Sous administration française

1919 : Le traité de Versailles signé, le retour de l'Alsace et de la Lorraine à la France est entériné. Les clauses du traité de Versailles sont mal vécues par l'Allemagne qui se voit humiliée sur la scène internationale.
Le fort Großherzog von Baden est ainsi rétrocédé à l'Etat français qui s'empresse de le renommer, comme tous les autres forts de Strasbourg, par le nom d'un officier français : Fort Maréchal Pétain. La carte ci-dessous réprésente la place de Strasbourg en 1920 avec les nouveaux noms des forts :

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Mais la question du déclassement des fortifications strasbourgeoises donne lieu à de nombreuses et longues discussions au sein de l'état-major. Les trois forts de la rive droite (en Allemagne) sont arrasés et démantelés conformmément au traité de Versailles.

Dans un premier temps, un peloton de garde de 50 soldats du 1er régiment de chasseurs à pied s'installe au Fort Maréchal Pétain. Puis il est administré par le 1er Régiment du Génie.

 

1920 : le 3ème Régiment de Hussard s'installe à Strasbourg et au Fort Maréchal Pétain.

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Le groupe de trompettistes du 3ème RH.

 

1923 : les ouvrages bétonnés de la position de la Bruche sont vendus. L'Armée n'a plus à les entretenir et les particuliers n'ayant pas les moyens de les détruire, elle sait qu'elle pourra les récupérer dans le cas d'une situation de crise.

1926 : le général Berthelot, membre de la commission de défense des frontières (CDF) pense que Strasbourg en tant que place forte, n'a plus lieu d'être. Il propose de déclarer Strasbourg comme ville ouverte. A la suite d'une réunion, il en ressort une liste des éléments à conserver et à déclasser.

1929 : le général Boichut, gouverneur de Strasbourg, émet le souhait de voir disparaître toute fortification ancienne ou moderne afin de déclarer la ville ouverte. Cette classification de la ville doit lui éviter d'être bombardée.

1930 : le général Brécard, successeur du général Boichut, transmet un rapport au Maréchal Pétain, vice-président du conseil supérieur de la Guerre. Ce rapport décrit le dispositif défensif de la capitale alsacienne. Il explique également que le désarmement des forts entrainerait un coût estimé à 6 millions de francs. Finalement, aucun ouvrage n'est déclassé et Strasbourg conserve ses forts.

1935 : des travaux de renforcements des défenses débutent. Des blockhaus en béton sont coulés sur des points stratégiques. Ces renforcements se poursuivront jusqu'en 1940.

1936 : un blockhaus MOM pour deux mitrailleuses est construit sur le glacis du Fort Maréchal Pétain pour couvrir son flanc droit.

 

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Ce blockhaus de la Ligne Maginot a été implanté sur le glacis du Fort Pétain. Il est armé de deux mitrailleuses Hotchkiss de 8mm. Les créneaux de tir sont orientés vers le nord-ouest.

 

1937 : le 3ème Régiment de Hussard se scinde en trois détachements. Celui de l'état-major et quatre escadrons de mitrailleuses et d'engins reste sur Strasbourg. Les autres sont affectés à Wissembourg et à Sarreguemines.

 

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Un groupe de mitrailleuses du 3ème RH.

 

1938-1939 : la ville de Strasbourg est intégrée au système fortifié de la Ligne Maginot. Le 172e régiment d'infanterie de forteresse occupe le secteur de Strasbourg. Le 1er régiment du génie reste en place au fort, notamment ses électromécaniciens ; alors que s'y installe l'état-major du 172e RIF sous la responsabilité du lieutenant-colonel Le Mouel. Ce dernier est secondé par le commandant Coursier, chef d'état-major, et par le capitaine Charpentier, responsable des liaisons et le lieutenant Bourdeaux, du renseignement. Le service de santé est partagé par le médecin-capitaine Pierre et par le lieutenant-vétérinaire Balossier. Le sous-lieutenant Sueur est officier de transmissions. Il est également probable que le QG du 155e Régiment d'Artillerie de Position ait été installé dans le fort, selon le témoignage d'un artilleur de ce régiment.