Fort Frère

 

Ancien Fort V – Fort Oberhausbergen – Fort Großherzog von Baden – Fort Maréchal Pétain

 

Dernière mise à jour : 14 / 01 / 2024

 

Voici l’essentiel des informations disponibles concernant le Fort V – Fort Großherzog von Baden – Fort Maréchal Pétain – actuel Fort Frère. Cette fiche a pour but de compléter les informations dispensées lors de nos visites guidées. En effet, en essayant de limiter la durée des visites à 2h15 – 2h30, il n’est guère possible d’aborder et d’approfondir toutes les facettes de l’histoire du fort Frère. Les connaissances concernant cet ouvrage ne sont pas figées ; régulièrement lors de nos recherches nous trouvons de nouvelles informations, qui nous permettent de compléter voir de corriger nos écrits. Aussi, nous vous invitons à venir régulièrement sur cette page pour « picorer l’histoire ».

 

Sources : Une grande partie des sources a été précisée. Chaque source est munie d’un numéro personnel précédé d’un S qui permet de ne pas répéter à chaque fois l’intégralité de la référence (S0001). La liste des sources est indiquée en bas de page. « p. » = numéros de pages.

Tableau représentant le Fort Großherzog von Baden vers 1910 de André Brauch vers 1997.

Source : S0195, p. 7.

 

Situation géographique - Description du terrain

 

Le fort Frère est situé en bordure sud-ouest des hauteurs de Hausbergen, sur l’extrémité sud-ouest du ban de la commune d’Oberhausbergen, au nord des lieux-dits « Rohrberg » et « Pfaffenberg » et à l’est du lieu-dit « In den Tubsteinen ». Le chemin des Coteaux emprunté par la piste cyclable des forts de Strasbourg, passe devant l’entrée du fort.

Altitude : environ 183 m, soit 52 m au-dessus du terrain naturel situé devant le fort dans la vallée du Musaubach (151 m) et 28 m au-dessus du village d’Oberhausbergen (155 m).

Adresse : Chemin des Coteaux, 67205 Oberhausbergen.

 

Sources : S1843 ; S2052, S3425, S3426, collection MJR.

 

08/1874

Description du secteur du plateau de Hausbergen. Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions le secteur du plateau de Hausbergen à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le nœud de la défense est le plateau de Hausbergen qui est très-peu dominé par les hauteurs éloignées (5 000 à 6 000 m) de Ittenheim, Reitwiller et Truchtersheim, et d’où l’on commande l’ancienne route de Paris. Ce plateau qui est couvert sur son front par la vallée assez profondément encaissé de la Souffel est occupé par les deux forts de Niederhausbergen et d’Oberhausbergen, distants l’un de l’autre de 1 000 mètres ».

 

Source : S1266.

 

1909

Dans le manuel complet de fortification rédigé conformément au programme d’admission à l’Ecole Supérieure de Guerre, quatrième édition refondue général de brigade Legrand-Girarde E. et du colonel d’artillerie à la retraite Plessix H., on trouve une description de la place forte de Strasbourg : « Description du terrain. La place de Strasbourg est située sur la rive gauche du Rhin, à 3 kilomètres environ du bras principal du fleuve, et un peu en amont du confluent de l’Ill, rivière qui traverse la ville. Le terrain sur lequel elle est assise, comme celui de ses environs immédiats, est très plat et presque marécageux en certains endroits. Les nombreux bras du Rhin, entourant des îles boisées et des oseraies d’une largeur assez considérable, accroissent la valeur défensive de l’obstacle formé par le fleuve même. Sur la rive gauche, les accidents du sol les plus rapprochés sont à 5 kilomètres au moins, les derniers épanouissements de la chaîne des Vosges, dont la hauteur au-dessus du terrain environnant dépasse alors à peine 30 mètres. Une croupe de terrain est particulièrement remarquable au nord-ouest : c’est celle qui se dirige du nord au sud, entre les routes de Wissembourg et de Saverne, près de laquelle sont bâtis les villages de Mundolsheim, Niederhausbergen, Mittelhausbergen, Oberhausbergen, et que, pour simplifier, on désignera, dans ce qui va suivre, sous le nom de hauteur des Hausbergen. Au-delà, vers l’ouest, le terrain se relève peu à peu, mais en pentes assez douces parfaitement vues, du reste, par la hauteur précédente.

Sur la rive droite du Rhin, le terrain des environs est plus marécageux encore, dans un rayon de 7 à 8 kilomètres. Il est coupé par de nombreux ruisseaux, affluents directs du fleuve ou de la rivière de la Kinzig qui se jette dans le Rhin un peu en amont du confluent de l’Ill, à quelques kilomètres au nord de la petite ville de Kehl.

Strasbourg doit surtout son importance militaire à sa situation en avant des deux seuls ponts fixes sur lesquels on puisse franchir le Rhin dans cette région : elle en forme pour ainsi dire la tête et commande, par suite, le passage d’une rive à l’autre de ce large fleuve. La grandeur de cette vieille cité, au cœur éminemment français, en fait d’autre part le nœud des communications de toute la vallée de l’Alsace, parmi lesquels il faut citer : au nord, les routes de Wissembourg et de Lauterbourg ; à l’ouest, celles de Saverne, de Wasselonne et de Soultz ; au sud, celles de Mutzig, de Schlestadt (Sélestat) et de Colmar. Sur la rive droite du Rhin, on trouve de même des routes importantes qui mènent : au sud, à Offenburg et Freiburg ; au nord, à Carlsruhe. Dans Strasbourg viennent en outre déboucher les lignes ferrées qui se dirigent : au nord, sur Germersheim et sur Saverne (Paris) ; à l’ouest et au sud, sur Mutzig et sur Colmar ; enfin à l’est, par-dessus le Rhin, sur Appenweier et le réseaux badois.

Strasbourg française était donc pour nos armées un point de concentration ; qui nous permettait de paralyser, dans une certaine mesure, un mouvement agressif prononcé sur notre frontière du nord-est à travers les vallées de la Sarre et de la Moselle, et, au besoin, de prendre nous-mêmes, non sans quelque difficulté cependant, l’offensive sur la rive droite du Rhin.

Aux mains des Allemands, elle forme aujourd’hui pour eux une tête de pont d’un caractère essentiellement offensif et bien autrement menaçante pour la France, puisqu’elle leur donne le moyen de commander la vallée d’Alsace et d’y déboucher librement en masse.

L’ancienne place française comprenait une enceinte et une citadelle. Les Allemand l’on entourée d’une ceinture de forts à cheval sur le Rhin, ont transformé son enceinte et en ont fait une place répondant à toutes les exigences.

 

Source : 2153, p. 535-537.

 

Cartographie

 

Avant la construction du fort V

 

1870

Extrait de carte des environs du site de construction du fort Frère.

Source : S1881, Collection BP.

 

18/12/1872

Publication d’une carte de relevés de terrains sur la ligne des forts n°1 à 9 de la rive gauche du Rhin, à l’échelle 1/125 000e, dimension 152,5 cm x 123 cm, attachée au rapport du 18 décembre 1872.

 

Après la construction du fort V – Fort Grossherzog von Baden

 

1885

Carte extraite de la planche n°19 de l’ouvrage Plessix H. : Manuel complet de fortification ; Berger-Levrault & Cie, 1883.

Source : S3350, collection MJR.

 

1904

Extrait d’une carte spéciale à l’échelle 1 :75 000 avec l’emplacement du Fort Baden / fort Frère inscrit à l’encre noire.

 

05/1914

Carte du plan de mise en état de défense de la place forte de Strasbourg par l’artillerie. En bleu les positions, abris et batteries à construire ou aménager pendant les 20 premiers jours de la mise en état de défense, et en rouge ceux qui doivent être construits après les 20 premiers jours de la mise en état de défense. Chaque position sur la colline comprend en règle générale un abri d’infanterie, un réseau de tranchées couverts par un réseau de fils surmonté de barbelé. La ligne principale de résistance est désormais environ 1 km devant le fort Frère, la ligne de défense du fort et des anciens abris d’infanterie doit être érigée après le 20e jour de mise en état de défense. L’essentiel des positions d’artillerie sont installées derrière la ligne des forts ou près de la route d’Oberhausbergen à Mittelhausbergen.

Source : S1940, Archives Geheimes Staatsarchiv Preussischer Kulturbesitz (GSTAPK) Berlin-Dalem, collection CESFS / MJR.

 

1914/05

Carte d’artillerie avec le réseau de voies ferrées : Sur la route entre Oberhausbergen et Mittelhausbergen, on réutilise la ligne de tramway, une voie double d’un mètre qui alimente les batteries 20 et 21. Une voie de 60 cm de là pour rejoindre le dessus de la colline, à gauche du fort Frère, aux environs de l’abri à munitions M31. Une autre voie de 60 cm arrive par le Nord et s’arrête au niveau de l’abri à munitions M30.

Source : S1940, Archives Geheimes Staatsarchiv Preussischer Kulturbesitz (GStAPK) Berlin-Dalem, collection CESFS / MJR.

 

1915

Extrait d’un plan topographique annoté pendant la première guerre mondiale par le renseignement militaire français. En France, les forts portent à cette époque la traduction littérale des noms allemands : le Fort Grand-Duc de Bade est le Fort Großherzog von Baden, l’actuel fort Frère, le Fort Prince Royal est le fort Kronprinz, actuel fort Foch et l’ouvrage intermédiaire de Baden-Bismarck est l’ouvrage Frère-Kléber. Sont indiqués en rouge les réseaux de fil de fer et de barbelé, les tranchées, la position des batteries, datant de la mise en état de défense de 1914-1915, qui n’est pas achevée à cette époque. Tous les abris et batteries d’intervalle installés entre 1887 et 1890 environ, sont en noir. Les abris sont marqués « Inf » ou « Mun », les services français ne font pas de différence entre les abris d’artillerie et les abris à munitions.

 

Source : S2648, collection MJR.

 

1939

Carte Michelin n°62 Chaumont-Strasbourg au 1/200 000e. Du nord au sud le Fort Ducrot, Fort Maréchal Foch, Fort Maréchal Pétain, l’ouvrage Pétain-Kléber et le Fort Kléber. En rouge les routes à grande circulation en macadam ou en pavé ordinaire, en jaune les routes secondaires ou routes d’intérêt commun (I.C.) et en blanc les routes d’intérêt commun (I.C.) régulièrement empierrées.

Source : S2158, Collection MJR.

 

15/03/1989

Plan cadastral de la parcelle du fort Frère.

Source : S2069.

 

2012 environ.

Les environs du fort Frère carte communale.

2015

Extrait de vue satellite publiée par Wikimapia. Les rectangles blancs ou carrés rouge indiquent l’emplacement des ouvrages de fortifications situés à proximité.

Source : S3551.

 

Vues aériennes

 

03/09/1932

Vue aérienne du fort Maréchal Pétain.

Source : 3552.

 

14/09/1950

Vue aérienne du fort Kléber à Wolfisheim, de l’ouvrage Frère-Kléber et du fort Frère à Oberhausbergen.

Source : 3552.

 

1956

Vue aérienne avec les forts Foch et Frère et l’ouvrage intermédiaire Frère-Kléber.

Source : S3552.

29/04/1958

Vue aérienne avec l’ouvrage intermédiaire Frère-Kléber et les forts Frère et Foch.

Source : S3552.

 

1966

Vue aérienne avec l’ouvrage intermédiaire Frère-Kléber et les forts Frère et Foch.

Source : S3552.

1971

Vue aérienne de la colline des Hausbergen avec les forts Ducrot, Foch et Frère.

Source : S3552.

 

07/10/1976

Vue aérienne de l’ouvrage frère-Kléber et du fort Frère à Oberhausbergen, et du fort Foch à Niederhausbergen.

Source : S3552.

 

Situation stratégique et missions

 

08/1874

 

Une note du deuxième bureau français (chargé du renseignement militaire à l’époque) signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions le secteur du plateau de Hausbergen à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le nœud de la défense est le plateau de Hausbergen qui est très-peu dominé par les hauteurs éloignées (5 000 à 6 000 m) de Ittenheim, Reitwiller et Truchtersheim, et d’où l’on commande l’ancienne route de Paris. Ce plateau qui est couvert sur son front par la vallée assez profondément encaissé de la Souffel est occupé par les deux forts de Niederhausbergen et d’Oberhausbergen, distants l’un de l’autre de 1 000 mètres ». Remarque : le Fort Podbielski actuel fort Ducrot n’a pas encore été construit lors de la rédaction de ce texte.

 

1875-1887

 

Le Fort Großherzog von Baden actuel fort Frère est situé sur le front Ouest de la ceinture des forts détachés de Strasbourg. Il commande l’ancienne route de Paris et est un des éléments essentiels de la défense du front le plus exposé, à l’ouest de la place de Strasbourg. En effet, les trois forts des hauteurs des Hausbergen (forts Podbielski, Kronprinz et Baden) occupent une position très avantageuse sur un plateau isolé, dominant le terrain en avant ou battant à revers les pentes qui s’y trouvent. Devant ce plateau, coule la Souffel qui vient placer pour ainsi dire un fossé en avant d’eux. Ces forts commandent la route de Saverne et Paris et les routes de moindre importance qui se dirigent vers les Vosges, et, par le fort Podbielski, exercent une action très efficace sur le chemin de fer de Paris et la route de Wissembourg. Ils forment à eux trois la véritable clef de la place forte. La ligne principale de défense de la place forte de Strasbourg est alors située sur la ligne des forts détachés.

 

1887-1900

 

La ligne principale de défense de Strasbourg reste sur la ligne des forts. Mais les intervalles entre les ouvrages sont sensiblement renforcés par des abris d’infanterie, d’artillerie ou à munitions, ainsi que des batteries, établies sous la forme de fortifications permanentes. Une gigantesque succession de positions d’artillerie est construite juste à l’arrière de la ligne des forts entre Oberhausbergen et Eckbolsheim, c’est-à-dire sur le point le plus exposé de la place forte de Strasbourg. Avec la construction du groupe fortifié de Mutzig « Feste Kaiser Wilhelm II » à l’ouest de Strasbourg entre 1893 et 1914 et la planification de la construction de la Ligne de la Bruche lors de la mise en état de défense (projet du début du 20e siècle), le front Ouest a peu à peu qu’une importance secondaire.

 

1900 – 1914

 

Au début du siècle, après le début de construction du groupe fortifié de Mutzig-Molsheim, le commandement allemand programme la construction d’une ligne défensive appelée lignes de la Bruche, entre Molsheim et Strasbourg. Cette ligne qui doit être érigée lors de la mise en état de défense, comporte aux environs de Strasbourg, deux branches, qui rejoignent la ligne des forts détachés sur le front Ouest à Strasbourg. La branche la plus au nord passe à l’ouest du fort Grossherzog von Baden. Par ailleurs, compte tenu de l’évolution de la portée de l’artillerie, la ligne principale de défense est reportée à environ 1 000 mètres en avant du Fort Baden, le long du ruisseau dénommé « Musaubach ». En effet lors de la mise en état de défense ont a prévu la construction d’abris et de position d’infanterie et à l’arrière, la construction d’abris d’artillerie, d’abris à munitions et l'aménagement de batteries d'artillerie. Par ailleurs de nouvelles positions doivent être aménagées, au nord sur le Reeberg et au sud sur le Stimmelsberg, ce qui permet de flanquer cette nouvelle ligne principale de défense située devant le fort Baden. Deux grands ouvrages d’infanterie du Stimmelsberg sont même construits dès le temps de paix.

 

1914 – 1918

 

Le Fort Baden reste dans le secteur défensif Nord-Ouest de Strasbourg. Les ouvrages programmés sont en grande partie réalisés entre août 1914 et avril 1916. Le Fort Baden et les deux positions d’infanterie avec les abris d’infanterie I-10 et I-11 sont désormais en deuxième ligne de défense. La batterie annexe gauche du fort Baden est transformée en un point d’appui d’infanterie.

 

1918 – 1935 environ

 

Le fort Maréchal Pétain est utilisé en tant que dépôt de matériels militaires et terrain d’exercice.

 

1935 environ – 06/1940

 

Le fort Maréchal Pétain est désormais utilisé comme dépôt annexe du Centre Mobilisateur du Génie n°1 (C.M.G. 1). Le programme de la Commission d’Organisation des Régions Fortifiées (C.O.R.F.) de construction de la ligne Maginot s’achève en 1935. Il comprend notamment sur le front du Rhin à Strasbourg, entre 1931 et 1934 la construction de 14 casemates de berge. Toutefois, le commandement de la 20e région militaire et les commandements locaux poursuivent les travaux de fortification et réalisent entre 1935 jusqu’à l’armistice de juin 1940, des centaines de blockhaus et de casemates. La Section Technique du Génie (S.T.G.) étudie et met en chantier des casemates, des blockhaus, des abris, des postes de commandement, ou transforme certain ouvrages anciens.  La défense s’appuie également sur l’ancienne ligne des forts. Ainsi l’ensemble de la colline de Hausbergen est transformé en un môle défensif, créant en quelques sorte une troisième ligne défensive dans le cadre de la Ligne Maginot, équivalente à la ligne des villages en dehors de Strasbourg, qui couvre presque toute l’Alsace face au Rhin. Les trois forts, Ducrot, Foch et Pétain accueillent des postes de commandement : ainsi le fort Maréchal Pétain, actuel fort Frère, abrite le P.C. du groupement d’action d’ensemble et en 1936 un blockhaus pour 2 mitrailleuses est installé à l’épaule droite sur le glacis du fort. Trois observatoires sont installés face à l’ouest pour la surveillance de Strasbourg et de la plaine rhénane, et des points d’appuis assurent la défense de la colline, soit avec la construction de nouveaux ouvrages, soit par la réutilisation des anciens ouvrages allemands encore existants.

 

Distances avec les autres ouvrages

 

Au Nord : Fort Kronprinz – Fort Foch : 1,618 km (1,005 miles).

Au Sud : Zwischenwerk Baden-Bismarck – Ouvrage intermédiaire Frère-Kléber : 1,872 km (1,63 miles).

Au Sud : Fort Fürst Bismarck – Fort Kléber : 3,087 km (1,918 miles).

Au Sud-Est : enceinte urbaine : 4,770 km (2,964 miles).

 

Déroulement de la construction

 

Expropriations des terrains pour la construction du fort Großherzog von Baden, actuel fort Frère

 

Nous vous présentons ici les procédures d’expropriation des terrains nécessaires à la construction du Fort V, Fort Oberhausbergen, Fort Grossherzog von Baden, actuel fort Frère. Compte tenu que ces procédures d’expropriation et d’indemnisation couvrent différentes périodes, nous avons fait le choix de la présenter en dehors des autres rubriques. Les terrains nécessaires pour la construction du fort d’Oberhausbergen ont été exproprié conformément à la loi française du 3 mai 1841, mise en application par l'empire allemand.

 

17/04/1872

Ordonnance impériale publiée par la Journal Straßburger Zeitung n°91 du vendredi 19 avril 1872 et le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Pour permettre l’expropriation des terrains situés sur la rive gauche du Rhin, conformément aux lois françaises encore en vigueur, l’empereur Allemand Guillaume 1er signe une ordonnance autorisant les expropriations des terrains pour la construction des futurs forts détachés de Strasbourg sur la base de la loi française sur les expropriations pour le bien public du 3 mai 1841 et de la loi française sur l’expropriation et de la réquisition temporaire de bien privés dans le but de la construction urgente d’ouvrages de fortification du 30 mars 1831. Voici la traduction intégrale de ce texte : « Nous Wilhelm, Empereur d’Allemagne et Roi de Prusse par la grâce de Dieu, nous ordonnons pour l’Alsace-Lorraine au nom de l’Empire d’Allemagne, à la requête du Chancelier d’Empire et sur la base de la loi sur les expropriations pour le bien public du 3 mai 1841 (Bulletin des lois 9, série n°9285) et de la loi sur l’expropriation et de la réquisition temporaire de bien privés dans le but de la construction urgente d’ouvrages de fortification du 30 mars 1831 (Bulletin des lois 9, série n°98), ce qui suit : Conformément à l’intérêt public de la nécessité urgente d’agrandir les fortifications de Strasbourg, conformément au plan qui nous est présenté, les autorités chargées des travaux peuvent, par cette ordonnance, acquérir les parcelles de terrain nécessaires par des expropriations. Avec notre haute signature manuscrite et le cachet impérial ; A Berlin, le 11 avril 1872. Signé Wilhelm ». En foi de quoi nous avons signé de notre main et apposé le sceau impérial. Fait à Berlin, le 11 avril 1872. Guillaume. Pour le chancelier de l’empire, Delbrück. L’ordonnance ci-dessus est rendue publique par la présente. Strasbourg, le 17 avril 1872. Le président supérieur de l’Alsace-Lorraine von Möller ».

 

03/06/1872

Décision d’expropriation prononcée par le tribunal impérial de Strasbourg.

 

08/11/1872

Acte d’expropriation dressé par le directeur impérial du cercle « kaiserliche Kreisdirektor » Hasse, mandaté par le président impérial du district de Basse-Alsace « kaiserliche Präsidenten des Unter-Elsass », équivalent de l'ancien préfet.

 

11/11/1872

Publication de la liste des parcelles sont cédées librement à l’Empire allemand contre dédommagements, dont voici la synthèse : 34 parcelles situées sur 4 lieux-dits qui sont : Auf dem Dingsheimer Pfad, im Gansei, in der kurzen Streng, über dem Dingsheimer Pfad, im Schenkbecher. Il s’agit de 26 parcelles complètes d’une surface de 54 à 5 ares et de 8 morceaux de parcelles d’une surface de 4 ares à 69 centiares. Cette liste a été publiée par le service impérial des fortifications de Strasbourg « Kaiserliche Fortifikation » et signé par Grund, lieutenant-colonel et ingénieur de la place forte « Oberstleutnant und Ingenieur vom Platz ».  

Le document site 34 propriétaires, dont 27 sont domiciliés à Oberhausbergen, 3 à Mittelhausbergen, 2 de Mundolsheim, 1 de Pfulgriesheim et 1 de Strasbourg. Les dédommagements proposés pour ces parcelles sont les suivants : 5 parcelles à 300 francs/are, 1 parcelle à 298 francs/are, 1 parcelle à 280 francs/are, 1 à 200 Fr. /are, 1 à 190 Fr. /are, 6 à 180 Fr./are, 20 à 175 Fr. /are. Par ailleurs 206 Fr. d’indemnité allant de 50 à 3 Fr. sont attribués pour la parte des arbres situés sur ces terrains.

Carte cadastrale du ban de la commune d’Oberhausbergen datée de 1893. Le terrain militaire du Fort Grossherzog von Baden, actuel fort Frère, est situé dans la parcelle 16, et celui de l’ouvrage intermédiaire Baden-Bismarck actuel ouvrage Frère-Kléber, dans la parcelle 10.

Source : S3650, Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg.

 

25 – 28/11/1872

Acte d’expropriation dressé par le directeur impérial du cercle « kaiserliche Kreisdirektor » Hasse, mandaté par le président impérial du district de Basse-Alsace « kaiserliche Präsidenten des Unter-Elsas ».

Synthèse : cette publication concerne 16 parcelles, sur les lieux-dits Über dem Dingsheimer Pfad, In der kurzen Streng, Im Gansei, Auf dem Dingsheimer Pfad, Im Schenkbecher, Hinten auf dem Neuenweg. Surface des parcelles entre 1,17 ares et 24,39 ares. Le prix de l’are varie entre 167 et 310 francs et les indemnités totales s’élèvent entre 986 et 5 341 francs. Une seule parcelle comportait 2 arbres indemnisés pour un montant de 24 francs. Le total des indemnisations était de 33 033,37 francs.

 

04/12/1872

Publication d’une nouvelle liste de parcelles expropriées à Oberhausbergen.

Synthèse : cette publication concerne 16 parcelles, sur les lieux-dits Über dem Dingsheimer Pfad, In der kurzen Streng, Im Gansei, Auf dem Dingsheimer Pfad, Im Schenkbecher, Hinten auf dem Neuenweg.

 

Expropriations des terrains pour le renforcement du Fort Grossherzog von Baden et de ses intervalles.

 

En 1887, dans le cadre du renforcement des forts à la suite de la crise de l’obus torpille, on procède à de nouvelles expropriations pour réaménager le glacis des forts, pour construire de façon permanente l’ouvrage intermédiaire Baden-Bismarck (actuel terrain de sport d'Oberhausbergen), les deux batteries annexes du fort, les batteries d’intervalle et construire les abris d’infanterie, abris d’artilleurs et les abris à munitions. Pour cette expropriation on utilise toujours les dispositions de la loi française de du 3 mai 1841.

 

27/06/1887

Procès-verbaux du juge-commissaire « Richterkommissar » et des chargés d’affaires juridiques concernant les expropriations pour motifs militaires.

 

30/06/1887

Acte établit par le procureur impérial de Strasbourg du 30 juin 1887, qui prend en compte la demande. Conformément à la loi du 30 mars 1831. Après concertation est conforme aux dispositions préconisées par la loi, que l’expertise du chargé d’affaires juridiques est entièrement à exécuter dans tous les points.

 

01/07/1887

Arrêt du tribunal local de Strasbourg du 1er juillet 1887, concernant l’expropriation pour motifs militaires.

 

31/08/1887

Publication de l’extrait du tribunal conformément à la décision du tribunal impérial local III chambre civile « Kaiserliche Landgericht III, Civilkammer » conformément à l’article 10, la procédure fixe la prise de propriété définitive comme suit : Ban de la commune d’Oberhausbergen. Total : 26 lots en 26 jugements. Section C. « In den zwanzig Ackern ». Parcelles n°352, 369, 370, 371, 372, 373, 374, 373p, 375, 376, 377, 378, 379, 380, 381, 382, 383, 384p, 385p, 386, 387, 393, 384, 385, 394, 395, 396, 397, 398, 399, 400, 401, 402, 403, 405, 407. Total : 505,41 ares expropriés, 1 parcelle au prix de 130 M / are, 12 parcelles au prix de 120 M / are et 15 parcelles au prix de 110 M / are. « Le président de Basse-Alsace est autorisé à prendre possession des terrains ci-dessus avec les conditions de l’arrêt du tribunal avec la fixation provisoire des dédommagements. Ordonne finalement que les propriétaires des terrains vides immédiatement les terrains dès exécution de leurs obligations. La communication de cet arrêt est conforme aux articles 15 et 19 de la loi du 3 mai 1841 avec les remarques, que les articles 17 et 18 de la loi précise que les contrats de cession sont établis après l’absence d’hypothèque et de privilèges. Tous les recours doivent être déposés dans les délais prescrits. Strasbourg, le 31 août 1887. Kaiserliche Fortifikation ».

 

Source : S1233 n°209 du 08/09/1887.

 

13/10/1887

Un journal de Strasbourg a publié ce communiqué officiel : « Extrait de l’arrêt du tribunal local de Strasbourg du 26 août 1887, concernant l’expropriation pour motifs militaires. Conformément à la loi du 30 mars 1831. Conformément aux procès-verbaux du juge-commissaire « Richterkommissar » et des chargés d’affaires juridiques du 17 et 18 août 1887. Conformément à l’acte établit par le procureur impérial de Strasbourg du 23 août 1887, qui prend en compte la demande. Après concertation est conforme aux dispositions préconisées par la loi, que l’expertise du chargé d’affaires juridiques est entièrement à exécuter dans tous les points. Pour ces raisons le tribunal impérial local III chambre civile « Kaiserliche Landgericht III, Civilkammer » conformément à l’article 10, la procédure fixe la prise de propriété définitive comme suit : Ban de la commune d’Oberhausbergen ». Total : 18 lots en 3 jugements. Section D. Dorf. Parcelles n°87, 88, 89. Section A. « In der Klamm ». Parcelle n°653. Section C. « Über den Eckbolsheimerweg ». Parcelles n°609p, 610p, 611p, 612p, 613p, 614p, 660, 661, 662, 663, 664. « Bei den Marlenheimer Pfädel ». Parcelles 718, 720, 721. Total : 62 ares expropriés, 1 lot au prix de 180 M / are, 2 lots au prix de 140 M / are,1 lot au prix de 120 M / are, 6 lots au prix de 100 M / are, 8 lots au prix de 90 M / are.

« Ordonne finalement que les propriétaires des terrains vides immédiatement les terrains dès exécution de leurs obligations. La communication de cet arrêt est conforme aux articles 15 et 19 de la loi du 3 mai 1841 avec les remarques, que les articles 17 et 18 de la loi précise que les contrats de cession sont établis après l’absence d’hypothèque et de privilèges. Tous les recours doivent être déposés dans les délais prescrits.

Strasbourg, 13 octobre 1887. Kaiserliche Fortifikation ».

 

Source : S1233 n°239 du 13/10/1887.

 

Construction du fort V, Fort Oberhausbergen, Fort Großherzog von Baden

 

Processus décisionnel et préparation du chantier

 

Voici les principales étapes de la préparation de la construction de la future ceinture des forts détachés de Strasbourg. J’ai ajouté quelques repères importants de l’histoire du nouvel empire allemand et de la région. Par ailleurs quelques articles concernant la construction des autres forts détachés nous apportent de précieuses informations.

 

28/09/1870

Strasbourg : Entrée des troupes allemandes après la capitulation de la place forte.

 

Source : S0126, p.90-91.

 

29/09/1870

Ordonnance du roi de Prusse relative à l’étude de l’extension de la place forte de Strasbourg émise au lendemain de la capitulation de la place forte.

 

Source : S0111.

 

18/01/1871

Proclamation de l’Empire allemand à Versailles : le roi Guillaume de Prusse est reconnu Empereur allemand par les princes et Etats des deux Confédérations du Nord et du Sud. La confédération de l’Allemagne du Nord cesse donc d'exister.

 

Sources : S2786, p. 39. S3477, p. 10.

 

26/02/1871

Traité préliminaire de paix entre la France et les Etats allemands.

 

Sources : S0234, p. 54. S2786, p. 45. S3477.

 

20/03/1871

Diffusion de l’ordonnance impériale « A.K.O. » relative à la création du 15e corps d’armée allemand « XV. Armee-Korps », stationné en Alsace-Lorraine.

 

04/04/1871

Le presse locale évoque le projet de construction d’une ceinture de forts détachés à Strasbourg.

 

Source : S0215, n°41, 05/04/1871.

 

05/05/1871

Mémoire du Feldmarechal de Moltke, chef de l’état-major général allemand qui évoque la nécessité d’établir une série de forts détachés à Strasbourg.

 

10/05/1871

Conclusion du traité de Francfort : La France doit céder l’Alsace (hormis Belfort), une partie de la Lorraine et deux cantons Vosgiens à l’Empire allemand et doit verser 5,316 milliards de franc-or au titre des indemnités de guerre.

 

Sources : S2786, p. 46. S3477, p. 10.

 

01/06/1871

A Berlin, réunion du comte de Moltke, chef de l’état-major général de l’empire allemand, avant son inspection des positions à fortifier en Alsace-Lorraine.

 

Source : S0215, n°66 du 02/06/1871.

 

02/06/1871

Lors de l’inspection, le comte de Moltke, chef de l’état-major général de l’armée impériale allemande et le général Kamecke, chef du corps des ingénieurs militaires, rédigent un mémoire commun sur la place forte de Strasbourg dont voici quelques extraits : « Ce que Cologne est pour le Rhin inférieur, Strasbourg devrait le devenir pour le Rhin supérieur. La place renferme un ville prospère, elle gagne en importance particulière en tant que point de franchissement du Rhin et en tant que nœud routier et ferroviaire. Metz et Strasbourg seront lors d’une guerre contre la France, des places de rassemblement de notre armée et des points d’appui pour leurs opérations ». Ils prévoient également une extension ultérieure de l’enceinte urbaine.

 

Source : S0141, p. 383 ; S0599, p. 56-57.

 

26/06/1871

Publication d’une expertise de la commission de défense du territoire relative aux nouvelles fortifications de Strasbourg.

 

10/1871

Pose de jalons pour matérialiser les emplacements des futurs forts détachés de Strasbourg.

Echafaudage sous la forme d’une petite tour quelquefois surmonté d’un drapeau qui permet de réaliser l’alignement des futurs forts détachés sur le terrain. Normalement une deuxième tour identique permettait de marquer l’axe de la future traverse en capitale. Au sol on aperçoit également les jalons délimitant l’ouvrage sur le terrain et les premiers rails posés pour alimenter le futur chantier. Ce dessin de 1874 précise qu’il s’agit du fort détaché situé sur la rive droite du Rhin, dans le grand-duché de Bade, Fort 11, Fort Neumühl, puis Fort Bose.

Source : S2210, p. 332, collection MJR.

 

18/10/1871

La presse locale évoque le projet de construction de forts détachés et annonce que des sondages du terrain sont effectués.

 

05/11/1871

À la suite du mémoire du comte de Moltke, une ordonnance impériale demande la révision et la présentation d’un nouveau projet de défense du territoire du nouvel empire allemand.

 

17/11/1871

Ordonnance impériale : « J’ordonne au ministère de la guerre, conformément à l’expertise de la commission de défense du territoire du 26 juin, de ceinturer la forteresse de Strasbourg de forts détachés de telle sorte que la ville soit à l’abri d’un bombardement, et de réaliser ces ouvrages le plus rapidement possible. Entre autres, il faudra également planifier et entreprendre bientôt une extension de la forteresse, au niveau du front Nord ».

 

Sources : S0111, p. 146, S0234, p. 54-55 ; S0599, p. 56.

 

1872

Le service des fortification allemand réalise divers plans projets pour la construction des forts de la ceinture des forts détachés de Strasbourg :

Un plan de masse du « Fort 5 – Fort Großherzog von Baden » à Oberhausbergen, échelle 1 :500e, 1872.

Un plan « Fort 5 (Großherzog von Baden) », échelle 1 :225e de 1872.

Un plan « Fort 5 (Großherzog von Baden) » ; profils du glacis central « Mittlere Glacis-Profile », échelle 1 :200, année 1872.

 

Source : S1940.

 

01/02/1872

L’inspection générale des fortifications allemandes demande la réduction du coût de construction des futurs forts détachés en réduisant l’effectif de la garnison et la dimension des locaux de stockage. Pour les forts à fossés secs le revêtement de l’escarpe doit être remplacé par un mur d’escarpe détaché. En conséquence la 3e section du Comité des ingénieurs demande que le coût de construction d’un grand fort détaché ne s’élève au maximum qu’à 750 00 Thalers au lieu des 1 million qui étaient prévus initialement.

 

02/1872

Le Conseil municipal de Strasbourg est officiellement informé du projet de construction d’une ceinture de forts détachés.

 

07/02/1872

Le service des fortifications de Strasbourg « kaiserliche Fortification » publie au sujet de l’adjudication des forts II à VI à Strasbourg un complément d’informations : Les matériaux doivent être récupérer à Phalsbourg et dans les carrières de l’administration militaire et font l’objet d’une adjudication particulière, à laquelle pourront participer les consortiums, qui ont gagné l’adjudication de construction des forts du 12 de ce mois. Nous informons ces derniers que la construction d’une voie de chemin de fer de liaison permettra de transporter ces matériaux jusqu’aux chantiers. Pour l’adjudication future de l’exploitation de l’arasement de la place forte de Phalsbourg et pour l’éventuelle installation du chemin de fer de ceinture, aucune restriction n’est imposée, à part la nécessité de fournir des attestations de bonne exécution des contrats précédents délivrés par les autorités aux entrepreneurs. Strasbourg, le 7 février 1872.

 

12/02/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°20 du jeudi 25, n°21 du vendredi 26 et n°22 du samedi 27 janvier 1872 a publié cette adjudication relative à l’adjudication des travaux de construction des cinq premiers forts détachés de Strasbourg : « Le 12 février 1872 matin, à 10 heures, doivent être adjugés au bureau du service des fortifications « Bureau der Fortification » cinq grands forts sous le régime de « General-Entreprise » (consortium d’entreprises) aux entreprises proposant le meilleur prix.

Ces entreprises devront comprendre 3 à 4 maîtres maçons « Mauermeister » ou architectes « Baumeister », qui sont capables de déposer de bonnes attestations avant le 6 février 1872 à Strasbourg ; avec ces dernières il faudra prouver, que les intéressés ont déjà satisfait les autorités publiques lors de la construction de grandes fortifications ou de grands bâtiments publics. Pour l’adjudication, un minimum de trois participants de chaque consortium est suffisant, auquel il faudra ajouter un quatrième s’il s’agit d’un fort de classe 1 « Fort Erster Klasse » qui est adjugé. De grandes entreprises de travaux existant déjà, c’est-à-dire une société solide et bien organisée, qui s’allient à un bon maître maçon ou architecte « Maurer oder Bau-Meister », pourront également être candidates. Les conditions détaillées sont consultables au bureau local du service des fortifications, ainsi que la liste des prix, sur la base de laquelle tous les travaux ont été calculés. La fourniture de matériaux, les moellons et les pierres concassées, est assurée, et les entrepreneurs doivent prendre connaissance auparavant des conditions particulières, car cela aura une importance particulière sur les offres. De toute façon nous répondrons rapidement à toutes les questions.

Les offres doivent être proposées individuellement pour chaque fort, car un consortium comportant trois à quatre associés ne se verra adjugé qu’un seul fort. Une entreprise de construction qui aura entre six et huit associés peut se voir adjugé deux forts, si elle est la moins chère. Pour un grand fort, il faudra environ : 240 000 m3 de terrassement et 100 000 m3 de maçonnerie. Pour un fort de taille plus petite, il faut environ 2/3 du volume précédent. La construction doit être achevée dans un délai de deux à trois ans, y compris l’installation intérieure et les travaux annexes. Les offres doivent être déposées sous plis bien cacheté comportant la mention « Offerte für die Forts bei Strassburg », au plus tard avant 10 heures du matin du jour de l’adjudication ; les offres ne sont acceptées que si elles sont exprimées en pourcentage, celles qui surpasse le prix proposé ne sont pas validées. Strasbourg, le 22 janvier 1872. « Kaiserliche Fortifikation ».

Sources : S0155, n°20 du 25/01/1872, p. 4 ; n°21 du 26/01/1872, p. 4 ; n°22 du 27/01/1872, p. 4 ; n°33 du 09/02/1872, p. 4.

 

21/02/1872

Mise en application de la loi impériale allemande relative aux servitudes militaires aux abords des forteresses. Trois zones sont créées : 1er rayon de 600 m ; 2e rayon de 375 m ; 3e rayon de 1 275 m. Les forts détachés n’auront que le 1er et le 3e rayon.

 

Source : S0155, n°55 du 06/03/1872, p. 1-2.

 

03/1872

Les gardes du génie effectuent des relevés de terrain pour dresser des plans détaillés des communes soumises aux servitudes du rayon des fortifications. Ces relevés concernent dans un premier temps les environs des futurs ouvrages de la ceinture des forts détachés de Strasbourg.

 

08/03/1872

La Straßburger Zeitung annonce que la construction des 12 nouveaux forts détachés va bientôt commencer. Les chantiers pour les cinq forts détachés les plus importants, c’est-à-dire ceux de Wolfisheim, Niederhausbergen, Oberhausbergen et Reichstett sont désormais prêt.

 

Source : S0155, n°57 du 08/03/1872, p. 3.

 

19/03/1872

Journal Straßburger Zeitung n°67 du mercredi 20 mars 1872 : Strasbourg, le 19 mars 1872. La construction des forts de Strasbourg commencera bientôt à grande échelle, ceux de Metz –où il s’agit d’achever les travaux commencés par les Français en 1866 et 1867, et qui n’ont pas été achevés- sont menés avec vigueur depuis le début de l’année.

Pour ce faire une idée sur le volume de ces travaux, les entrepreneurs qui ont reçu le droit d’exploiter des carrières de grès, font extraire chaque jour 100 charrettes de pierres de taille qui sont acheminées à partir des Vosges vers les chantiers avec le chemin de fer. De plus, on procède également à la reconstruction des maisons endommagées, alors qu’à Strasbourg, de nombreux bâtiments ne sont encore que des tas de gravats, mais peut-être que l’agrandissement de cette ville commencera bientôt.

Mais également dans les autres villes, comme Mulhouse par exemple, où les chantiers de construction dureront de nombreuses années si bien que les salaires ont rapidement augmenté et sont d’ailleurs toujours à la hausse. Cependant rien n’a été décidé pour la construction de fortifications qui feraient le contrepoids face à Belfort, en revanche il semble que les matériaux qui seront utilisés à Strasbourg ne viendront pas seulement de Phalsbourg mais également de Sélestat.

 

25/03/1872

Directives du général von Biehler relatives à la réduction des projets de nouvelles fortifications de Strasbourg. La 3e section du comité des ingénieurs « Ingenieur-Comité – Abtheilung 3 » prévoit les montants maximum suivants : pour un grand fort, de 550 000 à 560 000 thalers ; pour un petit fort, de 450 000 à 460 000 thalers ; grands forts : II, IV, V et VI, petits forts : forts II, III et VII.

 

Source : S0599, p 139-144.

 

25/03/1872

Le Comité des Ingénieurs de l’empire allemand à Berlin fait réaliser un plan de masse à l’échelle 1/500e du Fort V portant l’inscription : « Ingénieur Comité » Comté des ingénieurs, « Fort V Oberhausbergen », « Gehörig zum Gutachten vom 25. März 1872 ». Il s’agit d’un plan projet accompagnant l’expertise du 25 mars 1872. Le plan ne comporte aucune signature. Nous avons constaté que ce plan présente quelques différences notables avec ce qui a été réellement construit, notamment au niveau du nombre de pièces de la caserne de gorge. Comme tous les grands forts détachés de type Biehler, nous avons ici 4 traverses-abri sur chaque face et 2 traverses-abri et 2 traverses en terre sur chaque flanc. Le blockhaus de gorge est rectangulaire et la poudrière de gorge ne comporte qu’une seule salle rectangulaire.

Plan de masse du fort V, Fort Oberhausbergen. Attention le nombre de pièces de la caserne de gorge diffère de l’ouvrage construit.

Source : S1940, collection MJR & CESFS, archives GSTAPK Berlin.

Vue détaillée de la caponnière du saillant qui a été arasée vers 1886-1890. Elle était armée de 4 canons de 8 cm lisses sur affût de casemate.

Vue détaillée du front gauche.

Vue détaillée des locaux d’artillerie sous le parapet de la face gauche. Initialement la petite pièces destinée au stockage des fusées n’était accessible que par l’extérieur et était bien séparée des autres locaux d’artillerie. Ses locaux n’avaient pas encore de poterne de liaison avec le grand magasin à poudre du flanc gauche. Contrairement à aujourd'hui, les locaux de stockage des obus n'avaient pas de portes vers la cours. Ils étaient uniquement accessible à partir du couloir du front. 

Vue détaillée du parapet du flanc gauche. On voit que la première traverse-abri était directement reliée à l’extrémité de l’aile gauche de la caserne de gorge. Ce parapet comprend deux traverses-abri et deux traverse en terre.

Aile droite de la caserne de gorge. De gauche à droite, le coffre de flanquement, les chambres, les 4 pièces des latrines et la poterne rejoignant le traverse-abri du flanc droit. Sur ce plan projet initial, l’aile droite entre le coffre de flanquement et les latrines comprend dix pièces des n°27 - 36, alors que la construction réelle ne comporte que 9 pièces des n°32 à 40.

 

02/04/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°82 du mardi 9 avril 1872 nous livre cette information relative à l’augmentation du trafic sur le canal et projet de transporter les pierres des fortifications de Phalsbourg vers Strasbourg : Du canton de Lutzelbourg, 2 avril 1872. La circulation fluviale sur le canal est déjà très soutenue comme jamais, et cela risque encore d’augmenter puisque les pierres de taille prélevées lors de l’arasement des fortifications de Phalsbourg seront acheminées à Strasbourg pour servir de matériaux de construction pour la construction des nouveaux ouvrages de fortification.

 

04/04/1872

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin nous livre la liste des entrepreneurs a qui ont été adjugés les travaux de construction des 5 premiers forts détachés : Les nouveaux travaux de fortification viennent d’être adjugés définitivement, à savoir : les forts de Niederhausbergen et de Souffelweyersheim à MM. Uringer et Comp., de Mayence ; ceux d’Oberhausbergen et Wolfisheim à MM. Pasdach et Comp., de Danzig ; et celui de Reichstett à M. Pathe.

 

13/04/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°86 du samedi 13 avril 1872 a publié cet article relatif à la construction des nouvelles fortifications : « Strasbourg le 12 avril 1872. De Strasbourg, d’après la « Spener’schen Zeitung » à propos de la construction des ouvrages de fortifications : La ville doit être munie d’une ceinture de 18 forts distants en moyenne d’environ d’une lieu « Meile » de l’enceinte de la ville. Dans un premier temps la construction de 5 forts au nord-ouest va être commencée, et l’exécution de ces travaux a été adjugée à plusieurs consortiums de maîtres maçons. La construction de ces 5 premiers forts doit être complètement achevée au 1er avril 1875. Les plans délivrés aux entrepreneurs sont assez succins, la réalisation des dessins de détail reste à leur charge, bien que les plans délivrés soient déjà de grande qualité. Ces consortiums commencent à présent à ériger sur les emplacements des futurs chantiers un certain nombre de logements et même des cantines pour les colonies de travailleurs d’une capacité d’environ 800 à 1 000 personnes. Ces derniers viendront essentiellement de l’ancienne Allemagne « Alt-Deutschland », puisque les Alsaciens ne veulent pas s’adonner librement à ces travaux. Seulement après l’achèvement de ces 5 forts que l’on commencera la construction des 13 autres, et là seulement, lorsqu’ils seront tous terminés, alors que le coût global est estimé entre 30 et 40 millions de Thaler, commencera la démolition des anciennes fortifications ». Remarque : L’emploi des Alsaciens-Lorrains sur les chantiers des nouvelles fortifications de Strasbourg n’était pas souhaité à cause de l’espionnage. Mais petit à petit, il s’avère nécessaire pour compléter les effectifs d’ouvriers étrangers et pour assurer les transport des matériaux avec des attelages locaux. Par ailleurs le nombre de forts à construire est erroné, seuls 14 forts détachés seront construits de 1872 à 1882. 

 

14/04/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°87 du dimanche 14 avril 1872 nous livre ces informations quant à la future construction des forts détachés de Strasbourg : « Du canton de Schiltigheim, par le Niederrheinische Kurier du 12 avril 1872 : « La construction des forts de Strasbourg n’a pas encore commencé et les terrains sur lesquels ils doivent être érigés, ont été labourés et ensemencés comme d’habitude. Mais à causes de différentes raisons, on peut conclure que les travaux vont bientôt commencer. Le garde du génie « Wallmeister » qui est chargé de la surveillance des travaux des entrepreneurs, s’est installé à Mundolsheim avec sa famille. Il procède actuellement à dresser un plan détaillé des villages qui sont soumis aux servitudes du Rayon de fortification, et il a informé les propriétaires concernés qu’à l’avenir ils ne pouvaient plus ériger de constructions ni procéder à des réparations sur les constructions existantes sans en demander l’autorisation au service du génie.

Le jalonnage du tracé du chemin de fer de ceinture, qui doit relier les différents forts est terminé depuis quelques jours. Cette ligne qui dérivera de la ligne ouest au bas du fort de Mundolsheim, reliera le canal de la Marne au Rhin au canal de la Bruche, et elle servira au début au transport des nombreux matériaux de construction. Cette ligne aura une largeur de 16 mètres avec le fossé et sa clôture « Einfriedigung » ; elle coupera les belles terres au détriment des agriculteurs des environs de Souffelweyersheim, Mundolsheim, des trois Hausbergen et de Wolfisheim. En conséquence, les exigences des propriétaires ne cessent de croître ».

 

16/04/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°89 du mercredi 17 avril 1872 nous livre ces informations : « Strasbourg, 16 avril 1872. Comme nous venons de l’apprendre, la société chargée de la construction du fort de Reichstett a commencé l’extraction des pierres entre Saverne et Lutzelbourg, et elle va mener ces travaux à grande échelle. Cette même société a également entrepris avec la même vigueur l’arasement du bastion n°2 de Phalsbourg, si bien que cette fortification sera bientôt complètement démontée ». Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°91 du 18 avril 1872 a publié un article similaire.

 

17/04/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°89 du mercredi 17 avril 1872 a publié cette annonce : « Offre d’emploi. 1 000 maçons « Maurer » et tailleurs de pierres « Steinmetzen » trouvent immédiatement un emploi bien rémunéré pour trois et plusieurs années sur les carrières de grès « Sandsteinbrüchen » de Saverne et de Lutzelbourg pour la construction du Fort de Reichstett. Nous donnerons des lots des travaux de maçonnerie qui commenceront au début du mois de mai, ainsi que mes gigantesques travaux de terrassement, sous la forme de petits contrats de sous-traitance. Les entrepreneurs autorisés, qui souhaitent y participer avec un groupe de gens doués, auront de plus ample information auprès de la société de construction Pathe, Jerschke & Schneider à Strasbourg ». 

Remarque : Les premiers travaux de construction des forts détachés commencent au niveau du Fort Reichstett. En effet ce fort est le plus proche du port de Souffelweyersheim où sont débarqués les matériaux transportés par le canal de la Marne-au-Rhin. Les autres chantiers commenceront au fur et à mesure de l’installation du chemin de fer de ceinture avec successivement le Fort III, Fort Mundolsheim, le Fort IV, Fort Niederhausbergen, puis le Fort V, Fort Oberhausbergen, le Fort VI, Fort Wolfisheim. Le fort VII est également construit au cours de cette période, mais il n'est pas mentionné dans l'adjudication. 

 

05/1872

En mai 1872 le général von Biehler aurait apporté des corrections au jalonnage sur le terrain de l’implantation des forts n°II à VII. Ce sont souvent de petites modifications, ou un déplacement de quelques mètres permet d’économiser de nombreux m3 de terrassement.

 

03/05/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°103 du vendredi 3 mai 1872 et le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°106 du 5 mai 1872 ont publié cette annonce relative à la livraison de gravier au profit de la construction du chemin de fer de ceinture destiné à alimenter les chantiers de constructions des futurs forts détachés de Strasbourg : « Gravier « Kies ». Pour la livraison d’une grande quantité de gravier à Wolfisheim, Reichstett et Holtzheim, nous recherchons des livreurs efficaces. Faites vos offres chiffrées, par mètre cube livré pour chaque site, et déposer les chez Becker & Rauchert, entrepreneur de construction « Bauunternehmer », Broglie n°8 ».

 

03/05/1872

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin qui nous apporte des précisions sur le futur arasement des fortifications de Sélestat, dont une partie des pierres sera utilisée à partir de 1873 pour la construction des forts détachés de Strasbourg : « Schlestadt. La question de la démolition de notre forteresse semble entrer dans une phase nouvelle. M. le colonel du génie Schott est venu visiter notre ville dimanche dernier et a fait à l’administration municipale des propositions, qui d’ici à quelques jours devront être soumises aux délibérations du Conseil municipal. Il s’agirait, dans un délais de trois ans, de rendre la forteresse de Schlestadt impropre à être employée comme place de guerre ; ce résultat serait obtenu par l’enlèvement des cavaliers, des parapets jusqu’au niveau du terre-plein des remparts, et par des travaux analogues dans les ouvrages extérieurs. Les terres et les matériaux de démolition serviraient à combler les fossés, sans que cependant le nivellement de ces derniers soit nécessaire. Ces travaux seraient à la charge de la ville qui deviendrait propriétaire de tous les terrains formant actuellement le domaine militaire. Il y a lieu d’espérer que cette question aura bientôt une solution favorable aux intérêts de notre ville. (Nouvel Alsacien) ».

 

29/05/1872

Début de construction du chemin de fer de ceinture destiné à alimenter les chantiers de construction des forts de la rive gauche du Rhin. Ces travaux ont été adjugés aux entrepreneurs Rauschert & Becker. Cette ligne qui part du port de Souffelweyersheim sur le canal de la Marne au Rhin passe par Mundolsheim, Oberhausbergen et Niederhausbergen, et rejoint d’un côté au nord-est la rive gauche de l’Ill près du futur Fort I (Fort Fransecky) et au sud-ouest la berge du canal du Rhône-au-Rhin, près du chantier du Fort IX (Fort Werder) à Graffenstaden. La ligne est mise en service au fur et à mesure de l’avancement des travaux, en desservant dans un premier temps le fort II et le fort III, puis le forts IV, et enfin les forts V et VI.

 

31/05/1872

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin relatif à l’acquisition des terrains du chemin de fer de ceinture et des nouvelles fortifications : On nous écrit de Hausbergen : D’après des ordres récents, les terrains pour l’établissement du chemin de fer de ceinture ne seront pas pris provisoirement en possession, mais achetés définitivement, comme ceux des forts. Depuis quelques jours, les Commissions chargées des expropriations de terrains ont commencé leurs opérations.

 

13/06/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°137 du vendredi 14 juin 1872 nous livre ces informations : « On vient de publier dans le journal Niederrheinische Courrier, sur Hausbergen : Depuis plusieurs jours les travaux du chemin de fer de ceinture ont commencé ; sur la colline on a commencé à creuser un puits pour le fort et à ériger des baraquements pour les ouvriers. Les terrains destinés au fort sont débarrassés de leurs récoltes. Les propriétaires espèrent être indemnisés bientôt, puisque à la suite de l’expropriation le nouveau propriétaire vient d’en prendre possession ».

Remarque : Cet article concerne à priori le chantier du futur Fort IV, Fort Niederhausbergen, ou éventuellement le Fort V, Fort Oberhausbergen, dont la construction est un peu plus tardive que le premier.

 

22/06/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°145 du dimanche 23 juin 1872 nous livre cette information : Strasbourg, le 22 juin 1872. Son excellence Monsieur le général « General-Lieutenant » von Kamecke est arrivé hier matin à 8h43 et est descendu à l’hôtel « Englischer Hof ».

 

Construction du gros œuvre

 

Chronogramme

A l’intérieur du porche d’entrée : 1874 – 1875. Inscription complète : « Hptm. von Oidlman. 1874 – Hptm. Neumann. 1875 ». Traduction : Capitaine « Hauptmann » von Oidlman 1874 et capitaine Neumann 1875. Il s’agit en fait des deux officiers ingénieurs du génie de l’armée impériale allemande, chargés successivement en 1874 et en 1875 du suivi et du contrôle de la construction du Fort d’Oberhausbergen. Le Hauptmann von Oidlmann a d’ailleurs signé, en tant que capitaine ingénieur un plan du fort de masse à l’échelle 1 : 500e réalisé par le service des fortifications de Strasbourg, en annexe d’un dossier daté du 25 mars 1872.

 

1872 – 1875

Dates officielle de construction.

 

Source : S0111.

 

08/1872 – 08/1874

Dates affinées de construction du gros œuvre d’après les renseignements disponibles.

 

27/06/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°150 du samedi 29 juin 1872 nous livre cette information : « Le journal de Vienne Neue Freihe Presse écrit d’ici : « Des forts qui doivent transformer notre ville en place forte de 1er rang, depuis quelques temps les travaux de certains d’entre eux ont été pris à bras le corps, et plus précisément les deux, qui couronnent les Hausbergen, une croupe de terrain allongée fort imposante, situé environ sur la ligne entre Strasbourg et Saverne.

C’est seulement après l’achèvement des forts que l’on commencera l’extension de la ville qui est d’ailleurs fort attendue, une date surveillée par l’association de promotion de la construction « Bauverein » qui vient d’être créé. Cette association d’entre aide doit aider les familles dans l’acquisition des logements, en leur permettant de payer par fractions ces investissements. D’ailleurs, le manque de logements actuel sera bientôt résorbé, puisque dès cet automne on aura reconstruit la plupart des immeubles détruits lors du siège ». Remarque : A priori il ne s’agit là que des travaux préparatoires des deux chantiers, des Fort IV Fort Niederhausbergen et Fort V Fort Oberhausbergen.

 

01/07/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°152 du mardi 2 juillet 1872 nous donne ces informations : De l’Alsace le journal « Deutsche Presse » publié à Francfort a écrit sur les fortifications de Strasbourg : « A Strasbourg, 1er juillet 1872. Au nord entre l’Ill et le Rhin l’enceinte de la ville, qui reliera à 3 kilomètres l’actuel front jusqu’au canal, sera avancée de telle façon, que les belles promenades entre la Robertsau et la place de la Robertsau seront incluses dans l’enceinte. C’est à cet endroit que l’on construira un port et canal, qui vient du Rhin et passe par Kehl, et permette un meilleur approvisionnement. A l’ouest, au-delà du front qui regarde vers la France, le côté qui nécessite naturellement une meilleure défense, la Prusse érige un vaste camp retranché « verschanztes Lager » qui peut accueillir une armée de 200 000 hommes, qui avec Strasbourg et cinq grands forts en forme d’étoile (sternformige Forts) qui seront érigés sur les points suivants, en commençant par le nord : le Fort Reichstett, à environ 8 kilomètres au nord-est de la nouvelle enceinte, qui contrôle face à l’ouest la route vers Lauterbourg et vers l’est le chemin de fer vers Paris et ultérieurement deux lignes de chemin de fer projetées dont l’une relie la ville et les forts et l’autre qui relie les forts entre eux. Plus au sud à environ 3 kilomètres de ce premier Fort Reichstett où se trouve d’une part la route vers Wissembourg, et d’autre la grande ligne de voies ferrées vers Paris, le Fort Souffelweyersheim, à un kilomètre au sud-ouest le Fort Niederhausbergen près de la grande route de Strasbourg à Bouxwiller et enfin, les ouvrages d’Oberhausbergen et de Wolfisheim qui commandent la route allant à Saverne, Paris et le canal de la Bruche. Les emplacements de ces cinq forts ont été astucieusement choisis. Tous dominent le terrain dans la plaine de Strasbourg, qui est située à une hauteur de 150 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le Fort Reichstett est à une hauteur de 150 mètres, celui de Souffelweyersheim a une hauteur identique, ceux de Niederhausbergen et d’Oberhausbergen respectivement à 191 et 173 mètres, et enfin celui de Wolfisheim à 160 m au-dessus du niveau de la mer. Le premier, situé au nord du camp retranché, s’appuie sur les marais de la Souffel, et le cinquième au sud, sur les bras confluents de l’Ill. Sur le Rhin, en passant par Kehl, il est toujours possible d’amener de l’aide de toute sorte en provenance d’Allemagne ». Remarque : Petite erreur dans cet article, les forts n’ont pas de tracé en étoile mais en lunette aplatie.

 

03/07/1872

Un correspondant strasbourgeois de la Presse allemande de Francfort donne à ce journal des détails sur les nouvelles fortifications de Strasbourg ; ces renseignements sont reproduits par la Gazette de Strasbourg. Du côté de la France on construira un vaste camp retranché pouvant contenir 200 000 hommes et relié la ville par cinq forts ; le fort de Reichstett, à 8 kilomètres au nord de la nouvelle enceinte ; le fort de Souffelweyersheim (habituellement dénommé Fort Mundolsheim) ; le fort de Niederhausbergen ; celui de Oberhausbergen et celui de Wolfisheim. Le fort de Reichstett dominera la route de Lauterbourg et le chemin de fer de Paris ; celui de Souffelweyersheim dominera également cette dernière ligne ; celui de Niederhausbergen, la route de Bouxwiller ; les deux autres forts, la route de Saverne et le canal de la Bruche.

 

Source : S0568.

 

18/07/1872

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin du vendredi 19 juillet 1872 nous apporte les précisions suivantes : « Strasbourg, le 18 juillet. J’ai lu dans votre estimable feuille des détails inexacts sur les travaux de fortification. Je vous communique par conséquent de source compétente, qu’à la vérité on ne construit en ce moment que cinq forts, parce qu’on n’a pas pu les commencer tous à la fois, les matériaux et les ouvriers manquant, mais qu’on élèvera en tout 12 forts, qui, pendant leur construction, seront reliés entre eux par des chemins de fer, qu’on supprimera dès que les forts seront achevés, par ce que, le cas échéant, ils ne feraient que gêner la défense. Si votre correspondant avait dit que 12 forts seront reliés par un réseau télégraphique, il eût été plus près de la vérité. Tout aussi peu il est question d’un camp retranché de 200 000 hommes, car dans les cercles compétents on n’a pas encore pris la moindre décision à ce sujet ».

 

22/07/1872

Le journal : Straßburger Zeitung n°173 du vendredi 26 juillet 1872 nous livre et article sur la démolition des fortifications de Phalsbourg et le transport de ces pierres vers les chantiers des forts détachés de Strasbourg : « Strasbourg, 22 juillet 1872. L’arasement de la place forte solide comme un roc de Phalsbourg est pour l’essentiel pratiquement achevé, bien qu’il faille compter encore quelques mois pour achever ce qui a été commencé. Ces travaux ont entraîné une pénurie d’eau dans la place, puisque la population de cette petite place enclavée était déjà obligée de chercher péniblement de l’eau à l’extérieur à cette période de l’année. Deux bataillons de « Braunschweiger » sont encore en garnison dans la ville. La population se montre très réticente à leur départ.

On peut encore signaler qu’une importante partie des maçonneries des fortifications qui ont été arasées, ont été transportées vers le canal près de Lutzelbourg à l’aide d’une voie ferrée spéciale et chargée dans les péniches pour être transporté à Strasbourg, où elle sera employée pour la construction des nouveaux forts extérieurs. Les bâtiments de Phalsbourg endommagés lors du bombardement sont systématiquement remplacés par de nouvelles constructions ».

 

23/07/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°173 du vendredi 26 juillet 1872 nous livre cet article sur les travaux de fortification : « Des travaux encore plus importants sont menés actuellement à Strasbourg, et à Phalsbourg sont entreposées d’énormes masses de pierres provenant des fortifications locales, et qui n’attendent que le transport pour être employées aux travaux de construction. Depuis peu de temps, on a également érigé ici une nouvelle briqueterie – tuilerie et elle est d’ailleurs déjà en fonction, si bien que cet établissement est déjà en mesure de livrer les briques nécessaires à ces travaux ».

 

27/07/1872

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin du mardi 30 juillet 1872 nous livre ces informations sur le transport des pierres vers les chantiers des forts détachés de Strasbourg : « Phalsbourg, 27 juillet. Le chemin de fer à Lützelbourg. Au commencement du mois d’août des rails seront posés sur la nouvelle route presque achevée de Lützelbourg à Phalsbourg. Ainsi s’évanouit l’espoir de nos habitants ainsi que des carrières de pierres voisines, de pouvoir bientôt profiter de cette nouvelle voie à pentes douces. La voie ferrée servira au transport des pierres provenant de la démolition des ouvrages de fortification au canal de la Marne-au-Rhin, et même pour la descente, les voitures seront trainées par des locomobiles ».

 

Un article similaire du journal Straßburger Zeitung n°177 du mercredi 31 juillet 1872 nous informe également sur ce sujet : « Phalsbourg, 27 juillet 1872. Au début du mois d’août on installera sur le « Steinbahn », la pratiquement toute nouvelle route du district de Lutzelbourg à Phalsbourg, une voie étroite pour wagonnets « Rollbahn ». Avec cela les habitants et les propriétaires de carrières voisines ont fondé l’espoir de pouvoir bientôt l’utiliser, sur ce nouveau chemin à très faible pente descendante. Ce voie étroite « Rollbahn » doit être utilisée pour assurer le transport des pierres issues de la démolition des ouvrages de fortification de notre ville jusqu’au canal de la Marne-au-Rhin « Rhein-Marnekanal », et les wagonnets qui descendront tout seuls jusqu’à la vallée, remonteront avec des locomobiles. La durée des transports et avec cela l’activité de cette voie étroite a été fixée à 6 mois, peut-être que cette voie provisoire serait remplacée par une voie définitive, si les besoins de l’industrie locale s’avéraient suffisant, pour que l’installation soit rentable ». 

 

28/07/1872

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin du dimanche 28 juillet 1872 nous livre cet article : « Phalsbourg, 25 juillet. Les ouvrages en maçonnerie de cinq bastions sur les six qui forment les fortifications de Phalsbourg ont été démolis et les pierres gisent dans les fossés. Elles sont destinées aux forts de Strasbourg. On évalue à 30 000 mètres cubes les pierres de taille des six bastions ; le mètre cube pesant 50 quintaux, ma masse totale se monte à 500 000 quintaux. La ville étant éloignée de 3 kilomètres de Lützelbourg, la station la plus proche du chemin de fer, on a jugé nécessaire de construire un chemin de fer spécial d’ici à Lützelbourg pour le transport de cette masse énorme de pierres et on se servira à cet effet de la nouvelle chaussée commencée au printemps de cette année et qui est déjà terminée. Le service sera inauguré le 1er août et le 1er février la chaussée sera livrée définitivement à la circulation du public ; par conséquent le transport des pierres aura cessé à cette époque. Les fossés comblés au moyen des remparts et la place qu’on gagnera sera convertie en jardins. Cet emplacement sera mis à la disposition des habitants de la ville qui pourront le louer ou l’acheter à certaines conditions. En attendant, ces fortifications démantelées offrent un triste aspect et plus d’un Phalsbourgeois sent son cœur se briser dans sa poitrine, bien que l’avantage soit pour nous ».

 

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin du mercredi 31 juillet 1872 nous livre ces faits divers : Niederhausbergen, 28 juillet. L’autre jour déjà un ouvrier travaillant au fort de Reichstett succomba à un coup de soleil. Hier un ouvrier du fort de Mundolsheim eut le même sort, et aujourd’hui même un ouvrier du fort de Niederhausbergen a dû être transporté chez lui dans un état désespéré.

 

30/07/1872

Journal Straßburger Zeitung n°176 du mardi 30 juillet 1872 nous livre cette annonce : « Les maçons compétents trouveront un emploi bien rémunéré sur les forts de Wolfisheim et d’Oberhausbergen, près de Strasbourg. Se présenter soit aux forts soit chez August Pasdach & Comp. à Strasbourg, Goldgiessen Nr. 3 ».

 

30/07 – 06/08/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°176 du mardi 30 juillet 1872 et suivants a publié cette annonce : Briques « Backsteine » de dimension règlementaires de 25 x 12 x 6 ½ peuvent être livrés tous les jours aux forts de Wolfisheim et d’Oberhausbergen.

Sources : S0155 : n°176 du 30/07/1872, p. 4 ; n°177 du 31/07/1872, p. 4 ; n°178 du 01/08/1872, p. 4 ; n°179 du 02/08/1872, p. 4 ; n°180 du 03/08/1872 ; n°182 du 06/08/1872, p. 4.

 

02/08/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°179 du vendredi 2 août 1872 a publié ce communiqué interdisant l’accès sur les chantiers des forts détachés : « Il est interdit à toute personne hormis les ouvriers de pénétrer sur les chantiers des fortifications des environs de Strasbourg hormis les travailleurs et personnes habilitées porteur d’une autorisation du service des fortifications de Strasbourg. Le gouverneur impérial von Hartmann ».

 

11/08/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°188 du mardi 13 août 1872 nous livre cet article : « Strasbourg, 11 août 1872. Plutôt aujourd’hui que demain, doit penser chaque bon Allemand, lorsqu’il voit avec quel zèle et quelle énergie a commencé et est réalisé la construction des forts autour de Strasbourg. Là il règne de l’activité et se développe avec un extraordinaire rapidité de la vie et travaux que bien des habitants du plat pays semblent croire au miracle. Et on se pose la question quel est l’esprit de cette activité, le ressort principal de ce remarquable ouvrage ? Une poignée fort heureuse semble avoir été saisie, pour désigner les personnalités de direction. Le directeur des travaux de construction des forts est le lieutenant-colonel « Oberstlieutenant » Grund. Il exécute son service de jour comme de nuit, et aucun effort que ce soit tôt ou tard ne lui ai de trop, lorsqu’il s’agit de la mission, de protéger la vieille ville impériale allemande contre toute éventualité venant de l’Ouest. Également les différentes sociétés, qui participent à la construction des forts, réalisent ce qui en temps normal est considéré comme impossible. Mais c’est particulière la personnalité loyale et fidèle du directeur cité précédemment, dont l’influence est stimulante et encourageante pour les entrepreneurs et travailleurs. Avec un tel travail en commun le succès ne peut pas être absent, et dans de telles conditions, toutes les difficultés sont surmontées avec facilité. Les durées de construction qui a été fixée pour les cinq premiers forts, ne sera pas entièrement utilisée, et lorsque dans deux ans nos troupes d’occupation en France se retireront, nous serons consolés de pouvoir regarder et construire sur notre forteresse de la frontière. Le dicton Oh Straßburg, Oh Straßburg, du wunderschöne Stadt, est tel le Phoenix qui renaît des cendres, n’est plus une moquerie ».

 

16/08/1872

La revue militaire de l’étranger n°46 a publié un article tiré de journal militaire allemand et de la Gazette d’Augsbourg : On vient de former une commission, sous le nom de : Inspection impériale des nouvelles fortifications de Strasbourg. Comme son nom l’indique, elle est spécialement chargée des travaux qui s’exécutent à Strasbourg ; le colonel Klotz, du corps des ingénieurs, est à sa tête. L’enceinte de Strasbourg sera avancée à 3 kilomètres au nord, entre l’Ill et le Rhin, jusqu’au canal qui unit ces deux cours d’eau. Ainsi, la promenade de Roberstau sera comprise dans la nouvelle enceinte. Un canal, qui communiquera avec de la Marne au Rhin, permettra de tirer facilement des approvisionnements de Kehl. Le front qui regarde la France recevra naturellement les plus fortes défenses. On établira à l’ouest de la place un camp retranché susceptible de recevoir 200 000 hommes et qui sera couvert par cinq grands forts, à savoir : Le fort de Reichstett, à 8 kilomètres nord-ouest de la nouvelle enceinte, commandant la route de Lauterbourg ; A 3 kilomètres au sud de ce premier fort, le fort de Souffelweyersheim, commandant la route de Wissembourg et le chemin de fer de Paris ; A 1 kilomètre au sud-ouest, le fort de Niederhausbergen commandant la route de Strasbourg à Bouxwiller, et enfin les forts d’Oberhausbergen et de Wolfisheim commandant les routes de Saverne et de Paris, et le canal de la Bruche. Tous ces forts dominent la plaine de Strasbourg. On se propose, en outre de construire une ligne de fer qui reliera tous ces forts entre eux avec la place.

Nous ajoutons à ces renseignements la nouvelle suivante, tirée d’un des derniers numéros de la gazette d’Augsbourg : « Trois forts faisant partie du système général de Strasbourg seront construits sur le territoire du grand-duché de Bade : Le premier, entre Sundheim et Eckartsweier ; Le second, au sud de Neumühl ; Le troisième, à Altenheim.

 

11/09/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°213 du mercredi 11 septembre 1872, n°215 du 13 septembre 1872 et n°217 du 15 septembre 1872 a publié cette offre d’emploi : Cherche 15 – 20 travailleur fabriquant en briques « Backstein-Arbeiter » pour des briques de fortification pour 7 francs pour mille, trouvent immédiatement un emploi pour une longue durée. Demande personnelle à faire à Strasbourg, route de Bischwiller « Bischweilerstrasse » Nr. 9, 1er étage.

 

Sources : S0155, n°213 du 11/09/1872, p. 4 ; n°214 du 12/09/1872, p. 4 ; n°215 du 13/09/1872, p. 4 ; n°217 du 15/09/1872, p. 4.

 

14/09/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°218 du mardi 18 septembre 1872 nous livre ces informations : « Strasbourg, 14 septembre 1872. Comme l’a appris la gazette de Karlsruhe « Karlsruher-Zeitung », on est maintenant sûr à Sélestat que l’arasement des fortifications sera commencé sans délais. Les travaux doivent être terminés dans les trois ans. C’est toutefois une bonne nouvelle pour les habitants de Sélestat ».

 

28/09/1872

Les autorités allemandes ont choisi le samedi 28 septembre 1872, le jour anniversaire de la capitulation de Strasbourg, pour célébrer de manière festive la pose de la pierre fondamentale des nouvelles fortifications de Strasbourg, sur le chantier du Fort V – Fort Oberhausbergen – Fort Grossherzog von Baden, actuel fort Frère. A cette occasion, ils ont invité, au moyen du rapport de garnison « Parolebefehl », tous les officiers, médecins et fonctionnaires de l’armée, et des cartons d’invitation ont également été envoyés aux représentants des diverses branches de l’administration civile et à leurs épouses. Grâce aux articles publiés par la presse, nous avons reconstitué le déroulement de cette cérémonie.

Les alentours du fort ont été pavoisés de drapeaux noir, blanc et rouge sur un large rayon, et la place de la cérémonie a été ornée de sapins, de guirlandes qui virevoltaient gaiment dans le vent. Du haut de la crête des parapets du front, sur lesquels les invités civils avaient pris place, parmi lesquels on trouvait de nombreuses dames, la place offrait à leur vue une image idyllique en arrière-plan, avec la tour de la cathédrale éclairée par le soleil et les sommets bleus des hauteurs des Vosges et de la Forêt-Noire. Parmi les invités ont été aperçus en plus de l’intégralité des autorités militaires et civiles, le conseiller du gouvernement von Quast, conservateur des monuments historiques de Prusse et de nombreuses dames alsaciennes des environs, reconnaissables à leur couvre-chef traditionnel.

Source : S2181.

 

La solennité a été ouverte ponctuellement à 10 heures, lorsque son excellence le général commandant le 15e corps d’armée von Fransecky pénétra dans le carré formé par des détachements de troupes de toutes les armes, et dès cet instant la fanfare de trompettes du régiment d’Uhlans annonça l’ouverture officielle de la cérémonie.

Sur cela, le gouverneur de la place von Hartmann prononça le discours officiel ; ce discours est certes assez long, mais nous le publions en intégralité car il reflète bien l’opinion des dirigeants allemands de l’époque : « Après que Strasbourg avait ouvert ses portes à Louis XIV, le roi reconnu que sa première mission était de sécuriser ce bien précieux par la modernisation des fortifications. Il chargea de cette mission son ingénieur le plus célèbre et le plus doué, Vauban. Les anciens bastions et redoutes, auxquels avaient œuvré les architectes militaires Specklin et Rimpler, ont été renforcés, les fossés ont été approfondis et régulés, un grand nombre d’ouvrages avancés ont été construits, la citadelle qui a été érigée était un modèle du genre reflétant l’art de la fortification de l’époque, sa jonction à l’enceinte urbaine de la ville a été réalisée, une ingénieuse zone inondable a été installée et protégée, tous les fronts de la forteresse étaient préparés contre toute attaque ennemie. Strasbourg était considérée comme une place imprenable. Cette ville d’Empire qui a gardé sa culture germanique derrière ses murs crénelés et préservée son indépendance grâce à l’appui de ses bastions, bien que l’Alsace eût été perdue, était devenue une place d’armes française, c’est-à-dire une place avancée base de départ des conflits contre l’Allemagne.

Les successeurs de Louis XIV ont renforcé Strasbourg, des plans dirigés contre l’Allemagne et sa puissance. Le fabuleux arsenal qui a été érigé contenait de nombreuses armes destinées à combattre l’Allemagne ; on a créé une fonderie de canons, des ateliers et des écoles militaires, qui avaient acquis très rapidement une réputation européenne. C’est de Strasbourg que partirent de nombreuses armées pour soumettre et dévaster l’Allemagne. Les portes de Strasbourg ont été baptisées des noms des victoires françaises.

Strasbourg était considérée comme une sentinelle inquiétante, avec laquelle le voisin menaçait la réunification et le déploiement de la puissance allemande. Les guerres de libération et les accords de paix de 1814 et 1815 avaient laissé l’Alsace et Strasbourg à la France. Avec la reconstitution de la puissance de la France, Strasbourg a repris le rôle qu’elle jouait auparavant. Les vieilles traditions françaises ont été reprises, les hommes politiques et les historiens français ont pour but permanent d’abaisser le développement de l’Allemagne, ce qui était le guide permanent de la politique française. Le deuxième empire estimait que son existence était compromise en cas d’unification allemande. Génial ! Pendant que la politique française prônait les anciens souvenirs et objectifs, elle délaissait sa défense, qui était très efficace auparavant. On oublia que la défense nécessite des moyens extraordinaires pour rester au niveau des progrès techniques de l’armement et des techniques militaires. On ne fit que très peu pour la défense de Strasbourg. La pensée que Strasbourg pourrait être assiégée était absente de l’esprit français. C’est ainsi que Strasbourg aborda la guerre de 1870 sans aucune préparation sur le plan matériel ou humain. Toutefois, cela engendra une longue lutte et dure lutte : du sang noble a coulé, d’importantes parties de Strasbourg ont été ruinées, avant que le drapeau tricolore français, défendu par un commandant courageux et valeureux n’ai été abaissé. Le 28 septembre 1870, les bannières allemandes flottaient à nouveau sur les bastions de Strasbourg.

Deux années se sont écoulées à présent, la paix a uni définitivement l’Alsace et la Lorraine au nouvel Empire allemand. C’était deux années de durs labeurs et de grande activité ; ce qui a été détruit devait être réparé, ce qui était trop vieux devait être renforcé. Par-dessus cela il fallait construire du nouveau. La nouvelle importance de Strasbourg en tant que capitale et point central d’une terre allemande située sur la rive gauche du Rhin, il fallait revoir à grande échelle sa sécurité et ses fortifications ; elles devaient être adaptées à la volonté énergique de l’empire uni, pour prouver qu’elle sera désormais inséparable de la nouvelle alliance ; elle devait avec la mise en œuvre des moyens phénoménaux par l’empire allemand, assurer sa défense. Les fortifications devaient donner de l’espace à la ville, nécessaire à sa nouvelle prospérité ; la ville doit allier son aisance avec sa sécurité ; ses admirables monuments et les locaux scientifiques ne doivent pas à nouveau être exposés à un bombardement, si la furie de la guerre devait à nouveau revenir par ici. C’est ainsi qu’a été réalisé le plan de ses fortifications, et nous nous sommes réunis ici pour la pose de la pierre fondamentale.

Sa Majesté l’Empereur a choisi ce jour pour procéder à cette cérémonie de pose de la première pierre, le jour de la capitulation de la place forte française de Strasbourg. C’est ainsi que cette cérémonie allie le passé avec l’avenir. Oui, nous commémorons aujourd’hui le jour où la place forte est tombée, nous nous souvenons des actions des contingents de l’armée allemande, qui nous a rendu notre vieille ville de l’empire allemand ; nous commémorons nos chers camarades, qui ont dû mettre en jeu leur sang et leur vie pour réussir cette œuvre, et ceux qui a présent reposent dans leur tombe sur cette nouvelle terre d’empire ; nous commémorons la valeur symbolique de la prise de Strasbourg qui a influencée la poursuite de la guerre ; nous nous rappelons qu’avec la prise de cette capitale, l’espoir de la rattacher avec l’Alsace à l’empire allemand est revenu ; nous rappelons encore une fois que la conquête de Strasbourg a permis de délivrer la ville de ses liens, et permet son développement dans une Allemagne libre.

Mais laissons le passé, et tournons notre regard vers l’avenir ; du nouveau renait, fort et puissant, et pour que vous saisissiez l’importance de ce nouveau, que l’on peut voir aux alentours, que la fête de ce jour a été transférée ici dans cette forteresse. A présent regardez vers le bas à partir de ce parapet, et vous voyez devant vous tout étendu la montagne frontière, qui sépare depuis 1 500 ans la langue allemande de celle de l’ouest. Là-haut sur les hauteurs et les cols, commence la vie française ; derrière la croupe de ces montagnes, s’arme, soustraite à nos yeux, l’attaque ennemie ; de chaque vallée qu’ils aperçoivent, entreront les armées ennemies avides de vengeance, auxquelles ont devra crier halte à partir de cette forteresse. Et regardez plus loin, là est étalée la joyeuse Alsace, une perle de l’empire, avec ses champs cossus, avec ses nombreux villages et masures, ses nombreuses églises dans lesquelles retentissent les vieux chants religieux allemands à la gloire de Dieu, et maintenant vous voyez l’étendue de la construction de cette forteresse, qui doit pour la germanité de l’Alsace, assurer l’appartenance de l’Alsace à l’empire allemand. Là juste derrière nous est Strasbourg, le symbole de l’art allemand, et c’est ici devant cette forteresse que doit être repoussée la marée qui tenterait d’arracher Strasbourg à l’empire. Plus loin reluit la bande cristalline du Rhin. Les remparts qui se dressent ici doivent rendre tout leur sens à ces mots de poète : le Rhin n’est pas la frontière de l’Allemagne, non, mais le fleuve de l’Allemagne !

Ici les passages d’un côté ou de l’autre doivent à nouveau se faire en sûreté, que ce soit en temps de paix comme en temps de guerre. Mais pour que l’on sache ce qu’il y a derrière nous, lorsque nous installons ici le fondement de la sécurité allemande, nous saluent de l’autre côté du Rhin ses gardiens fidèles, les montagnes allemandes, très étendues, du nord au sud ; ils nous apportent les salutations de l’empereur et de l’empire, de ses contes et de ses nombreuses tribus, qui nous disent, qu’ils allaient venir tous derrière les remparts, avec leur garde et tout leur savoir ; ils nous adressent les salutations du pays, et c’est pour sa liberté et son honneur que nous sommes ici dans cette forteresse.

Ce ne sont que peu de lunes qui sont allées dans le pays, depuis que nous étions à Strasbourg, le lieu de naissance d’une nouvelle création allemande ; la cérémonie d’aujourd’hui complète la première. A l’époque il s’agissait d’arriver à un lieu de mémoire de l’instruction et de la science allemande ; aujourd’hui nous inaugurons une place d’armes de la capacité de défense allemande.

Pour les deux, que ce soit la science ou la capacité de défense allemande, culmine la vie de notre peuple. Le peuple des penseurs est devenu, appelé par nos rois prussiens des Hohenzollern, un peuple en armes ! Où ils règnent dominent les créations de la science et l’honneur de l’homme. Et c’est ainsi qu’ils nous laissent aller à l’ouvrage de ce jour, à la pose de la première pierre de cette forteresse ; et nous y entreposons notre nouvelle promesse de fidélité ! Nous voulons être derrière notre empereur et notre empire ; nous y entreposons nos espoirs et nos souhaits ; que cette première pierre devienne une pierre angulaire de la sécurité et de la paisible vie allemande en l’honneur de notre empereur et la vie éternelle de notre patrie, et enfin nous y entreposons nos souhaits. Et si l’exubérance de l’ennemie devait s’en prendre à cette forteresse, alors que des hommes fiers au cœur vaillant se tiennent ici, qu’ils interviennent au risque de leurs biens, leur sang et leur amour, pour le pays qu’on leur a confié. Ainsi la forteresse et son pays resteront immuablement la propriété de l’empire allemand ! ».

Monsieur le lieutenant-colonel Grund, ingénieur de la place, a lu sur ceux le texte impérial du 7 novembre 1871, par lequel le plan de la construction des nouvelles fortifications de Strasbourg obtint l’approbation impériale.

Puis vint la signature du document par les invités les plus prestigieux qui s’avancèrent. Le document fut ensuite inséré dans le cylindre en fer blanc qui était préparé à proximité, en même temps que les plans du fort, l’annuaire prussien 1870-71 et d’autres documents. L’ensemble des invités rentra par la suite à l’intérieur du local, où tout avait été prévu pour la pose de la première pierre, et c’est là que son Excellence le général commandant frappa les trois coups de marteau symboliques. Les paroles qu’il prononça n’étaient pas très audibles à cause d’une météo avec beaucoup de vent, mais il a dit à peu près cela : « Ici s’érige sûrement et fidèlement la garde sur le Rhin ».

Source : S2181.

 

Son excellence le président supérieur von Möller prononce les paroles suivantes : « Que ce beau pays qui s’étend sous nos regards puisse évoluer favorablement sous la protection de ces remparts dans sa particularité et qu’il puisse être reconnaissant à l’Allemagne, qui l’a délivré il y a quelques semaines ».

Monsieur le Gouverneur : « Pour les amis une protection pour les ennemis un rempart ».

Monsieur le président du cercle Monsieur von Ernsthausen : « Vivat Floreat Crescat Germania ».

Monsieur le lieutenant-colonel Grund, ingénieur de la place : « Le premier coup pour celui qui ordonna la construction de l’ouvrage. Le deuxième pour celui qui l’a conçu. Le troisième, pour ceux qui ont réalisés l’ouvrage ».

Source : S2181.

 

Pendant que les troupes présentèrent les armes et que les drapeaux furent abaissés, le général commandant entonna un « Hurrah » à sa majesté l’empereur d’Allemagne, auxquels répond avec enthousiasme toute l’assemblée présente. La cérémonie se termina vers 12 heures par l’hymne national, suivi de « Heil dir im Sieggeskranze » (Soit loué celui qui porte les lauriers de la victoire) et par « Die Wacht am Rhein » (La garde au Rhin), puis par 21 coups de canons tirés par la 2ème batterie lourde « 2. Schwere Batterie » du régiment d’artillerie de campagne n°15.

 

Sources : S0155, n°225 25/09/1872, p. 4 ; n°229 du 29/09/1872 ; n°230 du 01/10/1872, p. 2 ; S0927.

 

20/10/1872

Journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°251 du jeudi 24 octobre 1872 : Mundolsheim, 20 octobre. Service postal. Réclamations. L’Administration de la poste a fait, dans les derniers temps, des efforts louables pour réorganiser dans l’Alsace-Lorraine une correspondance prompte et régulière.

Mais malgré son zèle il y a encore des communes plus mal servies que jamais, notamment celles groupées autour de Mundolsheim et Lampertheim. Il suffit de dire, qu’une lettre déposée à la poste centrale de Strasbourg, à 9 heures du matin, arrive dans ces localités le lendemain à 3 heures de l’après-midi. Ce message met donc 30 heures pour franchir une distance de 8 kilomètres.

Le facteur rural qui vient de Strasbourg, pour desservir les 3 Hausbergen, Mundolsheim et Lampertheim, est en même temps obligé d’aller aux 3 forts d’Oberhausbergen, Niederhausbergen et Mundolsheim, pour y soigner les nombreuses correspondances des employés et des ouvriers. Sas forces suffisent à peine, dans la belle saison, pour faire cette double besogne. Mais comment se tirera-t-il d’affaire pendant l’hiver, quand les jours seront courts et les chemins couverts de boue, de neige ou de glace. Les communes de Dingsheim, Griesheim et Pflugriesheim sont, assure-t-on, tout aussi mal servies par la poste, il y aurait moyen de remédier facilement à ces inconvénients.

Lampertheim, village assez important, se trouve au centre de toutes ces localités ; un bureau assez important, se trouve au centre de toutes ces localités ; un bureau de poste, établi dans cette commune même, ayant à sa disposition un facteur rural, pourrait les desservir promptement et facilement. Ce bureau se mettrait 1 ou 2 fois par jour, en relation avec le bureau central de Strasbourg, à l’aide d’un courrier subventionné. Celui-ci passerait par Mittelhausbergen, pour recevoir d’un facteur rural, établi dans cette localité, les correspondances des 3 Hausbergen et des forts et y attenants. Cet omnibus serait en même temps d’une utilité très grande pour les employés des forts et pour le public, vu que ces endroits sont privés de toute relation en omnibus ou en chemin de fer, avec Strasbourg. Puissent ces observations être accueillis favorablement par qui de droit.

 

23/10/1872

Journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°251 du jeudi 24 octobre 1872 : Strasbourg, 23 octobre. Un grand nombre d’ouvriers émigrent en ce moment de la Hollande pour se rendre en Alsace-Lorraine. Dans ce dernier pays les salaires sont de 5 à 6 francs supérieurs à ceux de la Hollande, et par conséquent ces ouvriers trouvent chez nous une meilleure existence que chez eux.

 

Journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°251 du jeudi 24 octobre 1872 : Fort d’Oberhausbergen, 23 octobre. Hier à midi est arrivé ici un accident qui aurait facilement pu prendre des proportions bien plus considérables. Trois wagons chargés qui devaient remonter une pente oblique au moyen de machines à vapeur roulèrent, arrivés à mi-chemin, subitement en arrière, le câble étant trop faible pour la charge. Ces wagons roulant à une vitesse toujours croissante furent précipités sur un wagon arrêté sur les mêmes rails et furent tous fortement endommagés. En outre, la machine établie sur le fort à beaucoup souffert. Chose étonnante, les garde-frein ont échappé sans aucun autre dommage.

 

27/10/1872

Journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°257 du jeudi 31 octobre 1872 : Oberhausbergen, 27 octobre. Je suis complètement d’accord avec notre honorable correspondant de Mundolsheim qui, dans votre numéro de jeudi dernier, exprime la demande qu’un service de fourgon de poste sera organisé n’étant pas suffisant pour desservir, surtout pendant les courtes journées d’hiver, les cinq communes d’Oberhausbergen, de Mittel- et Niederhausbergen, de Mundolsheim et de Lampertheim, ainsi que les trois forts.

Mais, ce que je ne trouverais pas juste, en supposant que ce service soit réellement organisé, c’est la proposition de notre correspondant que ce fourgon devrait passer par Mittelhausbergen au lieu de suivre la grande route de Kronenbourg, Oberhausbergen, en passant au pied du fort d’Oberhausbergen, et ensuite par Mittelhausbergen ; tout ce trajet n’exigerait pas cinq minutes de temps et cette organisation aurait l’avantage de desservir Oberhausbergen avec son fort, ainsi que Kronenbourg, du service omnibus n’étant pas encore organisé dans ces localités. Mais ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué ; qu’on nous accorde le fourgon en question et nous en discuterons ensuite l’itinéraire.

 

14/11/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°270 du samedi 16 novembre 1872 a publié ces informations : Ces derniers temps, les travaux de terrassement et de maçonnerie des forts de Strasbourg ont bien avancé. Plus de 1 800 travailleurs et charretiers œuvrent actuellement sur les forts de Niederhausbergen, Mundolsheim et Reichstett. Ce chiffre augmente tous les jours par la venue de journaliers et de valets de ferme « Bauernknächte », qui quittent les paysans pour percevoir un salaire plus conséquent. Ce rassemblement de force de travail permet d’espérer que les travaux de construction des forts seront achevés dans 6 mois, c’est-à-dire avant l’échéance qui a été fixée. Pour stimuler le rendement des travailleurs, ils ne sont pas payés au tarif journalier mais à la tâche. De cette façon, un bon tailleur de pierre gagne jusqu’à 84 francs par semaine et récemment un charretier équipé de deux chevaux solides a gagné 235 F en deux semaines. Les mineurs quant à eux gagnent bien 7 à 8 F par jour. Pour ce travail ce sont plus particulièrement les Italiens qui démontrent leur assiduité au travail. Lors d’un tel rassemblement d’ouvriers en provenance de toutes les régions d’Europe, on trouve également certains individus qui ont une attirance particulière pour les vêtements d’hiver qu’ils échangent contre leurs effets déchirés, et ces vols exécutés dans les cantines, sont fréquents. D’autres ont la même attirance pour les légumes plantés par les paysans. Espérons que l’hiver qui approche veuille nous épargner de ces rigueurs, sinon en cas d’un arrêt des travaux de nombreuses mains seraient sans emploi, ce qui entraînerait des conséquences fâcheuses pour les villages environnants.

Détail du chantier du Fort VI à Wolfisheim, dessin de la presse française de 1873. A droite une petite tour en bois qui a servi à aligner la position du futur fort Bismarck, actuel fort Kléber. On remarque la présence d’une machine à vapeur fixe sur le chantier. Le transport des matériaux à l’intérieur du chantier se font avec des charrettes et des brouettes. On voit que les parapets du front de tête ont été élevé en priorité. Source : S0450.

 

18/11/1872

Le journal Straßburger Zeitung n°274 du jeudi 21 novembre 1872 a publié cet article : « Strasbourg, 18 novembre 1872. Comme l’a écrit la Kehler Zeitung de Kehl, on trouve comme sur les huit emplacements des forts de Strasbourg de l’autre côté du Rhin, à savoir entre Sundheim et Eckartsweier, entre Neumühl et Kork et près d’Auenheim, on peut voir depuis plusieurs jours des gabarits en bois « hölzerne Stiegenhäuser » d’une hauteur de 55 pieds, qui indique la hauteur des forts à construire. Une commission d’ingénieurs du service des fortifications de Strasbourg « Commission von Festungs-Ingenieure » est arrivé sur place pour examiner et fixer définitivement le niveau, les « Stiegenhäuser » ont vraisemblablement été relevés à 65 pieds. D’après nos suppositions, les travaux de terrassement devraient encore commencer cet hiver, et une ligne de voie ferrée sera posée de Kehl à travers le Ried en direction de Lahr, pour permettre d’amener de la terre en provenance de la Forêt Noire.

Dans les trois forts strasbourgeois de Niederhausbergen, Reichstett et Mundolsheim, sont employés environ 2 000 travailleurs (les conducteurs d’attelages exceptés), de toutes les régions d’Europe, et les travaux se déroulent de telle façon qu’ils seront vraisemblablement achevés avant le délai fixé. Les murs de l’enceinte urbaine ne tombent que lorsque les forts seront achevés. Il est donc intéressant pour le projet d’extension de la ville de faire avancer les travaux ».

 

Détails du chantier du Fort VI à Wolfisheim, dessin de la presse française de 1873. Naturellement il s’agit d’un dessin fait de mémoire qui ne respecte pas les véritables dimensions des différents éléments de l’ouvrage. On aperçoit sur ces vues détaillées les différents catégories d’ouvriers : ceux chargés des travaux de terrassement, les attelages chargés d’alimenter le chantier en matériaux et les maçons. Source : S0450.

 

16/12/1872

Le presse nous livre les informations suivantes concernant la construction des forts de la rive gauche du Rhin : « Depuis quelques temps, la construction des forts de la rive gauche paraît très avancée. On aperçoit actuellement des échafaudages en bois, hauts de 55 à 65 pieds, servant à profiler les remblais. 2 000 travailleurs sont occupés aux trois forts de Niederhausbergen, Reichstett et Mundolsheim. Cet effectif augmente chaque jour. On espère que la construction des forts sera terminée avant six mois, c’est-à-dire avant le délai fixé. Les murs d’enceinte tomberont dès que ces travaux seront achevés ».

Dessin de la presse française de 1873 représentant le chantier du Fort V, Fort Oberhausbergen, futur Fort Grossherzog von Baden, actuel fort Frère. A nouveau on aperçoit deux tours en bois surmontée d’un drapeau, qui ont servie initialement à aligner la position du fort par rapport aux ouvrages voisins, et qui marquent l’axe central du fort, future position de la traverse en capitale. A nouveau on note la présence d’une machine à vapeur, avec un petit appentis destiné à abriter les servants et le combustible, les attelages apportant sur place les matériaux, et les nombreux gabarits en bois destinés à calibrer la hauteur des parapets. Une autre machine à vapeur assurait également la traction des wagonnets sur le plan incliné, entre le sommet de la colline et la chemin de fer de ceinture qui passait en contre-bas près du village d’Oberhausbergen. Source : S2181.

 

02/01/1873

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’arrêté suivant : Une ordonnance ayant reconnue que l’obligation des ouvriers de se munir, en conformité de la loi du 22 juin 1854 et de l’arrêté du 30 avril 1855, d’un livret, existe toujours ; les dispositions suivantes basées sur l’arrêté du préfet du 13 novembre 1855, sont prises pour l’exécution de cette prescription dans l’arrondissement urbain de Strasbourg.

1. Les livrets d’ouvriers sont délivrés au bureau de police, rue Brûlée, 2, où ils seront également revêtus d’un visa, afin de servir de passeport à l’intérieur.

2. Les ouvriers qui sont tenus d’avoir un livret, devront s’en procurer un dans le délai de deux mois, à dater du jour de cette publication. Afin d’obtenir un livret, l’ouvrier doit présenter un certificat d’un commissaire de police de son canton ou un ancien livret tenu régulièrement.

3. Le certificat du commissaire de police est délivré sur la vue de papiers de légitimation ou la déclaration de personnes connues constatant l’identité et la profession de l’ouvrier ; s’il ne peut pas produire ces constatations, une déclaration signée par lui, en conformité de l’art. 13 de la loi du 22 juin 1854, dont il sera fait communication.

4. Tout porteur de livret ouvrier non délivré en cette ville, est obligé, avant d’en faire usage ici, de le faire viser par la direction de police, et, à cette occasion, le livret sera examiné et enregistré. Aucun établissement ne peut admettre des ouvriers, même munis de livrets réguliers, avant l’accomplissement de cette formalité du visa.

5. Après que le patron, en vertu des dispositions des art. 4 et 5 de la loi précitée et de l’art. 9 de l’arrêté en question, a inscrit sur le livret le jour de l’entrée de l’ouvrier ou le jour où pour la première fois, on lui a donné du travail, il soumettra, dans le délai de 24 heures, cette inscription au visa du commissaire de police, qui examinera le livret et le rendra ensuite, en envoyant un extrait de son visa à la direction de police.

6. Dès qu’un ouvrier quitte son patron, il doit faire viser dans le délai de 24 heures sa sortie par le commissaire de police du canton de son patron ; le commissaire examinera l’authenticité du certificat de sortie et enverra un extrait de son visa à la direction de police.

Aucun patron ne peut engager un ouvrier avant l’accomplissement de cette formalité ; du reste, le visa du commissaire de police n’en peut pas remplacer ou tenir lieu du visa de voyage dont il est question au § 1er de cet arrêté.

7. Il est interdit aux logeurs, aubergistes ou autres personnes de retenir le livret comme gage.

8. Les patrons devront être munis au plus tard jusqu’à la fin du mois de février 1873 du registre prescrit par l’art. 4 de la loi et l’art. 8 de l’arrêté précisé, et le commissaire de police le cotera et le paraphera. Les inscriptions devront être lisibles et se suivre sans intervalle visible.

9. Les contraventions seront poursuivies et punie d’après l’art. 11 de la loi du 22 juin 1854, l’art. 18 du décret du 30 avril 1855 et du § 363 du code pénal de l’Empire germanique.

10. Cet arrêté sera publié dans les journaux, Strasbourg, le 2 janvier 1873.

Le directeur de police, Back.

Annonce pour la vente de livret du travailleur parue en 1873. Source : S0156.

 

22/01/1873

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Oberhausbergen, 27 janvier. La feuille officielle de l’arrondissement a publié dans son dernier numéro l’avis suivant : L’ouvrier Pawol Stankowski, de Stanislanowo-Poczalkkowo, occupé aux travaux de construction du fort d’Oberhausbergen, a disparu depuis le 6 de ce mois, à 5 heures du soir. A cette heure on l’a vu pour la dernière fois sur le sentier rural entre les villages de Mittel- et de Niederhausbergen. Les personnes qui pourraient donner des renseignements sur cet individu, sont priées de les faire parvenir à l’autorité. Schiltigheim, le 22 janvier 1873. Le commissaire de police, Gehr.

Remarque : Stanislanowo-Poczalkkowo est un village polonais sur la Vistule.

 

28/01/1873

Article du journal Straßburger Zeitung contenant des informations concernant la loi relative aux livrets des travailleurs « Arbeiterbücher ». Les Alsaciens-lorrains disposent d’un délai jusqu’à la fin du mois de février pour acquérir les livrets des travailleurs. Ces livrets doivent être perçus au bureau de la police, mais les travailleurs sont tenus de présenter les pièces justificatives concernant leur emploi actuel. Lorsqu’ils quittent un employeur, celui-ci est tenu de viser le livret. Ce document peut être utilisé comme pièce d’identité à l’intérieur de l’Empire. Aucun employeur n’a le droit d’embaucher du personnel s’il n’est pas muni du livret réglementaire. Signé : directeur de la police « Polizei Director » Back. Cette mesure contraignante est mise en œuvre alors que les chantiers de construction des nouvelles fortifications de Strasbourg sont en cours.

 

09/02/1873

Article du journal Straßburger Zeitung : « Strasbourg, 9 février 1873. La rumeur rapportée par plusieurs journaux concernant le départ des Italiens employés à la construction des forts de Strasbourg, pour aller en Espagne et combattre pour le roi Amadeus, est totalement fausse. Il est vrai qu’une partie des Italiens a quitté l’Alsace, mais pas pour récupérer les lauriers de la gloire au pays des châtaignes, mais pour travailler au percement du tunnel du Saint-Gothard contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Cette nouvelle est certainement plus crédible que la première rumeur, et en plus, tous les travailleurs italiens que l’on a interrogés ont répondus dans ce sens ».

 

12/03/1873

Article du journal Straßburger Zeitung : Pour la construction des forts, un entrepreneur publie cette annonce : « Recherche des livreurs efficaces, pour le transport de quelques millions de pierres pour les fortifications, Rudolf Mosse, à Strasbourg ».

Remarque : Rudolph Mosse est le responsable de l’agence publicitaire qui émet des annonces dans tous les journaux.

 

20/03/1873

Article du journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Sélestat, 20 mars. Les travaux de démolition des fortifications n’avançant pas aussi vite qu’on l’avait cru dans ces derniers temps. A la vérité plusieurs entrepreneurs ont eu l’intention de prendre les pierres des ouvrages dont la démolition ne regarde pas la ville. M. le lieutenant-colonel Grund est même allé chez nous pour régler cette affaire. Mais on n’avait pas encore entendu l’avis des autorités municipales, qui par conséquent n’ont pas pu donner encore leur consentement. Toute l’affaire se bornait sur une convention conclue par l’ancien maire et qui n’a aucun caractère légal. L’administration municipale actuelle a cependant adressé à Berlin un tout autre projet de convention dont elle attend la confirmation. Il ne peut donc pas être question du premier projet. Sans compter l’influence nuisible à la santé publique exercée par les eaux stagnantes sur lesquelles se transporteront les pierres enlevées aux fortifications, la ville ne pourrait approuver qu’on enlève les pierres de couronnement d’ouvrages qui ne seront pas démolies pendant de longues années et qui seraient ainsi mutilées. Il serait plus rationnel si la ville s’entendait avec les entrepreneurs des forts de Strasbourg et les chargeaient de raser les fortifications de Schlestadt. Nous verrons jusqu’à quel point cette idée, qui prédomine en ce moment dans les cercles dirigeants, sera exécutée.

 

23/04/1873

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Strasbourg, 23 avril. Aujourd’hui on a arrêté à Oberhausbergen deux individus, un Italien et un Français, soupçonnés d’avoir fabriqué de la fausse monnaie. Ils ont essayé d’échapper à la justice par la fuite, et se seraient débarrassés de fausses pièces de cinq francs ; on aurait en outre trouvé dans leur domicile une forme pour en fabriquer. Tous deux ont été conduits en prison.

 

06/05/1873

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Niederhausbergen, le 6 mai. (Corresp. Part.) Pendant tout le printemps règne la plus grande activité, qui y avance à vue d’œil. Plus de seize cents ouvriers y sont occupés. Parmi ce nombre se trouvaient 800 maçons et terrassiers italiens ; mais la semaine dernière on a dû en congédier deux cents, par suite d’insubordination. Cependant ils n’ont pas été longtemps sans occupation. Ils se sont immédiatement dirigés sur Schlestadt (Sélestat) pour travailler à la démolition des remparts et à la reconstruction de la gare.

Les travaux des forts d’Oberhausbergen, Mundolsheim et Reichstett peuvent être poussés avec la même activité. Les entrepreneurs disposent partout de beaucoup d’ouvriers. Les tisserands du cercle de Schlestadt, dont les métiers chôment, y sont représentés par un contingent nombreux. D’ailleurs le gain ne va pas manquer de sitôt chez nous. J’ai appris de bonne source que le génie a fait lever des plans dans le but d’élever encore un petit fort, à proximité de l’église de Mundolsheim, et de construire une route qui longera les hauteurs de tout le Halterberg, pour relier les forts d’Oberhausbergen, Niederhausbergen et Mundolsheim.

Nos habitants viennent de consentir à la cession de leurs vignes expropriées moyennant le prix de 350 francs de l’are. Quant aux terrains, cédés pour l’établissement du chemin de fer de ceinture et de la route circulaire, traversant la banlieue, rien ne paraît encore être décidé par rapport au prix d’acquisition. Jusqu’à présent on a fait qu’indemniser les récoltes.

Voici une des rares photographies connues d’un chantier de construction d’un fort détaché. Il s’agit du chantier du Fort Off à Ingolstadt en 1876. On aperçoit les gabarits en bois pour profiler les parapets, et surtout la tenue des ouvriers, en chemise blanche avec chapeau ou casquette et la tenue d’un des chefs de chantier en costume. Là aussi on a élevé en priorité les parapets du front de tête. Les brouettes sont en bois. Source : S1000.

 

06/07/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 6 juillet. On écrit de cette ville à la Karlsruher Zeitung : Les travaux des nouvelles fortifications sont poursuivis avec activité. Les six forts situés sur la rive gauche du Rhin, entre les villages de Reichstett et de Lingolsheim, auront des fossés profonds sans eau, et sont déjà tellement avancés qu’ils pourraient déjà servir à une défense énergique. Le mois dernier, la garnison de cette ville a été alarmée deux jours de suite et a occupé les forts, ainsi que le terrain qui s’étend devant les ouvrages de défense, pour que les troupes apprennent à connaître la configuration du terrain. En ce moment, on pousse vivement la construction des casernes, qui seront placées à l’abri des remparts de terre pour n’avoir pas à craindre un bombardement. Les forts situés près d’Illkirch, station de Graffenstaden, et La Wantzenau, dont les fossés pourront être inondés, n’ont été commencés que cette année et, par suite, ne seront pas aussi avancé que les autres forts. Dans tous les cas, jusqu’à la fin de cette année, tout le front de la rive gauche pourra être mis en état de défense, et sur la rive droite, autour de Kehl, on a désigné l’endroit que doivent occuper trois autres forts, pour lesquels on commence à exproprier le terrain. La semaine dernière, on a également cessé les transports de matériel d’artillerie de Belfort, parce que tout le matériel est déjà ici et est conservé à l’arsenal. Une partie de ce matériel doit servir à l’armement des nouveaux forts.

 

12/07/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 12 juillet. Lundi prochain, deux compagnies du régiment d’artillerie à pied, n°2, qui étaient venus, il y a quelques mois, de Stralsund (Poméranie), pour prendre part aux travaux des forts, partiront pour Sonderburg (île d’Alsen). Officiers et 

 

14/07/1873

Article du journal Straßburger Zeitung : 2 compagnies du régiment d’artillerie à pied n°2 « Fußartillerie-Regiments Nr. 2 », qui avaient été envoyés à Strasbourg il y a quelques mois en provenance de Stralsund pour exécuter des travaux forestiers, sont reparties ce matin vers Sonderburg (près d’Alsen).

Remarque : Il est fort probable que ces travaux forestiers concernent la préparation de chantier de construction d’un ou des forts à fossés plein d’eau.

 

19/07/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Vendenheim, 19 juillet. Nous sommes ici à la veille des moissons. Malheureusement les nombreuses bandes de moissonneurs, venant autrefois de la Lorraine et de la Bavière rhénane, font complètement défaut jusqu’à présent. Les constructions de voies ferrées et de forts occupent ces bras ailleurs.

 

26/07/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Avis. Les associés qui ont signés cet avis du consortium d’entrepreneurs Pathe & Compagnie de Strasbourg « Baugesellschaft Pathe & Comp. Zu Straßburg » informe le public que notre associé M. Johann Georg Schneider d’Edenkoben est démis de son poste de président du conseil d’administration « Vorstand » et de tous les participations personnelles et des activités commerciales de notre consortium.

En prenant en compte le texte précédent, nous portons à la connaissance du public, que toutes les procédures contractuelles de quelque nature que ce soit, que ce soit pour notre contrat de société du consortium Pathe & Comp., ainsi que pour l’ancien consortium Pathe, Jerschke & Schneider, ne sont reconnus comme valable que si elles ont conclu de manière orale ou écrite, simultanément par les trois membres du consortium. A Strasbourg, le 26 juillet 1873. Julius Pathe, August Jerschke, Adam Münch. Remarque : Cette société construit les Fort Oberhausbergen et Fort Wolfisheim.

 

03/08/1873

Article du journal Straßburger Zeitung : Dans la nuit du 2 au 3 août 1873, le bureau du Fort Oberhausbergen a été cambriolé. Une boîte en bois a été volée après effraction de l’armoire où elle était enfermée à clef. Cette boite contenait une cassette laquée verte portant l’inscription “Aug. Pasdach” ; elle contenait une somme de 1 600 Francs, c’est-à-dire : 2 rouleaux de pièces de 100 Francs en or, 350 Francs en pièces d’or de 10 francs, 50 francs en pièces en cuivre et le reste en pièces d’argent. La boite contenait également des quittances et des certificats de payement « Zahlungsbelege » avec les signatures suivantes : Dorley, Wollscheidt, Hentze, Ruppert, Cloth, Höhli, Bolljahn, ainsi qu’une quittance de 100 Francs du chef de station “Stationvorsteher” de Holtzheim, et enfin, un livre de compte relatif aux avances de fonctionnaires “Beamten-Vorschüsse”. Je sollicite l’aide de toutes les autorités de police pour qu’ils mettent en œuvre les investigations nécessaires et nous informe immédiatement sur tous les renseignements obtenus. L’ingénieur Zander du Fort Oberhausbergen a fixé le montant de la récompense à 300 Francs pour quiconque permettrait de faire arrêter l’auteur et récupérer la plus grande partie de la somme volée. Strasbourg, le 6 août 1873. Le juge d’instruction impérial « kaiserliche Untersuchungsrichter » Dr. Kanser.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Oberhausbergen, 4 août. Dans la nuit de samedi à dimanche, des malfaiteurs ont pénétré dans le bureau de MM. Pasdach et Comp., entrepreneurs au fort d’Oberhausbergen, et y ont volé une somme de plus de 2 000 francs. La police effectue des recherches pour découvrir les auteurs de ce vol audacieux. Remarque : Il est fort probable que ce soit l’ancien associé qui vient de quitter le consortium qui aurait récupéré la caisse ou éventuellement un personnel du chantier.

 

21/08/1873

Le journal quotidien l’Univers a publié cet article rédigé à l’aide des informations de la presse allemande : « On pousse les travaux des nouvelles fortifications de Strasbourg d’une façon extraordinaire. Les dix forts destinés à protéger cette place d’armes principale, les constructions dans cinq sont assez avancés, déjà pour que, si la nécessité poussait extraordinairement, les cinq forts puissent être armés et servir, à la rigueur, à la défense ; ils s’appellent : d’Oberhausbergen, de Mittelhausbergen, de Wolfisheim, de Mundolsheim et de Reichstett. Des sept forts de la rive gauche du Rhin, il n’y a plus d’arriérés dans la construction que ceux de Graffenstaden et de Wantzenau. Les piquets sont plantés et l’arpentage fait sur les emplacements destinés aux constructions de forts près Auenheim, Neumühl, on est en train de construire, et près d’achever un chemin de fer de service pour le transport des matériaux ».

Remarque : D’après cet article, les fort Moltke, Roon, Kronprinz, Baden et Bismarck sont déjà en mesure d’être mis en état de défense avec de l’artillerie.

 

Source : S3454.

Dessins représentant le modèle simplifié d’un petit fort détaché de type Biehler. Source : S2181.

 

01/09/1873

Communiqué officiel du journal Straßburger Zeitung : « Sa Majesté l’Empereur et Roi a ordonné par l’ordonnance du cabinet impérial du 1er septembre 1873, pour commémorer le jour anniversaire où il y a trois ans les troupes allemandes ont remporté une si grande victoire, en baptisant les nouveaux forts de Strasbourg avec les noms de ces hauts personnages qui ont œuvrés à la victoire par leurs actions au cours de cette guerre, qui sont remis désormais à la postérité : Nr. 1 : Fort Fransecky ; Nr. 2 : Fort Moltke ; Nr. 3 : Fort Roon ; Nr. 4 : Veste Kronprinz ; Nr. 5 : Fort Großherzog von Baden ; Nr. 6 : Fort Fürst Bismarck ; Nr. 7 : Fort Kronprinz von Sachsen ; Nr. 8 : Fort Tann ; Nr. 9 : Fort Werder. Pour les forts de la rive droite dont la construction n’a pas encore commencé, il reste les noms suivants : Kirchbach pour le Fort 10 ; Bose pour le Fort 11 ; Blumenthal pour le fort 12. Strasbourg, le 20 septembre 1873. Le Gouverneur signé « von Hartmann, General der Cavalerie ».

Les noms des plus illustres personnages qui avaient joué un rôle ou un commandement important pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871 seront utilisés à cet effet. Les personnages les plus importants pour les grands forts, et les autres pour les forts de taille moyenne. Ces noms seront en vigueur jusqu’en avril 1918 et pendant l’occupation de fait allemande de mi-juin 1940 au 23 novembre 1944. Initialement, le nom était inscrit au-dessus de l’entrée de la poterne principale, sur la façade de gorge, à l’aide de lettres métalliques, en étain doré à la flamme. Dans chaque fort, au niveau de la pièce du commandant du fort, on trouvait en règle générale le portrait offert par l’illustre personnage du nom qu’il portait. Le Fort V, Fort Oberhausbergen est baptisé Fort Grossherzog von Baden, dénommé à l’époque par les Français Fort Grand-Duc de Bade. Il s’agit du deuxième personnage le plus important, le gendre de l’empereur d’Allemagne.

 

Sources : S0111. S0156. S0599.

 

08/09/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Oberhausbergen, 8 septembre. (Corr. Part.) (Incendie). Ce soir un incendie a éclaté quelques minutes avant cinq heures dans la grande cantine Pfisterer, qui appartenait autrefois à M. Emile Guillon, auprès du fort d’Oberhausbergen. Dans un instant toute la baraque en bois fut en flammes, de sorte que dès l’abord il n’y eut pas à penser à la sauver. La cause du sinistre est inconnue jusqu’ici. Le propriétaire de la cantine était absent au moment où l’incendie éclata. C’est la troisième cantine qui a brûlé cet été (deux ont brûlé près de Wolfisheim). On a involontairement dit qu’il pourrait y avoir eu malveillance).

 

12/09/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 12 septembre. Dénomination des nouveaux forts. On a communiqué de source certaine que les forts qui entourent Strasbourg prendront les dénominations suivantes : Les forts I Fransecky ; II (Reichstett) Moltke ; III (Mundolsheim) Roon ; IV (Niederhausbergen) Veste Kronprinz ; V (Oberhausbergen) Grossherzog von Baden ; VI. (Wolfisheim) Fürst Bismarck ; VII (Lingolsheim) Kronprinz von Sachsen ; VIII (Graffenstaden) von der Tann ; IX (Illkirch) Werder ; X (La Wantzenau) Kirchbach ; XI Bose ; XII Blumenthal.

 

14/09/1873

La revue militaire de l’Etranger nous livre cette information : « Armée d’occupation. Fin de l’évacuation. Nous n’aurons plus, grâce à Dieu, à nous occuper de l’armée d’occupation. Les cinq milliards étant payés, Verdun a été évacué samedi 13 septembre, et aujourd’hui l’arrière-garde prussienne, après s’être reposée avant-hier et avoir couché hier à Etain, repasse la frontière nouvelle que nos revers nous ont forcé à subir. Ainsi se termine une des plus tristes périodes de notre histoire militaire ; il est permis d’espérer qu’elle sera pour nous féconde en enseignements et en résultats, car dans l’armée nul des survivants ne l’oubliera sans doute. Les enfants eux-mêmes survivants de nos provinces de l’Est conserveront la mémoire de ces jours néfastes de l’occupation et ils en profiteront comme soldats ». Remarque : Il s’agit d’une date importante, car les autorités militaires allemandes ont réellement réussi à commencer à armer les premiers forts de la rive gauche du Rhin juste après l’évacuation définitive des territoires français occupés.

 

Source : S0474.

 

19/09/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Avis. Le public est prévenu que les sentinelles qui gardent le matériel d’artillerie dans les forts détachés de la rive gauche du Rhin sont armées de fusils chargés. Strasbourg, le 19 septembre 1873. Le gouverneur de la forteresse, de Hartmann, général de cavalerie.

 

30/09/1873

Article du journal Straßburger Zeitung repris d’un article d’un journal lorrain : « On arme avec une étonnante diligence les forts de Hausbergen, Reichstett et Mundolsheim, et les routes qui y conduisent sont depuis quelques jours sillonnées de pièces de canon, parmi lesquelles se remarquent des pièces françaises et des caissons de munitions. On ne peut s’empêcher d’être étonné de la rapidité avec laquelle les travaux des forts en général ont marché depuis six mois. Non seulement on les aperçoit parfaitement de la route, mais il est plus d’un qui serait déjà en état de servir ». Remarque : la mise en place des pièces d’artillerie sur les parapets des forts concerne vraisemblablement les forts de la rive gauche du Rhin, dont la construction a le plus avancée et coïncide avec l’évacuation du territoire français par les dernières troupes allemandes. Il s’agit là de la volonté du commandement allemand de mettre la place forte allemande à l’abris d’une éventuelle attaque. Il est donc vraisemblable que les parapets d’artillerie des faces et flancs des forts aient été construits en priorité. Les forts qui sont vraisemblablement concernés par cet armement sont : Fort II à Reichstett, Fort III à Mundolsheim, Fort IV à Niederhausbergen.

Dessins représentant un petit fort détaché allemand de type von Biehler extrait d’un cours de fortification français. Source : S1046, p. 343.

 

15/10/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 15 octobre. Agrandissement de l’arsenal. D’après le correspondant strasbourgeois de la National Zeitung, on a l’intention de faire de l’arsenal de cette ville un des plus importants de toute l’Allemagne. Le bâtiment a déjà été agrandi : il a 500 pieds de longueur sur 80 de hauteur. Jusqu’à présent tout le mécanisme était mis en mouvement par une seule machine à vapeur ; on veut aujourd’hui établir 4 machines ; depuis 15 jours, on a également établi un martinet, dont le besoin se faisait sentir depuis longtemps. Les canons venus de Belfort sont refondus pour la plupart, et en outre près de 800 ouvriers sont occupés à remettre en état le matériel de guerre ancien ou à en fabriquer de nouveau. Chaque nuit, des trains partent pour armer les nouveaux forts d’Oberhausbergen, Niederhausbergen et Wolfisheim, qui seront bientôt achevés.

 

25/10/1873

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : « On adresse à la Gazette de Carlsruhe la correspondance intéressante qui suit : « Depuis quelques jours notre ville a repris un air guerrier. Pour l’armement de plusieurs forts extérieurs maintenant terminés, de longues files de bouche à feu, de voitures de munition et d’autres objets nécessaires à l’établissement de fortifications, parcourent les rues de notre ville. Parmi les canons destinés particulièrement à l’armement des remparts, on rencontre surtout dans nos rues le canon en bronze de 12 centimètres et à culasse. En général une grande activité règne chez nous dans les constructions militaires ; les ateliers de l’arsenal ont été agrandis et le seront encore ; déjà maintenant près de 800 ouvriers y sont occupés. Prochainement quatre nouvelles casernes seront mises sous toit dans notre citadelle, qui de la sorte offrira six grandes casernes, sans parler de la vaste prison militaire et d’un très-grand magasin. Tout le régiment wurtembergeois n°126 doit aller occuper la citadelle. En dehors de ces bâtiments, la citadelle offre encore la « caserne des pigeons » ; en effet, on y entretient environ 500 pigeons voyageurs, dont le nombre doit être porté successivement au-delà de 1 000, et qui sont destinés, en cas de siège, à faire le service de la poste. A diverses reprises déjà, on a fait des expériences avec ces messagers aériens. D’abord on les a fait rentrer du Polygone distant de 1 ½ lieu ( ?) dans leur pigeonnier ; plus tard, on les a fait revenir de Bühl et de Rastatt. Lors des premiers exercices, tous les pigeons sont revenus ; si dans les courses postérieures, quelques-uns ne sont pas rentrés, c’est probablement qu’ils ont été abattus par des chasseurs. En effet, on a trouvé dans les plumes de quelques-uns des messagers revenus des traces de petit plomb. Prochainement se fera une grande expérience à partir de Würzbourg. On est très-curieux du résultat qui s’obtiendra, car pour ces grands voyages il s’agit de décider si la perte de 30 % admise jusqu’à présent est exacte ou non. Chaque pigeon portant sur sa plume caudale un monogramme et un numéro d’ordre, le contrôle en est facile et leur rapidité au vol peut facilement être constatée. Les pigeons les plus rapides sont réservés à la reproduction ».

 

Source : S2932.

 

27/10/1873

Article du journal Elsässer Journal - Journal d'Alsace : Strasbourg, 27 octobre. Notre correspondant militaire à Berlin nous écrit : Le général de Kamecke qui, comme l’on sait, était inspecteur du génie avant d’être appelé au ministère, a fait (comme nous l’avons annoncé, Red) récemment un voyage d’inspection des forteresses d’Alsace-Lorraine. Le but de ce voyage était en premier lieu d’inspection des travaux de fortification élevés à Strasbourg et à Metz et les 7 premiers des 12 forts de Strasbourg à élever sur la rive gauche du Rhin, sont sur le point d’être terminés. En outre, le général de Kameke a désigné d’une manière définitive les emplacements sur lesquels devront être construits les forts à élever sur la rive droite du Rhin par Bodersweyer, Kork et Eckartsweier. A Metz, il a dû décider si le mont Saint-Blaise, éloigné de Metz d’environ 20 km, doit être compris dans les fortifications ou non. Les idées des ingénieurs allemands sont considérablement divergentes sur ce point. Suivant des communications dignes de foi, ce serait une troisième question qui aurait été la cause principale du voyage du deuxième ministre de la guerre en Alsace-Lorraine. Dans le monde compétent on est arrivé à la conviction qu’en laissant Belfort à la France ; on a commis un acte qui, bien que politiquement justifiable en raison de la nationalité des habitants de la ville, n’en est pas moins une faute militaire. Les constructions grandioses que la France y prépare tout de suite après qu’elle est rentrée en possession de la place, rendent absolument nécessaire un point central solide couvrant le coin sud-ouest de l’empire. On avait pensé d’abord à agrandir Neuf-Brisach en y rattachant Vieux-Brisach, situé sur la rive droite du Rhin. Mais la situation de cette forteresse loin des voies de grandes communication, ne semble pas la rendre apte à devenir un point central moderne, tandis que Mulhouse, autant comme centre industriel de la Haute-Alsace que comme point de jonction des routes de Bâle, de Strasbourg et de Belfort, et pas trop éloigné du Rhin, semble parfaitement disposée dans ce but. Il paraît décidé que l’établissement d’un camp fortement retranché près de Mulhouse est formellement arrêté, que dans le courant de cet hiver on effectuera des travaux préparatoires et que les véritables travaux de fortification commenceront au printemps prochain.

 

21/11/1873

La Revue militaire de l’étranger a repris des articles de la presse allemande pour nous donner quelques informations diverses sur les places fortes de Strasbourg et de Metz : « Alsace-Lorraine. Forts de Strasbourg. On lit dans la Gazette d’Augsbourg et dans la Journal de l’Allemagne du Nord que le général Kameke, deuxième ministre de la guerre, et antérieurement inspecteur général du génie, a désigné, pendant son séjour à Strasbourg, les emplacements des trois nouveaux forts qui doivent être construits sur la rive droite du Rhin, autour de Kehl, à Bodersweier, Kork et Eckardsweier. Quant aux douze forts sur la rive gauche du Rhin, que l’Empereur a baptisé en septembre dernier, les sept premiers, Fransecky, Moltke, Roon, Prince Royal, Grand-Duc-de-Bade, Bismarck et Prince-Royal-de-saxe, sont sur le d’être terminés ; les cinq autres seront achevés plus tard, et probablement pas avant l’été de 1874. Tous les forts de Strasbourg sont placés à six kilomètres environ de la ville, avec un intervalle de trois kilomètres entre chacun d’eux. Le terrain entre les forts sera occupé par des batteries supplémentaires de 8 pièces (12 ou 24 rayé), dont les terrassements seuls seront exécutés en temps de paix. Le flanquement des fossés à eau sera obtenu par des caponnières étanches qui sont en ce moment en construction, et qui seront blindées avec des plaques de fer crénelées. Probablement, jusqu’en 1875, les forteresses d’Alsace-Lorraine conserveront leur armement en matériel français (24 de siège, 12 de place, se chargeant par la bouche), jusqu’à ce que l’on ait construit un matériel prussien suffisant pour pouvoir se passer du matériel français. Mais les forts détachés autour de Strasbourg et de Metz recevront tout de suite, outre les pièces de flanc et les mortiers français, du matériel exclusivement prussien ».

 

Source : S0474.

 

Aménagements complémentaires pour le Fort Großherzog von Baden et démontage du chemin de fer de ceinture, et autres modernisations 1874-1885.

 

1874

Le génie militaire établit un plan concernant la route stratégique reliant les forts sur les hauteurs de Hausbergen. Il s’agit d’un profil longitudinal le long des hauteurs de Hausbergen, un plan en couleur aux échelles 1 :2 500e et 1 :250e établi sur deux feuilles dénommé « Längenprofil der Verbindungsstraße längs dem Hausberger Höhenkamm ».

 

Source : S1940, p. 1896-1930, cote A-70964.

 

D’après un document du service historique de la défense, article 8 : Un compte rendu du 2e bureau de l’état-major général français fait état des problèmes rencontrés lors de la construction des forts Moltke, Grossherzog von Baden, et Bismarck. Au fort Bismarck, toute l’aile droite de la caserne s’est écroulée.

 

Source : S1267, Service historique de la Défense : article 8.

 

Compte rendu français relatif aux problèmes liés à la construction des forts détachés : Fort Moltke à Reichstett, Fort Baden à Oberhausbergen, Fort Bismarck à Wolfisheim. Les renseignements suivants datés de janvier 1874 ont été communiqués par le 2e Bureau de l’Etat-major général au Ministère : « Forts de Strasbourg. Le fort de Wolfisheim s’est presque totalement effondré, celui de Reichstett s’est effondré en partie, notamment la poudrière et enfin celui d’Oberhausbergen et les autres forts ont été légèrement endommagés, on a été obligé d’étayer leurs murs. Les causes de ces effondrements sont les suivants :

1° La mauvaise qualité des matériaux de toute nature employés à la construction des voutes, tels que pierres gélives, moellons, mortier, briques mal cuites à la méthode allemande, c’est-à-dire en plein vent, la matière première servant à la fabrication des briques n’étant pas la même que celle employée en Allemagne, a besoin d’une cuisson plus forte et doit être faite dans des fours clos, les tuileries en Alsace ne possèdent que des fours de ce genre, les frais de fabrication dont il est vrai plus onéreux, mais on obtient des produits qui résistent et durcissent en vieillissant tandis que la brique allemande, celle fabriquée pour les forts de Strasbourg se dissous, se désagrège.

2° L’inexpérience des entrepreneurs et officiers du Génie allemand dirigeants les travaux, de construire sur une terre glaise. Pareils inconvénients s’est produit d’ailleurs de 1850 à 1857, lorsque les brasseurs Strasbourgeois voulurent construire des caves voutées et des glacières pour les bières de conserve hors les portes de Saverne, Nationale et de Pierre dans la direction de Koenigshoffen, Eckbolsheim, Oberhausbergen, Mittelhausbergen et Schiltigheim, localités dont le terrain est identique à celui sur lequel on vient de construire les forts. Eh bien, les entrepreneurs d’alors virent s’effondrer plusieurs fois les voûtes et les murs qu’ils avaient élevés, ce n’est qu’après plusieurs années d’expériences et d’essais qu’ils parvinrent à construire solidement et à établir des voutes résistantes.

3° La hâte que l’on a mise à construire : on prétend que la plupart des voutes n’ont pas de mur de soutènement ou culées. Dès que les effondrements en question se furent produits (octobre et novembre 1873), leur accès fut rigoureusement interdit, des sentinelles, armes chargées furent échelonnées avec ordre de tirer sur les curieux qui violeraient la consigne, et une Commission composée d’hommes compétents fut envoyée de Berlin pour juger de visu de la gravité des détériorations et y porter remède : cette Commission chercha à cacher le but réel de son voyage, elle fit répandre le bruit qu’elle avait pour mission de s’assurer si, aux point de vue sanitaire, les forts étaient en état de recevoir de la garnison. A l’occasion de cette visite, on attribue les propos suivants à un membre de cette Commission : « Puisqu’il en est ainsi, la tâche des Français se trouvera simplifiée ; si une nouvelle venait à éclater, les voutes se réduisant déjà d’elles-mêmes ».

On s’attend à un effondrement général au printemps prochain, lorsque la terre actuellement durcie et gelée aura été détrempée par les pluies et ramollie par la température. Depuis la visite faite par la Commission Berlinoise, les charrois de matériaux ont cessé et les travaux suspendus, on assure qu’un nouveau projet de construction est en ce moment à l’étude. Les journaux allemands et ceux d’Alsace-Lorraine sont restés muets sur les accidents des forts. Un sieur Fischbach, rédacteur d’un journal rédigé en Allemand, paraissant à Strasbourg pourrait à ce sujet, car, lors de l’effondrement du fort de Wolfisheim, l’autorité supérieure allemande (intima l’ordre à ce journaliste de ne pas publier cette nouvelle) ».

 

Source : S1267, Service historique de la Défense : article 8.

 

01/1874

Compte rendu concernant l’installation des lignes de télégraphies souterraines entre les forts détachés de Strasbourg. D’après un document du service historique de la défense, article 8 : Les renseignements suivants datés de janvier 1874 ont été communiqués par le 2e Bureau de l’Etat-major général au Ministère : « Forts de Strasbourg : Télégraphie souterraine. Le télégraphe souterrain qui doit relier les forts entre eux et ensuite ces derniers à la ville de Strasbourg sera probablement établi d’ici trois mois, on y travaille sans relâche ».

 

Source : S1267, Service historique de la Défense : article 8.

 

13/01/1874

Point de situation français relatif au nouveau type de forts détachés allemands et à la construction des nouvelles fortifications. D’après un document du service historique de la défense, article 8 : Dans une note française du deuxième bureau, on retrouve un document allemand qui nous apporte quelques informations concernant la place forte de Strasbourg (note en allemand, incomplète, seule la partie la plus utile a été traduite) : « Avec l’amélioration conséquente de ces derniers des temps des performances des pièces d’artillerie, on a été obligé de prendre en compte la modification des objectifs qui seraient les cibles de cette artillerie en temps de guerre. Les cibles privilégiées de cette artillerie sont les forteresses et leurs ouvrages individuels. Alors qu’autrefois les parties des murs des ouvrages de fortification qui étaient les plus exposés ont été réalisés en grande masse compacte, ce qui leur permettaient de résister réellement au tirs lointains, alors que ces tirs provenant des nouvelles pièces d’artillerie a désormais une efficacité trois fois supérieure, en conséquence on était désormais obligé, de ne plus utiliser la pierre pour ces parties les plus exposées, mais simplement de la terre coulante, sous laquelle se cache la masse des murs compacts. Ce système, qui a été inventé récemment, même si les ouvrages du système de Vauban ont toutefois été gardés, dévie pour l’essentiel du dernier système. Par ailleurs, comme les parties à nu des ouvrages exposées au tir direct sont désormais en terre, le but essentiel était aussi l’aménagement intérieur des ouvrages, que désormais les communications soient également protégées par des masses de terre, que les pièces d’artillerie tout comme l’équipage, soient couverts par des masses de terre. D’autre part l’assiégé ne peut que procéder à des réparations des ouvrages endommagés, puisqu’il nécessite pour cela que de la terre, si les circonstances l’autorisent, de procéder à des travaux nocturnes sur les ouvrages endommagés en comblant la terre, toutefois si l’ennemi ne continue pas ces bombardements de nuit. Les nouveaux ouvrages de fortifications et surtout les ouvrages détachés de Strasbourg, Cologne et Ingolstadt, ont été érigé ou sont encore en construction dans ce système. Le nombre des forts de Strasbourg est de 12, auquel on doit encore en ajouter deux. Sur ces 12 la moitié sont situés sur des terrains secs, c’est-à-dire ceux de Reichstett, Mundolsheim, Niederhausbergen, Oberhausbergen, Wolfisheim et Lingolsheim, tandis que les forts de la Wantzenau, Grafenstaden, Illkirch, Sundheim, Auenheim et Neumühl – dont les trois derniers sont sur la rive droite du Rhin derrière Kehl – ont été construits sur des terrains humides et en conséquence sont dotés de fossés pleins d’eau. Des deux forts qui doivent encore être ajoutés, l’un sera érigé à l’extrémité de la colline des Hausbergen, sur la soi-disant tête de Mundolsheim « Mundolsheimer-Kopf », en tant que fort à fossé sec, alors que le second fort trouvera sa place à proximité du fort d’Illkirch, près du Altenheimerhof. Dans l’ensemble les forts sont situés à une distance moyenne de 15 à 20 kilomètres du centre de la ville et de son enceinte. Cette dernière sera agrandie vers l’Ouest et le Nord-Ouest, et la ligne porte de Pierre « Steintor » à la Citadelle sera arasée et la nouvelle enceinte s’étendra à partir de ces points jusqu’au Contades, l’Orangerie et y compris tous les terrains situés entre ces points. Il s’agit surtout d’agrandir la partie nord-ouest de la ville sans toutefois trop s’approcher de la ligne des fort détachés. Dans les prochains temps je ferais également de la même manière un compte-rendu de Cologne et d’Ingolstadt. L’ensemble des forts détaché de Strasbourg sont en partie reliés par des routes renforcées, comme c’est le cas de celle partant à gauche du fort d’Oberhausbergen sur les hauteurs jusqu’à la Tête de Mundolsheim, également reliée en partie par une voie ferrée, même si actuellement ces voies ferrées ne sont pas en service, et que les installations de cette dernière sont déjà partiellement détruites et arrachées, mais la plate-forme reste en place, et peut être remis en place en cas d’urgence dans un délai de 24 heures. La liaison technique des forts détachés avec la ville ainsi qu’avec le Gouvernement de la place forte, qui relie individuellement chaque fort, comprend une ligne télégraphique souterraine, comprenant des câbles qui ont été enterrées à une profondeur moyenne de 0,75 m. Ainsi chaque fort a un télégraphiste, auquel peut faire appel les fonctionnaires et les gardes du génie « Wallmeister » des forts. C’est grâce à ces liaisons télégraphiques que l’on peut en cas de siège, faire transiter e toute circonstances les ordres et les comptes rendus, sans que l’on soit obligé d’ouvrir une porte ». Remarque : il s’agit d’une note assez précise hormis la distance des forts détachés par rapport au centre-ville.

 

Source : S1265, Service historique de la défense : article 8.

 

01/03/1874

La revue militaire de l’étranger nous livre quelques renseignements concernant les forts détachés du front ouest : « Plus à l’ouest, les hauteurs de parallèles au Rhin, qui s’étendent de Mundolsheim à Oberhausbergen sont couronnées de deux forts, le fort Kronprinz, ou de Niederhausbergen, et le fort Grossherzog von Baden, ou d’Oberhausbergen, qui possèdent déjà, une partie de leur armement. Les casernes de ces forts vont être terminées ce printemps ainsi que celle du fort Bismarck. Une route de ceinture, qui suit la crête des collines, part de Mundolsheim et conduit aux deux forts. L’on parle d’établir, en outre, une batterie près de l’église de Mundolsheim pour mieux battre les vallons de la Leisbach et de la Kolbsenbach. Commencé en même temps que les quatre derniers forts susnommés, le fort Bismarck, soit par suite de malfaçon, soit plutôt à cause de la nature argileuse du terrain, a subi des tassements qui ont déterminé l’automne dernier des éboulements considérables et singulièrement retardés son achèvement… Le terrain entre les forts sera rempli par des batteries d’annexion ou intermédiaires, chacune de huit pièces, probablement, dit la Gazette de Silésie, des canons de 12 c. et des mortiers de 21 c. Presque tous communiquent avec la ville par des lignes télégraphiques souterraines et quelques-uns auraient, dit-on, un dépôt de pigeons voyageurs. Un chemin de fer de ceinture, dès maintenant achevé, même sur la rive droite du Rhin, met en relation les différents forts. ».

 

Source : S0340 n°157, du 01/03/1874, p. 182.

 

Renseignements relatifs aux nouveaux forts de Strasbourg d’après la revue militaire de l’étranger 1874 nous livre ces informations : « Alsace-Lorraine. Les forts de Strasbourg. Nous pensons intéresser les lecteurs de la Revue en rassemblant les renseignements publiés déjà en France sur les travaux qu’exécutent les Allemands autour de Strasbourg et en complétant par quelques détails empruntés à la Gazette de Silésie et aux journaux de Metz et d’Alsace. Douze forts ont été construits ou sont en cours de construction : le fort Fransecky, situé dans la forêt de la Wantzenau, a exigé le déboisement d’une partie des bois communaux de la ville. Commencé au printemps dernier, ce fort ne doit pas être terminé maintenant ; il est probable, en effet, que les ingénieurs allemands ont rencontrés des difficultés à asseoir un fort sur ces terrains d’alluvions à demi inondés. Le fort aura ses fossés pleins d’eau. Il est destiné à commander, avec le fort Blumenthal, le cours inférieur du Rhin. Il bat, d’ailleurs, la chaussée de Lauterbourg et la vallée. Le fort Moltke, situé sur la hauteur, un peu en arrière de Reichstett, croise ses feux avec ceux du fort Fransecky sur toute la vallée et assure avec ce fort la défense du secteur limité par le canal de la Marne au Rhin et par le Rhin. Le fort Moltke est maintenant armé ; il est relié à la ville par une ligne télégraphique souterraine. Le fort Roon est avantageusement placé à droite de la voie ferrée commune aux lignes de Wissembourg et de Nancy, entre Mundolsheim et Souffelweyersheim. Plus à l’ouest, les hauteurs de parallèles au Rhin, qui s’étendent de Mundolsheim à Oberhausbergen sont couronnées de deux forts, le fort Kronprinz, ou de Niederhausbergen, et le fort Grossherzog von Baden, ou d’Oberhausbergen, qui possèdent déjà, une partie de leur armement. Les casernes de ces forts vont être terminées ce printemps ainsi que celle du fort Bismarck. Une route de ceinture, qui suit la crête des collines, part de Mundolsheim et conduit aux deux forts. L’on parle d’établir, en outre, une batterie près de l’église de Mundolsheim pour mieux battre les vallons de la Leisbach et de la Kolbsenbach. Commencé en même temps que les quatre derniers forts susnommés, le fort Bismarck, soit par suite de malfaçon, soit plutôt à cause de la nature argileuse du terrain, a subi des tassements qui ont déterminé l’automne dernier des éboulements considérables et singulièrement retardés son achèvement. Ce fort est établi dans la plaine près de Wolfisheim, à gauche de la route de Paris qu’il commande, au débouché de la vallée de la Bruche, et en face des hauteurs d’Oberschaeffolsheim. Le fort Kronprinz von Sachsen, ou de Lingolsheim, commande un vaste plateau que traversent la voie ferrée de Mutzig et la chaussée de Schirmeck. Il doit être maintenant armé. Les forts von der Thann, ou de Graffenstaden, et Werder, ou d’Illkirch, qui commandent la partie supérieure de la rive gauche du Rhin, sont loin d’être aussi avancés. Ils ont été entrepris seulement l’an dernier ; ils auront des fossés pleins d’eau de même que les forts de la rive droite.

La construction de ces derniers ne fait que commencer. Le premier d’entre eux, le fort Kirchbach, situé entre Marlen et Sundheim, commande la route Altenheim-Lahr et la vallée de la Kinsig. Le fort Bose, situé près de la voie ferrée Strasbourg-Kehl-Appenweier, couvre les communications avec le Wurtemberg par la vallée de la Renchen. Enfin le fort Blumenthal, situé tout près d’Auenheim, bat la route de Rastadt.

Deux batteries et un fort doivent encore, d’après la Nouvelle Presse de Francfort, compléter la défense de la rive droite du Rhin. Les batteries doivent être établies, l’une près de Bodersweier pour couvrir la route de Carlsruhe et le chemin d’Offenbourg ; l’autre, près de Kork, pour protéger la voie ferrée Kehl-Appenweier et la route Kehl-Offenbourg ; enfin le fort doit être établi presque au confluent de l’Ill et du Rhin, à Diersheim, à une distance de 11 à 12 kilomètres de Strasbourg. Il est destiné à agrandir la zone de la vallée du Rhin comprise sous le canon de la place, et à mettre Strasbourg en communication intime avec Rastadt. Le terrain entre les forts sera rempli par des batteries d’annexion ou intermédiaires, chacune de huit pièces, probablement, dit la Gazette de Silésie, des canons de 12 c. et des mortiers de 21 c. Les forts sont éclairés au gaz ; ils sont pourvus d’appareils pour l’éclairage électrique ; presque tous communiquent avec la ville par des lignes télégraphiques souterraines et quelques-uns auraient, dit-on, un dépôt de pigeons voyageurs. Un chemin de fer de ceinture, dès maintenant achevé, même sur la rive droite du Rhin, met en relation les différents forts. On a renoncé à l’intention de caserner en permanence, pendant la paix, des troupes dans les forts, à cause de leur éloignement de la ville. Comme conséquences de l’établissement des forts, les Allemands se proposent d’agrandir la ville dès que les travaux extérieurs auront été terminés. Cet agrandissement commencerait par la Finckmatt, avancerait de près d’un kilomètre tout le front nord jusqu’à la citadelle et engloberait encore l’Orangerie et le Contades ».

 

Source : S0340.

 

19/03/1874

Vente aux enchères de traverses du chemin de fer de ceinture. Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Le service des fortifications de Strasbourg avait fait installer un chemin de fer de ceinture pour le transport des matériaux destinés à la construction des forts de Strasbourg. A partir de 1874 et pendant plusieurs années, au fur et à mesure que les travaux de gros œuvre de la construction des forts s’achèvent, ce service fait démonter les installations du chemin de fer de ceinture et commence à vendre aux enchères les différents composants. Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß avec le communiqué suivant : « Communiqué. Vendredi, le 19 mars (1874) matin à 9 heures, à Oberhausbergen, et le matin à 11 heures à Wolfisheim, sur le chemin de fer de ceinture « Ringbahn », seront vendu aux enchères publiques au plus offrant, 580 vieilles traverses de chemin de fer, contre payement immédiat en liquide. Strasbourg, le 18 mars 1874. Le service impérial des fortifications « Kaiserliche Fortifikation ».

 

Source : S0191 n°66, du 19/03/1874, p. 4.

 

31/03/1874

Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Communiqué du gouverneur rappelant la règlementation pour les monuments funéraires situés dans les 1ers et 2e rayon de fortification. La loi dite sur le « Rayon des fortifications » impose un certain nombre de servitudes militaires à toutes les constructions situées à proximité. Le gouverneur militaire de Strasbourg publie dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß un communiqué qui rappelle la règle en ce qui concerne les monuments funéraires : « N°135. Communiqué. Il arrive fréquemment de refuser les demandes de monuments funéraires parce que leurs dimensions ne sont pas conformes avec les directives de la loi sur les servitudes militaires dites du rayon de fortification du 21 décembre 1871, publiée dans le n°8 du journal des lois pour l’Alsace-Lorraine de 1872 et publié dans le n°55 du journal Straßburger-Zeitung du 6 mars 1872. Voici les dimensions d’exécution de cette loi nous présentons dans quelles sont les dimensions pour les monuments funéraires qui doivent être spécifiquement respectées. 

1) Dans le 1er rayon.

a) Hauteur : illimitée.

b) Epaisseur : Dans les parties situées 50 cm au-dessus de 50 centimètres du sol, un maximum de 15 cm pour la pierre et de 2 cm pour le fer ; dans les parties inférieures à 50 cm de sol naturel, illimité.

c) Largeur : dans les parties dont la hauteur est supérieure à 50 cm au-dessus du sol, zu maximum 30 cm pour la pierre et le fer, et pour les hauteurs inférieures à 50 cm la largeur est illimitée.

2) Dans le 2ème rayon :

a) Hauteur : illimitée.

b) Epaisseur : identique au rayon n°1.

c) Largeur : illimitée.

Les talus des tombes ne doivent pas dépasser la hauteur de 50 cm par rapport au terrain naturel.

Le gardien de cimetière pourra informer si la tombe est dans le 1er ou 2e rayon.

Strasbourg, le 27 mars 1874. Le gouverneur militaire von Hartmann, « General der Cavalerie » général de corps d’armée ».

 

Source : S0191, 31/03/1874.

 

02/04/1874

Vente de traverses du chemin de fer de ceinture. Straßburger Zeitung : Le service des fortifications de Strasbourg avait fait installer un chemin de fer de ceinture pour le transport des matériaux destinés à la construction des forts de Strasbourg. A partir de 1874 et pendant plusieurs années, au fur et à mesure que les travaux de gros œuvre de la construction des forts s’achèvent, ce service fait démonter les installations du chemin de fer de ceinture et commence à vendre aux enchères les différents composants. Communiqué paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Le 2 avril, matin à 9 heures à Oberhausbergen, à 11h00 à Wolfisheim, près du chemin de fer de ceinture, seront mises aux enchères publiques au plus offrant avec règlement en liquide sur place, de 580 vieilles traverses. Strasbourg, le 18 février 1874. 3074. Le service impérial des fortifications « Kaiserliche Fortifikation ».

 

Source : S0191. 

 

08/04/1874

Article paru dans le journal Straßburger Zeitung : Adjudication de 178 étagères en bois pour stocker les projectiles par le dépôt d’artillerie de Strasbourg. Remarque : Il est fort probable que ces étagères doivent équiper les magasins à projectiles des forts détachés.

 

03/05/1874

Mutation du colonel du génie Grund. Straßburger Zeitung : Dans le cadre de la construction des forts détachés de Strasbourg, les autorités allemandes avaient installé à Strasbourg une inspection du génie, qui est dirigée par le colonel du génie Grund. Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß qui nous annonce son départ : « Le colonel du génie « Genieoberst » Grund, l’ancien directeur des constructions de fortifications, a été muté à Königsberg, et à sa place nous trouvons le commandant « Major » Herfarth ».

 

Source : S0191.

 

04/05/1874

Article paru dans le journal Straßburger Zeitung : Nouvelle adjudication concernant de 178 mètres linéaires de râteliers à fusils. Remarque : Ces râteliers à fusils étaient vraisemblablement destinés à équiper les forts détachés de la rive gauche du Rhin.

 

28/05/1874

Exercice au Fort V, Fort Grossherzog von Baden. Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 28 mai. Exercices militaires. On écrit d’ici à la Kölner Zeitung : La semaine passée on a fait au fort Grand-Duc-de-Bade, près d’Oberhausbergen, des manœuvres et des exercices. On a commencé par essayer de monter sur le rempart, par-dessus les nouvelles rampes, les gros canons de 15 centimètres. Quoique les roues de ces colosses de fer s’enfonçassent dans la terre fraîche jusqu’à l’essieu, on en vint à bout en assez peu de temps et sans encombre. Le second jour des exercices, où commença la manœuvre de fortification proprement dite, on arma le fort d’artillerie. Toutes les pièces étant dans le fort depuis cet hiver et les canons de 15 centimètres, qui manquaient encore, y ayant été transportés au commencement de cette semaine, l’armement a pu se faire complètement et le rempart garni de 28 bouches à feu, en airain, n’a pas manqué de produire une impression imposante, surtout pour les esprits qui ont peur d’un bombardement. Le troisième jour à ce lieu la manœuvre de l’infanterie, embrassant l’occupation du terrain en avant du fort même, et quelques autres exercices y relatifs. Ils ont été dirigés par M. le gouverneur de Hartmann, général de cavalerie, en personne, et ont attiré tous les officiers supérieurs de la garnison, qui les poursuivaient avec un vif intérêt.

 

Source : S3716, n°123 du 29/05/1874, p. 3

 

02/06/1874

Le roi Carl von Württemberg visite la garnison et les forts détachés. Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß qui nous livre quelques renseignements sur la visite du roi de Wurtemberg à Strasbourg : « Strasbourg, le 2 juin (1874). Sa Majesté le roi Carl von Württemberg est arrivé aujourd’hui à 17H05 et réside à l’auberge « Stadt Paris » Ville de Paris, où il a été accueilli par les autorités civiles et militaires locales. Pour son séjour ici, d’après ce que nous avons entendus, il suivra le programme suivant : le matin à 8H30, parade des régiments d’infanterie n°25 et 126 à l’Esplanade ainsi que la visite des casernes du régiment d’infanterie à la Citadelle. Puis déjeuner chez le général commandant von Fransecky. L’après-midi, vers 14h00, un parcours passant par la ceinture des forts extérieurs de notre place forte. Le soir à 18h00 dîner chez sa Majesté. Son départ est prévu jeudi matin à 8h40. Demain, mercredi soir, sera organisé également une grande prise d’armes en l’honneur de sa Majesté ». 

 

Source : S0191

 

03/06/1874

Visite du roi de Wurtemberg. Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Sa Majesté est arrivée hier en notre ville. Une grande affluence s’était portée vers la gare et aux abords de l’hôtel de la Ville-de-Paris où le roi est descendu. Sa Majesté n’a pas visité le théâtre du Tivoli. Aujourd’hui les casernes et les portes de la ville sont pavoisées. A 9 heures et demie, il y a eu une revue sur l’esplanade de la citadelle des régiments d’infanterie n°25 et n°126 et inspection du casernement du 126e régiment à la citadelle, suivie d’un déjeuner chez le commandant général de Fransecky. A 2 heures a dû avoir lieu une inspection des forts extérieurs de la place, et à 6 heures il y aura diner chez Sa Majesté. A 9 heures il y aura grande retraite militaire. Le roi repartira probablement jeudi à 2 heures 40 minutes.

 

Source : S3716, n°128 du 04/06/1874, p. 3.

 

04/06/1874

Le trésor de guerre entreposé à Spandau. La Revue militaire de l’étranger 1874 nous livre cette information tirée de la presse allemande : « Trésor de guerre. La Gazette de Cologne annonce que les 40 millions monnayés qui constituent le trésor de guerre et doivent être conservés dans la tour Julius, à Spandau, seront entièrement transportés dans cette ville à la fin de la semaine. Un premier convoi de voitures du train a amené les 20 premiers millions le 4 juin ; un deuxième convoi a dû y déposer le 12 les 20 millions restants ». Remarque : le trésor de guerre est constitué d’une partie de la dette de guerre payée par la France à la suite de la guerre de 1870-1871. Il est constitué de caisses remplie de pièces d’or, en règle générale des 10 et 20 francs Napoléon. La tour Julius est actuellement un musée et peut être visité.

 

Source : S0340.

Entrée de la Citadelle de Spandau avec le « Kommandantenhaus » et à gauche la tour Julius « Juliusturm ». Photographie © MJR Juin 2008

16/06/1874

Vente aux enchères de tonnelets de ciment vides sur les chantiers des forts de la rive gauche. L’année 1874 est celle de la fin des chantiers de construction du gros œuvre des premiers forts détachés de Strasbourg. D’après le communiqué qui suit, c’est bien le service des fortifications de Strasbourg qui a fourni les tonnelets de ciment, une façon de s’assurer de sa qualité. A priori après l’utilisation du ciment, les tonnelets vides sont revendus aux enchères. Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Les tonnelets de ciment vides stockés près des forts nommés ci-dessous, seront mis aux enchères au plus offrant en lieu et place et remis contre payement immédiat en liquide, le mardi 16 du mois (juin), le matin à 8 heures, au Fort près de Mundolsheim, environ 300pièces ;

Le mardi 16 du mois (juin), le matin à 10 heures, au Fort près de Niederhausbergen, environ 400 pièces ;

Le mardi 16 du mois (juin), le matin à 11h30, au fort près d’Oberhausbergen, environ 227 pièces ;

Le mercredi 17 du mois (juin), le matin à 8 heures, au fort près de Lingolsheim, environ 174 pièces ;

Le mercredi 17 du mois (juin), le matin à 10 heures, au fort près de Ostwald, environ 400 pièces ;

Le mercredi 17 du mois (juin), le matin à 11h30, au fort près de Grafenstaden, environ 123 pièces.

Nous informons les acheteurs intéressés que les conditions d’achat et les points de rendez-vous peuvent être consultés au bureau du service impérial des fortifications. Kaiserliche Fortification. Signé Herrfahrt ».

 

Sources : S0191 n°133, du 10/06/1874 ; n°137, du 14/06/1874 ; n°138, du 16/06/1874, p. 4.

 

Description du secteur sud. Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions le secteur sud à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Au Sud les deux forts à grand relief de Grafenstaden et de Illkirch situés au milieu de la plaine marécageuse de l’Ill, commandent au loin la route de Colmar, le canal du Rhône au Rhin et le chemin de fer d’Alsace. La lacune comprise entre le fort de Grafenstaden et le plateau de Hausbergen, est comblé par les forts de Holtzheim et de Wolfisheim, distants entre eux de 3 000 m environ ».

 

Source : S1266.

 

Description de l’emplacement du Fort n°5. Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°5 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°5 est construit à l’extrémité sud du plateau d’où l’on domine la plaine de Wolfisheim, ses vues sur les coteaux en avant sont très étendues et les pentes du plateau sont bien battues ; ses faces sont armées de 18 pièces, les flancs de 10. De chaque côté de la gorge il existe des épaulements qui sont les amorces des tranchées par lesquelles on doit plus tard relier les forts entre eux. Il paraît qu’outre ces ouvrages on doit construire à Mundolsheim à l’extrémité Nord du plateau, et sur l’éperon par lequel se termine une batterie fermée destinées à battre les ravins de Pfettisheim et de Pfulgriesheim à l’époque où a été faite la reconnaissance, il n’y avait encore rien de commencé sur ce point ».

Remarque : Les reconnaissances faites par les officiers français ne leur permettent pas en principe d’accéder dans les ouvrages. Il en résulte souvent une description très approximative de l’armement ou des locaux non visibles de l’extérieur.

 

Source : S1266.

 

Le point d’attaque de la place forte. Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques renseignements sur le point d’attaque de la place forte de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Il en résulte de l’examen détaillé de la position des forts que le point le plus favorable pour une attaque en règle est la ligne Wolfisheim Holtzheim. Le plateau de Hausbergen offrirait en effet des difficultés très considérables en raison des pentes qu’il faudrait descendre sous le feu de ces forts et de la petite quantité de couverts qu’offrent les plateaux de Dingsheim, Biblenheim. En attaquant par le Nord on serait obligé de marcher sur les trois forts de Mundolsheim, Reichstett et Wantzenau qui sont presque en ligne droite. Au contraire, en attaquant par Wolfisheim et Holtzheim qui forment saillant, on tourne le plateau des Hausbergen les hauteurs de Hangenbieten et Ittenheim permettant d’établir des batteries de combat, au moyen desquelles, on contrebattrait les forts, on ferait évacuer les villages occupés par l’ennemi et on pourrait prendre d’écharpe le fort n°5. On disposerait d’ailleurs sur ses dernières :

1°- De la route de Paris à la condition de la dévier à partir d’Ittenheim vers Breuchwickersheim,

2°- De la route de Wolxheim à Wasselonne et Saverne avec l’embranchement de Schirmeck,

3°- Du chemin de fer de Saverne à Wasselonne actuellement en construction.

L’une des attaques marcherait sur Holtzheim par la vallée de la Bruche, l’autre déboucherait du ravin d’Achenheim sur Oberschaeffolsheim… ».

 

Source : S1266.

 

21/08/1874

Etat d’avancement de la construction des forts détachés. Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions sur l’avancement des travaux à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les nouveaux travaux exécutés par les Allemands à Strasbourg comprennent 12 forts, 3 sur la rive droite du Rhin, 9 sur la rive gauche. Les forts de la rive droite sont à peine commencés, ceux de la rive gauche au contraire sont terminés sauf toutefois ceux dont les dossés sont pleins d’eau ».

 

Description du secteur du plateau de Hausbergen. Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions le secteur du plateau de Hausbergen à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le nœud de la défense est le plateau de Hausbergen qui est très-peu dominé par les hauteurs éloignées (5 000 à 6 000 m) de Ittenheim, Reitwiller et Truchtersheim, et d’où l’on commande l’ancienne route de Paris. Ce plateau qui est couvert sur son front par la vallée assez profondément encaissé de la Souffel est occupé par les deux forts de Niederhausbergen et d’Oberhausbergen, distants l’un de l’autre de 1 000 mètres ».

 

Source : S1266.

 

26/08/1874

Exercice d’artillerie au Fort d’Oberhausbergen. Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Oberhausbergen, 26 août. Exercices d’artillerie. Depuis plusieurs jours, des exercices ont lieu au fort dit « Grand-duc de Bade » ; les soldats du génie ont construit plusieurs batteries à proximité du fort, et hier, de 8 à 10 heures du soir, ont eu lieu des exercices d’artillerie. Un grand nombre d’officiers supérieurs et autres ont assisté à ces manœuvres. Le fort avec ses batteries environnantes a présenté, par un clair de lune magnifique, un aspect vraiment pittoresque.

 

Source : S3716, n°201 du 28/8/1874, p. 3.

 

28/10/1874

Adjudication de la construction de la route stratégique que les hauteurs de Hausbergen par le service des fortifications. Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Mercredi le 28 octobre matin à 10h, au bureau du service des fortifications, aura lieu l’adjudication publique de la construction d’une route sur les hauteurs de Hausbergen, c’est-à-dire pour les travaux et la livraison des matériaux sous le régime de « General-Entreprise ». Les candidats devront être de grandes sociétés ayant des moyens importants et nous faire parvenir les certificats correspondants au moyen quatre jours avant l’adjudication. La caution a déposé est de 30 000 marks. Les offres seront notifiées sur papier timbré et déposées sous plis cachetés jusqu’au 28 octobre à 9h00 du matin, au bureau du service des fortifications. A Strasbourg, le 8 octobre 1874. Le service impérial des fortifications « Kaiserliche Fortifikation ».

 

Sources : S0191 n°238, du 10/10/1874 ; n°243 du 16/10/1874 ; n°249 du 23/10/1874.

 

31/12/1874

Ordonnance instaurant le Reichsmark en Alsace-Lorraine à compter du 31 décembre 1874, mais publiée uniquement le 9 janvier 1875. Le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1875a publié ce communiqué officiel : « Annonces légales. N°15. Ordonnance relative à l’instauration du Reichsmark du 31 décembre 1874. Nous Wilhelm, Empereur allemand par la volonté divine, Roi de Prusse, ordonnons pour l’Alsace-Lorraine, au nom du peuple allemand, sur la base de l’article 1 de la loi du 15 novembre 1874 (Gesetzbl. S 39), et conformément à la loi monétaire pour l’Alsace-Lorraine du 9 juillet 1873, ce qui suit : La monnaie du Reichsmark est mise en circulation auprès de toutes les caisses publiques et est instaurée officiellement. Par document signé personnellement de notre main, muni du cachet impérial. A Berlin, le 31 décembre 1874. Signé Wilhelm. Signé Fürst von Bismarck ».

 

Source : S0198.

 

25/01/1875

Augmentation du budget alloué aux fortifications allemandes. La revue militaire de l’étranger nous apporte ces précisions : « La loi du 8 juillet 1872, en vertu de laquelle l’indemnité de guerre payé par la France a été répartie, avait consacré une somme de 19 000 000 thalers (71 250 000 fr.) aux travaux de fortification à élever en Alsace-Lorraine. Sur cette somme, 3 750 000 francs étaient réservés pour l’agrandissement de la ville de Strasbourg. Restaient donc, pour être employés à la construction de nouveaux ouvrages, 67 500 000 fr. La portion de ce crédit, à dépenser en 1872 et en 1873, devait s’élever à 51 181 875 fr. : un reliquat de 16 318 125 francs restait donc disponible pour les exercices suivants et était destiné à compléter le système de défense de Strasbourg et de Metz, les gros œuvres devant être achevés grâce aux crédits consacrés aux années 1872 et 1873. Mais ces crédits ont été dépassés et cela pour diverses causes parmi lesquelles on peut citer : les travaux supplémentaires occasionnés par les écroulements qui ont eu lieu dans les principaux forts de Metz, l’obligation de payer à des propriétaires des indemnités dues pour expropriation par l'administration française, obligation passée à la charge du gouvernement allemand, et enfin la hausse subite de la main-d’œuvre et des matériaux de construction occasionnée par la précipitation apportée dans les premiers travaux.

L’administration allemande voulant en effet parer au plus pressé, a fait exécuter à tout prix, avant l’automne de 1873, les travaux qui avaient été reconnus indispensables à la défense du territoire. Il est résulté de ces divers motifs d’augmentation de dépenses que, 62 590 875 fr. se trouvaient dépensés à la fin de 1874, et qu’il ne restait plus qu’un reliquat de 4 909 125 francs absorbé lui-même en partie, par de nouvelles dépenses imprévues causées par des écroulements considérables qui se seraient récemment produits au fort Saint-Quentin. Le Reichstag, reconnaissant la nécessité d’un nouveau crédit, a voté le 25 janvier 1875 une nouvelle allocation de 10 412 432 francs, à prélever sur le restant de l’indemnité de guerre ».

 

Source : S0470.

 

25/03/1875

Adjudication de la réalisation et de la livraison de collecteurs en fonte et de tuyaux d’évacuation des fumées pour le service des fortifications. Le journal Straßburger Zeitung a publié à trois reprises ce communiqué : « La réalisation et la livraison de 151 entonnoirs collecteurs en fonte de fer « gußeiserne Trausschachttrichtern » et de 12 tuyaux d’évacuation des fumées « Dampfabzugsröhren » doit être adjugée publiquement au moins offrant, le délai de la soumission est fixé au jeudi 25 mars 1875 à 10 heures, au bureau du service des fortifications « Bureau der Fortifikation ». Les plans et les conditions de livraisons peuvent être consultés à ce bureau et les offres doivent parvenir avant le délai fixé. Strasbourg, le 2 mars 1875. Kaiserliche Fortification ».

 

Sources : S0198 n°54, du 05/03/1875 ; n°60 12/03/1875 ; n°66 du 19/03/1875 ; n°69, du 23/03/1875.

 

01/04/1875

Garnison permanente dans les forts de la rive gauche. Revue militaire de l’étranger de 1875 : A priori l’essentiel des travaux de gros œuvre sont pratiquement achevés le 1er avril 1875, puisqu’un article tiré d’un journal allemand du 3 avril 1875 indique que les trois forts à fossés pleins d’eau situés sur la rive gauche du Rhin, sont occupés depuis le 1er avril 1875 par une garnison permanente : « Les casemates sont maintenant complètement terminées dans les forts de la rive gauche à fossés pleins d’eau, c’est-à-dire dans les forts Fransecky, Tann et Werder, et assez sèches pour pouvoir être habitées. En conséquence, à dater du 1er avril, ces forts ont été occupés par une garnison permanente, et non plus par des détachements relevés chaque jour ». Mais compte tenu que d’autres auteurs indiquent comme date de fin de travaux l’année 1876, il est vraisemblable que la plupart des locaux étaient achevés, pour que le détachement de garde puisse y séjourner.

 

Source : S0470.

 

05/04 – 07/04/1875

Adjudication de la démolition et vente au plus offrant des équipements du chemin de fer de ceinture situés entre le Fort Moltke et le Fort Großherzog von Baden. Le journal Straßburger Zeitung a publié ce communiqué : « Les diverses constructions établies sur le chemin de fer de ceinture « Ring-Eisenbahnstrecke » entre les forts II / VII et VIII / IX, tel les stations « Stationsgebäude », les châteaux d’eau « Wasserstationshäuser », les postes d’aiguillages « Weichenstellerbuden », les postes des patrouilleurs « Patrouilleurstuben », les latrines « Latrinengebäude », les remises à charbon « Kohlenschuppen » et une baraque en bois « Holzbude » pour le mécanicien contrôleur des wagons « Wagenrevisor », doivent vendus aux enchères à la démolition, au plus offrant, contre payement immédiat en liquide en lieu et place, la vente se déroulera le lundi 5 avril 1875 pour la ligne entre le Fort Moltke et le Fort Großherzog von Baden”, le mardi 6 avril 1875, pour la ligne entre le Fort Großherzog von Baden au Fort Kronprinz von Sachsen inclus, le mercredi 7 avril 1875 pour la ligne entre le Fort Tann jusqu’au Fort Werder. La vente aux enchères commencera pour les trois jours, à 9 heures, à la station de départ, c’est-à-dire, respectivement à la gare de Reichstett, à la gare d’Oberhausbergen et au Fort IX, et les intéressés seront informés des conditions particulières, le jour même de la vente. Strasbourg, le 20 mars 1875. Kaiserliche Fortification ».

 

Source : S0198.

 

30/04/1875

Adjudication de la démolition de la ligne du chemin de fer de ceinture situé sur la rive gauche du Rhin, du canal de la Marne-au-Rhin et la route de Wissembourg, entre la gare de Mundolsheim et la gare de Holzheim, entre Graffenstaden et le fort IX. Le journal Straßburger Zeitung a publié ce communiqué : « Les travaux de démolition « zum Abruch » du chemin de fer militaire de ceinture « militärischen Ringbahn » à Strasbourg, doivent être adjugés pour l’ensemble ou en trois lots : a) entre le canal de la Marne au Rhin et environ 200 mètres à l’est de la route de Wissembourg ; b) entre la gare de Mundolsheim et la gare de Holzheim ; c) entre Graffenstaden et le fort IX. L’adjudication est fixée au vendredi 30 avril 1875 à 10 heures, au bureau du service des fortifications. Strasbourg, le 5 avril 1875. Kaiserliche Fortification ».

 

Sources : S0198 n°8 du 07/04/1875 ; n°86 du 14/04/1875.

 

1876

Elaboration de plans et de cartes. Cote A-70990 : Elargissement et transformation en route du chemin rural à la limite sud de la route de ceinture défensive « Verteidigungsstraße » sur la crète des Hausbergen jusqu’au village d’Oberhausbergen ; Sur papier calque, échèle 1/200, avec les contours du Fort Großherzog von Baden.

 

Source : S1940, p. 1930.

 

20/03/1876

Adjudication pour la construction de la route de ceinture des forts. Le journal Straßburger Zeitung a publiée à deux reprises ce communiqué : « Lundi, le 20 mars (1872), matin à 10 heures, doivent être adjugées au bureau du service des fortifications les livraisons de gravier par voie de soumission sans limite, c’est-à-dire : 1) Environ 900 hm3 (= 900 000 000 m3) de gravier pour la route de ceinture « Ringstrasse » du Fort Roon à la Feste Kronprinz ; 2) Environ 1020 hm3 (= 1 020 000 000 m3) de gravier pour la route de ceinture Fort Fürst Bismarck au Fort Kronprinz von Sachsen, y compris son étalement et le nivellement de ce gravier sur la plate-forme de la route ; 3) De 200 hm3 (= 200 000 000 m3) de gravier en tant que tas de réserve près du Fort Roon ; 4) De 200 hm3 (= 200 000 000 m3) de gravier en tant que tas de réserve près du Fort Bismarck. Les offres correspondantes faites sur papier timbré doivent déposées au plus tard le jour de l’adjudication avant le matin à 9 heures, sous pli bien cacheté, sans timbre postal. Les conditions particulières peuvent être consultées sur place aux heures de bureau. Strasbourg, le 10 mars 1876. Le service impérial des fortifications « Kaiserliche Fortifikation ». 2312.1 ».

 

Sources : S0200.

 

19/06/1876

Journal Straßburger Zeitung : Adjudication par le service impérial des fortifications de Strasbourg de la livraison de 8 000 m² d’asphalte et de fourniture de 35 lettres en étain pour les noms des forts. Nota : 35 lettres correspondent à priori à la fourniture des lettres destinée au forts Bose, Kirchbach et Blumenthal sur la rive droite du Rhin.

 

Source : S0200 n°132 du 02/05/1876, p. 4 ; n°137 du 15/06/1876, p. 4.

 

22/07/1876

Classement des places fortes. Revue militaire de l’étranger de 1876 : D’après une décision prise récemment par le ministre de la guerre prussien et rapportée par l’Allgemeine Miltair Zeitung du 22 juillet 1876, les places fortes allemandes sont classées ainsi qu’il suit :

Forteresses avec armement de première classe : Strasbourg, Rastadt, Mayence, Metz, Coblence, Cologne, Wesel, Ulm, Magdebourg, Glogau, Neisse, Custrin, Spandau, Thorn, Posen, Dantzig, Koenigsberg.

2° Forteresses avec armement de deuxième classe : Neuf-Brisach, Thionville, Bitche, Sarrelouis, Torgau, Koenigstein, Glatz, Marienburg, Boyen.

3° Ouvrages de défense des côtes : Wilhelmshaven, Frederichsort, Pillau, Memel, Colberg, Swinemünde, Stralsund, Sinederbourg, Bouches de l’Elbe et du Weser.

Les places de Glogau, Custrin, Thorn et Spandau, qui comptaient autrefois dans la deuxième classe, passent dans la première classe. Les motifs de ce changement de classe sont les suivants : Spandau est un grand centre d’approvisionnements militaires ; c’est dans cette place qu’on mettrait à l’abri, en cas de besoin, les caisses, les autorités et les documents de la capitale. Thorn et Glocau constituent d’importantes têtes de pont sur la Vistule et sur l’Oder ; elles servent à la fois de places d’armes et de places de dépôt pour l’est et le sud de l’Empire ; Custrin protége le passage de l’Oder et de la Wartha.

Les changements apportés à l’ancienne organisation nous paraissent plus considérables que ne semble le supposer l’écrivain de l’Allgemeine militair Zeitung. Les forteresses allemandes étaient anciennement divisées en trois classes. On a compris dans les forteresses avec armement de premier ordre toutes les places de première classe, à l’exception de Koenigstein, les places de deuxième classe de Wesel, de Magdebourg, de Glogau, de Neisse, de Spandau et de Thorn et la place de Custrin, qui était jusqu’ici de troisième classe. Parmi les forteresses avec armement de deuxième ordre se trouvent rangées la petite place de Königstein (première classe), les places de deuxième classe de Thionville, De Sarrelouis, de Torgau et de Glatz, les places de troisième classe de Bitche et de Neuf-Brisach et les places anciennement non classées de Marienburg et Boyen.

On voit que sur la frontière occidentale de l’Allemagne la valeur de la place de Wesel est de plus en plus appréciée, tandis qu’à la frontière orientale on semble disposé à remanier complètement les fortifications, afin de préparer de ce côté aux armées allemandes un terrain d’opérations avantageux.

 

Source : S0353.

 

26/09/1876

Journal Straßburger Zeitung : Adjudication de la livraison et du montage de couvercles de puits de lumière et de ponts levis pour les forts détachés de Strasbourg. La presse locale a publié cette adjudication : « Mardi le 26 septembre 1876, à 10 heures, seront adjugés publiquement et à montant illimité, au bureau du service des fortifications, la livraison et le montage de 36 couvercles pour puits de lumière « Lichtschachthaube » en fer forgé et grillage, d’un poids d’environ 100 kg par pièce, ainsi que de 3 pont-levis métalliques « Eiserne Zugbrücken », comprenant environ 2 800 kg de fer forgé et de fer laminé « Schmiede –und Walzeisen », 950 kg de fonte et 1 700 kg de plomb durci « Hartblei ». Les conditions générales et particulières ainsi que les plans peuvent être consultés au bureau, ou par la poste contre l’envoie de 6 marks. Strasbourg, le 8 septembre 1876. “Kaiserliche Fortification” ». Remarque : compte tenu qu’il n’y a que trois pont-levis, ces équipements sont vraisemblablement destinés aux trois forts à fossé plein d’eau, les Fort Fransecky, Fort von der Tann et Fort Werder, dont la construction s’achève sur la rive gauche du Rhin. A priori les forts à fossés secs ont été équipés avant cette date. Un premier essai aurait été fait au fort Bismarck, actuel fort Kléber.

 

Source : S200 n°216 du 15/07/1876, p. 3.

 

21 au 27/11/1876

Revente des matériels du chemin de fer de ceinture. Le journal Straßburger Zeitung a publié ce communiqué à deux reprises : Les matériels rendus disponibles par le démontage des lignes de voies ferrée de ceinture « Ring-Eisenbahnstrecke » et par la fin des chantiers des forts de la rive gauche, seront vendus au plus offrant immédiatement contre payement immédiat sur place en liquide. Les matériels sont les suivants : environ 28 aiguillages, 23 800 traverses de chemin de fer, 800 traverses d’aiguillages, 10 770 clous pour rails « Schienennägel », 39 780 sièges de rails « Schienenstühle », 24 260 clous pour sièges de rails « Stühlnägel », 6 750 cales de sièges pour rails « Stühlkeile », 2 440 « Laschen » ?, 180 plaques de sous-bassement « Unterlags’platen », ainsi que des vieilles portes, fenêtres, planches, bois à brûler « Brennholz » ; 2 remises à planches « Bretterschuppen » ainsi que d’autres matériaux, qui ne sont plus nécessaire sur cette rive. Il est nécessaire de tenir compte des rendez-vous suivants qui ont été fixés le :

Mardi 21 novembre 1876 : pour les forts Fransecky, Moltke et la station Reichstett de la « Ringbahn ».

Mercredi 22 novembre 1876 : Veste Kronprinz et gare près de Niederhausbergen.

Jeudi 23 novembre 1876 : Grossherzog von Baden et gare d’Oberhausbergen.

Vendredi 24 novembre 1876 : Fürst Bismarck.

Samedi 25 novembre 1876 : les forts Kronprinz von Sachsen et Tann ;

Lundi 27 novembre 1876 : le Fort Werder.

La vente aux enchères commence à chaque fois pour les 7 journées, le matin à 9 heures, aux forts Fransecky, Roon, Veste Kronprinz, Grossherzog von Baden, Fürst Bismarck, Kronprinz von Sachsen et Werder, et les acheteurs potentiels sont informés que les conditions sont évoquées sur place et qu’ils peuvent également les consulter au bureau des Fortifications pendant les heures de bureau. Strasbourg le 9 novembre 1876. Kaiserliche Fortification ». 4796.1.

 

Sources : S0200 n°263 du 10/11/1876 ; n°265 12/11/1876, p. 3.

 

12/1876

En 1876 le génie militaire allemand établit deux plans pour la réalisation de la route stratégique reliant les différents forts de la colline d’Oberhausbergen. Il s’agit des plans suivants :

Un plan à l’échelle 1/2 500 sur un calque pour l’élargissement et l’aménagement du chemin rural de la route stratégique des hauteurs jusqu’au village d’Oberhausbergen dénommé « Verbreiterung und Chaussierung des Feldweges vom südlichen Ende der Verteidigungsstraße auf dem Hausberger Höhenkamm bis in das Dorf Oberhausbergen » avec le plan de masse du Fort Großherzog von Baden, édité en décembre 1876.

Un plan à l’échelle 1/100e et 1/200e relatif au projet de modification du chemin rural en une route défensive, édité en décembre 1876, comprenant un plan de situation et le nivellement.

 

Source : S1940, cote A-70966.

 

1877-1878 environ

Aménagement de quatre emplacements pour canons longs de 15 cm sur affût de côte à pivot avant. Compte tenu que les canons longs frettée de 15 cm sur affût de côte des batteries côtières de l’Allemagne du Nord n’étaient plus assez efficaces contre les nouveaux cuirassements des navires de guerre, une centaine de ces canons a été transférée pour équiper les fortifications terrestres vers 1877.

Nous n’avons pas la date exacte de ces canons au Fort Baden, mais les plans d’installation de ces canons sur le front Ouest, à Metz, sur le groupe fortifié du Mont Saint-Quentin et le Fort Manteuffel, et à Mayence, sont effectivement datés de 1877. Néanmoins en septembre 1878 un plan projet d’élargissement des parapets du fort Baden est préparé à Berlin. En tenant compte de ces éléments, il est fort probable que ce type de canons a également été installé à Strasbourg à partir de 1877-1878.

Voici la répartition sur les forts à fossé sec du front Nord et du Front Ouest de la ceinture des forts détachés de Strasbourg :

Fort II, Fort Moltke, fort Rapp : 2 emplacements sur la face gauche.

Fort III, Fort Roon, fort Desaix : 2 emplacements sur la face droite.

Fort IV, Fort Veste Kronprinz : à priori 4 emplacements, 2 par face. Etant donné des aménagements des cages pour les primates sur les parapets d’artillerie, les emplacements ne sont pas tous visibles.

Fort V, Fort Großherzog von Baden, fort Frère : 4 emplacements, 2 emplacements sur chaque face.

Fort VII, Fort Kronprinz von Sachsen, fort Joffre : 1 emplacement sur la face droite et un emplacement à l’angle d’épaule de la face droite.

A Strasbourg, ces 14 pièces apportent l’avantage de la précision et de la portée accrue grâce à la présence d’un frein hydraulique. Ces canons de 15 cm peu mobiles, sont restés en place à Strasbourg, au moins jusqu’en avril 1919, à Metz, certains ils étaient encore en batterie lors des combats de la libération en novembre 1944.

Vue d’un canon long fretté de 15 cm sur affût de côte à pivot avant modifié pour la fortification terrestre, sur le groupe fortifié du Mont Saint-Quentin « Feste Friedrich-Karl » à Metz, date inconnue.

Collection B.P., tous droits réservés.

Dessin d’André Brauch qui nous montre bien la transformation du parapet d’artillerie du front gauche. En haut le parapet d’origine comportant des emplacements pour deux pièces entre les quatre traverses-abri. En bas, la nouvelle configuration de la face gauche, avec uniquement trois traverses-abri et les deux emplacements pour 1 canon de 15 cm sur affût de marine installés vers 1876-1877. Cependant le saillant est dans la configuration de 1905 environ, avec l’installation du point d’appui d’infanterie du saillant, comprenant de chaque côté une traverse-abri allongée avec salle d’alerte et un garage à canon, et un emplacement pour un canon de 9 cm destiné à contrer un éventuel assaut. Au centre, une traverse centrale avec une sortie troupe reliée à un grand escalier à la place des anciens escaliers à vis.

 

28/12/1877

Journal Straßburger Zeitung : Nouvelle adjudication pour l’allongement de la route de défense à Oberhausbergen. La première adjudication était infructueuse.

 

Sources : S0170 n°296 du 19/12/1877, p. 2 ; n°300 du 23/12/1877, p. 2.

 

29/05/1878

Article paru dans le journal Straßburger Zeitung : Le service impérial des fortifications de Strasbourg a procédé à l’adjudication de la livraison et de l’installation des cuisines. Le nombre de cuves et de cuisinières permet d’équiper l’ensemble des forts détachés de Strasbourg situés sur la rive gauche du Rhin. Deux cuisines sont installées au rez-de-chaussée de la caserne de gorge du Fort Großherzog von Baden, une dans chaque aile. Chaque cuisine, est équipée d’un point de chauffe entouré d’un bâti construit en briques encadré par un cadre en fer, recevant quatre grandes cuves en fer pour la cuisson et le maintien au chaud des aliments. Ce dispositif est complété par une petite cuisinière faite avec les mêmes matériaux, et surmontée par des plaques de cuisson en fonte.

 

Source : S0214 n°115 du 18/05/1878.

 

10/1879

Le service des fortification a réalisé un plan pour les travaux de réparation des malfaçons du Fort Großherzog von Baden. Il s’agit des excavations des zones humides et fissures, ainsi que de leur comblement avec des ciments liquides. Ces travaux sont complétés par une restructuration partielle du dodannage et la pose d’un enduit. Ces travaux concernent les casemates du saillant sur la face droite.

Extraits du plan susnommé : aile droite du bloc de casemates du saillant.

Extraits du plan susnommé : face droite.

Extraits du plan susnommé : aile gauche du bloc de casemates du saillant.

Extraits du plan susnommé : Coupe de l’extrémité du parapet d’artillerie.

 

Source : S1940, archives « GSTAPK » de Berlin-Dalem, collection MJR.

 

Nous trouvons d’autres renforcements de l’extrémité de l’aile gauche de la caserne de gorge, notamment avec des renforts en fer, peut-être installés au cours de cette période soit ultérieurement. Malheureusement aucun document n’est disponible.

Agrafes métalliques renforçant la façade de l’aile gauche de la caserne de gorge.

Photographie MJR 2014.

 

21/04/1881

Le service impérial des fortification a réalisé un plan projet pour l’installation des fours à pain des boulangeries de forts à fossés secs pour le rapport du 20 avril 1881. La boulangerie a été probablement été installée au cours de l’année 1881.

Extraits du plan susnommé : plan de coupe de l’implantation d’un four de boulangerie au premier étage de l’aile gauche de la caserne de gorge

Collection MJR, archives GSTAPK, Berlin.

 

06/06/1883 : Plan projet pour l’installation d’un abri à munition pour la batterie annexe droite du fort Grossherzog von Baden. Ce plan a encore été modifié avant la construction de l’abri. Vers 1887-1890 un abri à munitions a effectivement installé sur chaque angle de gorge du Fort Grossherzog von Baden. Toutefois chaque abri comportait 3 niveaux, et le niveau inférieur communiquait avec le fossé muni d’une voie étroite de 40 cm avec le fossé de gorge du fort.

Source : S1940, collection MJR, archives GSTAPK Berlin.

 

1886 – 1890 environ : Renforcement du Fort Großherzog von Baden et des intervalles dans le cadre de la crise de l’obus torpille.

 

01/05/1886

Plan projet pour la modification de l’entrée du fort avec la suppression du pont et l’installation de rampes d’accès pour traverser le fossé de gorge. Ces important travaux ont été réellement effectué vraisemblablement entre 1887 et 1890. Le pont de l’entrée a été supprimé, toute l’entrée du fort a été abaissée, et deux rampes d’accès pour passer le fossé de gorge ont été installée. Par ailleurs le blockhaus de gorge initialement de forme rectangulaire a été entièrement modifié tout comme la poudrière de gorge.

Source : S1940, collection MJR, archives GSTAPK, Berlin.

 

19/07/1886

Note française du 2e bureau trouvée au service historique de la défense à Vincennes : Début des travaux de démolition des ponts sur la gorge des forts à fossés secs, pour les remplacer par des rampes d’accès. Ces travaux qui doivent durer environ six semaines, nécessitent une modification importante de la casemate de gorge du Fort Grossherzog von Baden (une autre source indique le mois de septembre 1866 pour le début des travaux. Un premier essai de modification avait été réalisé au Fort Bismarck avant qu’ils ne soient exécutés sur les cinq autres forts à fossés secs.

 

Source : S1216.

 

09/10/1886

Etude du projet de modification de la contrescarpe du saillant et de surélévation du mur de la contrescarpe et des glacis du saillant des forts. Ces travaux nécessitent l’expropriation de terrain devant les saillants pour un prix proposé à 10 M. de l’are.

 

Source : S1216.

 

18/10/1886

D’après une note de renseignements française, remplacement des portes et volets des casemates dont la résistance aux balles françaises est jugée insuffisante. Les travaux de modifications des murs de la contrescarpe et du saillant ont été ajourné en attendant e trouver des solutions plus pertinentes.

 

Source : S1216.

 

30/12/1886

Ordonnance impériale pour construire 5 ouvrages intermédiaires dont l’ouvrage intermédiaire « Zwischenwerk Baden-Bismarck » (1887-1889), actuel ouvrage Frère-Kléber, dans l’intervalle entre le Fort Grossherzog von Baden et le Fort Prinz Bismarck.

 

Source : S0111, p. 115.

 

10/01/1887

Remplacement des pièces d’artillerie de 12 cm des forts par des pièces de 15 cm en bronze. Les pièces arrivent de Spandau, et on a également livré voies de chemin de fer des munitions et de la poudre.

 

10/01/1887

D’après une notre de renseignement française, installation des grilles sur les murs de contrescarpe des forts à fossés secs. Le service des fortifications de Strasbourg a encore commandé pour 70 000 marks de grilles pour pouvoir garnir toute la contrescarpe des faces et des flancs de forts à fossés secs. Ces travaux doivent être terminés dans un délai de deux mois.

 

Source : S1216, note française de renseignement n°8742 du 10 janvier 1887

Grilles en fer montées sur le mur du tambour.

Photographie MJR 2017.

 

27/01/1887

Ordonnance impériale pour l’aménagement de batteries, d’abris pour l’infanterie, l’artillerie et le stockage des munitions dans les intervalles entre les forts.

 

Source : S0083.

 

07/02/1887

D’après une note française de renseignements : Arrivée d’un ordre télégraphique de Berlin pour installer un chemin de fer de ceinture à voie étroite et à voies normales raccordée au chemin de fer de l’Etat, pour réaliser les travaux de renforcement des forts et des intervalles. « L’entreprise des travaux a été donnée à la société Heydt et Cie, maison avec laquelle on a traité de gré à gré, et qui est la même que celle chargée des travaux de revêtement au ciment et au béton à exécuter dans les forts. Les travaux, commencés immédiatement sur plusieurs chantiers, doivent être terminés dans le délai de deux mois. Le génie vient de charger M.M. Heydt et Schuster, sans adjudication et au prix du devis, de tous les travaux de renforcement des casemates. Les casemates, abris etc., seront découverts afin qu’on puisse les recouvrir d’une couche de béton. Ce béton sera formé de mortier-ciment et de silex cassé. On conduit déjà du matériel et des matériaux dans les forts pour l’exécution de ces travaux, qui devront être terminés sans faute le 1er avril prochain. A cet effet l’administration militaire, vient de commander 900 wagons de ciment Portland et 1 000 wagons de silex-pierre bleue. Elle vient aussi de commander à M. Schaeffer, tuilier à Achenheim, près Strasbourg, 400 000 briques pour les forts. Il y aura donc aussi beaucoup de maçonnerie, ce qui est tout naturel, car si l’on veut couler du béton, il faut que les côtés soient fermés par des murs. Les travaux en question sont évalués à 1 million ».

 

Source : S1216, note française de renseignement n°8873 du 07/02/1887.

 

23/02/1887

Ordonnance impériale pour transformer les portions de rempart non indispensables à l’artillerie, au profit de l’infanterie. 

Début de construction des batteries annexes qui avaient été planifiées mais non réalisées. Ces batteries sont dotées d’abris à munitions à l’épreuve des bombes.

 

Source : S0083.

 

23/02/1887-1890 environ

Construction des batteries annexes droite et gauche et de leur abri à munitions.

Entre 1887 et 1890, ce sont de très nombreux abris d’infanterie, d’artillerie et à munitions qui sont construits. Pour la place forte de Strasbourg, l’installation de batteries annexes auprès des forts détachés était prévue en temps de guerre. Mais ces batteries sont réellement installées entre 1887 à 1890. Au Fort Grossherzog von Baden on érige une batterie annexe à 8 emplacements sur chaque angle de gorge. Chaque batterie est dotée d’un abri à munitions, M30 à droite et M31 à gauche. Au début des années 2000, le 1er régiment du génie a enseveli ses abri pour éviter tout accident. En effet chaque abri à trois niveau, et en entrant par la fenêtre on risquait de tomber trois étages plus bas. Chaque abri est doté d’un ascenseur à munitions, et le niveau inférieur est relié à l’angle de gorge du fossé du fort par une poterne basse munie d’une voie de 40 cm pour des wagonnets allant jusqu’au niveau du grand magasin à poudre de gorge. Vers 1914 la batterie annexe gauche a été transformée en un point d’appui.

 

Abri à munitions M31 de la batterie annexe gauche, au niveau 0 au rez-de-chaussée. Par mesure de sécurité, le ministère de la défense a presque enterré l’abri. Les skin avaient malheureusement tagués cet abri, comme de nombreux ouvrages du secteur. Photographie MJR 1996.

Abri à munitions M30 de la batterie annexe droite, niveau 0 au rez-de-chaussée. Photographie MJR 1998.

Abri à munitions M30, niveau 0 à l’intérieur au rez-de-chaussée. La partie supérieur du monte-charge à munitions. Photographie MJR 1998.

Abri à munitions M30, niveau 0 à l’intérieur au rez-de-chaussée. A droite l’échelle d’accès au niveaux inférieurs. Photographie MJR 1998.

Abri à munitions M30, niveau -1 à l’intérieur. A gauche de monte-charge à munitions. Photographie MJR 1998.

Abri à munitions M30, niveau -1 à l’intérieur. A gauche de monte-charge à munitions. Photographie MJR 1998.

Abri à munitions M30, niveau -2 à l’intérieur. Monte-charge à munitions. Photographie MJR 1998.

Abri à munitions M30, niveau -2 à l’intérieur. Mécanisme du monte-charge à munitions. Photographie MJR 1998.

Abri à munitions M30, niveau -2 à l’intérieur. Poterne vers le fossé du fort Frère et la voie de 40 cm pour les wagonnets à munitions. Photographie MJR 1998.

 

05/03/1887

Une notre française de renseignements nous livre ces informations : « A la date du 12 février 1887, le Gouverneur de Strasbourg a décidé l’établissement d’un chemin de fer à voie étroite passant du pont du canal près de Hœnheim en prenant ensuite la chaussée du chemin de fer de ceinture, la route de ceinture derrière le Fort Roon, puis le chemin vicinal n°63 à partir du kilomètre 12.000 jusqu’au kilomètre 13.100, ensuite la route vers le fort Podbielski et là par le chemin vicinal n°11 du kilomètre 14.700 au kilomètre 14.870 jusqu’au fort Grand-Duc de Bade. Ce chemin de fer est destiné à transporter les matériaux dans les divers forts sur son passage. Par ordre subséquent, et pour le même objet, un chemin de fer doit être établi de la gare de Holtzheim au fort Prince de Bismarck ».

 

Source : S1216 note de renseignement française n°9.032 du 05/03/1887.

 

07/03/1888

Le journal Straßburger Zeitung a publié cet article : Grave accident au Fort Grossherzog von Baden à Oberhausbergen : lors des travaux 8 hommes ont été ensevelis lors d’un éboulement. Le bilan final est de 5 morts et de 3 blessés. Les ouvriers cinq ouvriers décédés sont les suivants : Kilian Weil de Dingsheim (marié) ; Franz Jund d’Oberbetschdorf (marié) ; Adam Stilzenbauer de Duntzenheim (marié) ; Michael Fir d’Oberhausbergen (15 ans) ; Joseph Rußkern, de Mittelhausbergen (15-16 ans).

 

Sources : S0499 du 08/03/1888. S3184 n°2977 du 09/03/1888. S3244 n°41517 du 10/03//1888, p.3.

 

Fin 01/1889

Une notre française de renseignement nous livre cette information : « Monsieur Zeitz, entrepreneur allemand, a ramené de Metz un chariot destiné au transport de grosses pièces, des affûts, et autres matériaux qu’il serait impossible de conduire sur d’autres véhicules. Ce chariot supporterait une charge de 18 000 kilogrammes, mais on n’a pas connaissance qu’il ait été utilisé à Strasbourg depuis qu’il y est arrivé ». Remarque : le chariot qui vient d’être décrit est vraisemblablement destiné au transport des éléments des postes d’observation cuirassés de l’artillerie, en fonte durcie, modèle 1887 de Gruson. Ces derniers auraient donc été installés au cours de l’année 1889 sur certains forts détachés à fossé sec : au Fort Roon, actuel fort Desaix, au Fort Podbielski, actuel fort Ducrot, un exemplaire au Fort Grossherzog von Baden, actuel fort Frère, un exemplaire au Fort Kronprinz von Sachsen, actuel fort Joffre. Au fort Kronprinz, actuel fort Foch, la présence des cages des primates ne permet pas de vérifier la présence d’un poste de ce type.

 

Source : S1216.

Vue extérieure de l’observatoire d’artillerie cuirassé modèle 1887 du fort Frère avant sa restauration.

Photographie MJR de 1998.

Vue intérieure de l’observatoire d’artillerie cuirassé modèle 1887du fort Frère avant sa restauration.

Photographie MJR de 1998.

Vue intérieure de l’observatoire d’artillerie cuirassé modèle 1887du fort Frère après sa restauration.

Photographie MJR de 2008.

Grille défensive qui ferme l’escarpe au niveau de l’emplacement de l’ancienne caponnière du saillant et en face le coffre double de contrescarpe.

Photographie MJR de 2021.

 

1887 – 1890 environ

Installation d’un chemin couvert précédé d’une petite élévation de terre et d’un blockhaus de garde sur le saillant.

Blockhaus de garde du saillant sur le chemin couvert. Photographie MJR 2014.

 

Les matériaux utilisés pour la construction du fort

 

En règle générale :  tous les murs exposés à un tir direct d’un assaillant sont en pierres de taille ou moellons, en grès des Vosges, d’une épaisseur minimum d’environ 1 mètre. Tous les murs non exposés au tirs direct sont en briques. Toutefois les façades de la caserne et de la gorge sont en briques recouvertes par un épais placage en pierre de taille. Ce plaquage n’a été réalisé que sur la ceinture des forts détachés de Strasbourg, ce qui donne une beauté particulière des façades de ces ouvrages. Pour les autres ouvrages construits dans l’empire allemand, on trouve uniquement des façades en briques.

 

Avant 1887 : fondations à priori en béton. Murs en moellons et en briques. Voûtes en moellons ou en briques. Enduit de la maçonnerie des voûtes est recouvert d’une couche de bitume pour l’étanchéité de l’ouvrage. Façade : en briques, couvertes par un placage en pierre de taille de grès, généralement du grès rose des Vosges, base de la maçonnerie en pierres équarries à tête taillé, bouchardées pour le parement. Blocs de granit pour les pierres de tailles qui supportent le haut des charnières des grands portails. Vantaux de portes en bois ou en fer. Les locaux intérieurs de la construction d’origine sont munis d’un enduit en plâtre blanchi à la chaux. Là aussi c’est une particularité des forts détachés de Strasbourg.

 

Modifications après 1887 : Couverture des locaux les plus importants par une couche de 1,20 m de béton tassé non armé, de pierre de silex bleu posée sur une couche d’un mètre de lœss jaune (terre fine que l’on trouve sur les hauteurs à l’Ouest de Strasbourg) directement posée sur les maçonneries des voûtes. Renforcement des murs extérieurs par un couloir rempli de sable d’une largeur d’un mètre, en enveloppe extérieur avec maçonnerie en briques, autour des zones à renforcer. Renforcement intérieur des caponnières avec de la maçonnerie en brique. Le porche d’entrée est reconstruit uniquement en briques recouvertes de chaux blanche, sans enduit.

Renforcement de certains passages par des tôles ondulées en acier galvanisé. Volets de fenêtres et certaines portes en fer ou en acier.

 

Des renseignements complémentaires sont disponibles sur cette page :

Les matériaux de construction et leur transport, les outils et machines :: Fort Baden - Frère (fort-frere.eu)

 

Dénominations successives

 

1872

Fort V ou Fort Oberhausbergen.

 

01/09/1873

Fort Grossherzog von Baden par un ordre du Cabinet impérial datant du 1er septembre 1873. Les militaires français le dénomment Fort du Grand-Duc de Bade, au 22 novembre 1918.

Emblème du Grand-Duc de Bade.

Source : S1000, Gallica, Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg.

1903 : Portrait du Grand-Duc de Bade. Source : S1000.

 

22/11/1873 au 02/04/1919

Les autorités françaises utilisent souvent la traduction de Fort Grossherzog von Baden : Fort du Grand-Duc de Bade.

 

03/04/1919

Fort Maréchal Pétain.

 

07/1940 environ

Fort Grossherzog von Baden, le fort reprend à priori son nom d’origine. Toutefois sur un graffitis on trouve encore le nom de Fort Pétain.

 

1945 environ

Fort Frère.

 

Les biographies sont sur cette page :

Les personnalités qui ont donné leur nom au fort :: Fort Baden - Frère (fort-frere.eu)

 

Armement, artillerie du fort Grossherzog von Baden

 

Nous n’avons que peu de documents relatifs à l’armement en artillerie des forts détachés de Strasbourg. Nous allons donc essayer de faire un état pour le Fort V, Fort Grossherzog von Baden, actuel fort Frère, qui est classé parmi les grands forts détachés, examinant tous les textes disponibles.

 

Vers 1871 : évocation du nombre de pièces d’artillerie lors d’une première expertise dans un premier projet.

 

D’après l’expertise du général comte de Moltke et du général von Kameke relative aux fortifications de Strasbourg, le fort V, devait comporter sur le front (deux faces) 20 pièces d’artillerie lourde établie entre des traverses et chaque flanc devait pouvoir être armé par 8 pièces. Ce compte rendu avait été copié par un officier d’artillerie bavarois, et à priori, d’après l’auteur, rédigé après le 1er septembre 1873, puisqu’il cite les noms des forts qui n’étaient pas encore connu lors de la rédaction de cette expertise.

Remarque : cette expertise n’évoque que 11 forts détachés, et a été rédigée avant la décision de réduire le budget et de construire des forts détachés de taille plus modeste. La dotation d’artillerie initialement prévue sera sensiblement réduite lorsque le budget alloué à la construction des forts détachés de Strasbourg passera de 10 millions de Thaler à 7 millions.

 

Source : S0599, p. 133 et 137.

 

L’armement théorique d’un grand fort

 

Après les décisions du ministère de la guerre prussien et de l’inspection générale du corps des ingénieurs et des places fortes de réduire sensiblement la taille des futurs forts détachés de Strasbourg, compte tenu que le budget disponible a été réduit, le département 3 du Comité des Ingénieurs, placé sous la direction du général von Biehler, a publié le 15 janvier 1872 une expertise relative à la réduction des projets des forts II à VI de Strasbourg.

Dans ce rapport d’expertise qui a servi à l’établissement des plans projets, le nombre de pièces d’artillerie pour la défense éloignée a été fixée pour un grand fort à :

28 pièces de rempart : 16 pièces de 15 cm et 12 pièces de 12 cm.

8 pour les remparts des flancs : des canons de 12 cm lisse.

6 mortiers lourds : ces derniers ne sont mis en place que lors de la mise en état de défense.

D’après le détail concernant le fort n° IV, qui est également un grand fort, les deux faces devaient être munies de 28 pièces, c’est-à-dire 9 pièces par face.

 

Source : S599, p. 139-142.

 

Détermination du nombre d’emplacements disponibles d’après le plan projet

 

Sur chaque face, un grand fort dispose de 4 emplacements doubles, d’une largeur de 11,30 m et d’une profondeur de 5,50 m, pouvant être armé par deux pièces d’artillerie chacun, et d’un emplacement au dimensions plus restreintes d’une largeur d’environ 8 m, situé près de l’angle d’épaule, ne pouvant recevoir uniquement une seule pièce. Ce sont donc 28 pièces de rempart qui peuvent être installée sur les deux faces. Par ailleurs, un compte rendu d’espionnage nous informe de la présence d’un observatoire sur l’angle d’épaule gauche, ce qui confirme bien la présence d’une seule pièce d’artillerie sur cet emplacement.

Sur chaque flanc, 4 pièces d’artillerie peuvent être installée sur chaque flanc, sur les 4 emplacements disponibles entre les traverses, ayant chacun une profondeur de 5,50 m et une largeur de 3,50 m environ.

 

Armement entre 1873 et 1877-79 environ

 

A priori, à Strasbourg, des plates-formes d’artillerie ont été installées sur les forts détachés du front ouest et une partie du front nord encore avant l’achèvement du gros œuvre des ouvrages. Compte tenu que nous n’avons aucun rapport détaillé concernant l’armement initial de ces ouvrages durant cette période, nous allons donc extraire à la « petite cuillère » tous les renseignements disponibles à ce sujet. N’ayant trouvé aucune archives à ce sujet, c’est encore grâce aux articles de presse et aux compte rendus d’espionnage que nous allons essayer de dresser une liste des pièces d’artillerie qui ont armé ce grand fort. Par ailleurs, les illustrations relatives aux matériels de cet époque sont également très rares.

Armement du Fort Grossherzog von Baden de 1875 à 1879-1879 environ. Source : Schéma MJR.

 

Construits entre 1872 et 1881, les 14 forts détachés de Strasbourg devaient être opérationnels le plus rapidement possible, au plus tard pour les cinq premier lors de l’évacuation des dernières troupes d’occupation allemande, initialement prévue en 1874, mais qui intervient après négociations le 13 septembre 1873. C’est en effet à peine un mois plus tard que commence la mise en place de l’armement des forts.

 

Sources : S0474 n°124 du 16/09/1873, p. 152. S2786.

 

Dessin d’André Brauch, mis en couleur par Burckel Franck, montrant la configuration initiale des locaux d’artillerie du front gauche et du parapet avec une traverse-abri et l’emplacement pour deux pièces d’artillerie de forteresse.

Source : CESFS.

 

25/10/1873

Armement des forts de la rive gauche. La presse nous livre ces informations : « Depuis quelques jours notre ville a repris un air guerrier. Pour l’armement de plusieurs forts extérieurs maintenant terminés, de longues files de bouche à feu, de voitures de munition et d’autres objets nécessaires à l’établissement de fortifications, parcourent les rues de notre ville. Parmi les canons destinés particulièrement à l’armement des remparts, on rencontre surtout dans nos rues le canon en bronze de 12 centimètres et à culasse ».

Remarque : Les autorités allemandes veulent que l’essentiel des forts de la rive gauche soient armés avant l’évacuation des derniers départements français occupés par les troupes allemandes. A priori les parapets d’artillerie du Fort V peuvent déjà être armés alors que la construction du fort n’est pas achevée. Le journaliste décrit des canons de 12 cm en bronze, toutefois nous ne savons pas s’il s’agit des canons de 12 cm C62 à tube lisse, destiné aux flancs, ou les canons de 12 cm destinés à l’armement des faces.

 

Source : S2932 n°101 du 25/10/1873, p. 3-4.

 

21/11/1873

La revue militaire de l’étranger nous livre les informations suivantes tirées de la presse allemande : « … Quant aux douze forts sur la rive gauche du Rhin, que l’Empereur a baptisé en septembre dernier, les sept premiers, Fransecky, Moltke, Roon, Prince Royal, Grand-Duc-de-Bade, Bismarck et Prince-Royal-de-saxe, sont sur le d’être terminés ; les cinq autres seront achevés plus tard, et probablement pas avant l’été de 1874. Tous les forts de Strasbourg sont placés à six kilomètres environ de la ville, avec un intervalle de trois kilomètres entre chacun d’eux. Le terrain entre les forts sera occupé par des batteries supplémentaires de 8 pièces (12 ou 24 rayé), dont les terrassements seuls seront exécutés en temps de paix. Le flanquement des fossés à eau sera obtenu par des caponnières étanches qui sont en ce moment en construction, et qui seront blindées avec des plaques de fer crénelées. Probablement, jusqu’en 1875, les forteresses d’Alsace-Lorraine conserveront leur armement en matériel français (24 de siège, 12 de place, se chargeant par la bouche), jusqu’à ce que l’on ait construit un matériel prussien suffisant pour pouvoir se passer du matériel français. Mais les forts détachés autour de Strasbourg et de Metz recevront tout de suite, outre les pièces de flanc et les mortiers français, du matériel exclusivement prussien ».

Remarque : Cet article nous livre l’information de l’installation de batteries annexes ou d’intervalle comportant chacune 8 pièces de 12 ou 24 rayé, des canons français dans un premier temps. On évoque également des mortiers français. Comme on a toujours admis que ces batteries devaient être aménagée uniquement en temps de guerre, est-il possible que dans la crainte d’une attaque française pour récupérer l’Alsace-Moselle, on ait installé provisoirement ce type de batteries avant 1887. D’après les rapports d’espionnage, l’artillerie des forts détachés était réellement en place au cours de ces premières années.

 

Source : S0474 n°137 du 21/11/1873, p. 272.

Pièce française de 24 qui devait armer en temps de guerre les batteries d’intervalle entre les forts détachés de Strasbourg. En tant que prise de guerre, elles étaient en service dans l’armée impériale allemande et figurent même dans le règlement allemand de 1877. Les deux prises de vues ont été faites sur des maquettes construite à l’échelle 1 à la citadelle de Bitche. Photographies MJR 2009.

 

01/03/1874

La revue militaire de l’étranger nous livre quelques renseignements concernant les forts détachés du front ouest : « Plus à l’ouest, les hauteurs de parallèles au Rhin, qui s’étendent de Mundolsheim à Oberhausbergen sont couronnées de deux forts, le fort Kronprinz, ou de Niederhausbergen, et le fort Grossherzog von Baden, ou d’Oberhausbergen, qui possèdent déjà, une partie de leur armement. Les casernes de ces forts vont être terminées ce printemps ainsi que celle du fort Bismarck. Une route de ceinture, qui suit la crête des collines, part de Mundolsheim et conduit aux deux forts. L’on parle d’établir, en outre, une batterie près de l’église de Mundolsheim pour mieux battre les vallons de la Leisbach et de la Kolbsenbach. Commencé en même temps que les quatre derniers forts susnommés, le fort Bismarck, soit par suite de malfaçon, soit plutôt à cause de la nature argileuse du terrain, a subi des tassements qui ont déterminé l’automne dernier des éboulements considérables et singulièrement retardés son achèvement… Le terrain entre les forts sera rempli par des batteries d’annexion ou intermédiaires, chacune de huit pièces, probablement, dit la Gazette de Silésie, des canons de 12 c. et des mortiers de 21 c. Presque tous communiquent avec la ville par des lignes télégraphiques souterraines et quelques-uns auraient, dit-on, un dépôt de pigeons voyageurs. Un chemin de fer de ceinture, dès maintenant achevé, même sur la rive droite du Rhin, met en relation les différents forts. ».

 

Source : S0340 n°157, du 01/03/1874, p. 182.

 

Bilan relatif à la dotation d’artillerie du fort Grossherzog von Baden entre 1873 et 1877

 

Face gauche : 9 pièces d’artillerie : 12 cm en bronze et à culasse ou des pièces de 15 cm.

Face droite : 9 pièces d’artillerie : 12 cm en bronze et à culasse ou des pièces de 15 cm.

Total sur les faces : 18 pièces de rempart.

Flanc gauche : 4 pièces d’artillerie : 12 cm à tube lisse et à culasse.

Flanc droite : 4 pièces d’artillerie : 12 cm à tube lisse et à culasse.

Total sur les flancs : 8 pièces d’artillerie.

Caponnière du saillant : 4 pièces de 8 cm lisse sur affût de casemate.

Coffre de gorge droit et gauche : 2 pièces de 8 cm lisse sur affût de casemate dans chaque coffre.

Total : 8 pièces de 8 cm lisse pour la défense rapprochée du fossé.

Mortiers : Nombre prévu en fonction de la configuration du terrain de chaque fort. Calibre et nombre exact inconnu.

 

1873 – 1877-78

Les pièces destinées à la défense éloignée sont en règle générale, dans un premier temps, mise en batterie sur les parapets des faces droite et gauche des forts détachés. Toutefois, une fois que l’assiégeant a installé ces pièces d’artillerie de siège, les artilleurs allemands préconisaient un déplacement de ces pièces vers les batteries annexes, c’est-à-dire deux fois 8 emplacements situés de part et d’autre du fort et vers d’éventuelles batteries d’intervalle. L’aménagement des emplacements de ces batteries n’est toutefois prévu qu’en temps de guerre. D’après les rapports d’espionnage et les comptes rendus de la presse, les forts avaient effectivement reçu leur dotation en artillerie pendant et après leurs construction.

 

Modernisation et modification de la dotation de l’artillerie du fort.

 

1877-1878

Aménagement de quatre emplacements pour canons longs de 15 cm sur affût de côte. Compte tenu que les canons longs frettée de 15 cm sur affût de côte des batteries côtières de l’Allemagne du Nord n’étaient plus assez efficaces contre les nouveaux cuirassements des navires de guerre, une centaine de ces canons a été transférée pour équiper les fortifications terrestres à partir de 1877.

Nous n’avons pas la date exacte de ces canons au Fort Baden, mais les plans d’installation de ces canons à Metz, sur le groupe fortifié du Mont Saint-Quentin et le Fort Manteuffel, et à Mayence, sont effectivement datés de 1877.

Néanmoins en septembre 1878 un plan projet d’élargissement des parapets du fort Baden est préparé à Berlin.

En tenant compte de ces éléments, il est fort probable que ce type de canons a également été installé à Strasbourg à partir de 1877-1878.

Voici la répartition sur les forts à fossé sec du front Nord et du Front Ouest de la ceinture des forts détachés de Strasbourg :

Fort II, Fort Moltke, fort Rapp : 2 emplacements sur la face gauche.

Fort III, Fort Roon, fort Desaix : 2 emplacements sur la face droite.

Fort IV, Fort Veste Kronprinz : à priori 4 emplacements, 2 par face. Etant donné des aménagements des cages pour les primates sur les parapets d’artillerie, les emplacements ne sont pas tous visibles.

Fort V, Fort Großherzog von Baden, fort Frère : 4 emplacements, 2 emplacements sur chaque face.

Fort VII, Fort Kronprinz von Sachsen, fort Joffre : 1 emplacement sur la face droite et un emplacement à l’angle d’épaule de la face droite.

A Strasbourg, ces 14 pièces apportent l’avantage de la précision, de la portée accrue et une augmentation de la cadence de tir grâce à la présence d’un frein hydraulique. Ces canons de 15 cm peu mobiles, sont restés en place à Strasbourg, au moins jusqu’en avril 1919, à Metz, certaines pièces étaient encore en batterie lors des combats de la libération en novembre 1944.

 

Vue d’un canon long fretté de 15 cm sur affût de côte à pivot avant modifié pour la fortification terrestre, sur le groupe fortifié du Mont Saint-Quentin « Feste Friedrich-Karl » à Metz, date inconnue.

Collection B.P., tous droits réservés.

 

09/1878

Plan projet d’élargissement des remparts d’artillerie et d’installation de gardes corps. Le service des fortifications a établi un plan projet daté de septembre 1878, pour l’élargissement des communications des remparts et de l’installation de gardes corps en fer au Fort Grossherzog von Baden à Oberhausberge « Entwurf zur Verbreiterung der Wallgänge und Aufstellung eiserne Geländer im Fort Großherzog von Baden ». Ces plans sont à l’échelle 1 :100e et 1 :500e, et comporte des plans de masse, et de profils. Remarque : Ce plan projet correspond bien à la période au cours de laquelle ont été installés les canons de 15 cm sur affût de marine.

 

Source : S1940.

 

10/01/1887

Remplacement des pièces d’artillerie de 12 cm des forts par des pièces de 15 cm en bronze. Les pièces arrivent de Spandau, et on a également livré voies de chemin de fer des munitions et de la poudre. Remarque : Il est fort probable qu’au Fort Grossherzog von Baden il n’y avait plus d’autres pièces de 15 cm à part les 4 pièces sur affût de marine. Cependant ces pièces de 15 cm pouvaient également être stockée pour armer éventuellement les batteries annexes et intermédiaires.

 

1887 – 1890 environ

Mise en place de canons-révolvers sur affût mural dans les coffres de contrescarpe du saillant qui remplace la caponnière du saillant avec ses 4 canons de 8 cm, et remplacement des deux canons de 8 cm de chaque coffre de gorge par 2 canons révolvers de 3,7 cm, sur affût mural.

 

Canons révolvers de 3,7 cm :

2 canons révolver de 3,7 cm sur affût mural dans le coffre de défense du fossé de gorge droit

2 canons révolver de 3,7 cm sur affût mural dans le coffre de défense du fossé de gorge gauche

4 canons révolver de 3,7 cm sur affût mural dans le coffre de contrescarpe du saillant

Total : 8 canons révolvers de 3,7 cm.

 

1910

L’essentiel de l’artillerie mobile destinée au combat de l’artillerie de forteresse est retirée des forts détachés. Le Fort Grossherzog von Baden ne conserve que ses 4 pièces de 15 cm long fretté sur affût de marine à pivot avant et ses canons révolvers qui couvrent le fossé. Désormais l’essentiel de la défense est assurée par les batteries intermédiaires qui sont armées en cas de mise en état de défense. Cette mesure est également appliquée aux autres forts et ouvrages de la place forte. La ligne principale de défense au niveau du Fort Grossherzog von Baden est avancée de près de 1 000 m. Elle en sera installée qu’en cas de mise en état de défense. Les forts sont transformés en point d’appui cerné de réseau de fil couvert de fil ronce, pour le front ouest, généralement en deuxième ligne.

 

1890-1914 : Modernisation et adaptation du Fort Grossherzog von Baden à la nouvelle configuration de la défense de Strasbourg à la suite du plan Schlieffen

 

Dans le cadre du plan Schlieffen les autorités allemandes transforment petit à petit la défense de la tête de pont à Strasbourg en une défense destinée à barrer la plaine du Rhin.

 

1891

Le comte Alfred von Schlieffen est nommé chef d’état-major de l’armée impériale allemande.

 

Source : S3618, p. 2.

 

1891-1892

Construction du point d’appui d’infanterie du kilomètre 11 pour combler l’intervalle entre le Fort Schwarzhoff et le Fort Kirchbach.

 

Source : S0111, p. 123.

 

12/05/1892

Ordonnance impériale « A.K.O. » relative à un nouvel examen du système de fortification de la frontière ouest de l’empire allemand.

 

Source : S0111, p. 117.

 

1893-1916

Dans un premier temps les autorités allemandes lancent la construction du groupe fortifié de Mutzig – Molsheim « Feste Kaiser Wilhelm II » en 1893 et qui se poursuit jusqu’en 1916. La construction de la Feste à Mutzig à une forte influence sur l’organisation de la défense de la place forte de Strasbourg. Dorénavant il s’agit de réaliser un verrou à travers la plaine d’Alsace.

 

Source : S0175, p. 90 ; S3618, p. 6/7.

 

1894 environ

Les saillants des forts sont modifiés pour être transformés en point d’appui d’infanterie. Au Fort Grossherzog von Baden on installe un observatoire cuirassé d’infanterie du type « Wachturm 1890 » ou « W.T. 90 » sur la traverse-abri rallongée et muni d’une salle d’alerte de la face droite. Cet observatoire muni d’une paire de jumelles était relié à la salle d’alerte par un tuyau acoustique. Des observatoires identiques sont installés sur la plupart des forts détachés de la rive gauche du Rhin.

 

Source : S0175.

 

Vue de l’observatoire d’infanterie « WT 90 » après pendant sa restauration. Photographie MJR 2008.

Vue intérieure de l’observatoire d’infanterie « WT 90 » après restauration. En haut le siège de l’observateur et à droite le tuyau acoustique. Photographie MJR 2011.

 

1896

Le chef de l’état-major général de l’armée, le général comte de Schlieffen a évoqué la mise en place des positions de la Bruche entre la forteresse Kaiser Wilhelm II de Mutzig et la place forte de Strasbourg. Cette position permettrait, suivant sa position, d’obliger un ennemi attaquant du sud vers le Nord sur la rive gauche du Rhin, de contourner la place par l’ouest, pour l’attaquer par la suite par le nord-ouest, et préparer le siège de la place forte. Ceci permettrait aux défenseurs allemands, de d’attaquer et de battre séparément les forces ennemies séparées par les positions de la Bruche.

 

Source : S0060, p. 46.

 

1897-1899

Le front sud de la place forte de Strasbourg est renforcé par 4 batteries à bouclier « Schirmlafette-Batterie » qui couvrent se front et le sud du front de la rive droite du Rhin. Il s’agit des batteries n°38 (1898-1899), 39 (1898-1899), 40 (1897-1898) et 41 (1897-1898).

 

Tourelle de canon de 10 cm sur affût à bouclier « 10 cm Kanone in Schirmlafette » ou « K.i.S.L. ». Source : Collection BP.

 

1901

On débute, en complément aux préparations de mise en état de défense de Strasbourg, les reconnaissances sur le terrain des positions de la Bruche.

 

Source : S0060, p. 46.

 

1901-1902

Construction de la « Kirschbaum-Batterie » Batterie des Cerisiers entre le Fort Podbielski et le Fort Kronprinz. Il s’agit d’une batterie d’artillerie pour 4 canons de 10,5 cm court sous coupole cuirassée « kz. 10 cm PT. » Ultérieurement cette batterie croise ses feux avec la batterie 6, une batterie identique de la Feste Kaiser Wilhelm II, groupe fortifié Molsheim-Mutzig.

 

Source : S0060, p. 46 ; S0175, p. 92.

 

1903

Sur l’ordre du gouverneur militaire de Strasbourg, préparation des positions avancées près de Plobsheim, qui devait prendre en compte la défense des dispositifs d’inondation du front Sud. Cette position avancée, devant du front sud, aurait pour rôle de couvrir la mise en place de l’inondation. Elle pouvait être abandonnée à partir du 20° jour de mobilisation, si l’inondation se déroulait normalement jusque-là.

 

Source : S0060, p. 46.

 

1903-1906

Pour la place forte de Strasbourg, on évoque, l’installation sur les fortifications à l’ouest de Strasbourg, sur hauteurs de la Museau et d’Oberschaeffolsheim, d’où l’ennemi, avec des pièces d’artillerie de siège à longue portée était en mesure d’atteindre la ligne des forts. Néanmoins, on excluait de réaliser les constructions dès le temps de paix puisque l’on ne disposait pas d’assez de troupes d’une part, et d’autre part parce que ces hauteurs ne disposaient pas de bons points d’observation.

 

Source : S0060, p. 46.

 

07/12/1903

Compte tenu que depuis 1872, les Allemands sont inquiets quant au reliefs situé sur les hauteurs d’Oberschaeffolsheim, qui limitent l’intervention éventuelle de l’artillerie de la place et offre des positions idéales pour l’ennemi. En conséquence le chef d’état-major général ordonne le 7 décembre 1903, d’ériger préventivement la position des hauteurs d’Oberschaeffolsheim dès la mise en état de défense en cas de guerre, d’ériger une position avancée « vorgeschobene Armierungsstellung ».  

 

Source : S0060, p. 46 ; S0175, p. 96-97.

 

01/1904

Les hauteurs du Reeberg, situées devant l’ouvrage intermédiaire Baden-Bismarck, au sud du Fort Grossherzog von Baden, est un prolongement nord des hauteurs d’Oberschaeffolsheim. La défense de ce site offre des possibilités de flanquement de la hauteur des Hausbergen, et plus particulièrement du Fort Grossherzog von Baden. En conséquence le ministère de la guerre approuve la mise en place de défenses.

Fortifications du Reeberg. Le chef d’état-major général de l’armée considère le Reeberg comme une charnière entre la Position de la Bruche et le front ouest de la ceinture fortifiée de Strasbourg.

 

Source : S0175, p. 97.

 

1904-1906

A la Feste Kaiser Wilhelm II à Mutzig, construction d’une batterie cuirassée de 4 coupoles pour canons de 10 cm « 10 cm P.T. », la batterie n°6, qui permet de flanquer les positions de la Bruche et contrôler le passage de Wasselonne. Son rayon d’efficacité se recoupait avec celui de la batterie des Cerisiers installée à Strasbourg, dont les canons courts avaient une portée de 9 700 m.

 

Source : S0060, p. 46 ; S0175, p. 92-93 ; S3618, p. 2.

 

1905

Visite de l’état-major de la place « Festungs-Generalstabsreise ». Cette visite est combinée à des manœuvres fictives. Le mémoire relate les conclusions tirées d’un exercice. Lors de cette visite on évoque le front sud de la place forte de Strasbourg : « « Une attaque contre les fronts ouest et sud-ouest passe par la zone de feu de l’artillerie de la Feste Kaiser Wilhelm II (de Mutzig), ce qui suppose l’élimination préalable de l’artillerie de la Feste F.K.W.II avant que l’on puisse envisager les mesures préparatoires pour une attaque vers Strasbourg ». Par ailleurs : « Plus on assurera la sécurité des fronts sud en inondant le front d’attaque et en le contrôlant par les fortifications derrière la Bruche, plus l’attaquant sera obligé, par la prise de la Feste Kaiser Wilhelm II ou son contournement, de prendre à revers notre dispositif et de se frayer un passage vers la voie la plus importante pour la prise de Strasbourg, celle des fronts nord-ouest ». Texte cité par Philippe Burtscher dans 1870-1918 De la Ceinture fortifié de Strasbourg à la Position de la Bruche.

 

Source : S0060, p. 46 ; S0175, p. 82.

 

06/11/1905

Pour le front nord de Strasbourg, le ministre de la guerre prussien ordonne le transfert de la ligne de défense principale située au-devant du fort Moltke jusqu’au village de Reichstett, pour améliorer l’efficacité de l’artillerie et permettre la contre-attaque des défenseurs.

 

07/01/1907

Ordre du ministre de la guerre prussien pour le transfert des positions de mise en état de défense vers le Rebberg situé devant l’ouvrage intermédiaire Baden-Bismarck, pour réaliser de meilleures conditions d’observation pour l’artillerie pour le front nord-ouest. Pour abriter l’infanterie on a construit sur le Rebberg l’abri d’infanterie J-I et l’abri d’infanterie J- III.

Grand abri d’infanterie J-I. On utilise ici une numérotation en chiffres romains, et le J qui signifie en réalité i, pour distinguer des autres abris d’infanterie. Photographie MJR de 1998.

 

1908

Amélioration des moyens de communication de la place forte de Strasbourg. Des installations de téléphonie plus moderne viennent compléter le réseau de télégraphie. De nouvelles lignes téléphoniques et aériennes sont développées dans tous les secteurs. Livraison de matériels de téléphonie légers, destinés à équiper les avant-postes. Par ailleurs, une grande station de radiotélégraphie, dont la portée dépassait 1 000 km est installée.

 

Source : S0175, p. 110.

 

1910

Visite des fortifications par l’état-major général : On estime que les positions de mise en état de défense des hauteurs d’Oberschaeffolsheim n’ont qu’une très faible valeur défensive, puisqu’elles ne pouvaient pas être suffisamment appuyées par l’artillerie de la ligne de défense principale. Tant que ces positions et celles des hauteurs de Kolbsheim était sous la couverture de l’artillerie de la Feste Kaiser Wilhelm II. En conséquence on devrait éviter de réaliser des ouvrages permanents.

Par ailleurs, évocation de la concrétisation de l’inclusion des villages de Mundolsheim et de Reichstett.

Proposition de mise en place de batterie de canons près de Marlen sur la rive droite du Rhin. Ces positions pourraient également servi à la défense d’un pont militaire qui aurait été ramené d’Ottenheim et construit derrière

La place forte de Strasbourg devait être armée à partir du 20° jour de mobilisation, et la Feste Kaiser Wilhelm  II à partir du 18° jour de mobilisation.

Proposition de réaliser plusieurs bassins d’inondation grâce aux barrages de la Bruche jusqu’au 20° jour de mobilisation. Ces inondations, en liaison avec le canal de la Bruche, pourraient constituer d'autres obstacles supplémentaires au-devant des positions de la Bruche, qui en couvrant de ces feux cette plaine pratiquement sans couverts, pourraient constituer un sérieux obstacle à toute tentative d’approche.

 

Source : S0060, p. 46 ; S0175, p. 101-102.

 

1910

Programme de camouflage des ouvrages des fronts ouest, sud et est de la place forte de Strasbourg, notamment pour les soustraire à l’observation aérienne ennemie. Ce programme comprend l’emploi de peinture de camouflage et surtout la plantation de végétation très complet.

 

Source : S0175, p. 110.

 

22/03/1913

L’empreur allemand nomme un nouveau gouverneur de la place forte de Strasbourg. Il s’agit du général d’infanterie Magnus von Eberhardt.

Source : S01875, p. 129.

 

12/04/1913

Ordonnance impériale « A.K.O. » adressée au Ministre de la Guerre de l’empire : « Par les propositions qui m’ont été faites, je décide : La place forte de Strasbourg doit être renforcée par la construction d’ouvrages sur les hauteurs de Kolbsheim et joints à ceci sur les hauteurs d’Oberschaeffolsheim. A Kolbsheim il faut prévoir une batterie cuirassée ». Pour Kolbsheim ce plan n’a pas pu être réalisé à cause du début de la guerre en 1914.

 

Source : S0060, p. 46 ; S0111, page 127.

 

03/1916

D’après le général von Claer, on a tendu effectivement ces inondations dans le secteur d’Ernolsheim, et elles étaient entièrement efficaces après 14 jours en 1914. Peut-être a-t-on voulu essayer si les temps prévus en cas de menaces suffisaient à tendre l’inondation.

 

Source : S0060, p. 46.

 

08/1914 – 22/11/1918 : Le fort Grossherzog von Baden pendant la première guerre mondiale.

 

Les forts et ouvrages de la place forte n’ont pas été impliqué directement dans les combats de la première guerre mondiale. Après les tensions des premières semaines, le rôle de la place forte devient secondaire et une partie de son personnel et de ses matériels sont transférés vers le front. La place forte devient un ville hôpital et un centre logistique de l’arrière. Quelques forts sont transformés en camp de prisonniers de l’Est. Seul quelques batteries prennent à parti les avions alliés qui souvent longent le Rhin pour attaque des sites industriels ou des voies ferrées.

 

28/06/1914 – 10h15 _ 10h45 environ

Sarajevo : 10H15-10H30 environ : Assassinat à Sarajevo de l’archiduc François-Ferdinand, prince héritier de la Couronne d’Autriche-Hongrie et de sa femme.

 

01/07/1914

Le 28 juin 1914, le gouverneur militaire de la place forte von Eberhardt apprend du conseiller municipal Pauli une nouvelle qui allait bientôt se répandre comme une traînée de poudre : le prince héritier d’Autriche et sa femme ont été assassinés à Sarajevo. Les premières semaines de juillet n’allaient pas changer grand-chose à la vie de la garnison de Strasbourg. Aucune instruction ne parvient « d’en haut » pour une quelconque mesure préparatoire à la défense de la place. Dans ses mémoires, le gouverneur ne relate qu’une seule décision : la réalisation de 40 000 brassards blancs, destinés à être tamponnés et distribués aux formations de travailleurs affectés aux travaux de mise en état de défense. On craignait que les hommes de ces formations passent pour des francs-tireurs et soient exécutés s’ils étaient pris par les Français !

 

15/07/1914

La presse locale et officielle publie : « Interdit aux avions « Für Flieger verboten ». Le président du district « Bezirkspräsident » pense qu’il est opportun de rappeler l’interdiction de survol de la place forte : les vols avec des dirigeables, des ballons à air libres et aéronefs de toutes sortes au-dessus des zones interdites ou le décollage dans de telles zones, sont prohibés s’ils n’ont pas fait l’objet d’une autorisation écrite du « Generallkomando ». Les zones interdites sont comprises à l’intérieur des limites suivantes : le Rhin au sud, à partir du pont du Rhin à Drusenheim jusqu’à la limite du district, le long de cette limite jusqu’à la frontière de l’Empire, en longeant la frontière vers le Nord jusqu’à la limite de la Lorraine, près le ligne de voie ferrée Sarrebourg – Saverne, le long de cette ligne par Saverne – Hochfelden – Brumath, puis la route de Weyersheim – Bischwiller – Drusenheim au pont du Rhin ».

 

25/07/1914 – 21h00

L’Autriche ordonne la mobilisation d’une partie de son Armée contre la Serbie.

 

27/07/1914

Le ministère de la Guerre allemand ordonne le rappel des troupes absentes de leurs garnisons et qui, en cas de mobilisation, devaient, pour la protection des frontières et pour des missions spéciales, être « immédiatement » mises sur pied. Il prescrivit aussi la surveillance des grandes stations de télégraphie. L’Allemagne procède en effet a de discrètes mesures de préparation de la mobilisation. Le rappel des permissionnaires a commencé depuis plusieurs jours et les effets de la collection de guerre sont distribués.

 

28/07/1914

Le chancelier, sur la demande du Ministère de la Guerre prussien, fait appliquer les mesures prévues pour la période de tension politique : surveillance renforcée des voies ferrées par les agents des chemins de fer, dans les régions frontières et dans le district ferroviaire de Berlin

 

28/07/1914 - 12h00

L’Autriche déclare la guerre à la Serbie. A Strasbourg : le journal Strassburger-Bürger-Zeitung titre : « Der Krieg zwischen Östreich-Ungarn und Serbien. Was tut Russland ? » La guerre entre l’Autriche-Hongrie et la Serbie. Que fait la Russie ?

 

29/07/1914

En Allemagne, la mise en place du dispositif de couverture se poursuit. Il se confirme que les réservistes des trois dernières classes auraient reçu leur feuille de mobilisation. La réquisition des chevaux et des automobiles est commencée ; les wagons de la région frontière sont évacués sur l’arrière. A Strasbourg, le 29 juillet parvient l’ordre du ministère de la guerre de faire garder les hangars d’aviation et des ballons « avec munitions réelles », contre toute action terrestre ou aérienne.

 

30/07/1914

Un décret du ministère ordonne que les travaux de mise en état de défense de la place de Strasbourg soient entamés par la troupe à des fins d’exercice, sur les terrains militaires uniquement. Il est encore hors de question de réquisitionner les terrains privés. Il était déjà possible d’entamer les travaux de déboisement des glacis des forts des secteurs défensifs nord-ouest, ouest et sud. En début d’après-midi la circulation sur les ponts du Rhin est maintenant sévèrement contrôlée par les fantassins du IR II/105. Des mitrailleuses sont postées sur les tours du pont en défense contre avion. Des pièces d’artillerie sont aussi déployées en DCA sur le nœud ferroviaire des lignes Kehl – Appenweier et Auenheim sur la rive droite du Rhin, car il est capital pour l’acheminement des troupes.

 

30/07/1914 - 19h25

Un télégramme de l’inspection générale du corps des ingénieurs et du génie arrive de Berlin : « Entamer les préparatifs pour la construction de la Position de la Bruche, de manière à ce que les travaux puissent commencer dans les meilleurs délais » !

 

31/07/1914 – 14h00

A Strasbourg arrive l’ordre de Berlin de construire le Pont de Guerre n°IV sur le Rhin, au port du Rhin, au nord du pont-route. Celui-ci devrait pouvoir augmenter les capacités de franchissement du fleuve, complétées ultérieurement par l’édification d’autres ponts du même type.

 

31/07/1914 – 14h30

A Strasbourg arrive un nouveau télégramme du ministre de la guerre : « Danger de guerre imminent » ! Bien que cette missive ait été attendue du ministère de la guerre, elle permet enfin au Gouverneur militaire de disposer des pleins pouvoirs et de prendre toutes les dispositions jugées urgentes.

 

01/08/1914 – 18h00

L’ordre de mobilisation générale est donné pour le 1er août, à 18 heures. Cette mobilisation préparée laborieusement et avec minutie, allait pouvoir commencer. Avec leurs effectifs du temps de paix, les troupes de couverture de la frontière reçurent l’ordre de mouvement et gagnèrent leurs secteurs, ainsi que les détachements chargés de la protection des lignes de chemin de fer et des principaux ponts.

 

01/08/1914 – 19h00

L’Allemagne déclara la guerre à la Russie.

Le bilan de la mobilisation des Alsaciens-Lorrains dans l’Armée et la Marine impériale allemande.

Environ 220 000 Alsaciens-Lorrains ont été mobilisés dès août 1914, de 20 à 38 ans dans l’armée, de 17 à 20 et de 38 à 45 ans dans le Landsturm (troupes territoriales), dont 8 000 engagés volontaires. Environ 3 000 insoumis ont quitté clandestinement le pays pour rejoindre la France avant la mobilisation. A la fin de la guerre, 380 000 Alsaciens-Lorrains, soit plus de 20% de la population totale de la Terre d’Empire Alsace-Lorraine se trouvaient sous les armes. 12 000 Alsaciens-Lorrains résidant en France, mais ayant conservés leur nationalité d’origine, se sont engagés dans l’armée française au début de la guerre. 50 000 meurent sous l’uniforme allemand, 150 000 seront blessés et environ 25 000 seront faits prisonniers.

 

08/1914

A la veille de la 1ère guerre mondiale, la place forte de Strasbourg est passée de quatre à six secteurs de défense : le Fort Grossherzog von Baden est situé dans le secteur défensif nord-ouest. C’est le Landwehr Infanterie-Regiment 80 qui est initialement chargé de la défense de se secteur. Toutefois, de nombreux mouvements de troupes vont rapidement perturber la répartition initiale des troupes. Chaque secteur a un commandement autonome, certes sous la direction du gouvernement militaire. Le commandant du secteur est chargé de diriger la défense de son secteur ainsi que les travaux de mise en état de défense. La logistique est répartie pour chaque secteur.

 

Source : S0175, p. 176.

 

02/08/1914 – Matin

La place forte de Strasbourg est placée sous l’autorité de la VII. Armee commandée par le Generaloberst von Heeringen, avec le XIV. Armeekorps du général von Huene, le XV. Armeekorps du général d’infanterie von Deimling et le XIV. Reserve AK, ainsi que la 7ème division de cavalerie. Les XIV. Et XV. AK sont des corps d’active, ils seront prêts en quelques jours, tandis que le XIV. Res. AK, en cours de constitution dans le pays de Bade sous les ordres du général d’artillerie von Schubert, mettra plus de temps à rejoindre ses positions.

 

03/08/1914

Dès que la mobilisation générale est décrétée, au fur et à mesure de l’arrivée des troupes de réserve, les troupes d’active qui étaient en garnison ans les forts quittent les ouvrages pour être remplacés par des troupes de réserve.

La mise en état de défense est lancée. Des bataillons de travailleurs s’attèlent dans un premier temps à établir des tranchées précédées de réseau de fil de fer surmonté de fil ronde (barbelé), procèdent à des opération de déforestation, puis établissent de nombreux abris et observatoires. Des troupes de réserve de l’artillerie établissement de nombreuses batteries dans les intervalles et les nouvelles lignes de défense.

 

03/08/1914 - 18h40

L’ambassadeur Allemand remet une lettre déclarant l’état de guerre avec la France.

 

14/08/1914 – 8h00

Offensive française en Lorraine et dans les Vosges. Le 21e corps d’armée (CA) français du général Legrand-Girarde qui prend l’offensive dans la vallée de la Bruche à partir de 8 heures. 

 

18/08/1914 – 17h00

Vallée de la Bruche et Donon : Fin de l’offensive française de la 1ère armée française puis contre-attaque allemande.

 

20/08/1914

Lorraine : Défaite française à Sarrebourg, Dieuze et Morhange.

 

22/11/1918 – 1933 environ : Le fort Maréchal Pétain, dépôt de matériels et terrain d’exercice.

 

22/11/1918

Les troupes françaises entrent dans Strasbourg conformément aux traité signé lors de l’armistice. Nous n’avons pas de nouvelles précises en ce qui concerne les forts. A priori, ils ont immédiatement été occupés par des détachements. Ils se transforment rapidement en dépôt de de matériels et terrains d’exercice. Le détail connu des unités qui ont occupés les lieux est précisé dans la rubrique garde et garnison des forts.

 

03/04/1919

Les forts détachés de Strasbourg se voient attribués un nom français : le Fort Grossherzog von Baden est désormais nommé fort Maréchal Pétain. Une photographie aérienne faite au début du mois d’avril, confirme que le fort est bien utilisé par les troupes françaises. Des traces dans la cour droite enneigée nous indiquent que l’écurie est également en service. Les 4 canons allemands de 15 cm sur affût de marine à pivot avant sont toujours en place. Les réseaux de fil de fer couvert de fil ronce et les baraquements annexes sont encore présents. Le pont en bois qui permet d’accéder directement dans l’entrée du fort en passant sur le fossé de gorge indique que ce dernier à probablement été installé par les Allemands pendant la première guerre mondiale voir même avant.

 

Le détail des unités qui assuraient la garde ou se servaient du fort Maréchal Pétain n’est pas connu. Il existe toutefois quelques photographies du 17e régiment du génie au sein du fort Maréchal Pétain. Dans une exposition présentée au fort Frère vers 2002, on évoque que le 1er régiment de chasseurs à pied (je pense plutôt le 1e Bataillon de Chasseur à pied) a assuré la garde avec une cinquantaine d’hommes, ainsi que le 1er régiment du génie et vers 1938-1939 le 18e régiment du génie ; Compte tenu que cette exposition avait été préparée par des élèves d'un lycée et que je n’ai trouvé aucun document cette information est à traiter avec précaution.

1924 : Détachement du 17e régiment du génie devant le blockhaus de gorge du fort Maréchal Pétain. Source : collection BP & MJR.

 

1925

En 1925 est créée une Commission de Défense des Frontières (C.D.F.), qui définir le tracé et les formes de la fortification, ce qui va établir un premier devis.

 

Source : S2110, p. 9.

 

1927

Mise sur pied une Commission d’Organisation des Régions Fortifiées (CORF). Celle-ci est un organe d’exécution à qui incombera la réalisation des trois principales régions fortifiées, c’est-à-dire celles de Metz, de la Lauter et des Alpes, puis ultérieurement celles du Rhin et du Nord.

 

Source : S2110, p. 9.

 

14/01/1930

Le 14 janvier 1930, à la demande de Monsieur Maginot ministre de la guerre, le Parlement français vote les premiers crédits pour la construction des nouvelles fortifications, d’un montant de trois milliards de francs. La France est inquiète du réarmement de l’Allemagne, alors que l’on termine l’évacuation rhénane par les troupes Alliés. La France projette donc la construction d’une ligne fortifiée le long de la frontière allemande. Les ouvrages doivent être invulnérables aux bombardements. La ligne Maginot doit être construite rapidement entre 1930 et 1935 et l’essentiel sera opérationnel en 1936. Elle sera perfectionnée et complétée jusqu’au début de la première guerre mondiale.

 

Sources : S0365, p. 78 ; S2110, p. 10 ; S3424, p. 98.

 

30/06/1930

Les dernières troupes françaises de l’Armée du Rhin ont quittées l’Allemagne. 

 

La recherche de renseignements relative à cette période continue pour apporter des précisions à cette rubrique.

 

1933 environ – 17/06/1940 : Le Fort Maréchal Pétain intégré dans la défense de Strasbourg et début de la seconde guerre mondiale.

 

1933 - 1939

Une annexe du Centre secondaire de mobilisation du génie n°1 (CMG 1) était bien au fort en mai 1933. Un courrier a été trouvé portant le tampon du CMG1. Grâce au courrier ci-dessous, nous apprenons que c’est le capitaine Perrot qui commande le centre secondaire de mobilisation du Génie n°1, situé au Fort Pétain. En cas de mobilisation, le 1er régiment du génie en garnison à Strasbourg est dissous, et avec l’aide des centre de mobilisation, ils créent de nombreuses unités du génie qui rejoignent les grandes unités qui couvrent la frontière du nord-est. Le matériel destiné à équiper ces unités est stocké dans les centres de mobilisation.

Courrier envoyé le 20 mai 1933 portant le tampon de l’annexe du CMG 1 et du capitaine Perrot, commandant de centre de mobilisation situé au Fort Pétain.

Source : S2725.

 

30/06/1933

Le 30 juin 1933, Hitler est nommé chancelier du Reich.

 

Source : S3424, p. 79.

 

06/07/1933

Le fort Pétain est classé en première série des places de guerre française. En effet d’après la loi du 6 juillet 1933 relative aux fortifications de Strasbourg, publiée au Journal Officiel du 7 juillet 1933, l’ouvrage Neuf-Empert est classé en première série au tableau de classement des places de guerre. Voici une partie de ce texte de loi : Art. 1er. – Sont classés en première série et figureront désormais à ce titre au tableau de classement des places de guerre et ouvrages défensifs de la France les ouvrages détachés indiqués ci-après : ouvrage de Neuf-Empert, fort-Ney, ouvrage Rapp-Ney, fort Rapp, fort Desaix, fort Ducrot, batterie des Cerisiers, fort Foch, fort Pétain, fort Lefebvre, fort Uhrich, ouvrage Uhrich-Hoche, fort Hoche, batterie d’Altenheim, batterie des Paysans, ouvrage du kilomètre 119, abris à munitions M69 et M70. Art. 3. Sont maintenus non classés, sans démolition, les ouvrages détachés de Strasbourg indiqués ci-après : ouvrage Pétain-Kléber, fort Kléber, fort Joffre, ouvrage Joffre-Lefebvre, ainsi que les ouvrages bétonnés divers compris entre les forts Pétain (exclu) et Lefebvre (inclus).

 

Source : S0243 : Bulletin législatif Dalloz Année 1933 : Loi du 6 juillet 1933 relative aux fortifications de Strasbourg, page 443 (Journal officiel du 7 juillet 1933, page 7062). Remarque : dans la publication téléchargée sur Gallica, il manque le détail des ouvrages diffusé à l’origine sur les pages suivantes soit à cause des droits d’auteurs ou à cause de la censure de l’époque.

 

Les forts détachés cités dans la liste précédentes font l’objet d’aménagements pour les rendre aptes à accueillir les troupes françaises chargés de la défense de Strasbourg. Ils sont en quelque sorte transformé en casernes disposant d’une légère protection et certains sont munis de postes de commandement.

La date exacte de ses installation n’est pas connue, mais à priori l’essentiel des travaux a été réalisé vers 1939 et le début de l’année de 1940.

Rampe de lavabos en béton installée dans l’aile gauche de la caserne de gorge, 1er étage, pièce 37. Photographie MJR 20-09-1998.

 

Voici la liste des travaux que nous avons relevés au fort Maréchal Pétain :

Installation d’une salle des fêtes avec une scène et une cabine de projection cinématographique.

Installation de rampes de lavabos bétonnée.

Installation de douches.

Transformation de la moitié des latrines de l’aile droite et gauche de la caserne de gorge en toilettes dites « turques », un modèle présent dans de nombreuses casernes françaises.

Installation d’une salle des fêtes et de projection cinématographique dans la grande poudrière du flanc gauche. Source : Collection CESFS.

 

1934

La ligne Maginot. Entre 1931 et 1934, 128 unités de combat furent érigées sur un front de 150 km allant de Hombourg à Seltz. Au-delà, et jusqu’à Lauterbourg, la Ligne Maginot s’incurve à partir de Fort Louis pour rejoindre Wissembourg, à travers la forêt de Haguenau. La défense du Rhin s’articulait ainsi :

Une première ligne de casemates sur la berge ou sur la digue proche du fleuve.

Une seconde ligne, aux points de passage obligés.

Une troisième ligne dite des villages, entre la forêt du Ried et les villages bordant cette forêt.

En définitive, la défense du Rhin reposait sur un échelonnement d’ouvrages d’infanterie destinés à établir un barrage de feux croisés, édifiés selon les spécifications de la CORF et tenus par les troupes de forteresse. En cas de mobilisation, il était prévu que les régiments d’infanterie de forteresse et d’artillerie de position prennent position sur le terrain pour livrer bataille de concert avec les troupes sous béton.

La défense de berge. Pour ce faire, on édifia sur les bords du Rhin 62 solides casemates ayant une double fonction de surveillance de la frontière et de retardement lors de tentatives de franchissement adverses. Lorsqu’ils étaient régulièrement espacés, ces ouvrages étaient alors les seuls défenseurs de la berge, les plans de feux de leurs mitrailleuses interdisant toute présence, même amie, à proximité de la rive. Là où cela n’était pas le cas (généralement aux endroits présumés infranchissables ou inexploitables), l’absence de ces casemates était palliée par des détachements itinérants ou encore installés en points d’appui de campagne. Par ailleurs un réseau de fil ronce (barbelé) est installé ultérieurement sur la berge française du Rhin. 

 

Source : S0080, p. 13.

 

1936

De 1936 à 1940, les moyens de défense dans le secteur de Strasbourg sont renforcés. Seul une série de casemates de berges a été érigée. Ce sont de petits ouvrages de fortifications destinés à renforcer les passages à travers la forêt du Rhin, et d’une série de petits ouvrages qui protègent les hauteurs des Hausbergen. Il s’agit de blockhaus, de barrières antichars, de position d’armes anti-char ou de mitrailleuses, d’observatoires et d’abri et postes de commandement.

Les blockhaus sont réalisés lors de la réorganisation des anciens forts. Edifiés pour pallier l’absence de créneaux d’infanterie sous béton dans les anciens forts (ceux-ci n’ont que des parapets d’infanterie à ciel ouvert), ces ouvrages dont l’armement est comparable aux blocs de type B sont néanmoins moins importants que ces derniers. Avec une dalle de 60 cm et des murs de 80 cm, leur masse est plus réduite, leur prix aussi puisque de 30 000 F en moyenne. Construits en 1936, ils furent équipés de volets de créneaux de 25 mm ainsi que d’un périscope. Ainsi à l’angle d’épaule droit du fort Pétain, on a construit un blockhaus pour deux mitrailleuses.

 

Source : S0080, p. 49-50 et p. 59.

 

01/01/1936

France, armée : Dissolution de la CORF.

A la suite du décret du 2 août 1935, signé par Albert Lebrun président de la République et Jean Fabre, ministre de la guerre, la Commission d’Organisation des Régions Fortifiées « CORF » est dissoute au 1er janvier 1936. Par cette décision il n’y a plus désormais d’autorité de tutelle pour diriger la construction des ouvrages de fortification. Cette décision fâcheuse se traduira par une disparité préjudiciable à l’efficacité de l’ensemble.

 

Source : S1770, p. 130.

 

04/03/1936

En Allemagne, le 4 mars 1936, le chancelier Hitler, dénonçant le pacte de Locarno, fait occuper par la Reichswehr les pays rhénans ainsi que la zone neutre de la rive droite du Rhin.

 

Source : S0080, p. 73-74.

 

07/03/1936

A Strasbourg première alerte. Les équipages s’installent dans les ouvrages, dont certains n’ont pas encore reçu tout leur armement. Après quelques semaines, l’alerte est levée. Cette alerte aura pour effet d’accélérer la formation des troupes de forteresse.

Après ce coup de force, en France, M. Albert Sarraut Président du Conseil prononce cette phrase dans une allocution radiodiffusée le 7 mars 1936 : « La France ne saurait admettre de voir Strasbourg sous le canon allemand ». Mais après des discussions passionnées, après de vaines tentatives auprès des puissances garantes du traité de Versailles, le silence s’est fait…

 

Source : S0080, p. 73-74.

 

11/03/1938.

L’Invasion de l’Autriche par la Reichswehr entraîne le déclenchement d’une deuxième alerte. Mais début mai 1938 la situation se détend et à Strasbourg les équipages quittent les bords du Rhin. 

 

Source : S0365, p. 81.

 

09/1938

Troisième alerte à la suite l’entrée des troupes allemandes en Tchécoslovaquie. Une nouvelle crise se déclenche en septembre 1938 lors de l’affaire des Sudètes qui provoque l’entrée de la Wehrmacht en Tchécoslovaquie sous couvert de la protection des minorités allemandes de ce pays car Hitler exige le rattachement des Sudètes à l’Allemagne. A cette occasion les ouvrages sont réoccupés. Comme la situation s’aggrave, un plan de mobilisation partiel est mis en place et les équipages seront alors au complet. La paix de Munich amène la détente et une démobilisation rapide.

 

Source : S0365, p. 81.

 

21/08/1939

En France on effectue la mobilisation des forces de couverture durant la dernière semaine du mois d’août 1939.

 

Source : S0022, p. 45.

 

26/08/1939

Dans le cadre de la mobilisation des troupes de couverture, dès le 26 août 1939 les ouvrages de la ligne Maginot ont reçu leurs effectifs de guerre et sont prêts à briser toute attaque surprise.

Le 26 août 1939, la mesure 81 dite « de couverture générale » est mise en vigueur. Les régiments du temps de paix sont factionnés pour donner naissance aux futurs corps de troupe au fur et à mesure de l’arrivée des réservistes. A Strasbourg, le colonel Vimal du Bouchet prend le commandement de l’infanterie du Secteur Fortifié du Bas-Rhin (SFBR). Du 26 au 28 août 1939, les réservistes appelés à former le 171e Régiment d’Infanterie de Forteresse sont réceptionnés à Krautergersheim, puis acheminés vers leurs affectations respectives. Malheureusement, leur habillement et équipement sera très incomplet. De nombreux hommes seront encore dotés de tenues bleue horizon des stocks de 1918 et certains garderons leurs chaussures civiles à cause du manque de brodequins.

 

Source : S0022, p. 45 ; S2110, p. 63-64.

 

31/08/1939

Peu de temps avant le début de la seconde guerre mondiale, les anciens forts détachés de Strasbourg ont reçus une garnison à partir du 30 août 1939. En règle générale la garnison des forts était composée d’une section de fusiliers-voltigeurs et une autre de mitrailleurs.

 

Source : S2110, p. 54.

 

01/09/1939

Le 1er septembre 1939 au matin, les armées allemandes entrent en Pologne.

 

Source : S0365, p. 81.

 

01/09/1939

Premier jour de la mobilisation générale en France. Les centres mobilisateurs atteignent leur plus haut niveau d’animation. Chaque bataillon est habillé, équipé et perçoit son matériel.

 

Source : S0022, p. 45.

 

01/09/1939

Installation des postes de commandement dans certains forts et ouvrages.

Vers le 1er septembre 1939, divers postes de commandement sont activés dans une partie des forts et ouvrages de Strasbourg. Au fort Maréchal Pétain, actuel fort Frère :

Installation du poste de commandement (PC) du Groupement d’Action d’Ensemble qui avait autorité sur toute l’infanterie et l’artillerie du secteur de Strasbourg.

Le PC du 172e RIF « 172e Régiment d’Infanterie de Forteresse » avec le Lieutenant-colonel Le Mouel, chef de corps, le commandant Coursier, commandant en second et chef d’état-major et le capitaine Frachon, officier en second.

Pour l’artillerie, le colonel Michel a compétence sur les anciennes pièces allemandes sous bouclier ainsi que sur les batteries de 145 mm, de 155 mm et sur la seconde batterie de 220 mm.

Commandant en second et Chef d’état-major : Commandant Coursier.

Officier en second : Capitaine Frachon.

Le général Frère, gouverneur militaire de Strasbourg, s’est également installé dans l’un de ces trois forts (Ducrot, Foch ou Pétain).

 

Source : S0080, p. 35-44 ; S2110, p. 11-12, 49, 54-66 ; S2110, p. 54-55.

 

01/09/1939

Le 1er septembre 1939, le préfet signe et fait publier l’ordre d’évacuation de la population de Strasbourg. L’évacuation se fera à compter du 2 septembre 1939 à 6 heures du matin, à partir des gares qui seront désignées. En effet la gare centrale reste réservée au trafic militaire.

 

Source : S2110, p. 67.

 

03/09/1939 – 17h00

La France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne. En effet la France informe Berlin que les hostilités pourront commencer sans autre préavis à partir de 17h00.

 

Source : S0365, p. 81.

 

12/06/1940 – 17h30 environ

Ordre du PC de la Ve armée. Le chef de bataillon Beauchamp, officier de liaison de l’état-major de la Ve armée qui est à Wangenbourg, s’est rendu en voiture à Mutzig, au poste de commandement de la 103e division d’infanterie de forteresse (103e DIF ancien S.F.B.R.). Il est reçu par le général Vallée, commandant la division. Il lui annonce froidement « l’ordre de préparer l’embarquement de l’artillerie de la division par voie ferrée ». Le général Vallée se pose la question comment peut-on enlever l’artillerie de la 103e DIF alors qu’elle est en alerte depuis le 9 juin 1940 et qu’une attaque sur le front de la VIIIe armée parait imminente.

La 103e DIF qui rassemble toutes ses unités qui assurait la défense de Strasbourg, entre les gares de Molsheim et d’Obernai. En deux jours elle recevra six ordres et contre-ordres, sur la date d’embarquement dans des trains qu’elle ne verra jamais et d’autres relatifs à ses futures missions. Finalement elle rejoint les Vosges à pied et sera faite prisonnière par les troupes allemandes.

 

Source : S0023, p. 66-68.

 

14/06/1940 à l’aube

A l’aube, les allemandes pénètrent dans Paris. Elles occupent immédiatement la place de la Concorde et défilent sur les Champs-Elysées.

 

Source : S2958, p. 285.

 

15/06/1940

Le 15 juin 1940 les troupes allemandes franchissent le Rhin et attaquent dans le secteur de Schoenau, Marckolsheim et Neuf-Brisach dans le cadre de l’opération « Kleine Bär ».  

 

16/06/1940

Le poste de commandement « PC » de la 103ème division d'infanterie de forteresse est à Mutzig et le lieutenant-colonel Le Mouel, commande à Strasbourg « la croûte », c'est-à-dire les quelques équipages d'ouvrages restant à Strasbourg le long du Rhin, chargés de couvrir le repli de la division. La situation est relativement calme hormis quelques tirs sporadiques.

 

17/06/1940

A Strasbourg les chefs de casemates sont priés de préparer le repli et le sabotage des matériels et des armes qu'ils ne peuvent emporter.

 

Source : S2110, p. 158.

 

18/06/1940 – 2h05

Début de l’évacuation des derniers défenseurs des casemates de Berge, et de l’ensemble du S.F.B.R.

 

Source : S2110, p. 158.

 

18/06/1940 – 5h30

Le lieutenant-colonel Le Mouel et son état-major quittent le fort Ducrot : ils arrivent à l’entrée de Mutzig à 6h45. Là l’officier apprend que le PC du régiment est à Mollkirch, où il se rend pour reprendre le commandement du 172e RIF à 7h30.

 

Source : S2110, p. 158.

 

18/06/1940

Bordeaux : Le gouvernement du maréchal Pétain décrète que toutes les villes de plus de 20 000 habitants seront déclarées villes ouvertes. L’armée reçoit l’ordre de ne pas s’y battre, de résister à l’extérieur, jamais en ville même.

 

Source : S2958, p. 405.

 

18/06/1940 – 18h00

 

Londres, studio de la BBC.  Discours du général De Gaulle appelant à poursuivre la lutte et à venir le rejoindre. Malheureusement, peu de personnes en France n’ont entendu ce premier discours.

 

Source : S2958, p. 409.

 

19/06/1940 – 12h00

Vers midi, les sections de reconnaissance allemandes pénètrent dans Strasbourg par les faubourgs ouest. A 12h30, le drapeau allemand flotte sur la cathédrale. Le général Schmitt qui s’est installé à l’hôtel de ville, ordonne alors au responsable de la police municipale resté sur place d’envoyer des policiers jusqu’aux casemates du Rhin afin de sommer les occupants de se rendre. De retour à la mairie, les agents révèleront que les casemates sont désertes. Le général Schmitt n’aura pas eu grand mérite à s’emparer de Strasbourg.

 

Source : S2110, p. 160.

 

21/06/1940

Clairière de Rethondes. Signature de l’armistice.

 

Source : S2958, p. 1417.

 

19/06/1940 – 23/11/1944 : Le Fort Grossherzog von Baden sous l’annexion de fait allemande.

 

18/06/1940

Les derniers soldats de l’armée française quittent Strasbourg vers le 17 août 1940 matin et rejoignent Mutzig. Comme les troupes allemandes arrivent le 18 juin 1940 il n’y aura pas de combat à Strasbourg. Les forts reprennent normalement leur nom allemand d’origine.

 

1941 – 1942

A priori l’armée allemande reprend en compte les forts de Strasbourg. Toutefois nous n’avons que peu d’informations au sujet des unités qui ont occupés le Fort Baden. Des graffitis relevés dans les toilettes nous livrent quelques informations sur la R.A.D. Abteilung 8/295, unité du Reichsarbeitsdienst service du travail obligatoire provenant à priori de Fribourg qui avait des Alsaciens dans ses rangs. En 1940 – 1942, des unités du R.A.D. ont travaillé à Strasbourg, à priori sur les chantiers de reconstruction de ponts provisoires sur les cours d’eau.

 

1942 – 1944 environ

Comme au temps de la première guerre mondiale, une partie des forts de Strasbourg ainsi que le Fort Baden est transformé en camp de prisonniers provenant de l’Est ou des Balkans. Malheureusement nous n’avons aucun renseignements à ce sujet.

 

11/1944

Face à l’avance des troupes alliées vers les Vosges, la population locale est réquisitionée pour installer des barrages antichars sur les routes qui accèdent à Strasbourg de l’ouest et du Nord. Les forts commencent à être transformés en points d’appui. Au Fort Baden, à priori peu de temps avant la libération de Strasbourg, une unité de SS autrichiens aurait assuré la défense du fort.

 

23/11/1944 - 7h00

Le général Leclerc lance la 2ème division blindée française à l’assaut de Strasbourg. A 7 heures du matin sept colonnes partent en direction de Strasbourg.

23/11/1944 - 8h00

A Strasbourg, le général Franz Vaterrodt, gouverneur militaire allemand de la place depuis le 6 avril 1941, avait rejoint son bureau à 8 heures au Palais du Rhin (ancien palais impérial allemand). Il est en réunion avec son état-major et faisait un point de situation. Il vient de recevoir l’ordre de mettre la ville en état de défense et de renforcer l’ancienne ceintures de fortification. Il attendait la visite d’un général inspecteur des fortifications. A 8 heures la Gauleitung (direction de l’administration nazi de l’Alsace et du Pays de Bade) a demandé à tous les fonctionnaires de rester à leur poste. A l’ouest les différents groupes tactiques de la 2e division blindée du général Leclerc se heurtent à ses défenses.

 

23/11/1944 - 9h30

Au nord, le sous-groupement Rouvillois de la 2° division blindée française parvient à forcer le passage au niveau du Fort Roon (actuel fort Desaix) au nord, et il arrive place de Haguenau où il lance son fameux message « Tissus est dans iode », c’est-à-dire qu’il a réussi à entrer dans Strasbourg. Une partie des autres sous-groupement contournent les obstacles et entrent dans Strasbourg.

Le gouverneur allemand de Strasbourg, le général Vaterrodt réussi à partir et à traverser à toute allure la Robertsau pour se réfugier au Fort Fransecky.

23/11/1944 - 14h00

Le 23 novembre 1944 à 14 heures, le drapeau français flottait sur la cathédrale, le serment de Koufra est tenu.

Compte tenu que la 2e divisions blindée ne dispose que de peu d’infanterie hormis quelques résistants F.F.I., au cours de la nuit les troupes allemandes qui occupent les forts se retirent. Seul le Fort Fransecky (actuel fort Ney) reste occupé et défendu quelques temps par les troupes allemandes.

 

23/11/1944-1960 environ : Le fort Frère après la seconde guerre mondiale

Les forts de Strasbourg sont occupés par des unités des F.F.I. et quelques troupes françaises, de la 2e division blindée, puis très rapidement par des unités de la 1ère armée française. Strasbourg est toujours bombardée régulièrement par les canons de la batterie d’Oberkirch au Pays de Bade, et cela jusqu’à la libération complète de la rive droite du Rhin vers le 15 avril 1944. Il vaut donc mieux séjourner dans un fort qui apporte un peu de protection.

 

Au mois de décembre 1944 c’est une unité américaine qui s’installe au fort Pétain. Elle reste jusqu’au début de mois de janvier 1945, lorsque la contre-offensive allemande s’essouffle et que l’offensive des troupes alliées reprend.

Reconstituteurs en tenues de la 3e division d’infanterie américaine, 10e bataillon du génie, avec une automitrailleuse M8. Source : Collection Christophe Viller vers 2003.

 

Ensuite, malheureusement nos connaissances sur cette période sont très limitées. Le fort Frère est géré par l’armée française et sert à priori de dépôt de matériel et de terrain d’exercice jusque vers 1960 environ.

A l’issue il devient une friche militaire et sert éventuellement de terrain d’exercice. De nombreuses dégradations sont commises au cours de cette période où l’ouvrage n’était pas gardé.

 

04/05/1947 : Plan de masse succinct à l/500e réalisé par le service du génie le 4 mai1947.

Après la seconde guerre mondiale, le génie militaire français réalise des plans de masse succinct de tous les forts et ouvrages qui sont encore dans le domaine militaire.

Plan de masse du fort Frère dressé par le Génie militaire. Source : archives CESFS.

 

1953.

Lors de l’explosion accidentelle du fort Foch voisin, la presse a évoqué qu’un adjudant-chef qui dirigeait les opérations de déstockage d’anciennes munitions, fait partie des deux personnes qui n’ont pas été victimes de cette catastrophe. En effet il était à la cantine du fort Frère. A la vue du revêtement en béton de deux pièces situées à proximité de la cuisine de l’aile droite du casernement de gorge, il est fort probable qu’elles aient été utilisées en tant que petite cantine.

 

2000 – à nos jours : Restauration et valorisation du fort Frère.

 

Au cours de l’année un groupe de passionnés prend contact avec les autorités militaires pour obtenir une autorisation d’occupation temporaire « A.O.T. ». Ce groupe de passionnés adhère donc au Club Sportif et Artistique de Garnison de Strasbourg (C.S.A.G.S.), et créé la section « Fortification » et conclue un contrat avec le ministère de la défense qui fixe un certain nombre de règles relatives à la restauration et aux visites du fort Frère. En 2000, l’accès au fort se faisait en rampant sous la végétation qui avait poussée sur la rampe d’accès au fossé. 

 

Un gros travail de défrichage et de nettoyage commence et se poursuit jusqu’à nos jours. Un circuit de visite est préparé et les démarches sont effectuées pour que les dispositifs de sécurité soient validés par une commission de sécurité. La première portes ouvertes a été faite vers l’année 2002. Ultérieurement, le circuit de visite est équipé pour l’accès des handicapés et obtient également cet agrément, même si le parcours doit être adapté pour les personnes à mobilité réduite. 

 

Parallèlement à ces travaux, de nombreuses recherches sont effectuées avec l’aide du Cercle d’Etudes et de Sauvegarde des Forts de Strasbourg (C.E.S.F.S.), qui apporte également son soutien à la valorisation du fort Frère.

 

2008 environ

Plan de masse très détaillé de l’ouvrage tel qu’il se présentait en 1914, dessin réalisé après de nombreux relevés sur le terrain par André Brauch. Compte tenu qu’aucun plan complet datant après sa construction n’a été trouvé, André a réalisé de nombreuses mesures pour présenter ce plan d’ensemble qui a également servi à réaliser le tableau du fort, qu’il a corrigé aux fur et à mesure que de nouvelles connaissances ont été acquises.

 

Source : Archives André Brauch.

Plan de masse réalisé par André Brauch.

 

Caractéristiques générales

 

Courte synthèse

 

Le fort Grossherzog von Baden a été construit selon un plan qui a servi de modèle pour la construction de tous les forts détachés allemands de ceinture de ce type, communément appelés forts de type « Biehler ».

Fort V, Fort Oberhausbergen, Fort Grossherzog von Baden (août 1872-1875) dénommé fort Maréchal Pétain en 1919 puis fort Frère vers 1945, a été construit par la le consortium d'entrepreneurs « August Pasdach & Compagnie ». Il s'agit d'un grand fort détaché de ceinture à fossé sec, au tracé pentagonal de lunette aplatie avec gorge rentrante.

Il comprend : 4 traverses-abris et 5 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plateformes d’artillerie simple par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 11 + 6 + 6 + 9 travées de casemates et des latrines comportant 4 pièces à l’extrémité de chaque aile ; une grande poudrière sous chaque flanc ; flanquement des fossés par les remparts, par une caponnière double de saillant, par deux caponnières d’épaule et par les deux coffres de la caserne de gorge sur deux niveau  ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde et une grand poudrière de gorge avec locaux de chargement de l’artillerie ; un pont d’accès en maçonnerie avec pilier central permettant le franchissement du fossé de gorge ; un système de contre mine sur les deux faces avec galerie enveloppe et magasins à poudre, 4 galerie d’écoute sur le saillant et 2 galeries d’écoute sur chaque angle d’épaule.

Vers 1877, aménagement de deux positions pour 4 canons de 15 cm fretté long sur affût de côte, soit deux pièces sur le parapet d’artillerie des faces droite et gauche.

1887-1894 environ : Renforcement d’une partie de l’ouvrage (partie centrale et aile gauche de la caserne de gorge, saillant et locaux d’artillerie de la face et du flanc gauche), remplacement du pont par des rampes, suppression de la caponnière du saillant remplacée par une un coffre double de contrescarpe, renforcement d’une des grandes poudrières du flanc gauche qui est reliée par une poterne de communication avec le casernement de gorge, modification du blockhaus de garde de l’entrée, installation d’une nouvelle sortie troupe sur le saillant et les cours, baisse du profil des remparts, installation d’un poste cuirassé d’observation de l’artillerie « P.B.St. 87 » sur la face gauche et d’une coupole tournante d’observation modèle « W.T.90 » sur la face droite, deux batterie annexes sur les angles de gorge avec magasins à munitions (M30 et M31) reliés par une poterne au fossé de gorge.

Après 8 février 1919 : suppression des 2 canons de 15 cm fretté long sur affût de côte.

1939-1940 : Installation de sanitaires (lavabos, douches, WC) par le génie militaire français. Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques.

 

Garnison - garde

 

1874 – 21/11/1918 : Empire allemand

 

03/03/1877 : Relèves des détachements de garde des forts.

Informations tirées de "L'Allgemeine Militär-Zeitung" de 1877 : « Le dernier hiver s’est fait remarquer par sa douceur relative, qui était en contraste avec le froid vif de l’Est de l’Allemagne ; et comme nous avons également été épargné par les fortes pluies, la météo s’est montrée très favorable sur l’instruction des jeunes recrues faite au mois de décembre. Les présentations des recrues, qui a été faite en présence de leur supérieurs respectifs, sont désormais terminées pour les régiments prussiens, saxons et wurtembergeois locaux. En conséquence, on arrive à nouveau à faire tourner les services de garde de la garnison. Alors qu’avant la formation des recrues ont constituait les détachements de garde de la garnison avec un mélange provenant de divers bataillons, il y a désormais un seul bataillon qui fournit les détachements de garde. Le gardiennage des forts par des détachements de garde « Wacht-Commandos », qui sont relevés tous les mois, est poursuivis de cette façon ».

 

Source : S3277 n°9, du 03/03/1877, p. 72.

 

01/04/1887 : A compter du 1er avril 1887, tous les forts détachés qui ont des casernes sont garnis de troupes. Les autorités militaires allemandes appellent ce système changement de bataillon « Bataillons-Wechsel », c’est-à-dire qu’un bataillon de chaque régiment d’infanterie est désigné pour assurer les services de garnison pendant une année. La direction des fortifications est actuellement en pourparlers avec les propriétaires pour l’achat des terrains servant de champs d’exercices. Tous ces forts sont munis de tout ce qui sera nécessaire pour recevoir leurs garnisons au complet. Ainsi, ce bataillon détache en règle générale deux compagnies dans chaque grand fort dont il doit assurer la garde. Au Fort Grossherzog von Baden, c’est le régiment d’infanterie saxon « Infanterie-Regiment Nr. 105 » de Strasbourg qui détache en permanence deux compagnies du 1er bataillon qui s’installent au fort Frère pour une période d’un an. Cette compagnie fournie tous les jours, pour une période de 24 heures, un petit détachement de garde. Toutefois, quelques années après, les deux compagnies du régiment d’infanterie 105 sont remplacés par deux compagnie du 2ème groupement d’artillerie à pied du « Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 10 ». Les 4 batteries de ce groupe d’artillerie vont se succéder deux par deux, jusqu’au début de la guerre en août 1914.

 

10/1896 : Garnison permanente : 7ème et 8ème Batterie du 2e groupe d’artillerie du régiment d’artillerie de forteresse « Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 10 ». Les mêmes unités sont encore mentionnées en automne 1898.

 

10/1899 : Garnison permanente : 5ème et 6ème Batterie du 2e groupe d’artillerie du régiment d’artillerie de forteresse « Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 10 ».

 

1902 : Règlement de garnison de Strasbourg. Garde fournie par le Fort Fransecky, relevé toutes les 24 heures. Effectif : 1 caporal « Gefreiter » et 1 homme du rang. Poste de jour : 1 « Patrouilleur » (sentinelle mobile), avec cartouches.

 

10/1900 : Garnison permanente : 7ème et 8ème Batterie du 2e groupe d’artillerie du régiment d’artillerie de forteresse « Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 10 ».

 

05/1901 : Garnison permanente : 7ème et 8ème Batterie du 2e groupe d’artillerie du régiment d’artillerie de forteresse « Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 10  ». Deux officiers résident au fort : les sous-lieutenants « Leutnant » Lenssen et Schwacke.

 

10/1901 : 7ème et 8ème Batterie du 2e groupe d’artillerie du régiment d’artillerie de forteresse « Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 10 ».

 

10/1902 : Garnison permanente : 5ème et 6ème Batterie du 2e groupe d’artillerie du régiment d’artillerie de forteresse « Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 10 ».

 

10/1903 : Garnison permanente : 5ème et 6ème Batterie du 2e groupe d’artillerie du régiment d’artillerie de forteresse « Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 10 ».

 

10/1904 : Garnison permanente : 7ème et 8ème Batterie du 2e groupe d’artillerie du régiment d’artillerie de forteresse « Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 10 ».

 

10/1906 : Garnison permanente : 7ème et 8ème Batterie du 2e groupe d’artillerie du régiment d’artillerie de forteresse « Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 10 ».

 

10/1907 : Garnison permanente : 5ème et 6ème Batterie du 2e groupe d’artillerie du régiment d’artillerie de forteresse « Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 10 ».

 

07/1908 : Garnison permanente : 5ème et 6ème Batterie du 2e groupe d’artillerie du régiment d’artillerie de forteresse « Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 10 ».

 

12/1908-03/1909 : Garnison permanente : 7ème et 8ème Batterie du 2e groupe d’artillerie du régiment d’artillerie de forteresse « Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 10 ».

 

07/1914 : Garnison permanente : 7ème et 8ème Batterie du 2e groupe d’artillerie du régiment d’artillerie de forteresse « Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 10 ».

 

02/08/1914 : 1er jour de mobilisation générale en Allemagne.

Au fur et à mesure de leur arrivée, les unités de réserves ou territoriales remplacent les postes de garde et garnisons de forts et ouvrages de Strasbourg.

 

22/11/1918 : Garnison française

 

A partir du 22/11/1918, c’est une garnison française qui assure la garde de l’ouvrage. Le détail des unités qui assurait la garde n’est pas connu. Il existe toutefois quelques photographies du 17e régiment du génie au sein du fort Maréchal Pétain. Dans une exposition présentée au fort Frère vers 2002, on évoque que le 1er régiment de chasseurs à pied (je pense plutôt le 1e Bataillon de Chasseur à pied) a assuré la garde avec une cinquantaine d’hommes, ainsi que le 1er régiment du génie et vers 1938-1939 le 18e régiment du génie. Compte tenu que cette exposition avait été préparée par des élèves et que je n’ai trouvé aucun document cette information, elle est à traiter avec précaution. Ce qui est certain, c’est qu'une annexe du Centre secondaire mobilisation du génie n°1 (CMG 1) était bien au fort en 1933, confirmé grâce à un courrier mis en vente sur le site Delcampe.

 

Des graffitis relevés dans le fort complète également ces informations. En règles générales il s’agit du nom, du contingent et de la date qui attestent la présence de soldats effectuant leur service militaire au fort Maréchal Pétain : R.J. 10/10/1922 ; Protin René classe 1923 ; Guérin Gilbert 16/10/1924 ; 19/04/1936.

 

1924 environ : Le fort est utilisé par les sapeurs du 17e régiment du génie de Strasbourg. Sur le fronton de l'entrée, le nom du fort à cette époque : Maréchal Pétain. 

1924 environ : Unité du 17e régiment du génie sur le pont à l’entrée du fort.

Sources : Archives BP et MJR.

 

1935-1939 environ : Centre secondaire de Mobilisation du Génie n°1 (CMG 1). Un dépôt de matériels et d’équipement destiné à équiper les unités du génie en cas de mobilisation. En effet dès la mobilisation, le 1er régiment du génie est dissous et forme avec le CMG1 de nombreuses unités du génie qui rejoignant les différentes grandes unités de l'Est de la France. 

 

18/06/1940 – 23/11/1940 : Garnison Allemande

 

19/06/1940 – 12h00

Vers midi, les sections de reconnaissance allemandes pénètrent dans Strasbourg par les faubourgs ouest. A 12h30, le drapeau allemand flotte sur la cathédrale. Le général Schmitt qui s’est installé à l’hôtel de ville, ordonne alors au responsable de la police municipale resté sur place d’envoyer des policiers jusqu’aux casemates du Rhin afin de sommer les occupants de se rendre. De retour à la mairie, les agents révèleront que les casemates sont désertes. Le général Schmitt n’aura pas eu grand mérite à s’emparer de Strasbourg. 

 

Source : S2110, p. 160.

 

19/06/1940 – 23/11/1940

Durant l’annexion de fait de l’Alsace-Lorraine, et compte tenu que l’Allemagne Nazi ne reconnaît pas le traité de Versailles, le fort reprend à priori son nom d’origine (a vérifier puisqu'un grafiti de cette époque cite le fort Pétain). Le fort est donc pris en compte par la Wehrmacht. Ultérieurement pendant la guerre, il accueille des prisonniers russes ou éventuellement yougoslaves. A priori peu de temps avant la libération de Strasbourg, une unité de SS autrichiens aurait assuré la défense du fort. Malheureusement, nous ne disposons que de peu de détails sur cette période, hormis quelques rares graffitis.

 

1941 – 1942

R.A.D. Abteilung 8/295, unité du Reichsarbeitsdienst service du travail obligatoire provenant à priori de Fribourg, mais ayant en ses rangs des Alsaciens. En 1940 – 1942, des unités du R.A.D. ont travaillé à Strasbourg notamment sur les chantiers de reconstruction de ponts provisoires sur les cours d’eau. A priori, d’après ces graffitis une unité était stationnée au fort Frère, soit pour effectuer des travaux aux alentours, soit pour l’instruction.

 

Détail des graffitis :

« Arbeitsmann Alphonse Schwoerer Bischwiller Elsass R.A.D. Abtg. 8/295 den 26-2-1942 ».

« Parole Heimat Reinhold Vollmer RAD 8/295 ». « 17 XII 1941 ». « RAD K. 8/275 Entlassung 28.3.42 ».

« O. Nihs 9.4.42 ».

 

23/11/1944 – Fin des années 1960 environ : Garnison française

 

23/11/1944 – 1945 : Unités françaises. Une unité américaine a occupé le fort en décembre et à priori au début du mois de janvier 1944.

 

1946 – fin des années 1960 environ : Un détachement français de la garnison qui assurait la garde du dépôt et terrain d’instruction. Aucun détail n’est connu à ce jour hormis qu’une cuisine et un réfectoire était maintenu en service.

 

Classement de l’ouvrage

 

22 juillet 1876

Le fort Großherzog von Baden fait partie de la place forte de Strasbourg, une place forte classée dans les places avec armement de 1ère classe. En effet, d’après une décision prise récemment par le ministre de la guerre prussien et rapportée par l’Allgemeine Miltair Zeitung du 22 juillet 1876, les places fortes allemandes sont classées ainsi qu’il suit :

1° Forteresses avec armement de première classe : Strasbourg, Rastadt, Mayence, Metz, Coblence, Cologne, Wesel, Ulm, Magdebourg, Glogau, Neisse, Kustrin, Spandau, Thorn, Posen, Dantzig, Königsberg.

 

Source : S0353.

 

02/08/1914

Mobilisation général en Allemagne.

Avec le début de la mise en état de défense de la place forte de Strasbourg, le Fort Grossherzog von Baden fait partie intégrante du secteur Nord-Ouest de la place forte.

La liste des unités qui ont occupé l’ouvrage pendant la première guerre mondiale n’est pas connue.

 

07/04/1932

 

Parution dans le journal officiel du décret. « Place de Strasbourg. Le président de la République française, sur le rapport du ministre de la défense nationale, vu les lois des 10 juillet 1791, 17 juillet 1819 et 10 juillet 1851 concernant le classement et la conservation des places de guerre et postes militaires, ainsi que les servitudes imposées à la propriété autour des fortifications pour la défense de l’Etat ; Vue le décret règlementaire du 10 août 1853 pour l’application des lois précitées, décrète : « Article 1er. Est constitué en polygone exceptionnel la partie de la 2e zone de servitude du fort Maréchal Pétain, dépendant de la place de Strasbourg, figurée par une teinte jaune sur le croquis annexé au présent décret. Les constructions de toute nature sont autorisées à l’intérieur de ce polygone, sous réserve de l’accomplissement des formalités prévues à l’article 27 du décret du 10 août 1853.

Article 2. Le ministre de la défense nationale est chargé de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française. Fait à Paris, le 7 avril 1932, Paul Doumer. Le ministre de la défense nationale, François Piétri ».

 

 

06/07/1933

Première série des places de guerre.

D’après la loi du 6 juillet 1933 relative aux fortifications de Strasbourg, publiée au Journal Officiel du 7 juillet 1933, l’ouvrage Neuf-Empert est classé en première série au tableau de classement des places de guerre. Voici une partie de ce texte de loi : Art. 1er. – Sont classé en première série et figureront désormais à ce titre au tableau de classement des places de guerre et ouvrages défensifs de la France les ouvrages détachés indiqués ci-après : ouvrage de Neuf-Empert, fort-Ney, ouvrage Rapp-Ney, fort Rapp, fort Desaix, fort Ducrot, batterie des Cerisiers, fort Foch, fort Pétain, fort Lefebvre, fort Uhrich, ouvrage Uhrich-Hoche, fort Hoche, batterie d’Altenheim, batterie des Paysans, ouvrage du kilomètre 119, abris à munitions M69 et M70. Art. 3. Sont maintenus non classés, sans démolition, les ouvrages détachés de Strasbourg indiqués ci-après : ouvrage Pétain-Kléber, fort Kléber, fort Joffre, ouvrage Joffre-Lefebvre, ainsi que les ouvrages bétonnés divers compris entre les forts Pétain (exclu) et Lefebvre (inclus).

 

Moyens de communication

 

Dès la construction des forts détachés de la nouvelle ceinture de fortifications de Strasbourg, les autorités militaires allemandes installent immédiatement un réseau télégraphique filaire souterrain utilisant des signaux du « code Morse » qui relie les ouvrages de fortification de la place au bureau du gouverneur et la place elle-même à l’état-major à Berlin. En cas de rupture de ces lignes de communications il reste l’héliotrope qui permet de communiquer par signal lumineux également avec le code « Morse », en utilisant le soleil ou une lampe à acétylène, et en dernier lieu les pigeons voyageurs dont la station principale est située à l’Esplanade à Strasbourg. Naturellement nous n’oublions pas les messages et courriers portés par des soldats entre le fort et les services de la place forte. A la fin du XIXe siècle, le courrier est porté tous les jours avec des bicyclettes et le téléphone qui utilise en partie le réseau télégraphique, remplace la télégraphie.

 

La description détaillée des moyens de communication est disponible sur la page La place de Strasbourg / Son histoire.

 

Accès et visites

 

Propriétaire

 

1872 – 21/11/1918

Ouvrage de fortification de l’empire allemand. Le terrain appartenant au service des fortifications est délimité par des bornes portant un marquage « F.G. », c’est-à-dire terrain des fortifications « Festungs-Gelände ».

 

22/11/1918 – 18/06/1940

Terrain militaire français.

 

19/06/1940 – 22/11/1944

Terrain militaire allemand.

 

23/11/1944 – A nos jours

Terrain militaire français.

 

2000 – A nos jours

Le fort Frère, situé actuellement sur un terrain militaire, qui est géré par la section « Fortification » du Club Sportif et Artistique de Garnison de Strasbourg CSAGS) dont la majorité des membres œuvrent également au sein de l’association Cercle d’Etudes et de Sauvegarde des Fortifications de Strasbourg (CESFS). Vous pouvez visiter ce fort sous les conditions précisées en première page de ce site. A partir d’Oberhausbergen, en face de l’église protestante, l’accès au fort est balisé.

Oberhausbergen, panneaux implantés en face de l’église protestante.

Photographies © MJR 25/02/2017.

 

Description

 

Voici diverses description dont l’origine est précisée. Lors des missions de renseignements réalisés par les Français, il est évident qu’ils ne pouvaient pas toujours accéder à l’intérieur des ouvrages. Les descriptions sont certes détaillées mais les erreurs sont possibles.

 

21/08/1874

Description du fort n°5 à Oberhausbergen. Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions sur l’avancement des travaux à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 (document incomplet d’où les passages incomplets) : « Détail du fort n°5 d’Oberhausbergen. … La forme générale est celle d’un pentagone très allongé, les faces forment entre elles un angle assez obtus qui peut être évalué à 150 ou 155°, tandis que les flancs sont inclinés de 10° environ sur la capitale. Le relief est de 9,00 m au-dessus du terrain naturel et de 6,00 m au-dessus de la crête du glacis. Le plan général des crêtes a une légère inclinaison que l’on a estimé à 0,75 m. Le parapet de la gorge est coté 5,00 m soit 2,70 m au-dessus de la crête du glacis. Le ressaut qui résulte de cette différence de niveau entre l’extrémité du flanc et le parapet de la gorge est racheté par une traverse formant parados pour la dernière pièce du flanc et pour les défenseurs de la gorge. Une grande traverse divise le fort en deux et se termine dans le plan du talus extérieur de la gorge. Elle a 2,00 m environ de relief au-dessus des crêtes. Les faces sont traversées de deux en deux pièces, les traverses sont au nombre de 4 pour chaque face. Leur espacement n’a pas pu être déterminé exactement, on l’a évalué à 20,00 mètres en supposant que l’on construirait en temps de guerre… manque la fin. … au sommet de 7,50 m et leur relief de 1,50 m au-dessus de la crête intérieure et 2,50 m au-dessus de la crête extérieure. Les traverses sont d’ailleurs prolongées jusqu’au talus extérieur dans lequel elles se profilent. Sur le flanc des traverses au nombre de 4 également, couvrent chacune une pièce. Leurs dimensions paraissent sensiblement les mêmes que sur les faces.

Escarpe.

L’escarpe des faces et des flancs est détachée : elle a une hauteur totale de 5,00 m environ, et le chemin de ronde de 3,00 m de largeur est à 2,00 m au-dessus du fond du fossé. Les contrescarpes revêtues à 7,00 m de hauteur, elle est surmontée immédiatement par le talus du glacis. Les forts n’ayant ni chemin couvert ni chemin de ronde extérieur.

La largeur du fossé est de 10,00 m environ ; cette largeur correspond exactement aux dimensions des ailerons et de la caponnière dont il tire son flanquement. Les ailerons et la caponnière contiennent à chaque étage deux casemates ; l’étage inférieur est organisé pour l’artillerie ; deux poternes donnent accès au chemin de ronde à l’étage supérieur. Un fossé diamant met les étages inférieurs à l’abri de l’escalade.

Le fossé de la gorge est flanqué par une brisure ménagée dans la caserne et dont la longueur est suffisante pour deux casemates abritant deux pièces légères.

Le terre-plein de l’ouvrage … manque la fin.

… deux côtés de chaque traverse avec le terre-plein inférieur qui est à 1,50 m plus bas, et sur lequel s’ouvrent les abris traverse. Les traverses des faces sont toutes creuses ; il paraît en être de même des traverses des flancs. Leurs abris communiquent par un escalier avec des locaux voûtés établis au niveau de la cour. C’est ce que fait supposer du moins la construction des forts à fossés plein d’eau dans lesquels cette disposition est évidente. Un couloir donne accès aux magasins à projectiles et aux magasins à poudre, qui sont situés sous les angles d’épaule et à l’extrémité des flancs comme l’indiquent les cheminées d’aérage placées en ces points.

Terre-plein.

Le terre-plein bas et le terre-plein communiquent par des passages ménagés sous la traverse en capitale. D’autres passages plus larges établis, l’un au pied du talus du terre-plein, l’autre à la gorge, permettent de passer d’une moitié de la cour à l’autre.

C’est probablement de chaque côté de la traverse en capitale que sont construits sous le terre-plein les abris que les Allemands organisent toujours dans leurs forts pour les troupes de piquet et auxquels ils donnent le nom de « hangars ». C’est également là que doit se trouver le monte-charge au moyen duquel on fait arriver sur le terre-plein bas les munitions nécessaires.

Casernement de la gorge.

Les logements sont installés … manque la fin.

… de 5,00 m de largeur environ non défensives, mais dont les fenêtres en cas de besoin se ferment au moyen de volets en fer. On accède à ces logements par deux poternes situées à chaque extrémité de la gorge près des flancs et dont l’entrée est couverte par une saillie du terre-plein formant traverse ; Le cordon de la caserne est côté 1,50 m, il se raccorde avec l’escarpe du flanc par une position inclinée.

Communication.

Les communications se font par la traverse en capitale dont le massif abrite un passage susceptible en temps de siège de servir de logement. Ce passage d’une part donne accès à la caponnière, de l’autre aboutit à a gorge à un niveau supérieur à celui du 2ème étage de la caserne. Un pont levis intérieur parfaitement abrité est flanqué par les casemates voisines, permet d’interrompre les communications entre le fort et le pont en pierres au moyen duquel on traverse le fossé. Ce pont consiste en deux arches assez surbaissées, qui viennent s’appuyer sur l’escarpe et sur la contrescarpe du fossé de gorge.

Ainsi qu’on l’a dit, le fort n’a ni chemin couvert ni chemin de ronde. Cependant le débouché du pont est couvert par une place d’armes organisée pour la fusillade et dans laquelle se trouvent d’un côté un bâtiment contenant deux casemates, de l’autre un abri à l’épreuve formant l’entrée. Du magasin des munitions des batteries … manque la fin.

… fossés de la gorge on a construit des épaulements de 2,50 m de relief environ destinés à flanquer les abords du fort ou les pentes du plateau. Ces épaulements dont la longueur est de 100 m environ sont des amorces de la ligne de tranchée qui doit relier les ouvrages.

D’après les renseignements recueillis sur place des galeries de mine s’étendent en avant du saillant et des angles d’épaule des forts. Le terrain se prête en effet à la défense souterraine, la colline sur laquelle sont ainsi les ouvrages de Hausbergen étant constitués par le lœss.

Paris, le 21 août 1875. Le Capitaine du Génie. Signature illisible ».

 

Source : S1266.

 

21/08/1874

Description française des forts à fossés secs et pleins d’eau. Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit les forts détachés de Strasbourg à fossés secs ou pleins d’eau à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les forts de Strasbourg tant à fossés secs qu’à fossés pleins d’eau sont conçus dans le même ordre d’idées ! Organisés exclusivement pour l’artillerie, devant être reliés par des tranchés-abris et des batteries intermédiaires que l’on construirait en temps de guerre, ces ouvrages constituent de grandes batteries servant de réduit à la ligne des tranchées et contenant de vastes logements, des nombreux abris et des magasins de munitions intérieurs et extérieurs. …

Les mines s’étendent en avant de certains de ces forts, rien ne semble y avoir été prévu en ce qui concerne l’artillerie pied à pied qui, d’après les idées des Allemands sur la défense offensive des places, devrait être soutenue par les défenseurs des tranchée-abri avoisinantes et par les batteries intermédiaires.

Les forts à fossés secs sont tous semblables ; ils ne diffèrent que par leurs dimensions et par leur armement qui varie de 28 à 22 pièces.

Leur forme est celle d’une lunette aplatie, leur relief peut être évalué à 9 m au-dessus du terrain naturel.

Le fossé étroit et profond tire son flanquement d’une caponnière et à deux ailerons. L’escarpe détachée est tenue très basse, la contrescarpe que surmonte immédiatement le talus du glacis à 7 mètres de hauteur environ.

Source : S2153, p. 390.

 

Une grande traverse en capitale sur laquelle se trouvent les principales communications divise le fort en deux parties et se prolonge jusqu’à la gorge. La gorge terrassée est brisée suivant un tracé bastionné de façon à assurer le flanquement de son fossé ; elle contient 2 étages de logements.

Les pièces sont traversées de deux en deux sur les faces et de pièce en pièce sur les flancs.

Les forts à fossés secs pleins d’eau sont construits sur le même type, seulement les flancs paraissent destinés à recevoir un armement moins considérable. Les logements à deux étages sont installés sous le parapet ; la gorge que ferme un tracé à profil bas de constructions voûtées servent de corps de garde et de logements s’élève à gauche et à droite de la porte d’entrée ; enfin, l’intérieur du fort est divisé par une grande traverse en capitale. On accède au terre-plein par deux rampes en maçonnerie aboutissant aux angles d’épaule ».

 

Source : S1266.

 

21/08/1874

Description de l’emplacement du Fort n°5. Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°5 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°5 est construit à l’extrémité sud du plateau d’où l’on domine la plaine de Wolfisheim, ses vues sur les coteaux en avant sont très étendues et les pentes du plateau sont bien battues ; ses faces sont armées de 18 pièces, les flancs de 10. De chaque côté de la gorge il existe des épaulements qui sont les amorces des tranchées par lesquelles on doit plus tard relier les forts entre eux. Il paraît qu’outre ces ouvrages on doit construire à Mundolsheim à l’extrémité Nord du plateau, et sur l’éperon par lequel se termine une batterie fermée destinées à battre les ravins de Pfettisheim et de Pfulgriesheim à l’époque où a été faite la reconnaissance, il n’y avait encore rien de commencé sur ce point ».

Remarque : les reconnaissances faites par les officiers français ne leur permettent pas en principe d’accéder dans les ouvrages. Il en résulte souvent une description très approximative de l’armement ou des locaux non visibles de l’extérieur.

 

Source : S1266.

 

Les traces laissées par les anciens occupants

 

1872 – 22/11/1919 Traces de la garnison allemande

 

Pendant la période de l’empire allemand, les graffitis réalisés par les différents occupants sont extrêmement rares. A priori la discipline allemande ne permettait pas que le soldat y laisse des traces. On se contentera donc essentiellement des inscriptions officielles et des décors qui ont été autorisés.

Porche d’entrée du fort Frère : Inscription du nom des deux officiers ingénieurs du génie chargés de la surveillance des travaux.

Photographie MJR 11/05/2008.

Panneau indiquant la position de la face droite exposé dans la poterne principale.

Photographie MJR 11/05/2008.

Photographie © MJR 08/2004

Armoirie du Reichsland terre d’empire Alsace-Lorraine peinte dans la pièce n°22 du 1er étage de l’aile gauche de la caserne de gorge du fort Frère.

Photographie © MJR 02/05/2005.

Armoiries du grand-duché de Bade peint sur un mur de la chambre n°22 du 1er étage de l’aile gauche du casernement de gorge du fort Frère. Malheureusement, ces armoiries ont tendance à disparaître, rongée par l’humidité. Actuellement cette pièce n’est pas ouverte à la visite.

Photographie © MJR 02/05/2005

 

Au début du 20e siècle, cette pièce était utilisée en tant que chambre pour l’un des deux officiers qui séjournent en permanence au fort Frère. Le nom des officiers est évoqué dans la rubrique précédente concernant le gardiennage du fort et sa garnison permanente.

Inscription « Walhvacht. R. » c’est-à-dire « Wahl-Wacht Rechts », piquet de garde du rempart droit, pièce n°85a au rez-de-chaussée des casemates d’artillerie sous la face droite, sous la traverse-abri 7 et l’observatoire de guetteur cuirassé et tournant modèle 1890 « W.T . 90 ».

Source : Photographie MJR 04/09/2011

 

1919- 06/1940 Traces de la garnison française

 

A priori pendant cette période, la discipline est un peu plus relâchée qu’à l’époque allemande et quelques soldats graves souvent leur nom et l’année de leur classe de service militaire sur les murs du fort, essentiellement aux emplacements où ils ont monté la garde. On trouve également quelques inscriptions officielles.

Inscription « Silence » dans le couloir de l’aile gauche du 1er étage de la caserne de gorge. Une inscription identique a également été apposée à l’autre bout du couloir.

Photographie © MJR 27/02/2010.

Photographie © MJR 11/02/2020.

Latrines aile droite du casernement de gorge : graffiti de 1924 « Guérin Gilbert. En souvenir du fort Pétain 16 octobre 1924 ».

Photographie © MJR 12/02/2014.

Cage d’escalier, niveau inférieur de l’aile droite de la caserne de gorge.

Photographie © MJR 12/02/2014.

Poterne principale, ancienne écurie : Insigne des électromécaniciens du génie dans cette salle où deux groupes électrogènes et un atelier des électromécaniciens avaient été installés à priori juste avant la 2ème guerre mondiale.

Photographie © 1er RG 02/10/2002.

Aile droite du casernement de gorge, rez-de-chaussée, pièce 34 : Insigne du 1er bataillon de chasseurs à pied.

Source : Photographie © 1er RG 09/03/2016.

Aile droite du casernement de gorge, rez-de-chaussée, pièce 38 : dessin de fantassin au présentez-armes.

Photographie © 1er RG 09/03/2016.

 

Autres graffitis de cette époque :

 

Au niveau des latrines de l’aile droite du casernement de gorge.

« R.J. 10.10.1922 »

« 12/4/36 un jour de cafard ».

 

Locaux d’artillerie sous face droite :

 

« Protin René Cl (classe) 23 » (1923).

 

A priori après la mobilisation générale de 1939, une chapelle a été installée dans l’aile gauche des locaux du saillant du fort Frère. Il s’agissait d’un ancien local de piquet d’alerte. Cette chapelle a été peinte par Wagner, sur les murs du local et sur une toile tendue derrière l’autel. Elle a été consacrée par Mr. Ruch, évêque de Strasbourg.

Fresques peintes par le peintre Wagner dans la chapelle du fort Frère. Malheureusement depuis ces prises de vues, l’humidité a encore rongé ces peintures qui disparaissent petit à petit.

Photographies © MJR 20/09/1998.

 

Autres graffitis de cette époque :

 

Sous la face droite, dans les locaux d’artillerie :

« Souvenirs 10.9.39 »

 

19/07/1940 – 22/11/1944 : Traces de la garnison allemande

 

Graffiti daté du 03/03/1942 d’un membre du R.A.D. « Reichs-Arbeit-Dienst » 8/275 XX, provenant à priori d’Offenburg : « RAD 8/275. 3.3.1942. Fort Petain » (RAD = Service allemand du travail obligatoire).

Photographie © MJR 12/02/2014.

Latrines de l’aile gauche de la caserne de gorge. Autre graffiti du RAD comportant l’inscription « Arbeitsmann Alphonse Schwoerer Bischwiller Elsass R.A.D. Abtg. 8/295 den 26-2-1942 ». Traduction travailleur Alphonse Schwoerer Bischwiller Alsace Unité n°8/295 du travail obligatoire du Reich « Reichs-Arbeitsdienst ».

Photographie © MJR 12/02/2014.

 

En 1940 – 1942, des unités du R.A.D. ont travaillé à Strasbourg notamment sur les chantiers de reconstruction de ponts provisoires sur les cours d’eau. A priori, d’après ces graffitis une unité était stationnée au fort Frère, soit pour effectuer des travaux aux alentours, soit pour l’instruction.

 

Autres graffitis de cette époque :

 

Au niveau des latrines de l’aile droite du casernement de gorge :

« Parole Heimat Reinhold Vollmer RAD 8/295 ».

« 17 XII 1941 ».

« RAD K. 8/275 Entlassung 28.3.42 ».

« O. Nihs 9.4.42 ».

 

12/1944 – début janvier 1944 : Traces de la garnison américaine pendant la seconde guerre mondiale

 

(Rédaction en cours)

 

01/1944 – A nos jours : Traces de la garnison française après la seconde guerre mondiale

Locaux d’artillerie sous face droite, couloir du fond. Graffiti à priori des années 1950. « Une vache mon capitaine ».

Photographie © MJR 30/09/2015.

Graffitis de daté de 1948.

Photographie © MJR 29/04/2011.

Local d’artillerie sous la face gauche : Dessin des années 1960 environ, probablement inspiré par un film comme Sherlock Holmes.

Photographie © MJR 24/05/2017.

 

Faits divers – Accidents – Evénement divers - Dégradations

 

Dans cette rubrique nous vous présentons les principaux accident et les incidents et faits divers survenus au fort Frère et dans ses environs immédiats.

 

26/09/1872

Mittelhausbergen : Rixe avec les ouvriers du fort. Journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°229 du samedi 28 septembre 1872 : Mittelhausbergen, 26 septembre. Dans la soirée de dimanche dernier il y eut à Mittelhausbergen une rixe entre quelques ouvriers du fort et des jeunes gens du village. Un maître puisatier du fort reçut un coup tellement violent sur la tête qu’il expira encore dans la nuit. Hier il a été enterré à Mittelhausbergen. Une instruction judiciaire a été ordonnée sur cette affaire.

 

22/10/1872

Journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin n°251 du jeudi 24 octobre 1872 : Fort d’Oberhausbergen, 23 octobre. Hier à midi est arrivé ici un accident qui aurait facilement pu prendre des proportions bien plus considérables. Trois wagons chargés qui devaient remonter une pente oblique au moyen de machines à vapeur roulèrent, arrivés à mi-chemin, subitement en arrière, le câble étant trop faible pour la charge. Ces wagons roulant à une vitesse toujours croissante furent précipités sur un wagon arrêté sur les mêmes rails et furent tous fortement endommagés. En outre, la machine établie sur le fort à beaucoup souffert. Chose étonnante, les garde-frein ont échappé sans aucun autre dommage.

 

22/01/1873

Le journal Niederrheinische Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié l’avis suivant : Oberhausbergen, 27 janvier. La feuille officielle de l’arrondissement a publié dans son dernier numéro l’avis suivant : L’ouvrier Pawol Stankowski, de Stanislanowo-Poczalkkowo, occupé aux travaux de construction du fort d’Oberhausbergen, a disparu depuis le 6 de ce mois, à 5 heures du soir. A cette heure on l’a vu pour la dernière fois sur le sentier rural entre les villages de Mittel- et de Niederhausbergen. Les personnes qui pourraient donner des renseignements sur cet individu, sont priées de les faire parvenir à l’autorité. Schiltigheim, le 22 janvier 1873. Le commissaire de police, Gehr.

Remarque : Stanislanowo-Poczalkkowo est un village polonais sur la Vistule.

 

23/04/1873

Le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin a publié cet article : Strasbourg, 23 avril. Aujourd’hui on a arrêté à Oberhausbergen deux individus, un Italien et un Français, soupçonnés d’avoir fabriqué de la fausse monnaie. Ils ont essayé d’échapper à la justice par la fuite, et se seraient débarrassés de fausses pièces de cinq francs ; on aurait en outre trouvé dans leur domicile une forme pour en fabriquer. Tous deux ont été conduits en prison.

 

03/08/1873

Article du journal Straßburger Zeitung : Dans la nuit du 2 au 3 août 1873, le bureau du Fort Oberhausbergen a été cambriolé. Une boîte en bois a été volée après effraction de l’armoire où elle était enfermée à clef. Cette boite contenait une cassette laquée verte portant l’inscription “Aug. Pasdach” ; elle contenait une somme de 1 600 Francs, c’est-à-dire : 2 rouleaux de pièces de 100 Francs en or, 350 Francs en pièces d’or de 10 francs, 50 francs en pièces en cuivre et le reste en pièces d’argent. La boite contenait également des quittances et des certificats de payement « Zahlungsbelege » avec les signatures suivantes : Dorley, Wollscheidt, Hentze, Ruppert, Cloth, Höhli, Bolljahn, ainsi qu’une quittance de 100 Francs du chef de station “Stationvorsteher” de Holtzheim, et enfin, un livre de compte relatif aux avances de fonctionnaires “Beamten-Vorschüsse”. Je sollicite l’aide de toutes les autorités de police pour qu’ils mettent en œuvre les investigations nécessaires et nous informe immédiatement sur tous les renseignements obtenus. L’ingénieur Zander du Fort Oberhausbergen a fixé le montant de la récompense à 300 Francs pour quiconque permettrait de faire arrêter l’auteur et récupérer la plus grande partie de la somme volée. Strasbourg, le 6 août 1873. Le juge d’instruction impérial « kaiserliche Untersuchungsrichter » Dr. Kanser.

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Oberhausbergen, 4 août. Dans la nuit de samedi à dimanche, des malfaiteurs ont pénétré dans le bureau de MM. Pasdach et Comp., entrepreneurs au fort d’Oberhausbergen, et y ont volé une somme de plus de 2 000 francs. La police effectue des recherches pour découvrir les auteurs de ce vol audacieux. Remarque : Il est fort probable que ce soit l’ancien associé qui vient de quitter le consortium qui aurait récupéré la caisse ou éventuellement un personnel du chantier.

 

08/09/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Oberhausbergen, 8 septembre. (Corr. Part.) (Incendie). Ce soir un incendie a éclaté quelques minutes avant cinq heures dans la grande cantine Pfisterer, qui appartenait autrefois à M. Emile Guillon, auprès du fort d’Oberhausbergen. Dans un instant toute la baraque en bois fut en flammes, de sorte que dès l’abord il n’y eut pas à penser à la sauver. La cause du sinistre est inconnue jusqu’ici. Le propriétaire de la cantine était absent au moment où l’incendie éclata. C’est la troisième cantine qui a brûlé cet été (deux ont brûlé près de Wolfisheim). On a involontairement dit qu’il pourrait y avoir eu malveillance).

 

19/09/1873

Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Avis. Le public est prévenu que les sentinelles qui gardent le matériel d’artillerie dans les forts détachés de la rive gauche du Rhin sont armées de fusils chargés. Strasbourg, le 19 septembre 1873. Le gouverneur de la forteresse, de Hartmann, général de cavalerie.

 

07/03/1888

Le journal Straßburger Zeitung a publié cet article : Grave accident au Fort Grossherzog von Baden à Oberhausbergen : lors des travaux 8 hommes ont été ensevelis lors d’un éboulement. Le bilan final est de 5 morts et de 3 blessés. Les ouvriers cinq ouvriers décédés sont les suivants : Kilian Weil de Dingsheim (marié) ; Franz Jund d’Oberbetschdorf (marié) ; Adam Stilzenbauer de Duntzenheim (marié) ; Michael Fir d’Oberhausbergen (15 ans) ; Joseph Rußkern, de Mittelhausbergen (15-16 ans).

 

Sources : S0499 du 08/03/1888. S3184 n°2977 du 09/03/1888. S3244 n°41517 du 10/03//1888, p.3.

 

Le biotope du fort Frère

 

Dès lors que les visiteurs et les bénévoles quittent le fort Frère, la nature se réveille. Après quelques dizaines de minutes de silence, ce sont les animaux qui prennent alors possession des lieux, et ressortent des fourrés et des taillis. Nos membres ont bien pris conscience que le fort pouvait jouer un rôle de biotope et s’attachent ainsi à la préserver. Nos membres concilient autant que possible leurs actions de restauration et de visites de l’ouvrage avec la préservation de nos espèces animales.

Un écureuil profite du mur et des grilles situées de part et d’autre de la porte d’entrée du tambour (entrée du fort) pour rejoindre la petite zone forestière plantée par l'armée impériale allemande, autour du fort et le long de la route stratégique. Ils veillent toujours à rester près des grilles lors des déplacements pour éviter l’attaque des nombreux rapaces présents sur le site.

Source : Photographies © MJR 07/09/2019.

 

Le fort renferme des dizaines d’espèces d’oiseaux, et ce site protégé de l’extérieur par un mur d’enceinte et entouré par un petit massif forestier qui couvre le sommet de la colline, est un lieu idéal pour la nidification, que ce soit dans les arbres, les hautes herbes et broussailles et les nombreux locaux du fort. De temps en temps des perdrix profitent des surfaces en herbe bien verte des fossés du fort, en journée les oiseaux réapparaissent, mais toujours avec précaution, car une importante colonie de chouettes séjourne en différents endroits du fort ainsi qu’un couple de buse qui a élu domicile dans un arbre. Souvent leurs cris stridents et inquiétants percent le silence de la nuit. Tous les hivers les divers passereaux, mésanges, rouges-gorges, sitelles torchepot, moineaux friquets, apprécient le buffet de graines et de boules de graisse que le leur rapporte. Au plus fort de l’hiver, même les pics épeiche et bouviers se déplacement sur les points de nourrissage.

« Mimi » la grosse mésange charbonnière qui me surveille. Elle est le chef de bande des passereaux qui fréquentent le point de nourrissage du musée de l’aile droite de la caserne de gorge. Elle prévient les autres lorsque je rempli les mangeoires et donne l’alerte en cas de danger. Vue la largeur du trait noir sur le ventre, il s’agit peut-être d’un mâle. Cependant elle est assez farouche et n’aime pas du tout mon appareil photo, surtout avec le avec le zoom.

Photographie MJR 2022.

 

Lors des journées où il y a peu de bénévoles au fort, certains oiseaux qui connaissent ma voiture rouge, m’accueillent à l’entrée du fort, comme « Piu Piu » le rouge gorge et ses congénères, et dès fois une dizaine de mésanges bleues qui m’accompagne à la sortie jusqu’à la porte. Souvent le rouge gorge me suit, et par ensuite au fond du fossé de gorge droit pour prévenir de mon arrivée les autres passereaux de l’arrivée du ravitaillement hivernal. En hiver, je compte environ 50 passages d’oiseaux divers en 5 minutes lorsqu’ils viennent se nourrir au niveau du musée. Ce constat a été fait en 2021 et 2022.

Une sitelle torchepot, oiseau acrobate capable de descendre la tête en bas sur le montant de la fenêtre. On a environ 4 sitelles qui viennent sur le point de nourrissage du musée. Photographie MJR 2022.

« Piu Piu » le rouge gorge, dans la salle musée. Il préfère manger sur le parquet plutôt que de se servir dans les mangeoires. Sur la photographie il est à 2 m de moi et m’observe entrain de photographier les oiseaux. Photographie MJR 2022.

 

J’ai l’impression que lorsque je suis présent ils en profitent pour venir sur ce point de nourrissage sans être guetté par Edwige la chouette. Cette dernière est surtout intéressée par les rongeurs qui récupèrent les graines qui tombent au bas des fenêtres à chaque envol des oiseaux. Quelques merles fréquentent également la forêt avoisinante et les fossés du fort. Au cœur de l’hiver je leur ramène des pommes.

Déménagement d’une chouette à cause des travaux vers 2013 environ.

 Photographie CESFS.

Autre clients assez gloutons, les écureuils. Ils grimpent le long de la façade jusqu’au deux trois points de nourrissage, et mangent les graines de tournesol et les boules de graisse. Ils sont très malins puisqu’ils arrivent à dévisser certaines mangeoires. Lorsqu’ils arrivent à ouvrir un sceau contenant des graines de tournesol, il ne me reste plus que des cosses vides. Chaque hiver ce sont environ 20 kg à 30 kg de graines de tournesol que je leur rapporte.

Mésange bleue et sitelle sur le point de nourrissage du musée. Ces gros blocs de graisse mélangé à des insectes étaient très prisés par les oiseaux. Malheureusement on ne les trouve plus dans les commerces. Pour les petites boules de graisses, je n’utilise plus de boules enveloppées de plastique qui risquent de blesser les oiseaux. Photographie MJR 2022.

 

En été on peut également apercevoir de nombreux lézards des murailles qui sortent dès qu’il fait beau et chaud ; ils parcourent même les couloirs du fort à la recherche de délicieux insectes.

Au cours de l’été 2023, j’ai également remarqué le passage de deux cigognes qui s’intéressent aux rongeurs et batraciens présents dans le fossé du fort.

 

En juillet 2019, Franck Burckel a dû intervenir pour sauver cinq petites chouettes effraye dont les parents ont a priori été victimes d’un prédateur. Les cinq petits ont été transférés au centre de la L.P.O. de Rosenwiller et aux dernières nouvelles, grâce aux soins des bénévoles, ils sont désormais hors de danger et même la plus petite est sauvée. A priori à cause de la présence des nombreux rapaces, nous n’avons que très peu de rongeurs. Sur le mur d’enceinte du tambour à l’entrée du fort, on voit passer régulièrement des écureuils. D’après un site internet spécialisé, une colonie de martinets, une espèce actuellement assez rare en Alsace, aurait élue domicile dans le fossé du flanc droit du fort et sur la tour télmécom devant le fort. Quelques lézards viennent régulièrement prendre un bain de soleil sur les murs de la caserne de gorge et de nombreux insectes ont élus domicile dans cette végétation luxuriante. 

Plusieurs couples de chouettes effraye séjourne dans les locaux du fort Frère. Malheureusement le couple de chouettes logeant au 1er étage du casernement de gorge, dans une lucarne d'observation de la casemate de flanquement, a dû être surpris à priori par une martre ou un renard, puisque nous avons retrouvé quelques restes de ces rapaces. Les cinq petits étant désormais orphelins, Franck Burckel les a ramenés au centre LPO de Rosenwiller. Ils ont tous été sauvés. 

Photographies © Franck Burckel 07/2019.

Photographies © L.P.O. 07/2019.

 

En juillet 2019, une année particulièrement chaude où l’herbe avait jauni à l’extérieur du fort, nous avons eu une visite surprise alors que le porte était ouverte pour le passage des voitures des bénévoles. Un petit chevreuil, sans doute attiré par l’herbe bien verte du fossé du fort, nous a rendu visite. Il a fallu l’attraper pour lui rendre sa liberté à l’extérieur de l’ouvrage.

Photographies CESFS 2019-07 environ.

 

Les animaux domestiques apprécient également le site du fort Frère. Les chiens peuvent accompagner leur maître pendant la visite guidée sous réserve qu’ils soient sociables. Lorsque nous ouvrons à nouveau les portes, nous avons souvent la visite des chiens des nombreux promeneurs qui passent sur la colline. Ces derniers passent généralement nous rendre visite car ils savent qu’une écuelle d’eau fraîche les attend au « toutou-bar ». Malheureusement, certains chats du village viennent également chasser les oiseaux au fort ou s’intéressent aux rongeurs.

 

Je mets également en place des nichoirs, malheureusement peu utilisé pour l’instant. Il reste à en trouver la raison. Il est possible qu’ils se méfient des écureuils qui s’attaquent au nids avec les oisillons au printemps, lorsqu’ils ont consommé leurs réserves et que les noix et noisettes ne sont pas encore mures. Bien qu'à force de venir se nourrir tout l'hiver sur les mangeoires, leur tour de taille ne permet plus d'entrer dans les nids. 

Les rouges gorges nichent aussi dans des pièces peu fréquentées du fort. D’autres installent des nids dans les hautes herbes des zones qui ne font pas l’objet de tontes systématiques pour l’accès des visiteurs.

Photographie MJR 2021.

 

Compte tenu des difficultés de prendre des photos des animaux relativement farouches, petit à petit d’autres photographies viendront compléter cette rubrique. Par ailleurs, un don de quelques graines de tournesol peut aider nos oiseaux à passer la mauvaise saison.

 

Etat de l’ouvrage et intérêt patrimonial

 

Le fort Frère est un des rares grand forts détachés allemands de type Biehler dont le bâti, le chemin couvert et le glacis sont encore complets. Ce fort à servi de modèle aux quelques 67 forts de ce type construits dans l’empire allemand au cours des années 1872 – 1890. La plupart des ouvrages présents sur le territoire allemand ont été complètement ou en grande partie arrasés. Il reste certes quelques forts de l’ancien front Est de l’empire allemand, qui sont actuellement en Pologne ou dans l'enclave russe de Kaliningrad, ancienne place forte de Königsberg. Ces derniers ont été fortement endommagés ou transformés. Reste les forts de la rive gauche du Rhin à Strasbourg. Il existe trois grands forts détachés à fossés secs : le fort Foch qui a été en grande partie détruit par une explosion accidentelle, le fort Kléber dont le fossé a été modifié et partiellement comblé et dont le glacis a en grande partie disparu ; il ne reste plus que le fort Frère qui est en grande partie intact ; seuls les deux abris à munitions des batteries annexes ont été fermés ou remblayé par mesure de sécurité. Avec ses superbes façades de gorges recouvertes d’un plaquage en grès rose des Vosges, un aspect architectural uniquement présent à Strasbourg, ce fort est un des derniers grands forts complets de type Biehler, un des derniers joyaux du patrimoine européen. Bien que déjà protégé par sa situation, il serait souhaitable à l’avenir qu’il fasse l’objet de mesures de protection.

 

Mesure de protection : Edifice non protégé aux monuments historiques.

 

Référence inventaire du patrimoine : Fort Frère : n°67171013.

 

Autres éléments du patrimoine présents au fort Frère

 

Monument aux morts de la guerre de 1870 dont l’aigle original est au fort Frère : n°67171016.

Situé dans la cour de l’église protestante, l’aigle original très endommagé a été transféré au fort frère et c’est une réplique en résine qui a pris sa place sur le monument. L’aigle original a été restauré par l’association gérant le fort Frère et est exposé au public lors des visites guidées.

 

Chapelle du fort Frère : installée en 1939-1940 dans l’aile gauche du saillant, dans une ancienne salle d’alerte, elle comporte des fresques murales peintes par Wagner. Elle a également été inventorié au titre du patrimoine.

 

Sources

 

S0022 

Roger Bruge : Histoire de la ligne Maginot 1 : Faites sauter la ligne Maginot ; Editions Librairie Arthème Fayard, 1973.

 

S0023

Bruge, Roger : Offensive sur le Rhin, Librairie Arthème Fayard, 1977, réédition de 1986.

 

S0083.

Dumsky, Walter : Die deutschen Festungen von 1871 bis 1914 : Strategische Bedeutung und technische Entwicklung.  Erlanger Historische Studien herausgegeben von Professor Dr. Karl-Heinz Ruffmann Professor Dr. Hubert Rumpel. Bd. / Vol. 11 ; Peter Lang, Frankfurt am Main, New York, Paris, 1987. 

 

S0111

Grabau, Albert, Dr., Major a.D. : Das Festungsproblem in Deutschland und seine Auswirkung auf die strategische Lage von 1870-1914 ; Junker und Dünnhaupt Verlag Berlin ; 1933.

 

S0126

Revue historique des Armées n°3-1981, Vincennes, 1981.

 

S0141

Architekten und Ingenieuren-Verein für Elsass-Lothringen : Strassburg und seine Bauten ; Verlag von Karl J. Trübner, 1894, réédition par Editions Culture et Civilisation, Bruxelles, 1980.

 

S0155

Straßburger-Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1872.

 

S0156

Straßburger-Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1873.

 

S0170

Straßburger-Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1877.

 

S0175

Burtscher, Philippe : De la ceinture fortifiée de Strasbourg à la Position de la Bruche, Editeur : Cercle d’Etudes des Fortifications et Société d’Histoire de Mutzig et environs, 1999.

 

S0191

Straßburger-Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1874.

 

S0195

Les forts de Strasbourg et leur contexte fortifié 1870 à 1918 ; Exposition de tableaux originaux André Brauch, 1997.

 

S0196

Bour, Bernard : Le Fort de Mutzig 1893-1945, Feste Kaiser Wilhelm II 1893-1918, 1992.

 

S0198

Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1875.

 

S0200

Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1876.

 

S0214

Straßburger-Zeitung und Amtliche Narichten für Elsaß-Lothringen 1878.

 

S0215

L’Alsacien journal du peuple et du commerce ; Elsässische Volks und Handels-Zeitung 1871.

 

S0234

Fortifikation, Sonderausgabe 3: Straßburg die Geschichte seiner Befestigung, Interfest, Saarbrücken, 1996.

Rainer Schröder : Strassburg – Von den Römer bis 1870 ; pages 6-40 ;

Günter Barthel : Die Belagerung 1870 ; pages 39-51 ;

Werner Lacoste : Die Reichsfestung Strassburg ; pages 54-80 ;

Friedrich Wein : Die drei rechtsrheinische Forts von Strassburg ; pages 81-82 ;

Herbert Jäger / Dennis Quarmby : Die eiserne Grabenwehren von Strassburg ; pages 83-91 ;

Eugène Brisbois : Die deutschen Befestigungen im Süden von Reichstett ; pages 92-109 ;

Bernard Bour : Die Feste Kaiser Wilhelm II ; pages 110-123 ;

Andreas Boy : Die verteidigung Strassburgs im Rahmen der Maginotlinie ; pages 124-129.

 

S0289

XV. Armee-Korps. Garnison-Pläne, cartes et plans des garnisons du 15e corps d’armée allemand, échelles 1 :25 000e, 1 : 10 000 et 1 : 2 500, Litographische Anstalt Bogdan Gisevius, Berlin, 1912.

 

S0340

Revue militaire de l’étranger 1874.

 

S0350

Plessix : Manuel complet de fortification, 1883.

 

S0353

Revue militaire de l’étranger 1876, tome 9 & 10.

 

S0440

Documents, photographies, dessins, archives, des anciennes expositions du Fort Frère, 2002 environ.

 

S0474

Revue militaire de l’Etranger de 1873.

 

S0476

Revue militaire de l’étranger n°69 du 11 décembre 1872, tome 2.

 

S0499

Landes-Zeitung für Elsaß-Lothringen 1888.

 

S0590

Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1871.

 

S0596

Schirmer, Hermann, Generalleutnant a.D. : Das Gerät der Artillerie vor, in und nach dem Weltkrieg, V. Teil : Das Gerät der schweren Artillerie, Verlag Bernard & Graefe, Berlin, 1937.

 

S0599

Fortifikation, Sonderausgabe 3: Straßburg die Geschichte seiner Befestigung, Interfest, Saarbrücken, 4. Auflage, 1998.

Schröder, Rainer : Strassburg – Von den Römern bis 1870, p. 6.

Barthel, Günther : Die Belagerung 1870, p. 41.

Lacoste, Werner : Die Reichsfestung Strassburg, p.54.

Lacoste, Werner : Anlagen zur Reichsfestung Strassburg :

1. Gutachten der Generale Graf von Moltke und von Kameke, p. 133.

2. Gutachten von Biehler zu den Strassburger Forts, p. 137.

3. Allgemeiner tactischer Theil des fortificatorischen Armierungs-Entwurfes, p. 145.

4. Beschreibung der Festung Strassburg von ihrer Erweiterung ab 1875, p. 149.

5. Pläne der Strassburger Forts, p. 158.

Wein, Friedrich: Di drei rechtsrheinischen Forts von Strassburg bei Kehl, p. 175.

Jäger, Herbert, Quarmby, Dennis : Die eiserne Grabenwehren von Strassburg, p. 178.

Brisbois, Eugène : Die deutschen Befstigungen im Raum Reichstett, p. 187.

Bour, Bernard : Die Feste Kaiser Wilhelm II, p. 207

Maier, Wilhelm : Auf der Feste Kaiser Wilhelm II, p. 221

Boy, Andreas : Die Verteidigung Strassburgs im Rahmen der Maginot Linie, p. 223.

Die Autoren stellen sich vor, p. 229.

 

S0622

Taschenbuch für den Standort Straßburg, Herbst-Ausgabe 1906, ergbenst überreicht von der Heinrich’schen Buch-u. Kunsthandlung (Freihen Et Weber), Straßburg.

 

S0623

Taschenbuch für den Standort Straßburg, Herbst-Ausgabe 1907, ergbenst überreicht von der Heinrich’schen Buch-u. Kunsthandlung (Freihen Et Weber), Straßburg.

 

S0624

Taschenbuch für den Standort Straßburg, Sommer-Ausgabe 1908, ergbenst überreicht von der Heinrich’schen Buch-u. Kunsthandlung (Freihen Et Weber), Straßburg.

 

S0625

Taschenbuch für den Standort Straßburg, Winter-Ausgabe 1908-1909, ergbenst überreicht von der Heinrich’schen Buch-u. Kunsthandlung (Freihen Et Weber), Straßburg.

 

S0633

Taschenbuch für den Standort Straßburg, Sommer-Ausgabe 1914, ergbenst überreicht von der Heinrich’schen Buch-u. Kunsthandlung (Freihen Et Weber), Straßburg.

 

S0634

Dienst-Anweisung für die Verwaltung des Festungs-Telegraphen von Straßburg i. E., 26/08/1899.

 

S0640

Major Friedel : Geschichte des 6. Infanterie-Regiments Nr. 105 „König Wilhelm II. von Württemberg“ ; Stuttgart, 1911.

 

S0650

Quartier-Liste der Garnison und Militärbehörden in Elsass ; Nr.1 – März 1886 ; Angaben der Wohnung sämmtlicher in Straßburg garnisonirenden Offiziere und Militärbeamten, Verlag von A. Wolff, Straßburg.

 

S0662

Central Anzeiger für Elsaß – Indicateur Central d’Alsace 1874.

 

S0671

Taschenbuch für den Standort Straßburg, Herbst-Ausgabe 1903, überreicht von W. Heinrich (J. Bensheimer’s Buch-u. Kunsthandlung), Straßburg.

 

S0672

Taschenbuch für den Standort Straßburg, Herbst-Ausgabe 1904, überreicht von W. Heinrich (J. Bensheimer’s Buch-u. Kunsthandlung), Straßburg.

 

S0677

Frobenius, Hermann, Oberstleutnant a.D. : Unsere Festungen. Entwicklung des Festungswesens in Deutschland seit Einführung der gezogenen Geschütze bis zur neuesten Zeit, Band I : Die Ausgestaltung der Festung ; Posische Buchhandlung, Berlin, 1912.

 

S0679

Elsäßische Anzeiger - Affiches Alsaciennes - Colmarer Zeitung - Journal de Colmar 1881.

 

S0680

Elsaß-Lothringische Zeitung, Straßburg, 1880

 

S0788

Straßburger Bürger-Zeitung, Straßburg, 1898.

 

S0789

Straßburger-Tageblatt, Straßburg, 1898.

 

S0927

Jung : über drahtlose Telegraphie und neuere physikalische Forschungen ; Rede zum Antritt des Rektorats der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg gehalten von Dr. Ferdinand Braun, ord. Professor der Physik, Ernst Siegfried Mittler und Sohn, Berlin, 1896

 

S0963

Brialmont : Influence du tir plongeant et des obus torpilles sur la fortification, atlas ; Bruxelles, 1888.

 

S0964.

Brialmont : Les régions fortifiées, leur application à la défense de plusieurs états européens, atlas, Paris, 1890.

 

S0965

Brialmont, A., lieutenant général, inspecteur général des fortifications et du corps du génie de Belgique : La fortification du temps présent ; Atlas, Bruxelles, 1885.

 

S0966

Brialmont, A. : La fortification du temps présent, tome premier, Guyot Frères imprimeurs, Bruxelles, 1885.

 

S0988

Brunner, Maurice, chevalier, capitaine à l’état-major du Génie autrichien ; Traduction : par J. Bornecque, capitaine au 3e régiment du génie ; Guide pour l’enseignement de la fortification permanente à l’usage des écoles militaires ; Atlas de 16 planches ; Paris, 1877.

 

S1000

Informations, documents et illustrations provenant de divers sites Internet divers.

 

S1070

La première guerre mondiale : Volume I : sur le front, à l’arrière, chronologie ; Volume II : l’album photo inédit ; Editions Nov-édit, 2001.

 

S1071

SHD – Article 1, Carton 23.

 

S1175

Kietzell, Georg von, Major a.D. : Geschichtliche Rückblicke auf die Entwicklung der deutschen Artillerie seit dem Jahre 1866 ; Verlag von A. Bath, Berlin, 1906.

 

S1177

Straßburger Neueste Nachrichten, General-Anzeiger für Elsaß-Lothringen, 1907, Straßburg.

 

S1216

Service Historique de la Défense ; Article 8, Notes de renseignement 1881-1887.

 

S1233

Landes-Zeitung Elsaß-Lothringen de 1887.

 

S1251

Fischer G. & Bour Bernard : Die Feste Kaiser Wilhelm II, La position de Mutzig, Société d’histoire de Mutzig et environs, 1980.

 

S1265

Service historique de la défense : article 8.

 

S1266

Service historique de la Défense : article 8. Note rédigée à Paris le 21 juin 1875.

 

S1267

Service historique de la Défense : article 8.

 

S1333

Straßburger Post 1899.

 

S1335

Straßburger Post 1902, DuMont Schauberg, Straßburg, 1902.

 

S1336

Straßburger-Post 1906, DuMont Schauberg, Straßburg, 1906.

 

S1337

Straßburger-Post 1908.

 

S1338

Straßburger-Post 1906, DuMont Schauberg, Straßburg, 1905.

 

S1463

D.V.E. Nr. 200 Exerzier-Reglement für die Fußartillerie vom 19. November 1908, Ernst Siegfried Mittler und Sohn, Berlin.

 

S1613

Favardin, sous-lieutenant d’artillerie : Etude d’attaque, place de Strasbourg, Fort Bismarck, Ecole d’application de l’artillerie et du génie, Fontainebleau, mémoire du 10 mars 1892,

 

S1715

Mary, Jean-Yves, Hohnadel, Alain et Sicard, Jacques. Sous la direction de François Vauviller : Hommes et ouvrages de la Ligne Maginot. Tome 1, Histoire & collections, Paris, 2005.

 

S1722

Hommes et ouvrages de la Ligne Maginot, Tome premier ; Histoire et collection, 2005.

 

S1744

D.V.E. Nr. 130. Exerzier-Reglement für die Infanterie vom 29. Mai 1906, Ernst Siegfried Mittler und Sohn, 29. Mai 1906.

 

S1745

D.V.E. Nr. 267 Feldienst-Ordnung 1908 mis à jour octobre 1920, Ernst Siegfried Mittler und Sohn, Berlin, 1908.

 

S1766

Technische Vorschrift A 13 : Anleitung für die Anlage von Alarm-einrichtungen von dem 30.08.1907.

 

S1770

Mary, Jean-Yves, Hohnadel, Alain et Sicard, Jacques. Sous la direction de François Vauviller : Hommes et ouvrages de la Ligne Maginot. Tome 2, Histoire & collections, Paris, 2001.

 

S1776

Straßburger-Post 1906, DuMont Schauberg, Straßburg, 1903.

 

S1841

Fort Biehler ; Ein Festungswerk zwischen Mainz, Kastel und Wiesbaden ; Thorsten Reiß Verlag, Wiesbaden, 218.

 

S1843

Spezialkarte der Umgegend von Straßburg, das Gebiet von Haguenau bis Lahr und von Zabern bis Oberkirch ca. 60 Meilen umfassend mit Straßburg als Mittelpunkt bearbeitet von Gustav Müller, Kartograph der köngl. Preuß. Landesaufnahme. Massstab 1 :75 000. Ausgeführt in 5 fachen Farbendruck. 2. Nach amtlichen Angaben sorgfältig berichtete und ergänzte Auflage. Straßburg, Verlag von Schlesier & Schweikhardt, 1904. Collection MJR.

 

S1881

Carte de la région de Strasbourg en 1870 plan Wagner, collection BP.

 

S1889

Rangliste der Königlich Preussischen Armee und des XIII. (Königlich Württembergischen) Armeekorps für 1913 mit den Dienstalterslisten der Generale und der Stabsoffiziere und einem Anhange enthaltend das Reichsmilitärgericht, die Marine-Infanterie, die Kaiserlichen Schutztruppen, die Gendarmerie-Brigade in Elsass-Lothringen. Nach dem Stande vom 6. Mai 1913.

 

S1897

Schulze Manfred P. : Fort Hahneberg. Das einzige Aussenfort der Festung Spandau ; Heimatkindliche Vereinigung Spandau 1954 e.V. Förderkreis Museum Spandau, Berlin 2004.

 

S1900

Militärstadt Spandau, Brandenburgisches Verlagshaus, Berlin, 1998.

 

S1924

Offizier Wohnungsliste für die Garnison Strassburg i. E., 14. Jahrgang ; Herbst-Ausgabe 1899 ; Druck W. Friedrich, Strassburg i. E.

 

S1938

Entwurf zum Ersatz der massiven Kehlgraben Brücke durch Rampen des Fort Grossherzog von Baden zum Bericht des 1. Mai 1886 gehörig. Echelle 1/200 et 1/100. Plan de masses, profils et détails. Geheimes Staatsarchiv für Preußicher Kultur, Berlin – Dalem (GStA), n°A-70977.

 

S1940

Bearbeitet von Wienfried Bließ : Die Festungspläne des preußischen Kriegsministeriums – Ein Inventar Teil 1 – Band 59,2 ; Veröffentlichungen aus den Archiven preußischer Kulturbesitz, Herausgegeben von Jürgen Klosterhuis und Dieter Heckmann, Böhlau Verlag, Köln, Weimar, Berlin, 2008.

 

S2048

Challeat, J., général : L’artillerie de terre en France pendant un siècle ; Histoire technique (1816-1919) ; Tome premier (1816-1880) ; Charles-Lavauzelle & Cie, Paris, 1933.

 

S2052

Carte topographique série Bleue itinéraires de randonnées IGN 3816 O Strasbourg à l’échelle 1/25 000 réalise et édité par l’Institut Géographique National d’après les prises de vues aériennes de 2007, révision de 2009, édition de juillet 2009.

 

S2110

Burtscher Jean-Louis : La ligne Maginot à Strasbourg, Le Verger éditeur, Barr, 2010.

 

S2145

Festungsstadt Köln, das Bollwerk im westen, Herrmann-Joseph Emons Verlag, 2010.

 

S2153

Legrand-Girarde E., général de Brigade et Plessix H., colonel d’artillerie à la retraite : Manuel complet de fortification rédigé conformément au programme d’admission à l’Ecole Supérieure de Guerre, Quatrième édition refondue, Berger-Levrault & Cie, éditeurs, 1909.

 

S2158

Carte Michelin n°62 Chaumont-Strasbourg au 1/200 000e, 1939, collection MJR.

 

S2191

Straßburger Neueste Nachrichten 1914.

 

S2210

Le Monde Illustré 1874.

 

S2231

Aide-mémoire à l’usage des officiers d’artillerie, quatrième édition, chapitre XV, tir des bouches à feu, 1er janvier 1883, Librairie de J. Dumaine, Paris et Libraire-éditeur L. Baudoin et Cie, Paris 1883.

 

S2483

Fortifikation Sonderausgabe 3, 5. Auflage, 2014 : Strassburg – Die Geschichte seiner Befestigung, Studienkreis INTERFEST e. V., Saarbrücken, 2014.

Schröder Rainer : Von den Römern bis 1870, p. 4.

Barthel, Günter : Die Belagerung 1870, p. 39.

Lacoste Werner : Die Reichsfestung Straßburg, p. 52.

Wein, Felix, Florian & Friedrich : Die drei rechtsrheinischen Forts von Straßburg bei Kehl, p. 108.

Jäger Herbert, Quarmby Dennis : Die eisernen grabenwehren von Straßburg, p. 116.

Brisbois, Eugène : Die deutschen Befestigungen im Süden von Reichstett, p. 125.

Bour Bernard : Die Feste kaiser Wilhelm II, p. 147.

Pfindel, Jean-Marie : Die Feste Podbielski, p. 163.

Burckel, Franck : Die Feste Grossherzog von Baden, p. 169.

Wein Friedrich, Sasha Kuhnert : Der Westwall im Raum Kehl, p. 179.

Boy, Andreas : Die Verteidigung Straßburgs im Rahmen der Maginotlinie, p. 191.

Wein, Felix, Florian & Friedrich : Fahrradweg « La Piste des Forts », p. 197.

Holtmann, Martin : Anmerkungen zu Besuchsmöglichkeiten, p. 200.

 

S2487

Dr. Carl Buechel : Verwaltungsbericht der Stadt Strassburg i. E. für die Zeit von 1870 bis 1888/89. Band 1, im Auftrage der Stadtverwaltung nach amtlichen Quellen bearbeitet ; Elsässische Druckerei und Verlagsanstalt vorm. G. Fischbach, Strassburg, 1895 ; AVES, cote US.240.

 

S2540

Wagner, Reinhold : Cours de fortification de l’académie militaire de Berlin, traduit de l’allemand par le capitaine Marmier, Ecole régimentaire d’Arras, 1874.

 

S2551

Burger, Matthias : Bundesfestung Ulm, Ein Führer durch die Festungsanlagen, autoédition Föderkreis Bundesfestung Ulm e.V., 2010.

 

S2633

Krumreich, Gerd : Le feu aux poudres. Qui a déclenché la guerre de 1914 ? Juli 1914. Eine Bilanz, Verlag Ferdinand Schöningh, Paderborn, Belin, Paris, 2014.

 

S2725

Document prêté ou remis par Francis et Gabrielle Freyermuth.

 

S2786

Romagny Ch. : Tableau – memento chronologique des événements avec notices explicatives, L. Baudoin, Paris, 1891.

 

S2830

Burger, Matthias : Die Bundesfestung Ulm, Deutschland grösste Festungsensemble ; autoédition Föderkreis Bundesfestung Ulm e.V., 2006.

 

S2907

Jacques Granier : Et Leclerc prit Strasbourg, Editions des Dernières Nouvelles d’Alsace, Strasbourg, 1970.

 

S2930

Straßburger Neueste Nachrichten – Post 1918, Strasbourg.

 

S2932

Elsässer Journal - Journal d'Alsace de 1873.

 

S2951

D.V.E. Nr. 200 Exerzier-Reglement für die Fussartillerie vom 19. November 1908, Ernst Siegfried Mittler und Sohn, Berlin.

 

S2958

Jean-Pierre Richardot : 100 000 morts oubliés. La bataille de France 10 mai – 25 juin 1940 ; Le Cherche Midi, Paris, 2009.

 

S3184

La Justice, journaux de 1888.

 

S3244

Le Petit Parisien, journaux de 1888.

 

S3259

La Presse de 1874.

 

S3277

Allgemeine Militär-Zeitung 1877.

 

S3305

Brauch, André, Büllesbach, Rudolf : Festungsstadt Mainz, von den Römer bis Heute ; Morisel Verlag, München, 2018.

 

S3314

La Croix Journaux de 1897.

 

S3328

Le Temps, journaux de l’année 1890.

 

S3425

Carte échelle I.G.N. échelle 1/25 000 n°3816 O-Strasbourg, 3e édition, IGN Paris, 1990.

 

S3426

Carte échelle I.G.N. échelle 1/25 000 n°3816 O-Strasbourg, 3e édition, IGN Paris, 1983.

 

S3550

Site Internet Wikipedia. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.

 

S3551

Site Internet Wikimapia Strasbourg. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.

 

S3552

Site Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.). Cartes, photographies aériennes et documents divers téléchargé sur ce site.

 

S3592

Fortifikation. Spezial 7 – 2017. D.V.E. Nr. 385 Panzervorschriften Band I/III, Studienkreis für Internationale Festungs-Militär- und Schutzbauwesen, Berlin, 2027. Sommaire :

Bedienung des Panzerbeobachtungsturms 94 (P.B.T. 94), von September 1908, 21 pages.

Bedienung des Panzerbeobachtungsturms 96 (P.B.T. 96) vom 30. Oktober 1903, Berlin 1904, 22 pages.

Bedienung des Panzerbeobachtungsstandes 96 (P.B.St. 96) und des Panzerbeobachtungsstandes (lieicht) (P.B.ST. (l) vom 30. Oktober 1903, Berlin 1904, 24 pages.

Bedienung des Panzerbeobachtungsstandes 05 (leicht) (P.B.St. 05 (l) vom 30. November 1908, Berlin 1908, 48 pages.

Bedienung des Panzerbeobachtungsstandes 05 (P.B.St. 05) und des Panzerbeobachtungsstandes 05 (leicht) (P.B.St. 05 (l), vom 30. November 1908, Berlin 1908, 49 pages.

 

S3593

Fortifikation. Spezial 8 – 2018. D.V.E. Nr. 385 Panzervorschriften Band II/III, Studienkreis für Internationale Festungs-Militär- und Schutzbauwesen, Berlin, 2018. Sommaire :

Bedienung der 6 cm Kanone (6 cm K.) im 6 cm Panzerturm (6 cm P.T. und im 6 cm Panzerturm (leicht) (6 cm P.T. (l) vom 30. Oktober 1903, 68 pages.

Bedienung der 10 cm Turmkanone (10 cm P.T.) der verstärkten 10 cm Turmkanone (10 cm T.K. (verst.) im 10 cm Panzerturm (10 cm P.T.) und der kurzen 10 cm Turmkanone (kz. 10 cm T.K.) im kurzen 10 cm P.T.) vom 16. Juni 194, Berlin 1904, 85 pages.

Anhang Vorschrift über das Kriegsmässige Wiederhersstellen von Patronenhülsen und Anfertigen von Patronen.

Bedienung der 10 cm Kanone (in S hirmlafette) 10 cm K. (i. S.L.) vom 18 Juli 1907, Berlin 1907, 81 pages.

 

S3594

Fortifikation. Spezial 9 – 2018. D.V.E. Nr. 385 Panzervorschriften Band III/III, Studienkreis für Internationale Festungs-Militär- und Schutzbauwesen, Berlin, 2019. Sommaire :

Bedienung des Panzerturms mit 2 – 15 cm Ringkanonen (in Minimal-Schartenlafetten) (2 – 15 cm R.K. (i. Min. S.L.) vom 6. Juni 1908, Berlin 1908, 63 pages.

Bedienung der 15 cm Turmhaubitze (15 cm T.H.) im 15 cm Haubitz-Panzerturm 95 (15 cm H.P.T. 95) und im 15 cm Haubitz-Panzerturm 93 (15 cm H.P.T. 93) vom 14. Juni 1906, Berlin 1906, 76 pages.

Anhang : Vorschrift über das kriegsmässige Fertigmacheen von Munition in 15 cm Turmhaubitz-Batterien, 24 pages.

Bedienung der 21 cm Turmhaubitze (21 cm T.H.) im 21 cm Haubitz-Panzerturm (21 cm H.P.T. vom 18 Juli 1907, Berlin 1907, 71 pages.

 

S3618

Fort de Mutzig, la forteresse géante 1893-1918 ; Fort de Mutzig, 2006 environ.

 

S3627

Straßburger Tageblatt und Stadt-Anzeiger 1882.

 

S3629

Militär-Wochenblatt 1er semestre 1891, Ernst Siegfried Mittler und Sohn, Berlin, 1891.

 

S3650

Documents et illustrations téléchargés sur le site de la Bibliothèque Nationale de France, BNF, site Gallica.

 

S3651

Documents et illustrations téléchargés sur le site de la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg, consultés sur place ou téléchargé via le site BNF / Gallica.

 

S3652

Site Internet Archiwiki, Illustrations, plans documents et informations téléchargées sur ce site.

 

S3715

Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin, Strasbourg, 1873.

 

S3716

Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin, Strasbourg, 1874.

 

S3719

Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin, Strasbourg, 1871.

 

S3720

Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin, Strasbourg, 1872.

 

S3721

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1874.

 

S3722

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1875.

 

S3723

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1876.

 

S3724

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1877.

 

S3725

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1878.

 

S3726

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1879.

 

S3727

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1880.

 

S3728

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1881.

 

S3729

Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1882.

 

S3747

Revue d’artillerie, tome 2, avril 1872 – septembre 1873, Berger-Levrault et Cie, Paris & Nancy.

 

S3752

L’Industriel Alsacien – Journal quotidien de Mulhouse 1873.

 

S3753

L’Industriel Alsacien – Journal quotidien de Mulhouse 1874.

 

S3758

Strassburger Post 1887.

 

S3759

Strassburger Post 1882.

 

S3768

Démantèlement de la tête de pont de Kehl, rapport final du 29/06/1930, archives de l’ONU, Genève.

 

S3809

Wagner, Reihold : Sammlung Technischer Bestimmungen für Fortifikations-, Artillerie- und Garnison-Bauten bearbeitet von Reihold Wagner, 1881.

 

Archives & Bibliothèques

 

A-ONU = Archives de l’ONU à Genève.

AVES = Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg.

AD-67 = Archives départementales du Bas-Rhin ; Strasbourg.

BCGS = Bibliothèque du cercle de garnison de Strasbourg (fermée, ouvrages seront transférés).

BNF = Bibliothèque Nationale de France

BNUS = Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg

BMS = Bibliothèques Municipales de Strasbourg.

BA = Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

BA-MA = Bundesarchiv Abteilung Militärarchiv, Freiburg

GSTaPK = Geheimes Staatsarchive Preussischer Kulturbesitz, Berlin.

GLAKa = Generallandessarchiv Karlsruhe

BA-St = Bundesarchiv, Stuttgart.

SHD = Service Historique de la Défense, Vincennes.

 

Archives personnelles, collections, dessins, photographies, relevés sur le terrain, de sources privées

 

BA = Brauch André

BF = Burckel Franck

BP = Burtscher Philippe

MJR = Richard

 

Sites Internet

 

BNF – Gallica : accès aux ouvrages en ligne de la Bibliothèque Nationale de France et autres sites associés :

https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/content/accueil-fr?mode=desktop

 

Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

https://www.bundesarchiv.de/DE/Navigation/Home/home.html

 

Arme du Génie et fortifications diverses

https://franchissement.forumgratuit.org/

 

AVES Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg

https://archives.strasbourg.eu/