Chroniques 1873

 
 

Dernière mise à jour : 10 / 04 / 2023

 

Fortifications, ouvrages en cours de construction ou de modernisation

 

Empire allemand

 

Cette rubrique concerne les fortifications allemandes en cours de construction ou de modernisation, sur le territoire

 

Allemagne, Front Nord, côte de la mer du Nord « Nordsee »

 

 

Embouchure de la Weser - Places fortes et fortifications côtières de Bremerhaven & Gestemündung

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort Langlütjen II (1872-1880), à Gestemünde. Ouvrage installé sur une île artificielle qui comprend un bâtiment central allongé et entouré d’un fossé sec précédé d’une enveloppe en terre, couverte côté mer par des pierres en grès qui forment le glacis de l’ouvrage. L’enveloppe en terre comprend des parapets d’infanterie et un chemin couvert. La construction centrale comporte 6 tourelles cuirassées tournantes « Grusonpanzertürme » : 5 tourelles comprenant 1 canons de 28 cm L/22 sous tourelle cuirassée individuelle et une tourelle avec 2 canons jumelé de 15 cm L/23. Deux tourelles cuirassées supplémentaires étaient programmées, mais non jamais été installée par mesure d’économie. Système de communication entre le poste de commandement et les tourelles par tuyaux acoustiques. Citerne avec filtre à sable pour les eaux de ruissellement.

 

Place forte de Cuxhaven

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort Kugelbake (1869-1879) fort pentagonal, aux dimensions d’environ 250 m et 150 m. Comprend un mur d’escarpe maçonné en briques avec de nombreuses embrasures pour la défense rapprochée au fusil. Le fort est muni d’un fossé plein d’eau à la gorge et sur les flancs, et d’un fossé devant les deux faces. Flanquement du fossé par une caponnières d’épaule gauche, une caponnière de saillant et une caponnière de gorge. Entrée munie d’un blockhaus de garde en maçonnerie et d’un pont-levis aujourd’hui disparu. Armé initialement de 10 canons de 28 cm répartis en deux batteries de 5 pièces qui tenaient sous leur feu tout le chenal. Sur le flanc gauche 4 canons de 12 cm orientés vers la mer. 1899 : le fort est relié à la gare de Cuxhaven par une ligne de chemin de fer à voies étroites. 1909 : dotation avec le plus puissant projecteur du monde, qui éclairait jusqu’à 4,5 km de distance, qui était escamotable et abrité dans un ouvrage en béton. L’ouverture du canal de la Mer du Nord à la Baltique a accrue l’importance du fort qui a été modernisé jusqu’en 1911. 1914 : retrait de 5 pièces de 28 cm transférée vers les Flandres. 1937 : installation de batteries antiaériennes « Flak » 8,8 cm. 1941 : remplacement des canons par du 10,5 cm à chargement rapide et installation d’un poste de commandement et de tir et d’un poste de mesure de type Freya. 1947 : le fort retourne à un usage civil. 1992-1994 : restauré avec des fonds allemands et eurpéens, il est le dernier exemplaire de forts de défense côtière.

 

Allemagne, Front Ouest

 

Place forte de Köln Cologne

 

La construction de la nouvelle ceinture de la place forte de Cologne a été ordonnée par l’empereur en 1872. En prenant pour référence le plan du Fort V de Strasbourg, c’est à partir de septembre 1873 qu’est érigé le premier fort détaché de Cologne. De nombreux autres chantiers s’ouvrent au cours des années 1874-1877.

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Rive gauche du Rhin

 

Fort VI (septembre 1873-1877) ancien Fort III avant 1882, situé à l’ouest de Deckstein. Fort détaché de ceinture de type Biehler, de taille moyenne : largeur 285 m profondeur 190 m.

 

Place forte de Koblenz

 

Rive droite du Rhin

 

Ouvrage en cours de modernisation :

 

Arzenheimer Schanze (1866-1867, 1869-1873), initialement un ouvrage en terre, transformé en ouvrage de fortification permanente. Lunette comportant 2 faces de 60 m et 2 flancs de 40 m entourée d’un fossé. Remparts aménagés pour l’infanterie et l’artillerie. Sur la gorge une entrée avec pont-levis et une caserne de gorge casematée à un niveau pour l’hébergement des troupes. 1875-1877 : relié aux fortifications principales par un chemin fortifié « Kolonnenweg ». 1920/1921 : ouvrage arasé complètement dans le cadre du traité de Versailles.

 

Place forte de Metz

 

Après l’apparition en 1859 de l’artillerie rayée, qui permet un accroissement sensible de la précision, de la portée et de la puissance des tirs par l’adoption du projectile cylindro-ogival, le réaménagement des fortifications s’avère nécessaire. Il s’agit d’éloigner l’artillerie de l’assiégeant du noyau des places fortes par la construction de forts détachés et de batteries, qui sont éloignés de 2 à 10 km du noyau urbain, en fonction de l’année de la prise en compte des progrès de l’artillerie.

A Metz, ce n’est que vers 1867 que l’on commence les travaux de construction des forts détachés sous la direction du colonel Séré de Rivières, chef du Génie de la place de 1864 à 1869. Alors que la construction de 8 forts détachés avait été planifié, en juillet 1870, au déclanchement de la guerre franco-prussienne de 1870, seuls 4 forts détachés sont pratiquement terminés : les forts de Saint-Julien, Fort de Queuleu, Fort Diou et Fort de Plappeville. En mai 1870 on commence les travaux du Fort des Bordes, du Fort de Saint-Privat et du Fort de Saint-Eloy. Alors que ces derniers sont à peine commencés, ils ne servent que de batteries d’artillerie pendant le conflit. En effet dès le 19 août 1870 le maréchal Bazaine se laisse enfermer avec 170 000 hommes dans la place de Metz qui est assiégée. Il capitule le 27 octobre 1870.

Après la chute de la place forte de Metz, ce sont les Allemands qui poursuivront les travaux de construction de cette première ceinture de fortifications détachées. Après l’entrée des Allemands dans Metz le 29 octobre 1870 le Feldmarschal von Moltke, chef de l’état-major général, par l’ordre du cabinet royal prussien du 8 novembre 1870, ordonne d’achever immédiatement et de compléter les forts, ouvrages intermédiaires et batteries commencés sous la domination française. Ces travaux comportent également l’aménagement des routes circulaires et radiales qui y mènent.

Le 11 avril 1872 une ordonnance impériale déclare l’urgence de la construction des fortifications de Metz pour permettre l’expropriation des terrains. D’après les informations révélées par la presse allemande, les travaux sur les divers chantiers des forts de Metz ont repris avec vigueur au printemps, dès le mois de mars 1872. Un autre article d’avril 1872 confirme que les travaux sont en cours notamment sur le futur Fort Goeben et Fort Manteuffel. Le 19 avril 1872 la presse nous informe que l’on vient d’adjuger des travaux de construction de deux nouveaux forts ; il s’agit du Fort Manstein qui sera installé sur le Mont Saint-Quentin et le Fort Prinz August von Württemberg près de Saint-Privat. D’autres articles du mois d’août 1872 nous confirment que les travaux sont menés avec vigueur sur ces nouveaux chantiers et que la construction du Fort Manstein est fortement ralentie à cause de la présence de rocaille. En 1873 les travaux se poursuivent avec intensité. Il s’agit en effet de défendre les territoires nouvellement acquis avant l’évacuation complète du territoire français par les troupes allemandes d’occupation.

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Rive gauche de la Moselle

 

Fort Alvensleben (1867-1870 puis 1871-1874) actuel fort de Plappeville. Construit initialement par les Français, d’après les plans d’un fort bastionné pentagonal (5 bastions) avec fossé sec, front d’une largeur de 550 m et 350 m de profondeur, escarpe et contrescarpe revêtue en maçonnerie avec parapets d’infanterie. Au centre un cavalier polygonal fortement surélevé ouvert à la gorge.

 

Ostfort (1867-1870 puis 1872-1875) actuel fort Diou. Intégré au groupe fortifié Feste Prinz Friedrich Karl actuel groupe fortifié du Mont Saint-Quentin. Le fort Diou est construit par les Français. Il est de forme trapézoïdale au tracé bastionné quadrangulaire (4 bastions), dont deux avec casemates d’artillerie, avec fossé sec taillé dans le roc, en partie maçonné. Artillerie disposée sur le tracé bastionné et sur un cavalier polygonal placé en équerre, avec caserne à 2 niveaux et un magasin à poudre. L’entrée est munie d’un pont-levis. Les Français avaient conçu le fort pour recevoir 38 pièces d’artillerie et 692 hommes. 1872-1879 : les Allemands installent à l’autre extrémité du plateau le Fort Mannstein et organisent puissamment l’espace entre les deux forts pour former le groupe fortifié. Ils réaménagent le tambour couvrant l’entrée à la gorge avec un blockhaus de garde. 1887-1890 et modernisations ultérieures : renforcement d’une partie des locaux, installation d’une cloche lourde d’observation d’artillerie à priori du type P.B.St. 1896 au centre du cavalier central, monte-charges à munitions à panier rond et câble, cuisinières autoclaves, réseaux de fil, grilles défensives, coffres de contrescarpe avec chambres de tir munies de dispositif d’accrochage mural des canons-révolvers de 3,7 cm et volets blindés sur les créneaux de fusillade.

 

Fort Manstein (1872-1875) autrefois Fort Saint-Quentin, actuel fort Gérardin, fort au tracé pentagonal, avec fossé sec taillé dans le roc sur le front et les flancs, caponnières du saillant et d’épaule, caserne de gorge avec caponnière et une petite caserne sur l’aile gauche de la gorge, casemates d’artillerie sous le rempart des faces, un grand magasin à poudre sous chaque flanc, abris-traverses sur les remparts. Vers septembre 1874 : installation d’une tourelle d’artillerie cuirassé Gruson sur la caponnière du saillant. 1887-1894 renforcement partiel, 1 poste d’observation d’artillerie cuirassé type « P.B.St. 87 » de Gruson, 2 coupoles d’observation tournantes type « W.T.90 », 3 coffres de contrescarpe à la place des caponnières, un double au saillant et un simple à chaque angle d’épaule.

Fort Manstein, actuel fort Gérardin du groupe fortifié du Mont Saint-Quentin à Metz.

© Photographie MJR – Tous droits réservés

 

Veste Prinz Friedrich Karl (1873-1880) groupe fortifié du Mont Saint-Quentin. Groupe fortifié qui englobe tout le plateau du Mont Saint-Quentin, avec le Fort Manstein et l’Ostfort avec deux branches de jonction surmontées de parapets d’artillerie. Cet espace a été transformé et modernisé jusqu’en 1914 : 1877 : installation de 11 positions pour canons de 15 cm fretté long sur affût de côte ; Ultérieurement une grande caserne de guerre centrale à 2 niveaux, une batterie pour 2 obusiers de 21 cm avec observatoire cuirassé d’artillerie tournant, un emplacement pour 2 mortiers lourds et un grand magasin à poudre. La jonction Nord est flanquée par deux caponnières. 1887-1894 environ : renforcement d’une partie des bâtiments.

 

Rive droite de la Moselle

 

Fort Manteuffel (1867 puis 1871-1875) actuel fort de Saint-Julien. Construit initialement par les Français, d’après les plans d’un fort bastionné pentagonal (5 bastions) avec fossé sec, front d’une largeur de 550 m et 350 m de profondeur, escarpe et contrescarpe revêtue en maçonnerie avec parapet d’infanterie. Au centre un cavalier polygonal fortement surélevé ouvert à la gorge. L’artillerie sur les parapets des fronts bastionnés est destinée à la défense rapprochée et au flanquement et celle du parapet du cavalier à la défense éloignée. L’ouvrage comporte une grande caserne de gorge avec caponnière sur la partie centrale et une caserne sous le centre du cavalier. Les Français avaient prévu un armement de 75 pièces d’artillerie et un effectif de 1 750 hommes. 1871-1890 les divers travaux allemands : casemates de flanquement pour canons de 8 cm sur les bastions, ajout de locaux, galeries de contremines sur le front de tête, aménagement des parapets avec les équipements allemands comme les monte-charges à projectiles, traverses-abris, blindage des fenêtres. 1877 : installation de 4 canons longs frettés de 15 cm sur affût de côte. Vers 1887-1894 renforcement d’une partie des locaux du fort, batteries annexes de part et d’autre, mise en place de grilles et de réseaux de fils de fer.

 

Fort de Queuleu (1867-1870, puis 1871-1875) Fort Goeben. Construit initialement par les Français, d’après les plans d’un vaste fort bastionné pentagonal (5 bastions) avec fossé sec, front large de 800m et profondeur de 450 m, escarpe et contrescarpe revêtue en maçonnerie avec parapet d’infanterie et d’artillerie. A la gorge une grande caponnière centrale relie les 2 casernes. Au centre du fort un important cavalier polygonal ouvert à la gorge formant réduit avec une grande casernes, magasins et abris, très surélevé, qui forme la batterie haute pour le combat éloigné. L’artillerie des parapets des bastions est prévue pour le combat rapproché. 23 août 1869 : décision ministérielle fixe l’effectif à 2 000 hommes. Dotation prévue en artillerie : 122 pièces d’artillerie et une garnison de 2 000 hommes. 1871-1890 les travaux allemands : casemates de flanquement pour canons de 8 cm sur les bastions, ajout de locaux, 2 observatoires d’artillerie cuirassé modèle 1887 sur le cavalier, 3 observatoires cuirassés d’infanterie modèle 1890 sur la pointe de chaque bastion du front de tête, batteries annexes de part et d’autre et à la gorge, galeries de contremines sur le front de tête, aménagement des parapets avec les équipements allemands comme les monte-charge, traverses-abris, blindage des fenêtres, vers 1887-1890 renforcement d’une partie des locaux du fort, mise en place d’une réseau de fils de fer. Octobre 1943 : la Gestapo installe un camp de concentration dans la casemate A jusqu’en août 1944. Actuellement le fort est un parc public et un musée mémorial des internés déportés.

 

Fort Zastrow (1870 puis 1871-1875) actuel fort des Bordes. Les Français ont commencé le terrassement en 1870. Pendant le siège de Metz en 1870, on y a installé une batterie. Après la guerre les Allemands construisent un fort de forme trapézoïdale, comportant au centre une caserne pour 80 hommes, un magasin à poudre sous le rempart du flanc gauche et 3 abris à munitions sous les remparts. A la gorge une caserne pour 500 hommes. Le fort est muni d’un fossé sec battu par trois coffres de contrescarpe. 1887-1890 : installation de 2 batteries annexes avec 6 alvéoles et un abri à munition encadraient l’ouvrage de part et d’autre des angles de gorge. Armement : 16 pièces dont 6 du premier armement. L’essentiel du fort a été remblayé.

 

Fort Prinz August von Württemberg (Début 1870 puis 1872-1875) actuel fort de Saint-Privat. 1870 Construction des terrassements par les Français. 1872-1875 Reprise des travaux par les Allemands selon leurs plans d’un fort de type Biehler. Lunette élargie, à fossé sec, grand fort comportant une gorge pseudo bastionnée avec caserne brisée vers l’intérieur, 4 traverses-abris par face, 2 batteries annexes, 2 observatoires cuirassés. Modernisé vers 1887-1890 suppression des caponnières d’épaule remplacée chacune par un coffre de contrescarpe simple et caponnière du saillant remplacée par un coffre double de contrescarpe. Fort conçu pour 750 hommes et environ 44 pièces d’artillerie.

 

Place forte de Strasbourg

 

Les préparatifs des futurs chantiers de constructions des forts détachés de Strasbourg sont menés depuis l’année 1871. Il s’agit de l’implantation des emplacements des futurs forts détachés, des relevés de terrain et de l’établissement de la cartographie, ainsi que la publication des ordonnances impériales concernant la construction des forts du 17 novembre 1871 et l’autorisation de procéder aux expropriations, et enfin au début de l’année 1872, et le 12 février 1872 l’adjudication de la construction des cinq premiers forts sur la rive gauche du Rhin (en réalité 6 forts seront construits à partir de 1872) et l’ordonnance impériale du 11 avril 1872 relative à l’urgence de la construction des forts de Strasbourg pour permettre les expropriations conformément aux lois française du 3 mai 1841 et du 30 mars 1831. D’après les informations livrées par la presse, à Strasbourg, les travaux de préparation des chantiers commencent dès le mois d’avril 1872, avec le début d’extraction des pierres dans les carrières entre Saverne et Lutzelbourg ainsi que l’arasement des anciennes fortifications de Phalsbourg avec l’extraction des pierres qui sont ramenées à Strasbourg par le canal de la Marne au Rhin. Sur les chantiers ont creuse les puits et on prépare les accès ainsi que l’installation des colonies de travailleurs. Les travaux du premier fort détaché, le Fort de Reichstett, commencent en mai 1872. Dès le mois de juin 1872 on procède à l’installation d’un chemin de fer de ceinture sur la rive droite du Rhin, desservant les divers chantiers et le port de Souffelweyersheim sur le canal de la Marne au Rhin et au sud à Illkirch le canal de Rhône au Rhin. Les divers chantiers de la rive droite commencent leurs travaux au fur et à mesure de la mise en service de cette ligne. Pour les anciennes fortifications de la ceinture urbaine, il s’agit de travaux de réparation et de simplification des ouvrages. Les ouvrages à corne de la citadelle sont arasés, et les ponts levis des portes sont supprimés. En 1873, les trois chantiers des forts à fossés pleins d’eau sont lancés dès le printemps tandis que la construction des 6 forts à fossés sec se poursuit activement malgré les premiers effondrements du printemps 1873. L’Allemagne a donné la priorité aux ouvrages de la rive gauche du Rhin, pour mettre la place de Strasbourg à l’abri avant l’évacuation complète des départements français occupés par l’armée allemande.

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Rive gauche du rhin

 

Fort I, Fort Wantzenau, Fort Fransecky (1873-1876) actuel fort Ney. Grand fort détaché de ceinture à fossé plein d’eau de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie, implanté au N de Strasbourg. Comprend 4 traverses par face, une grande poudrière de guerre sous chaque flanc. Gorge à tracé bastionné et caserne à deux niveaux comprenant à l’aile gauche 15 + 4 au saillant et à l’aile droite 14 travées de casemates (2 cages d’escaliers par aile comprises) ; locaux d’artillerie également sous les faces et le saillant ; flanquement à partir du rempart et des deux caponnières d’épaule ; poterne principale sous traverse en capitale munie de 2 x 7 pièces de chaque côté ; latrines dans le bloc droit et gauche de la gorge (2 x 4 pièces) ; entrée protégée par un tambour avec blockhaus de garde et place d’armes de gorge. Caponnière du saillant esquissée mais à priori non construite initialement. 1887-1890 environ : renforcement partiel de l’ouvrage, installation d’une caponnière double de saillant, obturation du premier couloir transversal gauche ; rampes de la cour transférées le long du rempart de gorge. 1943-1944 : installation d’un laboratoire secret nazi comportant 3 chambres à gaz. 1970-1977 environ : transformé en annexe du centre d’entrainement commando de Kehl. 1978 environ : utilisé comme simple terrain d’exercice. Etat actuel : ouvrage qui est en assez bon état, situé sur un terrain militaire. Accès interdit.

 

Fort II, Fort Reichstett, Fort Moltke (mai 1872 – 1875) actuel fort Rapp, construit par la société « Baugesellschaft Pathe, Jerschke & Schneider ». Fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie, de taille moyenne. Il comprend : 3 traverses-abris et 4 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plate-formes d’artillerie par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 6 + 5 + 5 + 6 travées de casemates et des latrines à l’extrémité de chaque aile ; une grande poudrière sous chaque flanc ; flanquement des fossés par les remparts, par la caponnière double de saillant, les deux caponnières d’épaule et les 2 coffres de la caserne de gorge ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde et une grand poudrière de gorge avec locaux de chargement des projectiles ; un pont d’accès en maçonnerie avec pilier central permet le franchissement du fossé de gorge ; système de contres mines sur la contrescarpe des deux faces avec galerie enveloppe, magasins à poudre, latrines, comportant 4 galeries d’écoute sur le saillant et 2 galeries d’écoute à l’angle d’épaule. Vers 1877-1878 aménagements de deux positions pour 2 canons de 15 cm fretté long sur affût de côte sur la face gauche. 1887-1894 environ : renforcement de la partie centrale et de l’aile gauche de l’ouvrage, remplacement du pont par des rampes, suppression de la caponnière du saillant remplacée par un coffre double de contrescarpe, renforcement de la poudrière du flanc gauche, installation d’une nouvelle sortie troupe sur le saillant, baisse du profil des remparts, installation d’une coupole tournante d’observation modèle « W.T.90 » sur la face gauche, et de deux batteries annexes avec abris à munitions (M1 & M2) reliés au fossé de gorge par une poterne. Après 8 février 1919 : suppression des 2 canons de 15 cm fretté long sur affût de marine. Edifice protégé dans le cadre des monuments historiques.

 

Fort III, Fort Mundolsheim, Fort Roon (5 juillet 1872-1875), actuel fort Desaix, construit par la société « Uffinger ». Fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie, de taille moyenne. Il comprend : 3 traverses-abris et 4 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plate-formes d’artillerie simple par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 9 + 4 + 4 + 9 travées de casemates et des latrines à l’extrémité de chaque aile ; une grande poudrière sous chaque flanc ; flanquement des fossés par les remparts, par la caponnière double de saillant, les deux caponnières d’épaule et les 2 coffres de la caserne de gorge ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde et une grand poudrière de gorge avec locaux de chargement de l’artillerie ; un pont d’accès en maçonnerie avec pilier central pour le franchissement du fossé de gorge ; système de contre mine sur les deux faces avec galerie enveloppe et magasins à poudre, 4 rameaux sur le saillant et 2 rameaux par face. Vers 1877-1878 aménagements de deux positions pour 2 canons de 15 cm fretté long sur affût de côte. 1887-1894 environ : renforcement d’une partie de l’ouvrage, remplacement du pont par des rampes, suppression de la caponnière du saillant remplacée par une un coffre double de contrescarpe, renforcement d’une des grandes poudrières du flanc, modification du blockhaus de garde de l’entrée, installation d’une nouvelle sortie troupe sur le saillant, baisse du profil des remparts, installation d’un poste cuirassé d’observation de l’artillerie « P.B.St. 87 » et d’une coupole tournante d’observation modèle « W.T.90 », une batterie annexe sur le flanc droit. Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques.

 

Fort IV, Fort Niederhausbergen, Fort Veste Kronprinz (juillet 1872-1875) actuel fort Foch, construit par la société « Pathe - Jerschke – Schneider ». Grand fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Il comprend : 4 traverses-abris et 5 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plate-formes d’artillerie simple par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 11 + 4 + 4 + 13 travées de casemates et des latrines comportant 4 pièces à l’extrémité de chaque aile ; une grande poudrière sous chaque flanc ; flanquement des fossés par les remparts, par une caponnière double de saillant, les deux caponnières d’épaule et les 2 coffres de la caserne de gorge ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde et une grand poudrière de gorge avec locaux de chargement de l’artillerie ; un pont d’accès en maçonnerie avec pilier central permettant le franchissant le fossé de gorge ; système de contre mine sur les deux faces avec galerie enveloppe et magasins à poudre, 4 galeries d’écoute sur le saillant et 2 galeries d’écoute sur chaque angle d’épaule. Vers 1877-1878, aménagement de deux positions pour 4 canons de 15 cm fretté long sur affût de côte. 1887-1894 environ : renforcement d’une partie de l’ouvrage, remplacement du pont par des rampes, suppression de la caponnière du saillant remplacée par une un coffre double de contrescarpe, renforcement d’une des grandes poudrières du flanc, modification du blockhaus de garde de l’entrée, installation d’une nouvelle sortie troupe sur le saillant, baisse du profil des remparts, installation d’une coupole tournante d’observation modèle « W.T.90 », deux batterie annexes sur les angles de gorge avec magasins à munitions (M23 et M24) reliés par une poterne au fossé de gorge. 1953 : explosion accidentelle d’une partie des munitions entreposées avec destruction d’une grande partie de la caserne de gorge. Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques.

 

Fort V, Fort Oberhausbergen, Fort Grossherzog von Baden (août 1872-1875) dénommé fort Pétain en 1919 puis fort Frère vers 1945, construit par la société « August Pasdach & Compagnie ». Grand fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Il comprend : 4 traverses-abris et 5 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plate-formes d’artillerie simple par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 11 + 6 + 6 + 9 travées de casemates et des latrines comportant 4 pièces à l’extrémité de chaque aile ; une grande poudrière sous chaque flanc ; flanquement des fossés par les remparts, par une caponnière double de saillant, deux caponnières d’épaule et les 2 coffres de la caserne de gorge ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde et une grand poudrière de gorge avec locaux de chargement de l’artillerie ; un pont d’accès en maçonnerie avec pilier central permettant le franchissant le fossé de gorge ; système de contre mine sur les deux faces avec galerie enveloppe et magasins à poudre, 4 galerie d’écoute sur le saillant et 2 galeries d’écoute sur chaque angle d’épaule. Vers 1877-1878, aménagement de deux positions pour 4 canons de 15 cm fretté long sur affût de côte, 2 pièces sur le parapet d’artillerie de chaque front. 1887-1894 environ : renforcement d’une partie de l’ouvrage (partie centrale et aile gauche de la caserne de gorge, saillant et locaux d’artillerie de la face et du flanc gauche), remplacement du pont par des rampes, suppression de la caponnière du saillant remplacée par une un coffre double de contrescarpe, renforcement d’une des grandes poudrières du flanc gauche qui est reliée par une poterne de communication avec le casernement de gorge, modification du blockhaus de garde de l’entrée, installation d’une nouvelle sortie troupe sur le saillant et les cours, baisse du profil des remparts, installation d’un poste cuirassé d’observation de l’artillerie « P.B.St. 87 » sur la face gauche et d’une coupole tournante d’observation modèle « W.T.90 » sur la face droite, deux batterie annexes sur les angles de gorge avec magasins à munitions (M30 et M31) reliés par une poterne au fossé de gorge. Après 8 février 1919 : suppression des 2 canons de 15 cm fretté long sur affût de côte. 1939-1940 : installation de sanitaires (lavabos, douches, WC) par le génie militaire français. Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques.

 

Fort VI, Fort Wolfisheim, Fort Fürst Bismarck (août 1872 – 1875), actuel fort Kléber, construit par la société « August Pasdach & Compagnie ». Grand fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Il comprend : 4 traverses-abris et 5 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plate-formes d’artillerie simple par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 10 + 6 + 6 + 10 travées de casemates et des latrines comportant 4 pièces à l’extrémité de chaque aile ; une grande poudrière sous chaque flanc ; flanquement des fossés par les remparts, par une caponnière double de saillant, deux caponnières d’épaule et les 2 coffres de la caserne de gorge ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde et une grand poudrière de gorge avec locaux de chargement de l’artillerie ; un pont d’accès en maçonnerie avec pilier central permettant le franchissant le fossé de gorge ; système de contre mine sur les deux faces avec galerie enveloppe et magasins à poudre, 4 galerie d’écoute sur le saillant et 2 galeries d’écoute sur chaque angle d’épaule. 1887-1894 environ : renforcement d’une partie de l’ouvrage (partie centrale et aile gauche de la caserne, du front), remplacement du pont par des rampes, suppression de la caponnière du saillant et des caponnières d’épaule remplacées par une un coffre double de contrescarpe et deux coffres simples aux épaules, renforcement de la grande poudrière du flanc gauche et installation d’une poterne de liaison avec le casernement de gorge, modification du blockhaus de garde de l’entrée, installation d’une nouvelle sortie troupe sur le saillant et les cours, baisse du profil des remparts, deux coupoles tournantes d’observation modèle « W.T.90 » un sur chaque face. Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques.

 

Fort VII, Fort Holtzheim, Fort Kronprinz von Sachsen (1872-1875) actuel fort Joffre. Fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie de taille moyenne. Il comprend : 3 traverses-abris et 4 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plate-formes d’artillerie simple par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 6 + 5 + 5 + 10 travées de casemates et des latrines comportant 4 pièces à l’extrémité de chaque aile ; une grande poudrière sous chaque flanc ; flanquement des fossés par les remparts, par une caponnière double de saillant, deux caponnières d’épaule et les 2 coffres de la caserne de gorge ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde et une grande poudrière de gorge avec locaux de chargement de l’artillerie ; un pont d’accès en maçonnerie avec pilier central permettant le franchissant le fossé de gorge ; système de contre mine sur la contrescarpe des deux faces avec galerie enveloppe et magasins à poudre, 4 galerie d’écoute sur le saillant et 2 galeries d’écoute sur chaque angle d’épaule. Vers 1877-1878, aménagement de deux positions pour 2 canons de 15 cm fretté long sur affût de côte, une pièce au milieu de la face droite et une pièce à l’angle d’épaule droit. 1887-1894 environ : renforcement d’une partie de l’ouvrage (partie centrale et aile gauche de la caserne, du front), remplacement du pont par des rampes, suppression de la caponnière du saillant remplacée par une un coffre double de contrescarpe, renforcement de la poudrière du flanc droit reliée par une poterne au casernement de gorge, modification du blockhaus de garde de l’entrée, installation d’une nouvelle sortie troupe sur le saillant et les cours, baisse du profil des remparts, installation d’un poste cuirassé d’observation de l’artillerie « P.B.St. 87 » sur la face droite et d’une coupole tournante d’observation modèle « W.T.90 » sur la face droite, deux batterie annexes sur les angles de gorge avec magasins à munitions (M30 et M31) reliés par une poterne au fossé de gorge. Après 8 février 1919 : suppression des 2 canons de 15 cm fretté long sur affût de marine. Installation de nombreux hangars en tôles ondulés pour le centre de mobilisation du génie n°1. Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques. Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques.

 

Fort VIII, Fort Ostwald ou Fort Geispolsheim, Fort von der Tann (1873-1876) actuel fort Lefèbvre. Grand fort détaché de ceinture à fossé plein d’eau de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Comprend 4 traverses-abris et 5 plates-formes d’artillerie doubles par face, 1 traverse-abri et 2 traverses en terre et 4 plates-formes d’artillerie simples par flanc, une grande poudrière de guerre sous chaque flanc. Vaste corps de casemates pour la caserne et les locaux d’artillerie, à deux niveaux, situé sous les plates-formes d’artillerie des faces et du saillant, comprenant de l’aile gauche, saillant à l’aile droite 14 + 4 + 14 travées de casemates, au saillant (3 cages d’escaliers non comprises). Les deux façades de la caserne s’ouvrent sur deux cours intérieures. Le flanquement à partir du rempart, des deux caponnières d’épaule et des demi-bastion droit et gauche de la gorge ; poterne principale sous traverse en capitale munie de 2 x 7 pièces de chaque côté et d’une grande pièce de stockage à l’étage au-dessus de l’entrée dédiée aux subsistances ; latrines dans le bloc droit et gauche de la gorge (2 x 4 pièces) ; entrée protégée par un tambour avec blockhaus de garde et place d’armes de gorge. Caponnière du saillant esquissée mais à priori non construite. 1887-1890 environ : renforcement partiel de l’ouvrage, installation d’une caponnière double de saillant, obturation du premier couloir transversal gauche ; rampes de la cour transferées le long du rempart de gorge, protection de la digue d’accès à l’entrée par des grillages. Autres modernisation 1895, 1904 : installation d’une coupole cuirassée tournante d’observation modèle « W.T.90 ». Après 1946 à priori : maison d’habitation édifier sur l’ancien blockhaus de gorge. Lors de la construction de la bretelle d’accès à l’autoroute A35, le fossé du flanc droit a été remblayé. Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques.

 

Fort IX, Fort Illkirch, Fort Werder (mai 1873-1876 ou 1877) actuel fort Uhrich. Grand fort détaché de ceinture à fossé plein d’eau de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie, situé au S d’Illkirch-Graffenstaden. Comprend 4 traverses-abris et 5 plates-formes d’artillerie doubles par face, 1 traverse-abri et 2 traverses en terre et 4 plates-formes d’artillerie simples par flanc, une grande poudrière de guerre sous chaque flanc. Vaste corps de casemates pour la caserne et les locaux d’artillerie, à deux niveaux, situé sous les plates-formes d’artillerie des faces et du saillant, comprenant de l’aile gauche Les deux façades de la caserne s’ouvrent sur deux cours intérieures. Le flanquement à partir du rempart, des deux caponnières d’épaule et des demi-bastion droit et gauche de la gorge ; poterne principale sous traverse en capitale comportant des locaux de stockage et une écurie ; latrines dans le bloc droit et gauche de la gorge (2 x 4 pièces) ; entrée protégée par un tambour avec blockhaus de garde et place d’armes de gorge. Caponnière du saillant esquissée mais à priori non construite. 1887-1890 environ : renforcement partiel de l’ouvrage, installation d’une caponnière double de saillant ; rampes de la cour transférées le long du rempart de gorge, protection de la digue d’accès à l’entrée par des grillages, installation de deux batteries annexes sur les angles de gorge droit et gauche avec l’abri à munitions M67a. Autres modernisations vers 1898-1899 : installation d’un observatoire cuirassé d’artillerie modèle « P.B.St.96 » au profit de la batterie n°38 pour 3 canons de 10 cm sur affûts à boucliers installée sur le glacis du flanc gauche du fort. Nuit du 23 au 24 novembre 1944 : l’ouvrage servant de dépôt de carburant est incendié par la Wehrmacht et endommage très fortement l’aile droite de la caserne sous le front droit. 30 juin 2012 inauguration d’un parc public par la commune d’Illkirch-Graffenstaden. Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques. Etat actuel : appartient à la commune d’Illkirch-Graffenstaden, transformé en parc public. Seule la partie extérieure est accessible pendant la bonne saison, l’accès à l’intérieur de l’ouvrage est interdit et très dangereux, puisque les maçonneries sont ruinées et très affaiblies à la suite à l’incendie.

 

Allemagne Front Sud

 

Place forte d’Ingolstadt

 

Projet de construction d’une ceinture de forts détachés. Une revue militaire française a publié en 1873 cette information : On lit dans la Gazette d’Augsbourg : « Une somme de 7 millions de florins a été accordée sur les ressources financières de l’empire pour la construction autour d’Ingolstadt d’une ceinture de forts avancés qui permettra de mettre sous la protection de cette place d’armes les établissements techniques de l’armée bavaroise ».

 

Belgique

 

Cette rubrique concerne les fortifications belges en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.

 

Place forte d’Anvers

 

Loi belge de 1870

 

Les enseignements de la guerre franco-prussienne de 1870-1871 avait montré que l'artillerie allemande était en mesure de bombarder Paris à une distance de 7 km. La première ceinture des forts détachés de type Brialmont devenait était désormais trop proche de la ville d'Anvers. Dans un premier temps il a été décidé de construire les forts Merksem, Zwijndrecht et Kruibeke. En outre, la défense de l'Escaut contre des navires de guerre ennemis a été étendue aux forts Saint-Philippe et De Perel. Ces petits forts blindés ont été allongés et devaient être équipés d'un armement lourd de canons de calibre 240 et 280. Néanmoins le fort De Perel n’a jamais été armé.

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Fort de Kruibeke (1870-1880), également dénommé Fort de Cruibecke, Fort van Steendorp, Fort Van Eopoel ou Fort Kapitaen, O-SO d’Anvers, 2ème ceinture, rive gauche de la Schelde (Escaut). Etat actuel : l’ouvrage existe encore mais la caponnière de tête a été arasée. Terrain militaire utilisé par le 11ème bataillon du génie.


 Site Internet.

 

Compléments d’ouvrages construits suite à la loi de 1870

 

Fort de Merksem (1870 ou 1871-1882) Fort de Mersem, N-NE d’Anvers, 2ème ceinture, rive D de la Schelde (Escaut). 1911-1912 : partiellement modernisé avec du béton. 12 octobre 1914 : abandonné et détruit par l’armée belge. 1946 : après la 2° guerre mondiale il devient un dépôt de carburant pour l’armée belge. 1972 : abandon de l’ouvrage. Etat actuel ; l’ouvrage existe encore, la municipalité l’a transformé en zone de loisirs, cependant le réduit a été détruit.

 

Site Internet.

 

Fort de Zwinjdrecht (1870-1880), O d’Anvers, 2ème ceinture, rive D de la Schelde (Escaut), également dénommé Fort Brosius ou Fort Kolonel I.M.F. Etat actuel : l’ouvrage existe encore mais demeure inaccessible. Il est occupé par la SIPEG, le service d’inspection des poudres et explosifs de guerre et le site est dénommé « Kwartier Colonel Brisius ».

 

 Site Internet.

 

France

 

Cette rubrique concerne les fortifications en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontière de l'année en cours.

 

France Front Nord-Est

 

Place forte de Langres

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort de la Bonnelle (1869-1875) fort Decrès.

 

Fort de Peygney (1869-1875) fort Constance-Chlore, NE de Langres. 1870 : mise en état de défense.

 

Place forte de Verdun

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Batterie de l’Ollier (1873).

 

France Front Sud Côtes de la Méditerranée

 

Place forte de Toulon

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort de la Croix Faron (1872-1875), englobe une tour datant de 1845. Après 1944 : baptisé fort Commandant Ducuing.

 

Pays-Bas

 

Cette rubrique concerne les fortifications néerlandaises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.

 

Ligne d’Utrecht « Waterlinie »

 

Place forte de Muiden – Vesting Muiden

 

Ouvrage en cours de modernisation :

 

Muiderslot – Château de Muiden (1285, détruit 1296, reconstruit 1373). Modernisé avec des remparts des demi-bastions par Adrian Anthoniz et une digue maritime, en 1741 extension des bastions, transformé en arsenal, en 1840-1860 transformé en réduit à l’épreuve des bombes et en 1873 construction de casernes avec remises à l’épreuve des bombes et une batterie de flanquement casematée. En 1955 les deux casernes sont arasées. Site classé Musée national « Rijksmuseum ».

 

Place forte de Naarden

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort Ronduit (1873-1874), sur l’emplacement d’une redoute construite en 1747, transformée en retranchements en 1786. Fort polygonal en terre levée, implanté sur le chemin couvert de la face Nord de l’enceinte de Naarden. Caserne de gorge et poste de garde maçonnée en briques.

 

Position de Honswijk

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Lunet aan de Snel (1845, 1873-1874). Ouvrage en terre installé au nord du Fort buj Honswijk. En 1873-1874 renforcée par des remparts en terre et une caserne et une remise à canons à l’épreuve des bombes. Classé aux monuments historiques « Rijksmonument ».

 

Déclassement, abandon, démantèlement et arasement - démolition des anciennes fortifications

 

Allemagne

 

Place forte de Lauterbourg : La presse régionale nous informe : « Lauterbourg, 1er septembre 1873. Une convention est intervenue aujourd’hui entre l’Etat et la ville de Lauterbourg relativement à la cession de la propriété du terrain provenant des fortifications à la ville, moyennant l’obligation de faire exécuter à son compte plusieurs travaux de démolition ».

 

Place forte de Magdebourg, Bastion Anhalt : arasement entre 1871-1873.

 

Expériences, innovations et progrès de la fortification et de l’artillerie de siège et de forteresse

 

Allemagne

 

1873 : Le ministère de la guerre commande à la société Gruson de Buckau près de Magdebourg une galerie de casemates cuirassée en fonte durcie pour 9 pièces de 21 cm sur affût à embrasure minima « Hartguss-Kasemattengelerie für 9 21 cm Kanonen L/22 in Minimalscharten-Lafette » pour le Fort Langlütjen I, mais ce contrat est réalisé sous condition de l’installation de deux blocs d’essais au champ de tir d’essais de la firme Gruson à Buckau, pour étudier la résistance au tir d’obus de 28 cm en fonte durcie, non chargée. Les travaux de construction et d’installation quant à eux, se déroulent entre 1874 et 1875.

 

1873 : Mise en service du canon de campagne léger de 7,85 cm dénommé « Leichtes Feld-Geschütz C/73 ». Il utilise trois types de munition : un obus doté de la fusée « Feldgranatzünder C/73 », tiré avec une charge de 0,195 kg de poudre. Le poids du projectile avec fusée est de 5,07 kg ; un obus fusant « shrapnel » d’un poids total avec fusée de 5,33 kg, doté de la même fusée, renfermant 2,14 kg de balles en plomb ; et une boîte à mitraille d’un poids total de 5 kg contenant 76 balles légères de shrapnel.

 

1873 : Adoption de l’affût léger pour canon de campagne léger C/73

Dénomination de 1877 : « Leichte Feld-Protze C/73 ».

Abréviation de 1877 : l. F. Pr.

Ancienne dénomination : Leichte Feld-Protze C/73.

 

1873 : Adoption et mise en service du canon de campagne lourd de 8,8 cm dénommé « Schweres Feld-Geschütz C/73 ». Il utilise trois types de munition : un obus doté de la fusée « Feldgranatzünder C/73 », tiré avec une charge de 0,280 kg de poudre. Le poids du projectile avec fusée est de 7 kg ; un obus fusant « shrapnel » d’un poids total avec fusée de 8,15 kg, doté de la même fusée, renfermant 3,665 kg de balles en plomb, soit 210 balles de cavalerie ; et une boîte à mitraille d’un poids total de 7,5 kg contenant 76 balles lourdes de shrapnel.

La Revue d’artillerie tome 2, avril 1872 – septembre 1873 précise à propos de ce canon : D’après des renseignements récents, le nouveau canon de campagne adopté par la Prusse, à la suite des expériences exécutées à Tegel dans le courant des deux dernières années, est en acier, fretté d’acier. Les pièces de ce modèle sont fabriquées par Krupp et finies à Spandau.

Les principales données relatives à la nouvelle bouche à feu, seraient les suivantes :

Calibre, 80 mm ; poids du projectile, 5 kg ; poids de la charge, 1,445 kg ; poids du canon, 430 kg environ ; vitesse initiale, 518 mètres.

Longueur du projectile, 230 mm (2,9 calibres).

Sous l’angle de 15°, la portée aurait été de 4 800 mètres.

Le projectile porte trois ceintures en cuivre, la ceinture du milieu seule produisant le forcement et donnant le mouvement de rotation.

L’affût en fer destiné à recevoir ce canon est encore en cours d’expérimentation.

 

1873 : Adoption de l’affût lourd pour canon de campagne lourd C/73.

Dénomination de 1877 : « Schwere Feld-Protze C/73 ».

Abréviation de 1877 : s. F. Pr.

Ancienne dénomination : « Schwere Feld-Protze C/73 ».

 

1873 : Adoption et mise en service du canon de siège et de forteresse de 12 cm

Dénomination de 1877 : « 12-cm-Kanone C/73 ».

Abréviation de 1877 : « Ka. C.73 12cm Br. ».

Ancienne dénomination : « 12cm Bronce-Kanone C/73 »

 

1873 : Adoption de l’affût de siège modèle 1894, modifié 1873, C/64/73 « Belagerungs-Laffete C/64/73 ».

 

1873 : Adoption de l’affût de casemate C/73 « Kasematten-Ramenlaffete C/73 » « Kas. R. L. ».

 

1873 : Adoption de l’affût pour canon de côte fretté de 21cm modèle C/73 « 21cm Ringrohr-Küsten-Laffete C/73 » ou « 21cm Rr. Kst. L. C/73. ».

 

1873 : Adoption des anneaux d’étanchéité « Liderungsringe C/73 ».

 

1873 : Adoption de la voiture légère à munitions modèle C/73.

Dénomination de 1877 : Leichter Munitions-Wagen C/73.

Abréviation de 1877 : l. M. W.

Ancienne dénomination : leichter Munitions-Wagen C/73.

 

1873 : Adoption de la voiture lourde à munitions modèle C/73.

Dénomination de 1877 : Schwerer Munitions-Wagen C/73.

Abréviation de 1877 : s. M. W.

Ancienne dénomination : Schwerer Munitions-Wagen C/73.

 

1873 : Adoption de la voiture légère à munitions modèle C/64 modernisée C/73.

Dénomination de 1877 : Leichter Munitions-Wagen C/64/73.

Abréviation de 1877 : l. M. W. C/64/73

Ancienne dénomination : leichter Munitions-Wagen C/64/73.

 

1873 : Adoption de la voiture lourde à munitions modèle C/64, modernisée C/73, C/64/73.

Dénomination de 1877 : Schwerer Munitions-Wagen C/64/73.

Abréviation de 1877 : s. M. W. C/64/73.

Ancienne dénomination : Schwerer Munitions-Wagen C/64/73.

 

1873 : Adoption de la voiture lourde à munitions modèle C/42, modernisée C/73, C/42/73.

Dénomination de 1877 : Schwerer Munitions-Wagen C/42/73.

Abréviation de 1877 : s. M. W. C/42/73.

Ancienne dénomination : Schwerer Munitions-Wagen C/42/73.

 

1873 : Adoption de la voiture à vivres modèle C/73.

Dénomination de 1877 : Vorraths-Wagen C/73.

Abréviation de 1877 : V. W. C/73.

Ancienne dénomination : Vorraths-Wagen C/73.

 

1873 : Adoption de la voiture à vivres n°1 modèle C/69/73.

Dénomination de 1877 : Vorraths-Wagen Nr. I C/69/73.

Abréviation de 1877 : V. W. I. C/69/73.

Ancienne dénomination : Vorraths-Wagen Nr. I C/69/73.

 

1873 : Adoption de la voiture à vivres n°2 modèle C/69/73.

Dénomination de 1877 : Vorraths-Wagen Nr. II C/69/73.

Abréviation de 1877 : V. W. II. C/69/73.

Ancienne dénomination : Vorraths-Wagen Nr. II C/69/73.

 

1873 : Adoption de la forge de campagne modèle C/73.

Dénomination de 1877 : Feldschmiede C/73

Abréviation de 1877 : Fs. C/73.

Ancienne dénomination : Feldschmiede C/73.

 

1873 : Adoption de la forge de campagne modèle C/69/73.

Dénomination de 1877 : Feldschmiede C/69/73

Abréviation de 1877 : Fs. C/69.

Ancienne dénomination : Feldschmiede C/69/73.

 

1873 : Dans le but d’augmenter la puissance explosive des projectiles de l’artillerie, on a essayé sans succès en Allemagne, de remplacer l’habituelle poudre noire par du coton-poudre humide. Les essais menés au cours des années suivantes avec du coton poudre amélioré n’ont pas donné les résultats escomptés.

 

14/05/1873 : La première tourelle en fonte dure pour deux pièces de 15 cm des fortifications de terre « Hartguss-Drehturm für zwei 15 cm Ring-Geschütze der Landesbefestigung » du fabriquant Hermann Gruson est été testée au printemps 1873 sur le champ de tir de Tegel, mais à la suite d’une trop faible épaisseur du cuirassement de la tourelle, elle ne résistait pas aux épreuves de tir. Cependant l’avant-cuirasse a bien résisté aux tirs d’essais. La commission concluait donc le 14 mai 1873 que cette tourelle ne pouvait être mise en service et ordonne la poursuite des essais avec un blindage plus épais. Néanmoins la tourelle concurrente du Major Schumann résiste bien au tir et est validée.

 

30/10/1873. Tirs comparatifs des nouvelles pièces pour l’artillerie de campagne.

L’ouvrage « Les Armées françaises et étrangères en 1874 » a publié cet intéressant article dont nous vous reproduisons l’intégralité : « Dès le 30 octobre 1873, à la suite de tirs comparatifs faits en présence de l’empereur Guillaume, on s’était prononcé d’une façon définitive en faveur d’une nouvelle pièce légère de campagne ; l’usine Krupp travaille sans relâche depuis lors à ces nouveaux canons. La nouvelle pièce légère, du calibre de 7,85 cm, ressemble assez à l’ancienne pièce de 4 livres ou de 8 cm ; la grosse pièce, celle de 8,8 cm est, au contraire, d’un calibre un peu inférieur à celui de l’ancienne pièce de 9 livres, dont le calibre réel était de 9,15 cm. Les batteries à cheval, seules, seront armées de pièces de 7,85 cm, toutes les autres batteries n’auront que des pièces de 8,8 cm ; les deux espèces de pièces sont bâties de la même façon ; toutes deux sont frettées depuis la culasse jusqu’au tourillons et recouvertes dans toute cette portion par un manchon en acier et se resserre sur lui par le refroidissement. Les pièces ont chacune vingt-quatre rayures de cinquante calibres de long. Quant à l’affût, en tôle de fer, il est pour ainsi dire le même pour ces deux pièces. Les flasques, au lieu d’être parallèles, convergent vers leur extrémité. L’essieu est en acier, les roues seules, plus hautes de 6 pouces environ, sont encore faites avec du bois qui, au lieu d’être peint en bleu comme jadis, conservera sa couleur naturelle et sera simplement revêtu d’une couche d’huile de lin. L’avant-train est, lui aussi, monté sur des roues plus hautes ; les caissons d’avant-train sont en tôle de fer et, au lieu de s’ouvrir par le haut, sont divisés en quatre compartiments superposés. Ils renferment deux coups de mitraille et vingt obus ou shrapnels. De plus, dans des coffres disposés contre les flasques mêmes de l’affût, on placera deux charges à mitraille qui serviront dans les cas du besoin absolu.

Voici, du reste, différentes données sur les nouvelles pièces d’artillerie de campagne prussienne :

Ancienne pièce de 4 livres ou de 8 cm

Poids en kilogrammes : Poids de la pièce : 290 kg. Affût : 453 kg. Affût avec la pièce : 772 kg. Avant-train vide : 459 kg. Avant-train approvisionné en temps de guerre : 805 kg. Pièce et avant-train en temps de guerre : 1 579 kg. Poids à tirer par cheval (les pièces sont attelées de 6 chevaux) : 262 kg.

Nouvelle pièce de 7,85 cm

Poids en kilogrammes : Poids de la pièce : 391 kg. Affût : 473 kg. Affût avec la pièce : 890 kg. Avant-train vide : 472 kg. Avant-train approvisionné en temps de guerre : 830 kg. Pièce et avant-train en temps de guerre : 1 725 kg. Poids à tirer par cheval (les pièces sont attelées de 6 chevaux) : 290 kg.

Ancienne pièce de 6 livres ou de 9 cm

Poids en kilogrammes. Poids de la pièce : 433 kg. Affût : 520 kg. Affût avec la pièce : 1 016 kg. Avant-train vide : 459 kg. Avant-train approvisionné en temps de guerre : 822 kg. Pièce et avant-train en temps de guerre : 1 837 kg. Poids à tirer par cheval (les pièces sont attelées de 6 chevaux) : 305 kg.

Nouvelle pièce de 8,8 cm

Poids en kilogrammes : Poids de la pièce : 452 kg. Affût : 525 kg. Affût avec la pièce : 1 010 kg. Avant-train vide : 480 kg. Avant-train approvisionné en temps de guerre : 870 kg. Pièce et avant-train en temps de guerre : 1 890 kg. Poids à tirer par cheval (les pièces sont attelées de 6 chevaux) : 322 kg.

Les munitions, elles aussi, diffèrent beaucoup de celles des anciennes pièces. Les obus sont à doubles parois qui s’entrecroisent et se recouvrent l’une l’autre, disposition qui contribue à augmenter considérablement le nombre des éclats et l’effet du projectile. Le forcement du projectile ne s’obtient plus à l’aide d’un manteau en plomb, mais par deux anneaux en cuivre laminé de 5 millimètres, rivés et comprimés dans les rainures disposées à cet effet sur le projectile. Ces anneaux en cuivre laminé ne sont pas encore adoptés définitivement, et l’on vient, tout dernièrement encore, de faire à Tegel plusieurs expériences avec des projectiles revêtus d’un mantelet de plomb, établis d’après un nouveau système par la fabrique Gruson, à Buckau. Ce mantelet en plomb est également pourvu de deux anneaux d’une largeur de 2 centimètres.

Jusqu’à présent, cependant, l’avantage reste acquis aux anneaux en cuivre, qui, outre qu’ils impriment au projectile une vitesse initiale un peu plus considérable (10 mètres de plus), coûtent aussi meilleur marché que les mantelets de plomb.

L’obus du canon de 7,85 cm pèse 6,5 kg, le shrapnel 6,8 kg, l’obus du canon de 8,8 cm 7 kg, le shrapnel 7,6 kg. Les projectiles sont chargés d’une poudre qui ressemble beaucoup au pebble powder de l’artillerie anglaise. La charge de poudre pour le projectile de 7,85 cm, est de 1,26 kg, pour le projectile de 8,8 cm de 1,5 kg. Une charge aussi forte donne naturellement au projectile une vitesse initiale des plus grandes, et à la trajectoire une tension considérable.

L’impulsion imprimée à la fabrication a été telle que, l’on a déjà pu familiariser les officiers et les soldats avec les manœuvres et le tir des nouvelles pièces. De plus, on a rédigé pour l’artillerie prussienne une nouvelle instruction en vertu de laquelle les pièces devront être désormais enterrées d’un demi-mètre, tandis que des tranchées longitudinales serviront à mieux couvrir les hommes. La terre provenant de ces travaux servira à former un épaulement derrière lequel les pièces tireront à barbette. On a par suite augmenté sensiblement le nombre des outils attribués à chaque batterie, et l’on estime que dans les terrains les moins favorables il suffira de trois quarts d’heure ou de cinq quarts d’heure au plus pour établir ces épaulements ».

 

05/12/1873. Expériences de tir contre une tourelle d’artillerie tournante à Buckau.

Une revue militaire française nous livre ces informations : On lit dans le Journal de Strasbourg, du 12 décembre 1873 : « Le 5 décembre 1873 ont eu lieu à Buckau, un des faubourgs de Magdebourg, sur l’ancien champ de tir de la 4e brigade d’artillerie, appartenant aujourd’hui à M. Gruson, les dernières expériences de tir contre la tourelle tournante cuirassée présentée par ce constructeur. Ces expériences ont eu lieu en présence du président de la commission d’expériences d’artillerie, général de Kameke. Dans les semaines précédentes des expériences de tir concluantes avaient déjà eu lieu à Tegel contre cette tourelle et avaient permis de constater l’impossibilité de la détruire aux grandes distances avec des pièces en usage aujourd’hui. La tourelle avait été battue à 1 500 mètres avec des mortiers de 21 et de 28 centimètres, et avec des canons de 21, 24 et 26 centimètres ; mais présentant de tous côtés des surfaces convexes sur lesquelles glissaient les projectiles, elle n’avait subi que des dommages tout à fait insignifiants.

La tourelle a un diamètre intérieur de 7 mètres, une épaisseur de cuirasse de 7 pouces qui est portée à 9 pouces près des embrasures ; la partie bombée, qui la recouvre, a une épaisseur de 4 pouces. Elle est armée de deux canons frettés de 21 centimètres. La tourelle ne doit pas être enterrée, mais placée sur un sol surélevé et entouré d’une espèce de glacis s’élevant jusqu’à hauteur du fond des embrasures et ne laissant apercevoir que la partie supérieure sur une hauteur de six pieds. Les expériences de Buckau avaient surtout pour objet l’examen d’un nouveau perfectionnement apporté par M. Gruson ; ce perfectionnement consiste à pouvoir remplacer sous le feu de l’ennemi quelques plaques endommagées.

A la suite de cette dernière expérience, la fabrique de Buckau a reçu aussitôt une commande de deux de ces tourelles tournantes, dont l’une est destinée à Metz et l’autre au fort Langlütjensand sur la mer du Nord à l’embouchure du Geeste. En dernier lieu, on doit réunir une commission mixte d’officiers d’artillerie, du génie et de la marine pour examiner si pendant le tir des pièces de la tourelle, l’appareil de rotation fonctionne bien, si l’aération est suffisante, et pour proposer s’il y a lieu les perfectionnements nécessaires ».

Une autre source apporte les précisions suivantes : « Début des essais de tir sur une batterie cuirassée côtière fixe pour pièce de 21 cm de Gruson « Feste Panzerbatterie der Küstenbefestigung für 21 cm Geschütz », à Buckau. Deux blocs d’essais, installés au champ de tir d’essais de la firme Gruson à Buckau, sont soumis au tir d’obus de 28 cm en fonte durcie, non chargée. Essais menés le 05/12/1873, 27/07/1874 et le 21/08/1874 ».

 

Autriche

 

1873 : La Revue d’artillerie tome 2 d’avril 1872 – septembre 1873 nous livre les informations suivantes :

Adoption d’un canon rayé de 24 court, en fonte, se chargeant par la culasse ;

Adoption d’un mortier rayé en fonte, se chargeant par la culasse, de 6 pouces ½ ;

Adoption d’un mortier rayé en fonte, se chargeant par la culasse, de 8 pouces.

Adoption d’un affût de siège surélevé pour le canon de 12.

Adoption d’un affût de siège surélevé pour le canon de 24.

 

Source : S3747, p. 81.

 

France

 

1873 : Adoption du système d’artillerie dit de Reffye. Ce système ne comporte plus que 3 canons : les 5 et 7 de campagne (calibres 75 et 85 mm) et le canon de 138 mm de siège et de places. Ses pièces ne portent plus de noms, élément « des plus utile de leur signalement » que le comité d’artillerie recommandait encore avec insistance vers 1860. Mais elles portent mention de leur lieu de coulé sur le bandeau de culasse et de leur lieu d’usinage sur la tranche de la bague de culasse.

 

Mars 1873 : La revue d’Artillerie tome 2 nous livre cette information : De nouvelles expériences ont été faites à Calais, en mars 1873, avec des projectiles creux chargés de dynamite. Trente coups ont été tirés dans une pièce de 7 hors de service et avec une vitesse initiale d’environ 400 mètres : aucun éclatement n’a eu lieu dans l’âme. La dynamite employées avait été fabriquée par M. Ibos. Sur la proportion du Président du comité de l’artillerie, le ministre de la Guerre a autorisé la continuation de ces expériences qui paraissent offrir un sérieux intérêt ; la commission de Calais s’efforcera notamment de déterminer la limite des vitesses initiales qu’on peut donner sans danger à des projectiles de dynamite Ibos.

 

Chroniques 1873

 

Année 1873 : divers.

 

Evénements survenus au cours de l’année sans date plus précise.

 

Allemagne, Königsberg, place forte : Elaboration de plans.

Cote C-70329 : Fort 1, projet de construction du Fort 1 situé près du moulin Lauthschen Mühle, impression en couleur, signée Albert 1873, échelle 1/500.

Cote G-70151 : Fort 1, plan d’usage des locaux « Belegungsplan », impression en couleur, 1873.

 

Source S1940, p. 541.

 

Allemagne, Metz, place forte : Elaboration de plans.

Cote F-72599 : Extension du bastion 2 du fort Bellecroix, échelle 1/500, 1873.

 

Source S1940, p. 1833.

 

Allemagne, Neuf-Brisach, place forte : Elaboration de plans.

Cote E-71721 : Projet pour l’amélioration du magasin à poudre de guerre 2 « Kriegspulverlagazins 2 » en un local de stockage de 800 demi-quintaux (1 demi-quintal = 1 Zentner = 500 kg) « 800 Zentner », soit 400 tonnes, dessinateur L. Hacker, 1873, échelle 1/125 et 1/2000, situation, plan et profils.

 

Source : S1940, p. 1873.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Elaboration de cartes et plans.

Cote A-70985 : Caserne de gorge « Kehlkaserne », échelle 1/100, vue, plan et profils, 1873.

Cote A-71009 : Fort 7, Kronprinz von Sachsen, sur papier calque, 1873, échelle 1/250, vue et profils.

Cote B-70129 & 70130 : Vue général de la place forte (limites : La Wantzenau, Wilstädt, Entzheim, Brüsch, Wickersheim) ; impression brune, 1873, échelle 1/25000.

Cote C-70743 : Route stratégique circulaire « Ringstraße » entre le Fort Kronprinz von Sachsen et le Fort Fürst Bismarck, échelle 1/250 et 1/2500, 1873, situation et nivellement, profils transversaux, passage souterrain.

 

Source : S1940, p. 1895, 1901, 1913, 1927.

 

France, artillerie : Expérimentation d’une baïonnette-épée destinée à remplacer le sabre-baïonnette-épée.

La Revue d’artillerie tome 2 de 1872-1873 nous livre cet article : Mise en expérience d’une baïonnette-épée destinée à remplacer le sabre-baïonnette-épée de 51 centimètres de longueur, à poussoir nouveau modèle et à fourreau en cuire, serait expérimentée dans les corps de troupe avec les armes neuves, de deux systèmes différents, qui doivent y être mis en essai : toutes les baïonnettes-épées nécessaire seront fabriquées à la manufacture de Châtellerault.

Les armes transformées des mêmes systèmes, qui doivent être également expérimentées dans les corps, conserveront leurs sabres-baïonnettes ; ceux-ci seront seulement modifiés en ce qu’ils recevront un poussoir nouveau modèle destiné à faciliter l’interchangeabilité et à assurer la fixité du sabre-baïonnette au bout du canon.

 

Royaume-Uni, armée : L’arsenal de Woolwich.

La Revue d’artillerie tome 1er de 1872-1873 nous livre les informations suivantes :

Arsenal de Woolwich.

L'importance de cet établissement considérable, où s'opèrent tous les travaux relatifs au matériel de guerre est suffisamment indiquée par les chiffres suivants :

Divisions ou départements de l'Arsenal / Nombre d'ouvriers employés au commencement de1873.

Royal Laboratory (confection des munitions) : 2 644.

Royal Carriage-Factory (construction des affûts et voitures) : 1 375.

Royal Gun-Factory (fabrication des canons etc.) : 973.

Royal Control Department : 600.

Total :  5592

L'Arsenal a compté, pendant la guerre de Crimée, jusqu'à 12 000 ouvriers. On transforme actuellement en pièces, à Woolwich, 5 000 tonnes de fer par an, c'est-à-dire 400 par mois ou 100 par semaine. Il faut observer, d'ailleurs, que la fabrique de canons ; avec 1 000 ouvriers environ, produit le même nombre de pièces se chargeant par la bouche qu'elle en fournissait du système Armstrong avec 2 000 ouvriers ; c'est un argument qu'invoquent volontiers les partisans du dernier système adopté, à chargement par la bouche.

 

Source : S2177, p. 498.

 

Mercredi 1er janvier 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Emplacement de troupes.

D’après une nouvelle répartition des troupes, ordonnées le 31 octobre 1872, et qui sera mise à exécution le 1er janvier 1873 :

La 5e compagnie du régiment d’artillerie n°2 doit se rendre de Colberg à Belfort.

Les 7e et 8e compagnies du régiment d’artillerie n°2 doit se rendre à Strasbourg.

La 3e compagnie du régiment d’artillerie n°6 doit se rendre de Neisse à Belfort.

Les 5e et 6e compagnies du régiment d’artillerie n°8 doivent se rendre de Sarrelouis à Metz.

La 7e compagnie du même régiment, qui se trouve actuellement faire partie de l’armée d’occupation, doit également, à la même date, prendre garnison à Metz. La 8e, en ce moment à Thionville, l’y rejoindra, quand les travaux d’armement de cette dernière place le permettront.

 

Allemagne, Metz : Arrivée du régiment d’artillerie de forteresse « FAR 8 ».

Article du journal Straßburger Zeitung : « Metz, 1 janvier 1873. Hier, sont arrivés dans la garnison : l’état-major et 2 compagnies du 2e bataillon du régiment d’artillerie à pied n°8 « Rheinische Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 8 » s’installent dans la garnison ».

 

Allemagne, Haguenau, garnison : Départ des conscrits alsaciens pour effectuer leur service militaire à Mainz et Koblenz.

Article du journal Straßburger Zeitung qui nous apporte quelques précisions sur le départ des premières recrues alsaciennes à Haguenau : « Haguenau, le 2 janvier 1872. La journée de hier a apporté beaucoup d’animation dans notre ville. Les recrues de notre arrondissement “Kreis”, tout comme celles des arrondissements de Wissembourg et de Saverne, soit environ 600, avait reçu l’ordre de se présenter pour effectuer leur service au sein de l’armée de terre allemande “Deutschen Reichsheer” et à l’aube ils passèrent les portes de notre ville. Le peu de liberté qui restait à ses vaillants garçons était utilisé pour boire un dernier verre d’adieu. C’est en chantant comme toutes les recrues qu’ils se dirigeaient ensuite vers la place du Théâtre, où en peu de temps il y avait pas mal d’agitation. Il n’y a eu que peu d’incidents, et seulement un petit incident a créé un attroupement. Une jeune recrue s’était présentée jusqu’à ce que l’on constate qu’il ne possédait aucune convocation « Einstellungsordre » et qu’il n’en avait encore pas le droit. Ce n’est qu’avec réticence qu’il quitta le groupe. Après l’appel et la formation de groupes, les jeunes se rendirent à la caserne. Les recrues destinées à Coblence partirent le soir même avec deux trains spéciaux, qui accueillirent 2 300 recrues alsaciennes, pour se rendre dans leur nouvelle garnison. De ce groupe, 1 500 hommes restent à Mayence et 800 à Coblence ». Naturellement la presse allemande n’évoque pas les incidents, mais uniquement que tout se passerai pour le mieux pour les recrues. Il s’agit de convaincre les jeunes Alsaciens-Lorrains de faire leur service militaire et de ne pas les inciter à s’expatrier en France.

 

Jeudi 2 janvier 1873

 

Allemagne, Strasbourg, armée : Inscription des conscrits sur les listes de recrutement.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Avis. Concernant l’inscription des conscrits sur les listes de recrutement. En vertu de l’ordonnance du 26 mars 1872 relative à l’introduction dans l’Alsace-Lorraine des instructions militaires du 26 mars 1868 sur le recrutement et des §§ 58, 59, 60 et 176 de ces mêmes instructions, tous les jeunes gens nés dans le courant de l’année 1853 et qui ont leur domicile légal dans notre ville ou qui y résident comme étudiants, élèves, employés, commis, apprentis, ouvriers, domestiques, ouvriers de fabrique, etc., sont invités par la présente à se présenter pendant la période du 15 de ce mois au 1er février à la mairie (2e division, bureau militaire), afin d’y produire un extrait de leur acte de naissance et de se faire inscrire sur les listes de recrutement.

Dans le cas où des jeunes gens de cette catégorie seraient absents de la ville pendant la période sus-indiquée, leurs parents, tuteurs, patrons, maires, fabricants, sont tenus de se présenter en leur place et de les faire inscrire. Les jeunes gens qui négligeraient de se faire inscrire sur les listes de recrutement seront punis d’une amende pouvant monter jusqu’à la somme de 37,50 francs, et en cas d’insolvabilité, l’amende pourra être convertie en un emprisonnement correspondant. Outre cette punition, les jeunes gens négligeant de se faire inscrire sur les listes de recrutement seront incorporés tout de suite dans l’armée ; ils ne pourront pas participer au tirage au sort et perdent tout droit individuel à un ajournement ou à une exemption du service militaire. Les parents, les tuteurs, les patrons, les maires, les fabricants qui négligeront de se faire inscrire leurs fils, leurs pupilles, leurs élèves, leurs domestiques, leurs ouvriers, sont passibles d’une amende de 5 francs qui pourra être convertie, en cas d’insolvabilité, en un emprisonnement correspondant. Strasbourg, le 2 janvier 1873. Le premier adjoint faisant fonction de maire, F. Imlin.

 

Allemagne, Haguenau, armée : Départs pour le service militaire.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Haguenau, 2 janvier. Hier notre ville a été très-bruyante. Les recrues de notre arrondissement, ainsi que celles de Wissembourg et de Saverne, au nombre de 600, avaient reçu l’ordre de se présenter pour entrer dans l’armée allemande, et ces jeunes gens parcouraient en groupe la ville. Ils n’avaient que peu de temps à leur disposition, et on pense bien qu’ils ne se firent pas faute de l’employer à boire un dernier coup avec les camarades. A l’heure précise, ils se dirigèrent en chantant vers la place du Théâtre, où pendant un certain temps il régnait un assez grand tumulte. Cependant l’ordre ne fut pas troublé ; un intermède assez gai provoqua seul un petit attroupement. Un jeune homme s’étant présenté comme recrue, mais on reconnut qu’il n’avait reçu aucun ordre et qu’il n’avait en général aucune qualité comme recrue. Ce n’est qu’avec répugnance qu’il sortit des rangs. Après l’appel et la répartition, les recrues se rendirent à la caserne. Les recrues destinées à être envoyées à Coblence quittèrent le soir la ville en deux trains express, qui comptaient 2 300 hommes. Sur ce nombre, 1 500 resteront à Mayence et mes 800 autres irons à Coblence. (Journal de Haguenau).

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Arrêté de la police concernant les livrets d’ouvriers.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’arrêté suivant : Une ordonnance ayant reconnue que l’obligation des ouvriers de se munir, en conformité de la loi du 22 juin 1854 et de l’arrêté du 30 avril 1855, d’un livret, existe toujours ; les dispositions suivantes basées sur l’arrêté du préfet du 13 novembre 1855, sont prises pour l’exécution de cette prescription dans l’arrondissement urbain de Strasbourg.

1. Les livrets d’ouvriers sont délivrés au bureau de police, rue Brûlée, 2, où ils seront également revêtus d’un visa, afin de servir de passeport à l’intérieur.

2. Les ouvriers qui sont tenus d’avoir un livret, devront s’en procurer un dans le délai de deux mois, à dater du jour de cette publication. Afin d’obtenir un livret, l’ouvrier doit présenter un certificat d’un commissaire de police de son canton ou un ancien livret tenu régulièrement.

3. Le certificat du commissaire de police est délivré sur la vue de papiers de légitimation ou la déclaration de personnes connues constatant l’identité et la profession de l’ouvrier ; s’il ne peut pas produire ces constatations, une déclaration signée par lui, en conformité de l’art. 13 de la loi du 22 juin 1854, dont il sera fait communication.

4. Tout porteur de livret ouvrier non délivré en cette ville, est obligé, avant d’en faire usage ici, de le faire viser par la direction de police, et, à cette occasion, le livret sera examiné et enregistré. Aucun établissement ne peut admettre des ouvriers, même munis de livrets réguliers, avant l’accomplissement de cette formalité du visa.

5. Après que le patron, en vertu des dispositions des art. 4 et 5 de la loi précitée et de l’art. 9 de l’arrêté en question, a inscrit sur le livret le jour de l’entrée de l’ouvrier ou le jour où pour la première fois, on lui a donné du travail, il soumettra, dans le délai de 24 heures, cette inscription au visa du commissaire de police, qui examinera le livret et le rendra ensuite, en envoyant un extrait de son visa à la direction de police.

6. Dès qu’un ouvrier quitte son patron, il doit faire viser dans le délai de 24 heures sa sortie par le commissaire de police du canton de son patron ; le commissaire examinera l’authenticité du certificat de sortie et enverra un extrait de son visa à la direction de police.

Aucun patron ne peut engager un ouvrier avant l’accomplissement de cette formalité ; du reste, le visa du commissaire de police n’en peut pas remplacer ou tenir lieu du visa de voyage dont il est question au § 1er de cet arrêté.

7. Il est interdit aux logeurs, aubergistes ou autres personnes de retenir le livret comme gage.

8. Les patrons devront être munis au plus tard jusqu’à la fin du mois de février 1873 du registre prescrit par l’art. 4 de la loi et l’art. 8 de l’arrêté précisé, et le commissaire de police le cotera et le paraphera. Les inscriptions devront être lisibles et se suivre sans intervalle visible.

9. Les contraventions seront poursuivies et punie d’après l’art. 11 de la loi du 22 juin 1854, l’art. 18 du décret du 30 avril 1855 et du § 363 du code pénal de l’Empire germanique.

10. Cet arrêté sera publié dans les journaux, Strasbourg, le 2 janvier 1873.

Le directeur de police, Back.

 

Vendredi 3 janvier 1873

 

Allemagne, Mainz place forte et garnison : Arrivée des premiers Alsaciens pour effectuer leur service militaire actif.

Article du journal Straßburger Zeitung qui rend compte de l’arrivée des recrues alsaciennes dans les garnisons allemandes, comme Mayence : « Strasbourg, le 5 janvier 1872. On écrit de Mayence le 3 janvier 1873 : Hier, sont arrivés 1 700 Alsaciens avec deux trains spéciaux ; leur arrivée était annoncée depuis quelques temps. Pour la plupart ce sont des grands et costauds, en blouse bleue, avec des bagages contenus dans un sac en lin portés sur le dos, et qui portent des couvertures blanches en laine jetées sur leurs épaules ; ils traversèrent la ville par groupes, pour s’installer dans leurs quartiers. Une grande partie de ces recrues sont affectés aux régiments locaux, les autres ont été dirigés vers d’autres destinations à partir d’aujourd’hui ».

 

Samedi 4 janvier 1873

 

Allemagne, Huningue, pont du Rhin : Fréquentation du pont flottant sur le Rhin.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Mulhouse, 4 janvier. Nous recevons la notice suivante sur la circulation du pont à pontons sur le Rhin près de Huningue pendant les mois de novembre et de décembre. Ont passé le pont :

Voitures chargées à deux et quatre chevaux : novembre, 794 ; décembre, 952.

Voitures vides à deux et quatre chevaux : novembre, 768 ; décembre, 823.

Voitures chargées à un cheval : novembre, 272 ; décembre, 247.

Voitures vides à un cheval : novembre, 348 ; décembre, 273.

Citadines à deux chevaux : novembre, 158 ; décembre, 234.

Citadines à un cheval : novembre, 237 ; décembre, 171.

Piétons : novembre, 18 740 ; décembre, 27 000.

Bestiaux : décembre, 89.

Ont passé sur le pont :

Radeaux et bateaux : novembre, 51 ; décembre, 59.

(Els. Volkszg.)

 

Dimanche 5 janvier 1873

 

Allemagne, Berlin : Nouvelles Attributions du comte de Roon et du général Kamecke au sein du ministère de la Guerre.

Article du journal Straßburger Zeitung qui nous livre ces informations par dépêche télégraphique : « Berlin, 5 janvier 1873. Le bulletin officiel de l’armée « Armeeverordnungsblatt » contient une ordonnance impériale adressée au ministre de la guerre, où l’on évoque, que le Roi tient particulièrement que, le Graf Roon, en tant que ministre de la guerre et président de la commission de l’armée de terre et des forteresses « Auschusses für das Landheer und die Festungen », reste particulièrement impliqué dans la direction supérieure des affaires militaires. En tenant toutefois compte des tâches supplémentaires confiées à Roon, à la suite de la prise en compte du ministère de la guerre, le général Kamecke doit suppléer celui-ci en tant que ministre d’Etat du ministère de la guerre, tout en restant sous la direction de Roon qui reste le responsable, et il devra représenter le ministre de la guerre partout où cela s’avère nécessaire. Cette ordonnance demande à Roon de rendre compte du partage de la nouvelle répartition des tâches. Dans l’intérêt d’un service plus prompt et efficace, le général Kamecke est autorisé à remplacer le ministre de la guerre partout où cela s’avère nécessaire, si bien que les décisions qu’il aura prises ne pourront être contestées qu’auprès du roi ».

 

Lundi 6 janvier 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine, armée : Opérations de recrutement des volontaires.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’arrêté suivant : Les opérations de recrutement de cette année ayant lieu dans le courant des mois de février et de mars, ceux des jeunes gens nés en 1853 qui préfèrent entrer comme volontaires de trois ou quatre ans dans un corps de troupes à leurs choix, auront à se présenter à cet effet le plus tôt possible auprès du directeur de l’arrondissement de leur lieu de domicile. Ces fonctionnaires, ainsi que les commandants des circonscriptions de la landwehr, donneront tous les renseignements nécessaires sur les démarches à faire pour l’admission des volontaires, et y prêteront tout appui désirable. Strasbourg, le 6 janvier 1873. Le président supérieur de l’Alsace-Lorraine.

 

Mardi 7 janvier 1873

 

Allemagne, Strasbourg : Installation du Gouvernement et de la Commandantur au 25 rue de la Nuée Bleue.

Article du journal Straßburger Zeitung qui a été diffusé le communiqué suivant : « Avis officiel n° 11. Le bureau du „Gouvernement“ et de la „Commandantur“ sont transféré à compter d’aujourd’hui au numéro 25 de la „Blaue Wolkengasse“, au niveau du rez-de-chaussée, à gauche. A Strasbourg, le 5 janvier 1873. Le gouverneur Hartmann, „General-Lieutnant“ ».

Remarque : Le Gouvernement comprend en 1873 l’état-major du gouverneur militaire de la place forte et la Commandantur les services du commandant de la garnison.

 

Allemagne, Strasbourg : Dispositions pour l’envoi de courrier, de colis et de virements d’argent au profit des Alsaciens-Lorrains effectuant leur service militaire dans les garnisons allemandes.

Un journal de Strasbourg apporte des précisions pour l’envoi de courriers et de colis aux Alsaciens partis faire leur service militaire. Compte tenu que l’alimentation des militaires du rang allemands était largement insuffisante, il est important que les familles puissent envoyer des vivres de complément : « Strasbourg, le 8 janvier 1873. Les familles des jeunes gens qui ont été incorporés aujoud’hui dans l’armée de terre allemande, la nouvelle suivante sera la bienvenue : les lettres et les paquets bénéficient des franchises postales suivantes :

1) Pour les lettres ordinaires adressées aux soldats, si la lettre porte la mention « Soldatenbrief » et « Eigene Angelegenheit des Empfängers », et le poids ne dépasse pas 60 grammes, le courrier l’acheminement du courrier est gratuit.

2) Pour les virements postaux d’un montant allant jusqu’à 5 Thalers, le coût s’élèvera à 1 Groschen (13 centimes), sans tenir compte de la distance.

3) Pour les paquets adressés aux soldats sans indication de valeur et dont le poids n’éxède pas 6 livres, l’affranchissement à tarif réduit sera de 2 Groschen (25 centimes) sans tenir compte de la distance ou d’utilisation.

Les envois postaux, tout comme les lettres d’accompagnement doivent également être munis des mentions « Soldatenbrief - Eigene Angelegenheit des Empfängers ». Ces franchises postales ne sont pas valables pour les militaires en congés et les volontaires d’un an « Einjährige-Freiwillige ».

 

Allemagne, Strasbourg : Affectation des Alsaciens-Lorrains effectuant leur service militaire au 11ème corps d’armée.

Article du journal Straßburger Zeitung, Strasbourg, le 8 janvier. Le journal de Cologne « Kölner Zeitung » nous écrit de Thuringe : « Chaque régiment d’infanterie du 11ème corps d’armée a reçu 12 recrues alsaciennes pour chaque bataillon, et elles seront réparties équitablement au sein des différentes compagnies. Des recrues alsaciennes ont également été affecté aux régiments de cavalerie de ce corps. Proportionnellement de nombreuses recrues de l’Alsace ont été affectées à la garde et surtout selon leurs désirs à la cavalerie de la Garde. Pratiquement toutes les recrues d’Alsace parlent et comprennent l’Allemand et au niveau physique ce sont des jeunes gens forts et doués ».

 

Allemagne, Alsace-Lorraine, armée : Résultats des commissions de recrutement.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : D’après le Militair Wochenblatt, lors des opérations des Commissions de recrutement dans l’Alsace-Lorraine, 7 454 conscrits se sont présentés. Sur ce nombre, 3 392 ont été reconnus bons pour le service ; mais par suite de l’ajournement de 553 d’entre eux pour raison de famille, il n’est resté que 2 839, qui devaient être incorporés dans l’armée allemande. Pour des motifs divers, les Commissions départementales de recrutement en ont encore retranché 413, et ainsi le contingent réel ne sera que de 2 424 hommes.

 

Allemagne - France : Possibilité de voyager sans passeport.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Avis. Le gouvernement allemand et français sont convenus qu’à partir du 1er du mois courant il est permis de franchir la frontière à l’entrée et à la sortie, ainsi que de voyager sans passeport, sous la seule condition de justifier de leur nom et de leur nationalité, si on le demande. Strasbourg, le 7 janvier 1873. Le président supérieur de l’Alsace-Lorraine, De Moeller.

 

Mercredi 8 janvier 1873

 

Allemagne, Metz, place forte : Changements de l’emplacement des troupes au sein des forts et de la garnison.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : F. Metz, 8 janvier. (Corr. Part.) Le 1er mars prochain il y aura ici plusieurs changements de garnison. Les troupes du 4e régiment d’infanterie bavarois détachées aux forts de Queuleu, de Saint-Julien, de Plappeville et de Saint-Quentin seront logés dans la caserne Guillaume en ville. Le 45e régiment prussien qui l'occupe actuellement sera réparti comme suit : le 2e bataillon ira au fort de Queuleu, le 1er bataillon aux autres forts, tandis que le 3e bataillon reste dans la caserne.

 

Jeudi 9 janvier 1873

 

Allemagne, Strasbourg – Kehl : Déformation du pont routier sur le Rhin.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Strasbourg, 9 janvier. Le vieux Rhin a joué un mauvais tour à l’administration du pont de Kehl. Il a entraîné le banc de sable qui se trouvait l’année dernière sous le pont fixe du chemin de fer, et a cependant déposé un nouveau banc en-dessous du pont de bateaux, de sorte qu’aujourd’hui où les eaux sont basses, deux brise-glace et plusieurs bateaux reposent sur le sable sec. Le pont forme vers le milieu une montagne et il faut monter et descendre pour arriver d’une rive à l’autre. L’administration du pont occupe un grand nombre de personnes à l’enlèvement de ce sable, afin que les bateaux reprennent leur ligne horizontale. (Article tiré de la Strassburger-Zeitung.)

 

Vendredi 10 janvier 1873

 

Allemagne, Lorraine, armée : Recensement des chevaux.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Metz, 10 janvier. Il résulte de la revue des chevaux passée pendant les mois de novembre et de décembre dans le département de la Lorraine, que le nombre des chevaux s’élève : dans l’arrondissement de Boulay, à 6 730, dans celui de Château-Salins à 11 048, dans celui de Thionville, à 9 132, dans celui de Forbach, à 5 329, dans le ville de Metz, à 634, dans l’arrondissement rural de Metz, à 13 774, dans l’arrondissement de Sarreguemines, à 2 290 ; par conséquent à 55 253 pour toute la Lorraine allemande. Sur ce nombre, 3 692 seulement sont propres au service militaire. (Article tiré du Journal de Lorraine).

 

Dimanche 12 janvier 1873

 

Allemagne, armée : Cours au profit des sous-officiers alsaciens.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant tiré d’une dépêche télégraphique : Strasbourg, 12 janvier. On écrit à la Deutsche Allgem. Zeitung : Conformément à un ordre du cabinet de l’empereur des professeurs civils enseigneront aux sous-officiers alsaciens l’arithmétique, l’écriture, la langue allemande et, le cas échéant, la langue française. A cet effet une somme de 500 thalers est allouée à chacun des commandements généraux respectifs.

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Délimitation de la nouvelle frontière franco-allemande.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Metz, 12 janvier. (D’après une correspondance particulière). La délimitation de la nouvelle frontière franco-allemande a eu lieu en tout silence, sauf deux coups de feu qui probablement n’étaient pas destinés à des lièvres et à des chevreuils, car les balles ont passé tout près des têtes des membres de la Commission de démarcation. La délimitation est presque achevée et sera arrêtée définitivement d’ici au mois de mai. Des bornes sont posées à une distance de 100 mètres l’une de l’autre ; il n’y a pas d’exception que pour les terrains coupés par des hauteurs. Les pierres, hautes de 1,30 m, sont enfoncées dans la terre à une profondeur d’un demi-mètre ; le reste de la pierre surmonte le sol en forme d’une colonne quadrangulaire. Sur chaque borne est indiqué la direction vers la prochaine. La frontière est déterminée le plus souvent selon les limites des communes ; pour deux communes seulement la banlieue est traversée par la ligne frontière, de sorte qu’une partie est française et l’autre allemande : l’une de ces communes et celle d’Avricourt.

 

Mardi 14 janvier 1873

 

Allemagne, Berlin : Projet de loi relatif aux élections municipales et représentations des départements et arrondissements en Alsace-Lorraine.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant tiré d’une dépêche télégraphique : Berlin, 14 janvier. Le chancelier vient de présenter au Conseil fédéral un projet de loi concernant la représentation du département et des arrondissements de l’Alsace-Lorraine, ainsi que les élections municipales dans le même pays. La représentation des départements sera formée à l’instar des anciens Conseils généraux et celle des arrondissements à l’instar des anciens Conseils d’arrondissement. Les Conseils de département et d’arrondissements se réuniront encore au courant de cette année.

 

Mercredi 15 janvier 1873

 

Allemagne, Metz & Thionville place forte et garnison : Adjudication au profit du dépôt d’artillerie.

Article du journal Straßburger Zeitung qui a publié cette adjudication : « Metz. Artillerie-Depot, Bureau im Zeughaus I. Adjudication de livraison de bois (450 madriers en pin « kieferne Rippen » 5,66 m x 0;16 m, 1620 madriers en pin « kiefernen Rippen » 4,40 m x 0,16 m, 8350 planches en pin « kieferne Bohlen » 2,80 m x 0,314 m x 0,08 m dont 400 seront livrés à Thionville, 322 planches en pin « kieferne Bohlen » 1,27 m ou 1,15 m par 0,30 m x 0,085 m, 391 morceaux de planches de pin « kieferne Bohlenstücke » 1 m x 0,30 m x 0,085 m) au profit des dépôts d’artillerie des places de Metz et Thionville, le 15 janvier 1873, au bureau du dépôt d’artillerie “Artillerie-Depot – Zeughaus I ».

 

Jeudi 16 janvier 1873

 

Allemagne, Strasbourg, place forte : Expropriations pour la construction des nouveaux forts détachés.

Communiqué du journal Straßburger Zeitung : Suite aux actes enregistrés entre le 23 décembre 1872 au 10 janvier 1873, par le directeur impérial de l’arrondissement “Kreis-Direktor” Hasse de Strasbourg, agissant pour le président impérial de Basse-Alsace “kaiserlichen Präsidenten des Unter-Elsass”, les personnes susnommées, dont les parcelles situées sur le ban de la commune de Niederhausbergen, ont été expropriées par l’arrêt du tribunal impérial régional de Strasbourg “kaiserlichen Landesgerichts zu Strassburg” du 3 juin 1872, au profit de l’extension des fortifications de Strasbourg, et qui sont soumis à l’ordonnance impériale du 11 avril 1872 qui ordonne la procédure d’expropriation, ont cédés leurs terrains à l’Empire allemand contre des indemnités.

Les indemnités prévues sont payer, dès que les conditions prévues au titre III de la loi du 3 mai 1841 concernant la liberté des parcelles de toute hypothèques ou privilèges, auront été prouvées.

.1.

Ban et lieu-dit : Niederhausbergen – Auf Griesheimer Bann oder Krautplätzchen.

Section : A.

Parcelle : 190.

Surface à céder : 23,68 ares.

Surface totale de la parcelle :

Type de terrain : champs et 9 arbres.

Voisins de la parcelle et relations avec celle-ci : à coté de l’Hôpital et Felten.

Propriétaire.

Nom : Johann Riehl, fils de Johann, et de l’épouse de ce dernier, Catharine Riehl, née Bastian.

Activité :

Domicile : Niederhausbergen.

Prix par are y compris les dédommagements pour perte des récoltes : 158 Francs.

Prix total y compris les dédommagements pour perte des récoltes : 3 741,44 Francs et 70 Francs pour 9 arbres.

Dédommagement global déjà perçu : 189,44 Francs.

Somme restant à payer : 3622 Francs.

Argumentaire :

Audience du tribunal du :

Pour une surface de :

Somme à régler suite à l’audience :

.2.

Ban et lieu-dit : Niederhausbergen – Auf Griesheimer Bann oder Krautplätzchen.

Section : A.

Parcelle : 122.

Surface à céder : 3 ares.

Surface totale de la parcelle :

Type de terrain : vignes et 4 arbres.

Voisins de la parcelle et relations avec celle-ci : Riehl de chaque coté.

Propriétaire.

Nom : Johann Riehl, fils de Johann, et de l’épouse de ce dernier, Catharine Riehl, née Bastian.

Activité :

Domicile : Niederhausbergen.

Prix par are y compris les dédommagements pour perte des récoltes : 350 Francs

Prix total y compris les dédommagements pour perte des récoltes : 1 050 Francs.

Dédommagement global déjà perçu : 70 Francs pour 4 arbres.

Somme restant à payer : 1 050 Francs.

Argumentaire :

Audience du tribunal du :

Pour une surface de :

Somme à régler suite à l’audience :

.3.

Ban et lieu-dit : Niederhausbergen – Auf Griesheimer Bann oder Krautplätzchen.

Section : A.

Parcelle : 190.

Surface à céder : 4,01 ares.

Surface totale de la parcelle :

Type de terrain : vignes et 2 arbres.

Voisins de la parcelle et relations avec celle-ci : à coté de Borigen et Lohmüller.

Propriétaire.

Nom : Michael Riehl, veuf.

Activité :

Domicile : Niederhausbergen.

Prix par are y compris les dédommagements pour perte des récoltes : 350 Francs et 15 Francs pour les 2 arbres.

Prix total y compris les dédommagements pour perte des récoltes : 1 403,50 Francs et 15 Francs pour les 2 arbres.

Dédommagement global déjà perçu : 15 Francs.

Somme restant à payer : 1 403,50 Francs.

 

Allemagne, Strasbourg : Méthode de conversion des monnaies en cours.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 17 janvier 1873. Dans le « Zaberner Wochenblatt » nous trouvons une formule simple, que finalement beaucoup de monde utilisera. Il s’agit de la conversion des francs en Thalers. Voici la procédure.

Divisez les francs par 2. Le résultat devient des Groschen. Redivisez ces Groschen par 2. Le résultat devient des Thalers. Exemple : pour 20 francs, combien de thalers ?

Résultat : La moitié de 20 est 10. Donc 10 Groschen.

Divisez 10 par 2. Le résultat est de 5, c’est à dire 5 Thalers.

Donc, 20 francs nous donnes 5 Th. 10 Groschen ».

 

Vendredi 17 janvier 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Délibération du Conseil municipal sur l’emplacement de la nouvelle gare.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Conseil municipal de Strasbourg. Suite de la séance du 17 janvier 1873. Projet d’établissement d’une nouvelle gare de chemin de fer. Vers la fin du mois dernier, M. le président de la Basse-Alsace a convoqué le maire ainsi que l’architecte de la ville, pour discuter le projet d’une nouvelle gare de chemin de fer entre la porte Nationale et la porte de Saverne.

M. le directeur Funke, des chemins de fer d’Alsace-Lorraine, a présenté le projet de son administration, qui consiste à supprimer la gare actuelle et à la remplacer par une nouvelle gare beaucoup plus considérable, partant de la lunette dit « le Paté » près de la Nationale et aboutissant au bastion le plus rapproché de la porte de Pierres ; l’enceinte continue actuelle serait reportée au-delà de la gare projetée subsidiaire, et dans le cas que ce projet rencontrerait des obstacles insurmontables, l’administration des chemins de fer propose Koenigshoffen pour l’emplacement de la gare.

D’accord avec la Chambre de commerce, également représentée à la conférence, la ville a écartée l’emplacement de Koenigshoffen et adhéré en principe au projet qui remédie complètement aux inconvénients de la gare actuelle sans déplacement considérable et par conséquent sans léser les intérêts existants. Cependant, M. le gouverneur et plus spécialement M. le colonel chef du génie, ont déclaré que la construction des forts ne déplace en rien le front d’attaque de la ville, qui s’étend de l’Ill à la Finkmatt, et que la gare projetée, occupant la moitié de ce front, rendrait, occupant la défense de la place en quelque sorte impossible.

Par ces motifs, M. le colonel du génie repousse le projet de manière absolue et il propose d’établir la nouvelle gare entre la route du Rhin et Neudorf, en face de la citadelle.

Ce projet a été combattu par tous les assistants : par l’administration des chemins de fer, pour des raisons techniques, telles que courbes et travaux d’art ; par la ville et la Chambre de commerce, à cause du déplacement complet des intérêts existants et des plus grandes distances qui en résulteraient.

Il a donc été décidé que la ville et la Chambre de commerce fournirait au président de Basse-Alsace, pour être envoyé à la chancellerie, un avis écrit en faveur du projet présenté par l’administration des chemins de fer. Comme les indications pour la gare de Koenigshoffen et le contre-projet de l’administration militaire n’étaient que très-imparfaitement indiqués sur les plans soumis à la conférence, MM. Les ingénieurs du chemin de fer ont promis des plans plus détaillés. Il y a quelques jours ces plans ont été envoyés à l’administration et celle-ci s’empressa de les soumettre au Conseil avec le projet d’avis demandé.

Il est évident, dit M. le président que nous avons dû borner notre examen aux trois projets qui seuls se trouvent officiellement en présence, et que nous ne pouvons dans le même avis, discuter les divers projets issus de l’initiative particulière. Il est toutefois bien entendu que nous réservons l’examen de tout nouveau projet et que nous prenons l’engagement, s’il y a lieu, de l’appuyer auprès de l’administration supérieure.

J’ai l’honneur de vous soumettre le projet d’avis conforme à l’opinion que nous avons émise dans la conférence et je viens vous prier de vouloir y adhérer.

Avis sur l’emplacement d’une nouvelle gare du chemin de fer.

Il nous parait inutile d’insister sur l’insuffisance de la gare actuelle, ni sur les embarras et les accidents qui en résultent sans cesse ; la meilleure preuve en est fournie par le projet présenté par la direction des chemins de fer d’Alsace-Lorraine, qui propose un emplacement environ sept fois plus grand.

La nouvelle gare et ses dépendances sont projetées entre la lunette n°37, à droite de la porte Nationale, et le bastion n°11, à gauche des remparts et des glacis actuels, qui seraient reportés en avant sur une longueur de 1 500 mètres et sur une largeur d’environ 250 mètres.

La gare des voyageurs, la douane et les hangars pour les marchandises sont projetés à l’extrémité et dans l’axe du nouveau quartier Kageneck et à égale distance des rues du faubourg National et de Saverne.

La gare de voyageur se trouverait immédiatement à l’extrémité et dans l’axe de la nouvelle rue dite « Médiane » ; elle serait précédée d’une rue de 25 mètres de largeur, reliant les deux faubourgs ; les autres bâtiments se trouveraient de l’autre côté des voies ferrées, et communiqueraient avec la ville au moyen de passages souterrains au lieu de passages à niveau, qui gênent la circulation et facilitent les accidents.

Les routes de Paris et de Saverne passeraient également en-dessous du chemin de fer. Il résulte de cette disposition la nécessité d’élever autant que possible les voies ferrées, en abaissant toutefois le moins possible les niveaux des rues et des routes existantes.

La nouvelle gare serait à la fois tête de ligne et gare intermédiaire pour les convois directs d’Allemagne en France et en Suisse ; toutes les lignes deviendraient tangentes au corps de place, au moyen de courbes très-simples avec des rayons plus que suffisants.

Par ce projet, le trajet de Strasbourg à Kehl serait raccourci de près de 5 kilomètres.

Nous estimons que les dispositions principales ne sauraient être mieux étudiées, et qu’il est d’intérêt général d’appuyer le projet présenté par la direction des chemins de fer d’Alsace-Lorraine.

Il est incontestable que la nouvelle gare, pas plus que l’ancienne, ne se trouvera au centre de la ville actuelle, ni de la ville future ; mais par le peu d’éloignement de l’emplacement actuel, elle restera dans le centre du grand mouvement des affaires, qui s’est concentré à grands frais autour de la gare existante.

Du reste, rien n’empêche de donner plus d’extension à la gare secondaire d’Austerlitz, ce qui rétablirait l’équilibre entre les deux extrémités de la ville, et satisferait, à notre avis, tous les intérêts légitimes.

Les abords de la gare projetée ne laissent également rien à désirer ; sans doute, si ce projet avait été connu avant la construction des nouveaux quartiers, on aurait élargi la rue médiane ; mais, tels qu’ils sont, les abords sont suffisants au moyen d’un troisième pont débouchant dans la rue du Vieux-Marché-aux-Vins ; il serait, en effet, difficile de trouver sur un autre point de la ville un débouché plus considérable.

L’emplacement du port auquel nos voies navigables devront aboutir n’étant pas encore définitivement connu, le tracé de raccordement entre ce port et la gare n’a pu être indiqué ; mais il est admis en principe que la nouvelle gare devra être reliée aux voies navigables.

Le projet de Koenigshoffen présenté subsidiairement par l’administration des chemins de fer nous reporteraient en 1840, et chacun se rappelle les démarches faites à cette époque par la municipalité pour faire cesser un état de choses aussi onéreux. Il ne me semble, en effet, pas possible que la principale gare des voyageurs et des marchandises pût se trouver à une distance de 3 kilomètres de la ville, à laquelle elle ne serait reliée que par un simple embranchement. Tous les avantages d’une tête de ligne et d’une grande station intermédiaire tomberait complètement, et sans profiter à qui que ce soit.

Le projet de M. le colonel du génie Grund, de placer la gare en face de la citadelle, entre le cimetière Saint-Urbain et le Petit-Rhin, nous paraît au moins tout aussi peu acceptable que le précédent.

En effet, la nouvelle gare se trouverait à plus d’un kilomètre de la ville, et à 6 kilomètres du centre actuel des affaires ; elle répondrait tout aussi peu aux intérêts de la ville future, qui, d’après le projet d’agrandissement, s’en éloignerait de plus en plus. D’un autre côté, cet emplacement nécessiterait une déviation de voies allongerait la ligne de Bâle d’environ 8 km.

En résumé, nous sommes d’avis que, sur les 3 projets présentés, la préférence doit être donnée au premier emplacement entre la porte Nationale et la porte de Saverne, à l’exclusion absolue des deux autres, qui doivent être définitivement écartés.

M. Bergmann constate que l’avis formulé par M. le président est à peu près conçu dans les mêmes termes que celui rédigé par la Chambre de commerce.

Le Conseil, après en avoir délibéré, exprime l’avis que sur les trois projets présentés jusqu’à ce jour, la préférence doit être donnée à l’emplacement entre la porte Nationale et la porte de Saverne, à l’exclusion absolue des deux autres, qui doivent être définitivement écartés.

Le Conseil fait en outre toutes réserves quant aux nouveaux projets qui pourraient surgir par la suite, et sur la convenance desquels il entend également donner son avis.

 

Dimanche 19 janvier 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Nouvelles militaires diverses.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 23 janvier 1873. Aux cérémonies militaires qui se sont déroulées à Potsdam le 19 janvier 1873, ont également participé des représentant de l’armée en provenance des régiments d’Alsace-Lorraine, notamment le général « Generallieutenant » von Sandrart, un officier d’état-major « Stabsoffizier », un capitaine « Rittmeister » et un sous-officier « Unteroffizier ».

Dans la citadelle locale, à laquelle le nouveau plan des fortifications ne donne plus d’importance particulière, quelques nouvelles casernes ont été érigées, dans lesquelles, des militaires extérieurs prisonniers sont hébergés. En ce qui concerne la levée du contingent de l’année 1853 « Aushebung des Jahrgangs 1853 », qui se déroulera en février et en mars de cette année, on a constaté une ressource de 8 000 recrues. Pour faciliter l’entrée des volontaires d’un an et de trois ans, l’allégement des conditions destinées aux recrues locales est maintenu ».

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Concert de la musique de l’I.R. 25.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Strasbourg, 28 janvier. La musique du 1er régiment d’infanterie rhénane n°25, sous la direction de son chef, M. Manno, donnera demain soir, mercredi, un concert dans la nouvelle salle de l’hôtel d’Angleterre. Parmi les numéros du programme, nous citerons : Ouverture d’Obéron, par Weber ; Am Meer, par Schubert ; Ouverture du Sommernachtstraum, par Mendelsohn.

 

Lundi 20 janvier 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Tir d’artillerie pour essais des affûts au Polygone.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Avis. Suivant une communication faite par le dépôt d’artillerie, il y aura le 20 et le 21 de mois des essais d’affûts, sur la place du tir au polygone, butte gauche. Comme il est probable que quelques-uns des obus tirés passent la butte, le public est prévenu de ne pas s’approcher des terrains en question. Strasbourg, le 18 janvier 1873. Pour le directeur de la police, Manns.

 

Mardi 21 janvier 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Modification de la loi pour l’acquisition de la nationalité allemande.

Article du journal Straßburger Zeitung qui a publié une synthèse de la loi relative à l’acquisition de la nationalité allemande. Le journal a en effet publié les modifications apportées à cette loi du 8 janvier 1873, concernant l’acquisition de la nationalité allemande ainsi que les modalités d’application de la loi initiale du 1er novembre 1867 à l’Alsace-Lorraine (article 1). Il s’agit essentiellement d’une énumération des droits et des devoirs.

 

Mercredi 22 janvier 1873

 

Allemagne, Strasbourg : Publications concernant le siège de Strasbourg.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 22 janvier 1873. D’après les nombreuses publications sur le siège de Strasbourg on pourrait croire qu’il ne reste plus rien à dire. Mais il n’en est pas ainsi. Il y a toujours de nouveaux récits relatifs à ces événements qui paraissent chaque jour. Après l’étonnant rapport du général Uhrich qui s’est défendu avec bravoure contre la commission d’enquête parisienne, l’ancien rédacteur de « L’impartial du Rhin » (ancien journal de la préfecture) diffuse un récit très partial mais très prenant des événements qui se sont déroulés entre mi-juillet jusqu’à fin septembre 1870. Mr. Signouret est un Français qui nous éclaire encore beaucoup mieux sur les événements locaux que ses prédécesseurs Schneegans et Fischbach (deux anciens collaborateurs du Ried. Kur.) avec des feux de bengales rouges sang. Et l’on lit se récit très engagé avec attention. Il ne nous étonnera pas que des personnes extérieures le fassent de même. Bien qu’il ne s’agît en grande partie que d’articles de journaux qui ont été rassemblés, que le rédacteur de l’Impartial diffusait tous les jours ; mais il apporte quand même des précisions à plusieurs épisodes qui demeuraient assez flous. Il évoque également la notice que lui avait transmis le préfet républicain Valentin, c’est-dire les obstacles qui se dressèrent devant cet homme héroïque pour s’introduire dans la place de Strasbourg, car ces précisions n’étaient pas connues jusqu’à présent. L’audace, la présence d’esprit et le courage de Valentin est équivalente à celle d’un héros de roman d’aventure. Mais pour Strasbourg, son arrivée s’avéra être un véritable malheur ; la ville continua à résister sept jours de plus et aggrave considérablement sa situation. Naturellement Mr. Signouret n’a que des remerciements et des louanges à exprimer à ce préfet très actif mais éphémère. Il appartient à la classe des habitants strasbourgeois trans-vosgiens, qui aurait préférés que Strasbourg soit transformé en un tas de ruines et de cendres plutôt que capituler. Ils n’avaient rien d’autre à perdre que leur vie ».

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Disparition d’un ouvrier polonais sur le chantier du fort.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Oberhausbergen, 27 janvier. La feuille officielle de l’arrondissement a publié dans son dernier numéro l’avis suivant : L’ouvrier Pawol Stankowski, de Stanislanowo-Poczalkkowo, occupé aux travaux de construction du fort d’Oberhausbergen, a disparu depuis le 6 de ce mois, à 5 heures du soir. A cette heure on l’a vu pour la dernière fois sur le sentier rural entre les villages de Mittel- et de Niederhausbergen. Les personnes qui pourraient donner des renseignements sur cet individu, sont priées de les faire parvenir à l’autorité. Schiltigheim, le 22 janvier 1873. Le commissaire de police, Gehr.

Remarque : Stanislanowo-Poczalkkowo est un village polonais sur la Vistule.

 

Jeudi 23 janvier 1873

 

Allemagne : Article du journal Le Temps relatif à M. de Bismarck.

Le journal français Le Temps a publié cert article tiré de la presse alelmande : « Berlin, 23 janvier 1873, soir. La Gazette de l’Allemagne du Nord publie le texte de la lettre autographe de l’Empereur, en date du 1er janvier 1873, laquelle confère à M. de Bismarck les insignes en brillants de l’ordre de l’Aigle Noir. Cette lettre constate que c’est à contre-cœur que l’Empereur a déféré au désir à M. de Bismarck d’être relevé de la présidence du ministère. Toutefois, la fatigue morale et physique que M. de Bismarck a dû s’imposer durant les dix dernières années, ne permettait pas de différer plus longtemps la satisfaction de ce vœu. La lettre insiste sur ce point, que durant cette période si grosse d’événements importants le conseil et l’activité de M. de Bismarck ont permis a sa majesté l’Empereur de développer la puissance de la Prusse et conduire l’Allemagne à son unité. Le nom de M. de Bismarck est écrit en caractères ineffaçables dans les annales de la Prusse et de l’Allemagne, et c’est à juste titre que la reconnaissance souveraine lui est acquise. Que si l’Empereur a consenti à le relever de la direction des affaires de la Prusse qu’il conduisait d’une main si sûre et si ferme. M. de Bismarck n’en demeurera pas moins en sa qualité de chancelier de l’Empire, chargé d’une mission étroitement liée à la direction politique prussienne. En lui conférant les insignes en brillants de l’ordre de l’Aigle Noir, l’Empereur veut lui donner un nouveau témoignage de sa haute gratitude et de son impérissable reconnaissance. La lettre impériale émet ensuite le vœu de voir l’allégement accordé à M. de Bismarck assurer le rétablissement complet de sa santé. L’Empereur souhaite, en conséquence, que M. de Bismarck puisse longtemps encore consacrer à l’intérêt de la grande patrie allemande et de la patrie restreinte prussienne, ses services éprouvés. La lettre se termine part ces mots: « Votre roi fidèle, dévoué et reconnaissant ».

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Introduction de la loi d’Empire sur la perte de l’indigénat et des droits de citoyen d’Empire.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Avis. Par suite de l’arrêté de M. le président supérieur en date du 23 de ce mois, concernant l’exécution de la loi d’Empire du 1er juin 1871, sur l’acquisition de la perte de l’indigénat et des droits de citoyen de l’Empire, introduite dans l’Alsace-lorraine, je porte à la connaissance des intéressés qu’à la demande d’admission écrite sur du papier timbré il faudra joindre les pièces suivantes :

1° Un certificat du commissaire du quartier attestant qu’on s’est établi en ville ;

2° Un certificat des autorités du lieu de naissance attestant que le postulant jouit des droits de citoyen de l’Empire et qu’il dispose librement de sa personne.

Ce certificat devra, en outre, attester formellement qu’il n’existe aucun motif d’interdire au postulant le séjour en notre ville en vertu du § 3 de la loi du 1er novembre 1867 sur la libre élection du domicile.

Les demandes, auxquelles ne sont pas jointes les pièces exigées ou seulement en partie, seront renvoyées à l’effet de les compléter. Le directeur de police : Back.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Fait divers.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Strasbourg, 24 janvier. Hier soir, entre 6 et 7 heures, on a trouvé dans le fossé hors de la porte de Pierre, le corps d’un inconnu qui fut transporté à l’hôpital. Aujourd’hui on procédera à l’autopsie du cadavre.

 

Vendredi 24 janvier 1875

 

Allemagne, Gerstheim, Rhin : Début de construction du pont flottant.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Gerstheim, 24 janvier. On écrit de Grafenhausen à la Lahrer Zeitung : Quoique nous ayons été déçus dans l’espoir de voir prochainement achever le pont de bateaux sur le Rhin projeté près de Kappel, nous sommes cependant aujourd’hui en mesure d’annoncer que lundi dernier la machine pour enfoncer des brise-glace est arrivée sur les lieux et que ce travail va être commencé aujourd’hui même. La même machine devait fonctionner pour le pont de Weisweil, mais les poutres à employer pour les brises glace avaient été trouvées trop faibles et les travaux ont dû être suspendus.

 

Samedi 25 janvier 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Remise de décorations aux autorités militaires.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 25 janvier 1873. L’Empereur a conféré les décorations suivantes : Grosskreuz der kgl. kaiserlichen Militär-Verdienst-Orden au “General der Infanterie” von Fransecky commandant le 15e corps d’armée ; Grosskreuz des kgl. kaiserlichen Militär-Verdienst-Orden au “General-Leutnant” von Bertheim, gouverneur de la place de Metz ; Conthurkreuz des kgl. kaiserlichen Militär-Verdienst-Orden au colonel von Brandenstein, commandant “Commandanten” de la place de Metz ; Ritterkreuz erster Klasse des kgl. kaiserlichen Militär-Verdienst-Orden au “Major” Röhl, “Platzmajor” de Metz, à la suite du 8. Ostfriesischen Infanterie-Regiment Nr. 78 ».

 

Allemagne, Strasbourg : Bilan financier de la commission internationale.

Le journal Le Temps du samedi 25 janvier 1873 a publié cet article : « La commission internationale siégeant à Strasbourg en vertu des traités de Francfort, pour régler les créances envers la France et envers l’Allemagne, vient d’établir un premier compte de liquidation de 27 millions de francs. Il comprend le solde définitif et complet des caisses d’épargne des deux provinces, s’élevant à 21 800 000 francs, celui de la justice et de l’administration, s’élevant à 2 millions, le remboursement des centimes des communes et des cautions et dépôts, s’élevant à 400 000 francs, enfin le remboursement de 3 millions de francs déposés dans le trésor français par les communes annexées. On s’occupera maintenant du règlement des pensions civiles et militaires, des masses et prêts arriérés des régiments, et des gratifications des militaires qui ont optés pour l’Allemagne ».

 

Allemagne, Metz, garnison : Recrutement de volontaires Alsaciens-Lorrains.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Metz, 25 janvier. Hier encore, trois jeunes Alsaciens-Lorrains sont entrés en qualité de volontaires d’un an dans le détachement d’artillerie saxonne qui tient garnison dans notre ville. Il se plaignent beaucoup du clergé de leurs pays qui a cherché par tous les moyens de les dissuader de leur projet, mais surtout en leur dépeignant sous les plus noires couleurs le sort qui les attendait comme soldats allemands. Ces trois jeunes gens ne se sont pas laissé détourner par la perspective des mauvais traitements qui les attendaient de remplir leur devoir envers une nouvelle patrie. D’autres sans doute ont pu se laisser intimider.

 

Allemagne, Metz, place forte : Projet de construction du fort de Woippy.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Nous apprenons que dans le courant de cette année encore on commencera la construction d’un nouveau fort à Woippy, au nord-ouest de Metz.

 

Dimanche 26 janvier 1876

 

France – Allemagne : Nouveau versement de la dette de guerre.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : On lit dans le journal officiel : Un paiement de 150 millions, premier à compte sur le quatrième milliard de l’indemnité de guerre a été fait au gouvernement allemand, les 16, 17 et 18 de ce mois.

 

Allemagne, Alsace-Lorraine, armée : Recrutement de la classe 1853.

Pour le recrutement de la classe 1853, qui aura lieu au mois de février, on a fixé à 8 000 le nombre de recrues. Afin d’encourager le volontariat d’un an et de trois ans, les facilités accordées aux Alsaciens-Lorrains sont maintenus cette année encore. (D. A :Z.)

 

Mardi 28 janvier 1873

 

Allemagne, Strasbourg : Instauration de la loi relative aux livrets des travailleurs.

Article du journal Straßburger Zeitung contenant des informations concernant la loi relative aux livrets des travailleurs « Arbeiterbücher ». Les Alsaciens-lorrains disposent d’un délai jusqu’à la fin du mois de février pour acquérir les livrets des travailleurs. Ces livrets doivent être perçus au bureau de la police, mais les travailleurs sont tenus de présenter les pièces justificatives concernant leur emploi actuel. Lorsqu’ils quittent un employeur, celui-ci est tenu de viser le livret. Ce document peut être utilisé comme pièce d’identité à l’intérieur de l’Empire. Aucun employeur n’a le droit d’embaucher du personnel s’il n’est pas muni du livret réglementaire. Signé : directeur de la police « Polizei Director » Back. Cette mesure contraignante est mise en œuvre alors que les chantiers de construction des nouvelles fortifications de Strasbourg sont en cours.

 

Allemagne, Strasbourg ville : Projet de budget pour l’année 1873

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Budget primitif de 1873. Dans le rapport de présentation, le maire ne croit pas inutile de recommander aux réflexions des conseillers l’examen de mesures qui, dans un avenir très rapproché, appelleront toute leur sollicitude.

En première ligne se présentera le maintien de l’octroi municipal, la taxe avait été votée pour dix ans, à compter du 1er 15 novembre 1869, mais le décret impérial du 10 novembre 1868 en a limité la durée au 31 décembre 1873. Il faudra donc obtenir une nouvelle prolongation.

Les octrois ont été l’objet d’attaques très-vives en France ; ils ont été abolis en Belgique, et en Allemagne il n’existe que des taxes de consommation sur les céréales, les viandes et les spiritueux. Les reproches qu’on fait aux octrois en France, et qui ont été provoqués par des taxes exagérées ne sont pas dénués de tout fondement. Par suite des grands travaux d’embellissements exécutés par Paris, Lyon et Marseille, ces villes se sont vues obligées pour faire face à leurs dépenses, de surélever les tarifs d’octroi. Mais à Strasbourg, les taxes sont restées modérées. Sans doute, la perception des taxes de consommations occasionne plus de frais que celle des impôts directs, mais elles offrent un grand avantage : le contribuable les acquitte au fur et à mesure de ses besoins, par fractions souvent minimes. Si aujourd’hui, l’on abolissait la taxe, le prix des objets tarifés ne subira pas de variation, les classes laborieuses n’en profiterait pas. Pour les viandes, par exemple, on a fait remarquer que l’approvisionnement de la ville se fait par une association qui maintiendrait ses prix et s’attribuerait, à titre de bénéfices, les sommes perdues par la caisse municipale. Quoi qu’il en soit à cet égard, il serait impossible de pourvoir aux services communaux si les recettes fournies par l’octroi devaient manquer. Il faudrait donc les remplacer par des centimes additionnels au principal des quatre contributions directes. En 1869, année normale, l’octroi a produit 984 800 francs, en défalquant de cette somme 204 000 francs, représentant les frais de régie (110 000 francs), le prélèvement pour la contribution personnelle (34 000 francs) et l’abonnement qui remplace l’octroi payé par la garnison (60 000 francs), il reste 780 000 francs. Pour remplacer cette somme, il faudrait créer 80 centimes additionnels. Or, la ville perçoit déjà 13 centimes 8 millièmes sur deux contributions (patentes, portes et fenêtres) et 48 centimes 6 millièmes sur deux autres. Il est certain qu’un doublement des impôts directs serait pour la population bien autrement sensible que ne l’est la perception des octrois. Il en résulterait une augmentation des loyers et une charge écrasante pour les patentables. Et puis, les 110 000 francs de frais de régie de l’octroi ne pourraient pas être rayés d’un trait de plume ; la ville a des engagements envers ses employés. Le prélèvement de 34 030 francs profite aux classes laborieuses, qu’il dispense à la fois de l’impôt des trois journées de travail et d’une partie de l’impôt proportionnel qui grève les petits logements.

Il y a vingt-quatre ans, la découverte des gisements aurifères a soulevé des craintes légitimes. On entrevoyait une crise monétaire, une dépréciation monétaire comme au seizième siècle. L’événement n’a pas, à tous égards, justifie ces appréhensions, cependant la dépréciation monétaire est un fait notaire, très-appréciable, qui a eu pour conséquence de l’enchérissement de toutes les choses de la vie, l’insuffisance des salaires.

Ainsi, le balayage des rues, les comptes de 1857 indiquent pour les journaliers des salaires de 1,30 franc, 1,10 franc et 1 franc ; en 1872 on alloue 2,50 francs, et il est difficile de trouver des ouvriers. Les indemnités allouées aux sapeurs-pompiers étant en 1850 : pour les sergents de 40 francs, les caporaux de 35 francs, les pompiers de 30 francs. Aujourd’hui elles sont pour les mêmes grades de 60 et de 50 francs, pour les simples pompiers de 45 et 40 francs. Le recrutement n’est est pas moins fort difficile.

Pour les agents de police, le compte de 1834 indique comme traitements : pour les brigadiers 950 et 800 francs, les agents de 1re classe 780 franc, ceux de 2e classe, 730 francs ; En 1855, ils furent portés à 1 200 et 1 000 pour les brigadiers, à 800 et à 800 francs pour les agents. La nouvelle administration de l’Alsace-Lorraine alloue aux simples agents 1 700 à 1 800 francs.

Toutefois la dépréciation monétaire n’est pas la seule cause de l’augmentation des dépenses municipales. Il y en a d’autres : l’augmentation de la population qui, indiquée à 49 000 âmes avant 1836, a fournir au dernier dénombrement le chiffre de 85 529 âmes ; le développement des travaux communaux par suite des progrès de l’hygiène publique, la création d’un service qui n’existe pas il y a quarante ans, puis l’enlèvement des immondices, des neiges, des glaces, l’arrosement de la voie publique, et qui figure au budget pour 119 000 francs. Cependant aussi la hausse du prix de la plupart des objets de consommation a augmenté le produit des forêts communales. De 109 327,60 francs en 1848, il s’est élevé à 223 921,90 francs en 1869. Le produit de l’octroi a presque doublé en vingt ans. En 1849, il était de 576 041,44 francs et en 1869, il s’est élevé à 984 800 francs.

Nous touchons à une époque de transformation et les exercices prochaines devront pourvoir à des travaux très importants. La campagne de 1873 continuera la réparation des dommages du bombardement. On achèvera l’hôtel de la Préfecture, le théâtre ; on reconstruira l’Aubette et les écoles de Saint-Jean. Un autre projet, précédemment écarté, peut acquérir un caractère d’urgence. Il s’agit de la couverture d’une partie du canal des Faux-Remparts. L’objection faite à ce projet il y a quatre ans que l’extrados de la voûte dépasserait le niveau des quais, a disparu aujourd’hui par suite de l’abaissement du lit de canal.

L’agrandissement de la ville amènera de nombreuses dépenses : acquisition de terrains pour le percement des rues ; appropriations de celles-ci au moyen de pavages, de trottoirs, d’égouts ; établissement de l’éclairage, construction d’églises, d’écoles, établissement de magasins commerciaux. Ces entreprises sans doute ne s’exécutent pas immédiatement et se répartiront sur une série d’exercices. Des combinaisons financières devront être élaborées.

La sollicitude de l’administration précédente s’était portée sur la distribution des eaux potables et arrosables. En 1802, elle avait proposé de faire exécuter la ville le château d’eau et les canalisations, de faire fonctionner les machines à vapeur et de vendre des concessions aux particuliers. Ce plan exigeait une première mise de 1 500 000 francs, il faisait entrevoir une perte annuelle assez considérable. M. Humann a renoncé à la combinaisons et engagé avec une compagnie financière de Paris des négociations interrompues par la guerre. La distribution d’eau devait s’établir dans des conditions analogues à celles qui ont permis d’introduire l’éclairage à gaz. L’administration actuelle donne également la préférence à un arrangement de ce genre et peut-être sera-t-elle bientôt en mesure de saisir le Conseil de propositions acceptables. Ces remarques faites, nous aborderons les détails du budget.

 

France, armée : Création d'une école d'artillerie à Tours

La Revue d’artillerie tome 1er de 1872-1873 nous livre cet article : A la date du 28 janvier 1873, le Président de la République a rendu un décret portant création, à Tours, d'une École d'artillerie pour deux régiments.

 

Mercredi 29 janvier 1873

 

Allemagne, Bavière : Nouveaux gouverneurs de places fortes.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Strasbourg, 30 janvier. Dépêches télégraphiques. (Service spécial du Courrier du Bas-Rhin). Munich, 29 janvier. Par rescrit royal le gouverneur de la forteresse d’Ingolstadt, M. Hütz, lieutenant-général, et le commandant de cette forteresse, M. Thiereck, général de brigade, sont mis en disponibilité. Le lieutenant-général Bulz est nommé gouverneur d’Ingolstadt ; M. Dietl, général de brigade et commandant de la forteresse d’Ulm, est promu au grade de lieutenant-général et nommé gouverneur de la forteresse de Germersheim ; le colonel Hübberling, commandant le corps des cadets, est nommé commandant de la forteresse d’Ingolstadt.

 

Jeudi 30 janvier 1873

 

Allemagne, Strasbourg : Avis de recherche de déserteur.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : La presse locale publie un avis de recherche concernant un déserteur originaire de la région de Aachen, de la 9. Compagnie 1. Rheinische Infanterie Regiment Nr. 25, qui s’est absenté de la caserne « Finkmattkaserne ».

 

Allemagne, Strasbourg ville : Reconstruction du théâtre.

Strasbourg, 30 janvier. On lit dans la Strassburger Zeitung : Les travaux de reconstruction du théâtre de notre ville sont poussés activement et doivent être terminés définitivement à la fin du mois de février de cette année. Le dessous de la scène ainsi que les faces et les parties supérieures sont achevés et il n’y manque que le revêtement extérieur, comme pour l’emplacement réservé aux spectateurs.

 

Février 1873

 

Nouvelles divers de février 1873 sans date précise.

 

Allemagne, Essen, artillerie : Expériences avec le canon Krupp de 30,5 cm.

La Revue d’artillerie tome 2 1872-1873 nous livre cet article : Des expériences ont été exécutées à Essen, dans le courant de février dernier, avec un canon en acier fretté de 30,5 cm, présenté par M. Krupp et destiné à l’armement des côtes. Les éléments principaux de ce canon sont les suivants :

Fermeture à coin cylindro-prismatique. Poids de la pièce (y compris l’appareil de fermeture) : 36 600 kg.

Longueur totale : 6,700 m.

Longueur de la partie rayée : 4,390 m.

Longueur de la chambre (avec le cône de raccordement) : 1,324 m.

Nombre de rayures : 72.

Largeur constante des rayures : 8,8 mm.

Profondeur des rayures : 3,5 mm.

Pas constant (71,5 calibres) des rayures : 21,79 m.

Calibre entre les cloisons : 305 mm.

Calibre dans la chambre : 315 mm.

Diamètre extérieur à l’emplacement du coin : 980 mm.

Diamètre extérieur à l’emplacement de la chambre : 1 320 mm.

Diamètre extérieur à la bouche : 498 mm.

Poids de l’obus en acier (avec 7 kg de charge explosive) : 296 kg.

Poids de l’obus en fonte durcie (avec 3,3 kg de charge explosive) : 303 kg.

Poids de l’obus allongé, Langgranate (avec 14,8 kg de charge explosive) : 270 kg.

Charge maxima (poudre prismatique) : 60 kg.

Ce canon est monté sur un affût du système Krupp avec frein hydraulique. L’affût proprement dit pèse 5 650 kg, le châssis 15 350 kg ; le poids total est de 21 000 kg.

La pièce, après un tir de 200 coups à la charge de 60 kg, n’a présenté aucune dégradation.

La vitesse, à 35 mètres de la bouche à feu, était de 460 mètres. La pression moyenne mesurée avec l’appareil Rodman s’élevait à 2 355 atmosphères. La plus grande de toute les pressions constatées a été de 3 330 atmosphères, notablement inférieure à la limite d’élasticité de l’acier Krupp.

Amplitude de tir maxima du recul : 1,50 m.

Vitesse maxima : 4,20 m.

Vitesse moyenne : 2,90 m.

L’angle de tir peut varier entre les limites de +17° et – 6° ½.

(Extrait du marine-Verordnungs-Blatt).

 

Samedi 1er février 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Adjudication des travaux de constructions de 3 forts sur la rive droite du Rhin.

Un journal militaire allemand du 1 février 1873 a publié l’article suivant au sujet de la future construction des trois forts à fossé plein d’eau de la rive gauche du Rhin à Strasbourg : « On a soumissionné il y a quelques semaines les travaux de trois forts situés sur la rive gauche du Rhin, de Graffenstadt, de la Wantzenau et d’Illkirch, qui exigeront une somme d’environ sept millions. Les maçonneries de ces forts seront exécutées avec les matériaux tirés de la place de Phalsbourg : ces maçonneries seront payées à l’entrepreneur comme matériaux neufs à charge par lui de procéder à la démolition de Phalsbourg. L’ordre dans lequel on se livre à la construction des forts de Strasbourg est remarquable ; on commence à élever d’abord les ouvrages tournés vers la France ; on travaillera que plus tard à ceux qui doivent compléter sur la rive droite du Rhin le système de défense de la ville. Le temps nécessaire pour l’achèvement de ces ouvrages est encore indéterminé ; la première chose à faire est de pousser les travaux de terrassement assez activement pour être à même de résister à une attaque plus ou moins prochaine des Français ».

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Réparation du pont intérieur de la porte d’Austerlitz.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Nouvelles officielles.

Avis. Pour cause de grosses réparations au pont intérieur de la porte d’Austerlitz, le passage par ce pont sera interdit lundi, le 3 et mardi le 4 février, aux voitures, cavaliers et piétons. Strasbourg, le 1er février 1873. Le gouverneur de la forteresse, Signé : de Hartmann, lieutenant-général.

 

Allemagne, Metz garnison : Construction d’une église de garnison.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Metz, 1er février. Les travaux de construction d’une église de la garnison, à côté de l’ancienne manufacture de tabac, va commencer bientôt, et on dit que cet édifice se distinguera par son style imposant et qu’il recueillera aussi la communauté protestante civile.

 

France, artillerie : La direction d’artillerie est scindée en deux.

La Revue d’artillerie tome 1er de 1872-1873 nous livre cet article : Un décret du Président de la République, en date du 18 janvier 1873, porte que la Direction d'artillerie de Versailles sera scindée, à partir du 1er février 1873, en deux directions ayant leur chef-lieu, l'une à Versailles, l'autre à Vincennes ; vu leur importance, les directions de Versailles et de Vincennes seront l'une et l'autre de lre classe.

 

Dimanche 2 février 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Réparation du Metzger-Tor.

Communiqué du gouverneur militaire de Strasbourg, le General-Lieutenant von Hartmann : « Communiqué n°65 : à la suite d’une importante réparation, le passage sur le pont intérieur du Metzger-Thor sera interdit du lundi 3 au mardi 4, aux attelages, cavaliers et piétons. Strasbourg, le 1er février 1873 ».

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Accident sur le chantier du fort de Holtzheim.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Strasbourg, 30 janvier. On lit dans la Strassburger Zeitung : Strasbourg, 3 février. Ces derniers jours, un des surveillants des travaux du fort de Holtzheim a été victime d’un triste accident. Un cheval attelé à une voiture de gravier étant devenu inquiet par suite d’un train de chemin de fer qui venait de passer, il sauta d’une petite élévation de terrain afin de maintenir le cheval ; mais le pied lui glissa, il tomba par terre, et la voiture lui passa sur la jambe et la brisa. Il fut tout de suite porté à l’hôpital civil, où l’on dû procéder à l’amputation du membre blessé ; mais malgré cette opération, on doute de pouvoir sauvé cet homme jeune encore et qui était sorti sain et sauf de treize combats auxquels il avait pris part pendant la dernière guerre.

 

Lundi 3 février 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Accident au fort de Reichstett.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Reichstett, 4 février 1873. Lors des travaux de terrassement exécutés hier au fort de Reichstett, à cause du dégel, une masse importante de terre se détacha et enterra une personne. Malgré les secours immédiats, il n’a pas été possible de sauver le malheureux. Cet amas de terre gelée lui a écraser le bassin de cet ouvrier né en Bavière, il laisse une veuve avec six enfants ».

 

Mardi 4 février 1873

 

Allemagne, Metz garnison : Nomination d’un officier de district.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Metz, 4 février. Nous apprenons de bonne source que M. le baron de Becke, capitaine de gendarmerie, vient d’être nommé définitivement officier de district) Metz.

 

Mercredi 5 février 1873

 

Allemagne, Metz place forte : Flagrant délit de vol sur le chantier du Fort Saint-Quentin.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Metz, 17 février. Le 5 février, un jeune garçon de 14 ans, occupé aux travaux de fortification du fort de Saint-Quentin, avait pris sur la machine à vapeur qui traîne les voitures jusqu’au fort, un tuyau en plomb long de 3 à 5 pieds, et le porta à grand’ peine dans les vignobles. Quelques ouvriers, témoins du fait, arrêtèrent le jeune homme et le conduisirent devant l’entrepreneur, qui le remit au mains de la police.

 

France occupée, Pont-à-Mousson, garnison allemande : Incendie du mess des officiers.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Metz, 5 février 1873 : hier soir, le théâtre de Pont-à-Mousson qui servait de mess des officiers aux troupes allemandes d’occupation « Offizierskasino » a brûlé entièrement ».

 

Jeudi 6 février 1873

 

Allemagne, fortifications : Budget consacré aux fortifications allemandes.

Le journal français Le Temps a repris un article tiré de la Gazette de la Croix qui annonce : « Que la chancellerie de l’empire va soumettre au Bundesrath un projet de loi sur les sommes à affecter à la transformation des forteresses allemandes. De ce projet il résulte que les fortifications de Stettin, de Minden, d’Erfuhrt, de Wittenberg, de Kosel, de Graudenz et de Stralsund seront supprimées. Une somme de 65 millions de thalers est demandée pour étendre les fortifications d’un certain nombre d’autres villes ou pour en construire de nouvelles.

On demande pour Cologne 9 159 000 thalers ; pour Coblentz 800 000 ; pour Mayence 922 000 ; dont 600 000 pour un fort détaché ; pour Rastatt 43 000 ; pour Ulm 1 210 000 ; pour Spandau 1 134 000 ; pour Custrin 1 741 000 ; pour Posen 7 023 000 ; pour Thorn 5 280 000 ; pour Dantzig 773 000 ; pour Koenigsberg 7 337 000 ; pour Glogau 278 000 ; pour Neisse 212 000 ; pour Memel 73 000 ; pour Pillau 60 000 ; pour Colberg 267 000 ; pour Swinemunde 1 426 000 ; pour Stralsund 275 000 ; pour Friedrichsort 1 822 000 ; pour Sonderbourg-Düppel 2 270 000 ; pour la fortification de l’Elbe inférieure 4 371 000 ; pour celle du Weser inférieur 5 061 000 ; pour Wilhelmshaven 10 177 000.

Les travaux qui seront accomplis à Cologne seront des plus considérables. L’enceinte sera étendue, on élèvera en outre trois grands forts, neuf petits forts, sept grandes batteries intermédiaires, sept petites batteries intermédiaires ».

 

Vendredi 7 février 1873

 

Allemagne, Mulhouse, garnison : Suicide d’un sous-officier allemand.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Mulhouse, 7 février. Le journal « L’industriel » nous informe que dans la nuit du lundi au mardi, un sous-officier « Unteroffizier » (équivalent au grade de sergent en France) de la garnison de Mulhouse s’est suicidé à l’aide d’un fusil ».

 

Samedi 8 février 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Chantiers de construction des forts détachés.

Article du journal Straßburger Zeitung évoquant la construction des trois forts détachés sur la rive droite du Rhin : « Kehl, 8 février 1873. Alors que notre ville en ruine a été reconstruite en grande partie de bâtiments neufs et de plus beaux, et la vie des habitants est nettement plus sereine à la suite de la disparition de la menace du voisin français. On a commencé les travaux préparatoires à la construction des 3 forts, de ce côté-ci du Rhin, des ouvrages qui vont également être intégrés à la place forte de Strasbourg, et les travaux de terrassement devraient commencés dans les prochains temps. Toutefois, un nouveau plan a été dévoilé, qui prévoit de remplacer la tête de pont virtuelle avec ses forts fantômes au sud et au nord du pont du Rhin, par un nouvel ouvrage adapté à l’importance de du lieu. C’est pour cette raison que les travaux de reconstruction des bâtiments en ruine de la gare et de l’ancienne douane ont été suspendus.

La mission principale des trois forts de la rive droite du Rhin est de sécuriser le camp retranché constitué des forts de Reichstett, Souffelweyersheim, Niederhausbergen, et de Wolfisheim. Il sera difficile à un ennemi de constituer une armée capable de cerner la place de Strasbourg, et grâce aux forts de la rive droite, cela sera impossible. Les localités badoises qui sont touchées par le rayon de fortification doivent respectée la police du bâtiment du gouvernement de la place forte de Strasbourg ».

 

Dimanche 9 février 1873

 

Allemagne, Strasbourg, place forte : Expropriation des terrains pour la construction des forts détachés.

Communiqué du journal Straßburger Zeitung : Le contrat établit le 24 janvier entre le directeur du cercle (Kreis-Direktor) Hasse de Strasbourg, agissant pour le président impérial de la Basse-Alsace (Unter-Elsass) et entre les personnes susnommées, dont les parcelles situées sur le ban de la commune d’Oberhausbergen ont été expropriées au profit de l’Empire allemand suite à la décision du tribunal de Grande Instance (Landgericht) de Strasbourg du 17 juin de l’année précédente, pour l’extension des fortifications de la place de Strasbourg conformément à l’ordonnance impériale du 11 avril de l’année précédente, cèdent de leur plein gré leur terrain contre les indemnités énumérées ci-dessous.

Les indemnités qui ont été fixées doivent être payées dès que les procédures prévues au chapitre III de la loi du 3 mai 1841, concernant la preuve de l’absence de privilèges et de gages, auront été remplies.

N°53

Lieu-dit : Im Schenkbecher über den Dingsheimer Pfad

Section : A

Parcelle : 189-190

Type de parcelle : champ cultivable

Surface à céder : 0,49 ares

Surface totale de la parcelle : 15,83 ares

Voisins de la parcelle et relations avec celle-ci : Georg Riehl de Mundolsheim

Propriétaire.

Nom : Christian Adolph Stahl et sa sœur Emma Stahl, veuve de Julius Barth, tous deux domiciliés à Schiltigheim

Activité : marchand de bois

Domicile : Schiltigheim

Prix par are y compris les dédommagements pour perte des récoltes : 210 F/are

Prix global y compris les dédommagements pour perte des récoltes : 102,90 F

Dédommagement global déjà perçu : 4,90 F

Somme restant à payer : 98,00 F.

Argumentaire :

Audience du tribunal du :

Pour une surface de :

Somme à régler suite à l’audience :

N°54.

Lieu-dit : Im Schenkbecher über den Dingsheimer Pfad

Section : A

Parcelle : 247

Type de parcelle : champ cultivable

Surface à céder : 15,45 ares

Surface totale de la parcelle : 15,45 ares

Voisins de la parcelle et relations avec celle-ci :

Propriétaire.

Nom : veuve Amalie Larchen née Kerkert

Activité :

Domicile : Strasbourg

Prix par are y compris les dédommagements pour perte des récoltes : 175 F/are

Prix global y compris les dédommagements pour perte des récoltes : 2 703,75 F

Dédommagement global déjà perçu : 123,60 F

Somme restant à payer : 2 580,15 F.

Argumentaire :

Audience du tribunal du :

Pour une surface de :

Somme à régler à la suite de l’audience :

Les vendeurs où il n’y a rien d’indiqué sont agriculteurs.

Le tout est rendu public conformément aux articles 15 et 19 de la loi du 3 mai 1841.

Strasbourg, le 5 février 1873.

Le service impérial des fortifications

Grund, Lieutenant-colonel (Oberstlieutenant) et ingénieur militaire de la place.

 

Mardi 11 février 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Tirs d’artillerie au Polygone.

Communiqué n°77 publié par le journal Straßburger Zeitung : du Directeur de police Kanz : « D’après un communiqué du dépôt d’artillerie « Artillerie-Depot », le 11 et 12 matins, des tirs d’essais des affûts d’artillerie seront effectués au niveau du rempart réceptacle Est « östlicher-Kugelfang » du Polygone. Signé le 10 janvier 1873 ».

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Rumeurs concernant le départ des ouvriers italiens des chantiers de construction des forts détachés.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 9 février 1873. La rumeur rapportée par plusieurs journaux concernant le départ des Italiens employés à la construction des forts de Strasbourg, pour aller en Espagne et combattre pour le roi Amadeus, est totalement fausse. Il est vrai qu’une partie des Italiens a quitté l’Alsace, mais pas pour récupérer les lauriers de la gloire au pays des châtaignes, mais pour travailler au percement du tunnel du Saint-Gothard contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Cette nouvelle est certainement plus crédible que la première rumeur, et en plus, tous les travailleurs italiens que l’on a interrogés ont répondus dans ce sens ».

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Concert de musique militaire.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Strasbourg, 11 février.

Nous venons de recevoir le programme du concert symphonique qui sera donné demain à l’hôtel d’Angleterre par le corps de musique du 1er régiment d’infanterie rhénan sous la direction de M. Manz. Nous y remarquons entre autres : l’ouverture « d’Iphigénie en Tanride », par Gluck ; « Rêveries », par Schumann, la symphonie en ut majeur (n°1), de Beethoven ; l’ouverture de « Leonore » (n°3) du même.

 

Allemagne, Thionville place forte : travaux et accident à la porte de Metz.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Thionville, 11 février. Un accident déplorable est arrivé vendredi derniers aux travaux de réparations exécutés aux pont-levis de la porte de Metz. Un habitant de la ville avait essayé, malgré les avertissements des ouvriers d’entrer en ville en passant par le pont à moitié démoli. A peine avait-il mis le pied sur le pont que celui-ci s’écroula, et les chaînes et les poids servant à la manœuvre du pont lui fracassèrent la jambe qui a dû être amputée. Aujourd’hui il se trouve dans un tel état qu’on espère plus le sauver. Le même jour un ouvrier des mines d’Ottange, près des frontières du Luxembourg, a trouvé la mort par suite d’un éboulement de pierres. (Strassburger Bote).

 

France, armée : Nomination d’un général originaire de Strasbourg.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : M. Schneegans (de Strasbourg), général de brigade, est nommé au commandement de la brigade d’artillerie et de la subdivision des Hautes-Pyrénées, à Tarbes.

 

Mercredi 12 février 1873

 

Alsace, Rhin : Construction de nouveaux ponts de bateaux.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Strasbourg, 12 février. L’enfoncement des brise-glaces, auxquels seront fixés les nouveaux ponts de bateau à construire sur le Rhin est presque terminé près de Chalampé - Neuenburg ; les mêmes travaux sont en voie d’exécution près de Schoenau – Weisweil, Rhinau – Kappel et Seltz – Plittersdorf. Des difficultés ont surgi relatives à l’emplacement du pont à établir entre Marckolsheim et Sasbach ; les communes badoises de Burkheim et Ichtingen ont profité de cette occasion pour demander par pétitions que le pont soit établi plus en amont, près de Sponeck; mais en présence du traité conclu avec le grand-duché de Bade, relatif à l’emplacement des ponts et à raison de la proximité du pont de Vieux-Brisach, cette démarche n’a guère de chance de succès. (Strassburger Zeitung).

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Arrivée de nouvelles unités.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : La Schweizer Grenzpost apprend qu’outre les deux compagnies d’artillerie à pied qui occuperont prochainement les forts du pont du Rhin à Kehl, à Strasbourg cette arme recevra aussi des renforts considérables et la mairie a déjà prévenue que 150 hommes seront de nouveau logés chez les habitants.

 

Allemagne, Strasbourg ville : Obligation d’éclairer les l’accès aux auberges et cafés.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’arrêté : Arrêté de police. Vu les lois qui établissent les pouvoirs de police des autorités, et conformément au § 14 de la loi du 14 décembre 1871, je prescris pour l’étendue de l’arrondissement de Strasbourg, ce qui suit :

Article 1. Les aubergistes et cafetiers ainsi que les brasseurs sont tenus d’éclairer convenablement, depuis la tombée de la nuit jusqu’à la retraite, les portes d’entrée de la façade de leurs établissements.

Article 2. Les contraventions seront punies suivant le § 366, alinéa 10, du code pénal.

Article 3. Le présent arrêté qui sera publié par les journaux de la ville, entrera en vigueur le 1er avril prochain.

Strasbourg, le 12 février 1873. Le directeur de police Back.

 

France, artillerie : Adoption d’un nouveau modèle de boîte pour les cartouches à balles modèle 1866.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : A la suite de plaintes formulées par les corps de troupes au sujet des boîte pour cartouches à balle modèle 1866, jusqu’ici réglementaire, le ministre de la Guerre a décidé, à la date du 12 février 1873, l’adoption d’un nouveau modèle. On reprochait aux boîtes en en service, dès qu’elles avaient été ouvertes sur le terrain d’exercice ou sur le champ de bataille, de ne plus pouvoir être refermées par le soldat qui souvent n’avait utilisé qu’une partie de leur contenu. Il en résultat que les cartouches restantes étaient exposées à se détériorer ou à se perdre. Le nouveau modèle présente toutes les garanties de solidité désirables et n’offre inconvénients que la boîte en service ; il a été adopté à la suite d’études faites à Vincennes et à la poudrerie du Bouchet. Une instruction détaillée, relative à la construction des boîtes nouveau modèle et à l’empaquetage des cartouches avec ces boîtes, a été approuvée par le Ministre à la date du 12 février dernier.

 

Jeudi 13 février 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Embauche de tailleurs de pierres au Fort de Reichstett.

Offre d’emploi du journal Straßburger Zeitung publié quatre reprises entre le 13 et le 20 février 1873 : « 30 à 40 tailleurs de pierres « Steinhauer » trouvent immédiatement une activité permanente au fort II à Reichstett pour un salaire journalier élevé ou un travail au rendement « Accord ». La société de construction « Baugesellschaft Pathe, Jerschke & Schneider » à Schiltigheim près de Strasbourg ».

 

Allemagne, Metz ville : Projet de reconstruction de la gare.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Metz, 13 février. On lit dans la Gazette de la Lorraine : Nous apprenons de source certaine qu’on va prochainement commencer les travaux de reconstruction de la gare. Par là on répondra à un besoin qui s’est fait sentir depuis longtemps. La mairie et le génie sont tombés d’accord de créer une promenade entre la porte Serpenoise et le jardin de Frescaty à Montigny. A droite, on établira une belle allée de deux rangées d’arbres et le tout sera entretenu dans un état digne d’une grande ville. De cette façon nous serons débarrassés l’été prochain des tourbillons de poussière qu’on était habitué à rencontrer sur cette route.

 

Allemagne, Strasbourg – Wissembourg : Levée des plans des parcelles de la future ligne de voies ferrées.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Wissembourg, 13 février. La direction générale des chemins de fer de l’Alsace-Lorraine fait lever les plans des parcelles de terrain qui devront être achetées en vue de la construction du chemin de fer de Strasbourg à Lauterbourg.

 

Allemagne, Sarreguemines garnison : Suicide d’un militaire.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Sarreguemines, 13 février. Hier matin un chevauléger s’est brûlé la cervelle dans la caserne au moyen de se propre carabine. Le soupçon de vol qui pesait sur lui, paraît avoir été le motif du suicide.

 

Allemagne, Bitche, ville : Nomination d’un nouveau maire.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Sarreguemines, 13 février. On lit dans la Saargemünder Wochenblatt : Nous apprenons de bonne source que M. Faber, négociant, membre du Conseil municipal de Bitche, a été nommé maire de cette ville.

 

Vendredi 14 février 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Construction des forts détachés.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’arrêté : Kehl, 14 février. Les constructions des forts de la rive droite ne commenceront que lorsque ceux de la rive gauche seront terminés. On hâte autant que possible les travaux, afin de rendre bientôt possible l’agrandissement projeté de la ville de Strasbourg, et pour cette raison on évite de diminuer les forces qui y sont employées.

 

Allemagne, grand-duché de Bade, Kehl : Projet de transfert du baillage de Kork.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’arrêté : Kehl, 14 février. Une députation de notre ville qui s’était présentée chez Son Excellence M. Jolly, avait reçu de ce ministre l’assurance que le bailliage de Kork serait transféré à Kehl. La caisse de prêt de notre ville a été transformée en une Banque de crédit à Kehl.

 

Allemagne, Kehl – Strasbourg : Projet de tramway.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’arrêté : Kehl, 14 février. Il est presque certain qu’un chemin de fer américain réunira Strasbourg à Kehl. Notre Conseil municipal appuie de toutes ses forces cette entreprise conçue par une Société berlinoise. Suivant le plan établit, la ligne partira de notre hôtel de ville franchira le pont et passera par la citadelle.

 

Lundi 17 février 1877

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Vente du bois du Beckenwoerth, terrain destiné à la construction du fort détaché n°1.

Communiqué publié par le journal Straßburger Zeitung : « Mairie de la ville de Strasbourg. Lundi 17 et mardi 18 février 1873, à 9 heures, vente aux enchères dans la maison communale de Strasbourg, en présence de l’adjudicateur municipal délégué de Strasbourg, de bois de la forêt du Rhin strasbourgeoise « Strassburger Rheinwald », parcelle « Beckenwoerth » à savoir : - 17 février : 1 090 troncs de chêne – Le 18 février : 384 troncs d’orme, 1 tronc de hêtre, 104 troncs de chêne, 3 érables, 1 tilleul, 3 cerisiers, 28 noyers, 1 pommier, et divers branchages. Le bois est entreposé sur les rives de l’Il, un fleuve navigable, il peut donc être transporté à destination par le Rhin, le canal de la Marne-au-Rhin ou le canal du Rhône-au-Rhin. Le transport doit être exécuté avant le 12 mars. Strasbourg, le 30 janvier 1873, au nom du maire, le 1er adjoint F. Imlin ».

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Examen pour les volontaires d’un an.

Communiqué publié le journal Straßburger Zeitung : « Communiqué n°82 concernant l’examen des volontaires d’un an, qui se déroulera les lundi 17 et mardi 18 à 9 heures, à la caserne Saint—Nicolas « Nikolaus-Kaserne ».

 

Vendredi 21 février 1873

 

Allemagne, Metz place forte : Construction des forts.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 21 février. On travaille activement aux forts de Metz, mais il faudra encore beaucoup de temps pour leur activement complet. C’est surtout au fort Queuleu qu’il reste encore beaucoup à faire. Il ne paraît pas encore décidé à quel moment on entreprendra la construction du fort de Woippy.

 

Samedi 22 février 1873

 

Allemagne, voies ferrées : Constructions en Alsace-Lorraine.

Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Avricourt, 22 février. Une des entreprises les plus importantes de la direction des chemins de fer et la construction de la nouvelle gare d’Avricourt. Entre notre commune et Rechicourt, dans le voisinage immédiat du point où le nouveau chemin de fer s’embranche sur Dieuze, les fondements du premier bâtiment sont déjà creusés et bientôt on entreprendra les grands travaux d’ensemble. La nouvelle gare comprendra non-seulement les bâtiments de la station proprement dite avec hangars pour les marchandises et les locomotives, mais aussi de vastes locaux pour les services des douanes, de la poste et des passeports, des logements pour le directeur des douanes et les autres employés de ce service, ainsi que pour ceux de la poste et du chemin de fer ; chaque logement sera doté d’un jardin ; enfin une église avec école : en tout plus de 30 bâtiments. D’après le plan, l’ensemble des constructions sera traversé par trois rues ; dans la rue principale du milieu, de 15 m de largeur, se trouveront les bâtiments de la station et ceux de la direction des douanes en face les uns des autres. La nouvelle gare étant exécutée directement par le gouvernement, on peut s’attendre à une œuvre grandiose ; ainsi les habitations mêmes destinées aux employés subalternes ne recevront pas plus de 2 familles. Outre cette grande entreprise plusieurs autres projets seront exécutés dans la nouvelle province de l’Empire : entre autres, la reconstruction de la gare de Metz et l’achèvement de plusieurs nouvelles sections du chemin de fer. (Repris d’après une article de la Badische Landeszeitung).

 

Dimanche 23 février 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Edition carte nouvelles frontières.

Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : D’après les données qui lui ont été fournies par la Commission de règlement de la ligne des frontières, l’état-major général a publier, dans la librairie d’E. S. Mittller et fils, à Berlin, une carte spéciale des nouvelles frontières franco-allemandes à l’échelle 1/80 000. Cette carte donne exactement les limites, il nous semble même que nous avons sous les yeux l’original de la carte dont on s’est servi lors de la conclusion de la paix, puisqu’elle porte un fac-similé de la signature de Bismarck, de Jules Favre et de Thiers, reconnaissant cette frontière. Les traités concernant les frontières sont ajoutés textuellement. Le prix est fixé à 20 sgr (Silbergroschen).

 

Allemagne, Haguenau, garnison : Suicide d’un soldat.

Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Haguenau, 23 février. On lit dans le Journal de Haguenau : Nous avons à annoncer un nouveau suicide commis hier soir dans une chambrée de la caserne d’infanterie de notre ville. Un premier soldat du bataillon s’est brûlé la cervelle au moyen de son fusil dont il fit partir le coup à l’aide d’une longue barre de fer. Cet acte de désespoir est attribué à un chagrin d’amour.

 

Lundi 24 février 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Voies ferrées.

Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Ingwiller, 24 février. On croit que le projet pour l’établissement d’un chemin de fer de Saverne à Sarrebrück par Steinburg (Steinbourg), Bouxwiller, Ingwiller, Lemberg, etc., est près de se réaliser. Le tracé sera fixé prochainement. (Z.W.).

 

Allemagne, Metz garnison : Départ d’une délégation pour l’enterrement du général von Hartmann.

Article du journal Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 24 février. Une députation des troupes bavaroises en garnison dans notre ville est partie pour Würzbourg, afin d’assister aux funérailles du général de Hartmann, commandant le 2e corps d’armée bavarois, mort hier dans cette dernière ville.

 

Allemagne, Metz garnison : Projets de modernisation du réseau ferroviaire et de reconstruction de la gare.

Article du journal Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 24 février. On apprend qu’une somme de 8,5 millions de thalers est allouée pour la transformation de notre gare. A côté de la gare des voyageurs, on établira une grande gare militaire et de vastes magasins de subsistances militaires à l’épreuve de la bombe ; on dit que quatre voies déboucheront à la gare militaire seule. Pour se procurer les terrains nécessaires, il faudra faire des acquisitions considérables à Sablon.

(Gazette de Lorraine).

 

Mercredi 26 février 1873

 

Allemagne, Metz garnison : Dîner d’adieux du commandant de la place de Metz.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Metz, 26 février 1873. En l’honneur du départ du commandant de place de Metz « Commandanten von Metz », le colonel « Oberst » von Brandenstein, on avait organisé hier soir un dîner d’adieux à l’hôtel de l’Europe, auxquels étaient conviés des représentants de tous les corps militaires et civils de la place ».

 

Allemagne, Wissembourg et région : Opérations de révision des conscrits.

Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Wissembourg, 26 février. Les opérations de révision pour les conscrits de la classe 1853, viennent d’avoir lieu dans les cantons de Woerth et de Soultz ; c’est notamment dans ce dernier canton qu’elles ont donné un résultat relativement favorable. (W.W.).

 

Jeudi 27 février 1873

 

Allemagne – France : Commission de délimitation de la nouvelle frontière.

Article du journal Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : La délimitation de la frontière franco-allemande a donné lieu à des nouvelles plus ou moins exactes. Une correspondance, entre autres, datée de Metz, s’était plu à raconter que des coups de fusil avaient été tirés sur les fonctionnaires chargés d’en faire le tracé. La Commission siégeant à Metz, après avoir terminée, l’année dernière, la démarcation proprement dite, a ensuite procédé à la pose des pierres-bornes qui a dû être interrompue, au commencement de l’hiver, parce qu’il était devenu impossible, par suite du mauvais temps, d’amener sur les lieux les matériaux provenant des carrières des Vosges.

La démarcation de la ligne frontière comprenant 506 kilomètres et traversant les territoires de 217 communes différentes (103 allemandes et 114 françaises) était terminée au mois d’octobre dernier. Il fallait pour cela 4 200 pierres-bornes principales et 1 300 pierres-bornes intermédiaires, valant environ 25 francs pièce.

Pour le moment, la section de géographie et de statistique du grand état-major, à Berlin, a fait paraître une carte spéciale de la frontière, dans les proportions de la grande carte française (1 : 80 000), d’après laquelle on peut exactement inscrire, sur chaque carte, le tracé de la nouvelle frontière. Cette carte n’a subi des modifications que pour la frontière près du Ballon d’Alsace et d’Avricourt, où une route et un chemin de fer sont restés entièrement rattachés au territoire français, ainsi que près de Raon-sur-Plaine et Rahon-les-Leaux, qui ont été rendus à la France, tandis que les grandes forêts domaniales de cette contrée restent réunies à l’Allemagne.

 

Allemagne, Strasbourg : Départ d’un train spécial avec une partie de la contribution de guerre.

Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Un train spécial portant 6 à 7 millions de contribution de guerre est parti le 27 février de Strasbourg pour Berlin, sous la surveillance du secrétaire du gouvernement, M. Gieseke.

 

Allemagne, Mundolsheim : Ecroulement au chantier du Fort III – Fort Roon actuel fort Desaix.

Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Fort de Mundolsheim, 27 février (D’après une correspondances particulière). Dans l’après-midi, vers 3 heures, plusieurs ouvriers italiens étaient occupés à murer les dernières pierres de la voûte d’une poudrière, lorsque subitement un craquement formidable se fit entendre suivi immédiatement de l’écroulement de la voûte d’environ 75 centimètres d’épaisseur. Cinq ouvriers se trouvaient enfouis jusqu’aux genoux dans les décombres. On dit qu’un de ces malheureux a reçu plusieurs fractures très dangereuses ; les autres sont blessés plus ou moins grièvement. Ils ont été transportés immédiatement à l’hôpital de Strasbourg. D’après le dire des ouvriers, deux maçons qui travaillent à l’intérieur de la voûte, auraient été ensevelis dans une grande masse de moellons.

Le lendemain un autre article apporte néanmoins ces précisions : Au sujet de la correspondance particulière publiée dans notre numéro d’hier relative à un accident qui a eu lieu au fort de Mundolsheim, nous recevons une lettre non-signée qui confirme en général le récit de notre correspondant, en constatant seulement qu’aucun ouvrier n’a été victime de l’accident. D’autre part, notre correspondant vient d’envoyer la lettre suivante comme complément de sa communication d’hier : Fort de Mundolsheim, 1er mars. Immédiatement après l’écroulement de la voûte on procéda activement et avec la plus grande précaution aux travaux de déblaiement. Le soir toute la place était déblayée, sans qu’on eût trouvé la moindre trace de victimes. Les deux ouvriers qui manquaient d’abord, se trouvaient, dit-on, attablés dans une auberge au moment de l’accident qui n’a causé qu’une perte matérielle.

 

Vendredi 28 février 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Nouvelles voies ferrées.

Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Saverne, 28 février. Les travaux préliminaires de la ligne Strasbourg à Grimbach, Bouxwiller, Ingwiller, Wimmenau, Wingen, Lambach, Siersthal, de Wollmünster à Deux-ponts, avec embranchement de Siersthal à Bitche vont commencer sous la direction de l’architecte van den Bergh. Par arrêté du 7 février, le président du département à inviter les communes intéressées de donner toute assistance aux employés et ouvriers chargés des travaux. (Feuille d’annonce de Saverne).

 

Samedi 1er mars 1873

 

Allemagne, Strasbourg, ville : Projet d’acquisition d’une maison pour garde forestiers.

Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Conseil municipal de Strasbourg. Quant à l’acquisition d’une maison au Neuhof, le président expose qu’il y a six mois, afin de faciliter l’exploitation de l’un des plus riches cantons de la forêt du Neuhof, appelé Fasanengarten, la ville a fait construire un pont destiné à relier directement ce canton au chemin vicinal de la Ganzau. L’établissement de ce pont a augmenté les revenus de la ville ; mais, cependant, la forêt se trouve entièrement ouverte de ce côté et dépourvue d toute surveillance efficace. Aussi est-ce à peu près le seul chemin dont profitent les délinquants. Pour obvier aux nombreux inconvénients qui résultent de cet état de choses, il y aurait lieu de créer en cet endroit une nouvelle maison forestière qui serait affectée à l’un des deux gardes qui habitent en ce moment la maison dite Oberjaegerhof. Mais, au lieu d’y construire une maison nouvelle, on propose d’acquérir la propriété Brudy, située au bord de la Ganzau en face du pont sur le Rhin Tortu, à l’entrée du canton du Fasanengarten. En raison de cette situation, le forestier pourra surveiller toutes les personnes qui se rendent à la forêt ou qui en viennent. M. le président donne les explications sur l’état de l’immeuble, qui a une surface de 63 ares, et se compose d’une maison d’habitation, cour, écurie, grange et jardin. Le prix principal est de 9 500 francs ; les intérêts et frais sont évalués 700 francs ; les bâtiments réclament des appropriations qui couteront 3 000 francs, en sorte que la dépense sera de 13 200 francs.

Après une courte discussion, le Conseil a autorisé l’acquisition proposée.

 

Dimanche 2 mars 1873

 

Allemagne, Chatenois : Agression par des militaires de la garnison de Sélestat.

Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Chatenois, 4 mars. Dimanche a eu lieu dans cette commune une scandaleuse affaire qui a eu des suites fâcheuses pour plusieurs personnes entièrement innocentes. Dimanche après-midi un grand nombre de militaires de la garnison de Schlestadt (Sélestat) se rendirent à Châtenois (pour le train partant de cette localité à 7h45 du soir, il a été délivré 120 billets à des soldats). Le soir, vers 4 heures, une centaine environ, parmi lesquels des sous-officiers, entra en chantant dans la Brasserie Spaeli, où se trouvaient quelques habitants de la commune. La maîtresse de la maison pria les soldats de cesser leurs chants, vu qu’ils n’étaient pas seuls dans l’établissement et que d’ailleurs une affiche défendant de chanter était placée d’une manière apparente dans la salle ; elle leur dit en même temps que s’ils persistaient à chanter, elle ne leur donnerait pas de bière. Les soldats chantèrent plus fort, et pour éviter le scandale, l’aubergiste finit par leur donner de la bière. La vacarme continua environ une heure et demie jusqu’à ce que les soldats se retirèrent. Vers six heures arrive dans le même local une autre troupe qui prit une attitude provocante, de la sorte que le brasseur fit avertir la police. M. le maire de Châtenois ne put cependant se faire obéir par les soldats qui l’insultèrent et dont l’un lui donna même un coup de pied. Le commissaire de police cantonal de Schlestadt arrive par hasard sur les lieux vit également son autorité méconnue. Sorti de la brasserie, M. le maire rencontre un sergent du même régiment qu’il pria de lui prêter aide. Ce dernier fit partir les soldats qui se rendirent à la gare pour rentrer par le dernier train. Environ 19 ou 12 d’entre eux cependant arrivèrent trop tard et furent irrités devoir partir le train sans les attendre. Au même instant deux habitants de Scherwiller sortirent de l’auberge du Mouton, situé vis-à-vis de la gare ; ils voulaient tranquillement prendre le chemin de Scherwiller, lorsque les soldats se ruèrent sur eux et les maltraitèrent cruellement à coups de sabre. Les deux malheureux furent transportés chez M. Fix, médecin à Châtenois, et après un premier pansement on peut les conduire en voiture à Scherwiller. L’un d’eux, Charles Weinbissinger, a de fortes blessures à la tête, qui, dans l’hypothèse la plus favorable, lui occasionnèrent une incapacité de travail prolongée. L’autre, Xavier Erhardt est heureusement moins gravement blessé. Ces deux malheureux sont pères de famille et ont besoin de leur travail pour vivre. (Elz. N.).

 

Allemagne, Haguenau, garnison : Décès du commandant de la gendarmerie.

Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Haguenau, 1er mars. M. le baron Adolphe Schedel de Greiffenstein, nouvellement nommé commandant de la gendarmerie de notre arrondissement, est mort hier dans cette ville. Il était sur le point d’entrer dans sa nouvelle fonction, lorsqu’il fut frappé subitement par la mort. Après avoir servi d’abord comme officier dans un régiment de chevau-légers bavarois, le défunt avait passé, en 1859, à la gendarmerie bavaroise, à laquelle il était resté attaché pendant 13 ans jusqu’à ce qu’il fût nommé, il y a quelques semaines, commandant de la gendarmerie de notre arrondissement. M. de Greiffenstein est généralement regretté. Son corps sera transporté à Munich.

Aujourd’hui à 9 heures du matin, le corps du défunt a été béni solennellement dans l’église Saint-Georges : des détachements des troupes de la garnison, avec la musique des dragons, étaient commandés pour le service funèbre, auquel assistaient tous les officiers, le corps de gendarmerie, ainsi qu’un grand nombre de fonctionnaires civils. Après la cérémonie religieuse le corps, accompagné d’une escorte militaire, a été transporté à la gare. (Jour. De Haguenau).

 

Lundi 3 mars 1873

 

Allemagne, Metz, garnison : Agressions par des militaires prussiens.

Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Metz, 4 mars. Hier soir, à 10 h ¼, la rue de la Paix a été le théâtre d’un acte de brutalité qui met en danger la vie de l’un de nos concitoyens. La domestique de MM. Weisert et Koch, pharmaciens, revenant de porter des lettres à la poste, fut assaillie par deux sous-officiers prussiens en état d’ivresse. Ses maîtres l’ayant entendu appeler au secours, se précipitèrent dans la rue et firent lâcher prise aux agresseurs, mais ce ne fut que pour se voir attaqués eux-mêmes par ces forcenés qui firent usage de leurs armes. Dans la fuite, M. W. reçut une blessure profonde à la tête, qui inspire aux médecins les craintes le plus sérieuses. M. K. en fut quitte pour des contusions sans gravité à la figure et à la main.

Malheureusement les deux militaires ne furent pas reconnus, mais on a trouvé sur les lieux la casquette de l’un des agresseurs qui cependant ne porte aucun signe distinctif. Dans la même soirée deux sous-officiers ont été arrêtés dans la rue Nexirue pour s’être mal conduits envers une femme.

Un article du même journal en date du 22 avril 1873 nous précise : Le sous-officier d’infanterie qui a grièvement blessé d’un coup de sabre le pharmacien Weisert, aujourd’hui parfaitement remis des suites de ce regrettable événement, vient d’être condamné à la dégradation et à deux ans de forteresse. On le voit, nos lois militaires sont impitoyables, et ce n’est pas impunément qu’un militaire s’en prend à un bourgeois inoffensif.

 

Mardi 4 mars 1873

 

Allemagne, Sélestat garnison : Départ d’un détachement pour Neubois.

Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Schlestadt, 4 mars (Sélestat). On lit dans la Frankf. Ztg. : le W. F. B. annonce qu’une compagnie de soldats est parti pour Neubois, afin de mettre un terme aux menées des pèlerins qui accourent toujours pour assister aux apparitions miraculeuses de la Vierge. Nous ne pouvons pas garantir l’exactitude de cette nouvelle, car les journaux alsaciens que nous recevons aujourd’hui n’en font pas mention.

 

Mercredi 5 mars 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Indemnité pour prestations et dommages de guerre.

Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : L’indemnité que l’Empire d’Allemagne accorde à l’Alsace-Lorraine pour les prestations de guerre et les dommages causés par la guerre s’élève d’après une première évaluation à 36 700 000 thalers ou 137 620 000 francs.

 

Jeudi 6 mars 1873

 

Berlin, armée : Réponse du Feldmaréchal comte de Moltke.

Le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Berlin, 6 mars. Le Militair Wochenblatt publie la réponse suivante faite par M. de Moltke à un officier étranger qui lui manifestait son profond étonnement de l’admirable direction qu’il a su donner à la campagne de 1870-1871 : Pour concevoir un plan ingénieux, il faut avoir pleine confiance dans ses troupes, et celles-ci, à leur tour, doivent nourrir le même sentiments à l’égard de leur chef. Il faut qu’on ait la conviction que les troupes pourront suffire à tout ce qu’on leur demande, et, sous se rapport, je puis dire avec orgueil que l’armée ne nous a point trompés. Au contraire, elle a toujours dépassé nos espérances les plus téméraires. On commet partout des fautes ; il faut donc attribuer aussi, sous bien des rapports, nos succès en cette guerre mémorable à ce fait que les Français en ont commis encore plus et de plus grossières que nous. Le secret de nos opérations consiste principalement en ce que, si défectueusement que notre plan put être combiné, même dans les circonstances le plus défavorables, nous savions que chacun de nos corps d’armée ne se battrait cependant pas moins de vingt-quatre heures de suite. Or, en vingt-quatre heures, on trouve toujours moyen de tout réparer, surtout avec l’aide mutuelle que nos troupes se sont constamment et partout prêtée.

 

Allemagne, Strasbourg : Festivités à l’occasion de l’anniversaire du roi Carl von Württemberg.

Article du journal Strassburger-Zeitung : « Strasbourg, 7 mars 1873. Hier, les officiers du régiment d’infanterie wurtembergeois local fêtaient au restaurant « Englische Hofe » l’anniversaire du roi « Karl von Württemberg » lors d’un repas festif. Une invitation avait été transmise à tous les Wurtembergeois de la région. Monsieur le général von Fransecky porta le toast au roi Karl. La fête se déroula de façon très agréable. La salle était décorée de drapeaux prussiens, saxons et wurtembergeois ». Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié un article analogue.

 

Vendredi 7 mars 1873

 

Allemagne, Strasbourg : Conseil de révision pour les hommes soumis aux obligations militaires.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Communiqué n°100 : Opérations de recensement dans le cadre des obligations militaires, pour l’arrondissement de Strasbourg, vendredi 7 mars 1873, pour les hommes nés en 1851 et 1852, le samedi 8 mars 1873, pour les hommes nés à Strasbourg en 1853, le lundi 10 mars, pour les hommes nés en-dehors de Strasbourg en 1853, le mardi 11 mars, classement et tirage au sort des appelés. Ces opérations de conscription se dérouleront à la fonderie « Giesshause » place Broglie ».

 

Allemagne, Colmar, voies ferrées : Début de pose des jalons de la future ligne Colmar-Brisach.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Colmar, 7 mars. Il résulte d’un avis publié par la direction de notre arrondissement qu’on a commencé à poser les jalons du tracé du chemin de fer de Colmar à Brisach ; la ligne partira du Sud de la gare de notre ville et traversera le territoire entre Sundhoffen et Andolsheim.

 

Lundi 10 mars 1873

 

Allemagne, Metz : Départ du gouverneur de la place forte.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Metz, 10 mars. On avait déjà annoncé ces derniers jours que le gouverneur local, le « Generallieutenant » von Bentheim, avait demandé sa mise à la retraite. On avait annoncé comme remplaçant probable le général von Blümmer, mais aujourd’hui, il paraît que ce sera le général von Barnisom (difficilement déchiffrable), qui est déjà dans nos murs depuis hier. Le « Generallieutenant » von Bentheim avait commandé une division du corps Manteuffel lors de la bataille de Borny (la 1ère division du 1er corps d’armée de Manteuffel, source Bongrand Raymond : 1870 Alsace, Metz, Sedan, 1970), sous la direction de la 1ère armée commandée par Steinmetz, et il avait également commandé une division du 8° corps lors de la bataille de Mars la tour et de Saint-Privat ». 

 

Mardi 11 mars 1873

 

France, troupes d’occupations allemandes : Projet de départ du général de Manteuffel.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Les journaux français parlent de plus en plus positivement du départ du comte Arnim qui serait remplacé dans son poste à Paris par le général de Manteuffel. « Si nous pouvons regretter, dit la Liberté à propos de ce changement imminent, le départ de M. le comte d’Arnim, qui a toujours exercé ses hautes fonctions d’ambassadeur d’Allemagne en France avec un tact et une délicatesse dont notre gouvernement ne manquera pas de garder le meilleur souvenir, il nous faut reconnaître que le choix du général de Manteuffel serait l’un des meilleurs que nous eussions à souhaiter en pareille circonstance. Le général en chef de l’armée prussienne d’occupation est un des officiers allemands qui connaissent le mieux notre pays ; et nous croyons pouvoir ajouter, sans excès de vanité nationale, qu’à ce titre le général de Manteuffel a pour la France cette sympathie relative qui résulte d’une certaine conformité d’humeur et de goûts. Il aime la vie et la société française, et sans nul doute les rapports de notre gouvernement avec le successeur présumé du comte d’Arnim en éprouveraient la plus heureuse influence.

Mais comme les feuilles allemandes, notamment celle de la Prusse, ne disent absolument rien du rappel du comte d’Arnim, le bruit répandu par les journaux parisiens n’est probablement qu’un on-dit sans base réelle.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Incident entre les contrebandiers et la garde des remparts.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, le 11 mars 1873. La nuit dernière, vers 1 heure du matin, lors de la ronde « Wisitirronde » du personnel du poste de l’ouvrage à corne « Hornwerk 80/82 », ils ont aperçu dans le fossé des remparts « Wallgraben » une embarcation avec un équipage de 4 à 5 hommes. Lorsque le personnel de ronde leur enjoint de rejoindre immédiatement la rive, sous la menace d’ouvrir le feu, ils sautent et abandonnent l’embarcation. Après examen du contenu de la barque, il s’avère qu’elle contenait 12 tonneaux et 4 caisses de vin, ainsi qu’un tablier et un sac de marchandises diverses. Tout le contenu a été remis au fonctionnaire de l’Octroi dans la Citadelle ».

 

Mercredi 12 mars 1873

 

Allemagne, Metz, garnison : Deux officiers supérieurs désignés pour assister à Berlin aux essais de tir contre une tourelle cuirassée.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Metz, 12 mars 1873. Le commandant « Major » Meyer, de l’état-major du corps des ingénieurs et ingénieur de la place de Metz, et le « Major » Hoffmann, du régiment d’artillerie à pied « Fuß-Artillerie Nr. 15 » et officier d’artillerie de la place de Metz, ont reçu l’ordre de se rendre à Berlin, pour assister aux essais de tir contre une tourelle cuirassée, qui se dérouleront ces prochains jours sur le champ de tir local de l’artillerie. D’après nos informations, ce type de tourelles cuirassées devraient être installées à Metz dans le cadre des futurs travaux de fortification ».

Remarque : Rudolph Mosse est le responsable de l’agence publicitaire qui émet des annonces dans tous les journaux.

 

Allemagne, Metz garnison : Démonstrations à l’hippodrome du fort Moselle

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Metz, 12 mars. Dans une des journées qui précède la fête de l’empereur les officiers et les soldats du régiment de dragons n°10 de la Prusse orientale exécuteront quelques quadrilles sur l’hippodrome du fort de Moselle, et le produit des recettes sera envoyé à une œuvre charitable. Voir le programme : 1e une quadrille de 8 officiers en costume de vieux Germains ; 2e exercices gymnastiques et grande voltige par-dessus plusieurs chevaux, exécutés par des hommes du régiment ; 3e une quadrille de chasseurs, exécuté par 4 officiers en habit rouge ; 5e une quadrille de 16 sous-officiers du régiment sur des chevaux blancs et noirs.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Recherche de fournisseurs pour le transport de pierres au profit de la construction des forts détachés de Strasbourg.

Article du journal Straßburger Zeitung : Pour la construction des forts, un entrepreneur publie cette annonce : « Recherche des livreurs efficaces, pour le transport de quelques millions de pierres pour les fortifications, Rudolf Mosse, à Strasbourg ».

 

Jeudi 13 mars 1873

 

Allemagne, Strasbourg : Résultat des opérations de recrutement.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Voici les résultats des opérations de recrutement pour la ville de Strasbourg qui se sont terminés le 13 de ce mois : Il s’était présenté 389 conscrits, dont 178 ont été déclarés propres au service.

 

Allemagne, Mulhouse : Immigration allemande.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Mulhouse, 13 mars. Il résulte des listes électorales nouvellement adresses qu’on compte à Mulhouse plus de 2 500 Allemands ayant le droit de vote, dont la plupart sont venus s’établir ici après l’annexion. Il va sans dire que la plupart de ces nouveaux électeurs appartient à la classe des fonctionnaires.

 

Allemagne, Metz, place forte : Nomination d’un nouveau gouverneur militaire.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Metz, 13 mars. Le lieutenant-général de Glümer, commandant la 29e division, a été nommé gouverneur de la forteresse de Metz.

 

Vendredi 14 mars 1873

 

Allemagne, Woerth : Projet d’implantation d’un imposant monument.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : On annonce que sur l’initiative du prince héritier de l’Empire allemand un monument imposant sera élevé à Woerth en souvenir des victoires remportées pendant la campagne de 1870-71 et que tous les officiers de l’armée allemande seront invités à y contribuer pour une somme égale à leur solde paix de 1 ½ jour. Les officiers de la réserve et de la landwehr ont été également invités à prendre part à cette œuvre.

 

Allemagne, Mulhouse : Arrivée de travailleurs migrants sur les chantiers de la ville.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Mulhouse, le 14 mars 1873. Les annonciateurs du printemps, c’est à dire les cigognes sont déjà arrivées dans le pays. Mais elles étaient suivies cette année par un autre type de migrateurs, une espèce qui comme la première n’est pas en mesure d’influencer la météo, mais qui annonce la reprise des nombreux chantiers interrompus en hiver, ce qui amène de l’animation et de la vie dans la ville. Nous parlons des ouvriers, qui viennent des pays limitrophes, et qui arrivent actuellement par hordes, pour trouver un travail pour l’été. Pratiquement chaque train ramène des gens venant du Wurtemberg, de Bavière et du pays de Bade ; les Autrichiens viennent surtout du Tyrol, en plus des Suisses, Italiens et Français, qui appartiennent généralement aux métiers du bâtiment et qui étaient pratiquement sûr de trouver un emploi par ici. Bientôt les chantiers retrouveront leurs activités, on ne manque guère de projets de construction. Il reste à achever le bassin au Nordfeld, ce qui demande beaucoup de personnels. L’agrandissement de la gare doit être commencé cette année. On a également planifié la construction d’une nouvelle caserne et de plusieurs bâtiments de fabrique, sans oublier la construction de logements privés, car la demande est importante cette année ».

 

Samedi 15 mars 1873

 

Allemagne, Haguenau garnison : Opérations du conseil de recrutement.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Haguenau, 15 mars. Le Journal de Haguenau donne l’aperçu suivant sur les opérations du Conseil de recrutement de l’arrondissement qui ont eu lieu le 12 de ce mois ; 123 conscrits s’étaient présentés (40 de moins que l’année dernière) ; sur ce nombre 105 hommes ont été reconnus bons pour le service cette année ou l’année prochaine et répartis comme suit : 26 dans la garde, 2 dans les cuirassiers, 18 dans l’artillerie, 27 dans l’infanterie, 16 dans les hulans et la cavalerie légère, 9 dans les chasseurs, 2 dans les compagnies d’ouvrier, 3 dans le train, 2 dans le bataillon de chemin de fer. Il faut que de beaux jeunes hommes se soient présentés puisque le nombre de ceux incorporés à la garde n’est inférieur que d’un à celui de l’infanterie de ligne.

 

Lundi 17 mars 1873

 

Allemagne, Strasbourg : Enquête publique pour l’ouverture d’une concession pour le futur tramway hippomobile.

Synthèse d’un article publié par le journal Straßburger Zeitung : « Communiqué n° 119. Ouverture d’une enquête de 20 jours, allant du 17 mars 1973 au 5 avril 1873 sur le projet de mise en adjudication de la concession des lignes de tramway hippomobile Strasbourg – Kehl, Strasbourg – Koenigshofen, Eckbolsheim – Wolfisheim, Strasbourg – Schiltigheim, Bischheim, Hœnheim, Strasbourg – Illkirch, Graffenstaden, et éventuellement vers la Robertsau et Mittelhausbergen. Mise en adjudication du 17 mars au 5 avril 1873. Signé, à Strasbourg le 12 mars 1873, le président de la Basse-Alsace « Unter-Elsass », von Ernsthausen ».

Il s’agit là de la construction des premières lignes de tramway, dont le rôle militaire a été assez important au début de la Première guerre mondiale.

 

Allemagne, Metz garnison : Arrivée du nouveau gouverneur militaire de la place.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Metz, 17 mars 1877. Le nouveau gouverneur de la place, le Generallieutenant von Blümer vient d’arriver et on lui a présenté tout le corps des officiers de la place. Comme nous l’avons appris par l’Oberrheinsiche Courrier, à Fribourg dans le Brisgau, ont était guère ravi de voir partir M. von Blümer de sa place de commandant de division car le général avait su se faire apprécier par les autorités civiles et les habitants ».

Remarque : Cette présentation au lieutenant-général de Glümer a eu lieu sur l’Esplanade d’après le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin

 

Mardi 18 mars 1873

 

Allemagne, Lorraine voies fluviales : Travaux du Canal de la Moselle.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 18 mars. Les travaux du Canal de la Moselle avancent avec une telle lenteur, surtout dans le voisinage de notre ville, qu’il n’est plus du tout question de voir achever en automne cette importante voie de communication, comme tout le monde l’espérait l’année dernière. Dans le cas le plus favorable, on pourra tout au plus livrer cette année à la circulation une section longue d’environ 5 kilomètres, qui va de la frontière française jusqu’à Ars-sur-Moselle ; et encore faudra-t-il établir un grand bassin et une écluse. Le plus grand obstacle qui s’oppose à l’achèvement des travaux, c’est la direction du génie. Jusqu’à présent, on n’a pas encore réussi à s’assurer définitivement les terrains dépendant des fortifications, et même certains travaux que l’on avait d’abord permis implicitement, furent ensuite interrompus, et tout cela malgré les négociations qui depuis près d’un an ont lieu entre les deux gouvernements intéressés, et bien que tout eût été de règle définitivement sous la domination française. On s’occupe activement du plan de continuer le canal jusqu’à Thionville, car on sait que le canal de la Moselle ne pourra rendre de grands services que lorsqu’il sera relié à la contrée de la Sarre.

 

Allemagne, Ribeauvillé : Résultats des opérations de recrutement de l’armée.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’article suivant : Ribeauvillé. A la dernière révision pour le recrutement de l’armée, 406 jeunes gens se sont présentés dans notre arrondissement, dont 143 ont été reconnus propres au service militaire, 34 d’entre eux ont été désignés pour la garde le reste pour les troupes de ligne. Sur 32 réclamations présentées et examinées, 28 furent prises en considération et 4 seulement déclarées non fondées.

 

Mercredi 19 mars 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Procédures d’expropriation pour les futurs forts détachés de la rive droite du Rhin.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 19 mars 1873. Comme nous l’a relaté la « Kehler Zeitung », les procédures d’expropriation des forts détachés des communes d’Auenheim, Kork-Neumuhl et Kehl-Sundheim ont été engagées par le conseiller ministériel badois Winter « badischen Ministerrath Winter ».

 

Allemagne, Vieux-Brisach, voies ferrées : Projet de pont de chemin de fer sur le Rhin.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Vieux-Brisach, 19 mars. On écrit de cette ville à la Badische Landeszeitung : Une Commission composée d’ingénieurs badois et alsaciens, ainsi que de conseillers municipaux de Fribourg et de Vieux-Brisach et d’employés du gouvernement, s’est réunie à la date du 17 mars pour délibérer sur la construction d’un pont de chemin de fer sur le Rhin qui doit unir la ligne de Fribourg à Vieux-Brisach et celle de Neuf-Brisach à Colmar. On a choisi celui des trois plans dont l’exécution ressemble à celle du pont du chemin de fer de Kehl à Strasbourg. Ce pont sera défendu par des fortifications. Il est probable que le fort Mortier sera reconstruit et qu’il est même permis de croire que Vieux-Brisach redeviendra une place forte.

 

Allemagne, Lorraine, Yutz : Problèmes de vente de la paille battue à la machine à l’armée.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Yutz, 19 mars. A différentes reprises on s’est plaint dans les cercles agricoles qu’on n’achète pour les besoins de la garnison que de la paille battue aux fléaux. Le changement serait dans l’intérêt de l’Etat, qui est forcé de payer plus cher et de l’agriculture obligée de revenir à un travail trop pénible et nullement conforme aux besoins du moment où le manque de bras la force à recourir à la machines, suite d’ailleurs du progrès vers lequel doit tendre toute société agricole. Nous désirons conc vivement de voir l’administration militaire revenir sur une pareille détermination qui ne peut que porter préjudice aux intérêts de l’agriculture comme de l’Etat. (Gazette de Thionville).

 

Jeudi 20 mars 1873

 

Allemagne, Metz garnison : Fête de l’Empereur.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 21 mars 1873. Pour commencer dignement la fête de l’Empereur, qui aura lieu demain, le 10e régiment de dragons, en garnison dans notre ville, a organisé hier soir une fête d’un caractère particulier, un quadrille militaire. On avait distribué des billets d’entrée, et près de 500 personnes ont répondu à l’appel. Près de la porte d’entrée, un tronc devait recevoir les dons en faveur des inondés de la Baltique, et en effet, on y trouva une somme de près de 250 thalers qui fut versée intégralement, le régiment s’étant chargé de tous les frais. M. le gouverneur était présent ainsi que les généraux et tous les officiers supérieurs. De tous côtés, on admira l’exécution du quadrille, surtout le dernier exercice où les maréchaux-des-logis et les sous-officiers se sont distingués ; c’étaient des bravos et des bis à n’en pas finir.

 

Allemagne, Sélestat ancienne place forte : Travaux de démolition de l’enceinte.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Sélestat, 20 mars. Les travaux de démolition des fortifications n’avançant pas aussi vite qu’on l’avait cru dans ces derniers temps. A la vérité plusieurs entrepreneurs ont eu l’intention de prendre les pierres des ouvrages dont la démolition ne regarde pas la ville. M. le lieutenant-colonel Grund est même allé chez nous pour régler cette affaire. Mais on n’avait pas encore entendu l’avis des autorités municipales, qui par conséquent n’ont pas pu donner encore leur consentement. Toute l’affaire se bornait sur une convention conclue par l’ancien maire et qui n’a aucun caractère légal. L’administration municipale actuelle a cependant adressé à Berlin un tout autre projet de convention dont elle attend la confirmation. Il ne peut donc pas être question du premier projet. Sans compter l’influence nuisible à la santé publique exercée par les eaux stagnantes sur lesquelles se transporteront les pierres enlevées aux fortifications, la ville ne pourrait approuver qu’on enlève les pierres de couronnement d’ouvrages qui ne seront pas démolies pendant de longues années et qui seraient ainsi mutilées. Il serait plus rationnel si la ville s’entendait avec les entrepreneurs des forts de Strasbourg et les chargeaient de raser les fortifications de Schlestadt. Nous verrons jusqu’à quel point cette idée, qui prédomine en ce moment dans les cercles dirigeants, sera exécutée.

 

Vendredi 21 mars 1873

 

Allemagne, Metz place forte : Point de situation des travaux.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 21 mars. Fortifications. L’achèvement et l’agrandissement des fortifications, de Metz peuvent être considérés comme un essai qui servira de modèle pour les changements qu’on fera subir à toutes les forteresses allemandes. Aux 7 forts qui existaient déjà, mais dont la construction n’était pas encore complètement achevée, on a ajouté le second fort de Saint-Quentin, et le nouveau fort de Woippy qu’on vient de commencer, de sorte que notre importante forteresse sera entourée d’une ceinture de neuf forts. On rebâtira tout à neuf le fort de Saint-Privat, on renforcera considérablement ceux de Plappeville, Saint-Eloy et Saint-Julien. Toutes ces positions isolées doivent être reliées entre elles et par la ville, par une double voies ferrée et des fils télégraphiques. Les points les plus exposés seront munis de tours cuirassées mobiles, d’ouvrages et de blindage en fer. L’épaisseur moyenne de ces blindages doit être de 8 pouces, car on a reconnu que de pareilles plaques pouvaient résister à l’artillerie la plus puissante, dont on puisse disposer sur la terre ferme. On s’occupera principalement de placer convenablement les troupes, les ambulances, etc., pour lesquelles on veut construire des baraques ; c’est à cette destination que l’on réserve les provisions de bois de construction. Elsässische Volks-Zeitung.

 

Allemagne, Wissembourg, Geisberg : Les trois peupliers du champ de bataille replantés.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Wissembourg, 21 mars. A la place des trois peupliers du Geisberg devenus célèbres et que leur propriétaire ont fait abattre l’année dernière, on a replanté hier trois autres, sur les conseils et par les soins de notre « Kreisdirector ». Ces arbres ont une hauteur de plus de quarante pieds et sont planté tout près du monument érigé par le régiment des grenadiers du roi, exactement à la place des précédents, et comme eux sont visibles au loin. Provisoirement on leur a donné de forts appuis en fil de fer pour les protéger contre le vent : on espère qu’ils réussiront, afin qu’ils soient auprès des générations futures un monument de la première victoire remportée pour l’unité de l’Allemagne. On dit que toute la place sera entourée d’une haie plantée en forme de parc, le monument doit être relié à la chaussée de Haguenau par un très-beau chemin.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Procédure d’expropriation pour la construction des nouveaux forts détachés concernant la commune d’Eckbolsheim

Communiqué publié par le journal Straßburger Zeitung : « Le contrat établit le 12 et 14 mars entre le directeur d’arrondissement (Kreis-Direktor) Hasse de Strasbourg, agissant pour le président impérial de la Basse-Alsace (Unter-Elsass) et entre les personnes susnommées, dont les parcelles situées sur le ban de la commune de Eckbolsheim ont été expropriées au profit de l’Empire allemand suite à la décision du tribunal régional (Landgericht) de Strasbourg du 17 juin de l’année précédente, pour l’extension des fortifications de la place de Strasbourg conformément à l’ordonnance impériale du 11 avril de l’année précédente, cèdent de leur plein gré leur terrain contre les indemnités énumérées ci-dessous. Les indemnités qui ont été fixées doivent être payées dès que les procédures prévues au chapitre III de la loi du 3 mai 1841, concernant la preuve de l’absence de privilèges et de gages, auront été remplies ». Ce communiqué concerne ordonnée le 12 et 14 mars 1873 sur le ban communal d’Eckbolsheim, soit 23 parcelles, pour une surface totale d’environ 59,72 ares, qui entraînera une indemnisation d’environ 8490,31 francs.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication de travaux au profit de la buanderie de garnison.

Adjudication publiée par le journal Straßburger Zeitung : « Adjudication des travaux de réfection du magasin à couvertures de laines de la buanderie de garnison « Garnison Wachsanstalt » de Strasbourg, le 21 mars 1873, au bureau de la direction des constructions de la garnison « Garnison Bau Direction », Brandgasse Nr. 11. A Strasbourg le 2 mars 1873, administration impériale de la garnison « kaiserliche Garnison Verwaltung ».

 

Dimanche 23 mars 1873.

 

Allemagne, Strasbourg : L’entraide au profit des habitants après le siège.

Le journal français Le Temps a publié cet article : « Chronique. Strasbourg est une des villes qui se sont toujours distinguées par leur esprit d’initiative et leur empressement à faire face, au moyen de leurs seules ressources, aux plus lourdes charges. On sait de quel poids la guerre a pesé sur cette malheureuse cité. Un comité dù à l’initiative locale n’en fut pas moins constitué, aussitôt après la capitulation, dans le but de venir immédiatement et efficacement en aide aux familles des nombreuses victimes du siège. « Après la lutte impuissante, contre les projectiles meurtriers », dit le rapport que j’ai sous les yeux, « il y a eut la lutte contre la misère ». C’est cette lutte que je vaix retracer en peu de mots. Elle se prolongea du mois d’octobre 1870 à la fin de l’année 1872. « C’est une occasion, dit très justement l’auteur de ce mémoire d’ensemble, de démontrer à ceux qui en voudraient douter encore ce que peut l’initiative personnelle comprise et pratiquée comme le savent faire depuis longtemps et nos fidèles voisins les Suisses, et les citoyens de la libre Amérique ». Les souscriptions recueillies dans les pays voisins ont atteint la somme totale de 487 908 fr. 78 c. ; la France, 58 359 fr. 75 c. ; l’Amérique, 112 151 fr. 80 c. Le comité s’occupa tout d’abord de créer des catégories parmi les familles qui sollicitaient son appui. Cinq catégories furent admises : 1° les décès causés par le bombardement ; 2° blessures ou maladies graves ; 3° captivité d’un chef ou soutien de famille ; 4° pertes matérielles ; 5° pertes de revenus. Du 2 octobre 1870 au 15 septembre 1871, c’est-à-dire pendant la première période, le nombre des familles secourues fut de 5 580 ; - l’assistance du comité s’étendit à 25 110 personnes sur une population d’environ 70 000 âmes. Les secours proprement dits en argent montèrent à 360 481 fr. 10 c. ; les prêts et avances à 167 134 fr. 60 c. ; les retraits du mont-de-piété à 5 181 fr. 90 ; les cartes de soupe à 7 909 fr. 55 c. La misère était extrême. Pendant le bombardement, une foule d’infortunés, privés d’asile, s’étaient réfugiés dans les édifices publics, soit dans les églises, soit dans les halles ou sous d’anciens marchés couverts. Les salles de l’Académie, les vieilles tours des ponts-couverts étaient encombrés de ces malheureux dénués de toute ressources et qui campaient là pêle-mêle, exténués de fatigue, mourant de faim, en proie au plus amer découragement. Voici le tableau que trace de ces scènes douloureuses, le docteur Kuntz, le médecin chargé du service des asiles. « Nous avons été témoin dit-il, de bien des misères humaines durant notre longue carrière de médecin des pauvres ; nous nous sommes trouvés en présence de criminels au moment où on leur annonça que leur dernière heure avait sonné ; mais jamais spectacle plus navrant ne s’était offert à nos yeux. Un grand nombre de femmes et d’enfants se désespéraient de la disparition de leur mari ou de leur père morts ou mourant dans les ambulances. Des hommes entourés d’enfants en bas âge pleuraient l’absence de leurs mères tuées ou blessées par des éclats d’obus, et au milieu de ces scènes de désolation, un manque absolu des choses les plus indispensables à l’existence. Tous ces pauvres gens étaient campés au milieu de quelques débris de leurs ménages et d’objet de literie qui traînés d’abri en abri, étaient sales et mouillés par l’action des pompes à incendie ». C’est à toutes ces misères que le comité sut porter secours. Le rapporteur, M.J. Flach, entre dans de minutieux et intéressants détails sur le mode de répartition des dons ; une pareille étude me mènerait trop loin. Il me suffira d’extraire de son rapport quelques nouveaux chiffres, qui sont assez éloquents en eux-mêmes. Voici d’abord le chiffre exact des victimes du siège. Le nombre des personnes tuées par le bombardement, et dont les familles ont élevé des réclamations s’élève à 231, il y a eu 54 amputés et 248 blessés. Mais ces chiffres sont loin de représenter l’étendue des pertes subies par la population civile. On peut affirmer qu’en se tenant aux estimations les moins exagérées, il y eut environ 800 personnes atteintes par les projectiles ; le chiffre de 2 000, fixé par certaines publications est excessif. Les pertes tant mobilières qu’immobilières ont atteint un chiffre voisin de 60 millions. Pendant la deuxième période, du 15 septembre 1871 au 30 septembre 1872, les secours distribués ne furent pas inférieurs à la somme de 257 265 fr. En résumé, dans l’espace de moins de deux années, le comité d’initiative privée a su tirer de la misère 5 606 familles, et répartir une somme de 797 972 fr. 25 c. Il a distribué dans ses magasins des effets d’habillement, des vivres et des meubles, d’une valeur d’estimation de 164 972 fr. ; il a logé dans les asiles construits par ses soins plus de mille personnes, et occupé pendant plus d’une année des centaines d’ouvrières sans travail. Ces faits se passent de commentaires. Je ne puis mieux conclure qu’en citant l’éloquente exclamation qu’arrache à l’auteur du rapport le minutieux examen des misères infinies que le comité a su adoucir : « Si maintenant, dit-il, nous jetons un dernier coup d’œil sur ces désastres que nous avons été à même de voir de si près, nous sentons un irrésistible désir d’élever du fond de notre âme pour éclater en ce cri suprême : Qu’une ère de justice s’ouvre enfin pour le monde et que les temps futurs ne voient plus le retour de ces actes dont on voudrait effacer la trace sanglante du livre de l’humanité ! ». J’ajouterais que cette intéressante brochure intitulée Strasbourg après le bombardement se vend chez tous les libraires alsaciens au profit de l’œuvre ».

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Un ouvrier des forts blessé.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Un ouvrier des forts a blessé dimanche soir à Koenigshoffen avec des coups de couteau plusieurs personnes, dont une assez grièvement ; cependant les blessures ne sont pas dangereuses. Dans un autre numéro le même journal précise : L’ouvrier de Koenigshoffen qui, comme nous l’avons annoncé dans notre numéro d’hier, a porté à plusieurs personnes des coups de couteau, a servi comme voiturier dans l’un des forts en construction ; il aurait fait partie auparavant du régiment d’uhlans en garnison dans notre ville. Du reste, il a été arrêté immédiatement après ces actes coupables qu’il aurait commis dans un état d’ivresse.

 

Allemagne, Colmar garnison : Un dragon mortellement blessé.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Colmar, 23 mars. Nous venons d’apprendre qu’un dragon qui après le service divin d’hier est rentré à la caserne de la cavalerie, a reçu de son cheval un coup de pied tellement violent dans l’abdomen qu’il est mort bientôt après. Elsässische Volkszeitung.

 

Allemagne, Mulhouse garnison : Fête de l’Empereur.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On écrit de Mulhouse, le 23 mars, à la Schweitzer Grenzpost. Hier la fête de l’Empereur s’est passée sans incident : les soldats et les citoyens se sont conduits d’une manière convenable. Le point le plus brillant de la fête a été la revue. Favorisée par un temps magnifique, elle a ressemblé à un vrai spectacle, qui a excité l’étonnement des adversaires les plus implacables des Allemands. L’éclat des uniformes, la précision dans les mouvements ont surpassé tout ce qu’on avait vu de semblable dans notre ville. Il aurait été de l’intérêt de la Ligue d’éloigner de ce spectacle les jeunes gens ainsi que maint homme plus âgé, car il était tout à fait propre à donner envie de porter le casque prussien aux Alsaciens qui ont un penchant pour l’état militaire.

 

France : Point de situation sur les versements de la dette de guerre à l’Allemagne.

Le journal français le Temps nous fait un intéressant point de situation concernant les versements effectués par la France dans la cadre de la dette de guerre : « Nous trouvons dans le mémoire présenté au conseil fédéral de l’empire allemand par le prince de Bismarck, des renseignements sur ce que sont devenus nos milliards : La France a payé : en 1871, 1 500 millions ; de janvier à mars 1872, 500 millions en capital et 150 millions pour intérêts ; dans les trois derniers mois de 1872, 1 milliard ; dans les trois premiers mois de 1873, 500 millions, et son intérêt échus 128 millions ; en tout 3 milliards et demi et 278 millions pour intérêts ; somme totale 3 milliards et 778 millions. En outre, les contributions de guerre ont rapporté environ 256 millions ; par contre, la Prusse a restitué en remboursement 325 millions. Le trésor allemand a donc reçu en chiffres ronds 3 milliards et 722 millions. Jusqu’à présent les sommes suivantes (en thalers) ont été affectées : aux indemnités pour la marine commerciale, 5 600 000 ; indemnités de guerre, 36 millions 700 000 ; médailles commémoratives, 30 000 ; chemin de fer d’Alsace-Lorraine, 18 millions 412 000 ; indemnités aux Allemands expulsés de France, 2 millions ; dotations, 4 millions ; trésor de guerre de l’empire, 40 millions ; pension des invalides, 27 millions ; déficit des impôts remboursés, 13 millions 800 000 ; caisse de l’empire, 2 millions ; dépenses du grand-quartier général, 490 000 ; supplément pour les postes et télégraphes, 4 millions 215 ; pour le maintien au pied de guerre de l’armée d’ocupation, 24 millions ; occupation de l’Alsace, 3 millions ; remboursements des avances pour la marine, 10 millions 700 000. Total y compris diverses affectations spéciales : 291 millions 434 000 thalers. Il reste donc encoredisponibles, sur les sommes versées par la France, 698 millions, dont 500 millions sont mis en répartition au prorata entre les Etats confédérés. L’excédant a été employé en partie (25 millions) à l’émission des nouvelles pièces d’or ; le reste a été placé, en bonnes traites, à courte échéance et en billets du Trésor ».

 

France, Belfort : Les troupes d’occupation allemandes suspendent la réparation du fort des Perches.

Le journal français Le Temps a publié cet article : « Les travaux de défense entrepris aux Perches (Belfort) par les Prussiens ont dù nécessairement se ressentir du changement considérable qui s’est manifesté dans la situation. Cependant, le Journal de Belfort nous apprend que ces travaux ne sont pas tout à fait interrompus. Mais les escouades de terrassiers qui devaient être employés au printemps, ont reçu contrordre dès que la nouvelle d’une prochaine évacuation a été transmise à la place. Une dizaine d’ouvriers allemands tout au plus, sont encore occupés à mettre la main au régulement des talus ».

 

Lundi 24 mars 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Construction des forts de la rive droite.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 24 mars 1873. Le journal de Rastatt écrit que pour éviter un éparpillement des travailleurs œuvrant sur les chantiers des forts strasbourgeois, on propose de reporter la construction des forts de la rive droite, en attendant l’achèvement de ceux de la rive gauche. D’après nos sources d’information, les autorités locales de la rive droite auraient prouvé qu’ils disposaient du nombre suffisant de travailleurs et qu’elles ont transmis ce document et il se pourrait fort bien que Berlin lance les travaux. Le terrain concerné a été piqueté et les expropriations ont commencé. D’après nos informations, les autorités ont appliqué les normes suivantes pour la procédure : 110 à 140 francs l’are pour les parcelles qui ne sont concernée qu’en partie ».

 

Allemagne, Strasbourg-Koenigshoffen : Faits divers.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 24 mars. A Koenigshoffen, les voitures du tuilier Sundhauser d’Achenheim et du forgeron Brenler, de Marlenheim, se heurtèrent hier soir dans l’obscurité avec une telle violence que le timon de la voiture de Brenler s’enfonça dans le poitrail du cheval de Sundhauser, de manière que cette bête est tombée raide morte. Son cadavre gisait ce matin encore sur la route. On attribue la cause de cet accident au forgeron de Marlenheim, qui avait négligé de mettre une lanterne allumée à sa voiture, tandis que celle de Sundhauser était éclairée. On dit du reste que ces deux messieurs se sont déjà entendus sur le prix du dédommagement. Ce qui est étonnant, c’est que la voiture et le harnais du cheval mort sont intacts.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Prison de forteresse pour un avocat.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 25 mars. Hier l’avocat Laporte a été transporté de la prison de ville et conduit à la citadelle pour y subir ses quinze mois de forteresse.

 

Mardi 25 mars 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Fête de l’anniversaire de l’Empereur.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : La fête de l’Empereur. La fête de l’anniversaire de la naissance de l’Empereur a été favorisée par un temps magnifique. La revue tenue à l’Esplanade et à laquelle tous les corps d’armée en garnison dans notre ville ont pris part, a été très-brillante et a causé une vive impression. Une foule nombreuse était accourue en voiture et à pied et tout le rempart fourmillait de spectateurs.

Il est regrettable que le feu d’artifice tiré le soir près de la porte des Juifs n’ai pas été ce que le public en avait espéré. La foule compacte a quitté la place assez déçue dans son attente. Sans vouloir critiquer le moins du monde ce feu d’artifice, nous dirons seulement que les intervalles étaient trop longs et le nombre des pièces trop peu considérables. Si l’on avait retranché sur la quantité et soigné davantage la qualité, cette partie de la fête aurait été plus digne et imposante. On aurait dû être d’autant moins parcimonieux sous ce rapport là que les Strasbourgeois sont habitués d’ancienne date aux feux-artifice.

Un grand nombre de personnes ont assisté au banquet tenu dans la grande salle également décorée de l’hôtel d’Angleterre. M. le général Fransecky a porté le toast à l’Empereur.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Décès du capitaine Mundorf.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Avant-hier soir est mort M. Mundorf, capitaine au 8e régiment d’infanterie wurtembergeoise n°126. Cet officier de notre garnison était un homme intelligent, estimé et aimé de tout le monde. Un autre article du même journal précise : Strasbourg, le 25 mars. M. de Mundorf, capitaine du 8e régiment d’infanterie wurtembergeois, n°126, mort après peu de jours de maladie, a été enterré cette après-midi au cimetière de Saint-Urbain. La plus grande partie du corps des officiers, ainsi qu’un détachement de soldats qui ont dû rendre les derniers honneurs, ont accompagné ses dépouilles à leur dernière demeure.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Embauche pour le chantier du Fort Reichstett.

Offre d’emploi publiés par le journal Straßburger Zeitung à deux reprises : à deux reprises : « Au Fort Reichstett, 150 – 200 « Erdarbeiter » ouvrier chargé des travaux de terrassement trouve un emploi immédiat et durable. La société de construction « Baugesellschaft » Pathe, Jerschke & Schneider ». 

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Projet de construction d’une ceinture de forts détachés.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : D’après ce qu’on a écrit de notre ville à la Badische Volkszeitung, les fortifications de la rive droite du Rhin seront commencées dans le cours de cet été. Comme la construction des forts de la rive gauche, doit avancer aussi rapidement que possible, on a voulu éviter la dispersion des ouvriers, et pour cette raison, la construction des forts de la rive droite a été ajournée d’abord à l’année prochaine. Mais les autorités de ces contrées ayant remis l’avis unanime qu’il y aurait un nombre de bras suffisants, l’ingénieur en chef de la construction des forts, M. le lieutenant-général Grund, de Berlin, se fondant sur un de ces avis, a donné l’ordre de commencer ces constructions aussitôt que possible. La Commission d’expropriation a fixé pour dédommagement préalable les sommes suivantes :

a) pour les immeubles de Ire classe compris entièrement dans les forts, 140 francs par are ; pour ceux de 2e, 130 francs, pour ceux de 3e, 120 francs, pour ceux de 4e, 110 francs.

b) pour les immeubles de Ire classe compris en partie seulement dans les forts, 150 francs par are, pour ceux de 2e, 140 francs, pour ceux de 3e, 130 francs, et pour ceux de 4e, 120 francs.

36 ares = 1 arpent = 400 verges.

 

Allemagne, Metz : Nouvelles diverses concernant la garnison.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Metz, 25 mars 1873. Le “Generallieutenant” von Blümer, gouverneur de la place est parti hier en congé à Berlin. Il s’absentera environ 14 jours. Comme le relate le « Militärwochenblatt », Monsieur le lieutenant-colonel Kampe, commandant de Metz a été nommé colonel “Oberst” et la “Major” Krause, commandant le groupement local d’artillerie de campagne, a été promu au grade de lieutenant-colonel “Oberstlieutenant”. Jeudi prochain, et les deux jours suivants, se déroule une deuxième série de tirs d’essais organisés par la direction de l’usine à poudres “Pulverfabrik” sur l’île de Saulcy ».

 

Allemagne, Sélestat garnison : Indemnité pour un accident survenu à l’arsenal Sainte-Barbe.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Schlestadt (Sélestat). Le gouvernement vient d’accorder une indemnité de 6 000 francs au nommé Louis Flech, qui a perdu une jambe l’année dernière, par suite de l’explosion d’un obus, à l’arsenal Sainte-Barbe.

 

France, artillerie : Direction d’artillerie de Bourges.

La revue d’artillerie tome 2 nous livre cette information : Par décision ministérielle du 25 mars 1872, la Direction d’artillerie de Bourges a été élevée à la 1re classe.

 

France, artillerie : Démolition des cartouches d’infanterie modèle 1866.

La revue d’artillerie tome 2 nous livre cette information : A la suite d’un accident survenu le 7 mars 1873 au Mont-Valérien et causé par l’imprudence d’un travailleur, de nouvelles prescriptions relatives à la démolition des cartouches modèle 1866 ont été arrêtées par le Ministre. L’instruction du 27 avril 1869, jusque-là en vigueur, a été annulée et remplacée par une instruction provisoire, rédigée par les soins du président du Comité et revêtue de l’approbation ministérielle à la date du 25 mars dernier.

L’Instruction provisoire, relative à la démolition des cartouches d’infanterie modèle 1866 et à l’extraction du salpêtre de la poudre provenant de la démolition, est divisée en trois chapitres ; 1e cas où le nombre des cartouches à démolir est égal ou inférieur à cent mille et où l’on renonce à recueillir le salpêtre ; 2e cas où le nombre des cartouches est supérieur à cent mille et où l’on procède à l’extraction du salpêtre ; 3e extraction du salpêtre de la poudre de démolition.

Les cartouches ne seront à l’avenir démolies qu’après une immersion de 24 heures, qui suffit pour transformer entièrement la poudre en pâte liquide ; la masse est alors agitée doucement, de manière à détacher les culots et à dégorger les cartouches. Les étuis, gazes de soie, rondelles, etc., sont ensuite enlevés pour être définitivement noyés, et l’on ne recueille que les balles et les capsules, celles-ci devant être démolies à part par petits groupes de 12 à 15, dans un récipient métallique clos.

Cette instruction a été autographiée au Dépôt central de l’artillerie, et envoyé à tous les établissements de l’arme.

 

Jeudi 27 mars 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Echange des florins autrichiens.

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Par suite de l’arrêté de M. le président supérieur, aux termes duquel les monnaies d’argent autrichiennes peuvent être échangées, d’après leur valeur nominale aujourd’hui et demain (25 et 26) mars par la caisse principale (Monnaie), celle-ci était vraiment assiégée par le public. On comprend, qu’il ne peut s’agir principalement de sommes assez fortes qui exigent un temps considérable pour être échangées. Plus d’un a dû s’en aller en remettant son affaire au lendemain. Nous apprenons que l’on a échangé aujourd’hui pour plus de 300 000 francs de florins autrichiens.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Nomination au grade de général.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 27 mars. M. le colonel de Koehlden, commandant de la brigade de cavalerie en garnison dans notre ville, a été, dit-on, nommé général de division.

Remarque : information à vérifier, normalement on passe d’abord par le rang de général de brigade, et souvent, les colonels prussiens sont mutés à la tête d’une brigade avant d’être nommés.

 

Samedi 29 mars 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Embauche pour le chantier du Fort Reichstett.

Annonce du journal Straßburger Zeitung : « Au Fort Reichstett, 150 – 200 « Erdarbeiter » terrassiers trouvent un emploi immédiat et durable. La société de construction « Baugesellschaft » Pathe, jerschke & Schneider ».

 

Allemagne, Strasbourg, ville : Hôtel de la Ville de Paris et Jardin Lips.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg. L’hôtel de la Ville de Paris et le Jardin Lips. L’Industriel alsacien donne quelques détails sur la vente de ces deux immeubles. Au sujet de l’hôtel de la Ville de Paris que le correspondant du journal de mulhousien se plait à nommer pompeusement « une des merveilles de Strasbourg », écrit ce qui suit : M. Ruffenach, successeur de feu M. Diemer, vient de vendre ce bel hôtel à une société allemande, ayant à sa tête M. Erlanger, d’autres disent le banquier S. Roos, de Francfort, au prix de 1 300 000 francs, y compris l’ameublement. Cette vente ne concerne pas la maison succursale située en face et qui reste propriété particulière. L’hôtel vendu conservera sa destination.

Quant au Jardin Lips, qui avait été offert en vente, le même correspondant écrit : Une autre hôtellerie très renommée et très-populaire, vient de changer de propriétaire, c’est le Jardin Lips situé au Contades. Il est vendu 150 000 francs. Il était tenu en dernier lieu par Mad. Veuve Lips, dont le mari a laissé une mémoire sympathique aux gastronomes, aux amis du feu d’artifice, et aux petits enfants, dont ces pièces mécaniques faisaient les délices.

 

Samedi 30 mars 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication de travaux.

Adjudication publiée dans le journal Straßburger Zeitung : « Mairie de Strasbourg. Adjudication de travaux, samedi 30 mars 1873 à 10 heures, dans les locaux de l’Hôtel de Ville : 1er lot : construction de baraques militaires, estimée à 30 000 francs ; 2ème lot : construction nouvelle des casernes près des Ponts-Couverts “Kaserne bei den gedeckten Brücken”, estimées à 30 000 francs. Les renseignements concernant ces travaux peuvent être consultés au bureau des constructions “Bau-Bureau” de la mairie. Strasbourg, le 24 mars 1873 ».

 

Allemagne, Alsace : Point de situation sur les options pour la nationalité française.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Strasbourg, 30 mars. La Karlsr. Ztg. Reçoit sur le nombre des options qui ont été validées jusqu’à présent les chiffres suivants : Ont opté 1° en Lorraine, 28 639 personnes ; 2e dans la Basse-Alsace, 39 190 ; 3e dans la Haute Alsace : 91 962, ensemble 159 791 personnes. Les options qui ont perdu leur effet par suite de non-émigration, sont 1° en Lorraine, 6 90, c’est-à-dire ¼ environ ; 2e dans la Basse Alsace, 27 483, c’est-à-dire ¾ environ ; 3e dans la Haute-Alsace, 75 260, c’est-à-dire 7/9 environ des options. Les déclarations de nullité ne sont pas encore terminées ; dans la Haute-Alsace il y a encore 7 643 cas douteux. 375 777 personnes ont opté en France, mais là aussi, les cas de validité et de nullité ne sont pas encore déterminés.

 

Mardi 1er avril 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Construction des forts détachés.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 1er avril 1873. En relation avec l’article publié récemment par le journal « National Zeitung » et par nous même que les autorités locales des communes de la rive droite du Rhin qui tombent dans la zone de la place forte, auraient établi une expertise prouvant la disponibilité de personnels suffisants pour commencer les travaux et que ceci commenceraient incessamment, et finalement que les expropriations ont commencées, pour toutes ces informations ont nous précise d’Auenheim : que les autorités locales n’ont données aucun document concernant la disponibilité de travailleurs locaux ; que les expropriations n’ont pas encore commencées et que l’on n’a pas encore trouvé d’accord sur le prix. La commune d’Auenheim demande pour les parcelles tombant entièrement dans le domaine des fortifications 166 francs par are ».

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Dispositions relatives au logements militaire.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Nouvelles officielles. Nous maire de la ville de Strasbourg : Vu la loi fédérale du 25 juin 1868 relative au logement militaire en temps de paix, ladite loi rendue applicable à l’Alsace-Lorraine par ordonnance impériale du 14 juillet 1871 ;

Considérant que les arrêtés municipaux des 3 octobre et 24 décembre 1870, réglant le mode de répartition du logement militaire, ont été pris dans des circonstances extraordinaires et pour répondre à des besoins exceptionnels ; Considérant que, en imposant aux locataires l’obligation de contribuer aux charges du logement militaire, les dits arrêtés dérogeaient aux usages locaux, et qu’il n’y a plus de raison pour maintenir ce régiment exceptionnel, arrêtons :

I. Les arrêtés municipaux, ci-dessus visés, sont rapportés ;

II. Le logement militaire redeviendra une charge exclusive du propriétaire.

Strasbourg, le 1er avril 1873. Le maire, signé : E ; Lauth.

 

Allemagne, Metz, place forte : Changement des garnisons des forts.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Metz, 1er avril. (Correspondance particulière) C’est aujourd’hui qu’expire le terme de deux ans, pendant lesquels nos forts étaient occupés par des troupes bavaroises ; c’est pourquoi on procède au mouvement de troupes suivant : Les forts Saint-Quentin et Plappeville seront occupés par le 2e bataillon du 42e régiment d’infanterie de Prusse ; dans le fort de Queuleu viendront 2 compagnies du 2e bataillon du 43e régiment d’infanterie de Prusse. Jusqu’à la fin de l’occupation (septembre) les casernes en construction dans les forts pourront être terminées et on y placera facilement notre garnison, renforcée par plusieurs régiments (on parle de 4 régiments : 2 d’infanterie, le 64e et le 24e, 1 de dragons et 1 d’artillerie). Un bataillon du 4e régiment d’infanterie de Bavière a été caserné dans le fort de la Moselle, car on construit à neuf sa caserne Coislin.

 

Mercredi 2 avril 1873

 

Allemagne, Strasbourg, place forte : Recherche machiniste pour le chantier du Fort Reichstett.

Annonce publiée par le journal Straßburger Zeitung : Machiniste est recherché pour la conduite d’une pompe à vapeur au Fort Reichstett à Strasbourg. Précisions sous l’adresse « Baumeister A. Jerschke à Strasbourg, Steinstrasse n°2 ». 4114,2.2 (33/4).

 

Allemagne, armée : Prévision pour l’évacuation des troupes allemandes d’occupation en France.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Strasbourg, 2 avril. Suivant le Frankfurter Journal, les troupes allemandes qui évacueront le territoire français en juillet et en septembre par suite du traité conclu avec la France, marcheront par étapes jusqu’au Rhin et de là elles seront conduites en chemin de fer à leurs cantonnements respectifs. Il paraît que par suite de ces mouvements de troupes les garnisons de l’Alsace-Lorraine et principalement celles des forteresses le long du Rhin vont être augmentées. Nous ferons observer cependant que le chiffre des garnisons actuelles des anciennes forteresses de la Confédération est en partie bien inférieur à celui qu’on a jugé indispensable du temps de la Diète germanique ou l’atteint tout juste, tandis que le service prend tous les jours plus d’extension, soit par suite de l’étendue des fortifications de telle ou telle place de guerre, soit par suite de l’augmentation des dépôts des armées.

 

Jeudi 3 avril 1873

 

France, Amiens, citadelle : Table commémorative pour le capitaine Vogel.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Le capitaine Vogel. Jeudi 3 avril, on a établi dans la citadelle d’Amiens, en présence de toute la garnison, une table commémorative à l’endroit même où le capitaine Vogel a trouvé la mort dans l’accomplissement de son devoir. Le capitaine Vogel était Alsacien et né à Bouxwiller ; il mourut en 1870 en défendant la citadelle d’Amiens contre les Prussiens.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Construction des forts détachés.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 3 avril 1873. Comme nous l’avons entendu, pour les prochains jours on annonce le passage pour hébergement privé de petits groupes de bavarois. Ces derniers temps on a vu passé fréquemment ce genre de petits groupes par notre ville ».

 

Allemagne, Strasbourg, place forte : Point sur les volontaires et sur la construction des forts.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Strasbourg, 4 avril. (Correspondance particulière) Beaucoup d’Alsaciens-Lorrains sont entrés le 1er avril comme volontaires d’une année dans les régiments en garnison dans notre ville. On voit bien en rencontrant ces Messieurs dans les rues qu’ils ne portent l’habit royal que depuis quelques jours.

Dans quelques forts les travaux avancent très rapidement, notamment au fort Niederhausbergen, où un nombre considérable d’ouvriers, doivent être occupés. Il y en a beaucoup qui sont venus du Midi, principalement d’Italie.

 

Allemagne, Neuenbourg : Construction d’un nouveau pont sur le Rhin.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Pont du Rhin. On écrit à l’Industriel Alsacien. De Neuenbourg, le 4 avril : Après trois mois d’efforts laborieux, le personnel travaillant au pont du Rhin, sous l’habile direction de M. l’ingénieur Mattes, est parvenu à surmonter toutes les difficultés qui se sont présentées, et, dans une quinzaine tout au plus, cette communication sera livrée aux habitants des deux rives.

 

Allemagne, Lorraine, armée : Districts de landwehr.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Metz, 4 avril. (Correspondance particulière) (Landwehr). Les commandements provisoires des districts de landwehr en Alsace-Lorraine, sont depuis le 1er avril changés en commandements définitifs. Mais on ne peut encore songer à former des bataillons de landwehr, car le nombre des Allemands immigrés est insuffisant, et les jeunes gens nés dans le pays même n’en feront partie qu’en 1878 ; c’est pourquoi les commandements des districts de landwehr ont été provisoirement réunis aux corps de troupe en garnison dans l’Alsace-Lorraine ; les uniformes t les signes distinctifs seront les mêmes. Dès quatre commandements de la Lorraine, ceux de Metz et de Thionville seront joint au 45e et ceux de Sarrebourg et Sarreguemines au 42e régiment d’infanterie prussienne.

 

Vendredi 4 avril 1873

 

Allemagne, Lorraine, armée : Districts de landwehr.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Metz, 4 avril. (Correspondance particulière) (Landwehr). Les commandements provisoires des districts de landwehr en Alsace-Lorraine, sont depuis le 1er avril changés en commandements définitifs. Mais on ne peut encore songer à former des bataillons de landwehr, car le nombre des Allemands immigrés est insuffisant, et les jeunes gens nés dans le pays même n’en feront partie qu’en 1878 ; c’est pourquoi les commandements des districts de landwehr ont été provisoirement réunis aux corps de troupe en garnison dans l’Alsace-Lorraine ; les uniformes t les signes distinctifs seront les mêmes. Dès quatre commandements de la Lorraine, ceux de Metz et de Thionville seront joint au 45e et ceux de Sarrebourg et Sarreguemines au 42e régiment d’infanterie prussienne.

 

Allemagne, Metz place forte : Eboulements au Fort Queuleu.

Article du journal Straßburger Zeitung qui a évoqué le 19 avril 1873, les éboulements qui sont survenus à Metz au Fort de Queuleu : « Metz, 16 avril 1873. Dans la nuit du 3 au 4 du mois, d’importants glissements de terrain ce sont produits à nouveau au Fort Queuleu. 80 mètres de maçonneries se sont effondrés et ont été emportées sur une distance de 4 mètres par la pression des terres. Lors des précédents éboulements ont eu pour cause, que les masses de terre se sont déplacées à la suite de pluies incessantes qui a duré plusieurs semaines. Actuellement nous avons depuis une longue période sèche, et il semble donc que ce soit la nature du terrain qui est la cause de ces regrettables événements ».

 

Allemagne, Strasbourg, place forte : Point sur les volontaires d’un an et sur la construction des forts.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Strasbourg, 4 avril. (Correspondance particulière) Beaucoup d’Alsaciens-Lorrains sont entrés le 1er avril comme volontaires d’une année dans les régiments en garnison dans notre ville. On voit bien en rencontrant ces Messieurs dans les rues qu’ils ne portent l’habit royal que depuis quelques jours.

Dans quelques forts les travaux avancent très rapidement, notamment au fort Niederhausbergen, où un nombre considérable d’ouvriers, doivent être occupés. Il y en a beaucoup qui sont venus du Midi, principalement d’Italie.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Passage de troupes bavaroises.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Passage de troupes. Dans la nuit du 3 au 4 avril, 285 soldats bavarois étaient logés chez l’habitant de notre ville ; du 4 au 5, il y en avait 182, également des Bavarois et en grande partie des chevaux-légers. Ce sont des hommes de la réserve qui vont rejoindre leurs régiments dans les territoires occupés par l’armée allemande. On n’a pas encore annoncé d’autres passages.

 

Allemagne, Neuenbourg : Construction d’un nouveau pont sur le Rhin.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Pont du Rhin. On écrit à l’Industriel Alsacien. De Neuenbourg, le 4 avril : Après trois mois d’efforts laborieux, le personnel travaillant au pont du Rhin, sous l’habile direction de M. l’ingénieur Mattes, est parvenu à surmonter toutes les difficultés qui se sont présentées, et, dans une quinzaine tout au plus, cette communication sera livrée aux habitants des deux rives.

 

Samedi 5 avril 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Rectification des frontières.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Rectification des frontières. Le Journal officiel publie la loi approuvée par l’Assemblée nationale au sujet des rectifications de frontières entreprises en août 1872. La première des deux conventions mentionne que, par suite du traité du 12 octobre 1871, la ligne de frontières est devenue sinueuse, ce qui rend la surveillance très difficile pour les deux pays ; aussi, stipule-t-elle que l’Allemagne rendra à la France les scieries de Le Prêtre et de l’Abbé, ainsi que la maison forestière de Charaille, situées dans la commune de Raon-lez-l’Eau, et que, par contre, la France cédera à l’Allemagne trois parcelles de territoire situées dans les communes de Raon-l’Eau et de Raon-sur-Plaine, au nord de la scierie de l’Abbé, au nord-est de la scierie de Gouttes-Guyot.

La seconde convention détermine la frontière à Avricourt. Par suite, toute la gare de cette ville et les terrains dépendant du chemin de fer de Paris à Avricourt, et situés au nord et à l’est de la voie ferrée seront rendus à la France. Jusqu’à l’achèvement de la nouvelle gare que le gouvernement français doit faire construire sur le territoire allemand, d’après les articles additionnels de la Convention du 12 octobre 1871, le gouvernement allemand se réserve l’usage gratuit de la gare actuelle d’Avricourt pour le service du chemin de fer et de la douane, ainsi que l’administration de la police et de la douane.

 

Dimanche 6 avril 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Recherche de déserteur.

Article du journal Straßburger Zeitung : Avis de recherche concernant le Ulan (recrue) Johannes R. du 2ème escadron « 2. Eskadron », qui s’est absenté le 29 mars de la caserne « Nikolaus – Kaserne » ; il est originaire du Schleswig-Holstein, signé « kommando des Schlesswigholsteinischen Ulanen Regiment Nr. 15 ».

 

France, Le Havre : Départ de migrants alsaciens-lorrains

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Emigration) Les Alsaciens-Lorrains qui sont arrivés à Paris en si grand nombre pour trouver de l’ouvrage, sollicitent aujourd’hui leur transport en Algérie ou en Amérique. Un convoi de 90 émigrants est parti hier à sept heures du soir par la ligne de l’Ouest pour aller s’embarquer au Havre pour New-York. (D’après un article du Monde Universel)

 

Lundi 7 avril 1873

 

Allemagne, Strasbourg ville : Ordonnance impériale de révocation du maire de Strasbourg.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : La Corr. Als. Ecrit : Par ordonnance de Sa Majesté l’empereur, en date du 7 avril 1873, M. Lauth a été révoqué de ses fonctions de maire de la ville de Strasbourg. Quelque désagréable que soit au gouvernement cette mesure, elle n’a pu être évitée, commandée qu’elle était par l’impérieuse nécessité de maintenir et de sauvegarder les intérêts et le respect dus à l’Etat.

Il est vrai que lorsque M. Lauth a été nommé maire par Sa Majesté l’empereur, il n’a nullement caché ses sympathies françaises. Le gouvernement a respecté ces sentiments, comme il convient sachant bien que les opinions politiques d’un homme, nourries et professées ès le jeune âge, ne changent d’un moment à l’autre. De son côté, M. Lauth ne s’est point refusé alors à donner au gouvernement les garanties dictées par les circonstances, et le gouvernement, en appuyant la nomination de M. Lauth, lui donna une marque de confiance et fit preuve de bon vouloir à l’égard du Conseil municipal, dont on avait sondé les vœux d’une manière indirecte.

Il est à regretter que cette confiance n’ait pas été justifiée. M. Lauth, qui, le 1er octobre, a opté de son plein gré pour la nationalité allemande, a saisi avec une ostentation visible toute occasion pour donner à ses sentiments français une expression éclatante. C’est ainsi qu’il n’a pas hésité, dans les différentes conversations qu’il a eue avec les premiers fonctionnaires du pays et du département, à dire à plusieurs reprises qu’il n’était pas resté à Strasbourg que parce qu’il espérait voir revenir les Français.

Il ne pouvait donc plus être question de sentiments dont le gouvernement n’a que faire, parce que ces paroles accentuent le plus possible les dispositions hostiles à l’Empereur, l’Empire et la nation allemande.

Un homme qui parle de la sorte ne peut plus être à la tête de l’administration d’une ville allemande, car où sont les garanties qu’à la première occasion il ne passe de la parole à l’action ? Au contraire il faut admettre qu’un homme qui s’exprime ainsi partout et toujours, fait des efforts persévérants pour diriger l’administration de la ville dans une voie que les Français – dont il espère le retour – approuveraient pleinement, et il y aurait plus que de la naïveté de laisser un tel homme au timon des affaires d’une haute importance.

 

Allemagne, Guebwiller : Projet de suppression de la garnison.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : On écrit de la Haute-Alsace à la Karlsruher Zeitung, le 7 avril : La question, si Guebwiller, ville industrielle importante, gardera ou perdra sa petite garnison, n’est pas encore décidé. Pendant longtemps, on a procédé à une enquête sur l’état sanitaire de notre ville, ainsi que de la petite ville voisine de Soultz où des troupes sont détachées de temps en temps, mais on n’a découvert aucun indice qui puisse prouver l’existence d’une épidémie. Il est vrai que l’autorité militaire a entrepris des constructions dont l’utilité hygiénique peut être révoquée en doute. La commune qui n’est pas riche a offert en don au fisc militaire une pièce de terre de la valeur de 50 000 francs pour la construction de casernes convenables ; mais il paraît que toute l’affaire restera enterrée dans les cartons des chancelleries.

 

Mardi 8 avril 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Construction d’une caserne.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, le 8 avril 1873. On a enfin commencé les travaux de démolition de la caserne situé à côté des Ponts-Couverts, pour en construire une nouvelle sur le même emplacement. Cette dernière sera sensiblement plus haute et elle aura 10 mètres de plus en longueur. Ce bâtiment est prévu pour l’hébergement des hommes de troupe de passage, et qui sont actuellement hébergés chez l’habitant. L’achèvement de cette construction contribuera réellement à la suppression d’un besoin ».

 

Mercredi 9 avril 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Contributions de guerre pour la construction des voies ferrées.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Le chancelier de l’Empire a soumis au Conseil fédéral un projet de loi tendant à allouer, sur les contributions de guerre payées par la France, une somme de 38 093 521 thalers aux chemins de fer de l’Alsace-Lorraine et les parties du chemin de fer Guillaume-Luxembourg situées dans le Luxembourg.

 

Allemagne, Oberhoffen : Adjudication pour la construction des baraques du camp.

Adjudication publiée par le journal Straßburger Zeitung : « Adjudication le 9 avril 1873 à 9 heures, des travaux d’étanchéité (goudronnage « Asphaltierung ») de l’intérieur des locaux, des murs, environ 3 800 m², pour le « Baraken-Casernement auf dem dem Artillerie-Schiessplatz près de Bischwiller ».

« Adjudication le 9 avril 1873 à 11 heures, des travaux de pose de vitres, environ 6 000 m² de vitrage simple, pour le « Baraken-Casernement auf dem dem Artillerie-Schiessplatz près de Bischwiller ».

 « Adjudication le 9 avril 1873 à 10 heures, concernant les travaux de peinture à l’huile des portes et fenêtres du « Baraken-Casernement auf dem dem Artillerie-Schiessplatz près de Bischwiller ».

 

Allemagne, Mulhouse, armée : Passage de wagons chargés d’affûts en destination de Belfort.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Mulhouse. Ces jours derniers on a vu dans notre gare des wagons chargés de nouveaux affûts destinés pour Belfort. On a compté sur 13 Wagons 25 de ces affûts construits pour des canons de fort calibre. On présume que les canons qui avaient dans le temps été transportés par chemin de fer sans affûts à Belfort, feront leur retour dans leur patrie tout montés et peut-être par la grande route.

 

Allemagne, Strasbourg ville : Démolition du château de la Meinau.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Strasbourg, 9 avril. Cor. Part. On démolit en ce moment le château de la Meinau, situé aux environs de Strasbourg, et qui est sur le point de tomber en ruines. On nous annonce qu’il ne sera pas reconstruit.

 

France, artillerie : Création d’une Ecole d’artillerie à Orléans.

La revue d’artillerie tome 2, septembre 1872 – mars 1873 nous livre cette information : A la date du 8 avril 1873, le Président de la République a rendu un décret portant création d’une Ecole d’artillerie à Orléans.

 

Jeudi 10 avril 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Projet de loi de financement des chemins de fer.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Le projet de loi portant allocation d’un crédit extraordinaire pour les chemins de fer d’Alsace-Lorraine et les parties de la ligne Guillaume-Luxembourg du grand-duché de Luxembourg et soumis au Conseil fédéral par le chancelier ne se compose que d’un seul paragraphe, dont voici le texte : Sont mis à la disposition du chancelier de l’empire : 1° pour la construction de chemins de fer : a) de Reding à Remilly, 5 083 800 thalers ; b) de Saverne à Wasselonne et de Barr à Schlestadt (Sélestat), 4 692 000 thalers ; c) de Saint-Louis ou d’un point de la ligne de Mulhouse à Bâle situé au nord de cette station jusqu’au milieu du Rhin près de Huningue, 632 000 thalers ; d) de Lauterbourg à Strasbourg, 4 016 000 thalers ; de Mutzig à Rothau, 848 951 thalers ; f) de Steinbourg à Bouxwiller, 429486 thalers ; g) de Thionville à la frontière du grand-duché, dernier à-compte, 2 392 100 thalers. 2e pour l’établissement d’une seconde voie de Metz par Thionville jusqu’aux frontières du grand-duché de Luxembourg, 468 600 thalers. 3° pour le dernier versement du prix d’achat de la ligne Colmar à Munster, 514 934 thalers. 4e pour l’exploitation, le renouvellement et l’achèvement du chemin de fer Guillaume-Luxembourg : a) pour l’achat de matériel d’exploitation, 4 171 149 thalers ; b) pour le renouvellement et l’achèvement des voies et des gares, 2 195 300 thalers ; 5° outre les sommes allouées aux chemins de fer de l’Alsace-Lorraine par les lois du 22 novembre 1871 et du 15 juin 1872 : a) pour l’augmentation du matériel d’exploitation, 4 743 860 thalers ; b) pour l’achèvement et l’agrandissement des voies et des gares, 7 704 350 thalers, en tout 38 093 521 thalers à prélever sur les fonds versés par la France, avec la remarque que sur cette somme 15 500 000 thalers seront employés en 1873, 13 millions de thalers en 1874 et 9 593 521 thalers en 1875. Dans l’exposé des motifs il est dit que ce projet de loi est devenu indispensable par suite de l’enquête préliminaire pour établir le montant du capital nécessaire à la construction des voies ferrées dont l’exécution devra être hâtée dans l’intérêt stratégique et celui des relations intérieures du pays. L’importance de chaque ligne est discutée sous tous les points de vue.

 

Allemagne, Haguenau-Oberhoffen : Aménagement des baraques du champ de tir.

Adjudication publiée par le journal Straßburger Zeitung : « Adjudication le 10 avril à 10 heures, pour la pause sur environ 14 000 m² de couverture en papier bituminé « Dachpape » pour deux baraques du casernement du champs de tir de l’artillerie de Bischwiller « Baracken-Casernement auf dem Artillerie Schiessplatze bei Bischweiler », au bureau de l’administration de garnison « kaiserliche Garnison Verwaltung », Schiffleutstrasse n°11, à Strasbourg. Strasbourg le 3 avril 1873 ».

 

Allemagne, Huningue : Construction du nouveau pont de chemin de fer sur le Rhin.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Huningue, 10 avril. Une machine de forage a été établie sur quelques pontons à 400 pas du pont de bateau de notre ville ; elle servira à rechercher la place la plus appropriée à la construction d’un pont de chemin de fer fixe reliant entre elles les voies ferrées de Saint-Louis, de Léopoldshöhe et de Lörrach. Nous pouvons donc espérer qu’on commencera bientôt la construction de cette ligne ferrée si importante pour la Haute-Alsace.

 

Allemagne, Strasbourg, garnison : Début de construction de la petite caserne près des ponts couverts.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : On a enfin commencé à démolir la petite caserne près des Ponts-Couverts pour y établir une construction qui sera plus élevée et aura une étendue d’environ 10 mètres de plus que l’ancienne caserne. Le nouveau bâtiment sera destiné au logement des troupes de passage et remédiera ainsi à un besoin vivement ressenti.

 

Allemagne, Strasbourg, ville : Achat des hôtels de Paris et de France.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : La compagnie d’actionnaires qui a fait l’acquisition de l’hôtel de Paris a également acheté l’hôtel de France. Le propriétaire actuel de l’hôtel de France gérera ces deux hôtels pour le compte de la compagnie.

 

Vendredi 11 avril 1873

 

Allemagne, Duché de Brunswick : Refus de la convention militaire avec la Prusse.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Le duc de Brunswick a daigné répondre par un refus à l’adresse de la Chambre qui demandait la conclusion d’une convention militaire avec la Prusse. Bien que Son Altesse « soit prête » à des sacrifices pour le bien-être général, elle n’ouvrira pas « des négociations en vue d’une convention militaire ». Toutes les pressantes instances de la Chambre, dont nous avons parlée il y plusieurs jours n’ont pu fléchir l’opinion de ce principicule. Il faudra donc attendre en Brunswick des jours plus favorables qui permettront la conclusion d’une convention si nécessaire au pays. On sait que le duc est déjà âgé.

 

Allemagne, Mayence, place forte : Installation d’une inspection des forteresses et du génie.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Inspection des places fortes. On écrit de Mayence à la Karlsruher Zeitung. Au commencement du mois prochain une inspection du génie militaire sous le commandement d’un lieutenant-général et de deux colonels comme chefs divisionnaires tiendra garnison dans notre ville. Elle est chargée de la surveillance supérieure des places fortes de Mayence, de Strasbourg, de Metz, et de Thionville, de Sarrelouis et de Bitche et ainsi que du corps du génie et des pionniers des 8e, 11e, 13e, 14e et 15e corps d’armée. Par cette disposition, notre forteresse est rangée formellement en égard à l’organisation générale de système de défense parmi les places de guerre de première ordre.

 

France, troupes d’occupations allemandes : Projet de départ du général de Manteuffel.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Les journaux français parlent de plus en plus positivement du départ du comte Arnim qui serait remplacé dans son poste à Paris par le général de Manteuffel. « Si nous pouvons regretter, dit la Liberté à propos de ce changement imminent, le départ de M. le comte d’Arnim, qui a toujours exercé ses hautes fonctions d’ambassadeur d’Allemagne en France avec un tact et une délicatesse dont notre gouvernement ne manquera pas de garder le meilleur souvenir, il nous faut reconnaître que le choix du général de Manteuffel serait l’un des meilleurs que nous eussions à souhaiter en pareille circonstance. Le général en chef de l’armée prussienne d’occupation est un des officiers allemands qui connaissent le mieux notre pays ; et nous croyons pouvoir ajouter, sans excès de vanité nationale, qu’à ce titre le général de Manteuffel a pour la France cette sympathie relative qui résulte d’une certaine conformité d’humeur et de goûts. Il aime la vie et la société française, et sans nul doute les rapports de notre gouvernement avec le successeur présumé du comte d’Arnim en éprouveraient la plus heureuse influence.

Mais comme les feuilles allemandes, notamment celle de la Prusse, ne disent absolument rien du rappel du comte d’Arnim, le bruit répandu par les journaux parisiens n’est probablement qu’un on-dit sans base réelle.

 

Allemagne, Strasbourg ville : Avancement des travaux de la nouvelle bibliothèque municipale.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Les travaux d’appropriation des bâtiments de la Vieille-Boucherie, destinés à la Bibliothèque municipale, sont assez avancés pour qu’on puisse commencer le transfert des livres déposés provisoirement à la mairie. (Industriel Alsacien).

 

Allemagne, Strasbourg ville : Avancement des travaux de la nouvelle bibliothèque municipale.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Les travaux d’appropriation des bâtiments de la Vieille-Boucherie, destinés à la Bibliothèque municipale, sont assez avancés pour qu’on puisse commencer le transfert des livres déposés provisoirement à la mairie. (Industriel Alsacien).

 

Allemagne, Strasbourg, ville : Démenti concernant la vente de l’hôtel de la maison Rouge.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : M. Freysz, propriétaire de l’hôtel de la maison Rouge nous fait savoir que sa maison n’est pas vendue, contrairement au bruit qui circule en ville.

 

Allemagne, La Petite-Pierre, place forte : Début de démolition des fortifications.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : La Petite-Pierre, 11 avril. (Corr. Part.) On a commencé la démolition de nos fortifications. Les fossés des remparts seront comblés et transformés en jardins.

 

Allemagne, Saverne garnison : Aménagement du château en caserne.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Saverne, 11 avril. Le Zaberner Wochenblatt écrit : Il y a quelques jours nous avons appris que notre ville devait recevoir un bataillon de l’armée d’occupation, de sorte que deux bataillons seront ici en permanence. La place ne manquerait pas au château de notre ville et les constructions entreprises dans ces derniers temps semblent confirmer cette nouvelle. Avant tout on est en train de construire une grande cuisine à l’aile droite du château ; elle sera en pierre de taille fine et dans le style de l’édifice. On a déjà achevé trois grands puits pour 6 000 francs, des latrines pour 8000 francs, une buanderie pour 6000 francs. Prochainement on commencera aussi la construction de l’hôpital militaire, qui sera établi hors de la ville près de la place d’armes. Nous avons eu dernièrement l’occasion d’en voir els plans dressés par M. Thècle, architecte de la commune. Par cette construction, Saverne n’aura pas seulement un hôpital militaire organisé d’après les expériences les plus récentes, mais encore un bâtiment d’un fort bel aspect. La dépense se montera à 80 000 francs.

 

Samedi 12 avril 1873

 

Strasbourg, place forte : Recherche machiniste pour le chantier du Fort Reichstett.

Annonce publiée par le journal Straßburger Zeitung : « Cherche machiniste « Machinist » pour la conduite d’une pompe à eau à vapeur « Dampfpume » au fort de Reichstett à Strasbourg. Pour plus de précision s’adresser au chef de chantier « Baumeister » A. Jerschke à Strasbourg, au n°2, du faubourg de Pierre « Steinstraße ».

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Concert de musique militaire au restaurant Thuringia.

Annonce publiée par le journal Straßburger Zeitung : « Thuringia, rue „Brudergasse“ n° 9. Grand concert militaire. Concert de la musique du 2. Niederschlesischen Inf. Reg. Nr. 4“. Début à 18 heures. Prix d’entrée : 50 centimes. Dès l’arrivée de la nuit, le jardin sera illuminé. W. Krüger ».

 

Allemagne, Oberhoffen : Adjudication pour la construction des baraques du camp.

Adjudication publiée par le journal Straßburger Zeitung : « Adjudication pour la livraison et l’installation de 67 portes en chênes et 25 portes d’écuries, 104 portes intérieures en sapin, 270 fenêtres à deux battants en sapins, 102 fenêtres d’écurie en chêne. Adjudication le 12 avril 1873 à 9 heures, au bureau de la “kaiserliche Garnison Verwaltung, Schiffleutstaden 11” à Strasbourg, pour le “Baraken-Casernement” de l’“Artillerie-Schiessplatz près de Bischwiller ».

« Adjudication le 12 avril 1873 à 10 heures, de la livraison et du montage de 532 garnitures « Garnituren » pour les emplacements des chevaux pour l’installation des écuries « Pferdeställe » des « Baraken bei Bischwiller ». Garnison Verwaltung, Schiffleutstaden 11 à Strasbourg, pour le « Baraken-Casernement » de « l’Artillerie-Schiessplatz près de Bischwiller ».

« Adjudication le 12 avril 1873 à 11 heures, concernant la livraison de 1 000 m3 de gravier du Rhin pour faire du béton et améliorer les chemins du “Baraken-Casernement auf dem dem Artillerie-Schiessplatz près de Bischwiller ».

 

Allemagne, Strasbourg ville : Démolition de l’ancien château de Schulmeister, ancien espion de Napoléon.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 12 avril 1873 : Le château de la Meinau, situé aux environs de Strasbourg, va être démoli parce qu’il est en ruine. D’après nos renseignements, aucun nouveau bâtiment ne sera reconstruit à sa place ».

 

Mardi 15 avril 1873

 

Russie, Saint-Pétersbourg : Visite de l’empereur allemand.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : La Prov.-Corr. Confirme aujourd’hui la nouvelle que l’empereur d’Allemagne se rendra le 15 avril à Saint-Pétersbourg, accompagné du chancelier de l’Empire, prince de Bismarck, du Feldmarechal comte de Moltke et d’une suite brillante. Le prince impérial partira le 26 avril avec sa femme pour Vienne, afin d’assister à l’ouverture de l’exposition. Il résidera jusqu’à la mi-mai à Hitzendorf, près de Vienne.

 

Strasbourg, place forte : Décès accidentel d’un fils de surveillant de fort.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, le 15 avril 1873. Le fils du surveillant de fort « Fortaufseher » Eschbach à Cronenbourg, âgé de 4 ans, a été écrasé par une voiture samedi midi et a été gravement atteint à la tête et au dos. Le conducteur de l’attelage, un habitant du coin, s’est enfui au galop rapide et il n’a pas été possible de l’identifier ».

Nouvelle complétée par le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Un garçon de 4 ans, fils de l’inspecteur des forts, M. Eschbach, à Kronenbourg, a été renversé samedi à midi par une voiture et blessé, grièvement à la tête et sur le dos. Le voiturier, un habitant de la campagne, s’étant éloigné au grand galop, on n’a pu apprendre son nom. Remarque : Outre le tragique accident, le père de cet enfant est « Fortaufseher », ce qui pose question : s’agit-il d’un gardien de chantier ou d’un surveillant de travaux d’un des chantiers des nouveaux forts de Strasbourg.

 

Allemagne, Strasbourg, ville : Conseil municipal démis de ses fonctions par arrêté.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Sa Majesté l’Empereur et Roi ayant par décret du 7 de ce mois révoqué M. Ernest Lauth, banquier, de ses fonctions de maire de la ville de Strasbourg, j’ai pris l’arrêté suivant : Arrêté. Considérant que la place de maire de la ville de Strasbourg est vacante, et que les dispositions prévues par le § 1 de la loi du 24 février 1872 concernant la nomination de commissaire extraordinaires pour l’administration de certaines communes, sont applicables dans l’espèce, j’arrête ce qui suit : M. Back, directeur de police, est chargé des fonctions de maire de la ville de Strasbourg en qualité de commissaire extraordinaire. Strasbourg, le 12 avril 1873. Le président de la Basse-Alsace, signé : d’Ernsthausen. Considérant que sur trente-trois membres du Conseil municipal de Strasbourg, vingt-huit ont déclaré ne pas accepter un président qui ne ferait pas parti du Conseil, considérant que cette déclaration est contraire aux lois du 24 février 1872, § 1, et du 5 mai 1855, art. 19 ; Vu l’article 13 de la loi du 5 mai 1855, qui autorise le préfet à suspendre le Conseil municipal pour deux mois. Considérant que l’installation de la Commission prévue par cette loi rencontre des difficultés en ce moment, vu le § 4 de la loi du 24 février 1872, qui prévoit les cas pareils, j’arrête ce qui suit : § 1. L Conseil municipal de la ville de Strasbourg est suspendu pour deux mois.

§ 2. Tous les droits et devoirs du Conseil municipal sont transmis au directeur de police, M. Back.

Strasbourg, le 15 avril 1873. Le président de la basse-Alsace, d’Ernsthausen.

Strasbourg. Avant de nommer le directeur de police, M. Back, commissaire extraordinaire pour remplir les fonctions de maire dans notre ville, M. le président du département a offert ces fonctions à un membre du Conseil municipal, et celui-ci a donné une réponse négative.

 

Mercredi 16 avril 1873

 

Allemagne, Metz garnison : Nomination à l’Ecole de guerre.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Metz, 16 avril 1873. Le capitaine « Hauptmann » von Blaniss du régiment d’infanterie n° 105 « königliches sächsiches Infanterie-Regiment Nr. 105 » est nommé instructeur à l’école de guerre « Kriegsschule » de Metz ». L’I.R. 105 est en garnison à Strasbourg.

 

Jeudi 17 avril 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine, armée : Nombre d’Alsaciens-Lorrains entrés dans l’armée allemande.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : D’après les relevés officiels ne nombre des Alsaciens-Lorrains entrés jusqu’ici dans l’armée allemande est de 507 hommes, dont 57 volontaires d’un an, 306 volontaires de trois ans et 144 volontaires de quatre ans. Ces hommes se répartissent parmi les différentes armes ainsi qu’il suit : 294 servent dans l’infanterie, 153 dans la cavalerie, 31 dans l’artillerie, 7 dans les pionniers et 2 dans le train. Sur ce nombre on compte 1) dans les troupes prussiennes : à 37 dans la garde du corps, b 254 dans le 1er, au 11e et 15e corps d’armée, 2) 52 dans les troupes bavaroises, 3) 64 dans les troupes wurtembergeoises, 4) 49 dans les troupes saxonnes, 5) 30 dans les troupes badoises, 6) 7 dans les troupes brunswickoises. Dans les corps d’armée en garnison en Alsace-Lorraine il y a 386 hommes, dont 39 volontaires d’un an, 267 volontaires de trois ans et 80 volontaires de quatre ans. 733 hommes ont obtenu des certificats de dispense du service militaire prussien, savoir, a 695 hommes qui ont servi dans l’armée française, b à 30 hommes qui se sont mariés avant la mise en vigueur des lois militaires et 8 hommes qui se sont fixés à l’étranger.

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Activités judiciaires.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Le nombre de poursuites judiciaires intentées en 1872 par les tribunaux correctionnels de l’Alsace-Lorraine, était très-peu considérable, et d’après des nouvelles officielles, les tribunaux ont pu, par suite de l’attitude tranquille de la population, appliquer la loi avec moins de sévérité. Lorsque les maisons de correction et les prisons de l’Alsace-Lorraine passèrent à l’administration allemande, celle-ci, d’après les nouvelles officielles et en vertu de l’article 4 de la convention additionnelle de Francfort du 11 décembre 1871, a livré à la France 226 prisonniers dont 142 Français de l’intérieur, 84 qui ont opté pour la nationalité française. 145 prisonniers jugés sous l’administration allemande ont opté pour la France. La France a livré jusqu’ici 101 Alsaciens-Lorrains détenus, dont 18 forçats et 40 militaires ; sur ces derniers, 19 condamné pour simples infractions militaires, ont été remis en liberté. La remise des prisonniers par le gouvernement français n’est pas encore définitivement arrêtée.

 

Vendredi 18 avril 1873.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Concert de musique militaire au restaurant Thuringia.

Annonce publiée par le journal Straßburger Zeitung : « Thuringia. Brudergasse Nr. 9. Grosses Militär – Concert von der Kapelle des 2. Niederschlesischen Inf. Reg. Nr. 47. Anfang 6 Uhr. Entrée 50 Cts. Bei eintretender Dunkelheit Illumination des Gartens. W. Krüger ».

 

Allemagne, Alsace-Lorraine, canaux : Organisation du service hydraulique.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : On lit dans la Metzer Zeitung. : L’organisation du service hydraulique dans l’Alsace-Lorraine est aujourd’hui définitivement réglée par le § 16 de la loi du 30 décembre 1871, et les fonctionnaires de ce service sont nommés. Les travaux du Rhin sur la rive alsacienne, d’une longueur de 184,014 km, ont beaucoup soufferts par suite de la crue des eaux, en mai 1872, et les dégâts causés n’ont pu être réparés encire que sur une petite étendue, mais cette année tout sera remis à l’ancien état. La Compagnie centrale de touage à Cologne a reçu des gouvernements intéressés la concession provisoire d’un service de navigation par remorqueur à touage de Mannheim à Strasbourg-Kehl. Ce service de navigation devra fonctionner au plus tard en 1875. Les société de navigation réunies de Cologne et de Düsseldorf vont probablement étendre leur service jusqu’à Strasbourg, à dater du mois d’avril 1873. Le pont du Rhin de Huningue détruit pendant la guerre a été rétabli et livré à la circulation, le 8 septembre 1872. Des huit ponts qui devront être construits sur le Rhin aux frais communs des gouvernements d’Alsace-Lorraine et de Bade, six seront probablement terminés dans le courant de l’année, et les deux autres en 1874 et 1875.

On travaille activement à la canalisation de la Moselle, depuis la frontière lorraine française, près d’Arneville jusqu’à Metz, sur une étendue de 20,005 km, et l’on peut s’attendre que les travaux seront achevés jusqu’en amont de Metz en 1874. La construction du canal de Wittersheim à Dieuze avance également. On étudie, en outre, un projet pour mettre la Moselle en communication avec la Sarre, au moyen de la canalisation de la Nied. Les canaux existants, savoir : 1° Le canal du Rhône au Rhin, avec ses embranchements : a) me canal de Huningue, b) le canal Vauban, c) le canal de Colmar, de l’Ill canalisée, d) le canal de l’Ill au Rhin, d’une longueur totale de 193,036 km, avec 64 écluses ; 3e le canal de la Bruche, avec 19,078 km et 11 écluses ; 4e le canal de la Sarre, d’une longueur de 75,608 km, avec 30 écluses, ont été remis en bon état. En 1872, une somme de 3 935 000 francs a été dépensée pour ses travaux (sans compter les appointements), dont 1 343 700 francs pour travaux d’entretien, et 2 591 800 francs pour les constructions nouvelles et travaux extraordinaires.

 

Allemagne, Strasbourg, ville : Réception d’un dons de livres.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Bibliothèque. Le cercle de la Librairie de Paris vient de faire à la direction de la bibliothèque de Strasbourg un nouvel envoi de six caisses contenant environ 1 200 volumes, parmi lesquels plusieurs livres manuscrits précieux. Le cercle prépare pour la fin de la semaine une nouvelle expédition. (Siècle).

 

Samedi 19 avril 1873

 

Allemagne, Didenheim, armée : Arrestation pour avoir échappé au service militaire.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Didenheim. Un jeune homme de notre commune vient de montrer une grande aversion pour le service militaire. Pour y échapper il se réfugia en France ; mais lorsqu’il dut entrer dans l’armée, il revint ici et se tint caché dans la maison paternelle. Son séjour dans la commune, ne resta pas longtemps un mystère, et hier matin, à 5 heures, deux gendarmes se présentèrent pour chercher le jeune homme. Celui-ci, qui se trouvait encore au lit, avait peut-être vu par la fenêtre l’arrivée de cette visite ou en avait été informé par les parents, il se précipité, habillé seulement d’une chemise, dans le jardin, et il réussit à gagner une autre cachette sans être aperçu. Il aura bien su se procurer des habits et pourra jouer au Robinson pour quelques temps. Puisse ce jeune homme craintif trouver une île neutre et fertile ; l’armée ne perd pas un héros en lui. (J. de M.)

 

Dimanche 20 avril 1873

 

Allemagne, Strasbourg : Service régulier d’un bateau à vapeur.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : A partir du 20 avril, le bateau à vapeur la Flèche recommencera son service régulier d’été entre la ville et la forêt de la Robertsau. Les voyages auront lieu les dimanches et les jours fériés, ainsi que les jeudis. (Pour de plus amples renseignements, voir les affiches).

 

Lundi 21 avril 1873

 

Allemagne, Haguenau-Oberhoffen : Adjudication pour l’aménagement des baraques du champ de tir.

Adjudication publiée par le journal Straßburger Zeitung : « Adjudication le 21 avril 1873, à 10 heures, de la livraison des équipements et ameublements pour les baraques du champ de tir de l’artillerie à Bischwiller « Artillerie Schiessplatz bei Bischweiler » : 162 tables, 1 secrétaire (bureau), 95 chaises, 850 tabourets de table ou de cuisine, 25 lanternes diverses, 50 grands bacs à nourriture en tôle zinguée, 50 louches, différents ustensiles de table ou de cuisine.... au bureau de l’administration de garnison « kaiserliche Garnison Verwaltung » de Haguenau. Haguenau, le 12 avril 1873 ». 

 

Allemagne, Strasbourg ville : Adjudication de la reconstruction du Temple Neuf.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Le 21 avril a eu lieu l’adjudication de la reconstruction du Temple-neuf, dont le devis s’élève à la somme de 943 108 francs. Les travaux ont été adjugés à MM. Lauer et Schlagdenhaussen, qui avaient offert un rabais de 4 %.

 

Mardi 22 avril 1873

 

Allemagne, Colmar, faits divers : Démolition d’un poteau.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Colmar, 22 avril. Trois ouvriers natifs de Giromagny travaillant dans une fabrique de Colmar ont été surpris la nuit passée, pendant qu’ils démolissaient le poteau placé près d’un ouvrage de défense pour en interdire l’approche, et mis en état d’arrestation.

 

France, Nancy, zone d’occupation allemande : Condamnation de deux agresseurs d’un officier prussien.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Les deux individus qui ont attaqué à Champigneulles, près Nancy, un officier prussien, se sont vu condamner l’un à six mois, l’autre à neuf mois de prison.

 

Mercredi 23 avril 1873

 

Allemagne, Metz, place forte : Point de situation des chantiers de construction des forts.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 23 avril. A cause de difficultés de terrain extraordinaires, on a renoncé à la construction d’un fort près de Woippy, destiné à défendre le nord de la vallée de la Moselle, et on a repris le projet des tours blindées, qui laissent bien encore beaucoup à désirer sous le rapport de la force de résistance des plaques de fer, mais qui, lors des dernières expériences, ont donné les meilleurs résultats sur ce qui concerne le placement des soldats manœuvrant à l’intérieur.

 

Allemagne, Metz garnison : Prévisions d’augmentation de la garnison.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 23 avril. L’automne prochain, notre garnison s’augmentera de deux autres régiments d’infanterie, probablement le 24e et le 54e, puis un nouveau bataillon d’artillerie saxonne à pied, encore à former. Strasbourg et Metz auront chacun 4 bataillons de cette artillerie ; cette dernière ville, aura, outre les 3 bataillons saxons, un bataillon du 8e régiment rhénan.

 

Allemagne Sarreguemines garnison : Interruption de la construction de la caserne de cavalerie.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Sarreguemines, 23 avril. Les travaux d’agrandissement de notre caserne de cavalerie, assez avancés déjà, ont dû être interrompus, les constructions étant, parait-il, plus que défectueuses. Il est très-probable que la démolition complète en sera nécessaire, ce qui constituerait une perte énorme pour l’entrepreneur. Les travaux n’avaient pu être surveillés pendant quelques temps, par suite du changement de l’architecte qui avait été désigné à cet effet. La nouvelle de cette interruption remplit de joie certaines gens, qui soient dans tous les pronostics de ce qu’ils appellent leur délivrance prochaine, et qui, ce jour-là, en se rencontrant, se demandaient : « Sais-tu déjà la nouvelle ? Une dépêche est arrivée que les travaux de la caserne ne seraient pas achevés : il y a quelque chose en l’air, » etc. !!

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Mutations du général von Witrich et général von Alvensleben.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, le 23 avril 1873 : L’actuel commandant de la 31ème division, le Generallieutenant von Witrich, a été conformément à sa demande, placé en disposition (retraite). A sa place, le Generalmajor von Schkopp a été placé à la tête de cette division. Le chef de corps du 15. Ulanenregiment, Oberst von Alvensleben, a été muté à Hanovre en tant que commandant de brigade ».

Cette information a également fait l’objet d’un article dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 23 avril. Le lieutenant-général de Wittich, commandant la 31e division en garnison dans notre ville, a été mis, à sa demande, en disponibilité par Sa Majesté l’empereur et il sera remplacé dans son commandement par le général de brigade de Zschkopp.

M. Alvensleben, colonel du 15er uhlans, en garnison dans notre ville, a été promu au grade de général de brigade et envoyé à Hanovre.

 

Allemagne, Oberhausbergen, faits divers : Arrestation de faux monnayeurs.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Strasbourg, 23 avril. Aujourd’hui on a arrêté à Oberhausbergen deux individus, un Italien et un Français, soupçonnés d’avoir fabriqué de la fausse monnaie. Ils ont essayé d’échapper à la justice par la fuite, et se seraient débarrassés de fausses pièces de cinq francs ; on aurait en outre trouvé dans leur domicile une forme pour en fabriquer. Tous deux ont été conduits en prison.

 

Allemagne, Strasbourg ville : Marché au chevaux annuel.

Communiqué publié par le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mairie de la ville de Strasbourg. Marché aux chevaux. Le marché aux chevaux de cette année aura lieu les lundi 19 mai, mardi 20 mai et mercredi 21 mai sur la pelouse de l’Orangerie. Strasbourg, le 23 avril 1873. Pour le maire, Back.

 

Vendredi 25 avril 1873

 

Allemagne, Thuringe, armée : Satisfaction des unités relative aux recrues d’Alsace-Lorraine.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin Strasbourg : Strasbourg, 25 avril. On écrit de la Thuringe, à la Kölner Zeitung : Dans les régiments de toute arme du 4e et du 11e corps d’armée, qui sont en garnison dans les provinces de Saxe, Hesse-Nassau et dans toute la Thuringe, on a placé beaucoup de recrues de l’Alsace-Lorraine. On loue généralement ces soldats du nouveau pays d’Empire : ils se distinguent par leur solidité, leur obéissance, montrent beaucoup d’habilité et de zèle dans leurs exercices, et ne se sont pas encore exposés à la peine la plus minime, de sorte que les régiments ne désirent pas de meilleures recrues que les Alsaciens-Lorrains.

C’est surtout dans l’artillerie et la cavalerie qu’ils se montrent très-bons cavaliers et prennent grand soin de leurs montures. De leur côté, ces Alsaciens sont très-content de leur nouvelle situation ; seulement ils sont obligés de se passer du vin et du pain blanc, auxquels ils étaient habitués. Du reste, un grand nombre reçoivent des suppléments assez importants de leurs familles.

Remarque : Il s’agit d’un des nombreux articles qui essayent d’inciter les Alsaciens-Lorrains à satisfaire aux obligations militaires allemandes sans résistance. On ne parle pratiquement jamais des incidents et des nombreuses désertions ou immigrations avant le service militaire.

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Retrait d’anciens thalers prussiens.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 25 avril. Une disposition en date du 27 juillet 1871 avait suspendu le retrait des thalers prussiens frappés d’après les modèles libres de 1750 à 1816 inclusivement, ordonné auparavant. On a décidé de remettre cette mesure en vigueur et en même temps de l’étendre aux thalers prussiens frappés de 1817 à 1822 inclusivement et qui portent d’un côté l’effigie en uniforme et de l’autre l’aigle sur des trophées et qui, par conséquent ne sont pas difficile à reconnaître à ces signes. Ces deux sortes de monnaies doivent être dirigées par les recettes particulières aux recettes principales du gouvernement et jusqu’à ordre réservées par ces dernières.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Procédure d’expropriation pour la construction des forts détachés concernant la commune de Geispolsheim.

Communiqué du journal Straßburger Zeitung publié entre le 25 et le 27 avril 1873 ce communiqué avec la liste des parcelles concernées : « Avis. Le contrat établit le 4 avril entre le directeur d’arrondissement (Kreis-Direktor) Hasse de Strasbourg, agissant pour le président impérial de la Basse-Alsace (Unter-Elsass) et entre les personnes susnommées, dont les parcelles situées sur le ban de la commune de Geispolsheim ont été expropriées au profit de l’Empire allemand suite à la décision du tribunal régional (Landgericht) de Strasbourg du 11 avril 1872, pour l’extension des fortifications de la place de Strasbourg conformément à l’ordonnance impériale du 11 avril de l’année précédente, cèdent de leur plein gré leur terrain contre les indemnités énumérées ci-dessous. Les indemnités qui ont été fixées doivent être payées dès que les procédures prévues au chapitre III de la loi du 3 mai 1841, concernant la preuve de l’absence de privilèges et de gages, auront été remplies ». Le bilan de l’expropriation ordonnée le 12 et 14 mars 1873 sur le ban communal d’Eckbolsheim concerne 207 parcelles.

 

Allemagne, Huningue, Rhin : Projet de construction d’un pont fortifié.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Huningue, 25 avril. Le pont fortifié sera construit à 800 mètres en aval du pont de bateaux. On s’occupe activement des travaux du Rhin et l’on effectue des travaux préliminaires pour établir les piles sur les deux rives.

 

Dimanche 27 avril 1873.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Procédure d’expropriation pour la construction des forts détachés concernant la commune de Mundolsheim.

Communiqué du journal Straßburger Zeitung : « Communiqué. Le contrat établit le 10 avril entre le directeur d’arrondissement (Kreis-Direktor) Hasse de Strasbourg, agissant pour le président impérial de la Basse-Alsace (Unter-Elsass) et entre et les personnes susnommées, dont les parcelles situées sur le ban de la commune de Mundolsheim ont été expropriées au profit de l’Empire allemand suite à la décision du tribunal régional (Landgericht) de Strasbourg du 11 avril 1872, pour l’extension des fortifications de la place de Strasbourg conformément à l’ordonnance impériale du 11 avril de l’année précédente, cèdent de leur plein gré leur terrain contre les indemnités énumérées ci-dessous. Les indemnités qui ont été fixées doivent être payées dès que les procédures prévues au chapitre III de la loi du 3 mai 1841, concernant la preuve de l’absence de privilèges et de gages, auront été remplies. Cette procédure ordonnée sur le ban communal de Mundolsheim concerne 3 parcelles ».

 

Allemagne, Chalampé : Pont de bateaux sur le Rhin.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Pendant l’établissement du nouveau pont de bateaux sur le Rhin, près de Neuenbourg-Chalampé, les bateaux et les radeaux ne pourront jusqu’au 1er mai, le passage qui existe dans le Thalweg, entre la rive droite et le premier brise-glace, sera ouvert à toutes les heures de la journée ; seulement, pour prévenir des accidents, il a été décidé provisoirement que les bateliers et les flotteurs sont tenus de prévenir à temps le chef de pont de l’arrivée de leurs bateaux et radeaux. L’arrivée des petits bateaux doit être annoncée un quart d’heure, et celle des radeaux une heure avant, et ces derniers sont tenus, au plus tard en passant près de la commune de Bellingen, de hisser un pavillon se composant de 16 raies rouges avec 16 raies noires. Colmar, le 27 avril 1873. Pour le président du département, v. Strenge.

 

Mardi 29 avril 1873

 

Allemagne, Metz, garnison : Nouvelles diverses.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 29 avril. Les soldats de la réserve des deux régiments d’infanterie bavaroise en garnison dans notre ville, sont convoqués pour les manœuvres de six semaines qui commencerons le 3 août, et à la même époque un nombre de soldats de ligne égal à celui des soldats de la réserve appelés obtiendront leur congé. Les officiers et les sous—officiers des chevaulégers bavarois, en garnison à Saint-Avold et à Sarreguemines et faisant partie du 15e corps d’armée, prendront part aux manœuvres du régiment de dragons de notre ville. On sait que des plaintes se sont élevées à l’occasion des grands exercices de tir de l’artillerie de notre ville ; des éclats de projectiles ont été lancés jusqu’aux environs du fort Saint-Julien, et on a reconnu que le polygone n’est pas assez grand pour ces exercices de tir. C’est pourquoi les grands exercices de tir de notre artillerie de siège auront lieu cette année à Strasbourg, et commenceront prochainement ; elle s’y rendra batterie par batterie. Deux compagnies d’artillerie de siège seront ajoutées prochainement aux quatre compagnies saxonnes qui sont en garnison ici, de même il est question de renforcer l’artillerie bavaroise. En général, il se peut que la garnison de notre ville devienne, après l’occupation, bien plus considérable qu’auparavant. L’ancien séminaire catholique dans la rue d’Asfeld, doit être abandonné par ses pères et, d’après ce qui se dit, être changé en caserne.

 

France, Belfort sous occupation allemande : Préparation de l’évacuation de la place forte.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Belfort. Au sujet de la prochaine évacuation de Belfort, le Libéral de l’Est écrit ce qui suit : Le départ prochain des troupes allemandes de notre ville se fait sentir chaque jour davantage. A la gare un quai d’embarquement sera spécialement affecté à ce but pour ne pas troubler le service ordinaire. Le mouvement d’évacuation commencera très-probablement vers le 25 mai pour être terminé le 26 juillet ; on estime qu’il ne faudra pas moins de 30 trains de 25 wagons chacun, soit un train tous les deux jours pour enlever l’immense matériel de guerre accumulé dans la place et les forts.

 

Lundi 5 mai 1873

 

Allemagne, Berlin armée : Les cercles militaires regrettent l’abandon de Belfort et proposition de fortifier Mulhouse.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Berlin, 5 mai. Dans les cercles militaires, on regrette ouvertement que Belfort n’ait pas été conservé à l’Allemagne, et on croit que des motifs politiques bien importants peuvent seuls expliquer et justifier le fait que le gouvernement allemand ait laissé à la France cette porte de sortie. Il s’agit donc maintenant de prendre des mesures en vue d’invasions que la France peut facilement entreprendre par Belfort. Il est probable que la France, dès que l’on aura rendu Belfort, fortifiera cette place pour qu’elle puisse servir de camp retranché à une armée considérable. L’investissement de cette place offrirait alors de grandes difficultés et exigerait beaucoup plus de troupes allemandes qu’on en a employé pendant la dernière guerre. Dans ce cas on ne pourrait commencer de siège que lorsque les armées allemandes auraient de nouveau pénétré victorieusement en France et lorsque les armées françaises auraient été en grande partie anéanties. Nous espérons bien que cela arriverait nécessairement à l’avenir comme en 1870, mais ce n’est pas le moins du monde tellement certain qu’il soit superflu de prendre ses précautions pour amoindrir le danger qui nous menace du côté de Belfort, de rendre possible une invasion subite des Français dans le sud, et de leur rendre la marche en avant dans la Haute-Alsace si difficile, qu’on ne puisse ni les contourner, ni les investir facilement. On a déjà désigné Mulhouse comme la ville qui doit être fortifiée pour protéger la Haute-Alsace contre une invasion française, et dès le mois de novembre 1871 les Jahrbücher für die deutsche Armée und Marine ont proposé un plan complet, pour l’établissement d’un camp retranché près de Mulhouse, en indiquant exactement la position des forts à construire et les parcelles de forêt à déboiser pour donner à chaque fort un rayon de tir de 4 000 mètres ; en ce moment on étudie sérieusement le projet. Sans doute on ne se dissimule pas qu’on peut faire de graves objections à ce projet, et les Jahrbücher qui aujourd’hui s’occupent de nouveau de la question apprécient ces objections comme elles le méritent. Indépendamment des inconvénients qu’il y aurait à fortifier une ville industrielle florissante qui se développe de plus en plus et dont la banlieue est couverte de constructions, les forts qu’il faudrait construire pour la protéger n’auraient pas un rayon de tir suffisant si l’on ne veut pas déboiser des parties considérables de forêts : Nonnenbruck au nord-ouest, Hardt à l’est et Meinwald au sud-ouest de la ville, mais si l’on ne se décide à ces sacrifices, on pourrait indubitablement faire de Mulhouse, une forteresse capable de paralyser Belfort. En cas de besoin on pourrait barrer les cours d’eaux et fermer toutes les issues au moyen de barricades, de palissades, etc. L’objection principale est dirigée contre le déboisement qui est assurément bien regrettable, mais qui perd sa valeur quand on songe qu’en voulant ménager les forêts on nuirait à la défense d’un camp dont l’établissement coûterait plusieurs millions de thalers, et de la conservation duquel dépend peut-être l’issue de la prochaine guerre contre la France.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication de travaux au profit du mess de garnison.

Adjudication publiée par le journal Straßburger Zeitung : « Adjudication de travaux de plâtrier pour les travaux de transformation du bâtiment du mess Broglie « Casino am Broglie-Platz » à Strasbourg et de travaux décoratifs, pose d’ornementation en carton-pâte « Steinpappe » et en plâtre, pour un montant de 13 000 francs. La date limite est fixée au 5 mai 1873, à 10 heures, au bureau de l’administration de garnison, Schiffleutstrasse Nr. 11. Les conditions particulières et les plans peuvent être consultés au bureau de construction de la garnison « Garnison-Baudirection », rue Brûlée “Brandgasse” 11 à Strasbourg. Strasbourg, le 24 avril 1873. Kaiserliche Garnison-Verwaltung ».

 

Allemagne, Metz, garnison : Transfert de l’ancienne bibliothèque de l’école du génie et de l’artillerie à Berlin.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Metz, 5 mai. Comme on l’écrit de Berlin, la bibliothèque de notre ancienne Ecole d’application pour l’artillerie et les ingénieurs a été réunie en bloc à la bibliothèque de l’état-major général. C’est Napoléon 1er qui en 1802 a réuni à Metz l’école d’ingénieurs de Mézières et l’école d’artillerie ce Châlons.

Ce matin on a arrêté plusieurs ouvriers des forts, qui avaient pris part à une rixe sérieuse au fort de Queuleu. (M.Z.).

 

Mardi 6 mai 1873

 

Allemagne, Mayence place forte : Fabrique de conserves militaires.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Mayence, 6 mai. (Correspondance particulière) – On veut construire à Mayence une gare stratégique qui doit servir de centre pour tous les préparatifs nécessaires au transport d’une armée et du matériel de l’armée. Ce projet grandiose acquiert encore plus d’importance par un autre, dont l’exécution est également assurée. Il s'agit d'une fabrique de conserves assez grande pour être en état de livrer à une armée toutes les rations nécessaires à l'entretien des hommes et des chevaux. La célèbre Erbswurst, dont on a tant parlé pendant la guerre avec la France, ne constitue qu’un seul des différents produits qu’on y préparera ; pour les chevaux on préparera une espèce de conserve qui ressemble beaucoup à l’Erbswurst. Cet établissement est créé en vue d’une guerre possible, car en temps de paix on n’aurait pas besoin de produire cet établissement colonial qui doit coûter un demi-million de thalers. En temps de paix son activité se bornera à fournir les conserves nécessaires à la flotte, aux manœuvres, peut-être aussi à venir en aide aux grandes garnisons. Pour le choix du lieu, on a hésité entre Strasbourg et Mayence et Cologne, mais on s’est décidé pour Mayence, parce qu’on trouvait la position de cette ville plus favorable et qu’on a trouvé un terrain approprié que le fisc militaire a acheté pour la somme de 200 000 florins ; on doit prochainement commencer les travaux pour la construction de cet établissement.

On continue les travaux ’'agrandissement de notre forteresse et en deux endroits ils avancent rapidement. Cependant, les forts projetés ne sont pas encore commencés. En attendant on s’apprête à satisfaire les vœux de tous les habitants de Mayence et à donner un grand développement au mouvement des affaires et à augmenter en même temps l’importance militaire de Mayence, en construisant sur le Rhin un pont fixe pour les voitures. Le gouvernement grand-ducal a enfin cédé aux instances réitérées des autorités municipales et de la Chambre de commerce et s’est occupé de cette affaire. Vu le grand nombre de partie intéressées, il est hors de doute que ce projet sera bientôt mis en exécution.

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Commission mixte de délimitation des frontières.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : La Commission mixte chargée de délimiter les territoires français et allemands en Alsace-Lorraine vient de faire une légère modification de frontières. Quelques languettes du territoire français empiétaient sur l’Allemagne, tandis que l’Allemagne possédait trois exploitations, les moulins de Charaille, le Prêtre et l’Abbé, qui étaient presque enclavés en France. Un échange a eu lieu, et les deux frontières sont maintenant plus régulièrement dessinées. (Siècle).

 

Allemagne, Wingen, faits divers : Agression d’un adjudant prussien.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Wingen, canton de la Petite-Pierre, 1er mai. (Cor. Part.) Hier, à 5 heures du soir, un Feldwebel du détachement qui stationne dans notre contrée, pour mettre fin aux pèlerinages dans le Fuchstal, était occupé à lever le plan du château de M. Teutsch, propriétaire de verrerie sur le Hochberg ; il fut tout-à-coup attaqué par deux individus qui lui portèrent quelques coups de couteau, mais qui, en le voyant tirer son épée pour se défendre contre cette attaque brutale, s’enfuirent au plus vite. On espère qu’on pourra les retrouver, et on suppose qu’ils habitent la commune voisine de R. Heureusement les blessures du sous-officier ne mettent pas sa vie en danger. Néanmoins cet acte commis en plein jour a produit une grande surexcitation dans les environs. Comme punition, la commune est obligée de loger 200 hommes.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Accident mortel au Fort Mundolsheim (Fort III).

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 7 mai 1873. Dans le proche village de Mundolsheim se déroula hier après-midi vers 15 heures un malheureux accident. Deux terrassiers alsaciens, qui participaient à la construction du fort, étaient en train de pelleter de la terre vers le haut. Soudain, la masse de terre supérieure tomba vers le bas et enseveli les deux ouvriers. Les secours mis en œuvre avec très rapidement n’obtinrent malheureusement pas le résultat escompté. Les deux personnes retrouvées n’étaient plus que des cadavres. Les deux disparus étaient célibataires et ne laisse que leur renommée de travailleur assidu. L’enterrement est prévu aujourd’hui ». (R.R.).

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié un article identique.

 

Allemagne, Strasbourg voies ferrées : Projet de gare.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On écrit de Strasbourg à l’Industriel alsacien : L’établissement d’une gare de marchandises à la station d’Austerlitz, depuis si longtemps agité, parait être chose définitivement décidée. Une somme de trois millions de francs serait consacrée par le gouvernement à la construction de cette gare et de ses dépendances. Félicitons de cette future création, non-seulement le canton extra-muros hors la porte d’Austerlitz, qui va se développer à l’instar d’une annexe de la ville, par les nombreuses maisons de dépôt et autres qui ne manquerons pas de se grouper autour de la nouvelle gare, mais encore tout le quartier intra-muros comprenant la place d’Austerlitz, la porte de l’Hôpital, rue d’Or, rue des Bouchers, etc., qui peut espérer recouvrer ainsi l’activité et le mouvement commercial qui y existaient autrefois, du temps des voitures, des diligences et du roulage, et qui se trouve totalement déshérité depuis la construction de la gare au Marais-Vert, c'est-à-dire à ’'autre extrémité de la ville.

 

Allemagne, Sélestat garnison : Projets de changements de garnison.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Schlestadt, 30 avril. Les bruits d’un prochain changement de garnison ont de nouveau reparu dans ces derniers jours. Des nouvellistes au courant de tout racontent que deux ou trois bataillons d’infanterie et un escadron de cavalerie remplaceront le bataillon qui y est en ce moment. La population sera satisfaite de cette augmentation. On parle de nouveau du démantèlement de la place, et probablement on mettra la main à l’œuvre dans quelques jours.

 

Jeudi 8 mai 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine, voies ferrées : Budget des chemins de fer pour 1874.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le budget des chemins de fer de l’Alsace-Lorraine et du Luxembourg pour l’année 1874 estime les recettes à 12 280 000 thalers, c’est-à-dire 3 280 000 thalers de plus que pour 1873. Les dépenses permanentes se montent à 9 721 240 thalers. Comme dépense extraordinaire, on y voit figurer la part de l’Empire allemand dans la subvention pour la construction du chemin de fer du Saint-Gothard, se montant à 110 310 Thalers (2e terme). Mentionnons encore le rapport annexé au budget sur le capital consacré aux chemins de fer de l’Alsace-Lorraine. Cette somme se monte à 97 723 535 thalers, dont 86 666 666 thalers pour le prix d’achat des chemins de fer de fer de l’Alsace-Lorraine, 227 206 thalers comme à compte sur les 720 000 thalers constituant le prix d’achat de la ligne Colmar à Munster, et 9 345 552 thalers pour l’acquisition de matériel d’exploitation.

 

France, troupes allemandes d’occupation : Négociations pour le départ des troupes allemandes.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : On lit dans la Liberté : Les négociations entamées entre M. le général de Manteuffel et M. de Saint-Vallier, au sujet du départ des troupes allemandes, sont sur le point d’aboutir. D’un autre côté, des démarches sont faites par le gouvernement français auprès du gouvernement allemand, pour anticiper d’un mois la libération du territoire, fixée au 20 septembre par la convention du 15 mars. Le trésor serait en mesure, pour les premiers jours d’août, de verser le reliquat dû sur le dernier milliard.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Vente aux enchères de matériaux et outillages usagés.

Annonce publiée par le journal Straßburger Zeitung : Ventes aux enchères le 8 mai 1873 à 9 heures dans la cour de l’atelier de construction de l’artillerie « Artillerie-Werkstatt » d’un lot d’outillages usagés, de déchets de cuit et de copeaux. Les acheteurs disposent d’un délai de 5 jours pour évacuer les matériaux et outillages. Signé à Strasbourg le 17 avril 1873 par « Artillerie-Werkstatt ».

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Projet de mise en congé du commandant du 92e régiment d’infanterie.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Strasbourg. Le bruit court que M. Rittmeyer, lieutenant-colonel du 92e régiment d’infanterie (du Brunswick) en garnison en Alsace, a demandé son congé. Il y a quelques temps, l’ancien commandant du régiment a pris du service dans l’armée prussienne.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Etat d’avancement de la construction des forts détachés.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Niederhausbergen, le 6 mai. (Corresp. Part.) Pendant tout le printemps règne la plus grande activité, qui y avance à vue d’œil. Plus de seize cents ouvriers y sont occupés. Parmi ce nombre se trouvaient 800 maçons et terrassiers italiens ; mais la semaine dernière on a dû en congédier deux cents, par suite d’insubordination. Cependant ils n’ont pas été longtemps sans occupation. Ils se sont immédiatement dirigés sur Schlestadt (Sélestat) pour travailler à la démolition des remparts et à la reconstruction de la gare.

Les travaux des forts d’Oberhausbergen, Mundolsheim et Reichstett peuvent être poussés avec la même activité. Les entrepreneurs disposent partout de beaucoup d’ouvriers. Les tisserands du cercle de Schlestadt, dont les métiers chôment, y sont représentés par un contingent nombreux. D’ailleurs le gain ne va pas manquer de sitôt chez nous. J’ai appris de bonne source que le génie a fait lever des plans dans le but d’élever encore un petit fort, à proximité de l’église de Mundolsheim, et de construire une route qui longera les hauteurs de tout le Halterberg, pour relier les forts d’Oberhausbergen, Niederhausbergen et Mundolsheim.

Nos habitants viennent de consentir à la cession de leurs vignes expropriées moyennant le prix de 350 francs de l’are. Quant aux terrains, cédés pour l’établissement du chemin de fer de ceinture et de la route circulaire, traversant la banlieue, rien ne paraît encore être décidé par rapport au prix d’acquisition. Jusqu’à présent on a fait qu’indemniser les récoltes.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Ecroulement sur le chantier de la petite caserne près des Ponts-Couverts.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Strasbourg, 8 mai. (Corr. Part.) Hier après-midi une partie d’un mur élevé pour la reconstruction de la petite caserne (près des Ponts-Couverts) s’est écroulée subitement. Par un heureux hasard, les ouvriers étaient allés pour quelques instants dans une auberge voisine pour goûter, de sorte qu’on n’a pas d’autre accident à déplorer.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Jour de pénitence et de prière.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Le jour de pénitence et de prière qui pour les provinces prussiennes tombait sur la journée d’hier, a été également observé par les troupes prussiennes en garnison dans notre ville.

 

Vendredi 9 mai 1873

 

France : Versement des derniers millions de la contribution de guerre.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Le gouvernement a fait hier le versement des derniers millions qui complètent le paiement mensuel de 250 millions aux Allemands.

 

France, Marseille : M. Henri de Rochefort emprisonné au fort Saint-Nicolas.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Le Sémaphore de Marseille avait annoncé que M. Henri de Rochefort venait d’arriver dans cette ville et vient d’être enfermé au fort Saint-Nicolas. La nouvelle paraît se confirmer. M. de Rochefort serait arrivé réellement lundi par le train de midi et on l’aurait mis dans une casemate où personne n’aurait été admis à le visiter, ni même à le voir, malgré le grand nombre de demandes de personnes ayant sollicité cette faveur.

La consigne la plus sévère règne, dit le Siècle dans la partie du fort où se trouve le prisonnier, et avant d’être transporté aux Iles Sainte-Marguerite où il devra subir sa peine, il sera retenu quelques temps à Toulon. On sait que la prison des Iles Saintes-Marguerites reçut autrefois un prisonnier d’Etat de haute importance, l’homme au Masque de Fer.

Remarque : Henri de Rochefort était un journaliste, homme politique et auteur de théâtre, avait été condamné à six mois de prison.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication pour le Fort Mundolsheim (Fort III).

Adjudication publiée par le journal Straßburger Zeitung : « Adjudication, pour la livraison d’une pompe à colonne „Säulenpumpe“ à Strasbourg, le 9 mai 1873 de cette année, le matin à 10 heures ».

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication de travaux au profit des ateliers de construction de l’artillerie.

Adjudication publiée par le journal Straßburger Zeitung : « Adjudication   le 9 mai 1873 à 10 heures de réparations diverses au profit des ateliers de construction de l’artillerie « Artillerie-Werkstatt » par l’administration impériale de garnison « kaiserliche Garnison-Verwaltung ». Les plans et autres documents peuvent être consultés à la direction des constructions de garnison « Garnison-Bau-Direction », rue Brûlée « Brandgasse Nr. 11 ». Signé à Strasbourg le 27 avril 1873, par la « Garnison-Verwaltung, Schiffleutstrasse Nr. 11 ».

 

Allemagne, Mulhouse garnison : Suicide d’un soldat.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mulhouse, 9 mai. Hier un soldat de la garnison de notre ville s’est brûlé la cervelle. On raconte que ce soldat était revenu à la caserne après avoir pris part aux exercices gymnastiques, avait ôté sa botte, placé son fusil à terre dans la direction de sa tête et fait partir la détente au moyen de son pied. On ignore la cause de ce suicide. (Journal de Mulhouse).

 

France : Versement des derniers millions de la contribution de guerre.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Le gouvernement a fait hier le versement des derniers millions qui complètent le paiement mensuel de 250 millions aux Allemands.

 

France, Marseille : M. Henri de Rochefort emprisonné au fort Saint-Nicolas.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Le Sémaphore de Marseille avait annoncé que M. Henri de Rochefort venait d’arriver dans cette ville et vient d’être enfermé au fort Saint-Nicolas. La nouvelle paraît se confirmer. M. de Rochefort serait arrivé réellement lundi par le train de midi et on l’aurait mis dans une casemate où personne n’aurait été admis à le visiter, ni même à le voir, malgré le grand nombre de demandes de personnes ayant sollicité cette faveur.

La consigne la plus sévère règne, dit le Siècle dans la partie du fort où se trouve le prisonnier, et avant d’être transporté aux Iles Sainte-Marguerite où il devra subir sa peine, il sera retenu quelques temps à Toulon. On sait que la prison des Iles Saintes-Marguerites reçut autrefois un prisonnier d’Etat de haute importance, l’homme au Masque de Fer.

Remarque : Henri de Rochefort était un journaliste, homme politique et auteur de théâtre, avait été condamné à six mois de prison.

 

Samedi 10 mai 1873

 

Allemagne, Metz ville : Uniforme pour les employés de l’octroi.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 10 mai. D’après une disposition définitive du président du département, les employés de la mairie et de l’octroi devront, à partir d’aujourd’hui, porter l’uniforme impérial allemand. On n’a pas accédé au vœu de notre Conseil municipal demandant que les casquettes portent les armes de Metz au lieu de la cocarde allemande ; cependant on a permis de porter en même temps ces deux insignes. Cette mesure fait disparaitre un dernier souvenir de l’administration française, et sans doute plus d’un employé déposera avec regret, pour conserver son gagne-pain, un uniforme auquel il était attaché. Jusqu’à présent, on n’a pas demandé la prestation de serment à notre mairie ; cependant après un délai de deux ans on pourrait bien l’exiger maintenant, et mettre fin à un état provisoire incommode pour les deux parties.

 

Allemagne, Bitche : Révocation du maire.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 10 mai. Vous avez sans doute déjà appris que le maire de Bitche a été révoqué de ses fonctions pour opposition, mais peut-être ne savez-vous pas qu’il a pris la fuite, ce qui donne lieu aux suppositions les plus diverses.

Cet article est corrigé par l’édition du 17 mai 1873 du même journal : Strasbourg, 16 mai. Dans le numéro 111 de notre journal, un de nos correspondants de Metz nous a écrit entre autres que le maire de Bitche est en fuite. Nous venons de recevoir de l’autorité l’avis que cette nouvelle n’est nullement fondée et nous nous empressons d’en faire part à nos lecteurs. Nous avons en outre invité notre correspondant à donner au maire de Bitche toute satisfaction due à ne plus nous communiquer de simples bruits dénués de fondement comme des faits notoires.

 

Allemagne, Sarreguemines garnison : Adjudication de la construction d’une forge.

Adjudication publiée par le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Les travaux et la livraison des matériaux pour la construction d’une forge dans la caserne de cavalerie locale doivent être adjugés au moins offrant le samedi 10 mai 1873 à 10 heures ay bureau de l’administration de garnison de Saargemünd (Sarreguemines). Signé à Saargemünd, le 1er mai 1873 par la Kaiserliche Garnison-Verwaltung.

 

Allemagne, Haute-Alsace : Ponts sur le Rhin.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Les bateliers et flotteurs du Rhin sont avertis qu’à l’effet de construire et de terminer les nouveaux ponts de bateaux près de Rhinau-Cappel et de Gerstheim-Ottenheim, la circulation des bateaux et radeaux est interrompue : Près de Rhinau-Cappel, du 10 au 20 de ce mois ; près de Gerstheim-Ottenheim, du 15 au 31 de ce mois, en ce sens que les bateaux doivent s’arrêter à un kilomètre en amont des ponts et ne peuvent passer qu’avec une autorisation spéciale du conducteur des travaux ou du chef du pont ; les bateliers et flotteurs doivent suivre exactement les indications qu’ils leur donneront.

La direction des travaux est chargée de déterminer l’époque à laquelle la circulation sera ouverte. Strasbourg, le 8 mai 1873. Le président supérieur de l’Alsace-Lorraine, De Möller.

 

Allemagne, Strasbourg, place forte : Recherches terrassiers pour le chantier du Fort Werder.

Annonce du journal Straßburger Zeitung publiée à deux reprises cette annonce : « 300 à 400 terrassiers trouve un emploi bien réénuméré pour un travail à la cadence « Accord ». Se présenter chez le maître ouvrier « Schachtmeister » Hantle ».

 

Allemagne, Strasbourg, garnison : Avis de recherche d’un déserteur du régiment d’infanterie I.R.60.

Avis de recherche publié par le journal Straßburger Zeitung : « Avis de recherche. Le fusillier Johann August Löthe du régiment d’infanterie n°60 « Infanterie-regiment Nr. 60 » s’est absenté le 6 mai 1873 matin du terrain d’exercice de la garnison de Wissembourg en Alsace, et n’est jusqu’à présent pas revenu. Il est soupçonné de désertion. Toute personne qui a une idée sur le lieu où séjourne le Fusillier Löthe doit en rendre compte à la prochaine station de police ou de l’armée. Par ailleurs toutes les administrations du pays et de l’étranger doivent porter attention au Fusillier Löhte et e cas de rencontre de le mettre aux arrêts et de le transporter sous bonne escorte à Wissembourg et de le livrer au commandement de l’unité ci-dessous. Wisembourg, le 8 mai 1873. Kön. Commando des Fusilier-Bataillons 7. Brandenburg Inf. Rgt. Nr. 60. Signalement. Prénoms : Johan August.

Nom de famille : L. Né le 13 juin 1852. Lieu de naissance : Nieder-Häringsdorf. Arrondissement : Freistadt. Regierungs-Bezirk : Liegnitz. Profession : valet de ferme « Knecht ». Religion : protestant. Taille : 1,71 m. Couleur des cheveux : bond clair. Front : ordinaire. Bouche : lèvre inférieure très épaisse. Moustache : néant. Menton : ordinaire. Sourcils : blond. Yeux : bleus. Nez : ordinaire. Cou : ordinaire. Forme du visage : ordinaire. Couleur du visage : en bonne santé. Silouhette : mince. Langue : allemand. Signe particulier : démarche remarquablement trainante. Tenue : 1 veste d’arme « Waffenrock », un pantalon en toile bleue, 1 foulard, 1 pantalon de sous-vêtement, une chemise en laine rayée rouge et bleue, 1 paire de bottes ». 4781.

 

Dimanche 11 mai 1873

 

Allemagne, Seltz, Rhin : Projet d’inauguration du pont de bateaux.

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Wissembourg. Il est probable que l’inauguration du pont de bateaux entre Seltz et Plittersdorf aura lieu le 11 ou le 18 mai. Les communes de l’Alsace et du grand-duché de Bade qui y sont directement intéressées se prépare à fêter cet événement si important pour eux.

 

Lundi 12 mai 1873

 

Allemagne, Diedenhofen (Thionville) : Sondage du lit de la Moselle.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Thionville, 12 mai. Depuis la semaine dernière on fait des sondages dans le lit de la Moselle dans le but de trouver une place convenable pour l’établissement d’un second pont fixe que traverserait le chemin de fer projeté d’ici à Trèves par Sierck.

 

Mercredi 14 mai 1873

 

Allemagne, fortifications : Technique cuirassements.

La première tourelle en fonte dure pour deux pièces de 15 cm des fortifications de terre « Hartguss-Drehturm für zwei 15 cm Ring-Geschütze der Landesbefestigung » du fabriquant Hermann Gruson est été testée au printemps 1873 sur le champ de tir de Tegel, mais à la suite d’une trop faible épaisseur du cuirassement de la tourelle, elle ne résistait pas aux épreuves de tir. Cependant l’avant-cuirasse a bien résisté aux tirs d’essais. La commission concluait donc le 14 mai 1873 que cette tourelle ne pouvait être mise en service et ordonne la poursuite des essais avec un blindage plus épais. Néanmoins la tourelle concurrente du Major Schumann résiste bien au tir et est validée.

 

Allemagne, Seltz : Programme de l’inauguration du pont du Rhin.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Seltz, 14 mai. Dimanche prochain, 18 de ce mois, aura lieu l’inauguration solennelle du pont de bateaux sur le Rhin entre Seltz et Plittersdorf. Voici le programme publié à cette occasion par le Comité de fête :

1° Le matin, à 10 heures ½, les autorités municipales des deux communes riveraines, les autorités administratives de l’arrondissement de Wissembourg et du bailliage de Rastatt, le chef de l’inspection badoise des ponts-et-chaussées, ainsi que les autres hôtes, se rendront à Seltz et Plittersdorf ;

2° A 11 heures, le cortège, formé sur al rive alsacienne, se rendra par le pont, décoré pour la circonstance, à la place de fête sur la rive badoise, où l’on prononcera quelques allocutions et où les hôtes échangeront les compliments pendant que la musique jouera quelques morceaux.

3° A midi et demi, le cortège commun, précédé de la musique, se rendra par le pont dans la ville de Seltz, où il y aura des banquets dans différents locaux. Les demandes d’admission au banquet de la mairie (5 francs le couvert) devront être adressées de bonne heure à la mairie de Seltz.

Les habitants des communes riveraines sont invités à manifester leur joie de l’établissement de cet important moyen de communication, en venant assister en grand nombre à la fête.

 

Allemagne, Gerstheim & Rhinau : Construction de ponts de bateaux.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Erstein, 14 mai. 5cor. Part.) Les deux ponts du Rhin sont en construction dans notre cercle, à Gerstheim et à Rhinau, vont être achevés prochainement et établiront de bonnes communications entre les deux rives du fleuve. Aucune dépense n’a été épargnée pour l’exécution de ces ouvrages d’utilité publique ; à Gerstheim la digue d’inondation du Rhin, ainsi qu’une transversale qui servaient de chemin d’accès à l’ancien embarcadère ont été transformées en voies spacieuses ; à Rhinau la route du Rhin est très-convenable, de sorte que les chaussées qui aboutissent aux deux passages sont tout à fait dans les conditions désirables. Aux têtes de ponts, de vastes maisons d’habitation avec dépendances, bâties dans le meilleur goût, devant servir de logement au personnel d’entretien et de manœuvre, prouvent la grande sollicitude témoignée aux employés par l’administration qui vient de faire de vigoureux efforts pour satisfaire à l’un des nombreux besoins de la contrée. Quand, en général et pour beaucoup de motifs, l’aversion pour nos nouveaux maîtres n’a pas diminuée depuis les premiers jours de la conquête, il y a cependant lieu de reconnaître que ces deux ponts vont acquérir aux autorité de la province les éloges d’une grande population commerciale et agricole. C’est que dans ce cas spécial Monsieur le président de la Basse-Alsace a consulté les véritables intérêts du pays ; accompagné d’hommes compétents dont il a accepté les avis, il s’est rendu lui-même sur les lieux pour examiner les divers passages du fleuve. Il faut l’avouer, l’administration a remporté un succès éclatant dont elle pourra se glorifier hautement aux prochains jours d’inauguration ; en suivant le même chemin, elle arrivera toujours au même résultat.

 

Jeudi 15 mai 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Constructions à la citadelle.

Adjudication publiée par le journal Straßburger Zeitung : « Adjudication le 15 mai 1873 à 10 heures, de la construction neuve de la caserne A « Kaserne A », bâtiment pour les sous-officiers mariés « Gebäude für verheiratete Unteroffiziere » et d’un logement pour officiers « Offizier-Wohngebäude » à la citadelle, au bureau de l’administration de garnison « Garnison Verwaltung », Schiffleutstrasse n° 11, signé le 18 avril 1873, à Strasbourg ».

 

Allemagne, Strasbourg faits divers : Duel sur l’hippodrome.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 15 mai. La malheureuse rage du duel a fait ce matin une victime à l’hippodrome de l’île des Epis. MM. Mohr, de Landau en Palatinat, président de la corporation « Rhénania », et Coste, de l’Uckermark, qui ne fait partie d’aucune corporation, tous deux étudiants de notre Université, se sont battus au pistolet ce matin à 6 heures. M. Mohr a reçu une balle qui lui a traversé le bas-ventre et est mort immédiatement. M. Coste s’est constitué prisonnier entre les mains de M. le procureur impérial pendant qu’on transportait à l’hôpital le cadavre de son adversaire. On prétend due ce duel a été amené par une discussion provoquée par des motifs insignifiants lors du grand Commers du 1er mai.

 

Allemagne, Strasbourg presse : Elsässisches Journal - Journal d’Alsace.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 15 mai. Au sujet de ce que nous avons dit hier du nouveau journal que M. Fischbach, imprimeur, doit publier de concert avec M. Bauer, l’ancien rédacteur en chef du Courrier du Bas-Rhin, M. l’avocat G. Fischbach nous fait part que c’est lui qui sera le rédacteur responsable de ce journal. On s’est assuré le concours de M. H. Bauer principalement pour la partie allemande de la feuille. Nous profitons de cette occasion pour annoncer que la nouvelle feuille prendra le nom de Journal d’Alsace (Elsaessisches Journal) et que MM. Jules Klein, G. Fischbach, Ad. Sengenwald et Schneegans se sont portés garant de l’attitude qu’il doit prendre en présence de la situation actuelle.

 

Vendredi 16 mai 1873

 

Allemagne, Strasbourg ville : Enterrement de l’ancien maire Humman.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 16 mai. L’enterrement solennel de M. Theodore Humann, mort à Paris le 14 mai, aura lieu demain samedi 17. Le convoi s’assemblera à 8 h ¼ du matin, à la gare de chemin de fer pour se rendre de là à l’église Cathédrale son ancienne paroisse.

M. Th. Humman est mort à l’âge de 70 ans. Il était le fils de l’ancien ministre des Finances de Louis-Philippe, l’un des rares Alsaciens qui avait réussi à atteindre dans l’administration française une position répondant à leurs capacités ; il était le beau-père de M. Keller, député de Belfort, et de M. Saglio, conseiller d’Etat. Sous le gouvernement de juillet, le défunt était membre de la Chambre des députés ; il a été en outre receveur général du Bas-Rhin et président du tribunal de commerce. Pendant le siège de Strasbourg, il a rempli les fonctions de maire jusqu’au moment où les délégués suisses apportèrent la nouvelle de la proclamation de la république, à la suite de laquelle il donna sa démission. Depuis la cession de l’Alsace-Lorraine à l’Allemagne, il était venu se fixer à Paris, où ses obsèques ont eu lieu aujourd’hui à 10 heures du matin à l’église Saint-Thomas-d’Aquin. Le défunt laisse partout les meilleurs souvenirs.

 

Allemagne, Strasbourg - Kehl, garnison : Adjudication pour l’équipement des batteries de Kehl.

Adjudication publiée par le journal Straßburger Zeitung : Le 16 mai 1873 à 9 heure, l’administration de garnison « kaiserliche Garnison-Verwaltung, située Schiffleutrasse 11, adjuge la livraison d’ustensiles pour équiper les batteries de Kehl « Kehler-Batterien » et une baraque pour 200 hommes, ainsi que la livraison de 723 kg de crin de chevaux « Rosshaare ». Cet avis a été signé le 10 mai 1873 à Strasbourg.

 

Samedi 17 mai 1873

 

Allemagne, Strasbourg ville : Enterrement de l’ancien maire Humann.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 17 mai. Ce matin, à neuf heures et demie, ont eu lieu en notre ville les obsèques de M. Humann, ancien maire de Strasbourg, décédé à Paris le 14 de ce mois. Dès son arrivée en gare, le cercueil a été transporté sur le corbillard qui l’attendait, et le cortège s’est formé. En tête marchaient les enfants de l’hospice des orphelins, précédant les pensionnaires de l’établissement des Petites-Sœurs, puis venaient les tambours et clairons du bataillon des sapeurs-pompiers, faisant entendre des roulements et des sonneries funèbres ; après eux s’avançaient, précédé des garçons de bureau de la mairie le corbillard richement orné et trainé par quatre chevaux tenus à la main. Le cercueil était couvert de guirlandes et de couronne. Derrière le corbillard, entre deux haies de sapeurs-pompiers, s’était rangée la foule immense des citoyens qui étaient venus rendre au défunt les derniers honneurs ; le cortège a traversé la rue de la Gare, le rue des Petites-Boucheries, la rue des Grandes-Arcades et la rue Mercière, il est entré dans la cathédrale dont le chœur et le portail étaient tendus de noir et où a été célébré le service funèbre après lequel le corps a été transféré au cimetière Sainte-Hélène. Une foule nombreuse et recueillie se tenait dans toutes les rues où passait le cortège funèbre.

 

Allemagne, Strasbourg ville : Deux adjoints au maire relevés de leur fonctions.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 25 mai. D’après un télégramme adressé de Berlin à la Karlsruher Zeitung, un décret impérial du 17 de ce mois a relevé de leurs fonctions comme adjoints MM. Ad. Weyer, Louis Huber et E. Ad. Ed. Goguel, membre du Conseil municipal de Strasbourg.

 

France, Verdun, occupation allemande : Composition de la garnison allemande.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Voici, d’après le XIXe Siècle, quels seront la composition et l’effectif de la garnison qui doit s’établir à Verdun pendant les deux derniers mois de l’occupation :

1° le général Manteuffel avec son état-major, composé de 40 officiers ; 2° Le général de brigade von Linsingen ; 3° 1 escadron de lanciers ; 4° 2 batteries d’artillerie ; 5° 3 compagnies d’artillerie ; 6° 1 compagnie de pionniers ; 7° 5 bataillons d’infanterie ; En tout 5 000 hommes.

Le général Manteuffel logera, avec une partie de son état-major, à l’hôtel de la sous-préfecture.  Un appartement a été loué en ville pour le sous-préfet, qui se trouve obligé de quitter la sous-préfecture.

M. le comte de Saint-Vallier, qui, lui aussi ira s’installer à Verdun après l’évacuation de Nancy, sera logé au palais épiscopal, qui, sas contredit, est, après celui de Limoges, le plus vaste et le plus beau de tous les évêchés de France.

Les négociations engagées entre le général de Manteuffel et M. Saint-Vallier comprennent aussi la fixation du rayon de Verdun, que le général désire voir assez étendu à cause des exercices à feu qu’il veut faire faire à ses soldats.

 

Dimanche 18 mai 1873

 

Sarreguemines, garnison : Caserne de cavalerie.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Sarreguemines, 18 mai. La construction d’une caserne de cavalerie dans notre ville, est décidée depuis quelques mois déjà et l’emplacement en a été choisi au-delà de la Sarre. Dans cette caserne sera aussi établi, dit-on, le « Bezirks-Commando ». Le quartier de cavalerie actuel n’a pu recevoir que les chevaux de deux escadrons, et, jusqu’à l’entier achèvement des écuries en construction actuellement, ceux du 3e escadron, arrivé i y a quelques mois de Saint-Avold, ont dû être logés en ville dans les écuries de particuliers. Sous peu, nous recevons aussi le 4e escadron, qui, en attendant que la nouvelle caserne soit achevée, sera logé dans les villages voisins de Welferdingen et de Neunkirchen. Cette question a amené hier un général prussien dans notre ville, qui a profité en même temps de cette occasion pour voir le nouveau champs de manœuvres qu’on vient d’établir entre Neunkirchen et Frauenberg, à la place de l’ancien, acheté pour la maison d’aliénés à créer.

 

France, Marseille : Conflit social des boulangers.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On écrit de Marseille à la République de Montpellier que les ouvriers boulangers, dont la journée est à 5 francs, en demandent 6. Les patrons refusent. Une grève est annoncée pour le 1er juin.

 

Mardi 20 mai 1871

 

Allemagne, Metz : Restauration de la cathédrale.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 20 mai. La Gazette de la Lorraine apprend qu’outre la restauration de notre cathédrale, dont nous avons parlé ces jours derniers, le gouvernement impérial a en vue de restaurer encore d’autres édifices et la Lorraine, classés comme monuments historiques, et les plans et devis seront prochainement soumis à la présidence supérieure. Parmi ces monuments se trouvent l’oratoire des Templiers en notre ville, les églises de Morhange et de Heckenransbach, dans l’arrondissement de Forbach ; celle d’Usselskirch et le château d’Ottange, dans l’arrondissement de Thionville ; les châteaux de Falkenstein et de Waldeck, dans l’arrondissement de Sarreguemines, ainsi que l’aqueduc romain, à Jouy-aux-Arches.

 

Mercredi 21 mai 1873

 

France, armée : Projet de loi de réorganisation de l’armée ;

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le projet de loi à la réorganisation de l’armée a été définitivement et à l’unanimité adopté par la Commission des quarante-cinq. Ce projet comprend les principaux points suivants :

Recrutement de l’armée d’active dans tout le territoire de la République française.

Classement des hommes en corps disponibles et de réserve dans leurs régions respectives.

Etablissement de quatorze corps d’armée régionaux et d’un corps d’armée pour l’Algérie.

Création, en outre, de quatre corps d’armée dont trois sont affectés à la garnison de Paris et un à celle de Lyon.

Les corps d’armée régionaux seront à cinq brigades d’infanterie, sauf le 13e et le 14e, qui seront à six brigades. Mais comme chaque corps régional détache une brigade pour la formation des corps d’armée spéciaux de Paris et de Lyon, il en résulte que leur composition réelle comporte généralement deux divisions d’infanterie, de deux brigades chacune.

Chaque division aura quatre régiments, deux par brigade. Le régiment aura trois bataillons à quatre compagnies chacun, comme le bataillon prussien. Les capitaines montés.

La Commission n’admet qu’un bataillon de chasseurs par corps d’armée, outre ceux attachés aux réserves. Total : vingt-deux bataillons. Chaque division aura constamment avec elle une certaine proportion de cavalerie et d’artillerie : deux escadrons de cavalerie ; pour l’artillerie ; une section correspondant à chaque bataillon, attaché à lui et marchand toujours avec lui.

Chacune des circonscriptions territoriales aura ses dépôts d’instructeurs, et des réserves d’armes et d’effets militaires de toute nature. Tous les chevaux et mulets seront immatriculés.

 

France, Belfort : Inauguration du Lion de Bartholdi.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : La ville de Belfort s’apprête déjà à fêter le départ de la garnison prussienne ; on inaugurera à cette occasion un Lion colossal qui sera placé sur les remparts ; cette œuvre, d’une dimension inusitée de 6 mètres, est due à M. Bartholdi, le sculpteur alsacien.

 

Samedi 24 mai 1873

 

Allemagne, Metz garnison : Arrivée programmée du 9e régiment de dragons.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 24 mai. Nous apprenons que le 9e régiment de dragons, actuellement à Pont-à-Mousson, est destiné à prendre garnison dans notre ville aussitôt que l’occupation des derniers départements français sera arrivée à son terme. Comme cependant sa présence au milieu de nous nécessite l’établissement d’une nouvelle caserne, l’autorité militaire a décidé que les dragons de Pont-à-Mousson seraient, en attendant, cantonnés à Saint-Avold, à Sarrebourg et dans une troisième localité dont le choix n’est pas encore fixé. Ce provisoire durera environ trois ans ; les habitants de Saint-Avold et de Sarrebourg s’en félicitent. Gazette de Lorraine.

 

Allemagne, Bitche : Mise au point.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nous avons reçu de Bitche l’avis officiel suivant en date du 24 mai : Dans le n°120 de votre estimable feuille, votre correspondant de Metz écrit sous la date du 19 mai : Si, dans les environs de Bitche, le casque à pointe et tout ce qui s’y rapporte sont exposés à maintes insultes, etc. Afin de rester dans le vrai, je dois dire que, depuis que l’exerce ici mes fonctions, dans le canton de Bitche, c’est-à-dire depuis le 13 août, je n’ai pas appris une seule fois que les casques à pointe et tout ce qui s’y rapporte aient été exposés à des insultes. Depuis le mois d’octobre de l’année dernière, notre garnison se compose d’un détachement d’environ 150 hommes, et tous les trois mois elle alterne entre le régiment prussien n°60 et le régiment brunswickois n°92. Je puis affirmer hautement qu’officiers et soldats se plaisent dans notre jolie ville, qui s’est relevée de sourire en lisant l’assertion de votre correspondance de Metz. Une correspondance du journal comme celle-ci ne peut avoir d’autre but que d’accuser toute une contrée de sentiments hostiles persévérant à l’Allemagne, d’opposition et d’irréconciabilité ! Cette supposition est fausse et doit d’autant plus offenser les citoyens en général bienpensants de Bitche que, dans l’intérêt de la ville, ils souhaitent vivement une garnison plus forte, et que la demande adressée à cet effet aux autorités militaires et administratives va être exaucée bientôt. En ce qui concerne le service militaire, le pays de Bitche n’est ni plus ni moins résistant que celui de Metz, où j’ai exercé mes fonctions pendant dix-huit mois. Chez nous aussi, presque tous les villages du canton ont fourni un petit contingent à la garde at aux régiments de lignes.

 

Allemagne, Strasbourg, ville : Plans des terrains vendus dans le secteur détruit.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 24 mai. La mairie vient de publier le plan des terrains qui seront vendus le 3 juin prochain, au compte de la ville et qui proviennent, comme l’on sait, des expropriations faites en vue du nouvel alignement et du nouveau tracé des quartiers du Marais-Kageneck et du faubourg de Pierres. Un plan spécial a été dressé pour chacun de ces quartiers. Celui du Marais-Kageneck embrasse toute l’étendue du terrain comprise entre le faubourg de Saverne, le faubourg National et la rue Kuhn prolongée, la rue Parallèle, la rue Déserte, la rue Militaire-des-païens et aux deux angles que cette rue forme avec la rue de la Course prolongée et le faubourg de Saverne. Le plan des terrains à vendre dans le quartier du faubourg de Pierres comprend 25 lots. Une grande partie de ces lots se trouvent des deux côtés de la nouvelle rue qui se dirigera obliquement de la porte de Pierres sur l’Usine à gaz et du tracé de laquelle on peut aujourd’hui se rendre un compte assez exact. Une autre partie de ces lots sont situés d’un côté de la rue de la Cigogne, qui, partant du faubourg de Pierres aboutit sur la nouvelle rue dont nous venons de parler. L’adjudication de ces terrains donnera sans doute un nouvel essor aux vastes entreprises de construction qui ont surgi dans notre ville à la suite des catastrophes des mois d’août et de septembre 1870. Le côté gauche du faubourg de Pierres, où pendant si longtemps les ruines sont restées accumulées, se déblaie rapidement, et un certain nombre de bâtiments s’y trouvent déjà complètement terminés. Dans deux ou trois ans, le faubourg de Pierres formera la plus belle rue de notre ville. Affiches de Strasbourg.

 

Dimanche 25 mai 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Concert de musique militaire.

Encart publicitaire du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Grand concert militaire est donné par la musique du 25e régiment d’infanterie « 1. Rheinischen Infanterie-Regiment Nr. 25 » sous la direction du chef de musique Manns au Jardin Lips le 25 mai 1873. Début à 15h30. Tarif de l’entrée : 50 centimes. Gratuit pour les enfants.

 

France, armée : Nouveau rapporteur de la Commission de l’armée.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : M. le général Chareton a été nommé rapporteur de la Commission de l’armée en remplacement de M. de Chasseloup-Laubat, décédé.

 

Lundi 26 mai 1873

 

Allemagne, Strasbourg ville : Nomination d’un nouvel adjoint au maire.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Avis. Par décret de S. M. l’Empereur, en date du 17 mai 1873, MM. Adolphe Weyer, Louis Huber et Charles-Adolphe Edmond Goguel ont été révoqué de leur fonctions d’adjoint au maire de la ville de Strasbourg. Strasbourg, le 26 mai 1873. Le président de la Basse-Alsace, d’Ernsthausen.

Arrêté. Considérant que trois places d’adjoints sont vacantes dans l’administration municipale de Strasbourg et que les autres prévisions de la loi du 24 février 1872 §1rt (Bulletin des lois pour l’Alsace-Lorraine, p. 147), se sont réalisées, j’arrête ce qui suit : M. le baron de Reichling-Meldegg, assesseur de gouvernement, est chargé des fonctions d’adjoint municipal en qualité de commissaire extraordinaire. Strasbourg, le 26 mai 1873. Le président de la Basse-Alsace, d’Ernsthausen.

 

Allemagne, Strasbourg ville : Cathédrale de Strasbourg.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 24 mai. Nous apprenons que la Commission de construction auprès de la présidence de notre ville aura à prendre la semaine prochaine une décision importante sur la forme architecturale de l’octogone équarri de notre cathédrale avec sa toiture. Dans l’intérêt de cette affaire si importante, qui a déjà antérieurement donné lieu à des avis de la part de MM. Böswillwald et Viollet-le-Duc, à Paris, nous voudrions que la Commission prit le parti d’ouvrir un concours afin d’obtenir ainsi le meilleur plan possible. Si ce concours est bien organisé et que des maîtres dans l’art du moyen âge, comme Schmidt à Vienne, Denzinger à Francfort et Haas à Hanovre soient placés à la tête du jury, on ne pourra pas douter d’un résultat très-favorable. Nous sommes d’avis qu’en présence des succès à obtenir, les frais d’un pareil procédé ne sont d’aucun poids. (Straßburger Zeitung).

 

Mardi 27 mai 1873

 

Allemagne, Strasbourg ville : Prolongation de la suspension du Conseil municipal.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Arrêté. La décision du président de la Basse-Alsace du 13 avril 1873 portant la suspension du Conseil municipal de la ville de Strasbourg est, d’après l’art. 13 de la loi du 5 mai 1833 sur l’administration municipale, prolongée d’une année. Strasbourg, le 27 mai 1873. Le président supérieur de l’Alsace-Lorraine, de Moeller. Le présent arrêté est porté à la connaissance du public. Strasbourg, le 27 mai 1873. Le président de la Basse-Alsace, d’Ernsthausen.

 

Allemagne, Mulhouse garnison : Vente aux enchères.

Adjudication publiée par le journal Straßburger Zeitung : « Le 27 mai 1873, le matin à 10 heures, seront mis en vente au plus offrant à la caserne « Fusilier-Kaserne » à Mulhouse, un grand nombre d’effets usagés, vestes et pantalons des tenues, des casquettes de campagne, des foulards, des casques et des tresses dorées, contre un payement immédiat en liquide. Commandement du 4ème régiment d’infanterie de Westphalie « 4. wesph. Infant.-Rgts. Nr. 17 ».

 

Jeudi 29 mai 1873

 

France, Paris armée : Nouveau ministre de la guerre.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Paris, 29 mai. Le Journal Officiel annonce la nomination du général Barail comme ministre de la guerre.

 

Samedi 31 mai 1873

 

Allemagne, Thionville : Incendie près de la porte des Bouchers.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Thionville, 31 mai. Aujourd’hui à 7 heures du matin un violent incendie a éclaté devant la porte des Bouchers et a consumé l’établissement de M. Pétry, marchand de bois, et trois maisons voisines. Comme toujours le bruit court que cet incendie a été allumée avec préméditation. Grâce aux efforts du corps de pompiers de notre ville, assisté de détachements d’infanterie et d’artillerie de notre garnison, on parvint à préserver la gare aux marchandises situées en face de la maison incendiée, qui brûle encore ce moment (5 heures du soir). Le danger de voir le feu se communiquer à la gare était assez grand.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Promotion au sein du bataillon de Landwehr.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 31 mai. Le dernier numéro du Militär-Wochenblatt contient les promotions suivantes dans le bataillon de la landwehr à Strasbourg : M. d’Ernsthausen, président du département de la Basse-Alsace, lieutenant d’artillerie, est nommé lieutenant en premier, et M. le Dr Wasserfuhr, conseiller médicinal du département, médecin-major.

 

Mardi 3 juin 1873

 

Allemagne, Seltz : Difficultés pour enlever des poteaux de brise-glace sur le pont de bateau.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : De la Basse-Alsace, 3 juin. En dépit de tous les essais tentés au moyen de vis, on n’a pas encore réussi à enlever les brise-glace du nouveau pont de bateaux de Seltz. La profondeur à laquelle les fiches sont enfoncées, et le fort courant qui existe à cet endroit, ne permettent guère d’espérer qu’on pourra arriver au but qu’on se propose en sciant les brise-glace, maintenant surtout que le niveau de l’eau a une tendance très prononcée à s’élever. Il faudra peut-être avoir recours au moyen extrême, et faire sauter cet obstacle qui s’oppose absolument à la navigation à vapeur. Par suite de cette seule circonstance, tandis que toutes les autres sont favorables, l’ouverture de la navigation de Mannheim à Strasbourg est indéfiniment ajournée.

 

Mercredi 4 juin 1873

 

Allemagne, Strasbourg ville : Adjudication publique des terrains des anciens quartiers incendiés.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 4 juin. D’après la Straßburger Zeitung, l’adjudication publique de terrains situés dans les quartiers incendiés du Marais-Kageneck et du faubourg de Pierres, qui ont appartenu à la ville de Strasbourg ou ont été acquis par elle, a eu les meilleurs résultats, bien que plusieurs des lots offerts n’aient pas trouvé d’acquéreurs. C’est surtout un grand terrain situé près de la porte de Pierres, au coin de la rue des Pierres et de la nouvelle rue qui va à la gare, qui a été très vivement discuté par plusieurs aubergistes, de sorte qu’il a été payé 150 francs le mètre carré, prix tout à fait inouï dans le quartier. Au marais Kageneck on a également vendu des terrains à 60 francs le mètre carré, qui, il y a 1 ½ ans avait coûté 40 francs ; il y a donc une augmentation de 50 pour cent.

 

Allemagne, Gerstheim : Programme de la fête d’inauguration du pont de bateaux.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 4 juin. Le Comité alsacien-badois » publie le programme suivant de la fête de l’inauguration du pont Gerstheim-Ottenheim, fixée au 8 de ce mois.

1° Le Comité reçoit les invités à la mairie de Gerstheim, ainsi qu’à celle d’Ottenheim, et dispose le cortège.

2° A 11 heures précise, départ des cortèges vers le Rhin. Voici l’ordre du cortège alsacien : 1. Musique civile d’Erstein. 2. Elèves des écoles conduits par leur instituteurs et institutrices. 3. Comité et autorités. 4. Invités. 5. Différentes sociétés invitées ; 6. Sociétés de gymnastiques.

3° Le cortège alsacien passe le pont et est reçu sur la rive badoise par le cortège badois ; qui se dispose autant que possible en demi-cercle.

4° Après les salutations réciproques, le bourgmestre d’Ottenheim remet le vin d’honneur aux invités.

Après un chant de la jeunesses des écoles, les deux cortèges s’unissent et se préparent au retour.

6° A 1 heure précise, banquet à Gerstheim.

7° Vers le soir, conversation à Ottenheim. Les invités se rendent à Lahr, où il y a un banquet final au Casino.

Pendant la marche du cortège, sonnerie des cloches et salves de boîtes sur les deux rives.

Les habitants des deux rives sont invités à prendre part à cette fête de concorde.

Le Comité alsacien badois.

Nous ajoutons que les autorités ont accepté avec empressement l’invitation qui leur a été adressée et que l’accident arrivé ces jours derniers au pont et dont nous avons fait mention dans notre journal a été sans importance.

 

Allemagne, Strasbourg ville : Modification de la direction de certains fils télégraphiques.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 4 juin. Ces jours derniers, l’administration des télégraphes a introduit une modification dans la direction de certains fils télégraphiques. Du bureau principal, quai de Paris, les fils se dirigent vers le rempart de Saverne, qu’ils suivent jusqu’à l’Ill, en dehors du mur d’enceinte ; puis la ligne passe au-dessus du Löwengraben, sur le rempart près des Ponts-Couverts, jusqu’au Petit-Polygone, et après avoir traversé le glacis devant la porte de l’Hôpital, rejoint le chemin de fer tout près de la station de la porte des Bouchers. Ce cette manière on épargne beaucoup de poteaux télégraphiques et de fils, car la ligne est considérablement raccourcie. Comme on le voit encore, les six fils qui doivent aller de l’autre côté du Rhin suivaient autrefois la ligne de chemin de fer de Strasbourg à Kehl dans toute sa longueur.

 

Jeudi 5 juin 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Suppression du Conseil de guerre de Metz.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 5 juin. Le §1er du projet de loi concernant les Conseils de guerre en Alsace-Lorraine et actuellement soumis au Conseil fédéral, supprime le Conseil de guerre de Metz et étend la compétence de celui de Strasbourg sur toute l’Alsace-Lorraine. D’après le §2, le Conseil de guerre connait des crimes de lèse-majesté et de haute trahison (§§ 80, 90 du Code pénal allemand), d’offense envers le commandant fédéral (§§ 94, 96), d’offense envers le souverain de la Confédération (§§ 98, 100), d’actions hostiles envers les états amis (§ 102), des crimes et délits en ce qui concerne l’exercice du droit du citoyen (§§ 105,16), la résistance contre l’autorité (§ 118), les crimes contre l’ordre public (§ 125). D’après le § 3 du projet, l’excitation à commettre l’une de ces actions, même lorsqu’elle est restée sans résultat, doit être jugée d’après la loi, mais en tenant compte des §§ 44 et 45 du Code pénal. D’après le § 4, l’action judiciaire est réglée par les prescriptions sur l’action des tribunaux de police correctionnelle, en tant que l’ordonnance gouvernementale du 19 décembre 1870 ne renferme pas de disposition spéciale. D’après le § 5 les membres militaires sont nommés par le gouverneur de Strasbourg, les membres civils sont choisis parmi les membres du tribunal de première instance de Strasbourg par le président et le procureur de la Cour d'appel de Colmar. D’après le § 4 on peut se pourvoir en cassation, contre les décisions du Conseil de guerre, qui doit être formé de nouveaux éléments. Le paragraphe final détermine que les causes qui sont actuellement instruites par le Conseil de guerre, et qui d’après le § 2 ne rentrent plus dans la compétence du Conseil de guerre est ainsi réduite aux crimes politiques qui, comme le remarque l’exposé des motifs, ne peuvent être renvoyés devant les Cours d’assise avant un temps assez long.

 

Vendredi 6 juin 1873

 

Allemagne, Strasbourg : Premier paiement du cinquième milliard de la contribution de guerre.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 6 juin. D’après des renseignements plus précis, le premier paiement sur le cinquième milliard, dont nous avons déjà annoncé l’arrivée, comprend 112 millions de francs dont 69 millions en traites au nombre de 3 25, le reste en or et en argent. Ce transport prenait cinq wagons. D’après ce qu’on écrit à la Karlsruher Zeitung, l’or est renfermé dans des sacs qui contiennent 200 000 francs et pèsent en moyenne 65 kilogrammes. En même temps qu’ici les paiements se sont faits à Cologne et Metz. Trois employés du ministère des finances français ont opéré le paiement comme d’habitude. M. Pietsch, conseiller gouvernemental auprès de la présidence supérieure, était chargé d’en prendre livraison au nom de l’Allemagne.

 

Lundi 9 juin 1873

 

Allemagne, Alsace : Travaux sur les digues du Rhin.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 9 juin. Un ingénieur, assisté de deux aides, est chargé de commencer immédiatement les travaux préparatoires pour exhausser et renforcer la digue principale de la rive gauche du Rhin (Alsace), sur une longueur de 184 kilomètres. Il commencera tout d’abord ses travaux en remontant le Rhin de Rhinau à Schoenau, puis sur une certaine longueur près de Motheren (actuel Mothern, canton de Seltz), car ce sont les points que l’on croit le plus menacés. Comme on sait, les communes se sont chargées d’un quart des dépenses nécessitées par cette œuvre entreprise dans leur intérêt. Les devis des travaux à exécuter, qu’on est en train de préparer, figureront au prochain budget de 1874. Les digues en question ont été examinées sous le gouvernement français après l’inondation de 1852, et ont été exhaussées et renforcées de 1853 – 1869 : il résulte du rapport officiel adressé au Conseil général que l’Etat a dépensé dans ce but 1 272 307,82 francs et que les communes y ont contribuées pour un quart, c’est-à-dire 424 102,42 francs, ce qui fait une dépense totale de 1 696 410,42 francs. Par suite d’influences diverses, comme la crue de 1872, les digues principales ont été trouvées trop basses en bien des endroits.

 

Mercredi 11 juin 1873

 

France : places fortes : Elargissement du Comité de Défense (1872-1888) par décret.

Dans l’ouvrage « La barrière de Fer » Philippe Truttmann nous apporte l’information suivante : Le 11 juin 1873, un second décret présidentiel élargit l’assiette du Comité de Défense et porte le nombre de membres à quatorze, tous militaires. De plus, le général Séré de Rivières, membre dès l’origine en tant que commandant du Génie du 2e corps de l’Armée de Versailles, est nommément désigné comme Secrétaire du Comité, assisté d’un secrétaire-adjoint, le commandant du Génie Langlois, son aide-de-camp lors du deuxième siège de Paris.

 

Vendredi 13 juin 1873

 

Allemagne, Mulhouse, garnison : Inspection de la garnison.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mulhouse, 13 juin. Depuis hier S. Exc. Le général de Fransecky est dans notre ville pour passer l’inspection de la garnison. Il y a quelques temps le bruit s’était répandu que le bataillon en garnison dans notre ville devrait être déplacé, parce qu’il serait en de trop bons rapports avec la population et ne montrerait pas assez d’énergie contre elle. Quelques fausses que soit cette rumeur, elle renferme cependant pour notre bataillon une éloge qu’il mérite complètement.

 

Lundi 16 juin 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Projet de revue des troupes par l’Empereur.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 16 juin. On écrit à la Kölner Zeitung : Dans les cercles militaires, le bruit court que lors du retour des troupes d’occupation, une division sera concentrée à Strasbourg, une autre à Sarrebrück, pour y être passée en revue par l’empereur avant de rentrer dans leurs foyers. Chaque Allemand se réjouirait de voir ici son souverain, si ce n’était que pour se convaincre de sa convalescence ; cependant nous ne souhaitons pas de le voir sitôt à Strasbourg. En effet, qui pourrait lui souhaiter la bienvenue au nom de la bourgeoisie, qui, en ce moment, est divisée en divers partis, et actuellement n’est pas inactive, mais muette, et probablement resterait également muette dans une circonstance pareille ! Car nous ne pouvons supposer que l’Empereur d’Allemagne, en venant de Baden-Baden, se rendrait directement au champ de revue sans voir la ville et sa population mécontente. Nous ne mentionnons pas ce bruit que dans l’espoir de le voir bientôt démenti.

 

Mercredi 18 juin 1873

 

Allemagne, Metz, garnison : Projet de suppression de suppléments de solde.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 18 juin. A plusieurs reprises, on a fait courir le bruit que les suppléments de solde accordés aux troupes et aux officiers en garnison dans l’Alsace-Lorraine, devaient sinon être supprimés, du moins être notablement réduits ; mais chaque fois ce bruit a été démenti. Aujourd’hui nous pouvons affirmer péremptoirement que, jusqu’au 1er août, on retranchera un quart du supplément accordé, jusqu’à présent aux officiers, et que, de même, on retranchera 2 sgr. (Silbergroschen) par jour de paie du supplément accordé aux soldats pour leur nourriture.

 

Allemagne, Metz place forte : Déroulement des travaux des forts.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Les travaux de nos forts sont poussés activement ; on vient de terminer une seconde caserne au fort de Queuleu, et jusqu’au 3 août, elle sera occupée par les réserves bavaroises qui arriveront dans notre ville. On travaille avec ardeur à la troisième caserne qui sera construite dans le même fort, de sorte que, jusqu’en automne, les ouvrages de maçonnerie pourraient bien être achevés. Les éboulements de terre sont de nouveau réparés, et si l’on continue les travaux de cette manière, le fort pourrait bien être achevé dans l’espace d’une année. Les forts Saint-Privat et Saint-Quentin, dont les travaux sont poussés avec plus d’ardeur encore, mettront plus de temps à être achevés. Tous les forts autour de Metz renferment neuf casernes, qui, en temps de paix, sont presque vides, mais qui en cas de guerre, pourraient recevoir un nombre considérable de troupes.

 

Vendredi 20 juin 1873

 

Allemagne, Mayence, place forte : Travaux de fortification.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mayence, 20 juin. Il parait que relativement aux travaux de fortification de notre ville on va suivre ici un procédé opposé à celui qu’on emploie à Strasbourg. Tandis que chez vous, on poursuit avec ardeur les construction des forts et qu’on s’abstient pour le moment de tous travaux qui avaient pour but l’agrandissement de la ville, on construit chez nous avant tout les nouveaux remparts de la ville et on ne songera à la construction des cinq forts extérieurs projetés que lorsque le premier travail sera terminé. Cependant, les choses sont ici comme chez vous les mêmes sous ce rapport qu’on pousse avec énergie l’accomplissement de ce qu’on a entrepris. La différence de procédé a été sans doute motivée principalement par la circonstance qu’on a voulu rendre le plus tôt possible à la ville de Mayence la facilité de s’étendre, tandis qu’à Strasbourg il paraît malheureusement qu’on ne s’intéresse pas beaucoup encore à l’agrandissement de la ville et qu’on ne s’y occupe pas de créer les conditions préalables d’un essor de l’économie locale. Peut-être cet état de choses n’est-il pas étranger à la circonstance que les Chambre de commerce de l’Allemagne qui ont pris part à la réunion de Strasbourg dans laquelle on a discuté l’établissement d’un canal, à leur grand étonnement n’en entendent plus parler. D’après ce que nous apprenons on n’a pas même encore recueilli les sommes qui devaient être versées en 1872. A côté des travaux de fortifications, la ville continue l’entreprise grandiose du remblai des rives du Rhin depuis l’extrémité sud-est de la ville jusqu’au pont de bateaux, un travail par suite duquel ce fleuve sera resserré de plusieurs centaines de pieds, tandis qu’on obtiendra en même temps une meilleure voie navigable, que la ville pourra s’étendre davantage du côté du Rhin et qu’on trouvera de la place pour élever des constructions destinées au service de navigation. Le chemin de fer qui coupe en ce moment la ville d’une manière très-gênante et la sépare surtout du fleuve, sans établir une communication directe avec la navigation fluviale, ressentira les effets de cette transformation. En général, notre situation, en ce qui concerne les chemins de fer, quand une fois les nouvelles lignes projetées qui partiront d’ici et de Francfort, ainsi que les nouvelles lignes transversales seront achevées, se présentera sous un tout autre aspect. Nous ne pouvons qu’espérer que l’Alsace prendre bientôt dans le développement de ses relations commerciales la place qui lui est due par sa position stratégique.

 

Samedi 21 juin 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Départ en manœuvre des artilleurs.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 21 juin. Ce matin à 7 heures, le détachement d’artillerie qui tient garnison dans la caserne de la place des Bouchers, a quitté la ville avec ses canons et caissons pour se rendre à Haguenau et y assister aux exercices habituels qui ont lieu cette année.

 

Lundi 23 juin 1873

 

Allemagne, Strasbourg : Reprise des travaux de la Commission mixte de liquidation.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 23 juin. La Commission mixte de liquidation, instituée en vertu du traité de Francfort, vient de reprendre ses séances après une assez longue interruption.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Formation de pionniers (génie militaire).

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 23 juin. Bien que l’organisation militaire allemande ne fasse pas entre les différentes armes une distinction aussi nette, aussi tranchée que dans l’armée française, par exemple, mais cherche plutôt à instruire les troupes sous tous les rapports, le manque de pionniers, ou soldats du génie, s’est souvent fait sentir pendant la dernière guerre, et cela précisément aux instants décisifs. Pour remédier à cet inconvénient, on organise en ce moment des écoles de pionniers dans les différents régiments. Par exemple, il y a ici de chaque régiment du 14e corps  d’armée 4 sous-officiers, que le corps de pionniers badois en garnison dans notre ville est chargé d’instruire. Le cours dure huit semaines, après quoi les sous-officiers peuvent instruire à leur tour 8 hommes de chaque compagnie, ainsi 96 par régiment. De cette façon les régiments de toutes armes comprendront des pionniers, ce qui est un grand avantage d’après l’avis des hommes compétents. (Kölner-Zeitung).

 

Mercredi 25 juin 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Introduction de la Constitution de l’Empire d’Allemagne.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Loi du 25 juin 1873 concernant l’introduction de la Constitution de l’Empire d’Allemagne en Alsace-Lorraine.  Nous Guillaume par la grâce de Dieu, empereur d’Allemagne, roi de Prusse, etc. Ordonnons par le présent, au nom de l’Empire d’Allemagne, avec l’assentiment du Bundesrath et du Reichstag, ce qui suit :

§1. La Constitution de l’Empire d’Allemagne publiée par une loi du 16 avril 1871, entre en vigueur en Alsace-Lorraine à partir du 1er janvier 1874, dans la forme telle qu’elle résulte des modifications édictées par les lois des 24 février 1873 et 3 mars 1873 (Reichs-Gesetzblatt 1873, page 43 et 47), ainsi qu’elle est relatée en l’annexe 1 ci-jointe sans préjudice des prescriptions introduites jusqu’ici sous réserve des dispositions qui suivent §§ 2 5.

§2. Le territoire du pays d’Empire d’Alsace-Lorraine est annexé au territoire fédéral tel que ce territoire est décrit dans l’article 1er de la Constitution.

§3. Jusqu’à l’arrangement légal, réservé par l’article 20 de la Constitution, il sera nommé en Alsace-Lorraine 15 députés au Reichstag allemand.

Etc.

Ainsi fait et signé de nos mains et scellé de notre sceau impérial.

Château de Babelsberg, le 25 juin 1873. Signé Guillaume. Prince de Bismarck.

 

Allemagne, Mannheim, Rastadt, Karlsruhe : Revue des troupes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Carlsruhe, 25 juin. La revue des troupes de notre garnison et de celle de Rastadt qui a eu lieu hier matin, et celles des troupes de Mannheim passée ce matin en présence du grand-duc, a terminé les revues faites chez nous par le prince impérial d’Allemagne, et on dit qu’il retournera encore ce soir à berlin. A la revue de lundi ont assisté le général de Fransecky, commandant le 15e corps d’armée, et le général de Hartmann, gouverneur de Strasbourg, ainsi que plusieurs généraux de la brigade et le chef de l’état-major général du 15e corps, M. von der Etch.

 

Allemagne, Mulhouse garnison : Projet de construction d’une grande caserne d’infanterie.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mulhouse, 25 juin. Nous apprenons que le plan de la nouvelle caserne d’infanterie, qui doit être construite dans notre ville, ont été approuvés en haut lieu. La caserne doit pouvoir contenir 6 000 hommes ou deux régiments et sera élevée dans le voisinage des nouveaux cimetières ; le terrain a été acquis depuis longtemps dans ce but, et les travaux commenceront encore cette année. (N. M. Z.).

 

Jeudi 26 juin 1873

 

Allemagne, Saverne garnison : Rassemblement des officiers de réserve et de landwehr.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Saverne, 26 juin. Dimanche prochain une réunion d’officiers de la réserve et de la landwehr des bataillons de Strasbourg, Haguenau et Sarrebourg nous réjouira de sa visite. Ces Messieurs se sont donnés rendez-vous au casino de cette ville pour l’heure de midi, et ils ont l’intention de se rendre en corps et musique en tête aux ruines du grand château du Haut-Barr où un banquet aura lieu.

 

France : Le gouvernement est informé de la date du retrait des troupes allemandes d’occupation.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : France. Le gouvernement vient d’être avisé officiellement que le mouvement général d’évacuation des troupes allemandes commencerait le 10 juillet. Le 15 du même mois, M. de Manteuffel quittera Nancy pour aller à Verdun installer son quartier général. Il y sera suivi immédiatement par M ; de Saint-Vallier.

 

Samedi 28 juin 1878

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Concert de musique militaire.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 28 juin. La musique du 25e régiment d’infanterie, sous la direction de son chef, M. Manns, a donné, jeudi et vendredi, des concerts fort applaudis à Fribourg ; aujourd’hui elle est de retour pour donner, comme d’habitude, demain son concert au jardin Lips. Mercredi prochain, il n’y aurait pas de concert dans ce jardin, parce que la musique jouera ce jour-là à Worms, et jeudi à Heidelberg. Nous souhaitons que cette musique obtienne, dans ces deux villes, le succès que, dès les premiers temps, elle a su gagner et conserver à Strasbourg.

 

Allemagne, Strasbourg ville : Remise en place de l’Homme de fer.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 28 juin. Ce matin enfin, l’Homme de fer a été remis à son ancienne place. Il est magnifique, bien que les dorures de son armure ne nous semblent pas tout à fait historiques. Une grande foule s’était amassée pour suivre l’opération de la pose et a salué de bruyantes acclamations le vieux soldat quand il avait repris sa place séculaire. Deux magnifiques bouquets lui ont été présentés, dont l’un a été mis dans sa main et l’autre attaché à sa hallebarde.

 

Lundi 30 juin 1873

 

Allemagne, Strasbourg et Neuf-Brisach places fortes : Transfert de poudre en provenance de Belfort.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Mulhouse, le 30 juin. Tout le matériel de guerre évacué de Belfort n’est transporté vers Strasbourg, également Neuf-Brisach en reçoit une partie. Huit wagons contenant de la poudre ont stationné ici ces derniers jours, pour être chargés sur un bateau qui devait se rendre à Neuf-Brisach par le canal ».

 

Juillet 1873

 

Evénements du mois de juillet 1873 sans date précise.

 

Allemagne, voies ferrées : Travaux du régiment de chemin de fer.

La revue militaire de l’étranger de 1880 a résumé les travaux exécutés par le régiment de chemin de fer en temps de paix : « En temps de paix, la Prusse possède un régiment de chemin de fer en garnison à Berlin ; ce régiment est placé sous les ordres du chef d’état-major, au point de vue technique, et sous les ordres du commandement général du corps de la garde, au point de vue du service. Les officiers sont choisis, en partie, parmi les officiers du corps des ingénieurs, et en partie, parmi les officiers d’infanterie ; les hommes sont en général recrutés parmi les ouvriers de chemins de fer et les mécaniciens. Le régiment se compose d’un état-major et de deux bataillons à quatre compagnies. La bavière a une compagnie de troupes de chemins de fer organisée d’après le système prussien ; cette compagnie tient garnison à Ingolstadt.

13. Du mois d’avril au mois de juillet 1873, 83 hommes ont été employés, sur la section Altkirch – Dammerkirch (Dannemarie) du chemin de fer de l’Etat, à achever l’organisation de la superstructure de la voie. Cette voie, formée sur 5 379 mètres de rails à champignons, a été relevée sur tout ce développement, et une partie nouvelle a été construite avec des rails à patins : on a installé, en outre, neuf aiguilles et un croisement de voie ».

 

Allemagne Neuf-Brisach place forte : Elaboration de plans.

Cote F-71432 : Projet pour une protection à l’épreuve des bombes d’une caserne d’infanterie, dessinateur L. Hacker, juillet 1873, échelle 1/100, plan et profils.

 

Mardi 1er juillet 1873

 

Allemagne, Baden-Baden : Séjour de l’impératrice d’Allemagne.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « L’impératrice d’Allemagne est partie le 1er juillet de Vienne pour se rendre à Bade ».

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Chemins de fer.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Nouveaux chemins de fer en Alsace-Lorraine. En vertu de la loi sanctionnée le 18 de ce mois par Sa Majesté l’Empereur, concernant les chemins de fer de l’Empire en Alsace-Lorraine et les moyens extraordinaires alloués à cet effet, une première somme de 14 millions de thalers a été mise à disposition pour cet objet. Sur ce total 4 300 000 thalers seront employés pour le nouveau matériel livrable à la fin de l’année. Il restera donc disponible en 1874, pour l’établissement de nouveaux chemins de fer ainsi que pour l’agrandissement et l’amélioration des gares existantes et de leurs dépendances la somme de 9 700 00 thalers, sur l’emploi de laquelle on ne tardera pas à statuer. Il s’agira d’entrer en négociations avec les Etats voisins, en ce qui concerne quelques lignes approuvées. Ce n’est pas le cas quant aux lignes de Reding à Remilly, de Saverne à Wasselonne, de Barr à Schlestadt. On pourra donc accélérer autant que possible l’examen officiel présent des projets, ayant trait à ces lignes, et procéder à leur construction. Il n’est pas moins important de pousser l’établissement de nouvelles gares aux stations sur la frontière française et celle de la porte des Bouchers à Strasbourg ainsi que l’agrandissement des grandes gares de Metz, Colmar, Mulhouse, des principaux ateliers de réparation de Montigny près de Metz et enfin la création de pareils établissements à Mulhouse et Strasbourg. La construction d’une nouvelle gare centrale dans la partie ouest de Strasbourg paraissant assurée, rien ne s’opposera à l’adoption du projet du chemin de fer de Strasbourg à la Wantzenau comme tête de ligne de la nouvelle voie ferrée de Strasbourg à Lauterbourg. De même il n’y aura pas de difficultés à trouver un emplacement favorable pour établir les grands ateliers de réparations de Strasbourg. La prompte construction de ces ateliers est d’autant plus urgente que le matériel est sujet à une augmentation considérable dans un avenir très proche ». Remarque : nous rappelons l’importance pour l’Empire allemand de développer les réseaux de voies ferrées des territoires nouvellement annexé, officiellement dans un but économique, mais en réalité le but militaire est toujours prédominant. 

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Introduction du code d’instruction criminelle militaire prussien.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : Le chancelier de l’empire a proposé à la Diète d’introduire, en Alsace-Lorraine, le code d’instruction criminelle militaire prussien, c’est-à-dire les prescriptions concernant les formes de la poursuite des délits militaires, en attendant le code d’instruction criminelle militaire pour tout l’empire d’Allemagne. On sait que les pénalités applicables aux délits militaires sont déjà réglées par le code militaire allemand.

 

Allemagne, Strasbourg ville : L’Homme de fer.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Pendant toute la journée d’hier, le nouvel Homme-de-fer a reçu les hommages d’une foule innombrable de visiteurs et l’on ne tarissait pas d’éloges sur le talent que nos artistes strasbourgeois, M.M. Maehn et Ott frères ont déployé pour orner d’un tel éclat notre vieil et populaire gardien. Les aimables Strasbourgeoises de tout âge et de toute condition, qui avaient pris une part si enthousiaste à la souscription ouverte dans les Affiches de Strasbourg au profit du pauvre chevalier, stationnent avec un juste orgueil devant leur vieux favori, chacune se dit avec joie qu’à elle aussi revient une part de la magnificence de cette armure et de ce casque étincelant. … eujus quoque pars parva fui. Nous pouvons annoncer que les Affiches publieront dans leur numéro de mercredi le portrait de l’Homme-de-fer dans ses nouveaux atours et que ce portrait sera accompagné de couplets en idiome strasbourgeois, dans lesquels les lecteurs reconnaîtront bien vite la muse populaire et aimée d’un de nos plus chers poètes locaux ».

 

Allemagne, Strasbourg : Pigeons voyageurs.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace :  « Hier, les habitants de la place Clément ceux qui se lèvent de grand matin, bien entendu – ont d’un spectacle assez rare et fort intéressant. Tout près d’une entrée latérale qui conduit dans l’enceinte de la gare du chemin de fer, on a lâché à quatre heures et quart, dès l’aube, 500 pigeons voyageurs qu’on avait apportés d’Aix-la-Chapelle. Ces gracieux volatiles étaient renfermés dans douze grandes cages en bois, semblables à ces petites boîtes à claire-voie dans lesquelles on vend les canaris. Les portières ont été ouvertes lentement et les pigeons se poussant, se bousculant, comme les spectateurs, avides de sortir d’une salle de spectacle, par trente-cinq degrés de chaleur, ont tous pris leur essor, heureux d’essayer leurs ailes, après une captivité assez longue. D’abord, ils ont cherché à s’orienter, ont tournoyé sur eux-mêmes et puis tout à coup et en masse compacte, ils ont pris leur vol dans la direction du quai ».

 

Allemagne, Strasbourg, place forte : décision du tribunal concernant les expropriations sur le ban d‘Oberhausbergen.

Communiqué paru dans le journal Straßburger Zeitung : Extrait de la décision du tribunal de Grande Instance (Landgericht) de Strasbourg du 19 mai 1873.

Concernant les expropriations pour la construction de fortifications de parcelles situées sur le ban d’Oberhausbergen.

Après avoir examiné la demande écrite du procureur impérial « Oberprocurator », nous informons : « qu’il plait au tribunal de Grande Instance impérial (Landgericht), conformément à l’article 14 de la loi du 3 mai 1841, de prononcer l’expropriation définitive des parcelles décrite dans l’annexe sous les numéros 76 et 206, et prononçons pour ces deux dernières la décision du tribunal contre le propriétaire Jacob Levy, propriétaire de Strasbourg, par un juge commissaire et un assesseur, et de prononcer ce qui suit :

Ainsi concernant cette requête, que la décision du président de Basse-Alsace du 30 avril 1873 : après l’appel du Ministère public, et après avoir répété oralement l’objet de la requête, après conseils et études concernant les conditions imposées par l’article 75 et 14 de la loi sur les expropriations pour le bien public du 3 mai 1841 qui sont remplies, pour les parcelles 277 et 207 dans la personne de Jacob Levy, que nous avons constaté :

Pour ces causes

La première chambre civile du tribunal impérial de Grande Instance que dans le but de l’agrandissement de la place forte de Strasbourg sur la base de l’article 14 de la loi du 3 mai 1841 que l’expropriation pour le bien public des parcelles concernées par les décisions du tribunal du 3 juin 1872 que les parcelles A277 et A207 du ban de la commune d’Oberhausbergen, c’est-à-dire :

N°8.

Lieu-dit :

Section : A

Parcelle : 272

Surface à céder : 31,82 ares

Surface totale de la parcelle : 31,82 ares

Voisins de la parcelle et relations avec celle-ci :

Propriétaire.

Nom : Schmittl Johann

Domicile : Barr

Loué par :

Nom : Lobstein Johann Eg.

Prix par are de toute la parcelle fixé par l’expert : 238 F/are.

Prix par are de toute la parcelle fixé par l’expert du « Fiscus » (service des domaines) : 135 F/are.

Prix par are de toute la parcelle fixé par l’expert du tribunal : 67 F/are.

Complément (illisible : 3 F/are

Dédommagement pour la perte de terrains loués :

Prix par are de toute la parcelle fixé par l’expert : 12 F.

Prix par are de toute la parcelle fixé par l’expert du « Fiscus » (service des domaines) : 8 F.

Prix par are de toute la parcelle fixé par l’expert du tribunal : 8 F.

Différences : 180 / 102/ 80.

N°11

Lieu-dit :

Section : A

Parcelle : 276

Surface à céder : 15,42 ares

Surface totale de la parcelle : 15,42 ares

Voisins de la parcelle et relations avec celle-ci :

Propriétaire.

Nom : Schmittl Johann

Domicile : Barr

Loué par :

Nom : Schultz Theobald

Prix par are de toute la parcelle fixée par l’expert : 238 F/are.

Prix par are de toute la parcelle fixée par l’expert du « Fiscus » (service des domaines) : 135 F/are.

Prix par are de toute la parcelle fixée par l’expert du tribunal : 135 F/are.

Dédommagement pour la perte de terrains loués :

Prix par are de toute la parcelle fixée par l’expert : 12 F.

Prix par are de toute la parcelle fixée par l’expert du « Fiscus » (service des domaines) : 10 F.

Prix par are de toute la parcelle fixée par l’expert du tribunal : 10 F.

N°3

Lieu-dit :

Section : A

Parcelle : 207

Surface à céder : 8,12 ares

Surface totale de la parcelle : 25,87 ares

Voisins de la parcelle et relations avec celle-ci :

Propriétaire.

Nom : Schmittl Johann

Activité :

Domicile : Barr

Loué par :

Nom : Hoft Johann

Activité :

Prix par are de toute la parcelle fixée par l’expert : 288 F/are.

Prix par are de toute la parcelle fixée par l’expert du « Fiscus » (service des domaines) : 122 F/are.

Prix par are de toute la parcelle fixée par l’expert du tribunal : 122 F/are.

Dédommagement pour la perte de terrains loués :

Prix par are de toute la parcelle fixée par l’expert : 12 F.

Prix par are de toute la parcelle fixée par l’expert du « Fiscus » (service des domaines) : 8 F.

Prix par are de toute la parcelle fixée par l’expert du tribunal : 8 F.

Au profit du service des fortifications en la personne du président de Basse-Alsace, avec la mesure, que l’expropriation des parcelles 277 et 207 est prononcée contre la personne de Jacob Levy de Strasbourg, Thomasstrasse n°3, en tant que propriétaire.

Nous ordonnons à Monsieur le conseiller du tribunal de grande instance Mitscher de prendre en compte cette mission en tant que directeur du jury du titre 4, chapitre 2 de la loi d’expropriation sus nommée ou de nommer en cas d’indisponibilité le conseillé du tribunal Dr. Gunzert en tant qu’adjoint.

Condamnation du tribunal prononcée comme suit :

Signé Neuerburg et signé Zwirner.

Nr. 108 enregistré à Strasbourg, le 29 mai 1873, volume 521, folio 16, case 2 : gratuit.

J. M. signé Müller.

Cette décision du tribunal a été signée par le président du tribunal de Grande Instance et par le secrétaire en chef.

Secrétaire en chef (Obersecretär) signé Zwirner.

Cette décision est communiquée conformément à l’article 15 de la loi du 3 mai 1841 avec la remarque aux propriétaires que les dédommagements proposés par les experts sont définitifs.

Strasbourg le 22 juin 1873.

Service impérial des fortifications

Grund, Colonel (Oberst) et ingénieur militaire de la place.

 

France, Belfort place forte : Récupération des matériels par les troupes allemandes avant l’évacuation.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « On continue énergiquement l’évacuation de Belfort. Même hier, dimanche, pendant toute la journée, des détachements militaires étaient occupés du déchargement de nombreux canons, parmi lesquels il s’en est trouvé de fort gros calibre. Ces canons sont transportés à l’arsenal de Strasbourg ».

 

France, Belfort place forte : Récupération des matériels par les troupes allemandes avant l’évacuation.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Belfort. Il a été souvent question dans ces derniers temps du projet qu’aurait eu le gouvernement allemand de construire dans la Haute-Alsace, une forteresse dont l’importance compenserait la forte position laissée à la France par la conservation de Belfort. L’emplacement de cette nouvelle forteresse était même exactement désigné déjà par les journaux, et c’est aux environs d’Altkirch qu’elle devait s’élever. Il paraît, d’après des renseignements certains, que toutes ces communications reposaient sur de pures suppositions. Le génie militaire allemand n’a pris aucune décision à ce sujet, ou, s’il en a pris une, il ne l’a point fait connaître, l’habitude étant, pour les travaux de ce genre, de les tenir absolument secrets jusqu’au jour même de leur exécution ».

 

France, Belfort, place forte : Récupération des matériels par les troupes allemandes avant l’évacuation.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Une lettre de Belfort, adressée à l’Industriel alsacien, donne d’intéressants détails sur l’évacuation de cette place, commencée depuis le 27 juin 1873. Trois cent trente-deux wagons de munitions et de matériel de guerre de toute sorte ont précédé le départ du premier détachement de la garnison. Déjà les canons français ont pris le chemin de l’Allemagne, et il ne reste plus sur le chantier qui borde l’Ouest de la gare qu’un certain nombre d’obusiers, trois ou quatre grosses pièces historiques de siège, cinq ou six pièces de campagne rayées, un certain nombre d’affûts, et quelques pyramides de projectiles pleins et creux. Les arsenaux et les magasins se vident, les travaux de défense se démolissent aux Perches, à Bellevue, aux Barres ; partout enfin on opère méthodiquement, et l’on enlève avec non moins de régularité tout ce qui peut servir ou être utilisé aux nouvelles fortifications de Strasbourg ; bref, à la fin de juillet, il nous restera des casernes en mauvais état, un arsenal, des magasins et des poudrières vides, des rues défoncées, des fortifications ébréchées, des travaux de défense bouleversés sur les hauteurs que le génie chargé de la défense nationale avait, jusqu’à la veille de la guerre, dédaigné d’occuper. C’est la douleur dans l’âme, mais avec le calme le plus parfait, que la population assiste à ce dernier épisode de la guerre. Il fut un instant où elle se laissait aller, sans fougue, mais sans bonheur, au sentiment de fêter le jour de la délivrance. Il y avait alors une raison excellente pour justifier ce mouvement de l’opinion : c’est que l’on espérait que l’homme d’Etat à qui Belfort est redevable de rester français, accepterait l’invitation de nous visiter en cette circonstance. Depuis le 25 mai cette douce illusion a disparu, et la réalité s’est de nouveau emparée de nos esprits. Ce n’est pas à dire que l’on ait renoncé à toute manifestation pour le jour où le drapeau national fera sa réapparition dans nos murs : loin de là, mais il faut constater que le premier enthousiasme s’est totalement éteint, et que les Commissions instituées pour prendre les mesures nécessaire fonctionnent en parfaite conformité du sentiment public, et ne font que ce qui sera rigoureusement nécessaire pour recevoir dignement et modestement, avec les premières troupes françaises qui viendront prendre possession de nos ruines, les étrangers qui daigneront nous visiter ce jour-là. Nous ajouterons cependant que si ceux qui viendront à Belfort au jour qui sera fixé ultérieurement, n’auront pas la chance d’y voir M. Thiers, ils n’y verront pas non plus M. le duc de Broglie. Il ne lui sera envoyé aucune invitation, nous pouvons le garantir sans risquer de nous tromper ».

 

Mercredi 2 juillet 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Participation des Etats allemands au budget de l’Empire.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Pour l’année 1874 les divers Etat de l’Empire d’Allemagne auraient à fournir au budget général de l’empire la somme de 35 232 108 thalers. Il faut cependant déduire de cette somme les parts afférentes de l’excédent des recettes de 1872, soit 12 850 691 thalers, il reste donc à payer 22 381 417 thalers, et non 23 011 036 thalers, comme le portait le projet du budget de 1874, ou 24 047 867 thalers, et non 23 011 036 thalers, comme le portait le projet du budget de 1874, ou 24 047 867 thalers, comme le portait celui de 1873. Sur la somme de 22 381 417 thalers, la Prusse devra contribuer pour 10 964 510 thalers, la Bavière pour 4 914 437 thalers, le Wurtemberg pour 1 863 994 thalers, Bade pour 1 254 438 thalers, la Saxe pour 1 031 483 thalers, la Hesse pour 1 031 483 thalers, Hambourg pour 93 238 thalers, Brème pour 41 413 thalers, Lübeck pour 13 647 thalers, l’Alsace-Lorraine pour 583 172 thalers ».

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : introduction de la Constitution de l’empire en Alsace-Lorraine.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « La loi relative à l’introduction de la Constitution de l’empire en Alsace-Lorraine a été promulguée à Berlin le 2 juillet par l’Empereur ».

 

Allemagne, Strasbourg : Travaux de reconstruction du théâtre.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Les travaux de construction du théâtre viennent d’entrer dans leur dernière période et sans qu’à jour fixe on puisse en déterminer la fin, il est à prévoir que l’inauguration du nouvel édifice aura lieu en septembre. D’après un bruit qui a cours parmi les initiés aux secrets de la direction, l’impresario Pollini, fort connu des anciens habitués du théâtre de Bade, aurait passé par Strasbourg et traité avec M. Hessler pour une série de représentations italiennes, qui ouvriraient ainsi sous d’agréables auspices la nouvelle phase d’existence du théâtre de Strasbourg ». Précision : il s’agit de la reconstruction de l’actuel opéra place Broglie.

 

Allemagne, Strasbourg : Enquête publique relative à la ligne de chemin de fer de Strasbourg à Lauterbourg.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Suivant un avis publié par la Straßburger-Zeitung, le président de Basse Alsace a ouvert une enquête publique, dont la durée est fixée à trente jours, du 7 juillet au 5 août, sur l’utilité générale de l’établissement d’un chemin de fer partant de la frontière bavaroise près de Lauterbourg et se dirigeant vers Strasbourg, avec un embranchement sur Bischwiller, en passant près des communes de Lauterbourg, Mothern, Münchhausen, Seltz et Beinheim (arrondissement de Wissembourg), de Roppenheim, Leutenheim, Roeschwoog, Rountzenheim, Auenheim, Sessenheim, Dalhunden, Drusenheim, Herrlisheim et Offendorf (arrondissement de Haguenau), enfin de Gambsheim et de Kilstett jusqu’aux limites de la Wantzenau (arrondissement rural de Strasbourg). Pendant ce délai de trente jours, le public pourra prendre connaissance des plans et devis à la présidence du district (préfecture) de Strasbourg, aux directions de cercle de Wissembourg, de Haguenau et de Strasbourg (arrondissement rural), où des registres seront ouverts, sur lesquels les intéressés pourront inscrire les observations qu’ils auront à faire. Après l’expiration du délai sus-indiqué, une commission de 9 membres donnera, au plus tard le 27 août prochain, un avis motivé sur les observations et propositions qui ont pu être faites pendant la durée de l’enquête. Cette commission est autorisée et il est même de son devoir de s’adjoindre des hommes compétents, d’interroger les autorités communales et des témoins ou de les faire interroger par l’entremise d’autorités administrative, et en général de faire sur les lieux mêmes les constatations qui lui sembleraient de quelques utilités. Le président du département a nommé come membres de cette commission : MM. Sam. Auscher, marchand en gros à Lauterbourg, Messner, propriétaire et fabricant, maire de Soufflenheim, Riehl, négociant à Bischheim ; Schaek, rentier à Geudertheim ; Schifferstein, meunier à Mommenheim ; Félix Schneider, propriétaire à Seltz ; Thannhausen, conseiller du gouvernement à Strasbourg, chargé de présider la commission ; Is. Wenger, propriétaire à Drusenheim, et Wünrschendorf, otaire à Roeschwoog ».

 

Allemagne, Neuf-Brisach : Livraison d’une partie du matériel de guerre de Belfort.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Mulhouse. Le matériel de guerre de la place de Belfort ne sera pas uniquement transporté à Strasbourg, il en sera aussi livré à Neuf-Brisach ; huit wagons de poudre ont été ces jours passés déchargés ici et leur contenu a été embarqué dans un bateau pour être transporté à Neuf-Brisach ».

 

Vendredi 4 juillet 1873

 

Allemagne, Saverne : Condamné pour l’incendie d’un bateau.

Un journal de la région a publié cette information : « Le tribunal correctionnel de notre ville vient de condamner à 8 jours de prison un garçon batelier prévenu d’incendie par imprudence. Il était endormi sur le bateau de son patron et avait suspendu dans l’écurie du bateau une lanterne cassée. Un coup de vent aura probablement chassé une étincelle sur le foin et le bateau est devenu la proie des flammes. Deux chevaux périrent dans le feu et l’auteur involontaire du sinistre eut lui-même beaucoup de peine à se sauver. Il avait été arrêté d’abord sous l’inculpation plus grave d’incendie volontaire, mais l’instruction démontra que ce n’était que de négligence qu’il était coupable ».

 

Allemagne, Strasbourg : Arrivé d’un nouveau règlement de la contribution de guerre française.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 4 juillet. Nous apprenons à l’instant même qu’un nouvel acompte de la contribution de guerre française, vient d’arriver par un train express. Cet envoi comprend environ 37,5 millions en traites, 22 millions en or, 40,5 millions en argent, et ¼ de million en billets de banque allemands. Le reste, qui doit compléter les 100 millions de francs avec les intérêts, sera payé en même temps à Cologne. M. Chaumont, employé au ministère des finances français, a, comme de coutume, accompagné cet envoi jusqu’à sa destination.

 

Dimanche 6 juillet 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Exercice d’alarme et point de situation de la construction des forts détachés.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 6 juillet. On écrit de cette ville à la Karlsruher Zeitung : Les travaux des nouvelles fortification sont poursuivis avec activité. Les six forts situés sur la rive gauche du Rhin, entre les villages de Reichstett et de Lingolsheim, auront des fossés profonds sans eau, et sont déjà tellement avancés qu’ils pourraient déjà servir à une défense énergique. Le mois dernier, la garnison de cette ville a été alarmée deux jours de suite et a occupé les forts, ainsi que le terrain qui s’étend devant les ouvrages de défense, pour que les troupes apprennent à connaître la configuration du terrain. En ce moment, on pousse vivement la construction des casernes, qui seront placées à l’abri des remparts de terre pour n’avoir pas à craindre un bombardement. Les forts situés près d’Illkirch, station de Graffenstaden, et La Wantzenau, dont les fossés pourront être inondés, n’ont été commencés que cette année et, par suite, ne seront pas aussi avancé que les autres forts. Dans tous les cas, jusqu’à la fin de cette année, tout le front de la rive gauche pourra être mis en état de défense, et sur la rive droite, autour de Kehl, on a désigné l’endroit que doivent occuper trois autres forts, pour lesquels on commence à exproprier le terrain. La semaine dernière, on a également cessé les transports de matériel d’artillerie de Belfort, parce que tout le matériel est déjà ici et est conservé à l’arsenal. Une partie de ce matériel doit servir à l’armement des nouveaux forts.

 

Lundi 7 juillet 1873

 

Allemagne, Mulhouse garnison : Lâché de pigeons voyageurs.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mulhouse, 7 juillet. Comme naguère à Strasbourg, on a lâché hier matin à la gare, à peu près 300 pigeons voyageurs qui étaient arrivés ici la veille dans 8 ou 9 jolis paniers. Comme on sait, ces pigeons sont destinés à un but militaire, et l’on doit faire des essais dans les différentes stations pour savoir jusqu’à quel point on peut compter sur l’exactitude des communications par la poste aux pigeons avec la station centrale à Aix-la-Chapelle. Les résultats obtenus jusqu’à ce jour doivent être tr-s-satisfaisants.

 

Mardi 8 juillet 1873

 

Allemagne, Strasbourg, place forte : Accident au Fort Wantzenau, Fort I.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 9 juillet (1873). Hier après-midi à 15 heures, au Fort Wantzenau, un ouvrier contracta un coup de soleil et une heure plus tard il était un cadavre. L’aide médicale n’a pas pu venir à temps, et aurait de toute façon été inutile. Le malheureux se nomme Johann Müller, il a 52 ans, et vient du district de Müllheim au Pays de Bade. Sa dépouille a été transférée à l’hôpital ».

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin nous apporte la même information : Strasbourg, 9 juillet. Hier, dans l’après-midi, un homme d’un certain âge est devenu victime de la grande chaleur. Il était occupé à son travail comme ouvrier au fort de La Wantzenau, quand subitement il tomba mort à la suite d’un coup de soleil. Son cadavre fut transporté à l’hôpital civil de Strasbourg hier soir.

 

Allemagne, Mulhouse garnison : Disparition d’un sergent-major en laissant ses dettes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mulhouse, 8 juillet. Il y a quelques jours qu’un sergent-major de notre garnison a disparu en laissant une jolie somme de dettes, mais accompagné d’une partie de la caisse de sa compagnie. Il est de Posen et cherchait à cacher ses tours d’adresse en parlant toujours de subventions qui lui arrivaient de chez lui.

 

Mercredi 9 juillet 1873

 

Allemagne : L’Empereur signe la loi monétaire.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Berlin, 17 juillet. La loi monétaire pour l’Empire d’Allemagne qui, comme l’on sait, a été signée par S. M. l’empereur, le 9 de ce mois, a été publiée par le Reichsanzeiger du 16. Nous avons déjà communiqué les dispositions les plus essentielles de cette loi.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Réparation de la Porte Nationale.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Avis. Par suite de réparations nécessaires du pont-levis, le passage de la porte Nationale sera fermé aux voitures, cavaliers et piétons, mercredi, 9 et jeudi, 10 juillet.

Strasbourg, le 6 juillet 1873. Le gouverneur de la forteresse, Hartmann, lieutenant-général.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Démolition du Guldenturm.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 9 juillet. Dans peu de jours un des monuments historiques de notre ville aura disparu. On est occupé en ce moment de la démolition de la tour dite « Guldenthurm », sise quai des Bateliers, près du Pont-aux-Chats. Cette tour était appelée « Däumelthurm », parce qu’il s’y trouvait autrefois des instruments de torture, entre autres l’instrument appelé « Jungfernkuss ». Cette tour marquait en même temps la place à laquelle, le 20 juin 1576, les Zurichois ont abordé avec la bouillie de mil cuite à Zürich et arrivée à Strasbourg encore toute chaude, par quoi ils voulaient prouver qu’ils seraient capables de venir au secours de Strasbourg en moins de temps qu’il n’en faut à une bouillie de mil pour refroidir, dans le cas où ces derniers seraient menacés d’un danger.

Nous ne pouvons que regretter vivement la démolition de ce monument si solide et si grandiose qui ne gêne certainement en rien la circulation. Rien ne rappellera plus l’histoire citée de la bouillie de mil que le nom de la nouvelle rue, attendu que le tableau représentant l’arrivée des Zurichois au pied de la tour a été détruit à l’incendie de l’Aubette pendant le bombardement.

 

Jeudi 10 juillet 1873

 

France : Réorganisation de l’armée.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : M. le général Chareton a fait distribuer aux députés le rapport sur le projet de loi relatif à l’organisation générale de l’armée. Aux indications sommaires que nous en avons données dans notre supplément de samedi dernier ; nous ajouterons aujourd’hui quelques renseignements complémentaires :

Les ressources mises à la disposition du pays par la loi de recrutement du 27 juillet 1872, se répartissent ainsi : Forces d’actives :

Armée d’active (cinq classes), 704 714 hommes.

Réserve de l’armée d’active (quatre classes), 510 294 hommes.

Dispensés rappelables : 141 415 hommes.

A ce chiffre il faut ajouter la partie permanente de l’armée, qui ne se recrute pas par les appels, soit, 120 000 hommes.

Total des forces actives : 1 476 420 hommes.

Armée territoriale (cinq classes organisées), 582 523 hommes.

Réserves non organisées (six classes), 625 633 hommes.

Total pour l’armée territoriale, 1 208 156 hommes.

De ces forces il faut déduire :

1° La dernière classe appelée dont l’instruction n’est pas complète, soit 150 000 hommes ;

2° Les dispensés rappelables, 141 412, soit 291 412 hommes, auxquels il faut encore ajouter les non-valeurs évaluées à 95 000 hommes ; l’effectif réel pour l’armée d’active se trouve donc réduit à 1 090 000 hommes.

Pour la constitution des corps d’armée, le gouvernement et la Commission sont d’accord pour proposer les bases suivantes :

Les corps d’armée comprendront deux divisions d’infanterie, une brigade de cavalerie, une brigade d’artillerie, un bataillon du génie, un bataillon du train des équipages avec les états-majors et les divers services nécessaires à son fonctionnement.

Le gouvernement demandait qu’il y eut douze corps d’armée, pouvant servir à constituer quatre grandes armées chacune de 120 à 150 000 hommes ; un au centre, deux autres aux ailes, et un quatrième formant l’armée de réserve ; la Commission a pensé que des corps d’armées d’un effectif aussi élevé seraient d’une concentration trop difficile et a proposé d’élever le nombre des corps à dix-huit.

Le rapport du général Charenton se termine par un tableau comparatif des principales puissances de l’Europe.

Allemagne, effectif total (réserve et armées d’actives) : 1 314 000 hommes.

Italie (idem) : 750 000 hommes.

France (idem) : 2 595 857.

Autriche (idem) : 1 191 651.

Angleterre (idem) : 492 764.

Russie (idem) : 1 563 266.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Démolition du Gultenturm.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 10 juillet. La démolition de l’antique tour dite « Guldenthurm » située sur quai des Bateliers avance si rapidement que le cœur en saigne à tout ami de l’antiquité. Notre ville heureusement ne ressemble pas encore à bien d’autres grandes villes qui sont éloigné de toutes les constructions caractéristiques rappelant le moyen âge et n’offrent plus que de longues files de casernes de louage qui font bailler involontairement chaque spectateur ; faut-il donc que cette tour vénérable, qui termine si bien la file des maisons du quai des Bateliers, devienne la victime de l’ardeur de nivellement ou du gain matériel ? Nous apprenons que cette tour est la propriété d’un de nos concitoyens les plus aisés ; la ville ne devrait-elle pas faire son possible pour acquérir cet antique édifice qui est en même temps un monument historique, et ensuite le restaurer dans le même style ? Quant à nous, nous aurons au moins la consolation de dire que nous avons élevé notre voix avant qu’il fût trop tard.

 

Allemagne, Kehl : Reconstruction de la partie mobile du pont du Rhin.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 10 juillet. Les devis pour la reconstruction de la partie mobile du pont du Rhin, détruite pendant la guerre, sont terminées depuis peu et soumis en ce moment à l’administration des chemins de fer. Il est probable que les travaux seront encore adjugés cet été. L’été dernier, il eût été bien plus facile de rétablir le pilier qu’en ce moment, car le niveau de l’eau est plus élevé et la direction du courant s’est modifiée. Le pilier avait été construit d’une manière très-solide par l’administration des chemins de fer français, le tablier, par l’administration badoise. Dans un bref délai, on procédera à l’adjudication des restes de fer de la partie mobile du pont. Notre gare de chemin de fer sera bientôt reconstruite, et doit devenir très-belle. Pour cette reconstruction, la dépense se montera à environ 250 000 francs.

 

Vendredi 11 juillet 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Suicide d’un militaire.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 11 juillet. Hier soir, un sergent de la 2e compagnie du régiment d’infanterie wurtembergeois n°126, s’est brûlé la cervelle dans la caserne Saint-Nicolas. Pour exécuter ce suicide, il avait placé le canon de son fusil sous le menton et avait fait partir le coup en appuyant du pied sur la détente.

 

Samedi 12 juillet 1873

 

Allemagne, Ems : Promulgation de la loi sur les Conseils de guerre en Alsace-Lorraine.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Alsace-Lorraine. La loi relative aux Conseils de guerre en Alsace-Lorraine a été promulguée à Ems le 12 juillet. Cette loi supprime, comme on sait, le Conseil de guerre de Metz et ne conserve que celui de Strasbourg, qui connaîtra des cas prévus par les §§ 80-93, 94, 96, 98, 100, 102, 105, 115, 116 et 125 du Code pénal de l’Empire d’Allemagne. Les assesseurs militaires du Conseil de guerre sont choisis par le gouverneur de Strasbourg, les juges sont choisis parmi les juges au tribunal de première instance de Strasbourg, par le premier président et le procureur de la Cour d’appel de Colmar.

 

Allemagne-France, Alsace-Lorraine : Travaux de la Commission mixte de liquidation.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 12 juillet. Nous pouvons donner les détails suivants sur les travaux de la Commission mixte de liquidation établie par le traité de paix de Francfort et siégeant en ce moment à Strasbourg. La France a enfin commencé à liquider le remboursement des versements faits pour le remplacement militaire et de ceux faits pour la caisse de retraite. Dès que les différentes prétentions auront été successivement arrêtées et fixées, les mandats de paiement seront sommairement délivrés.

 

Allemagne, Alsace, Rhin : Projet de suppression de péages.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 12 juillet. Une vieillerie qui gêne les relations entre les rives du Rhin va enfin disparaitre. A partir du 1er janvier 1874, les deux ponts de bateaux de Kehl et de Vieux-Brisach, seront livrés à la libre circulation du public. Le grand-duc de Bade vient de donner son assentiment à la suppression du droit de péage perçu à l’entrée de ces deux ponts pour la fin de l’année. A partir de cette même époque, les deux ponts ainsi que le pont de Huningue, passeront de la compétence de l’administration des douanes à celle des ponts et chaussées dépendant du ministère du commerce grand-ducal.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Incendie de la cantine du fort de Wolfisheim le samedi 12 juillet 1873 vers 22h – 23h.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Samedi soir, entre 10 et 11 heures, une vive lueur rouge, éclairait le ciel dans la direction de la porte Nationale, faisant croire à un violent incendie. Le sinistre qui, de loin, d’après ces reflets, semblait fort considérable, s’est borné heureusement à une cantine en planches, établie près du fort de Wolfisheim. La pompe de campagne s’est empressée d’accourir sur le lieu de l’incendie ».

Dans une autre édition le journal précise : « Vous avez succinctement raconté dans votre dernier numéro l’incendie de la cantine du fort de Wolfisheim. Permettez-moi de vous communiquer quelques détails sur ce sinistre. Le feu a éclaté samedi soir, à dix heures et demie et s’est propagé avec une telle rapidité qu’en un clin d’œil tout le bâtiment se trouva en flammes. Rien ne put être sauvé, et pour comble de malheur, un enfant du sieur Buchmann, le propriétaire de la cantine, un charmant enfant de dix ans, a trouvé la mort dans l’incendie. On a trouvé son corps carbonisé dans les décombres et aujourd’hui on lui a donné la sépulture ».

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Départ de deux compagnies qui ont participé aux travaux des forts.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 12 juillet. Lundi prochain, deux compagnies du régiment d’artillerie à pied, n°2, qui étaient venus, il y a quelques mois, de Stralsund (Poméranie), pour prendre part aux travaux des forts, partiront pour Sonderburg (île d’Alsen). Officiers et soldats ne quittent Strasbourg qu’à regret.

 

Allemagne, Mulhouse : Passe des troupes allemandes évacuant la place forte de Belfort.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mulhouse, 12 juillet. L’Industriel alsacien publie sur l’évacuation de Belfort les informations détaillées qui suivantes : L’évacuation s’effectuera le 2 août au matin en 9 colonnes, dont nous allons indiquer l’itinéraire, parce que cette circonstance essentiellement temporaire, intéresse de nombreuses localités de la Haute-Alsace. Disons d’abord qu’une première colonne, composée de compagnies à pied du régiment n°6 d’artillerie quittera Belfort :

1re colonne. Le 31 juillet passera la nuit à Rougemont, Angeot et Lachapelle-sous-Rougement ; le 1er août elle arrivera à Thann ; le 2 août à Merxheim, Issenheim, Nergholtz et Gundolsheim et s’y reposera le 3 août ; le 4 elle arrivera à Wintzenheim ; le 5 août à Berheim et Guémar, où elle se reposera le 6 ; le 7 août elle arrivera à Epfig ; le 8 août à Düttlenheim et Innenheim ; le 9 août à Mundolsheim. Lampertheim et Souffelweyersheim, où elle se reposera le 30 août ; le 11 août elle s’embarquera à Vendenheim.

2e colonne. Composée de la 6e batterie de campagne. Elle arrivera le 6 août à Hagenbach, le 3 août à Mulhouse, s’y reposera le 4 et s’embarquera le 5 à la gare du chemin de fer.

3e colonne. Compagnies de pionniers de campagne. Elle arrivera le 2 août à Gomersdorf, le 3 août à Brunstadt, s’y reposera le 4 août et s’embarquera le 5 à la gare de Mulhouse.

4e colonne. Composée du 1er escadron du régiment n°11 de dragons. Arrivera le 2 août à Ballersdorf, le 3 août à Mulhouse, s’y reposera le 4 août et s’embarquera à la gare de Mulhouse.

5e colonne. Composée de l’état-major et du 1er bataillon du 21e d’infanterie. Arrivera le 2 août à Dannemarie, le 3 août à Aspach-le-Haut,Aspach-le-Bas, Schweighausen, où elle se reposera le 4. Le 5 août, elle arrivera à Soultz, le 6 août à Eguisheim et Wettolsheim, où elle se reposera le 7. Le 8 août elle s’embarquera à la gare de Colmar.

6e colonne. Etat-major de la 8e brigade d’infanterie, et le 2e bataillon du 21e régiment. Le 2 août elle arrivera à Bréchaumont, Manspach, Reizwiller, et Wolfersdorf ; le 3 août à Cernay, Niedermorschwihr et Réhmingen, où elle se reposera le 4 ; le 5 août à Ensisheim, Biltzheim, et Fessenheim ; le 6 août à Sundhoffen, Andolsheim et Reichstadt (Neuf-Brisach ?) où elle se reposera le 7 ; 8 août elle s’embarquera à la gare de Colmar.

7e colonne. Composée de l’état-major du 1er bataillon du 64e d’infanterie. Arrivera le 2 août à Soppe-le-Haut et Soppe-le-Bas, le 3 août à Wuenheim et Hartmansweiler, le 4 août à Herrlisheim et Hattstatt, où elle se reposera le 5. Le 6 août elle sera à Ostheim et Beblenheim, le 7 août à Schlestadt, où elle se reposera le 8 pour s’embarquer le lendemain à la gare de cette ville.

8e colonne. Composée du 2e bataillon du 64e régiment d’infanterie. Le 2 août elle arrivera à Guevenheim, le 3 août à Berswiller et Bollwiller, le 4 août à Geberswihr et Pfaffenheim, où elle se reposera le 8. Le 9 août elle arrivera à Schlestadt pour s’embarquer à la gare de cette ville.

9e colonne. Composée d’un bataillon de dépôt du 61e régiment d’infanterie. Le 2 août il arrivera à Sentheim, le 3 août à Wattwiller et Uffholtz, le 4 à Rouffach, où il se reposera le 5. Le 6 août il sera à Colmar, le 6 août à Saint-Hippolyte, où il se séjournera le 8 et 9 août ; il s’embarquera à la gare de Schlestadt.

Ainsi, le 2 août, avant midi, la place de Belfort sera totalement évacuée, et le 8 août les communes de la Haute-Alsace auront vu les dernières troupes de l’occupation de Belfort quitter leurs territoires.

 

Dimanche 13 juillet 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Incendie de la cantine du fort de Wolfisheim.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Oberhausbergen, 13 juillet. Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 11 heures, un incendie a éclaté dans la cantine Buschmann et Mauser, située près du fort de Wolfisheim et s’est propagé si rapidement qu’en peu de temps tout le bâtiment était embrasé et qu’il a été impossible de rien sauver. Malheureusement cet incendie a causé la mort d’un jeune garçon de 10 ans, fils de M. Buschmann, qui a été brûlé dans son lit. On croit que la malveillance n’est pas étrangère à cet accident.

 

Allemagne, Marckolsheim - Sasbach : Inauguration du pont de bateaux.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Le 13 juillet prochain aura lieu l’inauguration du pont de bateaux entre Marckolsheim et Sasbach ».

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Markolsheim, 14 juillet. C’était hier jour de grande fête pour Markolsheim puisqu’il s’agissait d’inaugurer notre nouveau pont de bateau. Au bruit des pétards le cortège d’ici se mit en marche pour se rendre sur le pont orné de drapeaux. C’est au son de la musique qu’on passa sur la rive badoise, où le Cercle choral d’Endingen chanta l’hymne d’Uhland : « C’est le jour du seigneur. M. Müller, bailli supérieur de Brisach, prononça le discours de réception qui se termina par le cri de Vive l’empereur ! M. le directeur du cercle de Schlestadt, répondit par un vivat au grand-duc de Bade. M. le Dr. Eschbacher, de Fribourg, fit un discours. De jeunes filles de Sasbach, habillées de blanc, offrirent le vin d’honneur et remirent à M. le président supérieur une jolie poésie exprimant la gratitude des peuples pour le pont destiné à relier les pays.

On revint ensuite au banquet à la mairie de Markolsheim. M. Jolly, ministre d’Etat du pays de Bade, qui était venu de Carlsruhe, prit le premier la parole pour porter, selon l’usage, le premier toast au chef de l’Etat, à l’Empereur. L’assemblée, qui s’était tenue debout tant que l’orateur parla, acclama unanimement et cordialement. M. de Möller – ces deux messieurs étaient assis côte à côte, à côté d’eux les maires de Markolsheim et de Sasbach – répondit chaleureusement en rappelant le grand-duc de Bade, ce prince allemand, qui encore cette fois-ci, à l’occasion de l’établissement de tous ces ponts, avait prouvé combien il voulait de bien à l’Empire, et à ce pays. Suivirent M. le maire Walther, de Markolsheim, buvant à M. le président supérieur, M. le pasteur Schmidt, de Sundhofen, à MM. Les président d’arrondissement de la Haute- et Basse-Alsace, M. de Möller à la ville et au canton de Markolsheim, M. le maire Niebbühler à Endingen, à M. le ministre d’Etat Jolly ; M. le Dr. Schwärtzle, de la même localité, porta un toast aux Alsaciens ; M. le maire Schwartz, de Hessenheim, à M. d’Ernsthausen ; M. le Dr. Eschbacher, de Fribourg, au nouveau pont sur lequel il ne voudrait jamais voir passer que des sentiments de fraternité, de vérité et de liberté ; M. l’adjoint Wendlin à Markolsheim, tout simplement, mais par cette simplicité même, le plus éloquemment : Vive l’Allemagne !

Pendant la durée du repas, les cercles choraux badois du voisinage, de Sasbach, d’Endingen, de Koenigschaffhausen, de Riegel et d’autres encore, réjouirent l’assemblée par leurs airs mélodieux.

 

Lundi 14 juillet 1873

 

Allemagne, Ems : Etat de santé et séjour de l’empereur d’Allemagne.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Strasbourg, 14 juillet 1873. Bulletin politique. On mande d’Ems que la santé de l’empereur d’Allemagne est bonne et qu’il ne fera qu’un séjour de trois semaines dans cette ville.

Les nouvelles politiques de l’Allemagne sont rares aujourd’hui. Nous ne trouvons qu’une note de la Correspondance autographiée de Berlin, qui assure de la manière la plus positive qu’aucune décision n’a été prise relativement à la convocation du Parlement en automne. Le gouvernement ne s’est pas encore occupé de la question de savoir à quelle époque il réunira de nouveau le Parlement et les Chambres prussiennes ».

 

Allemagne, Strasbourg, place forte : Travaux de déforestation.  

Article du journal Straßburger Zeitung : 2 compagnies du régiment d’artillerie à pied n°2 « Fußartillerie-Regiments Nr. 2 », qui avaient été envoyés à Strasbourg il y a quelques mois en provenance de Stralsund pour exécuter des travaux forestiers, sont reparties ce matin vers Sonderburg (près d’Alsen).

Remarque : I

Il est fort probable que ces travaux forestiers concernent la préparation de chantier de construction d’un ou des forts à fossés plein d’eau.

 

Mardi 15 juillet 1873

 

Allemagne, Strasbourg : Liaison par bateaux à vapeur.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 16 juillet. Navigation à vapeur sur le Rhin. Les deux bateaux à vapeur Stadt Mannheim et Roland, appartenant à la société de Cologne et de Düsseldorf, arriveront en notre ville les 18 et 19 de ce mois, et commenceront à partir du 20 à faire un service régulier entre Strasbourg et Mannheim. Tous les jours, à 6 heures du matin, un bateau partira de la pointe entre l’Aar et l’Ill, en amont du pont aux Anes, devant la porte des Pêcheurs ; il arrivera à Maxau à 10 heures et à Mannheim à 13h15 ; à 13h30 il continuera son trajet vers Mayence, où il arrivera à 17h15 du soir. Pour remonter le fleuve, le bateau partira de Mannheim à 8 heures du soir, atteindra Maxau à 3 heures du matin et Strasbourg à 14 heures de l’après-midi. Les stations sont les suivantes : Gambsheim-Neyfreystett (le premier endroit nommé est toujours sur la rive gauche, le second sur la rive droite) ; Drusenheim-Greffern ; Fort-Louis – Sellingen, Iffezheim (Bade) ; Seltz (Alsace), Lauterbourg (Alsace), Leimersheim-Leopoldshafen ; Germersheim ; Rheinhause (Bade), Spire. Provisoirement les stations situées en aval de Mannheim ne délivreront pas de billets directs pour les stations situées entre Mannheim et Strasbourg ; mais à Strasbourg, on pourra se procurer des billets pour toutes les stations comprises entre Mannheim et Rotterdam. Tous les stations prendront marchandises pour Strasbourg (plus tard) aussi pour Maxau, et vice-versa. A Strasbourg et à Maxau on établira des agences ; dans la première de ces villes, la direction de l’agence a été confiée à M. Gustave Nahni, de cette ville.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Noyade d’un militaire.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 15 juillet. Hier soir, vers quatre heures du soir, un soldat du régiment d’infanterie saxon n°105, s’est noyé près de l’école de natation militaire. Il paraît qu’il a été atteint de crampes, car il était bon nageur. Hier soir son corps n’était pas encore retrouvé.

 

France, Marseille : Saisie d’une brochure.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Par arrêté en date du 15 juillet, le général de division commandant l’état de siège à Marseille, a ordonné la saisie d’une brochure ayant pour titre : Béquille et Fleurs de lis, par Léo Taxil. Le considérant de cet arrêté porte que cette brochure n’est d’un bout à l’autre qu’un pamphlet excitant les citoyens au mépris contre les autres, cherchant même à jeter le discrédit et le ridicule sur plusieurs institutions du gouvernement.

 

Jeudi 17 juillet 1873

 

France, Rethel : Troubles après l’entrée des troupes françaises.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : France. Le 17, à l’occasion de l’entrée des troupes françaises à Rethel, il y eu un peu de tapage. Des femmes qui avaient eu des relations avec les Allemands ont été huées par la foule, lorsqu’elles se sont approché des baraques des soldats français. Des groupes ont poussé des cris et lancé des pierres sur certaines maisons. A dix heures du soir, le calme était rétabli.

 

Vendredi 18 juillet 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Dernier recensement.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 18 juillet. Le dernier recensement en Alsace-Lorraine donne en tout 256 475 ménages établis dans 265 609 maisons d’habitation. La population civile s’élève à 1 517 494 âmes, et 32 244 personnes appartiennent à l’armée. La population civile compte 727 949 personnes du sexe masculin et 789 545 du sexe féminin. Quant au culte, la population se divise en 1 223 161 catholiques, 250698 protestants, 2 823 d’autres sectes chrétiennes et 40 812 israélites. L’Alsace-Lorraine a 1 374 aveugles, 1 714 sourds-muets, 2 218 idiots et 1 330 aveugles. Les chiffres cités ci-dessus se subdivisent ainsi : le département de la Basse-Alsace compte 588 947 âmes sur 135 851 ménages habitant 100 294 maisons ; la Lorraine compte 474 316 âmes sur 119 497 ménages habitant 96 826 maisons ; la Haute-Alsace compte 454 251 âmes sur 101 157 ménages habitant 68 489 maisons. En fait de militaires, il y a en Lorraine 16 143 hommes, dans la Basse-Alsace 11 459 hommes et dans la Haute-Alsace 4 642 hommes.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Tir d’artillerie au polygone.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « D’après une communication de l’Administration de la place du tir, les exercices du 15e régiment d’artillerie à pied auront lieu au polygone en deux séries : Dans la première : du 18 juillet au 7 août inclusivement, le tir aura lieu le lundi, le mercredi, le jeudi et le samedi de chaque semaine ; dans la seconde, du 1er au 9 septembre inclusivement, le tir aura lieu tous les jours, le dimanche, le 4 et le 7 exceptés. Le 6 et le 7 août, auront lieu des écoles de nuit. Pendant le tir, le passage sur la digue derrière les anciennes buttes et sur celle limitant la place du sud, est intercepté. Duc commencement à la fin du tir, deux pavillons sont hissés, l’un sur la butte du milieu, l’autre à l’entrée de la place, devant le corps de garde. On fait remarquer en outre, qu’il est dangereux de manier les projectiles que l’on pourrait trouver. On devra les laisser dans l’état où ils seront et les transporter avec les plus grands soins au dépôt de la place de tir, s’il est possible, ou au dépôt d’artillerie de Strasbourg. Les fers et le plomb provenant des exercices de tir devront également être remis aux dépôts que nous venons d’indiquer. On y paiera à ceux qui auront trouvé de ces métaux : pour 1 kilogramme de fer 4 pfennigs ; pour 1 kilogramme de plomb 6 pfennigs ; Les marchands de métaux qui achèteraient des métaux provenant des exercices de tir, seraient passibles des peines édictées par la loi. Strasbourg, le 11 juillet 1873. Pour le directeur de la police. Douglas ».

Sur le même sujet, un article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Avis. Suivant une communication de la Commission d’administration du Polygone, les exercices de tir du 15 régiment d’artillerie à pied auront lieu en deux séries sur le Polygone de notre ville. Pendant la 1re série, du 18 juillet au 18 août inclus, on tirera le lundi, le mercredi, le jeudi inclus et le samedi de chaque semaine, pendant la 2ème série, du 1er au 9 septembre inclus, on tirera tous les jours, excepté le dimanche, le 4 et le 7. Pour la plupart du temps il arrivera qu’on tire également l’après-midi. Les 6 et 7 août il y aura école de nuit. Pendant le tir, le chemin situé derrière les anciennes buttes, aussi bien que celui placé sur la digue longeant la limité méridionale de la place sont interdits au public. Depuis le commencement jusqu’à la fin du tir, deux drapeaux seront hissés l’un sur la butte du milieu, l’autre à l’entrée de la place devant la garde. On appelle l’attention sur le danger résultant de la manipulation imprudente des projectiles qui pourraient être trouvés par des personnes civiles. Ces projectiles devront être transportés avec la plus grande précaution dans l’état où on les trouvera, et livrés soit au dépôt existant sur le Polygone même, soit au dépôt d’artillerie de Strasbourg. Le fer et le plomb provenant du tir devront également être déposés aux endroits indiqués ; on paiera aux personnes qui l’auront trouvé : 4 Pfennigs par kilogramme de fer. 6 Pfennigs par kilogramme de plomb. De plus on rappelle que des marchands qui achèteraient des métaux provenant des exercices de tir, sont passibles de punition. Strasbourg, 11 juillet 1873. Pour le directeur de la police, Douglas.

 

France, anciens départements occupés : Planification de l’arrivé progressive des troupes françaises.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On lit dans l’Avenir militaire : Depuis le 15 juillet, jour où a commencé dans l’Est l’évacuation, des compagnies des divers régiments appartenant au 4e corps d’armée ont reçu l’ordre de se préparer à remplacer les troupes allemandes vingt-quatre heures après leur départ dans les localités suivantes :

Vouziers, le 18 juillet, une demi-compagnie du 90e de ligne.

Mézières et Charleville, le 23, trois compagnies du 91e.

Sedan, le 24, une compagnie du 90e.

Donchery, le 24, 80 chasseurs du 6e régiment.

Baccarat, le 29, une demi-compagnie du 69e.

Longwy et Longuyon, le 30, une compagnie du 106e.

Blamont, le 31, une demi-compagnie du 68e.

Toul, le 31, deux compagnies du 26e.

Nancy, le 1er août, trois compagnies du 26e.

Lunéville, le 1er août, trois compagnies du 69e.

Saint-Nicolas-du-Port, le 1er août, une demi-compagnie du 26e.

Pont-à-Mousson, le 4 août, une compagnie du 94e.

Bar-le-Duc, le 23 juillet, une compagnie du 94e.

Ligny, le 23, une demi-compagnie du 94e.

Vaucouleurs, le 24, une demi-compagnie du 94e.

Commercy, le 28, une compagnie du 94e.

Saint-Mihel, le 25, une compagnie du 106e.

Montmédy, le 25, une compagnie du 106e.

Clermont, le 8 août, une demi-compagnie du 94e.

Neufchâteau, le 24 juillet, une demi-compagnie du 94e.

Mirecourt, le 25, une demi-compagnie du 10e bataillon de chasseurs.

Bains, le 26, une demi-compagnie du 10e bataillon de chasseurs.

Charmes, le 27, une demi-compagnie du 26e.

Remiremont, le 27, une demi-compagnie de chasseurs à pied.

Raon-l’Etape, le 28, une demi-compagnie du 69e.

Rambervillers, le 29, une demi-compagnie du 60e.

Epinal, le 29, une demi-compagnie du 10e bataillon de chasseurs.

Bruyères, le 30, une demi-compagnies du 10e bataillon de chasseurs.

Saint-Dié, le 2 août, une compagnie du 69e.

Belfort recevra trois compagnies du 35e de ligne.

Rocroy, évacué le 15 juillet, a reçu une compagnie du 90e, et Rethel, évacué le 17, une demi-compagnie du même régiment.

 

Samedi 19 juillet 1873

 

Allemagne, Strasbourg : Arrivée d’un premier bateau à vapeur.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 19 juillet. Aujourd’hui à 3 heures après-midi, le premier bateau à vapeur, Stadt Mannheim, est arrivé dans notre ville et a jeté l’ancre dans le voisinage du Pont-Royal. Son arrivée a été annoncée par une salve d’artillerie. Il y avait à bord, entre autres voyageurs, des députations des Sociétés de navigation à vapeur de Cologne et Düsseldorf, qui ont reçu les autorités civiles et militaires, invitées à assister à cette arrivée. Demain arrivera le second bateau, le Roland, et le 20 de ce mois commencera le service régulier. Nous apprenons que sur le Rhin la navigation a été très-heureuse.

 

Allemagne, Vendenheim : Manque de main d’œuvre pour les moisson à cause de travaux des forts.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Vendenheim, 19 juillet. Nous sommes ici à la veille des moissons. Malheureusement les nombreuses bandes de moissonneurs, venant autrefois de la Lorraine et de la Bavière rhénane, font complètement défaut jusqu’à présent. Les constructions de voies ferrées et de forts occupent ces bras ailleurs.

 

Dimanche 20 juillet 1873

 

France, armée : Redéploiement militaire dans l’Est.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : C’est le 4e corps qui remplacera, dans l’Est, l’armée allemande d’occupation.

 

France, Nancy : Annonce de l’arrivée d’un détachement de gendarmes mobiles.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On mande de Nancy, 20 juillet : Un détachement de gendarmes mobile a traversé notre ville à destination de Lunéville. Un détachement de 25 gendarmes est attendu ici demain.

 

France, Nancy : Evacuation des troupes allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On écrit de Nancy, le 20 juillet. L’évacuation de se fait avec un grand ordre et une ponctuelle exactitude sur tous les points aux heures annoncées ; jusqu’ici il n’y a pas eu un incident fâcheux, pas un cri, pas une insulte, ni d’un côté ni de l’autre.

Les gendarmes mobiles (500 hommes) dont M. le comte de Vallier, commissaire extraordinaire du gouvernement français, avait demandé l’envoi pour assurer la sécurité des derniers jours de l’occupation et de l’intervalle entre le départ des Prussiens et l’arrivée des soldats de lignes français, sont arrivés hier et ce matin. Tout s’est passé tranquillement sans manifestation, les hommes sont répartis entre les diverses destinations qui leur ont été assignées.

Nos détachement de ligne commencent à arriver à leur tour dans les localités évacuées ; ils sont déjà installés à Rocroi, Rethel, Vouziers ; dans trois jours, les Ardennes tout entières seront complètement affranchies de l’occupation étrangère et gardées par des soldats français.

 

Allemagne, Belfort, place forte : Décès d’un colonel à la suite de l’accident de l’écroulement du fort de la Miotte.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : La Correspondance Havas nous communique la nouvelle suivante que nous reproduisons sous toute réserve : Le colonel prussien qui a été grièvement blessé lors de l’écroulement du fort de la Miotte, à Belfort, est mort dans la nuit suivante, des suites de ses blessures. Deux officiers prussiens qui se trouvaient avec lui ont également succombé.

 

Lundi 21 juillet

 

Allemagne, Metz garnison : Effectif de la garnison.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 21 juillet. La garnison de cette ville ne compte en ce moment qu’environ 10 000 hommes. Une partie est occupée à des manœuvres, et l’artillerie à des exercices de tir. On assure que le pied de paix de la garnison sera augmenté de quelques milliers d’hommes. On prendra dans ce but une partie des troupes bavaroises qui occupaient les départements français.

 

France, Stenay : Evacuation des troupes d’occupation allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : France. On écrit de Nancy, 21 juillet, soir : La ville de Stenay a été évacuée ce matin à sept heures. Tout s’est passé avec calme et sans incident. Le détachement de gendarmerie mobile, arrivé hier soir, a occupé la caserne aussitôt que les Prussiens sont sortis.

 

France, Epinal : Evacuation des troupes d’occupation allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Epinal, 21 juillet soir. Un détachement de 30 gendarmes mobiles vient de faire son entrée à Epinal. Il a été sympathiquement accueilli, mais sans aucunes démonstrations bruyantes.

 

Mardi 22 juillet 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Fortifications.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 22 juillet. Sous la rubrique Affaires militaires, la Kölner Zeitung publie l’article suivant sur les forteresses en Alsace-Lorraine : En même temps que l’Alsace et la Lorraine allemande, les forteresses de Thionville, Metz, Bitche, Phalsbourg, Strasbourg, Schlestadt et Neuf-Brisach sont tombés au pouvoir de l’Empire d’Allemagne. La première question qui se posait c’était de choisir parmi ces forteresses celles qui devaient être conservées, comme étant d’une grande importance stratégique, et répondant à ce que la science stratégique, et répondant à ce que la science stratégique actuelle demande des forteresses. En présence des dépenses considérables que nécessite la construction de nouvelles forteresses, il fallait songer à ne démanteler que les plus petites, les plus faibles et les moins indispensables de ces forteresses, de compléter d’après toutes les exigences de la stratégie les plus grandes et les plus importantes. On résolut de ne sacrifier que Phalsbourg et Sélestat ; la première de ces forteresses fut démantelée en 1872, et la seconde cette année. La suppression de cette forteresse fournissait une masse de matériaux de construction de très-bonne qualité, qu’on pouvait employer à la transformation des forteresses conservées. C’est ainsi qu’en 1872 on utilisa pour la construction de six forts les matériaux de Phalsbourg et ceux de Schlestadt pour trois autres forts commencés en 1873. Les forteresses de Thionville, Metz et Bitche, qui couvrent la Prusse rhénane et le Palatinat, ainsi que Strasbourg et Neuf-Brisach, boulevards du grand-duché de Bade, ont dû être soumises à une transformation complète, car les Français les avaient toujours laissées dans leur ancien état, et n’avaient pas mis à profit pour les forteresses de l’Alsace-Lorraine les expériences faites pendant les différentes campagnes.

Metz seul faisait exception : on y a construit des ouvrages extérieurs (forts détachés), à une assez grande distance de la circonvallation de la place. Quand la guerre éclata, en juillet 1870, les forts étaient encore inachevés, cependant, en état de défense. Les autres forteresses, et surtout Strasbourg, n’avaient pas d’ouvrages extérieurs de ce genre ; cependant ces ouvrages auraient été nécessaires au moins pour une ville et une place forte de l’importance de Strasbourg. Les ouvrages situés en avant de la circonvallation proprement dite (lunettes) ne pouvaient pas être considérées comme des forts, car ils étaient si prêts de la forteresse qu’ils ne pouvaient pas même la mettre à l’abri d’un bombardement. Les nouveaux forts que le gouvernement allemand fait construire autour de Metz et de Strasbourg, sont placés de telle sorte, qu’il ne saurait être question de prime abord d’un bombardement de la ville. Tous les forts sont en moyenne à une distance de 6 à 8 kilomètres de la ville ; ils seront armés d’artillerie à longue portée, et si l’agresseur a également la meilleure artillerie, il faudra toujours qu’il se tienne à une distance d’au moins 4 kilomètres des forts, pour établir ses premières batteries, et à une distance de 10 à 12 kilomètres un bombardement est actuellement plus que douteux, et même impossible. Il faudra donc s’emparer d’abord d’un certain nombre de forts, pour s’avancer entre eux et pouvoir établir les batteries de bombardement plus près de la circonvallation intérieure. Afin que la garnison de ces forts, semblables à de petites colonies militaires de 6 à 800 hommes, ne souffre pas du bombardement que l’agresseur dirigera certainement contre les forts mêmes, il y a des casemates à l’abri de la bombe, qui peuvent abriter toute la garnison à l’exception des postes établis sur les remparts et qui sont abrités par des tranchées faites dans le parapet. Un telle garnison peut satisfaire à tous les besoins de la vie sans avoir besoin de quitter sa retraite une seule fois, et même, pour se rendre aux remparts, elle n’a pas besoin de traverser la cour du fort, car la communication se fait au moyen d’escaliers à l’abri de la bombe, et passant sous le rempart. En outre, ces forts, même quand leur front est très étendu, offrent fort peu de profondeur, de sorte que les projectiles qui passe, tant soi peu au-dessus du parapet de front tombe soit sur le rempart formant la gorge de l’ouvrage, soit sur le terrain situé au-delà, sans produire aucun effet. Quant au forteresses qui ne reçoivent pas de forts détachés et dont la circonvallation sera seule transformée, on pourra au commencement, éviter un bombardement, attendu que ‘ennemi n’aura à sa disposition que de l’artillerie de campagne qui ne pourra lutter avec l’artillerie de la place ; mais s’il peut amener un train de siège avec des pièces de gros calibre, le défenseur sera obligé de lutter directement avec lui et devra songer à protéger la garnison ; car même en cas de bombardement, un feu d’artillerie bien nourri dirigé des remparts sur les batteries de bombardement, réduira leur effet à la plus simple expression, et ainsi préservera provisoirement les forteresses conquises de catastrophes comme la dernière campagne les a vu en si grand nombre.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Evasion de l’avocat Laporte à la prison de la Citadelle.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 22 juillet. Depuis quelques jours le bruit courait que Laporte, l’auteur de la brochure : La polémique actuelle du Courrier du Bas-Rhin, condamné à 18 mois de forteresse pour délits politiques, s’est esquivé de la Citadelle d’ici. On nous communique de source certaine, les détails sur cette fuite.

Samedi 19, à 1 heure de l’après-midi, la garde montante était arrivée à la maison d’arrêt et 20 minutes plus tard le soldat de garde dans le corridor conduisant à la cellule de Laporte, avait été placé à son poste. Quelques minutes plus tard, l’aide du concierge vint chercher la vaisselle dans cette cellule et négligea de fermer la porte. Laporte avait porté depuis 3 à 4 mois une redingote grise parfaitement pareille à celle des maçons occupés en grand nombre au rez-de-chaussée. Ainsi vêtu, il quitta tranquillement la cellule et arriva sans encombre à l’issue de la maison d’arrêt qu’il trouva fermé. Il demanda à un soldat de faction de lui ouvrir, et celui-ci obtempéra à son désir après que les soldats du poste qui se trouvaient par-là eurent répondu affirmativement à sa question : « Est-ce que je puis ouvrir à celui-ci », en lui faisant remarquer que c’était un maçon, c’est de cette façon que le prisonnier arrivé à la porte conduisant à Kehl qu’il passe sans difficultés. Ce ne fut qu’à 5 heures, lorsque le perruquier entra dans la cellule, pour le raser, qu’ont remarqué sa fuite. Toutes les recherches faits jusqu’ici sont restées sans résultat. Suivant toute apparence, il n’y avait connivence ni avec la femme du fugitif, qui tient un magasin en ville, et il ne peut être question ni de corruption ou de complot. Pour sa fuite, Laporte ne dispose probablement que des moyens pécuniaires insuffisants.

 

Allemagne, Strasbourg, garnison : Passages des troupes évacuant les département français.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 22 juillet. Le passage d’une partie des troupes occupantes amènera à notre ville quelques logements chez l’habitant. En voici le détail :

1° Les états-majors de la 4e division, de la 7e brigade d’infanterie et de la 4e brigade de cavalerie arriveront ici le 3 août et feront séjour.

2° Il en sera de même et des 1er, 2e et bataillon de fusiliers du régiment de grenadiers qui arriveront ici le 8 août.

On accordera aux hommes le logement et la nourriture, qui seront remboursés à raison de 7 Silbergroschen ½ par tête, lesquels seront payés comptant à la ville contre quittance aux communes, conformément aux prescriptions de la loi du 25 juin 1868 sur le logement des troupes, laquelle a été déclarée en vigueur en Alsace-Lorraine.

Outre les corps ci-dessus désignés, les troupes qui suivent passeront à Strasbourg, mais sans y être logées :

1° Le 4 août, la 5e batterie légère et l’état-major de la 3e section de campagne, la 6e batterie de réserve et une demi-colonne d’ouvriers boulangers d’administration.

2° Le 6 août la 1re colonne du train de munitions d’infanterie.

3° Le 7 août, l’état-major, les 2e, 3e et 3e escadrons du régiment de dragons n°11, ainsi que les ambulances n°4 e 10.

4° Le 9 août, la 5e compagnie du 2e régiment d’artillerie à pied.

5° Le 11 août, le train d’administration des vivres n°3 et 4 du 2e corps d’armée.

La 5e batterie de réserve de la 4e division, qui arrivera le 2 août, et la 1re batterie de réserve du 10e régiment de campagne du Hanovre, qui arrivera le 6 août, resteront en garnison à Strasbourg. (Strassburger Zeitung).

 

France, Versailles, armée : Circulaire relative aux Alsaciens-Lorrains au sein des armées françaises.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le ministre de la guerre vient d’adresser la circulaire suivante au général commandant en chef de l’armée de Versailles, gouverneur militaire de Paris, commandant supérieur de la première division militaire ; aux généraux commandants en chef de corps d’armée et à x généraux commandant les divisions et subdivisions militaires :

« Versailles, le 22 juillet 1873. Général, j’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien inviter les chefs de corps sous vos ordres à rappeler aux militaires alsaciens-lorrains, actuellement sous les drapeaux, qu’aux termes des traités conclus avec l’Allemagne, ceux d’entre eux qui résident hors d’Europe (Algérie, colonies) peuvent exercer jusqu’au 1er octobre prochain leur droit d’option pour la nationalité française.

Quant aux mineurs natifs d’Alsace-Lorraine qui font partie de notre armée à un titre quelconque, il sera utile de leur faire savoir de nouveau que la chancellerie allemande ne considère comme valables que les options faites par des mineurs autorisés à cette effet par leurs parents ou tuteurs légaux.

L’autorité allemande exigé même que les parents ou tuteurs des mineurs aient eux-mêmes valablement opté pour la nationalité française et aient fixé en France leur domicile.

La disposition qui concerne les personnes résidant hors Europe s’appliquant aussi aux mineurs, il est indispensable que vous fassiez savoir aux intéressés, par leurs chefs directs, que ceux-là seuls qui servent en Algérie ou aux colonies peuvent en revendiquer le bénéfice.

Du reste, les militaires mineurs appartenant à des corps stationnés hors Europe (Algérie, colonies), qui ont atteint ou atteindront leur majorité et qui feront leur déclaration d’option avant le 1er octobre prochain (dernier délai fixé par les traités), n’auront plus besoin du consentement de leurs parents ou de leur tuteur pour exercer leur droit d’option.

J’attache beaucoup de prix à ce que ces dispositions soient clairement expliquées aux intéressés et je désire que vous prescriviez aux chefs de corps de me faire connaître, par votre intermédiaire, les situations particulières sur lesquelles ils désireraient des éclaircissements.

Recevez, général, l’assurance de ma considération distinguée. Le ministre de la guerre, Général du Barail.

 

France, Nancy : Evacuation des troupes d’occupation allemandes dans la région.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Une dépêche de Nancy en date du 22 juillet porte ce qui suit : Les détachements de gendarmes mobiles sont tous arrivés à destination et ont été répartis à Belfort, Montmédy, Blamont, Saint-Nicolas-de-Port, Baccarat, Lunéville, Nancy, Bar-le-Duc, Charmes, Mirecourt, Saint-Dié, Raon-l’Etape, Neufchâteau, Mézières, Sedan et Longuyon. L’installation de ces détachements dans les diverses villes s’est effectuée dans les meilleures conditions.

 

Mercredi 23 juillet 1873

 

Allemagne, Metz garnison : Inspection par S.A. le prince royal Albert de Saxe.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 24 juillet. Mardi prochain, 29 juillet, S.A. le prince royal Albert de Saxe, général-feldmaréchal, arrivera à Metz avec la princesse Carola. Mercredi, il procédera à l’inspection du régiment de dragons n°10, en garnison dans cette ville, et dont il est le chef. Le même jour, arrivera de Strasbourg, par le chemin de fer, un bataillon du régiment d’infanterie saxonne n°105, avec la musique du régiment, et, en même temps, une nombreuse députation des autres régiments du 12e corps d’armée, environ 100 officiers et 200 soldats. S.A.R. le prince Georges de Saxe, général commandant le 12e corps d’armée, a également promis de venir. En présence des princes et des troupes dont il vient d’être question, de l’artillerie saxonne, en garnison dans notre ville, et du corps des officiers de la garnison, aura lieu l’inauguration solennelle du monument élevé par le 12e corps d’armée (Saxe-Royale) à ses soldats tombés pendant la dernière guerre, près de Saint-Privat.

 

Allemagne, Strasbourg : Précisions relative à l’évasion de l’avocat Laporte.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 23 juillet. On écrit de Strasbourg à l’Industriel Alsacien : L’avocat Laporte qui s’est échappé samedi de la citadelle a soupé le même jour près de Rosheim et a gagné la frontière par Saales.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Consignes à cause de la canicule.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 23 juillet. Les commandants des troupes en garnison à Strasbourg, ont reçu l’ordre de faire faire l’exercice aux soldats, dès 4 heures du matin ou le soir après 6 heures, tant que dureront les violentes chaleurs. Ce ne sera donc pas étonnant de voir rentrer des troupes après 11 heures du soir.

 

Allemagne, Strasbourg ville : Balance publique.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 23 juillet. On s’occupe en moment à la construction d’une balance publique vis-à-vis du bureau d’octroi à la porte des Bouchers. Cette balance est destinée à remplacer celle qui existe près des magasins à foin aux Ponts-Couverts. Le transfèrement de la balance sera certainement vu avec grande satisfaction, principalement par les habitants de l’autre côté du Rhin qui, pour faire peser leurs voitures chargées de foin, de paille ou de houille, devaient faire l’énorme détour jusqu’à la Porte de Saverne ou aux Ponts-Couverts.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Logement des troupes de passage.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Avis. Logement des troupes. J’informe les habitants de la ville et de la banlieue que du 2 au 10 août prochain plusieurs parties des troupes d’occupation revenant de France et passant à Strasbourg, y seront logées et devront être nourries. L’effectif des troupes à loger n’est pas exactement connu jusqu’ici, mais il est probable que peu de maisons resteront sans loger des troupes. J’engage pour ce motif les propriétaires de préparer à temps le logement nécessaire, et j’ajouterai que le nombre d’hommes à loger ne sera que de deux au plus et durera pour chaque cas trois jours au plus. Les propriétaires qui ont à préparer des logements d’officiers recevront un avis particulier avant l’arrivée des troupes. La nourriture sera à fournir aux hommes pendant toute la durée du logement ; par compensation, le fournisseur du logement pourra toucher sur sa demande, à la mairie, une indemnité de 7 ½ sgr. Par homme et par jour.

Strasbourg, le 23 juillet 1873. Pour l’administration de la mairie, de Reichlin.

 

Allemagne, Kehl garnison : Passage de troupes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 23 juillet. Le retour de la quatrième et de la sixième division prussienne par Kehl – Heidelberg commencera le 31 de ce mois et durera jusqu’au 11 août inclusivement. Tous les jours il passera à notre station 3 trains, ainsi 36 en tout, transportant chacun environ 1 500 hommes. Un train arrivera à midi, un autre vers 6 heures du soir, le troisième à minuit. Les soldats se restaureront dans la remise très spacieuse de notre gare. Une société d’hommes d’affaires de notre ville s’est chargée de fournir en bloc les provisions nécessaires. Les trains militaires s’arrêteront environ une heure dans notre station.

 

Jeudi 24 juillet 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine, places fortes : Article relatif aux forteresses en Alsace-Lorraine.

Article du journal Straßburger Zeitung qui a repris de la Kölner Zeitung : Avec les provinces d'Alsace et de Lorraine allemande, les forteresses de Thionville ou Diedenhofen, Metz, Bitsch, Phalsbourg, Strasbourg, Schlettstadt et Neubreisach sont tombées au Reich allemand.

Il fallait se demander lesquelles des fortifications acquises devaient être conservées pour leur destination, à la fois par rapport à leur emplacement stratégique et compte tenu des exigences que l'on est en droit de faire aux fortifications dans la guerre moderne. Compte tenu des coûts importants occasionnés par la construction de nouvelles forteresses, il faut veiller à ne raser que les forteresses les plus petites et les plus faibles qui semblaient inutiles au début, mais à agrandir les plus grandes et les plus importantes de manière plus moderne. Il fut seulement décidé d'abandonner les forteresses de Phalsbourg et de Sélestat, dont la première fut rasée en 1872 et la seconde en 1873.

La destruction de ces forteresses a donné beaucoup d'excellents matériaux de construction, qui pourraient être utilisés pour améliorer les forteresses permanentes existantes. Les matériaux de construction de la place forte de Phalsbourg ont été utilisés pour une partie des six forts à fossés secs de Strasbourg, commencés en 1872, et les matériaux de Sélestat pour les trois forts à fossé plain d’eau commencés en 1873.

Les forteresses de Thionville, Metz et Bitche, qui couvrent les abords de la Province rhénane prussienne et du Palatinat bavarois, ainsi que Strasbourg et Neuf-Brisach, qui sont les remparts du Grand-Duché de Bade, ont dû faire l'objet d'une expansion importante, car les forteresses précitées ont été conquises par les Français étaient dans leur état antérieur, sans que les expériences faites dans les différentes campagnes aient été utilisées pour les places fortes en Alsace et en Lorraine.

Ce n'est qu'à Metz que les Français avaient fait une exception, dans laquelle ils ont procédé à la construction d'ouvrages avancés (forts), qui étaient plus éloignés de l'enceinte actuelle de la forteresse. Lorsque la guerre éclata en juillet 1870, ces forts n'étaient pas terminés, mais ils en mesure d’être mis en état de défense. Dans les autres forteresses, mais surtout à Strasbourg, il n'y avait pas de tels ouvrages avancés ; ceux-ci auraient été au moins nécessaires pour une ville et une forteresse de l'importance de Strasbourg. Les ouvrages détachés (lunettes) situés devant l'enceinte actuelle ne pouvaient être considérés comme un fort, car ils ne pouvaient protéger la ville d'un bombardement. Les forts nouvellement construits par le gouvernement allemand pour les forteresses de Metz et de Strasbourg ont été construits à des endroits tels qu'il ne peut plus être question d'un bombardement de la ville en premier lieu. Les forts sont tous en moyenne à 4-5 milles de la ville ; ils seront tous armés de canons à longue portée, et si l'attaquant possède aussi les meilleurs canons à longue portée, il devra se tenir à au moins 4 kilomètres des forts pour poser ses premières batteries de rempart, et à une distance de 10- 12 kilomètres soit à l'heure actuelle. Compte tenu de la question des armes à feu, un bombardement était plus que douteux, voire impossible. 

Il faut donc d'abord conquérir un certain nombre de forts afin d'avancer entre eux, afin de pouvoir placer les batteries de bombardement plus près du Mur Intérieur. Afin de ne pas laisser la garnison de tels forts, qui ressemblent à de petites colonies militaires de 600 à 800 hommes, souffrir d'un bombardement, que l'assaillant tentera d'attaquer ces forts, à l'exception des sentinelles sur les remparts, qui peuvent couvrir par des coupures dans le parapet, des locaux à l'épreuve des bombes pour tout l'équipage sont disponibles. Une telle garnison peut subvenir à toutes ses nécessités de vie sans jamais quitter les salles à l'épreuve des bombes, en effet ils n'ont même pas à traverser la cour des forts pour se rendre au rempart, car cette liaison se fait au moyen d'escaliers à l'épreuve des bombes des sous-remparts. De plus, ces forts ont le moins de profondeur possible, même avec une longueur avant importante, de sorte que l'artilleur ennemi est confronté à une tâche difficile par rapport à la sécurité du coup, car chaque balle qui vole juste un peu au-dessus du front Le parapet tombe également dans le dernier mur de la gorge ou il le dépasse, passe le terrain derrière la gorge sans faire de dégâts. Mais pour les forteresses qui ne reçoivent pas des fortifications aussi étendues, qui ne sont construites que dans le style le plus moderne avec des murs étendus, un bombardement peut certainement être évité d'emblée, puisqu'il ne peut pas se heurter à l'artillerie de la forteresse ; mais s'il a un train de siège avec les faibles calibres devant la forteresse dans le premier, le défenseur engagera un combat direct avec l'attaquant et assurera la sécurité de l'équipe défendant la forteresse ; mais même alors, il sera toujours en mesure de limiter le succès de toute batterie de bombardement au plus petit degré au moyen d'un combat au canon énergiquement dirigé depuis le mur de forteresse le mieux équipé, et ainsi d'éviter les catastrophes des forteresses retrouvées à l'avance, comme ils peuvent que la dernière campagne en a apporté tant. (Kölner Zeitung).

 

Allemagne, Sarreguemines garnison : Point de situation de l’infrastructure militaire.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Sarreguemines, 24 juillet. Au commencement du mois prochain, les deux escadrons du régiment de cavalerie caserné ici, qui se trouvent, l’un à Saint-Avold, l’autre à Deux-ponts, arriveront dans notre ville. Le régiment sera alors au complet. Comme les écuries de l’ancienne caserne actuellement en construction ne sont pas encore achevées et la nouvelle caserne à bâtir n’étant pas même encore commencée, deux des escadrons seront logés en attendant l’un à Welferding, Folperswillers, etc., l’autre à Habkirch (Bavière) et ses environs. Vers la fin du mois d’août, le régiment se rendra à Metz pour prendre part aux manœuvres d’automne.

 

Allemagne, Sarreguemines ville : Nomination d’une Commission hygiénique.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Sarreguemines, 24 juillet. Sur la nouvelle de l’apparition du choléra en Europe, M. le maire de notre ville a nommé une Commission hygiénique chargée de prendre les précautions nécessaires pour préserver la ville de ce fléau. Cette commission, composée d’hommes très-compétents sous ce rapport, se rend de maison en maison pour prescrire les mesures d’usage en pareille circonstance.

 

Allemagne, Strasbourg voies ferrées : Inspection par un capitaine du génie.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 22 juillet. Récemment un capitaine du génie faisant partie du bataillon des chemins de fer a été envoyé en mission dans les départements occupés pour opérer la vérification des chemins de fer et leur construction, et s’assurer de la possibilité de s’en servir sans danger pour le transport des troupes. A la fin de la semaine dernière, ce capitaine arrivé ici de retour de sa mission, afin de prendre connaissance des dispositions projetées par l’administration des chemins de fer d’Empire pour la cas où il y aurait à opérer des transports de troupes sur une grande échelle. La gare actuelle semble trop petite pour des transports de ce genre et l’on sera obligé, pour le cas où le besoin s’en ferait sentir, d’avoir recours à des dispositions provisoires jusqu’à ce qu’une décision puisse être prise sur l’emplacement à occuper par la gare centrale, décision qui ne pourra intervenir que lorsque la décision d’agrandissement de la ville, encore en litige, sera résolue.

 

Allemagne, Strasbourg : Ligne Strasbourg – Kehl.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 23 juillet. Strasbourg, 24 juillet. Suivant un avis de la Direction générale des chemins de fer d’Alsace-Lorraine, les trains n°304, partant de Strasbourg à 8h03 du matin et n°307, partant de Kehl à 10h18 du matin, s’arrêteront au pont du Rhin pour permettre la fréquentation des bains.

 

Allemagne, Mulhouse garnison : Arrivée du général de Werder pour une inspection.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mulhouse, 24 juillet. Hier soir, le général de Werder commandant du 14e corps d’armée arrivé en cette ville pour faire l’inspection de la garnison. Ce matin le 1er bataillon lui fut présenté demain ce sera le tour du bataillon de fusiliers. Hier au soir il y eut retraite en l’honneur de S.E. et concert devant le logement de M. le colonel.

 

Vendredi 25 juillet 1873

 

Allemagne, Berlin : Loi relative à la suppression du Conseil de guerre de Metz.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 26 juillet. Dépêches télégraphiques. Berlin, 25 juillet. Le Staatsanzeiger publie une loi relative aux Conseils de guerre en Alsace-Lorraine ; l’empereur avec l’assentiment du Conseil fédéral, supprime le Conseil de guerre de Metz, créé par l’ordonnance du 19 décembre 1870. La compétence du Conseil de guerre de Strasbourg, créé par la même ordonnance, s’étend à toute l’Alsace ; il connait des cas prévus par les §§ 80 à 93, 84, 96, 98, 100, 102, 105, 106, 115, 116 et 125 du code pénal.

 

Allemagne, Sarrebourg garnison : Réception officielle des troupes de la garnison.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : De l’arrondissement de Sarrebourg, 25 juillet. La ville de Sarrebourg verra prochainement deux fêtes. Le 8 août, les troupes de la garnison, entreront dans la ville, et on leur prépare une réception officielle à laquelle la population ne restera probablement pas étrangère. En second lieu, il y aura une grande fête agricole.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Point de situation des travaux dans les forts.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Niederhausbergen, le 25 juillet. Le travaux de notre fort sont tellement avancés, qu’on a pu congédier la majeure partie des ouvriers. De 1 800 terrassiers et maçons, il ne s’y trouve plus même 400. La grande activité que l’on déployait ici l’hiver dernier s’est portée sur les forts en construction de La Wantzenau et d’Illkirch-Graffenstaden.

 

Allemagne, Strasbourg, place forte : Suicide au Bastion 14 « Judenbastion ».

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 26 juillet 1873. Hier vers midi, on a trouvé au bastion des Juifs n°14 « Judenbastion Nr. 14 » la dépouille d’un homme d’environ 25 à 28 ans, qui s’était suicidé d’un tir dans la tête. A côté de lui l’on a trouvé un révolver comportant encore 5 cartouches. En dehors d’un couteau de poche et d’un porte-monnaie vide, on a également trouvé un papier sur lequel il a écrit qu’il se dénomme Heinrich Schubert originaire de Elgersheim près de Kassel, et demande que l’on informe de son décès ses parents qui y résident. Après que le tribunal ai fait l’état sur place la dépouille a été transportée à l’hôpital ».

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 26 juillet. Hier, vers 4 heures du soir, un homme de 30 à 33 ans, s’est brûlé la cervelle sur le rempart, derrière le théâtre. Pour accomplir son suicide, il s’est servi d’un révolver à six coups ; la balle lui est entrée dans la tête. Son identité n’a pas encore été constatée. Il était de taille moyenne et convenablement habillé (il portait un habit brun et un chapeau de feutre). Son corps a été transporté à l’hôpital civil.

 

Allemagne, Kehl : Passage des troupes lors du repli de l’armée d’occupation allemande en France.

Article du journal Straßburger Zeitung :  « 25 juillet 1873. De notre ville voisine Kehl, écrit le Niederheinische Kurier : le repli de la 4ème et 6ème division prussienne par Kehl et Heidelberg s’effectuera de la manière suivante et durera jusqu’au 11 août : Tous les jours trois trains chargés, soit 36 au total, passerons par notre gare locale pour transporter à chaque fois 1 500 hommes. Un train arrivera vers midi, un second vers 18 heures et un troisième vers minuit. Dans la très volumineuse remise à voitures, la troupe sera ravitaillée, une prestation qui a été prise en bloc par un consortium de commerçants locaux. Les trains militaires s’arrêteront ici pour environ une heure ».

 

France, territoire occupé : Evacuation du département des Ardennes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Une circulaire du préfet des Ardennes rappelle que l’évacuation du département sera terminée le 25 juillet prochain. Le préfet annonce que des détachements de troupes françaises viendront immédiatement occuper les principales garnisons. Le préfet rappelle aux maires les inconvénients et les dangers qu’il y aurait, dans les circonstances actuelles, à ce que les sentiments se manifestassent par des fêtes et des démonstrations bruyantes. Nous ne devons pas oublier, dit-il, que tout acte irréfléchi, toute parole imprudente, peuvent entraver la libération complète du territoire, et entraver, pour la ville de Verdun, l’occupation qui pèsera encore sur elle.

 

France, Mézières et Charleville : Evacuation des troupes allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On lit dans la Correspondance Havas : Les troupes bavaroises, qui ont évacué hier matin Mézières et Charleville ont été cruellement éprouvée par la chaleur. 50 à 60 hommes ont été frappés d’insolation. Huit sont morts en route et dix en arrivant à Sedan. Trente sont gravement malades. La population de Sedan oubliant toute hostilité devant la souffrance, a prodigué les soins les plus empressés. Les autorités civiles ont pris toutes les mesures d’humanité qui sont en leur pouvoir.

 

France, évacuation des troupes allemandes : Situation à Epinal, Mirecourt, Saint-Mihiel, Ligny, Sampigny.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Epinal, 25 juillet soir. Neufchâteau a été complètement évacué. Soirée joyeuse. Maisons pavoisées et illuminées. Ordre parfait. Mirecourt a été également évacué ce matin à sept heures. Aucun incident.

Bar-le-Duc, 25 juillet soir. L’évacuation de Saint-Mihiel, Ligny, Sampigny, Mirecourt, s’est encore effectuée dans les meilleures conditions. Montmédy est évacué et sera encore traversé demain par des troupes de passage.

 

Samedi 26 juillet 1873

 

Allemagne, Berlin : Conseils de guerre en Alsace-Lorraine.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 26 juillet. Dépêches télégraphiques. Berlin, 25 juillet. Le Staatsanzeiger publie une loi relative au Conseils de guerre en Alsace-Lorraine ; l’empereur, avec l’assentiment du Conseil fédéral, supprime le Conseil de guerre de Metz, créé par l’ordonnance du 19 décembre 1870. La compétence du Conseil de guerre de Strasbourg, créé par la même ordonnance, s’étend à toute l’Alsace ; il connait des cas prévus par les §§ 80 à 93, 94, 96, 98, 100, 102, 105, 115, 116 et 125 du code pénal.

 

Allemagne, Lauterbourg place forte : Projet de démolition des fortifications.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Wissembourg, 26 juillet. La ville de Lauterbourg a offert de démolir les deux fronts des fortifications de nos portes contre l’abandon du droit de propriété. A ce qu’on assure cette démolition sera commencée dès cette année.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Démission d’un associé du consortium Pathe & Compagnie chargé de la construction de deux forts détachés.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Avis. Les associés qui ont signés cet avis du consortium d’entrepreneurs Pathe & Compagnie de Strasbourg « Baugesellschaft Pathe & Comp. Zu Straßburg » informe le public que notre associé M. Johann Georg Schneider d’Edenkoben est démis de son poste de président du conseil d’administration « Vorstand » et de tous les participations personnelles et des activités commerciales de notre consortium.

En prenant en compte le texte précédent, nous portons à la connaissance du public, que toutes les procédures contractuelles de quelque nature que ce soit, que ce soit pour notre contrat de société du consortium Pathe & Comp., ainsi que pour l’ancien consortium Pathe, Jerschke & Schneider, ne sont reconnus comme valable que si elles ont conclu de manière orale ou écrite, simultanément par les trois membres du consortium. A Strasbourg, le 26 juillet 1873.

Julius Pathe, August Jerschke, Adam Münch.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Création d’une association d’anciens soldats allemands.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 28 juillet. Samedi soir a lieu au café d’Amsterdam une réunion destinée à jeter les bases d’une Société d’anciens soldats allemands habitant notre ville. Cette société a été fondée en effet, et les statuts ont été couverts de 70 signatures d’anciens militaires. La Société a ensuite élu président M. Bedbur, rédacteur de la Strassburger Zeitung, vice-président, M. Pfeging, secréaires, MM. Baelge et Bernhard ; caissiers, MM. Wöllzd et Kurhalz, et assesseurs MM. Dierks, Vogt et Gieron. Tous les élus ont accepté le mandat offert, et l’assemblée s’est dissoute en poussant un vivat à toute l’Allemagne.

 

France, Charleville : Point de situation après l’évacuation des troupes allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Charleville, 26 juillet. Grâce aux mesures énergiques prises hier, la soirée et la nuit ont été très calmes. Un renfort composé de troupes de ligne est arrivé de Reims. On espère que tout est terminé.

 

Dimanche 27 juillet 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte & garnison : Communiqué de l’administrateur municipale demandant de préparer l’hébergement des troupes du 2 au 10 août 1873.

Communiqué paru dans le journal Straßburger Zeitung : « Mairie de Strasbourg « Bürgermeisteramt Strassburg ». Hébergement de militaires « Einquartierung ». Je porte à la connaissance des habitants de la ville que durant la période du 2 au 10 août 1873 de cette année, plusieurs unités de l’armée d’occupation « Occupationsarmee », sur leur chemin de retour en provenance de la France, seront hébergées et nourries pour une courte période à Strasbourg. L’effectif des troupes de passage n’est pour le moment pas encore connu, mais il est prévu qu’il n’y aura que très peu de maison qui resteront libres. Je demande à chaque propriétaire de maison de préparer à temps l’hébergement, et je me permets de faire remarquer, que l’hébergement sera au maximum de deux hommes par maison, et que la charge durera au maximum trois jours. Pour les propriétaires des maisons qui doivent héberger des officiers, nous apporterons des consignes particulières avant l’arrivée des troupes. Les troupes doivent être nourries pour toute la durée de l’hébergement ; le remboursement (des 7,5 Hgr par homme par jour) sera remboursé par la mairie. Strasbourg, le 25 juillet 1873. L’administrateur municipal « Bürgermeister-Verwalter ». J. A. v. Reichlin ».

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Point de situation sur la future construction des forts de la rive droite.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 27 juillet. Sous peu, on commencera la construction des forts de la rive droite du Rhin. On espère terminer les travaux de terre jusqu’à la fin août.

 

Allemagne, Kehl voies ferrées : Projet de reconstruction de la gare.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 27 juillet. On nous dit que la fourniture de pierres taillées nécessaires à la reconstruction de la gare de Kehl, s’effectuera au prix de celles fournies pour la construction primitive en 1860 et 1861. Chacun sait en quelle énorme proportion le prix de matériaux bruts et de la main-d’œuvre ont augmenté depuis cette époque, on peut juger quels énormes bénéfices ont dû réaliser les entrepreneurs de construction ont dû réaliser à cette époque.

 

Allemagne, Kehl garnison : Préparation au volontariat d’un an.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 27 juillet. Nous appelons l’attention du public sur le fait que l’établissement pour la préparation de jeunes gens à l’examen du volontariat d’un an, place de l’église, à Kehl, ne demande que 37,50 francs par mois pour des cours prenant 6 heures par jour. Cet établissement prépare également à l’examen du volontariat d’un an des jeunes gens qui jusqu’à présent n’ont suivi qu’une école primaire ; ces jeunes gens ne sont admis qu’après avoir passé un examen ; s’ils se donnent de la peine, ils peuvent facilement se présenter à l’examen du volontariat d’un an au bout de 8 à 9 mois ; s’ils entrent maintenant à l’établissement, ils seront en état de passer l’examen au mois de mars de l’année prochaine. En outre, l’établissement admet de jeunes garçons qui ont suivi avec succès des écoles de villes, ont des connaissances préparatoires en latin et en mathématiques et ne sont plus obligés d’aller à l’école ; au bout d’un cours de deux ans, ils pourront entrer dans la seconde supérieure du lycée ou d’une Realschule.

 

France, artillerie : Conservation des bouches à feu en acier.

Article de la Revue d’artillerie, tome 2 : A la date du 26 juillet 1873, M. le ministre de la Guerre a décidé, sur la proposition du Comité d’artillerie, que les expériences relatives au mode de conservation des bouches à feu en acier, mis en essai conformément aux prescriptions de la note ministérielle du 27 juillet 1872, seraient continuées jusqu’à nouvel ordre. Il résulte des rapports adressés sur cette question par diverses directions d’artillerie et par l’atelier de construction de Tarbes, que les résultats obtenus jusqu’à ce jour sont satisfaisants. On est ordinairement obligé de chauffer la composition pour pouvoir appliquer convenablement l’enduit sur les bouches à feu (1. …) ; mais cet inconvénient se produit de même dans l’application du colthar ou de la plombagine. En ce qui concerne le degré d’adhérence de la matière on pourra le faire varier, suivant les circonstances, en introduisant dans la composition une proportion de suif plus ou moins forte, ainsi que le prescrit la note du 27 juillet 1872. Le procédé mis en essais pour l’entretien des culasses, et qui consiste à les retirer de leur logement, à les placer dans des locaux secs et à les graisser avec de la graisse d’armes, a donné de bons résultats et continuera à être employé.

 

France, Evacuation des départements occupés : Evacuation de Charmes, Remiremont et Mézières.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Epinal, 27 juillet soir. L’évacuation de Charmes et de Remiremont s’est accomplie ce matin dans le meilleur ordre et sans aucune manifestation. Mézières, 27 juillet soir. Les désordres de Charleville, très-exagérés par les journaux, ne se sont pas renouvelés.

 

Lundi 28 juillet 1873

 

Allemagne, Sarrebourg garnison : Préparatifs pour la l’arrivée du régiment de dragons.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Sarrebourg, 28 juillet. Nous apprenons que les préparatifs pour la réception du régiment de dragons, qui tiendra garnison à Sarrebourg, vont leur bon train. Un accueil bienveillant ne manquera pas de faire l’impression la plus agréable sur ces braves soldats revenant de l’étranger, et la première rencontre, portant ce caractère de bienveillance, contribuera essentiellement à mettre la garnison en bons rapports avec les habitants.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Arrivée de stocks de poudre de Belfort.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 28 juillet. Une grande quantité de poudre est arrivée hier à la gare située hors de la porte d’Austerlitz : des sentinelles y avaient été placées pour éloigner les fumeurs. Sur la route de Kehl on remarque également pendant toute la journée des voitures chargées de tonneaux de poudre, et escortées par des soldats. Cette poudre vient de Belfort.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Restauration du monument du Général Desaix.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 28 juillet. En ce moment on est en train de restaurer le monument du général français Desaix, commandant de l’armée du Rhin. Ce monument se trouve sur l’île des Epis, entre Strasbourg et Kehl et n’a pas souffert de dommage important pendant les bombardements de Strasbourg. Les bas-reliefs, exécutés par notre célèbre compatriote Ohmacht, sont resté intacts, à l’exception de celui qui se trouve du côté de Kehl, où l’image du général se tenant dans un canot a été atteinte.

Parmi les faits d’armes du général Desaix, nous ne mentionneront que la défense de Kehl, en 1796. Cette ville était assiégée par les Autrichiens sous le commandement de l’archiduc Charles ; 100 000 boulets de canon et 25 000 bombes et obus furent lancés contre la place, qui capitula après une défense héroïque. Plus de 10 000 hommes perdirent la vie pendant ce siège. Dans une sortie contre Sundheim (22 novembre), le général Desaix eut son cheval tué sous lui. On sait qu’il mourut sur le champ de bataille de Marengo, le 14 juin 1800 ; la paix conclue, le général Moreau lui fit élever ce monument.

 

France, Sedan : Mort de huit soldats bavarois lors du retrait des troupes allemandes sous la canicule.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On lit dans le Nord-Est : Dans l’après-midi de jeudi, on a enterré les huit soldats bavarois morts à l’hôpital de Sedan par suite d’insolation. Les pompiers rendirent les honneurs funèbres aux soldats étrangers, et quatre cents citoyens suivirent le convoi, à la tête duquel marchait le clergé catholique.

M. Albert Brun, sous-préfet, a lu à la population un télégramme que lui a adressé de Nancy par M. de Saint-Vallier et transmettant aux Sedanais les remerciements de l’empereur d’Allemagne pour les soins donnés par eux aux malades bavarois laissés ici e, détresse par les troupes d’évacuation.

 

Mardi 29 juillet 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Travaux à la porte Nationale.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Avis. La porte Nationale sera interdite aux voitures et aux cavaliers depuis mardi, 29 juillet, jusqu’au samedi, 2 août, par suite de la pose des conduits de gaz. Strasbourg, le 25 juillet 1873. Le gouvernement impérial de la place. Signé Hartmann, Lieutenant-général.

 

Allemagne, Kehl garnison : Problème soulevé par la nudité lors de la baignade des soldats.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 29 juillet. Depuis quelques temps, on mène chaque jour et par détachements, les soldats du 125e régiment d’infanterie (Wurtemberg) se baigner dans la Kinzig tout près de la gare. L’endroit où il se baignaient ne peut pas être enclos, de sorte que les gamins peuvent également s’y rendre. Comme les soldats se baignent sans aucune espèce de costume, on s’en scandalise souvent, et ce fait a déjà donné lieu à des réclamations. Espérons qu’on ne tardera pas à mettre fin à cet état de choses.

 

Allemagne, Kehl ville : Projet divers.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 29 juillet. Une Commission d’expertise se trouva hier ici dans le but de soumettre à une vérification détaillée les bâtiments anciennement affectés à la douane et devenus disponibles par suite de transfèrement de la douane principale, afin de savoir si ce bâtiment pourrait être affecté au siège de l’administration du tribunal du bailliage de Kork. Le résultat de cette vérification fut très favorable, et dès lors on peut considérer comme assuré le transfèrement du siège du baillage en notre ville. La ville de Kehl cédera gratuitement à l’Etat la place nécessaire à la construction d’une prison pour le baillage. Celle-ci sera construite à proximité de la gare, entre la brasserie Fingado et le cimetière. Avec la suppression du péage, deux autres logements d’employés deviendront disponibles.

 

Mercredi 30 juillet 1873

 

Allemagne, Metz garnison : Visite et inspections par le prince héréditaire de Saxe.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 30 juillet. Sur la grande place de manœuvres, près Frescati, il y a eu ce matin un spectacle militaire brillant : la manœuvre exécutée par le 10e régiment de dragons de la Prusse orientale devant son chef, S.A.R. le prince héréditaire de Saxe. Le régiment s’était mis en route, musique en tête, à 6 heures du matin, après avoir pris l’étendard du régiment dans le logement de Son Altesse. A 8 heures et demie, Son Altesse Royale, accompagnée de la princesse son épouse, arriva en voiture découverte sur la place de manœuvres et monta le cheval qu’on lui tenait prêt. Le général de Glümer, gouverneur ; le général de Sandrart, commandant de la division ; les autres généraux avec leurs adjudants, les colonels des régiments avec leurs officiers d’état-major, M. le président du département, en uniforme de capitaine de cavalerie de la landwehr, se trouvaient dans la suite de Son Altesse Royale, qui suivi avec satisfaction les évolutions exactes de son régiment.

Beaucoup de dames assistaient en voiture à ce spectacle favorisé par le temps. A la suite de la revue il y eut, au lieu de la chasse au renard fictive qui avait été projetée, un steeple chaase couru par les officiers du régiment de dragons dans lequel le lieutenant Hardt remporta la victoire. Vers midi L.L.A. P.R. étaient de retour. Après-midi S.A.R. visita les curiosités de la ville, conduit par le gouverneur et suivi par le corps d’officiers des dragons. Il s’arrêta à la cathédrale pendant près d’une heure et porta un intérêt particulier à la visite de la crypte très-bien conservée qui se trouve sous la cathédrale. A 5 heures le couple princier parut au casino militaire au casino magnifiquement orné dans lequel le corps d’officiers du 10e dragons lui avait offert un dîner de fête qui retint les invités jusqu’à 7 heures.

 

Jeudi 31 juillet 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Projet de construction des forts de la rive droite du Rhin.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 31 juillet. Divers journaux ont publié la nouvelle empruntée, je crois à la Kölner Zeitung, que l’on a suspendu les travaux préparatoires pour l’acquisition des terrains destinés aux forts de Kehl, attendu qu’on a l’intention de ne plus commencer cette année la construction des trois forts situés sur la rive droite du Rhin, et qu’on veut pousser plus activement les travaux de la rive gauche, pour qu’on puisse ensuite mettre à profit les expériences faites dans cette construction. En outre, ladite feuille a émis l’idée que l’emplacement des nouveaux forts pourrait encore être modifié. Mais en cela elle contredit tout simplement un avis officiel de la commission d’expropriation, en date du 16 de ce mois, et relatif à la construction de forts détachés près de Kehl. Cet avis porte à la connaissance du public, que les plans des places de construction établies sur le territoire de la commune de Neumühl, et de la voie ferrée qui se dirigera de la vers le fort d’Auenheim, en traversant le territoire de Neumühl, Kork et Auenheim, sont dressés, et que des objections contre l’acquisition des terrains nécessaires pour la construction des forts, de chemin de fer, etc., devaient être adressées à la Commission, jusqu’au 28 juillet. En outre, on a déjà commencé la construction du chemin de fer destiné au transport de matériaux. Nous ne voyons pas pourquoi il serait nécessaire, dans la construction des forts de la rive droite, que l’on puisse profiter des expériences faites sur la rive gauche, car les plans de tous les forts sont approuvés depuis longtemps.

 

Allemagne, Strasbourg ville : Reconstruction du théâtre (actuel opéra).

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 31 juillet. M. le sculpteur Grass est occupé depuis plusieurs jours à faire disparaître les dernières traces du bombardement au théâtre de la ville : il est en train de compléter de nouveau les deux muses (parmi les 6 lacées sur le péristyle) qui ont perdu leur tête lors de l’incendie du théâtre. A l’intérieur du théâtre, on pousse activement les dorures et autres ouvrages, de sorte qu’il est permis d’espérer que notre salle de spectacle sera bientôt terminée.

Les six statues, reposant sur un même nombre de colonnes d’ordre ionique, sont fort bien exécutées et forment l’un des ornements principaux de l’édifice. Nous les devons au ciseau du célèbre sculpteur Landelin Ohmacht, qui, quoique né dans la Forêt-Noire, où il apprit d’abord à sculpter des morceaux de bois, a choisi Strasbourg pour sa seconde patrie, et il y a achevé sa carrière artistique.

La construction de l’édifice, auquel Ohmacht ajouta la dernière main, était achevée dès l’année 1805 ; cependant le théâtre ne fut ouvert qu’à la fin de mai 1821, après que la ville y eut consacré plus de deux millions de francs. A notre époque on ne travaillait pas aussi longtemps ; les maisons et les rues surgies dans les quartiers détruits en sont une preuve suffisante.

 

Août 1873

 

Evénements divers du mois d’août 1873.

 

Allemagne, Metz : Réalisation du plan de l’avant terrain des forts Alvensleben, Manstein et Woippy.

En août 1873, réalisation du plan à l’échelle 1 : 5 000 de l’avant terrain des forts Alvensleben, Manstein et Woippy, avec l’indication des zones non visibles à partir de ces forts et le plan du fort Alvensleben. Le titre du plan est le suivant : « Fort Alvensleben : Vorterrain mit Grenzen der Flächen, die von den Forts Alvensleben, Manstein und Woippy aus nicht eingesehen werden & Grundriss Fort Alvensleben » et sa dimension est de 75,5 x 46,5 cm. Le plan a été dessiné par Laube.

 

Source : S1940.

 

Vendredi 1er août 1873

 

Allemagne, Mutzig : Prochaine vente de la manufacture d’armes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : De la Basse Alsace, 1er août. La fabrique d’armes de Mutzig, arrondissement de Molsheim, autrefois exploitée avec plusieurs succursales, par exemple, à Framont, près Schirmeck, sera prochainement vendue judiciairement. La mise à prix doit se monter à 500 000 francs. (Karlsruher Zeitung).

 

France, Nancy : Evacuation des troupes allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : France. Nancy, 1er août, 7h40 du matin. Avant 6 heures du matin, les troupes prussiennes étaient massées par bataillons sur la place Stanislas. A 6 heures sonnantes, le général de Manteuffel a tiré son épée en poussant trois hourras, auxquels les troupes ont répondu. Ils sont tous partis. La ville de Nancy est parfaitement tranquille.

Nancy, 1er août, 7h30 du soir. La musique des pompiers a sonné la retraite sur la place Stanislas, au milieu d’une foule de cris. La mairie et la préfecture avaient d’abord interdit la retraite.

 

France, armée : Nomination du colonel Bartel, ancien strasbourgeois.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Par décret du président de la République française, en date du 1er août, M. Bartel (de Strasbourg), colonel du 72e de ligne, est nommé sous-intendant militaire de 1re classe.

 

Samedi 2 août 1873

 

Autriche, Vienne : Exposition de matériels d’artillerie russe.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : C’est l’usine russe d’Oberkhoff qui a produit le plus gros canon qui figure à l’Exposition de Vienne. La pièce qu’elle expose pèse 45 217 kilogrammes, tandis que le plus gros canon exposé par la maison Krupp ne pèse que 37 084 kilogrammes.

Le canon de l’usine russe est une pièce des siège du calibre de 30 centimètres et d’un diamètre extérieur de 1,20 m. Elle porte 36 rayures et est frettée suivant le système prussien. L’affût est en fer. Avec une charge de 51 kg de poudre prismatique, ce canon lance avec une vitesse initiale de 426 mètres un obus vide du poids de 294 kg.

L’usine d’Oberkoff a en outre exposé un canon de 15 cm et un autre de 20 cm.

Le ministère de la guerre russe a envoyé à l’Exposition une collection de modèles réduits des divers canons inventés ou expérimentés dans ces cinq dernières années en Russie. Il a exposé de plusieurs pièces dans leurs dimensions réelles, parmi lesquelles on remarque un canon de 23 cm avec affût en fer ; un canon de montagne de 10 cm ; un canon de campagne de 7 cm, lequel peut être transporté par quatre chevaux, dont l’un porte la pièce, l’autre les caissons, le troisième l’affût, et le quatrième l’avant-train ; enfin un mortier en bronze de 13 cm avec affût en fer.

L’Exposition russe contient aussi un appareil fort ingénieux inventé par M. Théodore Micksinoff, de Saint-Pétersbourg, pour mesurer le calibre des pièces d’artillerie.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Fusils approvisionnés pour les sentinelles du Polygone.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 2 août. Le gouvernement de la place nous transmet l’avis suivant : Des insultes ayant été proférés contre les sentinelles placées au polygone et des vols de fer ayant été commis j’ai ordonné que les factions seraient montées au polygone les armes chargées. Signé Hartmann, lieutenant-général.

 

Allemagne, Mulhouse, presse : Le journal mulhousien l’Industriel Alsacien est interdit en France.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mulhouse, 2 août. Le Journal de Belfort dit : Nous apprenons que l’entrée en France vient d’être interdite à l’Industriel alsacien. Sans connaître les raisons qui ont motivé cette décision, on peut supposer que la politique radicale que cette feuille empruntait aux correspondances parisiennes les plus violentes, et qui pouvait avoir pour but d’alimenter les divisions au sein de la France, aura été une des considérations de la mesure en question.

 

France, Nancy : Situation de la ville après l’évacuation des troupes allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nancy, 2 août. Le calme et le bon ordre se sont maintenus à Nancy toute la journée d’hier et ont continué dans la soirée et la nuit. Sur aucun point de la ville, il n’y a eu d’agitation, la musique des pompiers, qui a joué des airs nationaux au milieu d’une foule immense a été acclamée sans aucune manifestation fâcheuse.

 

France, Belfort : Evacuation des troupes allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Belfort, 2 août, 9h40 du matin. L’évacuation complète a commencé ce matin à 5 heures. Elle était terminée à 8 heures. A 9 heures, les cloches ont donné le signal, des drapeaux sont arborés à chaque fenêtre, la population est dans la joie. Les rues sont pleines d’étrangers venus des environs de la ville et de l’Alsace ; plusieurs drapeaux portent l’inscription : A.M. Thiers. Ce soir, illuminations splendides et générales. Transparents représentants des sujets patriotiques. Musique. Aucun incident fâcheux. Nulle apparence de désordre.

 

France, Verdun place forte : Arrivée du général de Manteuffel, commandant en chef des troupes d’occupation allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nancy, 4 août. Le général de Manteuffel est arrivé avant-hier à Verdun. Il a été reçu à la gare par le sous-préfet et le sous-intendant.

 

Dimanche 3 août 1873

 

Allemagne, Alsace : Circulation sur les ponts du Rhin.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 3 août. Circulation sur les ponts du Rhin. D’après une statistique digne de foi, nous voyons que le nouveau pont de bateaux, ouvert, le 25 mai dernier, près de Rheinau, a été traversé, pendant le mois de juin, par 14 923 personnes, 1 235 voitures chargées, 1 731 voitures sans chargement, 119 chevaux, 75 bœufs 61 porcs, 366 radeaux, 152 canots montants, 143 canots descendants. Le bac, existant autrefois au même endroit, a transporté, en moyenne, vers les deux rives : 20 voitures et 180 personnes par jour, c’est-à-dire 600 voitures et 5 400 personnes par mois. Ajoutons que, du 9 au 30 juin, le pont de bateaux près de Gerstheim, ouvert le 5 juin, a été traversé par 5 040 personnes, 1 050 voitures chargées, 396 voitures sans chargement, 45 chevaux et bœufs, 30 radeaux, 129 canots montants, 123 canots descendants. La moyenne des personnes, traversant autrefois le Rhin près de Gerstheim en nacelle, était de 10, ce qui fait 300 personnes par mois.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Vol de la caisse sur le chantier du Fort Oberhausbergen.

Article du journal Straßburger Zeitung : Dans la nuit du 2 au 3 août 1873, le bureau du Fort Oberhausbergen a été cambriolé. Une boîte en bois a été volée après effraction de l’armoire où elle était enfermée à clef. Cette boite contenait une cassette laquée verte portant l’inscription “Aug. Pasdach” ; elle contenait une somme de 1 600 Francs, c’est-à-dire : 2 rouleaux de pièces de 100 Francs en or, 350 Francs en pièces d’or de 10 francs, 50 francs en pièces en cuivre et le reste en pièces d’argent.

La boite contenait également des quittances et des certificats de payement « Zahlungsbelege » avec les signatures suivantes : Dorley, Wollscheidt, Hentze, Ruppert, Cloth, Höhli, Bolljahn, ainsi qu’une quittance de 100 Francs du chef de station “Stationvorsteher” de Holtzheim, et enfin, un livre de compte relatif aux avances de fonctionnaires “Beamten-Vorschüsse”.

Je sollicite l’aide de toutes les autorités de police pour qu’ils mettent en œuvre les investigations nécessaires et nous informe immédiatement sur tous les renseignements obtenus. L’ingénieur Zander du Fort Oberhausbergen a fixé le montant de la récompense à 300 Francs pour quiconque permettrait de faire arrêter l’auteur et récupérer la plus grande partie de la somme volée. Strasbourg, le 6 août 1873. Le juge d’instruction impérial « kaiserliche Untersuchungsrichter » Dr. Kanser.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Oberhausbergen, 4 août. Dans la nuit de samedi à dimanche, des malfaiteurs ont pénétré dans le bureau de MM. Pasdach et Comp., entrepreneurs au fort d’Oberhausbergen, et y ont volé une somme de plus de 2 000 francs. La police effectue des recherches pour découvrir les auteurs de ce vol audacieux.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Noyade d’un ouvrier italien du chantier du fort de Wolfisheim.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 6 août. Dimanche dernier, plusieurs ouvriers se baignaient dans le canal près de Wolfisheim. Un Italien, occupé aux travaux du fort, ne sachant pas nager, s’est noyé. Son cadavre a été transporté hier soir, à 10 heures, dans l’hôpital civil de notre ville.

 

Allemagne, Strasbourg ville : Des Strasbourgeois se rendent à Nancy pour l’accueil des troupes françaises.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 3 août. Hier et ce matin, un assez grand nombre d’habitants de Strasbourg, des dames surtout, sont partis pour Nancy, avec des drapeaux tricolores, pour assister à la patriotique solennité de la rentrée des troupes françaises dans cette ville.

 

Allemagne, Colmar garnison : Hébergement des troupes en manœuvre.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Colmar, 3 août. A l’occasion des exercices régimentaires qui devront avoir lieu du 11 au 19 de ce mois, le bataillon du 112e d’infanterie, en garnison à Colmar, se réunira aux détachements stationnés à Huningue, à Soultz et à Guebwiller. Ces troupes s’élèvent en tout à 8 compagnies dont 6 seront logées à Colmar et 2 à Horbourg. A ce que nous apprenons, les logeurs ne seraient pas chargés de fournir la nourriture.

 

France ; Belfort place forte : Soirée calme après le départ des troupes allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Belfort, 3 août. Soirée très calme ; peu de voyageurs étrangers ; aucun incident à signaler.

 

Lundi 4 août 1873

 

Allemagne, Metz place forte : Départ en vacances du gouverneur.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 4 août. Hier, le gouverneur, lieutenant-général de Glümer, s’est rendu en Suisse en congé de six semaines. L’interim du gouvernement impérial sera rempli par le commandement.

 

Allemagne, Metz place forte : Arrivée de troupes bavaroises.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 4 août. Hier également deux convois d’infanterie bavaroise d’environ 300 hommes chacun sont arrivés à Metz, venant de différents lieux de garnison du Palatinat. La troupe qui a été logée dans les casernes occupées par les autres régiments bavarois, doit prendre part à des exercices qui dureront six semaines pour se familiariser avec le règlement d’exercice prussien, et le présent moment de l’année a été choisi afin que les jeunes bavarois puissent apprendre l’exercice prussien dans sa plus grande étendue et dans son application pratique.

 

Allemagne, Basse-Alsace, armée : Achats de remonte.

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Des achats pour la remonte en 1873. A l’effet de faciliter à la Commission de remonte l’achat de chevaux de trois et par exception de quatre et cinq ans, des marchés aux chevaux auront lieu dans les localités suivantes de l’Alsace, à huit heures du matin ou à midi : Le 4 août, à Lauterbourg ; Le 5 à Seltz ; Le 6 à Oberseebach ; Le 7, à Soultz-sous-Forêts ; Le 8, à Pfaffenhoffen ; Le 9, à Saverne ; Le 11 à Hochfelden ; Le 12 à Brumath ; Le 13 à Haguenau, à midi à Bischwiller ; Le 14 à Niederhausbergen ; Le 16 à Fegersheim ; Le 18 à Erstein, à midi à Benfeld ; Le 19 à Marckolsheim ; Le 20 à Colmar ; Le 21 à Ensisheim ; Le 22 à Altkirch. Les chevaux achetés par la Commission militaire seront immédiatement emmenés et payés comptant contre quittance. Les chevaux qui ne sont pas assez développés ou ceux qui sont trop faibles ou trop lourds et ne présentent pas les qualités qu’ont exigé d’un cheval militaire de trait ou de selle, ainsi que les chevaux qui ont des formes vicieuses ou d’autres graves défauts, ne pourront pas être achetés. Les chevaux entachés de défauts rédhibitoires doivent être repris par le vendeur contre remboursement du prix d’achat et tous les frais. Les vendeurs sont tenus de munir chaque cheval vendu d’un bridon de cuir avec un mors convenable, ainsi que d’un licou en cuir avec deux cordes d’au moins six pieds de longueur. Il ne sera pas accordé une indemnité spéciale pour ces accessoires. Berlin, le 6 mars 1873. Ministre de la guerre, division de la remonte. Signé : de Schoen, Mentzel, de Kluber.

 

Allemagne, Mulhouse voies ferrées : Réparation de la ligne Mulhouse – Montreux.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mulhouse, 4 août. La ligne de chemin de fer de Mulhouse à Montreux-Vieux est complètement réparée et la compagnie d’ouvriers, arrivée de Berlin est retournée chez elle. Cependant, la section de Montreux-Vieux à Belfort est dans un triste état. L’une des voies est tellement couverte d’herbes qu’on ne voit plus les rails et il arrivé ainsi que la machine saisit des touffes d’herbes et les emporte. Il serait désirable que l’administration des chemins de fer de l’Est français fasse réparer sans retard cette voie si négligée.

 

France, Nancy, Belfort : Situation après le départ des troupes allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nancy, 4 août. Les troupes devant former la garnison de notre place arrivent demain à 5 heures.

Autre article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : France. On mande de Nancy, 4 août, soir : Le clame est complet dans la région évacuée ; partout où nos troupes sont arrivées elles sont bien installées et font leur service, après avoir reçu des populations un accueil chaleureux mais sans cris nu manifestations. A Nancy et à Belfort on attend impatiemment la journée de demain pour voir arriver nos soldats. L’agitation de Saint-Dié est apaisée ; la situation est détendue. Les ouvriers d’Alsace sont repartis ; ceux du pays se remettent à l’ouvrage. Le bataillon du 26e, qui doit tenir garnison à Nancy, y est entré le 5, au milieu d’un immense concours de la population et des manifestations de la plus grande joie. Les troupes se sont rendues à leur caserne où la ville a fait ajouter à leur ordinaire, du vin, du pain et de la viande. Nul désordre, nul discours, hormis quelques paroles de bienvenue adressée par le maire à la gare au commandant du bataillon. Le bataillon du 26e de ligne s’est formé à la gare et s’est rendu directement aux casernes ; les gendarmes mobiles ont pris part au défilé. La population de Nancy et celle des campagnes environnantes se pressait sur le passage de nos soldats et les acclamait chaleureusement.

La vente du Progrès de l’Est est interdite sur la voie publique, dans le département de Meurthe-et- Moselle.

 

Mardi 5 août 1873

 

Allemagne, Metz garnison : Chute d’un soldat.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 5 août. Dans la nuit de samedi à dimanche, un soldat du régiment d’artillerie saxon n°12 est tombé d’une fenêtre du 2e étage de la caserne dans la cour. La chute a été si malheureuse que la mort a été instantanée. Le malheureux était rentré tard et en état d’ivresse, s’était penché à la fenêtre pour prendre l’air, mais avait perdu l’équilibre. Il devait recevoir son congé dans trois semaines.

 

Allemagne, Strasbourg : Arrivée d’un train avec l’avant-dernier paiement de la contribution de guerre française.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 5 août. Ce soir à 4 heures 40 minutes, il est de nouveau arrivé de Paris un train express composé de 12 wagons apportant une partie assez considérable de l’avant-dernier paiement de la contribution de guerre française. Aujourd’hui il a été payé ici en tout 86 millions de francs en traites, 20 millions en or, 10 millions en pièces de 5 francs en argent. En même temps, d’après ce que nous apprenons, des paiements ont été effectués à Cologne, Mulhouse, etc.

 

France, Lille : Conseil de guerre.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Une affaire jugée récemment devant le Conseil de guerre de Lille a révélé l’existence d’une singulière maisons de commerce à Mouscron (Belgique) ; elle est organisée uniquement pour faciliter et aider la désertion des soldats français. Ses correspondants, cabaretiers établis dans nos villes frontières, les engagent et les envoient à Mouscron. Sils ont de l’argent, la maison étant un cabaret, ils l’on vite dépensé ; s’ils n’en ont pas, on les place et on fait une retenue sur leurs salaires. Leurs effets militaires sont gardés dans une case avec un numéro d’ordre, et, si le déserteur veut rentrer en France, on lui rend son uniforme, ce qui diminue toujours sa peine d’un an. Mais l’autre jour on s’est trompé de case, et un chasseur à pied est rentré habillé en cuirassier. Cette confusion a fait découvrir le pot aux roses.

 

France, Marseille : Des chefs annamites de Cochinchine enfermés au fort Lamalgue.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le Sémaphore de Marseille annonce que le transport à vapeur la Corrèze a débarqué samedi dernier à Toulon douze passagers venant de Cochinchine, qui sont en quelques sorte passés inaperçus et qui étaient cependant dignes d’intérêt : ce sont douze chefs annamites qui, ayant été considérés comme turbulents et dangereux, ont été expatriés par mesure de précaution. On les a provisoirement logés au fort Lamalgue, où ils attendent des instructions ministérielles. Il est très probable que ces déportés seront envoyés aux Antilles par le transport à vapeur l’Entreprenante, qui doit appareiller de Toulon le 1er septembre prochain.

 

Mercredi 6 août 1873

 

Allemagne, Königsberg place forte : Epidémie de choléra.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Dépêches télégraphiques. Königsberg, 6 août. La Ostpreussische Zeitung annonce que l’épidémie du choléra est aujourd’hui officiellement constatée : qu’il y a eu 164 cas, dont 83 suivis de mort. Le nombre des malades est chaque jour de 20 à 25, celui des morts de 10 à 12. Le même journal demande qu’en raison de l’épidémie on ne fasse pas les manœuvres qui doivent commencer le 9 de ce mois.

 

Allemagne, Strasbourg : Ajournement de la construction du canal de Ludwigshafen à Strasbourg.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 6 août. On écrit de la ville à la Kölner Zeitung : Le projet de construction d’un canal de Ludwigshafen à Strasbourg a été ajourné, peut-être définitivement, maintenant que la navigation sur le Rhin vient de reprendre. Cependant, l’autorité prépare un nouveau projet, de Strasbourg à Huningue, projet qui sera soumis aux Conseils généraux intéressés.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Passage de troupes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 6 août. En ce moment, on voit dans notre ville des soldats de toute arme. Hier soir, nous avons vu arriver la poste de campagne du 2e corps d’armée, avec beaucoup de voitures et de chevaux et escortée par la gendarmerie mobile. Ce détachement s’arrêta quelques temps dans le faubourg de Pierres, puis est sorti par la porte de Saverne.

 

Allemagne, Colmar garnison : Passage de troupes allemandes provenant de Belfort.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Colmar, 6 août. On écrit à la Schweitzer Grenzpost : Ce matin environ 150 hommes de cavalerie venus de Belfort sont arrivés ici, et ont été logés chez l’habitant. Lorsqu’il y a trois ans, les soldats allemands se rendirent vers Belfort, on disait ici qu’il n’en reviendrait probablement pas un seul. S’il y en a beaucoup qui y sont restés, et qui reposent dans la terre étrangère, aujourd’hui la garnison de Belfort a plutôt l’aire de revenir d’une parade que d’une campagne, tellement hommes et chevaux ont l’air propre et dispos ; mais la principale chose est que les hommes n’ont pas seulement conquis la forteresse de Belfort, mais aussi l’estime de ses habitants, et qui ont fait par l’à l’honneur à la nation allemande. Il n’est pas arrivé souvent que des troupes aient mérité en pays ennemi autant d’éloges que la garnison de Belfort. Il n’y a pas longtemps qu’un compatriote Belfortois me dit : Nous devons haïr nos vainqueurs, mais nous ne pouvons refuser notre estime au soldat allemand, et s’ils n’étaient pas venus chez nous comme ennemis, nous eussions protesté contre leur départ. Ce que celui-là disait, tous les Belfortois que j’ai le plaisir de connaître le constatent.

Voilà nos soldats allemands partis de Belfort honorablement comme ils l’on pris, et tout comme la tour de Miotte, qui s’est écroulée pendant la durée de leur présence, parce qu’après le bombardement elle ne pouvait plus résister à la pluie et au vent, de même le rempart de haine et de vengeance, qui avait entouré le cœur et l’âme des Belfortois, s’est écroulé. Que les Français reconstruisent la Miotte. Le mur qui ferme Belfort aux Allemands est devenu fragile, et il a disparu en partie, et ne renaîtra plus. Belfort profitera de la nouvelle déclaration qui lui est faite pour fonder sa prospérité sur les relations avec l’Allemagne. Comme point frontière, la plaine peut devenir très-importante, parce que ce n’est pas seulement la limite géographique, mais aussi la limite linguistique entre la France et l’Allemagne. Dès à présent l’expédition y est une affaire florissante qui a attiré beaucoup de commerçants.

 

France, anciens territoires occupés : Point de situation après le départ des troupes allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : La ville de Nancy a repris le 6 août son aspect accoutumé ; la population ouvrière, satisfaite de l’arrivée des troupes, a repris ses travaux. Les nouvelles de Belfort sont bonnes ; celle des Vosges également. Une tranquillité complète règne dans toute la région récemment évacuée.

Une correspondance particulière signale à l’Impartial de l’Est, à propos de l’évacuation, le fait suivant : Arrivés à la frontière, les soldats allemands se retournent du côté de la France, se rangent en bataille, et, au signal donné par leurs chefs, présentent les armes. C’est, de l’aveu d’un officier prussien lui-même, un témoignage de considération qu’ils rendent ainsi à notre pays.

 

Jeudi 7 août 1873

 

Allemagne, Metz place forte : Cantine du chantier du fort Ouest à louer au Saint-Quentin.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Annonce commerciale. Cantine à louer au fort Ouest « West-Fort » Saint-Quentin près de Metz. On recherche un solide locataire, capable de fournir au moins 1 000 francs de caution. La cantine a été construite avec soin pour une capacité de 200 travailleurs ; elle contient l’ensemble des matériels destinés à ce besoin et résiste à toute concurrence. Les travaux sur le fort dureront deux à trois ans et occupent en permanence environ 1 000 à 1 500 ouvriers. On s’adresse à Longeville à Metz. W.67. (H.1143).

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Exercices de tir au Polygone.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 7 août. Hier au soir, à partir de 9 heures, des exercices de tir ont eu lieu au polygone. Des remparts de la porte des Bouchers, on vit l’éclat du feu du canon chaque fois suivi par des chandelles romaines en quantité dont la lumière éclatante éclairait tout le terrain et se distinguait parfaitement malgré celle de la pleine lune. Ces fusées étaient lancées à chaque coup pour éclairer la butte. On nous assure que ce soir, à partir de 8 heures ½, les exercices au polygone seront repris.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Conscription annuelle de l’arrondissement urbain de Strasbourg.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles.  Avis. La conscription annuelle pour l’arrondissement urbain de Strasbourg aura lieu mercredi 17 et jeudi 18 septembre prochain à 9 heures précises du matin à la Fonderie, place Broglie. Les hommes soumis à la conscription auront à se présenter de la manière.

Mercredi, 17 septembre. Les hommes reconnus aptes au service militaire et propres à entrer dans l’armée par le Conseil de révision y compris ceux qui auront à produire des réclamations.

Jeudi, 28 septembre. Les hommes désignés par le Conseil de révision comme impropres au service.

Ceux qui sont classés dans la 1re ou la 2e réserve pour ne pas être parfaitement propres au service.

Les hommes munis d’un certificat qui leur reconnaît le droit d’entrer au service comme volontaires d’un an et dont la permission est écoutée.

Enfin les soldats congédiés et laissés à la disposition de la Commission de recrutement.

Les hommes soumis à la conscription qui du reste seront appelés nominalement, auront à se présenter à l’heure précise à peine d’encourir les punitions éditées par la loi. Ils devront être lavés et habillés proprement.

En ce qui concerne les réclamations on rend attentif à ce qui suit :

1° Des réclamations n’ont chance d’être admises que dans le cas où elles ont été soumises au Conseil de révision, à moins que la cause pour laquelle une réclamation est faite ne se soit déclarée qu’après ce Conseil.

2° Les personnes qui demandent que leur entrée à l’armée soit remise en raison de leur travail ou de la surveillance qu’ils ont à exercer devront se présenter à la Commission.

Les attestations constatant le tirage au sort et la présentation devront-être déposées à la Commission de recrutement. Strasbourg, le 7 août 1873. Le directeur de la police, signé Manss.

 

Vendredi 8 août 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : La question de l’uniforme de la gendarmerie.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mulhouse, 5 août. La question de l’uniforme de la gendarmerie en Alsace-Lorraine sera résolue d’ici peu. En conservant les couleurs essentielles et la coupe de l’uniforme, le casque des officiers et des hommes de troupe de la gendarmerie sera orné de la couronne impériale. Journal de Mulhouse.

 

Allemagne, Strasbourg & Haguenau garnisons : Ventre aux enchères d’anciennes voitures militaires.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Vente aux enchères. Vendredi le 8 août matin à 8 heures seront vendus aux enchères publiques au plus offrant avec règlement immédiat en liquide, sur la place Kléber à Strasbourg, 20 voitures militaires « Militär-Fahrzeuge » de diverses construction avec les harnachements « Geschirren » et vendredi 8 août 1873 après-midi à 15 heures, à Haguenau, de 3 voitures militaires et des harnachements. Service de l’intendance du 15e corps d’armée « Intendantur 15. Armee Corps ».

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Troupes de passage.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 8 août. Ce matin, vers 8 heures, deux bataillons du régiment des grenadiers de Colberg, n°9 est entré dans notre ville par la porte de l’Hôpital. Ces deux bataillons viennent de St-Dié, où ils tenaient garnison. Le lieutenant-général de Hartmann, gouverneur de la place, entouré d’un nombreux état-major, s’est avancé à leur rencontre. Ces soldats sont remarquables par leur taille robuste et leur attitude martiale. Les deux bataillons séjourneront deux jours dans notre ville, où ils sont logés chez l’habitant.

 

Samedi 9 août 1873

 

Allemagne, Metz place forte : point de situation des travaux de fortification.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 9 août. Tandis que nos rues demeurent de plus en plus désertes par suite de la chaleur, on travaille d’autant plus à la construction des forts, en dehors de la ville. Il y a quelques semaines, il est arrivé un ordre de l’état-major général, que les nouveaux forts devaient être, aussitôt que possible, susceptibles d’être mis en état de défense. Ce résultat pourra être atteint dans 6 mois, en admettant que le nombre des ouvriers employés actuellement ne soit point diminué. Pour achever complètement toutes les constructions, il faudra encore plusieurs années, ce que tout le monde sera obligé de reconnaître, après avoir vue les plans. Partout on applique le nouveau principe : front aussi étendu que possible sur peu de hauteur. Même ceux qui n’entendent rien à la stratégie, comprennent les avantages de ce système. Tout obus qui n’est pas très bien dirigé se perdra dans les ouvrages avancés, ou dépassera le fort qui vu à une distance de 3 à 4 kilomètres semble l’élever à peine au-dessus de la surface du sol, et dans tous les cas n’offre qu’un mauvais point de mire à l’ennemi. Les nouveaux forts sont tous assez éloignés de la ville pour que cette dernière ne puisse être bombardée avant la prise de l’un de ses forts. Il est intéressant de voir comment on élève sur les forts ces énormes masses de matériaux. Le fort St-Julien par exemple est relié à la Moselle par une voie ferrée qui descend en ligne droite. On transporte d’abord les matériaux par bateaux, puis on les charge sur des wagons lesquels une machine à vapeur placée au haut de la colline, fait monter la pente au moyen d’un câble. Ajoutons encore que parmi les ouvriers des forts il y a un grand nombre de Wurtembergeois et de badois. Pour les travaux de mine, on emploie de préférence des Italiens. (Schw. Merk.).

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Fait divers.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 9 août. Un sous-officier du 47e a tué d’un coup de feu une fille, sa maitresse, et s’est tué lui-même, à 10h30, rue du Coq, 9.

 

Dimanche 10 août 1873

 

Allemagne, armée : Mise en disponibilité du général commandant le 9e corps d’armée.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le général commandant le 9e corps d’armée du (Schleswig-Holstein), général d’infanterie de Manstein, est mis en disponibilité avec pension, à la suite de l’acceptation de sa demande.

 

Lundi 11 août 1873

 

Allemagne, Vendenheim : Passage de troupes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Vendenheim, 11 août. Aujourd’hui, dans l’après-dinée, les troupes d’occupation rentrant dans leur pays ont été embarquées à notre station, qui, à cette occasion, était ornée en fête. C’étaient 16 officiers, 475 sous-officiers et soldats du 6e régiment d’artillerie de siège (silésien), qui avaient fait partie de la garnison de Belfort. Le train militaire extraordinaire dans lequel ils avaient pris place partit à 4 heures pour se rendre au pays en passant par Wissembourg. Le train se mit en mouvement au cri formidable de : Hurrah ! proposé par le major Spohr en l’honneur de S.M. l’empereur Guillaume et répété trois fois. La bonne tenue de ces troupes qui avaient été logées dans nos environs pendant deux jours, a été appréciée par tout le monde.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Fait divers.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 11 août. Hier, dans la matinée, la 1re compagnie du 9e régiment de grenadiers de Colberg, venait de chercher le drapeau du régiment chez le gouverneur de la place, dans la rue de la Nuée-Bleue, au moment où les tambours commencèrent à se faire entendre, deux chevaux attelés à un carrosse prirent le mors au dent, et se précipitèrent sur la foule, en renversant plusieurs personnes : on entendit de grands cris et la terreur fut générale. Les chevaux continuèrent à avancer et enfin rencontrèrent une voiture de campagne ; ils renversèrent le cheval attelé à cette voiture, mais furent pris dans les traits de telle sorte qu’ils étaient littéralement étendus sur le pauvre cheval. Le timon du carrosse fut brisé et l’un des chevaux grièvement blessé. Il n’y eut pas d’autres malheur ; on en fut quitte pour la peur. Chose remarquable, le cocher est resté sur son siège jusqu’à la fin.

 

Allemagne, Kehl garnison : Passage de troupes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 11 août. Aujourd’hui cessent de nouveau les transports de troupes qui avaient commencé le 31 juillet, et ont par conséquent duré 12 jours. Il a fallu en tout 36 trains spéciaux. Les wagons ont été fournis par les chemins de fer de l’Empire, les chemins de fer de l’Etat badois, les lignes Main-Neckar, de Main-Weser, du Brunswick, du Hanovre, de Magdebourg-Halle, de Berlin-Stettin, de Berlin-Potsdam-Magdebourg et de la ligne de l’Est en Prusse ; il y avait en tout 2 766 essieux. Les machines et le personnel de surveillance étaient fournies par l’administration de la ligne sur laquelle on passait. Pour faire venir les wagons, ou pour les réexpédier, il a fallu de nouveau 36 trains spéciaux. L’embarquement des militaires, des chevaux et des voitures s’est fait à Mulhouse ; les lieux de destination sont situés dans le Brandebourg et la Poméranie. Il y avait des troupes de toutes armes : cuirassiers, hussards, uhlans, dragons, artilleurs, pionniers et infanterie, des colonnes de munitions, etc. Voici le nombre total des troupes transportés par Kehl : 566 officiers et 12 064 hommes, 4 329 chevaux et 398 voitures. L’état sanitaire des troupes est excellent, la discipline digne de tous éloges.

J’apprends que l’établissement d’approvisionnement subsistera encore, car il est probable que le dernier reste de l’armée d’occupation passera par notre station en totalité ou en partie. Les deux entrepreneurs, les brasseurs Weissgerber et Maier se sont acquittés de leur tâche à la satisfaction générale. Les mets étaient soumis à un contrôle sérieux tant sous le rapport de la quantité que sous celui de la qualité, et ont toujours été reconnus bons. Les soldats de leur côté, s’en sont toujours montrés satisfaits.

Des 12 064 hommes mentionnés plus haut, 5 073 ont reçu une ration de viande et de riz, et 1 177 du café. On vient d’adjuger les restes de fer de fonte et de fer forgé provenant de la partie détruite du pont du chemin de fer. La fonte a été adjugée en moyenne à 6,50 – 7 francs et le fer forgé à 13 – 14 francs par quintal de douane (50 kilogrammes). Le fer forgé peut encore en grande partie servir pour des constructions.

 

Mardi 12 août 1873

 

Allemagne, armée : Ordre du jour adressé par l’Empereur aux troupes d’occupation.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 12 août. Un ordre du jour adressé par l’Empereur au général de Manteuffel pour être communiqué à l’armée d’occupation, déclare que les troupes ont répondu à l’attente de l’Empereur, surtout en ce qui concerne le tact et la discipline ; il exprime en conséquence sa satisfaction aux généraux de divisions pour leur commandement.

 

Allemagne, Strasbourg, place forte : Vente aux enchères de la cantine du chantier du fort de Lingolsheim (actuel fort Lefèbvre).

Article du journal Straßburger Zeitung : « Vente aux enchères d’une cantine. Le mardi 12 août 1873 matin à 9 heures, le notaire impérial Metz de Strasbourg, dans son bureau, Schlossergasse n°23, procédera à la vente aux enchères d’une cantine, située près du Fort Lingolsheim, appartenant à Monsieur F. Schiehlé de Strasbourg, 18 mètres de long, 7 mètres de large, avec cave montée en maçonnerie, des chaises « Pression Stühle », des tables et tous les ustensiles qu’elle contient. 6394. Metz, kais. Notar ».

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Etude de Me Metz, notaire à Strasbourg. Mardi 12 août 1873, à 9 heures du matin, il sera procédé par le ministère de Me Metz, notaire à Strasbourg et en son étude, rue des Serruriers n°25, à la vente : D’une cantine, sise près le fort de Lingolsheim, appartenant au Sr. F. Schiehle de Strasbourg, mesurant 18 mètres de longueur sur 7 mètres de largeur, construite en bois sur cave murée, avec tout le mobilier d’exploitation, tels que chaises, bancs, tables, etc., s’y trouvant.

 

Mercredi 13 août 1873

 

Allemagne, Graudenz place forte : Accident lors des travaux de mine.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Carlsruhe, 13 août. L’officier tué aux mines de Graudenz avec trois sous-officiers et 2 soldats serait, suivant la Karlsruher-Zeitung, le capitaine Kulzbach du bataillon de pionniers badois n°14 qui avait été envoyé en mission aux exercices de la forteresse de Graudenz. Devant Strasbourg il avait obtenu la croix de fer ainsi que l’ordre de Zähringen avec feuilles de chêne et glaives.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Faits divers.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 13 août. Hier soir à 7 heures, une masse de monde monta sur le rempart près de la porte de l’Hôpital, où un jeune homme nommé B. s’était pendu à un arbre juste contre la route. Les soldats d’artillerie de garde à la porte de l’Hôpital accoururent et coupèrent la corde. Ils parvinrent à rappeler le malheureux à la vie en le secouant et le frottant ; il fut transporté à l’hôpital et l’on pense que dans quelques jours il sera complètement remis.

 

Allemagne, Schoenau : Ouverture prochaine à la circulation du pont flottant.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : De la Basse-Alsace, 13 juin. Le pont de Schoenau-Weisweil sera, suivant un avis certain, livré à la circulation dimanche le 24 août. Comme d’usage, il y aura fête d’inauguration.

 

Samedi 16 août 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Hébergement de troupes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 16 août. Le bataillon du 105e régiment saxon en garnison à Schlestadt (Sélestat) est arrivé ce matin à Strasbourg pour prendre part aux manœuvres de son régiment. Il doit, paraît-il, séjourner 14 jours dans nos murs.

 

Allemagne, Kehl voies ferrées : Revente des débris de l’ancien pont mobile, adjudication des travaux de la gare.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 16 août. La vente des débris de fer et de fonte provenant de la partie mobile du pont de chemin de fer sur le Rhin, détruite en 187, a produit la somme assez respectable de 55 000 francs. Avant-hier, on a adjugé les travaux pour la reconstruction de la gare de chemin de fer ; la dépense se montera a près de 200 000 francs. La nouvelle gare doit être achevée au mois de mai 1874. Lorsque la gare sera achevée, on pourra s’occuper de nouveau du transfert du baillage de Kork dans notre ville, car en ce moment le bâtiment principal de la douane est occupé par les employés du chemin de fer, et ne deviendra libre que lorsque la gare sera complètement achevée. Le bâtiment dit Zollhallen, destiné d’abord à loger les employés du pont, et devrait être approprié à cet effet, a été abandonné au baillage.

 

Lundi 19 août 1873

 

Allemagne, Kehl garnison : Troupes de passage.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 18 août. Grâce aux efforts de notre bourgmestre, M. Benz, ancien aubergiste au Saumon, on a pu faire de petits cadeaux aux troupes d’occupation qui ont passé ici récemment : on a donné à chaque soldat trois bons cigares, comme souvenir de la ville de Kehl. Plus de 12 000 hommes ont reçu ce cadeau, de sorte qu’on a employé à peu près 37 000 cigares, qui représentaient une valeur approximative de 1 500 francs, ce qui est une somme assez ronde pour notre petite ville.

 

Mardi 19 août 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine annexée : Premiers conseils des cercles.

Le journal quotidien l’Univers a publié cet article rédigé à l’aide des dépêches de l’agence Havas : « L’agence Havas nous communique les dépêches suivantes : Strasbourg 19 août. Les conseils de cercles ont été constitués hier ; tous les conseillers élus à Strasbourg ont prêté le serment prescrit. Dans le district de la haute Alsace, 32 sur 54 ont satisfait à cette obligation. Les conseils de Mulhouse, Guebwiller et Thann sont définitivement constitués ; celui de Thionville ne l’est pas encore.

Francfort, le 19 août. On mande de Metz, le 19 août : Les membres du conseil de Metz, qui s’est réuni hier, ont refusé, chacun individuellement, de prêter serment à l’empereur.

Le XIXe Siècle donne les motifs de la décision du cercle de Metz ; les voici : Un fait caractéristique vient de se passer à Metz lundi dernier ; le conseil d’arrondissement élu a refusé de prêter le serment dans les termes nouveaux où le gouvernement germanique avait la prétention de l’imposer. Jusqu’à présent les Allemands s’étaient contentés d’exiger un serment d’obéissance aux lois. Dans ces conditions, les maires et les conseils municipaux s’étaient soumis.

C’est avant-hier que se réunissait, pour la première fois, le conseil d’arrondissement de Metz. A la formule ordinaire du serment, on avait joint un article additionnel mentionnant la fidélité à l’empereur. Les nouveaux conseillers, tout en se déclarant prêt à jurer obéissance aux lois, se sont péremptoirement refusés à cette adjonction.

Voici les nouvelles dépêches de l’Agence Havas, relatives aux conseils d’arrondissement d’Alsace-Lorraine : Strasbourg 19 août, soir. D’après les informations recueillies, sur vingt conseils d’arrondissement, sept n’ont pu se constituer par suite du refus de leur membres de prêter à l’empereur le serment réglementaire. Deux de ces conseils appartiennent à la haute Alsace, un à la basse Alsace et quatre à la Lorraine.

Metz, 19 août, soir. Les conseils d’arrondissement de Château-Salins, Sarrebourg et Bolchen, ont commencé leurs travaux. Les conseils de Metz, Thionville, Forbach et Sarreguemines ont refusés le serment ».

 

Mardi 19 août 1873 – 17h30

 

Espagne : 3e guerre civile.

Entre 1872 et 1876, se déroule en Espagne une troisième guerre civile menée par les Carlistes contre le pouvoir en place. Le carlisme est un mouvement politique légitimiste espagnol apparu dans les années 1830 qui revendique le trône pour la branche aînée des Bourbons d’Espagne. Ce mouvement est de tendance conservatrice et anti-libérale. Il est en effet à l’origine de trous guerres civiles qui déchirent l’Espagne et marquent profondément le pays. Tout au long des trois conflits, 1830-1840, 1846-1849, 1872-1876, malgré quelques succès militaires, les carlistes ne réussissent pas à prendre le pouvoir à Madrid, qui reste aux mains de la fille aînée de Ferdinant VII, devenue Isabelle II (1833-1868), puis de son fils Alphonse XII (1874-1885) et enfin du fils de ce dernier, Alphonse XIII (1886-1931).

Le journal quotidien l’Univers a publié cet article : « Perpignan, 19 août, 5h30 du soir. 2 400 Carlistes, commandés par don Alphonse, Sabalis et Tristany, ont mis en déroute trois colonnes entre Caseras, Gironella et Berga, après un combat acharné. Les troupes républicaines ont perdu 200 hommes et un canon ».

 

Mercredi 20 août 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Incendie de la cantine du fort de Wolfisheim.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Wolfisheim, 20 août. Ce matin, un incendie que l’on croit le résultat d’une imprudence, s’est déclaré dans une cantine faite en bois et attenante au fort en construction. Les pompiers de Strasbourg immédiatement prévenus sont arrivés assez à temps pour porter secours. Il n’y a aucun accident à déplorer. On a pu mettre en lieu sûr une partie du mobilier de ladite cantine, qui servait de logement d’un certain nombre d’ouvriers.

 

Jeudi 21 août 1873

 

Allemagne, places fortes : Article de la presse sur l’état d’avancement des travaux de fortification.

Le journal quotidien l’Univers a publié cet article rédigé à l’aide des informations de la presse allemande : « Des informations venues de Cologne, font connaître qu’on y vient de donner à l’entreprise la construction de trois nouveaux forts. On attend de Mayence, ces jours-ci, des nouvelles analogues, ainsi que cela aura lieu dans toutes les autres places de la frontière de l’ouest, où des travaux d’extension dans les fortifications ou des transformations sont projetés ».

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Démolition de la tour au Souris « Müsthurm ».

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 21 août. Dans quelques jours, un nouveau monument historique des environs de notre ville aura disparu ; nous parlons du Blockhaus situé à droite de la route de Kehl, et connu sous le nom de Müsthurm (tour des souris). Il y a environ trois ans ce petit ouvrage fortifié avant encore un assez bel aspect. Entouré d’eau de tous les côtés et muni d’un pont-levis, il semblait être en état de pouvoir résister longtemps avec une poignée d’hommes, grâce à l’épaisseur et à la solidité de ses murs. Il n’a pas été ainsi lors de la dernière guerre. La pauvre tour reçut les boulets des batteries de Kehl et de la citadelle : Allemands et Français rivalisaient de zèle pour la mettre en ruine. Après la reddition de la ville, un entrepreneur de construction de la citadelle, l’a utilisée pour y établir deux fours à chaux. En ce moment elle est de nouveau abandonnée ; la tour, habitée avant la guerre par des douaniers, n’offre plus que des ruines et d’où croit toute sorte de végétation parasites. On nous assure que dans quelques jours l’administration de la forteresse fera adjuger les matériaux provenant de ces ruines.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Article de la presse sur l’état d’avancement des travaux de fortification.

Le journal quotidien l’Univers a publié cet article rédigé à l’aide des informations de la presse allemande : « On pousse les travaux des nouvelles fortifications de Strasbourg d’une façon extraordinaire. Les dix forts destinés à protéger cette place d’armes principale, les constructions dans cinq sont assez avancés, déjà pour que, si la nécessité poussait extraordinairement, les cinq forts puissent être armés et servir, à la rigueur, à la défense ; ils s’appellent : d’Oberhausbergen, de Mittelhausbergen, de Wolfisheim, de Mundolsheim et de Reichstett. Des sept forts de la rive gauche du Rhin, il n’y a plus d’arriérés dans la construction que ceux de Graffenstaden et de Wantzenau. Les piquets sont plantés et l’arpentage fait sur les emplacements destinés aux constructions de forts près Auenheim, Neumühl, on est en train de construire, et près d’achever un chemin de fer de service pour le transport des matériaux ».

Remarque : D’après cet article, les fort Moltke, Roon, Kronprinz, Baden et Bismarck sont déjà en mesure d’être mis en état de défense avec de l’artillerie.

 

France, Tarbes : Expériences d’artillerie avec du matériel de Reffye.

Le journal quotidien l’Univers a publié cet article : « Nous empruntons au Gaulois les détails suivants sur les expériences d’artillerie qui ont eu lieu à Tarbes, en présence du maréchal de Mac-Mahon. Nous avons sur les expériences faites à Tarbes des détails nombreux et précis, mais nous n’en dirons que ce que comporte la plus grande discrétion, toujours nécessaire en matière d’armes de guerre.

Après avoir employé une partie du crédit de 200 000 francs mis l’an dernier, à pareille époque, par le gouvernement, à leur disposition, MM. de Reffye et Potier ont produit des canons de 7 modifiés et de 4 nouveaux dont la portée et la justesse de tir ne laisse pour ainsi dire rien à désirer.

Mais ces messieurs ont dû créer non-seulement les canons nouveaux mais encore trouver la formule des projectiles à employer et les faire exécuter sous leurs yeux.

En effet, leur canon étant trouvé, un projectile spécial en était le complément indispensable, car, si grande confiance que ces messieurs eussent en leur arme, voici ce que donnèrent les premières expériences faites avec les obus ordinaires donnés par le ministère de la guerre ; Tir à 3 000 mètres, écart d’un but représentant 10 mètres carrés de superficie : 70 à 80 mètres.

A 4 000 mètres, écart de 90 à 100 mètres.

En d’autres termes, avec les vieux projectiles, le nouveau canon ne donnait qu’un résultat bon comme portée, mais fort mauvais comme exactitude de tir.

Avec les projectiles faits pour lui le canon Reffye et Potier a permis à tout artilleur et même à tout élève artilleur de ne pas manquer le but à 3 000, 4 000 et même 4 500 mètres.

A 5 000 mètres le tir est encore fort bon, et les écarts ne sont que de quelques mètres.

La commission supérieure de la guerre qui, avec le maréchal de Mac-Mahon a expérimenté à Calais et à Tarbes les systèmes proposés, se prononcera certainement avant la fin de septembre, sur le modèle définitif à adopter, et, aussitôt l’industrie française sera mise en mesure de confectionner notre nouvelle artillerie de campagne ».

 

Dimanche 24 août 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Préparation de la construction des forts de la rive droite.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl. Les forts de la rive droite du Rhin. Le chemin de fer de communication entre les deux forts de Neumühl et d’Auenheim s’avance rapidement et sera terminé bientôt. Les traverses et les rails se trouvent prêtes à être mis en place, de même que les chemins destinés à conduire au dépôts de matériaux qui se trouvent établis à droite et à gauche du chemin principal, de sorte que dans une quinzaine de jours à trois semaines au plus un voyage d’essai peut être fait par locomotive.

Le terrain nécessaire pour l’établissement de la voie et des dépôts et pour la construction des forts a été acheté en attendant d’être payé à raison de 90 à 120 francs de l’are. La construction des forts doit commencer sans autre remise le 1er janvier 1873.

 

Lundi 25 août 1873

 

Allemagne : Mutzig : Mise en vente de la manufacture d’armes.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Chronique locale. Depuis le 25 août, une des plus importantes anciennes usines de France, la manufacture d’armes de Mutzig, a changé de propriétaire. Mis en vente à la demande de 20 créanciers, tout l’établissement, comprenant en treize lots, les manufactures de Mutzig et celle de Framont, a été adjugé par le ministère de Me Ritleng ainé, notaire à Strasbourg, pour la somme de 500 000 francs, représentant la mise à prix, à M. Edouard Stromeyer, banquier à Bade. On ne sait pas encore quelle sera la destination ultérieure de ces établissements ».

 

Mardi 26 août 1873

 

Allemagne, Mutzig : Vente forcée de la manufacture d’armes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mutzig, 26 août. Manufacture d’armes à feu. L’un des établissements les plus importants et les plus intéressants, la manufacture d’armes de Mutzig, avec forges et matériels, a changé hier de propriétaire par suite d’une vente forcée. En tout 13 lots ont été vendus sur la demande de 20 créanciers. La manufacture avait suspendu ses travaux déjà avant la guerre ; il y a quelques années, les usines réunies seules avaient fourni au gouvernement 18 000 fusils (chassepots) par an. Parmi les immeubles, les forges de Mutzig et de Framont, près de Schirmeck, sont de beaucoup les plus importantes. M. Edouard Strohmeyer, banquier à Bade, représentant une Société anonyme, a acheté le tout pour la somme de 500 000 francs, montant de la mise à prix. On ne sait encore rien sur la destination ultérieure de l’établissement.

 

Mercredi 27 août 1873

 

Allemagne : Nouvelles pièces de monnaies allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Les nouvelles monnaies de l’Empire. D’après la loi sur les monnaies impériales il y aura dorénavant en Allemagne les 11 pièces d’argent suivantes :

I. En argent.

1 pièce de 20 marcs = 25 francs = 6 thalers 20 groschen = 2 000 pfennigs.

1 pièce de 10 marcs = 12,50 francs = 3 thalers 10 groschen = 1 000 pfennigs.

II. En argent.

1 pièce de 5 marcs = 6,25 francs = 1 thalers 20 groschen = 500 pfennigs.

1 pièce de 2 marcs = 2,50 francs = 20 groschen = 200 pfennigs.

1 pièce de 1 marcs = 1,25 francs = 10 groschen = 100 pfennigs.

1 pièce de ½ marc = 62,5 centimes = 5 groschen = 50 pfennigs.

1 pièce de 1/5 marc = 25 centimes = 2 groschen = 20 pfennigs.

III. En nickel.

1 pièce de 1/10 marc = 12 ½ centimes = 1 groschen = 10 pfennigs.

1 pièce de 1/20 marc = 6 ¼ centimes = 1/5 groschen = 5 pfennigs.

IV. En cuivre.

1 pièce de 1/50 marc = 2 ½ centimes = 1/5 groschen = 2 pfennigs.

1 pièce de 1/100 marc = 1 ¼ centime = 1/10 groschen = 1 pfennig.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Projet de construction des forts de la rive droite du Rhin.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 27 août. Les forts de la rive droite. On écrit d’ici à la Kölner Zeitung. Il ne peut plus être question de transfert à un autre endroit des forts projetés sur la rive droite du Rhin, la plus grande partie des terrains qui y seront nécessaires étant achetés et la voie de communication avancée entre les forts et les dépôts de matériaux au point que dans trois semaines d’ici le premier voyage d’essai pourra y être fait. Les achats faits jusqu’à ce jour concernent le fort n°XI près de Neumühl, les dépôts de matériaux pour les forts X et XI et la voie de communication entre les forts XI et XII. Pour le fort XI, ont acheté 21 pièces de terre comprenant 460 ares 25 centiares au prix de 37 882 francs. On a payé suivant la nature du terrain 50, 53, 85, 91, 97 et 126 francs l’are. Le dépôt de matériaux pour le fort X comprend 15 pièces de terre ensemble de 139 ares 2 centiares acquis pour 14 564 francs ; celui des forts XI, 15 pièces de terre de 105 ares 40 centiares qui ont été achetés moyennant la somme de 7 880 francs. La voie de communication entre les forts XI et XII coupe 31 pièces de terres ou 136 ares 71 centiares pour lesquels on a payé 11 390 francs.

 

Allemagne, Strasbourg : Augmentation des prix.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 27 août. L’augmentation du prix du pain a été suivie par celle du prix de la viande. Depuis hier, la livre de bœuf coûte 1 franc.

 

Allemagne, Schoenau : Prochaine inauguration du pont flottant sur le Rhin.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Schlestadt (Sélestat), 27 août. Inauguration d’un pont. Dimanche prochain, 31 de ce mois, aura lieu l’inauguration solennelle du pont de bateau traversant le Rhin entre Schönau et Weisweil. Le programme publié par le Comité de fête alsatico-badois s’étend sur deux jours. Pour dimanche il prend les dispositions suivantes : A 10 heures réception des hôtes badois à Weisweil près de la maison commune, à 11 heures réception des hôtes alsaciens par le Comité de la fête près la maison commune de Schoenau, à 11 heures ¼ réunion et réception des hôtes alsaciens et badois à Schönau à la maison commune ; à midi, arrivée au pont du Rhin, chant, musique, discours ; à 1 heure, départ du cortège pour Weisweil ; à 1 heure ½ banquet au Lion, à Weisweil.

Lundi 1er septembre, départ pour Sundhausen par Schönau et Saasenheim.

Les habitants des deux rives du Rhin sont invités à prendre part à la fête.

 

Jeudi 28 août 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Passage de troupes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le 28 août, le train de ponts de la 28e division sera transporté par train express de Koenigshofen à Carlsruhe.

 

Vendredi 29 août 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Délimitation de la nouvelle frontière entre l’Allemagne et la France.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 29 août. Délimitation de la frontière entre l’Allemagne et la France. La Commission internationale instituée pour délimiter la nouvelle frontière entre l’Allemagne et la France, a conclu, comme on sait, à Metz et à Paris, au mois d’août 1872, deux conventions portant :

1° La délimitation de la frontière entre l’Allemagne et la France dans les communes de Raoon-les-Leaux et de Raon-sur-Plaine (frontière de la Basse-Alsace).

2° La délimitation de la frontière entre l’Allemagne et la France dans la commune d’Avricourt (frontière de la Lorraine allemande). Ces traités sont devenus définitifs par la ratification réciproque qui a eu lieu depuis et les exemplaires de ces traités, munis de la ratification authentique, ont été échangés à Metz le 26 juillet 1873. Dans ce dernier acte figuraient comme commissaires les membres de la Commission internationale de délimitation, M. Adolphe de Bruces, assesseur du gouvernement, pour l’Allemagne, et M. Henri Bouvier, capitaine du génie, pour la France.

Les concessions réciproques au sujet de l’abandon de quelques parcelles de terrain limitrophes de peu d’importance ont été faites, quant à la frontière de la Basse-Alsace, parce-que les parcelles cédées par l’Allemagne formaient des enclaves difficilement abordables sur le territoire français et que par-là, ainsi que par d’autres irrégularités extraordinaires de la ligne de la frontière, la surveillance des employés des deux Etats en devenait très-compliquée. A Avricourt ce qui parlait surtout en faveur de ces échanges, c’est que dans la gare actuelle se rencontrent les rails de la voie ferrée d’Avricourt à Cirey (France). C’est pour cette raison que la gare d’Avricourt et les parcelles de terre situées au Nord et à l’Est du chemin de fer ont été cédées à la France. La ligne de la frontière définitive est donc formée exactement par le côté nord-est des voies ferrées d’Avricourt à Strasbourg et d’Avricourt à Cirey. Jusqu’à l’achèvement de la nouvelle gare en construction sur le territoire allemand l’exploitation libre et gratuite de la gare d’Avricourt a été garantie aux autorités allemandes et tous les droits de souveraineté en matière de police et de douanes sont réservés à la juridiction allemande. De ce qui précède il résulte entre autres, que le village d’Avricourt, situé à droite du chemin de fer de Strasbourg à Paris, restera sous la domination allemande.

 

Samedi 30 août 1873

 

Allemagne, Metz garnison : Fait divers.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 30 août. Blessure d’un soldat bavarois. Accident. Celui qui aurait passé dans la rue des Clercs hier soir, peu de temps après la retraite, aurait eu l’occasion de voir un nouvel acte de brutalité. Trois soldats bavarois circulaient paisiblement dans ladite rue quand soudain du 2e étage de la maison n°12 on jeta une pierre qui frôla le bras droit d’un des soldats. Au moment où celui-ci regarda en l’air pour voir d’où cela venait, une deuxième pierre arrivé et le blessa sous l’œil gauche. La police fut immédiatement sur les lieux et il y a lieu de croire qu’on pourra mettre la main sur le coupable qui n’échappera pas à une juste punition.

 

Septembre 1873

 

Evénements divers du mois de septembre 1873.

 

Allemagne, Cologne place forte : Elaboration de plans.

Cote A-71443 : Projet de construction d’un petit fort, ééchèle 1/250 et 1/500, plan, profil, 1873, correction ultérieure au crayon de papier du saillant et de la gorge.

Cote A-71445 : Plan de nivellement du Fort 4 près de Bocklemünd, sur papier calque, échelle 1/250, signé par le géomètre Nivellementsplan des Forts 4 bei Bocklemünd Janßen en september 1873, contresigné par von Goltstein, au dos, marque Fort IV, corrigé en V).

 

Allemagne, Metz, place forte : Elaboration de plans.

Cote C-70737 : téléphérique « Drahtseilbahn » Sablon – Queuleu, 2 feuilles, septembre 1873.

Feuille 1 : Situation, profil, détails, diverses échelles.

Feuille 2 : Détails, échelle 1/50.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Baptême des 12 premiers forts détachés.

Un journal de Strasbourg a publié ce communiqué officiel : « Sa Majesté l’Empereur et Roi a ordonné par l’ordonnance du cabinet impérial du 1er septembre 1873, pour commémorer le jour anniversaire où il y a trois ans les troupes allemandes ont remporté une si grande victoire, en baptisant les nouveaux forts de Strasbourg avec les noms de ces hauts personnages qui ont œuvrés à la victoire par leurs actions au cours de cette guerre, qui sont remis désormais à la postérité : Nr. 1 : Fort Fransecky ; Nr. 2 : Fort Moltke ; Nr. 3 : Fort Roon ; Nr. 4 : Veste Kronprinz ; Nr. 5 : Fort Großherzog von Baden ; Nr. 6 : Fort Fürst Bismarck ; Nr. 7 : Fort Kronprinz von Sachsen ; Nr. 8 : Fort Tann ; Nr. 9 : Fort Werder. Pour les forts de la rive droite dont la construction n’a pas encore commencé, il reste les noms suivants : Kirchbach pour le Fort 10 ; Bose pour le Fort 11 ; Blumenthal pour le fort 12. Strasbourg, le 20 septembre 1873. Le Gouverneur signé « von Hartmann, General der Cavalerie ».

Les noms des plus illustres personnages qui ont eu un rôle ou un commandement important pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871 seront utilisés à cet effet. Les personnages les plus importants pour les grands forts, et les autres pour les forts de taille moyenne. Ces noms seront en vigueur jusqu’en avril 1918 et pendant l’occupation de fait allemande de mi-juin 1940 au 23 novembre 1944. Initialement, le nom était inscrit au-dessus de l’entrée de la poterne principale, sur la façade de gorge, à l’aide de lettres métalliques, en étain doré à la flamme. Dans chaque fort, au niveau de la pièce du commandant du fort, on trouvait en règle générale le portrait offert par l’illustre personnage du nom qu’il portait. Le Fort V, Fort Oberhausbergen est baptisé Fort Grossherzog von Baden, dénommé à l’époque par les Français Fort Grand-Duc de Bade. Il s’agit du deuxième personnage le plus important, le gendre de l’empereur d’Allemagne.

 

Sources : S0111. S0156. S0599.

 

Allemagne, Metz, place forte : Baptême des forts détachés.

Baptême des forts de Metz : fort de Saint Julien, rebaptisé Fort Manteuffel ; - fort des Bordes, rebaptisé Fort Zastrow ; - fort Queuleu, rebaptisé Fort Goeben.

 

Lundi 1er septembre 1873

 

Allemagne, Metz, place forte : Baptême des forts détachés.

Baptême des forts de Metz : fort de Saint Julien, rebaptisé Fort Manteuffel ; - fort des Bordes, rebaptisé Fort Zastrow ; - fort Queuleu, rebaptisé Fort Goeben.

 

Lauterbourg, fortifications : Convention de cession du terrain des fortifications.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Lauterbourg, 1er septembre 1873. Une convention est intervenue aujourd’hui entre l’Etat et la ville de Lauterbourg relativement à la cession de la propriété du terrain provenant des fortifications à la ville, moyennant l’obligation de faire exécuter à son compte plusieurs travaux de démolition ».

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Lauterbourg, 1er septembre. Cession du terrain des fortifications. Une convention est intervenue aujourd’hui entre l’Etat et la ville de Lauterbourg relativement à la cession de la propriété du terrain provenant des fortification à la ville, moyennant l’obligation de faire exécuter à son compte plusieurs travaux de démolition. (E.N.).

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Baptême des 12 premiers forts détachés.

Communiqué officiel du journal Straßburger Zeitung : « Sa Majesté l’Empereur et Roi a ordonné par l’ordonnance du cabinet impérial du 1er septembre 1873, pour commémorer le jour anniversaire où il y a trois ans les troupes allemandes ont remporté une si grande victoire, en baptisant les nouveaux forts de Strasbourg avec les noms de ces hauts personnages qui ont œuvrés à la victoire par leurs actions au cours de cette guerre, qui sont remis désormais à la postérité : Nr. 1 : Fort Fransecky ; Nr. 2 : Fort Moltke ; Nr. 3 : Fort Roon ; Nr. 4 : Veste Kronprinz ; Nr. 5 : Fort Großherzog von Baden ; Nr. 6 : Fort Fürst Bismarck ; Nr. 7 : Fort Kronprinz von Sachsen ; Nr. 8 : Fort Tann ; Nr. 9 : Fort Werder. Pour les forts de la rive droite dont la construction n’a pas encore commencé, il reste les noms suivants : Kirchbach pour le Fort 10 ; Bose pour le Fort 11 ; Blumenthal pour le fort 12. Strasbourg, le 20 septembre 1873. Le Gouverneur signé « von Hartmann, General der Cavalerie ».

Les noms des plus illustres personnages qui ont eu un rôle ou un commandement important pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871 seront utilisés à cet effet. Les personnages les plus importants pour les grands forts, et les autres pour les forts de taille moyenne. Ces noms seront en vigueur jusqu’en avril 1918 et pendant l’occupation de fait allemande de mi-juin 1940 au 23 novembre 1944. Initialement, le nom était inscrit au-dessus de l’entrée de la poterne principale, sur la façade de gorge, à l’aide de lettres métalliques, en étain doré à la flamme. Dans chaque fort, au niveau de la pièce du commandant du fort, on trouvait en règle générale le portrait offert par l’illustre personnage du nom qu’il portait. Le Fort V, Fort Oberhausbergen est baptisé Fort Grossherzog von Baden, dénommé à l’époque par les Français Fort Grand-Duc de Bade. Il s’agit du deuxième personnage le plus important, le gendre de l’empereur d’Allemagne.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Retour des troupes après les manœuvres.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 1er septembre. Les troupes qui se trouvaient ici pour les grandes manœuvres militaires commencent à retourner dans leurs garnisons. Les dragons de Haguenau qui étaient logés dans les environs de la ville sont déjà partis ce matin.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Encombrement à la porte des Bouchers.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 1er septembre. Lundi dernier, il est arrivé pour la deuxième fois que le passage de la porte des Bouchers a été barré par une voiture chargée de foin, de sorte que la circulation a été interrompue pendant près d’une heure et que les piétons comme les voitures ont été obligées de faire un détour et de passer par la porte de l’Hôpital. La voiture était trop chargée, et en voulant passer par la porte intérieure elle s’y est engagée de telle façon que malgré tous les coups distribués aux chevaux ruisselants de sueur, on ne pouvait ni avancer ni reculer. On fut obligé de chercher des chevaux de renfort, et au bout d’une heure le passage était de nouveau libre.

Au même instant un train était arrivé à la gare de la porte des Bouchers. Les voyageurs ne sachant rien de ce qui était arrivé, étaient obligés de rebrousser chemin à mesure qu’ils venaient à la porte de l’Hôpital. Il serait à désirer qu’à l’avenir les employés de l’octroi avertissent les voituriers qui conduisent des voitures trop chargées ou même leur interdisent le passage par cette porte su fréquentée. Du reste, nous croyons que quand la ville sera agrandie des faits de ce genre ne se produiront plus.

 

Mardi 2 septembre 1873

 

Strasbourg, garnison : Obligations militaires des Alsaciens-Lorrains.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Chronique locale. Strasbourg. La Patrie consacre ce matin un article à la situation faite à toute une catégorie de jeunes gens d’Alsace-Lorraine, engagés depuis les derniers événements dans les rangs de l’armée française. Il s’agit des mineurs qui ont laissé leurs parents en Alsace-Lorraine et qui, en vertu d’un acte d’émancipation, ont opté pour la nationalité française et se sont enrôlés sous le drapeau français. Or l’Allemagne a déclaré qu’elle ne reconnaissait valable l’option des mineurs que lorsqu’elle était accompagnée de celle des parents ou des tuteurs de l’optant. Tous ces jeunes gens, dont les parents sont demeurés sur le sol alsacien-lorrain et n’ont pas opté, sont donc considérés comme Allemands et l’Allemagne peut réclamer d’eux qu’ils servent sous les drapeaux. S’ils ne répondent pas à son appel, ils peuvent être considérés comme déserteurs. Dans une récente circulaire, dit La Patrie (Versailles, 22 juillet 1873), M. le ministre de la guerre a eu la douleur d’être forcé de rappeler aux mineurs natifs d’Alsace-Lorraine, qui font partie de notre armée à un titre quelconque, que la chancellerie allemande ne considère comme valables que les options faites par leurs parents ou tuteurs légaux. L’autorité allemande, ajoute la circulaire, exige même que les parents ou tuteurs des mineurs aient eux-mêmes valablement opté pour la nationalité française et aient fixé en France leur domicile. La Partie attribue la pénible situation des jeunes Alsaciens-Lorrains engagés dans l’armée française à M. Dufaure, ministre de la justice sous M. Thiers. On se rappelle, dit-elle, que sur la foi des déclarations formelles de M. Dufaure, ministre de la justice et garde des sceaux, l’interprète le plus autorisé de la jurisprudence internationale (circulaire du 30 mars 1872 et du 15 mai), une foule de jeunes gens d’Alsace et de la Lorraine avaient cherché un refuge sous le drapeau français pour conserver leur nationalité. On pourrait citer des régiments entiers, presque exclusivement formés de pareils engagés, qui, pour la plupart, n’ont pas encore atteint l’âge de la majorité. L’Allemagne, il est vrai, avait déclaré qu’elle ne considérait pas comme valable la nationalité acquise par l’engagement volontaire, tandis qu’elle admettait l’option des militaires et des marins au service, même mineurs. Mais aucune explication de la part de M. Dufaure n’était venue atténuer ou modifier la portée de ses déclarations antérieures ; il avait fait le silence absolu sur cette question et son interprétation avait acquis force de loi. Vainement on le pressa, sous les formes les plis vives, de faire partager officiellement au gouvernement prussien sa manière de voir ; ou, si la résistance de l’Allemagne était invincible, de faire au moins connaître aux intéressés leur véritable situation ; M. le garde des sceaux avait assez fait en maintenant en apparence les droits des Alsaciens-Lorrains ; il en laissait dorénavant l’application arbitraire à la merci de la Prusse, qui répondait à cette complaisance par sa facilité à accorder la libération du sol. Nous ne savons ce qu’il y a de fondé dans ces assertions et surtout dans cette dernière phrase, d’après laquelle les jeunes gens Alsaciens-Lorrains, et que, comme le dit la Patrie : « la malédiction des familles poursuive partout l’homme d’Etat égoïste qui a sacrifié les droits de nationalité de l’Alsace-Lorraine aux intérêts de sa population ». Ce que nous savons, c’est que les mineurs alsaciens-lorrains de l’armée française ont été avertis de leur pénible situation par les chefs de corps et que cette nouvelle a produit sur eux et sur leurs parents la plus douloureuse impression. Certains de ces jeunes gens avaient obtenus des grades, et un nombre très satisfaisant d’entre eux occupe déjà le rang de sous-officier. Pour ceux-ci e fait est doublement grave. Ils n’ont pas été renvoyés encore jusqu’à présent, si nos informations sont exactes, mais ils s’attendent à l’être d’un jour à l’autre. Il est absolument indispensable que la lumière soit complète sur cette importante question et nous sommes certain de nous rendre l’interprète de nombreuses familles alsaciennes-lorraines en priant le gouvernement français et le gouvernement allemand de publier les instructions les plus détaillées et les plus circonstanciées sur ce grave sujet ».

 

Mercredi 3 septembre 1873

 

Allemagne, Berlin : Ordre impérial pour baptiser les forts de Metz et de Strasbourg.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 4 septembre. Dépêches télégraphiques. Berlin, 3 septembre. Par un ordre de S.M. l’Empereur, les forts de Metz et de Strasbourg prendront les noms des maréchaux de camp (Prince Impérial, Frédéric-Charles, Prince de Saxe, Moltke, Roon), ainsi que du grand-duc de Mecklembourg, de Bismarck, Manteuffel, Zastrow et des généraux commandants. De même les forts de Düppel-Alsen et Friedrichsort prendront les noms de Herwarth et Falkenstein. Le grand-duc de Mecklembourg-Schwerin est nommé colonel-général d’infanterie, le prince Auguste de Wurtemberg, colonel-général de la cavalerie. On a donné à l’école des cadets les bustes et les portraits des généraux tués ; outre les ordres les plus élevés accordées à Bismarck, à Moltke et à Roon, de nombreuses promotions ont eu lieu dans l’état-major de l’armée.

Remarque : Cet article comporte à priori une erreur puisqu’aucun fort de Strasbourg ne porte le nom de du grand-duc de Mecklembourg. Cependant il manque le grand-duc de Bade. Erreur ou changement d’avis tardif ?

 

Allemagne : Strasbourg garnison : Adjudication de travaux pour l’atelier de fabrication de l’artillerie.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Adjudication publique pour la fixation de gouttières et de descentes de gouttières sur le nouveau local des réservoirs et machines à vapeur de l’atelier local de construction de l’artillerie, le vendredi 3 septembre 1873, le matin à 11 heures, au bureau de la direction des constructions de garnison « Garnison-Bau-Direction », Brandgasse 11. Strasbourg, le 28 août 1873 « Kaiserliche Garnison-Bau-Direction ».

 

Samedi 6 septembre 1873

 

Allemagne, Munich : L’Empereur informe le général von der Tann du baptême du fort VIII à Strasbourg.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 6 septembre. Dépêches télégraphiques. Munich, 5 septembre. L’empereur Guillaume a adressé une lettre très-gracieuse au commandant du 1er corps d’armée de la Bavière, général von der Tann pour l’informer que le fort n°8 près de Strasbourg portera dorénavant le nom du général. Le commandement du 2e corps d’armée, général de Maillinger recevra le prince impérial d’Allemagne à son arrivée à Ansbach, lundi prochain, et l’accompagnera dans ses voyages d’inspection à Würzbourg, à Nurnberg et à Bamberg.

 

France, Verdun : Evacuation des troupes d’occupation allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On mande de Verdun à la France que ce matin, après l’arrivée de dépêches officielles au général Manteuffel, un ordre du jour a été lu à tous les corps allemands, les prévenant que depuis le 6, à midi, l’occupation officielle du territoire français avait cessé, et que toutes les troupes d’occupation devaient avoir terminé dans les vingt-quatre heures leurs préparatifs de départ.

 

Dimanche 7 septembre 1873

 

Allemagne, Bouxwiller : Manœuvres militaires.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Bouxwiller, 7 septembre. Manœuvres militaires. Notre contrée sert en ce moment de théâtre aux manœuvres militaires d’automne. Il y en a eu hier sur la ligne Hochfelden jusqu’à Bouxwiller, et les curieux ont eu l’occasion de se faire à peu près l’idée d’une bataille. Dans l’après-midi les troupes suivantes sont arrivées ici pour être logées chez l’habitant jusqu’à demain matin : le 25e de ligne (1er rhénan), une batterie du 15e d’artillerie, une compagnie du 15e bataillon de pionniers, un escadron du 15e dragons, le 105e d’infanterie (Saxons) a été logé dans les villages voisins.

Demain les manœuvres continueront dans le direction de Saverne, les troupes bivouaqueront la nuit, et après-demain, elles reviendront ici. Ce soir la musique du 25e de ligne a donné un concert sous la direction de son habile chef de musique M. Manns, dans le jardin Schreiner. S. Exc. M. le général de brigade de Kaminsky, beaucoup d’officiers supérieurs et de personnes du civil assistèrent à ce concert.

 

Lundi 8 septembre 1873

 

Allemagne, Berlin : Nouvelles diverses.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Revue politique. Allemagne. Berlin, 8 septembre. Le capitaine Werner. On écrit officieusement : Le capitaine de marine Werner est entré en plénitude dans ses fonctions de directeur principal du chantier de construction de Wilhelmshaven. On n’apprend pas qu’il y ait eu commencement d’instruction contre lui. Dans le monde qui est au courant de ces choses, on est convaincu qu’on ne manquera pas de fournir des efforts pour empêcher le capitaine de demander sa retraite et que ces efforts seront couronnés de succès. Cependant, la Correspondance Stern, également officieuse, écrit : Contrairement à d’autres nouvelles, nous apprenons de bonne source que l’instruction contre le capitaine Werner ou plutôt son appel devant une Commission vient d’être ordonné.

Des officiers français assistant aux manœuvres prussiennes. Le ministre de la guerre de Prusse a donné à plusieurs officiers de cavalerie français l’autorisation d’assister aux manœuvres de cavalerie de la garde, à Jüterborg.

Achat d’une propriété à Cobourg par le comte de Roon. Le président du ministère maréchal comte de Roon a acheté, suivant un avis de Cobourg, la propriété Neuhof avec son château et son parc.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Incendie de la cantine du Fort d’Oberhausbergen.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Oberhausbergen, 8 septembre. (Corr. Part.) (Incendie). Ce soir un incendie a éclaté quelques minutes avant cinq heures dans la grande cantine Pfisterer, qui appartenait autrefois à M. Emile Guillon, auprès du fort d’Oberhausbergen. Dans un instant toute la baraque en bois fut en flammes, de sorte que dès l’abord il n’y eut pas à penser à la sauver.

La cause du sinistre est inconnue jusqu’ici. Le propriétaire de la cantine était absent au moment où l’incendie éclata. C’est la troisième cantine qui a brûlé cet été (deux ont brûlé près de Wolfisheim). On a involontairement dit qu’il pourrait y avoir eu malveillance).

 

Allemagne, Kehl voies ferrées : Construction de la ligne Offenbourg – Kehl – Strasbourg.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 8 septembre. Notre voisine, la ville d’Offenbourg a vu hier dans ses murs les délégués des communes intéressées à la construction d’un chemin de fer direct d’Offenbourg à Kehl et Strasbourg. Le Comité directeur, dans un exposé clair, soumit à l’assemblée les avantages qui résulteraient, tant pour les villes de la Forêt Noire que pour les villes d’Offenbourg de Kehl et de Strasbourg, de la construction du chemin de fer projeté et insista auprès de toutes les personnes présentes pour les engager à agir dans le sens que le projet soit soumis à une discussion et à une participation plus étendues. La voie devra être tracée par des personnes compétentes et un devis approximatif des frais doit être établi. Suivant les résultats de ces travaux préparatoires et la bonne volonté des communes intéressées tout aussi bien que de l’intérêt du grand public apportera à cette entreprise par son concours pécuniaire, on prendra le plus tôt possible une décision relative à la construction de cette nouvelle voie ferrée. Ce chemin devant faire la communication directe entre Strasbourg et l’Allemagne du sud-est, un bel avenir lui semble réservé.

 

Mardi 9 septembre 1873

 

Allemagne, Berlin : Baptême des forts de Strasbourg.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Dépêches télégraphiques. Berlin, 9 septembre. La Nord. All. Ztg. Publie deux ordres de cabinet de S.M. l’empereur, en date du 1er et 2 septembre et adressés à M. le maréchal de Moltke. Par le premier, le nom de fort Moltke est donné au fort de Strasbourg « pour remplir un devoir de reconnaissance et de vive appréciation de ses mérites ». Le deuxième dit : C’est le cœur ému que je vous exprime mes félicitations aux sentiments d’exaltations avec lequel vous assisterez à la fête de ce jour. Vous contemplerez aujourd’hui trois guerre dans lesquelles nos drapeaux volèrent de victoire et victoire, dans lesquelles vos conseils se sont toujours justifiés, dans lesquelles vous avez assuré à tout jamais une belle place d’honneur à votre nom dans l’histoire et dans les souvenirs de l’armée. Veuillez reconnaitre comme signe extérieur de ma profonde gratitude l’Ordre de l’Aigle Noir en brillants que je vous remets (Guillaume).

 

Allemagne, Berlin : Nouvelles diverses.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Berlin, 9 septembre. Officiers français. En ce moment il y a trois officiers de l’armée française : MM. Grandine, lieutenant-colonel ; Jessey commandant, et Bunet, capitaine, venus les premiers pour assister aux manœuvres de cavalerie, le dernier pour assister aux manœuvres de la garde. Les feuilles françaises prétendent que le capitaine Bunet a reçu la mission de racheter une partie du matériel de guerre enlevé à la France ; mais les cercles bien informés ne savent rien de cette mission. Le chevalier de Mocenni, plénipotentiaire militaire à l’ambassade d’Italie, s’est rendu à Dresde pour assister aux manœuvres de troupes qui auront lieu dans cette contrée.

Les économies du général de Manteuffel. On lit dans les Deutsche Nachrichten : « Les économies du général de Manteuffel, pendant l’occupation en France », économies qui s’élèvent à une somme assez considérable, proviennent surtout, à ce que nous apprenons, de différences temporaires dans l’effectif de l’armée, qui quelquefois comptait environ 18 000 hommes de moins que le nombre permis par les conventions. On assure que deux millions de thalers de ces excédents auraient été assignés au fonds des invalides de l’Empire et le reste aux troupes ayant formée l’armée d’occupation. Ce dernier emploi contribuera à faciliter la transition de la solde de campagne à la mince solde de l’état de paix et accorde pour longtemps à ces troupes un secours qui ne peut qu’être favorable au service.

 

Suisse, Genève : Réunion de la fraction centraliste Marx de l’Internationale.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Genève, 9 septembre. Hier la fraction centraliste Marx de l’Internationale s’est réuni à l’Hôtel de la Navigation. 50 à 60 personnes s’étaient présents : on a procédé à la constitution du bureau.

 

Mercredi 10 septembre 1873

 

France, Paris : Contributions de guerre françaises.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Paris, 10 septembre. On lit dans le Journal officiel, en tête de la partie officielle : La direction du mouvement général des fonds du Trésor a fait verser, le 5 de ce mois, aux caisses du Trésor allemand, la somme de deux cent soixante-trois millions quatre cent soixante-six mille francs (263 466 000 francs).

Ce versement complète, en principal et intérêts, et termine le paiement des cinq milliards de l’indemnité de guerre. Le paiement du 5 septembre a pu être fait sans épuiser le crédit spécial de 200 millions réalisable en métal, ouvert par la Banque de France au trésor pour faciliter le paiement du dernier milliard de l’indemnité. Ce crédit n’a été employé que jusqu’à concurrence de 130 millions, par suite des versements considérables qui ont été effectués sur l’emprunt pendant les mois de juillet et août et qui portent au chiffre de 3 000 793 000 francs, le montant total des sommes versées sur le dernier emprunt à la date du 1er septembre. La Banque reste, à la fin des opérations de paiement de l’indemnité, avec un encaisse métallique d’un peu plus de 700 millions ; cet encaisse au début des mêmes opérations, à la fin de juin 1871, était de 550 millions. La prime de l’or était, il y a deux ans, comme aujourd’hui, d’environ 3 pour mille.

 

France, Paris, fortifications : Relevés par les officiers du génie.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Paris, 10 septembre. Le gouvernement vient de décider qu’aucune carte ou plan topographique de Paris, dressé par l’administration de la guerre, ne pourra être livré au commerce.

Des officiers d’état-major et du corps du génie exécutent depuis quelques temps, sur les édifices élevés, notamment sur les tours Notre-Dame, des travaux relatifs à un plan spécial de Paris et des environs dans un certain rayon. Ces études se rattachent aux nouvelles fortifications de Paris.

 

France, Paris place forte : Remplacement du gouverneur.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le général Geslin a été désigné pour remplacer, par intérim, les fonctions du général Ladmirault, comme gouverneur de Paris, pendant son absence.

 

France, Verdun place forte : Evacuation des troupes d’occupation allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : L’évacuation de Verdun commencera vendredi, 12 septembre. Elle sera terminée le lendemain samedi. Le général de Manteuffel part demain.

 

France, Lunéville : Conséquences de l’attentat.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 10 septembre. L’enquête ouverte, sur l’ordre du président supérieur de l’Alsace-Lorraine, au commencement de cette semaine, sur les faits qui se sont passés à Lunéville, a entièrement confirmé l’exactitude de ce qui a été publié à ce sujet par les journaux.

Les dépositions des personnes qui ont été l’objet de ces agressions concordent sur tous les points. Comme trait caractéristique, citons seulement les paroles de ’'un de ces messieurs, un Wurtembergeois, qui a dit qu’il aimerait mieux assister pour la seconde fois à la bataille de Champigny (il a reçu la Croix-de-Fer) que de se voir de nouveau en butte aux insultes de la populace de Lunéville. En outre, il se confirme que, sur la demande des tribunaux français, les trois personnes qui ont été victimes principales de l’agression ont été invités hier à se rendre à Lunéville pour déposer dans cette affaire ; elles y sont allées en effet et ont été accueillis avec la plus grande politesse par les fonctionnaires judiciaires qui s’étaient rendus à la gare.

Plusieurs des auteurs de l’attentat du 31 août ont été amenés et reconnus par les Strasbourgeois. L’un de ces individus non-seulement avoua qu’il avait pris part à ces faits, mais encore crut devoir ajouter qu’il agira de même si l’occasion s’en présentait une seconde fois. Du reste, l’interrogatoire (auquel on a procédé à la gare même) a été fait avec un sérieux visible et une sévérité impartiale. On se figure aisément que nos trois concitoyens ont su résister cette fois à leur désir de voir la ville de Lunéville, et ont profité du premier train pour repartir. Il faut espérer qu’ils ne tarderont pas à recevoir satisfaction pleine et entière ou un dédommagement suffisant pour la peur qu’ils ont éprouvée.

Autre article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On assure que l’affaire dont nous avons parlé dans un de nos précédents numéros, et qui s’est produite à Lunéville à l’occasion de la présence de plusieurs employés allemands dont l’un était en uniforme, aurait été l’objet de réclamations adressées au gouvernement français par le gouvernement allemand.

 

France, Belfort place forte : Arrivée des troupes françaises.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On annonce de Belfort que les deux bataillons du 35e de ligne qui étaient attendus dans cette ville sont arrivés samedi dernier, à une heure de l’après-midi, avec l’état-major du régiment. Le bataillon de dépôt arrivera mercredi, et alors le régiment sera complet. Le 42e de ligne suivra de près, de même que le 12e dragons, les deux batteries d’artillerie et le génie, qui formeront ainsi le complément de la garnison. Un bataillon de chasseurs à pied sera en même temps cantonné à Montbéliard et complètera la brigade.

 

Jeudi 11 septembre 1873

 

Allemagne, Metz place forte : Troupes de passage en provenance de Verdun.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 11 septembre. (Retour des troupes de Verdun). Pour évacuer complètement le territoire français, la 12e brigade d’infanterie prussienne, se composant des régiments n°24 et 64, fera à pied la route de Verdun à Metz, et prendra ici le chemin de fer pour retourner dans sa patrie. Une partie de ces troupes, ainsi que l’état-major et un petit détachement d’artillerie, sera logée dans la ville à cette occasion. Actuellement on ne sait pas encore le jour du départ de Verdun. (G. d. l.L.)

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Faits divers.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 11 septembre. Tribunal de Strasbourg. A l’audience correctionnelle du 9 septembre, présidence de M. Petersen, comparaissait …

A la même audience est appelée l’affaire du sieur Martingoni (Jean), d’origine italienne, âgé de 21 ans, journalier à Geispolsheim. De la déposition du sieur Joseph Wagner, sous-officier, il résulte que le 24 août, à 9 heures du soir, ce sous-officier, étant de service de patrouille, vit venir à lui trois Italiens qui voulurent emmener une citadine qui venait de lui être confiée ; et comme il s’y opposa, ils se mirent à l’injurier. Une heure plus tard ils revinrent avec leurs couteaux ouverts. Alors il dégaina et les poursuivit ; mais il ne put en atteindre aucun. Enfin, une demi-heure après l’un d’eux fut arrêté, et le sous-officier Wagner reconnut en lui l’un des trois Italiens qui l’avaient menacé.

Le Sr Frédéric Meyer, pionnier, à Strasbourg, dépose à son tour ; Ayant été appelé à l’aide par le sous-officier Wagner, il poursuivit avec lui un des trois hommes qui l’avaient injurié et il parvient à en arrêter un (le prévenu) ; mais il dut le relâcher en présence de l’attitude menaçante de plusieurs individus qui intervinrent. Cinq minutes après, il rencontra de nouveau le prévenu armée d’une trique, et il essaya de l’en frapper. Il para le coup avec son sabre et ne fut atteint que sur le bras. Quant à l’Italien, ayant été légèrement blessé à la tête, il devint furieux et asséna à Meyer un nouveau coup de trique dans le bas-ventre, ce qui le renversa. Il se releva cependant et avec l’aide d’un camarade qui survint, il parvint cette fois pour de bon, à arrêter Martingoni. Ne pouvant nier les faits qui lui sont imputés, celui-ci est condamné à trois semaines de prison, pour voies de faits envers des agents de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions. Le délit de rébellion a été écarté par le tribunal.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Exercices de tir au Polygone.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Avis. Il résulte d’une communication faite par la Commission d’administration du Polygone que du 23 au 30 septembre courant deux compagnies du 10e bataillon d’artillerie à pied du Hanovre effectueront des exercices sur le Polygone d’ici. On tirera tous les jours, le dimanche excepté. Des postes de sûreté seront placés pour isoler le terrain dont la fréquentation pourrait présenter du danger, et deux pavillons seront hissés depuis le commencement du tir jusqu’à la fin. L’un de ces pavillons sera placé sur la butte du milieu, l’autre à l’entrée de la place vers le corps de garde.

On rappelle le danger existant dans la manipulation insoucieuse des projectiles retrouvés par hasard par des personnes civiles. Ces projectiles doivent être transportés avec les plus grandes précautions et autant que possible être livrés au dépôt d’artillerie sur la place même ou bien au dépôt d’artillerie à Strasbourg. Strasbourg, le 11 septembre 1873. Le directeur de police, signé Manss.

 

France, Paris place forte : Planification de la construction des nouvelles fortifications.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le Moniteur universel écrit : Nous avons déjà donné sur les nouvelles fortifications de Paris divers renseignements puisés aux meilleures sources. Aujourd’hui, nous recevons communication de nouveaux renseignements très-précis sur cette grave question des travaux de défense de Paris ; nous nous empressons de les publier : Le travail concernant la réorganisation des ouvrages destinés à protéger Paris contre l’éventualité d’un nouvel envahissement a été terminé au mois d’août. Il a été adopté après de très-légères modifications faites par le Conseil supérieur de la guerre. Le président de la République l’a approuvé et l’a revêtu de sa signature avant son départ pour le Loiret.

En conséquence, des ordres ont été aussitôt donnés à la direction du génie de la première division militaire pour qu’elle constituât immédiatement les Commissions d’officiers, gardes et sous-officiers de l’arme préposés à la surveillance des travaux. A cet effet, les officiers du génie en congé viennent d’être rappelés.

Les travaux de construction des nouveaux forts commenceront en octobre. On a voulu attendre par un sentiment qu’il est facile d’apprécier, le départ des Prussiens avant de donner le premier coup de pioche.

Nous ne connaissons pas encore tous les points sur lesquels les ouvrages de fortifications seront établis aux alentours de la capitale. Les plans sont tenus secrets et ne sont connus de personne. On ne sera fixé que le jour de la mise en adjudication, très proche, du reste, des terrains choisis par le génie militaire. Ils ont une certaine étendue, puisque le système de fortifications adopté embrasse un parcours de 95 km. Pour investir Paris, il faudra maintenant a l’ennemi des lignes d’investissement de 133 km.

 

France, Verdun place forte : Evacuation des troupes allemandes d’occupation.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 12 septembre. Dépêches télégraphiques. Paris, 11 septembre. Les troupes d’occupation quittent Verdun le 13 au matin et marchent par étapes par Moulainville, Etain et Genaville, s’y reposent, et arrivent mercredi sur le territoire allemand.

Le Moniteur annonce que M. le ministre de la guerre se rendra dimanche prochain à Verdun accompagné de plusieurs députés de la Meuse et du préfet du département. M. le chef d’escadron d’artillerie Commaux vient de se rendre à Verdun pour reprendre possession du matériel de guerre que, d’après l’article 6 de la capitulation de cette ville, devait être rendu à la France, au moment de la paix.

 

France, Lunéville : Arrestation des trois responsables de l’attentat contre les Allemands.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le Français annonce que le gouvernement a fait arrêter les trois coupables principaux dans l’attentat commis contre des Allemands à Lunéville.

 

Vendredi 12 septembre 1873

 

Allemagne, Thionville, télégraphie : Emploi de femmes au service de télégraphie.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Thionville, 12 septembre. M. le chef du bureau télégraphique de notre ville a reçu l’ordre de communiquer aux jeunes dames, qui désirent entrer au service télégraphique de l’Empire, les conditions auxquelles l’administration supérieure les admettrait. Les dames non-mariées, âgées de 18 à 30 ans, qui désirent profiter de cet avantage, que la bienveillance de la Princesse Impériale a offert aux dames, sont priées de s’adresser au susdit bureau. (Gazette de Thionville).

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Baptême des forts détachés.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 12 septembre. Dénomination des nouveaux forts. On a communiqué de source certaine que les forts qui entourent Strasbourg prendront les dénominations suivantes : Les forts I Fransecky ; II (Reichstett) Moltke ; III (Mundolsheim) Roon ; IV (Niederhausbergen) Veste Kronprinz ; V (Oberhausbergen) Grossherzog von Baden ; VI. (Wolfisheim) Fürst Bismarck ; VII (Lingolsheim) Kronprinz von Sachsen ; VIII (Graffenstaden) von der Tann ; IX (Illkirch) Werder ; X (La Wantzenau) Kirchbach ; XI Bose ; XII Blumenthal.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Retour de soldats dans leurs foyers.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 12 septembre. Hier à midi, un grand mouvement se fit ressentir parmi les soldats de la garnison de notre ville. On renvoie dans leurs foyers les soldats de la réserve et ceux des soldats qui, pendant leurs premières années de présence au corps ont donné des preuves d’instruction militaire, et qui ont obtenus des congés de disponibilité. Beaucoup de ces soldats, notamment du 47e régiment (de Silésie) se promenaient en voiture par la ville et excitèrent l’attention par leur joie. Une grande animation régnait dans les gares auxquelles les soldats renvoyés furent accompagnés par un grand nombre de leurs frères d’armes plus jeunes qui les chargeaient de mille compliments pour leurs parents et leur souhaitèrent une heureuse rentrée au pays.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Passage de troupes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Koenigshoffen, 12 septembre. Train militaire spécial. Ce matin à 4 heures 40 minutes, un détachement composé de 4 officiers et de 600 hommes de la réserve du régiment d’infanterie n°17 est arrivé ici par train spécial venant de Mulhouse. Après un court arrêt, ces militaires se sont rendus dans leur pays en passant par Wissembourg. Ces hommes, pour la plupart originaires des provinces rhénanes, étaient joyeux et avaient orné leurs wagons de branches vertes.

 

Samedi 13 septembre 1873

 

France, Verdun : Départ des troupes d’occupation allemandes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Dépêches télégraphiques. Verdun, 13 septembre. Le départ des troupes allemandes a eu lieu aujourd’hui à 8 heures du matin sans que l’ordre ou la tranquillité aient été troublés.

 

Dimanche 14 septembre 1873

 

Allemagne, armée d’occupation en France : Fin de l’évacuation.

La revue militaire de l’Etranger nous livre cette information : « Armée d’occupation. Fin de l’évacuation. Nous n’aurons plus, grâce à Dieu, à nous occuper de l’armée d’occupation. Les cinq milliards étant payés, Verdun a été évacué samedi 13 septembre, et aujourd’hui l’arrière-garde prussienne, après s’être reposée avant-hier et avoir couché hier à Etain, repasse la frontière nouvelle que nos revers nous ont forcé à subir. Ainsi se termine une des plus tristes périodes de notre histoire militaire ; il est permis d’espérer qu’elle sera pour nous féconde en enseignements et en résultats, car dans l’armée nul des survivants ne l’oubliera sans doute. Les enfants eux-mêmes survivants de nos provinces de l’Est conserveront la mémoire de ces jours néfastes de l’occupation et ils en profiteront comme soldats ».

 

France, armée : Circulaire ministérielle relative aux Alsaciens-Lorrains.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Une circulaire du ministre de la guerre donnant satisfaction aux Lorrains ou Alsaciens servant dans l’armée française, les prévient qu’ils peuvent être maintenus dans leurs régiments.

 

France, Paris : Projet de départ de migrants alsaciens-lorrains vers la Nouvelle-Calédonie.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nous lisons dans le National : Cent-vingt émigrants alsaciens-lorrains se rendant dans la Nouvelle-Calédonie, sont partis de Paris. Ils s’embarqueront à Bordeaux le 14.

 

France, Chaumont : Incendie de la caserne de gendarmerie.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : La caserne de gendarmerie de Chaumont a été incendiée cette nuit. Le matériel qui était considérable, et les chevaux ont été sauvés. Aucune personne n’a péri.

 

France, île de Ré, Saint-Martin de Ré : Les forts sont complètement évacués.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Les forts de Saint-Martin de Ré sont complètement évacués ; l’aviso le Travailleur vient de faire le dernier convoi ; tous les condamnés à la déportation sont actuellement au fort Quélern.

 

Lundi 15 septembre 1873

 

Allemagne, Metz place forte : Dénomination des forts.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 15 septembre. Dénomination des forts. Par un ordre émanant du cabinet de l’Empereur et Roi, Sa Majesté a ordonné que les forts de Metz s’appelleraient dorénavant : Le fort de Saint-Quentin, fort Prince Frédéric-Charles ; le fort Bellecroix, fort Steinmetz, le fort Saint-Julien, fort Manteuffel ; le fort Moselle, fort Voigts-Rehtz ; le fort Plapeville, fort L. Alvensleben ; le fort Ouest de Saint-Quentin, fort Manstein ; le fort Saint-Privat, fort Prince-Auguste de Wurtemberg ; le fort Queuleu, fort Goeben ; le fort Les Bottes, fort Zastrow. (Zeitung für Lothringen).

 

Allemagne, Metz place forte : Reprise du commandement par le gouverneur.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 15 septembre. De Glümer, gouverneur. M. le lieutenant-général de Glümer, gouverneur, a repris son commandement, après le rétablissement de sa santé.

 

Allemagne, Metz garnison : Passage de troupes.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 15 septembre. Passage de troupes d’occupation. Les 64e et 24e régiments d’infanterie faisant partie de l’armée d’occupation de Verdun arriveront ici le 18 de ce mois. Le s1er et 2e bataillons du 64e régiment seront logés ici. Les troupes seront dirigées sur leur pays (la province de Brandebourg) vendredi prochain à midi.

 

Allemagne, Metz garnison : Départ des troupes de réserve bavaroises.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 15 septembre. Renvois d’hommes de la réserve. Ce matin à 7 heures, les hommes de la réserve bavaroise, se sont dirigés joyeusement vers notre gare, d’où un train spécial les a emmenés dans leurs foyers.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Départ d’une unité après les manœuvres.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 15 septembre. Rentrée de la garnison. La division militaire qui a pris part aux dernières manœuvres est rentrée samedi avant midi à Strasbourg ; le 2e bataillon du 47e régiment d’infanterie est reparti hier matin pour Neuf-Brisach, où il tient garnison.

 

Allemagne, Colmar : Remerciements pour l’accueil des troupes de passage.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Colmar, 15 septembre. Le baron von Heydt, président du département de la Haute-Alsace, a publié l’avis suivant en date du 14 de ce mois. D’après une notre des autorités militaires, les troupes ont été accueillies presque partout d’une façon fort cordiale pendant les manœuvres d’automne qui viennent d’être terminées. J’ai été prié par l’autorité militaire d’exprimer ses remerciements aux communes intéressées, et je profite de cette occasion pour rendre hommage au zèle dont MM. les maires ont fait preuve dans la répartition des logements, affaire à laquelle ils ne sont pas encore bien accoutumés. A ma grande satisfaction je puis ajouter qu’à ma connaissance la répartition des logements n’a provoqué aucune réclamation de la part des troupes ou de la population. Le président du département, Baron von der Heyde.

 

Allemagne, Mulhouse ville : Abus du drapeau français.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mulhouse, 15 septembre. Des hommes déraisonnables et malveillants continu à se donner le plaisir puéril de faire flotter de temps en temps des drapeaux aux couleurs françaises ; hier dimanche, au matin, il y avait un drapeau de ce genre à la cime d’un peuplier planté le long du canal de l’Ill, dont ces arbres forment le plus bel ornement. Ces gens devraient bien cesser leurs espiègleries insensées pour l’amour de ces arbres, car on sait que l’autorité les fait abattre régulièrement pour enlever les drapeaux qui ne peuvent pas y rester. Ou croit-on peut-être que l’autorité chargera ses employés de grimper à la cime pour les chercher ? D’autres personnes ne voudraient pas s’y décider, par crainte du public qui se réuni toujours en foule. Si ces gamineries ne cessent pas, le canal aura bientôt perdu son plus bel ornement. (Carlsruher Zeitung).

 

Mardi 16 septembre 1873

 

Allemagne, Alsace : Excursion d’état-major.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 16 septembre. Comme d’habitude, il y aura cette année-ci une excursion d’exercice pour l’état-major en Alsace. Cette excursion d’exercice aura lieu sous peu de jours sous la direction de son chef d’état-major ; elle se composera de 16 officiers, de 23 hommes de troupe et de 20 chevaux et durera quinze jours, et s’étendra sur le territoire des arrondissements de Ribeauvillé, Colmar, Guebwiller et probablement Thann dans la Haute-Alsace. Le logement et la nourriture seront payés comptant par les officiers et les brosseurs. Un sous-officier et 5 hommes des lanciers stationnés à Strasbourg précéderont la troupe pour préparer les logements ; ils paieront leur nourriture, mais ils donneront reçu de leur logement. On donnera de même quittance pour les étables et les fourrages à fournir aux chevaux. Suivant une prescription du général commandant le 15e corps d’armée on ne doit, autant que possible, coucher que dans des villes.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Enterrement militaire.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 16 septembre. Enterrement militaire. M. de Haecken, le chef d’escadron des uhlans, mort à la suite d’une chute de cheval pendant les manœuvres, sera enterré aujourd’hui à 4 heures du soir avec les honneurs militaires.

 

Allemagne, Strasbourg ville : Reconstruction du théâtre (actuel Opéra).

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 16 septembre. Affaires du théâtre. M. Conrath, architecte de la ville, vient de nous adresser les deux lettres suivantes avec prière de les publier : Strasbourg, le 15 septembre 1873. M. le rédacteur, dans votre numéro d’hier vous publiez une lettre de l’un de vos abonnés, contenant l’agencement de la salle de spectacle et plus spécialement des sièges qui sont, en partie, privés de la vue de la scène. L’observation de votre abonné est très-juste ; il existe en effet des places latérales d’où l’on ne voit la scène que très-imparfaitement. Cet inconvénient, que l’on rencontre plus ou moins dans tous les théâtres, existait dans une proportion bien plus grande dans notre ancienne salle de spectacle. On se rappelle que les galeries étaient autrefois de niveau avec les couloirs ; tandis qu’aujourd’hui elles sont en moyenne de 50 centimètres en contre-bas ; cette modification permettait d’augmenter les gradins de plus de 30 pour cent et par conséquent de faciliter d’autant la vue de la scène. En ce qui concerne le parquet, la pente est restée la même, mais la scène a été abaissée de 20 centimètres, de sorte que là encore il y a eu amélioration sur l’ancien état des choses. Malgré cela, ou plutôt en raison de cela, on fera tout pour continuer à remédier aux inconvénients qui existaient anciennement et dont, en effet, une partie existe encore aujourd’hui. Veuillez agréer, etc. L’architecte de la ville, J. Conrath.

Strasbourg, le 16 septembre 1873. Monsieur le rédacteur, M. le directeur du théâtre vient d’écrire dans votre estimable journal que : le manque d’un chef-machiniste définitivement engagé s’explique par la décision de M. le Maire de placer un chef-machiniste dépendant de la ville.

Je donne à cette assertion le démenti le plus formel. Aucune décision n’a été prise à cet égard et je ne suis pas le moins du monde chargé de trouver un chef-machiniste soit à la ville soit à M. le directeur.

En ce qui concerne les employés du gaz et après les accidents qui ont eu lieu, nous avons cru devoir mettre notre ancien personnel à la disposition de l’administration du théâtre. Recevez Monsieur le rédacteur, etc. J. Conrath.

 

Allemagne, Strasbourg ville : Equipement du théâtre (Opéra).

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 16 septembre. Appareillage d’éclairage pour le théâtre de la ville. A ce que dit l’Entr’acte, l’administration municipale aurait, avec une libéralité digne d’éloges, fait l’acquisition pour le théâtre d’un des nouveaux appareils d’éclairage électrique extrêmement puissants, fabriqués par M. Fahrenwald, à Berlin. L’arrivée de cet appareil aurait lieu prochainement.

 

Allemagne, Kehl garnison : Extension du rayon de fortification de Strasbourg.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 16 septembre. Aujourd’hui, le Conseil municipal de Kehl à reçu avis du baillage de Kork que dorénavant la ville de Kehl fait partie du rayon de la forteresse de Strasbourg, par conséquent du 15e corps d’armée, et que par conséquent, si des soldats entraient en querelle, les sous-officiers du régiment d’infanterie de la Citadelle devront rétablir l’ordre. Les soldats de la garnison de Strasbourg n’auront plus besoins d’une permission spéciale pour visiter notre ville.

Nous apprenons de bonne source que les Conseils municipaux du village de Kehl, de Sundheim et Auenheim ont également reçu avis de la décision qui fait entrer ces communes dans le rayon de forteresse de Strasbourg.

 

Allemagne, Colmar garnison : Examen au volontariat d’un an.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Colmar, 16 septembre. Hier ont commencé ici les examens au volontariat d’un an. Nous apprenons que 63 jeunes gens s’y sont présentés. Hier il y en a eu 34, et le résultat a été le suivant : 6 ont été dispensés de l’examen et reconnus aptes d’après les pièces produites, 1 a été empêché par une maladie de se présenter, 17 ont passé l’examen, 11 ont échoué. Aujourd’hui on examine les 29 jeunes gens qui restent. (E.V.).

 

France - Allemagne : Départ des dernières troupes allemandes d’occupation allemande.

Les dernières troupes allemandes d'occupation quittent la France et repassent la nouvelle frontière. Ce dernier corps d'occupation était commandé par Manteuffel ; il avait évacué Verdun, gage extrême, trois jours auparavant, le 13 septembre 1873.

 

Source : S2786.

 

Mercredi 17 septembre 1877

 

Allemagne, Metz garnison : Arrivée du général de Manteuffel.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 17 septembre. Hier à midi le général de Manteuffel, venant de Verdun, est arrivé à Metz avec son état-major. Il avait abandonné Verdun avec les dernières troupes d’occupation et les a accompagnés jusqu’ici, où ils seront transportés dans leur patrie. Le gouverneur de Metz, général de Glümer, avec tous les officiers supérieurs de la garnison et les officiers du 10e régiment de dragons (de la Prusse orientale) était allé à la rencontre du général jusqu’à la frontière derrière Gravelotte, où ce dernier passa en revue de l’autre côté de la frontière, les troupes qui venaient d’arriver, et se rendit ensuite à Metz avec sa suite. (Gazette de Lorraine).

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Passage du grand-duc de Bade.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 15 septembre. S.A. le grand-duc de Bade a passé par Strasbourg samedi soir avec sa famille, venant de Londres par Paris ; à 8 heures, il partait pour Bade.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Enterrement militaire.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 17 septembre. Enterrement militaire. Comme nous l’avions annoncé, l’enterrement du capitaine de cavalerie de Haacke, mort à la suite d’une chute de cheval, a eu lieu hier à 4 heures du soir. Le cortège s’est réuni devant la maison mortuaire, quai Schoepflin 4, où, malgré le temps pluvieux, il y avait une grande foule, indépendamment de ceux qui portaient le deuil. Lorsque le cercueil richement orné fut placé sur le corbillard attelé de quatre chevaux, le corps des trompettes exécuta le choral : Jesus meine Freude, tandis que l’escorte, un escadron à cheval présentait les armes. Le cortège, trompettes en tête et suivi d’un escadron en grande tenue, se mit ensuite en mouvement vers le cimetière Sainte-Hélène. Un officier s’avançait devant le corbillard, portant les décorations de ce guerrier qui avait fait ses preuves dans trois campagnes ; derrière le cercueil venait le cheval scellé du malheureux officier. Puis venaient avec l’ecclésiastique les parents du défunt, suivis par tous les généraux, officiers d’état-major, officiers et fonctionnaires militaires de la garnison de Strasbourg, ainsi que beaucoup d’officiers des garnisons de Saverne et Haguenau, qui ont tenu à rendre les derniers honneurs au défunt qu’ils aimaient et respectaient.

 

France, artillerie : Adoption du canon du colonel de Reffye.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : L’Ere nouvelle de Tarbes, annonce que le canon du colonel de Reffye est définitivement adopté. Un ordre du jour du général Forgeot l’a appris aux troupes. Une commande de 1 200 pièces est faite à l’arsenal de Tarbes.

 

France, départements de la Meurthe et des Vosges : Les monnaies allemandes ne seront plus valables.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le journal de la Meurthe et des Vosges annonce qu’à partir du 15 octobre prochain, les monnaies allemandes cesseront d’être admises dans les caisses publiques ; jusqu’à cette date, elles y seront reçues en échange de monnaies françaises, ou en payement de contributions.

 

France, Vitry : Travaux des officiers du génie relatifs aux fortifications.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On lit dans le Messager de la Marne : On sait que, depuis quelques temps, des officiers du génie avaient été envoyées dans l’Est, afin d’étudier notre nouvelle frontière militaire, et faire le choix de d’emplacements pour l’établissement des places fortes. La tournée de ces officiers touche à sa fin. Les travaux vont être centralisés au dépôt des fortifications et fournis au comité, qui examine, admet ou rejette. Aucune décision n’a encore été prise. Si nous croyons les rapports qu’on nous a faits, la place de Vitry serait considérée comme un point central indispensable à la défense de la France du côté de l’Est, à cause des hauteurs qui l’environnent, du chemin de fer, des routes et des canaux qui mettent cette ville en communication facile et rapide avec les départements limitrophes, et par suite, avec le centre, le sud, l’ouest et le nord de la France. Dans ce cas, des forts seraient construits sur les hauteurs environnantes.

 

Jeudi 18 septembre 1873

 

Allemagne, Cologne place forte : Adjudication de la construction de trois forts.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Adjudication des tous les travaux et livraisons pour la construction de trois forts aux environs de Cologne. Le 18 septembre 1873, le matin à 10 heures, se déroulera au bureau du service des fortifications d’adjudication de tous les travaux et des livraisons pour la construction de trois forts sur la rive gauche du Rhin, sous la forme d’adjudication par prix particuliers « Submission in General-Extrapreise ». Pour la prise en charge d’un fort il est nécessaire pour un consortium dont les membres comportent au moins deux maître maçons « Maurermeister ». Les consortium d’entrepreneurs qui prouvent avoir une bonne situation, peuvent également soumissionner sans avoir deux maîtres-maçons.

Le représentant d’une société qui pense soumissionner, doit se présenter personnellement au moins 8 jours avant l’adjudication au bureau du service des fortifications. Les attestations des membres du consortium d’entrepreneurs souhaitant soumissionner, doivent être envoyés le 11 septembre au plus tard. Les sociétés doivent disposer d’un capital de fonctionnement d’au moins 25 000 thalers. La caution pour chacun des deux grands forts est de 12 000 thalers, et pour le petit fort fixée à 8 000 thalers ; de cette caution, un quart de la somme doit être deux heures avant l’adjudication, et le reste dans les huit jours après la signature du contrat.

Chacun des deux grands forts nécessite environ 154 000 m3 de terrassement et 55 000 m3 de maçonnerie. Le petit fort nécessite environ 120 000 m3 de terrassement et 44 000 m3 de maçonnerie. La durée de construction d’un fort est de trois ans.

Les conditions générales et les listes de prix « Preissverzeichnisse » peuvent être consulté au bureau du service des fortification. Un exemplaire imprimé peut être envoyé contre l’envoi d’un montant de 3 marcs. Cologne, le 9 août 1873. Service des fortification de Cologne « Kölnische Fortifikation ».

 

Vendredi 19 septembre 1873

 

Allemagne, Alsace : Voyage d’état-major.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 19 septembre. Le maréchal comte de Moltke est arrivé ces jours derniers à Saales (arrondissement de Molsheim) avec une suite de 16 officiers et les domestiques nécessaires. Sous la direction du célèbre général, un voyage d’exercice aura lieu par une partie de la Basse-Alsace jusqu’à la Haute-Alsace à Guebwiller, Thaon, etc. Ce voyage durera une quinzaine de jours. (Strassburger Bote).

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Sentinelles armées près de forts détachés.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Avis. Le public est prévenu que les sentinelles qui gardent le matériel d’artillerie dans les forts détachés de la rive gauche du Rhin sont armées de fusils chargés. Strasbourg, le 19 septembre 1873. Le gouverneur de la forteresse, de Hartmann, général de cavalerie.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Découvertes archéologiques sur les chantiers des forts.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 19 septembre. Découvertes faites dans les fouilles des forts. Les fouilles effectuées pour la construction des forts ont déjà faits découvrir des objets qui peuvent avoir quelques importance aux divers points de vue de l’archéologie et de la géologie. C’est ainsi qu’on vient de trouver à Graffenstaden, à une profondeur considérable, un bois de cerf d’une dimension vraiment extraordinaire et qui parait remonter à une époque très-reculée. Il serait vivement à désirer que tous les objets ainsi découverts fussent collectionnés aves soin dans l’intérêt général, au lieu de rester éparpillés dans toutes les mains sans utilité réelle.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Incendie dans la cantine du Fort Fransecky.

Article du journal Straßburger Zeitung : « Robertsau, 20 septembre (1873). Hier soir à 19h30, un incendie se déclara dans la cantine de Monsieur Geißler au Fort Fransecky, qui réduisit en l’espace d’une demi-heure tout le bâtiment en cendre, encore avant que l’on ait sous la main une pompe à incendie. Monsieur Geißler qui était à Strasbourg pour des raisons commerciales, n’est revenu qu’à 22 heures, après que tous ses biens ont eu brûlés. Heureusement qu’il est assuré pour un montant de 24 000 francs par la société « La Patrie ». Une enquête est en cours ».

 

Allemagne, Kehl garnison : Régularisation des relations de police militaire.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 19 septembre. Arrêté. L’arrêté dont nous avons déjà fait mention, arrêté adressé par le gouverneur de la forteresse de Strasbourg au baillage de Cork, relativement à la régularisation des relations de police militaire de la ville de Kehl, est libellé comme suit : Le gouvernement a l’honneur de communiquer au baillage grand-ducal que, d’accord avec le ministère du grand-duché de Bade le ministère royal de Prusse, a ordonné que la ville de Kehl serait annexée à la circonscription de commandement et d’administration du 15e corps d’armée et du gouvernement de la forteresse de Strasbourg, et que par suite une régularisation des relations de la police militaire dans la ville de Kehl et de la patrouille dans les localités publiques fréquentées par des militaires les dimanches et jours de fête. Le gouvernement pris le baillage grand-ducal de porter cette disposition à la connaissance de la mairie de Kehl et de veiller à ce que les gendarmes stationnés à Kehl et de veiller à ce que les gendarmes stationnés à Kehl et que le agents de police de la ville, concourent avec les sous-officiers etc. chargés de la police militaire et de leur prêter la main. Les hommes de troupe etc. appartenant à la garnison de Strasbourg et se rendant à Kehl, n’auront plus besoin de permission spéciale et il n’en sera donc plus délivrée. Le gouverneur : Signé Hartmann, général de cavalerie.

 

France, armée : pertes de l’armée française pendant la campagne 1870-71.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On a fait, au ministère de la guerre, la liste des officiers de chaque arme morts pendant la campagne de 1870-1871. Officiers généraux morts : 32 ; officiers d’état-major : 28 ; officiers de gendarmerie : 12. Officiers de la garde impériale : 56. Officiers d’infanterie : 1 525 ; officiers de cavalerie : 92. officiers d’artillerie : 128 ; officiers du génie : 35 ; officiers de la garde nationale mobile : 186 ; officiers de la garde nationale mobilisée : 66 ; officiers de corps francs : 33. Les renseignements ne signalent que les morts. Il faut, pour avoir une idée exacte des pertes essuyées sur les champs de bataille, tenir compte des blessés, dont le nombre est au moins quatre fois plus grand que celui des morts. Ces chiffres permettent de fixer le pour cent des vides causés dans chaque catégorie d’officiers pour la dernière guerre, quand on les compare à ceux qui formaient les cadres de l’armée à ce moment. En faisant ce rapprochement, on trouve les résultats suivants : à 6 % de l’effectif. Pour les officiers d’état-major : 5,6 % ; pour la garde impériale : 9,8 % ; pour l’infanterie : 11,7 % ; pour la cavalerie : 2,4 % ; pour l’artillerie : 6,4 % ; pour le génie, 4,3 %. Dans l’indication relative à la garde impériale, on voit le résultat produit sur ce corps d’élite par les seules batailles de Rezonville, Saint-Privat et Ladonchamps (7 octobre).

Il ressort du tableau précédent que l’infanterie est l’arme qui a souffert le plus. L’artillerie, les généraux et les officiers d’état-major viennent ensuite, avec des pertes à peu près égales. Puis enfin, le génie, et la cavalerie en dernier lieu.

 

France, Paris place forte : Comité de défense fixe le tracé des forts de Paris.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Paris, 19 septembre. Le Comité de défense s’est réuni mercredi à une heure et demie à l’hôtel de la présidence, à Versailles. Parmi les membres présents, on remarquait le maréchal Canrobert, les généraux d’Aumale, Douai, Frossard, Breteuil, de Rivière, Lallemand. Le Conseil, présidé par le maréchal Mac Mahon, a tenu séance jusqu’à près de quatre heures ; il s’agissait de fixer le tracé définitif des forts qui doivent entourer Paris.

 

France, Paris garnison : Mesures de préventions des épidémies.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Paris, 19 septembre. Le ministre de la guerre a envoyé une circulaire confidentielle à tous les généraux et chefs de corps de Paris et des environs disant en substance : le changement brusque de température et des causes spéciales ont occasionné dans la population de Paris et dans les quartiers militaires de nombreux cas de diarrhée d’un caractère tout à fait insolite, contre laquelle il appartient de prendre les plus grandes mesures de précaution. Le ministre a ordonné formellement le port de ceintures de flanelle à toute la troupe, la diminution du travail, des vêtements chauds, des désinfections journalières et le transport à l’hôpital de tout malade du moindre mal, l’interdiction de l’eau-de-vie, des liqueurs fortes, des fruits et des légumes. Il a en outre ordonné une distribution de vin et de café aux troupes.

 

France, Paris garnison : Limitation des permissions par mesure d’hygiène.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Paris, 19 septembre. On annonce que, par ordre de M. le commandant de l’armée à Paris, il ne sera plus accordé de permission de nuit aux militaires de la garnison, même le dimanche. C’est dans un but d’hygiène que cette mesure a été prise, afin d’éviter les cas de choléra nostras qui pourraient se déclarer dans les casernes par suite d’intempérance.

 

Samedi 20 septembre 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Examen au volontariat d’un an en Basse-Alsace.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 20 septembre. Examen au volontariat d’un an en Basse-Alsace en septembre 1873. A l’examen des volontaires d’un an qui a eu lieu à Strasbourg les 15 et 16 septembre, 72 candidats se sont présentés. Sur ce nombre 48 -c’est-à-dire les deux tiers- ont passé l’examen. Sur les candidats qui ont échoué, 6 appartiennent à la classe de 1854 ; 5 à celle de 1855 et 5 à celle de 1856. En outre, 8 jeunes gens non-originaires d’Alsace-Lorraine, sont refusés. Les candidats étant reçus, appartiennent aux classes suivantes : A la classe de 1852, 1 ; à celle de 1853, 5 ; à celle de 1854, 18 ; à celle de 1855, 15 ; et à celle de 1856, 8, tous Alsaciens-Lorrains et 1 non originaire d’Alsace-Lorraine ; en tout 48. Deux jeunes gens ayant obtenus l’autorisation de concourir, ne se sont pas présentés à l’examen.

 

Lundi 22 septembre 1873

 

Allemagne, Kehl voies ferrées : Reconstruction de la gare.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 22 septembre. Construction de chemin de fer. La reconstruction de notre gare est poussée activement de sorte que les travaux seront terminés vers le mois de juin 1874. En outre, on construira un hangar servant d’abri, et on remédiera ainsi à un besoin depuis longtemps senti. Le rétablissement définitif du pont du chemin de fer sur le Rhin sera commencé prochainement ; à la place de l’ancien pont tournant on établira un pont fixe qui n’aura que la moitié de la longueur de la partie détruite.

J’apprends que les travaux de nivellement pour la construction projetée de la gare de marchandises hors de la porte d’Austerlitz sont déjà adjugés et seront retirés du Rhin au moyen de machines à draguer, et transportés sur les lieux par chemin de fer. A cet effet, il sera établi un chemin de fer conduisant du dépôt de gravier sur la rive gauche du fleuve jusqu’en aval des bains du Rhin. M. Lutz, l’entrepreneur expérimenté de Knielingen (près de Carlsruhe), est chargé de l’exécution des travaux.

 

Mardi 30 septembre 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Armement des forts de Strasbourg.

Article du journal Straßburger Zeitung repris d’un article d’un journal lorrain : « On arme avec une étonnante diligence les forts de Hausbergen, Reichstett et Mundolsheim, et les routes qui y conduisent sont depuis quelques jours sillonnées de pièces de canon, parmi lesquelles se remarquent des pièces françaises et des caissons de munitions. On ne peut s’empêcher d’être étonné de la rapidité avec laquelle les travaux des forts en général ont marché depuis six mois. Non seulement on les aperçoit parfaitement de la route, mais il est plus d’un qui serait déjà en état de servir ». Remarque : la mise en place des pièces d’artillerie sur les parapets des forts concerne vraisemblablement les forts de la rive gauche du Rhin, dont la construction a le plus avancée et coïncide avec l’évacuation du territoire français par les dernières troupes allemandes. Il s’agit là de la volonté du commandement allemand de mettre la place forte allemande à l’abris d’une éventuelle attaque. Il est donc vraisemblable que les parapets d’artillerie des faces et flancs des forts aient été construits en priorité. Les forts qui sont vraisemblablement concernés par cet armement sont : Fort II à Reichstett, Fort III à Mundolsheim, Fort IV à Niederhausbergen.

 

Octobre 1873

 

Evénements divers du mois d’octobre sans date précise.

 

Allemagne, Boyen, place forte : Elaboration de plans.

Cote F-71904 : Modification du chemin couvert devant le Front 2, croquis couleur, plan et profils, octobre 1973.

 

Source : S1940, p. 41.

 

Allemagne, Metz place forte : Elaboration de plans.

Cote G-70559 : Projet d’installation de canaux de ventilation du magasin à poudre « Anlage von Luftkanäle am Pulvermagazin unter dem linken Flügel des Kavaliers » sous l’aile gauche du cavalier du Fort Manteuffel, échèle 1/200, plan, profil, coupes, octobre 1873.

 

Source : S1940, p. 1850.

 

Lundi 6 octobre 1873

 

Allemagne, Berlin armée : Résidence du général de Manteuffel.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Berlin, 6 octobre. La Kreuzzeitung annonce que le général de Manteuffel, après son retour de Gastein, ira résider à Berlin.

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : La loi sur les prestations de guerre est appliquée au Pays d’Empire.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Loi du 6 octobre 1873. Nous Guillaume, par la grâce de Dieu empereur d’Allemagne, Roi de Prusse, etc., ordonnons au nom de l’Empire d’Allemagne, après avis conforme du Conseil fédéral, pour l’Alsace-Lorraine, ce qui suit :

La loi ci-jointe, du 13 juin 1873 sur les prestations de guerre (Bull. des lois, p. 129) est également applicable à l’Alsace-Lorraine. En foi de quoi nous avons signé de notre main et apposer le sceau impérial. Donné à Bade, le 6 octobre 1873. Signé : Guillaume. Prince de Bismarck. (L.S.).

 

Mercredi 8 octobre 1873

 

Allemagne, Haguenau garnison : Conseil de révision.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Haguenau, 8 octobre. Conseil de révision. Ce matin, à 8 heures, le Conseil de révision a commencé ses opérations sur la place du Théâtre. A peu près 200 conscrits appartenant aux contingents de 1851, 1852 et 1853 se sont présentés, tout se passa dans l’ordre le plus complet et malgré le temps pluvieux, les conscrits parcoururent la ville en chantant.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Armement du fort de Reichstett.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Reichstett, 8 octobre. Construction de forts. Les travaux de notre fort ont rapidement avancé dans les derniers temps. En ce moment les soldats sont occupés à placer les canons dans les batteries.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Reconstruction de l’Aubette.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 8 octobre. A propos de la reconstruction de l’Aubette. Un traité récemment conclu entre l’administration municipale et l’autorité militaire vient d’aplanir une difficulté qui s’opposait à la reconstruction de l’ancien Aubette. Au rez-de-chaussée de ce bâtiment, qui occupait la plus grande partie du côté Nord de la place Kléber, se trouvait, vers l’ouest : 1° deux corps-de-garde, chacun avec porche, chambre d’officier et des dépendances, le total d’une superficie de 244 mètres carrés ; 2e une écurie militaire couvrant 180 mètres carrés. De même que les autres bâtiments militaire que la ville a fait construire au dernier siècle, ces localités étaient à la disposition du département de la guerre, à titre d’usufruit illimité ; une renonciation bénévole du ministre de la guerre pouvait seule les remettre à la disposition de la ville.

En ce qui concerne les écuries, le Conseil municipal en avait fait l’objet d’une revendication par ce que des publications officielles avaient annoncé la remise de cet immeuble à l’administration des domaines et le projet de le vendre par adjudication publique. Une délibération, prise dans la séance du 13 mai 1870, avait chargé le maire de se pourvoir auprès de la juridiction compétente à l’effet de faire mettre la ville en possession de l’immeuble. Les événements politiques empêchèrent l’introduction de l’instance, dans la nuit du 23 au 24 août 1870, l’objet litigieux fut détruit par l’incendie.

L’indemnité de bombardement fut fixée à 250 000 francs pour tout le bâtiment, et les premiers termes furent versés à la caisse municipale sous la charge de réédification. La ville était dès lors tenue de rétablir à ses frais les localités dont le département de la guerre avait la jouissance.

Après la reddition de la place (27 septembre 1870), le corps de garde principal fut installé au rez-de-chaussée de l’Hôtel-de-ville, où il resta six mois environ, puis il fut transféré à l’ancien château impérial. Cette mesure, toutefois était considérée comme provisoire, et l’autorité militaire insistait pour le rétablissement de l’ancien corps-de-garde.

A l’occasion de cette espèce de mise en demeure, des négociations s’engagèrent aux fins d’un échange entre l’Aubette et la caserne de Saverne. Le projet fut écarté par le Conseil municipal dans la séance du 14 février 1872, et dès lors la reconstruction de l’Aubette prit un caractère d’urgence.

Le projet présenté par M. Conrath, architecte de la ville, soumis au Conseil municipal et admis en principe, place le Conservatoire municipal de musique dans les étages supérieurs de la partie orientale du bâtiment, qui était occupée par le logement du colonel commandant la place. La partie située à l’ouest, et dans laquelle se trouvait le Musée de peinture, est destiné à une salle de concert monumentale. Des revenus considérables résulteront de la création de magasins dans la portion disponible du rez-de-chaussée. Le corps-de-garde ne pouvait être rétabli sur l’ancien emplacement, car l’escalier d’honneur de la salle de concert prendra une partie de la place des écuries, et l’entrée des artistes est rétablie sur l’emplacement du corps de garde. L’exécution du projet était donc subordonnée à l’adhésion de l’autorité militaire.

Le bienveillant concours de M. le général de Hartmann, gouverneur de la place, a amené une transaction qui vient d’être approuvée par le ministre de la guerre à Berlin et par M. le président de la Basse-Alsace. Aux termes du traité, l’administration militaire renonce à la jouissance des localités qui serviraient de corps de garde, dans la partie occidentale du bâtiment et les remet à la libre disposition de la ville ; en retour de cette concession, la ville affecte au même service une superficie de 320 mètres carrés environ, au rez-de-chaussée de la partie orientale du même bâtiment ; la caisse municipale est chargée des frais de construction et d’appropriement du nouveau corps-de-garde en conformité du plan et de l’avant-métrage annexés au contrat ; ces localités sont abandonnés à l’administration militaire à titre à titre d’usufruit illimité, sous la réserve du droit de retour établi au profit de la ville par l’art. 13 de l’ordonnance royale du 5 août 1818. Par l’effet de cet arrangement, la contestation engagée au sujet des écuries n’a plus d’objet. La ville gagne au rez-de-chaussée de l’Aubette une superficie de 104 mètres carrés. 

Les travaux d’appropriation du corps-de-garde vont être entrepris sans délai.

 

Vendredi 10 octobre 1873

 

Allemagne, Strasbourg ville : Démolition du quartier de Saverne.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 10 octobre. On sait que l’administration militaire a cédé à l’administration municipale le quartier de Saverne, situé au Marais-Kageneck. La soumission pour la démolition d’une partie du quartier de Saverne, aura lieu mardi prochain au bureau des travaux publics de la mairie. Il ne sera pas sans intérêt pour nos lecteurs si nous rappelons les faits historiques qui se sont passés sur l’emplacement aujourd’hui occupé par la caserne. Cet édifice a été construit en 1722. L’administration de la ville y a contribué pour une somme de 170 000 francs. Autrefois se trouvait en cet endroit une fosse dans laquelle on brûlait les hérétiques et qui, à la suite de cette destination de fosse aux hérétiques (Ketzergrube). Kleinlawel, dans sa chronique en vers, datée de l’année 1625, raconte ce triste épisode.

1212. En ce temps-là il y avait dans le pays beaucoup de gens qu’on appelait les Vaudois. Ceux-ci prétendaient que dans les doctrines du pape toute l’Ecriture sainte se trouvait renversée. Pour ce motif ils furent tous exilés et quand on put les prendre on les brûla à Strasbourg, en dehors de la ville, quatre-vingts en un seul four. L’endroit s’appelle encore de nos jours la fosse aux hérétiques.

Le nombre des hérétiques était fort grand qui alors était condamné par le tribunal ecclésiastique à être brûlés vifs. Le tribunal siégeait en ce temps dans le palais de l’évêque situé sur le Frohnhof, la place du château actuelle. Les condamnés furent conduits pèle mêle hommes et femmes, gentilshommes et bourgeois, vieillards et jeunes gens, tous en chemise et la torche au poing devant le palais municipal sur la place Gutenberg où on leur lut une dernière fois une série d’environ trois cents articles de foi entachés d’hérésie qu’ils devaient abjurer. Mais ni les prières ni les larmes de leurs parents et amis, ni la peur de la mort ne purent ébranler les accusés ou les faire changer d’avis, et le triste cortège se rendit à la place o ù l’exécution devait avoir lieu (Ketzergrube). Là se trouvait une fosse profonde remplie de buches de bois. Déjà tout flambait, la foi des sectaires était si grande que souvent on n’eut pas besoin de les pousser vers les flammes ; comme martyrs de leurs doctrines, ils se jetèrent librement dans le feu en chantant des hymnes religieux. Tout à côté de la fosse aux hérétiques, se trouvait la potence, et elle y resta jusqu’en 1422. Plus tard, elle fut placée en dehors de la porte de Saverne, où elle resta jusqu’à la Révolution, et d’où provient que la fortification sur la route de Hausbergen porte encore de nos jours le nom de Galgenschanze (fort de la potence).

 

Dimanche 12 octobre 1873

 

Allemagne, armée : Nouveau général commandant le 9e corps d’armée.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le lieutenant-général de Treskow jusqu’à présent commandant de division et adjudant-général de l’empereur, vient d’être nommé général-commandant en chef du 9e corps d’armée (Schleswig-Holstein), Mecklembourg et les villes hanséatiques. Pendant la guerre il commandait la 17e division.

 

Lundi 13 octobre 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Fait divers.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 14 octobre. Accident. Hier soir, vers 10 heures, le soldat Kraemer, de la 11e compagnie du régiment d’infanterie saxon n°105, en faction à la Halle-au-Blé, a tiré un coup de fusil sur la domestique de M. Ritter, administrateur de la Halle, Marie Joost, âgée de 39 ans. La balle lui traversa la tête. Ladite Joost était probablement encore occupée à la Halle-au-Blé, et n’a pas répondu à l’interpellation du soldat. L’enquête nous apprendra d’autres détails.

 

Allemagne, Gerstheim : Passages du pont de Gerstheim à Ottenheim.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Du Bas-Rhin, 13 octobre. Le pont de Gerstheim à Ottenheim, dont l’établissement a été si difficile à obtenir, est peut-être celui de tous qui est le plus fréquenté. Les chiffres suivants mettront en son plein jour la nécessité et l’utilité de ce pont. Depuis le 9 juin, jour de l’ouverture, jusqu’au 30 septembre le pont a servi au passage de 26 908 personnes, de 5 338 voitures à un ou deux chevaux, de 688 bœufs et vaches, de 1 343 moutons et de 144 radeaux. Et ces chiffres augmentent de mois en mois. Ce serait une chose fort intéressante, si le gouvernement voulait faire établir un relevé comparatif des résultats obtenus sur chacun des différents nouveaux ponts, relevé qu’il est seul à même de faire faire.

 

Mercredi 15 octobre 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Agrandissement de l’arsenal et armement des forts.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 15 octobre. Agrandissement de l’arsenal. D’après le correspondant strasbourgeois de la National Zeitung, on a l’intention de faire de l’arsenal de cette ville un des plus importants de toute l’Allemagne. Le bâtiment a déjà été agrandi : il a 500 pieds de longueur sur 80 de hauteur. Jusqu’à présent tout le mécanisme était mis en mouvement par une seule machine à vapeur ; on veut aujourd’hui établir 4 machines ; depuis 15 jours, on a également établi un martinet, dont le besoin se faisait sentir depuis longtemps. Les canons venus de Belfort sont refondus pour la plupart, et en outre près de 800 ouvriers sont occupés à remettre en état le matériel de guerre ancien ou à en fabriquer de nouveau. Chaque nuit des trains partent pour armer les nouveaux forts d’Oberhausbergen, Niederhausbergen et Wolfisheim, qui seront bientôt achevés.

 

Allemagne, Strasbourg fortifications : Forts de la rive droite du Rhin.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 15 octobre. Les forts de la rive droite. Il y a quelques jours que j’ai appris de source certaine que pour peu que cela soit possible, la construction des forts de la rive droite du Rhin doit être commencée avant le 1er janvier 1874, ce qui aurait pour suite la translation de quelques compagnies d’infanterie.

 

Allemagne, Kehl : La question de la translation du baillage de Kork à Kehl.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 15 octobre. Translation du baillage de Kork. La question de la translation du baillage de Kork à Kehl doit, selon mes informations, être soumise à la décision de la prochaine Diète. Il y a quelques jours que l’inspecteur d’arrondissement d’Achern était venu pour procéder à l’établissement d’un devis des frais de construction d’une prison et pour examiner la convenance du terrain proposé pour cet objet (exactement à côté de la gare). Comme il est avéré qu’il y a assez de place dans le bâtiment principal de la Douane et dans les halles contiguës pour installer les services des douanes, on peut s’attendre à voir commencer la translation aussitôt que le bâtiment à trois étages qui est en construction pour servir au logement des employés du chemin de fer, sera habitable et qu’en conséquence le bâtiment principal de la Douane sera rendu disponible.

 

Vendredi 17 octobre 1873

 

Allemagne, Metz garnison : Nouveau gouverneur militaire.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 17 octobre. Mutations dans les grands commandements militaires. La demande de congé faite par S.E. le lieutenant-général de Glümer, gouverneur, a été accueillie, et le général a été mis en disponibilité comme général d’infanterie. Le lieutenant-général de Schmidt a été désigné pour le remplacer. Jusqu’à son arrivée, le gouvernement sera administré par le colonel Campe. Par un autre ordre de cabinet, le lieutenant-général de Sandrart a été désigné pour prendre le commandement de la 10e division. Metzer Zeitung.

 

Mardi 21 octobre 1873

 

Allemagne, Strasbourg ville : Agrandissement de la gare d’Austerlitz.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « L’agrandissement de la gare d’Austerlitz, ont on parle depuis plusieurs mois, est sur le point de prendre corps. Avant-hier et hier, la haie qui longe la voie, sur la droite de la route hors de la porte de l’Hôpital, a été rasée sur une longueur de plus de cent mètres, c’est-à-dire sur toute l’étendue du pré connu sous le nom de pré Steiner. On sait que le nom populaire de cette belle prairie rappelle celui qui en fut le créateur en y faisant conduire d’innombrables charretées de décombres prises en ville, destinées à rehausser ce bas-fond, le colonel de notre garde nationale, M. Steiner. Dès aujourd’hui quelques convois de terre doivent être amenés de l’autre côté du Rhin pour mettre les terrains nouvellement acquis, destinés à l’agrandissement de la gare, au niveau de la voie actuelle. C’est un rehaussement d’au-delà d’un mètre ».

Autre article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 21 octobre. Gare de marchandise hors la porte d’Austerlitz. On vient de commencer à la gare d’Austerlitz les premiers travaux pour l’établissement de la gare de marchandises, projetée depuis fort longtemps. On établit en ce moment le terre-plein destiné à recevoir les rails. Dans ce but, on a dû couper la pépinière plantée près de la voie et les haies plantées le long de la prairie, qui, du nom de l’ancien colonel de la garde nationale Steiner, porte le nom de Steinermatte. Pour rehausser le terrain du pré qui fera partie de la gare, on fait venir de la terre de la rive droite du Rhin, au moyen de trains particuliers. De cette façon, le désir exprimé depuis longtemps par beaucoup de Strasbourgeois, notamment des cantons Sud et Est, se réaliserait en ce qu’ils pourront remettre et retirer les marchandises à la gare d’Austerlitz, et qu’ils seront débarrassés de l’inconvénient de faire un long trajet jusqu’à la porte de Saverne, qui est coûteux et qui fait perdre du temps.

 

Jeudi 23 octobre 1873

 

Allemagne, Berlin : Départ à la retraite du maréchal von Roon.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Strasbourg, 22 octobre 1873. Bulletin politique. La retraite de M. de Roon, dont il a été question bien quelquefois déjà, parait être aujourd’hui une chose arrêtée ; il se démettra non-seulement de ses fonctions de président du ministère, mais aussi des celles de ministre de la guerre. Cependant il n’y a encore rien de décidé quant à l’époque où s’accomplira cette modification ministérielle. On ignore si elle aura lieu seulement après l’adoption de la loi militaire ou plus tôt. La Gazette de Francfort incline pour la dernière supposition, puisqu’il n’est pas question d’une convocation prochaine du Parlement et que, par conséquent, l’adoption de la loi militaire se fera encore attendre assez longtemps. Toutefois il n’est pas présumable, comme d’autres le disent, que M. de Roon prendra sa retraite immédiatement après le retour de l’empereur de Vienne. Il gardera probablement ses fonctions jusqu’à ce que tous les arrangements relatifs à la nouvelle organisation du ministère prussien soient définitivement pris. D’après les bruits en circulation, il serait question de M. de Camphausen, ministre des finances, ou du comte d’Eulenburg, ministre de l’intérieur, placé alors sous la direction du chancelier de l’empire, le prince de Bismarck ».

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Le général de Kamecke vérifie les emplacements des forts de la rive droite.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 23 octobre. Les forts de Strasbourg-Kehl. Lors de son séjour, le général de Kamecke a, d’après la Spen. Ztg., déterminé l’emplacement des trois nouveaux forts, qui devront être construits sur la rive droite du Rhin autour de Kehl près de Bodersweier, de Kork et d’Eckardsweier. Des 12 forts situés sur la rive gauche du Rhin et dénommés par l’empereur au mois de septembre dernier, les 7 premiers Fransecky, Moltke, Roon, Kronprinz, Grossherzog von Baden et Kronprinz von Sachsen sont sur le point d’être terminés ; les 5 autres sont moins avancés et ne seront probablement terminés que dans le courant de l’été 1874.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Transport de canons français de 12 et de 24 vers Neuf-Brisach.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : Strasbourg, 23 octobre. Hier on a enlevé à l’arsenal de notre ville un certain nombre d’anciens canons français de 12 et de 24 pour les conduire au quai des Pêcheurs, vers le pont St—Guillaume, où on les a embarqués au moyen d’une grue dans un bateau qui devra les transporter dans la forteresse de Neuf-Brisach, où ils devront servir à l’armement des remparts.

 

Allemagne, Strasbourg ville : Projet de nouvelle gare.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Strasbourg. On s’occupe toujours beaucoup d’agrandissement de la gare de notre chemin de fer et la construction de gares nouvelles. D’après les renseignements que nous avons pu nous procurer, il serait question de modifier complètement et d’une façon radicale tout le système de notre chemin de fer. Toutes les lignes seraient reconstruites de telle façon, aux environs de Strasbourg, que notre gare ne serait plus, comme jusqu’à présent, une tête de ligne, mais une gare de transit. En d’autres termes, la gare, au lieu d’être construite perpendiculairement à la ligne, sera parallèle à celle-ci ; les trains entreront par un bout et ressortiront par l’autre, de telle sorte qu’il ne sera plus besoin des manœuvres très-longues et assez compliquées, nécessaires aujourd’hui pour tous les trains allant par exemple, de Luxembourg à Bâle ou de Bâle à Cologne. Pour obtenir ce résultat, il faudra reporter la gare en avant, sur l’emplacement du rempart, par exemple, lequel, nous dit-on, serait avancé de 300 mètres environ. La gare se développerait sur toute l’étendue des remparts depuis la porte de Saverne jusqu’à la porte Nationale. Naturellement il y aurait à entreprendre un très-grand travail de raccordement de toutes les lignes, et tous les tracés seraient modifiés à une distance assez considérable. En outre, une seconde gare serait construite du côté du rempart des Juifs ; c’est là aussi que l’on installerait les ateliers de construction, les remises du matériel, etc. La ligne de Lauterbourg, aboutirait à cette gare, se reliant à la grande gare, qu’elle rejoindrait par un circuit contournant les remparts actuels. Enfin une autre ligne relierait cette gare à celle d’Austerlitz. De cette manière, Strasbourg serait complètement entouré par une ligne de chemins de fer. Nous n’avons pas besoin d’ajouter que ce sont là, jusqu’à présent, des projets ; mais nous pouvons affirmer que les lignes générales de ce projet sont à peu près arrêtées dès à présent telles que nous venons de les esquisser ».

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Suite de l’homicide de la Halle aux blés

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Strasbourg. Nous apprenons de bonne source que l’instruction ouverte par les autorités contre le soldat Krämer, de la 1ère compagnie du 105e régiment, est close. Ce militaire, dans la soirée du 13 octobre, on le sait, a mortellement blessé d’un coup de fusil, pendant qu’il était à son poste de la Halle aux blés, la nommée Marie Jost, domestique. Il a été établi que Krämer, qui se trouve maintenant en état d’arrestation, n’était pas pris de boisson pendant son service. Il a fait un usage illégal de son arme, et pour le fait d’homicide par imprudence il a été déféré à la juridiction militaire compétente ».

 

Allemagne, Kehl voies ferrées : Ligne Neumühl-Auenheim.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 23 octobre. Demain, 23 octobre, le premier train de chemin de fer fera le trajet sur l’embranchement nouvellement construit de Neumühl-Auenheim : il n’y a donc plus de ce côté d’obstacle qui s’oppose à la construction des forts.

 

Vendredi 24 octobre 1873

 

Allemagne, Metz : Bruits concernant le départ du président du département.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 24 octobre. Bruits concernant la retraite du président du département. Il circule en ce moment des bruits d’après lesquels le comte d’Arnim Bortzenbourg aurait l’intention de quitter la présidence du département de la Lorraine, qu’il n’occupe que depuis le 25 mars, dernier. …

 

Metz, garnison : Arrivée du général von der Tann.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 24 octobre. Le général von der Tann. La nuit dernière le général bavarois von der Tann est arrivé dans cette ville.

 

Allemagne, Gerstheim : Projet de consolidation des digues du Rhin.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Les populations riveraines du Rhin voient avec plaisir que depuis un certain temps l’administration des travaux du Rhin s’occupe très-activement de l’importante question (déjà entamée sous la France et non achevée depuis la guerre) de la rectification et de l’exhaussement des digues de défense contre les inondations. Des ingénieurs spéciaux se trouvent dans ce but, dans certaines localités, et il faut espérer que dans un avenir peu éloigné on verra terminer les travaux si utiles pour les populations agricoles de cette partie de l’Alsace, souvent si cruellement éprouvée par des inondations dont nous avons été les témoins ».

 

Allemagne, Rhinau : Circulation sur le pont de Rhinau - Kappel.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « On nous écrit : « Dans un de vos derniers numéros vous avez parlé de la grande circulation que l’on remarque sur le nouveau pont de bateau entre Gerstheim et Offenheim. Je puis vous assurer que le pont entre Rhinau et Kappel, établi à la même époque que celui de Gerstheim, et qui cependant n’est distant de ce dernier que de 8 kilomètres, fournit aussi un très-grand contingent au point de vue des nombreux transports qui passent par notre localité, et prouve une fois de plus combien ces ponts étaient tous nécessaires pour les communications, sans que les uns nuisent aux autres. A l’appui de ce que je vous écris, les résultats officiels que l’administration fait prendre sur la circulation des ponts donnerait, j’en suis convaincu, parfaitement raison ».

 

Allemagne, Metz : Démission du gouverneur militaire.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « Metz. La démission du gouverneur de notre ville, le lieutenant-général de Glümer, a été acceptée ; il est mis en disponibilité avec le titre de général d’infanterie. Comme gouverneur, il est remplacé par le lieutenant-général de Schmidt, et jusqu’à l’arrivée de ce dernier les fonctions de gouverneur sont remplies par le colonel Campe ».

 

Samedi 25 octobre 1873

 

Allemagne, Strasbourg fortifications : Armement des forts.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « On adresse à la Gazette de Carlsruhe la correspondance intéressante qui suit : « Depuis quelques jours notre ville a repris un air guerrier. Pour l’armement de plusieurs forts extérieurs maintenant terminés, de longues files de bouche à feu, de voitures de munition et d’autres objets nécessaires à l’établissement de fortifications, parcourent les rues de notre ville. Parmi les canons destinés particulièrement à l’armement des remparts, on rencontre surtout dans nos rues le canon en bronze de 12 centimètres et à culasse. En général une grande activité règne chez nous dans les constructions militaires ; les ateliers de l’arsenal ont été agrandis et le seront encore ; déjà maintenant près de 800 ouvriers y sont occupés. Prochainement quatre nouvelles casernes seront mises sous toit dans notre citadelle, qui de la sorte offrira six grandes casernes, sans parler de la vaste prison militaire et d’un très-grand magasin. Tout le régiment wurtembergeois n°126 doit aller occuper la citadelle. En dehors de ces bâtiments, la citadelle offre encore la « caserne des pigeons » ; en effet, on y entretient environ 500 pigeons voyageurs, dont le nombre doit être porté successivement au-delà de 1 000, et qui sont destinés, en cas de siège, à faire le service de la poste. A diverses reprises déjà, on a fait des expériences avec ces messagers aériens. D’abord on les a fait rentrer du Polygone distant de 1 ½ lieu ( ?) dans leur pigeonnier ; plus tard, on les a fait revenir de Bühl et de Rastatt. Lors des premiers exercices, tous les pigeons sont revenus ; si dans les courses postérieures, quelques-uns ne sont pas rentrés, c’est probablement qu’ils ont été abattus par des chasseurs. En effet, on a trouvé dans les plumes de quelques-uns des messagers revenus des traces de petit plomb. Prochainement se fera une grande expérience à partir de Würzbourg. On est très-curieux du résultat qui s’obtiendra, car pour ces grands voyages il s’agit de décider si la perte de 30 % admise jusqu’à présent est exacte ou non. Chaque pigeon portant sur sa plume caudale un monogramme et un numéro d’ordre, le contrôle en est facile et leur rapidité au vol peut facilement être constatée. Les pigeons les plus rapides sont réservés à la reproduction ».

 

Allemagne, Strasbourg fortifications : Désignation de l’emplacement des forts de la rive droite.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : La Schlesische Presse annonce que le général Kameke, lors de son passage à Strasbourg, a désigné les emplacements pour les trois nouveaux forts à construire à Kork, Bodersweier et Eckartsweier. Elle ajoute que les sept premiers forts de la rive gauche (forts Fransecky, Moltke, Roon, Prince royal, grand-duc de Bade, Bismarck et Prince royal de Saxe sont à peu près terminés et que les cinq autres seront terminés en été 1874.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Concerts de musique militaire.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : Strasbourg, 25 octobre. Concerts. La musique estimée du 1er régiment d’infanterie rhénane, n°25, sous l’habile direction de son chef, M. Manns, donnera deux concerts demain dimanche. Le premier dans l’après-dinée à 2 heures au pavillon Lips, le deuxième à 7 heures du soir à l’hôtel d’Angleterre. Le programme des deux concerts promet un passe-temps agréable.

 

Lundi 27 octobre 1873

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Fortifications dans les pays de l’Empire.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : Strasbourg, 27 octobre. Notre correspondant militaire à Berlin nous écrit : Le général de Kamecke qui, comme l’on sait, était inspecteur du génie avant d’être appelé au ministère, a fait (comme nous l’avons annoncé, Red) récemment un voyage d’inspection des forteresses d’Alsace-Lorraine. Le but de ce voyage était en premier lieu d’inspection des travaux de fortification élevés à Strasbourg et à Metz et les 7 premiers des 12 forts de Strasbourg à élever sur la rive gauche du Rhin, sont sur le point d’être terminés. En outre, le général de Kameke a désigné d’une manière définitive les emplacements sur lesquels devront être construits les forts à élever sur la rive droite du Rhin par Bodersweyer, Kork et Eckartsweier. A Metz, il a dû décider si le mont Saint-Blaise, éloigné de Metz d’environ 20 km, doit être compris dans les fortifications ou non. Les idées des ingénieurs allemands sont considérablement divergentes sur ce point. Suivant des communications dignes de foi, ce serait une troisième question qui aurait été la cause principale du voyage du deuxième ministre de la guerre en Alsace-Lorraine. Dans le monde compétent on est arrivé à la conviction qu’en laissant Belfort à la France ; on a commis un acte qui, bien que politiquement justifiable en raison de la nationalité des habitants de la ville, n’en est pas moins une faute militaire. Les constructions grandioses que la France y prépare tout de suite après qu’elle est rentrée en possession de la place, rendent absolument nécessaire un point central solide couvrant le coin sud-ouest de l’empire. On avait pensé d’abord à agrandir Neuf-Brisach en y rattachant Vieux-Brisach, situé sur la rive droite du Rhin. Mais la situation de cette forteresse loin des voies de grandes communication, ne semble pas la rendre apte à devenir un point central moderne, tandis que Mulhouse, autant comme centre industriel de la Haute-Alsace que comme point de jonction des routes de Bâle, de Strasbourg et de Belfort, et pas trop éloigné du Rhin, semble parfaitement disposée dans ce but. Il paraît décidé que l’établissement d’un camp fortement retranché près de Mulhouse est formellement arrêté, que dans le courant de cet hiver on effectuera des travaux préparatoires et que les véritables travaux de fortification commenceront au printemps prochain.

 

Jeudi 30 octobre 1873

 

Allemagne, Metz place forte : Arrivée du nouveau gouverneur.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : Metz, 30 octobre. Le gouverneur général de Schmidt. Le nouveau gouverneur de la ville et de la forteresse de Metz, le lieutenant-général de Schmidt, est arrivé ici aujourd’hui à 5 heures du soir. Le général de Woyna, commandant la 30e division, s’est rendu à Berlin pour affaires de service.

 

Allemagne, Metz garnison : Prestation de serment des soldats saxons.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : Metz, 30 octobre. Prestation de serment. Hier, immédiatement après l’arrivée de la nouvelle de la mort d roi Jean, les officiers et soldats du régiment d’artillerie saxon n°12, en garnison à Metz, ont prêté serment au roi Albert.

 

Vendredi 31 octobre 1873

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Prestation de serment des troupes saxonnes.

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : Strasbourg, 31 octobre. Prestation de serment des troupes saxonnes en garnison à Strasbourg. Le décès du roi Jean de Saxe a été annoncé par dépêche télégraphique du 29 courant au chef du 105e de ligne saxon qui est en garnison en notre ville et en même temps la prestation de serment au roi Albert de Saxe, de la part des troupes, a été ordonnée. Dans ce but les deux bataillons du régiment qui se trouvent à Strasbourg se sont rendus, dans le courant de l’après-dinée, en grande tenue et les drapeaux déployés, mais sans musique, sur l’esplanade de la citadelle où le colonel communiqua au régiment la nouvelle du décès du roi Jean et l’intronisation du roi Albert. Les officiers comme la troupe furent sensiblement touchés par les paroles pleines de sentiment prononcées par le colonel. On prêta le serment de fidélité au nouveau souverain sur les drapeaux déployés en prononçant à haute voix la formule du serment. Tout le corps d’armée saxon prend pour six semaines le deuil pour le roi décédé, deuil qui se manifeste à l’extérieur, chef les officiers, par la crêpe aux insignes du grade et au porte-épée.

 

Novembre 1873

 

Allemagne, Swinemünde place forte : Plan pour l’installation de canons de 21 cm dans la Westbatterie.

En novembre 1873, réalisation du plan aux échelles 1 :100e et 1 :250e pour l’installation provisoire de deux canons de 21 cm dans la Westbatterie. Dimension du plan : 62,5 x 49 cm.

 

Source : S1940.

 

Lundi 3 novembre 1873

 

Allemagne, Brême : Construction en cours de deux monitors du Rhin.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Berlin, 3 novembre. Les deux monitors rhénans en construction depuis le mois de juillet dernier dans les ateliers de la Société Weser à Brême seront probablement achevés au printemps prochain ; chacun de ces bâtiments portera deux canons de 15 centimètres de diamètre et sera blindé d’une cuirasse d’un pouce d’épaisseur, ce qui suffira à les garantir complètement non-seulement contre le feu de l’infanterie, mais aussi contre le feu de l’artillerie. Le tirant d’eau de ces bâtiments ne sera que de cinq pieds ce qui leur permettra de remonter le Rhin jusqu’à Mayence. La station fixe sera établie à Cologne. Les bâtiments sans armement passeront par la Hollande et ne seront armés qu’après leur arrivée à Wesel. Les cuirasses seront les mêmes que celles adoptées pour la flottille autrichienne du Danube ; elles seront fournies par les usines de Mariazell, en Styrie.

 

France, Paris places fortes : Tracé des fortifications de la frontière de l’Est.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le système du tracé des fortifications pour la frontière de l’Est vient d’être arrêté par le Comité. Quant au nombre des forteresses à construire et aux fortifications à employer, les résolutions ne sont point définitives. Le système des forts blindés employés par les Allemands a, dans le Comité, de grands ennemis ; d’un autre côté, il est vivement soutenu par nombre d’officiers du génie.

 

Allemagne, Kehl garnison : Gîte d’étape.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 3 novembre. A ce que l’ai pu apprendre, l’administration militaire a adopté la ville de Kehl comme gîte d’étape pour le cas de mobilisation. La Commission des lignes a fait des démarches auprès de l’administration du chemin de fer afin d’obtenir la cession d’un local convenable, et j’apprends de source certaine que la remise qui sert de dépôt de voitures, qui, l’été dernier, servait déjà au même usage, a été accordée et admise. On conçoit que ce local ne devra servir à cet usage que jusqu’au moment où les baraques nécessaires seront construites, ce qui demandera environ 15 jours.

 

Allemagne, Molsheim : Départ des recrues.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Molsheim, 3 novembre. Départ des recrues. Aujourd’hui les recrues de cavalerie de l’arrondissement de Molsheim, au nombre de 30, sont parties d’ici pour l’Allemagne sous une faible escorte militaire, pour être incorporées dans leurs régiment.

 

Mardi 4 novembre 1873

 

Allemagne, Metz place forte : Fait divers.

Metz, 4 novembre. Attaque sur la voie publique. Samedi, à midi, le cantinier B. du fort Saint-Privat se dirigea vers Metz avec sa voiture. A peu de distance du fort, il fut attaqué, en pleine voie publique, par trois vagabonds, ayant l’apparence d’ouvriers et parlant français. L’un d’eux arrêta le cheval, les deux autres arrachèrent le cantinier de sa voiture, le maltraitèrent fort et lui prirent sa montre, d’un valeur de 16 thalers. Incapable de se défendre contre les trois voleurs de grand chemin, le malheureux cantinier aurait subi encore d’autres mauvais traitements, sans l’intervention de deux soldats bavarois. Les trois vagabonds ont pu s’échapper, mais leur signalement est connu et l’on espère les saisir sous peu. (Metzer Zeitung). 

À la suite de ce fait divers, un article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin du 6 novembre : Metz, 5 novembre. A propos du guet-apens annoncé avant-hier. Deux des vagabonds, qui ont attaqué sur la voie publique le sieur B., cantinier au fort Saint-Privat, l’on maltraité et lui ont enlevé sa montre, ont été, d’après la Metzer Zeitung, conduits sous escorte de gendarmes à la direction de police de notre ville. A en juger par leur langage, ces malfaiteurs paraissent être des flamands.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Départ de conscrits alsaciens-lorrains.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 4 novembre. Transport de conscrits. Hier, à midi moins le quart, un transport de 144 conscrits alsaciens-lorrains est parti pour Hanovre, passant par Mayence. Ces conscrits seront incorporés dans le 10e corps d’armée. Le même convoi a emporté 40 hommes de la réserve du bataillon du train n°15, en garnison dans notre ville ; ils ont fait leur temps et rentrent dans leurs foyer.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Changement de commandant de la place.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 4 novembre. Mutations. Le baron de Falkenhausen, major-général, commandant la place de Strasbourg, a été appelé au commandement de la 57e brigade d’infanterie. Le quartier-général de ce commandement se trouve à Fribourg en Brisgau où M. de Falkenhausen va se rendre dans quelques jours. Le colonel commandant le 96e de ligne (7 de Thuringe) de Redern est placé à la suite de ce régiment et prendra me commandement de la place de Strasbourg.

 

Vendredi 7 novembre 1873

 

Allemagne, Haguenau voies ferrées : Agrandissement de la gare & démolition de fortifications.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Haguenau, 7 novembre. Nos deux ponts du chemin de fer sont presqu’entièrement terminés et la locomotive passe déjà sur la nouvelle voie. La lunette entre le Moulin-Neuf et la Porte de Bitche est presque entièrement rasée et par cette démolition et le comblement des anciens bas-fonds, cet endroit a pris une physionomie tout à fait étrange. La voie gagne par là un vaste terrain pour y garer les trains de marchandises, ce qui sera également à l’avantage du mouvement et des voyageurs. (Haguenauer Zeitung.)

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Concerts militaires.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 7 novembre. Concert à l’Hôtel d’Angleterre. Les concerts donnés à l’Hôtel d’Angleterre ces derniers dimanches, exécutés par la musique de M. Manns, ont été tellement fréquentés que la salle s’est décidée à l’agrandir en faisant abattre les cloisons qui la séparaient des chambres avoisinantes, de manière à e faire un seul tout qui, actuellement peut contenir 700 personnes.

Dimanche prochain, à 7 heures du soir, la musique de M. Maans y donnera un concert dont le programme nous promet des soli de violon, de flûte, de clarinette et de baryton, ainsi que les songes de Lumbye et une fantaisie avec solo de guitare. C’est avec plaisir que nous appelons l’attention du public sur ce concert qui promet une soirée pleine de charme.

 

Dimanche 9 novembre 1873

 

Allemagne, armée : Recrues d’Alsace-Lorraine.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mayence, 9 novembre. (Conscrits de l’Alsace-Lorraine). Les recrues de cette année, arrivés ici, ces jours-ci, ont été, comme l’an dernier, incorporés pour la plupart dans les différents régiments du 11e corps d’armée et une petite partie dans la garde. Parmi les troupes, en garnison ici, les deux régiments hessois (n° 117 et 118), le 11e régiment d’artillerie et le 5e régiment de dragons rhénans ont reçu de préférence des conscrits alsaciens. On se plait à reconnaître la bonne conduite du premier contingent des soldats du pays de l’Empire, qui ont maintenant une année de service (Frankfurter Journal).

 

France, armée : Le colonel Stoffel assigné à comparaître.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le colonel baron Stoffel a reçu une assignation du parquet de Versailles, le citant à comparaître devant le tribunal correctionnel de cette ville, comme prévenu d’injures et d’outrages contre le général Séré de Rivières, à la séance du 4 novembre dernier du 1er Conseil de guerre. Le colonel Stoffel est cité pour jeudi prochain. La pénalité qui peut être prononcée contre lui, varie de six jours à cinq ans de prison.

 

Lundi 10 novembre 1873

 

Allemagne, Berlin : Le maréchal de Roon relevé de sa fonction de président du ministère d’Etat.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 11 novembre. Dépêches télégraphiques. Berlin, 10 novembre. Le Staatsanzeiger publie un décret royal d’hier, suivant lequel le feldmaréchal de Roon a été relevé sur sa demande de ses fonctions de président du ministère d’Etat. Le prince de Bismarck a été de nouveau nommé président, et le ministre de Camphausen vice-président du ministre d’Etat.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Pigeonnier militaire.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 10 novembre. (Nos pigeons voyageurs). Les pigeons voyageurs ont joué, on le sait, un rôle assez important dans l’art moderne de faire la guerre ; ils ont servi d’intermédiaires pour la correspondance et on espère en tirer, à l’avenir, un parti bien plus efficace comme messagers, porteurs de dépêches. Dans ce but, les autorités militaires, en suite des expériences, faites aux grandes colonies de pigeons voyageurs – à Cologne et à Aix-la-Chapelle – ont grand soin de l’éducation de ces volatiles, et dans les places fortes importantes de l’Empire on a établi des dépôts de ces intéressants messagers.

Nous avons eu, il y a quelques jours, l’occasion de visiter la caserne des pigeons, dans l’enceinte des fortifications de notre ville et nous y avons vu 164 pigeons robustes dans 6 à 7 cages contiguës, bien aérées, de petites chambres presque, où les charmants oiseaux sont à l’aise et peuvent essayer leurs ailes. Un gardien spécial – un invalide – soigne ces messagers ailés et s’occupe non-seulement de leur prospérité matérielle, mais aussi de l’individualité de chaque pigeon, en tenant un registre détaillé sur la provenance, l’âge, le sexe, la forme, la couleur du plumage, etc., de chacun de ses pensionnaires. Chaque pigeons porte son numéro et l’initiale sur plusieurs plumes de son aile. Les malades sont soignés et guéris s’il est possible, dans une cage à part, il n’y a eu que quatre individus à l’hôpital quand nous avons visité l’établissement.

Les jeunes pigeons, grâce à la grande reproduction, font presque la moitié de l’effectif et jouissent de la liberté la plus entière ; ils vont et viennent à leur gré. Les vieux pigeons, importés, il y a un an, de Cologne, ne peuvent s’envoler, afin qu’ils s’habituent à leur nouveau domicile. Le fait qu’ils sont privés de liberté semble leur porter préjudice ; ils souffrent quelque peu du mal du pays et n’ont pas après toute une année, pu oublier leur patrie. Ce qui le prouve, c’est quand on a transporté à Rastatt, il y a quelques temps, six vieux pigeons importés il y a quinze mois de Cologne, et 45 jeunes pigeons, venus au monde ici, pour faire le premier essai, les six vieux pigeons ne sont pas arrivés à notre station, tandis que les 45 jeunes s’y sont tous présentés, après un voyage des plus rapide. Il faut donc admettre que si les premiers n’ont pas été victimes d’un accident en route, ils sont retournés dans leur pays, à Cologne. Quant à la nouvelle génération, de ces gracieuses petites bêtes, nées en Alsace, il faut attendre le résultat qu’on s’en promet comme porteurs de dépêches, pendant la guerre.

L’emploi d’un pigeon voyageur, en général, n’a de valeur que quand on les transporte dans un panier, de la cage qu’il a toujours habitée, à un autre endroit et qu’on lui donne son vol, en emportant les mâles et laissant les femelles à la maison et vice versa. Sur les grandes stations d’essai les mâles ont été trouvés plus apte à porter des dépêches que les femelles. Les cages destinées au voyage que nous avons vues ici au dépôt ont 1 mètre et demi de longueur et 30 cm de hauteur ; le fond est en toile et, pour le voyage, on le jonche de mousse ; bien entendu l’eau et la nourriture ne manque pas. Il faut d’ailleurs dresser complètement ces petites bêtes, leur faire de petits voyages, sans cela les succès sont rares. Ce n’est qu’après la séparation et quand l’affection des deux sexes est devenue intime que peut réussir un voyage. Les dépêches écrites avec l’encre à copier la plus fine, ou mieux encore à l’aide de photographie, sur une feuille imprégnée de collodion, sont renfermés dans le tuyau d’une plume et attachés à la queue du volatile. Pour ces tuyaux, on emploie les plumes que les pigeons laissent tomber pendant la mue et qu’on recueille soigneusement. D’ailleurs, on s’est servi des pigeons-voyageurs depuis les temps les plus reculés ; Noé, ver la fin du déluge ne lâchât-il pas un pigeon qui, tout le monde le sait, revint tenant dans son bec une feuille d’olivier ? … Les anciens égyptiens s’embarquaient avec des pigeons voyageurs et leur rôle dans l’art militaire moderne, que nous communiquerons à nos lecteurs, dans un de nos prochain numéros.

 

France, Paris : Procès du maréchal Bazaine.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Premier Conseil de guerre siégeant au Grand-Trianon. Présidence du Duc d’Aumale, général de division. Audience du lundi 10 novembre 1873. La séance est reprise à 12h10. L’audition des témoins continue. Le colonel du génie Salençon est entendu. Il dépose qu’il était commandant du génie à Metz en 1870. D’après lui, la place de Metz était en état complet de défense au moment de la guerre, sauf les forts de Plappeville et de St-Quentin, dont l’armement ne fut terminé qu’à la fin août. L’armement en batteries était au 1er septembre de 75 bouches à feu au fort de Plappeville et de 44 au fort de St-Quentin. Le témoin entre ensuite dans le détail des ouvrages qui furent construits pour achever l’armement des forts, notamment ceux de St-Julien, St-Quentin, Plappeville et Queuleu. En résumé, au 1er septembre, les forts de la rive gauche étaient en parfait état de défense. Ceux de la rive droite sans être aussi complètement armés, étaient à l’abri d’une attaque de vive force.

 

Jeudi 13 novembre 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Réparation de la porte des Bouchers.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Avis. Pour cause de réparations au pont intérieur de la porte des Bouchers, le passage des voitures et des cavaliers sera interdit jeudi 13 de ce mois. Strasbourg, 9 novembre 1873. Le gouverneur impérial de la forteresse, de Hartmann.

 

Vendredi 21 novembre 1873

 

Allemagne, Strasbourg et Metz, places fortes : Informations diverses concernant ces deux places.

La Revue militaire de l’étranger a repris des articles de la presse allemande pour nous donner quelques informations diverses sur les places fortes de Strasbourg et de Metz : « Alsace-Lorraine. Forts de Strasbourg. On lit dans la Gazette d’Augsbourg et dans la Journal de l’Allemagne du Nord que le général Kameke, deuxième ministre de la guerre, et antérieurement inspecteur général du génie, a désigné, pendant son séjour à Strasbourg, les emplacements des trois nouveaux forts qui doivent être construits sur la rive droite du Rhin, autour de Kehl, à Bodersweier, Kork et Eckardsweier. Quant aux douze forts sur la rive gauche du Rhin, que l’Empereur a baptisé en septembre dernier, les sept premiers, Fransecky, Moltke, Roon, Prince Royal, Grand-Duc-de-Bade, Bismarck et Prince-Royal-de-saxe, sont sur le d’être terminés ; les cinq autres seront achevés plus tard, et probablement pas avant l’été de 1874. Tous les forts de Strasbourg sont placés à six kilomètres environ de la ville, avec un intervalle de trois kilomètres entre chacun d’eux. Le terrain entre les forts sera occupé par des batteries supplémentaires de 8 pièces (12 ou 24 rayé), dont les terrassements seuls seront exécutés en temps de paix. Le flanquement des fossés à eau sera obtenu par des caponnières étanches qui sont en ce moment en construction, et qui seront blindées avec des plaques de fer crénelées. Probablement, jusqu’en 1875, les forteresses d’Alsace-Lorraine conserveront leur armement en matériel français (24 de siège, 12 de place, se chargeant par la bouche), jusqu’à ce que l’on ait construit un matériel prussien suffisant pour pouvoir se passer du matériel français. Mais les forts détachés autour de Strasbourg et de Metz recevront tout de suite, outre les pièces de flanc et les mortiers français, du matériel exclusivement prussien ».

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Agrandissement de l’arsenal.

Une revue militaire de l’Etranger nous livre cet article tiré du journal Metzer Zeitung : « On a l’intention de faire de l’arsenal de Strasbourg l’une des plus grandes fabriques d’armes de l’Allemagne. Les bâtiments ont déjà été augmentés et présentent une longueur et une largeur de cinquante pieds et une hauteur de quatre-vingts. Jusqu’ici, tous les ateliers fonctionnaient au moyen d’une seule machine à vapeur ; d’après les plans nouveaux, on a l’intention d’établir quatre machines. Il y a deux semaines, on a disposé un marteau à vapeur qui jusqu’ici faisait défaut. Les canons arrivés de Belfort seront la plupart refondus ici et forés à nouveau. Il y a, plus de, 800 ouvriers toujours occupés à réparer le matériel de guerre hors d’usage ou à en fabriquer du nouveau. Chaque nuit, il sort des voitures chargées de matériel de guerre, destinées à l’armement des trois forts qui sont sur le point d’être terminés ».

 

Samedi 22 novembre 1873

 

Allemagne, Marine : Lancement de la frégate Preussen.

La revue militaire de l’étranger nous livre ces informations : « Lancement de la frégate Preussen. La frégate cuirassée, à tourelles tournantes, construite dans les chantiers de la société dite Vulcan sur le modèle du cuirassé anglais Monarch, a été mise à l’eau dans l’Oder, à Stettin, le 22 novembre dernier, en présence du prince royal et de la princesse Victoria, de leurs deux fils aînés et du ministre de la marine, le général von Stosch. La princesse royale l’a baptisée du nom de Preussen, qui remplacera celui de Borussia, qu’elle a portée jusqu’ici. La frégate Preussen est le premier cuirassé sorti des chantiers de l’Allemagne. Elle portera deux tours tournantes casematées, armées chacune de deux canons de 26 cm, de récente construction et pouvant se mouvoir à la main ou au moyen de machines à vapeur appropriées 

 

Allemagne, Ingolstadt place forte : Financement de la ceinture d’ouvrages détachés d’Ingolstadt.

La Revue militaire de l’étranger reprend un article de la presse allemande pour nous informer du projet des nouvelles fortifications d’Ingolstadt : « Fortification d’Ingolstadt. On lit dans la Gazette d’Augsbourg : « Une somme de 7 millions de florins a été accordée sur les ressources financières de l’empire pour la construction autour d’Ingolstadt d’une ceinture de forts avancés qui permettra de mettre sous la protection de cette place d’armes les établissements techniques de l’armée bavaroise (de même que pour l’Allemagne du Nord les grands établissements techniques de l’artillerie ont été réunis dans la forteresse de Spandau). Ces établissements sont en ce moment répartis comme il suit : ateliers de construction et laboratoire principal à Munich, fonderie de pièces à Augsbourg, fabrique d’armes à Amberg. En raison de l’activité extraordinaire que la fabrique d’armes d’Amberg doit déployer pendant quelques années encore, on ne peut songer à la transporter ailleurs en ce moment, il n’en est pas de même des ateliers, du laboratoire et de la fonderie, qu’on pourra transférer aussitôt que la construction poussée activement des ouvrages avancés d’Ingolstadt rendra possible ».

 

Dimanche 30 novembre 1873

 

Allemagne, Haguenau : Achèvement prochain des travaux du camp d’Oberhoffen.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Haguenau,30 novembre. Le nouvel emplacement de tir (actuel camp d’Oberhoffen). Dans peu de jours, notre grandiose emplacement de tir sera complètement approprié. Il y a ici un campement, une petite ville presque, qui n’a pas son pareil. Les 31 constructions, les logements militaires, les bureaux, les tavernes, les dépôts de poudre, etc. se profilent vers la lisière de la forêt de Haguenau et peuvent servir à caser un régiment d’artillerie complet d’un effectif d’environ 1 000 hommes avec 500 chevaux et le train. Ce magnifique établissement militaire fait honneur à toute l’armée, ainsi qu’à MM. Landeck et Baumann, entrepreneurs à Strasbourg, qui ont été chargés des constructions. (H. Z.)

 

Mardi 2 décembre 1873

 

France, Paris place forte : Examen des plans des futurs forts.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Paris, 2 décembre. Après un temps d’arrêt nécessité par les études, les travaux militaires à élever autour de Paris, vont recevoir une vive impulsion. Une Commission d’officiers de l’état-major examine en ce moment les plans arrêtés les plans arrêtés dans leur ensemble. Il ne s’agit plus que de certaines questions de détail dont la révision ne saurait arrêter l’exécution de ce travail. Des ordres ont été également donnés, concernant les travaux à exécuter sur notre nouvelle frontière de l’Est.

 

Jeudi 4 décembre 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Procédure d’expropriation.

Le journal Straßburger Zeitung nous livre le communiqué suivant dans le cadre de la procédure d’expropriation des terrains pour la construction des forts détachés sur le ban des communes de Souffelweyersheim, de Mundolsheim et de Niederhausbergen : « D’après les documents enregistrés entre le 19 et 28 novembre 1873 par le directeur d’arrondissement impérial « Kreidirektor » monsieur Hasse de Strasbourg, agissant au nom du président impérial de Basse-Alsace, les personnes nommées dont les propriétés sont concernées par l’agrandissement de la place forte de Strasbourg conformément à l’ordonnance impériale du 11 avril 1872, font l’objet d’une procédure d’expropriation volontaire, cédée à l’empire allemand, moyennant les indemnités prévues. L’indemnité stipulée doit être versée dès que, après l’accomplissement des obligations prévues au titre III, les formalités prévues par la loi du 3 mai 1841 établissent que les propriétés sont libres de privilèges et d’hypothèques ».

Ban de la commune de Souffelweyersheim.

Synthèse : 3 parcelles, pour une surface totale de 6,72 ares, sur les lieux-dits de Über dem Grasweg, Auf dem Kirrweg et de Unten am Gärtel, pour une somme totale de 1496,35 francs.

Ban de la commune de Mundolsheim.

Synthèse : 10 parcelles, pour une surface totale de 69,87 ares sur les lieux-dits Über dem Grasweg, Langzweitel, In der großen Werbmatt, Hinten auf die große Werb, Neben dem Weyersheimer Weg, Über die zwei Weg et Langgefeld, pour une somme totale de 12 083,06 francs.

Ban de la commune de Niederhausbergen.

Synthèse : 3 parcelles, pour une surface totale de 20,91 ares sur les lieux-dits Gewann Über Mittelhausberger Weg et Auf Mundolsheimer Weg, pour une somme totale de 4 132,01 francs.

Suite du texte : « Conformément aux articles 15 et 19 de la loi du 3 mai 1841, il est porté à la connaissance du public ce qui suit, étant précisé qu’aux termes des articles 17 et 18 de la loi citée, après la transcription à faire sans délai, en ce qui concerne les parcelles restantes, toutes les hypothèques et privilèges dans 15 jours à compter de la même date, il faut notifier par lettre recommandée au signataire de ce communiqué les demandes de dissolution et de revendications et toutes les actions civiles expirent, ainsi que toutes autres réclamations qui ne sont pas dument signalées au bureau soussigné, et ne seront pas prises en compte ; à Strasbourg, le 29 novembre 1873. Le service impérial des fortifications, Grund, colonel et ingénieur de la place ».

 

Vendredi 5 décembre 1873

 

Allemagne, fortifications : Expériences de Buckau sur des nouveaux cuirassements.

La Revue militaire de l’étranger nous livre cet article : A partir du 5 décembre 1873, la société Gruson a fait mener des essais de tir sur une batterie cuirassée côtière fixe pour pièce de 21 cm de sa fabrication « Feste Panzerbatterie der Küstenbefestigung für 21 cm Geschütz », à Buckau. Deux blocs d’essais, installés au champ de tir d’essais de la firme Gruson à Buckau, sont soumis au tir d’obus de 28 cm en fonte durcie, non chargée. Ces essais ont été menés les 5 décembre 1873, 27 décembre 1873 et 21 août 1874. Une revue militaire française a publié en décembre 1873 quelques détails concernant les premières expériences : « On lit dans le Journal de Strasbourg, du 12 décembre 1873 : Le 5 décembre 1873 ont eu lieu à Buckau, un des faubourgs de Magdebourg, sur l’ancien champ de tir de la 4e brigade d’artillerie, appartenant aujourd’hui à M. Gruson, les dernières expériences de tir contre la tourelle tournante cuirassée présentée par ce constructeur. Ces expériences ont eu lieu en présence du président de la commission d’expériences d’artillerie, général de Kameke. Dans les semaines précédentes des expériences de tir concluantes avaient déjà eu lieu à Tegel contre cette tourelle et avaient permis de constater l’impossibilité de la détruire aux grandes distances avec des pièces en usage aujourd’hui. La tourelle avait été battue à 1 500 mètres avec des mortiers de 21 et de 28 centimètres, et avec des canons de 21, 24 et 26 centimètres ; mais présentant de tous côtés des surfaces convexes sur lesquelles glissaient les projectiles, elle n’avait subi que des dommages tout à fait insignifiants. La tourelle a un diamètre intérieur de 7 mètres, une épaisseur de cuirasse de 7 pouces qui est portée à 9 pouces près des embrasures ; la partie bombée, qui la recouvre, a une épaisseur de 4 pouces. Elle est armée de deux canons frettés de 21 centimètres. La tourelle ne doit pas être enterrée, mais placée sur un sol surélevé et entouré d’une espèce de glacis s’élevant jusqu’à hauteur du fond des embrasures et ne laissant apercevoir que la partie supérieure sur une hauteur de six pieds. Les expériences de Buckau avaient surtout pour objet l’examen d’un nouveau perfectionnement apporté par M. Gruson ; ce perfectionnement consiste à pouvoir remplacer sous le feu de l’ennemi quelques plaques endommagées. A la suite de cette dernière expérience, la fabrique de Buckau a reçu aussitôt une commande de deux de ces tourelles tournantes, dont l’une est destinée à Metz et l’autre au fort Langlütjensand sur la mer du Nord à l’embouchure du Geeste. En dernier lieu, on doit réunir une commission mixte d’officiers d’artillerie, du génie et de la marine pour examiner si pendant le tir des pièces de la tourelle, l’appareil de rotation fonctionne bien, si l’aération est suffisante, et pour proposer s’il y a lieu les perfectionnements nécessaires ».

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Arrivée des nouveaux conscrits.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 4 décembre. Avant-hier à 10 heures du soir, sont arrivés ici, à la grande gare, les jeunes gens appelés cette année au service. La musique du régiment saxon, en garnison dans notre ville, les a cherchés à la gare et les a accompagnés dans leurs quartiers respectifs.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Vente d’un cheval.

Article du journal Straßburger Zeitung : Un journal local a publié cette annonce : « Vente de chevaux. Vendredi 5 décembre 1873 à 10 heures, doivent être vendus aux enchères sur la place devant la caserne Saint-Nicolas « Nikolaus-Kaserne », un cheval de quatre ans, inapte au service de cavalerie mais encore très utile, une jument « Fuchsstute » d’une hauteur de 1,61 m et un cheval déclassé plus ancien. A Strasbourg, le 2 décembre 1873, le régiment de Ulans n°15 « Königliches Schleswigisches-Holsteinisches Ulanen-Regiment Nr. 15 ».

 

Vendredi 12 décembre 1873

 

Allemagne, Strasbourg, garnison : Avis de recherche.

Avis de recherche paru dans le journal Straßburger Zeitung : « Garnison de Strasbourg. Avis de recherche à l’encontre du sergent Christian Wilhelm Klink de Unterweißach Backnang en Wurtemberg, pour désertion. Klink était en congé à Stuttgart entre le 18 et 30 novembre 1873. Mais à priori il ne s’est jamais rendu à cet endroit, mais se serait rendu en France en vêtements civils ». L’avis est complété par une description détaillée du sergent, qui était d’ailleurs médaillé de la guerre de 1866 et de 1870/71 et d’une liste des effets militaires emportés. L’avis de recherche est signé le 9 décembre 1873 par le commandement du régiment d’infanterie n°126 « Kommando des königlischen 8. Wurtembergische Infanterie-Regiment Nr. 126 ».

Remarque : il est fort probable que ce sous-officier ancien a rejoint une connaissance qu’il a fait durant son séjour en France…

 

Samedi 13 décembre 1873

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Adjudication des divers travaux au sein de la place forte au cours de l’année 1874.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Avis. Adjudication des divers travaux suivants à réaliser au cours de l’année 1874 au sein de la place forte y compris les livraisons de matériaux et matériels : Travaux de maçons, de tailleurs de pierre, de couvreur, de charpentier, de menuisier, de forgeron et de serrurier, de plombier, de peintre, de vitrier, de carreleur, de paveur et de puisatier, ainsi que les services de transport, le samedi 13 décembre 1873 au bureau du service des fortifications où les conditions particulières peuvent être consultées. Les offres doivent être envoyées sous couverts scellé sur papier timbré, avec la mention en lettre et chiffres lisibles des travaux concernés. Strasbourg, le 30 novembre 1873. Kaiserliche Fortifikation.

 

Dimanche 21 décembre 1873

 

Allemagne, Ingolstadt, place forte : Expériences de Buckau.

La Revue militaire de l’Etranger nous livre cet article : Fortifications d’Ingolstadt. On lit dans la Gazette d’Augsbourg : « Une somme de 7 millions de florins a été accordée sur les ressources financières de l’empire pour la construction autour d’Ingolstadt d’une ceinture de forts avancés qui permettra de mettre sous la protection de cette place d’armes les établissements techniques de l’armée bavaroise (de même pour l’Allemagne du Nord les grands établissements techniques de l’artillerie ont été réunis dans la forteresse de Spandau). Ces établissements sont en ce moment répartis comme il suit : ateliers de construction et laboratoire principal à Munich, fonderie de pièces à Augsbourg, fabrique d’armes à Amberg.

En raison de l’activité extraordinaire que la fabrique d’armes d’Amberg doit déployer pendant quelques années encore, on ne peut songer à la transporter ailleurs en ce moment, il n’en est pas de même des ateliers, du laboratoire et de la fonderie, qu’on pourra transférer aussitôt que la construction poussée activement des ouvrages avancés d’Ingolstadt rendra la chose possible ».

 

Vendredi 26 décembre 1873

 

Allemagne, Mommenheim, chemin de fer : Construction d’un hangar et installation d’une station télégraphique.

Article du journal Niederrheinische Kurier : Mommenheim, 26 décembre. Construction d’un hangar à la gare du chemin de fer. On vient de commencer la construction d’un hangar devant servir à recevoir les marchandises et de l’établissement d’une nouvelle voie devant obvier à un besoin ressenti depuis longtemps. Un appareil de Morse a été rattaché de la station télégraphique, et l’on peut espérer qu’il sera bientôt permis au public de s’en servir.

 

Lundi 29 décembre 1873

 

Allemagne, Metz, place forte : Tourelles cuirassées.

Article du journal Niederrheinische Kurier : Metz, 29 décembre. Fortifications de Metz. Des plaques en fer, entre autres, seront amplement employées à cet effet. Deux batterie de flanc couvertes ont été établies des deux côtés du nouveau fort Saint-Privat, commandant les vallées de la Seille et de la Moselle, tandis que deux tours cuirassées mobiles ont la mission la mission de couvrir la retraite du fort Saint-Quentin. Les constructions seront proposées par des plaques en fer, à l’instar de celles de Portsmouth, ou seront composées de casemates voûtées, sur de grands blocs en fonte reliés entre eux par des coulisses, pour éviter tous boulons, toute tôle et tous revêtements sujets à se détacher sous la pression d’un gros projectile. Ces casemates en fer, munie de meurtrières, dont chacune ne contient qu’une pièce de gros calibre, seront recouverte d’une forte couche de terre et seront parfaitement à l’abri de la bombe, ainsi que l’ont prouvé les essais faits il y a trois ans à Tegel, près de Berlin.

Après un feu constant, à peu d’interruptions près, un de ces blocs en fonte a été touché et une crevasse s’est produite ; il a néanmoins résisté à toutes les tentatives de destruction ultérieures et on a pu constater que la casemate était plus solide qu’auparavant. Il paraît qu’on emploiera le même système de batteries en fer et de forts pour protéger les côtes aux embouchures de l’Elbe et du Weser.

 

Mardi 30 décembre 1874

 

Allemagne, Bouxwiller, chemins de fer : Projet de voies ferrées entre Steinburg et Bouxwiller.

Bouxwiller, 30 décembre. Le Zaberner Wochenblatt écrit : En vertu du traité, conclu le 22 de ce mois, entre la direction générale des chemins de fer de Strasbourg et M. Petri, dans la même ville, président des actionnaires de la Société par actions, pour l’établissement de la voie ferrée de Steinburg à Bouxwiller.

M. Pétri, au nom de ladite Société, a transmis tous les droits pour la construction et l’exploitation du chemin de fer de Steinbourg – Bouxwiller à la direction générale impériale des voies ferrées de l’Empire.

Par suite, la direction générale des chemins de fer s’est chargée de la ligne en question, dans la direction de Steinburg – Hattmatt – Dossenheim – Neuwiller – Bouxwiller, et les travaux commenceront au printemps prochain.

 

Sources

 

S0003

Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck et Guy Bronner ; Alsace - Dictionnaire des monuments historiques ; Edition la Nuée Bleue, Strasbourg, 1995.

 

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Oberlé, Roland : L’Alsace au temps du Reichsland 1871 – 1914 ; A.D.M. Editeur, 1990.

 

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Chalon Paul F. (ingénieur des arts et manufactures) : Traité théorique et pratique des explosifs modernes et dictionnaire des poudres et explosifs, deuxième édition revue et augmentée, E. Bernard et Cie, Paris, 1889.

 

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Dumsky, Walter : Die deutschen Festungen von 1871 bis 1914 : Strategische Bedeutung und technische Entwicklung.  Erlanger Historische Studien herausgegeben von Professor Dr. Karl-Heinz Ruffmann Professor Dr. Hubert Rumpel. Bd. / Vol. 11 ; Peter Lang, Frankfurt am Main, New York, Paris, 1987. 

 

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Albert, Dr., Major a.D. : Das Festungsproblem in Deutschland und seine Auswirkung auf die strategische Lage von 1870-1914 ; Junker und Dünnhaupt Verlag Berlin ; 1933.

 

S0141

Architekten und Ingenieuren-Verein für Elsass-Lothringen : Strassburg und seine Bauten ; Verlag von Karl J. Trübner, 1894, réédition par Editions Culture et Civilisation, Bruxelles, 1980.

 

S0148

Himly, François-J. : Chronologie de la Basse Alsace Ier – XXe siècle ; Strasbourg 1972.

 

S0156

Straßburger-Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1873.

 

S0162

Andlauer, Albert : Strasbourg et ses casernes en cartes ; collection Erhart Robert et Albert Andlauer, autoédition tirée à 6 exemplaires, 1987.

 

S0175

Burtscher, Philippe : De la ceinture fortifiée de Strasbourg à la Position de la Bruche, Editeur : Cercle d’Etudes des Fortifications et Société d’Histoire de Mutzig et environs, 1999.

 

S0183

Revue historique des Armées n°1993-3 : Chadeau, Emmanuel : Le général Edouard Hirschauer. Maillet, Claude, ingénieur en chef : Les premiers canons de la fonderie impériale de Bourges (1866). Wright, Vincent : Les bureaux du ministère de la Guerre 1815-1879.

 

S0189

Général Suzanne : Histoire de l’artillerie française, J. Hetzel et Cie, Paris, 1874.

 

S0209

Les Armées françaises et étrangères en 1874 ; Librairie Hachette et Cie, Paris ; 1875.

 

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Relevés, mesures, effectuées sur le terrain par MJR.

 

S0227

Lieutenant-colonel Duval Laguierce : Cours de fortification permanente, 1ère partie, 1890-1892.

 

S0234

Fortifikation, Sonderausgabe 3: Straßburg die Geschichte seiner Befestigung, Interfest, Saarbrücken, 1996.

 

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Descombes, René : Canaux et batellerie en Alsace – Histoire et anecdotes, Le Verger Editeur, 1988.

 

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Gaber, Stéphane : La Lorraine fortifiée 1870-1940 de Séré de Rivières à Maginot ; Editions Serpenoise, Metz, 1997.

 

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Wischemann, Rüdiger : Die Festung Koblenz, vom römischen Kastell und Preussens stärkster Festung zur grössten Garnison der Bundeswehr ; Rhenania-Verlag, Koblenz, 2. Auflage, Sonderausgabe, 1981.

 

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Revue militaire de l’étranger n°69 du 11 décembre 1872, tome 2.

 

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Emil von Borries : Geschichte der Stadt Strassburg ; Verlag von Karl J. Trübner ; 1909.

 

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Le temps 1873.

 

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Schirmer, Hermann, Generalleutnant a.D. : Das Gerät der Artillerie vor, in und nach dem Weltkrieg, V. Teil : Das Gerät der schweren Artillerie, Verlag Bernard & Graefe, Berlin, 1937.

 

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Fortifikation, Sonderausgabe 3: Straßburg die Geschichte seiner Befestigung, Interfest, Saarbrücken, 4. Auflage, 1998.

Schröder, Rainer : Strassburg – Von den Römern bis 1870, p. 6.

Barthel, Günther : Die Belagerung 1870, p. 41.

Lacoste, Werner : Die Reichsfestung Strassburg, p.54.

Lacoste, Werner : Anlagen zur Reichsfestung Strassburg :

1. Gutachten der Generale Graf von Moltke und von Kameke, p. 133.

2. Gutachten von Biehler zu den Strassburger Forts, p. 137.

3. Allgemeiner tactischer Theil des fortificatorischen Armierungs-Entwurfes, p. 145.

4. Beschreibung der Festung Strassburg von ihrer Erweiterung ab 1875, p. 149.

5. Pläne der Strassburger Forts, p. 158.

Wein, Friedrich: Di drei rechtsrheinischen Forts von Strassburg bei Kehl, p. 175.

Jäger, Herbert, Quarmby, Dennis : Die eiserne Grabenwehren von Strassburg, p. 178.

Brisbois, Eugène : Die deutschen Befstigungen im Raum Reichstett, p. 187.

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Die Autoren stellen sich vor, p. 229.

 

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Major Friedel : Geschichte des 6. Infanterie-Regiments Nr. 105 „König Wilhelm II. von Württemberg“ ; Stuttgart, 1911.

 

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Frobenius, Hermann, Oberstleutnant a.D. : Unsere Festungen. Entwicklung des Festungswesens in Deutschland seit Einführung der gezogenen Geschütze bis zur neuesten Zeit, Band I : Die Ausgestaltung der Festung ; Posische Buchhandlung, Berlin, 1912.

 

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Neumann, Hartwig & Liessem, Udo : Die Klassizistische Grossfestung Koblenz, Bernhard & Graefe Verlag, Koblenz 1989.

 

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Brialmont, A. : La fortification du temps présent, tome premier, Guyot Frères imprimeurs, Bruxelles, 1885.

 

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Lacoste, Werner : Die Weserforts – Beiträge zur Geschichte in DAWA Narichten, Deutsches Altlantik Wall Archiv, Deutschen Atlantikwall Archiv Köln, Verlag Harry Lippmann, Köln, 1999.

 

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Fontbonne, Rémy : Les fortifications allemandes de Metz et Thionville 1871-1918, Editions Serpenoise, Metz, 2006.

 

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Spezialkarte der Umgegend von Straßburg, das Gebiet von Haguenau bis Lahr und von Zabern bis Oberkirch ca. 60 Meilen umfassend mit Straßburg als Mittelpunkt bearbeitet von Gustav Müller, Kartograph der köngl. Preuß. Landesaufnahme. Massstab 1 :75 000. Ausgeführt in 5 fachen Farbendruck. 2. Nach amtlichen Angaben sorgfältig berichtete und ergänzte Auflage. Straßburg, Verlag von Schlesier & Schweikhardt, 1904. Collection MJR.

 

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Bearbeitet von Wienfried Bließ : Die Festungspläne des preußischen Kriegsministeriums – Ein Inventar Teil 1 – Band 59,2 ; Veröffentlichungen aus den Archiven preußischer Kulturbesitz, Herausgegeben von Jürgen Klosterhuis und Dieter Heckmann, Böhlau Verlag, Köln, Weimar, Berlin, 2008.

 

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Challeat, J., général : L’artillerie de terre en France pendant un siècle ; Histoire technique (1816-1919) ; Tome premier (1816-1880) ; Charles-Lavauzelle & Cie, Paris, 1933.

 

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Carte topographique série Bleue itinéraires de randonnées IGN 3816 O Strasbourg à l’échelle 1/25 000 réalise et édité par l’Institut Géographique National d’après les prises de vues aériennes de 2007, révision de 2009, édition de juillet 2009.

 

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Truttmann, Philippe : La barrière de Fer ; L’architecture des Forts du Général Séré de Rivières (1872-1914) ; Gérard Klopp éditeur, 2000.

 

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Fortifikation, Sonderausgabe 3: Straßburg die Geschichte seiner Befestigung, Interfest, Saarbrücken, 5. Auflage 2014.

 

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Gosch, Frank : Festungsbau an Nordsee und Ostsee ; Die Geschichte der Deutschen Küstenbefestigung bis 1918, Mittler & Sohn, Hamburg, Berlin, Bonn, 2003.

 

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Brouwers, Florian : Die Festung Salses im Roussillon (Südefrankreich), p. 39-57.

Lacoste, Werner : Der Hartmannsweiler Kopf und sein festungsmässiger Ausbau im Ersten Weltkrieg, p. 58-77.

Striffler, Robert : Eine Anweisung für Laien zur Ausspionierung von Befestigungen im Ausland, p. 78-86.

Lacoste, Werner, Theile, Markus : Erkenntnisse zur Aufstellung von Panzertürme der Landesbefestigung aus dem Jahre 1877, p. 87-105.

 

S3715

Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin 1873.

 

S3716

Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin, Strasbourg, 1874.

 

S3747

Revue d’artillerie, tome 2, avril 1872 – septembre 1873, Berger-Levrault et Cie, Paris & Nancy.

 

Archives & Bibliothèques

 

AVES = Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg.

AD-67 = Archives départementales du Bas-Rhin ; Strasbourg.

BCGS = Bibliothèque du cercle de garnison de Strasbourg (fermée, ouvrages seront transférés).

BNF = Bibliothèque Nationale de France

BNUS = Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg

BMS = Bibliothèques Municipales de Strasbourg.

BA = Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

BA-MA = Bundesarchiv Abteilung Militärarchiv, Freiburg

GSTaPK = Geheimes Staatsarchive Preussischer Kulturbesitz, Berlin.

GLAKa = Generallandessarchiv Karlsruhe

BA-St = Bundesarchiv, Stuttgart.

SHD = Service Historique de la Défense, Vincennes.

 

Archives personnelles, collections, dessins, photographies, relevés sur le terrain, de sources privées

 

BA = Brauch André

MJR = Richard

 

Sites Internet

 

BNF – Gallica : accès aux ouvrages en ligne de la Bibliothèque Nationale de France et autres sites associés :

https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/content/accueil-fr?mode=desktop

 

Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

https://www.bundesarchiv.de/DE/Navigation/Home/home.html

 

Site très complet recensant les fortifications françaises 1874-1918 environ :

https://www.fortiffsere.fr/

 

Arme du Génie et fortifications diverses

https://franchissement.forumgratuit.org/

 

AVES Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg

https://archives.strasbourg.eu/