Chroniques 1871

 

Dernière mise à jour : 11 / 06 / 2023

 

Fortifications : ouvrages en cours de construction ou de modernisation

 

Allemagne - Empire allemand

 

Cette rubrique concerne les fortifications allemandes en cours de construction ou de modernisation, sur le territoire allemand, en tenant compte des frontières de l’année en cours.

 

Allemagne, Front Nord, côte de la mer du Nord « Nordsee »

 

A la suite à la crise du Luxembourg puis de la guerre franco-allemande de 1870-1871, l’Allemagne renforce les fortifications ses côtières.

 

Embouchure de la Weser - Places fortes et fortifications côtières de Bremerhaven & Gestemündung

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Fort Langlütjen I (1869-1872), à Gestemünde. Ouvrage au tracé elliptique sur une île artificielle, sur laquelle on a érigé une batterie cuirassée comprenant 9 canons frettés de 21 cm Ringkanone L/22 sur affûts à embrasure minima « Minimalschartenlafetten » alignés dans une galerie cuirassée en fonte durcie, conçue et construite par la société Gruson de Magdebourg. Au milieu de l’île a été erigé un ouvrage rectangulaire appelé « Kernwerk » qui était initialement prévu pour trois tourelles cuirassées tournantes de Gruson, mais jamais installées. Elle abrite la cuisine, les locaux d’hébergement et la salle des machines pour les groupes électrogènes. La construction de cet ouvrage a été longue et très difficile à cause des nombreuses tempêtes et du sou-sol vaseux. 1870 : lors du déclanchement de la guerre franco-allemande de 1870-1871, l’ouvrage avait été mis provisoirement en état de défense.

 

Fort Brinkamahof I (1867-1872), Gestemünde :10 canons de 21 cm L/22, par paires dans des positions à ciel ouvert.

 

Place forte de Wilhelmshave

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort Heppens (1871-1875), artillerie côtière à ciel ouvert, pointant en direction de la Jade, et artillerie du flanc droit pointant en direction de l’entrée de l’écluse du port. 1874-1876 : ajout de la batterie d’aile Flügelbatterie, destinée à remplacer l’ancienne batterie Heppens, avec 8 pièces à action frontale et 2 pièces de flanquement.

 

Place forte de Cuxhaven

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort Kugelbake (1869-1879) fort pentagonal, aux dimensions d’environ 250 m et 150 m. Comprend un mur d’escarpe maçonné en briques avec de nombreuses embrasures pour la défense rapprochée au fusil. Le fort est muni d’un fossé plein d’eau à la gorge et sur les flancs, et d’un fossé devant les deux faces. Flanquement du fossé par une caponnières d’épaule gauche, une caponnière de saillant et une caponnière de gorge. Entrée munie d’un blockhaus de garde en maçonnerie et d’un pont-levis aujourd’hui disparu. Armé initialement de 10 canons de 28 cm répartis en deux batteries de 5 pièces qui tenaient sous leur feu tout le chenal. Sur le flanc gauche 4 canons de 12 cm orientés vers la mer. 1899 : le fort est relié à la gare de Cuxhafen par une ligne de chemin de fer à voies étroites. 1909 : dotation d’un plus puissant projecteur du monde, qui éclairait jusqu’à 4,5 km de distance, était escamotable et abrité dans un ouvrage en béton. L’ouverture du canal de la Mer du Nord à la Baltique a accrue l’importance du fort qui a été modernisé jusqu’en 1911. 1914 : retrait de 5 pièces de 28 cm transférée vers les Flandres. 1937 : installation de batteries antiaériennes « Flak » 8,8 cm. 1941 : remplacement des canons par du 10,5 cm à chargement rapide et installation d’un poste de commandement et de tir et d’un poste de mesure de type Freya. 1947 : le fort retourne à un usage civil. 1992-1994 : restauré avec des fonds allemands et eurpéens, il est le dernier exemplaire de forts de défense côtière.

 

Allemagne Front Ouest

 

Place forte de Koblenz

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Rive droite du Rhin

 

Arzenheimer Schanze (1866-1867, 1869-1873), initialement un ouvrage en terre, transformé en ouvrage de fortification permanente. Lunette comportant 2 faces de 60 m et 2 flancs de 40 m entourée d’un fossé. Remparts aménagés pour l’infanterie et l’artillerie. Sur la gorge une entrée avec pont-levis et une caserne de gorge casematée à un nivezau pour l’hébergement des troupes. 1875-1877 : relié aux fortifications principales par un chemin fortifié « Kolonnenweg ». 1920/1921 : ouvrage arasé complètement dans le cadre du traité de Versailles.

 

Place forte de Metz

 

Après l’apparition en 1859 de l’artillerie rayée, qui permet un accroissement sensible de la précision, de la portée et de la puissance des tirs par l’adoption du projectile cylindro-ogival, le réaménagement des fortifications s’avère nécessaire. Il s’agit d’éloigner l’artillerie de l’assiégeant du noyau des places fortes par la construction de forts détachés et de batteries, qui sont éloignés de 2 à 10 km du noyau urbain, en fonction de la prise en compte des progrès de l’artillerie.

A Metz, ce n’est que vers 1867 que l’on commence les travaux de construction de forts détachés sous la direction du colonel Séré de Rivières, chef du Génie de la place de 1864 à 1869. Alors que la construction de 8 forts détachés avait été planifié, en juillet 1870, au déclanchement de la guerre franco-prussienne de 1870, seuls 4 forts détachés sont pratiquement terminés : les forts de Saint-Julien, Fort de Queuleu, Fort Diou et Fort de Plappeville. En mai 1870 on commence les travaux du Fort des Bordes, du Fort de Saint-Privat et du Fort de Saint-Eloy. Alors que ces derniers sont à peine commencés, ils ne servent que de batteries d’artillerie pendant le conflit. En effet dès le 19 août 1870 le maréchal Bazaine se laisse enfermer avec 170 000 hommes dans la place de Metz qui est assiégée. Il capitule le 27 octobre 1870.

Après la chute de la place forte de Metz, ce sont les Allemands qui poursuivront les travaux de construction de cette première ceinture de fortifications détachées. Après l’entrée des Allemands dans Metz le 29 octobre 1870 le Feldmarschal von Moltke, chef de l’état-major général, par l’ordre du cainet royal prussien du 8 novembre 1870, ordonne d’achever immédiatement et de compléter les forts, ouvrages intermédiaires et batteries commencés sous la domination française. Ces travaux comportent également l’aménagement des routes circulaires et radiales qui y mènent.

Sources : S0081, p. 114.

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Rive gauche de la Moselle

 

Fort Alvensleben (1867-1870 puis 1871-1874) actuel fort de Plappeville. Construit initialement par les Français, d’après les plans d’un fort bastionné pentagonal (5 bastions) avec fossé sec, front d’une largeur de 550 m et 350 m de profondeur, escarpe et contrescarpe revêtue en maçonnerie avec parapets d’infanterie. Au centre un cavalier polygonal fortement surélevé ouvert à la gorge.

Source : S0111, p. 114.

 

Rive droite de la Moselle

 

Fort Manteuffel (1867 puis 1871-1875) actuel fort de Saint-Julien. Construit initialement par les Français, d’après les plans d’un fort bastionné pentagonal (5 bastions) avec fossé sec, front d’une largeur de 550 m et 350 m de profondeur, escarpe et contrescarpe revêtue en maçonnerie avec parapet d’infanterie. Au centre un cavalier polygonal fortement surélevé ouvert à la gorge. Le parapet d’artillerie des fronts bastionné est destinné à la défense rapprochée et au flanquement tandis que le parapet du cavalier assure la défense éloignée. Il dispose d’une grande caserne de gorge avec caponnière sur la partie centrale et d’une caserne sous le centre du cavalier. Les Français avaient prévu un armement de 75 pièces d’artillerie et un effectif de 1 750 hommes. 1871-1890, les travaux allemands : casemates de flanquement pour canons de 8 cm sur les bastions, ajout de locaux, galeries de contremines sur le front de tête, aménagement des parapets avec les équipements allemands comme les monte-charges à projectiles, traverses-abris, blindages des fenêtres et porte. Vers 1887-1890 : renforcement d’une partie des locaux du fort, batteries annexes de part et d’autre, mise en place de grilles et de réseaux de fils de fer.

Source : S0111 : p. 114.

 

Fort de Queuleu (1867-1870, puis 1871-1875) Fort Goeben. Construit initialement par les Français, d’après les plans d’un vaste fort bastionné pentagonal (5 bastions) avec fossé sec, front large de 800m et profondeur de 450 m, escarpe et contrescarpe revêtue en maçonnerie avec parapet d’infanterie et d’artillerie. A la gorge une grande caponnière centrale relie les 2 casernes. Au centre du fort un important cavalier polygonal ouvert à la gorge formant réduit avec une grande caserne, magasins et abris, très surélevé, qui forme la batterie haute pour le combat éloigné. L’artillerie des parapets des bastions est prévue pour le combat rapproché. 23 août 1869 : décision ministérielle fixe l’effectif à 2 000 hommes. Dotation prévue en artillerie : 122 pièces d’artillerie et une garnison de 2 000 hommes. 1871-1890 les travaux allemands : casemates de flanquement pour canons de 8 cm sur les bastions, ajout de locaux, 2 observatoires d’artillerie cuirassé modèle 1887 sur le cavalier, 3 observatoires cuirassés d’infanterie modèle 1890 sur la pointe de chaque bastion du front de tête, batteries annexes de part et d’autre et à la gorge, galeries de contremines sur le front de tête, aménagement des parapets avec les équipements allemands comme les monte-charge, traverses-abris, blindage des fenêtres, vers 1887-1890 renforcement d’une partie des locaux du fort, mise en place d’un réseau de fils de fer. Octobre 1943 : la Gestapo installe un camp de concentration dans la « casemate A » jusqu’en août 1944. Actuellement le fort est un parc public et un musée mémorial des internés déportés.

Source : S0111 : p. 114.

 

Fort Zastrow (1870 puis 1871-1875) actuel fort des Bordes. Les Français ont commencé le terrassement en 1870. Pendant le siège de Metz en 1870, on y a installé une batterie. Après la guerre les Allemands construisent un fort de forme trapézoïdale, comportant au centre une caserne pour 80 hommes, un magasin à poudre sous le rempart du flanc gauche et 3 abris à munitions sous les remparts. A la gorge une caserne pour 500 hommes. Le fort est muni d’un fossé sec battu par trois coffres de contrescarpe. 1887-1890 : installation de 2 batteries annexes avec 6 alvéoles et un abri à munition encadraient l’ouvrage de part et d’autre des angles de gorge. Armement : 16 pièces dont 6 du premier armement. L’essentiel du fort a été remblayé.

Source : S0111 : p. 114.

 

Belgique

 

Cette rubrique concerne les fortifications en cours de construction ou de modernisation du royaume de Belgique, conformément aux frontières de l’année en cours.

Il est extrêmement difficile de dater précisément la construction des ouvrages de fortification belges. Souvent les dates de construction correspondent à l’année de la loi du programme de fortification, et d’autres indications nous donne des dates diverses. A défaut de disposer de documents ou de dates de construction plus précise, j’utilise les différentes options.

 

Stelling van Antwerpen - Lignes de défense d’Anvers

 

Généralités relatives à la place forte d’Anvers

 

La place forte d’Anvers avant 1830, indépendance de la Belgique

Avant l’indépendance de la Belgique en 1830, Anvers était une place forte espagnole qui était munie d’une enceinte fortifiée. Les murs espagnols de la vieille ville suivaient les boulevards actuels « lei » en ancien flamand, d'Italie, de France et d'Amérique « Italielei, Frankrijklei, Amerikalei », limités au sud par le château du Sud « Zuidkasteel », juste au nord de l'actuel Palais de justice et limités du côté nord par le « Noorderfort », au lieu de l’actuel « Kattendijkdok ». Les forts du « Liefkenshoek », « De Perel », « Sainte-Marie » et « Saint-Philippe » ont été construits en 1584 par le duc de Parme (Alexandre Farnèse) avec l'intention de bloquer le ravitaillement d'Anvers par les hollandais. Ces forts ont été construits dans le coude de l'Escaut à Kallo.

 

Après 1830, indépendance de la Belgique

Depuis 1830 et jusqu'au milieu du XIXe siècle, la défense de la Belgique contre la France se composait d’une vingtaine de cités fortifiées, qui devaient constituer une défense (Barrière Wellington). La défense d'Anvers avait également pour but de défendre l'Escaut. Cette fonction était effectuée par les forts De Perel, Fort Burcht, Fort Isabelle, Fort Sainte-Marie. La défense de l'Escaut a été complétée par le développement du fort Tête de Flandre « Vlaams Hoofd » situé au lieu de l'actuel terminus du Tunnel Sainte-Anne.

 

Loi belge de 1851

Au milieu du XIXe siècle, après l'émergence de Napoléon III en 1851, il était clair que l'armée belge n'aurait pas la capacité de résister à une attaque française. Il était nécessaire de centraliser la défense. Il fut alors décidé de rajouter une première ceinture de forts située autour d'Anvers, les petits forts numérotés de 1 à 7. À l'origine les petits forts consistaient en des remparts en terre surmontés de palissades, mais ultérieurement ils ont été renforcés par des structures de pierre.

 

Loi belge du 7 septembre 1859

Au milieu du XIXe siècle, la notion d'une défense entière de la Belgique n'a pas été jugé réalisable. Anvers était l'endroit le plus approprié comme dernier bastion de résistance en tant que « Réduit national » jusque à l’arrivée de l'aide d'alliée, c’est-à-dire la Grande Bretagne. Le choix d'Anvers comme « Réduit national » était motivé par les possibilités d'approvisionnement et par une position bien défendable.

Le Réduit national prévu par la loi du 7 septembre 1859 sera composé d’une enceinte urbaine, d’une deuxième ceinture de forts et de zones inondables.

La deuxième ceinture des forts est composée de huit forts de type « Brialmont », construits à partir de 1859 et plus tard, dans une ceinture d’ouvrages longue 18 km, de Wijnegem à Hoboken. Les ouvrages construits entre 1859 et 1870 sont : Fort I, II, III, IV, V, VI, VII, et VIII.

 

Loi belge de 1870

Les enseignements de la guerre franco-prussienne de 1870-1871 avait montré que l'artillerie allemande était en mesure de bombarder Paris à une distance de 7 km. La première ceinture des forts détachés de type Brialmont devenait était désormais trop proche de la ville d'Anvers. Dans un premier temps il a été décidé de construire les forts Merksem, Zwijndrecht et Kruibeke. En outre, la défense de l'Escaut contre des navires de guerre ennemis a été étendue aux forts Saint-Philippe et De Perel. Ces petits forts blindés ont été allongés et devaient être équipés d'un armement lourd de canons de calibre 240 et 280. Néanmoins le fort De Perel n’a jamais été armé.

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Fort de Kruibeke (1870-1880), également dénommé Fort de Cruibecke, Fort van Steendorp, Fort Van Eopoel ou Fort Kapitaen, O-SO d’Anvers, 2ème ceinture, rive gauche de la Schelde (Escaut). Etat actuel : l’ouvrage existe encore mais la caponnière de tête a été arasée. Terrain militaire utilisé par le 11ème bataillon du génie.

 

Compléments d’ouvrages construits suite à la loi de 1870

 

Fort de Merksem (1870 ou 1871-1882) Fort de Mersem, N-NE d’Anvers, 2ème ceinture, rive D de la Schelde (Escaut). 1911-1912 : partiellement modernisé avec du béton. 12 octobre 1914 : abandonné et détruit par l’armée belge. 1946 : après la 2° guerre mondiale il devient un dépôt de carburant pour l’armée belge. 1972 : abandon de l’ouvrage. Etat actuel ; l’ouvrage existe encore, la municipalité l’a transformé en zone de loisirs, cependant le réduit a été détruit.

 

Fort de Zwinjdrecht (1870-1880), O d’Anvers, 2ème ceinture, rive D de la Schelde (Escaut), également dénommé Fort Brosius ou Fort Kolonel I.M.F. Etat actuel : l’ouvrage existe encore mais demeure inaccessible. Il est occupé par la SIPEG, le service d’inspection des poudres et explosifs de guerre et le site est dénommé « Kwartier Colonel Brisius ».

 

France

 

Cette rubrique concerne les fortifications françaises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.

 

France Front Nord-Est

 

Place forte de Langres

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie de la Gare (1870-1871) aménagée en urgence pendant la guerre de 1870-1871.

 

Batterie des Franchises (1870-1871) aménagée en urgence pendant la guerre de 1870-1871.

 

Fort de la Bonnelle (1869-1875) fort Decrès.

 

Fort des Fourches (1870-1871) parfois dénommé fort du Mont des Fourches. Construit en urgence pendant la guerre de 1870-1871.

 

Fort de Peygney (1869-1875) fort Constance-Chlore, NE de Langres. 1870 : mise en état de défense.

 

Place forte de Besançon

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie du Rosemont (1871). Batterie, intégrée vers 1877-1880 dans le centre de résistance de Planoise.

 

Fort de l’Est des Bois (1870-1871) fort Montbarrey.

 

Fort des Justices (1870-1871) fort Pajol, construit pendant la guerre de 1870-1871.

 

Fort de l’Ouest des Bois (1870-1871) fort Michaud.

 

Redoute Benoît ou Redoute de Palente, puis Fort Benoît (1870-1871) redoute, puis Fort Benoit 1877-1880 Fort de Palente.

 

Redoute de Montfaucon (1870-1872) fort Donzelot, dénommé Vieux fort de Montfaucon. Ancienne redoute en terre sur laquelle on a construit des abris en maçonnerie.

 

France Fortifications du centre

 

Place forte de Paris

 

Ouvrages en cours de modernisation :

 

Enceinte urbaine : la presse annonce le 22 septembre 1871 que la réparation des remparts est presque achevée.

 

Fort détachés : étude d’un nouveau système de fortifications pour Paris.

 

Fort d’Issy : consolidation des casemates.

 

Fort de Vanves : consolidation des casemates.

 

Pays-Bas

 

Cette rubrique concerne les fortifications néerlandaises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.

 

Ligne d’Utrecht « Waterlinie »

 

Place forte de Muiden – Vesting Muiden

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Muizenfort (fort aux souris dans le language populaire) ou « Gebouw C » bâtiment C (1871 un ouvrage en terre, 1876-1879 fort). En 1871 construction d’un ouvrage en terre, puis en 1876-1879 d’un fort de type « Batterijfort ». En 1877 il comprend 90 hommes. Renforcé en 1939-1940 par un abri de groupe « Groepschuilplaats Type P » et une casemate avec couple de mitrailleuse de type G « Koepelkazemat Type G ». Classé aux monuments historiques « Rijksmonument » et est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

Position de Honswijk

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Werk aan de Korte Uitweg (1871, puis 1876-1879). Ouvrage en terre dénommé Aanvankelijk (1871) avec remparts et positions d’artillerie, élargi en 1876-1879 en un ouvrage à fossé plein d’eau et muni d’une caserne d’une remise et d’un abri d’artillerie à l’épreuve des bombes, d’une maison de gardien et de positions d’artillerie pour 6 canons et 4 mortiers.

 

Position d’Utrecht

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort bij Rijnauwen (1868-1871). Grand fort à fossé plein d’eau, plus grand fort de la Waterline (31 ha). En 1877-1885 il est modernisé, construction d’une grande caserne à l’épreuve des bombes et des batteries de flanquement n°3 et 4. En 1885 son équipage était de 675 hommes et 105 pièces d’artillerie. 1918 installations d’abris de groupe en béton type 1918. En 1939 installation d’une casemate de mitrailleur « Koepelkazemat type G » et d’abris de groupe « Groepschuilplaats Type P ». 1942-1943 lieu de détention et d’exécution. Classé aux monuments historiques « Rijksmonument » et est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

Expériences, innovations et progrès de la fortification et de l’artillerie de siège et de forteresse

 

Allemagne

 

1871 : essai d’une tourelle cuirassée conçue par le Major (commandant) Schumann pour 2 canons de 15 cm rayé en bronze disposés sur affût Schumann pour embrasure minima « eisernen Schumann’schen Rahmenlafetten für Minimalscharten » au champ de tir de Tegel. La tourelle se composait d’un corps cylindrique tournant et il était alors recouvert par une coupole plate. Le matériel de cuirassement utilisé, composé de plusieurs couches superposées de fer laminé de l’usine Cammell en Angleterre, résistait aux tirs, mais le système d’entraînement de la tourelle nécessitait encore quelques améliorations. Cette tourelle est destinée à la Spreeschanze de la place forte de Spandau près de Berlin.

 

Belgique

 

Août 1871 : explosion accidentelle d’un petit tonneau de poudre au Fort Saint-Anne à Anvers.

 

Déclassement, abandon, démantèlement et arasement - démolition des anciennes fortifications

 

Allemagne

 

Place forte de Magdebourg, Bastion Anhalt : arasement entre 1871-1873.

Source : S3550.

 

Chroniques de l’année 1871

 

Dimanche 1er janvier 1871

 

France, 2e Armée de la Loire : combat d’Azey.

Le 1er janvier 1871 se déroulent le combat d’Azey, une localité située au nord-ouest de Vendôme. Circonstances : engagé au cours de la retraite par la colonne Jouffroy contre les poursuivants du Xe corps d’armée allemand et de la 1re division de cavalerie allemande.

Source : S2786, p. 32.

 

France, Est : capitulation de la place forte de Mézières.

Le 1er janvier 1871 la place forte de Mézières capitule. Défenseurs : général de brigade Blondeau avec 2 000 hommes. Assaillant : même corps de siège allemand qu’à Montmédy, lieutenant-général von Kameke.

Source : S2786, p. 32.

 

Lundi 2 janvier 1871

 

France, Armée française du Nord : Combats de Sapignies - Achiet-leGrand – Béhagnies.

Le 2 janvier 1871 se déroulent les combats de Sapignies, Archiet-le-Grand et Béhagnies, des localités situées au nord de Bapaume. Circonstances : le général Faidherbe amène au secours de Péronne l’armée française du Nord réorganisée. A sa droite, succès des divisions françaises Derroja et du Bessol ; à sa gauche, insuccès de la division Payen, dans les combats d’avant-garde livrés au corps d’observation allemand établi à Bapaume, 15e division d’infanterie allemande et détachement mixte von Gröben, le tout aux ordres du lieutenant-général von Kümmer.

Source : S2786, p. 32.

 

Mardi 3 janvier 1871

 

France, Armée française du Nord : bataille de Bapaume.

Le 3 janvier 1870 se déroule la bataille de Bapaume. Circonstances : d’une part le corps d’armée allemand d’observation renforcé et comprenant alors : le VIIIe corps d’armée, la 3e division de cavalerie et la 3e division mixte de réserve du prince Albrecht (fils), en tout 25 000 hommes aux ordres du lieutenant général von Goeben. D'autre part, les 22e et 23e corps d’armée français, 32 000 hommes, aux ordres du général Faidherbe. Sur sa droite, le 22e corps d’armée, est victorieux ; sur sa gauche, le 23e corps d’armée, ne peut enlever Bapaume. Pendant la nuit, les deux adversaires battent simultanément en retraite, le général Faidherbe vers le nord, le général von Goeben vers le sud. Au jour, les reconnaissances de la cavalerie allemande découvrent notre mouvement rétrograde : le corps d'observation revient alors sur ses pas et réoccupe Bapaume, et le corps de siège reprend vigoureusement contre Péronne les opérations qu'il se disposait à abandon.

Source : S2786, p. 32-33.

 

Mercredi 4 janvier 1871

 

France, Armée française du Nord : combat d’arrière-garde de Sapignies.

Le 4 janvier 1871 se déroule le combat d’arrière-garde de Sapignies. Circonstances : il s’agit d’un succès de l'arrière-garde de la division du Bessol, commandant Hecquet, avec son 20° bataillon de chasseurs, contre deux escadrons du 8e régiment de cuirassiers allemand, qui l'ont voulu charger en terrain accidenté.

Source : S2786, p. 33.

 

France, Rouen : combats de Robert-le Diable et de Bourtheroulde.

Le 4 janvier 1871 se déroule le combat de Robert-le-Diable et de Bourtheroulde, des localités situées au sud de Rouen, sur la rive gauche. Circonstances : combat entre les troupes du général Roy et le gros de la 1re division prussienne, général-major von Bergmann. Cette fois, le général Roy est chassé de la boucle Rouen-Elbeuf-la Bouille, d'où il inquiétait jusque-là les Allemands de la rive droite.

Source : S2786, p. 33.

 

Territoire français occupé, Nancy : affiche de l’autorité militaire allemande.

Le 4 janvier 1871, l’autorité militaire allemande de Nancy diffuse cette affiche surprenante rappelant l’obligation pour les habitants qui logent des militaires de fournir du tabac ou des cigares. Il s’agit tout simplement de l’application de la loi prussienne relative aux prestations à fournir par les habitants en temps de guerre.

 

France, Paris : nouvelles du siège.

Bombardement : le 4 janvier 1871 Paris est assourdi par le canon allemand.

Aérostats : à 1 heure du matin s’envole un nouvel aérostat. Il s’agit du 60e ballon du siège, le Newton, qui disparaît dans le brouillard. Le bàllon Newton a navigué à l’aveuglette jusqu’à 10h30, et atterrit au lieu-dit Champtier-de-la-Gabrielle en Eure-et-Loir à 23 km au nord-ouest de Chartres dans une région constamment sillonée par les convois ennemis. Les habitats ont sauvé le ballon et les aéronautes ainsi que le courrier.

Pénurie alimentaire : au marché du Pont-Neuf, on vend une chouette 10 francs, une carotte 5 sous, deux lapins pris ensemble 70 francs. Les chats et les chiens disparaissent petit à petit.

Source : S2002, p. 291-294.

 

Jeudi 5 janvier 1871

 

France, Siège de Paris : bombardement des fronts sud.

Le 5 janvier 1871 commencent les bombardements des fronts sud de de Paris par la IIIe armée allemande du prince royal de Prusse, sous la direction technique du général-major prince Kraft de Hohenlohe, pour l'artillerie, et du lieutenant-général von Kameke, pour le génie. Source : S2786, p. 33.

Affiche diffusée à Paris par le Gouvernement de la défense nationale. Source : Internet. S2002, p. 297.

 

France, Est : reddition de la place forte de Rocroy.

Le 5 janvier 1871 la place forte de Rocroy capitule. Circonstances : après une résistance passive de quelques heures à un bombardement peu efficace, la place se rend à la 28e brigade d'infanterie allemande du général-major Woyna II, qui, se rendant de Mézières à l'armée du Sud, l'a, à tout hasard, bombardée en passant, avec quelques pièces de campagne. Source : S2786, p. 33.

 

France, Armée française de l’Est : escarmouches de Vesoul.

Le 5 janvier 171 se déroulent les escarmouches de Vesoul, entre les avant-gardes de Cremer et la division badoise. Source : S2786, p. 33.

 

France, 2e Armée de la Loire : combats de Villeporcher et Château-Renault (route Tours-Vendôme).

Le 5 janvier 1871 se déroulent les combats de Villeporcher et Château-Renault, sur la route de Tours à Vendôme. Circonstances : il s’agit de combats entre la colonne mobile de Curlen et des fractions du Xe corps d’armée et de la 1re division de cavalerie allemande. A cette époque, Frédéric-Charles, débarrassé de l'inquiétant voisinage de Bourbaki, revient d'Orléans et reprend l'offensive contre Chanzy, avec 100 000 hommes. Tous ses corps atteignent le Loir : les jours suivants, ils se dirigent concentriquement vers Le Mans, en culbutant de proche en proche les colonnes mobiles françaises. Source : S2786, p. 33.

 

Jeudi 5 au vendredi 6 janvier 1871

 

France, 2e Armée française de la Loire : combats de la Fourche.

Du 5 au 6 janvier 1871 se déroulent les combats de la Fourche, une localité située au nord de Nogent-le-Retrou. Combats entre la colonne mobile Rousseau et des fractions des XIIIe corps et 4e division de cavalerie allemande, grand-duc de Mecklembourg. Les Français se replient. Source : S2786, p. 32.

 

Vendredi 6 janvier 1871

 

France, 2e Armée française de la Loire : combats d’Azay et Mazangré.

Le 6 janvier 1871 se déroulent les combats d’Azay et de Mazangré, des localités situées à l’ouest de Vendôme. Circonstance : engagés entre la colonne mobile de Jouffroy et le gros du IIIe corps allemand, lieutenant-général von Alvensleben II. Le général de Jouffroy se replie derrière la Bray. 

Source : S2786, p. 34.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combat de Saint-Amand.

Le 6 janvier 1871 se déroule le combat de Saint-Amand, une localité située au sud de Vendôme, sur la route de Tours. Circonstances : le succès remporté par la colonne mobile de Curten sur le prince Guillaume de Mecklembourg, 1re et 6e divisions de cavalerie, 38e brigade d'infanterie allemande. Conséquence : la marche de l'aile gauche allemande, Xe corps, est considérablement retardée ; ce corps arrivera en retard sur le champ de bataille du Mans. Source : S2786, p. 34.

 

Samedi 7 janvier 1871

 

France, Nord : le général von Goeben est nommé commandant en chef de la Ire armée allemande.

Le 7 janvier 1871, le général von Goeben est nommé commandant en chef de la Ire armée allemande, en remplacement de Manteuffel, mis à la tête de l'armée du Sud, formée pour combattre Bourbaki dans la région du Jura (IIe et VIIe corps d’armée, auxquels s'ajoutera le corps d’armée von Werder).

Source : S2786, p. 34.

 

France, Paris, le siège : situation de la ville.

Le 7 janvier 1871, on avance à grands pas vers la famine. Une portion de cheval est donnée en tant que nourriture pour deux personnes alors qu’elle e représente qu’un déjeuner pour un appétit ordinaire. Compte tenu des prix en cours, inutile de se jeter sur les légumes. Un petit navet se vend 8 sous, un litre d’oignons 7 francs. Le beurre, le fromage et la graisse, y compris celle qui sert à graisse les roues, ont disparu. Il faut connaître les filières pour se procurer des pommes de terre à 20 francs le boisseau. Il ne reste plus que du café, du vin et du pain. Les gamins ont remplacé avantageusement la chasse aux rats par la chasse aux obus. Ils parcourent les rues menacées, se jettant sous les portes, s’abattant au sol au moment du danger. Puis, quand le projectile meurtrier à explosé, ils se précipitent sur les grangments, les rammassent encore chauds, pour les vendre aux badaux et aux currieux. Des pigeons sont arrivés apportant la nouvelle triomphante : « Belfort tient toujours ! ». Source : S2002, p. 304-316.

 

France, 2e Armée de la Loire : combat d’Epuisay.

Le 7 janvier 1871 se déroule le combat d’Epuisay, une localité située entre Fréteval et Saint-Calais. Circonstances : au cours de la retraite française, entre la colonne de Jouffroy et les avant-gardes des IIIe et IXe corps allemands. Source : S2786, p. 34.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combat de Villechauve.

Le 7 janvier 1871 se déroule le combat de Villechauve, entre Saint-Amand et Château-Renault. Circonstances : il s’agit de combats entre la colonne de Curten qui se replie, et le détachement du général-major Baumgarth, du Xe corps allemand. Chanzy envoie du Mans l'amiral Jauréguiberry prendre la direction supérieure de toutes les colonnes mobiles qui, jusque-là, ont opéré sans concordance entre elles, d'où leurs insuccès. Mais la mesure est tardive. Source : S2786, p. 34.

 

Dimanche 8 janvier 1871

 

France, 2e Armée française de la Loire : combat de Vancé (entre Saint-Calais et la Chartre sur-Loir).

Le 8 janvier 1871 se déroule le combat de Vancé, une localité située entre Saint-Calais et Chartre-sur-Loir. Il s’agit de combats entre les éclaireurs algériens du général de Jouffroy et le gros de la 6e division de cavalerie allemande du général-major von Schmidt.

Source : S2786, p. 34.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combat de Chartre-sur-Loir.

Le 8 janvier 1871 se déroule le combat de Chartre-sur-Loir. Il s’agit de combats entre des fractions de l'amiral Jauréguiberry, des colonnes Barry, de Curten et de Jouffroy, et les avant-gardes du Xe corps et de la 1re.division de cavalerie allemande.

Source : S2786, p. 34.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combat de Bellême (entre Nogent-le-Rotrou et Alençon).

Le 8 janvier 1871 se déroule le combat de Bellême, une localité entre Nogent-le-Retrou et Alençon. Circonstances : la colonne Rousseau contient la 4e division de cavalerie allemande, appuyée par des fractions du XIIIe corps d’armée allemand du grand-duc de Mecklembourg.

Source : S2786, p. 34-35.

 

France, Armée française de l’Est : combat de Montbard (sur la Brenne, au nord-ouest de Dijon).

Le 8 janvier 1871 se déroule le combat de Montbard, une localité sur la Brenne, au nord-ouest de Dijon. Circonstances : combats entre la brigade Ricciotli Garibaldi, qui se replie ensuite sur Dijon, et une brigade mixte supplémentaire du VIIe corps d’armée allemand du colonel von Dannenberg.

Source : S2786, p. 35.

 

Dimanche 8 au lundi 9 janvier 1871

 

France, 2e Armée française de la Loire : combats de Chahaigne-Brives.

Du 8 au 9 janvier 1871 se déroulent les combats de Chahaigne et Brives, sur la rive droite du Loir, au nord-ouest de La Chartre. Circonstances : combats entre les colonnes mobiles Barry et de Jouffroy, d'une part, et le gros du Xe corps d’armée allemand du général von Voigts-Rhetz, d'autre part.

Source : S2786, p. 35.

 

France, Est : sous Belfort, surprise de Danjoutin.

La nuit du 8 au 9 janvier 1871 se déroule la surprise de Danjoutin près de Belfort. Circonstances : à 1 heure du matin, les Allemands surprennent l'importante garnison de ce village, poste avancé de Belfort. La place n'envoyant pas de secours, les Français perdent la localité et 800 prisonniers.

Source : S2786, p. 35.

 

Lundi 9 janvier 1871

 

France, Nord : capitulation de la place forte de Péronne.

La place forte de Péronne a capitulé le 9 janvier 1871. La place est commandée par le chef de bataillon du génie Garnier, qui désespère prématurément d'être secouru par le général Faidherbe ; garnison : 3 500 hommes. Assaillant : d'abord le général-major Schüler von Senden, puis lieutenant général von Barnekow avec la 3e division de réserve et la 16e division d'infanterie allemande. Source : S2786, p. 34.

 

France, Paris assiégé : ballon-poste.

Le 9 janvier 1871, à la gare d’Orléans, la foule s’est rassemblée pour assister au départ du ballon-poste Duquesne, piloté par quatre matelots, Aymon, Chemin, Dallemagne et Richard. La nacelle a été pourvue d’une paire d’hélices manoeuvrables à bras d’homme. Les hélices ont été construites sur les plans de l’amiral Labrousse. Il s’envole à 3 heures du matin sous les yeux des représentants du monde scientifique. Les hélices n’ayant pas fonctionnées, le Duquesne procède à un atterrissage dangereux après un long traînage, qui entraîne un renversement complet de la nacelle, près de Puisieux. Le maire et les habitants de Puisieux viennent à son secours, en même temps que ces des villages voisins de Ludes, Verzenay, Mailly et Sillery. Les matelots et le courrier furent sauvés.

Source : S2002, p. 316, 320.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combat de Château-Renault (route Tours-Vendôme).

Le 9 janvier 1871, se déroule le combat de Château-Renault, sur la route de Tours à Vendôme. Circonstances : combats entre la colonne Curten, qui est battue, et la 1re division de cavalerie allemande du lieutenant général von Hartmann.

Source : S2786, p. 35.

 

France, 2e Armée françaises de la Loire : combat d’Ardenay.

Le 9 janvier 1871, se déroule le combat d’Ardenay, sur la route Saint-Calais-le-Mans. Circonstances : combats entre la 2e division du 17e corps français, général Paris, qui se fait battre, et le gros du IIIe corps d’armée allemand du général von Alvensleben II.

Source : S2786, p. 34.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combats de Connerre et Thorigné.

Le 9 janvier 1871, se déroulent les combats de Connerre et Thornigné, sur la rive gauche de l’Huisne. Corconstances : combats entre la colonne Rousseau et les avant-gardes du XIIIe corps d’armée allemand du général-major von Rauch.

Source : S2786, p. 34.

 

France, Armée française de l’Est : victoire française à Villersexel.

Le 9 janvier 1871, le général von Werder, d'abord concentré à Vesoul, se hâte de rétrograder vers Belfort dès qu'il a pu pressentir les projets de Bourbaki. Les deux adversaires se côtoient dans la vallée de l'Ognon, Bourbaki remontant les deux rives, von Werder plus au nord, sur la rive droite. Afin de retarder notre marche, von Werder jette sur les Français, à Villersexel, la 4e division de réserve et la brigade mixte von der Goltz. Le combat dure tout le jour, et en outre, dans le bourg, la plus grande partie de la nuit. De grand matin, les Allemands se dégagent et filent vers Belfort, tandis que l'armée française, dans l'attente d'un retour offensif, s'immobilise sur le champ de bataille. Les forces en présence : 50 000 Français des 18e et 20e corps contre 25 000 Allemands.

Sources : S2786. S3477, p. 11.

Les batailles de l’armée française de l’Est : la bataille de Villersexel. Source : S0311, planche 10.

 

Mardi 10 janvier 1871

 

France, Paris assiégé : ballon-poste.

Le 10 janvier 1871, à 4 heures du matin, le ballon-poste Gambetta décole à la gare du Nord dans la brume.

Le ballon-poste Gambetta termine son voyage sur un terrain marécageux et sous une pluie diluvienne, en atterrissant dans l’Yonne, à 14h30, près de Moulin Berthier, à 1 200 m au nord du village de l’Ouanne, à 22 km au sud-est d’Auxerres.

En ce jour Victor Hugo écit à son épouse une lettre par ballon-poste : « Paris terrible et gai combat, Bonjour Madame, on est un peuple, on est un monde, on est une âme. Chacun se donne à tous et nul est une âme. Nous sommes sans soleil, sans appui, sans effroi. Nous mangeons du cheval, du rat, de lours, de l’âne.

Plus d’arbres, on les coupe, on les scie, on les fend ; Paris sur ses chenêts met les Champs Elysées.

Elles acceptent tous, les femmes de Paris.

Leur être atteint, leurs pieds par le verglas meurtris.

A seul noir des bouchers les attentes nocturnes.

La ville par la gloire et le malheur élue voit arriver les jours terribles et salue.

Eh ! bien, on aura froid ! Eh ! bien on aura faim !

Qu’est-cela ? C’est la nuit. Et que sera la fin !

L’aurore… ».

Source : S2002, p. 321-322.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combat de la Chapelle-Saint-Remy.

Le 10 janvier 1871 se déroule le combat de la Chapelle-Saint-Remy. Circonstances : combats entre la 2e division du 21e corps d’armée français du général Collin et la 22e division allemande du général-major von Wittich. Source : S2786, p. 34.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combat de Parigné-l’Evêque.

Le 10 janvier 1871 se déroule le combat de Parignéèl’Evêque, sur la route de Tours à Le Mans, par Grand-Lucé. Circonstances : combats entre la division Deplanque et autres fractions du 16e corps d’armée français de l’amiral Jauréguiberry, d'une part, et la 5e division allemande (du IIIe corps) du lieutenant-général von Stülpnagel, d'autre part. Source : S2786, p. 35.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combat de Pont-de-Gesnes.

Le 10 janvier 1871 se déroule le combat de Pont-de-Gesnes, dans la vallée de l’Huisne. Circonstances : combats entre la 1re division du 21e corps d’armée français du général Rousseau, et la 17e division allemande et autres fractions du XIIIe corps d’armée allemand du grand-duc de Mecklembourg.

Source : S2786, p. 36.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combat de Changé (à l'est et près du Mans).

Le 10 janvier 1870 se déroule le combat de Changé, à l’Est près du Mans. Circonstances : combats entre la division de Roquebrune, du 16e corps d’armée français, et des fractions du IIIe corps d’armée allemand, dirigées par le commandant de ce corps, le lieutenant général con Alvensleben II. Source : S2786, p. 36.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combat de Saint-Hubert et Champagné.

Le 10 janvier 1871 se déroulent les combats de Saint-Hubert et de Champagné, au pied du plateau d’Auvours de l’Huisne. Circonstances : combats entre la division Gougeard, rattachée au 21e corps d’armée français, et la 6e division allemande et autres fractions du IIIe corps d’armée allemand de von Alvensleben II. A lui seul, le IIIe corps allemand fait ce jour-là 5 000 prisonniers. Conséquences de nos combats malheureux des cinq derniers jours : le contact est immédiat sur tout le front ; les corps allemands, encore très espacés entre eux, pointent tous sur Le Mans, autour duquel leur marche concentrique nous a resserrés, et ou ils espèrent pouvoir envelopper les troupes françaises vers le 12 janvier 1871, comme à Sedan. Source : S2786, p. 36.

 

Mercredi 11 janvier 1871

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : réunion des autorités allemandes à Versailles relative au rétablissement des droits publics dans les territoires nouvellement annexés.

Un journal régional a publié l’article suivant : « Alsace-Lorraine. La Nouvelle Gazette de Würzbourg rapporte la communication suivante : « Le président de la chancellerie de l’Union, le ministre d’Etat Delbrück, conféra hier, à son passage de Berlin à Versailles, avec le commissaire civil de l’Alsace, président du gouvernement impérial de Prusse, de Kühlwetter, et le préfet du Bas-rhin, président du gouvernement royal de Bavière, comte de Luxembourg, sur la régularisation des droits publics de la province Alsace-Lorraine. Ces débats, bien entendu, tenus secrets et ne seront rendus publics qu’au moment où la question allemande aura reçu une solution satisfaisante. On dit cependant généralement que la province Alsace-Lorraine formera un Etat immédiat sous l’administration d’un gouverneur impérial en résidence à Strasbourg, réunissant dans sa main tous les droits de la couronne et du ministère, ainsi que de l’autorité civile et militaire. C’est le roi de Prusse qui, en sa qualité d’empereur d’Allemagne, en nommerai le gouverneur. Cet Etat immédiat de l’Empire conserverait d’ailleurs la gestion de ses finances, de son administration et de sa jurisprudence particulière ; au bout de deux ou trois ans il nommera ses députés à la diète allemande ; elle entrera dans l’union douanière et sera régie d’après les lois de la confédération. La province Alsace-Lorraine n’étant pas incorporée à la Prusse, mais devenant un état indépendant de la confédération, il ne peut être question de savoir si telle ou telle portion pourrait être détachée en faveur de la Bavière, du Wurtemberg ou du pays de Bade. L’Etat d’Alsace-Lorraine, devenu partie intégrante de l’Allemagne du Nord et de l’Allemagne du Sud, leur restera assurée par l’exercice en commun de la puissance législative dans cet état par l’Allemagne entière, le Conseil fédéral de la Diète. Il est possible que le sort de la province Alsace-Lorraine soit définitivement fixé, même avant la conclusion de la paix, parce que la situation provisoire tient beaucoup d’intérêts en souffrance, et bien des abus pourront être écartés en réalisant aussitôt que possible l’organisation du nouvel état ».

« Ce jour même, ainsi que l’annonce ladite feuille, le nouveau tribunal de Strasbourg a été installé ; il comprend provisoirement dans son ressort toute l’Alsace, de même que Metz comprend toute la Lorraine ; cependant plusieurs autres tribunaux doivent être créés prochainement. Jusqu’à nouvel ordre la justice criminelle sera rendue d’après le code pénal. Bientôt d’ailleurs le Code de l’Allemagne du Nord ne tardera pas à être introduit ».

 

France, Paris assiégé : ballon-poste.

Le 11 janvier 1871, des Parisiens se rassemblent autour de l’espace d’envol de la garde d’Orléans. A 2h40 le général Trochu, accompagné du ministre de la Marine et de leurs états-major viennent en personne confier au pilote du ballon-poste Kepler, Achille-Félix Roux, des dépêches du gouvernement qu’il devra détruite s’il est pris par l’ennemi. Le général Trochu s’adresse au pilote : « Mon brave Marin, le vent actuel vous mène en Suisse. Désirez-vous partir quand même ? ». Oui, Achile-Félix Roux allait partir. Peu après 3h00 le Kepler s’élève dans un fort vent d’ouest. A se moment, un coup de canon retentit sur les buttes de Châtillon et l’obus frolâ le ballon et alla éclater au Jardin des Plantes. Le pilote lâcha deux sacs de 30 kg de lest chacun et le ballon d’un bond monte à 3 800 m. Vers 7 heures du matin la neige se mit à tomber abaondamment, surchargé, le ballin descendit à 450 m. Achile-Félix aperçut un camp prussien. Un manœuvre acrobtique aboutit au délestage de la neige et le ballon remonta à 1 800 m. A 9h15 l’aérostat prenait terre dans le domaine de la Grange à 5 km au nord de Montigny-le-Brillant entre Laval et Craon.

Source : S2002, p. 323, 327.

 

France, Paris assiégé : décret du Gouvernement.

Le 11 janvier 1871, le Gouvernement publie le décret suivant : « Le Gouvernement de la Défense Nationale considérant que les devoirs de la République sont les mêmes à l’égard des victimes du bombardement de Paris qu’à l’égard de ceux qui succombent les armes à la main pour la défense de la Patrie. Décrété. Tout Français atteint par les bombes prussiennes est assimilé au soldat frappé par l’ennemi. Les veuves de Paris, les orphelins de pères et de mères qui auront péri de même, sont assimilés aux veuves et aux orpheins des soldats tués à l’ennemi ». Source : S2002, p. 324.

 

Mercredi 11 et jeudi 12 janvier 1871

 

France, 2e Armée française de la Loire : bataille du Mans.

Du 11 au 12 janvier 1871 se déroule la bataille du Mans. Circonstances : d'une part le général Chanzy et 90 000 hommes de la 2e armée française de la Loire : 16e, 17e et 21e corps d’armée, divisions de mobilisés de Bretagne Lalande et Le Bouedec. D'autre part, le prince Frédéric-Charles et 75 000 Allemands : XIIIe corps d’armée allemand, IIIe corps d’armée et Xe corps d’armée, 18e division ; cavalerie des 4e, 5e et 6° divisions allemandes. L'aile gauche française sur l'Huisne, et le centre français au plateau d'Auvours, général Gougeard, tiennent bon. Dans la soirée, la droite, mobilisés de Bretagne, est attaquée dans l'obscurité par le Xe corps d’armée allemand, qui arrive seulement. Elle lâche pied, la panique gagne de proche en proche, les 16 et 17e corps d’armée français s'enfuient vers le Mans, malgré les efforts désespérés de l'amiral Jauréguiberry. Avant le jour, 12 janvier 1871, le général Chanzy se résigne à ordonner la retraite, laquelle est préparée et entamée sans que prince Frédéric-Charles s'en aperçoive. Les 16° et 17e corps français traversent le Mans ; le 21e corps français se dispose à franchir la rivière plus en amont, vers Beaumont. Source : S2786, p. 36.

2ème armée française de la Loire : les opérations près du Mans. Source : S0311, planche VIII.

 

Jeudi 12 janvier 1871

 

France, 2e Armée française de la Loire : combats d’arrière-gardes de Saint-Corneille et Courceboeuf.

Le 12 janvier 1871 se déroulent les combats d’arrière-garde de Saint-Corneille et Courceboeuf, au nord-est du Mans. Circonstances : combats entre la 2e division du 21e corps d’armée français du général Collin, d'une part, et la 22e division allemande, renforcée par la 4e division de cavalerie du général-major von Wittich, d'autre part. Source : S2786, p. 36.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combats d’arrière-gardes de la Croix et Chanteloux.

Le 12 janvier 1871 se déroule les combats d’arrière-garde de la Croix et de Chanteloux. Circonstaces : combats entre la 3e division du 21e corps d’armée français du général Villeneuve, et la 17e division allemande et autres fractions du XIIIe corps d’armée allemand du grand-duc de Mecklembourg.

Source : S2786, p. 36.

 

France, Allemagne, Strasbourg ville : enquête sur la suppression du canal du Rhin.

La mairie de Strasbourg lance une enquête publique concernant la suppression du petit canal du Rhin « Rheincanal » entre le pont de l’Hôpital militaire “Militärspitalbrücke” et sa jonction avec l’Ill, a été ouvert. La liaison avec l’Ill au profit de la navigation fluviale, serait rétablie désormais par un canal, qui longerait la courtine (mur intermédiaire) “Zwischenwall” 18 – 22 de la Citadelle, et en amont de la lunette des fronts 17 – 16 du Fort Mutin. Ce communiqué signé par le Maire Küß a été publié le 12 et 13 janvier 1871 par la presse locale.

Source: S0590, n°10 du 12/01/1871, p. 4 et n°11 du 13/01/1871, p. 4.

 

Jeudi 12 et vendredi 13 janvier 1871

 

France, 2e Armée française de la Loire : combats d’arrière-gardes du Tertre, des Epinettes, de Pontlieue et dans les rues du Mans.

Su 12 au 13 janvier 1871 se déroulent les combats d’arrière-garde du Tertre, des Epinettes, de Pontlieue et dans les rues du Mans. Circonstances : combats entre les 16e et 17e corps d’armée français mélangés, amiral Jauréguiberry d'une part, et le gros des IIIe et Xe corps d’armée allemand, dirigés par le général von Voigts-Rhetz, d'autre part. Le combat autour des ponts de l'Huisne et de la Sarthe, puis dans les rues du Mans, est soutenu surtout par la division de Roquebrune et par la brigade de gendarmes Bourdillon, spécialement chargées de couvrir la retraite. Le lendemain 13 janvier 1871, l'armée du général Chanzy, qui marchait d'abord vers Alençon, se dirige droit à l'ouest, vers la Mayenne et Laval. Dans cette direction, l'ennemi ne poursuit qu'au moyen de détachements mixtes, qu'il organise en conséquence ; les principaux de ces détachements sont ceux du général-major von Schmidt, sur la route de Laval à l'ouest, du colonel von Lehmann sur la route de Mayenne au nord-ouest. Source : S2786, p. 37.

 

Vendredi 13 janvier 1871

 

France, Paris assiégé : ballons-poste.

Le 13 janvier 1871, à 0h30, décolle le ballon-poste le Monge à la gare du Nord. Quelques inconditionnels de l’aérostation, malgré un froid vif à – 9° C, se hâtent ensuite pour descendre à la gare d’Orléans pour voir partir le ballon Nadar. Puis c’est au tour du Godard et du Général-Faidherbe.

Le ballon-poste le Monge a quitté l’aire d’envol de la gare d’Orléans à 0h30. A 8h00 il se pose à Arpheuilles à 33 km au nord-est de Châteauroux, après avoir couvert 330 km sous un ciel constellé d’étoiles.

Le ballon-poste Général-Faidherbe, dont le pilote est un ancien armurier, part à 3h30. Les passagers de l’aérostat ont cruellement souffert du froid. Leur supplice a pris fin vers 14h, lorsqu’ils atterrissent sur un pré dit la Migonterre, à 1 200 m à l’est de Saint-Avit-de-Soulège, à 53 km de Bordeaux.

Source : S2002, p. 333, 335.

 

France, Paris assiégé : famine.

Le 13 janvier 1871, ont apprend qu’ont mange en ce moment les chevaux de l’armée.

Source : S2002, p. 334.

 

France, 2e Armée française de la Loire : Combat de Chauffour.

Le 13 janvier 1871 se déroule le combat de Chauffour, à l’ouest du Mans, sur la route de Laval. Circonstances : combats au cours de la retraite, entre le 16e corps d’armée français et le détachement mixte allemand, 6e division de cavalerie et fractions d'infanterie du IIIe corps, aux ordres du général major von Schmidt. Source : S2786, p. 37.

 

France, guerre 1870-1871, 2e Armée, Loire : Combat de Ballon.

Le 13 janvier 1871 se déroule le combat de Ballon, une localité située au nord du Mans, sur la route de Mmers. Circonstances : combats entre le 21e corps d’armée français du général Jaurès, et les têtes de colonne du XIIIe corps d’armée allemand, en marche sur Alençon. Source : S2786, p. 37.

 

France, Est : combat d'Arcey, Sainte-Marie, Bart.

Le 13 janvier 1871 se déroulent les combats d’Arcey, de Sainte-Marie et de Bart, à l’ouest de Montbéiard. Circonstances : combats entre les têtes de colonne des 15e et 24e corps d’armée français, et les arrière-gardes de la 4e division de réserve allemande du colonel von Loos. Source : S2786, p. 37.

 

Samedi 14 janvier 1871

 

France, Est : combat de Montbéliard.

Le 13 janvier 1871 se déroule le combat de Montbéliard. Circonstances : combats entre les têtes de colonne du 15e corps d’armée français du général Martineau, et le détachement mixte allemand du général-major Debschitz, du corps de siège de Belfort. Source : S2786, p. 37.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combat de Chassillé.

Le 13 janvier 1871 se déroule le combat de Chassilé, sur la Vègre et la route du Mans à Laval. Circonstances : combats entre les divisions Barryet et Le Bouedec, du 16e corps d’armée français, d'une part, et le détachement de poursuite allemande de von Schmidt, d’autre part. Nous continuons la retraite.

Source : S2786, p. 37.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combat d’arrière garde de Beaumont-sur-Sarthe.

Le 13 janvier 1871 se déroule le combat d’arrière-garde de Beaumont-sur-Sarthe, au nord du Mans, sur la route d’Alençon. Circonstances : combats entre le 21e corps d’armée français du général Jaurès, et la 22e division allemande de von Wittich. Source : S2786, p. 37.

 

Dimanche 15 janvier 1871

 

France, Paris assiégé : ballon-poste.

Le 15 janvier 1871, à 3h00, décolle le ballon-poste Le Vaucenson à la gare d’Orléans. Il est poussé par un vent du sud et battu par une pluie froide. Le ballon-poste arrive sans incident à 10h15 tout près de l’église d’Erquinghem-Lys à 3 km à l’ouest d’Armentières.  

Source : S2002, p. 337-338.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combat de Saint-Jean-sur-Erve.

Le 15 janvier 1871 se déroule le combat de Saint-Jean-sur-Erve à l’ouest du Mans, sur la route de Laval. Circonstances : combats entre le 16e corps d’armée français de Jauréguiberry, et le détachement poursuivant allemand de von Schmidt. La retraite prématurée et mal justifiée du 17e corps d’armée français de Colomb, sur la gauche française, oblige l'amiral à céder le terrain. Source : S2786, p. 37.

 

France, 2e Armée française de la Loire : combat de Sillé-le-Guillaume.

Le 15 janvier 1871 se déroule le combat de Sillé-le-Guillaume, au nord-ouest du Mans, sur la route de Laval par le camp de Confie. Cironstances : combats entre le 21e corps d’armée français du général Jaurès, et le détachement poursuivant allemand comprenant des fractions du Xe corps d’armée. La retraite du 17e corps d’armée français, sur la droite française, oblige le général Jaurès à reculer. Source : S2786, p. 37-38.

 

2e Armée française de la Loire : combat d’Alençon.

Le 15 janvier 1871 se déroule le combat d’Alençon. Circonstances : combats entre la colonne du général Lipowski, les francs-tireurs et la fraction du 19e corps d’armée français, d'une part, et la 22e division d'infanterie allemande, 4e et 5e divisions de cavalerie allemande, sous la direction du grand-duc de Mecklembourg, d'autre part. Le grand-duc de Mecklembourg occupe Alençon. Source : S2786, p. 38.

 

Dimanche 15 au lundi 16 janvier 1871

 

France, Est : bataille d'Héricourt (la Lisaine).

Su 15 au 16 janvier 1871 se déroule la bataile d’Héricourt sur la Lisaine. Circonstances : d'une part, 100 000 Français de l'armée de l'Est, Bourbaki : 15e, 20e, 24e, 18e corps d’armée français, divisions Cremer et Pallu de la Barrière. D'autre part, 45 000 Allemands sous le commandement du général von Werder : division badoise, division de réserve Schmeling, brigade mixte de Goltz, détachement mixte Debsehitz. La lenteur de la marche française après Villersexel a donné à Werder le temps de se retrancher fortement sur les escarpements de la rive gauche de la Lisaine. La gauche française, division Cremer et 18e corps d’armée, chargée de tourner la droite allemande au nord, ne remplit pas sa mission. L'attaque de front ne réussit pas mieux. Après trois jours de combats pour nous infructueux, les troupes étant extraordinairement délabrées, Bourbaki ordonne la retraite vers Besançon, par les deux rives du Doubs.

Source : S2786, p. 38.

 

Lundi 16 janvier 1871

 

France, Nord : combat de Saint-Quentin.

Le 16 janvier 1871 se déroule le combat de Saint-Quentin. Circonstances : la brigade française du colonel Isnard, venant du Cateau, chasse de Saint-Quentin les troupes saxonnes comprenant des fractions d'infanterie et de cavalerie du XIIe corps d’armée, du lieutenant général comte zur Lippe. Pendant ce temps, l’armée française du Nord, qui a repris l'offensive, fait une démonstration vers Amiens, puis elle essaye de revenir à marches forcées d'Albert sur Saint-Quentin. Très bien renseigné par sa cavalerie, von Goeben ne se laisse pas tromper : il suit aussitôt les Français vers l'est et remonte les deux rives de la Somme, en ralliant chemin faisant toutes ses troupes disponibles ; il demande en outre que la IVe armée allemande, sous Paris, lui envoie des renforts. Source : S2786, p. 38.

 

France, Paris assiégé : ballon-poste.

Le 16 janvier 1871, à 7h00, décolle le ballon-poste Steenackers à la gare du Nord. Dans le jour naissant, il est une cible facile pour les canons allemands qui lui envoie une vollée d’obus. Pour éviter la fusillade, Viber le pilote du Steenackers jeta plusieurs sacs de lest, ce qui fit monter l’aérostat à grande hauteur, accrrue par l’effet de dilatation des gaz aux premiers rayons du soleil levant. A 5 500 ù le baromètre se dérégla et le ballon montait toujours. Les malaises qu’éprouvait Gobron et l’éloignement considérable des nuages faisait résumer que le ballon avait peut-être atteint les 7 000 m. La terre apparue à 9 heures, puis vers 10 heures la mer. Vibert fut jeté à terre et Gobron, accroché par les pieds aux cordages, subit un traînage sur la tête et les mains pendant 300 m. Par un effort déséspéré il finit par se dégager et s’avanouit. Quand il reprit connaissance, il vit la mer, à 10 m. Le ballin qui s’était envollé fut retrouvé par des marins dans une petite île à 6 heures de la côte. Les aéronautes étaient tombés en Hollande, à Hierden au sud-est de Zwolle, où ils reçurent un accueil très hospitalier. Source : S2002, p. 339, 341.

 

Lundi 16 au mercredi 18 janvier 1871

 

France, guerre 1870-1871, Est : combats devant Langres.

Du 16 au 18 janvier 1871 se déroulent les combats devant la place de Langres. Circonstances : combats entre des sorties de la garnison et les flanc-gardes du VIIe corps d’armée allemand, aile gauche de Manteuffel, en marche sur Vesoul. Résultats insignifiants. La garnison française, sous le commandement du général Meyère, ne soupçonne pas la gravité de la situation, et n'agit pas comme elle le pourrait.

Source : S2786, p. 38.

 

Lundi 16 au vendredi 20 janvier 1871

 

France, Est : traversée du plateau de Langres par Manteuffel.

Du 16 au 20 janvier 1871 se déroule la traversée du plateau de Langres par Manteuffel. Circonstances : traversée du plateau de Langres par Manteuffel, avec les IIe et VIIe corps prussiens, qui marchent en toute hâte au secours du général von Werder. Manteuffel, commandant en chef de l'armée du Sud (IIe VIIe et XIVe corps), remonte les vallées de l'Aube et de la Seine, et traverse les montagnes en se glissant entre Langres et Dijon, qu'il masque par des flanc-gardes, et qui le laissent passer sans l'inquiéter sérieusement. Le 20 janvier 1871, ses deux corps sont sur la Saône, face à l'est. De là, Manteuffel apprenant notre insuccès d'Héricourt, va faire à-droite et marcher face au sud, afin de couper à Bourbaki la retraite à l'ouest et au sud de Besançon, sur les routes de Dijon et de Lyon. Source : S2786, p. 38-39.

 

Mardi 17 janvier 1871

 

France, Paris assiégé : bombardement de la manufacture de ballons.

Le 17 janvier 1871, les obus atteignent désormais la manufacture de ballons de Godard à la gare d’Orléans en brisant 250 vitres. Ils déchirent un ballon, pulvérisent un wagon. Godard dut alors replier en urgence son usine à la gare de l’Est. Ses 120 couturières, toutes résidentes du quartierde la Glacière, consentirent à le suivre. Elles furent obligées de faire deux fois par jour le long trajet de leur quartier jusqu’à l’extrémité du boulevard Sébastopol. Grâce au stock existant, l’incidence sur le lâcher de ballons fut insignifiante.

Source : S2002, p. 342.

 

Mercredi 18 janvier 1871

 

France, Est : combats d'avant-postes aux abords de Laval.

Le 18 janvier 1871 se déroulent des combats d’avant-postes aux abords de Laval. Circonstances : combats entre des fractions des 16e et 21e corps d’armée français, établis sur la Mayenne, et une forte reconnaissance exécutée par la 14e brigade de cavalerie allemande du colonel von Alvensleben, du détachement de poursuite du général-major von Schmidt. Les Allemands rétrogradent sur l’Erve : ils semblent vouloir s’arrêter là. Source : S2786, p. 39.

 

France, Est : combats de Clairegoutte et Montbéliard.

Le 18 janvier 1871 se déroulent les combats de Clairegoutte et de Montbélliard. Circonstances : combats entre les arrière-gardes françaises de l'armée de l'Est et les reconnaissances allemandes très prudentes lancées par le général von Werder. Source : S2786, p. 39.

 

France, Nord : combats de Beauvois, Vermand (Tertry - Poeuilly).

Le 18 janvier 1871 se déroulent les combats de Beauvois, Vermand, Tertry, Poueilly. Circonstances : combats entre Saint-Quentin et Péronne, soutenus, au cours de la marche vers Saint-Quentin, par les arrière-gardes des 22e et 23e corps d’armée français de Faidherbe, contre les têtes de colonnes très pressantes de l'armée allemande de von Goeben avec le gros du VIIIe corps d’armée, division mixte von der Gröben, fractions du Ier corps d’armée. L'armée française se dégage péniblement et vient prendre position autour de Saint-Quentin, au sud et à l'ouest, sur les deux rives de la Somme et du canal.

Source : S2786, p. 39.

 

France, Paris assiégé : ballon-poste.

Le 18 janvier 1871, à 3h00, décolle le 63e ballon-poste la Poste-de-Paris de la gare du Nord. Après plusieurs essais de départ, contrariés par le vent, M. Camille Dartois a profité d’une accalmie pour donner l’ordre de lâcher les derniers câbles et l’aérostat a disparu dans la nuit noire. Il prend rapidement de l’altitude quand pointa l’aube. Il survolit les plaines belges. A 10 heures il se posait à 7 km seulement de la frontière prussienne, à Merseloo en Hollande, où les aéronautes furent accueillis chaleureusement.

Source : S2002, p. 343, 347.

 

France, Paris assiégé : la troupe est de moins en moins combative.

Le 18 janvier 1871, à midi se tient un conseil de guerre dans une atmosphère lourde d’angoisses. Tous les chefs de corps d’étaient rassemblés. Chacun à son tour prit la parole et donna longuement son avis sur la situation. Tous furent unanimes : la lutte ne pouvait plus se poursuivre. Les soldats épuisés, bientôt privés du nécessaire, étaient découragés, les mobiles ne voulaient plus entendre qu’une seule chose : la paix et le retour dans leurs foyers. La garde nationale restait seule décidée à se battre. On s’entendit pour déclarer qu’aucune action n’était plus possible. Cette résolution fut portée par Favre à la connaissance des maires des arrondissements qui attendaient la fin de la conférence militaire dans une pièce voisine.  

Source : S2002, p. 346.

 

France, Versailles : proclamation de l’Empire allemand.

Le 18 janvier 1871, le roi Guillaume de Prusse est reconnu Empereur allemand par les princes et Etats des deux Confédérations du Nord et du Sud. La confédération de l’Allemagne du Nord cesse donc d'exister.

Sources : S2786, p. 39. S3477, p. 10.

Versailles : proclamation de l’Empire allemand. Source : S1583.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : ventes par le service des subsistances militaires.

Le service des subsistances de l’armée allemande « Preußisches Proviant-Amt » vend d’importantes quantités de farine à Strasbourg au magasin des Ponts-Couverts.

Source : S0590, n°12 du 14/01/1871, p. 4.

 

Mercredi 18 au mardi 24 janvier 1871

 

France, Est : expédition du pont de Fontenoy-sur-Moselle.

Du 18 au 24 janvier 1871 se déroule l’expédition du pont de Fontenoy-sur-Moselle entre Toul et Frouard. Circonstances : le corps franc « Chasseurs des Vosges, avant-garde de la Délivrance » du commandant Bernard, soit environ 300 hommes, quitte son camp de Boene, ou de la Vacheresse, en forêt inaccessible, entre Lamarche et Neufchâteau; il se glisse de bois en bois dans la région entre Madon et Meuse infestée d'Allemands, franchit de nuit la Moselle à Pierre-la-Treiche, en amont de Toul, se jette dans la forêt de Haye, et le 22 janvier 1871, au petit jour, fait sauter le pont de Fontenoy, passage de la grande voie ferrée Paris-Strasbourg, principale ligne de ravitaillement des grandes armées allemandes sous Paris. Le corps franc échappe aux Allemands des garnisons de la région, et rentre le 24 janvier 1871 dans la forêt de Boene. Source : S2786, p. 39.

Après la destruction du pont de chemin de fer de Fontenoy sur la ligne de Paris, les autorités militaires allemandes ont fait diffusé cette affiche. Source : S1000.

Les troupes allemandes posent devant le village détruit de Fontenoy-sur-Moselle.

Source : S1000, Internet, photographie de Charles Gilbert.

Début février 1871, à peine une semaine après le sabotage du pont de Fontenoy-sur-Moselle, l’ouvrage est déjà provisoirement réparé et les troupes allemandes posent devant l’ouvrage. Source : S1000, Internet, photographie de Charles Gilbert.

 

Jeudi 19 janvier 1871

 

France, guerre 1870-1871, Nord : bataille de Saint-Quentin.

Le 19 janvier 1871 se déroule la bataille de Saint-Quentin. Circonstances : d'une part, 40 000 Français de l'armée du Nord du général Faidherbe. 35 000 Allemands, commandés par von Goeben : gros des Ier et VIIIe corps d’armée, 3e division mixte de réserve du prince Albrecht (fils), division von der Gröben, détachements de la garde et du corps saxon expédiés de Paris, en chemin de fer, par la IVe armée allemande. Les deux partis sont à cheval sur la Somme : les Français face au sud et à l'ouest, étant adossés à la ville. Von Goeben veut envelopper les Français et répéter Sedan ; l’aile gauche française, 22e corps d’armée, fléchit la première et se jette dans la ville ; l'aile droite, 23e corps d’armée et les brigades Isnard et Pauly, lient plus longtemps et donne aux autres troupes le temps d'évacuer Saint-Quentin avant que l'aile mouvement enveloppant projeté. Faidherbe dégage tardivement, mais assez rapidement, ses troupes battues ; par une marche forcée durant la nuit et le jour suivant, il atteint les places de l'Escaut avant que von Goeben ait pu entamer sérieusement la poursuite. Sources : S2786, p. 39-40. S3477 : p. 10.

 

France, Siège de Paris : bataille de Buzenval (Montretout-Mont-Valérien).

Le 19 janvier 1871 se déroule dans le cadre du siège de Paris, la bataille de Buzanval, près de Montretout et Mont-Valérien. Circonstances : dernière affaire engagée sous Paris afin de donner satisfaction à la population qui réclame une « sortie torrentielle ». D'une part, 90 000 Français, dont 42 000 gardes nationaux parisiens, commandés par le général Trochu en personne, et répartis entre les trois grosses colonnes Ducrot, Bellemarre et Vinoy. D'autre part, 25 000 Allemands engagés, prince royal de Prusse : Ve corps d’armée, division de landwehr de la garde, fractions des IIe corps d’armée bavarois et IVe corps d’armée prussien. Nos trois colonnes n'attaquent pas simultanément : celle de gauche, Vinoy, remporte au début quelques succès à Montretout ; les deux autres échouent dans les parcs de Buzenval et de la Malmaison. Notre artillerie n'ayant pu suivre dans les terres détrempées, nous nous brisons contre les positions retranchées de la ligne de résistance allemande. Les gardes nationaux lâchent pied de toutes parts. Le général Trochu ordonne la retraite ; celle-ci s'effectue durant la nuit dans le plus grand désordre. Heureusement les Allemands ne poursuivent pas. Source : S2786, p. 40.

 

France, Est : combat d'Athesans.

Le 19 janvier 1871 se déroule la bataille d’Athesans, une localité située au nord-est de Villersexel. Circonstances : combats entre les arrière-gardes des généraux Cremer et Billot de la gauche française, et la brigade de cavalerie badoise du colonel von Willisen. Source : S2786, p. 40.

 

France, Est : combat de Sainte-Marie.

Le 19 janvier 1871 se déroule le combat de Sainte-Marie, une localité située à l’ouest et près de Montbélliard. Circonstances : combats entre les arrière-gardes des 24e et 15e corps d’armée français et des fractions de la 4e division de réserve allemande du général-major von Schmeling. Source : S2786, p. 40.

 

Vendredi 20 janvier 1871

 

France, Est : combats de Villers-la-Ville, Petit-Magny, Marat, Esprels.

Le 19 janvier 1871 se déroule les combats de Villers-la-Ville, de Petit-Mgny, de Marat et d’Esprels, autour de Villersexel. Circonstances : combats entre les arrière-gardes de l'aile gauche française (Cremer et Billot) et des fractions du XIVe corps d’armée allemand, dirigées par le général-major von Schmeling. Le corps du général von Werder a repris le contact immédiat avec les arrière-gardes de Bourbaki.

Source : S2786, p. 40.

 

Vendredi 20 au samedi 21 janvier 1871

 

France, guerre 1870-1871, sous Belfort, combat de Pérouse.

Au cours de la nuit du 20 au 21 janvier 1871 se déroule sous Belfort, le combat de Pérouse. Circonstances : répétition contre ce village de l'opération du 8-9 janvier 1871 contre Danjoutin : succès analogue pour les Allemands. Source : S2786, p. 40.

 

Samedi 21 janvier 1871

 

France, Est : combat de Vrécourt (entre Neufchâteau et Lamarche).

Le 21 janvier se déroule le combat de Vrécourt, entre Neufchâteau et Lamarche. Circonstances : diversion exécutée, pendant l'expédition de Fontenoy-sur-Moselle, par les troupes françaises laissées au camp de Boene, par un bataillon de mobiles du Gard et un peloton de cavaliers volontaires, contre la garnison allemande sortie de Neufchâteau, commandée par le lieutenant-colonel von Dobschütz. Les Français se replient dans la forêt, sans être poursuivis, après avoir perdu une centaine de tués, blessés ou prisonniers. Dobschütz rentre à Neufchâteau sans pousser plus loin la reconnaissance qu'il projetait vers Langres.

Source : S2786, p. 40-41.

 

France, Siège de Paris : bombardement de Saint-Denis et des fronts nord de la ville.

Le 21 janvier 1871, début du bombardement de Paris. Circonstances : commencement du bombardement de Saint-Denis, et des fronts nord de Paris par la IVe armée allemande, prince royal de Saxe.

Source : S2786, p. 41.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : adjudication pour la livraison de vivres.

Adjudication de la livraison de vivres au profit de l’Hôpital militaire de la garnison « Militärhospital » : il s’agit d’une grande quantité de flocons d’avoines, semoule de blé, de raisins fins, de la farine de blé, de pruneaux, du café, du beurre, des œufs, des pâtes, du sucre et du sel.

Sources: S0590, n°16 du 19/01/1871, p. 4 et n°17 du 20/01/1871, p. 4.

 

France occupée, Alsace-Lorraine, gouvernement général : libération des gardes mobiles.

Un journal régional a publié le communiqué suivant : « Le Gouverneur général porte à la connaissance de qui de droit, que, par ordre supérieur, la libération de gardes mobiles de l’Alsace contre revers et cautionnement ne pourra plus avoir lieu, à l’avenir, que dans le cas où l’impétrant serait lui-même possesseur d’immeubles. Des cautionnements en espèces, en papiers valeurs portant intérêts, en hypothèques sur un établissement industriel, ainsi que la caution d’un tiers, sont également refusés. Strasbourg, le 11 janvier 1871. Le Gouverneur-général en Alsace, Comte de Bismarck-Bohlen, Gouverneur-général ».

Source : S0215, n°11, du 25/01/1871.

 

Samedi 21 au dimanche 22 janvier 1871

 

France, Est : combats de Talant - Fontaine – Messigny - Pouilly (autour de Dijon).

Du 21 au 22 janvier 1871 se déroulent les combats de Talant, Fontaine, Messigny et Pouilly, autour de Dijon. Circonstances : combats livrés par les troupes françaises de Garibaldi avec l’armée des Vosges soit 40 000 hommes, postés à Dijon avec mission de garder la ligne d'opérations de Bourbaki, contre la brigade mixte allemande du général-major von Kettler, chargée par Manteuffel d'observer Garibaldi et de le tromper en se multipliant. Kettler subit de grosses pertes, mais il atteint son but : Garibaldi ne bouge pas de Dijon. Tué : le général Bossak-Hauké (Polonais). Le 23 janvier 1871, à Pouilly, la brigade Ricciotti Garibaldi s'empare d'un drapeau du 61e régiment prussien. Source : S2786, p. 41.

 

Dimanche 22 janvier 1871

 

France, Est : destruction du pont de Fontenoy-sur-Moselle.

Le 22 janvier 1871, destruction du pont de Fontenoy-sur-Moselle. Circonstances ; destruction du pont de Fontenoy-sur-Moselle par le corps de partisans du commandant Bernard, parti du camp de Boene le 18 janvier 1871. Source : S2786, p. 41.

 

France, Siège de Paris : émeute et nouvelles nominations.

Le 22 janvier 1871 éclatent une nouvelle émeute dans Paris. Circonstances : nouvelle émeute dans Paris, conséquence et de la défaite de Buzenval et de la perspective d'une capitulation. Suppression du titre et des fonctions de gouverneur de Paris. Le général Trochu reste le chef du gouvernement, mais le général Vinoy est nommé commandant en chef de toutes les forces militaires. Source : S2786, p. 41.

 

Dimanche 22 et lundi 23 janvier 1871

 

France, Est : l'armée de l'Est atteint Besançon.

Du 22 au 23 janvier 1871, l’Armée française de l’Est atteint la place forte de Besançon. Circonstances : l'armée française de l'Est atteint Besançon et s'arrête autour de la ville, à cheval sur le Doubs, pendant que Manteuffel en prépare l'enveloppement. Source : S2786, p. 41.

 

Lundi 23 janvier 1871

 

France, Est : combat de Quingey.

Le 23 janvier 1871 se déroule le combat de Quingey, au sud de la place forte de Besançon. Circonstances : affaire d'avant-garde entre des fractions du 15e corps d’armée français de Martineau, et la 13e division allemande, lieutenant-général von Bothmer. Nous allons être en contact constant avec l'armée de Manteuffel.

Source : S2786, p. 41.

 

France, Est : combat de Vesoul.

Le 23 janvier 1871 se déroule le combat de Vesoul. Circonstances : combats entre des détachements français de corps francs et de mobiles de Langres, et la brigade de cavalerie badoise du colonel von Willisen. Les Français rétrogradent.

Source : S2786, p. 41.

 

France, Est : escarmouches de Montbozon (entre Beaume-les-Dames et Vesoul).

Le 23 janvier 1871 se déroulent les escarmouches de Montbozon, entre Beaume-les-Dames et Vesoul. Circonstances : affaires d'arrière-gardes entre les attardés du 18e corps d’armée français et les têtes de colonne du XIVe corps d’armée allemand.

Source : S2786, p. 41.

 

France, Est : combat de Beaume-les-Dames.

Le 23 janvier 1871 se déroule le combat de Beaume-les-Dames. Circonstances : combats entre les arrière-gardes du 15e corps d’armée français et la brigade mixte allemande de von der Goltz.

Source : S2786, p. 41.

 

Mardi 24 janvier 1871

 

France, Est : affaire de Dôle.

Le 24 janvier 1874 se déroule l’affaire de Dôle. Circonstances : combats entre les têtes de colonne du IIe corps d’armée allemande arrivant sur le Doubs du général-major von Koblinski, et un millier de mobiles français venus de Langres et commandés par le colonel Bombonnel : les Allemands s'emparent de Dôle et d'un riche convoi administratif de 230 wagons chargés qui était destiné à l’armée de Bourbaki.

Source : S2786, p. 41.

 

Mardi 24 et mercredi 25 janvier 1871

 

France, Est : escarmouches de Mouchard, Salins et Arbois.

Du 24 au 25 janvier 1871 se déroulent les escarmouches de Mouchard, Salins et Arbois, entre Besançon et Lons-le-Saulnier. Circonstances : combats entre le 15e corps d’armée français et la 3e division allemande du général-major von Hartmann.

Source : S2786, p. 42.

 

France, Est : affaires de Blâmont, Clerval.

Du 24 au 25 janvier 1871 se déroule les affaires de Blâmont et de Clerval, dans le massif du Lomont. Circonstances : combats entre les troupes débandées du 24e corps d’armée français du général Bressolles, et le détachement allemand du général-major von Debschitz.

Source : S2786, p. 42.

 

Mercredi 25 janvier 1871

 

France, Loire : surprises de la Roche-sur-Yonne et Brienon.

Le 25 janvier 1871, surprises de la Roche-sur-Yonne et Brienon, sur les voies ferrées de Dijon à Sans. Circonstances : enlèvement des postes des deux gares défendues par deux compagnies des troupes d'étapes allemandes de la IIe armée, et destruction des ponts par un détachement français du général de Pointe de Gévigny, qui à ce moment organise le 26e corps d’armée français, entre l’Yonne et la Loire, à Nevers et Auxerre. Source : S2786, p. 42.

 

France, Est : combat de Vorges et Busy.

Le 25 janvier 1871, combats de Vorges et Busy, sur la route de Quingey à Besançon. Circonstances : combats entre des fractions du 15e corps d’armée français et la brigade allemande du général-major von Ostensacken, du VIIe corps d’armée. Source : S2786, p. 42.

 

France, Est : combats au sud de Baume-les-Dames.

Le 25 janvier 1871 combats au sud de Baume-les-Dames. Circonstances : combats entre les troupes débandées du 24e corps d’armée français et la 4e division de réserve allemande de von Schmeling ; celle-ci passe sur la rive gauche du Doubs. Le corps Bressolles, 24e corps d’armée français, abandonne définitivement les positions du Lomont, qu'il était chargé de garder, et se jette en désordre vers Pontarlier.

Source : S2786, p. 42.

 

France, Longwy : capitulation de la place.

La place forte de Longwy capitule le 25 janvier 1871. Défenseur : lieutenant-colonel Massaroli avec 4 000 hommes. Assaillant : détachement mixte formé de troupes de landwehr et d'étapes, 10 bataillons, 2 escadrons et 90 pièces, aux ordres du colonel von Krenmsky. Source : S2786, p. 42.

 

Jeudi 26 janvier 1871

 

France, Siège de Paris : suspension d’armes.

A Paris une suspension d'armes est conclue le 26 janvier 1871. Elle est applicable à Paris seule et nient, en attendant le résultat des négociations engagées à Versailles, entre Bismarck et Jules Favre, en vue de la conclusion d'un armistice général. Source : S2786, p.42.

 

France, Est : l'armée de l'Est quitte Besançon.

Le 26 janvier 1871, l’armée française de l’Est quitte la place forte de Besançon. Circonstances : l’armée française de l’Est quitte Besançon, où elle est restée immobilisée depuis trois jours, et marche vers Pontarlier. Il est trop tard : Manteuffel, arrivé sur la rive gauche du Doubs, a exécuté un nouveau changement de direction, cette fois à gauche ; il fait maintenant face à l'est, tout en nous débordant au sud, tandis que le général von Werder nous talonne au nord. Bourbaki désespéré tente de se suicider ; à ce moment même, la Délégation de Bordeaux le remplaçait par l'un de ses commandants de corps. Le général Clinchant prend le commandement en chef de l'armée de l'Est. Il tente d'accélérer le mouvement de retraite vers Pontarlier, dans l'espoir que nos colonnes pourront encore se glisser entre la frontière suisse et Manteuffel, pour atteindre la haute vallée du Rhône. Source : S2786, p 42.

 

Jeudi 26 et vendredi 27 janvier 1871

 

France, Est : affaires de Salins.

Du 26 au 27 janvier 1871 se déroule l’affaire de Salins. Circonstances : engagements entre les arrière-gardes du 15e corps français et la 3e division allemande, von Hartmann ; canonnade entre les forts Saint-André et Belin et l'artillerie du IIe corps, général von Fransecky. Source : S2786, p. 43.

 

France, Siège de Belfort : combat des Hautes et Basses Perches.

La nuit du 26 au 27 janvier 1871 se déroule les combats des Hautes et Basses Perches. Circonstances : combat des Hautes et des du Basses-Perches. Le général Tresckow tente un assaut prématuré 26 au 27 contre les deux redoutes des Hautes et Basses-Perches. Ses troupes sont repoussées avec perte de 500 tués, blessés ou prisonniers. Source : S2786, p. 43.

 

Samedi 28 janvier 1871

 

France, Est : surprise de Prauthoy.

Le 28 janvier 1871 se déroule la surprise de Prauthoy, une localité au sud de Langres. Circonstances : un détachement d’un bataillon et d’un escadron de la brigade mixte von Kettler, aux ordres du capitaine von Kriess, est surpris par une sortie de la garnison de Langres : il perd une centaine de tués ou blessés, et son convoi. Source : S2786, p. 43.

 

France, Siège de Paris : signature d'un armistice général de vingt et un jours, et capitulation de la place.

Le 28 janvier 1871, un armistice général de 21 jours et la capitulation de la place forte est signée. Conditions : reddition de la capitale, de ses forts et du matériel de guerre ; l'armée de Paris prisonnière de guerre, moins la garde nationale et une division de l'armée active ; payement d'une contribution municipale de 200 millions. Restrictions : l'armistice n'est valable pour les départements qu'à dater du 31 janvier 1871 ; il n'est pas applicable à la région de l'Est. Jules Favre omet de mentionner ces deux restrictions dans la communication télégraphique qu'il fait à la Délégation de Bordeaux, sous le contreseing de Bismarck.

Sources : S2786, p. 43. S3477, p. 10.

Bordeaux : diffusion de l’affiche annonçant les conditions de paix négociées avec l’Allemagne par le Gouvernement de la Défense nationale. 

Source : S1000 : Internet.

 

France, Loire : combat de Châtillon-sur-Loing.

Le 28 janvier 1871 se déroule le combat de Châtillon-sur-Loing. Circonstances : reconnaissance de la brigade de cavalerie hessoise, général-major von Rantzau, et rencontre avec des détachements du général de Pointe de Gévigny, lesquels se retirent après un engagement sans grande importance.

Source : S2786, p. 43.

 

Dimanche 29 janvier 1871

 

France, Loire : combat de Vienne.

Le 29 janvier 1871 se déroule le combat de Vienne, dans les faubourgs de Blois, sur la rive gauche. Circonstances : combats entre une division du 25e corps d’armée français en formation à Vierzon, conduite par le commandant de corps, le général Pourcet, et des fractions mélangées du Xe corps corps d’armée allemand, de la division hessoise du IXe corps d’armée et de la 1re division de cavalerie. Les troupes allemandes sont battus : elles repassent sur la rive droite et font sauter les ponts de Blois, afin d'arrêter les entreprises gênantes des pointes françaises. Source : S2786, p. 43.

 

France, Est : combats de Nozeroy-les-Planches.

Le 29 janvier 1871 se déroule le combat de Nozeroy-les-Planches, dans les hautes vallées de l’Ain. Circonstances : combats entre les troupes du général Cremer et des fractions du 24e corps d’armée français, d'une part ; les avant-gardes du IIe corps prussien, général von Fransecky, d'autre part.

Source : S2786, p. 43.

 

France, Siège de Paris : les troupes allemandes prennent possession des forts et du matériel.

Le 29 janvier 1871, les troupes allemandes prennent possession des forts et du matériel de guerre. L'armée prisonnière reste consignée dans Paris, où il est convenu que les Allemands n'entreront pas pendant la durée de l'armistice. Source : S2786, p. 43.

Vers février-mars 1871 : les troupes allemandes au fort de Nogent. Source : S1000, Internet.

 

France, Est : affaire de Chaffois.

Le 29 janvier 1871 se déroule l’affaire de Chaffois, à l’ouest de Pontarlier. Circonstances : combats entre la division Thornton du 20e corps d’armée français, qui se débande et se laisse capturer 1 500 prisonniers, et la 13e division du VIIe corps d’armée allemand du lieutenant général von Bothmer.

Source : S2786, p. 44.

 

France, Est : affaire de Sombacourt.

Le 29 janvier 1871 se déroule l’affaire de Sombacourt, au nord-ouest de Pontarlier. Circonstances : un bataillon et un peloton hanovriens de la 14e division du VIIe corps d’arme allemand surprennent le cantonnement de Sombacourt à la tombée de la nuit et y capturent 3 000 hommes avec les généraux Dastugue et Minot, lre division du 15e corps d’armée français, l'artillerie et le convoi de cette division.

Source : S2786, p. 44.

 

France, Paris : convocation des électeurs.

Décret du gouvernement de Paris du 29 janvier 1871 qui convoque les électeurs pour le 8 février 1871, à l'effet d'élire, au scrutin de liste par département, les 753 députés appelés à former une Assemblée nationale. Source : S2786, p. 44.

 

Lundi 30 janvier 1871

 

France, Est : affaires de Frasnes.

Le 30 janvier 1871 se déroule l’affaire de Frasnes, au sud-ouest de Pontarlier. Circonstances : combats entre des fractions débandées du 24e corps d’armée français, qui se laissent enlever sans combat 1 200 prisonniers, et la 4e division d'infanterie (IIe corps d’armée allemand), général-major von Trossel.

Source : S2786, p. 44.

 

Mardi 31 janvier 1871

 

France, Est : Affaire de Vaux (au sud-ouest de Pontarlier).

Le 31 janvier 1871 se déroule l’affaire de Vaux, au sud-ouest de Pontarlier. Circonstances : combats entre les débandés du 24e corps d’armée français et la 3e division allemande, général-major von Hartmann. Les Allemands n'ont plus guère qu'à ramasser des prisonniers. Source : S2786, p. 44.

 

Mercredi 1er au 2 février 1871

 

France, Est : l’Armée française de l’Est autorisée à entre en Suisse.

Les 1er et 2 février 1871, conclusion de la Convention de Verrier entre le général Clinchant et le général suisse Hans Herzog, à l'effet d'autoriser l'armée de l'Est, acculée à la frontière, à passer immédiatement avec armes et bagages sur le territoire helvétique. Source : S2786, p. 44. S3477, p. 11.

 

France, Est : combats de Pontarlier, de la Cluse, de Joux.

Du 1er au 2 février 1871 se déroulent les combats de la Cluse et de Joux. Circonstances : combats d’une part, des fractions du 18e corps d’armée français, puis la réserve Pallu de la Barrière, qui couvrent le défilé de l'armée vers la Suisse ; d'autre part, le IIe corps d’armée allemand du général von Fransecky. 90 000 Français entrent en Suisse. Environ 15 000 hommes s'échappent au sud par les montagnes ; ils sont ralliés à Gex par Cremer, qui en forme le noyau du nouveau 24° corps d’armée français. Source : S2786, p. 44.

 

Lundi 6 février 1871

 

France, politique : dissolution de la Délégation de Bordeaux et départ de Gambetta.

Le 6 février 1871 Gambetta demissionne. Le gouvernement de Paris, qui ne voyait que la capitale et voulait la paix, était en désaccord aigu avec la Délégation de Bordeaux, qui voulait la guerre à outrance, d'accord en cela avec les généraux les mieux placés pour juger. La Délégation est dissoute. Gambetta, quoique ministre de l'intérieur du gouvernement du 4 septembre 1870, résigne toutes ses fonctions et se retire en Espagne. Source : S2786, p. 44.

 

France, Siège de Belfort : sous Belfort.

Lors du siège de Belfort, le 6 février 1871, le colonel Denfert abandonne volontairement les deux redoutes des Perches, qu'il juge ne plus pouvoir défendre. Source : S2786, p. 44.

 

Mercredi 8 février 1871

 

France, politique : élections générales dans toute la France.

Le 8 février 1871 Thiers est élu dans 29 départements, Gambetta dans 9, Garibaldi dans 4, etc. Sont également élus deux des fils du roi Louis-Philippe : le prince de Joinville et le duc d'Aumale.

Source : S2786, p. 45. S3477, p. 10.

 

Dimanche 12 février 1871

 

France, Bordeaux, politique : réunion de l’Assemblée nationale.

Réunion de l'Assemblée nationale le 12 février 1871 à Bordeaux. Source : S2786, p. 45.

 

Mardi 14 février 1871

 

France, Bordeaux : réunion de l’Assemblée nationale.

Le 14 février 1871 l’Assemblée nationale se réunit à Bordeaux. Source : S3477, p. 10.

 

Mercredi 15 février 1871

 

France, Bordeaux, politique : prorogation de l’armistice.

A Bordeaux, prorogation de l'armistice jusqu'au 26 février 1871. Source : S2786, p. 45.

 

Jeudi 16 février 1871

 

France, Siège de Belfort : convention portant reddition de la place forte.

Le 16 février 1871 est signé une convention portant reddition de la place forte. Les troupes du colonel Denfert évacuent la place les 17 et 18 février 1871, en emmenant leur outillage de campagne.

Source : S2786, p. 45.

 

Vendredi 17 février 1871

 

France, Bordeaux, politique : Thiers chef du pouvoir exécutif.

Le 17 février 1871, l'Assemblée nationale, présidée par Jules Grévy, confie à Thiers le titre et les fonctions de chef du Pouvoir exécutif, et le charge d'entamer et de poursuivre des négociations avec l'Allemagne, en vue du rétablissement de la paix. Les députés alsaciens et lorrains protestent. Sources : S2786, p. 45. S3477, p. 10.

 

Samedi 18 février 1871

 

France, Siège de Belfort : les Allemands entre dans la place forte.

Le 18 février 1871, les troupes allemandes du corps de siège du lieutenant général von Tresckow II, entrent dans la place forte de Belfort. Source : S2786, p. 45.

 

Lundi 20 février 1871

 

France, territoires occupés, Strasbourg garnison : adjudication pour la livraison de matelas.

Adjudication de la livraison d’un nombre important de matelas au profit de l’Hôpital militaire de la garnison « Garnisons-Lazareth ». Source : S0590 n°38 du 14/02/1871, p. 4.

 

Samedi 25 février 1871

 

Allemagne, Strasbourg garnison : passage du Roi du Wurtemberg.

La presse locale nous informe : « Strasbourg, le 25 février 1874. Hier après-midi à 16 heures, passait le roi de Wurtemberg qui venait de Versailles. Pour son accueil, un bataillon des soldats wurtembergeois stationné ici, à la tête duquel on trouvait un corps de musique bavarois, s’était rendu à la gare ». 

Source : S0590, n°49 du 26/02/1871, p. 4.

 

Dimanche 26 février 1871

 

France, Versailles : conclusion des préliminaires de la paix et seconde prorogation de l’armistice.

La guerre de 1870-71 s’est achevée par une défaite de la France et la signature le 26 février 1871 du traité préliminaire de paix le 26 février 1871 à Versailles, entre Thiers, assisté de Jules Favre, et le chancelier allemand von Bismarck. Clauses essentielles : cession de l'Alsace et de la Moselle et de deux cantons des Vosges au nouvel empire allemand (hormis le territoire de Belfort), payement d'une indemnité de 5 milliards de francs or, occupation du territoire comme garantie de ce payement, qui devra être complètement effectué en 1875, etc. Seconde prorogation de l'armistice, jusqu'au 12 mars 1871, avec cette clause spéciale que 30 000 Allemands entreront à Paris le 1er mars 1871 et y séjourneront jusqu'à l'échange des ratifications du traité préliminaire.

Sources : S0234, p. 54. S2786, p. 45. S3477.

 

Mercredi 1er mars 1871

 

France, Bordeaux, politique : L'Assemblée nationale ratifie le traité préliminaire.

L'Assemblée nationale ratifie le traité préliminaire, malgré la nouvelle protestation des députés alsaciens-lorrains, par 546 voix contre 107. Elle proclame solennellement la déchéance de Napoléon III et de sa dynastie, qu'elle déclare responsables du démembrement de la France. Les députés alsaciens-lorrains et quelques autres démissionnent. Sources : S2786, p. 45. S3477. S3477, p. 10.

 

Mercredi 1er au vendredi 3 mars 1871

 

Siège de Paris : occupation partielle de la ville.

Occupation partielle de Paris par 30 000 Allemands qui ont été passés en revue le matin, même par l'empereur Guillaume, à Longchamps. « L'entrée dans la capitale de l'ennemi s'effectua drapeaux déployés, au bruit des musiques militaires jouant la marche déjà exécutée en semblable occasion en 1814 ».  

Sources : S2786, p. 45. S3477.

Mars 1871 environ : troupes allemandes à Saint-Denis. Source : S1000, Internet.

Mars 1871 environ : les Prussiens place de la Concorde à Paris. Source : S1000.

 

Lundi 6 mars 1871

 

Allemagne, Strasbourg garnison : prise d’arme pour le roi de Wurtemberg.

La presse locale a publié cet article : « Strasbourg, le 6 mars 1871. A l’occasion de l’avant fête de sa majesté le roi de Wurtemberg, une grande prise d’arme s’est déroulée hier. Le défilé se déplaçait sous la pression d’une foule nombreuse à travers les principales rues de la ville, et s’arrêtait devant les logements du gouverneur général, du gouverneur de la place forte et du colonel wurtembergeois von Hügel, pour jouer l’hymne national. Deux jeunes gens, qui essayèrent de pousser des cris de démonstration, ont été rapidement réduit au silence par les Allemands qui étaient à proximité. Aujourd’hui, à l’occasion de cette fête, une grande parade s’est déroulée sur la place Kléber, à laquelle participait également le gouverneur général « Generalgouverneur ». Son altesse royale le grand-duc « Grossherzog » von Mecklenburg-Schwerin und Oldenburg et le duc von Meiningen ainsi que le Landgraf von Hessen sont passés dans notre ville alors qu’ils étaient sur le chemin du retour en provenance des champs de bataille ».

Source : S0590, n°12 du 07/03/1871, p. 3-4.

 

Mardi 7 mars 1871

 

Allemagne, Strasbourg garnison : vente aux enchères de chevaux.

La presse locale a publié ce commmuniqué : « Mardi le 7 mars 1871, à 9 heures, doivent être vendus aux enchères dans la cour de la caserne Saint-Nicolas « Nicolai-Kaserne », 24 chevaux devenus inaptes au service. Strasbourg, le 26 février 1871. Le commandement du dépôt hippique pour le gouvernement général d’Alsace « Commando des Pferde-Depot für das General-Gouvernement im Elsaß ». Signé Schuman ».

Source : S0590, n°52 du 02/03/1871, p. 4.

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : attribution de décorations allemandes.

La presse locale nous informe que l’empereur d’Allemagne a attribuées des décorations à de hautes autorités de la région : ainsi la croix de fer « Eiserne Kreuz » a été attribuée à son excellence le gouverneur général d’Alsace, Graf Bismarck-Bohlen, à plusieurs officiers de l’état-major général, ainsi qu’au commissaire civil « Civilcommissär », Monsieur von Kühlwetter, et aux préfets de Haute-Alsace, de Basse-Alsace et de la Lorraine allemande « Deutch-Lothringen ».

 

Mercredi 8 mars 1871

 

Allemagne, Strasbourg : obsèques de l’ancien maire de Strasbourg.

L’enterrement de l’ancien maire de Strasbourg, M. Kuss, s’est déroulé à Strasbourg le mercredi 8 mars 1871 à 14 heures. Source : S0590, n°57 du 08/03/1871, p. 3.

 

Samedi 18 mars 1871

 

France, Paris & politique : Commune de Paris, le gouvernement quitte Paris pour Versailles.

Proclamation de la Commune à Paris. Le et gouvernement quitte la capitale et va s'établir à Versailles, où l'Assemblée, se trouvant mal placée à Bordeaux et ne voulant pas rentrer à Paris, doit venir s'installer le surlendemain. Sources : S2786, p. 45-46. S3477, p. 10.

Mars 1871 : Commune de Paris, barricade de la rue de Castiglione. Source : S1000, Internet.

 

Lundi 20 mars 1871

 

France, politique : l’Assemblée nationale s’installe à Versailles.

L’Assemblée nationale s’installe à Versailles. Sources : S2786, p. 46. S3477.

 

Allemagne : Création du 15e corps d’armée allemand.

Ordonnance impériale « A.K.O. » du 20 mars 1871 relative à la création du 15e corps d’armée allemand « XV. Armee-Korps », stationné en Alsace-Lorraine. Les unités de ce nouveau corps d’armée allemand sont transférées au fur et à mesure dans les garnisons d’Alsace-Lorraine annexée. Le siège de l’état-major général appelé « General-Commando » est installé à Strasbourg, au 11 rue Brûlée. Le général von Fransecky, nommé le même jour en tant que commandant le 15e corps d’armée, est directement sous les ordres de l’Empereur d’Allemagne. Il résidait avec son cabinet militaire au numéro 13 de la rue Brûlé « Brandgasse 13 », l’actuel Palais du gouverneur. C’était un des personnages clef de la terre d’Empire « Reichsland » Alsace-Lorraine. Il commande non seulement les troupes mais également toute la zone de responsabilité de ce corps d’armée qui couvrait initialement une grande partie du territoire annexé de l’Alsace-Lorraine. Le corps d’armée lui-même, devient petit à petit le plus puissant corps d’armée allemande jusqu’à la création du 16e corps d’armée à Metz. Compte tenu de la proximité de la frontière française, les unités d’infanterie auront en permanence un effectif renforcé proche de l’effectif du temps de guerre. En temps de paix, le général commandant ce corps d’armée était donc un des acteurs incontournables de la place forte de Strasbourg. Il était notamment chargé de la répartition du budget annuel destiné à l’entretien des places fortes situées sur le territoire du corps. Le XVe corps d’armée a été formé initialement à partir de 8 régiments d’infanterie empruntés à différents corps d’armée allemands :

30. Infanterie Division : état-major à Metz.

59. Infanterie Brigade : état-major à Metz, avec :

7. Brandenburgisches Infanterie-Regiment Markgraf Carl Nr. 60, dont le 1er bataillon et le bataillon de Fusiliers sont stationnés à Wissembourg et Lauterbourg (provisoirement), et le 2ème bataillon à Bitche. Ce régiment a été emprunté au 3e corps d’armée.

8. Ostpreußisches Infanterie-Regiment Nr. 45, stationné à Metz, emprunté au 1er corps.

60. Infanterie Brigade : état-major à Metz, avec :

5. Pommersches Infanterie-Regiment Prinz Moritz von Anhalt-Dessau Nr. 42, stationné à Metz, emprunté au 2e corps.

Braunschweigisches Infanterie-Regiment Nr. 92, stationné à Phalsbourg, emprunté au 10e corps.

Bayerische Infanterie Brigade : état-major à Metz.

4. Bayerisches Infanterie-Regiment König Karl von Wurttemberg à Metz.

8. Bayerisches Infanterie-Regiment Pranckh à Metz.

30. Cavalerie Brigade :

1. Pommersche Ulanen-Regiment Nr. 4 : Thionville.

Ostpreussisches Dragoner-Regiment Nr. 10 : Metz.

5. Bayerisches Chevauléger-Regiment : Stab et 3. Eskadron à Saarguemines ; 2. Eskadron à Saint-Avold.

31. Division : état-major à Strasbourg.

61. Infanterie Brigade : état-major à Strasbourg.

6. Infanterie-Regiment König Wilhelm II von Württemberg Nr. 105, état-major, 1er et 2ème bataillon en garnison à Strasbourg, 3ème bataillon à Sélestat ; emprunté au 12e corps ;

1. Rheinisches Infanterie-Regiment von Lützow Nr. 25 : Stab, 1. Bataillon et Fusilier-Bataillon : Strasbourg ; 2. Bataillon, Haguenau.

62. Infanterie Brigade :

2. Niederschlesisches Infanterie-Regiment König Ludwig III von Bayern Nr. 47 : Stab, 1. et Fusilier-Bataillon, Strasbourg ; 2. Bataillon, Neuf-Brisach, emprunté au 5e corps ;

Infanterie-Regiment Großherzog Friedrich von Baden 8. Königlisches württembergisches Infanterie-Regiment Nr. 126 : Strasbourg, emprunté au 14e corps.

31. Cavalerie Brigade : Strasbourg.

3. Schlesisches Dragoner-Regiment Nr.15 : Haguenau.

Schleswig-Holsteinisches Ulanen-Regiment Nr.15 : Strasbourg

15. Artillerie Brigade :

Feld-Artillerie-Regiment Nr. 15 : Stab, 1. Fussabteilung, Strasbourg, 2. Fussabteilung, Metz ; Reitendeabteilung, Neuf-Brisach.

Fuß-Artillerie-Regiment Nr. 15 : Stab, Festungs-Artillerie-Abteilung Nr. 10, Metz, Festungs-Artillerie-Abteilung Nr. 11, Strasbourg ; Festungs-Artillerie-Abteilung Nr. 12 : Metz.

Divers :

Pionier-Bataillon Nr. 15.

Train-Bataillon Nr. 15

La composition de ce corps d’armée change encore à plusieurs reprises jusqu’au début de la 1ère guerre mondiale en août 1914.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : vente aux enchères de matériaux divers du dépôt d’artillerie.

La presse locale a publié ce communiqué : « Lundi 20 mars 1871, à 9 heures, doivent être cédés par voie d’adjudication au dépôt d’artillerie de Strasbourg : environ 16 000 quintaux de fonte provenant de munitions hors d’usage, 4 000 quintaux de fer forgé provenant de vieux cerclages de roues « Radereifen », d’axes « Achsen » et de fers à chevaux « Beschläge », 1 000 quintaux de fer forgé, provenant de fusils brûlés, 37 quintaux de cuivre provenant d’allumeurs brûlées « abgebrannten Zündhütchen », et 276 quintaux de plomb provenant de munitions. Les offres doivent être adressées jusqu’à la date limite au dépôt d’artillerie « Artillerie-Depot ». Les matériaux proposés à la vente peuvent être vu sur place et les conditions particulières peuvent y être consultés. Strasbourg, le 1 mars 1871. Artillerie-Depot ».

Source : S0590, n°53 du 03/03/1871, p. 4.

 

Dimanche 26 mars 1871

 

France, guerre 1870-1871, Place : la garnison de Bitche évacue la place.

La garnison française de Bitche, 2 000 hommes, commandant Teyssier, évacue la place, devenue allemande par traite. Celle-ci est remise aux Allemands du corps de blocus, colonel von Kohlermann.

Sources : S2786, p. 46. S3477.

 

Lundi 27 mars 1871

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Lettre du général von Fransecky, 1er général commandant le 15e corps d’armée.

Dès sa création, le commandement du XV. Armee-Korps, 15ème corps d’armée allemand, a été confié au général von Fransecky. Une lettre qu’il a adressé à son épouse, écrite à Dôle le 27 mars 1871, nous apprend les conditions de sa désignation : « Alors que cela fait longtemps que tu as dû recevoir le télégramme que je t’ai envoyé hier, je t’informe par écrit que hier matin, alors que dans mes dans pensées j’étais partie à Stettin, à imaginer comment nous nous installerions là-bas, j’ai reçu l’ordonnance impériale suivante : Par cet ordre je vous mute de votre poste de général commandant le 2ème corps d’armée vers le poste de général commandant le 15ème corps d’armée nouvellement créé à Strasbourg et je vous exprime en même temps de par cette décision, la preuve de la grande confiance exceptionnelle que je porte en vous par votre vision des choses et votre énergie. Berlin, le 20 mars 1871. Wilhelm...

Tu peux t’en douter, ce que j’éprouvais en lisant cet ordre. De la joie toutefois face à cette preuve de confiance de mon royal et impérial souverain, mais également la douleur de devoir me séparer de mon corps si vaillant, avec qui, au cours de la guerre qui vient juste de s’achever, j’ai vécu les meilleurs moments auxquels je tiens beaucoup, et finalement, le souci de réussir à la hauteur de la grande confiance que l’on m’accorde. Les conditions dans lesquelles je prends se commandement sont particulièrement difficiles : un nouvel état-major, dans lequel je ne connais personne, de toutes nouvelles troupes dont peu de chef de corps me sont connus, et finalement un pays avec essentiellement des éléments hostiles qu’il faut tout d’abord organiser et dont l’adhésion morale à l’Allemagne doit encore être acquise. Tout cela ne changera rien, je dois et je remplirai ma mission, avec les meilleurs moyens et avec l’adhésion de toutes les forces, et dans ses paroles de volonté et d’ardeur, Dieu me soutiendra –ceci est mon espérance ».

Portait du General von Fransecky (1807-1890), commandant le 15. Armee-Korps, 15e corps d’armée allemand nouvellement créé. Source : S1011.

 

Samedi 1er avril 1871

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Discocation des unités du temps de paix en Alsace-Lorraine.

Une revue militaire allemande du 1er avril 1871 a publié cette liste :

XV. Armee Korps : General-Kommando à Strasbourg.

30. Infanterie Division : état-major à Metz.

59. Infanterie Brigade : état-major à Metz, avec :

5. Pommersches Infanterie-Regiment Prinz Moritz von Anhalt-Dessau Nr. 42, stationné à Metz.

8. Ostpreußisches Infanterie-Regiment Nr. 45, stationné à Metz, emprunté au 1er corps.

60. Infanterie Brigade : état-major à Metz, avec :

7. Brandenburgisches Infanterie-Regiment Markgraf Carl Nr. 60, dont l’état-major et le bataillon de Fusiliers « Stab und Füsilier-Bataillon » sont stationnés à Wissembourg, 1. Bataillon à Bitche, 2. Bataillon à Phalsbourg « Pfalzburg ».

Braunschweigisches Infanterie-Regiment Nr. 92, Stab & 1. Bataillon stationné à Phalsbourg, 2. Bataillon à Marsal, Füsilier-Bataillon à Sarrebourg « Saarburg ».

Bayerische Infanterie Brigade : rattachée à la 30ème division, état-major à Metz.

4. Bayerisches Infanterie-Regiment König Karl von Wurttemberg à Metz.

8. Bayerisches Infanterie-Regiment Pranckh à Metz.

30. Cavalerie Brigade :

1. Pommersche Ulanen-Regiment Nr. 4 : Thionville, jusqu’à la remise en état des casernes, un escadron est susceptible de rester à Metz.

Ostpreussisches Dragoner-Regiment Nr. 10 : Metz.

5. Bayerisches Chevauléger-Regiment : attaché à la 30 brigade de cavalerie, état-major et deux escadrons à Saarguemines « Saargemünd » ; 2. Eskadron à Saint-Avold.

31. Division : état-major à Strasbourg.

61. Infanterie Brigade : état-major à Strasbourg.

6. Infanterie-Regiment König Wilhelm II von Württemberg Nr. 105, état-major, 1er et 2ème bataillon en garnison à Sélestat, Fusilier-Bataillon à Strasbourg ; emprunté au 12e corps ;

1. Rheinisches Infanterie-Regiment von Lützow Nr. 25 à Strasbourg.

62. Infanterie Brigade :

2. Niederschlesisches Infanterie-Regiment König Ludwig III von Bayern Nr. 47 à Strasbourg.

Infanterie-Regiment Großherzog Friedrich von Baden 8. Königlisches württembergisches Infanterie-Regiment Nr. 126 à Strasbourg.

31. Cavalerie Brigade : Strasbourg.

3. Schlesisches Dragoner-Regiment Nr.15 : Stab, 1., 2. & 3. Eskadron à Sélestat « Schlettstadt », 4. & 5. Eskadron à Neuf-Brisach « Neu-Breisach ».

Schleswig-Holsteinisches Ulanen-Regiment Nr.15 : Strasbourg

Divers :

Rheinisches Feld-Artillerie Regiment Nr. 8, 2 Fuss-Abtheilung, à Metz.

Hessische Feld-Artillerie Regiment Nr. 11, 1 Fuss-Abtheilung, à Strasbourg, reitende Abtheilung à Haguenau.

Hannoversche Festungs-Artillerie Abtheilung Nr. 10, à Metz.

Hessische Festungs-Artillerie Abtheilung Nr. 1, à Strasbourg.

Sächsische Festungs-Artillerie Abtheilung Nr. 12, à Metz.

Niederschlesiches Pionier-Bataillon Nr. 5, à Strasbourg.

Schleswig-Holsteinisches Pionier-Bataillon Nr. 8, à Metz.

Autes unités stationnées en Alsace-Lorraine :

4. Rheinisches Infanterie-Regiment Nr. 30 à Thionville.

4. Westphälisches Infanterie-Regiment Nr. 17, Stab & 1. Bataillon à Colmar, 2. Bataillon à Neuf-Brisach, Füsilier-Bataillon à Guebwiller.

1 Oberschlesisches Infanterie-Regiment Nr. 22, 1. & 2. Bataillon à Mulhouse, Füsilier-Bataillon à Thann, ce régiment sera remplacé ultérieurement par un régiment du Grand-duché de Bade.

Kurmärkisches Dragoner-Regiment Nr. 14, à Colmar.

Du Rheinische Feld-Artillerie Regiment Nr. 8, 7. & 8. Kompagnie à Thionville.

Une compagnie badoise « Badische Festungs-Artillerie Compagnie » à Neuf-Brisach.

Cette nouvelle liste présente des différences sensibles par rapport à la composition du 15e corps d’armée présenté il y a quelques jours. Je pense qu’il faudra attendre la fin du retrait des troupes allemandes qui occupent le territoire français et la construction ou réparation des casernes pour que la structure des garnisons en Alsace-Lorraine se fige petit à petit.

 

Mercredi 5 avril 1871

 

Allemagne, Strasbourg place forte : projet de construction de la ceinture extérieure de fortification.

La presse régionale nous livre cette information : « Nous apprenons au sujet des nouvelles fortifications de Strasbourg que la ligne de défense s’étendra à une distance de 7 000 pas autour des remparts actuels jusqu’au Rhin et comprendra Kehl, Mittelhausbergen, d’où la ville a été bombardée, deviendra un point principal, et un des plus grand fort y sera établi. Au nord les fortifications s’étendront jusqu’à Hoenheim, au sud jusqu’à Illkirch. Les pièces actuelles n’ayant guère d’effet à une distance de plus de 8 000 pas, mais pouvant être rarement placées plus près qu’à 2 à 3 000 pas des forts, il sera impossible de bombarder Strasbourg. Quelques îles du Rhin seront également fortifiées, de sorte que l’investissement même de cette place de guerre serait très difficile. La ligne avancée se composera d’une vingtaine de forts et d’ouvrages. Ce serait alors au camp retranché, une place de guerre qui ne pourrait être comparée qu’à la place de Metz ».

Source : S0215, n°41, 05/04/1871.

Carte de la région de Strasbourg en 1870. Source : S1881, plan Wagner.

 

Vendredi 5 mai 1871

 

Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine : mémoire du Feldmarechal von Moltke, chef de l’état-major général de l’empire d’Allemagne concernant les fortifications de Strasbourg et Neuf-Brisach.

« Ici il est nécessaire d’établir une série de forts détachés, et c’est seulement s’il n’y a pas trop de difficultés avec le terrain et la mise en place du rayon de fortification, on pourra éventuellement étudier la possibilité d’intégrer Neuf-Brisach dans les grandes places fortes ». Avec ce mémoire on aurait pu croire que la place de Neuf-Brisach est aussi importante que Strasbourg, mais ce ne sera pas le cas.

Dans ce mémoire Moltke opte à nouveau pour l’abandon de toutes les places fortes non indispensables pour transférer le maximum de forces à l’armée de campagne. Il souligne aussi, que d’après les enseignements tirés du dernier conflit, il est impératif de protéger les voies ferrées indispensables au ravitaillement de l’armée, par des places fortes, ce qui ne signifie pas qu’il faille construire des forts d’arrêts mais qu’il faut faire passer les lignes de chemin de fer par les grandes places fortes installées le long des cours d’eau, des places qu’il faudra agrandir en les dotant de forts détachés.

 

Mercredi 10 mai 1871

 

Allemagne-France : conclusion du traité de paix à Francfort.

Conclusion du traité de paix définitif à Francfort-sur-le-Main, sur les bases consenties dans le traité préliminaire. L’Alsace (hormis Belfort), une partie de la Lorraine et deux cantons Vosgiens sont annexés à l’Empire allemand et la France doit verser 5,316 milliards de franc-or au titre des indemnités de guerre. Les troupes allemandes occupent 22 départements français, qui sont évacués au fur et à mesure du règlement de la dette de guerre. Le nouvel Empire allemand doit désormais intégrer les forteresses des territoires nouvellement annexés dans son système de défense.

Sources : S2786, p. 46. S3477, p. 10.

 

Jeudi 18 mai 1871

 

France, politique : l’Assemblée nationale ratifie le Traité de Francfort.

L'Assemblée nationale ratifie le traité de Francfort, déjà ratifié le 16 mai 1871 par l'empereur allemand. L'échange officiel des ratifications a lieu le 20 mai 1871 à Francfort.

Source : S2786, p. 46. S3477.

 

Samedi 20 mai 1871

 

Allemagne – France : Articles additionnels au traité de Francfort.

Le samedi 20 mai 1871, la France et l’empire allemand on conclut des articles additionnels au traité de paix signé à Francfort le 20 mai 1871. Il s’agit là de modalités concernant le règlement de la dette de guerre, dont une grande partie transite par Strasbourg, et certaines sommes sont directement investies pour la construction des futurs forts détachés de Strasbourg. La presse locale et officielle a publié ce texte : « Le Reichsanzeiger publie le texte de paix conclu entre la France et l’Allemagne. Nos lecteurs le connaissant depuis longtemps, nous ne reproduirons ici que les articles sur lesquels les négociateurs se sont entendus lors de la deuxième lecture.

Fait à Francfort s/M., le 20 mai 1871. Les soussignés, M. Jules Favre, ministre des affaires étrangères de la République française ; M. Augustin-Thomas-Joseph Pouyer-Quertier, ministre des finances de la République française, et M. Marc-Thomas-Eugène de Goulard, membre de l’Assemblée nationale, d’un côté ; de l’autre, le prince de Bismarck, chancelier de l’Empire germanique...

Les soussignés sont convenus et ont arrêté ce qui suit :

Suivant l’art. 7 du traité définitif conclu le 10 mai 1871 entre l’Empire germanique et la République française, les premiers 500 millions versés dans le délai de trente jours, à partir du rétablissement de l’autorité du gouvernement français dans la ville de Paris.

Ce même article fixe le mode de payement.

Cependant les soussignés sont convenus que pour cette seule fois les conditions fixées pour le paiement seront modifiées de telle façon qu’on prendra en payement 125 millions en billets de banque de France aux conditions suivantes : 1° 40 millions seront payés jusqu’au 1er juin prochain ; 40 autres millions jusqu’au 8 juin et les derniers 45 millions jusqu’au 15 juin ; la majeure partie s’effectuera en billets de 100, 50 ou 20 fr. ; les payements se feront à Strasbourg, Metz ou Mulhouse.

Une somme de 125 millions à-compte du deuxième versement d’un milliard, tel qu’il est arrêté dans l’art. 7 du traité de paix définitif à moins qu’une convention ultérieure en dispose autrement.

Fait en double à Francfort, le 21 mai 1871. De Bismarck, Jules Favre, Pouyer-Quertier ».

 

Dimanche 21 mai – 28 mai 1871

 

France, Paris : Semaine sanglante de la Commune de Paris.

Du 21 au 28 mai 1871 se déroule la semaine sanglante de la Commune de Paris, qui s’achève le 28 mai 1871. Source : S3477, p. 10.

 

Vendredi 26 mai 1871

 

Allemagne, Colmar garnison : Adjudication pour la réalisation d’armoires.

La presse régionale a publié ce communiqué : « La réalisation de : 40 armoires pour 1 homme fermant à clef et 380 armoires pour 2 hommes fermant à clef sera donnée par adjudication au plus offrant par le service local du casernement. Pour cela une date limite à été fixée à vendredi le 26 de ce mois, le matin à 10 heures, au bureau de l’administration signant cet avis, Schlüsselstrasse n° 50, au 2e étage pour les personnes, qui ont envoyées les offres fermées dans un pli cacheté et remis avec l’inscription « Armoires pour la garnison de Colmar » et qui voudrait assister à l’ouverture des offres.

 Colmar, le 20 mai 1871. Le service de garnison du royal ».

Source : S0215, n°61, 21/05/1871.

 

Jeudi 1er juin 1871

 

France-Allemagne : Versement de la dette de guerre par la France.

La France verse la première échéance de la dette de guerre. En effet les premiers 500 millions versés dans le délai de trente jours, à partir du rétablissement de l’autorité du gouvernement français dans la ville de Paris. Cependant les soussignés sont convenus que pour cette seule fois les conditions fixées pour le paiement seront modifiées de telle façon. 125 millions en billets de banque de France aux conditions suivantes :40 millions seront payés jusqu’au 1er juin 1871 (en billets de banque de France).

 

Allemagne, Berlin : Réunions du comte de Moltke avant son inspection des positions à fortifier en Alsace-Lorraine.

La presse régionale a publié cette information : « Dépêches télégraphiques. Berlin, 1er juin 1871. – Le chef du haut Etat-major de l’armée, comte de Moltke, avant son départ par Frankfort en Alsace-lorraine a eu plusieurs conférences avec le prince de Bismarck et le ministre d’Etat Delbruck. On résume que son voyage a pour but une inspection des positions à fortifier dans ces contrées ».

Source : S0215, n°66 du 02/06/1871.

 

Vendredi 2 juin 1871

 

Allemagne, Alsace-Lorraine places fortes : Inspections des futurs emplacements à fortifier.

Le chef du Haut Etat-major de l’armée impériale allemande, le comte de Moltke commence sa visite en Alsace pour déterminer les positions à fortifier. La source S0141 page 383 indique que le général Moltke serait venu à Strasbourg le 29 mai 1871 pour étudier la transformation de la place forte. Le jour de son arrivé il aurait eu un entretien avec l’adjoint Klein de la Commission municipale auquel il a demandé quels étaient les souhaits de la population dans la mesure du possible où l’on agrandi le tracé de l’enceinte urbaine. M. Klein a été autorisé par la Commission municipale de demander une extension de la place forte, en englobant les Contades et l’Orangerie, comme le projet du maire Schützenberger de 1848. Hormis le problème de date alors que le renseignement donné par la presse semble plus vraisemblable, le reste est toutefois intéressant. 

Au cours de cette inspection, le comte de Moltke, chef de l’état-major général de l’armée impériale allemande et le général Kamecke, chef du corps des ingénieurs militaires, rédigent un mémoire commun daté du 2 juin 1871 sur la place forte de Strasbourg dont voici quelques extraits : « Ce que Cologne est pour le Rhin inférieur, Strasbourg devrait le devenir pour le Rhin supérieur. La place renferme un ville prospère, elle gagne en importance particulière en tant que point de franchissement du Rhin et en tant que nœud routier et ferroviaire. Metz et Strasbourg seront lors d’une guerre contre la France, des places de rassemblement de notre armée et des points d’appui pour leurs opérations ».

Leur propositions mentionnent, à côté de la construction de 9 forts détachés sur la rive gauche du Rhin, dont ils précisent leur importance tactique, également un déplacement de la ceinture urbaine de fortification vers la ligne des ouvrages avancés français et ultérieurement le déplacement des fronts nord, en y incluant le Contades, jusqu’au canal de la Marne au Rhin, si les besoins de la ville rendaient nécessaire un tel besoin. Par ailleurs, la citadelle doit être abandonnée et le terrain utilisé pour un terrain d’exercice et pour les constructions.

Sur la rive droite du Rhin avec la ville de Kehl et le village allongé de Kehl, ils déconseillent d’ériger une enceinte. Les ouvrages X et XI, protégés par des batteries en terre sur l’île aux Epis trasbourgeoise, empêchent un bombardement de Strasbourg à partir de l’Est.

Il est toutefois intéressant, dans le projet de l’auteur, de voir comment on souhaitait projeter ces futurs forts. C’est ici que l’on fera des propositions, qui seront ultérieurement réalisées sur les forts de type « Biehler ». La question, si les ouvrages seront construits en tant que lunette ou en tant que redoute complètement fermée, ne pourra être résolue qu’ultérieurement dans les projets de détails.

La grandeur des forts II, IV, V, VI et IX y a été fixée, si bien que pour ces derniers on devait pouvoir mettre en batterie 20 pièces d’artillerie lourdes par front entre les traverses, et sur chaque flanc, 8 pièces d’artillerie lourdes, soit un total de 36 pièces. Pour tous les autres, une taille plus réduite du front devrait suffirent

Le motif principal pour la ceinture de fort programmée était sans aucun doute la nécessité, est de mettre à l’abri d’un bombardement ennemi une ville avec tous ses biens culturels. C’est ainsi que le siège de Strasbourg en 1870 – le premier siège en règle depuis la mise en service des pièces d’artillerie rayées – nous a enseigné, qu’une enceinte adossée directement au cœur de la ville, n’est pas en mesure de la protéger, mais sera la cause de sa destruction. C’était surtout la bibliothèque incendiée avec toutes ces pertes pour l’ensemble de la culture européenne.

 

Source : S0141, p. 383 ; S0599, p. 56-57.

 

Vendredi 9 juin 1871

 

Allemagne, Berlin : Vote de la d’Union du Reichsland au Reichstag.

Le 9 juin 1871 est voté la loi d’union de « Pays d’empire d’Alsace-Lorraine » (Reichsland) à l’empire par le Reichstag. Source : S3477, p. 10.

 

Vendredi 16 juin 1871

 

Allemagne, Berlin : Parade de la victoire.

Le 16 juin 1871 se déroule une parade de la victoire à Berlin. Source : S3477, p. 10.

 

Lundi 26 juin 1871

 

Allemagne, Strasbourg place forte : expertise de la commission de défense du territoire sur les fortifications de Strasbourg.

La commission de défense du territoire « Landes-Verteidigungs-Kommission » du nouvel empire allemand a publié le 26 juin 1871 une expertise relative aux nouvelles fortifications de Strasbourg. Ce mémoire a été évoqué en 1935 par le commandant « Major » en retraite Grabau dans l’ouvrage « Das Festungsproblem in Deutschland ». Il avait trouvé cette information dans les anciennes archives à Berlin. Malheureusement nous n’avons pas connaissance du texte de cette expertise qui a entraîné la décision de l’empereur d’Allemagne de faire construire les nouvelles fortifications de Strasbourg.

Source : S0111, p. 146.

 

Samedi 5 août 1871

 

Belgique, Anvers place forte : explosion accidentelle au fort Saint Anne.

Le journal La Presse du mardi 8 août 1871 nous livre l’information suivante : « La ville d’Anvers a éprouvé, samedi, une panique qui avait pour cause une explosion au fort Saint Anne. Un instant on crut que le fort avait sauté. Une épaisse fumée empêchait de distinguer ce qui se passait. Voici ce qui avait eu lieu : Cinq artilleurs, trois soldats, un brigadier et un maréchal de logis avaient été les victimes de l’explosion d’un petit tonneau où ils déposaient la poudre qu’ils extrayaient de bombes. Le brigadier et le maréchal des logis sont affreusement brûlés. Leurs compagnons en sont quittes pour quelques contusions ».

Source : S3259 : La Presse 08/08/1871.

 

Dimanche 6 août 1871

 

Allemagne, Colmar : considérations sur la conscription en Alsace-Lorraine et l’émigration.

Le journal « L’Alsacien journal du peuple et du commerce ; Elsässische Volks und Handels-Zeitung » a a publié cet article, qui est une critique de l’immigration à cause de la consription par les autorités allemandes dans le but d’inciter les jeunes gens à rester en Alsace-Lorraine : « Conscription et émigration. Colmar, le 6 août 1871. Le bruit circule toujours dans le pays que le gouvernement allemand projette d’y faire prochainement une levée, ce bruit mensonger continu à trouver des gens qui y ajoutent foi, la frontière continue à être franchie par des fuyards, qui croient ne pouvoir assez vite se mettre leur personne en sûreté et hors d’atteinte de la loi militaire allemande. Ce mensonge se répand avec tant de persévérance et par des voies si secrètes, si incompréhensibles, qu’il faut avoir un grand fonds de courage pour y revenir, le mensonge paraissant avoir dans ce cas plus de force qu’aucune parole apportant les éclaircissements les plus sincères. Pourquoi cependant, revenons-nous sur cette question ? Ce n’est certainement pas parce que nous envions à la France ces malheureux Alsaciens et Lorrains, qu’elle envoie en Afrique pour combattre les indigènes portés au désespoir par l’avidité des bureaux arabes et poussés à l’insurrection par les fautes sans nombre de l’administration française. Ce n’est pas non plus que nous craignons de voir tarir pour nous la sève du pays, que nous voudrions retenir à tout prix les jeunes Alsaciens afin de renforcer par leur contingent la puissance militaire allemande. L’Allemagne a été assez forte et continue à l’être pour se suffire à elle-même ; elle ne songe pas non plus à faire la guerre, et la situation politique du monde entier permet d’espérer que respectée, et au besoin redoutée de ses voisins, elle pourra pendant longtemps jouir de la paix. Si nous l’essayons encore une fois de résumer les raisons propres à calmer les esprits, pour peu qu’on ne ferme pas les yeux à la vérité de parti pris, c’est pour qu’il n’y ait pas des gens qui, songeant plus tard avec d’amers regrets au tort qu’ils ne se sont fait à eux-mêmes et à l’heureuse vie qu’ils eussent pu mener au pays de leurs pères, puissent dire un jour : « C’est vrai, nous avons été trompés par des hommes sans foi, nous avons été assez crédules pour suivre leurs conseils ; mais vous, qui saviez mieux les choses, pourquoi ne nous avez-vous pas dit la vérité ? Afin donc de ne pas entendre plus tard de telles plaintes, nous répétons : le gouvernement allemand a la ferme résolution de garder les provinces nouvellement acquises et aucune puissance sur terre ne pourra les lui arracher de nouveau. L’idée que l’occupation allemande ne durera que peu d’années, et qu’alors la France viendra reprendre ces provinces, est de la démence. Il y également de la démence à croire que le gouvernement se hâte d’ordonner une levée aujourd’hui déjà, parce qu’en automne de 1872 il serait déjà trop tard de la faire. Le gouvernement français est bien éloigné de songer à faire la guerre à l’Allemagne, il exécutera le traité de paix et travaillera à la réorganisation du pays ; une telle besogne exige un temps si long, qu’une levée en Alsace pourra bien être reculée jusqu’au 1er octobre 1872. La députation alsacienne, à son retour de Berlin, a expressément rapporté que le prince de Bismarck a affirmé aux délégués qu’avant la fin de l’année prochaine il n’y aura pas de levée. Le gouvernement allemand exécute chaque article du traité de paix exactement et avec la plus grande loyauté, sachant bien d’ailleurs, à ce que nous croyons, que l’Europe entière observe ses actes. Or, l’article 2 du traité de paix dit : Les sujets français originaires des territoires cédés domiciliés sur ce territoire, qui entendront conserver leur nationalité française, jouiront jusqu’au 1er octobre 1872 et moyennant une déclaration préalable, faite à l’autorité compétente, de la faculté de transporter leur domicile en France et de s’y fixer, sans que ce droit puisse être altéré par les lois sur le service militaire, auquel cas la qualité de citoyen français leur sera maintenue. Que chacun, après lecture des termes si précis de cet article du traité de paix, voie maintenant à quoi il doit ajouter foi, aux engagements d’un traité de paix européen, ou aux excitations de ceux qui, obéissant à une haine sourde et impuissante, poussent à l’émigration, sans la moindre garantie de leur part du sort des émigrants. De plus, le Journal de Strasbourg et d’autres feuilles ont donné l’assurance que l’autorité compétente ne songe en aucune façon à ordonner une levée avant la fin de l’année 1872 ; et il fut même remarqué qu’une levée ne pouvait pas se faire du jour au lendemain, qu’elle exigeait la confection des listes matricules et d’autres mesures préparatoires qui ne sauraient passer inaperçues. Toutes ces paroles tomberont-elles sur un sol ingrat, et, si l’ardeur de la jeunesse se montre sourde aux conseils de vérité, les hommes plus âgés du pays, dont on vante le sens pratique et la netteté du jugement, ne s’efforceront-ils pas de retenir loin de la fausse route ces jeunes gens qui, tout en n’allant qu’en France, vont peut-être au-devant de toutes les misères du séjour en pays étranger ? L’Afrique française particulièrement offre toutes les insécurités d’un pays périodiquement ravagé par les incursions et les soulèvements des indigènes. Les journaux français en font un tableau sombre, au point qu’ils semblent désespérer de l’avenir de ces malheureux pays et qu’ils vont même jusqu’à parler de la nécessité où pourrait se trouver la France, après quarante ans d’occupation, de renoncer à sa possession ».

Source : S0215, n°111 06/08/1871.

 

Mardi 8 août 1871

 

France : Valeur des matières première.

Matières d’or, etc. Or en barre à 1 000/1 000, le kg 3 434,44 francs. Argent à 1 000/1 000, le kg 218,89 francs.

Source : S3259, 08/08/1871.

 

Dimanche 10 septembre 1871

 

Allemagne, Strasbourg : transfert de la dette de guerre par Strasbourg.

Un journal régional a publié cette information : « Strasbourg, 11 septembre 1871. Hier à 11 heures de la nuit, sont encore arrivés à Strasbourg 47 millions de francs, pour être expédiés à Berlin comme indemnité de guerre ».

Source : S0215, n°143 14/09/1871.

 

Allemagne, Wissembourg garnison : Installation de la nouvelle garnison permanente de Wissembourg.

La presse régionale a publié cet article : « Wissembourg, 9 septembre 1871. Demain arrivera ici le 1er bataillon du 60ème régiment d’infanterie venant de Bitche, pour tenir garnison ici conjointement avec le bataillon de fusiliers du même régiment. Seulement, en attendant qu’on puisse les caserner tous, deux compagnies de ce nouveau bataillon seront provisoirement détachées à Lauterbourg. Pour le corps d’officiers, l’on a acheté l’hôtel Reinach, une des plus belles maisons de la ville, au prix de 70 000 francs. Ce sera pour ces Messieurs une sorte de maison de conversation, avec restauration, tables de jeu, billards, cabinet de lecture, etc. Le colonel du régiment y sera logé. La poste, qui jusqu’ici y avait ses bureaux, sera probablement transférée à la maison Goldschoen ».

Source : S0215, n°143 14/09/1871.

 

Lundi 11 septembre 1871

 

Allemagne, Strasbourg garnison : arrivée des premiers éléments du 105e régiment d’infanterie.

La presse régionale nous livre cette information : « Strasbourg, 11 septembre 1871. L’état-major et le 1er bataillon du 6ème régiment d’infanterie saxon (105e de l’armée allemande), sont arrivés à Strasbourg et ont été logés chez l’habitants ».

Source : S0215, n°143 du 14/09/1871.

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : les nouvelles garnisons de la région.

La presse régionale nous livre cette information : « Strasbourg, 11 septembre 1871. À la suite de la nouvelle répartition des troupes du temps de paix en Alsace-Lorraine, l’état-major de la 58ème brigade d’infanterie reste à Mulhouse, tout comme l’état-major du 17e régiment d’infanterie « 17. Infanterieregiment ». La garnison sera renforcée par le 2ème bataillon de ce même régiment, qui reste pour l’instant à Thann, ainsi que par l’état-major et le 1er bataillon du « 4. Badische Infanterie-Regiment », qui sera rejoint ultérieurement par son 2ème bataillon qui est stationné à Huningue ».

Source : S0215, n°143 du 14/09/1871.

 

Jeudi 21 septembre 1871

 

France – Allemagne : Paris, le départ des Prussiens.

Le journal La Presse du 22 septembre 1871 nous livre les informations suivantes : « Tous les forts de la rive droite, ainsi que la plupart des localités occupées par les soldats de l’armée allemande, ont été évacués hier matin. Le matériel avait été depuis longtemps empaqueté, emballé et expédié en Allemagne.

Aussitôt après le départ des Prussiens, la ville de Saint-Denis s’est, comme par enchantement, pavoisée de drapeaux tricolores. C’est de l’Hôtel-de-Ville qu’est parti le signal. L’hôtel de la sous-préfecture, qui a servi d’habitation au gouvernement prussien, est encore fermé. Pendant l’occupation, la police de la ville a été faite par des agents de la municipalité. Ce matin, les sergents de ville, claque en tête, épée au côté, ont repris leur service. Les habitants se sont répandus rapidement dans les rues de Saint-Denis, attendant avec impatience l’arrivée des soldats français qui doivent tenir garnison parmi eux.

Voici, pour la remise des forts, comment les choses se sont passées : A neuf heure précise, un détachement de vingt-cinq soldats appartenant au 114e de ligne, de la division Faron, et commandé par un lieutenant, s’est présenté au fort de l’Est.

Les Bavarois attendaient sous les armes, devant la porte d’entrée principale. Les deux officiers se sont avancés l’un vers l’autre ; le lieutenant bavarois a remis à M. Noisriel, l’officier commandant le détachement, les clefs du fort ; puis donnant l’ordre à sa compagnie, il l’a fait défiler devant le front de nos soldats et s’est éloigné. On n’avait pas de drapeau pour poser sur le fort. Une estafette a été envoyée à Saint-Denis. A neuf-heure un quart, elle débouchait sur la place : c’était le premier soldat français qui pénétrait en ville.

En un instant, la foule s’est rassemblée devant la mairie, où il était entré. Il en sortit bientôt, emportant un immense drapeau tricolore qui flottait quelques minutes après sur le fort de l’Est.

Auparavant, un officier du génie français, en compagnie d’un officier bavarois de la même arme, suivis de deux ordonnances, visitait tous ces forts et constatait l’état des matériels dans lequel on nous les rend. Nous avons parcouru le fort de l’Est quelques instants après son évacuation par les Bavarois. Il est dans un état de délabrement complet. Une eau stagnante, verdâtre, croupit dans les fossés, en répandant une odeur repoussante.

Toutes ses embrasures, toutes ses meurtrières sont vides de canons ; nulle part, dans aucun coin, on ne saurait découvrir la trace d’une arme, si détériorée soit-elle, le moindre projectile. Tout a été enlevé consciencieusement. Il ne reste que les campements qui, la nuit dernière encore, servaient aux soldats bavarois. La chapelle avait été convertie en écurie et en magasin à fourrage.

Quant à la ville, elle a pris presque soudainement une physionomie toute différente de celle qu’elle avait hier encore. Dans la rue, on ne voit que des visages souriant et radieux. Le drapeau allemand, que les Prussiens avaient plantés dès leur arrivée au haut de la basilique, a été enlevé, aux applaudissements de la foule, puis mis en lambeaux. Vers midi, on a ramené à la mairie les fusils vieux système de la garde sédentaire de Saint-Denis. Les Prussiens avaient généreusement abandonné ces armes couvertes de rouille, provenant du désarmement ordonné, le 1er février, par le général von Bradinsky, au moment où les Prussiens venaient d’occuper les forts.

La remise des autres forts de la rive droite s’est faite à peu près de la même manière, sauf quelques différences de détail. Ainsi, à Romainville et à Aubervilliers, il y avait des centaines de personnes, qui, placées sur la pelouse des forts, ont assisté dans un morne et grave silence au départ des Prussiens. Ceux-ci, paraît-il, ont été surpris d’une attitude semblable su peu en harmonie avec le caractère des Français. A Nogent et à Charenton, au contraire, on a crié : Vive la France et vive la revanche ! sur le passage des Prussiens.

Mentionnons également que les officiers de l’armée allemande n’ont pas été partout d’une égale courtoisie. Ainsi, au fort de Rosny, officiers saxons et officiers français se sont salués militairement de l’épée, en gens de bonne compagnie. Il n’en a plus été de même partout, et notamment à la redoute de Nogent, ou nos soldats, en arrivant, n’ont trouvé personne.

Il va sans dire que les forts qui ont été occupés par les Prussiens ont été dépouillés de tous les objets qu’ils renfermaient. Ça été un déménagement général, et comme il n’est pas possible de l’imaginer. Ils ont emporté de vieilles planches, des bouts de cordes, des brouettes, des balais hors d’usage et jusqu’aux clous qui se trouvaient plantés sur les murs : une rafle complète. C’est le 114e de ligne qui a remplacé, dans tous les forts de la rive droite, les soldats allemands ».

Source : S3259, du 22/09/1871, p. 1.

 

Vendredi 22 septembre 1871

 

France – Allemagne : les difficultés de négociations.

Le journal La Presse du 22 septembre 1871 nous apporte dans deux articles quelques précisions sur les négociations entre la France et le nouvel Empire allemand : « Courrier politique. Versailles, 20 septembre 1871. Les négociations avec la Prusse. L’opinion publique ont le tort de s’étonner des lenteurs apportées dans les négociations avec la Prusse. Les modifications apportées par l’Assemblée au projet primitif, ont rendu nécessaire une demande d’instruction nouvelles. M. de Bismarck a été mécontent de ce que les vaincus se permettaient de discuter une faveur si onéreuse ; il en a même profité, sans doute, pour formuler de nouvelles exigences. Quoi de plus simple et de plus naturel. On s’est demandé si M. Thiers ne serait point autorisé à s’entendre avec la commission de permanence pour modifier, si besoin est, le programme imposé par l’Assemblée. Cet accord ne pourrait être qu’officieux. Le Gouvernement à tout pouvoir pour traiter. L’Assemblée n’a qu’a ratifier, et sa ratification implicite existe déjà dans son vote du 16 septembre. Si des modifications étaient absolument nécessaires, le gouvernement pourrait les consentir sous sa responsabilité. La Chambre les apprécierait et donnerait son blanc-seing. Telles sont les véritables doctrines, bien connues d’ailleurs de la chancellerie prussienne. Elle se gardera bien de rompre des négociations qu’elle a su rendre indispensables, et dont elle veut tirer le meilleur parti possible ». « Les négociations avec l’Allemagne ne marchent pas aussi vite qu’on avait d’abord espéré vers leur conclusion. M. d’Arnim se rend tous les jours de Paris à Versailles pour conférer avec M. Thiers. Après chaque entrevue, il rend compte à son gouvernement des conversations qu’il a échangées avec le Président de la République. Ces télégrammes donnent naturellement lieu à Berlin à un examen sérieux et même à des délibérations en conseil des ministres. C’est ce qui explique les lenteurs de cette négociation où des questions d’amour-propre se trouvent malheureusement mêlées à des questions d’intérêt du caractère le plus grave. Nous ne devons pas oublier, d’ailleurs, que nous e traitons pas avec l’Allemagne d’égal à égal ; elle nous traite en vaincus, et l’on sait qu’elle ne perd pas une occasion pour nous le faire sentir. Quoi qu’il en soit, le nuage qui plane sur cet incident diplomatique ne peut pas tarder à se dissiper. Nous savons, du reste, que M. Thiers est plein de confiance sur l’issue favorable des négociations ».

Source : S3259, 22/09/1871, p. 1.

 

France : prise de service du général Frossard directeur du comité des fortifications.

Le journal La Presse du jour nous informe : « M. le général Frossard, récemment nommé directeur du comité des fortifications, a pris hier possession de son service ».

Source : S3259, 22/09/1871, p. 2.

 

France, Paris : réparation et projets de fortifications.

Le journal La Presse du 22 septembre 1871 nous livre les informations suivantes : « La réparation des remparts de Paris est presque achevée. Ils n’avaient guère souffert que de la porte d’Auteuil au Point-du-Jour et un peu vers la porte Maillot. Quant aux forts, on n’y a absolument rien fait depuis la prise de Paris, si ce n’est de consolider les casemates dans ceux d’Issy et de Vanves dont les casernes sont détruites. Mais nous savons positivement que le nouveau système de fortifications de Paris, à l’étude depuis plusieurs mois, est à la veille d’être adopté et que les travaux seront, immédiatement après, entamés avec la plus grande vigueur. La ligne de défense, surtout au sud, de Charenton à Issy, sera notamment reportée à une distance considérable en avant. Si l’on conserve les forts actuels, ils seraient plus qu’une seconde ligne. Châtillon et Champigny seraient les clefs du nouveau système ».

Source : S3259, 22/09/1871, p. 3.

 

Octobre 1871

 

Allemagne, Strasbourg place forte : piquetage des emplacements des futurs forts détachés.

Matérialisation de l’emplacement des forts par la mise en place de piquets et de perches en bois représentant le profil de chaque ouvrage.

 

Lundi 2 octobre 1871

 

Allemagne, Strasbourg garnison : vente aux enchères de matériaux du dépôt d’artillerie.

La presse locale a publié à deux reprises ce communiqué : « Les matériaux suivants devenus inutiles et entreposés au « Festungshof » doivent être cédés au plus offrant le lundi 2 octobre 1871 à 15 heures sur place, contre payement immédiat en liquide : un lot de vieux tonneaux, un lot de vieille caisse, un lot de vieille ferraille, un lot de vieux harnachements et de selles, un lot de vieilles vitres, un lot de vieux bois et un lot d’objet divers. Les amateurs sont priés de venir voir les lots sur place le matin du jour de la vente. Strasbourg, le 20 septembre 1871. Kaiserliche Fortification ».

Sources : S0590, n°234 01/10/1871, p. 4. N°235 du 03/10/1871, p. 4.

 

Allemagne, Saverne garnison : le château de Saverne transformé en caserne.

Un journal de Strasbourg nous livre cette information : « Nouvelles locales et provinciales. Strasbourg, le 2 octobre 1871. Comme il est connu, sous l’Empire de Napoléon III, le château de Saverne qui avait été construit par la famille des de Rohan et qui servait ces vingt dernières années, après avoir été restauré pour 4 millions de francs, au logement de 80 veuves d’officiers. Le comte de Bismarck-Bohlen avait invité les veuves à rester au château. Mais le gouvernement français n’a pas approuvé cette mesure et ces dames furent invitées à partir. Le gouvernement allemand destine à présent ce château à accueillir le bataillon en garnison à Saverne, et qui est actuellement logé chez l’habitant, une mesure qui sera très appréciée par ces derniers (Karlsr. Ztg.) ».

Source : S0590, n°236 du 04/10/1871, p. 3.

 

Mercredi 4 octobre 1871

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Avis de recherche de déserteur du Train-Bataillon Nr. 15.

Un journal local a publié cette annonce : « Avis de recherche. Johann Hubert Peuthen, originaire de Kempen, Regierungsbezirk Düsseldorf, recrue au Train-Bataillon Nr. 15 à Strasbourg, a quitté les lieux le 26 septembre 1871 et n’est pas revenu, ce qui laisse présager une désertion. Habits : 1 Feldmütze, 1 Drillichjacke, 1 Stallhose, 1 blau gestreiftes Hemd, 1 paire de chaussures, 1 foulard “Halsbinde” ». Remarque : ces avis de recherche nous apportent des informations intéressantes concernant les unités stationnées dans la garnison et la provenance des recrues.

Source : S0590, n°236 du 04/10/1871, p. 3.

 

Vendredi 6 octobre 1871

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Concert de la musique militaire par l’IR 105, place Broglie.

Comme pour la garnison française, les unités allemandes vont également organiser des concerts gratuits en public ou des concerts privés réénumérés dans les brasseries ou leurs terrasses. Chaque unité dispose d’un orchestre. Le répertoire est souvent assez varié. Voici une annonce de la presse locale sur l’un de ces concerts : « Musique militaire sur la place Broglie. Vendredi 6 octobre, de 16 heures à 17 heures, la musique du “6. Königl. Sächsischen Infanterie-Regiment Nr. 105”. Programm : Le Bourget, marche de von Paro, Ouverture de l’opéra Stradella de von Flotow, Chœur et Cavatine de l’opéra Die Schlacht bei Legnago de Verdi, Hochzeits-Klänge, valse de Zöphel, Normans Sang de Kücken, Sängerlust, une polka de Strauss ».

Source : S0590, n°238 du 06/10/1871, p. 3.

 

Samedi 7 octobre 1871

 

Allemagne, Strasbourg garnison : Avis de recherche de déserteur de l’IR25.

Avis de recherche d’un déserteur du régiment « Infanterie-Regiment Nr. 25 » : « Avis de recherche. Le Musquetier K., de la 4e compagnie du 1er bataillon du 1. Rheinischen Infanterie-Regiment Nr. 25, qui était en congé en Prusse à Moresnet, Kreis de Eupen, et qui n’est pas revenu à ce jour ; on suppose qu’il a déserté en Belgique…… Strasbourg, le 4 octobre 1871. Der Polizei-Director J. B. Mantz. Habits : Helm, Waffenrock, Tuchhose, Halsbinde, 1 paire de bottes « Lange Stiefel », Faschinenmesser (baïonnette) Nr. 27, un ceinturon blanc Weisse Koppel mit Schlatz ».

Source : S0590, n°239 du 07/10/1871, p. 3.

 

Mercredi 11 octobre 1871

 

Allemagne, Strasbourg garnison : vente aux enchères par le service des subsistances militaires.

La presse locale a publié ce communiqué : « Vente aux enchères contre payement immédiat en liquide, le mercredi 11 octobre 1871 à 10 heures, au magasin Academiestrasse Nr. 3, de Roggen et Weizen-Kleie, Futtermehl et de vieux sacs du magasin. Strasbourg, le 7 octobre 1871. Königliches Proviant-Amt ».

Source : S0590, n°239 du 07/10/1871, p. 3.

 

Jeudi 12 octobre 1871

 

Allemagne, Lauterbourg garnison : 2ème bataillon de l’I.R. 60 hébergé provisoirement.

Un journal de Strasbourg nous livre cette information : « Wissembourg, le 12 octobre 1871. Le 2ème bataillon de l’Infanterie-Regiment 60 soit, d’après nos informations, être transféré à Lauterbourg ; dès que les réparations de la caserne auront bien avancé, les deux compagnies qui sont actuellement détachées à Lauterbourg, reviendront dans leur garnison. En conséquence, d’après cette information, Lauterbourg serait doté d’une garnison permanente ».

Source : S0590, n°245 du 14/10/1871, p. 3.

 

Samedi 14 octobre 1871

 

Allemagne, Strasbourg garnison : adjudication de matériels divers au profit de l’administration de garnison.

Un journal de Strasbourg a publié à deux reprises ce communiqué : « Une adjudication se déroulera le 14 octobre 1871 à 11 heures, dans nos bureaux, Schiffleutgasse Nr. 11, avec l’autorisation de la königliche Intendantur des 15. Armeecorps, pour la livraison au profit de la garnison de 350 supports d’armes (à priori) « Gewehrmüggen » en fer forgé, avec les dés de granit « Granitwürfeln » allant avec, de 20 cadres de tambours « Trommelgestelle » en fer, avec les dés de granit « Granitwürfeln » allant avec, de 500 caisses à charbon « Kohlenkasten » en fonte, contenance 50 livres de charbon ; de 500 pelles à charbon « Feuerschippen » en fer forgé, de 500 tisonniers « Feuerhaken » en fer forgé, de 500 corbeilles à charbon « Kohlenkörbe » en osier brut « rohem Weidengeflecht 1 ½ Schilf ». Les conditions particulières de livraison peuvent être consultées à partir d’aujourd’hui. Strasbourg, le 8 octobre 1871. Garnison Verwaltung ». Remarque : cette adjudication contient des termes anciens difficiles à traduire ».

Sources : S0590, n°241 du 10/10/1871, p. 4. N°243 du 12/10/1871, p. 4.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : adjudication de la confection d’uniformes.

Un journal de Strasbourg a publié à deux reprises ce communiqué : « Le 1. Rheinische Infanterie-Regiment Nr. 25 a encore besoin de plusieurs milliers de pantalon en toile « Tuchhosen », tuniques « Waffenröcke » et casquettes « Mützen », ainsi que des pantalons blancs en lin « weissleinene Drilichhosen ». Les entrepreneurs, pour les lots importants, ou les ouvriers tailleurs, peuvent offrir leurs services, s’ils sont munis de l’attestation de leur qualification et sérieux émise par les autorités de la police cantonale, à l’adresse suivante : Regenbogengasse Nr. 23, au 2ème étage. La commission d’habillement “Bekleidungs Commission” du 1. Rheinischen Infanterie-Regiment Nr. 25 ».

Sources : S0590, n°245 du 14/10/1871, p. 4. N°248 du 18/10/1871, p. 4.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : vente aux enchères de fer et de bois.

Un journal local a publié à deux reprises ce communiqué : « Une vente aux enchères publique se déroulera le vendredi 14 octobre 1871 à 9 heures, à la Manutention locale « Proviant-Magazin », Akademiestraße Nr. 3, concernant une importante quantité de fer et de bois. Strasbourg, le 9 octobre 1871. Proviant-Amt.

Sources : S0590, n°243 du 12/10/1871, p. 4. N°248 du 18/10/1871, p. 4.

 

Mardi 17 octobre 1871

 

Allemagne, Strasbourg garnison : tirs d’artillerie au Polygone.

Un journal local a publié ce communiqué : « Le 17 et 26 octobre 1871, de 8 heures jusqu’aux environs de 11 heures, il sera procédé à des tirs avec des munitions réelles. En conséquence, le passage sur le Polygone sera interdit par les militaires, et les chemins situés entre le Rhin et le Polygone ne doivent pas être empruntés. Toute recherche de projectiles en vue de leur vente est punissable, leur manipulation est très dangereuse. Strasbourg, le 13 octobre 1871. Feld-Artillerie-Regiment Nr. 15 ».

Source : S0590, n°245 du 14/10/1871, p. 1.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : avis de recherche de déserteur.

Un journal de Strasbourg a publié cet avis de recherche : « Le soir du 18 octobre 1871, le sous-officier H. a déserté de la Finkmatt-Kaserne à Strasbourg. Toutes les autorités militaires ou civiles sont priées de l’arrêté et de le faire ramener. Signalement : Age : 27 ans et 2 mois. …. Il portait comme habillement une casquette de service « Dienstmütze », une tunique en drap bleu « Blautuchenen Waffenrock » avec les galons de sous-officier, un pantalon en drap gris “grauen Tuchhose” avec un ruban rouge « rother Viese », une paire de bottes de service « Dienststieffel », un foulard « Halsbinde », un ceinturon blanc « weisse Koppel mit Schloss » avec système de fermeture, un couteau à fascine « Faschinenmesser » avec un « Unteroffizierstrobbel », une médaille souvenir de la guerre de 1870-71, une paire de gants en cuir. Strasbourg, le 17 octobre 1871. Zimmer, Premier-Lieutenant au 1. Rheinische Infanterie-Regiment Nr. 25 ».

Source : S0590, n°248 du 18/10/1871, p. 4.

 

Mercredi 18 octobre 1871

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : projet d’introduction des obligations militaires allemandes.

Un journal de Strasbourg nous livre cet article : « Strasbourg, le 18 octobre 1871. Comme nous avons appris de source sûre il y a quelques jours, le règlement de la législation militaire en Alsace-Lorraine est envisagé. Le projet de loi a été présenté au Bundesrath, et d’après sa teneur, on prendra pour le Reichsland, quant à l’application des obligations militaires allemandes, toutes les précautions et délais nécessaires, autant qu’ils sont compatibles avec les intérêts de l’Etat. D’après le procès, en principe la loi doit entrer en application immédiatement hormis trois articles. Ces articles concernent le volume du contingent, qui au cours des deux premières années n’atteindra pas le volume normal, et le volet financier, qui ne peut pas encore être fixé d’après le volume du contingent et sur la nomination de nouveaux officiers. La conscription ne commencerait en effet qu’avec la classe de 1851, c’est-à-dire que le service militaire débutera le 1er octobre 1872, si bien que tous ceux qui sont nés avant le 1er janvier 1851, ne seront plus appelés à remplir leurs obligations militaires. Par ce projet de loi, on ne répond aux questions pressantes posées par les Alsaciens, et on satisfait également un de leur souhait, qui est d’instaurer le service militaire qu’après la date limite fixée pour l’option et le choix de leur nationalité, conformément au traité de paix. Personne n’a dû s’attendre à ce que le service militaire allemand soit encore repoussé pendant de nombreuses années ; mais ils sont nombreux ceux qui se sont laisser aller à émigrer trop vite, alors que malgré toutes les assurances ils croyaient le contraire, c’est-à-dire d’être surpris par l’obligation du service militaire. Des inquiétudes similaires existent au niveau des relations avec la Landwehr (réserve). Dans ce domaine, la loi allemande prendra la place de la loi française, et il n’y aura pas de rétroactivité. Pour tous ceux qui sont libérés des obligations militaires françaises, et qui ne sont seront pas concernés par les obligations militaires allemandes, seront naturellement exemptés de toutes autres obligations de service. Mais, même si la Landwehr d’Alsace-Lorraine ne sera constituée qu’au fur et à mesure, il est toutefois nécessaire de prendre les dispositions administratives, qui sont les conditions de fonctionnement de cet institut, surtout pour les Allemands de la rive droite du Rhin, qui s’établissent en Alsace-Lorraine. Conformément à ce besoin, l’Alsace-Lorraine a également été divisée en districts de Landwehr. De plus, on est en train de prendre les dispositions pour l’introduction du volontariat d’un an. Pour ceux qui veulent entrer comme volontaire d’un an au 1er octobre de l’année prochaine, doivent déjà préparer l’obtention de leur certificat auparavant, en conséquence, la commission doit déjà être constituée, devant laquelle ils passeront leur examen écrit. Aussi les établissements scolaires qui auront le droit d’établir l’examen de qualification au volontariat d’un an seront bientôt désignés. Nous ne savons pas comment la rumeur a pris naissance, que ces lycées seraient limités à ceux de Metz, Colmar et Strasbourg ; ces craintes sont totalement infondées, comme nous le démontre les pratiques en vigueur sur la rive droite de l’Allemagne. Toute établissement d’enseignement supérieur, dont le programme d’enseignement et les résultats présentent les garanties nécessaires, peut obtenir ces autorisations, et un gouvernement d’Empire n’a aucune raison, d’être plus contraignant en Alsace-Lorraine, que dans les autres états allemands. Aussi les communes, qui ont une attitude de belle-mère envers leurs collèges, vont grâce à cette sollicitude bientôt changer leur attitude. De toute façon, dans un premier temps, les exigences demandées aux volontaires Alsaciens-Lorrains seront modérées, comme nous l’avions fait à Hanovre, au Schleswig-Holstein, etc., après l’année 1866, et c’est seulement après une période transitoire, lorsque le système des cours supérieurs du système scolaire allemand aura pris sa pleine valeur, que le règlement allemand sera appliqué dans son intégralité. Nous voulons espérer, que le procédé modéré de mise en œuvre des obligations militaires mis en place par le gouvernement allemand sera apprécié par la population alsacienne. La raison essentielle, pourquoi l’instauration des obligations militaires est crainte et rebutée, est vraisemblablement le souci d’une nouvelle guerre avec la France. Mais nous osons espérer, qu’avec les années, cette crainte disparaîtra de plus en plus. La paix est bien consolidée, malgré les cris des anti-prussien sur le Rhône et la Seine, et même si certains hommes politique français voudraient s’adonner à cette chimère, ils recevront une bonne dose de remède par le discours du trône de l’Empereur Wilhelm ».

Source : S0590, n°249 du 19/10/1871, p. 1.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : suicide d’une sentinelle.

Un journal local a publié ce fait divers : « Strasbourg, le 18 octobre 1871. Un planton de guérite « Schildwache » du régiment d’infanterie wurtembergeois en garnison ici s’est suicidé avec son arme, alors qu’il était de faction à la maison d’arrêt « Arresthause », hier vers midi. Le coup de feu est passé par la bouche et est ressorti par la partie arrière de la tête, si bien que la mort fut instantanée. Le motif de ce geste n’est pas connu ».

Source : S0590, n°249 du 19/10/1871, p. 3.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : avis de recherche.

Un journal local a publié à deux reprises cet avis de recherche : « La recrue Mathias Lemaire, de la 11ème compagnie du 1. Rheinische Infanterie-Regiment Nr. 25, né le 7 février 1849 à Lascheidt, canton de Malmédy, Regierungsbezirk de Aachen, a quitté sa caserne à Strasbourg sans autorisation et n’est pas revenu. En conséquence le soupçon d’absence irrégulière sans autorisation et que l’intéressé essaye de se soustraire aux obligations militaires, c’est pour cette raison que toutes les autorités militaires et civiles sont priées de l’arrêter et de le faire ramener à l’autorité militaire la plus proche. Strasbourg, le 18 octobre 1871. Königliches Commando des Füsillier-Bataillons 1. Rhein. Infanterie-regiments Nr. 25. Signalement : Remarques particulières : parle français et allemand. Habillement et équipement : 1 Feldmütze avec tampon 25. J.R.F.B.11. Comp. III. G. ; 1 Halsbinde avec tampon illisible ; 1 Waffenrock avec tampon 25. J.R.F.B.11. Comp. III. G. avec des épaulettes bleues “Blauen Achselklappe” portant l’inscription le Nr. 25. ; 1 Tuchhose avec le tampon 25. J.R.F.B.11. Comp. III. G. ; 1 paire de Dientsstiefeln mit langen Schäften ; 1 blau gestreiften Diensthemd ; 1 Drillichjacke avec tampon illisible ; 1 Drillichhose ».

Sources : S0590, n°250 du 20/10/1871, p. 4. N°252 du 24/10/1871, p. 4.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : projet de construction de forts détachés.

Un journal local nous livre cette information : « Strasbourg, le 18 octobre 1871. La décision définitive vient d’être prise, au nord de la ville, près de Mundolsheim et de Hausbergen, entre la route et le chemin de fer sera érigé un grand fort, qui évitera un éventuel bombardement de la ville de ce côté. Des sondages du terrain sont effectués actuellement ; les travaux de constructions devraient commencer vraisemblablement au cours de l’hiver ».

Source : S0590, n°250 du 20/10/1871, p. 3.

 

Allemagne, Haguenau garnison : inspection du régiment de dragons.

Un journal de Strasbourg nous livre cette information : « Haguenau, le 18 octobre 1871. Le général commandant le 15e corps d’armée « General der Infanterie », Monsieur de Fransecky, qui était dans nos murs hier, a, en compagnie du Generalmajor et commandant la 31. Cavalerie-Brigade, Monsieur von Hontheim, inspecté le régiment de dragons local, ainsi que le bataillon d’infanterie et les installations de la garnison. Les deux généraux se sont informés sur l’attitude et l’équipement de toute la garnison, y compris les recrues ».

Source : S0590, n°252 du 22/10/1871, p. 3.

 

Jeudi 19 octobre 1871

 

Allemagne, Strasbourg place forte : réouverture après travaux à la porte de Pierre « Steinthor ».

Un journal de Strasbourg a publié ce communiqué : « Le passage par la porte de Pierre « Steinthor » est à nouveau ouvert à partir d’aujourd’hui. Strasbourg, le 19 octobre 1871. Le Festungs-Gouvernement. Von Hartmann Generallieutenant ».

Source : S0590, n°251 du 21/10/1871, p. 1.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : adjudication pour la livraison de tonneaux à poudre.

Un journal local a publié à deux reprises ce communiqué : « Adjudication pour la livraison de 10 tonneaux à poudres pour le stockage des munitions d’exercice, au profit de la garnison de Strasbourg, le mercredi 25 octobre 1871 à 11 heures, dans notre bureau, Schiffleutgasse Nr. 11, “Badische Hofkaserne” ; les offres doivent parvenir avant ce délai. Les plans, descriptions et conditions particulières peuvent être consultés sur place. Strasbourg, le 19 octobre 1871. Garnison Verwaltung ».

Sources : S0590, n°252 du 22/10/1871, p. 4. N°252 du 24/10/1871, p. 4.

 

Vendredi 20 octobre 1871

 

Allemagne, Strasbourg et Metz garnison : adjudication de couchages.

Un journal de Strasbourg publie à deux reprises ce communiqué : « Adjudication de la livraison de couchages pour les services de garnison de Strasbourg et de Metz par les services de l’intendance du 15e corps d’armée allemand « Intendantur des 15. Armee-Corps », Allerheiligen-Strasse Nr. 10 à Strasbourg. Il s’agit de la livraison de 470 draps de lits fins, 16 216 draps de lits ordinaires, 393 de fines housses de couettes blanches « feinen weissen Deckenbezüge », 9 309 housses de couettes colorées ordinaires « ordinäre bunte Deckenbezüge », 424 housses d’oreiller blanches et fines, 13 024 housses d’oreillers ordinaires de couleur et 833 serviettes fines ».

Sources : S0590, n°239 du 07/10/1871, p. 3. N°245 du 14/10/1871, p. 4.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : adjudication pour la livraison de produits d’entretien.

Un journal local a publié ce communiqué : « L’administration du « württembergische 8. Infanterie-Regiment » à l’intention de se procurer des produits d’entretien (cire, huile de lampe filtrée “gereinigtes Lampenöl”, « Abwerg », du savon et de l’amidon), ainsi que 30 quintaux de pétrole « Erdöl ». Les offres sont à déposer dès que possible à la « Kronenburger Kaserne », où les conditions particulières peuvent être consultées. Strasbourg, le 20 octobre 1871. Verwaltung des 8. Regiments ».

Source : S0590, n°252 du 22/10/1871, p. 4.

 

Lundi 23 octobre 1871

 

Allemagne, Strasbourg garnison : vente aux enchères de couvertures de manœuvre.

Un journal local a publié à deux reprises ce communiqué : « Sur ordre de la königliche Intendantur 15. Armee-Corps, l’administration de garnison va procéder à une vente aux enchères publique dans la cour du bureau de la Garnison-Verwaltung, Schiffleutgasse Nr. 11, le lundi 23 octobre 1871 à 10 heures, et si nécessaire les jours suivant à 10 heures, d’un grand nombre de couverture de campagne « Lagerdecken », qui ne sont pas adaptée au service de garnison, le tout est réparti en petits lots, le payement immédiat doit être fait en liquide ; tous les amateurs y sont invités. Strasbourg le 17 octobre 1871. Garnison-Verwaltung ».

Sources : S0590, n°250 du 20/10/1871, p. 4. N°252 du 22/10/1871, p. 4.

 

Lundi 30 octobre 1871

 

Allemagne, Strasbourg garnison : construction de baraques militaires à Strasbourg.

Lors du dernier conseil municipal de Strasbourg, le maire est intervenu au sujet de la construction de baraques militaires : d’après le rapport fait par l’architecte de la ville, certaines baraques sont achevées, et les autres pourront être transmises aux autorités militaires dans des délais très courts. Les entrepreneurs, qui avaient pris les engagements de livrer les baraques pour le 1er septembre 1871, se voient attribué une pénalité de 100 francs pour chaque journée de retard sur le prix d’adjudication.

 

Allemagne, Strasbourg : ouverture de l’école réservée aux élèves de la garnison.

Un journal local a publié ce communiqué : « Communiqué. L’école de garnison « Garnisonschule », rue « St. Helenenstraße Nr. 1 », ouvrira le lundi 30 octobre 1871 matin. Tous les enfants de militaires ayants-droit soumis à la scolarité obligatoire, doivent y être envoyés. L’école est également ouverte aux autres enfants. Festungs-Gouvernement ».

Source : S0590, n°255 du 26/10/1871, p. 1.

 

Dimanche 5 novembre 1871

 

Allemagne : demande de révision du nouveau projet de défense du territoire.

Le mémoire du comte de Moltke chef de l’état-major général allemand incite l’Empereur à publier une nouvelle ordonnance impériale « A.K.O. » le 5 novembre 1871 pour demander de réviser et de présenter à nouveau le projet de défense du territoire à la commission de défense du territoire.

 

Vendredi 17 novembre 1871

 

Allemagne, Strasbourg place forte : ordonnance du cabinet impérial relatif à la construction des nouvelles fortifications de Strasbourg.

L’urgence de l’extension des fortifications de Strasbourg a été reconnue dès la fin de la guerre de 1870-1871. Il s’agit d’une transformation complète des anciennes fortifications, surchargée de nombreux ouvrages avancés, et surtout, de réaliser une ceinture de forts détachés qui avait été planifiée par les Français, mais dont les travaux n’ont jamais été réalisés. La réalisation et le caractère de ces nouvelles fortifications ont été précisées par l’A.K.O. du 17 novembre 1871 : « Agrandissement de Strasbourg en Alsace. J’ordonne au ministère de la guerre, conformément à l’expertise de la commission de défense du territoire du 26 juin, de ceinturer la forteresse de Strasbourg de forts détachés de telle sorte que la ville soit à l’abri d’un bombardement, et de réaliser ces ouvrages le plus rapidement possible. Entre autres, il faudra également planifier et entreprendre bientôt une extension de la forteresse, au niveau du front Nord. Pour débloquer les fonds nécessaires à ces nouveaux ouvrages, le ministre de la Guerre doit entrer en contact avec le chancelier d’Empire, à condition de financer l’agrandissement de la forteresse avec l’argent provenant de la vente des terrains de construction provenant des anciennes fortifications, mis à la disposition de la ville. Berlin, le 17 novembre 1871. Au ministère de la guerre. Wilhelm. Graf v. Roon ».

Original Text / Texte original de cette ordonnance impériale.

Source : S0111, p. 146, S0234, p. 54.55.

 

Dimanche 20 novembre 1871

 

Allemagne, Colmar : les jeunes Alsaciens se soustraient aux obligations militaires allemandes.

La presse régionale a publié cet article : « Colmar, le 20 novembre 1871. Malgré toutes les explications et avertissements, nous sommes informés que beaucoup de jeunes gens de Colmar et des environs se proposent de se rendre invisibles pour le jour du recensement général de la population et de faire dès la veille une excursion improvisée à Belfort, pour rentrer le lendemain du recensement, libres de toute obligation envers l’Etat, chez les leurs. Nous rappellerons à ces jeunes gens, dans leur propre intérêt, que l’exécution de leur projet n’aurait pas pour eux le résultat espéré. Ils dépenseraient inutilement leur argent à faire le voyage en question et n’en seraient pas moins, momentanément absents ou non, portés sur les listes de recensement, sans se dérober par conséquent aux obligations auxquelles est soumis tout sujet de l’empire allemand. Nous espérons toutefois que les bruits qui ont donné lieu à ces lignes, ne se confirmeront pas, et que la jeunesse d’Alsace-Lorraine saura se conformer à ses devoirs et à ses obligations avec la même sérénité qu’apporte dans leur accomplissement de jeunesse de toutes les contrées de l’empire ».

Source : S0215, n°200 du 21/11/1871, p. 1.

 

Lundi 21 novembre 1871

 

Alsace-Lorraine : concours du service militaire des volontaires d’un an.

La presse régionale a publié cet article qui essaye d’inciter les jeunes gens et surtout les Alsaciens à tenter à se présenter au concours d’admission des engagés volontaires d’un an : « Les engagés volontaires pour un an. En vertu d’une ordonnance du Chancelier de l’Empire, l’examen des engagés volontaires pour un an aura lieu le 29 novembre 1871. La commission d’examen se compose de deux officiers, MM les majors Masuch et Westernhagen, et de deux fonctionnaires, renommés dans le pays pour la part qu’ils ont prise à l’organisation des écoles supérieures, MM Baumeister, membre du conseil de l’instruction publique et Richter, conseiller d’Etat. Personne ne nous contredira, si nous prétendons que le service militaire obligatoire est une institution infiniment plus démocratique juste et utile, que le système des remplacements. Qui, en effet, oserait se faire l’apologie d’un système qui permet aux riches de se décharger, pour quelques milliers de francs, du devoir le plus pénible, mais aussi le plus sacré des devoirs, de la défense de la patrie, sur les épaules des déshérités de la fortune et de l’instruction ? C’est en Prusse que prit naissance l’institution des engagements volontaires pour un an, institution qui, nous pouvons le dire, est aussi devenue la plus populaire, depuis 1867, dans l’Allemagne du Sud. Cette institution impose à chacun le devoir de défendre le pays en cas de guerre, mais elle met tant d’équité dans la répartition de cette charge, que celui dont la culture intellectuelle est une garantie de la rapidité avec laquelle il pourra s’approprier les connaissances militaires, n’est enlevé à ses occupations que pendant le temps strictement nécessaire. Aussi voyons-nous dans toute l’Allemagne les jeunes gens prendre avec plaisir du service pour un an. Ce sont tous des jeunes gens, qui ont reçu des établissements d’instruction fixés par la loi des certificats d’aptitude, ou qui se sont soumis à l’examen. Il arrive souvent que des jeunes employés ou des étudiants font leur service d’un an dans l’endroit même où ils sont placés, ou bien dans la ville où est l’université ou l’école polytechnique, sans pour cela abandonner leurs bureaux ou négliger les cours. Mais ce ne sont pas seulement ceux qui ont fait des études, qui sont admis à l’examen, et qui profitent des égards tout particuliers des examinateurs, ce sont aussi des artistes, les marchands, les ouvriers, qui ont montré des capacités particulières chacun dans sa sphère. Si un ouvrier est indispensable à un établissement, il peut faire son service d’un an, sans qu’on exige de lui d’autres connaissances que celles qu’il peut avoir acquises à l’école primaire. Si un jeune homme remplissant les conditions voulues n’est pas à même de s’habiller, de s’équiper, de s’entretenir pendant son année de service, c’est l’Etat qui se charge des frais. L’engagé volontaire a même droit de choisir son arme, son régiment et la localité où il veut faire son service ; il peut aussi servir soit en qualité de chirurgien, de vétérinaire ou de pharmacien militaire. L’examen du 29 novembre 1871 sera l’un des plus faciles qui ne se fera jamais. On se contentera de s’assurer que le candidat est un jeune homme de bonne tenue, et qui possède les connaissances nécessaires que l’on peut exiger d’un jeune homme bien élevé de 17 ans. En ce qui concerne la langue allemande, on se contentera aussi d’un minimum. Plus tard, l’examen sera plus sévère, on pourra requérir une connaissance solide de la langue allemande ; nous ne voulons pas dire par là que l’on exigera du candidat qu’il ait lu tel ou tel auteur classique allemand, mais on tiendra à ce qu’il puisse parler et écrire correctement et sans peine la langue allemande. Toutefois, comme nous l’avons dit, ces choses ne seront exigées que plus tard ; et les candidats à l’examen du 29 novembre 1871 n’auront pas trop à se plaindre de la sévérité des examinateurs ».

Source : S0215, n°200 du 21/11/1871, p. 1.

 

Vendredi 1er décembre 1871

 

Recensement de la population en Alsace-Lorraine.

Recensement de la population de la Terre d’Empire Reichsland Alsace-Lorraine en 1871. Voici le résultat exact du recensement du 1er décembre 1871 :

Basse-Alsace « Unterlesaß » :

588 947 habitants « Bürger », 135 851 ménages, 100 294 maisons, 11 459 soldats.

Haute-Alsace « Oberelsaß » :

454 291 habitants, 101 167 ménages, 68 489 maisons, 4 689 soldats.

Lorraine « Lothringen » :

474 316 habitants, 119 497 ménages, 96 826 maisons, 16 143 soldats.

Total :

1 517 494 habitants, 856 515 ménages, 265 609 maisons, 82 244 soldats.

Répartition par confession : de l’ensemble des habitants nous avons :

1 223 161 catholiques, 250 698 protestants, 2 823 dissidents « Dissidenten », 40 812 israélites.

 

Samedi 9 décembre 1871

 

Allemagne, Strasbourg voies ferrées : Création de la direction générale des chemins de fer d’Alsace-Lorraine.

Straßburger Zeitung n°1 du mercredi 3 janvier 1872 : Partie officielle. N°1. Ordonnance impériale du 9 décembre 1871, relative à la création d’une administration appelée « kaiserliche Generaldirektion der Eisenbahnen in Elsaß-Lothringen » (direction générale impériale des chemins de fer d’Alsace-Lorraine).

Par suite de votre rapport du 5 décembre 1871, je vous autorise à compléter le réseau, à gérer et mettre en œuvre les chemins de fer impériaux en Alsace-Lorraine, qui sont du ressort immédiat du service du chancelier de l’empire « Reichskanzler-Amt », à installer le siège à Strasbourg, et d’avoir dans leurs domaines tous les droits nécessaires à une administration publique.

Cette ordonnance doit être portée à la connaissance du public par le Bulletin impérial des lois « Reichsgesetzblatt für Elsaß-Lothringen ». Fait à Berlin le 9 décembre 1871. (L.S.) Wilhelm. Fürst Bismarck. An den Reichskanzler. 

 

Mercredi 13 décembre 1871

 

Allemagne, fortifications : le général Georg von Kamecke défend l’utilité des petites places fortes.

L’avis de Moltke qui n’avait que peu d’intérêt pour les petites places fortes se heurte néanmoins aux idées contradictoires du ministre de la guerre prussien, le général Georg von Kamecke qui, dans un exposé tenue le 13 décembre 1871, tente de montrer les avantages tirés par les français de ces petites places fortes Contre l’avis de Kamecke ont pouvait également citer d’autres exemples sur le dernier conflit, comme celui de la 14ème division qui en l’espace de 48 heures pris trois places fortes, tandis que la réparation du tunnel détruit de Montmédy nécessita 32 jours, celui de Nanteuil 44 jours et celui du viaduc de Xertigny 127 jours. C’est ainsi que l’on démontre que de petites et vieilles places fortes ne possédaient qu’une valeur de barrage très restreinte et que les ouvrages de voie ferrée pouvaient être détruit discrètement. Si on ne pouvait pas laisser tomber ce type de place, il faudrait penser à moderniser les défenses.

 

Vendredi 15 décembre 1871

 

Allemagne, Strasbourg ville : création de l’Université impériale de Strasbourg.

Un décret impérial du 15 décembre 1872 institue l’université de Strasbourg.

 

Lundi 18 décembre 1871

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Indemnités de dommage de guerre pour les personnes civiles.

Straßburger Zeitung n°1 du mercredi 3 janvier 1872 : La commission formée pour la fixation des indemnités relatives aux dommages de guerre pour le département du Bas-Rhin (hormis les arrondissements de Wissembourg et de la commune de Sélestat), conformément à l’article 1 de la loi du 14 juin 1871, a décidé ce qui suit : « Les personnes civiles, qui ont subies des dommages corporels suite au bombardement ou aux incendies provoqués par des moyens militaires lors de la dernière guerre (frais de cure, handicap, perte d’une personne subvenant à ses besoins,, etc.), doivent déposer leurs demandes écrite auprès de la préfecture pendant un délais de six semaines. S’ils ont déjà effectué une démarche semblable auprès du comité d’entre aide, il suffit d’écrire et de donner des précisions sur cette précédente déclaration. Strasbourg, le 18 décembre 1871. Au nom de la Commission, le préfet du Bas-Rhin von Ernshausen ».

 

Mercredi 20 décembre 1871

 

Allemagne, Strasbourg place forte : décision de l’Empereur au sujet de l’agrandissement de la ville et de l’Université.

La presse locale a publié l’article suivant : « La Straßburger Zeitung a annoncé que l’Empereur a donné sanction à deux projets importants : la fondation de l’Université de Strasbourg et l’agrandissement de la ville. Au sujet de ce dernier projet, on dit qu’il va être mis immédiatement en exécution, et que le nouveau quartier de la ville, ne sera entouré que d’un simple mur d’enceinte. On dit que le futur curateur de l’Université, M de Roggenbach, a été autorisé à nommer des professeurs qui touchent des traitements montants jusqu’à 2 500 thalers ».

 

Jeudi 21 décembre 1871

 

Empire allemand : loi sur les servitudes militaires autour des fortifications.

Loi sur les servitudes militaires du 21 décembre 1871. Pour garantir l’absence d’obstacle au niveau des champs de tir autour des ouvrages de fortification, on a voté la loi du 21 décembre 1871 concernant la restriction des droits de propriétaires aux alentours des forteresses. Cette loi connue sous la dénomination de « Rayongesetz » (loi du rayon de fortification), fixe 3 rayons de fortification aux alentours des ouvrages, à 600, 975 et 2250 mètres, à l’intérieur desquels la construction était sévèrement réglementée voir même interdite. Les litiges concernant ces rayons, ainsi que le passage des routes et des voies ferrées ou l’aménagement de digues étaient soumis à l’examen de la commission impériale de rayon, à laquelle participait un officier prussien et un bavarois du corps du génie.

 

Samedi 30 décembre 1871

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Loi relative à l’installation de l’Administration d’Alsace-Lorraine.

Straßburger Zeitung n°6 du mardi 9 janvier 1872 : La loi relative à l’installation de l’administration d’Alsace-Lorraine date du 30 décembre 1871. En voici juste quelques extraits importants : « Nous Wilhelm, Empereur Loi relative à l’installation de l’administration (d’Alsace-Lorraine) du 30 décembre 1871.d’Allemagne par la volonté de Dieu, roi de Prusse, ordonnons au nom de l’Empire allemand, après accord du conseil fédéral « Bundesrath », pour l’Alsace-Lorraine, ce qui suit : Voici une synthèse décrivant surtout l’organisation territoriale de l’Alsace-Lorraine annexée.

L’organisation administrative des territoires annexés de l’Alsace-Lorraine est fixée par la loi du 30 décembre 1871, promulguée par le roi de Prusse au nom de l’empire allemand, avec l’accord de la diète fédérale « Bundesrath ».

Président impérial de Basse-Alsace « Unter-Elsass » (préfet) : von Ernsthausen (1871).

Le territoire de l’Alsace-Lorraine annexée est partagée en trois districts administratifs « Verwaltungsbezirke », qui correspondent à peu près aux anciens départements français.

Bezirk Unter-Elsaß (disctrict de Basse-Alsace), qui comprend l’ancien département du Bas-Rhin ainsi que les parties des cantons de Schirmeck et de Saales appartenant à l’Allemagne.

Bezirk Ober-Elsaß district de Haute-Alsace, qui englobe l’ancien département du Haut-Rhin, pour la partie qui appartient à l’Allemagne.

Bezirk Lothringen, district de Lorraine, qui comprend la partie allemande de l’ancien département de la Moselle et des anciens arrondissements de Château-Salins (Salzburg) et Sarrebourg.

Les « Bezirke » (districts) sont divisés en « Kreise » (cerles ou arrondissements).

Le « Bezirk Unter-Elsaß » (Basse-Alsace) comprend 8 arrondissements :

« Stadtkreis Straßburg » (arrondissement de la ville de Strasbourg), c’est-à-dire le territoire de la commune de Strasbourg.

« Landkreis Straßburg » (l’arrondissement de Strasbourg campagne), avec les cantons de Brumath, Hochfelden, Schiltigheim et Truchtersheim.

Directeur impérial de l’arrondissement de Strasbourg – campagne : Kreis-Direktor Hasse (1872).

« Kreis Erstein » (arrondissement d’Erstein), avec les cantons de Benfeld, Erstein, Geispolsheim, « Rappoltsweiler » Ribeauvillé.

Directeur impérial de l’arrondissement d’Erstein : Kreis Direktor Hallen (1872).

« Kreis Haguenau » (arrondissement d’Haguenau), avec les cantons de Haguenau, Bischwiller, Niederbronn.

« Kreis Molsheim » (arrondissement de Molsheim), avec les cantons de Molsheim, Rosheim, Wasselonne, et les parties des cantons de Schirmeck et de Saales appartenant à l’Allemagne.

Kreis Schlettstadt » (arrondissement de Sélestat), les cantons de Barr, Marckolsheim, Sélestat et Villé.

« Kreis Weissenburg » (arrondissement de Wissembourg), avec les cantons de Lauterbourg, Seltz, Soultz, Wissembourg, Wörth.

« Kreis Zabern » (arrondissement de Saverne), avec les cantons de Bouxwiller, Drulingen, Lutzelbourg, Marmoutier, Saverne et Sarre-Union.

Le « Bezirk Ober-Elsaß » (district de Haute-Alsace) comprend 6 arrondissements :

« Kreis Colmar » (arrondissement de Colmar), avec les cantons de Colmar, Andolsheim, Munster, Neuf-Brisach et Winzenheim.

« Kreis Rappoltsweiler » (arrondissement de Ribeauvillé), avec les cantons de « Rappoltsweiler » (Ribeauvillé), Kaysersberg, « Markirch » (Sainte-Marie-aux-Mines), Lapoutroie.

« Kreis Gebweiller » (arrondissement de Gebwiller), avec les cantons de Ensisheim, Gebwiller, Ruffach, Soultz.

« Kreis Thann » (arrondissement de Thann), avec les cantons de Saint-Amarin, Thann, Sentheim, et la partie du canton de « Masmünster » (Masevaux) appartenant à l’Allemagne.

« Kreis Mülhausen » (arrondissement de Mulhouse), avec les cantons de « Mülhausen » Mulhouse, Habsheim, Landser, Huningue.

« Kreis Altkirch » (arrondissement d’Altkirch), avec les cantons de Altkirch, Hirsingue, Pfirst, et la partie des cantons de Dannemarie et de Fontaine appartenant à l’Allemagne.

Le « Bezirk Lothringen » (District de Lorraine) comprend :

« Stadtkreis Metz » (arrondissement de la ville de Metz), avec territoire de la commune de Metz.

« Landkreis Metz » (arrondissement de Metz campagne), avec les cantons de Metz I, II et III, à l’exception des communes de Bange, Verny, Bignat, avec les parties des cantons de Brien et Gorze appartenant à l’Allemagne.

« Kreis Diedenhofen » (arrondissement de Thionville), avec les cantons de « Diedenhofen » (Thionville), Kattenhofen, Metzerwiese, Sierk et les parties des cantons de Audun et de Longwy appartenant à l’Allemagne.

« Kreis Saarburg » (arrondissement de Sarrebourg), avec les cantons de « Saarburg » Sarrebourg, Finstingen, « Pfalzburg » Phalsbourg, et les parties des cantons de Lorquin et de Rechicourt appartenant à l’Allemagne.

« Kreis Château-Salins » (arrondissement de Château-Salins), avec les cantons de Delme, Albesdorf, Dieuze, et les parties des cantons de Château-Salins et de Vic appartenant à l’Allemagne.

« Kreis Bolchen » (arrondissement de Boulay), avec les cantons de « Bolchen » Boulay, Falkenberg, Busendorf.

« Kreis Saargemünd » (arrondissement de Sarreguemines), avec les cantons de « Saargemünd » Sarreguemines, « Wollmünster » (Volmunster), « Bitsch » (Bitche), Rohrbach.

« Kreis Forbach » (arrondissement de Forbach, avec les cantons de Forbach, Saint-Avold, Saaralbe, « Großtännchen » (Grostenquin).

Par ordonnance impériale les frontières des districts « Bezirke » et des cercles « Kreise » peuvent être modifiés, les cercles peuvent être fusionnés ou de nouveaux cercles peuvent être créés.

Les frontières des cantons « Cantone », leur fusion, ainsi que la création de nouveaux cantons relève du chancelier d’Empire.

Les lois qui mentionnent les termes de département ou d’arrondissement, sont à remplacer par les termes respectifs de « Bezirke » et de « Kreise ».

La plus haute autorité de l’administration de l’Alsace-Lorraine est le Président supérieur « Ober-Präsident », dont le siège « Amtsitz » est à Strasbourg. Il dépend directement du chancelier d’Empire. Il désigne son représentant en cas d’absence selon les instructions du chancelier.

Le président supérieur supervise les autorités de l’administration du pays « Landesverwaltung », ainsi que les fonctionnaires appartenant ou subordonnés à ces administrations. Il doit veiller à l’application des lois, ordonnances, ainsi que des ordonnances du chancelier d’Empire et il doit s’assurer, que l’administration agisse avec régularité et des principes de base communs.

Il arbitre en dernier ressort sur les opinions différentes provenant d’autorité placé sous ses ordres, au sujet d’un problème commun.

Il doit instruire les réclamations et prendre une décision, tant qu’elles sont de son ressort selon l’article

8, ou y joindre la décision du chancelier d’Empire.

Il doit veiller à l’établissement, conformément à la loi, de l’état annuel des dépenses et recettes du pays et il doit le présenter au début de l’année au chancelier de l’Empire.

Le président supérieur reçoit les attributions directes suivantes :

1) Toutes les affaires qui ne sont pas du ressort du chancelier d’Empire, qui concernent plusieurs districts ou des affaires que l’on ne peut pas régler localement au niveau d’un district ;

2) Tous les établissements publics qui relèvent de plusieurs districts ;

3) Les cours d’eau du Rhin et de la Moselle, ainsi que tous les canaux navigables, tant que ces derniers n’ont pas été transférés aux autorités de district par le chancelier d’Empire ;

4) Toutes les affaires qui sont du ressort commun des autorités militaires et des autorités civiles, et qui du côté militaire sont du ressort du général commandant.

De plus le chancelier d’Empire peut lui transférer partiellement ou complètement les attributions qui d’après les lois françaises étaient du ressort des ministères. Etc.

Le fameux paragraphe de dictature.

§ 10. En cas de menace sur l’ordre public, le Président Supérieur est autorisé, de prendre toutes les dispositions qu’il juge nécessaires, pour contenir la menace. Il est particulièrement autorisé, au sein du district soumis à la menace, d’user de la force nécessaire telle que le prévoit le § 9 de la Loi du 9 août 1849 (Bulletin des lois n°1511) qui concerne la mise en Etat de siège par les autorités militaires. Le chancelier d’Empire doit immédiatement être informé de la prise de telles dispositions.

« Fait à Berlin, le 30 décembre 1871. Wilhelm. Fürst Bismarck ».

Source : S0155, n°6 du 09/01/1872, p. 2.

 

Annexes

 

Dénominations allemandes et françaises des noms des communes

 

Uniquement lorsque l’orthographe diffère de l’actuel

 

Bischweiler = Bischwiller

Bitsch = Bitche

Bolchen = Boulay

Buchsweiler = Bouxwiller

Diedenhofen = Thionville

Fröschweiler = Frœschwiller

Görsdorf = Goersdorf

Großtännchen = Grostenquin

Hölschloch = Hoelschloch

Ingweiler = Ingwiller

Kleeburg = Cleebourg

Kronenburg = Cronenbourg

Langensulzbach = Langensoultzbach

Lauterburg = Lauterbourg

Lützelstein – Lutzelbourg

Markirch = Sainte-Marie-aux-Mines

Masmünster = Masevaux

Mertzweiler = Mertzwiller

Mülhausen = Mulhouse

Münster = Munster

Neehweiler = Neewiller

Niederehnheim = Niedernai

Oberehnheim = Obernai

Pfalzburg = Phalsbourg

Rheinau = Rhinau

Rappoltsweiler = Ribeauvillé)

Röschwoog = Roeschwoog

Saarburg = Sarrebourg

Saargemünd = Sarreguemines

Schirmeck-Vorbruck = La Broque

Schlettstadt = Sélestat

Selz = Seltz

Straßburg = Strasbourg

Sufflenheim – Soufflenheim

Sulz = Soultz-sous-Forêts

Surburg – Surbourg

Walburg = Walbourg

Wanzenau = Wantzenau

Wasselnheim = Wasselone

Weissenburg = Wissembourg

Weiler = Villé

Wollmünster = Volmunster

Zabern = Saverne

 

Sources

 

S0081

Rudi Rolf : Die Deutsche Panzerfortifikation. Die Panzerfesten von Metz und ihre Vorgeschiche, 1991, Biblio Verlag, Osnabrück. S0111 : Albert, Dr., Major a.D. : Das Festungsproblem in Deutschland und seine Auswirkung auf die strategische Lage von 1870-1914 ; Junker und Dünnhaupt Verlag Berlin ; 1933.

 

S0111

Grabau, Albert, Dr., Major a.D. : Das Festungsproblem in Deutschland und seine Auswirkung auf die strategische Lage von 1870-1914 ; Junker und Dünnhaupt Verlag Berlin ; 1933.

 

S0155

Straßburger-Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1872.

 

S0215

L’Alsacien journal du peuple et du commerce ; Elsässische Volks und Handels-Zeitung 1871.

 

S0234

Fortifikation, Sonderausgabe 3: Straßburg die Geschichte seiner Befestigung, Interfest, Saarbrücken, 1996.

 

S0311

Niox, général : La guerre de 1870, simple récit, sixième édition ; Librairie Ch. Delagrave, Paris, 1898.

 

S0590

Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1871.

 

S1000

Informations, documents et illustrations provenant de divers sites Internet.

 

S1583

Fehleisen, Egmond : Deutsch-Französiche Krieg 1870-71 in Wort und Bild, Zweiter Band, 1885.

 

S1881

Carte de la région de Strasbourg en 1870 plan Wagner.

 

S2002

Sée, Geneviève, D. : Aujourd’hui Paris ou les 133 jours de siège 1870-71, par ceux qui les ont vécus, éditions Les 7 vents, Versailles, 1988.

 

S2786

Romagny Ch. : Tableau – memento chronologique des événements avec notices explicatives, L. Baudoin, Paris, 1891.

 

S3259

La Presse 1871.

 

S3477

Les saisons d’alsace n°84, juin 2020 : 1870 L’Alsace déchirée ; SA Editions des Dernières Nouvelles d'Alsace, Strasbourg.

 

S3550

Site Internet Wikipedia. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.

 

S3551

Site Internet Wikimapia Strasbourg. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.

 

S3552

Site Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.). Cartes, photographies aériennes et documents divers téléchargé sur ce site.

 

 

Archives & Bibliothèques

 

Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg.

Archives départementales du Bas-Rhin ; Strasbourg.

Bibliothèque du mess de garnison de Strasbourg

Bibliothèque Nationale de France

Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg

Bibliothèques Municipales de Strasbourg.

Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

Bundesarchiv Abteilung Militärarchiv, Freiburg

Geheimes Staatsarchive Preussischer Kulturbesitz, Berlin.

Generallandessarchiv Karlsruhe et Bundesarchiv, Stuttgart.

Service Historique de la Défense, Vincennes.

 

Sites Internet

 

Accès aux ouvrages en ligne de la BNF et de la BNUS :

https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/content/accueil-fr?mode=desktop

Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

https://www.bundesarchiv.de/DE/Navigation/Home/home.html

Site très complet recensant les fortifications françaises 1874-1918 environ :

https://www.fortiffsere.fr/

Arme du Génie et fortifications diverses

https://franchissement.forumgratuit.org/

AVES Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg

https://archives.strasbourg.eu/

 

Archives personnelles, collections, dessins, photographies, relevés sur le terrain, de sources privées

 

MJR = Richard