Enceinte urbaine 1870 – à nos jours

 

Dernière mise à jour : 15 / 09 / 2022

 

Auteur de la page : Mohr-Joerger Richard (MJR)

 

Fiche descriptive générale

 

La ceinture urbaine des fortifications de Strasbourg, et notamment les ouvrages construits lors de l’annexion allemande de 1871 – 1918, sont peu connue. Certes quelques-uns connaissent les remparts encore présents derrière la gare ou ceux situés près de la caserne Stirn. Nous vous proposons de découvrir l’histoire et la description de la nouvelle enceinte urbaine durant l’annexion allemande d’octobre 1870 et de ses évolutions, jusqu’à la démolition d’une grande partie des ouvrages après la première guerre mondiale, puis son évolution et sa valorisation jusqu’à nos jours.

 

A la fin de cette page nous vous proposons des liens vers les pages Internet de chaque ouvrage pour des explications plus détaillées. Ce sujet est vaste et complexe, il faudra donc un peu patienter pour que l’essentiel des informations disponibles soient mise en en ligne. Il me reste encore de nombreux documents à traduire et à exploiter.

 

Toutefois l’histoire de l’extension des fortifications urbaines commence par la destruction des anciens ouvrages du XVI – XVIII siècles, lors du terrible siège de la place forte lors de la guerre franco-allemande de 1870-1871. Nous allons aborder la situation de l’enceinte urbaine à l’issus du siège de 1870.

 

Voici les différentes rubriques que nous allons aborder :

 

Le siège de Strasbourg.

La réparation de l’ancienne enceinte des fortifications urbaines.

 

Les nouvelles fortifications de la place forte de Strasbourg.

Financement des fortifications d’Alsace-Lorraine.

Réparation de l’ancienne enceinte urbaine après le siège.

Préparation du projet de construction de l’extension des fronts ouest, nord et est de l’enceinte urbaine.

Travaux d’extension de l’enceinte urbaine.

Tranche 1 : 1876 – 1878.

Tranche 2 : 1878 – 1880.

Tranche : 3 : 1880 – 1881.

Modernisation du front sud de l’enceinte urbaine.

 

Anciennes fortifications de Kehl.

Centre-ville de Strasbourg.

 

Autorités militaires & inspections.

Numérotation et dénomination des ouvrages par les Allemands entre 1876 et 1918.

Démolition des anciens ouvrages de l’enceinte urbaine.

Faits divers – Accidents – Origine des ouvriers.

Zone de servitude militaire - Rayon de fortifications.

Octroi.

Entretien des ouvrages de la ceinture urbaine des fortifications de Strasbourg.

Gardes et garnison des ouvrage de l’enceinte urbaine.

Ouvrages de la ceinture urbaine relié au télégraphe de forteresse

Exercices d’alerte et de défense de la place forte de Strasbourg.

La remise en question des enceintes urbaines en Allemagne.

Déclassement de l’enceinte urbaine de Strasbourg.

Démolition des ouvrages de l’enceinte urbaine à partir de 1919.

Récapitulatif des ouvrages de l’enceinte urbaine de Strasbourg : lien vers les fiches de chaque ouvrage.

Mesures de valorisation et de protection des restes de l’enceinte urbaine.

Sources

 

Le siège de Strasbourg

 

Lors de la guerre franco-prussienne, la place forte de Strasbourg a été assiégée du 11 août au 28 septembre 1870. Au cours de ce siège, elle subit des bombardements de l’artillerie de la coalition allemande, au début avec de l’artillerie de campagne et dès le 15 août puis par l’artillerie de siège du 23 août au 28 septembre 1870.

Carte des environs de la place forte de Strasbourg en 1870.

 

Le 1er septembre 1870 l’empereur Napoléon 1er est fait prisonnier à Sedan, la régente s’enfuie et la république est proclamée. Le siège et le bombardement intensif de Strasbourg se poursuit. Ce même jour les territoires alsaciens occupés par les troupes allemandes sont placés sous la direction du gouvernement général allemand d’Alsace, dirigé par le prince Bismarck-Bohlen qui s’installe à Haguenau.

 

Dans la nuit du 27 au 28 septembre 1870, les défenseurs de Strasbourg et les assiégeants concluent une convention pour la capitulation de la place forte, et dès le 28 septembre 1870 les troupes allemandes occupent la place forte.

 

Les pertes de la population civile se montent à 261 tués et environ 1 100 blessés. Les pertes militaires de la garnison s’élèvent à 310 tués, 2 076 blessés et 55 disparus pour une garnison de 19 730 hommes au 27 septembre 1870. Les pertes militaires allemandes comprennent 181 tués, 724 blessés et 44 disparus.

 

Au point de vue infrastructure, la ville de Strasbourg a subi des pertes considérables : 202 112 projectiles ont été tirés sur la ville, soit une moyenne journalière de 5 770 obus depuis le début du bombardement. Sur 3 598 maisons de l’intérieur de la ville, 448 ont été complètement détruites, la plupart des autres sont endommagées. Le jour de la capitulation, il y a plus de 10 000 personnes sans abri. Au niveau des fortifications, c’est surtout le front Nord-Ouest et la Citadelle qui ont été touchés. De nombreux édifices remarquables sont touchés et incendiés, comme le théâtre, l’hôtel de la préfecture, le palais de justice, le gymnase protestant, l’hôtel de l’état-major, la gare, l’Aubette avec son musée de peinture et surtout la bibliothèque, ou 300 00 volumes, dont de nombreux et rares incunables, ont été entièrement brûlé. La cathédrale a également subi de grands dommages.

Vue d’une batterie de siège tirant sur Strasbourg dans la nuit du 23 au 24 août 1870.

 

 

La réparation de l’ancienne enceinte des fortifications urbaines

 

Après sa reddition, compte tenu que la guerre n’est pas achevée, il s’agit désormais de remettre la place forte de Strasbourg en état de défense. Les rues sont déblayées, les obus non explosés neutralisés, les portes sommairement réparées et les remparts remis à peu près en état de défense. Les parties non détruites des casernes doivent également être remises en état pour accueillir une partie des troupes allemandes qui occupent la place forte. La population strasbourgeoise, déjà très éprouvée par le siège, tout comme les habitants des agglomérations occupées par les troupes de la coalition allemande durant et après le siège, sont soumis aux dures lois allemandes relatives aux réquisitions et aux prestations à fournir en temps de guerre. Toute résistance aux strictes consignes des assiégeant est puni par le passage devant un conseil de guerre. Par ailleurs, petit à petit, les nouvelles autorités civiles et militaires allemandes ce mettent en place. Nous vous invitons à vous plonger dans l’univers du Strasbourg à la fin de l’année 1870.

 

28/09/1870, 8h00. Conformément à l’acte de capitulation de la place forte de Strasbourg, la citadelle et les portes sont évacuées par les troupes françaises qui sont faites, pour l’essentiel, prisonniers de guerre.

 

30/09/1870. C’est dans ce cadre évoqué en introduction qu’un avis émane du colonel du génie allemand en fonction dans la place forte, qui a demandé aux autorités municipales de publier le communiqué  suivant relatif à la réquisition des travailleurs : « Commune de Strasbourg. Réquisition. Par ordre de M. le colonel du génie, la ville est mise en réquisition pour fournir demain samedi, à six heures du matin, 750 travailleurs civils. MM. Les entrepreneurs et chefs ouvriers en bâtiment sont tenus d’envoyer leurs ouvriers à l’heure indiquée sur la place Broglie, près du théâtre, pour les mettre à la disposition de l’autorité militaire. Les ouvriers qui refuseraient de se rendre à ce travail ou les personnes qui emploieraient des ouvriers à des travaux de déblayement ou autres de cette nature pour leur propre compte, s’exposeraient à toutes les conséquences de la contravention. Les maçons, charpentiers, menuisiers, recevront 2,50 francs par jour ; les manœuvres, 2,00 francs. Pour le maire, l’adjoint délégué, A. Zopff ».

 

01/10/1870. Autre charge importante à la charge des Strasbourgeois, déjà très éprouvés après ce long siège, l’obligation de fournir des logements et de la nourriture. Les villages situés aux alentours de Strasbourg sont également mis à contribution, souvent depuis le début du siège. Voici l’arrêté publié par le général commandant en chef de la place :

« A. Officiers et employés. 1. Les officiers et employés seront logés et nourris par les habitants. 2. Ils ont droit à : a) Le matin, un déjeuner composé de café ou de thé avec petit pain ; b) Un second déjeuner composé de bouillon et d’un plat de viande avec légumes ; c) Un dîner composé de soupe ; deux plats de viande avec légumes ou salade, dessert et café ; d) Pour la journée, deux litres de bon vin de table et cinq bons cigares. 3. Selon le désir des officiers ou employés logés, le dîner pourra être porté à midi, et, dans ce cas, on leur servira un souper conformément à l’art. 2b, lequel remplacera le second déjeuner. 4. Si le propriétaire ne veut donner la nourriture en nature, il est libre de la leur faire donner, à ses frais, dans un des bons hôtels ou restaurants de la ville, autant que possible dans les environs de sa maison. 5. Pour les jours écoulés depuis l’entrée des troupes à Strasbourg jusqu’au 1er octobre inclusivement, il sera fait un arrangement en argent pour l’entretien des officiers et employés, dont il sera présenté un règlement de compte spécial à la mairie.

B. Sous-officiers et soldats. 6. Les soldats qui seront logés en ville et qui ne seront pas logés dans les casernes ou dans les postes ont le droit de demander ce qui suit : a) Un déjeuner composé de café ; b) Un dîner composé de soupe, une livre de viande avec légumes (riz gruau, haricots, pois, pommes de terre, etc.) ; c) Souper composé d’un plat chaud ; d) Pour toute la journée : une livre et demie (750 grammes) de pain, un demi-litre de vin, ou un litre de bière, ou un décilitre d’eau de vie, plus cinq cigares ou une quantité de tabac correspondante.

7. L’entretien des troupes logées dans les casernes ou dans les postes aura lieu par des impositions spéciales qui seront mises à la charge de la ville.

8. Les mesures d’entretien simple stipulées par les précédents articles entrent en vigueur à partir du 2 octobre courant.

9. M. le Maire est invité, après en avoir pris connaissance, à les publier immédiatement.

Strasbourg, le 1er octobre 1870. De par le commandant supérieur, Le chef d’état-major, De Lesczynski, lieutenant-colonel ».

 

03/10/1870. La population strasbourgeoise est également invitée à signaler les projectiles d’artillerie. Voici le communiqué du général von Mertens, commandant la place forte, publié par la ville de Strasbourg : « Invitation à livrer les projectiles. Les habitants de Strasbourg sont invités par la présente à continuer à avertir la mairie s’ils ont dans leurs maisons des projectiles, afin que, pour éviter des malheurs, des soldats expérimentés viennent les retirer et les décharger. Strasbourg, le 3 octobre 1870. Le maire, Kuss. Approuvé avec l’observation que les habitants qui cacheraient des projectiles, de quelque nature qu’ils soient, ou des effets militaires français ou allemands, seraient punis selon la sévérité des lois militaires. Strasbourg, le 3 octobre 1870. Le commandant, signé : De Mertens ».

 

05/10/1870. Le commandant allemand de la place a fait publier l’avis suivant par la population de Strasbourg : « Commune de Strasbourg. Travaux de construction. Réquisition. Tous les manœuvres, charpentiers, maçons, bateliers et autres ouvriers valides du bâtiment sont requis dans un délai de deux jours et jusqu’au 7 de ce mois au plus tard, à 6 heures du soir, à la mairie, dans les bureaux de M. l’architecte de la ville Conrath. Jusqu’à nouvel ordre, il est défendu à tout le monde d’employer des ouvriers tailleurs de pierres, maçons, charpentiers, manœuvres. Tous ces ouvriers sont requis par la ville et par les administrations militaires. La journée de 10 heures sera payé provisoirement comme suit : tailleurs de pierres : 4 francs ; maçon, charpentiers et bateliers de : 1re classe : 3,50 francs ; 2e classe : 3,00 francs ; manœuvres et terrassiers : 1,80 francs à 2,50 francs Les propriétaires, les entrepreneurs et les ouvriers seront punis pour chaque contravention. Le maire, Kuss.

Approuvé, en ajoutant que j’expulserai de la ville tous les ouvriers valides qui ne se seront pas présentés à l’endroit indiqué le 7 de ce mois vers 6 heures du soir. En dehors des portes de la ville, tous ces gens qui fuient le travail seront arrêtés par les postes militaires, les gendarmes et les agents de police, et seront punis comme vagabonds. Strasbourg, le 5 octobre 1870. Le commandant, général de Mertens ».

 

07/10/1870. Les autorités allemandes avaient autorisé le départ pour la Suisse, pendant et après le siège, d’un certain nombre d’habitants. Le communiqué demandant la venue à Strasbourg des artisans a été publié dans un journal de Bâle : « Il serait à désirer que les autorités municipales en Suisse et en Allemagne fissent des appels aux ouvriers charpentiers, maçons, menuisiers, serruriers, vitriers, qui trouveraient de l’ouvrage à Strasbourg pour toute la durée de l’hiver ; on devrait même, si faire se peut, provoquer leur affluence, en leur payant, moyennant des collectes, le voyage ; ce serait un véritable bienfait pour cette ville qui a été tant éprouvée ».

 

08/10/1870. Le 8 octobre 1870, le gouvernement général de l’Alsace est transféré à Strasbourg. A cette occasion la proclamation suivante est publiée : « Proclamation. Habitants de Strasbourg. Nommé gouverneur général de l’Alsace par la grâce de Sa Majesté le roi de Prusse, en sa qualité de généralissime des armées allemandes, je prends aujourd’hui possession de mon poste dans l’ancienne capitale de ce pays, réunie de nouveau à la patrie allemande et soustraite à la domination française, après qu’elle a dû se soumettre aux armes victorieuses de l’Allemagne. En vertu de l’autorité qui m’a été conférée, je donne aux habitants l’assurance que, dans les limites des conditions de la guerre, on fera tout ce qui est possible pour rétablir un ordre de choses régulier et légal et faire oublier les maux de la guerre. Ce but élevé sera plus vite atteint si la bourgeoisie se montre confiante envers le nouveau gouvernement, si chacun se garde d’entretenir des relations coupables, mais surtout si chacun se garde d’entretenir des relations coupables avec l’ancien gouvernement ou de lui prêter secours, et ne refuse pas aux mesures du gouvernement général l’obéissance que celui exige sans ménagement. Conformément à la volonté auguste de Sa Majesté le roi, des mesures seront prises pour aider la ville à réparer les dommages causés par un rude siège. Notre grande patrie allemande y contribuera avec joie, et de toutes parts, comme offrande pour la réunion, des dons considérables sont déjà arrivés ou annoncés. Il dépend donc la population de faciliter la transition à un nouvel état de chose inéluctable et amené par les desseins de la Providence, car de ce jour Strasbourg est et restera une ville allemande. Strasbourg, le 8 octobre 1870. Le gouverneur général de l’Alsace, Copte Bismarck-Bohlen, lieutenant général ».

 

10/10/1870. La mairie de Strasbourg a publié l’avis suivant : « Mairie de la ville de Strasbourg. Le maire informe les habitants qu’en vertu d’une décision de Son Exc. le général d’Ollech, gouverneur de la place, toutes les lettres, pétitions, réclamations, etc., adressées au gouvernement royal devront, à l’avenir, être rédigées en langue allemande, sinon elles seront écartées d’office. Cette mesure a pour but de prévenir les conséquences fâcheuses que la traduction du français en allemand de documents écrits illisiblement occasionnent nécessairement. Strasbourg, le 10 octobre 1870 ».

 

08/11/1870. Sur les territoires français occupés par les troupes allemandes, la monnaie française appelé « Franc » est toujours en circulation. Toutefois le gouverneur en Alsace fixe les taux de change officiel imposés aux habitants. Ainsi le journal local et officiel a publié ce communiqué émanent du Gouverneur Général d’Alsace et de la Lorraine allemande : « Partie officielle. N°91. Pour enlever tous les doutes, j’ordonne ce qui suit pour le territoire du gouvernement général d’Alsace et de la Lorraine allemande « General-Gouvernement im Elsass und Deutsch-Lothringen » :

Art. 1. Pour tous les paiements le Thaler prussien doit être changer à 3 francs et 75 centimes, le franc français doit être accepté pour 8 Silbergroschen.

En conséquence, 4 Thaler = 7 Gulden Reinisch = 15 Francs = 6 Gulden Östreichisch.

Art. 2. Cette ordonnance est applicable à ce jour.

Strasbourg, le 8 novembre 1870. Le General Gouverneur en Alsace : Graf von Bismarck-Bohlen, Generallieutnant ».

 

12/11/1870. La presse locale et officielle a publié ce communiqué du gouverneur militaire de la place de Strasbourg daté du 12 novembre 1870 : « Communiqué. Par suite d’arrestations répétées d’habitants de la ville, qui sont montés sur les remparts sans être munis de la carte d’autorisation d’accès, nous rappelons qu’il est sans exception strictement interdit d’utiliser les remparts comme lieu de promenade. Ceux qui enfreignent cet ordre, seront les seuls responsables de leur arrestation et de leur emprisonnement. Strasbourg, le 12 novembre 1870. Le gouverneur von Ollech, General-Lieutnant ».

 

18/01/1871. Proclamation de l’Empire allemand à Versailles. Le 18 janvier 1871, le roi Guillaume de Prusse est reconnu Empereur allemand par les princes et Etats des deux Confédérations du Nord et du Sud. La confédération de l’Allemagne du Nord cesse donc d'exister.

Versailles : proclamation de l’Empire allemand.

 

26/02/1871. Versailles : conclusion des préliminaires de la paix et seconde prorogation de l’armistice à Versailles, entre Thiers, assisté de Jules Favre, et le chancelier allemand von Bismarck. Clauses essentielles : cession de l'Alsace et de la Moselle et de deux cantons des Vosges au nouvel empire allemand (hormis le territoire de Belfort), payement d'une indemnité de 5 milliards de francs or, occupation du territoire comme garantie de ce payement, qui devra être complètement effectué en 1875, etc. Seconde prorogation de l'armistice, jusqu'au 12 mars 1871, avec cette clause spéciale que 30 000 Allemands entreront à Paris le 1er mars 1871 et y séjourneront jusqu'à l'échange des ratifications du traité préliminaire.

 

01/03/1871. L'Assemblée nationale ratifie le traité préliminaire, malgré la nouvelle protestation des députés alsaciens-lorrains, par 546 voix contre 107. Elle proclame solennellement la déchéance de Napoléon III et de sa dynastie, qu'elle déclare responsables du démembrement de la France. Les députés alsaciens-lorrains et quelques autres démissionnent.

 

Les nouvelles fortifications de la place forte de Strasbourg

 

Dès la prise de la ville et place forte de Strasbourg, et avant la signature du traité de Francfort, une ordonnance royale demande la mise à l’étude de l’extension des fortifications. Au début de l’année les contours du projet des nouvelles fortifications de Strasbourg commencent à être connus. Pour les autorités allemandes, la priorité est de construire la ceinture des forts détachés dont les principaux ouvrages situés sur les fronts nord et ouest doivent être terminés avant l’évacuation des derniers départements français occupés par les troupes allemandes. C’est seulement lorsque cette condition sera réalisée, que l’on commencera les travaux de l’extension de l’enceinte urbaine et l’agrandissement de la ville.

 

29/09/1870. A peine un jour après l’entrée des troupes de la coalition allemande dans Strasbourg, une ordonnance royale prussienne « A.K.O. » du 29 septembre 1870 demande l’étude d’une extension de la place forte de Strasbourg.

 

05/04/1871. La presse régionale nous livre cette information relative au projet de construction de la ceinture des forts de Strasbourg : « Nous apprenons au sujet des nouvelles fortifications de Strasbourg que la ligne de défense s’étendra à une distance de 7 000 pas autour des remparts actuels jusqu’au Rhin et comprendra Kehl, Mittelhausbergen, d’où la ville a été bombardée, deviendra un point principal, et un des plus grand fort y sera établi. Au nord les fortifications s’étendront jusqu’à Hœnheim, au sud jusqu’à Illkirch. Les pièces actuelles n’ayant guère d’effet à une distance de plus de 8 000 pas, mais pouvant être rarement placées plus près qu’à 2 à 3 000 pas des forts, il sera impossible de bombarder Strasbourg. Quelques îles du Rhin seront également fortifiées, de sorte que l’investissement même de cette place de guerre serait très difficile. La ligne avancée se composera d’une vingtaine de forts et d’ouvrages. Ce serait alors au camp retranché, une place de guerre qui ne pourrait être comparée qu’à la place de Metz ».

 

05/05/1871. Mémoire du Feldmarechal von Moltke, chef de l’état-major général de l’empire d’Allemagne concernant les fortifications de Strasbourg et Neuf-Brisach : « Ici il est nécessaire d’établir une série de forts détachés, et c’est seulement s’il n’y a pas trop de difficultés avec le terrain et la mise en place du rayon de fortification, on pourra éventuellement étudier la possibilité d’intégrer Neuf-Brisach dans les grandes places fortes ». Avec ce mémoire on aurait pu croire que la place de Neuf-Brisach est aussi importante que Strasbourg, mais ce ne sera pas le cas.

Dans ce mémoire Moltke opte à nouveau pour l’abandon de toutes les places fortes non indispensables pour transférer le maximum de forces à l’armée de campagne. Il souligne aussi, que d’après les enseignements tirés du dernier conflit, il est impératif de protéger les voies ferrées indispensables au ravitaillement de l’armée, par des places fortes, ce qui ne signifie pas qu’il faille construire des forts d’arrêts mais qu’il faut faire passer les lignes de chemin de fer par les grandes places fortes installées le long des cours d’eau, des places qu’il faudra agrandir en les dotant de forts détachés.

 

10/05/1871. Conclusion du traité de paix définitif à Francfort-sur-le-Main, sur les bases consenties dans le traité préliminaire. L’Alsace (hormis Belfort), une partie de la Lorraine et deux cantons Vosgiens sont annexés à l’Empire allemand et la France doit verser 5,316 milliards de franc-or au titre des indemnités de guerre. Les troupes allemandes occupent 22 départements français, qui sont évacués au fur et à mesure du règlement de la dette de guerre. Le nouvel Empire allemand doit désormais intégrer les forteresses des territoires nouvellement annexés dans son système de défense.

 

20/05/1871. L'Assemblée nationale ratifie le traité de Francfort, déjà ratifié le 16 mai 1871 par l'empereur allemand. L'échange officiel des ratifications a lieu le 20 mai 1871 à Francfort.

 

01/06/1871. Berlin : Réunions du comte de Moltke avant son inspection des positions à fortifier en Alsace-Lorraine. La presse régionale a publié cette information : « Dépêches télégraphiques. Berlin, 1er juin 1871. – Le chef du haut Etat-major de l’armée, comte de Moltke, avant son départ par Frankfort en Alsace-Lorraine a eu plusieurs conférences avec le prince de Bismarck et le ministre d’Etat Delbrück. On résume que son voyage a pour but une inspection des positions à fortifier dans ces contrées ».

 

02/06/1871. Inspections des futurs emplacements à fortifier.

Le chef du Haut Etat-major de l’armée impériale allemande, le comte de Moltke commence sa visite en Alsace pour déterminer les positions à fortifier. La source S0141 p. 383 indique que le général Moltke serait venu à Strasbourg le 29 mai 1871 pour étudier la transformation de la place forte. Le jour de son arrivé il aurait eu un entretien avec l’adjoint Klein de la Commission municipale auquel il a demandé quels étaient les souhaits de la population dans la mesure du possible où l’on agrandi le tracé de l’enceinte urbaine. M. Klein a été autorisé par la Commission municipale de demander une extension de la place forte, en englobant les Contades et l’Orangerie, comme le projet du maire Schützenberger de 1848. Hormis le problème de date alors que les renseignements donnés par la presse semblent plus vraisemblables, le reste des informations semblent toutefois intéressantes. 

 

26/06/1871. Expertise de la commission de défense du territoire sur les fortifications de Strasbourg. La commission de défense du territoire « Landes-Verteidigungs-Kommission » du nouvel empire allemand a publié le 26 juin 1871 une expertise relative aux nouvelles fortifications de Strasbourg. Ce mémoire a été évoqué en 1935 par le commandant « Major » en retraite Grabau dans l’ouvrage « Das Festungsproblem in Deutschland ». Il avait trouvé cette information dans les anciennes archives à Berlin. Malheureusement nous n’avons pas connaissance du texte de cette expertise qui a entraîné la décision de l’empereur d’Allemagne de faire construire les nouvelles fortifications de Strasbourg.

 

05/11/1871. Ordre impérial pour la révision du nouveau projet de défense du territoire. Le mémoire du comte de Moltke chef de l’état-major général allemand incite l’Empereur à publier une nouvelle ordonnance impériale « A.K.O. » le 5 novembre 1871 pour demander de réviser et de présenter à nouveau le projet de défense du territoire à la commission de défense du territoire.

 

17/11/1871. Ordonnance du cabinet impérial relatif à la construction des nouvelles fortifications de Strasbourg. L’urgence de l’extension des fortifications de Strasbourg a été reconnue dès la fin de la guerre de 1870-1871. Il s’agit d’une transformation complète des anciennes fortifications, surchargée de nombreux ouvrages avancés, et surtout, de réaliser une ceinture de forts détachés qui avait été planifiée par les Français, mais dont les travaux n’ont jamais été réalisés. La réalisation et le caractère de ces nouvelles fortifications ont été précisées par l’A.K.O. du 17 novembre 1871 : « Agrandissement de Strasbourg en Alsace. J’ordonne au ministère de la guerre, conformément à l’expertise de la commission de défense du territoire du 26 juin, de ceinturer la forteresse de Strasbourg de forts détachés de telle sorte que la ville soit à l’abri d’un bombardement, et de réaliser ces ouvrages le plus rapidement possible. Entre autres, il faudra également planifier et entreprendre bientôt une extension de la forteresse, au niveau du front Nord. Pour débloquer les fonds nécessaires à ces nouveaux ouvrages, le ministre de la Guerre doit entrer en contact avec le chancelier d’Empire, à condition de financer l’agrandissement de la forteresse avec l’argent provenant de la vente des terrains de construction provenant des anciennes fortifications, mis à la disposition de la ville. Berlin, le 17 novembre 1871. Au ministère de la guerre. Wilhelm. Graf v. Roon ».

 

20/12/1871. Décision de l’Empereur au sujet de l’agrandissement de la ville et l’emplacement de la nouvelle Université. La presse locale a publié l’article suivant : « La Straßburger Zeitung a annoncé que l’Empereur a donné sanction à deux projets importants : la fondation de l’Université de Strasbourg et l’agrandissement de la ville. Au sujet de ce dernier projet, on dit qu’il va être mis immédiatement en exécution, et que le nouveau quartier de la ville, ne sera entouré que d’un simple mur d’enceinte. On dit que le futur curateur de l’Université, M de Roggenbach, a été autorisé à nommer des professeurs qui touchent des traitements montants jusqu’à 2 500 thalers ».

 

21/12/1871. Loi sur les servitudes militaires du 21 décembre 1871. Pour garantir l’absence d’obstacle au niveau des champs de tir autour des ouvrages de fortification, on a voté la loi du 21 décembre 1871 concernant la restriction des droits de propriétaires aux alentours des forteresses. Cette loi connue sous la dénomination de « Rayongesetz » (loi du rayon de fortification), fixe 3 rayons de fortification aux alentours des ouvrages, à 600, 975 et 2250 mètres, à l’intérieur desquels la construction était sévèrement réglementée voir même interdite. Les litiges concernant ces rayons, ainsi que le passage des routes et des voies ferrées ou l’aménagement de digues étaient soumis à l’examen de la commission impériale de rayon, à laquelle participait un officier prussien et un bavarois du corps du génie.

 

21/12/1871. Méthode de conversion des monnaies en cours. Un journal local nous livre l’article suivant : « Strasbourg, 17 janvier 1873. Dans le « Zaberner Wochenblatt » nous trouvons une formule simple, que finalement beaucoup de monde utilisera. Il s’agit de la conversion des francs en Thalers. Voici la procédure. Divisez les francs par 2. Le résultat devient des Groschen. Redivisez ces Groschen par 2. Le résultat devient des Thalers. Exemple : pour 20 francs, combien de thalers ? Résultat : La moitié de 20 est 10. Donc 10 Groschen. Divisez 10 par 2. Le résultat est de 5, c’est à dire 5 Thalers. Donc, 20 francs nous donnes 5 Th. 10 Groschen ».

 

02/1872. En février 1872 le Conseil municipal de Strasbourg est officiellement informé que la place forte sera munie d’une ceinture de forts détachés qui a l’avenir empêchera tout bombardement de la ville et que le gouvernement de l’empire est chargé du projet d’agrandissement de la ville vers le front Nord.

 

28/01/1873. Instauration de la loi relative aux livrets des travailleurs. La presse officielle et locale a publié des informations concernant la loi relative aux livrets des travailleurs « Arbeiterbücher ». Les Alsaciens-Lorrains disposent d’un délai jusqu’à la fin du mois de février pour acquérir les livrets des travailleurs. Ces livrets doivent être perçus au bureau de la police, mais les travailleurs sont tenus de présenter les pièces justificatives concernant leur emploi actuel. Lorsqu’ils quittent un employeur, celui-ci est tenu de viser le livret. Ce document peut être utilisé comme pièce d’identité à l’intérieur de l’Empire. Aucun employeur n’a le droit d’embaucher du personnel s’il n’est pas muni du livret réglementaire. Signé : directeur de la police « Polizei Director » Back. Cette mesure contraignante est mise en œuvre alors que les chantiers de construction des nouvelles fortifications de Strasbourg sont en cours.

 

30/06/1873. Transfert de poudre en provenance de Belfort. Un journal de Strasbourg nous livre cette information : « Mulhouse, le 30 juin. Tout le matériel de guerre évacué de Belfort n’est transporté vers Strasbourg, également Neuf-Brisach en reçoit une partie. Huit wagons contenant de la poudre ont stationné ici ces derniers jours, pour être chargés sur un bateau qui devait se rendre à Neuf-Brisach par le canal ».

 

01/07/1873. Belfort : récupération des matériels par les troupes allemandes avant l’évacuation. Un journal régional a publié cet article : « On continue énergiquement l’évacuation de Belfort. Même hier, dimanche, pendant toute la journée, des détachements militaires étaient occupés du déchargement de nombreux canons, parmi lesquels il s’en est trouvé de fort gros calibre. Ces canons sont transportés à l’arsenal de Strasbourg ».

Un journal d’Alsace-Lorraine nous livre ces informations : « Belfort. Il a été souvent question dans ces derniers temps du projet qu’aurait eu le gouvernement allemand de construire dans la Haute-Alsace, une forteresse dont l’importance compenserait la forte position laissée à la France par la conservation de Belfort. L’emplacement de cette nouvelle forteresse était même exactement désigné déjà par les journaux, et c’est aux environs d’Altkirch qu’elle devait s’élever. Il paraît, d’après des renseignements certains, que toutes ces communications reposaient sur de pures suppositions. Le génie militaire allemand n’a pris aucune décision à ce sujet, ou, s’il en a pris une, il ne l’a point fait connaître, l’habitude étant, pour les travaux de ce genre, de les tenir absolument secrets jusqu’au jour même de leur exécution ».

Un journal d’Alsace-Lorraine nous livre ces informations : « Une lettre de Belfort, adressée à l’Industriel alsacien, donne d’intéressants détails sur l’évacuation de cette place, commencée depuis le 27 juin 1873. Trois cent trente-deux wagons de munitions et de matériel de guerre de toute sorte ont précédé le départ du premier détachement de la garnison. Déjà les canons français ont pris le chemin de l’Allemagne, et il ne reste plus sur le chantier qui borde l’Ouest de la gare qu’un certain nombre d’obusiers, trois ou quatre grosses pièces historiques de siège, cinq ou six pièces de campagne rayées, un certain nombre d’affûts, et quelques pyramides de projectiles pleins et creux. Les arsenaux et les magasins se vident, les travaux de défense se démolissent aux Perches, à Bellevue, aux Barres ; partout enfin on opère méthodiquement, et l’on enlève avec non moins de régularité tout ce qui peut servir ou être utilisé aux nouvelles fortifications de Strasbourg ; bref, à la fin de juillet, il nous restera des casernes en mauvais état, un arsenal, des magasins et des poudrières vides, des rues défoncées, des fortifications ébréchées, des travaux de défense bouleversés sur les hauteurs que le génie chargé de la défense nationale avait, jusqu’à la veille de la guerre, dédaigné d’occuper. C’est la douleur dans l’âme, mais avec le calme le plus parfait, que la population assiste à ce dernier épisode de la guerre. Il fut un instant où elle se laissait aller, sans fougue, mais sans bonheur, au sentiment de fêter le jour de la délivrance. Il y avait alors une raison excellente pour justifier ce mouvement de l’opinion : c’est que l’on espérait que l’homme d’Etat à qui Belfort est redevable de rester français, accepterait l’invitation de nous visiter en cette circonstance. Depuis le 25 mai cette douce illusion a disparu, et la réalité s’est de nouveau emparée de nos esprits. Ce n’est pas à dire que l’on ait renoncé à toute manifestation pour le jour où le drapeau national fera sa réapparition dans nos murs : loin de là, mais il faut constater que le premier enthousiasme s’est totalement éteint, et que les Commissions instituées pour prendre les mesures nécessaire fonctionnent en parfaite conformité du sentiment public, et ne font que ce qui sera rigoureusement nécessaire pour recevoir dignement et modestement, avec les premières troupes françaises qui viendront prendre possession de nos ruines, les étrangers qui daigneront nous visiter ce jour-là. Nous ajouterons cependant que si ceux qui viendront à Belfort au jour qui sera fixé ultérieurement, n’auront pas la chance d’y voir M. Thiers, ils n’y verront pas non plus M. le duc de Broglie. Il ne lui sera envoyé aucune invitation, nous pouvons le garantir sans risquer de nous tromper ».

 

02/07/1873. Introduction de la Constitution de l’empire en Alsace-Lorraine. Un journal régional nous informe : « La loi relative à l’introduction de la Constitution de l’empire en Alsace-Lorraine a été promulguée à Berlin le 2 juillet par l’Empereur ».

 

14/09/1873. Armée d’occupation allemande en France : fin de l’évacuation.

Une revue militaire française nous livre cette information : « Armée d’occupation. Fin de l’évacuation. Nous n’aurons plus, grâce à Dieu, à nous occuper de l’armée d’occupation. Les cinq milliards étant payés, Verdun a été évacué samedi 13 septembre, et aujourd’hui l’arrière-garde prussienne, après s’être reposée avant-hier et avoir couché hier à Etain, repasse la frontière nouvelle que nos revers nous ont forcé à subir. Ainsi se termine une des plus tristes périodes de notre histoire militaire ; il est permis d’espérer qu’elle sera pour nous féconde en enseignements et en résultats, car dans l’armée nul des survivants ne l’oubliera sans doute. Les enfants eux-mêmes survivants de nos provinces de l’Est conserveront la mémoire de ces jours néfastes de l’occupation et ils en profiteront comme soldats ».

 

16/09/1873. Départ des dernières troupes allemandes d’occupation allemande en France. Les dernières troupes allemandes d'occupation quittent la France et repassent la nouvelle frontière. Ce dernier corps d'occupation était commandé par von Manteuffel ; il avait évacué Verdun, gage extrême, trois jours auparavant, le 13 septembre 1873.

 

30/09/1873. Armement des forts de Strasbourg. Une revue militaire française qui a repris un article d’un journal lorrain a publié cet article : « On arme avec une étonnante diligence les forts de Hausbergen, Reichstett et Mundolsheim, et les routes qui y conduisent sont depuis quelques jours sillonnées de pièces de canon, parmi lesquelles se remarquent des pièces françaises et des caissons de munitions. On ne peut s’empêcher d’être étonné de la rapidité avec laquelle les travaux des forts en général ont marché depuis six mois. Non seulement on les aperçoit parfaitement de la route, mais il est plus d’un qui serait déjà en état de servir ». Remarque : la mise en place des pièces d’artillerie sur les parapets des forts concerne vraisemblablement les forts de la rive gauche du Rhin, dont la construction a le plus avancée et coïncide avec l’évacuation du territoire français par les dernières troupes allemandes. Il s’agit là de la volonté du commandement allemand de mettre la place forte allemande à l’abris d’une éventuelle attaque. Il est donc vraisemblable que les parapets d’artillerie des faces et flancs des forts aient été construits en priorité. Les forts qui sont vraisemblablement concernés par cet armement sont : Fort V à Reichstett, Fort III à Mundolsheim, Fort IV à Niederhausbergen.

 

25/10/1873. Strasbourg, armement des forts. La presse d’Alsace-Lorraine a publié cette information : « On adresse à la Gazette de Carlsruhe la correspondance intéressante qui suit : « Depuis quelques jours notre ville a repris un air guerrier. Pour l’armement de plusieurs forts extérieurs maintenant terminés, de longues files de bouche à feu, de voitures de munition et d’autres objets nécessaires à l’établissement de fortifications, parcourent les rues de notre ville. Parmi les canons destinés particulièrement à l’armement des remparts, on rencontre surtout dans nos rues le canon en bronze de 12 centimètres et à culasse. En général une grande activité règne chez nous dans les constructions militaires ; les ateliers de l’arsenal ont été agrandis et le seront encore ; déjà maintenant près de 800 ouvriers y sont occupés. Prochainement quatre nouvelles casernes seront mises sous toit dans notre citadelle, qui de la sorte offrira six grandes casernes, sans parler de la vaste prison militaire et d’un très-grand magasin. Tout le régiment wurtembergeois n°126 doit aller occuper la citadelle. En dehors de ces bâtiments, la citadelle offre encore la « caserne des pigeons » ; en effet, on y entretient environ 500 pigeons voyageurs, dont le nombre doit être porté successivement au-delà de 1 000, et qui sont destinés, en cas de siège, à faire le service de la poste. A diverses reprises déjà, on a fait des expériences avec ces messagers aériens. D’abord on les a fait rentrer du Polygone distant de 1 ½ lieu ( ?) dans leur pigeonnier ; plus tard, on les a fait revenir de Bühl et de Rastatt. Lors des premiers exercices, tous les pigeons sont revenus ; si dans les courses postérieures, quelques-uns ne sont pas rentrés, c’est probablement qu’ils ont été abattus par des chasseurs. En effet, on a trouvé dans les plumes de quelques-uns des messagers revenus des traces de petit plomb. Prochainement se fera une grande expérience à partir de Würzbourg. On est très-curieux du résultat qui s’obtiendra, car pour ces grands voyages il s’agit de décider si la perte de 30 % admise jusqu’à présent est exacte ou non. Chaque pigeon portant sur sa plume caudale un monogramme et un numéro d’ordre, le contrôle en est facile et leur rapidité au vol peut facilement être constatée. Les pigeons les plus rapides sont réservés à la reproduction ».

 

22/07/1876. Allemagne, classement des places fortes. D’après une décision prise récemment par le ministre de la guerre prussien et rapportée par l’Allgemeine Miltair Zeitung du 22 juillet 1876, les places fortes allemandes sont classées ainsi qu’il suit :

1° Forteresses avec armement de première classe : Strasbourg, Rastadt, Mayence, Metz, Coblence, Cologne, Wesel, Ulm, Magdebourg, Glogau, Neisse, Custrin, Spandau, Thorn, Posen, Dantzig, Koenigsberg.

Ce classement implique que la place de Strasbourg doit être munie d’un armement et de personnels permanents pour assurer sa défense.

 

Financement des fortifications d’Alsace-Lorraine

 

Dans un premier temps c’est essentiellement la dette de guerre payée par la France à l’issue de la guerre de 1870/1871 qui va permettre de financer la nouvelle ceinture de fortifications de Strasbourg. Cependant pour l’enceinte urbaine, la ville doit financer ses travaux en contrepartie de la récupération des terrains devenus disponibles, qu’elle peut revendre. Ultérieurement lorsque ces fonds seront épuisés, l’armée allemande revend les vastes terrains militaires de l’île aux épis, où sont actuellement installées une grande partie des installations portuaires de Strasbourg, pour financer les nouveaux ouvrages.

 

25/01/1875. Augmentation du budget alloué aux fortifications allemandes. Une revue militaire nous apporte ces précisions : « La loi du 8 juillet 1872, en vertu de laquelle l’indemnité de guerre payé par la France a été répartie, avait consacré une somme de 19 000 000 thalers (71 250 000 fr.) aux travaux de fortification à élever en Alsace-Lorraine. Sur cette somme, 3 750 000 fr. étaient réservés pour l’agrandissement de la ville de Strasbourg. Restaient donc, pour être employés à la construction de nouveaux ouvrages, 67 500 000 fr. La portion de ce crédit, à dépenser en 1872 et en 1873, devait s’élever à 51 181 875 fr. : un reliquat de 16 318 125 fr. restait donc disponible pour les exercices suivants et était destiné à compléter le système de défense de Strasbourg et de Metz, les gros œuvres devant être achevés grâce aux crédits consacrés aux années 1872 et 1873. Mais ces crédits ont été dépassés et cela pour diverses causes parmi lesquelles on peut citer : les travaux supplémentaires occasionnés par les écroulements qui ont eu lieu dans les principaux forts de Metz, l’obligation de payer à des propriétaires des indemnités dues pour expropriation par l'administration française, obligation passée à la charge du gouvernement allemand, et enfin la hausse subite de la main-d’œuvre et des matériaux de construction occasionnée par la précipitation apportée dans les premiers travaux. L’administration allemande voulant en effet parer au plus pressé, a fait exécuter à tout prix, avant l’automne de 1873, les travaux qui avaient été reconnus indispensables à la défense du territoire. Il est résulté de ces divers motifs d’augmentation de dépenses que, 62 590 875 fr. se trouvaient dépensés à la fin de 1874, et qu’il ne restait plus qu’un reliquat de 4 909 125 fr. absorbé lui-même en partie, par de nouvelles dépenses imprévues causées par des écroulements considérables qui se seraient récemment produits au fort Saint-Quentin. Le Reichstag, reconnaissant la nécessité d’un nouveau crédit, a voté le 25 janvier 1875 une nouvelle allocation de 10 412 432 fr., à prélever sur le restant de l’indemnité de guerre ».

 

25/03/1899. Budget fortifications pour l’exercice 1899. Une revue militaire française nous livre cet article : « Depuis 1893, on avait inscrit au budget extraordinaire des annuités variant entre 3 et 7 millions pour des travaux de fortification et d’armement des places. Le total des dépenses prévues s’élevait à 41 925 000 francs. Les crédits employés jusqu’à la fin de 1898 s’élèvent à 36 250 000 francs. Cette année, le budget prévoit une dépense supplémentaire de 62 500 000 francs pour le même objet. 12 500 000 francs sont inscrits pour l’exercice 1899 ; 55 675 000 restent à demander pour les années suivantes. Une somme de 1 125 625 francs est affectée aux travaux de fortification dans les places moyennes, pour un programme commencé en 1888, et qui était évalué à 16 875 000 francs. Cette somme devrait être couverte par la vente de terrains aliénés.

A la suite d’un arrangement intervenu entre l’autorité militaire et la ville de Strasbourg, cette dernière à consentie à payer une somme de 3 125 000 francs pour la construction des ouvrages de fortification devant protéger le port, à condition que tout le terrain englobé soit exempt de servitudes militaires. Cette année, une somme de 937 500 francs est destinée à ces travaux ; l’année dernière on y avait affecté 625 000 francs. Acquisition d’un emplacement pour exercices de pontonniers à Kehl, pour un montant de 45 000 francs, pour le terrain et les installations ».

 

Réparation de l’ancienne enceinte urbaine après le siège

 

En attendant la construction et la mise en service des portes de la nouvelle enceinte urbaine, les ouvrages de l’ancienne enceinte restent en service et font l’objet de petites réparations. Nous en avons relevé quelques exemples dans la presse locale. Après l’achèvement de la nouvelle enceinte, ils seront malheureusement détruits.

 

Ancienne porte des Pêcheurs « Fischertor »

 

Le Fischertor, ancienne porte des Pêcheurs a fait l’objet de réparation au niveau de son pont central et son passage a été interdit du 26 février au 10 mars 1877. Pendant ce temps le passage des attelages, cavaliers et piétons est interdit.

 

Ancienne Porte des Juifs « Judentor »

 

Le passage de cette porte est régulièrement interdit le soir, tous les ans à l’occasion des festivités de l’anniversaire de l’empereur, notamment pour le tir de feux d’artifices.

 

18/03/1877. Accès interdit aux alentours de la porte des Juifs à l’occasion des festivités pour l’anniversaire de l’empereur. Une gazette de Strasbourg a publié cet article : « Communiqué. A l’occasion de l’anniversaire de sa Majesté l’Empereur, un feu d’artifice sera tiré à partir du bastion 14, par-dessus le théâtre. Pour éviter d’être submergé par un grand affût de spectateurs, la porte des Juifs « Judenthor » sera fermée le soir à compter de 19 heures jusqu’à la fin du feu d’artifice. Durant la même période, la circulation sera interdite sur le chemin des remparts entre la porte Juifs « Judenthor » et la caserne Finkmatt, ainsi que sur le pont « Judenbrücke » et la passerelle près du “Bezircks-Präsidium”. Strasbourg, le 18 mars 1877. Le gouverneur, Schlachtmeyer ».

 

19/03/1877. Travaux l’ancienne porte des Juifs « Judentor ». Un journal de Strasbourg a publié ce communiqué : « À la suite de la réparation de la porte des Juifs « Judenthor », elle sera fermée à partir du lundi 19 mars 1877, aux attelages et cavaliers. Strasbourg, le 14 mars 1877. Kaiserliche Gouvernement ».

 

11/04/1877. Restriction de circulation sur le pont du « Judenthor ». Une gazette de Strasbourg a publié ce communiqué : « A la suite de la réparation des ponts, la porte des Juifs « Judenthor » est interdite aux attelages et aux cavaliers à compter du 11 de ce mois, pour une durée indéterminée. Strasbourg, le 8 avril 1877. Das kaiserliche Gouvernement ».

 

Ancienne porte de Pierre « Steintor »

 

19/10/1871. Réouverture après travaux à la porte de Pierre « Steinthor ». Un journal de Strasbourg a publié ce communiqué : « Le passage par la porte de Pierre « Steinthor » est à nouveau ouvert à partir d’aujourd’hui. Strasbourg, le 19 octobre 1871. Le Festungs-Gouvernement. Von Hartmann Generallieutenant ».

 

Ancienne porte Blanche « Weissturmtor »

 

15/04/1874. Réparation du pont-levis de la porte intérieure de la Porte Nationale « Weissturmtor ». Un journal local a publié ce communiqué : « N°159. Communiqué. En raison de la réparation du pont-levis de la porte intérieure de la porte Nationale “Weißthurmthor”, le passage par cette dernière sera interdit aux attelages et aux cavaliers le mercredi 15 avril 1874. Le gouverneur von Hartmann General der Cavalerie ».

 

Préparation du projet de construction de l’extension des fronts ouest, nord et est de l’enceinte urbaine

 

Le projet d’extension de l’enceinte urbaine de Strasbourg nécessité une coordination étroite entre les autorités du nouvel empire allemand, les autorités militaires et la municipalité de Strasbourg. Avant de lancer les travaux il faut décider de l’emplacement de la nouvelle gare, des installations portuaires, de l’université, de diverses infrastructures militaires, du tracé des futures lignes de tramway, etc. Pour faciliter la réalisation de ce projet les autorités allemandes se débarrassent du maire et du conseil municipal de Strasbourg. Pendant ce temps la réorganisation de l’Alsace-Lorraine annexée se poursuit. Par ailleurs, le front sud de l’enceinte doit être maintenu dans son tracé, toutefois il s’agit de le moderniser pour permettre le passage du tramway et l’extension de l’hôpital civil.

Dans un premier temps les habitants de Strasbourg adressent une pétition demandant l’extension de la ville au Reichstag. Cette pétition aboutie le 29 janvier 1875 au vote définitif de la loi concernant l’agrandissement de l’enceinte urbaine de Strasbourg. Une somme supplémentaire de 17 millions de mark doit être réservée pour cet agrandissement. Cette somme devait être couverte par la vente des terrains devenus disponibles par la ville. Toutefois, 6 millions de marks sont avancés par l’Empire allemand pour le début des travaux. La loi relative à l’agrandissement de l’enceinte de Strasbourg est promulguée le 14 février 1875. Enfin le 2 décembre 1875, la ville de Strasbourg et l’empire allemand signe un accord relatif à l’agrandissement de la ceinture fortifiée urbaine.

 

1874. Etablissement de plans projets pour l’extension de l’enceinte urbaine. En 1874, le génie militaire allemand établi plusieurs plans projets relatifs à l’extension de l’enceinte urbaine : Un plan projet général pour les fronts Nord et Ouest de la nouvelle enceinte, en couleur, sur papier calque, comprenant sur la première feuille un plan de situation à l’échelle 1/5 000e, sur la 2e feuille les profils à l’échelle 1/500e et sur la 3e feuille un plan projet général pour l’extension de l’enceinte urbaine, en couleur, sur papier calque, à l’échelle 1/5 000e.

 

01/01/1874. Suppression du péage sur le pont du Rhin entre Strasbourg et Kehl. La presse locale nous informe : « Strasbourg, 17 février. A compter du 1er janvier 1874, le péage sur le pont du Rhin sera supprimé ».

 

16/01/1874. Projet d’extension de l’enceinte urbaine de Strasbourg. Un journal régional a publié cet article : « Chronique locale. Strasbourg. Depuis quelques jours il n’est bruit dans notre bonne ville que d’agrandissement, d’élargissement, de reculement de l’enceinte fortifiée, et nous croyons, à notre tour, devoir communiquer à nos lecteurs la dépêche de Berlin qui a produit chez nous une si grande sensation : « Le Conseil fédéral vient d’être saisi d’un projet de loi autorisant le chancelier de l’Empire à consacrer une somme de 17 millions de marcs à l’élargissement des fortifications de Strasbourg. Pour couvrir les frais de construction, les terrains qui deviendront disponibles par l’éloignement des remparts seront vendus à la ville pour 17 millions de marcs ». Nous apprenons que les dépenses de ce projet d’agrandissement ont été évalués à 20 millions, dont 3 millions déjà alloués antérieurement. Une partie de ces terrains serait destinée à la construction d’une nouvelle gare et de divers bâtiments militaires ; le restant serait, moyennant 17 millions de marcs, recédé à la ville, avec la faculté de les revendre à l’Etat d’Alsace-Lorraine, qui les destinerait aux constructions de la nouvelle Université, du port, du canal, etc ».

 

01/03/1874. Renseignements relatifs aux nouveaux forts de Strasbourg d’après la revue militaire de l’étranger, qui nous livre ces informations : « Alsace-Lorraine. Les forts de Strasbourg. Nous pensons intéresser les lecteurs de la Revue en rassemblant les renseignements publiés déjà en France sur les travaux qu’exécutent les Allemands autour de Strasbourg et en complétant par quelques détails empruntés à la Gazette de Silésie et aux journaux de Metz et d’Alsace. Douze forts ont été construits ou sont en cours de construction : le fort Fransecky, situé dans la forêt de la Wantzenau, a exigé le déboisement d’une partie des bois communaux de la ville. Commencé au printemps dernier, ce fort ne doit pas être terminé maintenant ; il est probable, en effet, que les ingénieurs allemands ont rencontrés des difficultés à asseoir un fort sur ces terrains d’alluvions à demi inondés. Le fort aura ses fossés pleins d’eau. Il est destiné à commander, avec le fort Blumenthal, le cours inférieur du Rhin. Il bat, d’ailleurs, la chaussée de Lauterbourg et la vallée. Le fort Moltke, situé sur la hauteur, un peu en arrière de Reichstett, croise ses feux avec ceux du fort Fransecky sur toute la vallée et assure avec ce fort la défense du secteur limité par le canal de la Marne au Rhin et par le Rhin. Le fort Moltke est maintenant armé ; il est relié à la ville par une ligne télégraphique souterraine. Le fort Roon est avantageusement placé à droite de la voie ferrée commune aux lignes de Wissembourg et de Nancy, entre Mundolsheim et Souffelweyersheim. Plus à l’ouest, les hauteurs de parallèles au Rhin, qui s’étendent de Mundolsheim à Oberhausbergen sont couronnées de deux forts, le fort Kronprinz, ou de Niederhausbergen, et le fort Grossherzog von Baden, ou d’Oberhausbergen, qui possèdent déjà, une partie de leur armement. Les casernes de ces forts vont être terminées ce printemps ainsi que celle du fort Bismarck. Une route de ceinture, qui suit la crête des collines, part de Mundolsheim et conduit aux deux forts. L’on parle d’établir, en outre, une batterie près de l’église de Mundolsheim pour mieux battre les vallons de la Leisbach et de la Kolbsenbach. Commencé en même temps que les quatre derniers forts susnommés, le fort Bismarck, soit par suite de malfaçon, soit plutôt à cause de la nature argileuse du terrain, a subi des tassements qui ont déterminé l’automne dernier des éboulements considérables et singulièrement retardés son achèvement. Ce fort est établi dans la plaine près de Wolfisheim, à gauche de la route de Paris qu’il commande, au débouché de la vallée de la Bruche, et en face des hauteurs d’Oberschaeffolsheim. Le fort Kronprinz von Sachsen, ou de Lingolsheim, commande un vaste plateau que traversent la voie ferrée de Mutzig et la chaussée de Schirmeck. Il doit être maintenant armé. Les forts von der Thann, ou de Graffenstaden, et Werder, ou d’Illkirch, qui commandent la partie supérieure de la rive gauche du Rhin, sont loin d’être aussi avancés. Ils ont été entrepris seulement l’an dernier ; ils auront des fossés pleins d’eau de même que les forts de la rive droite.

La construction de ces derniers ne fait que commencer. Le premier d’entre eux, le fort Kirchbach, situé entre Marlen et Sundheim, commande la route Altenheim-Lahr et la vallée de la Kinsig. Le fort Bose, situé près de la voie ferrée Strasbourg-Kehl-Appenweier, couvre les communications avec le Wurtemberg par la vallée de la Renchen. Enfin le fort Blumenthal, situé tout près d’Auenheim, bat la route de Rastadt.

Deux batteries et un fort doivent encore, d’après la Nouvelle Presse de Francfort, compléter la défense de la rive droite du Rhin. Les batteries doivent être établies, l’une près de Bodersweier pour couvrir la route de Carlsruhe et le chemin d’Offenbourg ; l’autre, près de Kork, pour protéger la voie ferrée Kehl-Appenweier et la route Kehl-Offenbourg ; enfin le fort doit être établi presque au confluent de l’Ill et du Rhin, à Diersheim, à une distance de 11 à 12 kilomètres de Strasbourg. Il est destiné à agrandir la zone de la vallée du Rhin comprise sous le canon de la place, et à mettre Strasbourg en communication intime avec Rastadt. Le terrain entre les forts sera rempli par des batteries d’annexion ou intermédiaires, chacune de huit pièces, probablement, dit la Gazette de Silésie, des canons de 12 c. et des mortiers de 21 c. Les forts sont éclairés au gaz ; ils sont pourvus d’appareils pour l’éclairage électrique ; presque tous communiquent avec la ville par des lignes télégraphiques souterraines et quelques-uns auraient, dit-on, un dépôt de pigeons voyageurs. Un chemin de fer de ceinture, dès maintenant achevé, même sur la rive droite du Rhin, met en relation les différents forts. On a renoncé à l’intention de caserner en permanence, pendant la paix, des troupes dans les forts, à cause de leur éloignement de la ville. Comme conséquences de l’établissement des forts, les Allemands se proposent d’agrandir la ville dès que les travaux extérieurs auront été terminés. Cet agrandissement commencerait par la Finkmatt, avancerait de près d’un kilomètre tout le front nord jusqu’à la citadelle et engloberait encore l’Orangerie et le Contades ».

 

08/04/1874. Diffusion dans la presse locale du communiqué officiel annonçant la dissolution du conseil municipal de Strasbourg et la nomination de Back chargé de l’administration municipale. En effet le maire Ernest Lauth est révoqué et son conseil municipal a été suspendu, à la suite d’un conflit qui oppose les élus locaux alsaciens au Président Supérieur du Pays d’Empire d’Alsace-Lorraine, Edouard von Moeller (1814-1880), au sujet du futur projet d’extension de Strasbourg. En réalité c’est l’Armée impériale allemande qui décide de l’emplacement de la future université, des installations portuaires et de la nouvelle gare, ainsi que du financement de l’acquisition des terrains des anciennes fortifications et de la construction des nouveaux fronts fortifié de l’enceinte urbaine qui restent entièrement à la charge de la ville.

A la suite de ces litiges avec l’ancienne municipalité, les autorités allemandes nomment un haut-fonctionnaire pour diriger la municipalité de Strasbourg. Ainsi est supprimé la dernière résistance aux projets allemands. Un journal local a publié ce communiqué officiel : « Partie officielle. 147. Communiqué. Nous Wilhelm, empereur allemand et roi de Prusse par la grâce de Dieu, à la demande du chancelier d’empire, conformément à l’article 13 de la loi relative la constitution des communes du 5 mai 1855, ordonnons pour l’Alsace-Lorraine, au nom de l’empire allemand, ce qui suit :

Article 1. Le conseil municipal de Strasbourg, de la circonscription du Bas-Rhin, est dissous.

Article 2. Notre chancelier d’empire est chargé de l’exécution de cette décision.

Document de référence, muni de notre haute et propre signature manuscrite et du cachet impérial.

Fait à Berlin, le 3 avril 1874. Wilhelm.  Au nom de l’empereur, signé Delbrück.

En conséquence de l’ordonnance impériale ordonnant la dissolution du conseil municipal de Strasbourg, je porte à la connaissance de tous, que je décide, conformément aux dispositions prévues par la loi du 24 février 1872, §§1 et 4 (loi pour l’Alsace-Lorraine “Gesetzsammlung für Elsaß-Lothringen page 147”), ce qui suit :

1). Je confirme que par la décision du 12 avril 1873, le « Polizeidirktor » Back est chargé de l’administration de la municipalité de Strasbourg et qu’il a été nommé commissaire extraordinaire “ausserordentlicher Commissar”, que par la décision du 26 mai 1873 (“Amtsblatt” page 85) par laquelle le “Regierungs-Assessor” Freiherr von Reichlin-Meldeg s’est vu confié la place d’adjoint au maire, est nommé commissaire extraordinaire “ausserordentlicher Commissar”.

2). Le commissaire extraordinaire « ausserordentlicher Commissar » « Polizeidirektor » Back reste en charge de toutes ses prérogatives et droits dans le cadre du conseil municipal.

Strasbourg, le 6 avril 1874. Le président de Basse-Alsace von Ernsthausen ».

C’est le vieil Allemand libéral Otto Back (1834-1917) qui est nommé administrateur municipal, et il sera finalement élu maire en 1886.

 

03/05/1874. Préparation d’une pétition pour l’agrandissement de la ville. Un journal local a publié cet article : « Strasbourg, 2 mai 1874. Comme le journal Straßburger Bürgerzeitung l’a relaté, dans notre ville ont est en train de préparer une pétition à adresser au service du Chancelier de l’Empire « Reichskanzleramt » relative à une accélération de l’agrandissement de la ville ».

 

03/05/1874. Mutation du colonel du génie Grund. Dans le cadre de la construction des forts détachés de Strasbourg, les autorités allemandes avaient installé à Strasbourg une inspection du génie, qui est dirigée par le colonel du génie Grund. Un journal local nous annonce son départ : « Le colonel du génie « Genieoberst » Grund, l’ancien directeur des constructions de fortifications, a été muté à Königsberg, et à sa place nous trouvons le commandant « Major » Herfarth ».

 

12/05/1874. Les habitants de Strasbourg adressent une pétition demandant l’extension de la ville au Reichstag.

 

30/06/1874. Pétition pour l’agrandissement de la ville. Un journal local a publié ces informations : « Strasbourg, le 30 juin 1874. En ce qui concerne la pétition au sujet de la demande de réalisation plus rapide de l’agrandissement de la ville, Monsieur le président supérieur d’Alsace-Lorraine “Oberpräsident von Elsaß-Lothringen” a fait aujourd’hui les déclarations suivantes : Strasbourg, le 29 avril 1874. En complément de mon communiqué du 28 avril 1874, sur ordre de Monsieur le chancelier d’empire, j’informe Messieurs les signataires de la pétition du 12 avril 1874, que sa majesté l’empereur a pris connaissance de la pétition et qu’il a montré le plus grand intérêt aux demandes présentées. Monsieur le ministre de la guerre s’est déclaré prêt, de promouvoir autant que possible le début des travaux d’extension de la ville. Nous avons l’intention, de demander les crédits nécessaires à l’opération, encore à la séance d’automne au Reichstag. Dès que cet argent sera disponible, et même avant le début de la construction de la nouvelle enceinte, nous feront enlever les contraintes liées aux zones de servitudes de l’ancienne enceinte, et ces terrains deviendront constructibles. L’ancienne enceinte devra être conservée jusqu’à ce que la nouvelle puisse remplir sa mission. Monsieur le président supérieur d’Alsace-Lorraine « Oberpräsident von Elsaß-Lothringen » (signé) von Möller ».

 

31/12/1874. Ordonnance instaurant le Reichsmark en Alsace-Lorraine à compter du 31 décembre 1874, mais publiée uniquement le 9 janvier 1875. Un journal de Strasbourg a publié ce communiqué officiel : « Annonces légales. N°15. Ordonnance relative à l’instauration du Reichsmark du 31 décembre 1874. Nous Wilhelm, Empereur allemand par la volonté divine, Roi de Prusse, ordonnons pour l’Alsace-Lorraine, au nom du peuple allemand, sur la base de l’article 1 de la loi du 15 novembre 1874 (Gesetzbl. S 39), et conformément à la loi monétaire pour l’Alsace-Lorraine du 9 juillet 1873, ce qui suit : La monnaie du Reichsmark est mise en circulation auprès de toutes les caisses publiques et est instaurée officiellement. Par document signé personnellement de notre main, muni du cachet impérial. A Berlin, le 31 décembre 1874. Signé Wilhelm. Signé Fürst von Bismarck ».

 

29/01/1875. Cette pétition aboutie le 29 janvier 1875 au vote définitif de la loi concernant l’agrandissement de l’enceinte urbaine de Strasbourg. Une somme supplémentaire de 17 millions de mark doit être réservée pour cet agrandissement. Cette somme devait être couverte par la vente des terrains devenus disponibles par la ville. Toutefois, 6 millions de marks sont avancés par l’Empire allemand pour le début des travaux.

 

02/12/1875. La loi relative à l’agrandissement de l’enceinte de Strasbourg est promulguée le 14 février 1875.

 

02/12/1875. Enfin le 2 décembre 1875, la ville de Strasbourg et l’empire allemand signe un accord relatif à l’agrandissement de la ceinture fortifiée urbaine.

 

19/02/1876. Article de presse relatif à l’extension de l’enceinte urbaine de Strasbourg. Un journal de Strasbourg a publié cet article : « Agrandissement de la ville de Strasbourg. IV. Dans les éditions précédentes de notre journal nous avions déjà fait apparaître sous ce titre des précisions sur le budget de la ville. A l’époque, nous nous sommes contentés de présenter les informations disponibles sans émettre d’avis subjectif. Il nous semblait plus utile pour ce projet de réserver notre opinion, l’affaire parla d’elle-même et trouva suffisamment d’arguments lors des débats publics. Maintenant que la même question a été évoquée publiquement, non seulement au Reichstag, mais également par la presse de la rive droite et de la rive gauche du Rhin, il nous est permis de revenir là-dessus, pour parler de certains points.

La brochure de la municipalité venait tout juste d’être rendue publique qu’émergeaient de nouveaux éléments, dont on ne peut conclure que l’agrandissement de notre ville était un besoin urgent, et que la situation n’est pas bonne sur le plan de la santé et elle n’était plus tenable. Il faut reconnaître que les communes voisines de Neudorf, Koenigshofen, Cronenbourg et de la Robertsau sont en train de s’agrandirent par rapport à la ville, ce qui démontre que la ville est enserrée dans sa dimension actuelle, ce qui n’est plus suffisant pour les besoins de circulation, et que pour de nombreux individus, ne trouve ici que les commerces et de la nourriture, mais pas de logement. Les recensements du 14 décembre 1875 que nous avions communiqué à nos lecteurs dans notre n°37, nous apprenons que la population de la ville n’avait augmenté que de 7% depuis 1871, alors que la population des cantons extérieurs avait augmenté de 23%. Le nombre des maisons a augmenté de 215 à l’intérieur de la ville et de 241 sur le ban communal. La croissance sur le ban de la commune présente les chiffres suivants : 1866 = 1895 maisons ; 1871 = 2093 maisons ; 1875 = 2334 maisons. La population elle-même est serrée à l’intérieur de la ville d’une telle façon que cela ne répond plus au trafic commercial ni aux exigences sanitaires avec lesquelles on est en totale contradiction, que l’individu ne dispose que de très peu de place pour mener son existence.

Le recensement nous informe qu’à l’intérieur de la ville, chaque maison abrite en moyenne 4,5 familles, et que ces familles représentent environ 19 personnes en tout. Sur le ban communal, les maisons abritent environ 2,5 familles, ce qui nous donne environ 8 habitants en tout. Au niveau des cantons extérieurs, les conditions d’hébergement sont plus acceptables par le fait que les habitations abritent des familles plus ou moins nombreuses. Dans la ville on constate une forte progression dans les quartiers ouest, le quartier de “Pierres” et de “Kageneck”, c’est-à-dire là où après la guerre on a reconstruit et amené de la lumière et de l’air, et où on a pu mieux subvenir aux besoins de la population. L’augmentation générale de la population au cours de ces quatre dernières années est de 8 817 personnes, c’est-à-dire, au cours d’une période cinq fois plus longue, n’a augmenté que de 20 158 âmes, de 64 009 à 84 167. Il est irréfutable que même à cette époque on avait déjà évoqué le besoin urgent d’agrandir la ville. L’apparition régulière de cette question en est la preuve. Nous savons au travers des récits historiques et par un document, sur lequel nous nous appuyons, que le projet a déjà été évoqué-il y a quarante ans par le maire élu Schutzenberger. Le journal “Elsässer-Zeitung” (n°39) constatait également que pour l’agrandissement de la ville de Strasbourg, il s’agissait de la réalisation d’un vieux souhait de la population et la réalisation d’un véritable besoin, selon les termes suivants : « L’arasement de nos remparts est reconnu depuis des années par l’ensemble de la population strasbourgeoise comme une nécessité vitale. Le manque d’air et d’espace, la situation sanitaire des logements à loyers moyens, l’absence d’installations de jardins publics, de monuments, la croissance continue depuis 40 ans, tout cela a augmenté notre désir intime de voir tomber ce carcan que sont les fortifications de la ville ». Si la fortification de la ville était une nécessité, il est impossible de la maintenir dans l’état actuel, alors que l’on envisage de transformer Strasbourg en un grand centre économique du Rhin supérieur, un carrefour des voies de communication, non seulement entre les deux rives du Rhin, mais également entre l’Italie, la France et la Suisse d’une part, et l’Allemagne de l’autre, par la réalisation de nouvelles voies de communication terrestres et fluviales qui offrent à Strasbourg, une entrée dans une nouvelle période de développement colossale. C’est une réalité bien connue, que dès que la capacité des voies de communication augmente, le trafic croit dans la même mesure. A côté des volutes de fumée qui s’élèvent près des nouvelles gares, qui sont rapidement suivies par une population laborieuse qui se rassemble à proximité, sont les éléments qui voient le jour dès la construction de nouvelles voies ferrées. Cette réalité est également valable ici, rien que tous ce qui a ou va contribuer à la multiplication des voies de communications et qui aura un impact plus ou moins important, et l’extension de la ville qui est le maillon final de ce développement n’a pas encore été mis en œuvre. Les entreprises attirées par la multiplication des voies de communication, et qui veulent s’établirent ici, ne peuvent pas être déviées vers Schiltigheim, Hœnheim et les faubourgs. C’est dans la ville que les entreprises veulent s’établir, près des commerçants, où elles peuvent écouler leurs marchandises par le commerce de proximité, ou par l’intermédiaire des voies ferrées, qu’elles aimeraient voir passer près de leurs entrepôts, pour vendre leurs produits à l’extérieur de la ville. La question concernant les contraintes que demande un entrepreneur aux caisses de la ville est encore plus sérieuse. On doit constater et cela doit donner confiance à l’entrepreneur, que le contrat conclu entre Monsieur Back, administrateur de la municipalité et “Geheimer Ober-Regierungsrath” von Pommer-Esche, que ce contrat qui touchait également à l’aspect économique, n’a rencontré aucun écho motivé dans le public. Nous pensons ne devoir accorder de crédit aux remarques de “L’Industriel Alsacien”, qui parle d’un mécontentement intérieur de la population à l’occasion de la conclusion du contrat par l’administrateur municipal, concernant cette gigantesque opération, qui grève particulièrement les finances de la ville. Si l’on veut élever de tels reproches contre la municipalité, il faut également en apporter les preuves. Deux points découlent des négociations concernant l’extension de la ville et du budget municipal. Premièrement, la ville n’aurait pas pu obtenir de meilleures conditions pour la réalisation de ce projet et deuxièmement, que ce projet est lancé lors de la période où la situation financière de la ville pourra plus facilement le financer. Une exonération totale d’intérêts sur cette somme, s’élevant à 17 millions, a été accordée à l’administrateur municipal ; elle sera remboursée en 17 versements annuels d’un million de mark, à compter du 1er janvier 1879.

Si l’on évoque que de cette somme de 17 millions de mark, on va déduire le prix des terrains cédés pour les besoins de l’Université –un montant que l’on peut estimer à 1 million de Mark-, on peut considérer que la ville n’a plus que 16 millions à rembourser, et si l’on tient compte des gains que la ville peut espérer de la vente des terrains, on peut constater que cette entreprise n’est pas une charge. De plus, la ville à l’avantage de pouvoir disposer de l’ensemble des terrains d’ici le 1er avril 1880. Le terrain situé entre l’embouchure amont de l’Ill et le bastion 11, constitue une surface de 20 hectares située à l’intérieur de la nouvelle enceinte, qui seront cédés d’ici le 1er avril 1878. Grâce à cette disposition, la ville est en mesure, par la vente de ces terrains, d’honorer le payement de son premier versement. Actuellement, il est trop tôt pour estimer ce que va rapporter la vente de ces terrains. Il faut tout d’abord évaluer le besoin en rues et places, ainsi que les frais de nivellement. Après mûres réflexions, on peut dire que jamais la période n’a été plus favorable pour mener à bien un tel projet. Si l’on jette un coup d’œil sur les budgets de la ville de l’année précédente et de cette année, et dont le budget 1875 comportait un excédent de 369 352 Mark, et que pour cette année on prévoit un surplus de 800 000 Mark, et qu’il est possible au cours de ces années de mettre de côté des sommes très importantes pour les dépenses exceptionnelles, on peut aborder sans crainte l’agrandissement de la ville. Cette analyse semble se conforter de plus en plus, au fur et à mesure que l’on examine les documents. Un point fort de ce projet est bien la confiance que l’on accorde au directeur de la police Monsieur Back, l’administrateur municipal. Le journal “Elsässer-Journal” nous dit : « M. l’administrateur municipal nous dit ouvertement que le financement est de son ressort, et qu’il affirme fermement que toutes les mesures ont été prises ». Comme nous l’avions déjà signalé, M. l’administrateur municipal en a la ferme conviction que le projet se réalisera et nous ajoutons que nous espérons que ce sera un succès. Celui qui occupe maintenant près de trois années la tête de la municipalité, nous a démontré son savoir-faire et son dévouement, et qu’il ne veut inscrire son nom sur un échec. On peut bien dire que tout cela ce ne sont que des suppositions et que les évènements peuvent bien bouleverser le projet. Mais ce projet est bien dans les mains d’un visionnaire, qui a des qualités sur lesquelles nous ne reviendrons pas, et qui est à la tête de notre ville ».

 

03/03/1876. Déclaration d’urgence de la construction de l’extension de la ceinture des fortifications urbaines de Strasbourg. Un journal a publié ce communiqué officiel du 7 février 1876 publié le 3 mars 1876 : « N°74. Agrandissement de la ceinture de fortification de l’enceinte urbaine. Nous Guillaume, empereur allemand par la grâce de Dieu, suite à la proposition du chancelier de l’empire et conformément à la loi sur les expropriations pour des motifs publics du 3 mai 1811 (bulletin des lois, 9 série 9285), et à la loi sur les expropriations relative à la prise de possession de biens privés pour la construction urgente de fortifications du 30 mars 1831 (bulletin des lois 9 série 98) pour l’Alsace-Lorraine, ordonne ce qui suit : En raison de la nécessité publique de l’urgence déclarée de l’extension des fortifications urbaines de Strasbourg, conformément au plan ci-joint, nous donnons l’autorisation aux autorités chargées de cette réalisation, d’acquérir par voie d’expropriation toutes les parcelles de terrain nécessaires à la réalisation de cette fortification urbaine. Avec notre haute signature et le cachet impérial. Fait à Berlin, le 7 février 1876. Signé : Wilhelm.           Signé : Bismarck.

Certifié conforme : Meissner. Directeur confidentiel de la chancellerie d’état. Nous portons à la connaissance du public de façon réglementaire, cette décision supérieure conformément à la loi du 3 mai 1841. L’administrateur municipal. Back ». Ce ordonnance impériale déclenche les procédures d’expropriation des terrains conformément à la loi française du 3 mai 1841.

 

03/05/1874. Pétition pour l’agrandissement de la ville. Un journal local a publié cet article : « Strasbourg, 2 mai 1874. Comme le journal Straßburger Bürgerzeitung l’a relaté, dans notre ville ont est en train de préparer une pétition à adresser au service du Chancelier de l’Empire « Reichskanzleramt » relative à une accélération de l’agrandissement de la ville ».

A priori il s’agirait de 83 habitants de Strasbourg provenant des familles et des entreprises locales, qui estimant que le projet d’agrandissement de la ville n’avançait pas assez vite, se sont adressés au Chancelier d’empire Comte de Bismarck de faire commencer les travaux d’extension de l’enceinte urbaine.

 

03/05/1874. Mutation du colonel du génie Grund. Dans le cadre de la construction des forts détachés de Strasbourg, les autorités allemandes avaient installé à Strasbourg une inspection du génie, qui est dirigée par le colonel du génie Grund. Un journal local nous annonce son départ : « Le colonel du génie « Genieoberst » Grund, l’ancien directeur des constructions de fortifications, a été muté à Königsberg, et à sa place nous trouvons le commandant « Major » Herfarth ».

 

30/06/1874. Un journal local a publié ces informations : « Strasbourg, le 30 juin 1874. En ce qui concerne la pétition au sujet de la demande de réalisation plus rapide de l’agrandissement de la ville, Monsieur le président supérieur d’Alsace-Lorraine “Oberpräsident von Elsaß-Lothringen” a fait aujourd’hui les déclarations suivantes : Strasbourg, le 29 avril 1874. En complément de mon communiqué du 28 avril 1874, sur ordre de Monsieur le chancelier d’empire, j’informe Messieurs les signataires de la pétition du 12 avril 1874, que sa majesté l’empereur a pris connaissance de la pétition et qu’il a montré le plus grand intérêt aux demandes présentées. Monsieur le ministre de la guerre s’est déclaré prêt, de promouvoir autant que possible le début des travaux d’extension de la ville. Nous avons l’intention, de demander les crédits nécessaires à l’opération, encore à la séance d’automne au Reichstag. Dès que cet argent sera disponible, et même avant le début de la construction de la nouvelle enceinte, nous feront enlever les contraintes liées aux zones de servitudes de l’ancienne enceinte, et ces terrains deviendront constructibles. L’ancienne enceinte devra être conservée jusqu’à ce que la nouvelle puisse remplir sa mission. Monsieur le président supérieur d’Alsace-Lorraine « Oberpräsident von Elsaß-Lothringen » (signé) von Möller ».

Les précisions suivantes sont apportées par la source S0141 : Nous rencontrons des difficultés pour financer ce projet. Le coût de la nouvelle enceinte est d’environ 20 millions de Marks, et d’après la loi du 8 juillet 1872, il ne reste que 3 millions de Marks encore disponibles. Le gouvernement impérial ne souhaite pas mettre en place d’autres moyens financiers, puisque le projet d’extension de l’enceinte ne concerne pas que des buts militaires, mais également ceux de la ville et de la circulation. Il est demandé à la ville de fournir les moyens financiers nécessaires et assure la vente des terrains des anciennes fortifications devenus disponibles pour trouver le moyen de financer les 17 millions de Marks manquant. Compte tenu que l’empire souhaite garder 15 ha pour la construction de la future université, ce sont 1,5 millions de Marks qui seront retirés de la somme précédente. Aussi après de longues négociations, la caserne Finckmatt et ses 4 ha de terrain d’exercices doit être arasée.

 

31/12/1874. Ordonnance instaurant le Reichsmark en Alsace-Lorraine à compter du 31 décembre 1874, mais publiée uniquement le 9 janvier 1875. Un journal de Strasbourg a publié ce communiqué officiel : « Annonces légales. N°15. Ordonnance relative à l’instauration du Reichsmark du 31 décembre 1874. Nous Wilhelm, Empereur allemand par la volonté divine, Roi de Prusse, ordonnons pour l’Alsace-Lorraine, au nom du peuple allemand, sur la base de l’article 1 de la loi du 15 novembre 1874 (Gesetzbl. S 39), et conformément à la loi monétaire pour l’Alsace-Lorraine du 9 juillet 1873, ce qui suit : La monnaie du Reichsmark est mise en circulation auprès de toutes les caisses publiques et est instaurée officiellement. Par document signé personnellement de notre main, muni du cachet impérial. A Berlin, le 31 décembre 1874. Signé Wilhelm. Signé Fürst von Bismarck ».

 

11/1875. Au nom des intérêts militaires, le ministère de la guerre prussien refuse dans un premier temps de céder le bastion IV pour la construction de l’institut d’anatomie.

 

02/12/1875. Le contrat entre l’empire allemand relatif à l’extension de l’enceinte urbaine a été signé le 2 décembre 1875 et fixe les principales dispositions suivantes :

L’empire laisse en propriété de la ville les terrains devenus disponibles lors de l’opération d’extension des fortifications urbaines, pour un prix d’achat de 17 millions de Marks.

Les terrains devenus disponibles sont donnés le plus rapidement possible à la ville, délais ultime le 1er avril 1880.

Le remblaiement des terrains reste à la charge de la ville.

L’empire se garde le droit de récupérer les terrains nécessaires à la construction de l’université, unr surface de 15 ha, au prix convenu.

Le règlement du prix d’achat de ces terrains se déroule de façon partielle entre le 1er janvier 1879 et l’année 1893. Cette dernière date a été reportée jusqu’en 1903.

 

10/09/1876. Réflexions en rapport avec l’extension de l’enceinte urbaine de Strasbourg. La presse locale a publié cet article : « Fin 1872, début 1873, le conseil municipal travailla sur la question, en rapport avec l’extension de l’enceinte urbaine, traitant de l’endroit où était souhaitable d’ériger la nouvelle gare ferroviaire. La discussion était ouverte sur les différentes options, la direction des chemins de fer préconisait un site entre la porte Blanche « Weissthurm-Thor » et la porte de Cronenbourg « Kronenburger-Thor », soit sur le front sud de la ville, entre le cimetière Saint-Urbain et le Petit-Rhin « Kleinen Rhein ».

En repoussant l’enceinte vers l’extérieur, la surface de la ville passe donc de 232 à 618 hectares, soit 12/3 de plus. Lors de la planification, l’emplacement de la place « Kaiserplatz » (actuelle place de la République) est sur l’axe d’une ligne passant par la cathédrale et la porte de Schiltigheim « Schiltigheimer-Thor », de façon que le grand boulevard de jonction entre l’Université et le palais impérial puisse la couper à la perpendiculaire. Ce quadrillage perpendiculaire a été plus ou moins respecté. Cependant, cela durera encore des dizaines d’années jusqu’à ce que cette ville en pleine extension économique obtienne la construction d’un pont fixe sur le Rhin, vers Kehl. La demande du « Statthalter » impérial du 11 juillet 1888, le prince de Hohenlohe, un projet d’un montant de 1,8 millions de marks a été refusé le 3 décembre 1888 avec l’argumentation suivante que malgré l’importance de la place de Strasbourg, qu’il n’y avait aucune nécessité, puisqu’en temps de guerre on pouvait construire de tout temps des ponts flottants. Cela durera encore quelques temps jusqu’à ce que l’on puisse remplacer le pont flottant par un pont routier en structure métallique, et cela en 1897 ».

 

Travaux d’extension de l’enceinte urbaine

 

 

Les travaux de construction des nouvelles fortifications urbaines de Strasbourg, sur le front ouest, nord et est, ont été répartis en trois tranches distinctes, adjugés à des consortiums d’entreprise. En nous appuyant sur de nombres extraits de la presse locale et nationale, ainsi que sur les revues militaires, nous allons essayer de reconstituer le mieux possible l’histoire de ces constructions. Compte tenu qu’une partie de ces articles n’a pas encore été traduite et intégré dans ce récit, il sera modifié ultérieurement, au fur et à mesure.

 

Première tranche

 

Sur le front Ouest comprend les fortifications situées entre l’actuelle place de Haguenau, emplacement de la nouvelle porte de Pierre « Steintor » et l’entrée de l’Ill en amont.

Voici les principaux ouvrages dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, reliés entre eux par un rempart continu :

Stein-Tor, porte de Pierre.

Eisenbahntor Nord, porte de chemin de fer Nord.

Kavalier XIII, cavalier XIII.

Kronenburger-Tor, porte de Saverne.

Kavalier XIV, cavalier XIV.

Kriegs-Tor II, porte de guerre n°2.

Kavalier XV, cavalier XV.

Kavalier XVI, cavalier XVI.

Weißthurm-Tor, porte Nationale.

Kavalier XVII, cavalier XVII.

Einsenbahn-Tor Sud, porte de chemin de fer Sud.

Kavalier XVIII, cavalier XVIII.

Kavalier XIX, cavalier XIX.

Schirmecker-Tor, porte de Schirmeck.

Durée des travaux : 25/08/1876 – 05/1878.

Consortium d’entreprises : adjugé le 23/07/1876 à Wittkop-Jerschke & Walter.

Effectif sur le chantier : 07/10/1876 : 1 100 travailleurs. 18/01/1877 : 1 800 travailleurs.

Origine des ouvriers : Italie (à cause du temps clément pendant l’hiver 1876-1877, ils sont restés sur les chantiers).

Coût estimé : 8 000 000 Mark.

Météo : 1876-1877, hiver clément, sans arrêt des travaux.

 

Chroniques des travaux de la première tranche

 

Voici sous forme de chroniques l’essentiel des informations disponibles. Toutefois nous complétons cela avec les nouvelles importantes survenus au cours de cette période.

Après l’adjudication de la première tranche, les travaux commencent devant l’ancienne enceinte urbaine où l’on arase les ouvrages avancés et comble les anciens fossés.

Les ouvrages de la 1ère tranche (Bauabschnitt A) de la nouvelle enceinte urbaine de Strasbourg d’après le plan de garnison de 1912 (Collection MJR).

 

20/07/1876. Dès que les plans de cette tranche de la nouvelle enceinte urbaine ont été contrôlé puis approuvé par le ministre de la Guerre à Berlin, et retransmis au service des fortifications de Strasbourg, ce dernier procède à 11 heures à l’adjudication des travaux de construction de cette nouvelle enceinte.

Une autre source indique que les propositions des entreprises devaient parvenir au service des fortifications pour le 22 juillet au plus tard. Un consortium alsacien a fait une proposition de 20 % supérieur au cout estimé pour ces travaux. Un autre consortium réputé de Mayence a proposé une offre de 5% supérieure. Enfin, un consortium a proposé un montant de 9 % inférieur.

Façade de gorge du cavalier XIII, photographie Philippe Burtscher 09/2001.

 

27/08/1876. Un article de la presse locale nous indique que la construction de la première tranche des nouveaux ouvrages de fortification a été attribués à la société Wittkopp, Jerschke et Walter.

Remarque : cette date semble erronée puisque d’autres article indique le début des travaux le 23 août 1876. Cette société est chargée de la réalisation des travaux de gros œuvres. L’équipement des ouvrages en parquets par exemple, fait l’objet d’adjudications particulières à la fin des travaux.

Vue de la porte de Saverne de l’extérieur vers 1900.

Source : Archives de la Ville et Eurométropole de Strasbourg.

 

23/08/1876. Début des travaux d’extension de la première tranche de l’enceinte urbaine de Strasbourg, menés par la société Wittkopp, Jerschke et Walter. En effet la presse locale précise que le premier coup de bêche a été donné le mercredi 23 août 1876, sur le côté gauche de la porte de Pierre « Steintor ». On procède au démantèlement de la maçonnerie du rempart, au nettoyage du glacis par l’enlèvement de toutes les broussailles et arbres, au piquetage du tracé du nouveau rempart et ultérieurement au traçage de la prolongation du faubourg de Pierre « Steinstraße », c’est-à-dire la nouvelle route de Strasbourg à Wissembourg (par Schiltigheim). En effet la lunette 52 est en cours d’arasement. Il s’agit d’une date importante car enfin le projet d’agrandissement de la ville de Strasbourg entre dans une phase concrète.

Photo aérienne du secteur du cavalier XIV et de la gare. Ce cavalier, qui abritait l’ancien centre de transmissions de Strasbourg, accueille actuellement des artistes.Photographie : collection MJR.

 

1876. Strasbourg place forte : passage souterrain de la lunette du nouveau fossé des remparts. Le génie militaire allemand édite en 1876 un plan concernant le passage souterrain de la lunette du nouveau fossé des remparts. Ce plan aux échelles 1 :100e et 1 :10e comprend le plan de masse, des coupes et les traverses portes rails « Schienenträger ».

 

27/08/1876. Un journal local publie une annonce dans le cadre des travaux d’extension de l’enceinte urbaine : « Offre, pour les travaux d’agrandissement à Strasbourg, nous demandons des livraisons de gravier, de sable, de pierres de taille, de moellons « Hausteine », de pierres concassées « Bruchsteine » et de matériel de voie ferrée de type « voie à barnoults » « Rollbahnmaterial », avec des voies de 0,50 ou de 0,90 m. La société de construction Wittkop, Jerschke & Walter, Kronenburgerstraße 45 ».  

Façade de gorge du cavalier XIV. La partie centrale a été renforcée par un masque de béton vers 1914, pour protéger le central téléphonique et télégraphique de garnison. Photographie : 02/2001 MJR.

 

28/08/1876. La presse locale nous informe que les travaux prennent de plus en plus d’ampleurs. En plus des travaux qui ont commencés près du Steinthor, un autre chantier s’est ouvert devant le Weissthurmtor. En effet l’ouvrage avancé appelé « Bastete » est à présent complètement arasé. On constate notamment que le public est de plus en plus nombreux pour voir des chantiers.

 

01/10/1876. La presse locale publie une autre annonce demandant la fourniture de matériaux pour les travaux d’extension de l’enceinte urbaine de Strasbourg : « Adjudication de la fourniture et de la livraison de 500 m3 de gravillons « Kleinschlag » pour les chemins de l’extension des fortifications urbaines entre la porte de Cronembourg « Kronenburgerthor et la porte de Pierre « Steinthor ». Les offres sont prises en compte par la société de construction Wittkop, Jerschke et Walter ».

 

07/10/1876. Travaux d’extension de l’enceinte urbaine de Strasbourg. Un journal local nous livre cette information : « Strasbourg, le 7 octobre 1876. Hier, on a procédé à la première pose de la première pierre de la nouvelle ceinture urbaine, c’est –à-dire celle de la porte de Schirmeck « Schirmecker-Thor ». Après le discours adapté à la circonstance, prononcé par l’officier le plus ancien du chantier, entouré par les responsables et les employés de la société de construction, on a posé comme d’habitude la première pierre suivie des trois coups de marteau symbolique. Si l’on pense que ce n’est qu’à peine trois semaines que le premier coup de pioche a été donné sur ce tronçon, on ne peut qu’être étonné par la rapidité à laquelle ces travaux sont menés grâce à une direction très performante. Ici, ce sont au moins 1 100 hommes qui travaillent entre la jonction de l’Ill et la porte de Pierre « Steinthor » ; mais l’ampleur des travaux va encore s’accroître et dès que le temps sera plus clément, ce sont près de 2000 personnes qui seront employées sur ces chantiers ; une voie ferrée de chantier avec une locomotive sera mise en place encore cette année, afin de transporter les matériaux entre l’Ill et la porte Nationale « Weissthurmthor ». Comme nous le supposons, au cours de cette semaine on posera encore pas mal de premières pierres des différents ouvrages de ce tronçon, et d’ailleurs elles ont été déchargées près de l’Ill ».

Remarque : comme pour la construction des forts détachés, on utilise la voie fluviale puis des voies ferrées provisoires pour ravitailler les chantiers de construction de la première tranche de l’extension de l’enceinte urbaine.

 

06/11/1876. Le journal « Karlsruher Zeitung » a écrit cet article de Strasbourg : « Les travaux de l’extension de la ceinture urbaine font de tels progrès qu’à plusieurs endroits on constate que le rempart a déjà sa forme définitive. L’enceinte est très simple si on la compare au système Vauban, elle ne comporte qu’un rempart principal précédé d’un fossé, et devant celui-ci, un petit rempart de faible hauteur le long du glacis, le parcourant en lignes brisées. Seuls les angles du rempart permettent le flanquement, au niveau des flancs par de courtes avancées, et contrairement aux anciennes fortifications, on ne trouve aucun ouvrage avancé ».

 

21/11/1876. Un journal local nous informe : « Nous venons de recevoir le communiqué suivant : Lorsque l’on passe la porte « Steinthor » (Porte de Pierre) et que l’on arrive à l’endroit où notre attention est attirée par les travaux en cours sur la nouvelle enceinte urbaine, on est obligé de passer par une portion de route où l’odeur particulièrement insupportable. En effet, le long de ce chemin passe un fossé dont l’eau stagnante émet cette odeur insupportable. Existerait-il un moyen de se débarrasser dès à présent de cette verrue ? Vous aurez les remerciements de tous ceux qui doivent passer par cette porte, pour vaquer à leurs affaires ou se rendre au cimetière pour rendre visite à leurs proches. « Un Strasbourgeois ». Nous pouvons souligner que les travaux en cours sont responsables de cette situation ».

 

18/01/1877. Un journal local a publié cet article : « Les travaux concernant le premier tiers de la nouvelle enceinte urbaine (de l’entrée de l’Ill dans la ville jusqu’à la porte « Steinthor » peuvent se poursuivent normalement grâce au climat très clément de l’hiver et de plus en plus de travailleurs y prennent part. Ce sont environ 1 800 travailleurs qui œuvrent et on peut admettre que sur l’ensemble du tronçon, un tiers des travaux au moins, est déjà achevé. Seuls les travaux de maçonnerie ont été provisoirement suspendus depuis l’arrivée subite du gel. Bien que pour les promeneurs ce n’est guère évident de se faire une idée de l’aspect futur de l’ouvrage en voyant ce chaos de tas de terre, de percées et de remplissages, on peut toutefois voir devant les portes « Weissthurmthor » et « Steinthor », ce gigantesque aménagement du terrain qui changera profondément la physionomie des quartiers concernés. Récemment, d’après ce que nous avons entendus, est arrivée une locomotive près de la porte « Weissthurmthor », sur une voie de chemin de fer qui croise la rue « Lingolsheimerstraße », ce qui permettra d’accélérer l’approvisionnement en terre et en gravier au profit des nouveaux remparts. Après avoir reçu l’autorisation des autorités supérieures, cet aménagement entrera bientôt en fonction. A cause de la météo très clémente, les ouvriers italiens, contrairement à l’habitude, restèrent de ce côté-ci des Alpes ».

 

09/04/1877. Un journal local a publié cet article : « Strasbourg, le 9 avril 1877. Nous avons reçu la lettre suivante concernant le problème de l’état insupportable dans lequel se trouve le canal d’évacuation des eaux usées de Schiltigheim, au niveau de la « Schiltigheimerstrasse ». Nous demandons aux autorités de bien vouloir en tenir compte : « A la rédaction ! Il y a quelques temps déjà que la Strassburger-Zeitung a évoqué les plaintes répétitives concernant l’état insupportable du canal d’évacuation des eaux usées de Schiltigheim et du bassin de rétention près du cimetière devant la porte « Steinthor », que les travaux d’extension de la ville et de l’enceinte urbaine pourraient faire disparaître. Si cela devait être le cas, ne pourrait-on pas commencer immédiatement par le comblement du fossé en question ? Ne pourrait-on pas installer une évacuation des eaux conforme à la police sanitaire et faire payer les travaux par ceux qui en ont l’obligation ? Les ouvrages érigés devant la porte « Steinthor » sont en cours de créer d’autres eaux stagnantes à la suite de la coupure des fossés des fortifications par le nouveau rempart, et cette eau va pourrir et s’évaporer. L’état sanitaire de Strasbourg et des environs est déjà préoccupant en ce qui concerne les affections des poumons, et il serait souhaitable de faire disparaître tous les inconvénients que l’on vient de citer, le plus rapidement possible. Est-ce que cela n’est pas possible ? ».

 

10/03/1878. Etablissement du plan de la porte de chemins de fer Sud. Le service impérial des chemins de fers d’Alsace-Lorraine « Reichseisebahnen Elsass-Lothringen » a établi en collaboration avec le service des fortifications de Strasbourg le plan de la porte de chemins de fer « Südliches Festungsthor » de la ligne Barr – Bâle. Ce plan à l’échelle 1 :100e est destiné à figurer dans le rapport du 10 mars 1878. Cet ouvrage fait partie de l’extension du front ouest de l’enceinte urbaine de Strasbourg.

Remarque : il est fort probable que cette construction soit à la charge du service impérial des chemins de fer d’Alsace-Lorraine, et que ce soit cet organisme qui a procédé à l’adjudication des travaux des deux portes de chemin de fer. A priori les travaux de construction des deux portes de chemin de fer ont été menés à la fin des travaux de gros œuvre des ouvrages de la 1ère tranche. Cela a vraisemblablement permis d’insérer ces deux ouvrages dans le tracé des fortifications qui vient d’être érigé. La porte de chemin de fer du front sud comprend quatre passages de voie munie de porte métallique et un petit poste de garde sur le flanc de l’ouvrage. Le mur qui flanque ce passage est actuellement encore visible.

 

1881. Une partie des cavaliers au numéros impairs des fronts ouest et nord ont été muni de caponnière métallique. En conséquence, une note de renseignement française de 1881 s’interroge à leur sujet.

« La réponse quant aux caponnières métalliques de l’enceinte est très difficile ; on fera tout ce qui est possible pour obtenir avec le temps les renseignements demandés à ce sujet ».

 

Les travaux de finition et d’équipement de la première tranche

 

23/03/1878. Un journal local publie une adjudication pour la livraison de planches de parquet en pin, de poutres en chêne et de lattes en pin pour les ouvrages de l’enceinte urbaine construits dans le cadre de la première tranche.

 

23/08/1879. Adjudications par le service des fortifications de matériels destinés aux ouvrages de la première et deuxième tranche de l’enceinte urbaine « Bauabschnitt A et B » :

1. 17 pompes à colonnes en fonte pour les secteurs de construction A et B de l’extension de la ville.

2. La livraison pour les mêmes secteurs de construction de grillages en fer zingué avec cadres.

 

Chroniques des travaux de la deuxième tranche

 

Concerne le front Nord, avec les travaux entre le flanc droit de la porte de Pierre et la sortie de Ill en aval.

Voici les principaux ouvrages dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, reliés entre eux par un rempart continu :

Ill-Tor, porte de l’Ill.

Kavalier VIII, cavalier VIII.

Kavalier IX, cavalier IX.

Schiltigheimer-Tor, porte de Schiltigheim.

Kavalier X, cavalier X.

Kriegs-Tor I, porte de guerre I.

Kavalier XI, cavalier XI.

Kavalier XII, cavalier XII.

Rempart jusqu’au flanc droit de la porte de pierre.

Durée des travaux : 08/1877 – 1880 environ.

Consortium d’entreprises : adjugé le 07/08/1877 à Schöttle, Hend et Cie.

Effectif sur le chantier :

Origine des ouvriers :

 

Les travaux de finition et d’équipement de la deuxième tranche

 

23/08/1879. Adjudications par le service des fortifications de matériels destinés aux ouvrages de la première et deuxième tranche de l’enceinte urbaine « Bauabschnitt A & B » :

1. 17 pompes à colonnes en fonte pour les secteurs de construction A et B de l’extension de la ville.

2. La livraison pour les mêmes secteurs de construction de grillages en fer zingué avec cadres.

 

Chroniques des travaux de la troisième tranche

 

Concerne le front Est, de la Citadelle à la sortie de l’Ill en aval.

Voici les principaux ouvrages dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, reliés entre eux par un rempart continu :

Citadelle.

Bastion I,

Kehler-Tor,

Bastion II,

Bastion III,

Bastion IV,

Kavalier V,

Kanal-Tor, porte du Canal.

Kavalier VI, cavalier VI.

Ruprechtsauer-Tor, porte de la Robertsau.

Kavalier VII, cavalier VII.

Durée des travaux : 20/05/1880 – 16/09/1881.

Consortium d’entreprises : adjugé le 20/05/1877 à L. Heydt – Schöttle et Schuster.

Effectif sur le chantier : 20/05/1880 : environ 1 000 travailleurs.

Origine des ouvriers :

Météo : 1879-1880, hiver rigoureux, avec arrêt des travaux.

 

20/05/1880. La revue militaire de l’étranger nous livre un article intéressant tiré du Journal d’Alsace du 20 mai 1880 : « Voici quelques nouveaux renseignements sur l’agrandissement de la ville de Strasbourg et la construction de sa nouvelle enceinte. Les travaux de la troisième section de l’agrandissement de la ville de Strasbourg, où près de mille ouvriers sont occupés par la Société L. Heydt, Schottle et Schuster, avancent rapidement. Les ouvrages en maçonnerie sont tous commencés, savoir : la caserne de guerre, qui sera adossée au rempart dont elle fera partie et aura sa façade sur le carré Lenôtre ; la poudrière, également encastrée dans l’enceinte ; la porte de la Roberstau, qui s’élèvera près de l’auberge du Tilleul et livrera au tramway de la Roberstau un passage à ciel ouvert ; la fabrique de poudre et la seconde poudrière derrière l’Orangerie ; enfin la porte du Canal, près du pont tournant. Les fondations de la porte de Kehl seront bientôt abordées. Quant à la Wallstrasse de la section, elle est terminée sur une grande longueur et sera tout à fait achevée d’ici la fin du mois. La porte de Kehl s’élèvera près de la citadelle, dans l’axe même de la ville de Kehl ; de là on pourra voir directement la cathédrale ; une avenue de 3 kilomètres réunira cette porte avec la porte de Pierres. On peut voir en ce moment sur la promenade Lenôtre le fac-similé en bois de la future caserne dont il est question plus haut. La façade de celle-ci paraît être plus élégante que celle des autres nouvelles casernes, à cause de la promenade quelle doit contribuer à orner. Insistons sur ce point que la caserne du carré Lenôtre fera partie intégrante du rempart et ne sera pas un édifice isolé construit sur un point quelconque de cette pelouse ; ce projet, primitivement conçu, a été, comme on sait, écarté par l’autorité, en présence de la vive et légitime opposition qu’il a soulevée au sein de la population civile. Tous les travaux de la troisième et dernière section de l’agrandissement, qui comprend 4 kilomètres 1/2 de circuit, seront terminés, pense-t-on, à l’entrée de l’hiver : adjugés à la fin du mois de novembre dernier, interrompus par le rigoureux hiver que l’on sait, ils auront été exécutés en une seule et même campagne ».

 

08_10/1880. La Revue d’artillerie, dans le tome XVII d’octobre 1880 à mars 1881, a publié l’article suivant dont les informations ont été reprise dans le Journal d’Alsace : « L’effort principal des travaux de l’agrandissement de la ville se concentre en ce moment sur la troisième et dernière section (front nord-est). Depuis la promenade Lenôtre, où commence la nouvelle enceinte de la section, jusqu’à son point de soudure avec la citadelle, c’est-à-dire sur un circuit de 4 kilomètres, près de 1 000 ouvriers travaillent sans relâche… La caserne qui fera partie du mur d’enceinte sur la place Lenôtre, la porte de la Robertsau, près du Tilleul, le magasin à poudre et les deux poudrières derrière l’Orangerie, enfin la porte de la Robertsau, près du Tilleul, le magasin à poudre et les deux poudrières derrière l’Orangerie, enfin la porte dite du Canal, près du pont tournant de l’ancien Chalet, s’élèvent actuellement beaucoup au-dessus des fondations. Quant à la future porte de Kehl, les fondations en béton sont achevées ; leur exécution a été très difficile, attendu qu’il a fallu lutter contre l’envahissement des eaux. C’est par le canal de l’Ill au Rhin qu’arrivent, des carrières de Saverne, les énormes cubes de pierre destinés aux grosse construction… La partie du nouveau fossé de fortification, qui doit servir en même temps de canal de jonction, commence au canal de l’Ill au Rhin et se termine non loin de la porte de Kehl. Large de 40 m, profond de 4 mètres, ce fossé est terminé et plein d’eau, sauf une petite langue de terre formée par la route qui, du Bon Pasteur, mène à la digue du Petit-Rhin. Cette langue de terre va elle-même disparaître pour faire place à un pont provisoire, qui, plus tard, sera remplacé par un pont définitif.

Près de la porte de Kehl, à l’endroit où le fossé commun, on voit l’amorce où celui se bifurquera : la branche de droite continuera le fossé d’inondation proprement dit, et la branche de gauche deviendra le canal de jonction qui contournera la citadelle pour se diriger, par le glacis de l’hôpital, vers la rivière d’Ill, où il se terminera. « Au point de soudure de la troisième section sur la citadelle, de grands changements se sont également opérés. La mine et la sape ont fait tomber les ouvrages avancés, que d’autres suivront bientôt, de sorte qu’il ne restera, de ce côté, que le corps de place et ses glacis.

« Près de la porte de Kehl sont établis, d’un côté, le bureau du major du génie, de l’autre les bureaux des entrepreneurs… Du train dont marchent les travaux de la troisième section, le rempart pourra être terminé, depuis la citadelle jusqu’au canal de la Robertsau, d’ici la fin de l’année ; la partie qui longe le canal jusqu’à la promenade Lenôtre ne le sera que l’année prochaine, à cause des travaux d’art qu’elle comprend. Les travaux d’art eux-mêmes, casernes, poudrière et portes, seront achevés avec l’année 1881 ».

 

07/08/1880 : La Revue d’artillerie, dans le tome XVII d’octobre 1880 à mars 1881, a publié l’article suivant dont les informations ont été reprise dans le Journal d’Alsace du 7 août 1880 évoque : « Les travaux d’élargissement du front sud (porte de l’Hôpital) sont entrés dans une nouvelle phase d’activité. La construction en pierres de taille du nouveau mur d’enceinte est commencée et exécutée déjà sur une grande étendue. Cette première portion du front élargi se greffe sur l’ancienne muraille, à 100 mètres environs de la porte, et se dirige en droite ligne vers le glacis. De là, le nouveau mur contournera le bastion démoli en faisant un angle assez ouvert, et se soudera à l’enceinte actuelle à hauteur de la poudrière Sainte-Elisabeth. Celle-ci disparaîtra fort probablement et sera remplacée par une poudrière nouvelle, encastrée dans la circonvallation en cours d’exécution. Les terrassements du nouveau glacis sont presque achevés, et le nouveau fossé d’inondation est terminé en sa première partie. Le petit polygone d’exercice du bastion situé derrière le bâtiment d’anatomie ayant disparu avec le rempart, on l’a transféré sur un épaulement du rempart d’Austerlitz, près duquel un magasin a été construit.

 

Autres ouvrages de fortification attribué à l’enceinte urbaine

 

Deckwerk der Schleuse 88 - Ouvrage de protection de l’écluse 88

 

04/1881. Le service des fortifications de Strasbourg a réalisé un plan destiné à l’échelle 1 :400e de l’ouvrage de protection de l’écluse 88 actuelle écluse Nord « Deckwerk der Schleuse 88 » daté d’avril 1881. Cette écluse est située à l’embouchure du canal de la Marne-au-Rhin dans l’Avant-port Nord de Strasbourg.

 

21/04/1881. Construction d’un ouvrage de protection de l’Ecluse Nord. La presse locale parle de la décision de construire un ouvrage destiné à protéger les écluses du canal de l’Ill au Rhin ; cet ouvrage serait établi sur la rive gauche du canal, sur le territoire de la Robertsau, et les travaux commenceraient cette année.

 

Modernisation du front sud de l’enceinte urbaine

 

Les travaux de modernisation du front sud de l’enceinte urbaine vont durer jusqu’au début de la première guerre mondiale. Dans un premier temps il a la construction de l’institut d’anatomie sur le bastion IV, le réaménagement et la modernisation des remparts entre l’entrée de l’Ill et la citadelle, puis petit à petit, après le déplacement de la ligne de chemin de fer vers Kehl, sur une digue qui fait office de nouveau rempart de défense, les ouvrages du front sud sont démolis petit à petit, y compris une grande partie de la citadelle.

 

02/02/1873. Réparation du Metzger-Tor. Communiqué du gouverneur militaire de Strasbourg, le General-Lieutenant von Hartmann : « Communiqué n°65 : à la suite d’une importante réparation, le passage sur le pont intérieur du Metzger-Thor sera interdit du lundi 3 au mardi 4, aux attelages, cavaliers et piétons. Strasbourg, le 1er février 1873 ».

 

15/05/1873. Construction d’une nouvelle caserne à la Citadelle. La presse locale publie : « Adjudication le 15 mai 1873 à 10 heures, de la construction neuve de la caserne A « Kaserne A », bâtiment pour les sous-officiers mariés « Gebäude für verheiratete Unteroffiziere » et d’un logement pour officiers « Offizier-Wohngebäude » à la citadelle, au bureau de l’administration de garnison « Garnison Verwaltung », Schiffleutstrasse n° 11, signé le 18 avril 1873, à Strasbourg ».

 

14/04/1874. Travaux au niveau de la porte d’Austerlitz. Un journal local a publié ce communiqué : « N°159. Communiqué. En raison de la remise en état du pavage de la route au niveau de la porte d’Austerlitz « Metzgerthor », le passage par cette dernière sera interdit aux attelages et aux cavaliers le mardi 14 avril 1874 de 5 heures à 19 heures. Le gouverneur von Hartmann « General der Cavalerie ».

 

18/04/1874. Simplification des rues accédant à la porte de l’Hôpital. Un journal Straßburger Zeitung a publié cet article : « Strasbourg, le 18 avril 1874. Le journal “Ind. Alg” écrit d’ici : Permettez-moi de vous parler d’un plan qui est évoqué actuellement, et qui mérite de vifs encouragements. Il s’agit du pont « St. Nikolausbrücke » qui doit être déplacé de telle façon, que l’on obtienne un itinéraire pratiquement rectiligne entre le pont, la rue « Schiffsgasse », la porte de l’Hôpital « Spitalthor » et la rue “Schlosserstrasse”. Cette voie de communication pourrait devenir très importante plus tard, lorsque l’on élargira la « Schiffsgasse » et la « Drusengasse », et son avantage se voit immédiatement lorsque l’on jette un coup d’œil au plan de la ville. En arasant la maison qui est accolée à l’église Saint-Nicolas, cette église serait dégagée de tous les côtés, ce qui est dans l’intérêt de tous, et cela serait bien vu par ses visiteurs. Le résultat le plus important serait une simplification de l’accès à la porte de l’Hôpital « Spitalthor » à partir de l’intérieur de la ville, alors que l’agrandissement de la gare de la porte d’Austerlitz « Metzgerthorbahnhof » entraînera beaucoup plus d’animation dans ce quartier de la ville ».

 

18/04/1876. Strasbourg, élargissement de la porte d’Austerlitz Metzgertor. Un journal de Strasbourg a publié cet article : « Alsace-Lorraine. Strasbourg, 18 avril 1876. Par la décision des commissions pour l’armée de terre et les forteresses « Bundesrats-Auschüsse für das Landheer und die Festungen » et la commission pour le commerce et les transports « Handel und Verkehr » de de la Diète fédérale « Bundesrath » la demande d’agrandissement de la porte des Bouchers « Metzgerthor » à Strasbourg a été autorisé ». Remarque : il s’agit d’un aménagement nécessaire à l’aménagement des lignes de Tramway.

 

21/04/1874. Simplification des rues accédant à la porte de l’Hôpital. Un journal de Strasbourg a publié ces informations : « Strasbourg, le 21 avril 1874. En ce qui concerne le projet de transfert du pont « St. Nikolausbrücke » et de la réalisation de la nouvelle rue entre la porte de l’Hôpital et la rue « Schlosserstrasse », le correspondant du journal « Industriel d’Alsace » a une opinion bien particulière. Et comme il nous semble, et non à tort, que l’agrandissement de la rue très étroite « Schiffgasse » et de la ruelle encore plus étroite « Drusengässchen », entrainerait en réalité des coûts considérables. Et s’il fallait encore élargir la rue « St. Nikolausgasse », qui est également resserrée vers la place « Spitalplatz » ? Le meilleur chemin de la gare « Metzgerthorbahnhof » vers le centre-ville reste toujours la porte du « Metzgerthor ». Et si quelque chose devait se passer pour améliorer les conditions de circulation, c’est bien à cet endroit que cela se passera. Le journal « Els. Journal » tout comme le courrier qui nous a été adressé, plébiscite cette opinion ».

 

05/1874. Décision de Berlin que l’institut d’anatomie de la faculté de médecine sera construit sur le bastion IV, cédé par les autorités militaires.

 

25/07/1874. Adjudication de la destruction du laboratoire du ravelin 23. Un journal local et officiel de Strasbourg a publié le communiqué suivant : « Communiqué. Le bâtiment du laboratoire situé dans le Ravelin 23 près de l’écluse des Capucins, qui ne s’avère plus utile, doit être adjugé pour la démolition au plus offrant contre règlement immédiat et en liquide, le samedi 25 juillet 1874 matin, à 10 heures, en lieu et place. Les acheteurs intéressés sont avisés que le bâtiment est ouvert aux visites la veille entre 15 et 17 heures, et le matin même à partir de 8 heures. Les conditions particulières seront rendues publique lors de la vente et peuvent également être consultées au bureau du service des fortifications pendant les heures de bureau. Le service impérial des fortifications, Herrfahrt ».

 

18/10/1874. Fermeture du passage de la Citadelle. Un journal de Strasbourg a publié ce communiqué : « Communiqué. Le passage par la Citadelle sera interdit aux attelages le dimanche 18 octobre 1874, de 10 heures à 14 heures. Strasbourg, le 15 octobre 1874. Le gouverneur von Hartmann, « General der Cavalerie ».

 

19/10/1874. Inauguration du monument dans la Citadelle. Un journal de Strasbourg a publié ces deux articles forts intéressants : « Strasbourg, le 17 octobre 1874. Comme nous venons de l’apprendre, l’inauguration du monument dans la Citadelle, commémorant les camarades du génie tombés au champ d’honneur lors de la dernière guerre, se déroulera demain matin, entre 10 h et 11 h. Les troupes qui participent à cette inauguration, se rendront au pas, à l’issue de la cérémonie, à l’église Saint-Thomas, où se déroulera un service religieux ».

« L’inauguration du monument de la Citadelle. Strasbourg, 18 octobre 1874. L’inauguration du monument de la Citadelle que nous avions annoncée dans notre numéro de jeudi dernier, c’est déroulé ce matin sous une météo clémente. A partir de 11 heures, un long convoi de voitures se mis en mouvement vers l’emplacement où allait se dérouler cette festivité, où se rassemblait petit à petit une prestigieuse assemblée. Devant le monument couvert par un voile, entre celui-ci et le pavillon des officiers « Offizier-Pavillon », on a formé un carré, au milieu duquel on a placé un autel, encadré de chaque côté par deux compagnies du bataillon du génie en garnison ici, et en face du monument, était alignés les officiers qui avaient été conviés à la cérémonie, ainsi que les autorités civiles, et sur les côtés du monument, des députations de tous les corps de troupe de la garnison. Dès la sonnerie de 11 h 30 du pavillon des officiers, le commandant du bataillon du génie ordonna le garde à vous “Still gestanden”, et c’était le point de départ de la cérémonie. Elle commença par un chant choral, suivi par une messe basse dite par l’aumônier catholique de la garnison, suivi d’un nouveau chant choral et du sermon de l’aumônier protestant. Ce dernier rappela dans un discours remarquable, qu’en ce jour de la commémoration de la bataille des nations à Leipzig et de l’anniversaire du prince héritier, on allait commémorer un événement encore important. Il poursuit son discours émouvant en y mêlant des citations de la bible, et il précisa que les personnes en l’honneur desquels on avait érigé ce monument, ne sont pas mortes, mais poursuivent leur vie dans le souvenir de leurs proches et de leurs camarades, ainsi que du peuple et de leur pays. Lorsque le prédicateur fini son sermon, la troupe présenta les armes, et un chœur entama le chant : « Wie sie so sanft ruhen alle die Seeligen » tandis que le voile était abaissé petit à petit. L'assemblé était venu ici pour vous quelque chose de beau, à présent ils étaient carrément étonnés par ce qu’ils voyaient. Sur un socle, qui portaient sur la face avant une inscription, sur la face opposée les noms des officiers morts au combat, sur les faces droites et gauches les noms des sapeurs tombés au combat, s’élevait une colonne sobre et mince, mais toutefois majestueuse. Sur son sommet trône un aigle, les ailes déployées, à l’image de la puissance allemande, dans ses serres, il tient une croix de fer. A sa base, aux quatre coins, sont représentés quatre lions, qui représentent les héros qui se reposent. Les 26 noms des officiers inscrits sur le socle, sont les suivants : Oberst-Lieutenant Robert von Gans, Oberts-Lieutenant Gustav von Rohrschreibt, Major Cuno von Dunssor, Major Friedrich von Otusilten, Major Adolph Engels, Hauptmann Otto Kirchgessner, Hauptmann Adolph Erssberg, Hauptmann Willhelm Richter, Hauptmann Alwin Ledibour, Hauptmann Otto von Hossn und Boniensisstz, Hauptmann Emil Kammtab, Hauptmann Adolph Kalimann, Lieutenant Georg Jacobi, Lieutenant Julius Muller I, Lieutenant Paul Muller II, Lieutenant Georg Hoffmann II, Lieutenant Hans von Schlieben, Lieutenant Berhardt Janke, Lieutenant Herrmann Remiz II, Lieutenant Wilhelm Burckhard, Lieutenant Leopold Froben, Lieutenant Ludwig Schosse, Porteepeefähnrich August Rothert, Porteepeefähnrich Adolph Wendel, Vicefeldwebel Beno Wellenkamp, Vicefeldwebel Menn.

Nous contons également 260 noms d’homme de troupe. De ces noms, on nous a précisé que 12 sont tombés devant l’ennemi, 13, à la suite des fatigues de la campagne, et un, en service, le lieutenant Jacobi, lors du démontage d’une torpille « Torpedo ».

L’inscription de la face avant est la suivante : « Dem Andenken seiner im Feldzuge 1870-71 gefallenen und gestorbenen Kameraden. Das königlich preussische Ingenieur-Corps. ». Dès que le voile était entièrement tombé, l’aumônier a bénit le monument et l’assemblée entama le chant « Nun danket alle Gott ». Après cela, le « Generallieutenant » von Biehler (Monsieur le ministre de la guerre n’a pas pu se libérer) entama un hourra à sa Majesté et roi, qui fut suivit de l’hymne national joué par la musique. La cérémonie s’est terminée avec l’hymne, et les troupes se retirèrent. Une foule très dense entoura le monument pour l’admirer, c’était à la fois un chef d’œuvre et un monument commémoratif. Dans la cour de la caserne « Pionier-Kaserne » qui était décorée par de nombreux drapeaux, se déroulait un repas festif destiné aux hommes de troupe, ainsi que pour les députations venues de l’extérieur. Vers 15 heures, commença un dîner des officiers au mess, qui, en raison des circonstances, resta digne, sans chant et musique, où, hormis les deux toasts portés à la santé de sa Majesté et du prince héritier, on leva également son verre en l’honneur des morts ».

 

18/04/1876. Strasbourg, élargissement de la porte d’Austerlitz Metzgertor. Un journal de Strasbourg a publié cet article : « Alsace-Lorraine. Strasbourg, 18 avril 1876. Par la décision des commissions pour l’armée de terre et les forteresses « Bundesrats-Auschüsse für das Landheer und die Festungen » et la commission pour le commerce et les transports « Handel und Verkehr » de de la Diète fédérale « Bundesrath » la demande d’agrandissement de la porte des Bouchers « Metzgerthor » à Strasbourg a été autorisé ». Remarque : il s’agit d’un aménagement nécessaire à l’aménagement des lignes de Tramway.

 

20/10/1876. Construction du bâtiment de l’Anatomie sur les bastions 21-22. Un journal de Strasbourg a publié ce communiqué : « Adjudication publique des travaux de verrier pour la construction neuve du bâtiment de l’Anatomie, y compris la livraison des matériaux, pour un montant fixé à 9 446 M. Les offres sous enveloppe scellées doivent être déposées avant le vendredi 20 du mois, l’après-midi à 16h00, au château, dans l’aile gauche, au secrétariat de l’Université. Les conditions particulières et les plans peuvent être consultés au bureau de l’architecte Brion, Kaufhausgasse Nr. 2. Strasbourg, le 7 octobre 1876. Le Curateur de l’Université. Ledderhose ».

 

30/01/1877. Modernisation des portes du front sud de l’enceinte urbaine. Un journal de Strasbourg a publié cet article : « Strasbourg, le 30 janvier. Le passage de la porte « Spitalthor » sera à nouveau ouvert dans huit à dix jours. La fermeture actuelle de la porte est due à la reconstruction des deux ponts au niveau de l’enceinte extérieure et intérieure, et en même temps, on a entrepris d’autres améliorations. Cependant on n’envisage pas de modification importante au niveau de la porte « Spitalthor » malgré le fait qu’elle devra absorber le supplément de trafic lors de la reconstruction de la porte « Metzgerthor ».

 

14/02/1877. Modernisation des portes du front sud de l’enceinte urbaine. Une gazette locale a publié ce communiqué officiel : « Le passage par la porte « Spitalthor » sera à nouveau ouvert à la circulation dès demain. Strasbourg, le 13 février 1877. Kaiserliche Gouvernement ».

Un journal local a complété le communiqué officiel par cet article : « Strasbourg, 14 février. Comme cela a été annoncé dans la page officielle, la porte « Spitalthor » est à nouveau ouverte à la circulation à partir d’aujourd’hui. Les travaux effectués se limitent à l’enlèvement des voûtes massives de la porte extérieure à côté de la maison de l’octroi, et à la construction de nouveaux ponts pour les portes intérieures et extérieures ».

 

03/03/1877. Modernisation des portes du front sud de l’enceinte urbaine. Une gazette de Strasbourg a publié : « Conseil municipal. .... Sur les autres questions, qui ont été posées ces dernières années par l’administration municipale, et dont nous avons parlé lors des séances concernant le budget, et plus précisément de l’agrandissement de la porte « Metzgerthor », de l’installation d’un réseau de tramway hippomobile dans la ville et ses environs, ainsi que l’installation d’un réseau d’eau potable municipale, ont trouvés leurs solutions au cours de l’année. Tout d’abord, l’agrandissement de la porte « Metzgerthor », en installant trois passages (y compris celui réservé au tramway hippomobile) et deux passages piétons, devra être réalisé au cours de l’année prochaine et financé par l’empire, puisque l’autorisation de la commission du commerce du « Bundesrath » (diète de l’empire) et de l’armée doit intervenir le 7 mars, et il ne manquera plus que l’autorisation du chancelier, qui a inscrit ces travaux au budget de l’année prochaine ».

 

22/03/1877. Accès interdit à la citadelle pendant la parade de la garnison. Une gazette de Strasbourg a publié ce communiqué : « A l’occasion de la parade de la garnison qui se déroulera dans la cour de la Citadelle « Citadellhof », le 22 mars 1877, le passage par la Citadelle sera interdit de 10 heures à 13 heures, aux attelages et aux cavaliers. Strasbourg, le 19 mars 1877. Kaiserliche Gouvernement ».

 

Printemps 1877 : la construction de l’institut d’anatomie sur la bastion IV est achevée au printemps 1877.

 

30/04/1877. Agrandissement de la porte Metzgertor. Un journal de Strasbourg nous livre ces informations : « Strasbourg, le 30 avril 1877. D’après un message vient d’arriver à la mairie, les travaux d’agrandissement de la porte Metzgerthor commenceront immédiatement, à la suite de l’accord et à la mise en place par le Reichstag des 123 300 Marks. La demande de la ville concernant l’amélioration de la façade côté ville a été accordée comme convenu ».

 

Eté 1877. Proposition faite au Chancelier d’Empire d’un déplacement limité des fortifications entre les bastions IV et V, pour gagner rapidement les 3 ha de terrain à bâtir pour l’enseignement de la médecine.

 

12/1877. Le ministère de la guerre prussien donne son accord au projet de modification des fortifications entre les bastions IV et V. Il s’agit de la première extension de l’hôpital civil.

 

1879. Pour la modification du tracé des fortifications entre les bastions IV et V, les négociations avec les autorités militaires aboutissent en 1879. Ces travaux de modification du tracé des fortifications s’achèvent en 1883.

 

16/04/1880. Travaux d’agrandissement de l’enceinte urbaine. La revue militaire de l’étranger nous livre ces informations : « Au sujet de l’agrandissement de l’enceinte de Strasbourg dont la Revue a parlé dans sons n° 463, le Journal d’Alsace du 16 avril 1880 contient quelques données intéressantes dont voici la reproduction :« L’élargissement du front sud de la ville de Strasbourg, entrepris dans le but de donner plus d’espace aux bâtiments scientifiques qui existent ou sont projetés autour de l’hôpital civil, avance avec rapidité. A quelques tronçons près, tout le mur d’enceinte, depuis le voisinage de la porte de l’Hôpital jusqu’à la poudrière Sainte-Elisabeth, est abattu, et le terre-plein lui-même est éventré par plusieurs tranchées à travers lesquelles les terres sont transportées sur le glacis pour former l’enceinte nouvelle. Le pourtour de celle-ci se dessine en toute netteté. Le canal de jonction, au sujet duquel une enquête est en ce moment ouverte à la mairie, aura, depuis son origine au Herrenwasser (Ill.) jusqu’au canal de l’Ill-au-Rhin, cinq ponts : 1° un pont tournant au Herrenwasser ; 2° un pont sur la route hors la porte de l’Hôpital ; 3° un pont sur la route du Rhin, près du grand arbre ; 4° un pont sur la route de la Citadelle ; 5° un pont sur la nouvelle route de Kehl. Deux écluses se trouveront : 1° à l’entrée même du canal, sur l’Ill ; et 2° sur la route de l’Hôpital. Le port aura 350 mètres de long et 60 mètres de large ; il sera établi entre les deux écluses ci-dessus, entre la porte de l’Hôpital et l’entrée du canal. Le rail qui longera le port et joindra celui-ci à la gare d’Austerlitz aura 700 mètres de long. La dépense de toute l’entreprise est évaluée à 800 000 marcs ».

 

20/05/1880. Agrandissement de l’enceinte urbaine et de la ville. La revue militaire de l’étranger a publié cet article : « Voici d’après le Journal d’Alsace (numéro du 20 mai 1880) quelques nouveaux renseignements sur l’agrandissement de la ville de Strasbourg et la construction de sa nouvelle enceinte ; ils font suite aux indications que la revue a données précédemment sur ce sujet : « Les travaux de la troisième section de l’agrandissement de la ville de Strasbourg, où près de mille ouvriers sont occupés par la Société L. Heydt, Schottle et Schuster, avancent rapidement. Les ouvrages en maçonnerie sont tous commencés, savoir : la caserne de guerre, qui sera adossée au rempart dont elle fera partie et aura sa façade sur le carré Lenôtre ; la poudrière, également encastrée dans l’enceinte ; la porte de la Roberstau, qui s’élèvera près de l’auberge du Tilleul et livrera au tramway de la Roberstau un passage à ciel ouvert ; la fabrique de poudre et la seconde poudrière derrière l’Orangerie ; enfin la porte du Canal, près du pont tournant. Les fondations de la porte de Kehl seront bientôt abordées. Quant à la Wallstrasse de la section, elle est terminée sur une grande longueur et sera tout à fait achevée d’ici la fin du mois. La porte de Kehl s’élèvera près de la citadelle, dans l’axe même de la ville de Kehl ; de là on pourra voir directement la cathédrale ; une avenue de 3 kilomètres réunira cette porte avec la porte de Pierres. On peut voir en ce moment sur la promenade Lenôtre le fac-similé en bois de la future caserne dont il est question plus haut. La façade de celle-ci paraît être plus élégante que celle des autres nouvelles casernes, à cause de la promenade quelle doit contribuer à orner. Insistons sur ce point que la caserne du carré Lenôtre fera partie intégrante du rempart et ne sera pas un édifice isolé construit sur un point quelconque de cette pelouse ; ce projet, primitivement conçu, a été, comme on sait, écarté par l’autorité, en présence de la vive et légitime opposition qu’il a soulevée au sein de la population civile. Tous les travaux de la troisième et dernière section de l’agrandissement, qui comprend 4 kilomètres 1/2 de circuit, seront terminés, pense-t-on, à l’entrée de l’hiver : adjugés à la fin du mois de novembre dernier, interrompus par le rigoureux hiver que l’on sait, ils auront été exécutés en une seule et même campagne ». Le même journal ajoute ce qui suit dans son numéro du 23 mai 1880 : « Sur le rempart qui contourne la caserne d’Austerlitz et non loin de la porte de ce nom, on achève en ce moment la construction d’un magasin à poudre destiné à recevoir les munitions nécessaires aux exercices à feu que l’artillerie doit exécuter désormais sur un des saillants voisins et sur ce même rempart ; le bastion situé derrière l’amphithéâtre d’anatomie, vis-à-vis de l’hôpital civil, et qui jusqu’ici servait à ces exercices, vient en effet d’être démoli ».

 

03/081898. Le maire Otto Back engage des négociations administratives en vue de la 2ème extension de l’hôpital civil (1898-1918) en envoyant une lettre au gouvernement impérial. Il demande l’extension des terrains de l’hôpital pour la construction d’une clinique infantile et insiste sur le danger que représente la présence d’une réserve de fourrages (Heumagazin) à proximité des cliniques, surtout en cas d’incendie. C’est le début des tractations entre la ville et l’intendance militaire.

 

11/11/1899. L’intendance militaire expédie à la ville un plan du terrain à céder pour la 2ème extension de l’hôpital civil. Il s’agit d’un plan sur calque en couleur, à l’échelle 1/1 000e signé Roos, Major und Ingenieur-Offizier vom Platz. Ce document traite de l’ensemble des terrains allant des bords de l’Ill à la limite Est de l’hôpital. La ville est aussi autorisée à implanter des rails de chemin de fer du côté de l’usine électrique, porte de Schirmeck.

 

19/09/1902. Le maire Otto Back expédie une lettre destinée au général von Goessler, minisre d’Etat de la Prusse royale et ministre de la guerre en insistant sur l’urgence de nouvelles constructions hospitalières en raison de l’accroissement très rapide de la population. « Ich kann nur betonen, dass die städtischen Interessen auf das allerdringendste eine baldige Entscheidung der Frage erheischen, ob die Hinausschiebung der Umwallung von den städtischen Krankenhäuser und der erwerb das dadurch frei werdenden Festungsgelände in nächster Zeit gerechnet werden kann, da bei dem fortwährenden Anwachsen der Bevölkerung die Zustände im Hospital von Tag zu Tag unerträgtlicher werden und die Erstellung neuer Krankenhäuser ausserhalb des jetzt schon allzusehr eingeengten Hospitalterrains gebietetrisch verlangen ».

 

28/01/1903. Dans le cadre du projet de 2ème extension de l’hôpital civil la procédure s’accélère finalement, car le service des fortifications de Strasbourg établit les plans des terrains à céder. Il s’agit de deux plans effectués, en surcharge le découpage parcellaire qui sera réalisé. C’est bien le service des fortifications qui réalise le plan d’urbanisation de la zone sud : un plan cadastral du Neudorf avec un surcharge rouge le nouveau parcellaire du Neudorf non daté et un plan daté du 28 janvier 1903, intitulé Bebauungsplan der Sudumwallung au 1 / 2 000e découpant le nouveau terrain en trois secteurs A, B et C et donnant également le parcellaire à l’ouest et à l’est de l’hôpital, rue Kirschleger et place de la bourse, signé Nenniz, Major z. D. avec mention manuscrite « en complément de la lettre du 1/03. Cette lettre datée du 28 janvier 1903 et signée de Roos donnait l’estimation des surfaces, soit 10,9258 ha dont 30% de rues, à savoir 3,2777 ha à déduire : surface nette à payer par la ville : 7,6481 ha.

 

17/04/1903. Le maire présente à la commission administrative de l’hôpital civil le projet d’acquisition des terrains. Le prix a été fixé à 5,67 M/m², soit 619 492,86 M. Cette somme sera doublée par les exigences de l’armée pour le déplacement des constructions existantes, les frais d’enregistrement du contrat, la clôture obligatoire du terrain par un mur défensif dénommé « Einfriedigyngsmauer » et l’aménagement des rues et des canalisations. La somme atteindra 1 108 600,00 M d’après le compte rendu du conseil d’administration de l’hôpital civil du 17 avril 1903. Compte tenu de l’état des finances de l’Hôpital civil, la ville se déclare prête à subvenir à cette dépense.

 

19/10/1903. Le contrat définitif pour la 2ème extension de l’hôpital civil est approuvé le 19 octobre 1903.

 

04/01/1904. Après cinq années de négociations, la signature du contrat portant sur la vente aux hospices civils du terrain entre les bastions 21 et 22 des fortifications de Strasbourg est effective.

 

20/05/1914. Le mercredi 20 mai 1914 à 11 heures se déroule l’adjudication publique de l’agrandissement de l’hôpital civil. Les travaux sont partagés en trois lots adjugés séparément. 1. Les travaux de terrassement, de bétonnage, de maçonnerie, d’enduit à la chaux et de tailleurs de pierres pour la construction nouvelle de la clinique O.R.L. dénommée « Ohrenklinik ». 2. Les travaux de terrassement, de bétonnage, de maçonnerie, d’enduit à la chaux et de menuiserie ainsi que les travaux d’assainissement extérieurs et de consolidation de la cour, pour la construction d’un mur d’enceinte le long de la route Spitalstraße, d’une maison de gardien près de la rue Adolf-Kußmaulstraße ainsi que pour la réalisation de fondations pour une cuve à vapeur. 3. Les travaux de serrurerie pour les deux installations. Adjudication signée par le conseil d’administration des Hospices civils de Strasbourg « Verwaltungsrat der Zivilhospizien der Stadt Straßburg ».

 

Anciennes fortifications de Kehl

 

A Kehl on avait les anciennes batteries qui encadraient les ponts et qui seront petit à petit abandonnées.

 

16/05/1873. Adjudication pour l’équipement des batteries de Kehl. Le 16 mai 1873 à 9 heure, l’administration de garnison « kaiserliche Garnison-Verwaltung, située Schiffleutrasse 11, adguge la livraison d’ustensiles pour équiper les batteries de Kehl « Kehler-Batterien » et une baraque pour 200 hommes, ainsi que la livraison de 723 kg de crin de chevaux « Rosshaare ». Cet avis a été signé le 10 mai 1873 à Strasbourg.

 

12/01/1882. Ancien fort Sud de Kehl transformé en prison. Une revue militaire française qui a tiré cette information dans la presse régionale, nous livre cet article : « On lit, à ce sujet, dans le Journal d’Alsace du 12 janvier 1882 : Ces jours derniers, l’ancien fort Sud à Kehl, transformé, comme on sait, en prison, a reçu les détenus de la prison de Kork. Ceux-ci seront employés à démolir, autour du fort, les remparts devenus inutiles ; la terre servira à combler une partie de l’ancien bras du Rhin et à établir une chaussée qui conduira directement de la ville à la prison. La disparition complète de l’ancien bras du Rhin, qui s’impose au point de vue hygiénique, n’est donc plus qu’une question de temps ».

 

Centre-ville de Strasbourg

 

Elément important pour assurer la garde centrale de la place forte, l’Aubette pratiquement entièrement détruite au cours du siège de la ville va être reconstruite et la garde centrale réinstallée dans ces locaux.

 

07/08/1874. Travaux de reconstruction de la garde principale de l’Aubette. Un journal local publie : « Strasbourg, le 7 août 1874. Nous avons appris que les entrepreneurs chargés de la reconstruction de l’Aubette ont reçu l’ordre d’achever la garde principale “Hauptwache” pour le prochain mois. D’ailleurs les travaux de ce côté-ci du bâtiment qui est à présent muni de sont toit, sont très intenses. Une partie incontournable du poste de garde principal, les locaux d’arrêt “Arreststube” est à présent achevé ; ces locaux sont divisés en deux parties, l’une pour les hommes et l’autre pour les femmes ».

 

Autorités militaires & inspections

 

La place forte de Strasbourg est régulièrement visitée par les différentes autorités de l’empire allemand et par les représentant illustres du grand état-major, ou les inspecteurs du génie et des fortifications et l’inspecteur de l’artillerie. On a tiré de la presse quelques exemples de ces visites.

 

12/08/1874. Passage de l’inspecteur de l’artillerie Generallieutenant von Podbielski. Un journal de Strasbourg a publié : « Strasbourg, le 12 août 1874. Son excellence le général « Generallieutenant » et inspecteur de l’artillerie « Inspekteur der Artillerie », Monsieur von Podbielski, est arrivé hier après-midi à 17h30 avec le train en provenance de Wissembourg. Il a pris ses quartiers au « Europäischen Hof ».

 

03/09/1874. Arrivée de l’inspecteur des fortifications, le général von Biehler.

La presse locale annonce l’arrivée du général von Biehler : « Nouvelles locales et provinciales. Strasbourg, le 4 septembre (1874). Le général von Biehler, Inspecteur des fortifications, est arrivé hier à 16 h en provenance de Metz et à pris une chambre à l’auberge « Zum rothen Hause » de la Maison Rouge ».

 

29/04/1877. Visite de l’empereur et arrivée du général von Biehler. La presse locale nous livre ces informations. Le général inspecteur du corps du génie et des ingénieurs « General von Biehler » est arrivé dimanche 29 avril 1877 soir et s’est installé à l’hôtel de la Maison Rouge « Rothes Haus » à la place Kléber.

 

30/04/1877. Visite de l’empereur, arrivée du général von Kameke et de personnes de la suite de l’empereur. La presse locale nous livre ces informations. Le ministre de la guerre, le général von Kameke arrive le lundi 30 avril 1877 ainsi que de nombreuses personnes qui sont de la suite et des services de l’Empereur. Sa Majesté l’Empereur a passé la journée à Baden-Baden. Voici un extrait de l’article publié par ce journal : « Alsace-Lorraine. Strasbourg, le 30 avril 1877. Au sujet de la visite de l’Empereur. Les météorologues nous annoncent pour le début de la semaine suivante la poursuite d’un temps instable comme nous en avons pris l’habitude en ce printemps. De temps en temps on verra le soleil apparaître et il sera le bienvenu. D’heures en heures, l’activité soutenue s’accroît au cours de ces derniers jours. On a déjà commencé les activités de décoration des bâtiments publics, de nombreux corps de métier de la ville ont reçu du travail ; les restaurants se remplissent de visiteurs et de nombreux hébergements privés sont pris d’assaut par les visiteurs en raison de l’événement exceptionnel. Un célèbre dessinateur de Paris, Monsieur l’Allemand, commandité par d’illustres revues parisiennes est arrivé sur place, pour réaliser des croquis pendant toute la visite de l’Empereur ». « En ce qui concerne la décoration, aujourd’hui à midi, c’était le hall de la gare qui était le plus avancé. Ce hall a une allure rajeunie avec ses banderoles vertes et ses drapeaux. En face de la gare on aperçoit une multitude de mats destinés aux drapeaux ».

 

01/05/1877. Visite de l’empereur, suite du programme prévisionnel. Alsace-Lorraine. Strasbourg, le 1er mai 1877. (Le premier jour de visite impériale). La nuit pluvieuse était suivie ce matin par une matinée assez fraîche sous un ciel très couvert. Dans la ville on constate déjà beaucoup d’animation et l’on est en train d’achever la décoration des maisons, des rues et des places. Le long des artères les plus importante tout comme la double allée de la place Broglie, ont été érigés des mâts pour les drapeaux ce qui donne un air de fête particulier. Le Generalfeldmarschall Graf von Moltke est déjà arrivé aujourd’hui à 13 h 42, et pour son accueil, conformément à son rang, 9 salves ont été tirées à partir des fronts de l’enceinte lors du passage de son train.

Avec l’arrivée de sa majesté l’Empereur, commence au premier coup de canon la sonnerie générale de toutes les cloches de la ville, qui durera jusqu’à l’arrivée de sa majesté au “Bezirckspräsidium” (Préfecture). Son excellence le général commandant (représenté par Monsieur le gouverneur le Generallieutenant von Schachtmeyer) et le président supérieur “Oberpräsident” ont pris le train à 15 h 20 pour se rendre à Kehl afin d’accueillir l’Empereur. C’est à cette gare que le commandant de la place fera son rapport pour les militaires ; pour les civils, sont présent en dehors des personnels des chemins de fer qui sont en service : le “Bezirkspräsident”, le directeur de la police, le “Beigeordnete Frh. Von Reichlin, les députés “Reichstagabgenordnete”, les membres du “Bezirkstags”, le président de la chambre de commerce, le président du tribunal de commerce, le président du tribunal des entreprises et commerces “Gewerbegericht”, le présidant de l’administration de la caisse d’épargne, le vice-président de l’administration hospitalière, le président du conseil des pauvres. Lorsque sa Majesté sort du hall d’accueil, elle est saluée par une compagnie d’honneur, qui rend les honneurs et passe en défilant devant l’Empereur, suivi des membres des sociétés patriotiques de Strasbourg. Le déplacement vers le “Bezirkspräsidium” aura lieu dans l’ordre suivant : Un officier de la gendarmerie suivi de deux gendarmes montés ; 1ère voiture : le commandant de la place forte et le directeur de la police ; 2ème voiture : le général commandant ; 3ème voiture : le président supérieur “Oberpräsident” ; 4ème voiture : sa Majesté l’Empereur qui sera suivi par les voitures de sa cour.

Le chemin qui sera emprunté par le cortège impérial est connu. Un peu plus loin, nous vous communiqueront le nom des rues concernées par les sorties de l’Empereur.

Le déplacement vers la parade impériale “Kaiser Parade” au Polygone aura lieu demain matin à 9 h 30. Cette parade devrait durer environ une heure. Ce soir, de 21 h à 21 h 30, la tour de la cathédrale sera illuminée à partir de la plate-forme avec des feux de Bengale.

Lors de l’entrée de l’empereur dans la ville, les écoles seront réparties de la manière suivante : les filles sur la place Kléber et les garçons sur la place Broglie. Au départ de la gare, à droite sur le quai Kléber « Kleberstaden », sont installés dans l’ordre : l’école supérieure de jeunes filles « Höhere Töchterschule », le séminaire des institutrices « Lehrerinnen-Seminar », écoles du séminaire « Seminar-Schulen », les écoles primaires « Volksschulen » ; sur la place Broglie à droite le lycée, le « Gymnasium » protestant, les écoles primaires. Les derniers sont installés à l’entrée de la ruelle « Iluxhofgasse », qui est encadrée par des écoles primaires. (Le nombre d’élèves présents des classes primaires de l’intérieur de la Ville s’élève à environ 4 500.) Les écoles des faubourgs seront présentées personnellement à l’empereur lors de ses parcours à l’extérieur de la ville ; c’est ainsi que mercredi, lors de son déplacement vers le Polygone, ce seront les écoliers de Neudorf et Neuhof ; jeudi, lors du déplacement vers le Fort Fransecky, au passage de l’Orangerie, ce seront les jeunes des classes de maternelle de l’intérieur de la  ville ; à la Robertsau seront présentées les écoles locales ; vendredi, lors de son déplacement vers le Fort Tann, seront présentés vers 9 heures, les écoliers de la Montagne Verte, vers 11 heures les écoles de Koenigshoffen et Kronenbourg. (Hier, sur la place Broglie et le quai Kléber, les instituteurs ont indiqués aux élèves les emplacements).

Le hall de la gare brille sur toute sa longueur (longueur 100 mètres, largeur 32 mètres), par son décor composé de drapeaux et de guirlandes. On a utilisé au moins 3 000 mètres de sapins torsadés « Tannengewinde ». A partir de l’endroit où l’empereur quittera le train, au niveau du perron, on a étalé un tapis d’une longueur de 320 mètres jusqu’aux salons de réception. Les murs du hall de gare, aux environs du salon de réception, sont tapissés de tissus rouge et blanc aux couleurs de Alsace (avec et des armoiries des grandes villes alsaciennes). Le salon de réception, dont la décoration est terminée, laisse une impression remarquable. En très peu de temps, cette salle a été complètement rénovée, munie de tapisserie en papier avec motifs dorés, et de nombreux tapis très colorés ; en plus, on a improvisé une cheminée hollandaise munie d’un pendule et de figurines, sur le mur à sa gauche un groupe de sculptures « Lusssteingruppe » avec la figure en bronze d’un garçon, qui engendre un jet d’eau vivant avec le bec d’un « Schwax » ; au murs, les armoiries des villes de Strasbourg, Colmar, Mulhouse, Metz ; le buste de l’empereur sur une colonne « Wiedestale », le tout décoré de nombreux arrangements floraux, ce qui devrait suscité chez chaque visiteur des sentiments de bien-être. Il paraît que c’est le tapissier local Schweikart qui a œuvré dans cette salle. Les directives concernant cette décoration tout comme les illuminations de la gare ont été préparées par l’architecte « Baumeister » Meltin de la direction impériale générale « kaiserliche General-Direktion ».

Arrivée au « Bezirkspräsidium ».

Lors de l’arrivée de l’empereur au Bezirkspräsidium, les autorités civiles seront rassemblées au rez-de-chaussée dans la grande salle, dans l’ordre hiérarchique : l’évêque de Strasbourg et une représentation du clergé, le directoire de l’église de la confession d’Augsbourg, les représentants de l’église réformée, le grand Rabin « Oberrabiner » Aaron ainsi qu’une délégation de la communauté israélite ; puis les fonctionnaires de l’Oberpräsidium, des Bezirkspräsidium de Haute et Basse-Alsace, de la justice, du tribunal de commerce, de la chambre de commerce, du tribunal des entreprises, les directeurs de la douane et des forêts, de l’Université, de la Bibliothèque, des hautes, moyennes écoles, des représentants des écoles maternelles, la direction générale des chemins de fer en Alsace-Lorraine, la direction de la poste et de la banque de l’empire. Dans les étages supérieurs seront installés les représentants du « Landesausschuss Elsass-Lothringen » (parlement local) et les membres du « Bezirckstag Unter-Elsass » (conseil de Basse-Alsace).

Lors des sorties de sa majesté l’empereur, s’il n’y a pas de modifications qui interviennent entre temps, les rues suivantes seront concernées :

Mardi 1er mai : arrivée de l’empereur (déjà communiqué) ;

Mercredi 2 mai : parade au Polygone, Brandgasse, Luxhoffgasse, Broglie, Meisengasse, Gewerbslauben, Alter Fischmarkt, Metzgerthor, Neudorf, Polygonstrasse.

Retour par la Citadelle : Zeughausgasse, Feggasse, Wilhelmsbrücke, Stephans-Lezay-Marnesia-Staden.

Visite de la cathédrale vers 14 heures. Arrivée par la Krämmergasse. (De la cathédrale au château, déplacement à pied). Au départ du château : Rosenbadgasse, Schlossterrasse, Fischmarkt, en passant par la Grosse Mertzig, Kaufhaufgasse, Thomasstaden, Thomaskirche. Retour par la Schlossergasse.

Le soir à 20 heures 30, soirée au Stadthause. Déplacement aller par la Brandtgasse à partir de la place Broglie. Retour par la Luxhofgasse.

Jeudi 3 mai 1877 : Visite des forts. Judenthor, passage devant les Contades au niveau de la porte des Pêcheurs, Orangerie, Robertsau, à l’église à gauche en direction du Fuchs am Buckel, Fort Fransecky, Mundolsheim, Oberhausbergen, Niederhausbergen, le chemin vers Schiltigheim, passage devant le cimetière Ste-Hélène, retour par le Steinthor et la Steinstrasse.

Vendredi 4 mai 1877. Visite des forts situés au sud : Weissthurmthor, passage devant la grüne Warte vers Ostwald au Fort Tann, Fort Kronprinz von Sachsen (Lingolsheim), par Wolfisheim au Fort Bismarck, retour par le Weissthurmthor.

Source : S0170 n°101 du 02/05/1877.

Mardi 1er mai 1877 : 14h00

Allemagne, Strasbourg place forte et garnison : compte rendu de la visite de l’empereur.

14h00 :

Voici le déroulement de la visite de l’empereur reconstitué grâce aux articles de presse publié avant la visite avec le programme prévisionnel et les articles suivants de compte rendu de visite publié par la presse locale :

« L’empereur à Strasbourg. Strasbourg, le 1er mai 1877. Cet après-midi à 14 heures, est arrivé le train qui devait emmener l’empereur Wilhelm au Reichsland, à la gare richement décorée de Kehl. Pour l’accueil de l’empereur, s’étaient personnellement déplacés, le président supérieur « Oberpräsident » von Möller, le gouverneur de Strasbourg general von Schachtmeyer, le « Generaldirektor » Monsieur « Ober-Regierungsrath » Mebes. Sa majesté, accompagnée par le prince héritier, les a salués sur le perron, et il prit en compte le rapport que lui donne le General von Schachtmeyer, après quoi, sa Majesté s’adressa à « l’Oberpresident von Möller ». Après un entretien de quelques minutes, sa Majesté est montée dans le train tracté par une locomotive richement décorée, fourmi par la direction générale des chemins de fer d’Alsace-Lorraine, et poursuivi sa route vers Strasbourg. Des salves d’artillerie saluèrent le départ de l’empereur. L’entrée de l’empereur à Strasbourg. Pour ceux qui prenaient cela à cœur, ils étaient inquiets le jour de l’arrivée de l’empereur après la pluie et la grêle qui s’était abattue sur la ville, hier, durant toute la journée. Le souvenir de son arrivée à Wissembourg allait faire palpiter bien des cœurs. Mais cette fois-ci encore, le « Kaiserwetter » (météo d’empereur) a à nouveau fait son effet ». Remarque : la presse parle toujours du « Kaiserwetter », c’est-à-dire d’une météo radieuse, même lorsque le temps est exécrable. On peut donc avoir un doute sur la véracité des informations concernant la météo.

« Dès l’arrivée du train impérial, les détachements du régiment d’artillerie n°15 « 15. Fussartillerieregiment » tireront 33 coups de canons à partir des deux fronts des fortifications où passera l’Empereur (Citadelle et bastion 9) ».

« Le train spécial qui emmènera l’Empereur s’arrêtera au niveau du quai élargi de Kehl, et sa Majesté entrera dans la salle d’honneur, devant laquelle l’attendra un équipage. Des voitures pour les plus hautes autorités, environ une vingtaine, seront installés aux emplacements habituels de départ des passagers, dans l’avant cour de la gare. Quelques voitures, dans lesquelles prendront place le général commandant, le président supérieur « Oberpresident », précéderont sa Majesté. Un piquet d’honneur composé d’une compagnie mixte du « Infanterieregiment Nr. 126 » (les Wurttembergeois) et « Infanterieregiment Nr. 105 » (les Saxons) avec un drapeau, sera mis en place devant la gare ».

15h00

« A partir de 15 heures, le ciel s’est éclairci de plus en plus, et lorsque l’empereur arriva, il fut accueilli par de superbes rayons de soleil. Les rues menant à la gare se sont remplies d’une foule nombreuse ; les corporations et les élèves se rendus à leurs emplacements, une nuée de drapeaux aux couleurs allemandes et alsaciennes (rouge et blanc) s’agitaient autour de la gare et dans de nombreuses rues de la ville ».

16h30

« Même la cathédrale était munie aux quatre coins de sa tour des couleurs allemandes et quelques minutes après 16h30 on entendait le premier coup de canon à la Citadelle et les sonneries des cloches accompagnèrent l’approche du train impérial. Dans le hall de la gare attendait le Feldmarechal von Moltke, qui était déjà arrivé à midi, le ministre de la guerre Kamecke, les généraux de la place, le « Bezirckspräsident Lebberhose », le Polizeidirektor Back, l’adjoint au Maire « Burgermeister-Beigeordnete » von Reichling. Sur le perron central attendaient, face à la voie ferrée de Kehl, la compagnie d’honneur, la musique et le drapeau des 105e et 126e régiments. A part ces derniers, le hall d’accueil n’était pas ouvert à l’accueil du public ».

16h48

« A 4h48 précis, le train spécial conduit personnellement par le directeur de l’administration des chemins de fer d’Alsace-Loraine, approcha doucement du perron. Les troupes présentèrent les armes, les tambours jouant « Heil Dir im Siegeskranze » résonnèrent à travers le vaste hall lorsque l’empereur suivi du prince héritier descendirent du train et de l’état-major avec ses uniformes brillants ; ils descendirent d’un pas allant pour aller au-devant des troupes pour la revue. Malgré la simplicité, c’était un moment émouvant, lorsque que notre empereur bien-aimé a foulé le sol strasbourgeois. Sa Majesté pris le rapport transmis par le Festungskommandanten, puis il s’entretien quelques temps avec les officiers situés à proximité, et se rendit avec sa suite dans le salon de réception où le Reichstagsabgeordneter Gustav Bergmann placé à la tête de la députation, prononça quelques mots pour l’accueil de l’empereur, auxquels répondit l’empereur. Lorsque la silhouette de l’empereur apparaît sous le baldaquin décoré de l’entrée de la gare, une formidable acclamation montait de la foule empressée autour de la gare. L’empereur portait le petit uniforme de parade de l’infanterie avec casque « kleine Infanterie-Parade-Uniform mit Helm » ; le prince héritier portait l’uniforme de colonel du « 2. Schlesischen Dragonner-Regiment Nr. 8 » (bleu ciel et jaune). En face de la gare, l’association des anciens combatants de Strasbourg « Krieggerverein Strassburg » avait pris position avec son drapeau, et sa majesté, passa à deux reprises devant le front de ce groupe dirigé par l’auditeur de division « Divisions-Auditeur » Lieblich. L’empereur s’arrêta devant de nombreux membres de l’association pour se renseigner sur leur situation actuelle et leur campagne dont les décorations fleurissaient leurs poitrines. Après que l’empereur accompagné par le prince héritier soit monté dans la voiture attelée par quatre chevaux, le cortège se mit en route, conformément à l’ordre que nous avions annoncé hier. Les plus hautes autorités montèrent dans des calèches attelées « à la Daumont », attelés de quatre Hongres munis d’un harnachement en argent « Tralehner-Rassenhengsten » de grande taille. Les attelages et les cochers et servants venait de la maréchalerie impériale de Berlin « kaiserliche Marstalle zu Berlin ». Il ne faut guère douter comment ces hauts personnages s’étaient imaginés leur accueil à Strasbourg. Mais il est certains, qu’ils ont été marqués par la chaleur et la cordialité de l’accueil. Tout d’abord dans la rue, du quai Kléber « Kleberstaden », rue de la Nuée-Bleue « Blauenwolkengasse », à la place Broglie, où était installé la fleur de la jeunesse de la ville, les élèves des écoles du plus jeune au plus vieux, en tenue de fête tenant un bouquet à la main, plein d’envie de voir l’empereur, dont ils avaient déjà entendu parlés si souvent et qu’il pouvait voir désormais. Leurs acclamations et le tapis de fleurs qu’ils lancent devant le cortège de l’empereur est un geste d’accueil qu’ils ont fait pour nous tous. Les adultes étaient entassés dans des rangs très serrés derrière les écoles : des fenêtres richement décorées émanaient des acclamations permanentes, des mouchoirs étaient agités, une véritable pluie de fleurs, qui tombait sur la voiture impériale ; nulle part n’apparaissait le moindre accro à cette prestigieuse cérémonie d’accueil, qui part sa simplicité, l’absence de toute mesure de sécurité particulière malgré la mobilisation générale de la police, avait quelque chose d’extraordinaire. C’est pour cela que nous nous permettons de rappeler, que cette entrée de l’empereur dans Strasbourg, n’a rien à envier par la chaleur et la cordialité de l’accueil. Tout près de la gare on apercevait, muni de décorations particulièrement bien choisies, le palais du président supérieur « Oberpräsident » ; au niveau du « Civilcasino », à l’angle de la rue de la Nuée-Bleue « Blauenwolkengasse », jouait une formation musicale qui accompagnait une chorale en jouant : « Nun danket Alle Gott ! Des personnes situées à coté, certifièrent qu’ils étaient profondément touchés lorsqu’ils entendirent cet hymne lors de l’arrivée de l’empereur. La vue du passage de l’empereur au milieu d’une nuée de drapeaux dans la rue du Faubourg de Pierre « Steinstrasse » était sublime. La scène était charmante sur la place Broglie, où résonnaient les hourras des jeunes des écoles supérieures dans cette allée recouverte des verdures printanières entre les maisons décorées et des visages enchantés des spectateurs. La mairie “Stadthaus” se montrait ici dans toute sa splendeur. L’empereur répondait sans cesse à tous ces gestes d’amicaux. On était d’ailleurs fort étonné de la rusticité de notre souverain après alors qu’il a entamé la quatre-vingtième année de sa vie. Lorsqu’il passait en revue le front des troupes, on pensait pouvoir retrancher une trentaine d’années à son âge ».

« En passant devant le « Luxhof » et la rue Brûlée « Brandgasse », le cortège arriva vers 17h30 au « Bezirkspräsidium » (actuel hôtel du préfet). Dans sa cour, une compagnie avec drapeau et musique du « Rheinische Infanterie-Regiment Nr. 25 » rendit les honneurs, alors que l’empereur passait en revue le front de cette troupe, accompagné par le prince héritier qui le suivait côté jardin. Précédé par Monsieur le président supérieur « Oberpräsidenten » l’empereur entra dans le palais, où attendaient dans la grande salle des fêtes au rez-de-chaussée, les corporations religieuses, militaires et bourgeoises, ainsi que les députations, qui furent présentées l’une après l’autre à sa majesté. Il s’entretint individuellement de façon très courtoise, et s’adressa à nouveau à l’évêque de Strasbourg, Monsieur de docteur Räss. L’évêque vêtu de ses habits d’apparat, était entouré de tout le chapitre de la cathédrale ainsi que des prêtres de la ville ; les représentants protestants étaient également très nombreux. Pour le dîner commandé par sa Majesté, diverses hautes personnalités avaient été invitées. A partir de l’heure d’arrivée de l’empereur, les rues aux alentours, la porte des Juifs « Judenthor », le quai Lezay-Marnésia et le rempart tout proche se remplissent d’une foule nombreuse, qui rendit hommage à sa majesté à chaque fois qu’elle se montrait à la fenêtre ».

20h00

« Le cortège aux flambeaux des étudiants, précédé par des cavaliers en costumes médiévaux, commença à 20 heures. Les députations, qui avaient l’honneur d’être reçues par l’empereur, arrivèrent en calèches attelées de quatre chevaux. Le cortège aux flambeaux brillait par le nombre de ces participants, Le chœur masculin de Strasbourg a eu l’honneur de pouvoir interpréter ces morceaux à l’intérieur de l’appartement royal, au niveau de vestibule du 1er étage. L’empereur exprima sa reconnaissance au comité et au dirigeant, Monsieur Weissheimer. Mais déjà, des sons venant du côté des remparts attiraient désormais l’attention de l’empereur et de son entourage. Les musiques réunies de la garnison entamèrent des musiques du soir, par des marches de Mendelson de « La rêverie d’une nuit d’été » et l’ouverture du « Freischütz », le « Rienzimarsch ». Il faut également évoquer, que le Feldmarschall Graf von Moltke suscitait également un vif intérêt du public, qui accompagné par son aide-de-camp « Adjudanten », le colonel Leclerc, suivait l’empereur dans la deuxième voiture. L’officier russe de la cour impériale est le général von Reutter, attaché militaire de la Russie ».

 

27/06/1879. Inspection des places fortes et des bataillons de pionniers, travaux d’agrandissement de la place forte. Une revue militaire française a publié cet article : « Agrandissement de Strasbourg. La Metzer Zeitung du 27 juin 1879 annonçait l’arrivée à Metz du général-lieutnant von Biehler, chef du corps des ingénieurs et des pionniers, venant de Thionville pour inspecter les fortifications de la place et le bataillon des pionniers n°15. De Metz, cet officier général s’est rendu à Strasbourg et, après y avoir inspecté également les fortifications et le bataillon de pionniers n°14, il doit, d’après le Straßburger Zeitung du 4 juillet 1879, terminer sa tournée sur la rive gauche du Rhin par la visite de Neuf-Brisach. C’est sans doute à la présence de cet inspecteur général à Strasbourg que se rattache l’opinion émise par un correspondant de l’Express ( !) au sujet de la prochaine conclusion des études relatives à l’agrandissement de cette ville. On croit intéressant de reproduire cette correspondance en raison des renseignements qu’elle donne sur les travaux d’agrandissement en question : « L’adjudication des travaux relatifs à la troisième et dernière section de l’agrandissement de la ville, depuis longtemps attendue, ne peut plus tarder à présent. L’étude des constructions militaires qui devront être élevées sur ce périmètre de la nouvelle enceinte fortifiée, lequel s’étend de la rive droite de l’Ill jusqu’à la citadelle, a vivement préoccupé jusqu’ici le ministère de la guerre à Berlin ; mais, si nous sommes bien informés, ces études touchent à leur fin. L’enceinte de la troisième section entamera plusieurs propriétés communales, notamment à la Robertsau, une partie de l’Orangerie et de la promenade Le Nôtre. Une commission, formée par l’administration municipale de Strasbourg, et prise parmi nos concitoyens, a été appelée à estimer la valeur des terrains ci-dessus, qui ont ensemble une superficie de 12 à 13 hectares. L’estimation s’est élevée au chiffre de 866 202 marcs. Mais l’administration des fortifications, ayant trouvé cette somme trop élevée et ayant demandé une réduction considérable, la question est, en ce moment en litige. S’il fallait en venir à une expropriation, la ville prévoit qu’elle n’obtiendra pas au-delà de 600 000 marks pour les terrains dont il s’agit. C’est dans cette hypothèse qu’une somme pareille figure au budget des recettes extraordinaires de l’exercice courant. Cette rentrée sera employée à solder le premier million de marks payable en 1879 pour les terrains cédés à la ville pour l’agrandissement de l’enceinte. Le premier à-compte de 500 000 marcs payé à l’heure qu’il est, laissant dans la caisse municipale un vide assez respectable ».

 

Numérotation et dénomination des ouvrages par les Allemands entre 1876 et 1918

 

En règle générale, les Prussiens, puis l’ensemble des services de l’Empire allemand, numérotait les ouvrages de l’enceinte urbaine ou de la ceinture des forts détachés dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. A Strasbourg, lors de la l’extension des fronts Nord, est et Ouest de l’enceinte urbaine, les autorités militaires allemandes appliquent le même principe pour la numérotation des bastions 1 à 4, et des cavaliers 5 à 19. Sur le front Sud, tout en conservant au début les bastions de l’ancienne enceinte urbaine construites avant 1870, ils poursuivent la numérotation des anciens bastions dans cet ordre. Les portes prennent le nom de leurs emplacements, et sur une partie du front Nord et Ouest, elles reprennent le nom de la porte de l’ancienne porte située à proximité.

 

En respectant cet ordre, voici la liste des ouvrages avec les dénominations allemandes de l’époque et quelques repères géographiques, en partant du front Est, au front Nord, au Front Ouest puis au Front Sud pour terminer à la citadelle : sur le front Est, Bastion I, Kehler-Tor, Bastion II, Bastion III, Bastion IV, sur le front Nord, à l’angle du Rheinkanal, Kavalier V, Kanal-Tor, Kavalier VI l’Orangerie, Ruprechtsauer-Tor, Kavalier VII, cour d’eau de l’Ill, la rivière Ill, Ill-Tor, Kavalier VIII, la rivière Aar, Kavalier IX, Schiltigheimer-Tor, Kavalier X, Kriegs-Tor I, Kavalier XI, Kavalier XII, Steintor, Porte voie ferrée Nord, sur le front Ouest, Kavalier XIII, Kronenburger-Tor, Kavalier XIV, Kriegs-Tor II, Kavalier XV, Kavalier XVI, Weissthurm-Tor, Kavalier XVII, Porte voie ferrée Sud, Kavalier XVIII, Schirmecker-Tor, Kavalier XIX, le cour d’eau de l’Ill en amont, sur le front sud, Befriedigungsmauer le mur défensif de l’hôpital civil, Bastion XX, Bastion XXI, Meztger-Tor, Bastion XXII, Spital-Tor, Bastion XXIII, Bastion XXIV, citadelle, Bastion XXV, Bastion XXVI, Innere Citadellen-Tor, Aussere Citadellen-Tor, Bastion XXVII.

 

 

Démolition des anciens ouvrages de l’enceinte urbaine

 

16/11/1878. Travaux d’extension de l’enceinte urbaine. Un journal de Strasbourg nous informe : « Strasbourg, 16 novembre 1878. Après que la porte Nationale « Weißthurmthor » est à présent tombée et qu’il ne reste que quelques débris qui témoignent de sa présence, on pense que l’ancienne porte de Saverne « Kronenburgerthor » sera également démolie prochainement ; et ceux d’autant plus que son côté ouest rempart a déjà été arasé et que de ce côté-ci les voûtes de la porte sont partiellement dégagées. Mais comme nous l’avons appris, cette porte ne sera pas démolie immédiatement. En conséquence du transfert de la gare centrale, il est nécessaire de construire de nouvelles voies ferrées, c’est-à-dire qu’il faut relier la nouvelle gare aux anciennes voies. C’est pour cette raison que l’on doit installer un nouveau remblai pour ces voies. Pour construire le tronçon des lignes en provenance de Vendenheim et de Lauterbourg jusqu’à la nouvelle gare, on récupère la terre nécessaire sur les remparts situés entre la porte « Kronenburgerthor » et la porte Nationale « Weißthurmthor », cette terre est donc transplantée par rail sur une voie ferrée pour wagonnets « Rollbahn », au travers des voutes de l’ancienne porte « Kronenburgerthor », ce qui permet donc d’amener ce remblai en lieu et place. Tant que ces travaux ne sont pas achevés, il ne faut guère penser à démolir la porte « Kronenburgerthor ».

 

04/09/1879. Travaux près de l’ancienne porte de Cronenbourg. Un journal local du 14 septembre 1879 a publié l’article suivant : « Porte de Cronenbourg. Compte tenu que la construction de la nouvelle porte de Cronenbourg est achevée et ouverte à la circulation, sa situation à côté des voies ferrées de la station de tête à la gare de la ville ne peut être transféré que lorsque la nouvelle gare de la ville sera achevée et ouverte à la circulation, les jours de l’ancienne porte de Cronenbourg sont désormais quand même comptés. Depuis quelques jours, un grand nombre d’ouvriers est affairé d’araser le rempart situé à droite de la vieille porte, puisqu’à cet endroit arrivé une route provisoire allant en direction de la « Ringwallstraße » et le soi-disant passage de guerre « Kriegspasage », si bien que jusques aux journées de l’empereur « Kaisertage » la route sera transférée de la vieille porte à la nouvelle route que nous avons évoquée. Dans quelques semaines la démolition de la vieille porte de Cronenbourg devrait commencer ».

 

21/07/1880. La Revue d’artillerie, dans le tome XVII d’octobre 1880 à mars 1881, a publié l’article suivant dont les informations ont été reprise dans le Journal d’Alsace du 21 juillet 1880 : « Sur l’ancien front d’attaque, situé au nord-est, « tous les ouvrages extérieurs sont abattus, et leurs matériaux ont servi à niveler les cunettes et les fossés jusqu’à la hauteur de la nouvelle route militaire. La courtine 10-11, c’est-à-dire le rempart entre le tunnel du chemin de fer et le bastion cavalier 11 est à peu près nivelé. Le bastion 11 lui-même est fortement entamé, et la courtine 11-12, c’est-à-dire le rempart entre l’ancienne porte de Pierres et ce bastion, aura disparu dans quelques jours ».

 

06/01/1882. Démolition de l’ancien rempart derrière la caserne Saint-Nicolas. Une revue militaire française nous livre un article tiré de la Gazette d’Alsace-Lorraine du 6 janvier 1882 : « On a travaillé activement ces temps derniers, à la démolition de l’ancien rempart derrière la caserne Saint-Nicolas, et il reste peu de chose à faire pour qu’il disparaisse complètement. A la fin de la semaine prochaine, il est probable que ce travail sera terminé ; dès lors, il ne subsistera plus rien de l’ancienne fortification depuis la porte Blanche jusqu’à la citadelle, à l’exception, toutefois, de l’ouvrage à cornes de la Finkmatt. La démolition de cette dernière partie se rattache à l’établissement du champ de manœuvre en avant de la nouvelle porte de Pierre. Lorsque cet ouvrage à cornes aura disparu, c’est-à-dire dans quelques semaines seulement, si le temps est favorable, il y aura encore à niveler le terrain des anciennes fortifications compris entre la porte de Schirmeck et la rue du Rempart - Sainte – Marguerite ».

 

Faits divers – Accidents – Origine des ouvriers

 

11/03/1873. Incident entre les contrebandiers et la garde des remparts. Un journal local nous a relaté cet incident : « Strasbourg, le 11 mars 1873. La nuit dernière, vers 1 heure du matin, lors de la ronde « Visitirronde » du personnel du poste de l’ouvrage à corne « Hornwerk 80/82 », ils ont aperçu dans le fossé des remparts « Wallgraben » une embarcation avec un équipage de 4 à 5 hommes. Lorsque le personnel de ronde leur enjoint de rejoindre immédiatement la rive, sous la menace d’ouvrir le feu, ils sautent et abandonnent l’embarcation. Après examen du contenu de la barque, il s’avère qu’elle contenait 12 tonneaux et 4 caisses de vin, ainsi qu’un tablier et un sac de marchandises diverses. Tout le contenu a été remis au fonctionnaire de l’Octroi dans la Citadelle ».

 

25/07/1873. Suicide au Bastion 14 « Judenbastion ».

La presse locale nous livre ce fait divers : « Strasbourg, 26 juillet 1873. Hier vers midi, on a trouvé au bastion des Juifs n°14 « Judenbastion Nr. 14 » la dépouille d’un homme d’environ 25 à 28 ans, qui s’était suicidé d’un tir dans la tête. A côté de lui l’on a trouvé un révolver comportant encore 5 cartouches. En dehors d’un couteau de poche et d’un porte-monnaie vide, on a également trouvé un papier sur lequel il a écrit qu’il se dénomme Heinrich Schubert originaire de Elgersheim près de Kassel, et demande que l’on informe de son décès ses parents qui y résident. Après que le tribunal ai fait l’état sur place la dépouille a été transportée à l’hôpital ».

 

04/01/1877. Accident lors des travaux d’extension de l’enceinte urbaine de Strasbourg. Un journal local a publié cet article : « Strasbourg, le 4 janvier. L’ouvrier dénommé Bambon de Bosina en Italie, travaillant sur le chantier de l’extension de l’enceinte urbaine, a eu sa jambe fracturée alors qu’il poussait un amas de terre (à priori gelé) ».

 

22/01/1877. Accident lors des travaux d’extension de l’enceinte urbaine de Strasbourg. Un journal local a publié cet article : « Strasbourg, le 26 janvier 1877. Le 22 de ce mois à 15 heures, alors que Joseph Farner de Brad en Autriche vidait un wagonnet, il reçut par inadvertance un coup de pioche de la part d’un collègue, ce qui sectionna deux de ses doigts au niveau de l’articulation de la phalange supérieure. Il a été immédiatement emmené à l’hôpital ».

 

23/03/1877. Accident lors des travaux d’extension de l’enceinte urbaine. Un journal local a publié cet article : « Strasbourg, le 24 mars 1877. Hier matin, entre 9 heures et 10 heures, le travailleur Geis, employé aux travaux d’agrandissement de l’enceinte urbaine, a été victime d’un accident ; il a été blessé au niveau de la jambe gauche par wagonnet qui s’est renversé. Il a été évacué à l’hôpital aux frais de l’entreprise ».

 

04/04/1877. Accident lors des travaux d’extension de l’enceinte urbaine. Une gazette locale a publié cet article : « Alsace-Lorraine. Strasbourg, 4 avril 1877. Le travailleur de voies ferrées « Bahnarbeiter » Walter, âgé de 44 ans, originaire de Niederstänzel en Lorraine, père de trois enfants de 13 à 16 ans, s’est écrasé le pouce par suite d’une imprudence lors des travaux de percement du tunnel ferroviaire appartenant aux ouvrages de fortification. Il a été évacué à l’hôpital ».

 

04/04/1877. Accident lors des travaux d’extension de l’enceinte urbaine. Un journal local a publié cet article : « Strasbourg, 5 avril 1877. ...Hier après-midi, le travailleur Saccani, qui était employé aux travaux d’extension des fortifications urbaines a été victime d’un accident. Une pierre est tombée sur sa tête. Il a été immédiatement transporté à l’hôpital ».

 

04/03/1878. Accident grave lors des travaux d’extension de l’enceinte urbaine. Un journal de Strasbourg a publié cet article : « Alsace-Lorraine. Strasbourg le 5 mars 1878. Déjà ce matin circulait la nouvelle du terrible accident qui a entraîné la perte de 11 vies humaines (5 en réalité !). Malheureusement cette nouvelle se confirme dans toute son horreur. Employés aux travaux d’agrandissement de l’enceinte urbaine en dessous de la nouvelle porte « Schirmeckerthor », hier soir à 19 heures, un groupe d’ouvriers décida à la fin de la journée de travail, pour renter par le chemin le plus court (par l’écluse « Mehlschleuse ») vers la vieille ville, de traverser l’Ill qui est en crue en ce moment, au niveau du « Löwengraben », juste à courte distance de l’écluse « Mehlschleuse ». L’embarcation choisie qui avait une capacité de 10 à 12 personnes, comportait cette fois 20 passagers qui voulaient traverser la rivière alors que la nuit tombait déjà ; alors qu’ils avaient pratiquement atteint l’autre rive, la barque chavira et se retourna entièrement, et livrait ces occupants aux flots. Trois ou quatre réussirent à rejoindre la rive près du lieu de l’accident, d’autres un peu plus loin sur la rive droite, enfin onze hommes sombrèrent dans les flots ; l’embarcation vide dériva vers la ville et se fracassa sur un des piliers des ponts couverts « gedeckte Brücken » (à priori le barrage Vauban), et coula à tout jamais. A cause du niveau d’eau élevé, un seul corps a été retrouvé dans l’eau ce soir. Ces hommes qui ont disparus si brutalement sont pratiquement que des gens du pays, originaires d’après nos renseignements, de Neudorf, Neuhof, Roberstau, et malheureusement parmi eux des pères de familles nombreuses. Un autre accident qui aurait pu avoir des conséquences tragiques similaires s’est déroulé ce matin, sur la rivière, un peu plus en aval, près de l’endroit où s’installe en été, une école de natation militaire. Une embarcation avec 4 occupants s’est fracassée contre un pilier émergeant près du rempart, mais ils ont pu être secourus à temps. L’embarcation est encore en lieu et place. Cet après-midi de nombreuses personnes se sont rendues sur le lieu du premier accident que nous venons de relater, et on pouvait se rendre compte, qu’avec un tel niveau d’eau tout espoir de sauvetage était impossible. En ce qui concerne l’accident survenu sur l’Ill, nous venons de recevoir le communiqué officiel suivant : Avant hier (4 du mois) soir vers 18 heures 15, 21 ouvriers employés au chantier n°1 « Bauposten I », embarquèrent dans une barque pilotée par le batelier « Schifsknecht » Theodor Drösch d’Avolsheim et appartenant aux entreprises de construction Wittkopp, Jerschke et Walter, pour traverser l’Ill au delà des Ponts-Couverts « gedeckte Brücken », à environ 200 mètres en amont. Lorsqu’ils arrivèrent sur l’autre rive, le dénommé Drösch, qui était légèrement éméché, accosta violemment sur la rive qui était recouverte de pierres de taille, si bien que la barque se mit à pencher et menaça de couler. Lorsque les passagers se levèrent au moment critique, pour rejoindre la berge, l’embarcation chavira et les occupants tombèrent dans le fleuve. Seize ouvriers réussirent à rejoindre la rive en nageant alors que cinq autres se noyèrent : le journalier Joseph Huber, 43 ans, marié et père de cinq enfants, résidant Spitalstrasse 2 ; le journalier Daniel Schott, 23 ans, célibataire, habitant Alte Schulgasse 44 ; le journalier Aloys Holer, 18 ans, célibataire, habitant Obergasse 18 ; le journalier Franz Hullin, marié et père de trois enfants, habitant Finkmattstrasse 16 ; le batelier Theodor Drösch, d’Avolsheim ».

 

Zones de servitude militaire - Rayon de fortification

 

31/03/1874. Strasbourg, communiqué du gouverneur rappelant la règlementation pour les monuments funéraires situés dans les 1ers et 2e rayon de fortification. La loi dite sur le « Rayon des fortifications » impose un certain nombre de servitudes militaires à toutes les constructions situées à proximité. Le gouverneur militaire de Strasbourg publie dans le journal local et officiel la Straßburger Zeitung du mardi 31 mars 1874 un communiqué qui rappelle la règle en ce qui concerne les monuments funéraires : « N°135. Communiqué. Il arrive fréquemment de refuser les demandes de monuments funéraires parce que leurs dimensions ne sont pas conformes avec les directives de la loi sur les servitudes militaires dites du rayon de fortification du 21 décembre 1871, publiée dans le n°8 du journal des lois pour l’Alsace-Lorraine de 1872 et publié dans le n°55 du journal Straßburger-Zeitung du 6 mars 1872. Voici les dimensions d’exécution de cette loi nous présentons dans quelles sont les dimensions pour les monuments funéraires qui doivent être spécifiquement respectées. 

1) Dans le 1er rayon. a) Hauteur : illimitée. b) Epaisseur : Dans les parties situées 50 cm au-dessus de 50 centimètres du sol, un maximum de 15 cm pour la pierre et de 2 cm pour le fer ; dans les parties inférieures à 50 cm de sol naturel, illimité. c) Largeur : dans les parties dont la hauteur est supérieure à 50 cm au-dessus du sol, zu maximum 30 cm pour la pierre et le fer, et pour les hauteurs inférieures à 50 cm la largeur est illimitée.

2) Dans le 2ème rayon : a) Hauteur : illimitée. b) Epaisseur : identique au rayon n°1. c) Largeur : illimitée.

Les talus des tombes ne doivent pas dépasser la hauteur de 50 cm par rapport au terrain naturel.

Le gardien de cimetière pourra informer si la tombe est dans le 1er ou 2e rayon.

Strasbourg, le 27 mars 1874. Le gouverneur militaire von Hartmann, « General der Cavalerie » général de corps d’armée ».

 

Octroi

 

11/03/1877. Décision du conseil municipal concernant l’application de l’octroi pour les travaux d’extension de l’enceinte urbaine. Un journal de Strasbourg a publié l’article suivant : « Décisions de l’administrateur de la municipalité dans le cadre de l’exécution des droits du conseil municipal. 20 février 1877. Contrat avec le service des fortifications concernant la levée de l’octroi. Par le contrat du 16 octobre 1876, concernant l’octroi sur certains matériaux de construction nécessaires à l’extension de l’enceinte urbaine, ont été fixés entre le service local des fortifications et l’administration municipale. Sur la base du paragraphe 2 du règlement existant, et en tenant compte des tarifs, tous les matériaux ne sont pas obligatoirement soumis à l’octroi, mais uniquement ceux qui seront utilisés dans la zone du rayon intérieur comme matériaux de construction. Le service des fortifications a exprimé la demande suivante, après avoir recensé définitivement la situation de tous les ouvrages en chantier, que tous les ouvrages qui tombent dans le rayon l’octroi soit marqué sur place, et que le protocole qui doit être conclu fasse l’objet d’un contrat additionnel. L’administration de la ville souscrit entièrement à cette proposition puisque cela permettra de simplifier le calcul des taxes, et de pallier a des erreurs possibles. Ce contrat additionnel désigne exclusivement les ouvrages de la nouvelle qui ne tombent pas dans le rayon de l’octroi ».

 

Entretien des ouvrages de la ceinture urbaine des fortifications de Strasbourg

 

17/03/1877. Adjudication de travaux pour les ouvrages intérieurs et extérieurs de la place forte. Une gazette de Strasbourg a publié ce communiqué : « Adjudication des travaux et livraisons à effectuer du 1er avril 1877 au 31 mars 1878, au profit de la place forte de Strasbourg et de ses ouvrages extérieurs : travaux de maçonnerie et de taillage de pierres ; travaux de couverture ; travaux de charpente ; travaux de menuiserie ; travaux de forge et de serruriers ; travaux de plomberie ; travaux de peinture ; travaux de vitrerie ; travaux de carrelage ; travaux de carrelage ; travaux de pavage ; travaux de puisatier ; missions de transport ; ainsi que la livraison des fournitures et de dessins, et la livraison de la nourriture pour les pigeons seront attribués par voie d’adjudication le samedi 17 mars 1877, à 10 heures. Strasbourg le 5 mars 1877. « Kaiserliche Fortification ». Remarque : Cette adjudication annuelle de travaux sur les ouvrages de fortifications de la place est utilisée pour assurer leur entretien, les travaux de modernisation, où mêmes les travaux de construction ou d’aménagement qui n’ont pas pu être financer lors de la construction de l’ouvrage et qui sont réalisés ultérieurement grâce à ces budgets.

 

07/05/1877. Adjudication d’herbages du front nord de l’enceinte urbaine. La presse locale a publié ce communiqué : « Lundi 7 mai 1877 matin, à 9 heures, seront adjugés les herbages des terrains expropriés pour l’extension de l’enceinte urbaine, situés entre la porte de Pierre « Steinthor » et l’Orangerie, sur place, au plus offrant, contre payement immédiat. Des conditions précises seront communiquées lors de l’adjudication. Le rassemblement se fera devant la porte « Steinthor ». Strasbourg, le 27 avril 1877. Kaiserliche Fortifikation ». 2197.1.

 

Gardes et garnison des ouvrage de l’enceinte urbaine

 

La garde des portes et la garde centrale à l’Aubette sont assurées par les troupes en garnison à Strasbourg. Voici quelques exemples tirés des annuaires de garnison et des historiques d’unité qui nous donnent quelques exemples d’utilisation des locaux des ouvrages en temps de paix.

 

Ruprechtsauertor – Porte de la Roberstau

 

1912 : la garde « Ruprechtsauertorwache » comprend 1 sous-officier et 3 hommes qui patrouillent près du laboratoire d’artillerie « Kriegs-Laboratorium ».

 

Kavalierkaserne 8-11, casernes des cavaliers n°8, 9, 10 et 11

 

Octobre 1896 : 11. Compagnie, Infanterie-Regiment Nr. 105 König Wilhelm II von Württemberg, au cavaliers 10 et 11.

12. Compagnie, Infanterie-Regiment Nr. 105 König Wilhelm II von Württemberg, au cavalier 8 et 9.

Mars 1898 : Infanterie-Regiment Nr. 138, 5. Kompagnie, cavaliers 10 et 11.

Infanterie-Regiment Nr. 138, 7. Kompagnie, cavaliers 8 et 9.

Octobre 1901 : Infanterie-Regiment Nr. 136, 9. & 12. Kompagnie.

Octobre 1903 : Infanterie-Regiment Nr. 136, 5. & 7. Kompagnie.

Octobre 1904 : Infanterie-Regiment Nr. 136, 10. & 11. Kompagnie.

Octobre 1906 : Infanterie-Regiment Nr. 136, 2. & 3. Kompagnie.

Octobre 1907 : Infanterie-Regiment Nr. 136, 9. & 12. Kompagnie.

Juin 1908 : Infanterie-Regiment nr. 136, 9. & 12. Kompagnie.

Décembre 1908 – février 1909 : Infanterie-Regiment Nr. 136, 9. & 12. Kompagnie.

Juin 1909 : Infanterie-Regiment Nr. 136, 6. & 8. Kompagnie.

Décembre 1909 – février 1910 : Infanterie-Regiment Nr. 136, 5. & 8. Kompagnie.

Juin 1910 : Infanterie-Regiment nr. 136, 5. & 8. Kompagnie.

Juin 1911 : Infanterie-Regiment nr. 136, 10. & 11. Kompagnie.

Juin 1914 : Infanterie-Regiment nr. 136, 2. & 3. Kompagnie.

 

Kavalier 11, caserne du cavalier 11

 

1895. installation de l’école des Wallmeister de Strasbourg en 1902 au cavalier 11.  

 

Kavalierkaserne 12, caserne du cavalier 12

 

Octobre 1896 : Handwerker-Abtheilung, le détachement d’ouvriers.

Mars 1896 : Handwerker-Abtheilung, le détachement d’ouvriers.

Octobre 1901 : Handwerker-Abtheilung, le détachement d’ouvriers.

Octobre 1902 : Handwerker-Abtheilung, le détachement d’ouvriers.

Octobre 1903 : Handwerker-Abtheilung, le détachement d’ouvriers.

Octobre 1904 : Handwerker-Abtheilung, le détachement d’ouvriers.

Octobre 1906 : Handwerker-Abtheilung, le détachement d’ouvriers.

Octobre 1907 : Ecole des gardes du Génie « Wallmeister-Schule ».

Handwerker-Abtheilung, le détachement d’ouvriers.

Juin 1908 : Ecole des gardes du Génie « Wallmeister-Schule ».

Décembre 1908 – février 1909 : Ecole des gardes du Génie « Wallmeister-Schule ».

Juin 1909 : Ecole des gardes du Génie « Wallmeister-Schule ».

Décembre 1909 – février 1910 : Ecole des gardes du Génie « Wallmeister-Schule ».

Juin 1910 : Ecole des gardes du Génie « Wallmeister-Schule ».

Juin 1911 : Ecole des gardes du Génie « Wallmeister-Schule ».

Juin 1914 : Ecole des gardes du Génie « Wallmeister-Schule ».

 

Steintor – Nouvelle porte de Pierre

 

1898 : Les locaux de cette porte abrite la station école de télégraphie de forteresse « Unterrichtstation équipée de 30 appareils de télégraphie de campagne.

Un autre local de cette porte abrite l’atelier de réparation du télégraphe de forteresse.

 

Kronenburgertor – Porte de Saverne

 

1912 : La garde de la porte « Kronenburgertorwache » comprend de jour 1 sous-officier et 6 patrouilleurs, et 2 patrouilleurs sur le rue du Rempart « Wallstrasse » et la garde de nuit 2 hommes en poste.

 

Kavalierkaserne 14, caserne du cavalier 14

 

Octobre 1896 : 9. Compagnie, Infanterie-Regiment Nr. 138.

Mars 1898 : 12. Compagnie, Infanterie-Regiment Nr. 105 König Wilhelm II von Württemberg

Octobre 1901 : 7ème compagnie du 2ème bataillon du 105me régiment d’infanterie « Infanterie-Regiment Nr. 105 König Wilhelm II von Württemberg ».

Octobre 1902 : Infanterie-Regiment Nr. 105 König Wilhelm II von Württemberg, 8. Kompagnie.

Octobre 1903 : Infanterie-Regiment Nr. 105 König Wilhelm II von Württemberg, 8. Kompagnie.

Octobre 1904 : Infanterie-Regiment Nr. 105 König Wilhelm II von Württemberg, 8. Kompagnie.

Octobre 1906 : Infanterie-Regiment Nr. 105 König Wilhelm II von Württemberg, 6. Kompagnie.

Octobre 1907 : Infanterie-Regiment Nr. 105 König Wilhelm II von Württemberg, 1. Kompagnie.

Juin 1908 : Infanterie-Regiment Nr. 105 König Wilhelm II von Württemberg, 1. Kompagnie.

Décembre 1908 – février 1909 : Infanterie-Regiment Nr. 105 König Wilhelm II von Württemberg, 1. Kompagnie.

Juin 1909 : Infanterie-Regiment Nr. 105 König Wilhelm II von Württemberg, 1. Kompagnie.

Juin 1910 : Infanterie-Regiment Nr. 105 König Wilhelm II von Württemberg, 1. Kompagnie.

Juin 1911 : Infanterie-Regiment Nr. 105 König Wilhelm II von Württemberg, 1. Kompagnie.

Juin 1914 : Bureau « Geschäftzimmer » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, Stube 19.

Bureau du trésorier « Geschäftzimmer » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, Stube 21.

 

Kriegstor 2, locaux de la porte de guerre n°2

 

Octobre 1896 : Bureau du trésorier « Geschäftszimmer des Zahlmeisters » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10.

Mars 1898 : Bureau du trésorier « Geschäftszimmer des Zahlmeisters » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10.

Octobre 1901 : Bureau du trésorier « Geschäftszimmer des Zahlmeisters » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10.

Octobre 1903 : Bureau du trésorier « Geschäftszimmer des Zahlmeisters » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10.

Octobre 1904 : Bureau du trésorier « Geschäftszimmer des Zahlmeisters » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10.

Octobre 1906 : Bureau du trésorier « Geschäftzimmer des Zahlmeisters », 1. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10.

Octobre 1907 : Bureau du trésorier « Geschäftszimmer des Zahlmeisters » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10.

Juin 1908 : Bureau du trésorier « Geschäftszimmer des Zahlmeisters » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10.

Décembre 1908 – février 1909 : Bureau du trésorier « Geschäftszimmer des Zahlmeisters » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10.

Juin 1909 : Bureau du trésorier « Geschäftszimmer des Zahlmeisters » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10.

Juin 1910 :

Décembre 1909 – février 1910 : Bureau du trésorier « Geschäftszimmer des Zahlmeisters » 1. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10.

 

Kavalierkaserne 15, caserne du cavalier 15.

 

Octobre 1896 : Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 5. u. 6. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Bureau « Geschäftszimmer » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce « Stube » 18.

Leutnant Hemming, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce Stube 22.

Mars 1898 : Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 5. u. 6. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Bureau « Geschäftszimmer » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce « Stube » 18.

Octobre 1901 : Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 5. u. 6. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Bureau « Geschäftszimmer » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce « Stube » 18.

Leutnant Steffani, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce Stube 22.

Octobre 1902 : Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 7. u. 8. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Leutnant Schnepf, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce Stube 22.

Octobre 1903 : Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 7. u. 8. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Bureau « Geschäftszimmer » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce « Stube » 18.

Leutnant der Reserve Knopf, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce Stube 22.

Octobre 1904 : Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 5. u. 6. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Bureau « Geschäftszimmer » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce « Stube » 18.

Leutnant und Adjudant II. Bataillon Steffani, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce Stube 22.

Octobre 1906 : Bureau « Geschäftszimmer » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce « Stube » 18.

Leutnant Hurzel, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce Stube 22.

Octobre 1906 : Fuss-Artillerie-Regiment nr. 10, 5. & 6. Kompagnie.

Octobre 1907 : Bureau « Geschäftszimmer » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce « Stube » 18.

Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 7. u. 8. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Leutnant Pickard, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce Stube 22.

Juin 1908 : Bureau « Geschäftszimmer » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce « Stube » 18.

Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 7. u. 8. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Leutnant Reuter, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce Stube 22.

Décembre 1908 – février 1903 : Bureau « Geschäftszimmer » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce « Stube » 18.

Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 5. u. 6. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Juin 1909 : Bureau « Geschäftszimmer » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce « Stube » 18.

Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 5. u. 6. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Leutnant Deter, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce Stube 22.

Décembre 1909 – février 1910 : Bureau « Geschäftszimmer » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce « Stube » 18.

Juin 1910 : Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 5. u. 6. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Bureau « Geschäftszimmer » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce « Stube » 18.

Bureau du trésorier « Geschäftszimmer des Zahlmeisters » 1. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, Stube 4.

Leutnant Schwa. rtz, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce Stube 22.

Juin 1911 : 7. & 8 Batterie, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10.

Bureau « Geschäftszimmer » 2. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce « Stube » 15.

Bureau du trésorier « Geschäftszimmer des Zahlmeisters » 1. Bataillon, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, Stube 16.

Leutnant Ehrhardt, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10, pièce Stube 20.

Juin 1914 : 5. Batterie, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10.

 

Kavalierkaserne 16, caserne du cavalier 16.

 

Octobre 1896 : Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 5. u. 6. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Octobre 1901 : Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 5. u. 6. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

1902 : Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 7. u. 8. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Octobre 1906 : Fuss-Artillerie-Regiment nr. 10, 5. & 6. Kompagnie.

Octobre 1907 : Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 7. u. 8. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Juin 1908 : Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 7. u. 8. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Décembre 1908 – février 1909 : Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 5. u. 6. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Juin 1909 : Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 5. u. 6. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Juin 1910 : Fuss-Artillerie-Regiment Nr. 10, 5. u. 6. Compagnie : Kavalierkaserne 15 und 16.

Juin 1911 : 7. & 8 Batterie, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10.

Juin 1914 : 6. Batterie, Niedersächsisches Fußartillerie-Regiment Nr. 10.

 

Zitadeltor – Porte de la citadelle

 

1912 : Garde de la porte de la citadelle « Zitadelltorwache » comprend en tout de nuit 1 sous-officier armée d’un fusil, 12 hommes armés pour surveiller le magasin à munition situé à l’ouest et 4 hommes pour surveiller les magasins à munitions situés à l’est ; la garde de jour comprend 3 sous-officiers, 3 hommes pour la surveillance du magasin à munition situé à l’ouest et 3 hommes pour surveiller les magasins à munitions situés à l’est, 3 hommes en patrouille dans la cour extérieure de la prison militaire, 2 hommes dans la prison militaire et 2 hommes de patrouille autour de la remise du bastion 26, soit 16 hommes en tout.

 

Ouvrages de la ceinture urbaine reliés au télégraphe de forteresse

 

Ruprechtsauer Tor – Porte de la Robertsau (Code morse R)

 

1899 : Ligne 1, allant au Fort Fransecky, actuel fort Ney à Strasbourg-Robertsau.

La station de cette porte effectue les contrôles de la ligne 1.

 

Kavalier XIII

 

1899 : Ligne n°2, allant au Fort Moltke, actuel fort Rapp à Reichstett.

La station de cette porte effectue les contrôles de la ligne 2.

 

Steintor – nouvelle Porte de Pierre

 

1899 : Ligne n°3, allant au Fort Roon, actuel fort Desaix à Mundolsheim.

Ligne n°5, allant au Fort Kronprinz, actuel fort Foch, à Niederhausbergen.

Ligne n°6, allant au Fort Großherzog von Baden, actuel fort Frère à Oberhausbergen.

La station de cette porte effectue les contrôles des lignes 3, 5 et 6.

 

Kronenburger Tor – Porte de Saverne

 

1899 : Ligne n°4, allant au Fort Podbielski, actuel fort Ducrot à Mundolsheim.

Ligne n°7, allant au Zwischenwerk Baden-Bismarck, actuel ouvrage Frère-Kléber.

Ligne n°10, allant au Zwischenwerk Sachsen-Tann, actuel ouvrage Joffre-Lefebvre.

La station de cette porte effectue les contrôles des lignes 4, 7 et 10.

 

Kavalier 16

 

1899 : Ligne n°9, allant au Fort Kronprinz von Sachsen, actuel fort Joffre.

La station de cette porte effectue les contrôles de la ligne 9.

 

Weißturmtor – Porte Nationale (Code morse W T)

 

1899: Ligne n°8, allant au Fort Fürst Bismarck, actuel fort Kléber.

Ligne n°11, allant au Fort Tann, actuel fort Lefebvre.

Ligne n°12, allant au Fort Werder, actuel fort Uhrich à Illkirch.

La station de cette porte effectue les contrôles des lignes 8, 11 et 12.

 

Exercices d’alerte et de défense de la place forte de Strasbourg

 

06/06/1878. Exercice de siège exécuté par l’artillerie et manœuvre par alerte à Strasbourg.

Une revue militaire française a livré ces informations : « On écrivait de Strasbourg, le 12 juillet 1878, à la Gazette de l’Allemagne du Nord : Les exercices de siège que l’artillerie doit exécuter cette année contre les forts « Prince de Bismarck » et « Prince Royal de Saxe » ont commencé dans les premiers jours de ce mois, lorsque le 15e régiment d’artillerie à pied est revenu de Haguenau, où il était allé faire ses écoles à feu. Le régiment tout entier prend part à ces manœuvres ; les deux forts précités sont occupés par des officiers et par la troupe ; les états-majors, ainsi qu’une partie des officiers cantonnent dans les villages environnants. On a rattaché à ces exercices une grande manœuvre sur le service de forteresse, qui a eu lieu le 6 juillet et à laquelle ont pris part toutes les troupes de la garnison, à la seule exception du service de garde. Préalablement, ont avait envoyé, peu après midi, à Breuschwickersheim, une troupe destinée à représenter l’adversaire et à diriger une attaque contre ces forts. Lorsque l’ennemi s’avança, un télégramme, parti d’un fort, donna l’alarme à la garnison qui, vers quatre heures arriva sur la position pour repousser toute tentative. L’ennemi assaillit d’abord le Fort Prince royal de Saxe pour préparer son attaque principale sur le Fort Bismarck, ce qui eut lieu à la tombée de la nuit. L’artillerie des forts, celle des batteries intermédiaires, quelques batteries du 15e régiment d’artillerie de campagne prirent une part active à la défense, secondée avec un plein succès les fusées lumineuses qui furent lancées des forts pour éclairer le terrain de combat. L’assaillant n’ayant pas réussi à forcer la position, le combat cessa vers neuf heures, et les troupes regagnèrent leurs quartiers. Le lendemain, le général von Kameke, chef de la 2e inspection d’artillerie à pied, arriva à Strasbourg, venant de Mayence, pour assister à la suite des exercices de sièges de l’artillerie ; on y a étudié une partie des diverses positions d’artillerie contre les forts ».

 

06/07/1878. Exercices d’état-major pour le service des forteresses. Une revue militaire française a livrée ces informations : « La Kölnische Zeitung rend compte, comme il suit, dans un numéro du 30 septembre 1878, d’exercices spéciaux d’état-major qui semblent être inaugurés actuellement à Strasbourg : Un ordre vient de prescrire l’exécution à Strasbourg d’un exercice d’état-major pour le service des forteresses (Festungs-Generalstabsübung) analogue aux voyages d’état-major pour l’application du service en ce qui concerne l’infanterie et de la cavalerie ; cet exercice, qui a eu lieu sous les ordres du général Verdy du Vernois, commence aujourd’hui (26 septembre 1878) et doit durer une quinzaine de jours. On a réuni, dans ce but, un certain nombre d’officiers de toutes armes, dont la majeure partie appartient à l’état-major. On dit que cet exercice consistera dans l’exécution de diverses reconnaissances, et dans l’application du service devant et dans la forteresse ».

 

07/06/1879. Les manœuvres d’attaque et de défense des places de l’artillerie à pied allemande. Une revue militaire française nous livre les informations suivantes : « En 1878, l’artillerie à pied allemande n’a pas été jusqu’ici appelée à prendre part aux grandes manœuvres de campagne ; elle exécute cependant, pour son propre compte, des exercices spéciaux d’attaques et de défense des places qui sont, comme dans les autres armes, le couronnement de l’instruction annuelle…… Mais l’occasion ne s’était pas présentée d’entrer dans quelques détails sur l’exécution de semblables manœuvres ; cette occasion nous est aujourd’hui offerte par un article que consacre à l’artillerie de siège et de place le cinquième volume, récemment paru, des Jahresberichte, de Löbell, publication intéressante, à laquelle nous avons l’habitude de faire annuellement quelques emprunts. En raison de l’utilité que ses renseignements nous ont paru présenter, nous croyons devoir reproduire intégralement la partie de l’article dans laquelle est traité ce sujet : « Bien que deux années se soient déjà écoulées depuis la publication de notre dernier compte rendu relatif à l’artillerie de siège et de place, nous sommes obligés de reconnaître, en considérant les progrès réalisés dans cette branche de l’arme, que les résultats acquis, pendant ce laps de temps, sont encore moins considérables que ceux naguère signalés par nous. Les raisons de ce fait sont absolument les mêmes qu’à cette époque ; dans les artilleries de toutes les armées, la question du matériel prime toutes les autres et la construction d’un matériel réalisant les conditions qu’impose aujourd’hui la puissance des armes à feu entraîne à des dépenses si considérables que les questions d’organisation et d’instruction du personnel doivent être provisoirement tenues au second plan. Ajoutons enfin que, pour réaliser des progrès sous ce dernier rapport, il faut de nouveaux et sérieux sacrifices pécuniaires qu’il est impossible de faire en ce moment, vu le mode actuel de répartition des crédits. Malgré tout, l’Allemagne a obtenu des résultats remarquables sur ce terrain, négligé au contraire et, pour ainsi dire, encore en friche dans les autres Etats, soit que la guerre absorbât toutes les facultés de l’armée, comme en Russie, en Autriche et en Angleterre, soit que, motif plus puissant encore, les questions concernant l’organisation de l’armée tout entière fussent l’objet des premières préoccupations, comme en France, en Italie et en Espagne. Pour l’Allemagne, nous pouvons, tout d’abord, constater, en jetant un coup d’œil sur l’année écoulée, que les manœuvres d’attaque et de défense des places ont reçu une extension considérable ; d’ailleurs, depuis la séparation de l’artillerie à pied et de l’artillerie de campagne, ces manœuvres ont été, chaque année, exécutées par la première de ces deux armes sur une échelle de plus en plus grande et ont pris des proportions dont l’artillerie autrichienne seule jusqu’ici a pu se rapprocher, sans cependant les atteindre. Dans les années précédentes, les compagnies ou les bataillons de l’artillerie à pied commençaient pour opérer isolément dans les places fortes où ils tiennent garnison, puis on terminait par un exercice d’armement « Armirungsübung » dans lequel un bataillon se bornait à figurer l’assaillant, tandis que l’autre, renforcé par les hommes du premier, était chargé de la défense et exécutait réellement certains travaux d’armement de la place. L’année dernière ont eu lieu, en dehors des exercices dont il vient d’être question, trois grandes manœuvres d’attaque et de défense des places qui avaient pour but de préparer mieux encore l’artillerie à pied au rôle qu’elle est appelée à jouer en temps de guerre et de fournir, en outre, des données pratiques sur le service de cette arme et sur l’emploi du matériel. Par opposition aux exercices exécutés à Strasbourg, dont on a parlé dans un précédent chapitre, ces manœuvres embrassaient tout spécialement la partie de l’attaque et de la défense des places, qui est du ressort particulier de l’artillerie ».

L’auteur fait ici allusion aux exercices d’attaque et de défense des places qui ont eu lieu l’année dernière à Strasbourg, sous la forme d’un voyage d’état-major. Comme l’auteur insiste à propos de ces exercices, sur la nécessité d’exécuter, d’une façon analogue aux manœuvres de campagne, de grandes manœuvres de siège, auxquelles prendraient part toutes les armes, il a paru intéressant de mettre sous les yeux de nos lecteur le passage qu’il consacre à ce sujet dans le chapitre relatif à la tactique de la guerre de siège : « Nous croyons devoir, en terminant, appeler sur les exercices pratiques d’attaque et de défense des places qui ont été exécutés à Strasbourg, dans le courant de l’année dernière, bien que très peu de renseignements à ce sujet aient été jusqu’ici publiés. Ces exercices, qui témoignent de l’importance, bien méritée d’ailleurs, que l’on attache à cette question, ont eu lieu sous la direction du général Verdy du Vernois, et avec la participation d’un grand nombre d’officiers des plus hauts grades. Comme l’on sait, ils ont présenté le caractère d’un voyage d’état-major et, sans en connaître les détails d’exécution, on peut affirmer qu’ils ont prouvé la nécessité de ne pas s’arrêter dans cette voie et qu’en conséquence ce premier pas sera suivi de beaucoup d'autres. Nous croyons que le temps n’est pas éloigné où l’on exécutera, sur le modèle des manœuvres de campagne, de grandes manœuvres d’attaque et de défense des places, de manière à former des chefs capables de diriger de semblables opérations. Ce résultat n’a jusqu’ici été atteint ni par les exercices exécutés annuellement par les garnisons des places fortes, ni par les manœuvres spéciales des pionniers et de l’artillerie à pied, bien que, dans ces dernières années, celles-ci aient reçu une grande extension. Il faut absolument aborder de plus près le côté pratique de la question pour voir clairement quel organisme immense et compliqué représente une grande place pourvue de tout son armement, quelles exigences s’imposent à eux qui sont chargés de conduire la défense et quels secours ces derniers peuvent trouver dans la présence d’officiers d’état-major compétents, dans la création d’états-majors en nombre suffisant et dans une organisation judicieuse des différentes branches du service. Quoi qu’il en soit, nous comptons que de semblables manœuvres contribueront à hâter l’heure où satisfaction complète sera donnée au vœu tant de fois exprimé par nous au sujet de la guerre de siège qui réclame, à notre avis, une sérieuse préparation, analogue à celle de la guerre de campagne, et nous avons l’espoir que l’armée tout entière prendra de plus en plus intérêt aux questions relatives et à la défense des places ».

A Posen et Custrin on s’était proposé, en premier lieu, d’exécuter réellement et le transport du matériel de siège, opérations que l’on n’avait jamais, jusqu’alors, entreprises dans les manœuvres annuelles. Un exercice de ce genre permettait tout d’abord de réunir des données pratiques sur l’embarquement des différentes parties constitutives d’un équipage de siège, sur leur transport par les voies ferrées et par les voies ordinaires, ainsi que sur l’utilité d’un certain nombre de voitures, engins, etc.…, adoptés depuis la dernière guerre ; il était en même temps destiné à montrer comment seraient organisés le service d’état-major de l’artillerie devant une place assiégée et celui des troupes d’artillerie à pied dans le par cet les batteries. D’un autre côté, la défense reçut un développement qu’elle n’avait jamais eu jusqu’alors ; on construisit des batteries-annexes ; on organisa le service dans ces batteries ainsi que dans les batteries intermédiaires (Les batteries-annexes sont des batteries situées dans le voisinage immédiat d’un ouvrage permanent dont elles sont une dépendance, tandis que les batteries intermédiaires sont des batteries analogues aux batteries de siège construites dans les intervalles des forts) et l’on s’occupa surtout de l’installation des postes d’observation. Dans beaucoup de cas, on se servit utilement du téléphone, dans d’autres on fit usage de sémaphores transmettant des signaux correspondant à l’alphabet Morse et visibles jusqu’à 3 000 mètres à l’aide d’une lunette.

Pour les manœuvres exécutées à Custrin, on supposa qu’un équipage de siège moyen de 200 bouches à feu était mobilisé ; en réalité, on employa seulement le matériel suivant : 6 canons de 12 c., 6 canons de 15 c. courts, 6 canons de 15 c. frettés, 4 mortiers rayés de 21 c., avec tous leurs accessoires et un approvisionnement en munitions de 200 coups par pièces. On mobilisa, en outre, une demi-colonne de parc. Tout ce matériel fut transporté par les voies ferrées jusqu’à la station de Furstenfelde, et, de là, par les voies ordinaires, au parc de siège installé près de Zorndorf. Le premier échelon de la première position d’artillerie fut établi dans une très bonne situation sur les hauteurs de Tamsel. On put utiliser une dépression de terrain qu’il n’était pas possible d’apercevoir des clochers de la ville, ce qui permit d’exécuter la construction des batteries pendant le jour. Au moyen de postes d’observation organisés à l’une des ailes de la ligne de batteries, à 200 mètres environ en avant de cette ligne, on aurait pu très facilement se rendre compte de l’effet du tir. En ce qui concerne les données pratiques, ces manœuvres montrèrent que l’embarquement et le débarquement du matériel n’offre aucune difficulté et que les rampes en fer récemment adoptées rendent d’excellents services ; on constata une fois de plus, à ce propos, qu’il est plus facile d’opérer l’embarquement par le petit côté des trucs que par leur grand côté. Le transport par les voies ordinaires des bouches à feu de gros calibre, montées sur leurs affûts, ou placées sur des chariots porte-corps, ne présenta également aucune difficulté ; même par des chemins assez mauvais, ces transports purent être effectués sans encombre à l’aide de six chevaux et de seize à vingt hommes tirant sur un cordage. On peut conclure de là que, dans les cas où il est nécessaire pour la bonne exécution du tir, d’installer des bouches à feu de gros calibre à une certaine distance de bonnes routes, il ne fait pas craindre de le faire ; on devra néanmoins s’en abstenir, en principe, lorsque les circonstances le permettront. Les voitures en fer adoptées depuis la dernière guerre pour le transport des munitions ont donné lieu, pendant les manœuvres, à quelques critiques, bien qu’avant leur adoption ces voitures aient été soumises à des épreuves très sérieuses dans lesquelles elles s’étaient très bien comportées lorsqu’elles n’étaient pas surchargées.

Les manœuvres du même genre, exécutées à Posen et à Coblence, ont eu lieu sur une plus grande échelle ; dans chacune d’elles, un régiment d’artillerie à pied avait été désigné pour l’attaque et un autre pour la défense.

A Cologne, deux lignes de chemins de fer (Trèves – Coblence - Sechtem et Trèves - Euskirchen) avaient été mises à la disposition de l’assaillant ; cependant, la navigation du Rhin était supposée interrompue par des estacades. L’attaque était dirigée sur trois forts et sur les quatre ouvrages intermédiaires qui en dépendent. Le terrain, plat en général, présentait cependant quelques dépressions, parfois assez larges, qui s’étendant dans une direction à peu près parallèle à la route de ceinture des forts, étaient éminemment propres à dérober à la vue du défenseur les rassemblements et les mouvements de troupe, ainsi que la construction des batteries et l’installation des dépôts. Des villages et des fermes, en nombre suffisant, permettaient au défenseur de cantonner ses troupes sans la moindre difficulté et étaient, en outre, d’un grand secours pour l’exécution du siège. Le sol était partout très meuble et se prêtait parfaitement à la construction des batteries ; en aucun point on ne craignait de rencontrer de l’eau. Le terrain des attaques était également assez favorable pour l’organisation des communications ; car nulle part, on n’était sérieusement arrêté par des cours d’eau et, de plus, quelques très bonnes routes traversaient ce terrain ou y conduisaient. Toutefois, les chemins communaux existants s’étendaient sur un sol argileux et, par la pluie, devenaient en partie peu praticables. La station de débarquement (Sechtem) avait été choisie de façon à obliger à parcourir, par les voies ordinaires, un asse long trajet pour arriver au parc de siège ; il existait un emplacement excellent pour ce dernier auprès du château de Bruhl ; on préféra cependant l’installer un peu plus en arrière, près de Badorf, à un mille environ des ouvrages de la place. Le transport du matériel, du parc aux batteries, ne présenta aucune difficulté ; toutefois, on doit dire que le temps fut favorable et que le sol était résistant. Après avoir repoussé, le 13 août 1879, une sortie de la garnison et forcé le défenseur à évacuer ses batteries avancées, on entreprit la construction des batteries de premières positions d’artillerie, qui ouvrirent le feu le 15 au matin. Le 18, on réussit à établir la première parallèle, ainsi que les batteries de la deuxième position d’artillerie ; on fut, dès lors, en état d’entamer la lutte décisive d’artillerie. Du côté de la défense, on devait supposer la place complètement en état de soutenir un siège et, au moment de l’arrivée de l’ennemi, on avait terminé l’organisation de la première ligne d’artillerie. Comme bouches à feu, le défenseur disposait, en dehors de celles qui composaient l’armement des ouvrages attaqués, de plus de 100 pièces, dont la plupart étaient des canons de 12 cm, de la réserve générale d’artillerie ; toutefois, il lui était interdit d’utiliser les bouches à feu des fronts non attaqués. En fait de troupes d’artillerie à pied, la garnison était supposée comprendre deux régiments de ligne et six bataillons de Landwehr ; on put constater, dans le cours de la manœuvre, que ces chiffres n’étaient, en aucune façon, trop élevés. En réalité, il n’y avait que deux bataillons de guerre. Les forts à défendre étaient construits d’après les types les plus nouveaux ; ils possédaient tous des abris nécessaires pour les hommes, les munitions, etc. ; il est regrettable que les troupes n’y aient pas réellement été installées et n’aient pu, par suite, s’y établir comme elles l’auraient fait en temps de guerre. Au lieu de cela, elles étaient cantonnées dans les villages et avaient souvent un chemin assez long à parcourir pour atteindre le point où s’exécutaient les travaux. Le front d’attaque était divisé en deux secteurs, commandés chacun par un officier supérieur ; un troisième officier supérieur avait, d’ailleurs, le commandement du fort sur lequel était dirigé l’attaque principale. Le premier officier d’artillerie de la place remplissait les fonctions de chef d’état-major auprès du commandant supérieur de la défense, tandis que le deuxième officier d’artillerie avait le commandement du dépôt d’artillerie. De plus, un officier avait le commandement de la réserve générale d’artillerie ; un autre était chargé du service des renseignements, un troisième avait pour mission d’installer un observatoire sur un clocher et d’organiser, à l’aide de fanions, un service de signaux entre le parc et les différents ouvrages de la place. Comme on ne pouvait utiliser une ligne télégraphique souterraine, on mit à la disposition du défenseur un détachement de télégraphie de campagne.

Le 10 et 12 août 1879, le défenseur occupa sa première ligne d’artillerie et y exécuta les travaux d’armement nécessaires. Le transport et la mise en batterie des bouches à feu se firent sans difficultés, excepté cependant pour les canons de 15 cm longs, frettés, montés sur affûts de côte, que l’on eu quelque peine à installer sur les plates-formes permanentes construites pour les recevoir. En outre, on mit en état de d’être immédiatement utilisées, les bouches à feu des réserves générales ; enfin, les avant-postes ayant été poussés jusqu’à 2 000 mètres en avant des forts, on construisit des batteries afin de pouvoir se maintenir sur ce terrain. Comme il avait été décidé que les autres troupes de la garnison pourraient prendre part aux manœuvres pendant les premiers jours, on entreprit une sortie le 13 août. Grâce aux renseignements recueillis dans cette sortie, bien qu’elle ait été repoussée, ainsi qu’à ceux fournis par les patrouilles et les observatoires, le défenseur crut être suffisamment fixé au sujet du front d’attaque choisi par l’assaillant ; aussi l’ordre fut-il immédiatement donné d’organiser quelques batteries annexes et de faire les préparatifs nécessaires pour la construction de quatre batteries intermédiaires. Toutefois, afin de ne plus laisser subsister de doute à cet égard, on exécuta le 14 au soir, une nouvelle sortie pendant laquelle on remarqua, du côté de l’ennemi, des transports de bouches à feu et de munitions. On procéda aussitôt à la construction et à l’armement des batteries intermédiaires ; l’assaillant réussit cependant, malgré le tir dirigé sur ses communications et sur les emplacements de ses batteries, à ouvrir le feu le lendemain au matin. Le commandant supérieur de la défense établit, à l’aide des renseignements recueillis sur la position des troupes de batteries ennemies, un plan directeur sur lequel ces batteries étaient reportées ; pour compléter ces indications, il envoyait, chaque jour, un ordre relatif a l’exécution du feu aux commandants de secteurs qui étaient autorisés, en cas de besoin, à y apporter les modifications qu’ils jugeraient utiles.

Pour renforcer sa première ligne d’artillerie, le défenseur fit successivement entrer en action onze batteries intermédiaires ; malgré tout, le 17 au matin, l’assaillant ouvrit le feu des batteries du deuxième échelon de sa première position d’artillerie et organisa, peu après, sa deuxième position ; le défenseur lui répondit alors, en construisant quelques nouvelles batteries annexes et intermédiaires de sorte que, le 19, il existait, sur le front d’attaque, 7 batteries annexes avec 38 bouches à feu de gros et de moyen calibres et 17 batteries intermédiaires avec 98 bouches à feu de moyen calibre ; en outre, l’armement des forts avait été renforcé par des canons de 15 cm courts et par des mortiers lisses de gros calibre. En ce moment, la manœuvre avait pris, du côté de la défense, une extension telle, que le personnel et le matériel dont on disposait, ne suffisaient plus pour l’exécution pratique et que l’on dut se contenter de marquer sur le terrain l’emplacement d’un grand nombre de travaux, ou même de les indiquer simplement sur le papier. Le 20 août 1879 eut lieu le combat d’artillerie proprement dit ; la plus lourde tâche, qui jusqu’alors avait incombé à la troupe, retombait maintenant sur les états-majors qui durent s’occuper de la transmission des ordres et des rapports, du renouvellement des munitions, de la confection et de la distribution des croquis, de l’exécution des reconnaissances, etc. Les mesures prises ultérieurement, qui, ainsi qu’on l’a fait observer, ne sortirent pas pour la plupart de la théorie, n’ont pas paru par cela même présenter un intérêt suffisant pour trouver place dans ce compte-rendu.

En terminant cet aperçu, nous croyons devoir insister encore sur quelques points au sujet desquels les manœuvres ont, une fois de plus, confirmé les idées que nous avons toujours exprimées. Nous mettrons en première ligne la nécessité d’une bonne préparation pour les différents éléments constitutifs des formations de guerre. Aussi bien pour les garnisons des places fortes que pour les corps de siège, il est nécessaire de songer, dès le temps de paix, à l’organisation des états-majors qui leur sont nécessaires et de préparer ces états-majors au rôle qu’ils sont appelés à jouer en temps de guerre, de façon qu’ils puissent, le moment venu, le remplir immédiatement, sans la moindre hésitation. En cas contraire, on s’expose à bien des mécomptes ; on a eu un exemple, pendant la dernière campagne, au siège de Strasbourg.

Dans un ordre d’idées différent, les manœuvres ont montré les bons résultats obtenus par la séparation partielle de l’administration et du service des troupes et prouvé, en même temps, l’utilité de la rendre plus complète encore, car jusqu’ici les officiers d’artillerie des places avaient non seulement pour mission de diriger l’emploi tactique de l’artillerie, mais ils étaient également chargés de l’administration du matériel, et, de l’autre côté, les brigades d’artillerie à pied ont maintenant encore sous leurs ordres non – seulement des corps de troupes, mais aussi un grand nombre de dépôts d’artillerie.

En ce qui concerne l’artillerie de siège, on put constater une fois de plus que les préparatifs pour sa mise en œuvre prennent toujours beaucoup de temps et qu’en conséquence, avec le cours rapide des guerres modernes, il est nécessaire de les commencer aussitôt que possible si l’on veut faire agir cette arme en temps opportun. Un vice d’organisation que nous avons déjà signalé consiste en ce que l’artillerie à pied qui, en temps de guerre, doit toujours employer des chevaux, n’a actuellement aucune occasion, en temps de paix, d’apprendre à s’en servir, et ne possède pas déjà un certain nombre de chevaux à son effectif au moment où elle passe du pied de paix au pied de guerre. Les manœuvres ont également fait ressortir les difficultés que l’on rencontre à monter les officiers, et cependant l’expérience prouve qu’il est indispensable, en cas de guerre, de donner des chevaux aux officiers et à quelques sous-officiers. En outre, on a pu se convaincre que le transport des bouches à feu est singulièrement facilité si l’on dispose, au moins pour les gros calibres, de bons chevaux de trait des races les plus fortes ; c’est ainsi que dans les manœuvres, deux de ces chevaux suffisaient pour traîner sur des routes bien entretenues une pièce de 15 cm frettée, et que quatre d’entre eux étaient capables, même dans des terrains mous, d’enlever une semblable pièce à une allure vive.

Il ne nous reste plus maintenant qu’à signaler une mesure qui aujourd’hui a une grande importance pour l’artillerie de siège et de place, et qui, pour ce motif, a déjà été prise en sérieuse considération dans l’établissement des polygones, mais n’a pu être appliquée, pendant les manœuvres à cause des dégâts qui en résulteraient pour les cultures. Nous voulons parler de l’installation de voies ferrées conduisant des parcs et des dépôts aux batteries, et capables de rendre de grands services pour les opérations de l’armement et surtout pour le réapprovisionnement en munitions. Bien que de semblables voies ne puissent être employées partout et qu’on n’ait réellement intérêt à les établir que si l’on prévoit qu’on en fera usage pendant un temps assez long, ils nous paraissent très utile de faire entrer, dans les équipages de siège et dans les approvisionnements des places, le matériel nécessaire à leur construction. Nous pensons que le mieux serait de faire usage d’un dispositif semblable à celui qui, dans ses grands travaux de terrassement est employé pour le transport des terres, c’est-à-dire d’un chemin de fer à voies étroites, d’une installation des plus simples, sur lequel roulerait des wagonnets montés sur quatre roues basses et aménagés pour le transport des munitions ; il serait, d’ailleurs, facile de construire les wagonnets de façon qu’ils puissent également servir au transport des bouches à feu et autres objets de matériel. Dans bien des cas, la configuration du terrain des attaques permettrait de donner à la voie une légère pente, de sorte que les wagonnets chargés pourraient parcourir, sous l’action de leur propre poids, le chemin nécessaire ; elle permettrait aussi d’établir le tracé de manière à la dérober, au moins en grande partie, aux vues de l’ennemi.

Si, dans le compte rendu qui précède, nous avons montré que, d’année en année, l’attention se porte de plus en plus sur la partie de l’instruction concernant l’attaque et la défense des places, nous devons également signaler de semblables efforts entrepris dans le but de perfectionner une autre branche non moins importante de l’instruction et de la pratique du service. Nous voulons parler du tir qui a toujours été, il est vrai, tenu en grand honneur, mais pour lequel on se prépare, à l’imitation de ce qui s’est fait dans l’infanterie, à réaliser un réel progrès. On a en effet, l’intention d’organiser à l’école de tir d’artillerie deux cours successifs, de six semaines chacun, pour les officiers supérieurs, et, en particulier, pour ceux qui se trouvent dans les corps de troupe. Il n’est pas besoin de faire ressortir l’influence favorable qu’une semblable mesure exercera, pendant longtemps, sur l’instruction de la troupe ».

 

04/08/1879. Alertes militaires à Strasbourg. Une revue militaire française nous livre ces informations puisées dans la presse : « Le Journal d’Alsace rend compte, dans les termes suivants, de deux simulacres d’alertes qui auraient eu lieu à Strasbourg les 4 et 6 août dernier : « Strasbourg. - Hier soir (4 août 1879), entre cinq et sept heures, les sons de la générale ont subitement retenti dans nos murs. Des trompettes de cavalerie parcouraient les rues au trot en sonnant l’alarme, tandis que des pelotons de tambours sillonnaient la ville en faisant rouler leurs caisses. Il s’agissait de donner à la garnison le simulacre d’une « prise d’armes » imprévue, et de les habituer à occuper rapidement les postes qui leur sont assignés en cas d’alarme. C’est ainsi que des détachements sont venus prendre position dans la gare, à la poterne de Kronenbourg, aux diverses portes de la ville, et sur différents points des remparts. Tous ces détachements ont ensuite été inspectés par des rondes d’officiers supérieurs, qui se sont assurés de la stricte exécution des prescriptions militaires. Vers neuf heures du soir, toutes les troupes étaient rentrées dans leurs quartiers. Cette opération pourra se renouveler plusieurs fois encore. »

« Une nouvelle alerte militaire a été donnée ce matin (6 août 1879) à l’aube. Des clairons et des tambours ont parcouru les rues au coup de quatre heures, sonnant et battant la générale, et, comme la première fois, des trompettes à cheval ont donné l’alarme dans toute la ville. Comme lundi, les troupes ont pris les armes et se sont rendues à leur poste ; mais cette fois, le simulacre de prise d’armes s’est doublé d’un simulacre d’attaque contre la place. La fusillade a retenti hors la porte d’Austerlitz, et le canon du rempart a tonné contre l’ennemi imaginaire qui tentait l’assaut ». D’autre part, l’Express du 7 août 1879 annonce que ces prises d’armes font partie des manœuvres d’automne dont les exercices préliminaires devaient commencer le 4 août 1879. La même feuille ajoute que « ces alertes auront lieu pendant cinq jours, durant lesquels il ne sera permis à aucun soldat de sortir de la caserne ».

 

La remise en question des enceintes urbaines en Allemagne

 

03/09/1885. La question des enceintes urbaines en Allemagne. L’enceinte de Strasbourg est à peine achevée que l’on se pose déjà la question en Allemagne de l’utilité des enceintes urbaines. En ce temps où les ceintures fortifiées des grandes places allemandes ont commencé de plus en plus à avoir une nouvelle physionomie, les ceintures de remparts urbains, un autre élément classique de la fortification, est passé de plus en plus en arrière-plan. Bien que l’ordre du cabinet impérial « A.K.O. » du 3 septembre 1885 avait déterminé que « les enceintes de nos grandes places forment dès le temps de paix une ligne de fortification continue, qui protège contre les assauts par surprise et qui sur les points les plus importants sont aménagés pour la mise en batterie de pièces d’artillerie lourdes ». Mais au fil des ans la situation va évoluer et l’on s’oriente petit à petit vers la suppression des enceintes urbaines. Ainsi déjà cinq années plus tard, parvenait au ministère de la guerre prussien, conditionné par la croissance rapide des villes, diverses demandes pour repousser ces enceintes vers l’extérieur. Repousser ces enceintes vers l’extérieur, les auraient rapprochées de trop de la ceinture fortifiée, et aurait agrandi leur circonférence dans une mesure impossible à gérer. En conséquence, il aurait fallu abandonner complètement l’enceinte urbaine. On n’a pas trouvé immédiatement de règle générale au sujet de cette question, bien que l’enceinte urbaine de Coblence ai été abandonnée à la suite de l’ordre du cabinet impérial « A.K.O. » du 13 mars 1890. L’abandon de cette enceinte ne peut pas être considéré comme l’exemple type, puisque la mission très restreinte de la place de Coblence –barrer l’accès des ponts de la Moselle et du Rhin au niveau de la ville pouvait être pris en compte par les ouvrages situés sur les hauteurs. Ce n’est qu’au début du XXe siècle que la situation évoluera.

 

03/12/1885. Réponses aux question posées et projet de nouvelles fortifications. Après avoir réglé les questions techniques par des essais de tirs par une sous-commission formé d’officiers d’artillerie et d’ingénieurs, suivent les décisions à la suite des comptes-rendus établis par la commission de défense du territoire sur les questions citées précédemment par l’A.K.O. du 3.12.1885, du 8.12.1885 et du 27.1887. Les forts resteront les points d’appui principaux « Hauptstützpunkte » de ces positions d’infanterie, dans lesquels quelques pièces d’artillerie lourdes de la 1ère dotation d’artillerie trouveront leur emploi et il faudra les aménager pour la défense d’infanterie vers tous les côtés renforcés par des mitrailleuses et des pièces destinées à contrer des assauts. D’après ceci, il fallait installer, un peu en avant des batteries, à la hauteur des forts une ligne de positions d’infanterie « Infanterie-Stellungen ». Les préparatifs pour la réalisation d’ouvrages intermédiaires à l’abri d’un assaut et d’abri d’infanterie « Infanterie-Untertreteräumen » sur les positions d’infanterie situées entre les forts devront être réalisés dès le temps de paix. En ce qui concerne la question de la réduction du nombre des pièces d’artillerie lourdes, on a conclu ici que cela était interdit. La plupart de ces pièces devaient de toute façon être initialement installées dans les batteries annexes, c’est-à-dire à côté des forts. Nous savons, que plus tard le Graf Schlieffen avait avec raison demandé une réduction du nombre de pièces d’artillerie lourde de la première dotation, et cela au profit de l’artillerie lourde mobile, qui peut trouver un usage dans la réserve principale ou en dehors de la place forte. Cette mesure était réalisable, après que les progrès techniques permettaient d’améliorer la mobilité des pièces d’artillerie lourde. Par ailleurs, les performances de tir de l’artillerie lourde de l’époque étaient largement inférieures à celle de la fin du siècle. L’installation de l’artillerie lourde sous cuirassement dans des ouvrages détachés offrait toujours de grandes difficultés, parce que les techniques de construction des cuirassements étaient encore à leur début. Pour installer l’artillerie dans sa zone de combat on a pris des mesures spécifiques, par le dégagement dès le temps de paix du champ de bataille de l’artillerie derrière la ligne des forts, l’installation de remparts de protection, de masques, des chemins d’accès des pièces, des abris d’artilleurs et d’abris à munitions à l’épreuve des bombes et la mise en disposition de matériel d’obstacles pour la protection des batteries.

Concernant la question de l’armement en pièces d’artillerie, Brandenstein avait dit à la Commission de défense du territoire, qu’il était favorable à l’utilisation de cuirassement, puisque c’était la seule façon de les protéger contre les tirs courbes. « Conformément aux propositions de la commission de défense du territoire... sont classés dans les places fortes à conserver et à renforcer en première ligne : Metz, Strasbourg, Neuf-Brisach, les fortifications projetées près de Sarrebourg – Molsheim, Bitche, Thionville, Cologne, Königsberg, Boyen, Thorn, Posen, Pillau, Weichselmünde, Swinemünde, Friedrichsort, les fortifications de l’Elbe inférieure et de l’embouchure de la Weser ainsi que les fortifications côtières de Wilhelmshaven. Sarrelouis est, comme l’avait déjà indiqué, à abandonner dès les fortifications de Sarrebourg – Molsheim sont pratiquement achevées. Sonderburg doit être abandonné complètement dès que les ouvrages construits sur la baie de Kiel, près de Pries et de Robsdorf sont achevés. Le projet d’une autre extension des fortifications terrestres de Kiel doit être abandonné. Toutes les autres places fortes et ouvrages doivent être maintenus, et les projets agréés doivent être construits, mais pour Stralsund et Colberg, il n’est pas utile d’y garder l’armement et les matériels de mise en état de défense ».

Les enceintes urbaines des diverses places fortes doivent être aménagées en ligne continue, à l’abri d’un assaut « Sturmfreiheit », avec une amélioration ponctuelle des matériels de l’artillerie et une transformation complète du domaine de la fortification, contre une attaque brusquée et l’aménagement de pièces d’artillerie lourdes.

 

26/05/1898. Le sort des enceintes urbaines. Bien que l’enceinte urbaine de Coblence a été abandonnée (A.K.O. du 13 mars 1890), on n’a pas trouvé de solution au sort des enceintes urbaines de l’empire allemand. L’abandon de cette enceinte ne peut pas être considéré comme l’exemple type, puisque la mission très restreinte de la place de Coblence –barrer l’accès des ponts de la Moselle et du Rhin au niveau de la ville pouvait être pris en compte par les ouvrages situés sur les hauteurs.

Mais c’est avec l’abandon de l’enceinte urbaine de Metz ordonnée par l’A.K.O. du 26 mai 1898 que l’on a fixé la base d’une règle générale, qui s’est appliquée à d’autres grandes places. A Metz, on a remplacé l’enceinte urbaine, lors de l’installation d’une grande ceinture à base de groupes fortifiés, en se reportant sur l’ancienne ceinture des forts, et les intervalles entre ces ouvrages ont été fermés par des grilles métalliques, empêchant tout passage, tandis que pour d’autres endroits, on était obligé de se contenter d’une seconde ligne de défense à installer en cas de mise en état de défense.

Des positions de ce type devaient être installées dès que l’on disposait de la main d’œuvre nécessaire. La décision d’abandonner les ceintures urbaines intérieures et permanentes a facilité l’accroissement de l’aménagement des intervalles. Sur cette position de défense principale, il fallait combattre jusqu’à l’obtention de la décision finale.

 

07/1899. Demande de démolition des remparts. La revue du génie militaire du 2e semestre 1899 nous informe : « En présence de ces bouleversements, on réclame aujourd’hui à Strasbourg, toujours avec plus d’énergie, la démolition des remparts qui, malgré leur large développement, s’opposent en nombre de points à l’accroissement de la ville ».

 

Déclassement de l’enceinte urbaine de Strasbourg

 

Après l’entrée des troupes françaises dans Strasbourg le 22 novembre 1918, la municipalité de Strasbourg s’empresse de demander le déclassement et la cession de l’enceinte urbaine. Compte tenu que le traité de paix de Versailles n’était pas encore signé, avec l’appui du gouverneur militaire, les autorités militaires autorisent provisoirement la démolition des portes des fronts nord et ouest et le projet est mis à l’étude. Finalement le projet de déclassement aboutit en 1922.

 

07/04/1919 : Circulaire ministérielle qui donne la faculté de provoquer au moyen de conférences mixtes des dérasements partiels ainsi que la création de polygones exceptionnels dans la zone de servitude militaire, en attendant que le déclassement complet soit prononcé.

 

21/07/1922 : Loi de déclassement de l’enceinte fortifié de Strasbourg, parue au Journal Officiel du 27 juillet 1922, pages 7, 8, 10.

 

05/12/1938 : Le Conseil municipal autorise la Ville de Strasbourg à signer la convention entre l’Etat français et la Ville, selon laquelle l’Etat cédera une partie des terrains des anciennes fortifications contre un versement de 7 millions de francs pour une surface de 88 hectares. Source : Journal d’Alsace Lorraine du 9 décembre 1938.

 

Démolition des ouvrages de l’enceinte urbaine à partir de 1919.

 

27/09/1922 : Bilan financier des travaux de dérasement :

Arasement du rempart près de l’hôpital militaire jusqu’au 31 mars 1920 : dépenses totales de la ville 1 743 803, 62 francs, subvention de l’Etat : 1 307 852,71 francs.

Nivellement du terrain près de l’hôpital militaire, jusqu’au 31 février 1920 : dépenses totales de la ville 63 900 francs, participation de l’Etat : 47 925 francs.

Démolition des portes : dépense de la ville : 133 343,22 francs, subventionné par l’Etat : 100 007,49 francs.

Démolition des portes jusqu’au 31 mars 1920 : dépenses totales de la ville : 5 500 francs, subvention de l’Etat : 3 437,50 francs.

Démolition des portes du 1er avril au 31 décembre 1921 : dépenses totales de la ville : 72 695,41 francs, subvention de l’Etat : 72 695,15 francs.

 

Détail comptable des démolitions :

Porte de Schirmeck : 266 524 francs pour 14 000 m3.

Porte de Saverne : 220 000 francs pour 15 000 m3.

Porte de Pierre : 237 260 francs pour 15 000 m3.

Porte de Nationale : 200 000 francs pour 15 000 m3.

Porte de Kehl : 78 000 francs pour 7 000 m3.

Porte du Canal 1ère tranche : 150 000 francs pour 17 000 m3.

Porte du Canal 2e tranche : 230 000 francs pour 30 000 m3.

Bastion II : 220 000 francs pour 150 000 m3 environ.

Bastion III : 792 565 francs pour 70 000 m3.

Bastion IV : 251 000 francs pour 150 000 m3 environ.

Rempart rue du Général Uhrich : 370 000 francs.

 

Voici une petite synthèse des démolitions et arasement des ouvrages de l’enceinte urbaine à partir de 1919.

 

1919 : porte de Schirmeck, porte de Saverne, porte Nationale ; dérasement des remparts près de l’Hôpital militaire, coût : 247 985,96 francs.

 

1920 : Poursuite des travaux porte de Schirmeck, porte de Saverne, porte Nationale ; dérasement des remparts près de l’Hôpital militaire, coût : 1 118 123,13 francs.

 

1921 : Le reste de la porte de Saverne, le reste de la porte Nationale, de la porte de Pierre, du bastion III, des casemates au nord de la porte de Kehl, enlèvement des poteaux dans le canal de jonction entre la porte de Kehl et le bastion II, coût : 791 780,33 francs.

 

1922 : Dérasement entre le canal de jonction et la rue d’Ypres, entre la porte du canal et le bastion IV ; démolition des bastions II et IV ainsi que de la casemate et des piliers à l’ouest de la porte de Schiltigheim ; dérasement le long de la rue du général Uhrich et entre la porte de Schiltigheim et le cavalier IX ; coût : 1 221 557,39 francs.

 

1923 : démolition du bastion II et du reste de la casemate à l’ouest de la porte de Schiltigheim, dérasement entre la porte de Schiltigheim et le cavalier IX, ainsi que le reste le long de la rue du Général Uhrich ; coût : 324 591,03 francs.

 

1924 : Démolition du reste du bastion IV et dérasement des remparts y attenants ; dérasement entre la porte de Schiltigheim et le cavalier X ; coût : 398 878,68 francs.

 

1925 – 1926 : Continuation des travaux mentionnés ci-dessus ; coût : 177 508 francs.

 

1927 : Dérasement du glacis entre les portes de Saverne et de Pierre, remblaiement des berges du fossé des remparts, dérasement à la porte de Kehl et le long de la rue Boussingault ainsi que la démolition des 2 barrages dans le fossé des remparts ; coût : 1 207 314,88 francs.

 

1928 : Continuation des travaux de dérasement près de la porte de Kehl et de la rue Boussingault, aménagement du reste des berges du fossé des remparts ; coût : 941 471,35 francs.

 

1929 : Comblement du fossé des remparts de la porte de Kehl, réaménagement du terrain de la rue Boussingault et dérasement du reste près de la porte de Kehl ; coût : 394 905.

 

1930 : Dérasement du glacis devant la porte Nationale et la porte de Pierre, dérasement de remparts à la porte de Schirmeck, remblai de l’avant-terre du fossé des remparts entre la porte de Schirmeck et le pont du chemin de fer et comblement du reste du fossé des remparts près de la porte de Kehl ; coût : 479 194,85 francs.

 

1931 : Dérasement d’une partie du glacis devant la porte de Saverne, travaux de terrassement et comblement des berges près de la porte de Schirmeck ; dérasement du glacis devant la porte de Pierre et reste du remblaiement entre la porte de Schirmeck et le pont de chemin de fer ; coût : 894 586,55 francs.

 

1932 (jusqu’au 01/04/33 inclus) : Dérasement du rempart derrière l’Orangerie, près de la porte de Pierre, près de la Citadelle ; démolition d’une casemate à la porte de Schirmeck et du blockhaus de la porte de Pierre ainsi que des dérasements divers : coût : 1 136 161,40 francs.

 

Total 1919 – 1933 : 9 334 059,51 francs.

Récapitulatif des ouvrages de l’enceinte urbaine de Strasbourg : lien vers les fiches de chaque ouvrage

 

Ceinture urbaine de fortification agrandie

 

La première tranche de l’extension de la ceinture urbaine de fortification concerne essentiellement le front Ouest de la place, entre la nouvelle porte de Pierre et l’entrée de l’Ill en amont.

 

Stein-Tor et la courtine und Wall bis Einsenbahntor Nord (25 août 1876- mai 1878) porte de Pierre et la courtine jusqu’à la porte des chemins de fer Nord. Travaux adjugés le 23 juillet 1876 à Wittkop-Jerschke & Walter. La porte de pierre comprend 3 passages couverts pour voitures et tramway large de 3,60 m et 2 passages couverts pour piétons large de 1,80 m. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Einsenbahntor Nord (1876- mai 1878) porte des chemins de fer Nord. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kavalier XIII und Wall bis Kronenburger-Tor (1876- mai 1878) cavalier XIII et rempart jusqu’à la porte de Saverne. Travaux adjugés le 23 juillet 1876 à Wittkop-Jerschke & Walter. Cavalier muni d’une caponnière blindée. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Batardeau devant le cavalier XIII (1876 – mai 1878), barrage sur le fossé des remparts situé devant la caponnière. Travaux adjugés le 23 juillet 1876 à Wittkop-Jerschke & Walter. Cavalier muni d’une caponnière blindée. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine. 1927 : démolition du barrage.

 

Kronenburger-Tor (1876- mai 1878) porte de Saverne. Travaux adjugés le 23 juillet 1876 à Wittkop-Jerschke & Walter. La porte comprend 3 passages couvert pour voitures et tramway et 2 passages piétons. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine. 1919-1921 : démolition de la porte.

 

Kavalier XIV und Wall bis Kriegstor II (1876- mai 1878) cavalier XIV et rempart jusu’à la porte de Guerre n°2. Travaux adjugés le 23 juillet 1876 à Wittkop-Jerschke & Walter. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kriegs-Tor II und Wall bis Kavalier XV (1876- mai 1878) porte de Guerre n°2 et rempart jusqu’au cavalier XV. Travaux adjugés le 23 juillet 1876 à Wittkop-Jerschke & Walter. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kavalier XV und Wall bis Kavalier XVI (1876- mai 1878) cavalier XV et rempart jusqu’au cavalier XVI. Cavalier muni d’une caponnière blindée. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kavalier XVI und Wall bis Weißthurm-Tor (1876- mai 1878) cavalier XVI et rempart jusqu’à la porte Nationale. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Weißthurm-Tor und Wall bis Kavalier XVII (1876- mai 1878) porte Nationale et rempart jusqu’au cavalier XVII. Travaux adjugés le 23 juillet 1876 à Wittkop-Jerschke & Walter. La porte comprend 3 passages pour véhicules et tramway et 2 passages piétons. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine. 1919-1921 : démolition de la porte.

 

Kavalier XVII und Wall bis Einsenbahn-Tor Sud (1876- mai 1878) cavalier XVII à la porte des chemins de fer Sud. Travaux adjugés le 23 juillet 1876 à Wittkop-Jerschke & Walter. Cavalier muni d’une caponnière blindée. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Einsenbahn-Tor Sud und Wall bis Kavalier XVIII (1876- mai 1878) porte des chemins de fer Sud et rempart jusqu’au cavalier XVIII. La porte de chemin de fer est accolée au flanc gauche du cavalier XVII. Elle comprend 4 passages couvert pour voie ferrée. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kavalier XVIII und Wall bis Schirmecker-Tor (1876- mai 1878) cavalier XVIII et rempart jusqu’au cavalier XIX. Travaux adjugés le 23 juillet 1876 à Wittkop-Jerschke & Walter. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Schirmecker-Tor und Wall bis Kavalier XIX (1876- mai 1878) cavalier XVIII et rempart jusqu’à la porte de Schirmeck. Travaux adjugés le 23 juillet 1876 à Wittkop-Jerschke & Walter. La porte est équipée de 2 passages pour voitures d’une hauteur de 4,90 m et large de 3,60 m et 2 passages piétons d’une hauteur de 3,50 m large de 1,70 m. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine. 1920-1921 : démolition de la porte.

 

La deuxième tranche de l’extension de la ceinture urbaine de fortification concerne essentiellement le front Nord de la place, entre la nouvelle porte de Pierre et la sortie de l’Ill en aval.

 

Ill-Tor und Wall bis Kavalier VIII (1877- 1880 environ) porte de l’Ill et rempart jusqu’au cavalier VIII. 7 août 1877 : travaux adjugés à Schöttle, Hend et Cie. La porte est accolée sur son flanc gauche au cavalier VIII. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kavalier VIII und Wall bis Kavalier IX (1877- 1880 environ) cavalier VIII et rempart jusqu’au cavalier IX. 7 août 1877 : travaux adjugés à Schöttle, Hend et Cie. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kavalier IX und Wall bis Schiltigheimer-Tor (1877- 1880 environ) cavalier IX et rempart jusqu’à la porte de Schiltigheim. 7 août 1877 : travaux adjugés à Schöttle, Hend et Cie. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Schiltigheimer-Tor und Wall bis Kavalier X (1877- 1880 environ) porte de Schiltigheim et rempart jusqu’au cavalier X. 7 août 1877 : travaux adjugés à Schöttle, Hend et Cie. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kavalier X und Wall bis Kriegs-Tor I (1877- 1880 environ) cavalier X et rempart jusqu’à la porte de guerre n°1. 7 août 1877 : travaux adjugés à Schöttle, Hend et Cie. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine. 1924 : démolition du cavalier.

 

Kriegs-Tor I und Wall bis Kavalier XI (1877- 1880 environ) porte de guerre n°1 et rempart jusqu’au cavalier XI. 7 août 1877 : travaux adjugés à Schöttle, Hend et Cie. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kavalier XI und Wall bis Kavalier XII und Stein-Tor (1877- 1880 environ) cavalier XI et rempart jusqu’au cavalier XII et la porte de Pierre. 7 août 1877 : travaux adjugés à Schöttle, Hend et Cie. Cavalier muni d’une caponnière blindée. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Batardeau devant le cavalier 11 (1877-1880 environ). Barrage sur le fossé des remparts installé dans le prolongement de la caponnière blindée du cavalier 11. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine. 1927 : démolition du barrage.

 

Citadelle et la sortie de l’Ill en aval de Strasbourg.

 

Troisième tranche, du 20 mai 1880 au 16 septembre 1881.

 

Citadelle & Bastion I und Wall bis Kehler-Tor (20 mai 1880- 16 septembre 1881) citadelle & bastion I et la courtine jusqu’à la porte de Kehl. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kehler-Tor und Wall bis Bastion II (20 mai 1880- 16 septembre 1881) porte de Kehl et courtine jusqu’au bastion II. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Bastion II und Wall bis Bastion III (20 mai 1880- 16 septembre 1881) bastion II et courtine jusqu’au bastion III. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine. 1921-1922 : démolition du bastion.

 

Bastion III und Wall bis Bastion IV (20 mai 1880- 16 septembre 1881) bastion III et rempart jusqu’au bastion IV. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine. 1921 : démolition du bastion.

 

Bastion IV und Wall bis Kavalier V (20 mai 1880- 16 septembre 1881) bastion IV et courtine jusqu’au cavalier V. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine. 1922-1924 : démolition du bastion.

 

Kavalier V und Wall bis Kanal-Tor (20 mai 1880- 16 septembre 1881) cavalier V et courtine jusqu’à la Porte du Canal. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kanal-Tor und Wall bis Kavalier VI (20 mai 1880- 16 septembre 1881) porte du Canal et rempart jusqu’au cavalier VI. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. Les plates-formes d’artillerie remparts de part et d’autre de la porte domine le glacis d’une hauteur de 8,24 m. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Kavalier VI und Wall bis Ruprechtsauer-Tor (20 mai 1880- 16 septembre 1881) cavalier VI et courtine jusqu’à la porte de la Robertsau. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

Ruprechtsauer-Tor und Wall bis Kavalier VII (20 mai 1880- 16 septembre 1881) porte de la Robertsau et courtine jusqu’au cavalier VII. 20 mai 1880 : travaux adjugés à L. Heydt – Schöttle et Schuster. Porte comprenant un passage à ciel ouvert protégée par une casemate avec poste de garde. 21/07/1922 : déclassement de l’enceinte urbaine.

 

 

Sources

 

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Die Autoren stellen sich vor, p. 229.

 

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Taschenbuch für den Standort Straßburg, Herbst-Ausgabe 1906, ergbenst überreicht von der Heinrich’schen Buch-u. Kunsthandlung (Freihen Et Weber), Straßburg.

 

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Taschenbuch für den Standort Straßburg, Herbst-Ausgabe 1907, ergbenst überreicht von der Heinrich’schen Buch-u. Kunsthandlung (Freihen Et Weber), Straßburg.

 

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Taschenbuch für den Standort Straßburg, Sommer-Ausgabe 1908, ergbenst überreicht von der Heinrich’schen Buch-u. Kunsthandlung (Freihen Et Weber), Straßburg.

 

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Taschenbuch für den Standort Straßburg, Winter-Ausgabe 1908-1909, ergbenst überreicht von der Heinrich’schen Buch-u. Kunsthandlung (Freihen Et Weber), Straßburg.

 

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Bearbeitet von Wienfried Bließ : Die Festungspläne des preußischen Kriegsministeriums – Ein Inventar Teil 1 – Band 59,2 ; Veröffentlichungen aus den Archiven preußischer Kulturbesitz, Herausgegeben von Jürgen Klosterhuis und Dieter Heckmann, Böhlau Verlag, Köln, Weimar, Berlin, 2008.

 

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Revue d’artillerie Tome 17 octobre 1880 – Mars 1881.

 

S2121

Ludes Louis : Aspects des faubourgs n°8 : Cronenbourg (première partie), éditions Oberlin, Strasbourg.

 

S2191

Straßburger Neueste Nachrichten 1914.

 

S2239

Ludes, Louis : Aspects des Faubourgs n°18 : Cronenbourg (troisième partie), éditions Oberlin, Strasbourg.

 

S2483

Fortifikation, Sonderausgabe 3: Straßburg die Geschichte seiner Befestigung, Interfest, Saarbrücken, 5. Auflage 2014.

 

S2786

Romagny Ch. : Tableau – memento chronologique des événements avec notices explicatives, L. Baudoin, Paris, 1891.

 

S2932

Elsässer Journal - Journal d'Alsace de 1873.

 

S3166

La Neustadt de Strasbourg – Un laboratoire urbain 1871 – 1930, Editions Lieux-Dits, Lyon, 2017.

 

S3477

Les saisons d’alsace n°84, juin 2020 : 1870 L’Alsace déchirée ; SA Editions des Dernières Nouvelles d'Alsace, Strasbourg.

 

S3550

Site Internet Wikipedia. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.

 

S3551

Site Internet Wikimapia Strasbourg. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.

 

S3552

Site Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.). Cartes, photographies aériennes et documents divers téléchargé sur ce site.

 

S3650

Documents et illustrations téléchargés sur le site de la Bibliothèque Nationale de France, BNF, site Gallica.

 

S3651

Documents et illustrations téléchargés sur le site de la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg, consultés sur place ou téléchargé via le site BNF / Gallica.

 

S3652

Site Internet Archiwiki, Illustrations, plans documents et informations téléchargées sur ce site.

 

Archives & Bibliothèques

 

AVES = Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg.

AD-67 = Archives départementales du Bas-Rhin ; Strasbourg.

BCGS = Bibliothèque du cercle de garnison de Strasbourg (fermée, ouvrages seront transférés).

BNF = Bibliothèque Nationale de France

BNUS = Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg

BMS = Bibliothèques Municipales de Strasbourg.

BA = Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

BA-MA = Bundesarchiv Abteilung Militärarchiv, Freiburg

GSTaPK = Geheimes Staatsarchive Preussischer Kulturbesitz, Berlin.

GLAKa = Generallandessarchiv Karlsruhe

BA-St = Bundesarchiv, Stuttgart.

SHD = Service Historique de la Défense, Vincennes.

 

Archives personnelles, collections, dessins, photographies, relevés sur le terrain, de sources privées

 

BA = Brauch André

MJR = Mohr-Joerger Richard

 

Sites Internet

 

BNF – Gallica : accès aux ouvrages en ligne de la Bibliothèque Nationale de France et autres sites associés :

https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/content/accueil-fr?mode=desktop

 

Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

https://www.bundesarchiv.de/DE/Navigation/Home/home.html

 

Site très complet recensant les fortifications françaises 1874-1918 environ :

https://www.fortiffsere.fr/

 

Arme du Génie et fortifications diverses

https://franchissement.forumgratuit.org/

 

AVES Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg

https://archives.strasbourg.eu/