Panzer-Beobachtungsstand 96 » (PBSt96), destiné à guider les tirs de la batterie 40.

1899-1905

Installation d'une digue le long de la lisière sud des forêts de Strasbourg-Neuhof et d'Illkirch-Graffenstaden, entre la berge du Rhin, le Fort Schwarzhoff, l'ouvrage Werder-Schwarzhoff, le Fort Werder et la berge de l'Ill, ainsi que de deux barrages, sur les cours d'eau du Schwarzwasser et du Rhin Tortu.

1905-avril 1916 : Modernisation dont la date exacte n'est pas connue :

Obturation partielle des portes des traverses-abris.

Installation de meurtrières avec volets blindés coulissant sur les deux côtés de la caponnière de gorge, sur les flancs de la caserne de gorge et au niveau des deux portes de guerre installées de part et d'autre de l'entrée principale.

Modification de l’accès au couloir transversal de la caserne de gorge au niveau de la sortie des flancs droit et gauche ; une chicane a été installée sur chaque accès, ce qui a nécessité le déplacement de la pompe manuelle des puits droit et gauche.

Installation d'un système de ventilation forcé et manuel, en principe un système pour trois travées de casemate de la caserne et caponnière de gorge.

Inversion du sens de la poudrière du temps de guerre : initialement le vestibule d'accès était situé vers le front de tête, alors qu'actuellement il est du côté de la gorge.

Installation de deux portes de guerre pour accéder aux deux poternes transversales du front de tête. Ces deux nouveaux passages sont couvert par un créneau à fusil et on a posé des tôles ondulées en acier galvanisé au plafond de ces nouvelles entrées, pour palier à la chute éventuelle de ménisques.

Les modifications au niveau de la caponnière de gorge et les différentes obturations ont été réalisées en béton. Cependant, on a pris de soin de teinter le béton dans une couleur proche de celle du parement en pierres de taille et de faire apparaître en surface un tracé analogue simulant les pierres de taille. 

Installation d’une cuisine moderne comportant trois cuves, dont deux à bain-marie et d’un percolateur.

1918-1939

Lors de l'utilisation ultérieure de l'ouvrage par l'armée française, une partie des fenêtres obturées de la caserne de gorge ont été réouvertes, et certaines ont été transformées en porte.

1939-1940

Mise en état de défense du fort Hoche, qui est transformé en point d'appui et caserne à l'épreuve dotée de chambres, cuisine et toilettes, pour les troupes chargées de la défense du secteur. Une série de petits blockhaus de type C, armée de fusil-mitrailleur modèle 24/29 sont installés autour du fort Hoche.

1945-2005

Le fossé de gorge a été comblé au niveau de la gorge.

Années 1960 : travaux de construction du barrage hydroélectrique de Strasbourg :

Démolition du tambour, avec son blockhaus et sa place d'arme de gorge ;

Arrasement du rempart et du fossé du flanc gauche, y compris la traverse-abri et son observatoire d'artillerie cuirassé « PBSt 96 ».

Installation de la nouvelle école des ponts ;

Démolition de la batterie n°40 « Am Altenheimerhof », qui comportait 3 canons de 10,5 cm sur affût à bouclier et installation en lieu et place, d'une darse de mise à l'eau des moyens de pontage du génie.

 

Dénominations successives

 

On n'attribuera plus de numéro au deux derniers petits forts détachés construit à Strasbourg, mais le numéro du fort précédent, qui est le Fort IX - Fort Werder, en ajoutant un petit a.

1876 - 1873 : Fort IXa, Fort am Altenheimer Hof, du nom de la ferme située près du site.

1876 - 1873 : Fort IXa, Fort am Altenheimerhof,

29 août 1882 : Fort IXa, Fort Schwarzhoff.

1919 - juin 1940 : Fort Hoche.

Juillet 1940 - 1944 : Fort Schwarzhoff.

1945 - à nos jours : Fort Hoche.

 

Biographie du général Julius Groß, dénommé Schwarzhoff.

Il est né le 21 novembre 1812 à Darkehmen en Prusse Orientale « Ostpreußen », d'un père capitaine, commandant une compagnie d'invalides dans la garnison. Il a suivi ses études au lycée de Alstadt près de Königsberg, puis a suivi la formation d'un établissement de cadets « Cadettenhaus » à Kulm et à Berlin. Ce dernier établissement il rejoint le 13 août 1830, avec le grade de sous-lieutenant, le 5ème régiment d'infanterie prussien « 5. Infanterie-Regiment ». Il a suivi les cours de l'école de guerre générale « Allgemeine Kriegsschule », et grâce à des détachements de longue durée a appris à connaître les armes de l'Artillerie et de la Cavalerie. Après avoir été officier-adjoint de bataillon « Bataillonsadjudant » puis du régiment « Regimentsadjudant », il est nommé capitaine le 24 décembre 1848 et commandant de compagnie « Compagniechef » au sein du 32ème régiment d'infanterie « 32. Infanterie-Regiment », qui était commandé à l'époque par le futur maréchal « Feldmarschall » von Steinmetz. En se faisant appeler régulièrement par son nom de famille maternel « von Groß gennant von Schwarzhoff », ce nom entre rapidement dans l'usage courant. Après avoir été muté à plusieurs reprises et avoir occupé plusieurs postes, il est nommé en 1860 en tant que chef de corps du 2ème régiment d'infanterie prussien « 2. Infanterie-Regiment », puis nommé général de brigade « General-Major » et commandant de la 13ème brigade d'infanterie stationnée à Magdebourg. C'est à ce poste qu'il participe à la campagne de 1866 en Bohême. C'est à Münchengrätz qu'il monta dans un premier temps au feu, et il a eu mains titres de gloire lors de la journée de Königgrätz, où sous le commandement du général von Fransecky, où il a brillamment résisté au niveau du paysage de collines et de forêts entre Maslowed et Benatek, dans des combats durs et sanglants, et a ainsi contribué à l'avancée de l'armée du prince héritier. Il a été récompensé avec la décoration de l'Ordre pour le mérite. Dès le retour du temps de paix, on lui a confié l'organisation de la réserve« Landwehr » dans la province de Hanovre. Au déclanchement de la guerre franco-allemande de 1870-71, il a été nommé commandant de la 7ème division d'infanterie. Le 30 août 1870 il a brillamment participé à la bataille de Beaumont, une bataille qui représente l'essentiel de sa contribution à cette guerre. Ultérieurement il participe au siège de Paris. Il est nommé général de corps d'armée « General der Infanterie » à la tête du IIIème corps d'armée allemand en 1875, un commandement au cours duquel il est appelé à plusieurs reprises en tant que conseiller pour régler différentes problématiques militaires. Le 13 août 1881 il est victime d'un malaise et décède à l'âge de 69 ans, le 18 août 1881 à Berlin-Moabit.

Portrait du général Julius Groß, dit Schwarzhoff

Tableau d'André Brauch représentant le fort Schwarzhoff vers 1900

 

 

Mission

 

1879 - 1918 :

Compte tenu que l'intervalle entre le Fort Werder (rive gauche du Rhin) et le Fort Kirchbach (rive droite du Rhin) est près de 10 km, il était donc nécessaire de renforcer la défense du front sud de Strasbourg par un autre fort détaché. Le choix de son implantation a été conditionné par l'épaisse forêt rhénane et la présence d'une digue longeant le Rhin. La construction d'un ouvrage sur ce site avait déjà été retenu dans le mémoire de 1871. Toutefois, à cause de la présence de l'épaisse forêt du Rhin, la construction de ce petit fort détaché n'avait pas été jugée prioritaire, et les impératifs budgétaires ont vraisemblablement motivé cette décision. Il est l'ouvrage le plus éloigné des fortifications du noyaux urbain, soit environ 8,9 km.

Sa mission principale est de défendre l'intervalle entre le Fort Werder et le Fort Kirchbach. Il devient le gardien du Rhin en couvrant également par ses feux le fleuve et ses berges en amont de Strasbourg, ainsi que le terrain situé au sud du fort Kirchbach.

1935-1940

Compte tenu de sa proximité avec le Rhin, l'ouvrage été intégré dans le plan de défense du secteur fortifié du Bas-Rhin. Il servait de point d'appui destiné à couvrir les chemins menant aux berges du Rhin. De nombreux petits blockhaus ont été érigé dans le secteur. Il est en mesure de fournir un abri et une cuisine aux troupes chargées de la défense du secteur.

 

Description succincte / Kurze Beschreibung

 

Description générale

Le fort Schwarzhoff, actuel Fort Hoche, est un petit fort détaché de forme pentagonale entouré d'un fossé en eau. Il s'agit du dernier fort à fossé en eau construit à Strasbourg. Son tracé de forme compacte est très simplifié et répond à la même logique que celle qui a inspiré les forts de la rive droite du Rhin aujourd'hui disparus. Il comporte un seul corps de casemates à l'épreuve des bombes et à un étage qui comprend le bâtiment d'entrée et les casemates e la caserne.

Compte tenu de sa superficie réduite avec des faces qui ne dépassent pas 70 mètres et des flancs de 45 m, il n'était plus possible d'appliquer un front bastionné d'une importance équivalente aux autres forts. Les caponnières assurant la défense des fronts à partir du saillant et des flancs à partir des caponnières d'épaule ne pouvaient plus être installées et la défense du fossé large de 27 m est désormais assurée à ciel ouvert à partir des parapets d'infanterie. La défense de la gorge est réalisée à partir d'une grande caponnière de gorge et du parapet de la gorge. 

Juin 1998 : vue aérienne de la gorge de l'ouvrage © Hans-Peter Günther. Tous droits réservés.

Tambour - Entrée

L'entrée comportait un tambour, disposant d'une enceinte en pierres de taille munie de grilles défensives et d'un grand portail, installé sur la gorge devant le fossé. Ce dispositif de défense de l'entrée comportait une place d'armes, un petit blockhaus de gorge et d'autres grilles défensives qui protégeait l'accès intérieur au fort. Tout ce dispositif a été arasé vraisemblablement lors de l'installation de la nouvelle école des ponts et l'aménagement du Rhin au début des années 1960.

Fossé

L'ensemble de l'ouvrage était entouré par un fossé plein d'eau. En face de l'entrée, une digue permettait d'accéder à la berme qui entourait l'ouvrage et à la poterne d'entrée de l'ouvrage. Cette digue d'accès était protégée de part et d'autre par des grilles défensives en fer, aujourd'hui disparue. Par ailleurs, lors des travaux de mise en état de défense, vraisemblablement préparé dès les travaux de renforcement de 1887-1890 et installé au déclenchement de la Première guerre mondiale, la zone située entre le fossé (la berme) et la caserne de gorge, et entre le fossé et le rempart de l'escarpe, était entièrement recouverte par un réseau de fils de fer recouvert de barbelé. Normalement ce réseau allait d'un côté jusqu'à mi-hauteur du rempart d'escarpe et de l'autre jusque sous le niveau de l'eau du fossé.

La caserne de gorge.

Le corps de casemate principal est logé sous le rempart du front de gorge. C'est un bâtiment qui comporte un seul niveau, et un total de 13 travées à l'épreuve des bombes. Huit de ces travées servent de casemates-logements, trois travées regroupent des locaux de service, tel que la cuisine, les magasins de subsistances, les toilettes, et une travée abrite la poterne d'entrée. 

Aile droite de la caserne de gorge © 1999 MJR

Aile gauche de la caserne de gorge © 1999 MJR

Avril 1999 : Caponnière et caserne de gorge. Le fossé a été comblé au niveau de la gorge. © MJR.

Poterne principale sous traverse en capitale

La poterne principale dessert à partir de l'entrée les deux couloirs latéraux de la caserne, le magasin à poudre de guerre, quatre petits magasins et ateliers d'artillerie, une écurie, et il s'ouvre au front de tête vers deux poternes transversales, qui permettent d'accéder à la rue du rempart.

1999 : Poterne sous traverse en capitale, vue en direction du saillant de tête. © MJR.

1999 : Poterne sous traverse en capitale, vue en direction de la gorge et de l'entrée © MJR.

Rempart et plates formes d'artillerie

Contrairement aux autres forts détachés de type Biehler, le fort Schwarzhoff n'a pas de casemates de rempart. Les parapets d'artillerie comportait initialement une traverse-abri sur chaque flanc, et trois traverses-abris sur les deux faces et le saillant. La traverse-abri du flanc gauche a été arasée lors des travaux de construction du barrage hydroélectrique de Strasbourg au cours des années 1960. La traverse-abri du front de tête a été complètement arasée et reconstruite lors des travaux de renforcement à la suite de la crise de la brisance ou crise de l'obus torpille (1887-1894). En effet, elle a été dotée d'une salle de piquet d'alerte et un observatoire cuirassé modèle 1890 « WT 90 ». 

 

Accès et visites

 

L'ouvrage est situé sur un terrain militaire dont l'accès est interdit et géré pour l'instant par le ministère de de la Défense nationale. Il est mis en vente à partir de 2018. 

 

Etat du fort en 2014

 

Lors de la construction du canal d'Alsace et de la nouvelle digue du Rhin dans le cadre de l'installation du barrage hydroélectrique et de l'écluse à grand gabarit de Strasbourg, le fort a subi de profonds bouleversements. En même temps, le ministère de la défense a installée la nouvelle école des ponts du 1er régiment du génie, pour remplacer celle qui était installée à l'extrémité sud de l'île du Rohrschollen (qui est une île depuis les travaux de construction du barrage hydroélectrique de Strasbourg). Il s'agissait d'un site militaire qui abritait du matériel militaire. Une grande partie des travées de la caserne de gorge et des locaux situés de part et d'autre de la poterne principale, ont subi des petites modifications pour stocker les matériels. Le fossé en eau a été comblé sur le flanc droit et la gorge. Le flanc droit a été arasé et l'angle de gorge droit a été amputé de son rempart pour l'installation d'une station-service. Le tambour et la place d'armes de gorge a été démolie et aplanie. Le rempart a quasiment totalement disparu, les terres ont été nivelées. Toutefois les trois traverses-abris du front de tête sont encore intactes et toujours en bon état. Elles conservent les lourds vantaux blindés des portes et les volets des niches latérales. La traverse-abri du saillant a conservé le poste d'observation cuirassé modèle 1890. La traverse-abri du flanc droit a été privée du massif de terre qui l'encadrait, mais elle est intacte.

En dépit de ces bouleversements, le corps de casemates principal est toujours en bon état. La caserne est intacte et sa façade plutôt bien préservée. La caponnière de gorge est particulièrement intéressante. Le pont-levis subsiste, ainsi que les lourds vantaux de la porte intérieure et la grille. La poterne d'entrée et la poterne principale et les deux couloirs latéraux du front de tête, qui sont pavés, sont en bon état. Le fort a été dépouillé de tous ces équipements de ventilation et des cuves de la cuisine.

En juin 2010, lors de la dissolution du 1er régiment du génie, le réseau électrique destiné à l'alimentation du fort a été coupé. Certaines portes ont été soudées pour sécuriser l'ouvrage. L'ouvrage a été confié à la base de défense de Strasbourg qui a mis en place un service de gardiennage privé. Puis la préfecture du Bas-Rhin a réquisitionné le fort pour l'hébergement en caravanes, de populations migrantes de l'est de l'Europe, encadrée par la Croix Rouge. Cette réquisition s'est achevé fin 2017.

 

Intérêt patrimonial de l'ouvrage.

 

Le fort Hoche, malgré quelques modifications des locaux de la caserne pour les besoins du stockage de matériel et l'amputation de son flanc gauche lors de la construction du barrage hydroélectrique de Strasbourg, représente le dernier petit fort détaché allemand a fossé plein d'eau de type « Biehler ». C'est à ce titre que cet ouvrage devrait être conservé et protégé au titre du patrimoine. Espérons qu'un futur propriétaire tiendra compte de son intérêt patrimonial. Le fort Hoche, héritage de notre patrimoine européen, est totalement atypique, n'a aucun équivalent. Il est bien le dernier exemplaire de petit fort détaché à fossé plein d'eau.

 

 

 

 

Galerie de photos : Zwischenwerk 1 Neu-Empert (Ouvrage intermédiaire Neuf-Empert)

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